Somnium Guide Maternelle
Somnium Guide Maternelle
Somnium Guide Maternelle
Estelle Blanquet
Préface d’Yves Quéré
Éditions du Somnium
Quel meilleur moyen de prendre goût à la science
que de s’en faire une fête ?
Lancez-vous !
Physicien et membre de l’Académie des sciences, YVES QUÉRÉ est l’un des
initiateurs de La Main à la Pâte.
30 ¤
ISBN :
978-2-918696-18-6
somniumeditions@free.fr
http://somniumeditions.free.fr
Sommaire
Sommaire 7
Sommaire
8 Sommaire
Sommaire
Annexes 409
1. Matériel utilisé 4. Tableaux d’organisation des rotations
2. Que disent les programmes ? 5. Bibliographie
3. Planification pluriannuelle des activités 6. Contacts utiles
Sommaire 9
J’avoue être né avec l’esprit ainsi
fait que j’ai toujours mis le plus
grand plaisir des études, non
point à écouter les raisons des
autres, mais à les trouver par
mon industrie propre, et cela
seul m’ayant attiré à l’étude des
sciences quand j’étais jeune.
René DESCARTES,
Règles pour la direction de l’esprit
(1628)
Avant-Propos
Quand les enfants enseignent les sciences à d’autres enfants...
Un pari ambitieux
À la surprise de beaucoup de directeurs, il apparaît relativement facile d’organiser une manifestation
d’envergure dans son école. Pour l’enseignant en charge du projet, du lancement à la réalisation, il
faut compter une dizaine d’heures de travail hors temps de classe (voire moins si le matériel est
déjà disponible).
Les activités menées en classe répondent naturellement aux impératifs du programme.
Il s’agit d’abord de faire vivre aux élèves une démarche d’investigation, méthode préconisée pour
l’enseignement des sciences. Dans un second temps, il faut préparer les élèves à tenir un atelier. Ils
y parviennent en général en deux à quatre heures et ce temps, loin d’être perdu, développe des
compétences langagières précieuses.
Pour qui ?
Le guide s’adresse tout autant à l’enseignant expérimenté qu’au néophyte, à celui de formation
littéraire qu’au plus scientifique, au collectif travaillant à un projet d’école qu’au professeur isolé. Les
enseignants qui débutent dans l’enseignement des sciences y trouveront en outre des recettes et
des outils concrets pour se lancer, les plus chevronnés des idées pour aller plus loin.
1. Le Jardin des sciences de l’IUFM de Nice inclut bien sûr des ateliers consacrés à la biologie et aux mathématiques,
et même à l’éducation sportive et musicale. Pour cette partie plus didactique du Guide, l’auteur a toutefois choisi
de s’en tenir aux exemples d’ateliers qu’elle a personnellement testés dans les classes.
2. C’est malheureusement le cas de près d’un enseignant sur deux au cycle 3 (estimation de J. Salençon, de l’Académie
des sciences, lors du colloque « Cultiver la science. La formation continue des professeurs enseignant les sciences »,
Paris, avril 2010). L’expérience montre toutefois que la participation à un projet de type Jardin des sciences
développe la confiance des enseignants pour la mise en œuvre de démarches d’investigation dans leur classe.
Lancez-vous !
II -
Physique, chimie,
technologie :
tous les sujets
sont bons
Quarante séquences pour soixante animations…
Après les détails pratiques de l’organisation d’un Jardin des sciences dans la section précédente,
nous abordons maintenant ses aspects pédagogiques.
Le préalable pour pouvoir monter les animations et organiser un jardin des sciences est la mise
en œuvre en classe des démarches d’investigation correspondantes : les élèves doivent avoir eux-
mêmes fait et compris avant de pouvoir animer ; le maître avoir conduit une démarche à son terme
avant de l’adapter.
Cette section propose quarante séquences thématiques donnant tous les éléments nécessaires à
l’élaboration d’autant de démarches d’investigation, en classe d’abord, puis dans le cadre d’un Jardin
des sciences. Vingt-quatre sont destinées aux élèves de l’école élémentaire (E-01 – E-24), seize aux
petits de maternelle (M-01 – M-16).
Souvent abordés par le biais d’objets techniques simples ou d’observations domestiques, les
sujets traités relèvent essentiellement de la physique et de la chimie. Ils couvrent l’ensemble du
programme de l’école élémentaire à l’exception de l’astronomie et des sujets « citoyens » non
accessibles aux élèves en démarche expérimentale. Certaines approches sont classiques, d’autres
sont beaucoup plus inattendues. Deux critères ont guidé leur choix : la facilité de leur transposition
en ateliers animés par les élèves et la possibilité d’un traitement à la fois rigoureux et ludique.
Un exemple de planification pluriannuelle des activités est fourni en annexe pour les enseignants
désireux d’organiser une progression des contenus proposés sur les deux cycles de l’élémentaire.
lors de votre mise en œuvre, il émergera souvent de la réflexion collective des élèves des solutions
assez semblables à celles indiquées. Bien sûr, il est toujours possible qu’un élève propose une
approche inattendue ; dans ce cas, « Essayons ! » reste toujours la meilleure réponse. Les recherches
conduisent parfois à des résultats contre-intuitifs, mais ne présentent de piège ni pour l’enseignant
ni pour les élèves.
Pour l’enseignant qui débute, nous avons aussi veillé à donner des pistes de formulations de
réponses telles qu’elles peuvent être construites avec les élèves et à proposer systématiquement
les questions à poser pour les guider dans la recherche. Les descriptifs indiqués en sont rallongés
d’autant. Le débutant pourra les suivre pas à pas et prendre progressivement de l’assurance tandis
que l’expert les survolera en ne s’arrêtant que sur les points délicats à mener. La dernière partie
de l’ouvrage fournit par ailleurs tout un panel d’outils et de conseils pour se lancer dans de bonnes
conditions.
• LIEN AVEC LE PROGRAMME : précise la thématique travaillée telle qu’elle est proposée dans les
programmes.
• LES CYCLES VISÉS : certains sujets sont réservés au cycle 3.
• LE PLAISIR RESSENTI PAR LES ÉLÈVES AU COURS DE LA SÉQUENCE : pour se faire plaisir et faire plaisir.
• LE NIVEAU DE DIFFICULTÉ POUR L’ENSEIGNANT : parce qu’il vaut mieux débuter par des choses
simples pour prendre de l’assurance (une étoile : très facile ; trois étoiles : moins facile).
• LES AUTRES SÉQUENCES EN LIEN : certaines séquences supposent aussi des prérequis (fournis
dans d’autres séquences indiquées en lien), une démarche d’investigation succédant à une
autre.
2/ Un déroulement succinct
Alors que la durée globale du déroulement est précisée en première page, nous avons fait le
choix de ne pas le découper en « séances » mais en « étapes ». Certaines prennent quelques minutes,
d’autres plusieurs heures. Bien plus que le temps passé sur chacune d’elle, c’est leur succession qui
rythme la démarche d’investigation. Peu importe que vous choisissiez de les franchir sur quelques
après-midi ou de les répartir sur plusieurs blocs de 45 min, du moment que la cohérence d’ensemble
est respectée.
Sont indiqués le cas échéant les questionnements à réserver aux plus grands. On ne peut demander
la même chose à un CP et à un CM2 ; la structure des déroulements est toutefois très proche, ce
sont les traces écrites qui diffèreront le plus. Nous détaillons la version « haute », la plus complète,
dont il est presque toujours possible de réduire l’ambition pour les plus jeunes, à l’appréciation du
maître (étapes facultatives, écrits individuels remplacés par des moments de discussion collective,
etc.).
À chaque étape correspondent des objectifs plus spécifiques : ne sont précisés que ceux travaillés
en sciences (en terme de contenu ou de démarche). Il va de soi que l’ensemble des compétences
liées à la démarche d’investigation sont systématiquement travaillées.
Les compétences liées à la maîtrise de la langue française et des principaux éléments de
mathématiques, les compétences sociales, la capacité à être autonome et à prendre des
initiatives sont évoquées en annexe A-2.
Enfin, pour chaque étape, nous conseillons une organisation possible de la classe : travail collectif
(débat, échanges entre élèves, présentation et confrontation d’affiches), en petits groupes (recherche
expérimentale, rédaction d’affiches et formulation de réponse) ou individuel (premières idées sur la
question, propositions de dispositif lors de la recherche…).
3/ Un descriptif détaillé
Il fournit les informations permettant la mise en œuvre concrète avec les élèves. Les questions
à poser, les réponses possibles des élèves, des façons de s’en saisir pour lancer une recherche,
les difficultés que vont rencontrer les élèves pendant celle-ci, le guidage possible par l’enseignant,
les points délicats à traiter, les écueils à éviter… ce descriptif vous accompagne pas à pas dans la
démarche d’investigation, jusqu’au moment où vous arrivez avec vos élèves à une formulation de
réponse satisfaisante (et à de nouveaux questionnements !).
Il décrit donc chaque étape, en signale les enjeux et difficultés.
Le point d’exclamation alerte sur des difficultés souvent rencontrées dans l’organisation
tant pratique que pédagogique. Ils sont là pour sécuriser la mise en œuvre.
Ce logo apporte des compléments pour faciliter la mise en œuvre dans la classe et
l’adaptation à un public plus jeune ou en difficulté.
Les noisettes parsemant les marges proposent des compléments d’information ou
proposent des questionnements supplémentaires des élèves.
CE DESCRIPTIF EST INDICATIF. L’articulation entre les différentes modalités de mise en œuvre (travail
individuel, en groupe, à l’écrit, à l’oral) est à adapter suivant le niveau des élèves. Il est ainsi possible
d’alléger une séquence en supprimant certains passages à l’écrit (nous indiquons les moments où
ils sont cruciaux). L’enseignant peut aussi choisir de ne mener qu’une partie des déroulements mis
à disposition. Comme ils incluent plusieurs démarches d’investigation successives, plutôt que de
rebondir d’un questionnement à l’autre, on peut choisir d’arrêter les recherches. Elles pourront être
prolongées à un autre moment dans la scolarité des élèves.
• LES LIENS VERS D’AUTRES DOCUMENTS : renvoient à des ouvrages dont la lecture est conseillée
ou des documents annexes disponibles sur la Toile.
généité du public, on peut exiger des plus grands des traces écrites plus touffues ou nombreuses que
pour les petits et proposer un questionnement plus riche.
Globalement, tout concourt à réduire le temps nécessaire pour mener une démarche d’investi-
gation. Les animateurs peuvent régler en une dizaine de minutes ce qui prend une heure (voire plus)
en classe entière. Les élèves visiteurs n’entrent pas autant dans le détail et les animateurs guident
plus que nécessaire, mais cela reste des démarches d’investigation.
Certaines séquences simplifiées peuvent donc être proposées intégralement ou presque sur une
animation. Le plus souvent, c’est le début d’une séquence qui sera utilisé : il suffit alors de reprendre
le questionnement des premières étapes. Rien n’empêche toutefois de construire une animation
personnalisée en se focalisant sur une question qui a particulièrement intéressé la classe. Entre
les deux, on peut s’appuyer sur la première étape pour sauter directement à une autre étape plus
lointaine de la même séquence. Des exemples d’animations sont proposés en élémentaire à la fin
de chaque séquence.
La situation est encore plus simple en ce qui concerne les maternelles : les séquences proposées
sont directement transposables. Il est ainsi possible de construire une multitude d’animations courtes
autour des cinq sens et de dériver jusqu’à quatre animations distinctes des autres séquences.
1/ En élémentaire
L’environnement de l’école, sa taille, le matériel disponible au sein des classes, le budget alloué
par les municipalités sont autant d’éléments qui déterminent le choix d’une thématique par un
enseignant.
La grande diversité des séquences (24 au total) devrait permettre à chaque enseignant de trouver
chaussure à son pied.Voici quelques critères pour choisir les séquences adaptées à votre situation :
Mise en œuvre très facile (enseignant débutant dans la démarche) E- 01, 04, 08, 09, 10, 13, 14, 16
Moins facile, animation des ateliers par des élèves de C3 conseillée E- 02, 03, 05, 11, 15, 19, 20, 21
Séquences adaptées à la réalisation de 3 animations différentes E- 01, 07, 12, 13, 14, 16, 17
Séquences sans investissement en matériel E- 01, 02, 05, 07, 08, 09, 10, 11, 12,
13, 14, 15, 18, 22, 23, 24
Prises électriques souhaitables E- (03), 06, (09), (10), (12)
Temps ensoleillé E- (01), 02, 21
Obscurité E- 01, 03
Thermomètres à prévoir E- 04, 06, 21
Chauffage nécessaire (présence d’un adulte) E- 06, (09), (10), (12), (21)
Matériel de récupération à prévoir (petits pots, carton, tiges en E- 08, 09, 11, 13, 14, 18, 21, 22,
bambou, bouteilles plastiques, boîtes…) 23, 24
Construction d’un objet technologique E- 08, 13, 14, 16, 17, 18, 20, 21, 22,
23, 24
Séquences utilisables dans une perspective “développement E- 09, 10, 11, 21, 22, 23
durable”
Séquences où la chimie est à l’honneur E- 09, 10, 11
Les ( ) indiquent les séquences pour lesquelles il est possible de se passer des conditions spécifiées.
2/ En maternelle
Les enfants changent vite en maternelle et la maturité des élèves n’est pas toujours en relation
directe avec leur âge. L’hétérogénéité des classes est souvent grande, parfois recherchée : il nous
a semblé illusoire de fixer le niveau adapté aux séquences en maternelle. Aucune séquence n’est
déconseillée aux plus petits : il y a toujours quelque chose à prendre, ne serait-ce que le simple
fait d’avoir manipulé et le souvenir d’avoir “mis les mains dedans”. Il n’en demeure pas moins que
certaines séquences semblent mieux adaptées aux grandes sections : ils pourront aller plus loin dans
les raisonnements et profiteront à plein des séquences proposées.
Séquences conseillées aux élèves plus matures M- 06, 07, 11, 14, 16
Séquences réalisables sans investissement en matériel M- 01, 02, 04, 07, 08, 10, 12, 13,
14, 15
Temps ensoleillé M- 05, 08, 09
Obscurité M- 08
Matériel de récupération à prévoir (petits pots, carton, tiges en Toujours !
bambou, bouteilles plastiques, boîtes…)
Construction d’un objet technologique M- 06, 14, 15, 16
permanent avec les tout-petits, devient crucial dans le cadre de la mise en œuvre d’une démarche
expérimentale.
Un risque courant consiste à mal interpréter une formulation maladroite. Si les enfants ne sont
pas avares d’explications et d’idées, les comprendre – et s’assurer qu’on les a bien compris – est une
tâche souvent ardue. « Tu dis que lorsque tu as fais ceci, tu as vu cela ». «Tu penses que c’est parce que
ceci que cela. C’est bien ce que tu as voulu dire ? ».
Un élève s’exprime plus facilement sur quelque chose qu’il est en train de dessiner (ou de faire)
qu’en l’absence de support. L’échange qui s’établit autour d’un dessin facilite la formulation de sa
pensée. Une dictée à l’adulte la fige et lui donne du poids ; les élèves en sont friands et il vaut souvent
la peine d’en prendre le temps, même si on ne peut pas le faire à chaque fois avec tous les élèves.
« Je pense qu’il va se passer cela », « C’est parce qu’il y a ceci que l’on voit cela », « Quand j’ai fait ceci, j’ai
vu cela » sont des phrases qui peuvent être associées aux dessins.
Les ateliers et leur petit nombre d’élèves sont bien sûr des moments privilégiés pour l’expression
orale des idées et la mise en évidence de leur diversité.
Dans les séquences, nous avons veillé à réserver les questions en « pourquoi » aux actions des
enfants ; en ce qui concerne les observations physiques, on se demande plutôt « comment »
elles sont possibles, pour les inciter à essayer pour vérifier. Nous attirons votre vigilance
sur cette précaution qui évite de nombreuses discussions délicates (e.g. « c’est parce qu’il a
un pouvoir spécial » [comme l’opium fait dormir parce qu’il a des « vertus dormitives », chez
Molière]). D’une façon assez générale, en sciences, une question en « pourquoi » est mal
posée et gagne à être reformulée.
Cette affiche, exposée dans la classe ou à l’extérieur permet aux élèves de raconter aux parents
ce qu’ils ont fait… et aux parents de réaliser que leur petit bout a fait de nouvelles découvertes.
À tous les niveaux, elle favorise les échanges.
Au final, faire des sciences avec des tout-petits n’exige pas de l’enseignant une attitude très
différente de ce qu’elle est habituellement en classe de maternelle. L’accent est simplement déplacé
sur la distinction entre, d’une part, ce que l’on fait, voit, sent (le monde réel) et d’autre part ses
opinions ou ce que l’on imagine (la fiction). Que les élèves intègrent l’idée qu’il convient toujours
d’essayer et de confronter ce que l’on pense qu’il va se passer à ce qu’il se passe vraiment, et on
pourra déjà les qualifier de scientifiques en herbe !
Nous avons déjà abordé en I-10 (Préparer les enfants à animer) les questions pratiques liées à la
mise en œuvre de la démarche d’investigation par les enfants de maternelle dans un contexte de
Jardin des sciences. Les animations qu’ils peuvent y proposer à leurs visiteurs sont les mêmes qu’ils
auront eux-mêmes vécues, et les séquences de cette section sont conçues pour un transfert direct
de la classe au Jardin.
Objectif général :
Associer des mots à
des sensations.
Difficultés travaillées :
Utiliser un vocabulaire adapté (pour décrire, comparer).
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 279
Les cinq sens
M-01
À la découverte des odeurs
Les élèves sont entourés d’odeurs qu’ils savent rarement nommer. Nous vous
Descriptif
proposons tout simplement d’en découvrir un certain nombre avec eux.
Qu’y a-t-il dans le pot ?
Présentez aux élèves les différents produits qu’ils vont sentir : ils en connais-
sent certains, d’autres non. Nommez-les tous et faites leur sentir les produits
visibles. Il va ensuite s’agir de reconnaître ces différentes odeurs dans les pots.
Une fois que tous les élèves ont senti un même produit, laissez-les exprimer leur
appréciation et leur avis sur ce qu’ils viennent de sentir. Comment s’en assurer ?
En ouvrant le pot et en comparant l’odeur, mais aussi l’aspect des deux produits.
Il est possible de répéter les tests jusqu’au moment où les élèves ont mémorisé
les odeurs proposées.
Commencer par les odeurs les plus agréables.
Objectif général :
Associer des mots à des sensations.
Matériel
Pour un atelier : pipettes ; une bouteille d’eau ; sirop de menthe vert ; ™Ricqlès ;
cacao en poudre ; ™Tabasco ; 2 oranges ; 2 citrons ; fleur d’oranger ; vinaigre de
Xérès ; moutarde ; sucre ; miel ; sel ; 4 pommes de saveur sucrée (e.g. golden ou Lien avec le programme :
royal Gala), 4 pommes de saveur acidulée (e.g. Granny Smith ou Elsta). Découvrir les cinq sens
Pour l’enseignant : pipettes en plastique ; un couteau ; un presse-agrume ;
une éponge ; essuie-tout.
Budget
Les 50 pipettes : 3,50 € ; produits alimentaires : 8 €. Cycle 1
Préparation : 10 minutes
Mélanges à réaliser juste avant de les proposer aux élèves.
Presser l’orange et le citron, verser une partie de chaque jus dans un verre et
compléter avec de l’eau. Goûter les mélanges pour vérifier que les goûts sont
suffisamment prononcés. Réaliser et tester de même des mélanges aux goûts
prononcés avec les autres denrées choisies.
Éplucher et découper les pommes en lamelles.
1 heure
Conditions spécifiques
Attention aux allergies alimentaires.
Difficultés travaillées :
Utiliser un vocabulaire adapté (pour décrire, comparer).
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 281
Les cinq sens
M-02
À la découverte du goût
Descriptif Les plus jeunes ont du mal à distinguer le salé du sucré : avec un peu
d’entraînement ils y parviennent rapidement. Nous nous restreignons ici à une
découverte des goûts de certains produits plutôt qu’à l’identification systématique
de sensations gustatives (salé, sucré, amer, acide). Cela exige un travail au long
cours qui sort du propos de cet ouvrage.
Le goût et l’odorat sont les deux sens qui, de concert, nous permettent d’ap-
précier un bon repas. Un rhume suffit pour connaître la frustration de ne pou-
voir goûter un plat comme on le souhaiterait : certaines perceptions demeurent
(sucré, salé…) et d’autres s’évanouissent. Nous ne nous embarrasserons toute-
fois pas de ces finesses avec les petits.
Objectif général :
Associer la hauteur du son entendu à la taille d’objets similaires ; découvrir
qu’un chuchotement peut se propager loin dans un tuyau ; découvrir
différents objets sonores.
Matériel
Par atelier : lot de 8 tubes sonores ; lot de 8 cloches ; pots de fleurs en terre
cuite de tailles variées ; plusieurs tubes flexibles cannelés en plastique
(Ø 3 cm environ, longueur de 0,7 à 1,2 m) ; plusieurs tubes de canalisation en
PVC rigide et des coudes pour les raccords (Ø 4 cm environ) ; 16 baguettes
de percussion (ou autant de baguettes chinoises et de perles en bois dont le
diamètre du trou est proche de celui de l’extrémité des baguettes) ;
un bâton de pluie démontable (facultatif : tube en carton, couvercles en carton,
clous de longueur légèrement plus petite que le diamètre du tube et graines
pour bâton de pluie) ; une cuillère en métal par enfant ; ficelle ; un carillon
d’extérieur (tubes en bambou ou métal, facultatif) ; bandeaux pour les yeux. Lien avec le programme :
Découvrir les cinq sens
Pour l’enseignant : un étendoir à linge ou portant ; autant de corps de gros feutres
que de pots de fleurs ; un xylophone ; une scie, un sifflet.
Budget
Tube de PVC rigide de un mètre : 4,80 € ; tube coudé : 4,50 € ; tube flexible
cannelé (1 m) : 2 € ; tubes sonores et leurs « octaveurs » (cache en plastique Cycle 1
obturant une extrémité du tube) : 28 € les 8 ; set de 8 cloches musicales : 50 € ;
petit xylophone métal : 11 € ; pot de fleurs en terre cuite : 2 € ;
paires de baguettes chinoises : 2,50 € les 10 ; perles en bois naturel : 2 € les 20 ;
tube de colle : 4 € ; kit Bâton de pluie en carton : 3,65 € (facultatif).
Le reste du matériel est empruntable.
Préparation : 25 minutes
Voir détails page suivante.
4 heures
Conditions spécifiques
Prévenir les collègues au moment de la manipulation libre des instruments.
Difficultés travaillées :
Distinguer l’intensité d’un son de sa hauteur ; identifier la variation de
hauteur d’un son ; acquérir et utiliser un vocabulaire adapté (pour décrire,
comparer) ; respecter un code pour jouer d’un instrument avec ses
camarades.
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 285
Les cinq sens
M-03
À la découverte des sons
Ding dong, les clochent sonnent. Tu m’entends quand je chuchote ? Des pots de fleurs en guise de cloches ?
Ce n’est pas une sirène, juste un tuyau ! Différentes tailles pour différents sons ? (tubes et lames de xylophone)
Quelques instruments musicaux sonorisent facilement une classe (et ses Descriptif
alentours immédiats…). La manipulation libre des instruments peut être réalisée
en classe entière dans la cour. Vous pouvez répartir les instruments par familles
à différents endroits (un groupe « tubes sonores », un groupe « cloches », « pots
de fleurs », un « xylophone, bâtons de pluie et maracas »).
Tous les élèves doivent pouvoir simultanément prendre en main un
instrument. Précisez qu’ils ne peuvent en essayer qu’un seul à la fois et
qu’il faut se les échanger pour tous les tester.
Prévoir un signal sonore d’arrêt suffisamment puissant (sifflet strident)
pour atteindre des élèves en train de taper avec enthousiasme sur les
instruments.
Après quelques minutes passées à essayer les instruments d’une famille, faites
tourner les groupes. Renouveler plusieurs fois ces moments de découverte pour
familiariser les élèves avec les sons produits.
1/ Que se passe-t-il quand on tape sur des pots de fleurs ?
Il s’agit maintenant d’écouter les différents sons produits par le carillon. Pour Les musiciens parlent de
cela, ne taper que sur un pot à la fois et essayer de se souvenir de ce que l’on a la « hauteur » d’un son
entendu. Les enfants s’accordent facilement sur le fait que les sons sont différents. pour distinguer un son
grave d’un son aigu (les
On peut taper plus ou moins fort et le son est plus ou moins intense, c’est une scientifiques parleraient de
première observation. Que se passe-t-il si l’on tape doucement sur chacun des pots ? « fréquence »).
Entend-on la même chose ? Les avis sont partagés et il faut du temps à certains
élèves pour distinguer la différence entre les sons émis. Vous pouvez introduire
le vocabulaire de base : sons graves et aigus. Au fur et à mesure des écoutes,
les élèves s’imprégneront du vocabulaire et développeront le sens de la hauteur Avec des plus grands,
on pourrait associer mise
du son. Les gros pots émettent des sons graves, les petits des sons aigus. en vibration d’un objet
On peut classer les pots par taille croissante. Avec les petites sections, et production d’un son :
une règle métallique dont
on se contente de constater que les sons émis par les différents pots on fait varier la longueur
ne sont pas les mêmes. vibrante en la bloquant
Que se passe-t-il quand on touche un pot en train de sonner ? Les élèves peuvent avec une main sur le
bord de la table émet des
sentir sa vibration et constatent que le son cesse. sons audibles et vibre
Cette question posée régulièrement incite les enfants à associer vibra- visiblement.
tion et émission d’un son. On en restera au constat. Un tambour fait également
l’affaire : on pose les mains
Les élèves peuvent-ils identifier le son d’un pot particulier ? Bander les yeux de sur la membrane en train
tous les élèves sauf un et demandez leur de lever la main quand leur camarade de vibrer ou on y dépose
des grains de riz (qui
fait sonner le gros pot, puis le petit, etc. s’agitent).
Liens :
Quelques exemples d’objets sonores plus inhabituels, au-delà des
classiques maracas et bâtons de pluie :
http://vulpestruments.blogspot.com/
http://chercheursdesons.hautetfort.com/
Objectif général :
Associer des mots à des sensations ; on peut toucher avec toutes les
parties du corps ; identifier des textures ; identifier des formes ; comparer
des sensations ressenties ; associer un objet à son image.
Matériel
Par atelier : 8 boîtes à chaussures ; 4 paires de chaussettes (sacrifiées) ; mémo
tactile (2 jeux) ; plaques sensorielles (2 jeux) ou ensemble d’échantillons
“maison” (e.g. tapis de bain éponge, tapis de douche antidérapant, paillassons,
tapis de sol pour voiture, tapis en lattes de bambous, etc.) en deux exemplaires ;
fruits et légumes en deux exemplaires (e.g. bananes, kiwis, oranges, pommes,
carottes, poivrons, citrons, oignons…) ; objets identiques de différentes textures,
2 exemplaires de chacune (e.g. coton, éponge, éponge à récurer, papier de verre,
morceaux de plastique ondulé et lisse, fourrure synthétique, serviette éponge,
papier bulle, microfibre, toile de jute, etc.) ; 2 objets de même forme mais de
textures très différentes (e.g. balles de ping pong, en mousse, de tennis, boules
en bois, billes en métal, en verre) ; 2 objets d’une même matière et de forme
facilement identifiable (e.g. en bois : cuillère, spatule, pince à linge, cube, boule,
personnage) ; objets choisis avec les élèves (toujours par 2) ; 8 sacs opaques (en
Lien avec le programme :
Découvrir les cinq sens
tissu de préférence) ; 3 sacs de congélation petit format ; 8 bandeaux pour les
yeux ; sable ; 3 boîtes identiques en plastique opaque faciles à prendre en main
par les élèves ; 3 bols.
Pour l’enseignant : un appareil photo numérique ; 1 plastifieuse ; ™Patafix ;
une bouilloire électrique.
Cycle 1
Budget
2 lots de plaques sensorielles :120 € (ou 40 € environ de tapis divers) ;
jeu mémo tactile : 22 € ; produits alimentaires : 8 € ; sac en tissu : 1,50 € l’unité ;
reste du matériel empruntable.
Préparation : 35 minutes
Voir détails page suivante.
Difficultés travaillées :
Utiliser un vocabulaire adapté (pour décrire, comparer).
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 293
Les cinq sens
M-04
À la découverte du toucher
Descriptif Le sens du toucher est subtil et complexe. Nous ressentons des variations de
température (chaud / froid), de pression (que nous associons ici à la sensation de
poids lourd / léger mais qui peut s’exprimer aussi dans l’opposition dur / mou), le
contact avec la matière (doux / piquant, lisse / rugueux).
Les enfants ont du mal à exprimer les sensations qu’ils ressentent. Le voca-
bulaire associé n’est pas simple d’emploi ; il est souvent difficile de délimiter le
domaine de validité de termes tels que rugueux ou piquant. Ainsi, des « picots »
sont des rugosités très prononcées. Le vocabulaire consacré est à la fois très
précis et très riche, susceptible de décrire l’inclusion d’une sensation dans une
autre plus vaste. Ces subtilités sont hors de portée des tout-petits. Il n’est par
ailleurs pas évident pour de jeunes élèves d’associer des mots à des actions (quand
je frôle / quand je caresse / quand j’appuie, c’est doux / piquant / etc.).
Une façon classique de procéder consiste à explorer différentes sensations
tactiles en les opposant deux à deux : un objet peut être lourd ou léger, doux
ou piquant, lisse ou rugueux, mou ou dur, chaud ou froid (voire tiède, cela fait
trois).
Poids, texture, forme sont autant de caractéristiques que l’on peut travailler
indépendamment :
• On peut isoler assez facilement la texture en fixant au fond des boîtes à
La peau est sensible aux
variations de pression : chaussures des échantillons des matières à considérer : il ne reste plus que
au-delà d’une certaine la surface pour l’identifier.
valeur, la sensation peut • Pour une même texture, il est souvent assez facile de trouver des objets
devenir douloureuse. de formes différentes mais de poids comparables (objets en bois par
Un sac aux anses larges
est moins douloureux à exemple).
porter qu’un sac aux anses • Pour faire varier le poids sans modifier la texture et la forme, l’utilisation
étroites. Le même poids de plusieurs exemplaires plus ou moins remplis d’un même récipient est
est en effet réparti sur une une solution simple.
surface plus importante.
Le même phénomène se Un objet familier peut être dur et piquant (e.g. la coque du fruit du marronnier).
produit quand on vous Il peut aussi être mou et piquant (jouets pour chien en caoutchouc avec des
marche sur les pieds avec
picots). Il peut être froid et lisse (bille en métal, glaçon), doux et rugueux (tissus
des talons aiguilles ou des
chaussures larges. microfibre), etc. Il est donc nécessaire de choisir avec soin les matières utilisées,
pour vous concentrer avec les élèves sur une opposition particulière.
Indiquez alors clairement aux élèves sur quelles caractéristiques de l’objet ils
vont travailler : « Vous avez raison, l’objet est lourd mais ce qui nous intéresse ici est
d’identifier s’il est doux ou piquant. Qu’en pensez-vous ? ».
Objectif général :
Découvrir qu’en regardant au travers d’un filtre coloré, la couleur d’un
objet semble différente ; un objet apparaît aussi de couleur différente
lorsqu’il est éclairé avec de la lumière colorée par un filtre ; vu au travers
d’une loupe, il apparaît grossi ou déformé ; regarder dans un kaléidoscope ;
concevoir un nuancier ; comparer la couleur d’objets et utiliser des
palettes de couleurs
Matériel
Pour un atelier : rouleaux de film plastique couvre-livres de différentes couleurs ;
protège-cahiers en plastique coloré (transparent) de différentes couleurs ;
6 loupes ; lunettes en carton couvertes de papier coloré transparent (une paire Lien avec le programme :
par élève, facultatif) ; morceaux de papier de couleurs différentes ; objets de Découvrir les cinq sens
différentes couleurs (™Playmobil, briques ™Lego) ; kaléidoscope (démontable
si possible) ; reproduction d’un tableau très coloré (e.g. une œuvre de Sonia
Delaunay ou la couverture d’un album jeunesse) ; 3 lampes torches (facultatif) ;
2 miroirs incassables ; ruban adhésif ou double face.
Budget
Film transparent coloré pour couvrir des livres : 1€ le rouleau ; Cycle 1
miroir incassable : 2 €. Le reste du matériel est empruntable.
Préparation : 35 minutes
Choix d’une œuvre dont les couleurs seront travaillées avec les élèves.
Réalisation d’une palette de couleurs.
Réalisation de dessins en points colorés.
Fabrication de lunettes colorées.
Fabrication de lampes colorées.
Charnière pour les miroirs. 3 heures
Voir détails page suivante.
Conditions spécifiques
Temps ensoleillé ou obscurité dans la salle.
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 301
Les cinq sens
M-05
À la découverte de la vue
colorés par couleur dans un premier temps puis leur demander comment ils
pourraient classer les morceaux de papier des différents lots. Un classement
de la teinte la plus pâle à la plus foncée est alors possible. Ils peuvent ensuite
utiliser la palette de couleurs construite pour identifier les teintes utilisées dans
une œuvre. C’est également l’occasion d’un travail langagier sur les noms des
différentes couleurs.
Liens :
Documents d’accompagnement « Découvrir le monde à l’école
maternelle » (MJENR / DESCO, Académie des sciences / La main
à la pâte).
Vous trouverez une fiche animée de fabrication d’un kaléidoscope
sur le site de la Cité des Sciences :
http://www.cite-sciences.fr/francais/web_cite/experime/bricocite/fran/
anim_flash/kaleidoscope.swf
Objectif général :
Découvrir le fonctionnement du sablier ; construire
un sablier ; identifier des paramètres susceptibles de
faire varier la durée d’écoulement et les faire varier.
Matériel
Par groupe : 16 petites bouteilles d’eau minérale ; bouchons troués et collés
renforcés avec du chatterton ; un bac contenant du sable, de la semoule fine et Lien avec le programme :
du sel fin ; 6 cuillères ; une boîte en carton pour stocker les sabliers ; mesure du temps
4 entonnoirs ; des bacs pour la manipulation.
Pour l’enseignant : un sablier commercial ; un marteau et lot de poinçons.
Budget
Lot de 10 poinçons : 9 € ; produits alimentaires : 5 € ; colle silicone : 6 €
(ou 15 € le pistolet à colle et ses recharges) ; rouleaux de chatterton de
couleurs différentes : 4 € les 3. Cycle 1
Préparation : 25 minutes
Fabrication des sabliers, sollicitation des parents pour le prêt de sabliers
(on en trouve des petits dans certains jeux de société).
À l’aide du marteau, percer le centre des bouchons (trois diamètres différents).
Coller ensuite les bouchons l’un contre l’autre en veillant à maintenir les deux
trous en vis-à-vis. Renforcer le collage avec le chatterton. Repérer les différents
diamètres utilisés à l’aide de chatterton de couleurs différentes (photos 2 à 3 heures
disponibles sur la séquence E-18 Sabliers).
Préparer trois bouteilles avec différents volumes de sable, visser les deux
bouchons collés puis la bouteille vide par-dessus. Les retourner et ajuster leur
remplissage pour qu’elles permettent de chanter une, deux ou trois fois une
chanson courte connue des élèves.
Difficultés travaillées :
Retourner plusieurs sabliers en même temps ; comparer des volumes ; Séquence E-18
verser avec précision ; visser et dévisser. Sabliers
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 309
M-06 Sabliers
Proposez alors aux élèves différents lots de sabliers. Certains ont tous les
mêmes trous mais des volumes de sable différents ; d’autre le même volume
de sable mais des trous différents. Vous pouvez également proposer un lot avec
des sabliers dont les quantités de sable et les trous sont différents (pour les plus
âgés).
Peut-on les classer par durée d’écoulement sans les retourner ? Une observation
attentive des sabliers et leur démontage éventuel permettent de réaliser
facilement le classement pour les deux premiers lots.
Comment vérifier ? Il suffit de les retourner tous en même temps. Pour le der-
nier, c’est beaucoup moins facile. Si les élèves hésitent, demandez leur d’expliquer
leur problème : on a changé deux choses à la fois, la quantité et la taille du trou.
On sait ce qui se passe si l’on change une chose à la fois mais pour deux, on ne
sait pas. On ne peut pas prévoir le résultat, il n’y a pas de règle générale : il faut
essayer au cas par cas pour savoir.
Objectif général :
Découvrir le principe du levier.
Matériel
Par élève : 1 réglette rigide (en bois) ; une gomme ou un petit morceau de
tasseau en bois ; 2 poids différents (masses marquées, cailloux, petites boîtes
plus ou moins lourdes…) ; une image de renard et une autre de lapin pouvant
MS – GS
adhérer sur les poids ; pâte à modeler ou pâte à sel (facultatif).
Pour l’enseignant : ouvrage Bascule de Yuichi Kimura et Koshiro Hata (Didier
Jeunesse, 2003) ; premières images de l’ouvrage agrandies ; le même matériel
que pour les élèves en grand format si possible ; 2 tiges en bois (morceaux de
manche à balai) de 40 cm de long ; une planchette de 60 cm de long et de 3 cm
de large ; 2 seaux remplis de sable ou de gravier ; de la ficelle.
Budget
1 à 2 heures
Bois des réglettes (contre-plinthe) : 5 € ; ouvrage : 12 €.
Préparation : 15 minutes
Impression des images de lapin et de renard et construction d’un « pont ».
Nouer les tiges en bois comme sur la couverture de l’album et stabiliser
l’ensemble à l’aide des seaux de sable. La planchette doit pouvoir pivoter
librement entre les tiges.
Séquence M-15
Difficultés travaillées : L’écrase-biscotte
Il est possible de réaliser un équilibre horizontal avec deux objets de Séquence E-13
masses différentes de part et d’autre du pivot. Équilibres et déséquilibres
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 315
Bascule
M-07
ou l’équilibre horizontal
Descriptif C’est la première partie de Bascule, où le renard et le lapin n’ont pas encore
stabilisé la planche, qui nous intéresse ici. Nous n’exploiterons l’ouvrage que
dans une perspective de découverte du monde. De très nombreuses activités
langagières et artistiques sont également possibles. L’univers présenté dans
l’album n’est pas familier aux élèves : le pont qui repose sur un double poteau
central est inhabituel. Les jeunes élèves n’ont sans doute jamais vu un pont de
près, et moins encore un pont aussi branlant.
Il peut être intéressant de travailler dans un premier temps sur la couverture :
que représente-t-elle ? Les animaux sont sur une planche en bois. Elle semble
posée sur deux autres bouts de bois noués par une ficelle. Il est possible de
reproduire ce qui est sur le dessin avec deux tiges en bois nouées et maintenues
par des seaux remplis de sable et une planchette. Les élèves constatent alors que
cette planchette reste difficilement en position horizontale et bascule d’un côté
ou de l’autre. Pour éviter qu’elle ne penche, le mieux est de la tenir aux deux
extrémités. La lecture des premières pages confirme cette intuition : la planche
est maintenue horizontale grâce aux berges. L’effondrement des berges et la Il existe des équilibres
mobilité soudaine de la poutre font alors sens pour les élèves. non horizontaux.
Une planche immobile
Après avoir raconté le début de l’histoire, demandez aux élèves de la raconter
inclinée est à l’équilibre.
à leur tour en s’aidant d’images fixées au tableau. Ne pas confondre donc la
Que se passe-t-il dans l’histoire ? En observant les différents mouvements du notion d’équilibre et celle
renard, on constate que, s’il avance, la planche bascule d’un côté. En revanche, s’il d’horizontalité.
recule trop, la planche bascule de l’autre. Il trouve alors une position pour laquelle
la planche ne penche ni d’un côté, ni de l’autre. Elle se trouve à l’horizontale et
plus rien ne bouge. C’est un « équilibre horizontal ».
Peut-on faire la même chose que dans l’histoire ? Est-ce que c’est possible ? De quoi
aura-t-on besoin ? Il faut l’équivalent du pont, un renard et un lapin. Présentez
alors aux élèves la réglette, le tasseau de bois et les deux masses marquées sur
lesquels vous avez collé des images de lapin et de renard (sur la plus lourde).
Comment « faire comme dans l’histoire avec ce matériel » ? Les élèves trouvent
rapidement une solution : en posant la réglette sur le tasseau, il est possible de la
faire pivoter. Le tasseau sera notre pilier central ; la réglette, la planche.
Il est également possible de réaliser un renard et un lapin en pâte à
modeler ou en pâte à sel.
Le premier pont réalisé avec la planchette et les tiges de bois est trop
instable pour être utilisé. On utilise un tasseau dont la base est large
pour faciliter le travail.
Les élèves peuvent-ils reproduire ce qui se passe sur les images ? Il s’agit dans
un premier temps de placer le lapin d’un côté du pivot. Si l’on ne tient pas la
réglette, elle bascule. Arrive alors le renard : que se passe-t-il s’il se rapproche
du lapin ? S’il s’éloigne trop ? Peut-on trouver une position où la réglette ne
penche pas ? Les élèves, après avoir tâtonné, parviennent à trouver la position
adéquate pour le renard. Ce qui se passe dans l’histoire est donc « possible ».
Que se passera-t-il alors quand les corbeaux se poseront sur la planche, du côté
du lapin ? Des petites mains qui appuient du côté du lapin confirme ce que les
élèves voient sur l’album. La planche bascule bien du côté du lapin.
On peut arrêter là, ou prolonger cette découverte des leviers avec d’autres
situations décrites dans la séquence E-13 (cycles 2 et 3), en les adaptant aux plus
jeunes. C’est le cas pour les mobiles et la recherche d’équilibre horizontal pour
Astérix et Obélix. Les élèves devraient être capables de réinvestir facilement le
travail réalisé.
Comment faire
en sorte que
la planche ne
penche pas et
reste horizontale
avec Astérix
d’un côté du
pivot et Obélix
de l’autre ?
Pour un travail sur les mobiles, il est possible d’en présenter quelques uns
aux élèves pour dégager une de leurs caractéristiques : l’horizontalité de la tige
sur laquelle les objets sont suspendus. Dans un premier temps, nous conseillons
de nouer les ficelles au milieu des tiges (bambou ou pic à brochette). Différents
objets ou des formes découpées par les élèves peuvent être alors disposés sur
les tiges. L’intérêt du mobile repose sur la diversité des masses utilisées. Avec
deux objets, le plus lourd doit être placé plus près de la ficelle (du pivot) que le
plus léger si l’on souhaite réaliser l’équilibre horizontal de la tige.
En lien avec les arts visuels, il est possible de présenter quelques œuvres
d’Alexander Calder. Ce dernier a réalisé de nombreux mobiles où les
équilibres sont tout sauf horizontaux.
http://calder.org/work/category/hangingmobile.html
Objectif général :
Une ombre est associée à une source, dont un obstacle empêche la lumière
de parvenir dans une zone située du côté opposé à la source. Pour faire
varier la taille de l’ombre avec une source de lumière non parallèle, on peut
déplacer soit l’écran, soit la source, soit l’obstacle. Un autre moyen est de
changer la direction sous laquelle le faisceau lumineux éclaire l’obstacle.
Matériel
Par élève : une lampe torche puissante ; 1 obstacle opaque (bâtonnet de colle par
ex.) ; des pochettes en plastique transparentes ; des feutres pour tableau blanc.
Pour l’enseignant : 3 albums : Il ne faut pas faire pipi sur son ombre, de Jean-Pierre Lien avec le programme :
Kerlock’h (Milan, 2002), L’Ombre de l’ours, d’Olga Lecaye (L’École des loisirs, découverte de son
1997) et L’Ombre de Zoé, de Raphaël Fejtö (L’École des loisirs, 2005) ; un appareil environnement ;
se repérer et repérer des
photo numérique (facultatif) ; des bonshommes en carton pouvant tenir debout
objets dans l’espace
dans des positions variées (bras en croix, un bras levé, etc.) ; les mêmes formes
dessinées sur des feuilles de papier en différentes versions : coloriées en noir,
avec des yeux et une bouche qui sourit, de la même couleur que l’original en
carton, etc. ; une lampe de bureau ; une lampe torche ; une poupée ; une craie ;
un manche à balai ; un seau de sable ou de gravier ; une boîte à chaussures ; une Cycle 1
feuille de papier calque ; des personnages en plastique moins hauts que la boîte à
chaussures ; ™Patafix ; un projecteur de diapositives (facultatif) ; un drap blanc.
Budget
Albums : 30 €.
Préparation : 35 minutes
Impression, découpe, photocopie et coloriage des photos des images de
4 à 8 heures suivant
bonhomme utilisées, fabrication de la boîte à ombres.
Boîte à ombres : découper un petit côté de la boîte à chaussures et le remplacer les activités réalisées
par une feuille de papier calque. Trouer le côté opposé pour y insérer
l’extrémité de la lampe torche. Placer un objet dans la boîte et la refermer.
Conditions spécifiques
Soleil dans la cour et salle de classe obscurcie.
Il ne faut jamais regarder le Soleil en face, sous peine de dégâts oculaires sérieux.
Séquence E-01
Difficultés travaillées : Comment faire varier
Associer une ombre à une source de lumière. la taille d’une ombre ?
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 319
M-08 Comment modifier mon ombre ?
La lecture de l’un (ou de plusieurs) des albums proposés permet de lancer le Descriptif
questionnement. D’après les élèves, ce qui est raconté dans l’histoire est-il possible ?
Le lapin peut-il emprunter l’ombre de l’ours ? L’ombre du petit garçon d’Il ne
faut pas faire pipi sur son ombre peut-elle faire le poirier alors qu’il marche ? Que
penser de l’ombre de Zoé sur la couverture ? Les élèves peuvent ne pas être
d’accord entre eux.
La voilà !
Pour la détacher,
il faut lever
le pied.
Une ombre
à quatre bras !
Une ombre
toute petite !
a du soleil, on voit bien notre ombre dans la direction opposée. Quand il est
caché par les nuages, on voit toujours clair mais notre ombre est moins visible, il
La lumière directe du Soleil arrive même qu’on ne la voit plus du tout.
nous parvient Quand une partie de la lumière directe du Soleil arrive à traverser les nuages,
d’une seule direction
on retrouve une ombre marquée (mais pas complètement noire) dans la direction
(cf. E-02 Ératosthène).
C’est la raison pour laquelle opposée à celle du Soleil. Peut-on changer la direction de l’ombre au Soleil ? Les
nous voyons une ombre enfants constatent qu’il n’est pas possible d’agir sur la direction de l’ombre.
très contrastée :
un obstacle suffit à
empêcher toute la lumière
3/ L’ombre d’un objet placé au Soleil change-t-elle ?
de passer. Dressez un bâton dans la cour. Tout au long de la journée, chaque moment
Sous un ciel nuageux, passé hors de la classe est mis à profit pour observer le bâton et son ombre. Le
les choses se compliquent.
Les nuages réémettent contour de son ombre est dessiné régulièrement avec une craie sur le sol.
la lumière du Soleil dans Vous pouvez aussi dessiner le contour de l’ombre d’un élève qui reprend
toutes les directions. chaque fois la même pose.
Où que l’on regarde depuis
le sol, de la lumière arrive
donc aussi de partout. 4/ Où se trouve l’ombre de l’objet ?
En toute rigueur, un objet
a par conséquent des
Cette activité est menée en parallèle de l’observation au Soleil, en atelier. Que
ombres dans toutes les se passe-t-il lorsqu’on éclaire un objet avec des lampes placées dans différentes posi-
directions ; mais elles sont tions ? Les élèves peuvent dessiner à la craie sur le sol l’endroit où ils prévoient
pratiquement identiques, que va se trouver l’ombre puis vérifier (ou positionner une ombre découpée
et se fondent en un simple dans du papier).
déficit d’éclairement,
sans structure ni contraste : Les enfants remarquent souvent que l’ombre est de la couleur du sol.
l’objet n’a pas d’ombre C’est effectivement le cas : avec un sol bleu, l’ombre est bleu sombre.
identifiable. S’il n’y avait qu’une seule source de lumière dans la classe et aucun
objet susceptible de renvoyer de la lumière sur le sol, l’endroit où le
sol n’est pas éclairé serait noir. Ce n’est pas le cas : tous les objets
réémettent une partie de la lumière qu’ils reçoivent et contribuent
à éclairer le sol. Celui-ci renvoie à son tour une partie de la lumière
qu’il reçoit et nous apparaît bleu. L’ombre correspond à un endroit qui
reçoit moins de lumière, pas à une absence totale de lumière. Ce n’est
pas à la portée des tout-petits : on constate la chose et on dira que
l’ombre est sombre (plutôt que noire).
On peut alors proposer différents exercices. Un objet est fixé sur une pochette
transparente et son ombre tracée au feutre pour tableau blanc (facilement
effaçable).
Comment placer la lampe pour obtenir cette ombre ? Les enfants positionnent la
lampe éteinte dans la direction qu’ils pensent être la bonne.
Comment faire pour savoir ? Il suffit d’allumer la lampe. L’exercice inverse
consiste à dessiner la source de lumière sur le transparent : aux élèves de dessiner
l’endroit où ils pensent que l’ombre se trouvera. Allumer la lampe permet de
vérifier et de corriger si nécessaire la prévision.
En fin de journée, les élèves constatent que les objets sont toujours à la
même place (on y a veillé) ; pourtant leurs ombres se sont déplacées et ont
Ce n’est pas un retour changé de taille. Comment l’expliquer ? Rappelez aux élèves ce dont on a besoin
au géocentrisme que de pour avoir une ombre au Soleil : un objet, le sol et la lumière du Soleil. L’objet n’a
constater que, dans le pas bougé. La seule chose susceptible d’avoir changé, c’est le Soleil. Dans la classe
référentiel de l’école, on avait observé que l’ombre se déplaçait quand on bougeait la lampe. Cela doit
le Soleil se déplace
effectivement. valoir aussi dehors : le Soleil se déplace pendant la journée.
Les enfants ont vu ou entendu parler du « coucher » et du « lever »
du Soleil : le Soleil se déplace bien dans le ciel. En hiver il est possible
d’observer le lever du Soleil avec les enfants.
Objectif général :
Découvrir que l’on peut éclairer un objet
indirectement en orientant judicieusement un
miroir par rapport à une source lumineuse. Le
miroir renvoie la lumière dans une nouvelle
direction. On peut voir un objet situé derrière
soi avec un miroir.
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 327
M-09 Miroirs
Descriptif Les enfants sont souvent fascinés par les miroirs. Les plus grands sont intrigués
par les images inversées (ou non) que l’on observe dans une grande cuillère
métallique. Nous proposons de leur faire découvrir l’utilisation des miroirs pour
voir l’image d’un objet et pour renvoyer la lumière. Mettez différents miroirs
plans à disposition des élèves. Que peut-on en faire ? On peut bien sûr regarder
son visage, faire des grimaces dans la glace.
Vocabulaire : ici la « glace » n’est pas de l’eau !
Le miroir permet de savoir à quoi ressemble son propre maquillage. Faites
plusieurs marques colorées sur le visage des élèves : Peuvent-ils poser un doigt
dessus en s’aidant du miroir ?
Pourquoi y a-t-il des rétroviseurs sur les voitures ? Les enfants savent souvent qu’ils
permettent de voir derrière soi sans avoir à se retourner. Peut-on faire pareil avec
les miroirs mis à disposition ? Asseyez les élèves sur leurs chaises et demandez-
leur de vous trouver sans se retourner : comment faire pour voir l’enseignant
dans le miroir ? Cela n’est pas facile et demande un peu d’entraînement.
Vous pouvez dans un premier temps aider les plus jeunes. Posez
une peluche sur une table derrière eux et, en mettant votre visage
Objectif général :
Découvrir et utiliser divers récipients. Constater les usages différents
selon les caractéristiques des récipients ; décrire des actions : remplir,
vider, transvaser, déborder, couler.
Séquence M-12
Flotte / coule ?
Séquence M-14
Difficultés travaillées : Se dissoudre ou pas
Un récipient troué laisse passer l’eau, même si les trous sont très petits Séquence M-15
(tamis très fin). L’écrase-biscotte
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 331
M-10 Transvasements
parcourt en marchant le trajet une fois, puis le redépose à l’endroit où il l’a pris.
À chaque fois qu’il est rempli, l’enseignant verse le contenu du pichet dans une
seconde bassine, jusqu’à ce que tous les élèves du groupe soient passés.
Certains élèves utilisent des récipients troués et courent quand ils
réalisent que l’eau coule. La répétition de l’activité leur permet de
prendre progressivement conscience de l’intérêt d’un récipient non
troué. Des tamis très fins peuvent surprendre les élèves : on ne voit pas
de trous mais l’eau coule à travers !
Il ne s’agit pas d’aller le plus vite possible : cela évite la précipitation et
les accidents.
On essaie ensuite de déterminer le groupe qui a rempli le plus de pichets. On
se met d’accord sur la procédure : comparer directement la hauteur d’eau dans
les pichets ou dans les bassines. Une autre façon de faire est tout simplement de
tenir la comptabilité du nombre de pichets versés dans la bassine.
Quels récipients ont été utilisés par le groupe qui a rempli le plus de pichets ? Les
élèves peuvent constater qu’ils sont souvent volumineux et non troués : ceux-
là peuvent transporter beaucoup d’eau par trajet. On peut alors recommencer
l’activité : les élèves devraient être plus efficaces.
d’eau (le même volume). La différence de hauteur de l’eau dans deux récipients
n’indique donc pas forcément qu’il y en a plus dans l’un que dans l’autre.
Certains élèves ne peuvent pas suivre ce genre de raisonnement. Ce
n’est pas grave, ils en restent au constat : quand on verse le contenu
d’un petit pot d’eau dans différents récipients, l’eau monte plus ou
moins haut selon la forme du récipient.
Plus difficile : vous pouvez ensuite proposer aux élèves une feuille sur laquelle
sont dessinés, alignés, les différents récipients vides qu’ils ont devant les yeux. Ils
ont à disposition leurs précédents dessins. La série commence avec un petit pot
rempli d’eau et s’achève sur le même petit pot sans indication de remplissage.
Avant de manipuler, les enfants tracent un trait de couleur pour estimer le niveau
qu’ils prévoient que l’eau atteindra dans les différents récipients après chaque
transvasement. Ils corrigent ensuite leur tracé après avoir observé ce qu’il se
passe.
la journée. S’ils ne trouvent pas (c’est énervant !), guidez-les : Que voit-on sur les
éprouvettes ? Des traits. Et aussi ? Des chiffres. Comme c’est intéressant…
Les enfants sont ravis de trouver : sur toutes les éprouvettes, le liquide est
à la hauteur d’un trait sur lequel est indiqué le même chiffre. Pour mesurer les
volumes, on utilise un volume étalon et on gradue les récipients pour indiquer
combien de fois on a cette unité étalon jusqu’au trait où arrive le liquide.
Les élèves peuvent alors s’amuser à trouver une autre indication identique
sur plusieurs éprouvettes graduées. Ils peuvent en remplir une jusqu’à ce trait
puis transvaser dans une autre et vérifier que l’eau atteint bien le niveau attendu.
C’est utile de savoir compter et comparer des nombres !
Objectif général :
Découvrir l’utilisation des poulies ; ce qui se passe dans une histoire
imaginaire peut ne pas être possible dans le monde qui nous entoure.
Matériel
Par atelier : 4 plots utilisés en salle de motricité ; 3 barres pour connecter les Lien avec le programme :
plots ; un rouleau de carton rigide (par exemple rouleau de ruban/fil vide) ; situer des événements les
une corde de 2 m ; une corbeille à papier ; un seau pouvant rentrer dans la uns par rapport
corbeille ; une pince de serrage en plastique large facile à manier par les jeunes aux autres
élèves ; 3 bouteilles coupées lestées de poids différents ; de la ™Patafix ;
album Plouf ! de Philippe Corentin (École des loisirs, 1990) ; un dessin plastifié
de chaque personnage de l’histoire (loup, cochon, lapins) ; pâte à modeler ;
différentes matières granuleuses (sable, sucre, riz, lentilles, etc.).
Budget PS – GS
Album : 12 € ; pince de serrage en plastique : 1 € ; corde : 1 €.
Préparation : 15 minutes
Monter à l’aide des plots un cadre rectangulaire (photo).
Insérer la barre horizontale dans le tube creux en carton qui servira de poulie.
Placer la corbeille sous le cadre en guise de puits. Accrocher le seau à une
extrémité de la corde. Lester trois bouteilles coupées de façon à disposer
de trois masses différentes et coller sur chacune l’image du personnage
correspondant : le loup sur la plus légère, le cochon sur la bouteille de poids
2 à 3 heures
intermédiaire et les lapins sur la plus lourde.
Préparer des images relatant les différentes étapes de l’histoire et les disposer
dans l’ordre chronologique.
Difficultés travaillées :
Savoir situer des événements dans une chronologie en utilisant le
vocabulaire adapté (d’abord, ensuite, puis, en premier, après…) ; fournir une
explication compréhensible par l’enseignant et les camarades.
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 341
M-11 Plouf ! ou la poulie
Un jeune
élève en pleine
animation :
« À toi de
d’essayer ! »
Dispositif utilisé
par des élèves
de maternelle
animateurs
La lecture de Plouf ! est toujours un grand plaisir pour les élèves. Il est bien Descriptif
entendu possible d’organiser également autour de cet album de nombreux
ateliers « maîtrise de la langue ».
au fond du puits, tandis que le seau remonte, vide. Les enfants ont plaisir à voir
redescendre le seau, une fois le loup décroché. Pour le moment, tout se passe
comme dans l’histoire. Une fois les lapins au fond du puits, en revanche, les
choses se compliquent : le loup ne permet pas de faire remonter les lapins, même
en lui donnant un peu d’élan (les lapins remontent mais retombent aussitôt). On
convient avec les élèves que cette partie de l’histoire n’est pas possible.
Objectif général :
Découvrir que les solides ne se comportent pas tous de la même façon
dans l’eau : certains flottent et d’autres coulent. Lorsqu’un objet plein
d’une matière donnée coule, il coulera toujours (de même s’il flotte).
C’est plus compliqué pour les objets creux ; suivant leur remplissage ils
peuvent tantôt couler, tantôt flotter.
Matériel
Par atelier : de nombreux objets d’aspect homogène de différentes matières,
certains de même forme et d’autres de formes différentes, par exemple : boules
de pétanque, boules en bois, en plastique, en mousse, en polystyrène, de tailles
très différentes quand c’est possible ; cuillères et fourchettes en métal, en bois,
en plastique ; cailloux ; morceaux de bois, bouchons, plastique, polystyrène,
béton cellulaire ; briques ™Lego de couleurs différentes ; billes en verre ; bougies
de différentes tailles et couleurs ; vis métalliques. Lien avec le programme :
Des récipients creux en différentes matières, troués ou non : bols en bois et découverte de la matière
porcelaine, verres en carton, en plastique et en verre, barquettes en aluminium,
polystyrène, plastique et fonds de bouteilles plastiques, etc. ; du gravier ou des
petit cailloux ; une grande bassine pour 2 à 3 élèves ; 2 petits paniers ou bacs ;
un logo symbolisant un objet qui flotte et un autre qui coule.
Pour l’enseignant : éponges et essuie-tout ; vrilles ; un appareil photo numérique ;
™Patafix. Cycle 1
Budget
Matériel empruntable et de récupération.
Préparation : 15 minutes
Remplir d’eau toutes les bassines. Imprimer et plastifier pour chaque groupe des
logos représentant un objet qui flotte et un autre qui coule. Impression pour
chaque élève des photos des différents objets utilisés.
2 à 4 heures
Conditions spécifiques
Manipulation d’eau. Une expérimentation dans la cour est conseillée.
Difficultés travaillées :
Une affirmation sans vérification expérimentale n’a pas de valeur
scientifique. Un objet peut être constitué de matières différentes. Séquence M-10
L’expression « peut-être » permet d’exprimer le doute. Transvasement et volumes
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 347
M-12 Flotte / coule ?
Descriptif Les élèves adorent jouer avec l’eau mais observent peu le comportement des
objets qu’ils mettent dedans.
Proposez dans un premier temps peu de matériel et laissez les élèves le
manipuler à satiété (ou presque).
Pour une première découverte, choisir systématiquement des objets « pleins »,
identiques pour tous les groupes : bouchons en liège, billes en verre, boules de
polystyrène, fourchettes en métal et plastique, morceaux de polystyrène, cailloux,
briques ™Lego, petites bougies. Il faut préciser pour chaque objet son nom et
la matière qui le constitue, même lorsque les élèves n’ont pas les moyens de les
comprendre (boule en bois, en polystyrène, etc.).
en plastique, en bois, en métal, des billes en verre et des calots, des bougies et
des boules de polystyrène de tailles différentes, des perles et des boules en bois,
des vis.
À leur avis, que va-t-il se passer quand ils seront mis dans l’eau ? Les idées fusent.
Indiquez alors que chaque élève va devoir classer des images des différents objets
(s’assurer qu’ils savent les identifier) dans « la maison des objets qui flottent » ou
dans celle des objets qui coulent. Les plus grands peuvent les coller sur une grande
feuille mise à leur disposition séparée en deux colonnes, les autres disposent les
images dessus (l’enseignant utilise alors de la ™Patafix pour les fixer). Repérez
les classements contradictoires et affichez-les ensemble aux tableaux. Une
discussion collective met en évidence les objets problématiques. Demandez aux
élèves d’expliquer pourquoi ils ont placé un objet dans une colonne plutôt que
l’autre. Pour certain, un gros objet va plus flotter qu’un petit.
La comparaison d’une bille en verre et d’une balle en polystyrène suffit
à invalider cette proposition.
C’est gros et Il se passe la même chose dans toutes les bassines. Flotte ou coule ?
cela ne coule pas !
Comment savoir qui a raison ? Il faut essayer. Laissez les élèves manipuler et
faites remplir une affiche par groupe en suivant les mêmes principes que pour les
productions individuelles. La confrontation des affiches devrait faire apparaître
un consensus général. Si ce n’est pas le cas, une expérimentation collective règle
la question. Les élèves constatent que, gros ou petits, certains objets qui « se
ressemblent » se comportent de la même façon (bougies, boules en polystyrène,
boules et morceaux de bois).
On a choisi des objets pleins pour lesquels l’expérience ne laisse aucun
doute possible.
Objectif général :
De la glace qui fond se
change en eau et de l’eau
mise dans un endroit très
froid se change en glace.
La glace et l’eau liquide
sont deux états d’une
même matière.
Matériel
Par atelier : un saladier, de préférence transparent ; un petit pot en plastique ; un Lien avec le programme :
brin de laine ; du carton ; de la glace pilée (pour remplir le saladier) ; découverte de la matière
200 g environ de sel fin ; une assiette par élève.
Pour l’enseignant : « La Pêche à la queue », extrait du Roman de Renart (e.g. Milan
éd. 1997) et Petit glaçon d’Emmanuelle Advenier (Gautier Languereau éd., 2008) ;
un cutter ; un marteau ; un torchon ; des moules à glaçons.
Budget
Albums : 27 € ; produits alimentaires consommés : 3 €. Cycle 1
Préparation : 20 minutes
Découpage des bouteilles pour piler la glace : placer la veille des bouteilles d’eau
au congélateur. Une fois congelées, les découper avec précaution au cutter pour
ensuite récupérer facilement la glace pilée. Placer chaque bouteille dans un
torchon et piler la glace.
Préparation du mélange réfrigérant : mélanger ensuite la glace pilée et du sel
(prévoir 200 à 300 g de sel par litre de glace pilée) ; la température du mélange 2 à 4 heures suivant
chute pour se stabiliser bien en dessous de 0° C (entre -10 et -15° C suivant les les activités réalisées
mélanges réalisés).
Conditions spécifiques
Réaliser de préférence ce travail en hiver.
La fabrication de glaçons avec des formes différentes facilite la compréhension
du phénomène de solidification
Séquence E-04
Difficultés travaillées : Solide, liquide : deux états
Réaliser que la glace et l’eau sont bien une même matière. d’une même matière ?
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 353
M-13 La glace et l’eau, une même matière ?
Descriptif Le déroulement proposé est très proche de celui mis en œuvre en élémentaire
(E-04). Pour les jeunes élèves, l’eau et la glace sont deux matières sans lien
apparent : la glace est froide, dure, lisse alors que l’eau coule, s’étale. Les deux
« mouillent » : ce point commun aide les élèves à réaliser que le glaçon, dans la
main, se change progressivement en eau liquide. Cela n’a rien d’évident. Ce n’est
pas parce que de l’eau liquide apparaît et que le glaçon rapetisse qu’il y a pour
eux une relation de cause à effet. Elle se construit progressivement au fil des « Mouiller » a un sens plus
expériences et des discussions : il est nécessaire de donner du temps aux élèves large pour les enfants que
pour manipuler les glaçons, les goûter, les regarder fondre. pour les physiciens.
Il serait plus rigoureux de
Proposez donc dans un premier temps aux élèves, des glaçons posés sur dire ici que la glace « fond ».
des assiettes de formes différentes et laissez-les libre de les manipuler, de les
goûter (une assiette par élève). Aidez-les à verbaliser leurs sensations : c’est
« lisse », « froid », « dur », le glaçon « glisse », c’est « mouillé ». Lors de la première
manipulation, les élèves restent souvent focalisés sur le fait que les glaçons sont
froids. Il en faut souvent plusieurs avant qu’ils ne réalisent qu’un glaçon, cela
mouille la table et la main.
Lisez alors l’histoire Petit glaçon. Qu’arrive-t-il au petit glaçon ? Il devient de plus
en plus petit et finit croqué par la petite fille.
Travailler à partir d’un récit imaginaire ou d’un album nécessite quel-
ques précautions. Il est important de différencier ce qui relève de
l’histoire de ce qui peut se passer dans notre monde à nous. Certains
phénomènes peuvent être communs à ces deux mondes, d’autres non
(on est alors dans la fantaisie). Est-ce que c’est possible ? est une question
qui pose la démarcation entre ces deux mondes.
Est-ce que l’on peut faire pareil que dans l’histoire avec un glaçon ? Le petit
glaçon est sur l’eau. On peut poser un glaçon à la surface d’un verre d’eau et
regarder ce qui se passe. Les élèves peuvent dessiner en même temps. Comme
la fonte du glaçon prend du temps, prévoir une autre activité en parallèle. Les
élèves observent effectivement que le glaçon devient de plus en plus petit puis
disparaît.
Où est donc passée la glace ? Pour certains, elle a tout simplement disparu ;
pour d’autres, elle s’est changée en eau. Ils se souviennent souvent avoir vu de
l’eau apparaître dans l’assiette après une manipulation assez longue des glaçons.
Comment faire pour savoir ? Proposez aux élèves d’observer un glaçon posé sur
une assiette. Que va-t-il se passer d’après eux ? L’observation permet de constater
que, comme dans le verre d’eau, le glaçon rapetisse, il fond. Au fond de l’assiette,
on observe de l’eau : elle pourrait bien provenir des glaçons.
Vous pouvez demander aux élèves de dessiner le glaçon au fur et à
mesure de leurs observations ou leur proposer des images à remettre
dans l’ordre chronologique.
Présentez à nouveau aux enfants des glaçons de formes différentes avec les
moules qui ont servi à les fabriquer à proximité (visibles).
Comment a-t-on fait des glaçons de différentes formes ? Les élèves, pas dupes,
affirment que l’enseignant a utilisé les moules. Il est alors possible de les laisser
repositionner les glaçons dans les moules. Certains élèves ont déjà vu leurs
parents fabriquer des glaçons : on met de l’eau dans les moules et on place
l’ensemble au congélateur. Si l’école dispose d’un réfrigérateur et d’un freezer,
on peut essayer d’en fabriquer. À ce stade, la plupart des élèves pensent qu’il
faut « du froid » pour faire les glaçons. Les glaçons laissés tranquillement dans les
moules sont progressivement remplacés par de l’eau liquide.
Lisez alors aux élèves une des nombreuses versions « La Pêche à la queue »
du Roman de Renart.
Qu’arrive-t-il à la queue d’Ysengrin ? Il l’a plongée dans de l’eau et au bout d’un
moment elle est coincée dans la glace : est-ce possible ? Les avis sont partagés.
Il faut essayer : peut-on faire comme dans l’histoire ? De quoi a-t-on besoin pour
cela ? On n’a pas de loup, pas de lac et nous ne sommes pas forcément en hiver.
On peut substituer au loup quelque chose que l’on fait tremper dans de l’eau
liquide : un brin de laine fait très bien l’affaire (on peut glisser l’autre extrémité
du brin dans un loup en carton). Le lac peut être remplacé par un petit pot en
plastique dans lequel on a mis un peu d’eau. Il faut du « froid » maintenant.
Distribuez à chaque groupe d’élèves un saladier contenant le mélange
réfrigérant. Chacun a alors l’équivalent d’un congélateur à l’air libre pour observer
la solidification de l’eau. Il suffit de poser dans ce mélange le pot en plastique
contenant le brin de laine et un peu d’eau puis d’observer l’évolution de cette
eau. Les élèves peuvent alors toucher le contenu du pot et sentir la couche de
glace se former.
L’eau gèle en une dizaine de minutes si vous en mettez juste de quoi
recouvrir la surface du pot et imbiber le brin de laine.
Les élèves ne doivent pas mettre de sel dans le pot, sinon l’eau ne
gèlera pas. S’ils mettent le doigt dans le mélange réfrigérant, ils doivent
l’essuyer avant de le remettre dans le pot.
Objectif général :
Découvrir que certains solides se
dissolvent dans l’eau et d’autres
non ; avec un filtre, on peut
récupérer un solide non dissous.
Matériel
Par atelier : une petite bouteille d’eau minérale ; bols contenant sable, sucre en
poudre, paillettes, sel fin, semoule, riz, noix de coco en poudre, café en poudre
et café soluble, poudre de cacao, ™Smarties ; petits morceaux de polystyrène,
de coton, de papier blanc, de plastique blanc ; poivre blanc en grains ; graviers Lien avec le programme :
blancs ; un bol vide et une cuillère par élève ; une boîte en carton pour stocker découverte de la matière
le matériel ; une assiette ; passoires ou grosses boules à thé ou chinois ; filtres à
café ; entonnoirs ; une fève ou un petit objet en plastique ; un petit pot bébé et
son couvercle par élève ; une râpe à fromage ; plusieurs gommes blanches ; des
bacs plats pour protéger les tables.
Pour l’enseignant : une pipette en plastique ; permanganate de potassium ou
Cycle 1
colorant alimentaire en poudre ; colle résistante à l’eau ; eau de javel ; une boule
à neige du commerce ; une boule à neige maison.
Budget
Produits alimentaires : 7 € ; gommes blanches : 4 € ; colle résistante à l’eau : 4 € ;
bols en plastique : 1,50 € les 10 ; filtres à café : 3 € les 80 ; permanganate de
potassium : 0,20 € le sachet (en pharmacie) ; colorants alimentaires en poudre :
4 € le lot de 4 couleurs ; le reste du matériel est empruntable.
2 à 4 heures
Préparation : 25 minutes
Pour chaque groupe, verser dans des bols un peu des différents solides. Remplir
un bol d’eau par élève.
Boule à neige : Coller sur un couvercle de petit pot une fève ou un objet
plastique avec une colle résistante à l’eau. Râper une gomme pour obtenir
des copeaux fins et placer les dans le petit pot rempli d’eau. Refermer avec le
couvercle et retourner : vous venez de fabriquer une boule à neige.
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 357
M-14 Se dissoudre ou pas ?
Descriptif Les élèves adorent faire des mélanges mais les observent peu. Nous vous
conseillons d’utiliser les solides proposés, d’autres choix pouvant induire des
réactions notablement différentes chez les élèves (présence ou non de solides
colorés dissous dans les matières initiales à tester, etc.).
La mise en commun permet d’établir que certains produits ont gardé le même
aspect alors que d’autres ont « disparu ». On ne les voit plus. C’est l’occasion de
demander aux élèves comment ils ont procédé. Certains élèves peuvent
L’observation des bols montrent que l’on voit toujours le riz, le sable, la employer assez de sucre
ou de sel pour saturer une
semoule, la poudre de noix de coco.
solution.
Que dire du sel et du sucre ? Où sont-ils partis ? Qu’y a-t-il dans l’eau Si vous souhaitez éviter
maintenant ? Pour vérifier qu’ils sont toujours présents dans l’eau, il est possible ce phénomène, décidez
de goûter à l’aide de la pipette. L’eau sucrée est plus appréciée que l’eau salée. Le préalablement avec les
élèves de la quantité de
sel et le sucre ont donné leur goût à l’eau, ils se sont dissous.
solide à verser dans chaque
Pour des raisons d’hygiène, n’utilisez pas les mélanges eau/sel et eau/ bol.
sucre des élèves, mais refaites-les devant eux.
C’est l’occasion de rappeler aux élèves qu’on ne goûte jamais un liquide
sans en avoir reçu l’autorisation. Il peut ressembler à de l’eau mais
contenir des choses dangereuses que l’on ne voit pas.
Goûter ne suffit pas toujours à convaincre certains élèves qu’il y a du sel
ou du sucre dans l’eau.Vous pouvez laisser les bols de côté et constater
une semaine plus tard, après évaporation de l’eau, la cristallisation du
sel et du sucre : ils étaient bien là même si on ne les voyait pas.
2/ Comment récupérer les solides que l’on voit dans les bols ?
Parmi les propositions des élèves, on trouve souvent l’emploi de filtres à
café, cuillères et passoires. S’ils n’ont pas d’idées, une présentation du matériel
Quand on dissout un solide
disponible stimulera leur imagination. Vous pouvez les laisser tester leurs coloré, sa couleur reste
techniques. La cuillère est pratique pour enlever le plus gros, mais il reste en souvent visible dans la
général un peu de matière au fond des bols. Les trous des passoires sont trop solution.
gros et laissent passer le sable, il en faudrait de plus fins. Les filtres permettent Ce n’est pas l’invisibilité
en revanche de tout récupérer. d’un produit mais
l’incapacité à le récupérer
Peut-on aussi récupérer le sel et le sucre avec le filtre ? Les élèves n’y parviennent à l’aide d’un filtre qui
pas. Il y a des solides que l’on peut récupérer avec un filtre à café et d’autres détermine s’il est soluble
non. ou non.
paillettes. Que se passe-t-il quand je les mélange à l’eau ? Comment faire pour
savoir ? On essaie et on dessine ce que l’on obtient.
Vous pouvez au choix distribuer des ™Smarties de toutes les couleurs
aux élèves ou les avoir triés par couleur.
N’utiliser que quelques cristaux de permanganate, c’est suffisant pour
colorer l’eau d’un violet profond. Il tache aussi en jaune les doigts et les
vêtements (sans danger mais il ne faut pas l’ingérer).
La mise en commun permet de vérifier que la plupart d’entre eux colorent
l’eau. Peut-on récupérer la couleur et rendre à l’eau sa transparence avec un filtre ?
Sauf éventuellement pour les paillettes, ce n’est pas possible. Suivant le cacao
utilisé, on trouve parfois un dépôt sur le filtre, mais la coloration de l’eau reste.
Avec du café en poudre, on récupère la poudre sur le filtre mais pas avec du café
soluble ; dans les deux cas, l’eau reste colorée.
Dans le cas où les élèves ont utilisé des ™Smarties de même couleur, ils
sont ravis de constater que l’eau a pris la couleur des bonbons et que ceux-ci
sont devenus blancs (ou marrons si la pellicule de sucre blanche s’est également
dissoute). Ils récupèrent les bonbons sur le filtre mais l’eau reste colorée.
Avec les plus grands il est possible de trier les produits testés : certains,
comme le sucre et le sel ne peuvent être récupérés avec un filtre ; d’autres
peuvent l’être ; enfin il y a une troisième catégorie de produits pour lesquels une
partie peut être récupérée sur le filtre et une autre non.
Dans le cas où les élèves ont mélangé des bonbons de toutes les couleurs,
l’eau a une couleur marronnasse. Au fond du pot, les ™Smarties sont
blancs (ou marrons). Cela intrigue les élèves : pourrait-on récupérer
leur couleur jaune ou verte ? On peut revenir sur la procédure utilisée
par les élèves. Souvent, ils ne s’en souviennent pas précisément et,
lorsque l’on refait l’expérience, proposent de mettre uniquement des
bonbons de la même couleur dans l’eau. Celle-ci prend alors la couleur
des bonbons. Les élèves sont toujours ravis de refaire l’expérience.
Que se passe-t-il lorsque l’on mélange les eaux colorées ? Avec du jaune et du
bleu, on obtient du vert ; si on les mélange toutes, on obtient du marron.
Documents utiles :
Documents d’accompagnement des programmes 2002.
Objectif général :
Découvrir une machine simple utilisant le
principe du levier.
De l’eau qui coule peut provoquer la mise Lien avec le programme :
en mouvement d’une machine capable découvrir les objets
d’écraser des biscottes. (monter et démonter
des objets), situer des
événements les uns par
rapport aux autres
Matériel
Par atelier : une machine à écraser les biscottes construite par l’enseignant ;
une dizaine de biscottes ; 1 ou 2 verres de cailloux, riz, lentilles, sable ; un moulin
à eau ; une balance à liquide (facultatif) ; une bouteille en plastique ; une bassine. MS – GS
Pour une machine en bois : 3 petites planches ; une planchette de 1 m de longueur
sur 5 cm de largeur et 1 cm d’épaisseur environ ; une tige en bois (manche à
balai, longueur 40 cm environ, Ø de 1 à 1,5 cm) ; une bouteille en plastique de
1,5 litres et un récipient en plastique d’une dizaine de cm de profondeur (pot de
récupération) ; vis à bois ; gravier.
Pour une machine moins robuste : 2 tiges de bambou (long. 1 m & 30 cm environ,
Ø 1 cm) ; 2 bouteilles en plastique de 2 litres et 2 de 75 cl ; du gravier ;
un gros galet ; ruban adhésif ; colle ; une scie ; un cutter ; ficelle. 3 à 4 heures
Budget
Moulin à eau : 14,50 € ; balance à liquide : 23 € ; matériaux divers : 2 à 10 € par
machine.
Préparation : 50 minutes
Voir précisions page suivante.
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 363
M-15 L’écrase-biscotte
Réglages
Godet vide, le pilon doit reposer sur le sol. Remplir le godet d’eau : lorsque
celle-ci atteint un certain niveau, la planchette bascule autour de la tige et entraîne
le pilon vers le haut. Dans sa nouvelle position, l’eau déborde du godet. Lorsque
celui-ci s’allège en se vidant, la planchette rebascule et le pilon s’abaisse brutalement
en écrasant la biscotte. Revenu à l’horizontale, le godet peut de nouveau être rempli
et le cycle remplissage/vidage du godet, montée/levée du pilon recommence. Il peut
arriver que la planchette ne bascule pas une fois le godet rempli. On peut alors
soit alléger le pilon, soit faire coulisser la planchette pour diminuer la distance du
pilon à la tige. La planchette peut également ne pas basculer si l’échancrure dans le
récipient est trop importante : l’eau s’écoule trop vite, il faut changer de récipient. Il
peut également arriver que la planchette ne rebascule pas, une fois le godet au sol.
C’est en général parce que le godet ne s’est pas assez vidé ; il faut alors prévoir une
échancrure plus importante ou percer le bas du récipient pour permettre à l’eau
de s’évacuer.
Machine plus légère
Montage décrit dans la séquence E-22 L’écrase-biscotte (élémentaire).
La « machine à écraser les biscottes » permet de travailler avec les enfants Descriptif
tant sur le « comment ça marche » que sur le « comment démonter / remonter la
machine » dans une approche ludique.
La manipulation de la machine et la découverte de son fonctionnement par
essais/erreurs sensibilisent les élèves au concept de levier : il faut qu’il y ait
suffisamment d’eau dans le godet pour qu’il bascule et soulève le pilon ; puis,
pour que le pilon descende, il faut que de l’eau « parte ».
Cette première découverte des machines basculantes peut être prolongée par
une séance portant plus spécifiquement sur les leviers : l’utilisation d’un album
jeunesse comme Bascule en fournit l’occasion.
Bascule, de Kimura, Hata,
Lanaspre et Coulon,
Didier Jeunesse (2003).
des soleils jaunes et des godets oranges), ils sont laissés libres de
manipuler. Il suffit alors de porter leur attention sur le mouvement
de la partie orange du moulin que l’eau fait basculer pour faire le
lien avec l’écrase-biscotte.
Le broyage réussi d’une biscotte ravit les élèves. Peut-on maintenant
augmenter la cadence en construisant de nouvelles machines ? Pour cela
il faut regarder plus attentivement la maquette à disposition.
Objectif général :
Découvrir qu’une roue dentée en mouvement peut en entraîner d’autres ;
construire un engrenage ; réaliser qu’une roue peut tourner dans deux
sens différents ; observer que quand deux roues à dentures externes
tournent, le sens de rotation des roues est opposé.
Matériel
Par atelier : roues dentées de diamètres différents avec leur support et PS – GS
personnages type ™Playmobil ; gommettes rectangulaires ; 2 boîtes à
chaussures ; ruban adhésif ; 5 objets colorés et visibles de loin ; carton.
Budget
Roues dentées, supports et pièces d’animation diverses : 100 € le lot de 400.
Préparation : 30 minutes
Réalisation des flèches courbées : découper des flèches en carton courbées de
10 cm et 20 cm environ pour représenter les sens de rotation possibles des 3 à 4 heures
roues dentées ou des élèves en salle de motricité.
Réalisation des boîtes mystères : cf. séquence élémentaire E-17.
Difficultés travaillées :
Encastrer les pièces nécessite une coordination fine des mouvements.
Comprendre que deux roues en contact ne tournent pas dans le même
sens demande une observation attentive et souvent de ressentir avec son Séquence E-17
corps les sens de rotation. Engrenages
Partie Blanquet
Estelle 2-B • 16 Ateliers pour
• Sciences l’écoleCôté
à l’école, maternelle
jardin 369
M-16 Engrenages
Pour aider les enfants à tous voir qu’il y a bien deux sens de rotation,
répartir dans la salle des objets visibles de tous et demander à ceux qui
tournent de les nommer à mesure qu’ils les voient.
Il est conseillé de reproduire ces deux mouvements de rotation en
salle de motricité avec tous les élèves : poser des objets aux quatre
coins de la salle et leur demander de tourner pour d’abord voir un
objet, puis un second, un troisième.
Peut-on les voir dans un autre ordre ? Il suffit de tourner dans l’autre
sens.
Avec des élèves de grande section, on peut représenter les deux sens de
rotation des roues par des flèches.
Un travail sur la signification des flèches est très souvent nécessaire. Vous
pouvez par exemple placer une petite pièce d’animation (un pion) sur une roue,
observer son mouvement avec les élèves et leur faire suivre avec le doigt ce
mouvement sur la roue. Posez alors la flèche correspondante sur la table : le
doigt de l’élève sort par la pointe.
On peut ensuite disposer plusieurs flèches sur la table et demander aux élèves
de faire avec le doigt le mouvement de rotation dans le sens indiqué par la flèche.
Demandez-leur ensuite de choisir la flèche correspondante au mouvement de
chaque roue qui tourne.
Différents groupes peuvent travailler sur des roues de tailles différentes, mais
identiques au sein d’une même paire : la mise en commun permet de constater
que, quand l’une fait un tour, l’autre en fait un également. Que se passe-t-il
maintenant si on remplace une des roues par une plus petite ? Par une plus grande ?
Pour vérifier nos idées, il faut essayer. On constate que, lorsque deux roues en
contact n’ont pas la même taille, quand l’une fait un tour, l’autre en fait un peu
plus (si elle est plus petite) ou un peu moins (si elle est plus grande).
La boîte mystère permet de réinvestir les connaissances nouvellement
acquises : Comment savoir si, dans la boîte, les deux roues ont la même taille ? Si ce
n’est pas le cas, laquelle est la plus grande ?
Avec les plus grands, il est également possible de s’amuser à réaliser des
engrenages dont les roues sont bloquées. Un engrenage qui boucle avec un
nombre impair de dents est « coincé ». On comprend ce qui se passe en regardant
comment chaque roue entraîne la suivante : pour que l’ensemble des roues
tourne, il y en a une qui devrait tourner dans les deux sens en même temps ; ce
n’est pas possible et le système est bloqué.
Avec du matériel adapté, les élèves peuvent également réaliser de nombreux
montages où des roues à l’horizontale entraînent des roues à la verticale : cela
les amuse toujours beaucoup.Vous pouvez ensuite observer avec eux des outils/
objets dans lesquels on trouve des roues dentées visibles : essoreuse à salade,
batteuse pour les blancs en neige manuelle, chignole, jouets, etc.
Lien utile :
http://www.lamap.fr/
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Mécanismes, mouvements, équilibres
Mettre en œuvre une démarche d’investigation à partir d’une séquence bien charpentée s’avère
assez facile, avec un peu de pratique. Les collègues plus expérimentés, qui auront souvent découvert
par eux-mêmes les quelques règles simples qui s’imposent, peuvent sans doute sauter cette section.
Nous les rappelons néanmoins brièvement, pour aider ceux qui seraient moins familiers de cette
méthode d’enseignement à éviter des erreurs « classiques ».
1/ Tester le matériel et réaliser toutes les expériences avant la classe
C’est une précaution élémentaire, mais trop rarement effectivement suivie. C’est pourtant
particulièrement utile en sciences, les séquences favorisant les résultats anti-intuitifs, même pour
des adultes : elles sont souvent conçues pour intriguer. Pour avoir animé des ateliers auxquels
participaient, dans un cadre ludique, des professeurs d’université et des chercheurs chevronnés
(quoique non scientifiques), nous pouvons assurer que leurs premières réactions sont souvent très
proches de celles des enfants – même si, l’observation faite, son analyse et son appropriation sont
bien plus rapides.
Les expériences sont simples, souvent rapides. En les réalisant vous-même, vous vous assurez une
réelle compréhension des phénomènes, identifiez les éventuelles difficultés liées au fonctionnement
du matériel (qui ne s’est jamais aperçu au pire moment qu’il manquait une rallonge pour brancher
un appareil ?) et pouvez y remédier tranquillement.
Votre propre observation des phénomènes vous évitera également d’être dérouté par les
réactions des élèves. Pour autant, des résultats ou des remarques inattendus ne manqueront pas
de survenir. Ne les dédaignez pas : c’est en soi une leçon capitale. Donnez-en acte aux élèves et, le
cas échéant, remettez à plus tard la suite du travail pour vous laisser le temps de comprendre et de
réagir.
2/ Prévoir tout le matériel et les documents nécessaires, anticiper l’organisation de la
classe
3/ Soigner le questionnement
Cet élément-clef de toute démarche d’investigation est discuté en détail dans la section III-2 :
Quelles questions pour une démarche efficace ?
Un autre élément fondamental est d’écouter et de laisser parler les élèves, sans leur
donner les réponses en phase de recherche. Il est toujours tentant de répondre à leur place, il faut
pourtant y résister et les aider à trouver eux-mêmes une formulation satisfaisante.
4/ Soigner la précision du langage
« La science commence là où les mots ont un sens bien défini », s’il faut en croire le physicien
Léon Brillouin. Cette exigence de précision devrait être au cœur de toute démarche d’investigation :
c’est certes une contrainte, mais qui évite bien des confusions.
Le sens des mots doit aussi être constant, au moins dans le cadre du cours de sciences, même
lorsqu’il s’agit de termes empruntés au vocabulaire courant. Les contradictions internes, au sein d’une
séquence donnée, voire d’un cours à l’autre, peuvent non seulement perturber la compréhension
du concept travaillé, mais remettre en cause des concepts déjà acquis. Ainsi, si la vapeur d’eau a été
définie comme étant invisible, ce que l’on voit s’échapper de la casserole d’eau qui bout ne saurait
en être (cf. E-05).
Cela exige une grande vigilance de votre part. Les élèves auront bien souvent besoin de votre
aide pour formuler correctement leurs découvertes. Par ailleurs, il faut se garder de recourir au
jargon comme à autant de formules magiques : ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et il n’est
pas acceptable de se réfugier derrière un mot pour esquiver le débat.
Quelques exemples classiques de mauvais usages :
- Ne dites pas « le sel fond », mais « le sel se dissout ». (cf. E-09)
- Ne vous contentez pas de dire « équilibre » si vous voulez en fait parler d’un « équilibre horizontal ».
Lorsqu’une balance de Roberval bascule sous le poids d’un objet et ne bouge plus, elle est à
l’équilibre (peut-être pas celui que l’on souhaite, mais un équilibre tout de même). (cf. E-13).
- Ne laissez pas dire simplement « on rapproche l’objet », « il faut que l’objet soit près » : on rapproche
un objet d’un autre objet, un objet est près d’un autre objet. (cf. E-14)
- Ne confondez pas « c’est gros » et « c’est lourd ». S’agit-il d’un volume ou d’une masse ?
(cf. E-15)
- Ne laissez pas dire en guise d’explication « l’air attire », « l’air fait ventouse ». Comment savoir si
l’air « attire » ? Qu’est-ce qui fait qu’il agit parfois comme une ventouse, et d’autres fois non ?
Ce sont des questions difficiles. Il faut alors s’appuyer sur les observations des élèves pour faire
évoluer les formulations. Que dire de l’espace / du volume occupé par l’air ? (cf. E-07 : L’air, ce
n’est pas rien !)
5/ Mettre en doute toute affirmation non étayée
En démarche d’investigation, on s’interdit d’affirmer sans preuve : réfrénez votre envie de décréter,
ou d’acquiescer à ce que disent les élèves sans vérification. Seuls les tests réalisés permettront de
valider une idée ; seule l’hypothèse qui aura résisté aux expériences de la classe pourra être retenue
(provisoirement au moins).
Cela vaut aussi pour les dessins d’observation : on ne vote pas pour savoir quel dessin est
correct, on les compare à ce que l’on voit et on argumente. Bref : on vérifie.
6/ Prévoir du temps pour la manipulation libre et l’expérimentation
On laisse rarement assez de temps aux élèves pour tâtonner et faire leurs propres observations.
C’est frustrant pour eux. Au final, faute de les avoir laissés s’approprier la question et le matériel,
on se prive de nombreuses exploitations possibles des expériences.
La bonne formulation des questions est l’une des clefs d’une démarche d’investigation bien menée.
Dans une investigation idéale, ce sont les élèves qui questionnent et l’enseignant les accompagne dans
la recherche, en s’effaçant autant que possible. Lors de leurs premiers contacts avec la démarche
d’investigation, les élèves sont toutefois rarement capables de se poser les bonnes questions ; il
appartient alors à l’enseignant d’aider les élèves à formuler leurs interrogations et de proposer des
recherches souvent plus ciblées.
Toutefois, trouver la bonne question au bon moment pour faire avancer les élèves, sans donner
la réponse, demande de l’entraînement.
D’une façon générale, si vous ne pouvez pas répondre vous-même précisément à la
question que vous posez, c’est une mauvaise question. Pas d’inquiétude, l’intuition des
bonnes formulations vient rapidement avec l’expérience et il est toujours possible de modifier
une question au cours d’une démarche d’investigation. Avec des élèves aguerris on peut se lancer
dans des recherches auxquelles on n’a pas forcément de réponse… mais nous le déconseillons aux
débutants.
Très généralement aussi, après avoir posé une question invitant à une expérience (« Comment
vérifier ? »), procédez effectivement à cette expérimentation que ce soit en groupe ou par l’enseignant.
L’argument d’autorité est plus rapide, mais contre-productif.
Pour vous aider, les séquences proposent une question de départ adaptée à chaque situation et
des questions intermédiaires spécifiques pour guider les élèves : ayez-les en tête quand vous lancez
votre séance. Si vous les regardez de plus près, vous constaterez qu’elles conduisent les élèves à
agir, à préciser leur pensée, à argumenter, à prévoir, qu’elles suggèrent des mesures. Si vous débutez,
ne modifiez donc pas trop les questions proposées : elles ont été conçues (et testées) pour être
« productives ».
même montage brillent-elles avec la même intensité ? » ou bien « Les ampoules brillent-elles de la même
façon dans le montage en parallèle et dans le montage en série ? ». Ces dernières formulations lèvent
l’ambiguïté. On peut aussi, plus simplement, demander aux élèves ce qui et pareil et ce qui ne l’est
pas dans les deux montages.
Questions impossibles
La simplicité est aussi une vertu. Il faut veiller à ne pas poser trop de contraintes lorsque l’on
pose une question. Ainsi « Quel montage réaliser avec deux ampoules et une pile pour qu’elles brillent le
plus fort et le plus longtemps possible ? » est problématique. Il se trouve que des ampoules montées
en parallèle brillent plus fort que les mêmes ampoules montées en série et que, pour une même
durée d’utilisation, le montage en parallèle consomme plus d’énergie et use donc plus la pile que le
montage série. Outre la difficulté expérimentale (cela prend du temps pour que les piles s’usent et
beaucoup de patience pour voir les ampoules s’éteindre), les deux contraintes sont contradictoires.
Avant de poser une question, il est bon de s’assurer de sa pertinence.Tout comme l’on apprend aux
élèves à ne faire varier qu’un paramètre à la fois, mieux vaut ne leur imposer qu’une contrainte à la
fois.
Quelques recettes
Les questions proposées sont indicatives : avec l’expérience, chaque enseignant se construit sa
propre « boîte à questions ».
Pour inciter les élèves à expliquer :
Comment peut-on expliquer que ceci soit comme/plus grand que cela, que l’on observe cela ?
Qu’en pensez-vous ?
Comment justifier vous cela ?
Est-ce que vous l’avez constaté/vu/senti (observation) ? Est-ce que c’est votre idée, votre
façon d’expliquer ce qu’il s’est passé (interprétation) ?
Peut-on conserver cette idée/hypothèse ? Est-elle valide ? Qu’est-ce qui vous permet de le
dire ?
Si cette idée/hypothèse est valide, que peut-on prévoir si je change ceci ? Que faire si les
résultats ne sont pas conformes aux prévisions ?
Quelles idées/hypothèses n’ont pas été mises en défaut ? Peut-on concevoir une
expérience qui teste cette idée ? Que peut-on dire de cette idée si l’on obtient tel
résultat pour telle expérience ?
Bref : poser des questions productives en termes de démarche d’investigation est un exercice
subtil et pas toujours très naturel. Mais il existe heureusement des « recettes » simples, et les
enfants se les approprient très vite. Comme toujours : lancez-vous !
Nous en sommes tous conscients : il n’existe pas deux classes identiques. Leur organisation
spatiale procède d’une alchimie subtile et complexe. Elle influe sur l’atmosphère, sur les interactions
entre l’enseignant et les élèves, sur leur maîtrise de l’environnement, sur la réalisation et l’exploitation
d’écrits par les élèves. En démarche d’investigation, par surcroît, l’organisation de la classe n’est pas
figée : travail individuel, en petits groupes, moments d’échanges appellent autant de configurations
différentes.
Nous aborderons donc la question avec le grain de sel qui s’impose, et d’un point de vue
résolument pratique. Les suggestions qui suivent ont pour seul objectif de vous aider à trouver
le fonctionnement qui vous convient le mieux. Nous espérons que vous y trouverez, au-delà de
quelques principes généraux, le petit rien qui facilitera le déroulement de vos activités.
1/ Se sentir à l’aise
C’est une évidence que l’on oublie trop souvent. Vous devrez vous-même vous trouver à l’aise
dans la disposition choisie. Cela passe souvent par une bonne visibilité des élèves et par la possibilité
de vous déplacer facilement.Vos élèves doivent sentir que vous pouvez intervenir rapidement auprès
d’eux et qu’ils sont sous votre regard bienveillant : cela les rassure.
Des élèves mal installés s’agitent et se désintéressent rapidement du sujet sur lequel ils sont
censés se concentrer. Leur confort importe donc également.
Quand vous disposez les tables des élèves :
- prévoir assez de place entre elles pour pouvoir passer
- s’assurer qu’une fois installés, les élèves auront assez d’espace et ne se gêneront pas les uns
les autres
- anticiper leurs déplacements et les lieux stratégiques où poser documents ou matériel
(les mêmes critères s’appliquent à la disposition des ateliers d’un Jardin de sciences)
- vérifier qu’ils peuvent tous voir le tableau
- estimer la taille minimale des lettres inscrites sur une affiche ou au tableau lisible par l’élève
le plus éloigné.
Prévoir un espace en libre accès avec du petit matériel (ciseaux, règles, crayons et taille-
crayons, feutres, gommes, rouleaux de ruban adhésif…) en précisant qu’il doit y être redéposé
après usage.
- organisationnels au sein des groupes (répartition inéquitable des tâches et élèves qui se sentent
spoliés)
Attribuer à chaque élève d’un groupe un rôle, tournant d’une séance sur l’autre : l’un
sera responsable du matériel, un autre de la prise de notes et des relevés de mesures, un
troisième en charge de la rédaction de l’affiche, un quatrième de sa présentation orale,
etc.
- décisionnels (les élèves demandent à l’enseignant de trancher entre eux)
Fournir aux élèves des phrases-type les aidant à poser des questions, à argumenter, à
exprimer leur désaccord, à rebondir sur ce qui vient d’être dit et à solliciter une précision.
Elles peuvent être affichées au tableau. Pour n’en citer que quelques unes : « Tu affirmes/tu
dis ceci, je ne suis pas d’accord, je pense plutôt cela », « Je ne comprends pas ce que tu viens
d’expliquer, pourrais-tu répéter ? », « Je pense que si nous faisons ceci alors il va se passer
cela », «Tu dis que tu veux changer cela mais il faut faire attention à ceci », « Comment
peut-on vérifier que… ? », « Tu as dis ceci, ai-je bien compris ? ».
Préciser que la recherche d’une solution commune n’empêche pas les désaccords et qu’il
faut alors conserver par écrit les solutions provisoirement rejetées. Elles peuvent être les
bonnes !
- rédactionnels (comment écrire tel mot, comment organiser l’affiche, que faut-il écrire ?)
Proposer des aides à la structuration des affiches et des écrits. On peut prévoir une
affiche-type réalisée avec les élèves, dessiner au tableau des logos utilisables pour indiquer
les étapes de la démarche… (cf. infra III-4 : Organisation des écrits)
Écrire au tableau les mots susceptibles d’être mal orthographiés.
- des problèmes de compréhension (que faut-il faire ?)
S’assurer que les élèves ont bien compris les attentes : rédaction d’affiche, recherche de
protocole expérimental…
- la volonté d’être rassuré (Peut-on faire comme cela ?)
- l’espoir d’obtenir la réponse sans avoir à chercher
- le plaisir de faire partager une découverte.
Les débuts sont souvent difficiles. Il faut toujours un peu de temps pour qu’une classe trouve ses
marques. Pour y aider, on peut aussi :
- élaborer avec les élèves une liste de règles de bonne conduite en groupe et la rappeler
régulièrement, voire l’afficher (écouter l’autre, ne pas monopoliser le matériel ou la parole, ne
pas parler trop fort, justifier son désaccord lorsqu’on l’exprime…)
- s’assurer, en leur demandant de le reformuler, que les élèves se sont approprié le questionnement
(il vient d’eux, cela ne devrait donc pas poser de grosse difficulté).
Pensez également à convenir d’un signal sonore (assez puissant) pour arrêter instantanément
l’activité des groupes.Vous conservez ainsi la maîtrise rapide de la classe (un accident peut toujours
arriver et il en va de la sécurité des élèves).
Un groupe dans lequel un seul élève fait pendant que les autres regardent n’est pas plus satisfaisant :
les « leaders » s’arrangent souvent pour s’associer à des camarades passifs. Repérez-les et observez
la répartition des tâches au sein de ces groupes.
Fort de toutes ces observations, vous pourrez ensuite proposer un remaniement des groupes
qui convient aux élèves tout en veillant à une nouvelle constitution équilibrée.
Vous pouvez bien sûr définir directement les groupes vous-même : les élèves en ont l’habitude.
Vous choisirez alors des groupes hétérogènes ou homogènes, selon les objectifs visés. Les groupes
hétérogènes peuvent être utiles en début d’année. Les meneurs répartis dans chaque groupe les
dynamisent et peuvent facilement relayer vos consignes. Mais c’est un fonctionnement qui peut être
très rapidement déviant : il n’est que trop facile de se reposer sur autrui. Les groupes homogènes,
sous réserve que les élèves coopèrent, ont l’avantage de permettre à chacun de s’exprimer sans
avoir l’impression d’être à la traîne et sont souvent très fructueux. Un groupe d’enfants meneurs est
“sportif” à gérer : les conflits y sont fréquents et les discussions animées. Il faut les aider à trouver
un équilibre (instable) et à s’associer plutôt qu’à se neutraliser : ils sont aussi à surveiller de près.
Juxtaposition
des productions
Un élève inscrit le
résultat obtenu sous une
proposition d’expérience
rédigée par un camarade.
Dans tous les cas, l’utilisation de logos rappelant les différentes étapes
de la démarche en facilite grandement la structuration et en améliore la
lisibilité (des exemples sont donnés en M-10).
- Un point d’interrogation indique la question que l’on s’est posée. Son
absence doit alerter les élèves. Comment le lecteur de l’affiche
comprendrait-il l’objectif de la recherche sans la question ?
- Une tête d’enfant en train de réfléchir (resp. plusieurs) identifie les
idées de chacun (resp. du groupe) sur la question. À côté de ce logo,
on trouve ce que l’on prévoit qu’il va se passer, ce que l’on pense, ce
que l’on pense faire, les explications proposées qui vont être mises
à l’épreuve…
- Une main, un œil permettent de repérer ce qui est effectivement réalisé ou observé (par
l’élève, le groupe). À côté, on trouve dessins d’expérience, tableaux de mesures, graphiques,
observations, difficultés rencontrées, résultats…
- Un livre ouvert identifie ce qui a été validé par la classe (conclusion locale et provisoire qui peut
être généralisée avec prudence).
Les élèves peuvent les dessiner eux-mêmes au cours de la réalisation de l’affiche. Nous conseillons
toutefois, au début, de fournir aux élèves des affiches sur lesquelles les logos sont déjà placés et,
pourquoi pas, quelques éléments déjà fournis (la question par exemple). Réaliser une affiche est un
exercice qui s’apprend progressivement.
Veiller à ce que l’ensemble des élèves participent (à tour de rôle éventuellement) à leur réalisation.
Pendant que l’un écrit, d’autres peuvent préparer sur d’autres feuilles les schémas, dessins, tableaux
de mesures nécessaires. L’ensemble est ensuite agencé sur l’affiche pour obtenir la production finale
du groupe, où chacun a mis la main à la pâte.
Cahier d’expériences
La tenue d’un cahier d’expériences est une bonne façon de conserver l’ensemble des écrits
d’un élève. Constitué de deux parties distinctes, il garde la trace de sa réflexion personnelle, de
ses observations, de ses idées d’expériences, des expériences réalisées par le groupe et de ses
résultats (partie personnelle du cahier), mais aussi, d’autre part, de ce que la classe a validé et retenu
(partie collective institutionnelle). Ces deux parties doivent être facilement identifiables par l’élève
(encres de couleurs différentes, gommettes, encadrés, etc.).
Le cahier d’expériences, qui contient des ébauches de protocoles et les premières idées des
élèves, ne saurait être aussi net qu’un cahier de cours. Pour autant, ce n’est pas un brouillon. Les
élèves doivent en être conscients, comme leurs parents auxquels il est aussi utile d’en expliquer le
fonctionnement un peu particulier.
Corriger ou non les fautes diverses et variées dans la partie personnelle du cahier reste une
question ouverte. Nous insistons toujours sur la nécessité de faire progresser les élèves sur la
maîtrise de la langue. Pour autant, en aucun cas la peur de faire des fautes de français ne doit
paralyser un élève dans son apprentissage des sciences. L’enseignant doit donc en accepter les
inévitables imperfections et aider à le structurer (propreté, soin porté à l’orthographe…). Il y a un
juste équilibre à trouver, qui reposera sur la relation de confiance instaurée entre l’élève et vous.
D’un point de vue pratique, massicoter un cahier de TP 24 x 32 cm pour faire deux cahiers
d’expérience (24 x 16) semble une solution intéressante. Sa taille réduite permet aux élèves de
l’utiliser en même temps qu’ils manipulent ; il est facile de coller des feuilles A4 à l’intérieur, en les
pliant éventuellement sans qu’elles ne dépassent ; ses pages grands carreaux sont pratiques pour
organiser la trace écrite tout en permettant de disposer les dessins, tableaux et idées personnelles
en vis-à-vis.
On y trouve les mêmes logos que dans les affiches pour faciliter l’identification des différentes
étapes de la démarche.
Les compte-rendus sont inclus dans la partie collective du cahier d’expériences. Ils sont soit
rédigés directement sur le cahier, soit photocopiés et collés dans le cahier, soit constitués à partir
d’un collage-montage des écrits réalisés préalablement complété des parties manquantes.
Compte-rendu d’expériences
Le compte-rendu retrace la démarche suivie en éliminant les scories (i.e. les erreurs de
manipulation, mais pas les impasses !) : du questionnement à la formulation de réponse en passant par
les recherches effectuées, les étapes y sont clairement identifiées. Validé par la classe et l’enseignant
– qui joue le rôle de représentant du savoir scientifique établi – il est intégralement rédigé au
propre, ou constitué d’un patchwork des différents écrits réalisés précédemment, réorganisés de
façon pertinente.
Il peut inclure à la fois des éléments personnels, des éléments réalisés en petit groupe, d’autres
fournis par les autres groupes de la classe et une formulation de réponse élaborée collectivement.
Dans le cahier de l’élève, il garde la mémoire du travail réalisé en classe et des conclusions validées
(institutionnalisées).
Typiquement, un compte-rendu d’expérience doit comporter la question que l’on s’est posée,
les hypothèses de la classe, la recherche menée, les résultats obtenus et enfin la (les) réponse(s) à
laquelle la classe est parvenue (hypothèses non vérifiées, hypothèses ayant résisté aux tests).
Il n’a donc que rarement une structure linéaire, mais plutôt en boucles : question –
essai / erreur – nouvel essai / erreur – nouvel essai / succès – conclusion.
Réalisé en classe entière la plupart du temps, il peut être rédigé directement au tableau ou
prendre la forme d’une affiche. On le retrouve ensuite dans le cahier des élèves, écrit à la main ou
sous forme de photocopie (après photographie et montage).
Les élèves peuvent à tour de rôle photographier les affiches (ou le tableau) et participer au
traitement de l’image. C’est une excellente façon de valider les compétences du B2i.
Le compte-rendu peut être construit au fur et à mesure de la séance ; il est alors constitué
d’une juxtaposition de “compte-rendus d’étape” : une question, l’idée testée, les expériences et leurs
résultats non concluants. Pour limiter les réécritures pesantes, il faut anticiper sa constitution :
- Idées/hypothèses des élèves, propositions d’expériences : dans le cas où les élèves les ont
émises sur des morceaux de feuille A4, on identifie les productions représentatives des idées
de la classe et on les reproduit pour chaque élève (après modification si besoin).
- Résultats : comme la structure des tableaux ou graphes est souvent construite collectivement
et que seules les manipulations, mesures et exploitations varient d’un groupe à l’autre, on
peut coller des photocopies des données des autres groupes sur les cahiers à la suite de la
proposition d’expérience testée.
- Sélection avec les élèves des éléments des différentes affiches réalisées rendant le mieux
compte des différentes étapes de la démarche vécue. En découpant les morceaux choisis et
en les organisant sur une nouvelle affiche, on réalise un compte-rendu à moindre frais. Il suffit
ensuite de le photocopier.
- Réponse : les élèves recopient sur leur cahier la formulation élaborée collectivement
(photocopie possible).
Des logos structurent aussi le compte-rendu et aident les élèves à identifier et à s’approprier les
différents éléments de la démarche. Essayez autant que possible de rendre compte du cheminement
de la classe. La formulation de réponse vient souvent après le test de plusieurs hypothèses, certaines
ne résistant pas à l’expérimentation : n’éliminez pas du compte rendu ces hypothèses invalidées.
On n’a pas toujours le temps de réaliser un compte-rendu détaillé : rien n’empêche d’avoir
à la suite de la recherche personnelle de l’élève un descriptif rapide des recherches menées
puis la formulation de réponse collective. Il faut par contre marquer très nettement la
différence de statut entre l’écrit personnel et l’écrit collectif qui prend en compte les
résultats obtenus et validés (et les confronter quand c’est possible au savoir établi).
On peut alors réaliser avec les élèves une affiche-type qui tient compte des remarques
soulevées.
Qu’elle soit conçue avec les élèves ou proposée par l’enseignant, une telle affiche-type, exposée au
mur, peut servir de modèle pendant le travail de groupe. Elle rappelle le sens des logos, la disposition
des différents éléments, la façon de présenter un protocole expérimental ou des résultats, comment
construire un tableau. Cette affiche méthodologique s’enrichit au fur et à mesure du travail de la
classe de toutes les nouvelles techniques découvertes pour communiquer aux autres ce que l’on
fait.
Tenir un cahier d’expériences
Quelques pistes pour travailler conjointement sciences et maîtrise de la langue :
- affiner le vocabulaire (e.g. substituer à mettre et faire des verbes d’action plus spécifiques),
- renforcer l’orthographe en proposant une liste de mots au tableau ou sur des affiches,
- enrichir la syntaxe en proposant différentes façons de poser une question, d’exprimer
l’incertitude (« Je pense que », « peut-être »),
- travailler les « connecteurs logiques » et l’argumentation : donc, parce que, si… alors…,
- repérer ce qui, dans un texte, constitue une observation et ce qui relève de l’interprétation ;
apprendre à distinguer ces éléments, à les rédiger, à les articuler dans la rédaction.
Pour structurer leurs écrits, les élèves peuvent utiliser les même logos que précédemment.
Tout le travail méthodologique réalisé sur la présentation des affiches (mise en forme de tableaux
identifiant les paramètres que l’on fait varier, de schémas, de tableaux de mesures) est à réexploiter
dans le cahier d’expériences.
Il ne faut pas hésiter à feuilleter le cahier et à regarder de plus près ses productions précédentes.
Réinvestir une méthode de travail, la structure d’un tableau, la façon de construire un graphe,
un schéma, est un moyen de donner du sens à ces écrits et d’améliorer leur présentation. Et de
constater qu’il y manque des éléments pour permettre la compréhension de ce qui avait été fait :
cette prise de conscience conduit à identifier ce qu’il faut écrire et conserver (les logos peuvent
aider). Progressivement, la structure de la partie personnelle devrait se rapprocher de celle du
compte-rendu, les élèves prenant conscience de sa pertinence pour s’y retrouver dans leur cahier.
La maîtrise des tableaux à double entrée, des relevés et des graphiques s’acquerra progressivement.
Le rôle du maître est essentiel à cet égard.
Et à l’école maternelle ou au CP ?
En maternelle, la production personnelle des élèves sera essentiellement composée de dessins,
avec dictée à l’adulte lorsque c’est possible. Les cahiers regrouperont des photocopies et des photos
d’affiches, que l’on associera à un bref descriptif des activités.
Vignettes ou phrases
à ordonner,
classe de CP
Au sein d’un groupe, c’est un moyen de se mettre d’accord sur un protocole et de s’assurer qu’il
est correct. Lors d’une mise en commun, on identifie facilement les paramètres que chaque groupe
a identifié sur les affiches. Cela permet aussi de savoir ce que chacun veut tester, puis de vérifier que
le protocole respecte bien les contraintes ainsi posées.
Un tableau à double entrée présentant les différentes expériences réalisées fournit un complément
idéal et rassemble toutes les informations.
Groupe 1 Expérience 1 Expérience 2 Expérience 3
Le paramètre que je fais varier (ceci) 1ère valeur 2e valeur 3e valeur
Les paramètres que je ne fais pas varier Valeur indiquée idem idem
Résultat obtenu (cela)
Ces outils accélèrent l’analyse des résultats, les élèves pouvant facilement identifier un oubli, des
problèmes dans un protocole.
4/ Formuler
Il est difficile pour les élèves de formuler clairement une question, une hypothèse, une réponse.
Un travail spécifique en français peut être réalisé en lien avec ces difficultés. Quelles façons
connaissons-nous de poser une question ? De douter ? D’émettre une hypothèse ? D’argumenter ?
La démarche d’investigation permet d’utiliser ces outils langagiers en situation et de se les approprier
au fil des séances.
Comme toujours, votre reformulation sera souvent nécessaire. Cela implique un travail sur les
formulations orales des élèves avant qu’ils ne passent à des formulations écrites (cf. section III-2).
Il est bon de les anticiper pour une conduite aisée des séances.
Au-delà des difficultés traditionnelles d’ordre linguistique, il importe en cours de sciences de
travailler tout spécialement la distinction entre l’expression de ce qui relève du réel (les observations,
les faits expérimentaux), et de ce qui relève de l’interprétation. Il convient donc d’insister sur l’intérêt
des connecteurs logiques, aussi bien pour expliciter sa propre démarche que pour interpréter les
formulations des autres. Ce sont autant d’indices faciles à repérer (et à semer). Ainsi, une fin de
phrase en « parce que » :
« Quand on pose un bouchon à la surface de l’eau d’un aquarium et que l’on enfonce une demi-bouteille
fermée au-dessus du bouchon, celui-ci descend sous le niveau de l’eau dans l’aquarium (observation) parce
que l’air ne peut s’échapper et pousse sur l’eau (interprétation).»
Ou encore : « Nous avons vu qu’en éclairant un objet avec une source de lumière verte et une source
de lumière rouge, une ombre verte et une ombre rouge apparaissent sur l’écran jaune. Quand nous
éteignons la source de lumière rouge et pas la source de lumière verte, l’ombre rouge devient sombre et
l’écran vert (observation). C’est parce qu’il n’y a pas de lumière verte qui arrive sur l’écran à cet endroit
(interprétation).»
Faire de la science, c’est bien sûr étudier le monde tel qu’il est. Mais c’est aussi décider de
ce qu’on n’étudiera pas. Même pour le scientifique chevronné, le monde physique est bien trop
complexe pour être étudié dans sa totalité, et sous tous ses aspects simultanément. Ce qu’il étudiera
expérimentalement, c’est un aspect d’un problème. Ses représentations seront des modèles idéalisés,
et surtout très simplifiés, du monde réel.
Toutes proportions gardées, c’est aussi ce qu’on devra faire en classe. Il importe d’en être
conscient et de bien identifier ce que l’on décide d’étudier avec les élèves – les “paramètres” du
problème qu’on pourra travailler.
l’eau bout aux environs de 100° C » – sauf bien sûr si l’investigation s’éloigne trop des conditions
« normales », par exemple en haute montagne. La notion de résultat approché est même, en soi, une
leçon essentielle dans l’apprentissage des sciences !
Rien n’empêche évidemment l’enseignant d’élargir le propos et, par exemple, de préciser dans
ce cas que le résultat pourrait changer si l’on montait en altitude ou si l’on ajoutait du sel à l’eau
(les enfants ont souvent entendu beaucoup de choses) : en grandissant ils en découvriront plus
sur le phénomène. En dernière analyse, c’est à l’enseignant qu’il revient de décider des paramètres
pertinents pour le travail en classe.
Concevoir ses propres séquences suppose donc, d’abord, de prendre du recul pour identifier
les paramètres pertinents ; puis de déterminer ceux qui ne seraient pas accessibles à ses jeunes
élèves ; enfin, de concevoir des expériences où leur influence est soit négligeable, soit toujours
identique. Ainsi, par exemple, la délicate question de la pesée de l’air. Si l’on utilise un ballon dont on
laisse varier à la fois la masse et le volume, on modifiera la poussée d’Archimède qui s’exerce sur
lui. Or on ne peut pas attendre de jeunes élèves qu’ils devinent l’importance du volume, ni l’utilité
de le maintenir constant pendant l’expérience. La dispersion des résultats sera considérable et leur
interprétation très difficile. À l’enseignant d’anticiper le problème, de choisir du matériel (ballon de
sport rigide, par exemple) susceptible de l’effacer, et de justifier que l’on garde le même ballon en lui
faisant conserver la même forme.
Le choix des paramètres à considérer dépendra donc non seulement de leur pertinence, mais
aussi de leur accessibilité en classe. Le paramètre apparemment « naturel » – souvent, en fait, celui
privilégié par les théories courantes pour des raisons de simplicité formelle – peut céder la place à
des grandeurs composites, mais plus faciles à mesurer.
Prenons un exemple classique : lorsque l’on lance de petites voitures propulsées par de l’air
comprimé (séquence E-08), il est tentant de se demander laquelle ira « le plus vite ». C’est une erreur
tactique ! En effet, les élèves seraient amenés à comparer des vitesses, ce qui est loin d’être simple.
Que l’on se demande plutôt quelle petite voiture « va le plus loin » ou laquelle « arrive la première »
et l’on se retrouve en territoire connu. De même, à propos de sabliers, mieux vaudra se demander
lequel « met le plus de temps à se vider », plutôt que lequel « coule le plus vite » (E-18).
Avant de lancer un questionnement, demandez-vous toujours comment les élèves peuvent
procéder pour caractériser ce qu’ils vont chercher à modifier. Si la réponse fait appel à des
connaissances qu’ils n’ont pas où à des dispositifs non disponibles en classe, c’est que le paramètre
choisi est inadéquat (pour un travail en classe).
Pour élaborer un protocole pertinent, les élèves doivent dans un premier temps identifier tous
les paramètres susceptibles de modifier l’observation. Ils décident alors de ce qu’ils vont observer
(Que se passe-t-il quand je fais ceci) ou essayer de faire varier (Comment faire pour modifier cela).
Souvent, dans l’enthousiasme du lancement de la recherche, ils se méprennent pourtant sur son
objet, ou même l’oublient. Demander Que cherche-t-on ? suffit souvent à les remettre sur les rails.
Bien souvent, ce que l’on va observer au cours des expériences, c’est comment quelque chose
change, quand on fait varier autre chose (le paramètre identifié).
Annexes 439
A-5 Pour aller plus loin…
Le site www.soleil.info vous propose de participer à un projet d’éducation à la santé Vivre avec le
Soleil : ce travail peut être mené en même temps qu’un travail sur les ombres par exemple.
Il est possible de télécharger les séquences clef-en-main adaptées aux cycles 1, 2 et 3 sur le site de La
Main à la Pâte (www.lamap.fr ; chemin : Accueil > Activités de classe > Ombres, lumière).
Grand N
Une revue publiée par l’IREM de Grenoble, qui traite à la fois de didactique des mathématiques et des
sciences expérimentales à l’école et propose de nombreuses idées de mises en œuvre.
440 Annexes
Pour aller plus loin… A-5
Annexes 441
A-5 Pour aller plus loin…
Jacques Duran,
Sables émouvants. La Physique du sable au quotidien,
Belin, 2003 (ISBN 978-2-701-135-26-7, 23 €).
Jacques Duran nous propose de mettre les mains dans le sable pour mieux comprendre ses propriétés
assez inhabituelles.
Richard Feynman,
Vous voulez rire, M. Feynman ! (Surely You’re Joking,
Mr. Feynman ! Adventures of a Curious Character, 1985)
éd. Odile Jacob, 2000 (ISBN 978-2-738-107-71-8, 29 €).
Un regard séduisant et décalé sur la science, par l’un des
grands physiciens du XXe siècle, pour lequel la démarche
d’investigation était plus qu’une méthode : un art de vivre !
Nicole Ostrowsky,
L’agenda de l’apprenti scientifique,
éd. de La Martinière, 2009
(ISBN 978-273-243-894-8, 17 €).
Cet ouvrage à mettre entre toutes les mains propose de
réaliser une activité par jour : une merveilleuse balade à
travers les sciences.
LA DIFFÉRENCE
à gauche, une personne normale :
« On dirait qu’il vaut mieux ne pas faire ça. »
à droite, un scientifique :
« Je me demande si cela se produit à chaque fois. »
© xkcd.com
442 Annexes
Pour aller plus loin… A-5
C/ Albums (maternelle)
Annexes 443
Crédits
Cet ouvrage a bénéficié de la contribution directe ou indirecte d’un grand nombre de personnes.
Il faudrait pouvoir les citer toutes, mais les formateurs puisent de nombreuses idées de séquences
dans un fond commun, que chacun va décliner à sa façon pour l’utiliser dans un objectif parfois très
différent de celui d’origine. Celui qui le premier a pensé à allumer le nez de l’ours (électricité) ou
à mettre la queue du loup dans l’eau (solidification de l’eau) a fait de nombreux émules. Au fil du
temps, il devient difficile de savoir exactement qui est à l’origine d’une expérience ou d’une idée.
Certains emprunts sont plus directs, et je suis heureuse de pouvoir mentionner les créateurs de
quelques belles idées pédagogiques. La séquence Ombres colorées est ainsi librement inspirée d’une
expérience de Cécile de Hosson. Celle Sur les traces d’Ératosthène d’un projet collaboratif La Main à la
Pâte. La fabrication du papier et la petite bête qui monte sont à mettre au crédit de Patrick Russiano.
C’est à Frédéric Kapala qu’on doit la belle expérience de dissolution des sucres colorés. Nathalie
Fraysse est à l’origine de la séquence sur les solides en grains. C’est à Pascale Mirman et Valérie
Gavory que l’on doit la fabrication des boules à neige, qui ravit les plus jeunes. Nathalie Charvy
a attiré mon attention sur Bascule et enclenché une réflexion plus large sur l’utilisation d’albums
jeunesse. Les ateliers maternelle sur les cinq sens ont vu le jour avec la complicité de Nathalie
Pinsard, Sylvie Roche et Annick Desbizet. C’est à Olivier Pujols que revient l’idée de massicoter un
cahier 24 x 32 pour en faire des cahiers d’expériences.
Certains ouvrages – et des auteurs qui marquent – sont aussi des sources inépuisables d’inspiration.
Ceux de Jean-Michel Rolando et Raymond Tavernier en font partie. Il y a bien sûr les collègues
formateurs dont on découvre au détour de la toile les idées et la démarche personnelles, mais aussi
tout ce qu’on peut avoir en commun : je ne citerai qu’Élisabeth Plé, parmi tant d’autres !
Il y a surtout ceux qui sont en première ligne, tous les collègues enseignants, stagiaires ou titulaires.
Les astuces de mise en œuvre proposées dans cet ouvrage, les alertes sur des points délicats sont le
résultat de leurs essais, de nos observations communes des élèves et de mille discussions à bâtons
rompus. Ils ont nourri les séquences de leur expérience.
Les conseils sur la mise en œuvre de la démarche d’investigation doivent beaucoup à Wynne
Harlen, Édith Saltiel et Jean-Michel Rolando, dont je me sens très proche.
L’écrase-biscotte est né de l’observation d’une machine à piler le riz au nord Vietnam, la libellule
en carton a ses grandes sœurs en bambou conçues par des artisans vietnamiens et une petite fille
indonésienne de Flores serait très étonnée d’apprendre que des enfants français travaillent sur les
leviers en la regardant transporter de l’eau !
Je remercie tout d’abord mes étudiants de Nevers et de Nice pour le plaisir que j’ai eu à travailler
avec eux [et tout particulièrement peut-être – mais il faut le dire tout bas – ceux d’entre eux qui vous
auront, j’espère, évité quelques chausse-trappes… en nous les indiquant par l’exemple]. Cet ouvrage
n’aurait pas vu le jour sans leurs sollicitations répétées : j’espère qu’il répondra à leurs attentes.
Je remercie tous les collègues en poste dans les écoles qui ont éprouvé l’organisation proposée
dans cet ouvrage et ont permis les ajustements nécessaires. Je pense en particulier à Christine
Angéli et aux collègues de Saint-Barthélémy, les premiers à s’être lancés ; à Marie-Françoise Grimaldi
et à son équipe de Ronchèse, toujours prête à tester de nouvelles idées ; à Gisèle Gallezot et
aux collègues de Nice Flore qui ont dit banco ! Les marchés des sciences de la circonscription de
Cagnes-sur-Mer ont testé la robustesse de la manifestation dans des conditions exceptionnelles
(grève, vous avez dit grève ?). Je remercie Gisèle Gallezot, Laurence Pruneaux et Édith Lupi d’avoir
bien voulu apporter leur témoignage sur leur mise en œuvre.
L’esprit de La Main à la Pâte souffle depuis l’origine sur les jardins niçois. Le souvenir des
discussions passionnées avec Édith Saltiel, de la présence chaleureuse d’Yves Quéré et de Roger
Maynard, parrains de la manifestation, m’a accompagnée pendant l’écriture.
J’ai également bénéficié des conseils avisés et de la relecture attentive de Gérard Laporte que je
remercie pour sa disponibilité, le partage de son expérience et sa gentillesse.
Je remercie le Muséum national d’histoire naturelle qui tous les ans nous permet d’avoir Sophie
Mathé avec nous le temps d’un jardin. Un grand merci à la Société Française de Physique, l’association
Physique à Nice et aux chercheurs du LPMC qui ont bien voulu consacrer du temps à cette aventure,
en particulier Laurent, François, Élisabeth, Nathalie, Wilfried, Jean-Pierre et Nicole.
Qu’ils soient tous assurés de mon amitié.
Enfin, écrire un ouvrage est une aventure éprouvante : Éric Picholle, par son soutien, ses conseils
et les nombreuses relectures et améliorations apportées au texte l’a rendue possible. Cet ouvrage
lui doit beaucoup, tout comme à mon éditrice Anouk Arnal qui, avec une angélique patience, a
répondu favorablement à un nombre considérable de demandes de modifications en tous genres.
L’IUFM m’a accordé la confiance sans laquelle rien de cela n’aurait pu se réaliser. Service de
communication, intendance, personnel technique, administratif et pédagogique du centre Stephen
Liégeard, tous se sont mobilisés souvent bien au-delà de leurs attributions normales pour que
chaque manifestation soit une réussite. C’est à Dominique de Lastens que je dois d’avoir pu
bénéficier du soutien d’Émilie Caboche et d’Isabelle Smith qui ont accompagné les manifestations
avec enthousiasme et sans compter leurs heures. Le soutien financier de l’IUFM a aussi permis la
concrétisation de cet ouvrage : je remercie toutes les personnes qui ont rendu la chose possible,
avec une pensée particulière pour Hubert Goudineau.
Enfin, toute cette aventure n’aurait pu être sans la bienveillance de l’Inspection Académique des
Alpes-Maritimes. Je remercie une fois encore M. Philippe Jourdan pour sa présence fidèle sur la
manifestation.