Extrait 43824210
Extrait 43824210
Extrait 43824210
Techniques du bâtiment :
Direction de chantier
III
Cet ouvrage fait par tie de
Techniques du bâtiment : préparer la construction
(Réf. Internet ti262)
composé de :
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Techniques du bâtiment : préparer la construction
(Réf. Internet ti262)
Williams PAUCHET
Ex Maître d'oeuvre de la Défense Nationale, Conseiller technique en
construction et génie civil
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Williams PAUCHET
Pour les articles : TBA705 – TBA707 – TBA709 – TBA717
Pierre SERIN
Pour les articles : TBA702 – TBA703 – TBA236 – TBA237 – TBA239 – TBA713 –
TBA715 – TBA721 – TBA723 – TBA725
Éditions T.I
Pour l’article : TBA233
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VI
Techniques du bâtiment : Direction de chantier
(Réf. Internet 43824)
SOMMAIRE
Réf. Internet page
Préparation d’un chantier BTP sur la construction d’une maison individuelle TBA702 9
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VII
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Référence Internet
TBA702
7. Estimation du budget................................................................................ — 7
7.1 Main-d’œuvre ................................................................................................. — 7
7.2 Plancher-dallage............................................................................................. — 7
7.3 Engins de levage ............................................................................................ — 7
7.4 Métré détaillé pour l’exécution, ou « métré opérationnel » ....................... — 8
9. Planning et ordonnancement.................................................................. — 11
9.1 Méthodes de planification............................................................................. — 12
9.2 Outils pour exploiter les méthodes d’ordonnancement ............................. — 12
9.3 Exemple d’une construction de maison individuelle.................................. — 13
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Référence Internet
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PRÉPARATION D’UN CHANTIER BTP SUR LA CONSTRUCTION D’UNE MAISON INDIVIDUELLE ______________________________________________________
e mot « chantier » est un mot courant que l’on trouve dans de nombreuses
L professions.
Chez les constructeurs, l’acte de construire comporte un grand nombre
d’acteurs : maître d’ouvrage, maître d’œuvre, entrepreneurs, encadrement et
exécutants. Il se décompose en trois actes :
• la préparation ;
• l’exécution, acte principal qui se déroule sur un terrain dénommé « chantier » ;
• la réception, dernier acte avant l’utilisation de la construction.
Cet article va s’intéresser à la préparation du chantier.
Une personne ou un groupe a l’idée de construire un ouvrage pour répondre
à un besoin. C’est un projet qui doit être élaboré. Cette personne ou ce groupe,
que l’on appelle le maître d’ouvrage, va tout d’abord rencontrer un architecte
qui va transformer cette idée et ces besoins en dessins ; des plans seront
acceptés par le maître d’ouvrage. Ceux-ci donneront une idée du coût de réali-
sation entraînant un choix de financement.
En même temps, un terrain sera choisi, et dont il faudra connaître par des
démarches administratives les servitudes.
Généralement, c’est le maître d’œuvre qui va traiter la préparation du chan-
tier, qui doit répondre à certains critères réglementaires.
Cette préparation a plusieurs objectifs dont :
• la sécurité de l’ouvrage et la sécurité de ceux qui vont l’exécuter ;
• les performances des entreprises qui vont le réaliser ;
• les délais adaptés et adoptés en fonction des deux points précédents.
La préparation va permettre d’analyser de visu le site de la construction, d’où
l’organisation du chantier.
Le maître d’œuvre est donc le chef d’orchestre des acteurs (les entrepre-
neurs), et tout au long de la préparation, il devra échanger avec ces acteurs, en
leur posant des questions et en répondant aux leurs.
Sur le site, la préparation comporte des étapes importantes : le plan
d’implantation des ouvrages et le plan d’installation de chantier calé sur le
plan d’implantation et le plan de terrassement.
Pendant ce temps, le choix des modes de construction va dépendre de l’esti-
mation des budgets nécessaires faits par les entreprises : matériaux, matériels
et main-d’œuvre. Le planning et l’ordonnancement sont nécessaires pour la
tenue des délais.
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_______________________________________________________ PRÉPARATION D’UN CHANTIER BTP SUR LA CONSTRUCTION D’UNE MAISON INDIVIDUELLE
agents immobiliers ou des entrepreneurs, et il doit visiter le site avec la loi de 1976, la directive européenne de 1989 et tous les
pour noter où il peut y avoir des problèmes (voisinage, servitudes, textes qui ont suivi. L’OPPBTP (Organisme professionnel de pré-
distance des moyens de transports…). Il doit surtout se renseigner vention du bâtiment et des travaux publics) estime que deux acci-
auprès de la mairie sur les obligations d’urbanisme, d’évacuation dents sur trois sont dus à une mauvaise préparation du chantier. Il
des eaux usée et vannes…. met ainsi directement en cause l’équipe de préparation du chan-
tier. Ainsi, une bonne préparation de chantier contribue à la dimi-
nution des accidents du travail.
2.2 Choix du financement
Le maître d’ouvrage doit évaluer sa capacité d’emprunt, le type 3.2 Performance
et la durée du prêt, et peut pour cela demander à son conseiller
bancaire de réaliser une étude financière personnalisée gratuite Les entreprises manquent de chantiers ; la concurrence les
adaptée à ses revenus en y intégrant les aides de l’État possibles. oblige à casser les prix, ce qui les amène à diminuer leurs perfor-
mances. Pour maintenir une activité suffisante, il faut améliorer
Il est nécessaire que toutes les dépenses soient prévues dans le ses performances, donc préparer les chantiers.
plan de financement pour éviter toute mauvaise surprise : terrain,
construction et frais annexes (frais de notaire, d’hypothèque, de Dès la phase de programmation, le maître d’ouvrage et le
géomètre, de branchement sur le domaine public et privé, étude maître d’œuvre doivent mettre en place l’ensemble des décisions
récente du sol et coût d’une éventuelle adaptation du sol). Il pour structurer l’organisation générale de l’opération, la réalisa-
pourra confier ce travail, s’il s’en juge insuffisamment informer, à tion du projet et l’exécution du chantier.
un maître d’œuvre (architecte ou chargé d’architecture).
Il déduira de cette étude la construction qu’il pourra envisager.
3.3 Organisation et délais adaptés
Il faut rappeler que tout se joue lors de la phase d’avant-projet.
2.3 Démarches administratives À ce moment sont prises des options techniques de construction
accompagnées de leurs délais. Le maître d’œuvre a à ce moment
Il pourra mener seul ces premières recherches ou choisira un une grande responsabilité, car la sécurité sur le chantier et les
architecte avec lequel il signera un contrat de construction. cadences qui en résultent pourront dépendre de la qualité de pré-
Il pourra alors entreprendre : paration du projet. Les choix qui auront été faits sont définitifs, et
figurent dans les pièces contractuelles.
• l’obtention de son crédit bancaire ;
• l’achat du terrain avec la préparation de cette acquisition faite Le rôle du maître d’œuvre est donc déterminant pour la préven-
avec un notaire pour régler les questions notariales ; tion d’une garantie de compatibilité entre les options techniques,
les délais impartis, les exigences de santé et de sécurité. Dans le
• l’obtention du permis de construire ; pour cela, il aura besoin de cas où le chantier rentre dans le cas de la SPS, il y a nomination
l’architecte en fonction de la surface de l’habitation. Le maître d’un coordonnateur SPS dont les préconisations doivent être sui-
d’ouvrage pourra faire des plans pour la demande de permis de vies par le maître d’œuvre.
construire ou confier cette tâche à un architecte qui l’aidera à
remplir les formulaires de demande de permis de construire, Le maître d’œuvre élabore et prépare, lors de l’établissement du
à déposer le permis en mairie, et à suivre l’évolution de ce dos- DCE (dossier de consultation des entreprises) un certain nombre
sier. Sauf cas particulier, les permis sont délivrés aux plus tard de données techniques qui vont permettre aux entreprises d’éla-
trois mois après le dépôt du dossier complet auprès de la mairie. borer leur offre, c’est-à-dire le prix demandé pour l’exécution des
travaux relevant de leurs compétences.
Le maître d’œuvre conseille le client sur les performances des
offres, et le client choisit ses entreprises sur les conseils du maître
3. Objectifs de la préparation d’œuvre.
de chantier
Une fois le permis de construire accordé, il faut prévoir la réali- 4. Période réglementaire
sation de la construction. Pour cela, il va falloir préparer et organi-
ser le chantier.
de préparation
La préparation et l’organisation du chantier découlent donc tou-
jours d’un projet de construction, de réhabilitation, d’équipement Une fois les marchés signés, l’entreprise titulaire d’un marché
ou d’aménagement d’un ouvrage ou d’une infrastructure. dispose d’un délai contractuel pour soumettre au maitre d’œuvre
son dossier de préparation du chantier.
La fonction première de la préparation de chantier est de conci-
lier sécurité et productivité. La réglementation est claire sur ce sujet ; elle définit les obliga-
tions du maître d’ouvrage, du maître d’œuvre et des entreprises
adjudicataires durant cette période.
3.1 Sécurité Ce délai de préparation est :
• pour les marchés publics, défini par le CCAP ou par le CCAG,
Le BTP est le secteur le plus accidentogène, et cela depuis que
de deux mois (article 28) ;
la construction existe.
La sécurité est devenue une problématique pour le BTP. Un • pour les marchés privés, défini par le CCAP ou la norme
accident du travail coûte cher à l’entreprise, financièrement et NF P03 0001, de trois mois (article 10). Mais cette durée peut être
humainement. La prévention des risques professionnels passe réduite à un mois incompressible si les parties sont d’accord.
donc par l’anticipation des situations de collectivités, mais aussi Ce délai est nécessaire à l’entrepreneur pour remettre son
par des délais réalistes d’exécution des avant-projets, par des plan particulier de sécurité et de protection de la santé (PPSPS).
choix techniques adaptés et par la prise en compte de l’environne- Ce plan n’est pas toujours réglementairement demandé, mais il
ment du terrain. Cette prévention a fait un grand pas en avant devrait l’être par le maître d’œuvre.
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PRÉPARATION D’UN CHANTIER BTP SUR LA CONSTRUCTION D’UNE MAISON INDIVIDUELLE ______________________________________________________
Cette période réglementaire est jugée courte, mais il faut savoir Généralement, l’entreprise, pour ne pas « vexer » l’architecte,
qu’un chantier se prépare bien avant cette période ; c’est cette va proposer une variante et chiffrera (ou fera chiffrer) la solution
préparation qui permet une offre sérieuse. de base et la variante, laissant le choix au client.
Une remarque cependant : la réglementation demande de pré- Bien que pas toujours réalisables, voici quelques exemples
parer le chantier après avoir désigné l’entreprise adjudicataire. Or, obtenus par entretien entre l’entreprise, l’architecte, et le client :
à ce moment, le prix de vente est figé, et le montant des frais de • un voile à facettes au lieu d’un voile courbe (gain sur la facilité
chantier ne peut être connu qu’en faisant la préparation du chan- de travail, le coût [coffrage], et le temps d’exécution) ;
tier, ce qui veut dire que pour qu’un prix de vente soit valable, il
faut avoir préparé le chantier lors de l’étude de prix. • des dalles courtes remplacées par des prédalles précontraintes
(gain sur le temps, le coût, les armatures et le béton, et l’esthé-
tique du plafond) ;
• des voiles remplacés par des prémurs (gain sur l’étaiement,
5. Schéma du processus l’aspect du parement des voiles, le temps de réalisation, donc
sur le coût).
de préparation de chantier
5.3 Organisation du chantier
5.1 Visite du site de construction Après lecture du DCE, plusieurs questions se posent :
La visite peut être virtuelle, grâce aux photos, à Internet, et aux • Ce chantier correspond-il aux possibilités de l’entreprise ?
relevés topographiques. • Quel sera l’effectif du chantier ?
Le DCE (dossier de consultation des entreprises) doit comprendre • Quelles équipes seront disponibles ?
un certain nombre d’éléments permettant à chacune des entre- • Quel moyen de levage utiliser ? Seront-ils disponibles dans le
prises de faire le plan d’installation de chantier. parc de matériels ?
Grâce à Google Maps, en connaissant l’adresse du chantier, il est • À quelle saison le chantier se tiendra-t-il ? Cela influera-t-il sur
possible de voir le terrain (reconnu grâce au plan de masse remis l’horaire de travail journalier du chantier (amplitude du travail) ?
dans le DCE), sa nature, son environnement (routes, chemins,
lignes et pylônes HT…). La fonction Street View, permet d’obtenir Les réponses à ces questions vont déterminer la base des budgets
une élévation, d’évaluer la hauteur des lignes HT, l’existence de de la main-d’œuvre et des matériels.
fossés, la présence de postes de distribution d’électricité…
L’application Bing Maps de Microsoft donne des résultats équi-
valents, mais, les prises de vue aériennes ayant été prises à des
époques différentes, il est possible de voir des différences telles
6. Étapes de la préparation
que la construction d’un bâtiment en bordure du terrain. du chantier
Les photos aériennes prises d’avion sous différents angles dans
le but de calculer un modèle photogrammétrique (procédé
d’acquisition 3D de volumes existants) permettent de compléter 6.1 Réunion de coordination technique
les données.
La phase de préparation de chantier est une étape détermi-
Le site français Géoportail permet de superposer sur des docu- nante pour la qualité de l’ouvrage à construire et le respect des
ments de l’IGN, au moyen de calques, des informations techniques et délais. Tous les intervenants doivent y être associés, et ce n’est
de consolider les données géographiques ; il est possible de voir les pas facile de faire participer des entreprises qui n’interviendront
numéros des parcelles cadastrales, les constructions, les lignes HT… que dans six mois ou un an, afin d’organiser le chantier d’un
Google Earth possède des informations plus complètes, permettant, point de vue juridique, administratif, matériel et technique. Cette
en naviguant en 3D, de visionner les reliefs. participation fait l’objet de réunions de coordination permettant
Ces informations ne sont pas destinées à supprimer la visite de faire la synthèse nécessaire à une réalisation cohérente de
réelle du site vue par l’œil humain, mais à permettre une décou- l’ouvrage. Le coordinateur, s’il est nommé, ou le maître d’œuvre,
verte préalable du site. doit organiser, en concertation avec les entreprises, un ensemble
d’interventions d’autant plus complexes que les intervenants sont
nombreux et que leurs tâches sont fractionnées dans le temps.
5.2 Optimisation
L’optimisation est une notion récente visant à simplifier l’ouvrage
6.2 Préparation administrative
afin de l’adapter aux modes opératoires propres à l’entreprise. Préalablement au début des travaux, il est nécessaire d’avertir les
À la lecture du DCE, l’entreprise voit tout de suite les possibili- autorités locales compétentes de l’ouverture du chantier et de res-
tés techniques pour réduire le coût ou le temps de la construction. pecter les procédures administratives imposées par ces autorités.
Elle doit en parler avec l’architecte pour lui demander de modifier Chaque pays a sa propre réglementation ; il est impératif de se ren-
la conception ; c’est un pari osé, mais qui peut être bénéfique seigner pour connaître et respecter les procédures. Le maître d’œuvre
financièrement aux trois partenaires : le maître d’œuvre, l’entre- est censé être un soutien pour le maître d’ouvrage dans cette tâche.
preneur et le maître d’ouvrage. Cette recherche est ce que l’on
nomme une « optimalisation de la conception ».
Ce n’est pas toujours facile, car l’architecte parle d’esthétique et 6.3 Gérance des sous-traitants
l’entrepreneur de technique, mais tous les deux sont imaginatifs.
La sous-traitance est un contrat par lequel une entreprise confie
Les partenaires d’un chantier doivent s’entendre ; ainsi, le à une autre le soin d’exécuter pour elle et selon des modalités éta-
bureau d’études doit participer à ces séances de brainstorming, blies à l’avance, une partie des travaux dont elle conserve la res-
car lui aussi a des idées d’optimalisation. ponsabilité économique finale.
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Pierre SERIN
Ingénieur ESTP-CHEC, enseignant consultant
elon qu’il s’agisse d’un marché privé ou d’un marché public, les documents
S sont différents.
Les documents de la coordination SPS répondent aux questions des marchés
privés et des marchés publics avec des différences entre le bâtiment et les
travaux publics.
Parution : octobre 2020
Les outils de la coordination SPS font partie des outils nécessaires, et sont,
suivant les cas, obligatoires au chantier.
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Préparation et organisation
du chantier
par Williams PAUCHET
Ex maître d’œuvre de la Défense nationale – Formateur en direction de chantier
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Installation du chantier
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de fouille des constructions. De même, il faut examiner les risques camions et nécessitent donc une fabrication sur place. Dans ce cas,
d’instabilité dans le cas d’une installation proche d’une fouille avec la place prise par le poste de ferraillage est très importante : au
talutage (en cas de voie de roulement, respecter les règlements de minimum 15 à 20 m de largeur sur 40 à 50 m de longueur.
sécurité, notamment la longueur de voie effective et l’éloignement
suffisant par rapport aux fouilles) ; En ce qui concerne l’infrastructure et la superstructure, on peut
distinguer deux sortes de ferraillage :
– en cas de présence de lignes électriques aériennes, il faut res-
pecter les distances prescrites. De même, il faut prendre une hau- – les ferraillages par nappes d’armature, pour les voiles et les
teur de sécurité importante par rapport aux obstacles environnants planchers ;
(tels que les souches de cheminées, les antennes de télévision ou – les ferraillages des poutres et des poteaux linéaires.
les édicules en toiture). Généralement, on prévoit une marge
d’environ 6 m ;
Traitement de ces types de ferraillage
– contrôler les interférences de grues lorsque le chantier néces-
site plusieurs engins de manutention ; La tendance actuelle est de réaliser les premiers à l’aide de pan-
– le poste de préfabrication foraine doit se trouver près de la neaux de treillis soudés et de fabriquer les seconds en dehors du
base de la grue en raison des efforts importants nécessaires au chantier ou de les sous-traiter à une entreprise de préfabrication
moment du démoulage des pièces ; d’armatures. L’entreprise y trouve deux avantages :
– la grue doit pouvoir desservir l’ensemble des équipes et assu-
– un gain économique, la préfabrication en usine permettant une
rer le transfert de matériel d’une zone de la construction à une
productivité supérieure ;
autre. Les rotations « ouvertes » sont à ce titre particulièrement
contraignantes ; – un gain de place sur le chantier, puisqu’il suffit alors de prévoir
– l’installation, ainsi que le repli d’une grue à tour, nécessite une des aires de stockage de dimensions beaucoup plus restreintes :
place au sol importante. Le montage et le démontage de la flèche les treillis soudés standard ont une largeur de 2,40 m et une lon-
nécessitent très fréquemment une longueur d’environ 35/40 m, gueur allant jusqu’à 7,20 m.
voire plus. De plus, lors du démontage, l’ouvrage réalisé constitue
souvent une gêne en réduisant la place disponible souvent déjà
restreinte. Dans ces conditions, une voie de roulement peut facili- Le poste de ferraillage est ainsi restreint au
ter grandement le démontage en permettant un changement de minimum : il suffit de disposer de la place nécessaire pour
position de la grue ; stocker les armatures préfabriquées et empiler les panneaux
– l’autorisation de survol de propriétés privées adjacentes au de treillis soudés.
chantier doit être examinée ;
– aucune charge ne doit passer au-dessus d’une voie publique.
Cas d’installation du poste avec fabrication des ferraillages
■ Poste de bétonnage sur le chantier
Quelques principes permettent de choisir le meilleur Il faut alors respecter les points explicités figure 1 :
emplacement :
– choisir l’emplacement par rapport aux accès des camions ;
– disposer le poste de bétonnage près d’un accès sur rue, afin de
faciliter les approvisionnements en granulats et en ciment. Il – disposer d’une zone de stockage des aciers, les longueurs de
convient d’orienter les emplacements de granulats vers l’accès ; barres étant de 12 à 13 m ;
– le stockage des granulats nécessite beaucoup de place : aussi, – prévoir la zone de coupe des aciers dans le prolongement de la
la fréquence des approvisionnements sera déterminée en fonction zone de stockage ;
de la place disponible, généralement tous les 1 ou 2 jours. Ainsi, – installer un atelier de façonnage, de cintrage et de montage
une centrale à rayons raclant nécessite un parc à granulats de des aciers ;
l’ordre de 12 à 15 m de rayon sur une hauteur de stockage de – prévoir une zone de stockage des ferraillages façonnés et
l’ordre de 3 m. Les centrales avec dragline nécessitent également assemblés.
beaucoup de place.
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Responsabilités en matière
d’hygiène, de santé et de sécurité
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Le maître d’ouvrage personne publique peut également voir Article L. 4532-2 du Code du travail
sa responsabilité engagée, en principe devant le tribunal « Une coordination en matière de sécurité et de santé des
administratif, en cas de manquement de sa part à un contrat travailleurs est organisée pour tout chantier de bâtiment ou de
(responsabilité contractuelle) ou à une obligation de sécurité génie civil où sont appelés à intervenir plusieurs travailleurs
(responsabilité extracontractuelle). indépendants ou entreprises, entreprises sous-traitantes inclu-
ses, afin de prévenir les risques résultant de leurs interventions
simultanées ou successives et de prévoir, lorsqu’elle s’impose,
§ Une précision l’utilisation des moyens communs tels que les infrastructures,
les moyens logistiques et les protections collectives. »
La loi prévoit que l’on est également responsable des domma-
ges causés par ses salariés ou par les choses dont il a la garde.
C’est ce qu’énonce clairement l’article 1384 du Code civil. Cette coordination HSS a donc vocation à s’appliquer dès que
deux entreprises au moins interviennent sur un chantier de bâti-
ment ou de génie civil.
Article 1384, alinéas 1, 5 et 6 du Code civil Les manquements à cette réglementation HSS sont susceptibles
d’engager la responsabilité civile des différents intervenants dans
« On est responsable non seulement du dommage que l’on les chantiers indépendants et notamment :
cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé
par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses – du maître d’ouvrage ;
que l’on a sous sa garde (...). – du maître d’œuvre ;
– du contrôleur technique ;
Les maîtres et les commettants [sont solidairement respon- – du coordonnateur en matière de Sécurité et de protection de la
sables] du dommage causé par leurs domestiques et préposés santé (SPS) ;
dans les fonctions auxquelles ils les ont employés ; – de l’entrepreneur ;
Les instituteurs et les artisans, du dommage causé par leurs – du sous-traitant ;
élèves et apprentis pendant le temps qu’ils sont sous leur – de l’employeur ;
surveillance. » – du salarié.
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TBA233
Le maître d’ouvrage peut toutefois demander à l’administration 1.2.1.6 Sécurité des tiers
une dérogation à ces règles lorsque la configuration ou la position
du chantier ne permet pas un raccordement tel que prévu aux En application de la théorie du trouble anormal de voisinage, le
articles R. 4533-1 à R. 4533-5 précités (article R. 4533-6 du Code du maître d’ouvrage pourra être civilement responsable si les travaux
travail). portent atteinte à la sécurité du voisin, même si aucune faute ne
peut lui être imputée.
1.2.1.3 Coordonnateur SPS Ainsi, le maître d’ouvrage doit réparation du trouble anormal de
voisinage résultant de l’effondrement partiel de l’immeuble voisin
Le maître d’ouvrage a l’obligation de désigner un coordonnateur et ce, quand bien même aucune faute ne pourrait lui être imputée
SPS (article L. 4532-4 du Code du travail) [TBA 237]. (Cass. 1re civ., 23 mars 1982, no 81-10010).
Pour les chantiers les plus importants (plus de 10 000 hommes/ En cas de manquement du maître d’ouvrage à ces nombreuses
jour et un nombre d’intervenants supérieur à 10 pour les opérations obligations et en cas de préjudice résultant de ce manquement, la
de bâtiments et supérieurs à 5 pour les opérations de génie civil), le responsabilité civile (contractuelle ou délictuelle) du maître
maître d’ouvrage est tenu de constituer un Collège interentreprises d’ouvrage pourra être engagée.
de sécurité, de santé et des conditions de travail (CISSCT) chargé de
définir des règles communes destinées à assurer le respect des Par ailleurs, si ce manquement constitue une infraction pénale,
mesures de sécurité et de protection de la santé applicable au chan- la responsabilité pénale du maître d’ouvrage pourra également
tier (articles L. 4532-10 et L. 4532-13 du Code du travail). être recherchée.
1.2.1.4 Déchets des chantiers de BTP 1.2.2 Responsabilité civile du maître d’œuvre
Dans la lignée du Grenelle de l’environnement, le maître
d’ouvrage se voit désormais imposer l’obligation d’établir (ou de 1.2.2.1 Principes généraux de prévention
faire établir par un professionnel qualifié) un diagnostic relatif à la
gestion des déchets dans les chantiers de démolition et de réhabi- Le maître d’œuvre est lui aussi tenu de respecter la plupart des
litation lourde (articles L. 111-10-4, R. 111-45 et R. 111-47 du Code principes généraux de prévention déterminés par l’article L. 4121-2
de la construction et de l’habitation). du Code du travail (article L. 4535-1 du Code du travail).
Cette obligation s’applique aux démolitions de bâtiments pour Ces principes généraux doivent être intégrés par chacun des
lesquelles la date de dépôt de la demande de permis de démolir, intervenants dans chaque phase du chantier : conception, planifi-
ou, à défaut, la date d’acceptation des devis ou de passation des cation, réalisation des travaux.
marchés relatifs aux travaux de démolition, est postérieure au 1er Par ailleurs, le maître d’œuvre peut (et non pas doit) recevoir
mars 2012. délégation de certains maîtres d’ouvrages publics (communes de
Une opération de démolition et de réhabilitation lourde est une moins de 5 000 habitants) pour l’application des principes géné-
opération de démolition portant sur les bâtiments suivants : raux de prévention (article L. 4531-2 du Code du travail).
– ceux d’une surface hors œuvre brute supérieure à 1 000 m2 ; Cette faculté de délégation (qui n’est donc pas une obligation)
– ceux ayant accueilli une activité agricole, industrielle ou s’explique par la volonté du législateur de permettre aux petites
commerciale et ayant été le siège d’une utilisation, d’un stockage, communes (généralement dépourvues de services techniques
d’une fabrication ou d’une distribution d’une ou plusieurs substan- idoines) de confier à un professionnel qualifié la mise en œuvre
ces dangereuses (article R. 111-43 du Code de la construction et de des lourdes obligations résultant des principes généraux de pré-
l’habitation). vention.
Le maître d’ouvrage est tenu de transmettre ce diagnostic à Les manquements à ces obligations sont naturellement
toute personne physique ou morale appelée à concevoir ou réali- susceptibles d’engager la responsabilité civile (contractuelle ou
ser les travaux de démolition (article R. 111-48 du Code de la délictuelle) du maître d’œuvre.
construction et de l’habitation).
À l’issue des travaux de démolition, le maître d’ouvrage est tenu La responsabilité civile du maître d’œuvre peut encore être retenue
de dresser un formulaire de récolement relatif aux matériaux en cas d’accident résultant d’un défaut de clôture ou de signalisation
réemployés sur le site, ou destinés à l’être, et aux déchets issus de du chantier (Cass. 2e civ., 6 janvier 2000, no 97-21456). Dans cette
cette démolition. Le maître d’ouvrage transmet ce formulaire à espèce, le maître d’œuvre avait omis d’apposer des panneaux d’inter-
l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie diction et de clôturer un chantier de construction d’un lotissement en
(ADEME) (article R. 111-49 du Code de la construction et de l’habi- partie contigu à un terrain de football ouvert au public et qui servait de
tation). terrain de jeux aux enfants du quartier. Un enfant de 12 ans avait
pénétré dans le chantier et en maniant, sur une butte de terre créée
sur les instructions du maître d’œuvre, une barre métallique longue
1.2.1.5 Nuisances sonores de 6 m, il avait heurté une ligne électrique qui surplombait le chantier,
La responsabilité civile de l’entrepreneur peut également être se blessant ainsi par électrisation.
recherchée sur le terrain du trouble anormal de voisinage.
Cette notion de trouble anormal de voisinage a été dégagée pro- 1.2.3 Responsabilité civile du contrôleur
gressivement par la jurisprudence. En vertu de cette théorie, celui technique
qui cause à autrui un préjudice qui dépasse les inconvénients nor-
maux du voisinage voit sa responsabilité engagée envers son voi- En principe, le contrôleur technique ne fait pas partie des
sin, et ce, quand bien même aucune faute n’aurait été commise constructeurs tenus de veiller à l’application des principes géné-
par l’entrepreneur. raux de prévention (article L. 4531-1 du Code du travail).
Le maître d’ouvrage est donc susceptible d’être condamné, Toutefois, les manquements du contrôleur technique à ses obli-
généralement in solidum avec l’entrepreneur, en cas de travaux gations en matière de sécurité des personnes sont naturellement
particulièrement bruyants (dépassant les inconvénients normaux susceptibles d’engager la responsabilité civile (contractuelle ou
du voisinage). délictuelle).
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Dans l’ensemble du BTP, 50 % des déchets ne sont pas triés sur
1. Généralités chantier ; ils peuvent donc l’être ultérieurement soit à l’atelier, soit
sur une installation spécifique.
1.1 Définitions
1.4 Modes de traitement des déchets
Le déchet est défini au niveau européen comme toute subs-
tance ou tout objet dont le détenteur se défait ou dont il a l’obliga- La réglementation a défini, afin d’encourager l’économie circu-
tion de se défaire. laire [3], des modes de traitement des déchets à privilégier suivant
Les déchets de chantier sont tous les déchets produits par le l’ordre établi ci-dessous :
secteur du bâtiment et des travaux publics. Ils sont issus des tra- 1/ prévention ou réduction à la source (le meilleur déchet est celui
vaux de construction, de démolition ou de réhabilitation de bâti- que l’on ne produit pas) [9] ;
ments. Soumise à une réglementation stricte, l’élimination des 2/ réemploi [24] ;
déchets est, selon le Code de l’environnement, de la responsabi- 3/ recyclage [5] [10] ;
lité de leurs producteurs et détenteurs. 4/ autres formes de valorisation des matières (remblais de carrière,
compostage, etc.) ;
5/ incinération avec valorisation énergétique en priorité ;
1.2 Classification des déchets 6/ enfouissement (stockage définitif) en dernier recours.
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• ou du service public : déchetteries publiques (sous réserve Le transport de déchets inertes n’est pas concerné par cette
d’accès aux professionnels) ; déclaration.
2/ collecte sur chantier ou en entreprise : la collecte est faite par un À noter que des spécifications complémentaires s’appliquent
collecteur. pour le transport des déchets dangereux. En effet, le transport des
déchets dangereux est une tâche très délicate. C‘est pourquoi
l’ADR, qui est l’accord européen relatif au transport international
Dans tous les cas, tout brûlage ou enfouissement sur le des marchandises dangereuses par la route, a vocation à s’appli-
chantier est interdit, ainsi que toute mise en dépôt sauvage. quer.
Cela peut entraîner des sanctions administratives (jusqu’à Cette réglementation impose que la classe de danger des
150 000 € d’amende) et des sanctions pénales (jusqu’à déchets transportés soit déterminée. De même, les emballages
75 000 € d’amende et 2 ans d’emprisonnement). doivent être homologués et les conteneurs étiquetés. Les camions
doivent avoir des équipements de sécurité. De plus, les chauffeurs
doivent être spécifiquement formés pour ce type de mission et
La FFB a un outil de recherche des points d’apport et de être en mesure de justifier de leur certification.
solutions de collecte mis à la disposition des entreprises : La FEDEREC (Fédération des entreprises de recyclage) note une
www.dechets-chantier.ffbatiment.fr. très légère décroissance du tonnage de déchets collectés (hors
Les organismes suivants permettent également de trouver des BTP) en 2019 ; le secteur du BTP accuse quant à lui une croissance
points de collecte, partenaires des filières REP : de + 3 % en un an.
• déchets d’équipements électriques et électroniques : Écosys-
tème, Écologie, Recylum, PV Cycle (panneaux photovoltaïques) ; Réglementation
• déchets d’ameublement : Écomobilier, Valdélia ;
• déchets diffus spécifiques : EcoDDS. • Collecte et transport de déchets dangereux : arrêté du 29 mai
2009.
• Collecte et transport de déchets, déclaration préfecture :
article R. 541-50 du Code de l’environnement.
REP
• Transfert transfrontalier de déchets : note de synthèse du
ministère et règlement du 14 juin 2006.
Ce sont les filières à « responsabilité élargie du produc-
• Accord européen relatif au transport international des mar-
teur ». Ainsi, dans le cadre d’une filière REP, les « metteurs »
chandises dangereuses par route (ADR 2017).
sur les marchés (fabricants, distributeurs, importateurs)
doivent prendre en charge, y compris financièrement, la ges-
tion des futurs déchets provenant de leurs produits.
C’est un principe « pollueur-payeur » permettant que le coût
de la collecte et du traitement des déchets soit internalisé 5. Traçabilité des déchets
dans le prix de vente des produits, ce qui pourrait avoir
comme effet une reprise gratuite sous conditions des déchets de chantier
triés dans les points de reprise des filières.
Quatre filières REP concernent les déchets du bâtiment :
• la REP déchets d’équipements électriques et électroniques 5.1 Registre des déchets
(DEEE) ;
• la REP déchets d’éléments d’ameublement (DEA, quel que La réglementation prévoit que les entreprises de travaux
soit le matériau) ; tiennent un registre des « déchets sortants » rassemblant des
• la REP déchets diffus spécifiques (DDS ou déchets de produits informations sur l’ensemble des déchets produits par l’entreprise :
chimiques : peintures, colles, solvants, enduits, etc.) ; déchets de chantier et déchets de bureau.
• et depuis 2020, la REP bâtiment pour les autres déchets du
bâtiment issus de produits et matériaux de construction.
Un modèle de registre des déchets sortants CERFA
n° 12571*01 est disponible sur le lien suivant : https://
cerfa.vos-demarches.com/entreprises/cerfa-12571.pdf.
Nota : s’il n’est pas réglementairement obligatoire de trier les DEEE, DEA, DDS, il est
conseillé de le faire dans le but de pouvoir bénéficier d’une reprise ou d’un enlèvement
sur site sans frais pour ces déchets et de permettre ainsi leur recyclage.
Le prestataire en charge de la collecte doit remettre à l’entre- Les entreprises produisant des terres excavées et des sédiments
prise de travaux une attestation annuelle de collecte et de valori- doivent tenir un registre spécifique ; cependant, pour répondre
sation de ses déchets selon l’article D. 543–284 du Code de plus facilement à cette obligation, les entreprises de travaux
l’environnement (bois, métal, plastique, fer, carton, plâtre, frac- peuvent demander aux opérateurs déchets de leur fournir un
tions minérales). extrait de leur propre registre pour les déchets qui les concernent
(article R.541-43-1 du Code de l’environnement).
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Coordination de la sécurité
et de la protection de la santé
par Pierre SERIN
Ingénieur ESTP, CHEBAP, enseignant, consultant
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Niveau
Catégories Seuils du coordonnateur
SPS
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La mission SPS comporte essentiellement trois stades principaux : obligations mises en œuvre tout au long d’une opération de bâti-
• le stade de la conception ; ment ou de génie civil.
• le stade de la réalisation ; Ce document est d’une importance capitale pour l’ensemble des
participants à l’opération qui doivent pouvoir s’y référer, notamment
• le délai de garantie. en cas de litige.
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1.3.2.3 Coordination des activités sur le chantier Ces interventions peuvent présenter des risques liés à la co-
activité, obligeant le maître d’ouvrage à organiser une coordination
Le coordonnateur collecte et harmonise les PPSPS des diffé-
de sécurité : la possibilité pour lui de faire appel au coordonnateur
rentes entreprises, et procède à leur examen critique avant de les
de sécurité du chantier doit être prévue dans le contrat initial.
intégrer dans le PGCSPS.
Il organise entre elles, sous-traitants inclus, la coordination de leurs
activités simultanées ou successives, les modalités de l’utilisation en 1.3.4 Achèvement de la prestation
commun des installations, matériels, circulations verticales et hori- de coordination
zontales, leur information mutuelle, ainsi que l’échange entre elles
des consignes en matière de sécurité et de protection de la santé. La mission de coordination s’achève avec la remise au maître
d’ouvrage :
1.3.2.4 Prise en compte des activités extérieures • du document PGCSPS qu’il doit conserver 5 ans à compter de
au chantier la date de réception des travaux ;
Le CSPS communique aux entreprises appelées à intervenir sur • du document DIUO finalisé.
le chantier les consignes de sécurité arrêtées préalablement avec Les différentes interventions du coordonnateur CSPS se résument
le chef d’établissement : dans le tableau 2.
• celles qu’elles devront donner à leurs salariés ;
• pour les chantiers non clos et non indépendants, l’organisation
prévue pour assurer les premiers secours en cas d’urgence ; 1.4 Documents de la coordination
• la description du dispositif mis en place dans l’établissement
à cet effet. 1.4.1 Déclaration préalable
1.3.2.5 Présidence du CISSCT La déclaration préalable est régie par les articles L. 4532-1,
R. 4532-2 et R. 4532-3 du Code du travail complétés par les arrêtés
Le CSPS préside le CISSCT lorsque sa création est requise. du 7 mars 1995 et du 19 mai 2020. Elle est obligatoire pour les
affaires dont :
1.3.2.6 Tenue des documents de la coordination
• l’effectif prévisible des travailleurs dépasse 20 à un moment
Le coordonnateur assure la tenue et la mise à jour des documents quelconque du chantier et la durée excède 30 jours ouvrés ;
de la coordination :
• le volume des travaux est supérieur à 500 hommes/jour.
1/ document RJC (articles R. 4532-38 à 41) : le coordonnateur de sécu-
rité y consigne les observations ou notifications qu’il juge nécessaire Elle doit être adressée à l’Inspection du travail et aux organismes
de faire au maître d’ouvrage, au maître d’œuvre ou aux entreprises compétents (OPPBTP, CARSAT ou CRAMIF) au moins 30 jours avant
en les faisant viser par les intéressés avec leurs réponses éventuelles. le début effectif des travaux.
Le coordonnateur de sécurité assure la garde de ce document qui À noter que ne sont pas soumis à cette procédure les travaux
devra être conservé 5 ans à compter de la réception des travaux ; d’extrême urgence dont l’exécution immédiate est nécessaire pour
2/ document PGCSPS (articles R. 4532-42 à 55) : il doit être actualisé prévenir les accidents graves et imminents ou organiser des
en fonction des évolutions du chantier telles que : mesures de sauvetage (article L. 4532-17 du Code du travail).
• nouvelle nature de travaux,
• modification de l’environnement du chantier, 1.4.2 Plan général de coordination sécurité
• changement d’entreprise ; et protection de la santé (PGCSPS)
3/ document DIUO : sa tenue est un élément particulièrement
Le PGCSPS est un document écrit qui définit l’ensemble des
important ; tous les ouvrages de bâtiment et de génie civil doivent
mesures propres à prévenir les risques découlant de l’interférence
justifier de la constitution de ce dossier qui suppose, de la part de
des activités des différents intervenants sur le chantier ou de la
tous les partenaires, un effort important. Tout au long de la phase
succession de leurs activités lorsqu’une intervention laisse subsis-
de réalisation, le coordonnateur de sécurité doit rappeler aux inter-
ter après son achèvement des risques pour les autres entreprises
venants leur obligation de fournir les documents figurant au DIUO
(articles L. 4532-8 et R. 4532-42 à 54 du Code du travail).
et notamment les dossiers de plans de récolement des ouvrages et
les conditions d’intervention sur les lots techniques ; Le PGCSPS concerne :
4/ présidence du CISSCT : en tant que président, le coordonnateur • les opérations soumises à déclaration préalable (catégories 1
de sécurité a la charge : et 2) ;
• de convoquer les membres du collège, • les opérations de catégorie 3 comportant des travaux inscrits
• de faire approuver, lors de la première séance, le projet de sur la liste de ceux présentant des risques particuliers.
règlement du collège avant de le transmettre à la CRAM et à À noter qu’il n’est pas obligatoire pour les travaux d’extrême
l’OPPBTP, urgence dont l’exécution immédiate est nécessaire pour prévenir
• de dresser l’ordre du jour de chaque réunion, des accidents graves et imminents.
• d’animer les inspections sur chantier et les réunions qui les
suivent, 1.4.2.1 Contenu élaboré pour les opérations
• de consigner les comptes rendus des travaux du CISSCT sur de niveaux I et II
un registre archivé pendant 5 ans. Le PGCSPS, joint aux autres documents remis par le maître
d’ouvrage aux entrepreneurs soumissionnaires, indique notamment
(articles R. 4532-43 à 46 du Code du travail) :
1.3.3 Mission au cours du délai de garantie
1/ des renseignements d’ordre administratif :
Bien que la réception de l’ouvrage consacre la fin du chantier, il • descriptif du projet,
est fréquent que les entreprises interviennent après cette date,
soit dans le cadre de levées de réserves, soit pour le parachève- • liste des intervenants extérieurs,
ment de l’ouvrage durant la période de garantie. • renseignements sur l’environnement,
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1. Historique de la prévention Le décret du 1er août 1947 créa les comités d’hygiène de sécurité
(CHS) qui fusionnèrent avec la Commission pour l’amélioration des
conditions de travail et formèrent ainsi les comités d’hygiène sécu-
rité et conditions de travail (CHSCT) par la loi du 23 décembre 1982.
1.1 Naissance du risque professionnel La loi du 6 janvier 1976 créant le Conseil supérieur de prévention
des risques professionnels (CSRP) a été l’amorce d’une réelle poli-
Le risque professionnel est né avec le travail. Au début étaient tique de prévention des risques professionnels dans le monde du
seulement considérés comme risques les blessures, les chutes et travail.
les écrasements. Avec la révolution industrielle du XIXe siècle, de Depuis le décret du 25 novembre 2008, le Conseil supérieur de
nouvelles machines et techniques sont apparues, et la notion la prévention des risques professionnels a été remplacé par le
de risque professionnel s’est développée. Le nombre d’accidents Conseil d’orientation sur les conditions de travail (COCT).
du travail, ainsi que leur gravité, a fait prendre conscience aux
gouvernements l’enjeu sociétal que représentent la protection de La création de l’Europe a donné à la prévention une place prépon-
la santé des travailleurs, et donc également de leur vie profession- dérante dans le domaine de la prévention des risques professionnels.
nelle et privée. Ainsi, est née la directive européenne du 12 juin 1989 concernant
la mise en œuvre de mesures visant à promouvoir l’amélioration de
la sécurité de santé des travailleurs au travail. Cette directive a été
1.2 Réglementation encadrant transposée dans la réglementation de chaque pays européen ; ainsi,
la France a transposé cette directive dans la loi du 31 décembre
la protection des travailleurs 1991 relative aux obligations de l’employeur et du salarié en matière
de sécurité, loi qui donne réellement à l’employeur et au salarié les
rôles centraux de la politique de prévention.
1.2.1 Apparition des premières réglementations
Mais pour la prévention des risques professionnels, certaines
Pour encadrer la protection des travailleurs, la loi du 12 juin normes réglementaires avaient été créées dans ce domaine de la
1893, contenant les premières règles obligeant les employeurs à prévention.
assurer l’hygiène et la sécurité de leurs employés, a été rédigée.
Cette loi amena donc la notion de prévention dans l’entreprise. 1.2.2 Réglementation aujourd’hui applicable
Cependant, il fallut attendre 1898 avec la loi du 9 avril pour voir
en matière d’hygiène, de santé, de sécurité
apparaître la réparation des accidents du travail et des maladies
professionnelles.
et de conditions de travail aux acteurs du BTP
Il fallait que les salariés soient protégés dans l’exercice de leur Concernant le secteur du BTP, le décret du 8 janvier 1965 traitant
travail, mais aussi aux conséquences que leur vie professionnelle des mesures particulières de protection et de salubrité applicables
amenait sur leur vie personnelle. aux personnels des établissements exécutant des travaux du bâti-
ment, des travaux publics et tous autres travaux concernant les
Deux guerres mondiales ralentirent cette évolution, et il fallut immeubles, est à l’origine du développement de la prévention. Il a
attendre 1946 avec la loi du 11 octobre pour créer les services été modifié à différentes reprises, codifié pour certaines parties
médicaux du travail devenus les services de santé au travail avec dans le Code du travail, et a ainsi permis de créer la base de déve-
la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002. loppement de la sécurité au travail au sein des activités de BTP.
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L’amiante a fait évoluer la problématique. En effet, la Cour de cas- ■ 6e principe : remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est
sation a créé les arrêts « amiante » du 28 février 2002, obligeant pas ou ce qui l’est moins
l’employeur à une « obligation de résultats » pour la sécurité envers Il faut éviter l’utilisation de procédés ou de produits dangereux
ses salariés, et ceci en vertu de l’existence du contrat de travail. lorsqu’un même résultat peut être obtenu avec une méthode pré-
La loi du 9 novembre 2010 a créé de nouvelles dispositions qui ont sentant des dangers moindres (remplacement d’un produit cancéro-
renforcé la prévention et introduit une nouvelle notion : celle de la gène par un produit moins nocif, ou utilisation de peintures sans
pénibilité. L’article L. 4121-1 du Code du travail a ainsi été complété. solvant, par exemple).
Ce n’est pas toujours facile. Lorsque les éthers ont remplacé les
solvants aromatiques dans les colles utilisées par les enfants, il est
1.3 Principes et valeurs de prévention apparu que certains éthers étaient CMR (cancérigènes, mutagènes
et reprotoxiques). Le problème avait été déplacé (éthers plus dan-
1.3.1 Principes généraux de prévention gereux que les solvants aromatiques).
C’est en 1989 que neuf principes destinés à guider la démarche ■ 7e principe : planifier la prévention
en faveur de la protection de la santé et la sécurité au travail ont Pour cela, il faut intégrer la prévention en cohérence avec l’organi-
été présentés dans la directive européenne du 12 juin transposée sation et l’environnement du travail, les conditions de travail, les rela-
en droit français et inscrite au Code du travail (article L. 4121-2). tions sociales, l’influence des facteurs ambiants, notamment les
Principes fondateurs à la base de la mise en place d’une politique risques liés au harcèlement moral (article L. 1152-1). Il faut étudier une
de prévention en entreprise en Europe, ils constituent les neufs approche du travail qui évitera une action risque par risque.
commandements des employeurs, rendant obligatoire la prise de ■ 8e principe : prendre des mesures de protection collective
mesures pour assurer la sécurité et protéger la santé morale et phy-
sique des travailleurs. Il vaut mieux favoriser les mesures et équipements de protection
collective plutôt qu’individuelle. Les EPI (équipements de protec-
Tous les acteurs de l’acte de construire doivent donc connaître tion individuelle) doivent être utilisés en complément des protections
ces mesures et les appliquer. Pour mémoire, il peut s’agir : collectives dans le cas où celles-ci se révèlent insuffisantes.
• d’actions d’information ; ■ 9e principe : donner les instructions appropriées aux travailleurs
• d’actions de formation ; Ceux-ci doivent être informés et formés dans le but d’avoir une
• de la mise en place d’une organisation ; bonne compréhension des risques potentiels. Ils doivent connaître
les moyens de prévention à mettre en place et à appliquer afin de
• de l’utilisation de matériel adapté ; travailler dans les meilleures conditions de sécurité, et être ainsi
• de l’utilisation de processus testés. associés à la démarche de prévention.
Elles doivent être appliquées en utilisant le socle de prévention
que représentent ces neuf principes généraux détaillés ci-après.
Obligations réglementaires
■ 1er principe : éviter les risques
Article L. 4121-1 : l’employeur prend les mesures néces-
Soit un éclairage constitué de trois projecteurs situés en haut
saires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et
d’un poteau. Pour changer une ampoule, si les projecteurs sont
mentale des travailleurs.
fixés sur une couronne qui peut coulisser le long du poteau, il est
possible de descendre la couronne pour changer l’ampoule, ainsi Articles L. 4121-2 et L. 4121-3 : l’employeur évalue les risques
il n’y a pas l’obligation de mettre une échelle le long du poteau et met en œuvre les mesures prévues sur le fondement des
pour monter jusqu’à la couronne et changer l’ampoule. Le risque neuf principes généraux de prévention (méthode d’analyse et
de chute de hauteur est ainsi évité, mais pas le risque électrique. d’action sur les risques professionnels que doit suivre obliga-
toirement le responsable d’entreprise).
■ 2e principe : évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités
Certains risques ne peuvent être évités. Dans ce cas, l’exposition
au danger est évaluée, afin de permettre de donner une priorité aux 1.3.2 Valeurs essentielles de prévention
actions de prévention à mettre en place. Le résultat de cette évalua-
tion doit être inscrit sur le document unique d’évaluation des Trois valeurs essentielles de prévention s’ajoutent aux neuf prin-
risques professionnels (DU ou DUER). Celui-ci est obligatoire dans cipes généraux de prévention.
toutes les entreprises ou associations ayant au moins un salarié. ■ Valeur de la personne
Cette évaluation doit être reprise régulièrement dans le but de tenir
compte des évolutions dans l’entreprise. Le chef d’entreprise, l’encadrement et les salariés sont impliqués
dans la démarche de prévention des risques professionnels. Les
■ 3e principe : combattre les risques à la source méthodes de management utilisées sont compatibles avec une
éthique du changement qui respecte la personne.
Pour cela, il faut remonter le plus en amont possible de la source
de ce risque pour intégrer une mesure de prévention. ■ Transparence
La maîtrise des risques implique pour le chef d’entreprise et l’enca-
■ 4e principe : adapter le travail à l’humain drement :
Pour travailler sur des banches de 2,50 m de hauteur, il faut dis- • la clarté de l’objectif visé ;
poser des éléments permettant le travail en sécurité, c’est-à-dire
• l’engagement et l’exemplarité du chef d’entreprise et de l’enca-
des passerelles sur les banches, à hauteur variable permettant à
drement dans la démarche de prévention et dans sa mise en
chacun d’avoir un poste de travail sécurisé. Autrement dit, il faut
œuvre ;
adapter le travail à l’humain et non l’humain au travail.
• la prise en compte de la réalité des situations de travail ;
■ 5e principe : tenir compte de l’évolution de la technique • la communication sur la santé et la sécurité au travail.
Il faut assurer une veille technologique en phase avec les évolu- L’adhésion du personnel est une condition clé dans la mise en
tions techniques et organisationnelles. place d’une politique de prévention des risques.
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Bruit
> 81 décibels pendant 8 heures 600 heures
> crête de 135 décibels 120 fois
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• les grues sans tirants (flat top ou topless) ; • le châssis fixé par l’intermédiaire d’un cadre noyé dans un
bloc de béton armé, ou solidaire du bâtiment en construc-
• les grues à flèche redevable (montage en sapine) parfois utili- tion ;
sées sur le gratte-ciel (encombrement moindre et surface de
travail moindre). • le châssis fixé au sol par des poutres ou des patins d’appui ;
La famille des grues GMA comporte : • le châssis monté sur un train de roulement constitué de che-
nilles ou de bogies.
• les grues à montage rapide (GMR) de faible capacité et sa
hauteur variable ; Généralement, les GME sont montées à poste fixe ou sur des
bogies circulant sur une voie de roulement à grand écartement.
• les grues à tour à montage rapide (GTMR) de plus forte capa-
cité et avec en général la possibilité de rajouter des éléments Les GMA sont montés sur un châssis porteur équipé de pneu-
de mâts pour en accroître la hauteur sous crochets. matiques leur permettant de se déplacer sur le site et sur route.
Poinçon
Flèche
Contre-
flèche
Chariot
Tirants
Porte-
flèche
Hauban Cabine
Leste
Plate-forme Pivot de contre-
Lest flèche
de pied
Mât/tour
Leste
Couronne d’orientation de pied
Châssis de base
GMA GME
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Pour les GMA qui ne comportent pas de contre-flèche, les 1.2.11 Crochet
articulations de pied de flèche et du poinçon sont situées sur
le sommet du mât. En métal, cette pièce recourbée est l’élément auquel la charge
La cabine (lorsqu’elle existe) est située au sommet du tron- est suspendue.
çon de mât inférieur ou supérieur. C’est l’élingueur qui est responsable de l’accrochage de la charge.
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Les grues sont toutes lestées à la base, sauf celles qui sont
directement fixées au sol par une fondation.
Ce lest peut être constitué de poids en béton pour une grue à
tour, en métal pour une grue mobile, ou il ne peut s’agir que du
véhicule lui-même pour une grue auxiliaire. En général, les grues
à tour ont aussi un contrepoids en bout de contre-flèche, pour
pouvoir assurer leur équilibre.
Les grues mobiles sont autolestées, à la fois par le châssis por- Distribution
teur et un contrepoids sur la partie tournante. Selon la capacité de Orientation
levage de ces machines, des contrepoids additionnels peuvent
être mis en place sur la partie tournante, mais doivent être dépo-
sés pour circuler sur les voies publiques. Levage
Sur une grue à tour à montage par éléments (GME), il est uti-
lisé, selon la hauteur sous crochet, une centaine de tonnes de lest
à la base, et selon la longueur de flèche, quelques tonnes en bout
de contre-flèche.
La valeur du lest de base tient compte de :
• la hauteur de la machine ; Translation
• son empattement ;
• l’effet environnemental (vent).
Le lest de contre-flèche varie selon la longueur de flèche.
Sur une grue à montage automatisé (GMA), un lest dont la
valeur est invariable est disposé sur la partie tournante. Figure 2 – Les différents mouvements d’une grue à tour
1.3 Levage d’une charge • la translation de l’ensemble de la grue sur des rails ou voies
de grue lorsque la grue est équipée de bogies.
Les grues à tour lèvent les charges au moyen d’un système de
palan ; un crochet équipe le moufle inférieur, le supérieur étant Ces mouvements sont exécutés à partir du poste de conduite
solidaire de la structure ; en général, un chariot se déplace sur la par deux manipulateurs (figure 3) situés de part et d’autre du
flèche (sauf dans le cas des grues à flèche relevable où le moufle siège du grutier dans le prolongement des accoudoirs. C’est en
est fixe en bout de flèche). Le câble est relié au treuil de levage. déplaçant des leviers que le grutier, grâce aux crans situés dans le
manipulateur, ressent les changements de vitesse par paliers.
Dans d’autres modèles, il n’y a pas de cran, mais la vitesse du
1.3.1 Mouvements d’une grue mouvement est proportionnelle au déplacement du levier.
Les quatre mouvements effectués par la grue sont (figure 2) : Les deux manipulateurs sont repérés sur la figure 3 par G (pour
• le levage et la descente de la charge ; gauche) et D (pour droite).
• la distribution de la charge par déplacement du chariot sur la Se trouvent également à côté des manipulateurs les boutons et
flèche ou la montée et descente de la flèche (cas des grues à voyants suivants :
flèche relevable) ;
• M : bouton affleurant commandant la mise en marche de la
• l’orientation ; machine ;
Distribution Crochet
VR avant descente VV
Distribution Crochet
arrière montée
FR A M
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• A : bouton apparent de mise à l’arrêt ; Nota : il ne faut pas modifier les valeurs de déclenchement des seuils de déclenche-
ment. La manutention de branches grandes surfaces est un réglage du premier seuil.
• FR : comment connaître l’orientation ;
• NB : le frein d’orientation (automatiquement libéré par action L’indicateur d’interférence donne des informations relatives à la
sur le manipulateur) ; présence d’une grue mitoyenne ou d’un obstacle fixe. Il indique
également le sens des mouvements à effectuer pour se dégager
• VV : voyant vert de mise en marche ; de situation d’interférence traduite par une impossibilité de pour-
• VR : voyant rouge signalant une anomalie de fonctionnement suivre les mouvements en cours.
(non systématiquement installé).
Certaines commandes peuvent avoir plusieurs fonctions, telles 1.3.3 Indicateurs extérieurs
que marche et arrêt, marche et klaxon.
Ils signalent des préalables ou des opérations qui vont être
Nota : sur la figure 3, la disposition des boutons n’est pas normalisée mais les sym- faites automatiquement :
boles le sont.
• jaune clignotant : préalarme vent ;
On trouve également, en fonction du type de grue, les com- • rouge clignotant : alarme vent ;
mandes des mécanismes qui vont permettre :
• blanc clignotant : défauts système anticollision ;
• le télescopage du mât ;
• vert continu : radiocommande en action ;
• le télescopage de la flèche ;
• vert clignotant (facultatif) : signalisation de la mise en girouette
• le déploiement (GMA) ; de la grue.
• le relevage de la flèche. Ces différentes informations sont traduites sur les grues les
plus modernes par un affichage sur un moniteur.
Le grutier doit toujours s’assurer que les emplacements sont
définis sur la notice du constructeur. 1.3.4 Tableau des charges
Deux cas se présentent.
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Le règlement de chantier
et le compte prorata
par Pierre SERIN
Ingénieur ESTP et CHEBAP
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1.1.4 Finitions, réception des ouvrages, levée Les représentants des bureaux d’études peuvent donner des
des réserves ordres aux entreprises dans les domaines techniques où ils sont
responsables (à condition que ces ordres n’aient aucune incidence
Le but à atteindre est la réception contractuelle de tous les architecturale et/ou financière).
ouvrages. Pour cela, des opérations ont lieu entre les entre-
prises : chaque entreprise vérifie ses fiches de contrôle et
d’autocontrôle et les fiches de contrôle et/ou d’autocontrôle des 1.2.3 Courrier adressé par les entreprises
autres entreprises et examen fait de visu avec les ouvrages à la maîtrise du chantier
concernés. L’envoi peut être postal ou numérique.
Des non-qualités et non-conformités seront repérées : • Il doit être envoyé au maître d’œuvre pour tout ce qui
– par l’entreprise concernée sur ses travaux ; concerne la direction générale du chantier (coordination entre
– par les entreprises concernées lors d’opérations préalables à la les divers corps d’état, modifications, règlement financier).
réception, dans le but d’établir un classement des moyens à mettre • Il doit être adressé directement aux personnes concernées de
en œuvre pour y remédier. l’équipe d’ingénierie pour tout ce qui concerne les parties
Il faut rappeler que la « non-qualité » est pour les chantiers du techniques
BTP une catastrophe financière, et pour le client un sujet de
mécontentement
Remarque
Suivant les cas :
Un double des courriers doit être adressé au maître d’œuvre.
• la réparation est possible : les entrepreneurs responsables
planifient la réparation entre eux ;
• la réparation est impossible : les entrepreneurs responsables 1.2.4 Directives données par la maîtrise d’œuvre
en réfèrent à la personne compétente (le maître d’œuvre et
éventuellement le maître d’ouvrage) qui décidera : ■ Comptes rendus
– la démolition ou la mise au rebut, Il doit être considéré comme un ordre pour l’exécution de
– ou l’acceptation en l’état. toutes les décisions n’entraînant pas de modification du marché.
Toute contestation sur les comptes rendus doit être faite avant
le rendez-vous suivant auprès du maître d’œuvre.
Remarque
S’il est demandé une prestation supplémentaire à l’entrepre-
Il ne doit rester qu’un minimum de réserves lors de la récep- neur ayant une incidence financière, l’entreprise doit en faire part
tion ; celles-ci doivent être levées dans un temps minimum. au maître d’œuvre avant toute exécution.
Cette levée des réserves permet la réception des ouvrages qui
n’est alors qu’une étape administrative et contractuelle légale. ■ Lettres aux autres entrepreneurs
En cas de problème, ces lettres doivent être adressées directe-
ment aux entreprises concernées.
1.2 Article 2 – Fonctionnement
de la direction de chantier 1.2.5 Engagement des entrepreneurs
Ce fonctionnement peut comprendre six points : Qu’elles soient législatives ou contractuelles, les obligations
s’appliquent à l’ensemble des entreprises. C’est la loi des parties.
– la liste des intervenants ;
– la direction de chantier ; Les entreprises ne pourront pas se prévaloir qu’elles ne peuvent
pas les appliquer pour des raisons de marché, d’économie, de tra-
– le courrier adressé par les entreprises à la maîtrise du chantier ;
vaux demandés par le maître d’ouvrage.
– les directives données par la maîtrise d’œuvre ;
– l’engagement des entrepreneurs ; Ces textes étant réglementaires et contractuels, l’obstination
– le respect des délais : les plannings. d’un entrepreneur au refus de la législation même avec l’accord
du maître d’ouvrage les mettrait en infraction.
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C’est pendant la phase préparatoire du chantier que ce planning 1.3.4 Dossier d’exécution
prévisionnel sera précisé, amendé avec les entreprises désignées,
et deviendra ainsi le planning opérationnel. Dès la fin de la phase « préparation du chantier », le maître
d’œuvre amende les plans « marché » et le CCTP « marché », ainsi
Les plannings pourront être établis suivant les méthodes de que le règlement de chantier, en fonction :
potentiel-étape ou de potentiel-tâche, ce qui facilitera leurs
mises à jour et les modifications. Pour la compréhension des – d’une part des plans d’exécution des ouvrages et des plans de
entreprises, ces plannings seront traduits en « graphe plan- réservation fournis par les entreprises ;
ning ». – d’autre part des résultats de concertation de la maîtrise
d’œuvre et des bureaux de contrôle avec les entreprises.
La réalisation de l’ouvrage pourra être étudiée dans l’optimali-
Les plans sont alors estampillés « bon pour exécution ».
sation des tâches en s’appuyant sur la maquette numérique BIM
(Building Information Model). Le lot gros œuvre reçoit de la maîtrise d’œuvre un exemplaire
de ces documents qu’il doit tenir à la disposition des intervenants
dans le bureau de chantier.
1.3 Article 3 – Rappels des documents En fin de chantier, ces documents tenus à jour (ou au dernier
de référence indice connu) constituent « les documents de la maîtrise d’œuvre
du dossier des ouvrages exécutés ».
Les frais de tirage supplémentaires seront portés au compte
prorata.
En cas de perte d’un document, celui-ci devra être reconstitué
1.4 Article 4 – Organisation des réunions
sous 48 heures par l’entreprise ayant perdu le document. de chantier
Dans le cas contraire, les dépenses de reconstitution seront ins-
crites dans le compte interentreprises. 1.4.1 Date des réunions de chantier
Le maître d’œuvre provoque et dirige les rendez-vous de chan-
1.3.1 Dossier marché tier en présence du maître d’ouvrage et des entreprises. Ces réu-
nions se tiendront en principe une fois par semaine au jour et à
Le lot « gros œuvre » a la charge de tenir à disposition dans le l’heure fixés dès l’ouverture du chantier.
bureau de chantier un exemplaire du dossier marché comprenant
notamment : 1.4.2 Réunions de mise au point technique
– un jeu de plan complet ; et autres réunions de chantier
– le CCTP ;
– le CCAP, y compris le règlement de chantier. Le maître d’œuvre aura la possibilité de convoquer les entre-
prises, verbalement ou par écrit, à des réunions de coordination,
des réunions de chantier hebdomadaires, ou des réunions de
1.3.2 Recueil des observations « mise au point technique ».
Le lot gros œuvre tient à disposition le recueil des observations Il faut rappeler que les réunions de chantier ont pour objectif de
fourni par le maître d’œuvre à partir : régler les problèmes d’exécution, de coordination et de coactivité.
Les réunions de mise au point technique pourront être des réu-
– des documents émis par les services du permis de construire nions distinctes à l’initiative du maître d’œuvre et des techniciens.
et les services de sécurité incendie, lors de l’élaboration du permis
de construire ; Ces réunions pourront se tenir indifféremment dans les bureaux
– du bureau de contrôle au vu du dossier constituant la du maître d’ouvrage, du maître d’œuvre, des techniciens, dans la
demande de permis de construire et du dossier de consultation salle de réunion de chantier ou extérieurement au chantier, dans
des entreprises. des locaux définis.
1.3.3 Documents généraux (CCAG et CCTG) 1.4.3 Présence des représentants des entreprises
■ Cahier des clauses administratives générales (CCAG) Les entreprises convoquées doivent être représentées. Le
compte rendu de la réunion précédente pourra servir de convoca-
Deux cas peuvent se présenter : tion pour les entreprises qui étaient présentes et pour celles qui
– pour les marchés privés, il s’agit de la norme NF P03-001 à ne l’étaient pas.
l’indice en vigueur (éditée et diffusée par l’AFNOR) ; Les représentants des entreprises qui recevront le PVR le lende-
– pour les marchés publics, il faut se référer aux textes en main soir de la réunion par voie numérique devront être des fon-
vigueur (décret n° 76-87 du 21 janvier 1976 modifié de nombreuses dés de pouvoir de celles-ci, c’est-à-dire qu’ils doivent pouvoir
fois). répondre à toute question qui leur sera posée, prendre toute déci-
sion nécessaire et donner ensuite les ordres à l’encadrement de
■ Cahier des clauses techniques générales (CCTG) leur entreprise sur le chantier.
Ce texte fixe des dispositions techniques applicables à toutes Un code sur la liste des participants à l’opération peut être uti-
les prestations d’une même nature : lisé pour savoir si la présence est souhaitée (S) ou impérative (I).
– pour les marchés privés, la norme NF P03-001, à l’index en Le CCAP doit indiquer les pénalités pour absence. Ainsi, à titre
vigueur stipule en son article 5–1–3 que les textes applicables sont d’exemple (en HT) :
les différents DTU ; – un retard supérieur à 30 minutes implique une pénalité de 50 à
– pour les marchés publics, deux décrets (décret n° 93-1164 200 € par quart d’heure ;
modifié et décret n° 96-420 modifié) énumèrent la presque totalité – la première absence complète une pénalité de 200 à 500 € ;
des DTU et des fascicules publiés par le CSTB. – les suivantes 400 à 2 000 € suivant l’importance du chantier.
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Exécution du chantier
À
partir du moment où un chantier, quel qu’il soit (de bâtiment ou de
travaux publics), doit durer plusieurs jours ou plusieurs mois, on doit
mettre en place une installation de chantier efficace de manière à ce que
tous les corps d’état puissent travailler dans les meilleures conditions pos-
sibles et ne pas faire prendre de risques aux personnels.
L’exécution technique du chantier doit être suivie très scrupuleusement par
le maître d’œuvre pour éviter les erreurs et les malfaçons. Pour cela, il dispose
de deux moyens :
• les ordres de service ;
• les comptes rendus de chantier.
Ces deux documents doivent avoir une réponse, soit écrite, soit technique,
des entreprises concernées.
Parution : novembre 2022
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Le plan d’installation de chantier (PIC) a pour objectif de ras- • visualisation des antennes et des autorisations de survol à
sembler, sur un document graphique, les informations relatives à vide des flèches de grues ;
l’aménagement du chantier et de donner une vision globale du 2/ emplacement des raccordements provisoires : transformateur
futur déroulement des travaux. Il est dressé en accord avec le ou coffret EDF, compteur d’eau, évacuation des eaux usées, etc. ;
calendrier, qui peut prévoir le phasage des travaux et, par consé- 3/ implantation des bâtiments provisoires : bureau de chantier, salle
quent, le déplacement total ou partiel des installations de chantier de réunion, réfectoire, vestiaires sanitaires, magasins... Certaines de
avant l’achèvement de l’ouvrage. ces installations sont demandées dans les marchés de travaux,
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d’autres répondent aux exigences réglementaires d’hygiène et de 2.1.2 Compléments des rendez-vous de chantier
sécurité, d’autres enfin sont simplement nécessaires à une bonne
organisation du chantier ; En complément des rendez-vous, il peut être organisé, autant
4/ voirie provisoire (une partie des fondations de chaussée défini- que nécessaire :
tive est prévue lors de l’exécution de la voirie provisoire) : • des réunions de chantier avec des ordres du jour spécifiques
• préciser l’accès du chantier réservé aux véhicules et celui concernant un nombre limité de personnes : il en est ainsi, par
réservé aux travailleurs, exemple, des réunions de coordination technique entre certains
membres de l’ingénierie (bureau d’études techniques (BET),
• penser à l’accès des pompiers et secours, entreprise de gros œuvre et entreprises des lots techniques).
• ajouter les panneaux de circulation « interdiction de stationner », Ces réunions doivent faire l’objet d’un compte rendu, même
« piétons passez en face », etc. ; succinct, pour, d’une part, laisser une trace écrite de ce qui a
5/ aires de stockage : déchargement, coffrage, aciers, préfabrica- été examiné et décidé, et, d’autre part, tenir informés les autres
tion, matériaux des diverses entreprises ; intervenants (la trame d’un tel compte rendu est présentée au
chapitre 2 de la partie « Les formulaires types » ; il importe que
6/ caractéristiques des engins de levage : modèle, position de la
ce document soit établi rapidement après la réunion, et que ces
voie, poids à lever en bout de flèche (attention au montage-
réunions soient mentionnées au compte rendu de chantier avec
démontage) ; en cas de survol de voirie ou de bâtiments par la
les décisions prises) ;
flèche, la charge doit être ramenée au plus près du pylône central ;
attention aux zones d’interférence s’il y a plusieurs grues ; • des visites de chantier par la maîtrise d’œuvre et/ou par le
7/ établir une coupe avec indication des bâtiments, visibilité du grutier, bureau de contrôle, sur l’initiative de ceux-ci ou à la demande
survol de l’environnement (voie SNCF, rue école, jardin public, etc.) ; impérieuse d’une entreprise.
8/ étude du déplacement des grues ;
9/ étude de survol des grues entre elles et de l’espace nécessaire
Remarque
aux flèches et contre-flèches ;
10/ position du poste de bétonnage : capacité nécessaire, stockage
Les visites de chantier à la demande d’une entreprise ne
des agrégats, position par rapport à la grue, accès pour approvi-
devraient pas exister si la préparation de chantier a été bien
sionnement, etc. ;
exécutée et si les rendez-vous de chantier sont suffisamment
11/ voies de circulation internes engins/piétons (horizontales et
détaillés. Sauf cas exceptionnel, les problèmes importants
verticales) : en fixer la nature, le gabarit, le profil.
découverts entre les rendez-vous de chantier, et nécessitant
Tous ces éléments sont définis plus en détail dans l’article [TBA 707]. une décision urgente, font l’objet d’un entretien téléphonique
et éventuellement d’échanges de télécopies explicatives, de
manière à pouvoir attendre le prochain rendez-vous.
À noter
Vous pouvez prendre comme support de ce plan le plan Dans des cas exceptionnels, on peut citer la découverte sur cer-
d’installation de chantier contractuel et y ajouter les informa- tains chantiers où ont eu lieu des combats lors de la dernière guerre
tions concernant les installations spécifiques de l’entreprise de des engins non explosés ; il est conseillé d’isoler la zone et de faire
gros œuvre retenue (voie de grue, centrale à béton, aire de appel au service spécialisé de la protection civile et de prévenir la
préfabrication...). préfecture. Naturellement, cela rallongera la date de fin de chantier
et de réception. Il ne faut jamais intervenir soi-même.
Pour information, les zones où l’on trouve encore des engins
explosifs sont dans les départements de la région Picardie.
2. Exécution du chantier –
Réunions de chantier 2.1.3 Motifs des visites de chantier impromptues
À certaines phases d’avancement du chantier, la maîtrise d’œuvre
La première réunion, qui est très importante, doit définir les peut avoir besoin d’effectuer des visites de chantier impromptues
diverses interventions dans le temps des intervenants et permettre pour différentes raisons, telles que :
aux entreprises d’avoir des repères pour définir leur date d’inter-
• vérifier l’avancement et la présence du personnel de chantier
vention et de prévoir les approvisionnements en matériaux et
(souvent, un simple appel téléphonique, sur le chantier d’abord
matériels.
et à l’entreprise ensuite, permet de faire le point et de montrer à
Cette réunion permet aussi au coordinateur d’établir le planning l’entreprise que la maîtrise d’œuvre veille en permanence
d’intervention de chaque entreprise dans le temps par rapport à à l’avancement du chantier, même en dehors des rendez-vous
l’avancement des travaux. de chantier) ;
• vérifier certains choix, car il est souhaitable de contrôler dans
certains cas, sur place et tranquillement, les choix à effectuer
2.1 Objet des réunions de chantier en cours de chantier. Cela concerne principalement les colora-
tions murales, de sols, etc., afin de bien se rendre compte des
2.1.1 Définition des rendez-vous de chantier couleurs et des valeurs de celles-ci ; il peut ainsi être demandé
à l’entreprise de réaliser des échantillons de couleur de bonne
Les rendez-vous de chantier sont des réunions contractuelles, dimension – de l’ordre de 1 m2 – afin de mieux voir les colora-
en général hebdomadaires, ayant pour objet de faire une analyse tions que sur un échantillon de quelques centimètres carrés.
d’ensemble de l’avancement du chantier et de la conformité de la De plus, une même couleur peut avoir un effet totalement
réalisation par rapport au projet. différent dans un endroit clair ou sombre, en fonction de
Le coordinateur et/ou le responsable du chantier convoquent, l’exposition, de l’importance des surfaces vitrées, etc. ;
d’une réunion sur l’autre, les entreprises dont les employés sont sur • procéder à certains contrôles. Compte tenu de la nécessité de
le chantier pour leur faire des remarques, soit sur l’avancement, soit limiter la durée des rendez-vous de chantier, il est souhaitable
sur la qualité de leurs travaux et éviter des interruptions de chantier de réaliser certains contrôles en dehors de ceux-ci ; cela peut
qui protubèrent les autres entreprises ou la date de réception. être juste avant, juste après ou à un autre moment.
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La réception de chantier
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verbal. Mais… sauf si le maître d’ouvrage lui a donné mandat express convenu de réduire l’importance du marché et le prix que
pour procéder aux opérations de réception, un procès-verbal signé le maître d’ouvrage devra payer en contrepartie. Ainsi, au
par l’architecte ne vaut pas réception par le maître d’ouvrage ; le marché d’origine est substitué un autre marché. Il est donc
maître d’ouvrage n’est donc pas lié à l’architecte. difficile de parler réellement d’inachèvement, la réception
De son côté, pour la réception, l’entrepreneur doit être en est prononcée normalement suivant les termes du nouvel
mesure de fournir tous les justifications, éclaircissements, ou pré- accord intervenu ;
cisions dont le maître d’ouvrage pourrait avoir besoin pour lui • d’un arrêt brutal des travaux si l’entrepreneur quitte le chan-
permettre de prendre sa décision. tier et disparaît. C’est à ce moment de l’intérêt du maître
Pour respecter le « contradictoire », l’entrepreneur doit être d’ouvrage de faire constater l’état d’exécution des travaux au
convoqué en bonne et due forme aux opérations de réception ; il jour où l’entreprise a quitté le chantier. Ceci est d’autant plus
peut ainsi fournir au maître d’ouvrage les précisions, justifications important s’il y a continuation des travaux par une autre
ou éclaircissements qui pourraient se révéler nécessaires pour entreprise. Cette constatation peut-elle être réellement quali-
permettre au maître d’ouvrage de prendre cette décision (Cass. fiée « de réception » ? La jurisprudence répond que cela
3e Civ. 4 avril 1991). dépend de la situation, donc à traiter au cas par cas. Cepen-
dant, il faut noter que la réception par voie judiciaire sera le
Pour qu’il en soit ainsi, l’entrepreneur est en droit d’exiger de
plus souvent subordonnée à l’achèvement des travaux. C’est
pouvoir assister aux opérations de réception et d’y être dûment
le juge qui va alors déterminer s’il y a ou non achèvement.
convoqué par le maître d’ouvrage.
C’est une question de fait.
Cependant, l’absence du (ou des) entrepreneur(s) n’est pas un
obstacle au prononcé de la réception ; il faut également noter que
la présence du sous-traitant n’est pas nécessaire (Cass. 3e Civ. Remarque
20 octobre 2009).
La non-signature du procès-verbal de réception n’affecte pas le Il faut noter que certains tribunaux apprécient la notion
caractère contradictoire de celle-ci, si la participation de celui qui d’achèvement des travaux en retenant comme critère l’habita-
n’a pas signé ne présente aucun doute. bilité effective de l’ouvrage.
Il faut cependant noter que, comme cela a été dit précédem-
ment, la réception par lots est possible (Cass. 3e Civ. 10 novembre
2010). C’est le cas, par exemple, d’un marché qui comporte plu-
sieurs bâtiments dont la livraison est échelonnée dans le temps ; 2.5 Résiliation du marché après un début
la réception d’un bâtiment dès qu’il est terminé permet d’assurer d’exécution
son exploitation immédiate.
Si la présence de l’entrepreneur ou de son représentant aux Il faut que l’entrepreneur se souvienne de demander au maître
opérations de réception est utile pour la décision du maître d’ouvrage de procéder à l’amiable à un constat contradictoire des
d’ouvrage, il est possible d’écrire que cette décision a pu être ouvrages exécutés.
prise dans un sens respectueux des droits et intérêts de l’entre- Le maître d’ouvrage établira également après ce constat un pro-
prise. cès-verbal dont les parties doivent prévoir qu’il emportera la
Une question cependant se pose : la convocation en bonne et réception des travaux avec les effets décrits précédemment.
due forme de l’entrepreneur aux opérations de réception suffit-
Cette constatation de l’état des travaux est expressément pré-
elle à conférer à celle-ci le caractère contradictoire demandé
vue à l’article 22.4.1 de la norme NF P03-001.
par la loi, et ceci même si l’entrepreneur néglige cette convoca-
tion ? Si le maître d’ouvrage refuse ce constat à l’amiable, l’entrepre-
Pour que cette convocation destinée à l’entrepreneur se fasse neur n’a pas d’autre solution que de le mettre en demeure, d’y
en bonne et due forme, il appartient à la partie la plus diligente procéder dans un certain délai et de l’informer qu’il fait établir un
de demander la réception, ou sinon également à la partie qui a constat de l’état de la construction à son départ. Le constat est
le plus intérêt à cette réception (c’est évidemment l’entrepre- établi par huissier de justice et vaut la réception des travaux déjà
neur). exécutés ; les risques sont donc transférés sur le maître
d’ouvrage, tel que prévu par le Code civil.
Il faut noter que dans le cas où une réception judiciaire devrait
2.2 Conseil utile être faite par la suite, les juges pourraient se servir du procès-ver-
bal d’huissier. Il y a donc intérêt à ce qu’il soit bien établi et sur-
L’entrepreneur doit systématiquement demander la réception et tout bien vérifié ; ce document peut être un sujet de discussion
assister aux opérations de réception des ouvrages. fait et su.
Mais attention, un constat d’huissier ne vaut pas en soi la
2.3 Réception et achèvement des travaux réception au titre de l’article 1792-6 du Code civil, surtout s’il n’a
pas été fait en présence des deux parties (Cass. 3e Civ. 3 mai
La réception est-elle conditionnée par l’achèvement des tra- 1989).
vaux ?
La jurisprudence a dégagé un principe : « l’inachèvement des
travaux ne fait pas obstacle à une réception expresse ou tacite »
(Cass. 3e Civ. 30 octobre 1991). 3. Différentes formes
de réception
2.4 Inachèvement
La réception des travaux peut prendre différentes formes, en
Celui-ci peut être le résultat : relation avec le comportement des différents acteurs, maître
• d’une décision commune entre le maître d’ouvrage et d’ouvrage, entrepreneurs, constructeurs et aussi maître d’œuvre
l’entrepreneur : dans cette hypothèse les deux parties ont dans le cas où le maître d’ouvrage aurait pris un maître d’œuvre.
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Le marché au forfait nécessite : Ces séries sont, rappelons-le, pour la plupart établies par des
organisations professionnelles (Série centrale des architectes,
• l’existence d’un plan ;
série de la SNCF…) ou des associations.
• ce plan doit être « arrêté et convenu ». Il faut noter que les séries de prix sont souvent décriées,
puisqu’elles ont fait l’objet dans certains cas de condamnation du
Conseil de la concurrence qui avait notamment jugé que le
Remarques importantes contenu de certaines séries faussait le libre jeu de la concurrence.
– Le terme « plan » recouvre l’ensemble des documents
contractuels de toute nature (cahier des charges, devis, des- 1.2.2 Marchés sur bordereau de prix ou sur devis
sins, croquis…) nécessaires pour la compréhension des tra-
vaux à exécuter. Dans le cas de ces marchés, il sera nécessaire d’établir un devis
– Ce plan n’a aucune forme spéciale. de prix unitaires où figureront les ouvrages à exécuter. Les quan-
– L’absence d’établissement d’un devis de travaux ne fait tités d’ouvrage seront alors déterminées à l’avance, avec la possi-
pas perdre au marché son caractère forfaitaire. bilité d’être ajustées. Le prix sera le résultat de la multiplication
– Le seul document contractuel intitulé « devis estimatif » des quantités réalisées par les prix unitaires.
indiquant le prix unitaire de la catégorie des travaux en fonc-
tion de la quantité envisagée, sans que soit précisé le carac-
tère global et définitif du prix stipulé, ne peut être qualifié de Remarque
marché à forfait.
– Le plan doit être définitif et ne pas être modifié en cours de Que ce soit des marchés sur série ou sur devis, les parties
travaux mais accepté par chaque partie à l’acte de construire. s’entendent généralement sur un prix global, même si celui-ci
C’est l’interprétation des termes « arrêté » et « convenu ». est indicatif, pour la raison que l’on ne se trouve pas dans le
– Les dispositions de l’article 1793 s’appliquent aux rela- cadre d’un marché à forfait. Cependant, l’entrepreneur pourra
tions contractuelles entre le maître de l’ouvrage (propriétaire être condamné uniquement si le prix fixé a été dépassé d’une
du sol) et l’entrepreneur, et non entre l’entrepreneur et son manière excessive.
sous-traitant.
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Base 100-2010
Année Janv. Févr. Mars Avr. Mai Juin Juill. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
2017 105,7 105,9 106,1 106,3 106,2 106,2 106,3 106,6 106,7 107,1 107,2 107,4
2016 103,3 103,2 103,2 103,3 103,8 104,4 104,5 104,7 104,8 104,8 104,9 105,2
2015 104,1 104,5 104,5 104,5 104,7 104,6 104,6 104,5 104 103,8 103,7 103,6
Année Janv. Févr. Mars Avr. Mai Juin Juill. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
2015 18 avril 17 mai 20 juin 26 juillet 18 août 20 septembre 16 octobre 21 novembre 23 décembre 16 janvier 14 février mars
2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2016 2016 2016
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1.3.2.1 Actualisation du prix Le calcul de la révision prend fin à la date d’achèvement des tra-
vaux telle que prévue contractuellement. Néanmoins, cette date
La clause d’actualisation du prix va entraîner la mise à jour des prix
peut être modifiée et prolongée en cas d’avenant ou de retard
à la date du début d’exécution du marché en fonction des évolutions
dans l’exécution dû à une cause extérieure aux parties, du fait du
économiques intervenues depuis la date de conclusion du marché.
maître de l’ouvrage, au décès ou à la défaillance de l’un des entre-
Il faut remarquer que l’actualisation n’est pas automatique mais preneurs groupés.
qu’elle va intervenir une seule fois et ceci quel que soit le délai écoulé
Il faut cependant noter que la date de fin du jeu de la clause de
entre la conclusion du marché et le commencement des travaux.
révision ne pourra être prorogée en cas de dépassement du délai
Cette règle pour les marchés privés diffère de celles applicables contractuel imputable à l’entrepreneur.
aux marchés publics où l’actualisation ne peut intervenir qu’après
Pour les marchés privés, il a été vu que les parties décident
l’écoulement d’un délai de 3 mois minimum.
librement de la formule de révision, et notamment de la détermi-
■ Formule d’actualisation nation ou non d’une partie fixe, non révisable, intégrée à la for-
mule, à l’inverse des marchés publics de travaux, où une partie
P = prix actualisé ;
fixe minimale de 12,5 % est obligatoire (en pratique c’est plutôt
Po = prix initial du marché ; 15 %).
BT (n-x) = index TP ou BT de démarrage des travaux ;
■ Formule de révision
BTo = valeur de l’index TP ou BT au mois d’établissement du
P = Po × [pf + (1 – pf)] × (BTmBTmo) ;
marché.
P = prix révisé du montant des travaux exécutés dans le mois
considéré ;
Exemple Po = montant initial des travaux exécutés dans le mois ;
BTm = valeur de l’index BT du mois d’exécution des travaux ;
Po = 15 000 € HT
BT(n-x) = date de démarrage des travaux juin 2015 – indice BTmo = valeur de l’index BT du mois d’établissement du prix.
104,6 Ce mois dit « de référence » où « mois zéro » est précisé dans le
marché ;
BTo = mois d’établissement du marché janvier 2015 – indice
104,1 Pf = partie fixe, si prévues contractuellement.
P = 150 000 × [104,6 – 104,1] = 150 720 € HT
Exemple
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lit fait d’après l’exécution des travaux des différents hôpitaux • mode opératoire (comment exécuter le travail) ;
construits par l’entreprise, et certaines adaptations (lieux, nature • milieu (si une usine fabrique un produit mobile avec un maté-
du gros œuvre…). riel fixe, le BTP construit un produit fixe avec une installation
foraine ;
2.3 Composants d’un prix sec unitaire 2.7 Calcul du prix de vente
de l’ouvrage HT
Le prix sec unitaire ne comprend pas de coefficient de charge-
ment ni de taxes. En se reportant aux chiffres du tableau 1, on peut effectuer les
La réalisation d’un ouvrage nécessite les éléments suivants : calculs suivants :
• matériaux ; travaux propres : 5 562 037 € (soit 5 774 917 € – 212 880 €)
• matériel (pour la transformation des matériaux) ; travaux sous-traités : 212 880 €
• main-d’œuvre (tout n’est pas mécanisé) ; frais de chantier estimés à 15 % sur travaux propres : 830 000 €
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Les garanties
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ans les années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale, le boom de la
D construction a amené beaucoup de situations malsaines : à cause de
« chargés d’architecture » ou de maîtres d’œuvre non compétents, des chan-
tiers n’ont pas été terminés, et ont entraîné la ruine des maîtres d’ouvrage. Le
législateur a créé une réglementation pour protéger le maître d’ouvrage quelle
que soit sa taille. Cette réglementation repose sur des garanties données par
des assurances, après la réception d’ouvrage :
– garantie de parfait achèvement (1 an) ;
– garantie biennale de bon fonctionnement (2 ans) ;
– garantie décennale (10 ans) appelée aussi assurance de responsabilité
professionnelle.
Il existe aussi les garanties suivantes :
– garantie dommages-ouvrage, assurance prise par le maître d’ouvrage
pour faciliter le règlement des malfaçons en attendant leurs jugements ;
– VEFA (vente en état futur d’achèvement) pour la vente sur plan d’un bâti-
ment à construire ;
Un relevé des actes pour la construction ou la réhabilitation d’un logement
est à effectuer pour bénéficier de ces garanties.
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TBA725
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