Ammoniac Filigrane
Ammoniac Filigrane
Ammoniac Filigrane
e
Classification U.E. :
T : toxique N : dangereux
r pour l'environnement
ed
C
N° ONU : 1005
Classification MARPOL : non pertinent
Classification SEBC : GD (gaz, se dissout)
AMMONIAC
r e
ed
GUIDE PRATIQUE
INFORMATION
DÉCISION
INTERVENTION
C
Guide rédigé par le Centre de Documentation, de
Recherche et d’Expérimentations sur les Pollutions
Accidentelles des Eaux (Cedre) avec le soutien
financier et le conseil technique de la Grande
Paroisse.
3
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Objet du guide
Dans le cadre d’études financées, la socié- Ils contiennent aussi des résultats de scénarios
té Grande Paroisse et le Cedre (Centre de correspondant à des accidents survenus en
Documentation, de Recherche et d’Expéri- Manche, en Méditerranée et en zone fluviale,
mentations sur les Pollutions Accidentelles zone portuaire et rivière. Ces scénarios n’ont
des Eaux) éditent une série de guides d’in- pour ambition que de donner des indications
tervention face aux risques chimiques. Ils d’urgence aux décideurs. Chaque cas réel
constituent une aide lors de l’intervention d’accident doit être analysé de manière spéci-
d’urgence en cas d’accident ou d’incident fique et le décideur ne saurait faire l’économie
mettant en cause notamment un navire, une de mesures in situ (dans l’air, l’eau, les sédi-
e
barge ou une péniche transportant des subs- ments, la faune aquatique…) afin de préciser
tances dangereuses susceptibles d’entraîner les zones d’exclusion.
une pollution aquatique.
Ces guides constituent une actualisation des Ces guides sont destinés à des spécialistes
r
61 “mini-guides d’intervention” édités par le
Cedre au début des années 1990.
bien au fait des techniques à mettre en œuvre
en cas de sinistre et aptes à juger de l’oppor-
tunité d’appliquer les mesures préconisées.
ed
L’objectif de ces guides est de permettre un Si la lutte pour limiter les conséquences des
accès rapide aux informations de première déversements est au centre de nos préoccu-
nécessité (Chapitre : “Données de première pations, nous ne pouvons passer sous silence
urgence”), ainsi que de fournir des sources les aspects de protection des intervenants et
bibliographiques pertinentes pour la recher- de toxicologie humaine.
che de données complémentaires.
C
Pour joindre l’ingénieur d’astreinte du Cedre (24h/24h)
Tél. : + 33 (0)2 98 33 10 10
4
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Sommaire
Objet du guide 4
e
B.5 - Données toxicologiques 12
B.6 - Données écotoxicologiques 15
B
B.7 - Persistance dans l’environnement 16
B.8 - Classification 17
r
B.9 - Risques particuliers
B.10 - Transport, manipulation, stockage
20
22
ed
C RÉSULTATS DES SCÉNARIOS D’ACCIDENTS 23
C.1 - Rappel des propriétés 24
C.2 - Les scénarios d’accidents 25
C 3 - Les scénarios de consommation 40 C
D LUTTE CONTRE LES DÉVERSEMENTS 41
D.1 - Exemple de déversement d'ammoniac 42
D.2 - Recommandations relatives à l’intervention 44
D.3 - Techniques de lutte 45
C
D.4 - Choix des Équipements de Protection Individuelle (EPI) 47 D
D.5 - Appareils de mesure et traitement des déchets 49
E COMPLÉMENT D’INFORMATION 50
E.1 - Glossaire 51
E.2 - Sigles et acronymes 55
E.3 - Adresses Internet utiles 57
E.4 - Bibliographie 58 E
E.5 - Crédit photos 60
Annexes 61
Annexe 1 : synthèse et complément sur les données physiques et toxicologiques 62
Annexe 2 : fiche format fax 66
5
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
ment.
Dans des conditions particulières, il est capable Ce risque peut généralement être considéré
de former un mélange explosif avec l’air. comme faible. En effet, l’allumage est diffici-
L’inflammation exige à la fois une température le ; de plus une explosion violente n’est possi-
élevée et une grande énergie de la source ble qu’en cas de confinement ou d’amorçage
d’allumage.
r
L’ammoniac se présente sous forme gazeuse
énergétique. Ceci explique que les explosions
violentes constatées aient concerné principa-
lement les installations frigorifiques.
ed
aux conditions usuelles de température et de
pression mais il est généralement stocké et À partir de 450°C, l’ammoniac se décompose
transporté sous forme de gaz liquéfié sous sa en donnant de l’hydrogène, qui est inflam-
propre pression de vapeur saturante. mable, et de l’azote. Cette décomposition
peut se produire à une température plus
Utilisation faible en présence de métaux comme le fer.
Les surpressions en cas de chaleur excessive
Le gaz ammoniac est principalement utilisé
entraînent un dégagement de gaz toxiques et
pour l'industrie du froid et la fabrication des
inflammables.
engrais, en application directe ou comme
matière première pour la synthèse d’engrais
C
Comportement dans l’environnement
azotés tel que l’urée, le nitrate d’ammonium,
le sulfate d’ammonium ou le phosphate Déversé dans l’eau, l’ammoniac bout violem-
d’ammonium. ment et s’évapore partiellement ; il se dissout
Ses autres usages moins répandus sont : le rapidement dans l’eau en formant une solu-
traitement des métaux, la fabrication du cuir, tion aqueuse, l’ammoniaque, corrosive et al-
l’industrie des pâtes et papiers, des aliments caline, ayant un pH supérieur à 11.
et boissons, la production de produits L’ammoniac est très volatil (pression de va-
pharmaceutiques ainsi que les techniques de peur : 890 kPa à 20°C) et libère donc des va-
traitement des fumées (réduction des oxydes peurs lorsqu’il se déverse. Ses vapeurs étant
d'azote NOx). moins denses que l’air (d = 0,6), elles devraient
avoir tendance à s’élever ; cependant, l’ammo-
Risques niac déversé en grande quantité peut produire
• Toxicité : les vapeurs d’ammoniac sont très un nuage de vapeur blanchâtre, qui se com-
toxiques par inhalation ou corrosives par con- porte alors comme un gaz lourd et se déplace
tact, et provoquent des irritations cutanées, au ras de l’eau ou au sol.
oculaires et respiratoires. Le contact direct
avec l’ammoniac liquéfié peut provoquer des
6
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Données de premiers secours B1
B
r
Fiche d’identité B2
ed
Données physiques B3
Données toxicologiques B5
Données écotoxicologiques B6
C
Persistance dans l’environnement B7
Classification B8
Risques particuliers B9
7
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
- Faire respirer de l’air ou de l’oxygène par intermittence si difficultés respiratoires ;
- Placer la personne en position semi-assise ;
B1 - Mettre la victime sous respiration artificielle si arrêt respiratoire ;
- Hospitaliser d’urgence.
Contact cutané
r
- Enlever délicatement les vêtements, ne pas retirer ceux qui adhèrent à la peau ;
- En cas de gelures faisant adhérer le tissu à la peau, dégeler à l’eau tiède ;
ed
- Rincer immédiatement et de manière prolongée (15 minutes minimum) les parties affectées sous
un léger courant d’eau tiède ;
- Ne pas frotter la peau lésée ;
- Consulter un médecin.
Contact oculaire
- Laver immédiatement et abondamment à l’eau pendant au moins 15 minutes en maintenant les
paupières ouvertes ;
- Rincer avec une solution tampon phosphatée ;
C
- Consulter un ophtalmologiste.
8
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Fiche d’identité
Ammoniac
Formule brute : NH3
H N H
Formule développée :
H
Synonymes
e
Ammoniac anhydre, Ammonia
B2
Classification U.E.
T : toxique.
r
N : dangereux pour l'environnement.
R10 : Inflammable.
ed
R23 : Toxique par inhalation.
R34 : Provoque des brûlures.
R50 : Très toxique pour les organismes aquatiques.
S1/2 : Conserver sous clé et hors de portée des enfants.
S9 : Conserver le récipient dans un endroit bien ventilé.
S16 : Conserver à l'écart de toute flamme ou source d'étincelles -
C
Ne pas fumer.
S26 : En cas de contact avec les yeux, laver immédiatement et
abondamment avec de l'eau et consulter un spécialiste.
S36/37/39 : Porter un vêtement de protection approprié, des gants et
un appareil de protection des yeux/du visage.
S45 : En cas d'accident ou de malaise consulter immédiatement un
médecin (si possible lui montrer l'étiquette).
S61 : Éviter le rejet dans l'environnement. Consulter les instructions
spéciales/la fiche de données de sécurité.
N° CAS : 7664-41-7
N° CE (EINECS) : 231-635-3
N° Index : 007-001-00-5
Classification pour le transport
N° ONU : 1005
Classe : 2
1
Données complémentaires et sources en annexe 1
9
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Données physiques
Facteurs de conversion (air : 20° C) : 1 ppm = 0,7 mg/m³
1 mg/m³ = 1,14 ppm
1 atm = 1,013.105 Pa
e
Point de fusion -77,7°C FDS G.P., 2005
B3 Point d'ébullition
-33,3°C INRS, 1997
à la pression atmosphérique
Point critique
r
à 11 480 kPa (0,11 atm)
pH de la solution aqueuse à
132,4°C INRS, 1997
ed
11,7 FDS G.P., 2005
une concentration de 1 %
10,225 mPa.s à -33°C INERIS, 1999
Viscosité 0,0092 mPa.s à 0°C ENVIRONNEMENT CANADA,1985
0,0098 mPa.s à 20°C ENVIRONNEMENT CANADA,1985
10
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
L’ammoniac brûle très difficilement dans l’air sans l’aide d’un hydrocarbure ou d’un catalyseur.
Dans certaines conditions, il y a danger d’explosion en cas de confinement ou d'amorçage
énergétique.
e
651°C (DIN 51794)
B4
Vitesse de combustion RONNEY, 1988
0,07 m/s
r
Limites d’explosivité % en volume dans l’air à 0°C FDS G.P.,2005
ed
LIE 15 % ou 150 000 ppm
LES 28 % ou 280 000 ppm
11
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Données toxicologiques
e
- les yeux : larmoiements, sensation de brûlure provoque un syndrome d’irritation bronchique,
B5 oculaire, dommages cornéens, mais peut conduire aussi à une corrosion de
la peau, des yeux et des voies respiratoires
- les voies respiratoires supérieures (nez et
supérieures.
gorge) : assèchement du nez, toux, douleurs
r
à la poitrine, dyspnées, suffocations.
Un contact direct avec le gaz liquéfié cause
des engelures ainsi que la corrosion des yeux
et de la peau.
ed
Les effets aigus probables à la suite d’une exposition accidentelle sont dépendants
de la dose en gaz : (INERIS, 2003)
Concentration en ammoniac
Effets probables à la suite d'une exposition aiguë
(ppm dans l'air)
C
5 Odeur perceptible par certains individus.
12
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Indices de toxicité
•Seuils d'exposition aiguë (EPA)
AEGLs (INERIS, 2003)
Durée (minutes) 5 10 30 60
AEGL-1 (ppm) 25 25 25 25
AEGL-2 (ppm) 380 270 160 110
AEGL-3 (ppm) 3 800 2 700 1 600 1 100
e
B5
r
ed
C
13
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Valeurs toxicologiques seuils Effets spécifiques (FDS G.P., 2005)
B5
Valeurs d’exposition professionnelle Effets sur la reproduction : pas de données pro-
pres.
r
VME (France) : 7 mg/m³ = 10 ppm
VLE (France) : 14 mg/m³ = 20 ppm
TLV-TWA (ACGIH) : 17 mg/m³ = 25 ppm
Effets cancérogènes : pas d'effet cancérogène
selon le CIRC.
ed
Effets mutagènes : non mutagène (test d'Ames
Valeurs de gestion de risque pour la population avec et sans activation métabolique).
IDLH (NIOSH) : 210 mg/m³ = 300 ppm
TLV-STEL (ACGIH) : 24 mg/m³ = 35 ppm
TEEL 0 : 17,5 mg/m³ = 25 ppm
ERPG 1 : 17,5 mg/m³ = 25 ppm
ERPG 2 : 105 mg/m³ = 150 ppm
ERPG 3 : 525 mg/m³ = 750 ppm
C
14
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Données écotoxicologiques
e
B6
Écotoxicité chronique
r
Poisson (Ictalurus punctatus)
PNEC (Predicted No-Effect Concentration - Concentration sans effet prévisible sur l'environnement) :
Aucune PNEC n’a pu être dérivée à partir de données obtenues sur seulement deux niveaux tro-
phiques (invertébrés et poissons). En effet, aucune donnée valide sur les algues n’est disponible
dans la littérature.
C
15
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
L’ammoniac est présent à l’état naturel dans Dans l’eau : l’ammoniac est éliminé du système
l’environnement. Il provient de la dégradation aquatique par évaporation, transformation en
biologique des matières azotées, telles que les NH4+ qui subit une nitrification en NO2- puis
acides aminés. L’ammoniac est également un NO3- ou par adsorption sur les particules en
composé naturel, nécessaire à la plupart des suspension.
organismes pour la synthèse des protéines ; Dans l’air : une partie de l’ammoniac s’oxyde
c’est un déchet du métabolisme des animaux, pour former des oxydes d’azote et des nitrates.
des poissons et des microbes. Le reste se combine avec les sulfates présents
dans l’atmosphère. La durée de séjour de
e
Risque pour l’environnement l’ammoniac dans l’atmosphère varie de 5 à
L’ammoniac est toxique pour les espèces 10 jours.
B7 aquatiques. Sa toxicité dépend fortement
du pH de l’eau et de la concentration en Bioaccumulation
ammoniac total, c’est-à-dire l’ammoniac L’ammoniac est une substance produite
r
non ionisé : NH3 et l’ion ammonium : NH4+.
La forme ionisée NH4+ prédomine dans la
continuellement dans l'environnement
soit directement par les organismes qui
ed
plupart des eaux naturelles et est peu toxique. l'émettent (certains poissons par exemple)
Mais dans les eaux alcalines, l’ammoniac non soit indirectement par la dégradation des
ionisé NH3 peut atteindre des seuils toxiques. protéines excrétées par ces organismes.
Cette toxicité augmente avec la salinité et la L'environnement est habitué à gérer cette
température. molécule pour laquelle de nombreuses
bactéries se sont spécialisées afin de l'éliminer
Dégradation (Nitrosomas par exemple). Par conséquent,
Dans le sol : l’ammoniac existe sous forme cette molécule inorganique ne se retrouve pas
d’ions ammonium NH4+ ; ces ions peuvent être dans l'environnement et n'est ni persistante ni
immobilisés dans le sol, subir une nitrification bioaccumulable.
C
c’est-à-dire une transformation en nitrites NO2-
puis en nitrates NO3-, plus mobiles que l’ion
NH4+. Ils peuvent être transférés aux réserves
d’eau souterraines par lessivage, ou réagir
avec la matière organique.
Coefficient de partage octanol / eau log Kow : -1,14 à 25°C FDS G.P., 2005.
16
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Classification
e
des mesures importantes de prévention des Type fermé : qui pénètre dans la citerne à
déversements, et à bord duquel les produits cargaison mais qui fait partie d’un ensemble
sont transportés dans des citernes indé- fermé et empêche tout dégagement du B8
pendantes du type C avec un MARVS2 d’au contenu de la citerne (dispositif à flotteur,
moins 7 bars effectifs et une température sonde électronique, sonde magnétique et
r
de calcul pour le système de stockage de
la cargaison égale ou supérieure à –55° C.
indicateur de niveau à bulles, par exemple).
Tout dispositif de ce type qui n’est pas
monté directement sur la citerne devrait être
ed
Il convient de noter qu’un navire conforme à
cette description mais d’une longueur supé- pourvu d’un sectionnement placé aussi près
rieure à 150 m doit être considéré comme que possible de la citerne.
un navire du type 2G. - Numéro de table GSMU : 725.
- Citerne indépendante de type C prescrite :
non. - Prescriptions particulières :
appareils de protections respiratoire et ocu-
- Contrôle de l’atmosphère des citernes à car- laire en cas d'intervention et d'évacuation.
gaison : non. douches de décontamination et lave-yeux
clairement signalés sur le pont.
C
- Détection des vapeurs : T (détection des
vapeurs toxiques). - Matériaux de construction à éviter :
mercure, zinc et alliages contenant du cuivre
et du zinc.
Classification SEBC : GD (gaz, se dissout)
© Jtashipphoto.dk
17
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Classification U.E. :
e
B8
r
T : toxique N : dangereux pour
ed
l'environnement
R10 Inflammable.
R23 Toxique par inhalation.
R34 Provoque des brûlures.
C
R50 Très toxique pour les organismes aquatiques.
231-635-3 N° CE (EINECS).
18
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
3
Bioaccumulation d'après log Kow
r
côtiers
Bioaccumalation
Biodégradation
Contamination
ed
1
0 R NI DE
A1a A1b A1 A2 B1 B2 C1 C2 C3 D1 D2 D3 E1 E2 E3
A. Persistance dans B. Écotoxicité C. Toxicité sur les D. Effets sur E. Interférence avec les
l’environnement aquatique mammifères l’homme utilisations de la mer
Classification MARPOL : l'ammoniac est un gaz transporté sous forme liquéfiée : il n'a pas
de classement MARPOL.
19
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Risques particuliers
Polymérisation • Évaporation d’une flaque d’ammoniac
Sans objet. liquide (selon les conditions de la fuite) :
l’ammoniac est dépressurisé à la pression
Danger (G.P., 2005 ; CEFIC ERICARDS, 2005 ; ICSC, 1998 ; atmosphérique et à une température
INRS, 1997 ; CANUTEC, 1996). inférieure ou égale à –33°C, et entraîne
- Les rejets accidentels d’ammoniac présentent un refroidissement du support (sol,…).
des caractéristiques différentes en fonction L’évaporation initialement importante devient
des conditions physiques de stockage et de la progressivement faible. Un sol poreux sec
nature de la fuite d’ammoniac : absorbe l’ammoniac liquide sans émission
e
de gaz. Il ne faut pas arroser une flaque
• Jet d’ammoniac gazeux à partir d’un d’ammoniac, la chaleur apportée par l’eau
B9 récipient sous pression (rejet à partir de et la dissolution provoque une évaporation
la phase gazeuse) : à cause de sa volatilité importante.
significative (constante de Henry : 1,6.10-5
r
atm.m3/mole), l’ammoniac gazeux s’étalera
sur la surface de l’eau ou du sol et formera
d’abord une bouffée de vapeurs. L’ammoniac
• Fuite d’ammoniac liquide à partir d’un
stockage cryogénique : le comportement
du produit est identique au cas précédent,
ed
la dépressurisation, lors de l’écoulement par
gazeux se comportera dans l’air comme un
la brèche, est faible et le plus souvent une
gaz lourd, malgré sa densité relative de 0,6.
proportion négligeable de l’ammoniac qui
Ceci s’explique par la formation d’un aérosol,
s’échappe par la brèche est transformé en
constitué de liquide ou de gouttelettes à basse
aérosols.
température en suspension dans un milieu
gazeux. Le panache gazeux, sous l’influence - La dissolution de l’ammoniac gazeux dans
des conditions environnementales, s’élèvera l’eau s’accompagne d’un dégagement de
tout en se déplaçant sous le vent. chaleur.
• Jet d’ammoniac diphasique (gaz et liquide) - Le chauffage du récipient provoque une
C
à partir d’un récipient sous pression (rejet augmentation de pression avec risque
à partir de la phase liquide) : production d’éclatement et libération immédiate d’un
d’un gaz et d’un aérosol, sous forme d’un nuage de vapeur toxique.
panache blanc, froid et plus lourd que l’air. - La dépressurisation rapide d’une capacité
Il se comporte comme un gaz lourd et peut peut présenter un danger lié à l’onde de
parcourir plusieurs centaines de mètres au souffle.
ras du sol. Si la source de la fuite est stoppée, - Par combustion, l’ammoniac peut dégager
la dissipation de l’aérosol est totale après des fumées toxiques ou irritantes.
quelques minutes. Le nuage d’ammoniac est - Le contact direct de l’ammoniac liquéfié
relativement froid et condense la vapeur d’eau provoque des gelures et de graves lésions
rencontrée sur la trajectoire jusqu’à ce que le oculaires.
panache soit réchauffé par dilution avec l’air - Les bouteilles de gaz brisées peuvent
ambiant. Le nuage se déplace à la vitesse du s’autopropulser violemment.
vent et après vaporisation complète, le gaz - L’ammoniac gazeux liquéfié attaque rapide-
devient plus léger que l’air et se disperse. ment le cuivre, le zinc, l'argent et l'étain ainsi
que de nombreux alliages, particulièrement
ceux qui contiennent du cuivre. Il agit égale-
ment sur l’or, l’argent et le mercure en don-
nant des composés explosifs.
20
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
et peroxydes pour cause de réactions violentes
et/ou explosives.
B9
r
Comportement avec d’autres produits INERIS, 1999 ; ENVIRONNEMENT CANADA, 1985
L’ammoniac réagit avec une grande variété de substances. Les principales incompatibilités
ed
peuvent être à l'origine de réactions violentes, voire explosives :
21
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Étiquettes : 2.3 + 8
r
Groupe d’emballage : -
Code de classification : 2TC
Mesures techniques
- Entreposer le récipient dans un endroit bien
ventilé, à température inférieure à 50° C.
ed
Étiquettes : 2.3 + 8
- Entreposer à l’écart des gaz oxydants et
autres oxydants.
Transport maritime : IMDG
- Les récipients seront placés verticalement,
Classe : 2 à l’abri des rayons solaires, de la chaleur et
Risque subsidiaire : 8 des produits susceptibles de réagir vivement
Groupe d’emballage : - avec l’ammoniac. Les récipients seront
Polluant marin (MP) : Non soigneusement fermés et étiquetés.
Étiquettes : 2.3 + 8 - Le sol des locaux sera imperméable et
formera une cuvette de rétention afin qu’en
C
Transport aérien : IATA cas de déversement accidentel, les solutions
Classe : 2 ne puissent se répandre au dehors.
Risque subsidiaire : 8 - Mettre à la terre les réservoirs et prévoir un
Groupe d’emballage : - appareillage électrique étanche.
Étiquettes : Toxic gas & Corrosive - Ne pas fumer.
Avion Cargo uniquement
Produits incompatibles
Manipulation (FDS G.P., 2005 ; ENVIRONNEMENT
Métaux non ferreux (cuivre, zinc, étain, argent)
CANADA, 1985 ; INRS, 1997) et leurs alliages.
- Se reporter aux instructions du fournisseur
pour la manipulation du récipient. Matériaux d’emballage recommandés
- Utiliser seulement l’équipement spécifié Transport en vrac : acier au carbone/acier
approprié à ce produit et à sa pression inoxydable.
et température d’utilisation. Contacter le Bouteilles à gaz : acier sauf type T1.
fournisseur de gaz ammoniac en cas de
doute.
- Interdire les remontées de produit dans le
récipient.
22
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Rappel des propriétés C1
r
Les scénarios d’accidents C2
ed
Les scénarios de consommation C3
C
C
23
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
La solubilité de l’ammoniac en eau douce est produit un nuage de vapeurs qui se comporte
de l’ordre de 529 g/L à 20°C. alors comme un gaz lourd et se déplace au
ras de l’eau.
Transport
r
L’ammoniac est transporté sous forme gaz
liquéfié, en vrac par tankers, wagons-citernes
et camions-citernes en acier, ou en bouteilles
ed
également en acier sous pression.
C1
C
Vent
Évaporation
Dissolution
Courant
heures jours
Comportement de l'ammoniac déversé en mer.
24
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Quatre scénarios de déversement d'ammoniac sont présentés avec des débits de fuite différents
de produit déversé :
A - un scénario en haute mer (Manche) avec quatre débits de fuite :
10 kg/h, 1 000 kg/h, 100 t/h et 500 t (déversement instantané),
e
B - un scénario en zone portuaire (Cherbourg) avec deux débits de fuite : 200 kg/h et
200 kg (déversement instantané),
C - un scénario " épave " (Manche) : 200 t/h sur 5 heures,
D - un scénario en rivière : 4 t/h sur 5 heures.
Les scénarios
r
ed
B] “ Zone portuaire ”
A] “ Manche ”
• Localisation : port de Cherbourg
• Localisation 50°N ; 3°W
49°39N ; 1°36W C2
• Température de l’air et de l’eau : 10°C
• Température de l’air et de l’eau : 10°C
• Deux vitesses de vent : 3 et 10 m/s (NW)
• Deux vitesses de vent : 3 et 10 m/s (NW)
• Courants de Manche
• Courant faible
• Profondeur du déversement : 1 m
C
• Profondeur du déversement : 1 m
• Durée de déversement :
• Durée de déversement :
- 5 heures (A1)
- 1 heure (B1)
- instantané (A2)
- instantané (B2)
C] “ Épave ” D] “ Rivière ”
• Localisation : 49°27N ; 3°15W • Profondeur : 4 à 5 m ; largeur : 150 m
• Température de l’air et de l’eau : 10°C • Température de l’air et de l’eau : 15°C
• Deux vitesses de courant : rapide et lent
• Deux vitesses de vent : 3 et 10 m/s (NW)
• Deux vitesses de vent : 3 et 10 m/s (NW)
• Courants de Manche
• Vitesse de courant : 0,72 m/s
• Profondeur du déversement : entre 80
• Profondeur du déversement : 1 m
et 90 m
• Durée du déversement : 5 heures
• Durée de déversement : 5 heures
25
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Modélisation
La modélisation des déversements hypothéti- Ce modèle indique le déplacement du produit
ques d'ammoniac dans le milieu aquatique a à la surface de l’eau et sa distribution dans
été réalisée à l’aide du logiciel CHEMMAP. l’environnement (évaporation, dissolution
C’est un modèle de déversement de pro- dans la colonne d’eau...).
duit chimique développé par l'ASA (Applied Le pas de temps utilisé dans les calculs est de
Science Associates, Inc - USA) qui permet de 15 minutes.
prévoir le devenir du produit déversé dans les
eaux douces et marines.
r e
ed
Figure 1 Figure 2
Localisation d’un déversement Visualisation de la partie dissoute.
hypothétique en Manche.
Lorsque la fuite a lieu au-dessus d'une surface d'eau, une partie de l'ammoniac sous forme
gaz se libère instantanément. En ce qui concerne l'ammoniac liquide qui vient au contact avec
l'eau, une partie s'évapore et une autre se dissout qui provoquera une évaporation partielle.
C
atmosphère
} 50 %
surface de l'eau
eau de mer
50 %
Selon les données issues des essais de l’US Coast Guard (FULLERINGER, 2000), la partie dissoute
représente 50 à 72 %.
Les scénarios développés dans ce guide sont basés sur une fuite sous la surface de l’eau.
26
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Repère de déversement
Ligne de coupe
e
Surface
Échoué
Dissous
Sous forme de particules
Absorbé sur les particules en suspension
r Sédimenté
Aire balayée en surface
Aire balayée sous la surface
ed
- pour les concentrations dans la - pour les concentrations
colonne d'eau atmosphériques
Concentration en ammoniac dissous Concentration en ppm,
dans la colonne d'eau (mg/m3) 30 minutes (IDLH) en ammoniac
C
0 � .01 0 � 35
.01 � .1 35 � 150
.1 � 1 150 � 300
1 � 10 300 � 150 000
10 � 100 150 000 � 280 000 ← LIE
100 � 1 000 > 280 000
1 000 � 10 000
10 000 � 100 000
100 000 � 1 000 000
27
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Graphique 1
r
Quantité évaporée Quantité dissoute Quantité décomposée
ed
Quelle que soit la quantité déversée (50 kg, 5 000 kg ou 500 tonnes en 5 heures), à la fin du
déversement, les résultats de la modélisation montrent que 60 % de l’ammoniac déversé se
retrouve dans la colonne d’eau tandis que 40 % s’évapore dans l’atmosphère.
Avec un vent de 10 m/s, 55 % de l’ammoniac déversé se retrouve dans la colonne d’eau tandis
que 45 % s’évapore dans l’atmosphère.
Figure 3
L’ammoniac déversé s’étend sur 23 km, avec Figure 4
peu d’influence du vent orienté NW. L’ammoniac déversé en Manche suit l’influence
du vent orienté NW, et parcourt une zone de
30 km sur 18 km. Il se dissout dans la colonne
d’eau sur une hauteur approximative de 9 m.
28
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Figure 5
r
L’ammoniac déversé se dissout et, sous
l’influence du courant, parcourt 6,5 km.
Figure 6
Figure 7
Figure 8
29
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Graphique 2
r
L’ammoniac déversé instantanément à 1 m sous la surface de l’eau se retrouve en totalité dans la
ed
colonne d’eau quasiment immédiatement. On observe, 5 heures après le déversement, que 50 %
du produit issu de la colonne d’eau s’est évaporé dans l’atmosphère.
Avec un vent plus fort, 86 % de l’ammoniac se retrouve dans la colonne d’eau. 50 % du produit
issu de la colonne d’eau s’est évaporé 1 heure 30 seulement après le déversement.
Figure 9 Figure 10
30
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
r e
Figure 11 Figure 12
ed
L’ammoniac dissous se déplace selon le L’ammoniac dissous sous l’influence du
courant et se concentre sur une zone de courant et du vent se concentre sur une zone
4,5 km2, à une distance de 5 km au SE du de 12 km2, à une distance de 6,5 km à l’est
point de déversement. Les concentrations du point de déversement. Les concentrations
sont élevées, de l’ordre de 105 à 106 mg/m3. sont élevées, de l’ordre de 105 à 106 mg/m3.
Figure 13 Figure 14
31
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Distance de protection contre le nuage toxique d'ammoniac " Manche " : Cas A
Quantité
Vent Concentration (ppm) Distance maximale atteinte Protection
déversée
35 (TLV-STEL) < 35 ppm : 1 500 m A
150 (ERPG 2) * B
3 m/s 300 (IDLH) 800 m C
150 000 (LIE) * D
10 kg/h 280 000 (LSE) * D
en 5 heures 35 (TLV-STEL) < 35 ppm : 1 840 m A
150 (ERPG 2) * B
10 m/s 300 (IDLH) 740 m C
150 000 (LIE) * D
e
280 000 (LSE) * D
35 (TLV-STEL) 1 650 m A
150 (ERPG 2) 1 120 m B
3 m/s 300 (IDLH) 800 m C
150 000 (LIE) * D
1000 kg/h
en 5 heures
B
A
ed
10 m/s 300 (IDLH) 1 320 m C
150 000 (LIE) * D
280 000 (LSE) * D
35 (TLV-STEL) 8 000 m A
150 (ERPG 2) 3 200 m B
3 m/s 300 (IDLH) 3 000 m C
150 000 (LIE) * D
100 t/h 280 000 (LSE) * D
en 5 heures 35 (TLV-STEL) 9 510 m A
150 (ERPG 2) 6 310 m B
C
10 m/s 300 (IDLH) 5 100 m C
150 000 (LIE) 770 m D
280 000 (LSE) * D
35 (TLV-STEL) 9 000 m A
150 (ERPG 2) 8 000 m B
3 m/s 300 (IDLH) 7 000 m C
500 t 150 000 (LIE) 840 m D
280 000 (LSE) * D
déversement 35 (TLV-STEL) 15 600 m A
instantané 150 (ERPG 2) 11 300 m B
10 m/s 300 (IDLH) 8 930 m C
150 000 (LIE) 1 370 m D
280 000 (LSE) 900 m D
32
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Graphique 3
r
Quantité évaporée Quantité dissoute Quantité décomposée
Sans vent, les 200 kg d’ammoniac déversés se dissolvent dans la colonne d’eau sans s’évaporer.
ed
Déversement de 200 kg d'ammoniac en 1 heure en zone portuaire avec un vent orienté NW.
C
Graphique 4
Avec un vent orienté NW de 3 ou 10 m/s, l’ammoniac se retrouve initialement dans la colonne d’eau,
mais s’évapore progressivement. 30 heures après le déversement, environ 50 % de l’ammoniac total
s’est évaporé dans l’atmosphère.
Dans le cas d’un déversement instantané de 200 kg d’ammoniac, le produit se comporte de la même
façon que ci-dessus et dans des proportions semblables, avec ou sans vent.
33
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
2,7 km. Toute la hauteur de la colonne d’eau
(3 m) est touchée.
Figure 15
r
ed
Étude des concentrations en ammoniac dissous dans la colonne d’eau 2 heures après le
déversement.
C
Graphique 5
Figure 16
Avec un vent NW de 3 m/s, les concentrations maximales sont de l’ordre de 100 à 1 000 mg/m3
et s’étendent sur une zone de 1 km de diamètre autour du point de déversement (figure 16).
La concentration au point de déversement évolue selon le graphique 5, jusqu’à un maximum de
3 000 mg/m3.
Sans vent, les concentrations en ammoniac dissous sont du même ordre.
34
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
r e
Figure 17 Figure 18
ed
Avec un vent orienté NW de 3 m/s, L’ammoniac déversé s’évapore dans le sens du
l’ammoniac s’évapore progressivement et les vent orienté NW, et la zone touchée s’étend
concentrations atmosphériques à 30 minutes sur plus de 700 mètres, en restant inférieur à
restent inférieures à l’IDLH c'est-à-dire la valeur IDLH.
inférieures à 300 ppm (figure 17).
Sans vent, l’ammoniac n’est pas présent dans
l’atmosphère.
C
35
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Une épave gît par 87 m de fond non loin d’une côte habitée et se met à fuir.
La fuite entraîne la libération en continu sur 5 heures de 1 000 tonnes d’ammoniac issu
des cuves de l’épave.
e
Figure 19 Figure 20
r
Localisation de l'épave. Bathymétrie de la Manche.
ed
Déversement de 1 000 tonnes d'ammoniac en 5 heures (200 t/h) à partir du fond (87 m
de profondeur) en Manche.
C
Graphique 6
36
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Figure 21
r
ed
Concentrations en ammoniac dans la colonne d'eau obtenues 2 heures après la libération
de l’ammoniac.
C
Graphique 7
Figure 22
Deux heures après le déversement en profondeur, l’ammoniac dissous atteint des concentrations
de l’ordre de 105 à 106 mg/m3 et s’étend sur une zone de 4 km sur 1,3 km (figure 22).
37
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Graphique 8
r
Quantité évaporée Quantité dissoute Quantité décomposée
ed
À la fin du déversement (5 h), l’ammoniac se retrouve dissous en totalité dans la colonne d’eau.
Figure 24 Figure 25
L’ammoniac déversé se dissout dans la colonne Pour un vent plus fort, l’ammoniac dans la
d’eau jusqu’à 3,6 km en aval du point de colonne d’eau se dissout sur 3,4 km en aval,
déversement. Le produit touche les 5 mètres et reste sur les bords du canal à cause de
de profondeur de la rivière. l’orientation NW du vent. Le produit touche
les 5 mètres de profondeur de la rivière.
38
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Figure 26 Figure 27
r
Les concentrations en ammoniac dissous se
retrouvent jusqu’à 2 km en aval de la rivière et
La zone touchée par le déversement de
l’ammoniac s’étend jusqu’à 1,4 km en
ed
sont de l’ordre de 103 à 106 mg/m3. aval et la présence du produit entraîne des
concentrations, variant de 10 à 106 mg/m3.
Figure 28 Figure 29
39
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
r e
ed
C3
C
40
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Techniques de lutte D3
e
Choix des Équipements de Protection Individuelle (EPI) D4
r
Appareils de mesure et traitement des déchets D5
ed
C
D
41
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Le transporteur de gaz belge René 16 est entré Le service de lutte contre l’incendie a utilisé
dans le port de Landskrona (Suède) afin de de l’eau pulvérisée pour précipiter le nuage
décharger sa cargaison de 550 tonnes d’am- afin que la vanne au point de fuite puisse
moniac anhydre, à destination d’une usine de être fermée. Le personnel de lutte contre l’in-
e
fertilisants dans le complexe du port. cendie, muni d’équipement de protection,
Au cours du processus de déchargement, un est monté à bord pour fermer la vanne de la
tuyau s’est rompu en raison de l’incompatibi- conduite de refoulement. Après dispersion du
lité entre le matériau de fabrication du tuyau nuage d’ammoniac, 2 membres de l’équipage
et l’ammoniac. Au total, 180 tonnes ont fui ont été retrouvés morts sur le quai. L’enquête
r
en 50 minutes. Un vaste nuage a enveloppé
le navire et s’est déplacé dans la direction du
vent vers un chantier naval, où 2 personnes
a montré qu’ils avaient été aspergés d’am-
moniac liquide.
ed
travaillaient.
USINE D'ENGRAIS N
NPK
STOCKAGE
DES ENGRAIS STOCKAGE DE
L'AMMONIAC
DIRECTION
DU VENT
C
SOURCE
DE LA FUITE
D1 GAZ D'AMMONIAC
7 - 10 m/s
0 100 m
eau pulvérisée
nuage de gaz
42
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Plus de 71 tonnes d’ammoniac anhydre se l’hôpital ont été eux aussi exposés aux vapeurs
sont échappées d’un wagon-citerne renversé de gaz. Les agents de police ont été exposés aux
suite à un déraillement survenu le 2 février vapeurs d’ammoniac lorsqu’ils établissaient le
e
2001 à Red Deer (Alberta, Canada). Le train périmètre de sécurité. Ils ne disposaient
a freiné d’urgence suite au déraillement ; pas de protection respiratoire et ne pos-
en tentant de trouver la cause du freina- sédaient pas la formation nécessaire
ge, le mécanicien du train a remarqué un sur les interventions en cas de déverse-
nuage « ressemblant à de la vapeur » et qui ment de produits chimiques de ce type.
r
pourrait être constitué d’ammoniac anhydre.
La locomotive a été dételée des wagons et le
mécanicien a quitté la voie ferrée.
Quelque 1 300 résidants du secteur et les
occupants des commerces ont dû être éva-
ed
cués. Trente quatre personnes ont été trai-
Des sapeurs-pompiers tentant d’intervenir, tées à l’hôpital, une a été intoxiquée par
sans avoir eu le temps d’actionner leur équi- des vapeurs d’ammoniac anhydre pendant
pement respiratoire, ont subi des lésions qu’elle traversait les voies de chemin de fer et
mineures par inhalation et par voie ocu- a perdu la vie plus tard à l’hôpital.
laire. Les ambulanciers les transportant à
C
D1
©Transportation Safety Board of Canada
43
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
produits chimiques (voir EPI). d’explosion dans un espace confiné, ou s'il y a
- Attention au fort dégagement gazeux lors un risque d'amorçage énergétique.
de la dissolution de l’ammoniac dans l’eau. - Arrêter la fuite du produit, si l’opération est
sans risque, avant de tenter d’éteindre le feu.
Mesures d’urgence en cas de fuite
r
ou de déversement
- Établir une ventilation naturelle, endosser
- Ne pas arroser la source d'ammoniac avec
de l'eau. Ne pas utiliser de jet-bâton pour
l’extinction.
ed
des équipements de protection individuelle Incendie mineur :
avant d’entrer dans la zone contaminée et - Utiliser comme agent extincteur de la poudre
se tenir côté au vent. chimique sèche ou du dioxyde de carbone.
- Éviter tout contact avec le produit, ne pas Incendie majeur :
respirer les vapeurs. - Hors de la source d'ammoniac, utiliser
- Faire évacuer la zone sous le vent pouvant comme agent extincteur de l’eau pulvérisée
être concernée ou avertir la population ou en brouillard, ou en mousse (s'assurer de
proche de se confiner dans des locaux fermés la compatibilité des émulseurs).
non ventilés, selon l'appréciation des services - Éloigner les contenants de la zone de feu si
C
d'intervention d'urgence. cela peut se faire sans risque.
D2 - Éliminer les causes d’inflammation. Ne pas - Empêcher l’infiltration d’eau dans les
fumer. contenants.
- Arrêter si possible la fuite du produit et localiser - Les bouteilles de gaz endommagées ne
les substances déversées, si cela ne présente devront être manipulées que par des
pas de danger. À distance de la source, pulvé- spécialistes.
riser de l’eau et protéger le personnel interve-
Incendie impliquant des citernes (autres que
nant (rester loin en arrière du « brouillard »
d'ammoniac) :
d’eau). Ne pas arroser une source d'ammoniac
- Combattre l’incendie de la source de chaleur
en flaque : l'échauffement va provoquer une
d’une distance maximale ou utiliser des
production massive de gaz.
lances ou canons à eau télécommandés.
- Limiter le nombre d’intervenants dans la
- Refroidir les contenants à grande eau après
zone à risque.
l’extinction de l’incendie.
- Obturer les égouts, éviter les rejets d’ammo-
- Ne pas appliquer d’eau au point de fuite ou
niac ou de solutions ammoniacales vers les
sur les dispositifs de sécurité afin d’éviter
cours d’eau et confiner, si possible, les eaux
l’obstruction par la glace.
de ruissellement.
- Se retirer immédiatement si le sifflement émis
par les dispositifs de sécurité augmente ou si
la citerne se décolore et prendre en compte
dans ce cas le risque d'explosion de la citerne.
44
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Techniques de lutte
Transbordement
- Le transport simultané d’ammoniac et - Le dégazage des réservoirs s’effectue par
d’autres produits est impossible, sauf si les dégonflage (purgé à l’air). Il est très difficile
installations de manutention sont entière- d’éliminer entièrement l’ammoniac lors d’un
ment séparées ; l’allégement ne doit donc transfert de cargaison ou d’un dégazage, en
être effectué que par un navire réservé à raison de sa forte solubilité dans l’eau. La
l’ammoniac et par du personnel spécialisé. moindre trace d’humidité retient l’ammoniac
par absorption.
e
- Les solutions d’ammoniac sont déchargées
par pompage ou par dépotage sous pres- - Les équipements utilisés pour l’allègement
sion. sont les suivants :
- L’ammoniac liquéfié est déchargé par des •Conduites en acier au carbone ou en
pompes immergées ou à l’aide d’un com- acier non étamé,
r
presseur. L’utilisation de gaz inerte contenant
du dioxyde de carbone est à proscrire car
l’ammoniac réagit avec le CO2 pour former
•Joints à brides ou soudés ; utiliser des
brides à double emboîtement, conçues
pour les conduites d’ammoniac.
ed
un carbonate d’ammonium (en présence de - Les matériaux recommandés pour les manu-
traces d’eau) dont les cristaux peuvent blo- tentions d’ammoniac sont l’acier ou l'inox et
quer les circuits. Si on ne dispose pas d’azote joints en PTFE (Polytétrafluoroéthylène ou
à bord, utiliser de l’air pour les opérations de Téflon).
dégazage et de transfert de cargaison.
- Les matériaux proscrits sont le cuivre et ses
- Pour éviter les risques d’électricité statique alliages, à cause de la corrosion entraînée
dus à la pulvérisation d’ammoniac dans les par le contact avec l'ammoniac.
citernes contenant de l’air, toutes les condui-
C
tes et réservoirs doivent être reliés à la co-
que. Utiliser des outils anti-déflagrants. D3
45
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
brèche ou d’obturer la fuite par pinoche ou
par coussin gonflable. des digues ou petits bassins. Il est possible
de neutraliser ensuite le liquide avec du phos-
En mer phate de monosodium.
Il est probablement difficile d’intervenir avant Dans le cas de très faibles déversements,
dissoute.
r
que la totalité du produit ne soit évaporée ou
46
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
pour les autres utilisateurs afin d’assurer une
•Appareil Respiratoire Isolant (ARI) au-delà de protection optimale.
300 ppm et sans limite d'utilisation. • Les appareils à air libre sont adaptés à des
Il est nécessaire de porter un scaphandre pour travaux statiques avec un risque de pollu-
risque chimique si la concentration de produit tion localisé ; les appareils à adduction d’air
r
risque d’être forte. comprimé sont mieux adaptés à des travaux
mobiles avec une pollution diffuse ou mal
localisée.
ed
Sélection des vêtements de protection • Les appareils isolants et autonomes à
(CEFIC ; ERICARD, 2005)
air comprimé à la demande et à pression
Dans tous les cas, il est nécessaire de porter positive à circuit ouvert (si l’air expiré est
une combinaison adaptée au gaz. rejeté dans l’atmosphère) ont un facteur
Protéger le personnel intervenant contre la de protection d’environ 10 000, c’est-à-dire
chaleur rayonnée par rideau d’eau pulvérisée qu’ils peuvent assurer une protection jusqu’à
ou autre dispositif de protection thermique. 200 000 ppm d’ammoniac dans l’air ambiant
Une protection par sous-vêtements isolants (VLE = 20 ppm).
et gants en tissu épais ou cuir est recomman- • Utiliser un ARI pour affronter une situation
C
dée. d’urgence :
Envisager le port de la tenue de feu classique - Si la concentration en oxygène est infé-
D4
sous la combinaison. rieure à 17 % en volume ou risque de le
devenir ;
Conseils d’utilisation en situation de - Si la concentration en toxique atteint
déversement ou dépasse des teneurs supérieures aux
valeurs limites, ou est inconnue ;
• Les Appareils Respiratoires Isolants (ARI)
- En cas d’incendie.
représentent la meilleure protection car ils
sont alimentés en air respirable par une
source non contaminée. L’utilisateur est indé-
pendant de l’atmosphère ambiante.
L’étanchéité de la pièce faciale peut être
anéantie par une barbe (même de deux
jours), des favoris, des cicatrices, des érup-
tions cutanées, des lunettes. Il existe des
montures spéciales pour les verres correcteurs
ordinaires ; en revanche, les lentilles sont
autorisées avec les nouveaux modèles de
2
Il est à noter que la CME peut varier selon le fabricant et le modèle. Il faut consulter le fabricant pour avoir des données
particulières.
47
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Téflon : > 300 minutes.
- Décontaminer aussi la combinaison de pro- Viton : aucun essai réalisé.
tection.
r
ed
C
D4
48
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
- Méthode potentiométrique par électrode http://www.observatoire-dechets-bretagne.org/
spécifique ;
- Appareil Dräger avec tubes réactifs ammoniac Fabricants européens d'ammoniac
5/a, 25/a, 0,5%/a ;
Grande Paroisse, Yara, Kemira, Fertiberia,
- Prélèvement sur support imprégné et dosage
r
par chromatographie d’ions.
Grand Quevilly
Grandpuits
Ommarsheim*
Grande Paroisse
* en association avec BASF
Yara France
©Société Française de Chimie
Pardies
49
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Complément d’information
Glossaire E1
Sigles et acronymes E2
e
Bibliographie E4
Crédit photos
r E5
ed
C
50
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Glossaire
Acute Exposure Guideline Level (AEGLs) cette substance, à un moment donné de la vie de
Définis par le National Research Council’s cet organisme.
Committee on Toxicology (USA), les AEGLs sont Biotransformation
trois concentrations au-dessus desquelles la popu- Transformation biologique de substances entrant
lation générale pourrait ressentir certains effets. dans un organisme vivant grâce à des processus
Les trois niveaux d’AEGL sont donnés pour cinq enzymatiques.
temps d’exposition : 10, 30 min, 1, 4 et 8 heures.
Boiling Liquid Expanding Vapour Explosion
AEGL 1 : Concentration dans l’air d’une substance
(BLEVE)
au-dessus de laquelle, la population générale, y
Vaporisation violente à caractère explosif consécu-
compris les individus sensibles, pourrait éprouver
tive à la rupture d’un réservoir contenant un liquide
e
un malaise notable, des irritations, ou certains
à une température significativement supérieure à
effets asymptomatiques. Cependant, les effets
sa température normale d’ébullition à la pression
sont passagers et réversibles dès la cessation de
atmosphérique.
l’exposition.
AEGL 2 : Concentration dans l’air d’une substance Coefficient de diffusion dans l’air (et dans l’eau)
Constante décrivant le mouvement de la
r
au-dessus de laquelle, la population générale, y
compris les individus sensibles, pourrait éprouver
des effets défavorables irréversibles, sérieux, dura-
substance dans la phase gazeuse (ou liquide) en
réponse à une différence de concentration dans la
phase gazeuse (ou liquide).
ed
bles ou pouvant altérer la capacité de s’échapper.
AEGL 3 : Concentration dans l’air d’une substance Coefficient de partage carbone organique / eau
au-dessus de laquelle, la population générale y (Koc)
compris les individus sensibles, pourrait éprouver (pour les substances organiques)
des effets représentant un danger pour la vie ou Rapport entre la quantité adsorbée d’un composé
pouvant aller jusqu’à la mort. par unité de masse de carbone organique du sol
Adsorption ou du sédiment et la concentration de ce même
Augmentation de la concentration d’une substance composé en solution aqueuse à l’équilibre.
dissoute à l’interface d’une phase condensée et Coefficient de partage n-octanol / eau (Kow)
d’une phase liquide sous l’influence de forces Rapport des concentrations d’équilibre d’une subs-
de surface. L’adsorption peut aussi se produire à tance dissoute dans un système à deux phases
C
l’interface d’une phase condensée et d’une phase constituées d’octanol et d’eau qui ne se mélangent
gazeuse. pratiquement pas.
Aérosol Concentration Efficace 50 (CE50)
Ensemble de particules, solides ou liquides, en sus- Concentration provoquant l’effet considéré (mor-
pension dans un milieu gazeux. talité, inhibition de croissance…) pour 50 % de la
ARI population considérée pendant un laps de temps
Appareil Respiratoire Isolant donné.
Bioaccumulation Concentration médiane létale (CL50)
Rétention sans cesse croissante d’une substance Concentration d’une substance déduite statistique- E1
dans les tissus d’un organisme tout au long de son ment qui devrait provoquer au cours d’une exposi-
existence (le facteur de bioaccumulation augmente tion ou après celle-ci, pendant une période définie,
sans cesse). la mort de 50 % des animaux exposés pendant une
durée déterminée.
Bioamplification
Rétention d’une substance dans les tissus à des Constante de Henry (cf. graphe p. 54)
teneurs de plus en plus élevées au fur et à mesure Valeur représentant la volatilité d'une substance.
que l’on s’élève dans la hiérarchie des organismes Densité relative
de la chaîne alimentaire. Quotient de la masse volumique d’une substance
Bioconcentration et de la masse volumique de l’eau pour une
Rétention d’une substance dans les tissus d’un substance liquide, ou de l’air pour une substance
organisme au point que la teneur des tissus en cette gazeuse.
substance dépasse la teneur du milieu ambiant en
51
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
santé du dit organisme. Immediately Dangerous to Life or Health (IDLH)
Dose Journalière d’Exposition (DJE) Valeur en dessous de laquelle un travailleur peut,
Dose (interne ou externe) de substance reçue par sans recourir à une protection respiratoire et sans
altération de ses capacités de fuite, se mettre en
l’organisme rapportée au poids de l’individu et au
sécurité, en 30 minutes, dans le cadre d’une expo-
nombre de jours d’exposition (dans le cas d’une
r
substance non cancérogène) et au nombre de
jours de la vie entière (dans le cas d’une substance
cancérogène).
sition brutale.
Limite Inférieure d’Explosivité (LIE) ou Low
Explosive Limit (LEL)
ed
Concentration minimale du composé dans l’air au-
Emergency Response Planning Guidelines (ERPG) dessus de laquelle les vapeurs s’enflamment.
L’AIHA (American International Health Alliance)
Limite Supérieure d’Explosivité (LSE) ou High
a fixé en 1988 trois concentrations maximales en
Explosive Limit (HEL)
dessous desquelles une catégorie d’effets n’est pas
Concentration maximale du composé dans l’air
attendue, pour une durée d’exposition d’une heure
au-dessus de laquelle les vapeurs ne s’enflamment
avec l’objectif de protéger la population générale : plus par manque d’oxygène.
ERPG1 : concentration maximale d’une substance
Lowest Observed Effect Concentration (LOEC)
dans l’air en dessous de laquelle tous les individus
Concentration la plus basse à laquelle un effet est
pourraient être exposés pendant une heure sans
observé.
C
ressentir autre chose que des effets transitoires ou
sentir une odeur identifiable. MARVS (Maximum Allowable Relief Valve Setting)
ERPG2 : concentration maximale d’une substance Désigne le tarage maximal admissible des soupapes
de sûreté à pression d’une citerne à cargaison.
dans l’air en dessous de laquelle tous les individus
pourraient être exposés pendant une heure sans Mille nautique ou mille marin (Nautical Mile)
ressentir ou développer des symptômes ou des 1 mille nautique vaut 1852 mètres et correspond à
effets sérieux ou irréversibles ou diminuer leurs une minute de latitude.
capacités à se protéger. Minimum Risk Level (MRL)
ERPG3 : concentration maximale d’une substance Cette valeur est une estimation de l’exposition
E1 dans l’air en dessous de laquelle la plupart des humaine journalière à une substance chimique qui
individus pourrait être exposée pendant une heure est probablement sans risque appréciable d’effets
sans ressentir ou développer d’effets mortels. néfastes non cancérogènes sur la santé pour une
durée spécifique d’exposition.
Équipement de protection
Il s’agit de la protection respiratoire et de la pro- Miscible
tection physique de la personne. Des niveaux de Matière qui se mélange facilement à l’eau.
protection comprenant à la fois les vêtements Mousse
de protection et les appareils pour la protection Produit formant une écume abondante. La cou-
respiratoire ont été définis et acceptés par les orga- che de mousse absorbe la plupart des vapeurs,
nismes d’intervention tels que la Garde-Côtière des supprime physiquement les vapeurs, isole le pro-
Etats-Unis, le NIOSH et le U.S.-EPA. duit chimique du rayonnement solaire et de l’air
ambiant, ce qui diminue l’apport de chaleur, donc
Niveau A : un ARI (Appareil Respiratoire Isolant)
la vaporisation.
et des combinaisons entièrement étanches aux
52
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Point auquel la température et la pression à laquelle la couche atmosphérique et la surface de contact.
les propriétés intensives du liquide et de la vapeur Cette longueur dépend de la taille moyenne des
(densité, capacité calorifique, etc. ) deviennent éga- aspérités de la surface de contact et des paramè-
les. Il s’agit de la température la plus élevée (tem- tres atmosphériques près de la surface.
pérature critique) et pression (pression critique) Pour une mer calme, elle est de l’ordre de 0,02 cm
auxquelles une phase gazeuse et une phase liquide
r
d’un composé donné peuvent coexister.
Point d’ébullition (mesuré à une atmosphère)
à 0,06 cm.
Seuil des Effets Irréversibles (SEI)
Concentration pour une durée d’exposition donnée
ed
Température à laquelle un liquide commence à au-dessus de laquelle des effets irréversibles peuvent
bouillir. Plus précisément, lorsque la température apparaître au sein de la population exposée.
à laquelle la pression de vapeur saturante d’un
Seuil des Effets Létaux (SEL)
liquide est égale à la pression atmosphérique stan-
Concentration pour une durée d’exposition donnée
dard (1 013,25 hPa). Le point d’ébullition mesuré
au-dessus de laquelle on peut observer une morta-
dépend de la pression atmosphérique.
lité au sein de la population exposée.
Point éclair Seuil olfactif
Température la plus basse à laquelle une substance Concentration minimale de substance dans l’air
dégage une vapeur qui s’enflamme ou qui brûle ou dans l’eau à laquelle un nez humain peut être
immédiatement lorsqu’on l’enflamme. sensible.
C
Point de fusion Solubilité
Température à laquelle coexistent les états solide et Quantité de substance dissoute dans l’eau. Elle est
liquide d’un corps. Le point de fusion est une cons- fonction de la salinité et de la température.
tante d’une substance pure et est habituellement
Source d’ignition
calculé sous pression atmosphérique normale (une
Exemples de source d’ignition : la chaleur, une
atmosphère).
étincelle, une flamme, l’électricité statique et la fric-
Polluant marin tion. Il faut toujours éliminer les sources d’ignition,
Substance, objet ou matière, susceptible, lorsque lors de manipulations de produits inflammables ou
relâché dans l’environnement marin, de causer de
graves dommages à l’environnement.
d’interventions dans des zones à risques (utiliser E1
des pompes ou VHF anti-déflagrant).
Polymérisation Taux d’évaporation ou de volatilité
Ce terme décrit la réaction chimique généralement Le taux d'évaporation indique le rapport entre le
associée à la production des matières plastiques. temps qu'un produit met à s'évaporer et le temps
Fondamentalement, les molécules individuelles du qu'il faut à un produit de référence pour s'évaporer.
produit chimique (liquide ou gaz) réagissent entre Le taux varie en fonction de la nature du produit et
elles pour former une longue chaîne. Ces chaînes de la température. L'éther diéthylique, par exem-
peuvent servir à de nombreuses applications. ple, est le produit de référence pour lequel on
Pouvoir tampon possède le plus de données.
Capacité d’une solution à absorber une certaine Temporary Emergency Exposure Limits (TEEL)
quantité d’acide ou de base sans entraîner de Valeurs temporaires d’exposition lorsqu’il n’y a pas
forte variation de pH. En milieu marin, le pouvoir d’ERPG fixée :
53
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
TEEL 0 est la concentration seuil en dessous de TLV-ceiling : Valeurs plafond ne devant jamais être
laquelle une grande partie de la population ne res- dépassées, même instantanément.
sentira pas d’effet sur la santé. TEEL 1 correspond Unconfined Vapor Cloud Explosion (UVCE)
à ERPG1, TEEL 2 correspond à ERPG2 et TEEL 3 Explosion d’un nuage ou d’une nappe de gaz ou
correspond à ERPG3. vapeurs combustibles en milieu non confiné.
Température critique Valeur Limite d’Exposition (VLE)
Valeur de température, lors de l’ébullition, où il n’y Valeur plafond d’exposition mesurée sur une durée
a plus de transition franche entre l’état liquide et maximale de 15 minutes.
l’état gazeux.
Valeur Moyenne d’Exposition (VME)
Température d’auto-inflammation Valeur mesurée ou estimée sur la durée d’un poste
Température minimale à laquelle les vapeurs s’en- de travail de 8 heures, elle est destinée à protéger
flamment spontanément. les travailleurs des effets à long terme. La VME peut
Tension superficielle être dépassée sur de courtes périodes, à condition
Constante exprimant la force due aux interactions de ne pas dépasser la VLE, lorsqu’elle existe.
e
moléculaires, s’exerçant à la surface d’un liquide au Vitesse de combustion
contact d’une autre surface (liquide ou solide) et Vitesse à laquelle un corps soumis à l'action du feu
qui affecte sa dispersion sur la surface. brûle entièrement.
Threshold Limit Value (TLV) Vitesse de régression
Teneur limite moyenne (pondérée en fonction du Vitesse de diminution de l’épaisseur de la flaque de
r
temps) à laquelle la majorité des travailleurs peut
être exposée régulièrement à raison de 8 heu-
res par jour, 5 jours par semaine, sans subir
liquide en feu.
Pour un liquide donné, la vitesse de régression est
constante quelle que soit la surface de la flaque
ed
d’effet nocif. Il s’agit d’une valeur définie et (diamètre de flaque supérieur à 2 mètres).
déterminée par l’ACGIH (American Conference of La vitesse de régression permet d’estimer la durée
Governmental Industrial Hygienists). totale d’un incendie, en l’absence de toute inter-
TLV-STEL : Concentrations moyennes pondérées sur vention.
15 minutes qui ne doivent jamais être dépassées à ex : flaque de 1 000 mm d’épaisseur, vitesse de
aucun moment de la journée. régression de 10 mm/min
TLV-TWA : Valeurs moyennes pondérées sur huit durée de l’incendie = 1 000/10 = 100 minutes.
heures par jour et quarante heures par semaine.
C
Constante de Henry (atm.m³/mole)
Caractéristiques de la volatilisation associées aux différentes valeurs de la Constante de Henry (Lyman et al., 1990)
54
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Sigles et acronymes
ACGIH American Conference of Governmental Industrial Hygienists
ADN Accords De Navigation
ADNR Accord européen relatif au transport international des marchandises Dangereuses par
voie de Navigation intérieure (“R” sur le Rhin)
ADR Accords européens relatifs au transport international des marchandises
Dangereuses par Route
AEGLs Acute Exposure Guideline Levels
AFFF Agent Formant un Film Flottant
AFSSA Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments
AIHA American International Health Alliance
ALOHA Aeral LOcations of Hazardous Atmospheres
e
ARI Appareil Respiratoire Isolant
ATSDR Agency for Toxic Substances and Disease Registry
AUV Autonomous Underwater Vehicles
BCF Bio Concentration Factor
BLEVE Boiling Liquid Expanding Vapour Explosion
CAS
CE
CEA
CEDRE
r
Chemical Abstracts Service
Concentration Efficace
Commissariat à l’Energie Atomique
Centre de Documentation de Recherche et d’Expérimentations sur les pollutions acciden-
ed
telles des eaux
CEFIC Conseil Européen des Fédérations de l’Industrie Chimique
CHRIS Chemical Hazards Response Information System
CIRC Centre International de Recherche sur le Cancer
CL Concentration médiane Létale
CME Concentration Maximale d’Emploi
CSST Commission de la Santé et de la Sécurité du Travail
CSTEE Comité Scientifique sur la Toxicité, l’Écotoxicité et l’Environnement
CTE Centre de Technologie Environnementale du Canada
DDASS Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales
C
DDE Direction Départementale de l’Équipement
DIS Déchets Industriels Spéciaux
DJA Dose Journalière Admissible
DJE Dose Journalière Efficace
DRASS Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales
DRIRE Directions Régionales de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement
ECB European Chemicals Bureau
EFMA European Fertilizer Manufacturers Association
EINECS European INventory of Existing Chemical Substances
EPA Environmental Protection Agency E2
EPI Equipement de Protection Individuelle
ERPG Emergency Response Planning Guidelines
FDS Fiche de Données de Sécurité
G.P. Grande Paroisse
HSDB Hazardous Substances Data Bank
IATA International Air Transport Association
IBC International Bulk chemical Code
ICSC International Chemical Safety Cards
IDLH Immediately Dangerous to Life or Health concentrations
IFREMER Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la MER
IGC International Code for the Construction and Equipement of Ships Carrying Liquefied Gases in Bulk
IMDG International Maritime Dangerous Goods
IMO International Maritime Organization
INCHEM INternational CHEMical industries : Inc
INERIS Institut National de l’Environnement Industriel et des RISques
55
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
INRS Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail
et des maladies professionnelles
IPCS International Programme on Chemical Safety
IPSN Institut de Protection et de Sécurité Nucléaire
IUCLID International Uniform Chemical Information Database
LIE Limite Inférieure d’Explosivité
LLDPE Linear Low Density PolyEthylene
LSE Limite Supérieure d’Explosivité
MARPOL MARine POLlution
MARVS Maximale Allowable Relief Valve Setting
MCA Maritime and Coastguard Agency
MEDD Ministère de l’Écologie et du Développement Durable
MP Marine Pollutant
MRL Minimum Risk Level
e
NIOSH National Institute for Occupational Safety and Health
NOAA National Oceanic and Atmospheric Administration
NOEC No Observed Effect Concentration
OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economique
OMI Organisation Maritime Internationale
OMS
PEC
56
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Disponible sur http://chemfinder.cambridgesoft.com
CHRIS (Chemical Hazards Response Information System), [en ligne]
Disponible sur http://www.chrismanual.com/findform.htm
CSST (Commission canadienne de la Santé et de la Sécurité au Travail), [en ligne]
r
Disponible sur http://www.reptox.csst.qc.ca
CTE (Centre de Technologie Environnementale du Canada), [en ligne]
Disponible sur http://www.etc-cte.ec.gc.ca/etchome_f.html
ed
ECB (European Chemical Bureau), [en ligne]
Disponible sur http://ecb.jrc.it
GRANDE PAROISSE [en ligne]
Disponible sur http://www.grande-paroisse.fr
ICSC (International Chemical Safety Cards), [en ligne]
Disponible sur http://www.cdc.gov/niosh/ipcs/french.html
INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques), [en ligne]
Disponible sur http://www.ineris.fr
INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), [en ligne]
C
Disponible sur http://www.inrs.fr
IPCS (International Program Chemical Safety), [en ligne]
Disponible sur http://www.inchem.org
NIOSH (National Institute for Occupational Safety and Health), [en ligne]
Disponible sur http://www.cdc.gov/niosh/idlh/intridl4.html
NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), [en ligne]
Disponible sur http://www.noaa.gov/ocean.html
TROCS Base de données du REMPEC (Centre régional méditerranéen pour l’intervention d’urgence contre la
pollution marine accidentelle) sur les transports de produits chimiques, [en ligne] E3
Disponible sur http://www.rempec.org/databases.asp?lang=fr
UIC (Union des Industries Chimiques), [en ligne]
Disponible sur http://www.uic.fr
US DEPARTMENT OF ENERGY’S. Chemical Safety Program : Revision 21 of ERPGs and TEELS for Chemicals
of Concern, [en ligne]
Disponible sur http://www.eh.doe.gov/chem_safety/teel.html
US EPA (US Environmental Protection Agency), [en ligne]
Disponible sur http://www.epa.gov
57
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Bibliographie
Documents
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Guangzhou, China, Sept. 17-20, 2002. Paris : Center for Energy studies, École des Mines de Paris,
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OMI. Manuel sur la pollution chimique : évaluation et intervention. Section 1. Édition de 1999. Londres :
OMI, 2000. 123 p.
OMI. MARPOL 73/78 : édition récapitulative de 2002. Articles, protocoles, annexes et interprétations
uniformes de la convention internationale de 1973 pour la prévention de la pollution par les navires,
telle que modifiée par le protocole de 1978 y relatif. Londres : OMI, 2002. 547 p.
OMI. Recueil international de règles relatives à la construction et à l’équipement des navires transportant
des gaz liquéfiés en vrac : recueil IGC. Londres : OMI, 1993. 179 p.
ROBINETTE, R.H. Effects of Selected Sublethal Levels of Ammonia on the Growth of Channel Catfish
(Ictalurus punctatus). The progressive fish-culturist, 1976, vol. 38, n°1, p. 26-29.
58
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
TRANSPORT CANADA, DÉPARTEMENT AUX TRANSPORTS DES ÉTATS-UNIS, SECRÉTARIAT AUX
COMMUNICATIONS ET AUX TRANSPORTS DU MEXIQUE. Guide Nord américain des mesures
d’urgence 1996 : un guide destiné aux premiers intervenants sur les mesures d’urgence au cours de
la phase initiale d’un incident mettant en cause des marchandises dangereuses (CANUTEC). Ottawa :
Editions du gouvernement du Canada, 1996. p. 214-215.
r
Documents électroniques
ed
BST (Bureau de la sécurité des transports du Canada) [en ligne].
Disponible sur : http://www.tsb.gc.ca/fr/reports/rail/2001/r01e0009/r01e0009.pdf (page consultée
en décembre 2006).
CCHST (Centre Canadien d’Hygiène et de Sécurité au Travail) [en ligne].
Disponible sur : http://www.cchst.ca/reponsessst/chemicals/chem_profiles/ammonia/health_
ammonia.html (page consultée en décembre 2006).
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C
[en ligne]
Disponible sur : http://www.chrismanual.com/A/AMA.pdf (Page consultée en décembre 2006).
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Disponible sur http://www.cdc.gov/niosh/ipcsnfrn/nfrn0414.html (Page consultée en décembre E4
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Disponible sur : http://www.sfc.fr/Donnees/mine/nh3/texnh3.htm (page consultée en décembre
2006).
59
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Crédit photos
e
p. 49 : © Société Française de Chimie
r
ed
C
E5
60
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
ANNEXES
r
Annexe 1 : synthèse et complément sur les
ed
données physiques et toxicologiques
61
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Classification
(CHRIS, 1999 ; INRS, 1997)
N°CAS : 7664-41-7
N°CE (EINECS) : 231-635-3
N°ONU : 1005
N°index : 007-001-00-5
e
Classe : 2
Données physiques
r
Facteurs de conversion dans l'air :
ed
1 ppm = 0,7 mg/m3
1 mg/m3 = 1,14 ppm
État physique
Aspect : gaz
Couleur : incolore
C
Odeur : irritante, piquante et caractéristique
Densité
Densité du liquide (eau =1) : 0,7 à -33°C ENVIRONNEMENT CANADA, 1985
Densité de vapeur (air =1) : 0,6 FDS G.P., 2005
62
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Températures importantes
Point de fusion : - 77,7°C FDS G.P., 2005
Point d’auto-inflammation : 651°C (DIN 51794) FDS G.P., 2005 ; ICSC, 1998
e
Autres propriétés
Constante de Henry : 1,61 Pa.m3/mol CALTOX, 1997
r
Coefficient de diffusion :
dans l’air : 2,16.10-5 m2/s CALTOX, 1997
ed
dans l’eau : 1,10.10 m /s
-9 2
CALTOX, 1997
Viscosité :
à - 33°C : 10,225 mPa.s INERIS, 1997
Seuil olfactif : 5 à 25 ppm, très variable selon les personnes FDS G.P., 2005
C
63
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Données toxicologiques
Valeurs toxicologiques seuils
Valeurs d’exposition professionnelle Valeurs de gestion de risque pour la population
VME (France) : 7 mg/m³ = 10 ppm IDLH (NIOSH) : 210 mg/m³ = 300 ppm
VLE (France) : 14 mg/m³ = 20 ppm TLV-STEL (ACGIH) : 24 mg/m³ = 35 ppm
TLV-TWA (ACGIH) : 17 mg/m³ = 25 ppm TEEL 0 : 17,5 mg/m³ = 25 ppm
ERPG 1 : 17,5 mg/m³ = 25 ppm
ERPG 2 : 105 mg/m³ = 150 ppm
ERPG 3 : 525 mg/m³ = 750 ppm
Effets spécifiques
e
Effets sur la reproduction : pas de données propres
Effets cancérogènes : pas d'effet cancérogène selon le CIRC
Effets mutagènes : non mutagène (test d'Ames avec et sans activation métabolique)
L’exposition répétée ou prolongée peut engendrer une certaine tolérance, c’est-à-dire que les effets irritants
ed
seront perçus à des concentrations plus élevées.
Indices de toxicité
•Seuils d'exposition aiguë (EPA) •Seuils de toxicité aiguë en cas d'émission
accidentelle d'ammoniac (INERIS, 2003)
AEGLs (INERIS, 2003)
Durée (minutes) 5 10 30 60
AEGL-1 (ppm) 25 25 25 25
AEGL-2 (ppm) 380 270 160 110
AEGL-3 (ppm) 3 800 2 700 1 600 1 100
64
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
Seuils d'effets réversibles (INERIS, 2003) Seuils d'effets irréversibles (INERIS, 2003)
Temps Concentration Temps Concentration
(minutes) (minutes)
mg/m 3
ppm mg/m3 ppm
1 196 280 1 1 050 1 500
3
10
r 140
105
200
150
3
10
700
606
1 000
866
ed
20 84 120 20 428 612
30 77 110 30 350 500
60 56 80 60 248 354
Données écotoxicologiques
C
Écotoxicité chronique
Poisson (Ictalurus punctatus) NOEC (27 j) = 0,06 mg/L (eau douce) (ROBINETTE, 1976)
PNEC (Predicted No-Effect Concentration - Concentration sans effet prévisible sur l'environnement) :
Aucune PNEC n’a pu être dérivée à partir de données obtenues sur seulement deux niveaux tro-
phiques (invertébrés et poissons). En effet, aucune donnée valide sur les algues n’est disponible
dans la littérature.
65
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
e
si difficultés respiratoires ; - Laver immédiatement et abondamment à l’eau pen-
- Placer la personne en position semi-assise ; dant au moins 15 minutes en maintenant les paupières
- Mettre la victime sous respiration artificielle si arrêt ouvertes ;
respiratoire ; - Rincer avec une solution tampon phosphatée ;
- Hospitaliser d’urgence. - Consulter un ophtalmologiste.
Contact cutané
r
- Enlever délicatement les vêtements, ne pas retirer ceux
qui adhèrent à la peau ;
Intoxication par ingestion
Pour les gaz, cette voie est considérée comme un mode
d’exposition peu probable.
ed
Données physiques
Masse molaire : 17,03 g/mol Classification U.E. :
Masse volumique à 0°C et 101,3 kPa (1 atm) : 0,77 g/L
Point de fusion : -77,7°C
Point d'ébullition à la pression atmosphérique :
-33,3°C
Point critique à 11 480 kPa (0,11 atm) : 132,4°C
pH de la solution aqueuse à une concentration de
1 % : 11,7
Viscosité : 10,225 mPa.s à -33°C
0,0092 mPa.s à 0°C
C
0,0098 mPa.s à 20°C N : dangereux pour
T : toxique
Densité relative (eau = 1) : 0,7 à -33°C l'environnement
Densité de vapeur (air = 1) : 0,6 R10 : Inflammable.
Solubilité : 895 g/L à 0°C R23 : Toxique par inhalation.
R34 : Provoque des brûlures.
529 g/L à 20°C
R50 : Très toxique pour les organismes aquatiques.
Seuil olfactif : 5 à 25 ppm, très variable selon les S1/2 : Conserver sous clé et hors de portée des enfants.
personnes S9 : Conserver le récipient dans un endroit bien ventilé.
Coefficient de diffusion dans l'eau : 1,10.10-9 m2/s S16 : Conserver à l’écart de toute flamme ou source d’étincelles.
Coefficient de diffusion dans l'air : 2,16.10-5 m2/s Ne pas fumer.
Constante de Henry : 1,61 Pa.m3/mol S26 : En cas de contact avec les yeux, laver immédiatement et
abondamment avec de l’eau et consulter un spécialiste.
Pression / Tension de vapeur S36/37/39 : Porter un vêtement de protection approprié, des
gants et un appareil de protection des yeux / du visage.
°C - 18 0 4,7 25 50,1 78,9 S45 : En cas d’accident ou de malaise consulter immédiatement
kPa 200 430 500 1013 2000 4000 un médecin ( si possible lui montrer l’étiquette ).
S61 : Éviter le rejet dans l’environnement. Consulter les
instructions spéciales / la fiche de données de sécurité.
66
Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Données toxicologiques
Toxicité humaine aiguë Toxicité humaine chronique
L’ammoniac sous forme gaz est irritant et corrosif pour : L’exposition répétée ou prolongée peut engendrer une certaine
- la peau : irritation, tolérance, c’est-à-dire que les effets irritants seront perçus à des
- les yeux : larmoiements, sensation de brûlure oculaire, dommages concentrations plus élevées.
cornéens,
- les voies respiratoires supérieures (nez et gorge) : assèchement Valeurs toxicologiques seuils
du nez, toux, douleurs à la poitrine, dyspnées, suffocations.
Valeurs d’exposition professionnelle
Dans les cas graves, on peut observer un œdème laryngé, évoluant VME (France) : 7 mg/m³ = 10 ppm
vers l’œdème pulmonaire et la mort par asphyxie. Le délai VLE (France) : 14 mg/m³ = 20 ppm
d’apparition peut aller jusqu’à 48 heures après l’exposition. TLV-TWA (ACGIH) : 17 mg/m³ = 25 ppm
L’exposition à de fortes concentrations provoque un syndrome
d’irritation bronchique, mais peut conduire aussi à une corrosion de Valeurs de gestion de risque pour la population
la peau, des yeux et des voies respiratoires supérieures. IDLH (NIOSH) : 210 mg/m³ = 300 ppm
Un contact direct avec le gaz liquéfié cause des engelures ainsi queTLV-STEL (ACGIH) : 24 mg/m³ = 35 ppm
la corrosion des yeux et de la peau. TEEL 0 : 17,5 mg/m³ = 25 ppm
e
Les effets aigus probables à la suite d’une exposition accidentelle ERPG 1 : 17,5 mg/m³ = 25 ppm
sont dépendants de la dose en gaz ERPG 2 : 105 mg/m³ = 150 ppm
ERPG 3 : 525 mg/m³ = 750 ppm
Effets spécifiques
Effets sur la reproduction : pas de données propres
r Données écotoxicologiques
Effets cancérogènes : pas d'effet cancérogène selon le CIRC
Effets mutagènes : non mutagène (test d'Ames avec et sans
activation métabolique)
ed
Ecotoxicité aiguë : Ecotoxicité chronique :
Crustacé (Daphnia magna) Poisson (Ictalurus punctatus)
CL50 (48h) = 25,4 mg/L (eau douce) NOEC (27 j) = 0,06 mg/L (eau douce)
Crustacé (Ceriodaphnia reticulata) Crustacé (Ceriodaphnia dubia)
CL50 (48h) = 131 mg/L (eau douce) NOEC reproduction (3 générations) = 2 mg/L (eau douce)
Poisson (Sciaenops ocellata) NOEC survie (3 générations) = 6,8 mg/L (eau douce)
CL50 (24h) = 0,9 mg/L (eau marine) PNEC (Predicted No-Effect Concentration - Concentration sans
Poisson (Carassius auratus) effet prévisible sur l'environnement) : Aucune PNEC n’a pu être
CL50 (24h) = 7,2 mg/L (eau douce) dérivée à partir de données obtenues sur seulement deux
Poisson (Cyprinus carpio) niveaux trophiques (invertébrés et poissons). En effet, aucune
CL50 (96h) = 1,1 mg/L (eau douce) donnée valide sur les algues n’est disponible dans la littérature.
C
Persistance dans l’environnement
L’ammoniac est présent à l’état naturel dans l’environnement. ou réagir avec la matière organique.
Il provient de la dégradation biologique des matières azotées, Dans l’eau : l’ammoniac est éliminé du système aquatique par
telles que les acides aminés. L’ammoniac est également un évaporation, transformation en NH4+ qui subit une nitrification
composé naturel, nécessaire à la plupart des organismes pour en NO2- puis NO3- ou par adsorption sur les particules en
la synthèse des protéines ; c’est un déchet du métabolisme suspension.
des animaux, des poissons et des microbes. Dans l’air : une partie de l’ammoniac s’oxyde pour former des
Risque pour l’environnement oxydes d’azote et des nitrates. Le reste se combine avec les
L’ammoniac est toxique pour les espèces aquatiques. Sa toxicité sulfates présents dans l’atmosphère. La durée de séjour de
dépend fortement du pH de l’eau et de la concentration en l’ammoniac dans l’atmosphère varie de 5 à 10 jours.
ammoniac total, c’est-à-dire l’ammoniac non ionisé : NH3 et Bioaccumulation
l’ion ammonium : NH4+. La forme ionisée NH4+ prédomine dans L’ammoniac est une substance produite continuellement
la plupart des eaux naturelles et est peu toxique. Mais dans les dans l'environnement soit directement par les organismes qui
eaux alcalines, l’ammoniac non ionisé NH3 peut atteindre des l'émettent, soit indirectement par la dégradation des protéines
seuils toxiques. Cette toxicité augmente avec la salinité et la excrétées par ces organismes. L'environnement est habitué à
température. gérer cette molécule pour laquelle de nombreuses bactéries
Dégradation se sont spécialisées afin de l'éliminer. Par conséquent, cette
Dans le sol : l’ammoniac existe sous forme d’ions ammonium molécule inorganique ne se retrouve pas dans l'environnement
NH4+ ; ces ions peuvent être immobilisés dans le sol, subir une et n'est ni persistante ni bioaccumulable.
nitrification c’est-à-dire une transformation en nitrites NO2-
puis en nitrates NO3-, plus mobiles que l’ion NH4+. Ils peuvent
être transférés aux réserves d’eau souterraines par lessivage,
Cœfficient de partage carbone organique / eau Koc : Classification MARPOL : non pertinent
non applicable Classification SEBC : GD
Cœfficient de partage octanol / eau log Kow :
-1,14 à 25°C
Facteur de bioconcentration BCF : non applicable
Novembre 2006
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Ammoniac
Guide d’intervention chimique
Risques particuliers
Danger • Fuite d’ammoniac liquide à partir d’un stockage
cryogénique : le comportement du produit est identique au
- Les rejets accidentels d’ammoniac présentent des cas précédent, la dépressurisation, lors de l’écoulement par la
caractéristiques différentes en fonction des conditions physiques brèche, est faible et le plus souvent une proportion négligeable
de stockage et de la nature de la fuite d’ammoniac : de l’ammoniac qui s’échappe par la brèche est transformé en
• Jet d’ammoniac gazeux à partir d’un récipient sous pression aérosols.
(rejet à partir de la phase gazeuse) : à cause de sa volatilité - La dissolution de l’ammoniac gazeux dans l’eau s’accompagne
significative (constante de Henry = 1,6.10-5 atm.m3/ mole), d’un dégagement de chaleur.
l’ammoniac gazeux s’étalera sur la surface de l’eau ou du sol et - Le chauffage du récipient provoque une augmentation de
formera d’abord une bouffée de vapeurs. L’ammoniac gazeux pression avec risque d’éclatement et libération immédiate d’un
se comportera dans l’air comme un gaz lourd, malgré sa densité nuage de vapeur toxique.
relative de 0,6. Ceci s’explique par la formation d’un aérosol, - La dépressurisation rapide d’une capacité peut présenter un
constitué de liquide ou de gouttelettes à basse température en danger lié à l’onde de souffle.
suspension dans un milieu gazeux. Le panache gazeux, sous - Par combustion, l’ammoniac peut dégager des fumées toxiques
l’influence des conditions environnementales, s’élèvera tout en ou irritantes.
se déplaçant sous le vent. - Le contact direct de l’ammoniac liquéfié provoque des gelures
et de graves lésions oculaires.
e
• Jet d’ammoniac diphasique (gaz et liquide) à partir d’un
récipient sous pression (rejet à partir de la phase liquide) : - Les bouteilles de gaz brisées peuvent s’autopropulser
production d’un gaz et d’un aérosol, sous forme d’un panache violemment.
blanc, froid et plus lourd que l’air. Il se comporte comme un gaz - L’ammoniac gazeux liquéfié attaque rapidement le cuivre, le
lourd et peut parcourir plusieurs centaines de mètres au ras du zinc, l'argent et l'étain ainsi que de nombreux alliages, parti-
sol. Si la source de la fuite est stoppée, la dissipation de l’aérosol culièrement ceux qui contiennent du cuivre. Il agit également
est totale après quelques minutes. Le nuage d’ammoniac est sur l’or, l’argent et le mercure en donnant des composés ex-
r
relativement froid et condense la vapeur d’eau rencontrée sur la
trajectoire jusqu’à ce que le panache soit réchauffé par dilution
avec l’air ambiant. Le nuage se déplace à la vitesse du vent et
après vaporisation complète, le gaz devient plus léger que l’air
plosifs.
Stabilité et réactivité
À température ordinaire, le gaz ammoniac est un composé
ed
et se disperse. stable.
Conditions à éviter : se décompose au-dessus de 450°C en azote
• Évaporation d’une flaque d’ammoniac liquide (selon et hydrogène.
les conditions de la fuite) : l’ammoniac est dépressurisé à
la pression atmosphérique et à une température inférieure Matières à éviter : acides minéraux ou organiques, métaux
ou égale à –33°C, et entraîne un refroidissement du support et métalloïdes réactifs (calcium, sodium, zinc, mercure…),
(sol,…). L’évaporation initialement importante devient oxydants et peroxydes pour cause de réactions violentes et/ou
progressivement faible. Un sol poreux sec absorbe l’ammoniac explosives.
liquide sans émission de gaz. Il ne faut pas arroser une flaque
d’ammoniac, la chaleur apportée par l’eau et la dissolution
provoque une évaporation importante.
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