Guide de La Culture Sous Abris de Zone Tropical Humide

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Christian Langlais

Philippe Ryckewaert

Guide
de la culture sous abri
en zone tropicale humide

Cirad
Les auteurs
Christian Langlais, spécialiste des cultures maraîchères sous abri en zone tro-
picale, est agronome au Cirad depuis 1982. Ayant commencé sa carrière en
Afrique, il est en poste en Martinique depuis 1993.
Philippe Ryckewaert, spécialiste de la lutte intégrée en cultures maraîchères,
est entomologiste au Cirad. Ayant été en poste à la Martinique de 1988 à
1999, il est auteur d'une thèse sur les aleurodes des Petites Antilles.

Copyright Cirad
ISBN 2-87614-417-4
AVANT PROPOS

Ce guide a été réalisé à l'aide des connaissances acquises par les programmes
de recherche du Cirad en Martinique, financés avec le concours du conseil
général de la Martinique, de la Région et de l'Europe. Des observations réali-
sées lors de missions dans divers pays de la zone tropicale humide ont permis
de moduler et de compléter ces connaissances.
Ce guide est destiné avant tout aux techniciens agricoles qui devront adapter
les différentes recommandations aux conditions socio-économiques de leur
pays.

L'édition de cet ouvrage a été financé par le ministère français des Affaires
étrangères (fonds inter-Caraïbes, fonds inter-ministériel français).
SOMMAIRE

Partie I. Particularités de la culture sous abri

Les abris en zone tropicale humide 11


Présentation de la culture sous abri 11
Définitions 11
Avantages et inconvénients de la culture sous abri 11
Espèces à cultiver sous abri 13

Structure de l'abri 13
Armature 13
Dimensions 14
Utilisation de " pieds droits " 14
Pente de la plate-forme d'assise 14
Couverture de l'abri 15
Aération de l'abri 16
Systèmes de refroidissement 17

Besoins en eau des plantes cultivées sous abri 19

Qualité de l'eau d'irrigation 19


Qualité chimique 19
Qualité biologique 19
Volumes d'eau requis 20

Installation de pépinières 23

Localisation des pépinières 23

Structure de la pépinière 23

Techniques de semis 24
Semis sur mottes de terreau 24
Semis sur lit de sable 24
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

La culture en pleine terre sous abri 26


Principaux types de sols et contraintes 26
Culture sur vertisols 26
Culture sur sols ferralitiques 27
Culture sur sols à allophane (andosols) et sur sols à halloysite 28

Gestion du parasitisme tellurique 28


Limitation du potentiel infectieux 28
Interventions curatives 29

Contrôle des mauvaises herbes 30


Désinfection du sol 30
Utilisation d'herbicides 30
Utilisation du paillage plastique 32

Irrigation de la culture sous abri 32


Fertilisation 32
Matériel utilisé pour la fertilisation 32
Schéma de fertilisation 33

La culture hors sol sur substrat 35


Choix entre culture en pleine terre et culture hors sol 35
Culture en pleine terre 35
Culture hors sol 36

Substrat et containers utilisés pour la culture hors sol 36


Irrigation en culture hors sol 39
Fractionnement des apports 39
Programmation de l'irrigation 39
Application au calcul de l'irrigation nécessaire
à une culture de tomate 40

Solution nutritive 40
Composition 40
Correction du pH de l'eau d'irrigation 41
Préparation des solutions nutritives 42
Contrôles de la solution nutritive distribuée aux plantes 43

Protection phytosanitaire : la lutte intégrée 46


Règles à respecter lors de l'application de traitements phytosanitaires 47
Cas particulier des cultures sous abri 48
Sommaire

Partie IL Fiches techniques des espèces potagères

Cive rouge ou " oignon pays " (Allium fistulosum) 53

Concombre (Cucumis sativus L.) 55

Courgette (Curcubita pepo L.) 58

Fraise (Fragaria spp.) 60

Haricot vert (Phaseolus vulgaris L.) 62

Laitue (Lactuca sativa L.) 64

Melon (Cucumis melo L.) 67

Poivron (Capsicum annuum L.) 71

Tomate (Lycopersicon esculentum Mil!.) 74

Annexel .
Liste des insecticides et acaricides utilisés
en lutte intégrée 82

Annexe 2.
Liste des principaux fongicides utiliés
en lutte intégrée 85

Annexe 3.
Liste des principaux produits insecticides, acaricides et fongicides uti-
lisés en culture sous abri en zone tropicale humide, présentés avec leur
composition et leur fabricant 88

Bibliographie 90
PARTICULARITÉS
DE LA CULTURE SOUS ABRI
LES ABRIS EN ZONE TROPICALE
HUMIDE

Présentation de la culture sous abri


Définitions

La culture en « plein champ » est la culture classique qui ne bénéficie


d'aucune protection contre les effets du climat.
La culture « sous abri » est une technique qui permet de protéger les plantes
par un abri ; elle nécessite une irrigation permanente. Pour une culture « sous
abri, pleine terre », le sol est conservé, alors que, dans le cas d'une culture
« sous abri, hors sol », la production se fait soit sur un substrat inerte, soit sans
substrat (Nutrient Film Technology ou NFT, aéroponie, aquaponie... ). Dans ce
type de culture, il faut pouvoir disposer d'une irrigation fertilisante (solution
nutritive) permanente.

Avantages et inconvénients de la culture sous abri

Pendant la saison des pluies qui caractérise le climat tropical humide, les sols
gorgés d'eau ne peuvent être cultivés et les pluies, par leur impact, détruisent
plantes et fruits tout en facilitant le développement de maladies, fongiques en
particulier. Sous un tel climat, la production des cultures maraîchères est donc
limitée. Pourtant, la densité de population élevée observée en milieu insulaire
comme en zone péri-urbaine induit une forte demande en légumes.

Pour augmenter la production maraîchère dans ces régions, il faut donc pou-
voir contourner les contraintes liées à la forte pluviométrie du climat tropical
humide. Dans ce contexte, la culture sous abri est une technique intéressante :

11
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

elle protège les plants de la pluie et permet donc de produire tout au long de
l'année. Par ailleurs, ce type de culture permet de développer des productions
hors sol ou hydroponiques et donc de supprimer certaines contraintes liées à
la nature du sol : déficiences minérales, structure physique inadéquate, pré-
sence de pathogènes. Enfin, par un meilleur contrôle des maladies et de la
nutrition hydrominérale, la culture sous abri favorise l'obtention de rende-
ments supérieurs aux cultures de plein champ et de fruits de meilleure présen-
tation et d o n c plus faciles à valoriser. Elle autorise donc une production
accrue, sur des surfaces moindres.
Cependant, si la culture sous abri peut résoudre les problèmes spécifiques
occasionnés par des pluies intenses, la technique est à l'origine d'autres
contraintes qui peuvent être climatiques, parasitaires ou nutritionnelle.

Contraintes climatiques

L'effet de serre engendré par l'utilisation d'un abri a tendance à augmenter au


niveau des plantes protégées les températures déjà très élevées enregistrées en
milieu tropical. Parallèlement, le rayonnement qui atteint ces cultures est
réduit par le matériau de couverture, du film plastique le plus souvent. Or, en
zone tropicale, de mai à septembre, le rayonnement solaire est inférieur à
celui mesuré dans le sud de la France et c'est aussi pendant cette période que
les températures sont les plus élevées. Il y a donc un déséquilibre entre une
respiration accrue due à de fortes températures et une photosynthèse limitée
du fait d'un rayonnement solaire moyen. Le métabolisme des cultures ne peut
donc plus fonctionner normalement.
Également lié au climat tropical humide, le risque d'ouragan est élevé dans ces
régions ; la structure des abris devra donc être conçue en conséquence.

Contraintes parasitaires

Alors que l'absence de pluies sous les abris permet de réduire l'impact de
nombreuses maladies fongiques et bactériennes sur les cultures légumières, les
insectes et les acariens vont trouver dans cet environnement un milieu plus
favorable à leur développement. Pour rentabiliser une culture sous abri, il
faudra donc être en mesure de contrôler ces ravageurs.

Contraintes nutritionnelles

Pour un particulier, agriculteur en zone de climat tropical, l'investissement que


représente la réalisation d'un abri est relativement important. Pour rentabiliser
cette installation, l'agriculteur devra effectuer sous cet abri une culture inten-

12
Les abris en zone tropicale humide

sive ; cela suppose qu'il saura y maintenir une bonne fertilité du sol, qu'elle
soit chimique, physique ou biologique.

Espèces à cultiver sous abri

Les principales espèces maraîchères qui présentent un avantage à être culti-


vées sous abri toute l'année sont la tomate, la laitue, le poivron, la courgette,
le haricot et les condiments dont l'oignon pays.
D'autres espèces telles que carotte et oignon-bulbe ont aussi un bon compor-
tement sous abri, mais elles entrent en concurrence avec des produits importés
à bas prix.
Le melon du type « Cantaloup charentais » peut-être cultivé sous abri en
période pluvieuse - donc à contre saison par rapport à la technique classique
de culture en plein champ - dans les zones à fort ensoleillement comme, par
exemple, dans le sud de la Martinique.
La christophine peut être cultivée sous abri dans les zones fraîches, cette tech-
nique permettant d'éliminer la multiplication du champignon Mycosphae-
rella sp. qui provoque la maladie de la pourriture noire.
Quelques espèces, comme l'aubergine, le chou, la pastèque ou le piment,
résistent bien aux agressions de la pluie, leur culture sous abri n'est donc pas
justifiée.

Structure de l'abri

Armature

Dans toute la zone caraïbe, le risque d'ouragan est élevé. En Martinique, il y a


un ouragan majeur tous les 9 ans en moyenne, mais des tempêtes accompa-
gnées de vents forts à plus de 100 km / h surviennent presque chaque année.
Pour les îles de la Martinique et de la Guadeloupe, les structures utilisées pour
réaliser les cultures sous abri ont été choisies en fonction de ce risque : ce sont
des tunnels à armature métallique (photo 1), recouverts de film plastique, ce
film pouvant être rapidement retiré en cas d'ouragan.
Dans d'autres régions, comme en Guyane française, où le risque d'ouragan est
faible ou nul et où le bois est une matière première abondante et bon marché,
les structures de l'abri peuvent être en bois (photo 2).

13
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Dimensions

Habituellement, les tunnels utilisés pour la culture sous abri ont :

- 3,20 m à 3,50 m de hauteur minimale au faîtage ; cependant, des tunnels


plus hauts existent : ils offrent un volume d'air plus important et donc une tem-
pérature moins élevée au niveau des plantes,

- 9,20 m à 9,30 m de largeur au sol,

- une longueur maximale de 4 0 m, car, au-delà, l'aération naturelle des plants


est insuffisante ; toutefois, si l'exploitation se trouve en altitude, et donc si les
températures ne sont pas trop élevées, les tunnels peuvent être plus longs,

- 1,5 m à 2 m d'intervalle entre deux arceaux, ou « maille ».

Un ancrage de la structure au sol, par amarres, est nécessaire.

Utilisation de « pieds droits »

Certaines structures de type.tunne! ou chapelle o n t des « pieds droits »


(photo 3) qui permettent de travailler le sol sur toute la surface avec un
tracteur : elles sont donc bien adaptées à la culture en pleine terre et offrent,
en général, un volume intérieur plus important que celui des tunnels simples ;
cela leur confère l'avantage de tempérer, à l'intérieur de l'abri, les effets de
l'augmentation des températures.

L'investissement représenté par ces structures est plus important que celuj des
autres tunnels et elles doivent, de plus, être amarrées au sol par des plots en
béton.

Pente de la plate-forme d' assise

Pour un système de culture hors sol, la plate-forme d'assise de l'abri doit avoir
une pente de l'ordre de 1 % ; toutefois, cette inclinaison d o i t être modulée en
fonction du substrat qui est utilisé (voir page 26).

En pleine terre, il n'y a pas de normes strictes qui définissent la pente : fl faut
surtout veiller à ne pas avoir de zones d'accumulation d'eau et bien contrôler
les apports d'eau en provenance de l'extérieur de l'abri par creusement de
fossés d'évacuation. Il vaut mieux avoir une pente un peu forte et régulière que
de réaliser un terrassement qui éliminerait la couche fertile du soi.

14
Les abris en zone tropicale humide

Couverture de l'abri

Le matériau de couverture a été choisi pour répondre aux deux principales


contraintes liées à l'utilisation d'un abri : effet de serre et réduction du rayon-
nement solaire. Par suite, les matériaux utilisés devront tempérer les effets de
l'élévation de la température en ayant un taux de transmission du rayonne-
ment infrarouge lointain élevé et permettre une transmission maximale de la
lumière utile à la plante, égale au rayonnement actif pour la photoynthèse
(PAR). . ,
Le polyéthylène souple (PE) est le matériau qui répond le mieux à ces exi-
gences, puisqu'il transmet 80 % de l'infrarouge lointain et 80 % du rayonne-
ment global. Le verre, dont certaines caractéristiques sont également intéres-
santes, est cependant très lourd et il nécessite d o n c une structure plus
résistante ; il induit par ailleurs un effet de serre important.
Les doubles parois en plastique sont à proscrire, car elles réduisent trop la
luminosité. De même, les techniques de blanchiment des plastiques, utilisées
en zone méditerranéenne pour réduire le rayonnement entrant dans la serre en
été et donc diminuer les températures, ne sont pas adaptées aux zones tropi-
cales où le rayonnement n'est pas excédentaire.
L'épaisseur du PE doit être au moins de 180 u.m et de préférence 200 \irr\.
Toutefois, quelques agriculteurs préfèrent un plastique moins épais (80 |a,m),
donc moins résistant et moins cher, mais ce film doit alors être changé chaque
année systématiquement.
Pour éviter que le plastique ne vieillisse trop vite aux points de contact avec
l'armature de la structure, il faut le protégera l'aide d'une peinture blanche
vinyle acrylique appliquée sur la face extérieure du revêtement, à l'emplace-
ment des arceaux.
Une tension parfaite du film sur toute la structure est indispensable. Pour cela,
la couverture doit être mise en place à un moment de pleine chaleur, lorsque
le film est alors dilaté au maximum. La tension finale est obtenue en faisant
descendre les arrêts de bâche à l'aide d'un marteau.
Dans les conditions tropicales, si le revêtement a été bien posé et, donc, si
aucun point de battement, de frottement ou de faiblesse n'existe, le polyéthy-
lène peut conserver ses qualités physiques durant 24 à 36 mois. Au-delà de
cette période, le film devient progressivement fragile et sa capacité à trans-
mettre la lumière diminue.
Avec le PE habituellement utilisé et sous un tunnel à structure métallique,
70 % des radiations externes sont transmises sous l'abri ; ce taux peut-être
réduit jusqu'à moins de 50 % par les algues ou la poussière qui se déposent
sur les bâches et il est alors nécessaire de procéder à un nettoyage du film.

15
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Cependant, un traitement préventif de ces revêtements avec des algicides


empêche qu'ils ne se salissent trop rapidement.
Lorsque les films PE utilisés pour couvrir les tunnels sont de fabrication locale,
il c o n v i e n t de s'assurer q u ' i l s o n t été traités p o u r résister a u x rayons
ultraviolets.
Certains films de polyéthylène, différents de celui qui vient d'être décrit, peu-
vent être utilisés. Ils présentent l'intérêt de réfléchir une partie du rayonnement
infra rouge court, ce qui permet de diminuer la quantité d'énergie entrant dans
la serre et, donc, la température, sans diminuer le rayonnement utilisable par
la plante. De plus, ces films produisent un rayonnement diffus qui pénètre
mieux dans le feuillage que le rayonnement direct. Dans ce contexte, les films
Astrolux de Hyplast et Luminance de Visqueens ont été testés par le centre de
recherche du Cirad en Martinique : ils permettent de diminuer les tempéra-
tures maximales de 1 à 2 °C (photo 4).

Aération de l'abri
Compte tenu du coût de l'énergie, seule une aération naturelle statique est
envisageable actuellement. Pour qu'une telle aération s'établisse, il faut qu'un
certain nombre de conditions soient remplies : abri implanté dans un endroit
ventilé et orienté dans le sens du vent dominant, avec pignons découverts et
film de couverture arrêté à au moins 1 m du sol, sur les côtés.
Une aération au sommet par ouverture au faîtage, qui permet d'augmenter les
mouvements d'air par un effet de cheminée, a pu être proposée. Elle peut être
réalisée de différentes façons :
- L'ouverture, large de 50 à 70 cm, est située tout au long du faîte de l'abri : ce
système nécessite deux arrêts de bâche supplémentaires et une collecte des
eaux de pluie. Cette collecte est effectuée :
• par une gouttière suspendue à l'intérieur de l'abri, ce qui représente un
système coûteux et délicat à poser (les fuites sont fréquentes) ; de plus, les
algues s'y développent et la poussière s'y accumule réduisant d'autant la
pénétration de la lumière (photo 5), ,
• par un chapeau placé au-dessus de la cheminée, dispositif a priori plus
sensible au vent,
• par un ouvrant mobile, placé au sommet de l'abri, qui peut être fermé
complètement lors de fortes pluies, mais qui est relativement coûteux
(photo 6).
- Les bâches sont écartées au sommet de l'abri : ce système permet de fermer
les ouvertures en période de fortes pluies et est modérément coûteux.

16
Les abris en zone tropicale humide

En zone normalement ventilée, l'un ou l'autre de ces systèmes d'aération


permet de diminuer les températures maximales de 1 à 2 °C, cependant, ils
présentent certains inconvénients importants :
• ils fragilisent l'ensemble de la structure,
• ils sont difficiles à gérer en cas de cyclone, car il faut monter sur la serre
pour enlever la bâche puis la remettre,
• n'étant jamais très étanches, ils ne peuvent empêcher l'eau de pénétrer
dans la serre et il devient alors difficile de bien gérer l'irrigation,
• quel que soit le système adopté, il génère un surcoût d'investissement.
En conséquence, l'utilisation d'une aération de l'abri par le sommet devra être
réservée à des zones placées en conditions particulières, faible ventilation et
températures élevées, par exemple. Elle pourra également être justifiée dans le
cas de cultures palissées (tomate, concombre, poivron).

Systèmes de refroidissement

L'utilisation d'un système de refroidissement de l'abri peut être nécessaire pour


certaines cultures (tomate, laitue) et certaines situations (chaudes et mal venti-
lées).
Les systèmes disponibles sont basés sur l'absorption d'énergie qui a lieu à la
suite d'une vaporisation d'eau : leur efficacité sera donc maximale en atmo-
sphère sèche, car l'évaporation de l'eau se fait alors aisément, mais sera
moindre en cas d'augmentation de l'humidité de l'air.
Deux systèmes peuvent être utilisés :
- La brumisation consiste à vaporiser de l'eau en gouttelettes suffisamment
fines pour que cette eau s'évapore avant de mouiller le feuillage ; le temps
d'aspersion d o i t être court, de l'ordre de quelques secondes à quelques
dizaines de secondes. Le matériel utilisé actuellement fonctionne à pression
normale (2-4 bars) et produit des gouttes de diamètre inférieur à 100 u,m : des
aspersions de 30 sec effectuées toutes les 15 min aux heures chaudes - entre
11 h et 15 h, c'est-à-dire quand l'humidité relative est minimale - ont permis
de diminuer la température de 4 °C à l'intérieur de la serre. En revanche, ce
système maintient, sous l'abri, une humidité permanente élevée, apte à faci-
liter le développement des maladies fongiques.

- le cooling System consiste à faire circuler de l'eau en fines couches à l'une


des extrémités de la serre et à forcer l'air à passer au travers de ces couches
d'eau grâce à un extracteur d'air situé à l'autre extrémité de la serre. L'air se

17
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

refroidit au contact de l'eau qui se vaporise. Des essais menés au centre de


recherche du Cirad en Martinique ont montré que ce système permettait de
maintenir, à l'intérieur de la serre, aux heures chaudes, une température égale
à celle de l'extérieur, soit 4 °C de moins que sous une serre classique. D'autre
part, le dispositif, qui nécessite une serre complètement fermée pour que l'air
soit forcé de passer sur les couches d'eau, constitue une barrière efficace
contre de nombreux ravageurs. En revanche, il maintient, à l'intérieur de l'abri,
une humidité permanente élevée qui a provoqué, dans nos conditions expéri-
mentales, l'apparition de maladies inhabituelles. Ainsi, des cultures de tomate
et de concombre ont été sévèrement attaquées par du Corynespora sp. et n'ont
pas présenté de rendements améliorés par rapport à l'utilisation d'un abri sans
dispositif de refroidissement. Seule, la laitue semble bien se comporter dans
une telle atmosphère.
Par ailleurs, le cooling System est coûteux et fragile : les extracteurs et les
pompes nécessaires à la circulation de l'eau doivent fonctionner toute la
journée et ne pas tomber en panne. Ce système n'est donc pas, a priori, adapté
aux petits agriculteurs.

18
BESOINS EN EAU DES PLANTES
CULTIVÉES SOUS ABRF

Qualité de l'eau d'irrigation

La qualité de l'eau d'irrigation doit être appréciée à partir de deux critères : sa


qualité chimique et sa qualité biologique.

Qualité chimique

Les eaux chargées en sels minéraux, et, en particulier, en sodium (Na) et en


chlore (Cl) peuvent provoquer certains problèmes, car ces éléments sont peu
utilisés par les plantes ; ils vont donc s'accumuler dans le substrat ou dans le
sol. Par ailleurs, à partir de 8 mEq / L, ils peuvent être phytotoxiques.
De plus, avec une eau ayant une concentration en Na ou Cl supérieure à
5 mEq / L, il est difficile de composer des solutions nutritives couvrant les
besoins de la plante et qui n'auraient pas une teneur en sels trop importante.

Qualité biologique

Pour une culture en hors sol, il est indispensable que l'eau d'irrigation utilisée
soit indemne d'organismes pathogènes, sous peine d'être confronté aux
mêmes contraintes que celles observées en culture de pleine terre, aggravées
par le fait que la propagation des parasites est alors plus rapide.

19
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Les eaux provenant du réseau d'eau potable sont saines, en général. En


revanche, celles provenant de captages peuvent être contaminées par des Ral-
stonia sp., Erwinia sp., nématodes..., selon la profondeur et la localisation du
pompage. Des analyses biologiques régulières sont donc indispensables.
Les eaux provenant de rivières ou de mares sont toutes contaminées, au moins
par Ralstonia solanacearum, agent du flétrissement bactérien des solanacées.
L'eau contaminée doit être désinfectée. Plusieurs techniques sont utilisées :
- La chloration de l'eau permet d'utiliser les propriétés du chlore qui entre 1 et
5 mg / I a l'avantage d'être bactéricide, mais qui à partir de 10 mg / I com-
mence à retarder la croissance de la tomate. Son dosage dans les eaux d'irriga-
tion est donc très délicat et risqué. Il est pourtant possible d'utiliser des doses
de chlore supérieures à 10 m g / L, à condition de l'éliminer ensuite par oxygé-
nation.

Quelques agriculteurs utilisent, en permanence, une chloration de l'eau d'irri-


gation afin de maintenir une concentration proche de 5 mg / I de chlore, avec
130 ml d'eau de javel du commerce (à 12° chlorométrique) pour 1 m 3 d'eau.
Cette technique permet de contrôler le flétrissement bactérien sur tomate dû, à
R. solanacearum.
- La désinfection thermique de l'eau se fait en élevant la température à 95 °C
pendant 30 sec. L'eau doit ensuite être refroidie, ce qui suppose de disposer de
bacs de stockage.

- L'ozonisation de l'eau consiste à injecter 8 à 10 mg / h d'ozone dans 1 m 3


d'eau. Le gaz doit ensuite être éliminé. Ce système est coûteux.
- L'irradiation de l'eau par des rayons ultraviolets (à 240 à 265 nm) détruit les
bactéries et les champignons à partir de 100 mj / cm 2 et les virus à
250 mj / cm 2 . L'efficacité de ce système dépend de la propreté de l'eau qui
conditionne la transmission optimale du rayonnement : il faut donc prévoir un
système de filtrage efficace de type filtre à sable, puis filtre à tamis à mailles de
75 um au maximum.
- La technique de filtration lente sur sable est plutôt utilisée pour éliminer les
champignons du type Pythium et, éventuellement, Fusarium.

Volumes d'eau requis

La quantité d'eau journalière à apporter à une culture sous abri dépend de la


demande climatique, évaluée par la mesure de l'évapotranspiration potentielle
(ETP), et du stade végétatif des plantes considérées.

20
Besoins en eau des plantes cultivées sous abri

Tabieau >i Évapotranspiration potentielle sous serre (ETPs) calculée à partir du


rayonnement global extérieur mensuel moyen (Rg) mesuré sur certaines stations
météorologiques de la Martinique en appliquant la formule \ ETPs = {0,67 x Rgs> /
2,51 avec Rgs (.rayonnement gfobal solaire) = 0,7 Rg.

Rayonnement global mensuei (en MF / m7)


Site
martiniquais Jan Fév Mar Avr Mai Jim Jui Aoô Sep Oct Nov Dec

Vauclin 18,3 20 22,3 23,8 23,5 21,7 21,7 21,3 20,2 19 M W


Lamenlin 17,3 19,1 21,3 22 21,3 20,7 20,7 20,$ 19,5 15,4 16,3 16,2
Fort de France 17 1S,â 20,6 20,7 20,3 19,1 19,8 19,4 18,4 15,1 15,6 16,1
Saînt-joseph 16,5 17,9 18,2 23,1 20,6 18,7 19,3 19,4 17,5 '18,4 16,3 15,4
Macouba 16,2 1$,4 21,7 23,1 24 ,-6 22,5 22 21,4 18,1 '18,3 15 14,6

évapotranspiration potentielle sous serre (en mm par mois)


Site
martiniquais Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Dec

Vauclin , 3,4 3,7 4,2 4,4 4,4 4,1 4,1 4,0 3,8 3,6 5,2 3,2
Lamentin 3,2 3,6 4f i 4,1 4,0' 3,9 3,9 3,8 3,6 3,4 '3,0 3,0
fort de France 3,2 3,5 3,8 3,9 3,8 3,6 3,7 3,6 3,4 3,4 2,9 3,0
St Joseph 3,1 3,3 3,4 4,3 3,9 3,5 3,6 3,6 3,3 3,4 3,0 2,9
Macouèa 3,0 3,4 4,1 4,3 4,6 4,2 4,1 4,0 3,4 3,4 2,-8 2,7

Sous une bâche en plastique, l'ETP peut être calculé selon la formule 1 :
ETPs = (0,67 x Rgs)/ 2,51
où ETPs représente l'évapotranspiration potentielle sous serre en mm / j o u r ,

Rgs est le rayonnement global solaire sous serre en MJ / m 2 / j o u r .


Rgs = 0,7 x Rg extérieur où 0,7 représente le coefficient de transmission du
rayonnement par le film (si le film est sale, ce coefficient a une valeur infé-
rieure).
L'application de cette formule permet de définir les valeurs de l'ETPs à partir
des données obtenues en stations météorologiques (tableau I).
Les besoins en eau d'une plante évalués par l'évapotranspiration maximale
(ETM) est fonction de l'ETP calculée, affectée d'un coefficient Kc spécifique de
chaque espèce et du stade de développement de la culture : ETM = ETP ( Kc.
À partir de cette formule et de la connaissance du coefficient Kc, il est donc
possible de définir les besoins en eau d'une espèce, à un stade de développe-
ment et en un lieu donnés (tableau II).

Selon O. de Villele (Inra) et station de cultures irriguées de Sainte-Anne, 1975.

21
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Tableau <f. Besoins en éau évalués par l'évapotranspiration maximaie (ETM en I /


four) pour 100 m2 d'une culture spécifique, sous serre, ayant atteint un stade de
développement donné {site au lamentât en Martinique). Ces valeurs sont calculées
en appliquant la formule FT/vj = £TP x Kc, ou Kc est le coefficient cultural 4e
l'espèce cultivée.

Culture Kc îan Fév Mar Avr Mai juin iaîl Aoû Sep Oct Nov Dec
Stade de tfév.

Concombre
Pîant/flor 0,6 %m 210 240 250 240 230 230 230 220 210 1-80 Î60
Flor/ 0,& 260 290 320 330 320 310 3Î0 318 290 280 240 240
défaut réc
Réc 0,9 290 320 360 370 360 350 350 350 330 310 270 270

Courgette
Plant 0,4 130 140 160 160 160 150 150 150 150 140 120 120
Début f e r 0,6 190 210 240 250 240 230 230 230 220 210 180 160
Réc 1,0 320 360 400 410 400 390 390 380 360 340 300 300

Haricot vert
Levée / f c 0,5 160 ISO 200 210 200 190 190 190 160 170 150 150
Grassgouss 1,0 320 360 400 410 400 390 390 380 360 340 310 300

laîtue
Plant/ 16 feu 0,6 190 2 W 240 250 240 230 230 230 220 210 180 160
1S feu /réc 1,0 320 360 400 410 400 390 390 360 360 340 300 300

Melon
Piant/ffer 0,4 130 140 160 160 160 160 160 150 150 140 120 120
•Cross fruits 0,8 260 290 320 330 320 310 310 310 290 270 240 240
I sem 0,5 160 \ W 200 210 200 190 190 %W 180 170 150 150
avant réc

foivro»
Piant/flor 0,7 230 250 280 290 2$Û 270 27Q 270 2£0 240 210 210
Fiar/réc 1,3 420 460 520 530 520 500 S0O 500 470 450 400 400

tomate
Plant 0,6 200 210 240 250 240 230 230 230 220 210 160 160
aut^bq
ïerb<% 1,0 320 360 460 410 400 390 390 390 370 340 300 300
II 1* réc
!*réc/ 1,3 420 460 520 530 520 500 500 500 470 450 400 390
mi-fée
Mi-réc/ 1,2 390 430 480 490 460 460 460 460 440 410 360 360
i n réC
fiant : plmiMon * bq : bouquet i rêe ; récolte ; flor : floraison ; gooss : gousses ;
gross ; grossissement ; setn t semaine ,- feu : feuille.

22
NSTALLATION DE PEPINIERES

Localisation des pépinières

Les pépinières doivent être situées au vent des autres cultures de façon à ne
pas être contaminées par des ravageurs ou maladies provenant de ces cultures.
Les abords doivent être exempts de mauvaises herbes, car celles-ci hébergent
souvent de nombreux ravageurs.

Structure de la pépinière

Un petit tunnel est nécessaire pour mettre la pépinière à l'abri des pluies.

La mise en place de tablettes, supportant les plants et placées à hauteur


d'homme, facilite le travail, réduit les risques d'excès d'eau et de contamina-
tion par les pathogènes du sol.

En zone très infestée par des vecteurs susceptibles de transmettre des maladies
du type viroses, il peut être utile de fermer les ouvertures du tunnel par un filet
anti-insecte, dont la grosseur des mailles va varier en fonction du ravageur que
l'on veut contrôler ; à titre d'exemple, il faut une maille de 0,3 mm au
maximum pour les thrips, de 0,5 mm pour les aleurodes et 0,7 mm pour les
pucerons. L'installation d'un sas est conseillée ; la fermeture des ouvertures
provoquant une augmentation de température et d'humidité, l'utilisation de
filets pour fermer les tunnels est donc à réserver à des zones très bien venti-
lées.

23
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Techniques de semis

Deux techniques de semis sont utilisables pour constituer une pépinière : le


semis sur mottes de terreau et le semis sur lit de sable.

Semis sur mottes de terreau

Le semis se fait directement dans des mottes de terreau cubiques de 4 cm de


côté. L'élevage des plants se fait, sur ces mêmes mottes, jusqu'à la plantation.
Les mottes sont fabriquées à partir de terreau très humide compressé à l'aide
d'une presse à main ou mécanique, appelée « motteuse ». Les mottes étant
bien humides au moment du semis, l'arrosage, fait à l'eau claire, ne com-
mence que 48 h après le semis.

Avantages

• cette technique étant utilisée par les pépiniéristes professionnels, l'agricul-


teur peut donc acheter des plants prêts à être plantés,
• il y a peu de manipulation des plants après semis.

Inconvénients

• la phase pépinière est assez courte, donc l'occupation de la serre est plus
longue,
• si la culture se fait ensuite en hors sol, le terreau de la motte va polluer le
substrat qui sera alors plus difficile à désinfecter,
• la petite taille des mottes permet peu de réserves.

Semis sur l i t de sable


Avec cette technique, les graines de solanacées sont semées sur un lit de sable
désinfecté ayant une épaisseur de 3 à 4 cm et arrosé à l'eau claire. Quand les
plants ont atteint le stade de 1 à 2 feuilles vraies (hors cotylédons), ils sont alors
repiqués dans des pots de 8 à 12 cm de diamètre, selon le type de culture sous

24
Installation de pépinières

abri utilisé. Les graines des autres espèces sont semées directement dans les
pots.
Pour une culture hors sol, le repiquage des plantules se fait en pots ajourés de
11 cm de diamètre, contenant un mélange de 50 % de sable désinfecté et 50
% de tourbe importée. Lors de la plantation, les pots seront directement dis-
posés dans le substrat et ils seront récupérés en fin de culture, lors de l'arra-
chage des plants.
Dans le cas d'une culture en pleine terre, les pots ont un diamètre de 8 cm au
moins et le mélange de repiquage est constitué de sable et de terre désinfectés.
Lors de la plantation, le plant devra être extrait du pot avec sa motte.
Dans les deux cas, l'arrosage des pots se fait par aspersion d'une solution ferti-
lisante.
Pour obtenir des plants robustes, il faut éviter qu'ils se concurrencent. Les pots
doivent donc être écartés dès que les feuilles se touchent ou alors il faut, dès le
repiquage des plantules, les placer à leur densité définitive ; pour la tomate,
par exemple, cela équivaut à 18 plants par m 2 de tablette. La surface de
tablette nécessaire est évaluée à environ 15 % de la surface à planter.

Avantages

• la phase pépinière est longue, ce qui réduit d'autant l'occupation de la


serre,
• les plants peuvent être sélectionnés au moment du repiquage, ce qui
assure une plus grande homogénéité du matériel végétal.

Inconvénients

• cette technique nécessite une opération supplémentaire, celle du repi-


quage,
• les plants issus de semis sur sable ne sont pas commercialisés par les pro-
fessionnels.

25
LA CULTURE EN PLEINE TERRE
SOUS ABRI

Pour rentabiliser l'investissement important que représente la réalisation d'un


abri, il faudra que les cultures aient un bon rendement sur une longue durée.
Le maintien, voire l'amélioration, de la fertilité du sol sont des préalables à de
tels impératifs.

Les cultures sous abri sont situées dans des conditions de sol très variables pré-
sentant des problèmes très divers que nous avons cherché à identifier.

Principaux types de sols et contraintes

Les sols trouvés en zone tropicale humide sont de quatre types : vertisols, sols
ferralitiques, sols à allophane et sols à halloysite.

Le principal problème posé par une culture sur vertisols est lié à la physique
des sols. En effet, le pourcentage élevé d'argile gonflante de type Montmorillo-
nite (50 à 55 %) qui caractérise ce type de sol lui confère des propriétés parti-
culières :

A l'état sec, il présente de larges fentes de retrait et une structure grumeleuse


s'il n'a pas été compacté ou une structure en blocs massifs dans le cas
contraire.

A l'état humide, il peut se prendre en masse.

26
La culture en pleine terre sous abri

Les vertisols de Martinique sont pour la plupart sodiques, à l'opposé de ceux


de la Guadeloupe qui sont essentiellement calciques. Le caractère sodique
rend ces sols très fragiles : leur stabilité structurale décroît rapidement dès que
le taux de matière organique est inférieur à 2,6 % ( teneur en carbone = 1,5 %)
et ils sont très sensibles à la compaction.
Pour obtenir de bons rendements sur vertisols, il faudra maintenir un bon taux
de matière organique sur les dix premiers centimètres et maintenir une bonne
porosité en dessous :
- Un bon taux de matière organique (mo) correspond au maintien de plus de
2,6 % de mo dans la couche superficielle de ces sols. Pour cela, il faut faire
des apports réguliers de mo et ne pas faire de retournement profond qui
remonterait, en surface, des horizons pauvres en mo ; en général, un travail
superficiel des sols à la machine à bêcher est suffisant.
- Pour maintenir une bonne porosité en dessous de 10 cm :
• il ne faut pas tasser le sol par des passages d'engins lorsqu'il est humide ;
sous abri où la pluie est absente et l'irrigation contrôlée, il est possible
d'éviter de travailler dans de telles conditions d'humidité,
• il faut bien maîtriser l'irrigation afin d'éviter les excès d'eau favorisant une
prise en masse du sol ; en fin de culture, il faudra laisser se dessécher com-
plètement le sol afin de recréer une porosité.
Le rapport [potassium / magnésium] des vertisols est souvent trop faible du fait
de la richesse en magnésium ; après jachère, une fumure de complément en
potassium est nécessaire.
Sur ce type de sol placé sous irrigation, nous avons constaté le développement
de champignons (Pythium, Sclerotium rolfsii, Rhizoctonia solani) difficiles à
combattre. En particulier, le flétrissement bactérien des solanacées dû à Ral-
stonia solanacearum peut se développer quand les sols sont humides en per-
manence. Par suite, un dessèchement complet du sol après chaque culture
d'une solanacée, la pratique de rotations et l'utilisation de variétés tolérantes
au flétrissement bactérien pourront être des moyens de lutte efficaces.

Culture sur sols ferralitiques

Ce type de sol caractérise soit des sols de bas de pente ou de fonds de vallée,
très argileux, soit des sols de pente en général moins argileux, mais chimique-
ment beaucoup moins riches. Dans le premier cas, les remarques formulées
dans le cas des vertisols sont valables. Dans le second cas, l'abri ne sera renta-
bilisé que si les caractéristiques organo-chimique du sol sont préalablement
améliorées. Un amendement en calcaire et un apport de composts ou de
fumiers à des doses élevées sont alors indispensables.

27
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Les maladies observées sur sols ferralitiques seront les mêmes que celles
décrites sur vertisols, mais elles seront plus fréquentes. Par ailleurs, la plus
grande légèreté du sol pourra entraîner un accroissement du risque d'infesta-
tion par des nématodes.

Culture sur sois à allophane (andosois)


e t sur sols à halloysite
Ces sols se rencontrent au nord et au centre-nord de la Martinique. Ils occa-
sionnent les mêmes problèmes que les sols ferralitiques de pente et doivent
donc également faire l'objet d'une amélioration organo-minérale. Leur faible
teneur en calcium et magnésium oblige à un suivi plus rigoureux de ces deux
éléments.
Le flétrissement bactérien dû à Ralstonia solanacearum et les nématodes à
galles du genre Meloïdogyne sont des contraintes majeures de ces sols. Par
ailleurs, les suivis réalisés montrent que les risques fongiques sont aussi impor-
tants dans les andosois et les sols à halloysite que dans les autres types de sols.
Ainsi Pythium splendens, Rhizoctonia solani, Phytophtora sp., Sclerotium
rolsfii et Fusarium solani apparaissent fréquemment.

Gestion du parasitisme tellurique


Quand les conditions de cultures sont optimales, le maintien des rendements
est fortement menacé par la présence de nématodes à galles et celle de l'agent
du flétrissement bactérien, mais les problèmes fongiques sont souvent sous-
estimés. Cet ensemble de risques nécessite une gestion réfléchie de l'ensemble
des techniques culturales afin, d'une part, de limiter le potentiel infectieux,
d'autre part, de recourir à des interventions curatives lorsque cette pression
parasitaire devient trop importante.

Limitation du potentiel infectieux


Le potentiel infectieux peut être limité soit par l'utilisation des variétés résis-
tantes, soit par l'établissement de rotations entre les cultures :
- Parmi les variétés cultivées en pleine terre sous abri, certaines sont connues
pour leur résistance ou leur tolérance aux principales maladies des produc-
tions maraîchères. Ainsi, les variétés de tomate résistantes au flétrissement bac-
térien ou présentant une moindre sensibilité à cette maladie sont, par ordre

28
La culture en pleine terre sous abri

décroissant de résistance, Caraibo, Calinago, Capitan, Tropic boy, Caracoli et


Heat master. De la même façon, Narval, variété de poivron, et Kalenda,
variété d'aubergine, sont toutes deux tolérantes à Ralstonia solanacearum. Par
ailleurs, Heat Master, variété de tomate, et 2.2.3.V, variété de haricot vert
grimpant, sont résistantes aux nématodes à galles.

- Pour établir des rotations entre les cultures, aptes à limiter le potentiel infec-
tieux du sol, il faut veiller à utiliser des espèces ayant des sensibilités diffé-
rentes aux parasites. En particulier, il faut impérativement éviter de cultiver
successivement, en un même lieu, deux solanacées.

Interventions curatives

Les interventions curatives conduisent à une désinfection du sol qui peut être
effectuée de différentes façons : désinfection biologique, solarisation, désinfec-
tion à la vapeur ou désinfection chimique. Toutes ces techniques ne sont pour-
tant efficaces que sur une certaine profondeur de sol. Dès que les racines par-
viennent au-delà de la couche désinfectée, elles peuvent à nouveau entrer en
contact avec des pathogènes.

- La désinfection biologique est assurée par Mucuna pruriens var. utilis qui est
une légumineuse fixatrice d'azote. Sa culture permet de nettoyer un sol vis-à-
vis des nématodes à galles en 3 mois.

- La technique de solarisation consiste à laisser, pendant environ 60 jours, une


bâche en plastique transparent posée sur un sol bien préparé et humide. L'aug-
mentation de température du sol sur une longue durée permet de réduire le
potentiel infectieux des sols, notamment vis-à-vis des champignons, mais cette
technique n'est pas efficace pour lutter contre le flétrissement bactérien ou les
nématodes.

- La désinfection à la vapeur n'est efficace que sur un sol bien préparé et


humide, c'est-à-dire ayant atteint sa capacité de rétention. Des mesures de
températures effectuées en sol brun ont montré qu'un tel traitement appliqué
pendant 10 min était suffisant pour atteindre 80 °C à 20 cm de profondeur
lorsque l'humidité du sol atteignait cette valeur, alors que, dans un sol trop sec
ou trop humide, la diffusion était insuffisante.

- La désinfection chimique est effectuée à l'aide d'un certain nombre de


matières actives dont l'utilisation présente des caractéristiques spécifiques
(tableau III).

Dans tous les cas, il faut veiller à ne pas réaliser, postérieurement à la désin-
fection, un travail du sol qui, en traçant des sillons de plantation trop profonds
ou en effectuant un labour profond entre deux cycles, mettrait les plants au
contact de couches de terre non désinfectée. De même, pour préserver la

29
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

désinfection du sol, il faut veiller à ne pas véhiculer de la terre d'une parcelle à


l'autre par la semelle de bottes, des outils souillés ou les roues d'un tracteur.

TâWeau Uh C«?«ctêris!ï<{«es 4z$ ptôâuïU titîitsés pour effectua k éésïnlmtldn


cMmît$j*ï tfe$ mis «tîîlsés pou-r h whmn m p k î m terre $w? é m m Martinique,
Mstfère Spéctaîfté Commercialisé& Dosejjosr Oéîat avant Oéîat après matôté
par -pfenfâtNïn
<i'oar} , ' iîour)
Ù&zatœt Basasâi ,' SÀSH 5 à î' k g *4 rtew N> f , H, \
borttcyîttiïe
f ong&aïi , Çkjwfrianço 5a7fcg 14 non N, F, H, I
MG , ulïjtsable
, Metam- furofcal Cdifope 1Si 21 nwi H F, H, !
•sodîtsïi 'trftËsa&le
"ïèttzMa- En zone3 CaBîojaï 6f. ' 'u '> HF,Î
carbonate
', •EnzOn^' Ofljojje H - ' U î ^ M
darbonate
z
Cfe produit <2oïf être appf^uéfJa*' une personne ayant an agrément du iftiniflêrÊ
défAgricutare, , , ., ' ,
>* N - néfflsticfcfe ; F = fosgrocfe ;=H = berbidde ; I = «îsectteide.

Contrôle des mauvaises herbes


Pour contrôler l'enherbement des parcelles de culture en pleine terre sous
abri, trois techniques peuvent être utilisées : la désinfection du sol, l'utilisation
d'herbicides ou d'un paillage en plastique placé sur la ligne de plantation.

Désinfection du sol
Les mêmes techniques de désinfection du sol que celles utilisées pour les
interventions curatives et présentées page 19 sont applicables pour la lutte
contre les mauvaises herbes.

Utilisation d'herbicides
Les herbicides peuvent être appliqués soit avant plantation, soit en cours de
plantation.
- L'utilisation d'herbicides avant plantation est destinée soit à détruire les
adventices en place, soit à empêcher que d'autres se développent :
• pour détruire les adventices en place, il faut utiliser un herbicide à spectre
large (tableau IV). Le glyphosate et le sulfosate sont des produits systé-
miques, c'est-à-dire qu'ils circulent dans la plante. Ils sont nécessaires pour
contrôler les adventices à rhizome ou à stolon, pour lesquelles il faut utiliser
ces matières actives à leur dose maximale. L'absorption du produit par la

30
La culture en pleine terre sous abri

plante nécessite plusieurs heures et il faut un délai de 6 h, sans pluie après le


traitement, pour que l'efficacité soit totale. Après 7 jours environ, il est pos-
sible de constater l'efficacité du traitement. Le diquat, qui agit par contact,
est plutôt recommandé pour contrôler des dicotylédones. Le glufosinate-
ammonium et le paraquat, absorbés en 1 h, sont des herbicides de contact à
spectre large qui agissent rapidement.

• pour empêcher les adventices de se développer, il faut utiliser un herbi-


cide spécifique à chaque culture en prélevée, qui inhibe la germination des
adventices sans gêner la croissance de l'espèce cultivée. Ces herbicides sont
répertoriés dans les fiches par culture présentées dans la seconde partie du
document.

Remarque

L'utilisation répétée d'un, même herbicide spécifique va conduire à la sélection


d'une flore d'adventices résistantes à cet herbicide. Il est donc nécessaire soit
d'effectuer des rotations de cultures, soit d'utiliser d'autres herbicides s'ils exis-
tent, soit de détruire cette flore résistante par des herbicides totaux en fin de
culture.

- Les herbicides appliqués en cours de plantation sont utilisés en traitements


localisés dans l'inter-rang. Il faut utiliser les produits nons spécifiques à spectre
large du tableau IV. Pour éviter toute projection du produit sur la culture, il
faut utiliser des caches sur la lance du pulvérisateur et faire l'application en
absence de vent.

En cas de levée de graminées, il faut utiliser un anti-graminées spécifique


(tableau V) à épandre sur toute la parcelle.

Tableau tV> Herbicides à large spectre, utilisés avant 3a plantation de cultures en


pleine terre en Martinique.
Matière active Spécialité Commercialisée Dose produit
commerciale par comtnerdai 1
( / ha)
Gîyphos>ale (s) Nombreux ~ 3à12
produits
Oîijual KegJone 2 Sopra A
Glufosinate- Bastâ F1 AgrEvo France 5
ammonium
Sulfosate (s) Ouragan Sopra 2à 12
Paraquat R-Bix Sopra 6àô
(s) : syslémtque.

31
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Tableau V. Herbicides spécifiques anti -graminées pouvant être utilisés en cours de


plantation pour contrôler les mauvaises herbes dans dûs cultures en pleine terre en
Martinique.
Matière active Spécialité Commercialisée Dose produit
commerciale par commercial (I / ha)
Fluazifop-P-butyl Fusilade X 2 Sopra 0,75
Diciofop-métïiyî îiloxanCE AgrEvû France 3
Sethoxydime FervirtaS Agrlvo France/ 3
Agro- Végétal
Cycloxydime Strate ultra BASF France 2à4

Utilisation du pailiage plastique

Le paillage plastique étant placé sur la ligne de plantation, les inter-rangs


devront être entretenus par un désherbant non sélectif. Cependant, ce traite-
ment n'est pas nécessaire si une irrigation au goutte-à-goutte est placée sous le
paillage. À noter que le paillage favorise le développement des nématodes.

Irrigation de la culture sous abri


L'utilisation d'un abri ayant pour objet de protéger les cultures de la pluie, il
semble logique de ne pas recourir à une irrigation par aspersion qui aurait les
mêmes effets récrimines de la pluie et faciliterait le développement de mala-
dies sur le feuillage et la croissance des mauvaises herbes. Par suite, la tech-
nique du goutte-à-goutte est la seule irrigation qui soit recommandée dans ce
type de culture ; elle permet, en outre, d'économiser l'eau.
Les doses d'eau à apporter à la culture sont conformes à celles données
page 12 pour les volumes d'eau requis. Le fractionnement des apports varie en
fonction du type de sol. Sur sol argileux ou limoneux le fractionnement n'est
pas utile et un apport journalier est suffisant, alors que, sur sol sableux, cet
apport pourra être effectué en deux fois.

Fertilisation
Matériel utilisé p o u r la fertilisation

Lorsque l'irrigation est effectuée par la technique du goutte-à-goutte, il n'est


pas possible de procéder à un épandage de l'engrais en surface, car l'humidité
du sol n'est pas alors suffisante pour dissoudre le produit. Il faut donc effectuer

32
La culture en pleine terre sous abri

une irrigation fertilisante. Dans le cas de la culture en plein champ sous abri,
celle-ci ne requiert qu'un seul matériel d'injection, car il n'y a en général que
l'azote et la potasse qui sont apportés par ce moyen ; en effet, les autres élé-
ments — phosphore, calcium, magnésium — sont enfouis avant plantation.
Les pompes à système Venturi sont bien adaptées à ce genre d'injection, car
elles sont très rustiques et suffisamment précises. Cependant, il est également
possible d'utiliser une pompe doseuse ou un fertiliseur.

Schéma de fertilisation

Avant plantation, et suivant la composition du sol, il peut être nécessaire


d'effectuer une fumure de correction. En complément, il faudra apporter une
fumure de fond.
- Pour pouvoir évaluer les éléments entrant dans la composition de la fumure
de correction, il faut réaliser en préalable une analyse de sol et comparer les
résultats avec les teneurs normales observées en Martinique pour chaque type
de sol (tableau VI). Il peut alors paraître nécessaire d'apporter un complément
en phosphore (P), en potassium (K), en calcium (Ca) ou en magnésium (Mg). La
détermination des doses et des types d'engrais de correction (tableau VII) doit
être faite par un technicien.

Tableau VI, Teneurs du sol considérées comme normales dans les différents types de
sols observés en Martinique (selon les normes utilisées pour îa culture du bananier).
Type de soi Cations échangeables 3 (en rnCq/ ÎÔO g) pH Phosphore*1

Potassium Calcium Magnésium


Peu évolué 0,5,-0,8 3,0-4,0 , 1,0-1,5 5,0-&,0 25-50
sur ponce ,'
Andosol V>A-0fi 3,0-4,0 1,0-1,5 5,0-fe,0 ' 25-50
sur ponce ,
Andosol wir tof 1,0-1,5 4,0-5,0 1,5-2,0 4,5-5,5 25-50
et soi brun
andîque
Brun à halioywfes: 1,0-1,5 4,0-3,0 1,5-2,0 5,0-6,0 '50-75
fernsol 1,0-1,5 si Co+Mg<10 4,0-5,0 1,5-2,0 5,0-6,0 50-75
1,5-2,0 si Ca+Mg>10
Verî.lst>l 1,5-2,0 >10 >5 , 5,0-6,0 50-75
a
Toncurs déterminées par la mcl-hodc acétate.
h
Teoeor déterminée par \n méthode Truog.

33
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Tableau VU. Quantité d'engrais à apporter, en correction avant plantation, en


Martinique, pour un sol de densité égale à 1,2 et de 25 Cm de profondeur,
correspondant donc à 3 000 1 / ha de terre.

Élément Produit Quantité à apporter Pour augmenter la


H) teneur en l'élément de

Phosphore Super phosphate triple 150 10g/s


Potassium Sulfate de potasse 280 0,10 m£q
Calcium Calcaire Caritarr1 1% 0,10 rnEq
Ou mélange de ca Ica ire 2G# 0,10 m£q (Ca) +
Caràtan 0,05 m£q (Mg)
et d'oxyde de magnésie'1
Magnésium Sulfate de magnésium 370 0,10 m£q
4
Calcaire Caritan ; calcaire oroyé ayant une solubilité carbonique de 54 %.
h
Mélange à 40 % CaO ei 1b % MgO.

- La fumure de fond permet d'apporter une partie des éléments qui seront
nécessaires à la plante pour son développement. Ces besoins sont évalués à
60 unités d'azote (N) au maximum pour éviter les lessivages, la totalité des
besoins en phosphore et une partie ou la totalité des besoins en potassium
selon la culture.
En cours de culture, il faut effectuer une fumure de couverture qui va apporter,
en plusieurs fois, l'azote dont la plante a besoin, les doses unitaires ne devant
jamais dépasser 60 unités pour éviter des pertes par lessivage. Cette fumure
azotée peut être complétée selon les cultures par du potassium ou du calcium.
Des schémas de fertilisation types sont proposés dans les fiches techniques par
culture présentées dans la seconde partie du document.

34
LA CULTURE HORS SOL
SUR SUBSTRAT

Pour ce type de culture, les plantes sont cultivées dans un substrat, normale-
ment inerte, qui n'apporte ni ne retient aucun élément minéral. L'alimentation
hydrique et minérale est réalisée par l'apport fréquent et régulier d'une solu-
tion nutritive contenant tout ce qui est nécessaire à la croissance du végétal.

Choix entre culture en pleine terre


et culture hors sol
Un certain nombre de caractéristiques permettent de distinguer les avantages
et les inconvénients de la culture en pleine terre et de la culture hors sol.
L'agriculteur s'orientera vers l'une ou vers l'autre de ces techniques en fonc-
tion de ses priorités.

Culture en pleine terre

Avantages

• Technique de culture moins difficile que celle en hors sol.


• Effet tampon du sol, d'où faible sensibilité aux variations de l'alimentation
hydrique et minérale.

• Investissement moins élevé qu'en hors sol : de 150 à 180 FF / m 2 la pre-


mière année, dont la construction de l'abri.

35
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Inconvénients

° Culture très dépendante de la fertilité du sol.

° Rendements parfois limités par la pression parasitaire du sol qui est diffi-
cile à désinfecter.
e
Maîtrise des adventices (mauvaises herbes) coûteuse en main-d'œuvre.

Culture hors sol

Avantages

• Bonne maîtrise de l'alimentation hydrique et minérale des plantes.

>« Facilité de désinfection du substrat, donc bon contrôle des pathogènes du


sol.

« Potentiel de rendement élevé.

Inconvénients

e Technicité requise importante.


c Risques élevés de problèmes survenant soit en cas d'erreur du planteur,
soit en cas de défaillance du matériel : coupure de l'alimentation en eau ou
électrique, défaillance des pompes...
2
° Investissements élevés : 200 à 240 FF / m la première année, dont la
construction de l'abri.

Substrat et containers utilisés


pour la culture hors sol

Le choix du substrat à utiliser dépend de ses qualités physico-chimiques (réten-


tion en eau, aération, inertie...), son coût (prix, approvisionnement, durée
d'utilisation...), sa facilité d ' e m p l o i (mise en place, désinfection...) et son
impact sur l'environnement (durée d'utilisation, recyclage...).

36
La culture hors sol sur substrat

Dans l'état actuel de nos connaissances, l'utilisation de substrats importés, de


type laine de roche ou Aquaponic, n'est pas justifiée par une augmentation des
rendements qui compenserait les dépenses et les démarches occasionnées par
l'achat, l'expédition et le stockage de ces matériaux. De plus, ces matériaux
ont une durée de vie courte (1 an au maximum) et posent ensuite le problème
de leur élimination.
Un certain nombre de substrats sont disponibles aux Antilles (tableau VIII), qui
sont utilisés de façon usuelle. Leurs granulométries varient selon le lieu et le
moment d'approvisionnement. Les coûts sont essentiellement liés à la distance
entre les lieux d'approvisionnement et d'utilisation. Le principal intérêt de ces
substrats est de durer longtemps (au moins 6 à 7 ans).

Tableau VI H. Substrats utilisés en culture hors soi sous abri, disponibles en


Martinique,
Substrat Granulométrie (mm) Densité

Ponce 5-8 0,95


Pouzzolane 5-8 1,30
Sable de concassage <5 1,50
Sable de ponce <5 î,30

Les substrats à forte granulométrie ont l'avantage de bien drainer et d'être bien
aérés. En revanche, la rétention en eau étant faible, les accidents culturaux dus
à un manque d'eau peuvent avoir lieu. À l'inverse, les substrats à faible granu-
lométrie, par leur meilleure capacité de rétention en eau/permettent de dis-
poser d'une marge de sécurité appréciable en cas d'irrégularité des apports.
Cependant, les risques d'asphyxie dus à un mauvais drainage et au tassement
du matériau sont plus grands avec ce type de substrat qu'avec ceux ayant une
forte granulométrie.
Le sable de concassage est utilisable dans les mêmes conditions que le sable
de ponce ; il a une forte capacité de rétention en eau qui peut cependant par-
fois conduire à des excès d'eau auquel il faut prendre garde. Par ailleurs, sa
couleur noire augmente la température des racines et peut limiter les rende-
ments.
Pour la plupart des cultures maraîchères, un substrat profond de 20 cm suffit
en général. Les containers sont des bacs de grandes dimensions (20 m de long
sur 0,6 m de large, par exemple photo 7) ; ou des récipients individuels tels
que des pots ou des sacs (photo 8).
Le drainage et la désinfection du substrat constituent deux points importants
pour la conduite d'une culture hors sol sous abri :
- Le drainage : en culture hors sol, l'eau est apportée en excédent par rapport
aux besoins, il faut donc prévoir un drainage efficace.

37
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

En cas de culture en pots ou en sacs, le drainage est bon, il faut simplement


veiller à l'évacuation de l'eau drainée.

En cas de culture en bac, le choix du substrat doit tenir compte de la pente


générale de l'abri :

• pour une pente inférieure à 1 %, il faudra choisir un substrat grossier,


comme de la ponce ayant une granulométrie de 5 - 8 mm,

• pour une pente supérieure à 1 %, il faudra utiliser des substrats plus fins
qui retiennent mieux l'eau, comme, par exemple, un mélange de ponce dont
la granulométrie est de 5 à 8 mm et de sable de ponce, la proportion de
sable étant d'autant plus importante que la pente est forte.

Le drainage peut être longitudinal, c'est-à-dire dans le sens de la longueur du


bac, ou latéral, dans le sens de la largeur du bac. Le drainage longitudinal ne
doit pas s'effectuer sur plus de 20 m sous peine de provoquer des excès d'eau
à l'extrémité du bac. Lorsque les pentes longitudinales sont faibles et les sub-
strats fins, il est conseillé d'établir un drainage latéral : les bacs sont alors
inclinés latéralement avec une pente de 1 à 3 % et sont percés afin d'assurer le
drainage tout au long de la serre. L'eau drainée est alors évacuée à l'extrémité
de l'abri. Ce dispositif nécessite que les bacs et le réseau d'évacuation de l'eau
de drainage soient bien isolés du sol pour que les racines ne risquent pas
d'être contaminées.

- La désinfection du substrat peut être effectuée par une application de formol


ou par l'utilisation de vapeur.

Une désinfection au formol entre chaque culture à cycle long (250 ml de


formol à 3 % par m 2 de substrat) permet un bon contrôle des problèmes phyto-
sanitaires liés à la contamination du sol (Ralstonia solanacearum, Phytoph-
tora...), mais elle ne suffit pas à lutter contre le développement des adventices.
Par ailleurs, des observations réalisées chez des agriculteurs ont montré que la
désinfection au formol n'est pas efficace vis-à-vis des nématodes, en particulier
lorsqu'il reste des résidus de racines dans le substrat : dans ce cas, un némati-
cide ou de l'eau très chaude sont plus efficaces.

Des enquêtes complémentaires o n t révélé que les mesures prophylactiques


préconisées n'étaient pas toujours respectées par ces agriculteurs : par
exemple, l'eau d'irrigation est pompée dans une mare ou une rivière, puis uti-
lisée sans désinfection préalable ; elle est alors la source de contamination
potentielle du substrat par des bactéries (en particulier, Ralstonia solana-
cearum responsable du flétrissement bactérien sur tomate et poivron) ou des
champignons. Par ailleurs, les bacs de culture, parfois non suffisamment
étanches, permettent aux racines d'entrer en contact avec le sol où elles peu-
vent être contaminées.

38
La culture hors sol sur substrat

Irrigation en cultures hors sol

Les besoins en eaux des plantes cultivées sous abri ont été présentés page 12.
En culture hors sol, il faut prévoir, en outre, un excédent d'irrigation qui va
drainer les éléments minéraux non absorbés par la plante : ce drainage devra
être équivalent, au moins, à 10 % des apports.

Fractionnement des apports

En culture hors sol, l'irrigation doit être fractionnée et fréquente ; pendant le


jour, elle doit être liée à l'évolution du rayonnement solaire global. Ainsi, il
faudra irriguer plus souvent entre 10 h et 15 h, lorsque le rayonnement solaire
est le plus intense, que le matin ou en fin d'après-midi.
Le rythme et la durée de chacun des apports sont aussi fonction de la nature
du substrat. Par exemple, pour de la ponce, les arrosages seront plus fréquents
et dureront moins longtemps que pour du sable.

Programmation de l'irrigation

En culture hors sol, le nombre d'apports d'eau journaliers étant important, il


est indispensable de pouvoir automatiser cette opération.
Parmi les nombreux systèmes d'automatisme d'irrigation existant, deux types
fonctionnent plus particulièrement à la Martinique :
- La programmation horaire consiste à définir, sur une horloge, l'heure de
début et la durée de chaque irrigation ; c'est le système le plus simple à uti-
liser, mais le moment et la durée des arrosages sont basés sur les données cli-
matiques d'une journée moyenne ; par suite, pour une journée très ensoleillée,
les plantes recevront moins d'eau que leur besoin, alors que, par temps cou-
vert, elles en recevront plus.
- La programmation en fonction de l'ensoleillement s'appuie sur la mesure,
par un capteur d'énergie, du rayonnement solaire reçu par unité de temps ; un
intégrateur additionne cette énergie et déclenche une irrigation chaque fois
que la somme d'énergie atteint un seuil prédéterminé. Le seuil doit être choisi
pour que, par une journée très ensoleillée, il y ait 15 ou 16 irrigations, et, par
une journée très couverte, il n'y ait plus que 4 ou 5 irrigations. Pour la station
expérimentale du centre de recherche Cirad, située au Lamentin, ce seuil se
situe à 1,4 MJ / m 2 .

39
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Application au calcul de l'irrigation nécessaire


à une culture de tomate

La prise en compte des informations données précédemment permet de pro-


grammer la quantité et les doses d'irrigation à appliquer à une espèce donnée,
ayant atteint un stade de développement spécifique, cultivée dans un lieu
déterminé.
Ainsi, pour une culture sous abri de tomate qui serait au stade 1e r b o u q u e t /
1 r e récolte au mois de mars (région du Lamentin), les besoins en eau sont de
400 I / jour pour 100 m 2 (tableau II). Pour obtenir un drainage de 15 % défini a
priori, l'apport devra être de 400 + (400 X 0,1 5) = 460 I, soit de 4,6 I / m 2 .
Avec une densité de plantation de 2,5 plants / m 2 , la consommation journa-
lière d'une plante sera de 4,6 I -=- 2,5 = 1,84 I. Avec des goutteurs de débit égal
à 2 I / h, à raison de 1 goutteur par plante, il faudra 55 min au goutteur pour
apporter cette quantité, soit environ 18 irrigations de 3 min, délivrant chacune
100 ml de solution nutritive.
Le calcul proposé se place dans le cas où le substrat utilisé est de la ponce
ayant une faible capacité de rétention. Avec du sable comme substrat, pour
une même dose journalière, les irrigations pourront être plus espacées donc
moins fréquentes, mais l'apport unitaire devra être plus élevé.

Solution nutritive

Composition

En culture hors sol, la solution nutritive doit apporter tous les éléments nutritifs
dont la plante a besoin, c'est-à-dire des macroéléments tels que l'azote, le
phosphore, le potassium, le calcium, le magnésium et le soufre et des oligoélé-
ments parmi lesquels le fer, le zinc, le cuivre, le bore, le manganèse et le
molybdène.
Les besoins des plantes varient selon :
° l'espèce cultivée, voire la variété,
e le cycle de la culture : par exemple, les besoins sont différents pour une

tomate en croissance végétative et une tomate en pleine production,


e le climat : en période très ensoleillée, la concentration de la solution doit
être moins importante qu'en période nuageuse à faible évapotranspiration.

40
La culture hors sol sur substrat

En théorie, il faudrait donc pouvoir disposer d'une solution nutritive adaptée à


chaque combinaison « espèce*cycle*climat ». Toutefois, les plantes qui ont
une certaine capacité à s'adapter peuvent se satisfaire de solutions dont la
composition est légèrement différente de celle requise par leurs besoins. Par
ailleurs, dans les faits, l'équipement de la plupart des agriculteurs est tel qu'il
ne permet de disposer que d'une seule solution pour alimenter des espèces dif-
férentes ou une seule espèce avec des cycles décalés.
Pour la composition en macroéléments des solutions nutritives, quatre
exemples peuvent être proposés (tableau IX). Les teneurs indiquées sont adap-
tées à deux types de culture (à fruits ou à feuilles), menés soit par temps plu-
vieux, soit par temps ensoleillé. Les compositions données sont valables pour
des eaux non chargées en éléments minéraux, ce qui est le cas en Martinique,
en général. Lorsque les eaux ont des charges en éléments minéraux non négli-
geables, il faut déduire la valeur de ces teneurs de celle des éléments minéraux
entrant dans la composition des solutions nutritives de base proposées.
Les besoins en oligoéléments des plantes cultivées en climat tropical n'ont
jamais été étudiés ; c'est pourquoi, ce sont les normes définies pour les
cultures effectuées en zone tempérée qui sont utilisées. L'utilisation d'un pro-
duit prêt à l'emploi est la méthode la plus simple et elle évite des manipula-
tions et des risques d'erreur de pesée. En Martinique, deux solutions nutritives
d'oligoéléments sont largement utilisées : le Kanieltra 10 Fe et le Plantiol 6 Fe
(tableau X).

Tableau iX, Solutions nutritives «fe base â apporter à une culture hors sol sous abrt
fumr des espèces à fruits (tomate, poivros, concombre».,) ou des espèces à feuilles
(laitue, oignon pays.»), selon que le temps est pluvieux o« ensoleillé (Martinique).

Temps N {HOJ Phospihore Poîaïsium Calerum Magtâîsium M4)


Espèces mEq/î mg/l mÊq/l mg/l lmg/1 lmg/î ttâqfl mg/i mËq/f mg/l mS/ct»

Pluie
Fruits 12,6 177 1,3 40 6,2 24a 7,1 143 3,7 43 0,6 S 1,3
Feuilfes 9,1 328 1,1 34 4,6 178 5,2 105 2,4 29 0,4 5,9 1,3
Soleil
Fruits 11,1 156 1,1 34 5,6 217 6,2 124 3,1 39 0,5 6,9 1,6
Feuilfes 3,1 113 0,7 23 3,7 145 4,8 95 2,0 24 0,4 5,3 1,1
a
Ec = conductivité,

Correction du p H de l'eau d'irrigation

La disponibilité des différents éléments pour la plante varie en fonction du p H


de l'eau d'irrigation qui, pour être optimal, doit être compris entre 5,5 et 6,0.
Au-dessus de ces valeurs, la disponibilité du bore et du manganèse diminue
rapidement ; au-dessous, c'est celle du molybdène qui est affectée.

41
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Tableau X. Composition en oiîgoéîéments des solutions de Kanïeltra TO Fe et


Pkntîoî 6 Fe utilisées pour la nulitton des cultures hors sol sous abri à la Martinique
et comparaison avec les quantités requises par la tomate.
Oligoélérnent Composttton en % Apports pair 150 ml/m 3 !besoins d e la tomate
<mgi/D tag/l)
Kanieltra Piantfoi Kanïeltra Plantiot

Fe 0,-316 0,60 1,400 0,900 0,6 à 2,0


Cu 0,027 0,06 0,040 0,090 0,02 à 0,09
8 0,204 0,27 0,300 0,400 0,2 à 0,8
Mn 0,586 0,52 0,900 0,800 0,2 à 1,0
Zn 0,194 0,22 0,300 0,300 0,3 à 0,9
Mo 0,025 0,03 0,037 0,045 0,025 à 0,050

Si l'eau d'irrigation a un pH supérieur à 6,0, son pH doit être corrigé par addi-
tion d'acide (acide nitrique, en général). En revanche, un pH inférieur à 5,5
doit être corrigé par un ajout de potasse. Les quantités d'acide ou de potasse à
apporter pour corriger le pH de l'eau doivent être déterminées par le labora-
toire qui réalise l'analyse d'eau.
Les quantités d'éléments nutritifs apportées pour la correction du pH (l'azote
pour l'acide nitrique, le potassium pour la potasse) doivent être déduites des
doses données dans le tableau IX.

Préparation des solutions nutritives


Deux types de solutions peuvent être préparés : des solutions « filles » ou des
solutions « mères » :
- Pour préparer une solution fille, les engrais (tableau XI) sont dissous dans
une cuve de grande capacité et le mélange est ensuite directement utilisé pour

Tableau XI. Composition des solutions nutritives « filles » directement utilisées pour
l'irrigation de cultures hors sol sous abri en fvtertinique (en g d'engrais par m3
d'eau}, Les éléments sont Introduits îfem la cuve dans l'ordre acide (si de l'acide
nitrique est nécessaire), nitrates, phosphate, sulfate, puis 150 ml de Kanteitra 10 Fe
(oiîgoéîéments).

Temps Phosphate Sulfate d e Nitrate d e Nitrate de


Espèces monopotassiçue magnésium potassium calcium

PÎUÎÊ
Fruits \7/ 431 507 736
Feuilles 150 29 S 350 547
Soleil
Fruits 150 400 445 650
Feuilles 115 240 'im 464

42
La culture hors sol sur substrat

irriguer les plantes. Plus la cuve est grande, plus il est difficile de dissoudre
parfaitement les engrais, mais l'utilisation d'une petite cuve oblige à préparer
la solution très souvent. Pour une serre de 300 m 2 abritant une culture de
tomate en pleine croissance, il faut prévoir d'apporter aux plantes 1,5 m 3 de
solution nutritive par jour.
- Pour préparer une solution mère, les engrais sont dissous dans des cuves de
capacité réduite ; leur concentration est beaucoup plus élevée (en général
200 fois) que celle envisagée pour la solution utilisée pour l'irrigation. Au
moment de l'emploi, ces solutions mères sont diluées en solutions filles qui
servent directement à l'irrigation des plantes. Ce système permet de préparer
les solutions dans un volume réduit, pour une période assez longue et les
engrais sont mieux dissous. En revanche, la préparation de solutions mères
nécessite l'utilisation, le contrôle et la maintenance des pompes doseuses qui
servent à diluer les solutions concentrées.
La préparation des solutions mères nécessite deux bacs (bacs A et bac B), car,
à concentration élevée, les phosphates et les sulfates précipitent en présence
du calcium. Si le serriste travaille avec des pompes doseuses réglées à 0,5 %, il
pourra préparer deux bacs de 100 I de solution mère (tableau XII), destinés à
être dilués dans 20 000 I de solution fille.

Contrôles de la solution nutritive distribuée aux plantes

En culture hors sol, il n'y a aucune réserve d'eau ou d'éléments minéraux dis-
ponibles pour la plante : l'apport doit donc être assuré en permanence par la
solution nutritive. Pour s'assurer du bon fonctionnement du couvert végétal, il
faut donc effectuer des contrôles fréquents de la quantité d'eau apportée, de
la composition de la solution distribuée, ainsi que de la quantité et de la qua-
lité des drainages. Ces contrôles ont plusieurs objectifs :
» détecter des erreurs de préparation de la solution (erreurs dans les pesées
ou entre les engrais utilisés),
• repérer des dysfonctionnements du système de distribution (programma-
teur ou pompes doseuses mal réglés ou défectueux, réseau encrassé...),
« vérifier que la solution nutritive couvre bien les besoins de la plante.
Deux à trois fois par semaine, il faut donc effectuer un certain nombre de
contrôles obligatoires :
° vérifier la quantité d'eau apportée en utilisant un compteur volumétrique
placé à l'entrée de chaque serre ou en récupérant l'eau de quelques gout-
teurs dans des bouteilles ;

• mesurer la conductivité et le pH de la solution distribuée et des eaux de


drainage : pour cela, la solution distribuée par l'un des goutteurs est

43
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Tableau XII, Composition des solutions nutritives « mères » qui seront diluées en
solutions « filles » avant d'être utilisées pour l'irrigation de cultures hors sol sous
abri en MarfMt|ue ((en kg d'engrais par 1ÔÛ I d'mti), les éléments sont Introduits
dans la cuve dans l'ordre acide, nitrates, phosphate, sulfate, puis Kanîeltra 10 Fe
(ollgoéléments). Les bacs A et S ont un volume de Î00 t et sont équipés de pompes
doseuses à 0,5 %.
Bac A
Temps Phosphate Sulfate de Nitrate de
espèces monopotassïcjue magnésium potassium
Pluie
Fruits 3,5 4,0
Feuilles 1,0 6,0 3,5
Soleil
Fruits 3,0 8,0 4,5
Feuilles 2,0 3,0
À ces éléments doivent être ajoutés 300 ml de Kanïeitra 10 Fe et de l'acide nitrique en
fonction du pH mesuré par analyse de l'eau.

BacB
Temps Nitrate de calcium Nitrate de potassium
Espèces

Pluie
Fruits 15 4,0
Feuilfes 11 3,5
Soleil
Fruits 13 4,5
Feuilles 10 3,0

recueillie dans une bouteille recouverte de plastique noir (pour éviter le


développement des algues) ; de l'eau de drainage est récupérée dans un
récipient partiellement fermé (pour limiter l'évaporation) en bout de bac ;
c évaluer la quantité d'eau évacuée par drainage : cette mesure est la plus
difficile à réaliser, car il faut collecter toute l'eau de drainage, du moins sur
une partie de la serre.

L'interprétation des mesures doit être faite dès qu'elles sont finies.

Quantité d'eau / quantité de drainage

Si la programmation de l'irrigation est fixe (programmation horaire), il faut


comparer la quantité d'eau apportée (à l'échelle de la serre ou de la plante)
avec celle prévue.
Si la programmation dépend d'un intégrateur solaire, il faut d'abord calculer
la quantité prévue, puis la comparer avec la quantité effectivement apportée.

44
La culture hors sol sur substrat

La quantité prévue est égale au nombre de déclenchements de l'intégrateur


pendant la période de collecte, multiplié par l'apport prévu de chaque irriga-
tion.
« la comparaison entre la quantité d'eau prévue et la quantité réellement
apportée permet de vérifier le bon fonctionnement du réseau ;
e la proportion d'eau drainée doit se trouver dans la fourchette 10 à 20 % de
l'eau distribuée aux plantes : si le drainage est inférieur à 10 %, il faudra
augmenter les apports ; s'il est supérieur à 20 %, il faudra les diminuer.

Conductivité de l'eau distribuée / conductivité de l'eau drainée

La conductivité de la solution, exprimée en mS / cm, est directement liée à sa


concentration en sels. Cette mesure permet d o n c de savoir quelle est la
concentration globale en sels d'une solution, mais elle ne renseigne pas sur la
proportion des différents sels.
La conductivité de l'apport d o i t être à ± 1 0 % de la conductivité prévue
(tableau IX). Si la valeur obtenue se trouve à l'extérieur de cette gamme, il faut
suspecter un dysfonctionnement ou un mauvais réglage des pompes, ou une
erreur lors de la préparation des solutions.
La conductivité de l'eau drainée s'apprécie par rapport à celle de l'eau
apportée : c'est le critère qui permet de juger de l'adéquation apports / besoins
de la plante. L'objectif est que l'eau drainée soit légèrement plus concentrée
que celle qui a été apportée par irrigation, car cela traduit une fertilisation des
plantes globalement suffisante.
G si la conductivité de l'eau drainée est supérieure de plus de 20 % à celle

de l'eau apportée, il faut diminuer la concentration globale de l'apport ;


° si la conductivité de l'eau drainée est inférieure de plus de 10 % à celle de
l'apport, il faut augmenter la concentration globale de l'apport.

p H apport / p H drainage

Les p H doivent être compris entre 5 et 6. Si le pH de l'eau apportée sort de


cette gamme, il faut suspecter une erreur dans la préparation de la solution, un
dérèglement des pompes ou une modification de la qualité de l'eau d'irriga-
tion ; il faut alors refaire une analyse de l'eau et corriger la solution nutritive
en conséquence.
Le pH de l'eau drainée ne peut s'interpréter que si le pH de l'eau apportée est
correct. Si le pH de l'eau drainée dépasse 6, il faut corriger la composition de
la solution apportée en augmentant la proportion d'azote ammoniacal ; si le
pH est inférieur à ce seuil, il faut corriger la composition par réduction de la
proportion d'azote ammoniacal dans la solution distribuée.

45
PROTECTION PHYTOSANITAIRE :
LA LUTTE INTÉGRÉE

La lutte intégrée est une technique intéressante par rapport à la lutte chimique
utilisée classiquement ; elle permet de maintenir les populations de ravageurs
(insectes et acariens) ou de pathogènes (bactéries, champignons, virus) à un
niveau suffisamment faible, apte à limiter les dégâts à répercussion écono-
mique. Elle permet aussi de réduire les effets négatifs imputables à l'usage de
pesticides et qui interfèrent avec les coûts de production, la pollution des sites,
l'accumulation de résidus, l'élimination d'insectes utiles ou la sélection de
résistances chez les ravageurs et les agents pathogènes.
La lutte intégrée est réalisée par la combinaison de mesures prophylactiques,
de la lutte chimique raisonnée et de la lutte biologique :
- Les mesures prophylactiques consistent à respecter certaines règles élémen-
taires :
° choisir l'ordre de plantation des parcelles et la position de la pépinière par
rapport au vent dominant :

vent «*•»>•»"»• pépinière, 4 e parcelle, 3 e parcelle, 2 e parcelle,1 r e parcelle,

« éliminer les cultures après récolte, de façon à effectuer un vide sanitaire


sur l'exploitation avant un nouveau cycle de culture,
e disposer de plantes vigoureuses en choisissant des variétés bien adaptées

au type de culture utilisé et résistantes aux pathogènes, en ayant une bonne


maîtrise agronomique des différentes étapes de la culture (préparation du
sol, irrigation, fertilisation, désherbage).
- Outre le respect de ces mesures prophylactiques, les populations de rava-
geurs peuvent être contrôlées par la lutte biologique naturelle qui nécessite
l'intervention d'auxiliaires (organismes vivants ayant une action bénéfique sur
les cultures) ; ce type de lutte existe de façon naturelle contre les thrips, les

46
Protection phytosanitaire : la lutte intégrée

aleurodes, les mouches mineuses ou les pucerons (photos 9 à 16). Cependant,


pour des raisons technico-économiques, aucun lâcher d'auxiliaires en masse
n'est actuellement réalisé aux Antilles. Seules de nouvelles espèces d'auxi-
liaires pourraient y être introduites.
- Quand les auxiliaires sont en nombre insuffisant, comme pour le contrôle
des mouches mineuses ou des pucerons, il peut être nécessaire d'aider cette
lutte biologique par des traitements chimiques spécifiques. Dans ce cas, des
traitements curatifs qui utilisent des produits préservant les insectes utiles sont
appliqués. Cependant, ils ne sont préconisés que lorsque le niveau d'infesta-
tion est trop important.
Pour certains autres ravageurs, comme les chenilles de la pyrale des cucurbita-
cées, de l'acariose bronzée de la tomate ou le tarsonème du poivron, la lutte
biologique n'est pas possible car il existe peu ou pas d'auxiliaires aptes à les
atteindre. Il est alors nécessaire de s'attaquer préventivement à ces organismes
en intervenant selon un calendrier élaboré à partir du cycle de développement
de l'organisme nuisible.
Les maladies imputables à des agents pathogènes doivent également être trai-
tées de façon préventive ou curative, selon les cas.
À noter que, s'il est toujours possible de revenir à une lutte chimique classique
en cours de culture, il n'est en revanche pas possible de commencer une lutte
intégrée sur une culture dont les traitements phytosanitaires ont été menés de
façon traditionnelle au départ.
Les fiches techniques par culture, présentées dans la deuxième partie de cet
ouvrage, présentent des programmes de traitement adaptés à chacune des
espèces considérées. Cependant, de nouveaux ravageurs et maladies apparais-
sent régulièrement et la gamme des produits chimiques disponibles évolue.
Une liste des insecticides, acaricides et fongicides utilisables en lutte intégrée,
agréée par la législation française, donnée en annexe n s , fait le point sur les
produits distribués actuellement.

Règles à respecter lors de l'application


de traitements phytosanitaires
Certaines mesures, si elles sont appliquées, permettent d'optimiser l'utilisation
des traitements phytosanitaires tout en limitant les risques d'effets négatifs :
- L'utilisation des produits faite de façon alternée permet de prévenir les phé-
nomènes d'accoutumance ou de résistance, à la matière active utilisée, des
insectes ou des agents pathogènes. Pour réaliser ces alternances, les produits
utilisés doivent appartenir à des familles chimiques différentes signalées, dans
les annexes 1 et 2 (p. 83 et 85), par des couleurs de fond alternées.

47
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

- Selon la culture concernée, les produits utilisés pour le contrôle des rava-
geurs et maladies doivent être homologués par une réglementation propre à
chaque pays. Les listes de produits présentées en annexe ns sont conformes à
la législation française.
- Les délais d'emploi avant récolte, spécifiques à chaque culture et stipulés
dans les conseils d'utilisation du produit de traitement (voir notice sur les
emballages), doivent être respectés sous peine de la persistance de résidus
dans les parties consommées de la plante.
- Le mouillage, c'est-à-dire la quantité d'eau utilisée pour le traitement d'une
surface de culture donnée, doit être suffisant ; il peut varier de 400 I / ha
environ pour le traitement d'une jeune plantation à 1 200 I / ha pour une
culture haute en récolte (tomate, par exemple) ; pour une application par ato-
miseur, le mouillage doit être divisé par deux.
- les doses prescrites, c'est-à-dire, par exemple, la quantité de produit pour
10 I d'eau, doivent être respectées ; comme indiqué précédemment, en cas
d'utilisation d'un atomiseur, la dose doit être doublée car le mouillage est
diminué de moitié (la quantité de produit par surface restant cependant tou-
jours la même). Une dose trop élevée risque de provoquer une phytotoxicité.
À noter que, si beaucoup de produits introduits récemment sur le marché ont
un prix d'achat (au kg ou au L) relativement élevé, ils s'utilisent à de faibles
doses et, donc, leur prix de revient par hectare est souvent équivalent, voire
plus bas, que celui des autres produits.

Cas particulier des cultures sous abri

Les expérimentations ont montré que les ravageurs (insectes et acariens) se


développaient davantage sur les cultures sous abri qu'en plein champ. Cela
s'explique en grande partie par la présence, sous l'abri, de conditions clima-
tiques particulièrement favorables à certains ravageurs : absence de pluie, tem-
pérature et humidité différentes de l'extérieur et diminution de la vitesse du
vent.
En hydroponie, la qualité nutritive de la sève peut être un facteur favorisant la
multiplication des insectes piqueurs-suceurs. En effet, sous abri, ceux-ci sem-
blent se développer davantage sur ce système de culture qu'en plantes
conduites en pleine terre.
Par ailleurs, le système de culture sous abri n'est pas très favorable à la mise en
place de certaines mesures prophylactiques :
° les mises en culture sont continues, il n'y a donc pas de possibilité de pra-
tiquer le vide sanitaire préconisé par ces mesures,

48
Particularités de la culture sous abri

e
il est impossible de gérer l'implantation des cultures en « remontant au
vent ».
En culture sous abri, cependant, la lutte contre les affections des parties
aériennes de la plante est en général plus facile qu'en plein champ car le
développement des maladies est moindre et les traitements sont plus efficaces
du fait de l'absence de pluies ; ce dernier avantage est toutefois annulé en cas
d'irrigation par aspersion.
Quelques cas particuliers de développement important de certaines maladies
sont pourtant à signaler : oïdiums, mildiou, cladosporiose, Corynespora sur
concombre et tomate, Erwinia carotovora sur toutes cultures en zones
humides.

49
Photo 1.
Serre tunnel
avec ouvertures
latérales.

I Photo 2.
Serre en bois
avec toit à deux pans.

Photo 3.
Serre tunnel
à pieds droits.

Photo 4.
Test de différents I
films de couverture. I

Photo 5. Serre tunnel


avec ouverture
au sommet fixe.

Photo 6.
Serre avec ouverture
au sommet mobile.

Photo 7.
Substrat de
puzzolane
en bacs.

Photo 8.
Substrat de ponce
en pots.
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Photo 9.
Punaise prédatrice
(Orius insidiosus).

Photo 10.
Punaise miride prédatrice
(Nesidiocoris tenais).

Photo 11.
Coccinelle prédatrice
(Cycloneda sanguinea).

Photo 12.
Coccinelle se nourrissant d'aleurodes.
G u i d e des cultures sous abri en z o n e tropicale h u m i d e

Photo 13.
Larve de coccinelle.

Photo 14.
Guêpe parasitoïde
de larve d'aleurode.

Photo 15.
Larve d'aleurode
parasitée par une guêpe.
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Photo 16.
Puceron parasité Photo 17.
par une autre guêpe spécifique. Larve de mineuse serpentine.

Photo 19.
Larves de Thrips palmi.
Photo 18.
Adulte de mouche mineuse.
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Photo 20.
Adulte de Thrips palmi.

Photo 21.
Premiers dégâts de Thrips palmi
sur les feuilles.

Photo 22.
Dégâts de pucerons sur concombre.

Photo 23.
Larves et adultes de l'aleurode
Besimia argentifolii.
G u i d e des cultures sous abri en z o n e tropicale h u m i d e

Photo 24.
Chenille de la pyrale des
cucurbitacées sur courgette.

Photo 25.
Dégâts de la pyrale des cucurbitacées
sur courgette.

Photo 26.
Adulte de la pyrale des cucurbitacées
(Diaphana hyalinata).

Photo 27.
Pucerons verts
(Aphis gossypii) sur
cucurbitacées.
G u i d e des cultures sous abri en z o n e tropicale h u m i d e

Photo 28.
Argenture sur courgette
causée par Bemisia argentilolii.

Photo 29.
Fumagine provoquée
par les aleurodes.

Photo 30.
Dégâts de mineuse
serpentine (Liriomyza spp.)
sur melon.

Photo 31 .
Dégâts de tarsonèmes
(Polyphagotarsonemus la tus)
sur poivron.
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Photo 32.
Chenille de la noctuelle
de la tomate (Heliothis zeae).

Photo 33.
Acariose bronzée sur tomate
provoquée par Aculops lycopersici.

Photo 34.
Symptômes de géminivirus
sur la tomate, transmis par les
aleurodes.

Photo 35.
Dégâts de mineuse en plaque ,
(Amauromyza maculosa).

Photo 36.
Araignée rouge {Tetranychus sp.;
FICHES TECHNIQUES
DES ESPÈCES POTAGÈRES
ive rouae
ou « oignon pays »
(Allium fistulosum)
Cette cive très parfumée est largement utilisée comme condiment aux Antilles.

Choix variétai
Différentes populations d' Allium fistulosum sélectionnées localement sont cul-
tivées aux Antilles. Les semences de ciboule rouge qui produisent toutefois des
condiments moins parfumés que les populations locales d'oignon pays peu-
vent être parfois aussi utilisées .

Conduite de ia culture
La multiplication de la cive rouge locale se fait par éclat de touffes ; 1 tige peut
donner de 5 à 6 tiges en 70 jours.

Tableau XUf , Durée des différente étapes -de la culture sous abri tfe la cive rouge et
son rendement, en zone tropicale humide.
Étape de la Culture Durée requise

Du semis à !a 1* récolte â0 j
Dut ée dé la récolte 2Q0 j ou plus, $eiort l'état sanitaire de ia culture,
Rendement escomptable 1 5 à 10 kg
'en eive$ rouges commercialisâmes par m2 d'abri et par an,

Tableau XIV. fertilisation type de la cfve rouge cultivée en pleine terre sous abrî, à
adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé.
Période d'apport Type d'engrais Quantités Unités agricoles
kg /ha kg /500 m 2
N P ^ l i p MgO

Piéparaîton du soi 12 -4 -24 - a MgO 500 25,00 60 20 120 40


Superphosphate triple 100 S, D0 - 46
Plantation + 15] Urée 150 7,50 69 ~ -
puistouiles15 j

53
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Contrôle des maladies et ravageurs


(voir annexes 1 et 2)

Les principaux ravageurs de la cive rouge sont les mineuses (photos 17 et 18)
et les thrips (photos 19 à 21 ).
Le contrôle des autres ravageurs ou maladies est assuré par des traitements
curatifs : dès l'apparition des premiers symptômes pour les maladies et dès que
les populations deviennent importantes dans le cas d'attaques de ravageurs.

54
Concombre
(Cucumis sativus L.)

Choix variétal
Tableau XVV Caractéristiques de certaines variétés de concombre aptes â être
cultivées en zone tropicale humide.
Nom Obtenteur Type de fruit Rési!îtance Potentiel de
Couleur Longueur Oïdium (3>ryne$por4
' production

Daiina Royal Sitiis Vert foncé Moyen *» û Très bon


Mappy Royal Siuis Vert çlatr à jaunç Moyen *'** 0 Excellent
Centime K.Y.S. Vert foncé Moyen 0 * Bon
Eurêka Petoseed Vert clair à jaune Court ? 0 Très bon
Carmen Niker,son Zwaan Vert foncé ^ong ''**' *#* Bon
n,
Cumlaud RiikZwaan Vert foncé Long *»» 6on

***< **, \ 0 ; respeUîvwien-t, variété frèi résistante, moyennement résistante, tolérante, -sensible.

Conduite de la culture
Durée du cycle de production e t rendement

Tableau XVL Durée des différentes étapes de la culture du concombre sous abri et
son rendement, en zone tropicale humide.
Étape de la culture Durée requise
En pépinière :
du semis au repiquage 18 J en pot
8 | en mottes
Sous l'abri :
de la plantation à la 1re récolte 18 j
durée de la récolte 1 à 2 mois {selon ëlaî sanitaire)
Nombre de cycles par an 5
Rendement escomptable 1 60 à 70 kg
1
en concombres coromercialisables par m'' d'abri et par jn.

55
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Semis e t plantation

En culture hors sol, le semis de concombre se fait en pots ajourés (diamètre 10


à 12 cm) à raison d'une graine par pot dans un mélange constitué de 50 % de
sable désinfecté et 50 % de tourbe.
En culture de pleine terre, le semis s'effectue en motte de terreau (4 cm x 4 cm
x 4 cm), à raison d'une graine par motte.

La densité de plantation des plants de concombre est de 1,5 plants par m 2 , soit
pour une serre de 9,30 m de largeur, 6 simples lignes à 45 cm entre plants ou
5 doubles lignes à 70 cm entre plants.

Palissage e t taille

En culture sous abri et à la densité conseillée de 1,5 plants par m 2 , le


concombre doit être palissé soit sur une ficelle verticale, soit sur un filet à
grosses mailles.
- Les plantes doivent être taillées en éliminant tous les fruits et rameaux se
développant sur les premiers 50 à 60 cm ;
- de 60 cm jusqu'au support de culture, les fruits de tige doivent être gardés. Si
la végétation est dense et les fruits nombreux, il faut éliminer tous les rameaux,
sinon ils peuvent être taillés à deux feuilles ;
- aux points de contact avec les supports de culture, la taille à pratiquer est
appelée « taille parapluie » qui consiste à laisser retomber deux ou trois
rameaux après avoir étêté la tige principale ; dès que ces rameaux ont donné
eux-mêmes des fruits, ils doivent être étêtés.
La récolte est effectuée trois fois par semaine.

Fertilisation des p l a n t s cultivés en pleine terre

Tableau XVII. fertilisation type du concombre cultivé en pleine terre sous abri, à
adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé.

Période d'apport Type d'engrais Quantités Unités agricoles


kg / h a kg /500 m2 N f . p . K2 0 MgO
Préparation du so! 12 - 4 - 24 ~S MgO 500 25,00 60 20 120 40
Super phosphate triple 300 15,00 - 133 -
Plantation + 15] Urée 150 7,50 m - -
Plantation + 30 j Nitrate de potasse 150 7,50 20 - 69
Plantation + 4$ \ Nitrate de potasse 150 7,50 20 - m

56
Concombre

Herbicides spécifiques de prélevée

En culture de concombre, le contrôle des adventices s'effectue par un traite-


ment à base de chlorthal-dimethyl avec du Desolin PM (Rhône Poulenc), du
Dacthal W-75 (ISK Biosciences) ou du Braban (Agro-Végétal) utilisés à la dose
de 10 kg / h a .

Contrôle des maladies et ravageurs


(voir annexes 1 et 2)

Les principaux ravageurs des cultures de concombre sous abri sont les che-
nilles, les pucerons (photo 22), les thrips (photos 19 à 21), les aleurodes
(photo 23), les mouches mineuses (photos 17 et 18) et les acariens. Les princi-
pales maladies sont le corynespora (surtout en période humide), l'oïdium et le
mildiou.
Les chenilles peuvent être contrôlées par des traitements préventifs effectués
tous les 7 à 10 jours.
La lutte contre les autres ravageurs ou maladies se fait par traitements curatifs
appliqués dès l'apparition des premiers symptômes lorsqu'il s'agit de maladies
et dès que les populations deviennent importantes dans le cas des ravageurs ;
ainsi, lors d'attaques de mineuses, le seuil d'intervention est de 3 mines par
feuille.

57
Courgette
(Curcubita pepo L.)

Choix variétal
Les variétés de courgette adaptées à une culture sous abri en zone tropicale
humide sont :
- Greyzini ou Grey Zuchini (obtenteur : Petoseed), de couleur vert clair strié,
- Aceste (obtenteur : Royal Sluis), de couleur vert moyen,
- Leda (Royal Sluis), de couleur vert clair,
- Afrodite (Sluis and Groot), de couleur vert moyen, qui est tolérante aux virus
ZYMV, VVMV2, CMV.

Conduite de culture
D u r é e d u cycle de production e t rendement

Tableau XVHL Durée des différentes étapes de ia culture sous abri de la courgette et
son rendement, en zone tropicale humide.

étape de la culture Durée requise


Du semis à la plantation 6 ou 7 j
Du semis â la )re récolte 30 à 35 j
Du semis à la fin de ia récolte 50 à 70 j selon l'état sanitaire de la culture
Nombre de cycles par an 5 ou 6
• Rendement eicoroptebl ef b à 10 kg
V J inû\$ CûmmercUîiiâWes par rrt 2 d'âbrt et par an.

Semis e t plantation

Le semis se fait en motte de terreau cubique de 4 cm de côté.


La plantation est effectuée au stade de 4 à 5 vraies feuilles.

La densité de plantation est de 1,2 à 1,8 plantes par m 2 de serre, soit, pour une
serre large de 9,30 m, 6 simples lignes à 45 cm entre plants ou 5 simples
lignes à 40 cm entre plants.

58
Courgette

La récolte a lieu 3 ou 4 fois par semaine. Les courgettes doivent être récoltées
jeunes, quand elles atteignent 18 à 22 cm de longueur et sont encore étroites
et bien cylindriques.

F e r t i l i s a t i o n des plants c u l t i v é s e n p l e i n e t e r r e

Tableau XIX, fertilisation type de la courgette cultivée en pleine terre sous abri, à
adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé-

Période d'apport Type d'engrais Quantités Unités agricoles


1
kg / h a k g / SOS m H ? p$ £,£> MgO

Préparaiiûn 12 - 4 - 24 - 8 MgO 500 25,00 60 20 120 40


du sol
Super phosphate triple 100 5,00 46
Plantation + 15 j Nitrate de potasse 200 10,00 33 » 135

H e r b i c i d e s spécifiques d e p r é l e v é e

En culture de courgette, le contrôle des adventices s'effectue par des traite-


ments à base de chlorthal-dimethyl avec du Desolin PM (Rhône Poulenc), du
Dacthal VV-75 (ISK Biosciences) ou du Braban (Agro-Végétal) utilisés à la dose
de 10 kg / h a ,

Contrôle des maladies et ravageurs


(voir annexes 1 et 2)
Les principaux ravageurs de la culture de courgette sous abri sont les chenilles
(photos 24 à 26), les pucerons (photo 27), les thrips (photos 19 à 21), les aleu-
rodes (photo 23 et 28), les mouches mineuses (photos 17 et 18) et les acariens.
Les principales maladies sont l ' o ï d i u m et les virus transmis par pucerons
(ZYMV, PRSV, etc.).
Seule la lutte contre les chenilles se fait par traitements préventifs qui sont
effectués tous les 7 à 10 jours. Le contrôle des autres ravageurs ou maladies est
assuré par des traitements curatifs : dès l'apparition des premiers symptômes
pour les maladies et dès que les populations deviennent importantes dans le
cas d'attaques de ravageurs. Le seuil d'intervention est de 3 mines par feuille
pour les mineuses.

59
Fraise
(Fragaria spp.J

Choix variétal

Les variétés de fraise pouvant être utilisées pour une culture sous abri en zone
tropicale humide sont celles dont les besoins en froid pour la mise à fleur sont
très réduits. Dans ce contexte, les variétés californiennes Sweet Charlie ou
Seascape (Université de Californie), qui sont peu exigeantes en froid, sont
conseillées.

Conduite de la culture

La fraise n'est pas une production adaptée aux climats chauds et humides.
Pour sa culture aux Antilles, il convient donc de choisir les zones les plus
fraîches, c'est-à-dire des zones d'altitude, s'élevant au minimum à 300 m. En
cas de pluviométrie élevée, la culture sous abri est impérative pour limiter le
développement des maladies.

D u r é e d u cycle de production e t rendement

Tableau XX, Durée des différentes étapes de la culture sous abri de la fraise et son
rendement, en zone tropicale humide.

Étape de la culture Durée requise


De îa plantation à la 1 récolte
rc
100 \
Durée de la récolte î 00 )
Rendement escomptable 200 à 300 g par pied

Semis e t plantation

Aux Antilles, la plantation de fraisiers se fait en décembre avec des plants


ayant été stockés en conditions réfrigérées (« plants frigo ») ou des plants frais.

60
Fraise

La densité est de 6 à 8 plants par m 2 , soit 40 cm entre lignes et de 30 à 40 c m


entre plants.
Toutes les fleurs et les stolons doivent être supprimés durant les 15 jours qui
suivent la plantation ; ensuite, il suffit d'enlever les stolons tous les 15 jours.

Fertilisation des plants cultivés en pleine terre

Tableau XXh- Fertilisation type de la fraise cultivée en pleine tnrr& sous abri, a
adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé. , ' , ' . '

Période d'apport- Type d'engrais Quantités Unités agricoles


kg / h a % / s b o ' r n2 M 'pp> 5 ,' K / > MgO

Préparation 12-4 -24, -8 MgO SO0 25,00 , '60 20 i20 40


du soi - , ' ' . ' " ' ' '
Super phosphate triple 100 5,00 - - 46 ' ' -
Plantation + 15 j Urée - 150 7,5Û 69 - -
Tpu>k*15j m m e de potasse 150 7,5(3 20 ' - , ' ffi ?

Contrôle des maladies et ravageurs


(voir annexes 1 et 2)

Les principaux ravageurs des culture de fraisiers sont les insectes du sol, les
thrips (photos 19 à 21), les chenilles et les acariens. Les principales maladies
sont l'oïdium et le Phytophtora.
Un traitement préventif contre les insectes du sols doit être fait avant planta-
tion. De même, il faut effectuer un traitement contre le Phytophtora, une
semaine après plantation.
Pour lutter contre l'oïdium, des traitements doivent être appliqués régulière-
ment tous les 10 jours à partir de l'apparition des premiers symptômes.
Les ravageurs autres que les insectes du sol sont contrôlés par des traitements
curatifs.

61
Haricot vert
(Phaseolus vulgaris L.)

Choix variétal

Deux variétés de haricot peuvent être cultivées sous abri en zone tropicale
humide :
- la variété 2.2. 3.V (obtenteur : Inra) qui est un haricot vert grimpant ; cette
variété est résistante aux nématodes,
- la variété naine Contender.

Conduite de la culture

Durée du cycle de production e t rendement

Tableau XXIL Durée des différentes étapes de la culture sous abri du haricot vert et
Son rendement, en zone tropicale humide.
Étape de la culture Durée requise
n>
Du semis à ia 1 récolte 30 j
Durée de la récolte 15 à 3 j selon les variétés,
jusqu'à 50 j pour le haricot grimpant
Rendement escomptable1 1 à 3,5 fcg
1
en t a r k o l i commercial ïsables p j r n ^ d'abri et («r cycle.

Semis e t plantation

La culture se fait en semis direct à la densité de 30 graines par m 2 , soit


20 graines par mètre linéaire sur des lignes espacées de 70 cm.
La récolte se fait tous les jours pour du haricot fin, sinon tous les 2 jours.

62
Haricot vert

F e r t i l i s a t i o n des p l a n t s c u l t i v é s en p l e i n e t e r r e

Tableau XXlli. Fertilisation type du haricot vert cultivé en pleine terre sous abri, à
adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé.

Période d'apport Type d'engrais Quantités Unités agricoles


kg/bakg/SO0m 2
H P p% K p MgO
Préparation 12 - 4 - 24 - 8 MgO 500 25.00 60 20 120 40
du sol
Super phosphate triple 100 5y OO - 46 -

Herbicides spécifiques de prélevée

En culture d'haricot vert, le contrôle des adventices s'effectue par des traite-
ments à base de chlorthal-dimethyl avec du Desolin PM (Rhône Poulenc), du
Dacthal W-75 (ISK Biosciences) ou du Braban (Agro-Végétal) utilisés à la dose
de 10 kg / ha.

Contrôle des maladies et ravageurs


(voir annexes 1 et 2)

Les principaux ravageurs du haricot vert sont les chenilles, les mouches
mineuses (photos 17 et 18), les pucerons, les cicadelles et les acariens. Les
principales maladies sont les pourritures du collet et l'oïdium.
Des traitements préventifs doivent être fait contre les pourritures du collet
7 jours après levée.
Le contrôle des autres ravageurs ou maladies est assuré par des traitements
curatifs : dès l'apparition des premiers symptômes pour les maladies et dès que
les populations deviennent importantes dans le cas d'attaques de ravageurs.

63
Laitue
(Lactuca sativa L.)

Choix variétal
Tableau XXIV. Variétés de laitues cultivées sous abri, en climat tropical numide.

Type Variété Obtenteur CaK*cïérîs%ue


Beurre Titama Van Den Berg ; Peiner Petite pomme
Pfvina Vilmorin -
Batavia Mïneao Key5torte Sonne porsmatson
Trjniîy Teebfflsem Fe»î lies larges
fâcifîco R&yai Sluis 0onne résistance â îa
nécrose rrtârgtriâîe
Qoris Asgrow -
Acacia Royal 5tais Feuilles, très iarg.es.,
tolérance à (a cercosporiose
£mpîre Petoseed feuilles larges
ou Tropical Emperor

Conduite de la culture

Durée du cycle de production e t rendement

Tableau XXV. Durée des différentes étapes de ta culture sous abri de la laitue et son
rendement, en zone tropicale humide.
Étape de la culture Durée requise
En pépinière :
du semis a la plantation 15 à 21 j
Sous abri :
de ia plantation à la récolte 26 à 3-5 j
Nombre de cyci es par an 9â 10
Rendement escomptable' 15 à 20 kg
' CTÎ idlades coraraercïaltsaSîletpar m' rf'abn et par .in.

64
Laitue

Semis et plantation

Le semis se fait en motte de terreau cubique de 4 cm de côté.


La plantation est effectuée au stade de 4 à 5 vraies feuilles.

La densité de plantation est de 18 à 20 laitues par m 2 de bacs. Des bacs de 1 à


1,2 m de large et 20 à 30 cm de large conviennent bien à cette culture ; il faut
compter 5 à 7 I de substrat par laitue.
L'irrigation fertilisante se fait à raison d'un goutteur pour deux laitues.

Fertilisation de la laitue cultivée en pleine terre

Tableau XXVL Fertilisation type de la laitue cultivée en pleine terre sous abri,, à
adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé.
Période d'apport Type d'engrais Quantités Unités agricoles
kg / h a kg /500 m2 N Pp$ K p MgO

Préparation 12-4 -24 -S MgO 500 25,00 W~ 20 120 40


du sol
Super phosphate iri pie 100 5,00 46
Plantation + 15} Urée 150 7,50 m ~ -

H e r b i c i d e s spécifiques d e p r é l e v é e

En culture de laitue, le contrôle des adventices s'effectue par des traitements à


base de propyzamide avec du Kerb Flo (Rohm & H a a s / AgrEvo France) utilisé
à la dose de 3,75 I par ha.
Cet herbicide ne contrôle pas les amarantes (ou « épinards ») ; en cas de
monoculture de laitue, il sera donc indispensable de contrôler ces adventices
par un autre moyen, un sarclage manuel ou l'application d'un herbicide total
en fin de culture, par exemple.
Si la culture suivante est une tomate, il convient de réduire la dose de Kerb Flo
à 2 I par ha.

Contrôle des maladies et ravageurs


(voir annexes 1 et 2)

Les principaux ravageurs sont les mouches mineuses (photos 17, 18 et 25) et
les chenilles. Les principales maladies sont la cercosporiose (surtout en
période humide) et des pourritures du collet. À noter que le système de culture

65
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

sous abri équipé d'une irrigation au goutte-à-goutte limite fortement l'impor-


tance de la cercosporiose.
Des traitements préventifs doivent être faits contre les mouches mineuses
(2 jours avant plantation et 5 à 7 jours après la plantation), les chenilles (juste
avant que la pomme ne se ferme) et les pourritures du collet (2 jours avant
plantation).
Le contrôle des autres ravageurs ou maladies est assuré par des traitements
curatifs : dès l'apparition des premiers symptômes pour les maladies et dès que
les populations deviennent importantes dans le cas d'attaques de ravageurs.

Attention : les délais d'utilisation des pesticides avant récolte sont générale-
ment beaucoup plus longs sur laitue que sur les autres cultures.

66
Melon
(Cucumis melo L.)

Choix variétal

Aux Antilles, la période de production du melon en plein champ destiné à un


marché d'exportation s'étend de janvier à juin. Le marché local est alors large-
ment approvisionné par les surplus. En revanche, en dehors de cette période,
la production de plein champ est quasiment nulle : la culture de melon sous
abri doit donc être orientée vers des récoltes de juillet à décembre qui permet-
traient d'approvisionner ce marché local.
Le melon est une plante exigeante en lumière et la période de j u i l l e t à
décembre est la moins ensoleillée ; il faut donc réserver cette culture aux
zones qui bénéficient du meilleur ensoleillement, le sud de la Martinique, par
exemple.
Les variétés du type « Cantaloup charentais » ne sont ni adaptées à la culture
hors sol sous abri, car ils produisent alors des fruits non sucrés, ni à la culture
sur sols sableux. Cependant ces melons peuvent être envisagés pour une
culture de pleine terre sous abri dans les régions les plus ensoleillées (sud de la
Martinique). Les variétés exploitées alors sont Alpha (obtenteur : Tézier) ou
Savor (obtenteur : Vilmorin).
En hors sol, les seules variétés qui se sont avérées intéressantes pour l'instant
sont de type asiatique ou israélien ; elles sont à chair verte ou vert orangé et
leur saveur diffère de celles des melons Cantaloup. Ces fruits sont très sucrés et
le rendement de la culture est correct ; la production de ces types de melon
peut être modulée en fonction des débouchés commerciaux. Les variétés utili-
sables sont alors Andes (obtenteur : Sakata) ou Aogen (obtenteur : Hazera).

67
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Conduite de la culture

D u r é e d u c y c l e d e production e t r e n d e m e n t

Tabfeau XXVI Ê. Durée des diftérentes étapes de la culture du melon sous abri et son
rendement, en zone tropicale humide,
étape iJe la cuifare 0 urée requ îse
' En pépinière <fé S
e vage :
du semis au repiquage i l j en moite de terreau de 4 cm de côté
Sotîs l'abri:
de la plantation â ia récolte 6 à 10 semaines selon la variété
durée de ia récoite 4 à & semaines seîon fétat sanitaire des plants
Nombre de cycles par an 4
Rendement •es.consptabl e' î 2 à 16 kg
1
en raefons commercialisabtes- par m d'abri el par ;m.
1

Plantation, palissage et taille

La plantation se fait à la densité de 2,5 plants par m 2 de serre, soit, pour une
serre large de 9,30 m : 6 lignes à 30 cm entre plants ou 5 doubles lignes à
45 cm entre plants.
Le palissage, recommandé pour des cultures sous abri, est effectué sur une
ficelle tendue verticalement.
Les plants de melon doivent être conduits de la façon suivante :
- suppression des fleurs femelles et des axillaires sur les 60 premiers centi-
mètres,

- rameaux taillés après la 3 e feuille s'ils ne portent pas de fruits ou après la


2 e feuille lorsque le fruit à la taille d'une prune,
- rameaux étêtés lorsqu'ils atteignent une longueur de 2 m.

Les récoltes se font trois fois par semaine

Irrigation

- la qualité du melon dépend pour une grande partie de l'alimentation


hydrique de ses plants : la gestion de l'eau requiert donc une attention particu-
lière.

68
Melon

Ainsi, pour une serre de 400 m 2 et une évapotranspiration potentielle (ETP) de


5 mm, l'apport d'eau par irrigation devra respecter les règles suivantes :
- de la plantation à la floraison, il apportera 4 0 % de la valeur de l'ETP, soit
800 L par jour,
- pendant la phase de grossissement du fruit, il devra couvrir 80 % de l'ETP,
soit 1 600 I par jour,
- une semaine avant la récolte, il compensera 50 % de l'ETP, soit 1 000 I par
jour.

Fertilisation en pleine terre

Tableau XXVI I L fertilisation type d u ifteiaii cuftivé et* pleine terre sous abri, à
adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé.

Période d'apport Type d'engrais Quantités Unités agricoles


kg / h a kg /500 m2 N P ^ ^ O MgO

Préparation 12 - 4 - l b ~ 8 MgO 50Q 25,00 60 20 120 40


dusof
Superphosphate triple 300 15,00 ~ 138
Plantation + 15} Urée 150 7,50 m
Plantation + 30 } Nitrate de potasse 1"M 7,50 m - #}
Plantation + 45 ] Nitrate de potasse 150 7,50 20 69

Herbicides spécifiques de p r é l e v é e

En culture de melon, le contrôle des adventices s'effectue par des traitements à


base de l'une des molécules suivantes :
- soit du chlorthal-dimethyl avec du Desolin PM (Rhône Poulenc), du Dacthal
VV-75 (ISK Biosciences) ou du Braban (Agro-Végétal) utilisés à la dose de
10 k g / ha,
- soit du naphtalame avec de l'Alanap L. (Uniroyal / Agro-Végétal) à 18 I / ha.

Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2)

Les principaux ravageurs de la culture du melon sous abri sont les chenilles,
les pucerons, les thrips (photos 19 à 21), les aleurodes (photo 23 et 29), les
mouches mineuses (photos 1 7, 18, 30) et les acariens. Les principales maladies
sont l'oïdium et le mildiou.

69
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Seule la lutte contre les chenilles se fait par traitements préventifs effectués
tous les 7 à 10 jours. Le contrôle des autres ravageurs ou maladies est assuré
par des traitements curatifs : dès l'apparition des premiers symptômes pour
l'oïdium ou le mildiou et dès que les populations deviennent importantes dans
le cas d'attaques de ravageurs. Le seuil d'intervention est de 3 mines par feuille
pour les mineuses.

70
Poivron
(Capsicum annuum L.)

Choix variétal

En pleine terre, seule la variété de piment Narval (obtenteur Tézier) est résis-
tante au flétrissement bactérien, toutefois Majister (obtenteur Tézier) est très
rustique et sa production est importante.
En hors sol, les variétés Majister, King Arthur et Pacific (obtenteur Petoseed),
Yolo Wonder et California Wonder (obtenteur Nickerson Zwaan) ont des ren-
dements intéressants.
Ces variétés produisent des fruits verts qui virent au rouge à maturité. Il existe
des variétés dont le fruit mûr peut être d'une autre couleur, mais leur compor-
tement en milieu chaud et humide n'est pas très satisfaisant.

Conduite de la culture

D u r é e du cycle de production e t rendement

Tableau XXIX, Durée des différentes étapes de h culture du poivron sous abri et son
rendement, en .zone tropicale humide.
Étape de la culture Durée requise
En pépinière d'élevage ;
du semis au repiquage 40 1
Sous l'abn :
de la plantation â la récolte 1,5 mois
durée de ia récolte 3 à 5 mois
Nombre de cycles par an 2
Rendement escomptable' 12 à 16 kg
1 1
<>n fn»iscomtrœtciaiîsab\ei, p<ir m d'abri et par an.

71
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Plantation, taille e t tuteurage

2
La densité de plantation des plants de poivron est de 2,5 plants par m , soit,
pour une serre de 9,30 m de largeur 6 simples lignes à 30 cm entre plants ou 5
doubles lignes à 45 cm entre plants.
La première fleur formée à l'aisselle de la première « fourche » sur la tige prin-
cipale doit être supprimée.
Le tuteurage se fait par 3 doubles rangées de ficelles tendues horizontalement
entre des piquets placés tous les 3 m. Il est nécessaire de bien maintenir les
tiges qui sont très cassantes sous le poids des fruits.
La récolte s'effectue tous les 10 à 15 jours.

Herbicides spécifiques de prélevée

En culture de poivron, le contrôle des adventices s'effectue par un traitement à


base de linuron avec du Carox KB (Rhône Poulenc) ou au Celatox 75 PM
(Rhône Poulenc) utilisés à la dose de 6,6 kg / ha.

Fertilisation en pleine t e r r e

Tableau XXX. fertilisation type du potvrort cultivé en pieirte terre sous abri, à
adapter en fonction d'éventttelies déficiences du soi utilisé.

Période d'apport Type d'çngrais Quantités Unités agricoles


2
kg / h a kg/SOOm N P2 O s K2 D MgQ

Préparation 12-4-24-SMgO 300 25,00 60 20 120 4U

Sypei- phosphate u-ipic 300 15,00 - 1 3 $


plantation + 15 ] Urée 100 5,00 46
Plantation + 30 ] Nitrate de potasse 150 7,50 20 - 69
puis tous les 15]

Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2)

Les principaux ravageurs du poivron sont les acariens (tarsonèmes, photo 31),
les aleurodes (photo 23) et les pucerons. En culture sous abri, la plante est sur-
tout sensible aux attaques de tarsonèmes qui peuvent endommager les bour-
geons terminaux et donc bloquer la croissance.

72
Poivron

Les principales maladies sont des celles du feuillage (oïdium, septoriose...) et


du collet (Phytophtora et Sclerotium).
Pour lutter contre les acariens, des traitements préventifs doivent être faits dès
que la plante a atteint le stade de 2 feuilles vraies en pépinière, puis tous les
10 à 15 jours, tout au long du cycle. De même, pour éviter la fonte des semis
et les maladies du collet, il convient d'effectuer 1 ou 2 traitements préventifs
au stade de la pépinière.
Tous les autres ravageurs ou maladies doivent être contrôlés en traitement
curatif, c'est-à-dire lors de l'apparition des premiers symptômes dans le cas des
maladies et dès l'observation de populations importantes de ravageurs.

73
Tomate
(Lycopersicon esculentum MM.)

Choix variétai

Un certain nombre de variétés de tomate, aptes à être cultivées sous abri en


zone tropicale humide, existent (tableau XXXI). Les critères permettant de
choisir l'une ou l'autre d'entre elles portent sur :
- l'adaptation aux conditions climatiques chaudes et humides,
- la tolérance au flétrissement bactérien dû à Ralstonia solanacearum,
- la tolérance au géminivirus de la tomate,
- le type de variété ; il existe deux types de variétés chez la tomate, le type
déterminé et le type indéterminé. Les variétés de type déterminé ont un cycle
de production plus court et une production groupée, alors que les variétés de
type indéterminé ont un cycle plus long et une production supérieure ; cepen-
dant, les variétés de ce dernier type sont plus difficiles à maintenir en bon état
phytosanitaire car davantage de générations de ravageurs peuvent se déve-
lopper.
À noter qu'il n'existe pas, actuellement, de variétés combinant les diverses
tolérances au flétrissement bactérien, aux fortes températures et au géminivirus
de la tomate.

Conduite de (a culture

D u r é e d u cycle de production e t rendement


(tableau X X X I I )

74
Tableau XXXL Caractéristiques de certaines variétés de tomate aptes à être cultivées en zone tropicale humide.
Nom <ie la variété Cataiho CapUan Heat ma$ler Heaï wave Caimago GempJ ide Recenlo
Obtenteur de la variété fnra/Tezier Petoseed Petoseed Petoseed Inra/Tezter Petoseed De luiter
Type de variété Déterminé Déterminé Demi-déterminé Semî-déterminé Déterminé Déteirniné indéterminé
Résistance ou /tolérance
Flétrissement bactérien *v* ** * »
0 ** G 0
Nématodes 0 0 *«*• ^ 0 0 ù 0
Géminivirus 0 0 0 0 0 .. ^XA
0
Chaleur a**' * . h J * * . - * *> S!-.-» ^ 0
Stress hydriques ou minéraux *** •*. * * * A
0
Dimension des fruits Moyen H '; C r o l ^ ? ^ Gros. Moyen Moyen Gtos ^
Potentiel de production Moyen Très bon Tiès bon Très bon Bon Bon p^x^llent
Système de culture recommandé
Plein champ non irrigué Oui Non Non Non Non Non Non
Plein champ irrigué Non Oui Oui Oui 1
* Oui _ Oui 1
Non
Sous abri pieine terre Non Oui Oui Oui 5 Ouï Oui' Non
Sous abri hors soi Non Ouï Oui Oui Non Ouf Oui

***, *•*, \ Ù i respectivement, variété très résistante, moyennement résistante, toiératïte, sensible.
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Tableau XXXIi. Durée des différentes étapes de ia cuiture de la tomate sous abri et
sort rendement, en zone impicaie humide.
étape de ia cuiture Durée requise
€n pépinière d'élevage ;
eu semis au repiquage 10 j
du repiquage à ia pîantation 2 à 3 / semaines
du semis en motte à la plantation 3 semaines
Sous l'abri ;
de îa plantation à (a récoite 1,5 mois
durée de la récolte 1,5 mois (type déterminé}
i. 2,5 mois (type déterminé)
Récoite 2 à 3 /semaines
Nombre de cycles par an 2,5 à 3
1
Rendement escomptable 16 à 25 kg
' en fruits commerce tintes p3r ta d'staï ç( par an fcbjeçOf * 20 kg<» hors sofi.
2

P/anfaf/on

Pour une culture en hors sol, la plantation des jeunes plants a lieu environ
3 semaines après repiquage, au stade 6 feuilles vraies bien développées ; l'uti-
lisation de pots ajourés permet de placer les plantules directement dans le sub-
strat et donc d'éviter le dépotage.
Pour une culture en pleine terre, la plantation des jeunes plants a lieu environ
2 semaines après repiquage.

La densité de plantation est de 2,5 plants par m 2 de serre, soit, pour une serre
de 9,30 m de largeur : 6 simples lignes à 30 cm entre plants ou 5 doubles
lignes à 45 cm entre plants ; en saison des pluies, cette densité peut-être dimi-
nuée à 1,8 plantes / m 2 .

Élimination des gourmands et palissage

- Pour les variétés du type indéterminé, toutes les tiges latérales (ou gour-
mands) sont éliminées et l'axe principal est palissé sur une ficelle tendue verti-
calement.
Les plants de tomate se développant en conditions tropicales sous abri sont en
général très vigoureux. Lorsque le cycle de production dure plus de 3 mois, il
faut prévoir un système de couchage des plants au fur et à mesure de leur
croissance. L'utilisation de crochets avec réserve de ficelle est alors préco-
nisée. Cependant, il est aussi possible d'étêter les plantes quand elles parvie.v

76
Tomate

nent au niveau des supports de culture, ce qui correspond au stade où elles


émettent leur 8e ou 10e bouquet floral.
Un effeuillage en bas de tige favorise la circulation de l'air et permet de dimi-
nuer les risques de développement d'une maladie ; cette opération conduit
également à éliminer les larves de certains ravageurs (aleurodes, photo 23 ;
mineuses, photos 17 et 18). Il peut y avoir soit plusieurs effeuillages progres-
sifs, soit un seul effeuillage à la mi-récolte sur 1 m à 1,20 m de tige.
- Pour les variétés de type déterminé, les plants sont conduits sur deux à trois
branches ; les rameaux de la base sont supprimés afin de faciliter l'aération ; le
tuteurage peut se faire par ficelles horizontales ou verticales.

Herbicides spécifiques

Tableau XXXIIEL Herbicides util îsês en culture sous abri: de la tomate en


zone tropicale humide.
Matière active Spécialité Commercialisée Dose produit commercial
commerciale par (par lia)

Mêtnbuzine SerceOral Bayer S,A, 700 g


Pendiméthalirte Prewî 400 Cyanamid Agro 331
Chlorîha! DesoHn PM Rhône Poulenc jardin 3à9kg
Dac&aJWP 75 Si pcam-Phytey rop idem
Uraban f l Agro-Végétal idem

Fertilisation des plants cultivés en pleine terre

Tafcieau XXXtV, fertilisation type de k tomate cultivée en pleïae terre $&w abri, à
adapter en toncfïon d'éventuelles détidertees du $ol util*se.
Période d'apport Type d'engrais Quantités Unîtes agricoles
Jïg/I>a Icg/SOOm 2
N ? A ï y } MgO
Préparation 12-4-24-8MgÛ 500 25,00 m 20 120 40
du Sol
Super phosphate triple 300 15,00 - n$ ~ ™

Pfartafon + 1 5 ] Urée 300 5,00 46 - -


Plantation + 1 0 j Nitrate de potasse 150 7,m 20 ~ 69
Plantation + 45 ] Nitrate de potasse 150 ?,5Û 20 - 69

Ffaptagon+-60j Citrate de potasse 150 7t 5Q 20 - m


Total sur t cycle Tous confondus _ ~ 166 ISS VI? 40

77
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Techniques p o u r a m é l i o r e r l e t a u x d e n o u a i s o n

Le taux de nouaison conditionne la production du plant. En saison des pluies,


il est indispensable d'effectuer certaines opérations visant à améliorer ce taux
qui peut alors être augmenté de 100 %. En saison sèche, ces manipulations,
qui peuvent aboutir à une augmentation du rendement de 20 %, sont recom-
mandées.

Deux techniques sont envisageables pour favoriser la nouaison de la tomate, le


vibrage et l'hormonage :
- le vibrage se fait avec un vibreur électrique appliqué sur la hampe florale dès
l'ouverture de 50 % des fleurs de l'inflorescence,
- l'hormonage consiste à effectuer une pulvérisation d'hormone sur le bouquet
floral dès l'épanouissement de 50 % des fleurs, à raison d'une pulvérisation
par bouquet. Chaque pulvérisation est constituée de 5 ml / I d'une solution de
Procarpil (acide alpha naphtyl acétamide ou NAD) distribué par Rhône-Pou-
lenc Agro ou bien de 20 ml / I d'une solution de Tomatone (acide chloro-4-
phénoxyacétique ou 4-CPA) commercialisée par CFPI Agro.
En saison sèche, lorsque cela est possible, il faut préférer le vibrage à l'hormo-
nage car les fruits sont alors plus fermes et moins creux. Le vibreur est alors
appliqué 3 fois par semaine, lorsque la végétation est parfaitement sèche.
En saison des pluies, lorsque l'hygrométrie est importante, la pratique de l'hor-
monage est préférable, à raison de 2 à 3 passages par semaine.

Contrôle des maladies et ravageurs


(voir annexes 1 et 2)

Les principaux ravageurs de la culture de tomate sous abri sont les aleurodes
(photo 23), les mouches mineuses (photos 17 et 18), les chenilles (photo 32) et
les acariens dont, essentiellement, les tarsonèmes et l'acariose bronzée (photo
33 et 36). Les aleurodes et acariens se développent davantage en culture sous
abri qu'en plein champ. De plus, les aleurodes du genre Bemisia (photo 23)
transmettent des géminivirus (photo 34).
Les principales maladies sont celles qui affectent le feuillage : oïdium, septo-
riose, corynespora, cladosporiose, etc.
Des traitements préventifs doivent être faits :
- contre les mineuses : un seul traitement appliqué sur les plants en pépinière,
- contre les acariens : un traitement appliqué sur les plants en pépinière, puis
renouvelé toutes les 15 à 20 j,

78
Tomate

- contre la fonte de semis : un seul traitement appliqué sur les plants en pépi-
nière.
Les traitements préventifs contre la gale bactérienne sont inutiles en culture
sous abri s'il n'y a pas d'irrigation par aspersion. Ils sont pourtant impératifs en
culture de plein champ où ils sont alors appliqués tous les 10 à 15 j, voire tous
les 5 à 7 j en saison des pluies.
Les traitements curatifs sont utilisés pour contrôler tous les autres ravageurs ou
maladies. Ils doivent être appliqués lors de l'apparition des premiers symp-
tômes pour les maladies et lors de l'observation de populations importantes de
ravageurs :
- pour les mineuses, le seuil d'intervention se situe à partir de la détection de
3 mines par feuille,
- pour les aleurodes, le traitement curatif doit être effectué dès l'apparition de
nombreux adultes volant près des jeunes rameaux,
- pour les chenilles, il faut traiter dès les premiers fruits perforés.

79
ANNEXES
00
ro
o
c
Annexe 1. Liste des insecticides et acaricides utilisés en lutte intégrée. ol
n
>
Ces tableaux ont été établis pour les Antilles françaises, avec les produits commerciaux disponibles et homologués par la réglementation c
française en ce qui concerne les délais d'application avant récolte et les doses à utiliser selon les cultures. Les produits ayant un même niveau
de gris appartiennent à la même famille chimique ; pour limiter les phénomènes d'apparition de résistance, il faut choisir des produits en n
c_
alternant les familles chimiques. c
ro
Ravageurs Matière active Nom commercial Dose 1 Délai avant Culture concernée Remarques o
c
pour 10 i récolte tn

D"

Alemodes IwislaciopHtie Condor2 1$ i B m! ?\ Melon Application foliaire, MPR n>


PyiîpfGxyfène Admirai 2,5 ml 3j Tomate Agit sur larves N
o
Pymétrozïne Plersyrs Ôg Aufesrgïne, con.caïnbre NPR
ô>
melon, poivron, tom«te r
o
Laitue plein champ -g
n'
14] Laitue sous .seire
re
TEirips Irnidaciapride Confîdor? (S ) 5 ml 7j Mêlai* Application foltatie, NPR
Ab&mectfne VerîtroeclP) SrnE 3j Aubergine., coneotskr-e, cl
oottfgase, f*M$$, &Himt NPR
poivron, tomate
Àcrtna^rine Gryîis ou Ruiasî W mi 3| Aubergine, concombre, NP&
1rai$e, melon, poivron, tomate

Mineuses Cyromazîne Trigar-d {S} *% 3| Aurjergïne, tomate agit sur les larves
Concckre, c o u r t e , n^fon
OïEçti
Abatrt^îne Veftfrafccf^ $ ml 21 j lai^s NPR

Chenilles Baa'Uos îhuringiensis Plusieurs spécialités Voir notice 3j Voir notice l a v é par l'eau
Phosaksne Zelone 12-mi 15 j CliO!i ? laitue -
Encfosulfan Rocky, Techrt'ufan 17 ml 3j Concombre, meion NPR
1Sj Cânoii, fiaîse, laitue
Pucerons Pyrimicarbe Pirimor G (S) 7,5 g 3j Concombre, courgette, fraise? tomate
7j Aubergine, chou, baricot,
melon, poivron
Î5 j Laitue
N N
s
ïmfdatïoptfdê " Confidbriik \ ^S«*l- - 7 f " Melon ™i^V^ ÀpdiCâ-tion foliaire, î^PR"
Eodosuifan Rock)', Tedin'ufan 17 ml 3j Concombre, melon NPR
ÎSJ Chou, iraïse NPR
Ci cadettes, imidacïopride Confidents) S ml Fj Melon Application foliaire
v
cochenilles Boptofézine \ ^^plaud f i $ f 3 mi 3J % Aùl)efgilîe, mel0fl;p0tvfOn &g&5.urîe$iâFV-ês
Acrinathrine Qrytïs ÎOml 3j Aubergine, concombre, fraise, NPR
melon, poiv-ton, tomate
Punaises, Imidaclopride Confidot^S} 5 mi 7} Melon Application foliaire
%<es
Tau-nu va îinate KlartanJ Mavrife lj Meîon, tomate * NPR
7| Chou
ï4j Laitue
v
Coléoptètes . Abameciine ^ Yettiïéêctf) ^- ^ \ oMêrn^ condltior» d'emploi que pouffe mir^useà^ — - v w ~ v

Tau-fluvalinate Kiartan, Mavrils Mêmes conditions d'emploi que pour les punaises NPR
insectes du soi : Divers appâts Voir notice - - Application sur le sol
vers gris, Oïazînon BasudinetÔG
vers blancs, Phoxime VoîatonS
courtillières Fonofos DyfonâteSG
Etbopropbos Mocap 1 g par m3 21 j avant plantation En désinfection du sol >
Chtarpyfiphos-étbyi Dursban 5 G Vo*r notice 45 J avant récolte Mélangeai sol x
Carhofttran Corater, Rampar S G Voir notice 30 j Chou, haricot , melon
O
c
Acariens; feobutatip oxyde Tordue $ 9 ml 3j Melon, concombre, ol
araignées courgette, tomate >
a
a.
rouges, >
a
%
n
acarîose gromofiropytaïô H&rçn , î&mt ï$$ &ais«,meta*î . c_
:
bronzée, Picota! ïÇeltbane, .... 15 J * HaïieGï,tneior!, poivron, tomate
v c
n>
tn
tarsonême S&$ fraise
O
AbamectJne Verîlmec (P) Mêmes conditions, d'emplo* que pour les mineuses c1/1
CT
Cyhêxatk Teeko'atM,,,- S ml ?| MeloMômste
(D

N
genzoximâte Arfaban, Rezar 20 ml iSj Melon O
(T!
ACffnâtirto Ofytîs *$*#! 3} Àstegine, concombre $£tr sratgsées rouges-
O
fraise', melon, poïv*Oft, NPR n'
w_
tomate (D

EndostjlÊao Techn'ufan 17 ml 3j Concombre, melon Sur tarsonèmes C


3
15 ] Chou, fraise NPR ol
Ciafentez ine Appoîo 2g 3$ fraise
41 Concombre, melon
féj : proefetit s-ystëmtque r (P) ; produrt pénétrant ; NPR t ne pas tépëter Ses traitements, car le ptoduii est légèrement toxique *is4-vfe<fe insecte uSies.
3
Dose d e produit cowneroaî, USURÉE pour un pulvérisateur avec un mouillage de 1Q00 ! /fea ; ia dose doit être doublée avec u s aîonaisKOf, car le moHîlîage est
dans ce cas 4e 500 i / te
2
A titre -infctmaiif, le Conftdûr feussï appelé Attentre oâ Provadt>j est tonologué dans certain pays pour i»e sppîtcatior* au soî, -en arrosage ou en gôutt&-à-goutte,
à la dase d e 8,7 l / h a et « a délai avant técolte de 3 semaines.
Annexe 2, Liste des principaux fongicides utilisables en lutte intégrée*
Ces tableaux ont été établis pour les Antilles françaises, a\<&c les produits commerciaux disponibles et homologués par la réglementation
française e n c e qui concerne les délais d'application avant récolte et les doses à utiliser selon lès cultures. Les produits ayant on même niveau
de gri$ appartiennent â ta même famille chimique ? pour limiter les phénomènes d'apparition de résistance, il faut choisir des produits en
alternant les familles chimiques.
Maladie Matière active Nom commercial Dose'' Oélai Culture concernée Remarques
pottrf&l avant récoite

Fonte des Fosétbyl-aîuminium Miette ISJ 25 g Traitements préventifs sur jeunes plants o u
semis, Propamocarbe PievîcurtS] Voir notice sur iççtjien début de culture Utilisable en goutte-à^
maladies du goutte
collet Thitame Pornarsol ÎSg
Pencycuron Monçeren Voir notice
furalaxyl Pongande (S) Voir notice
Oxyqutnoiéine CryptonolliquidetS) 10 ml
Dazomat Basamtd, FôrtgOSàrt 70 g/ m2 15 j avant plantation En désinfection du sol
Métanvsodium Fumtcal ISGmt/m2 11 ] avant plantation
Tétrattiiocarbonate Enzone # u m i / m: 14 j avant plantation
Cndîum Penconazole Topaze {S} 5 m! 3j Concorobie, courgette, melon
7J tYaise
Hexaconazotç Anvil (S) ftmi 3j CotKombie, çaurgeue, fraise,
rue Ion, tomate

>

co
o
Anthraçnpse, Manèbe P-eiîar® 50 ml 3f Concombre-, melon c
cercosponose, ^thiophanate 7% Aubergine, tomate
septoriose, 21 1 Haricot, laitue c
alternariose, 35 % Chou, oignon
phornopsis
Carbendaxitnef Banko Plus (S), 20 mf 31 Aubergine, melon, poivron, tomate
+ cWorosbaîoni Cereçlair|S}.„ 15 f Hancot, chou
101 Fraise
Bénomyl uenlateCS) ug 3j Céleri, naricot, melon
fropinëbe Ântracol 30 g ?\ Tomate .

Tbîrs*mé PomarSOi 23 g 3| fH&e, JtSrtCOt, tefes* otgfum


Msnccalbe D*i*afte,« 20 g 3| Concombre, courgese, melon, tomme
15 1 Fraise o
21 i Haricot
W| Oignon
66 1 Céleri
Mtidbu Cyifioxanif fulva^QGG 20 g 3j Tomate
* mancoxèb
Qxadisdl + cyrnoxanrl Puisant) 25 g 15 1 Tomate
Metalaxyl + manèfoe AcybnTC(S^ 20 g 3| Melon, concornbre
12 g 7 f Tomate
Foséthybalumintum Aîiette (S) 25 g 7% Concombre, courgette, melon Sur tige et fruits
M&neoz-ebe Ditbane 20 g
Propinèbe Antracol 30 g ?\ Tomate

Cladosporiose TrîfôrSftfc Sâprol, Fungînex 35 fnï 3j Concombre, Courgette, rneion, tomate


Cârr^ndL+ehfefQt&ai 8a&fcoPfes£}„. 2<Jml 3| Melon, tomate
Msnèbe Peltar®) 5$ mi
+ thiopbansfe
Gaie bactérienne-, fmduïts a base Cupravit, Gy-psy-, 300 g 3j Chou, céleri, nâïtçot, Produits ïaciîernent
bactérioses du de cuivre Virieuivre, Aigual, fraise, melon, tomate lessivés par la pluie e t
feu (liage CaSlictàvre. .. ¥ irrigation par aspersion
Cuivre Cuprosa».,. 50 g 7] Aubergine, tomate
+• manèbe + ^inèbe M j Haricot

(55 ; produit systémîojue ; 4PÎ ; produit pénétrant:; WR : ne pas répéter les traitements, car 1$ produites, légèrementtaictque vis-à-vis des insectes Utiles.
' dose de produit commercial, donnée pour urt pulérisateuf avec un mouillage de 18QB I / Ha r ia dbsè doit être doublée avec un atomiseur, car le
mouillage est dans t e cas de 5G0 1/ -ha.

>

co
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide

Annexe 3. Liste des principaux produits insecticides, acarîcîdes et


fongicides tttîitsés en culture sous abri en zone tropicale humide,
présentés avec leur composition et leur fabricant
Nom commercial Composition fabricant
AcvlonTC© Métalaxyl + manèbe Parthéna
Admirai Pyrtproxyrene -
Aigyai, Cuivre de l'toydroiyde de cuivre RP Leadagro
Miette (S) Fosétyi-Ai Rhône-Pou lenc Agro
Arstracoi Propinêbe Bayer SA.
Anvil (S) Hexaconazole Sopra
Applaud FL m Buprofézine CaHiope
Appolo Cîofentezîne AgrEvo France
Artaban Benzoximate AgrEvo France
Bank» Plus (SI Caffeendazine 4-chlorothalonil Calllope
Basamid Dazomet BASF horticulture
Basudine 10 G Diazinon Parthéna
Bayleton (SI Triadiméfon Sayer SA.
$eniate($5 Bénomyl OuPont
Cafllcuivre Cuivre de l'oxycbforure de cuivre Calllope
Céréclair {Si Carbadazime + cnbrolnaioni! DuPont
Confidor (S) fmidaciopride Bayer S.A,
Cryptonol liquide (S) O^yC{uin0léïne Amethys
Cupravït Cuivre de l'oxycbtaruredecuiyre Bayer SA.
Cuprosan Cuivre + manèbe + zînèbe Rhône-Poulenc Agro
Corafer Caraofuran Sayer SA.
Dîtbane Mancozèbe Rohm & Haas/Rbône
Poulenc Agro
Dursban 5 C Chtaropyrïphos-éihyi Parthéna
Dyfonate 5 G Sonofos AgrEvo France
En zone Tétrathiocarbonate Callîopé
Fongaride (S) Fura iaxyl Novartis Espaces verts
Fongosan Dazomet
Fulvax 2000 Cymaxanil + mancozèbe Evolya
Fumical Méîaî-sorjîom Calllope
Fungïnex Trîforîne Rhône Poulenc fardin
Gypsy Cuivre de f'bydroxyde de cuivre Cailiope
Keithane Dicofol Rohm &• Haas
Kiartan Tau-fiuvalinate Evolya
Mavrik Tau-fluvalinate Parthéna
Mocap Fthoprophos Rhône-Poulenc Agro
Monceren Pencycuron Sayer SA.

88
Annexe 3

Néoron Bromopropylate JEvolya


Wîmrod (SI Bupirimate $0p(2
Orytis Acrinalbrine AgrEvo France
Ortiva Azoxystrobine Zaneca Sopra
Peltar 15) Manèbe + thiophanate-rnélbyl AgrEvo France
Pirimor G (SI PyrîrniCârbe Sopm
Plénum Pymétrozine Noyarris Parthéna
Fomarsol Thîrame Bayer SA.
Previcor {$} Propamocarbe H d Agro-Végétal
Puîsan i&j Oxadlxyi + cymaxanli Partbena '
Rampa r SC Carbofuran Protecta
Rocky Endosullab -, Çalliope
Sabîthane {$5 Myelobutaniî + dinocap .Robm & Haas /•
AgrEvo-France
Saprol - Trîforine CyanamidAgrO
Tecbn'acid - Cyhéxatin Sipcam -Phyteurop
Techn'ufan Endosuftan Sipcam-Pbyteurop
Topaze tô) Pencona^ole Evolya
Torque S Fenbutatio oxyde 'CyanarnidAgr©
Trigard (S5 Cyromazine Parthéna
Vertîmec IP) Abamectine Novartis Espaces verts
VlnCuivre Cuivre de î'oxycbiorure de cuivre Pbilagro France
Vblaton 5 Pboxime Bayer S.A.
Zobne Phosaîone Rhône-Potiienc Agro

89
BIBLIOGRAPHIE

Chaux C L . , Foury C L . , 1994, Productions légumières (3 tomes), Lavoisier,


Paris, France, Agriculture aujourd'hui.
Letard M., 1995, Maîtrise de l'irrigation fertilisante, tomate sous serre et abris,
CTIFL, 220 p.
Messiaen C M . , 1998, Le potager tropical, 3e édition, Techniques vivantes,
ACCT, PUF, 583 p.
Morard P., 1995, Les cultures végétales hors sol, Publications Agricoles Agen,
304 p.
Pelletier J., 1994, Mémento désherbage des légume, CITFL, 335 p.
Ryckewaert P., 1998, Guide de reconnaissance des insectes et acariens des
cultures maraîchères des Petites Antilles, Cirad-Flhor, 110 p.
Urban L., 1997, Introduction à la production sous serre, tome 1, La gestion du
climat, Lavoisier, Paris, France, 306 p.
Urban L., 1997, Introduction à la production sous serre, tome 2, Irrigation ferti-
lisante en culture hors sol, Lavoisier, Paris, France, 210 p.

90
Edition : Chantai Loison, service des publications, Cirad-flhor
Couverture : Matthieu Gaillard
Mise en page : Clémence Joly, Dist, Cirad
Impression : Cirad, Montpellier, France
Achevé d'imprimé : juillet 2000

91
Ce guide est avant tout destiné aux techniciens agricoles. Il fait le point de
recherches menées par le Cirad en Martinique sur les systèmes de cultures
maraîchères sous abri. Les résultats de ces recherches ont été complétés
par les informations issues de nombreuses missions tant en zone Caraïbe,
qu'en Afrique.

La première partie présente les critères de choix des abris en zone


tropicale, les techniques visant à maintenir la fertilité des sols, les
techniques d'irrigation en pleine terre et de ferti-irrigation en culture hors
sol, ainsi que les principes de la lutte intégrée.

La seconde partie fournit, pour chaque culture, les principaux éléments de


l'itinéraire technique : choix des variétés, durée du cycle, rendements
escomptables, besoins en eau à différents stades, principaux ravageurs et
maladies de la culture.

Des planches en couleurs permettent de reconnaître les ravageurs ; une


liste de produits utilisables en lutte intégrée, accompagnée des techniques
recommandées pour leur utilisation (dose, délai avant récolte, cultures sur
lesquelles le produit est homologué en France), est proposée en annexe.

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