Gyneco5an Amenorrhees2019daoui
Gyneco5an Amenorrhees2019daoui
Gyneco5an Amenorrhees2019daoui
I. DEFINITIONS
II. Aménorrhées primaires
A. Démarche diagnostique
1-interrogatoire
2-examen clinique
3-examens complémentaires
B. Diagnostic étiologique
III. Aménorrhées secondaires
I. Définitions :
L’aménorrhée est définie par l’absence d’écoulement menstruel chez une femme
en âge d’être réglée. Elle peut être :
• primaire : absence de ménarche (apparition des premières règles) à 16 ans ;
• secondaire : arrêt des règles pendant plus de 3 mois chez une femme
antérieurement bien réglée.
L’aménorrhée est physiologique en cas de :
• grossesse ;
• lactation ;
• ménopause.
Ne pas confondre
Il ne faut pas confondre :
• impubérisme et aménorrhée primaire : l’impubérisme est l’absence de
développement des caractères sexuels secondaires (développement des glandes
mammaires, pilosités pubienne et axillaire). Il n’y a alors jamais eu de sécrétion
œstrogénique. L’aménorrhée primaire peut s’accompagner ou non d’un
impubérisme ;
• anovulation et aménorrhée : une femme peut avoir des cycles ovulatoires
sans règles (exemple : en cas d’absence d’utérus) ou avoir des cycles anovulatoires
avec présence de règles.
II . Aménorrhées primaires :
A. Démarche diagnostique :
1-Interrogatoire :
Poids de naissance, courbe de croissance en taille et en poids (on s′aidera du carnet de
santé)
les circonstances de la grossesse et de l’accouchement de la mère (traitement
hormonal, traumatisme obstétrical, souffrance néonatale)
les pathologies médicales : traumatisme crânien, méningite, tuberculose, diabète,
endocrinopathie
les antécédents chirurgicaux : appendicite ± compliquée, cure de hernie inguinale ;
les traitements : chimiothérapie, corticothérapie, radiothérapie ;
l’étape du développement pubertaire spontané : développement mammaire et de la
pilosité, courbe de croissance ;
les signes d’accompagnement : douleurs cycliques, anosmie, troubles visuels,
céphalées ;
un éventuel déséquilibre du comportement alimentaire ;
le profil psychologique et le mode de vie : sport de haut niveau, stress, choc affectif.
2-Examen clinique :
a-Examen général :
Il permet de noter :
• la taille, le poids et le rapport staturo-pondéral (maigreur, obésité ?) ;
• le développement de la pilosité, des seins (stades pubertaires de Tanner) ;
• une dysmorphie parfois évocatrice d’un syndrome particulier ;
• l’existence de signes d’hyperandrogénie (acné, séborrhée, hirsutisme, signes de
virilisation tels que les golfes frontaux, une voix rauque) ;
• l’existence de signes de dysthyroïdie, de dysfonctionnement surrénalien.
b-Examen gynécologique :
Il est réalisé à vessie vide, en procédant par :
• une inspection de la vulve : pilosité, aspect des petites et grandes lèvres, taille du
clitoris, abouchement de l’urètre, perméabilité de l’hymen ;
• un examen au spéculum (de vierge chez la jeune fille) pour vérifier la présence d’un
vagin, d’un col utérin ;
• un toucher vaginal sauf si la patiente est vierge, pour rechercher un gros utérus, une
masse ovarienne latéro-utérine ;
• parfois, un toucher rectal, permettant de vérifier l’existence d’un utérus, de
percevoir une éventuelle masse ovarienne latéro-utérine ou d’un hématocolpos
(rétention du sang menstruel dans le vagin par imperforation hyménéale ou
diaphragme vaginal complet ou hémivagin borgne).
On recherchera :
• une galactorrhée ;
• des signes d’hyper androgénie : pilosité pubienne losangique descendant sur les
cuisses, hypertrophie clitoridienne ;
• des signes d’imprégnation œstrogénique : muqueuse vaginale trophique, glaire
cervicale présente.
3-Examens complémentaires :
c-Dosages hormonaux :
FSH, LH
Le dosage plasmatique de la FSH permet de situer le niveau de l’atteinte de l’axe
gonadotrope : atteinte centrale en cas de FSH basse, atteinte ovarienne si la FSH est élevée.
Prolactine
Le dosage de la prolactinémie est réalisé pour rechercher un adénome hypohysaire (taux de
prolactine élevé).
Androgènes
Un dosage plasmatique des androgènes (testostérone, Δ4-androstènedione, 17α-
hydroxyprogestérone (OHP), sulfate de déhydroépiandrostérone (SDHEA)) sera demandé
s’il existe des signes d’hyperandrogénie clinique
d-échographie pelvienne :
III.Diagnostic étiologique :
Elle donne deux types d′aménorrhées : les unes asymptomatiques, les autres accompagnées de
douleurs rythmées, survenant par des crises tous les mois et augmentent d′intensité qui
témoigne un utérus fonctionnel
a-Aménorrhées douloureuses :
b-Aménorrhées indolores :
C-Causes hypophysaires :
1-hyperprolactinémie :
a-les adénomes à prolactine :
l’élévation du taux de prolactine est importante (> 100 ng/mL).
L’IRM de l’antéhypophyse permet de faire le diagnostic de microadénome (< 10 mm)
ou de macroadénome (> 10 mm).
Les macroadénomes seront traités chirurgicalement, alors que le traitement est
médical pour les microadénomes,
b-les hyperprolactinémies non tumorales :
L’élévation du taux de prolactine est modérée.
L’IRM de l’antéhypophyse est normale.
Elles peuvent être secondaires à une prise médicamenteuse (antidépresseurs,
œstroprogestatifs, neuroleptiques, dérivés des phénothiazines (Largactil®) à fortes
doses, sulpiride (Dogmatil®), α-méthyldopa, cimétidine), à une hypothyroïdie, un
syndrome des ovaires polykystiques ou idiopathique.
Une surveillance neuroradiologique s’impose pour dépister des microadénomes à
expression radiologique tardive, surtout si aucune cause n’est retouvée,
2- syndrome de Sheehan :
il s’agit d’une insuffisance antéhypophysaire globale par nécrose ischémique du lobe
antérieur, secondaire à un accouchement souvent hémorragique.
Cliniquement, on constate une absence de montée laiteuse et de retour de couches,
puis une altération de l’état général avec asthénie, frilosité, crampes musculaires et
anomalies de la pilosité.
Le bilan endocrinien confirme l’atteinte des différentes sécrétions de l’antéhypophyse
(TSH basse, FSH et LH basses avec réponse faible ou nulle au test à la GnRH,
prolactine basse, ACTH bas et cortisol plasmatique bas aux différentes heures de
prélèvement).
Le traitement consiste en une hormonothérapie substitutive associant des
œstroprogestatifs, de l’hydrocortisone et des extraits thyroïdiens,
3-Autres causes hypophysaire :
hypophysite auto-immune
séquelles d’irradiation de la région hypothalamo-hypophysaire,
séquelles neuroméningées,
D-Causes hypothalamiques ou fonctionnelles :
L’origine est hypothalamique par trouble de la pulsatilité du GnRH.
Les structures hypothalamo-hypohysaires sont intactes mais « mises au repos » et
l’aménorrhée est le plus souvent réversible.
Biologiquement, les taux de FSH et de LH sont normaux ou peu abaissés ; la
prolactine et les androgènes sont normaux ; la carence œstrogénique est variable.
La réponse au test au GnRH est variable : normal (réponse LH > FSH), dans les
formes peu profondes ; réponse de type prépubertaire (réponse FSH > LH), dans les
formes plus sévères ; réponse négative, dans les formes graves.
Les étiologies sont :
1- pathologies tumorales : craniopharyngiome, astrocytome hypothalamique, gliome du
chiasma optique, processus infiltratifs (sarcoïdose, histocytose) mis en évidence à l’IRM
2-les aménorrhées post-pilule : il s’agit d’un diagnostic d’élimination, les patientes devant
bénéficier de la recherche étiologique habituelle,
3-les aménorrhées des athlètes « de haut niveau » liées à un trouble de la sécrétion de LH
(augmentation de l’amplitude et de la fréquence des pulsations). Le test à la LH-RH entraîne
une augmentation de la réponse à la FSH. Il existe une perturbation de l’axe hypothalamo-
hypophyso-surrénalien avec élévation des taux de cortisol urinaire et plasmatique.
L’aménorrhée s’installe quand il existe une diminution importante de la masse graisseuse
(15–20 %),
4-les aménorrhées psychogènes : il existe souvent un facteur déclenchant affectif (voyage,
décès, mésentente conjugale, viol). Les opiacés sécrétés en excès lors de ces stress
supprimeraient la pulsatilité du GnRH et des gonadotrophines. L’examen clinique et le bilan
hormonal sont normaux. Le pronostic fonctionnel est en général bon. Le traitement doit
commencer par une psychothérapie. Il est parfois nécessaire d’utiliser des inducteurs de
l’ovulation en cas de persistance de l’aménorrhée et si un désir de grossesse se manifeste.
Lorsque l’aménorrhée psychogène chez une femme jeune se prolonge, la carence en œstradiol
pendant des années peut être source d’ostéoporose. Il faudra proposer un traitement hormonal
substitutif,
5-les aménorrhées de l’anorexie mentale : elles se manifestent en général au moment de
l’adolescence à la suite d’un conflit psychoaffectif. Le tableau touche surtout les jeunes filles
de 15 à 20 ans intellectuelles, souvent filles uniques et studieuses. L’aménorrhée s’installe au
décours d’une anorexie volontaire. La cachexie, avec troubles métaboliques graves,
hypoglycémie, insuffisance hypophysaire globale acquise, peut mettre en jeu la vie de la
patiente. Biologiquement, il y a une élévation de FSH, une élévation importante de LH, une
réponse de type prépubertaire au test à la GnRH.