Chapitre Altérations Des Aliments
Chapitre Altérations Des Aliments
Chapitre Altérations Des Aliments
Que ce soit pendant le stockage des matières premières vivantes ou le stockage des produits
finis, on peut observer un certain nombre d’altérations :
Altération physiques : les chocs, les blessures, les modifications d’état, la variation de
la teneur en eau, changement de couleur…. ;
Altération chimiques : oxydation (rancissement), brunissement non enzymatique
Altération biochimiques : par les enzymes (brunissement enzymatique, lyses,
destruction des nutriments).
Altérations microbiologiques : fermentations, developpement des microorganismes
pathogènes, production de toxines et enzymes (putréfaction, toxicité).
Ces altérations sont plus ou moins importantes en fonction, principalement :
De la protection physique des produits contre les chocs, la lumière, le contact de
l’air…c’est une des fonction de l’emballage.
De la température (réfrigération, congélation, température ambiante)
De la teneur en eau des produits (activité de l’eau).
De la qualité de l’air et de la ventilation des lieux de stockage
De la durée de stockage
La durée de conservation possible est propotionnelle à la vitesse des réactions d’altération. Ce
qui fait varier le plus cette vitesse est la température de stockage.
I. Altérations chimiques
I.1. Oxydation des lipides
Les acides gras ont tendance à s’oxyder au conatct de l’air atmosphérique. C’est la double
liaison qui attire la molécule de dioxygène. L’oxygène se fixe soit à côté de la double
liaison, si la température est inférieure à 60°C (formation d’hydroperoxyde) soit
directement sur la double liaison si la température est comprise entre 60 et 130 °C
(foramtion d’épiperoxyde). Tous les lipides peuvent s’oxyder, mais seuls les lipides
insaturés et les acides gras libres s’oxydent à des températures basses. Plus l’acide gras est
insaturé et plus il aura tendance à s’xyder facilement.
1
Lors de rancissement, il y a altération de l’odeur, de la couleur et du gôut de l’acide gras.
Les propriétés des molécules sont modifiées, puisqu’elles deviennent nocives pour
l’oragnisme : irritantes voir même cancérigènes.
2
I.1.3. Oxydation des lipides dans les aliments
Lait et produits laitiers
L’altération organoleptique résultant de l’oxydation des lipides (ici, rancissement) est un
phénomène qui apparait tres vite, alors que le niveau d’oxydation est encore faible.
Pour les produits liquides (lait, lait concentré, crème) l’oxydation affecte
essentiellement les acides gras insaturés des phospholipides (1 % des lipides totaux du lait)
et leur oxydation entraîne la formation d’aldéhydes à odeur de rance (seuil de perception
très faible). Cette odeur constitue un facteur limitant à la conservation.
L’administration à des ruminants de lipides très insaturés, afin d’obtenir du lait et de la
viande plus riches en acides linoléique, accroît considérablement la sensibilité de ces
produits à l’oxydation.
Pour certains fromages, l’oxydation des lipides joue un rôle non négligeable, dans la
saveur. Par contre, elle est nuisible dans le cas du beurre et du lait en poudre. Dans ces
produits à très faibles teneur en eau, l’oxydation porte aussi bien sur les triglycérides que
sur les phospholipides.
3
Les viandes
La viande maigre contient 1 % de phospholipides (à acides gras insaturés) très oxydables.
De ce fait, le tissu musculaire est plus sensible à l’oxydation que le tissu adipeux riche en
triglycérides. La chair de volaille est la plus oxydable, ses constituants phospholipidiques
sont les plus riches en acides gras insaturés.
Dans le cas des viandes, l’oxydation des lipides ne constitue pas le facteur limitant
primordial de la conservation sous régime de froid.
Les poissons
L’oxydation des lipides constitue la réaction de détérioration limitante pour la conservation
du poisson. Les lipides des poissons sont très insaturés. Les poissons gras en plus des
phospholipides, contiennent des globules gras extracellulaires de reserve. Ces poissons sont
plus exposés à l’oxydation que les poissons maigres.
Les huiles de poissons, très insaturées et oxydables, sont en général hydrogénées, avant
d’étre utilisées en alimentation humaine.
Les aliments végétaux
L’oxydation des lipides limite la durée de conservation de certains aliments végétaux, tels
que : la purée de pomme de terre déshydratée, les petits pois congelés, les céreales… ces
produits ne contiennent que peu de lipides mais qui contiennent une proportion élevée de
phospholipides très insaturés.
Les précautions à prendre dépendent du produit :
- Entreposage sous vide ou sous azote
- Addition d’antioxydants (purée de pomme de terre)
- Blanchiment pour inactiver les lipoxydases (petits pois).
4
- Apparition d’odeurs indésirables dans les alimentssévèrement traités.
I.2.2. Les différentes étapes du brunissement non enzymatique
Le brunissement non enzymatique se produit en deux étapes généralement :
1ère étape : formation et accumulation des composés intermédiaires dicarbonylés très
réactifs. Elle a lieu à partir d’un sucre réducteur ou tout autre composé carbonylé
(aldehyde, cétone insaturés et leur isomèes α et β )
2ème étape : la formation de polymères résulte de la condensation des aldosamines ou
cétosamines, ou bien par les composés intermédiaires issus des cétosamines et
aldosamines.
5
Température : la réaction peut avoir lieu entre 0 et 150°C. elle est proportionnelle à
l’élévation de tempértaure, mais son intensité dépend essentiellement de la quantité de
chaleur accumulée. Lorsque la tempértaure augmente de 0 à 70°C, la disparition de
l’azote aminé est multipliée par 20.000.
Activité de l’eau : la vitesse du brunissement non enzymatique est au maximum à une
activité de l’eau comprise entre 0.55 et 0.75. les aliments désyhdratés sont plus stables
que les aliments humides.
PH : les effets du pH sont complexes, car chacune des réactions du brunissement non
enzymatique présente son propre pH optimal :
- 6 à 8 pour la condensation de Maillard
- Proche de 7 pour le réarrangement d’Amadori
- 5.5 pour la dégradation des cétosamines par énolisation
- Pour l’acide ascorbique, le pH est plus bas.
D’une manière générale, le milieu basique (pH>7) favorise la réaction de Maillard. Si l’on
modifie le pH, il est possible de freiner ou d’accroitre cette réaction.
I.2.4. Incidences du brunissement non enzymatique en technologie alimentaire
Trois propriétés principales des produits formés au cours du brunissement non enzymatique
sont à relever :
La couleur
Les composés issus du réarrangement d’Amadori sont incolores mais sont considérés
comme des précurseurs de la couleur. La réaction de Maillard se traduit par une forte
polymérisation des substances formés, à tel point qu’il résulte des molécules insolubles,
noirâtres et charbonneuses, appelées mélanoidines, qui constituent l’ultime étape de la réaction
de Maillard. Le brunissement non enzymatique peut donc avoir une autre origine.
Il faut préciser que la dégradation thermique des glucides (caramélisation) peut se dérouler
simultanément avec la réaction de Maillard et est susceptible de donner naissance à des
composés comparables à ceux donnés par cette dernière.
L’arôme et le goût
Au cours des différentes étapes du brunissement non enzymatique, il y a formation de deux
types de substances aromatiques : les furfurals et les réductones ainsi que les aldéhydes issues
de la décomposition des acides aminés au moment de la dégradation de strecker. Ces derniers
sont spécifiques de ce type de réaction de brunissement non enzymatique.
Au cours de ces réactions, chaque acide aminé est susceptible de fournir de nombreuses
flaveurs, favorables ou défavorables sur le plan organoleptique.
Le pouvoir réducteur dû exclusivement aux composés d’Amadori apparait au cours du
brunissement non enzymatique bien avant la couleur.
Les prémélanoidines exercent un effet catalytique sur la dégradation de Strecker, soit en
provoquant directement la décarboxylation de l’acide aminé, soit en accélérant la formation des
réductones déclenchant ainsi plus vite la dégradation.
6
I.3. Brunissement enzymatique
I.3.1. Définition
C’est la transformation des composés phénoliques en polymères bruns ou noirs, quelquefois
rose, rouge ou bleu-noir. Le brunissement enzymmatique ne s’observe que chez les végétaux.
Il affecte la qualité des fruits et légumes par coloration due aux polymères et intervient
particulièrement chez les fruits et légumes endommagés, notamment par les traitements, soit
par pelage, découpage, broyage…
I.3.2. Substrats
Ce sont des composés qui renferment des pigments et substances phénoliques, ils peuvent
être de type mono, di ou polyphénol. Leur réactivité dépend de leur structure et de l’origine des
enzymes qui interviennent dans la catalyse.
Comme substrats on distingue :
Le pyrocathécol :
La dopa :
Ces deux acides sont souvent rencontrés dans la pomme de terre, ils sont impliqués dans
la formation de la couleur bleu-noire de la pomme de terre. Cette coloration qui intervient
7
au cours de la cuisson est due à l’action entre acide et fer. Pour éviter cette couleur, il suffit
d’éliminer le fer par abaissement du pH ou du phosphate par complexation.
Les flavonoides :
Ce sont des composés complexes, naturellement présents dans les végétaux. Ils
constituent
Les substrats les plus fréquents du brunissement enzymatique.
- Les anthocyanidols : selon leur structure peuvent être colorés en rouge-violet ou bleu.
Exemple : le cyanidol, qui est un composé très sensible aux variations de pH.
- Leuco-anthocyanidol : Exemple : les leucocyanidols, ce sont des composés incolores
qui par oxydation se transforment en anthocyanidols. Ils constituent des polymères qui
aboutissent à la formation de tanins.
- Flavonols : ces composés se différencient des flavones par la présence d’un groupement
hydroxyles en position 3 et d’une fonction carbonyl.
Les tanins
Ce sont des composés qui entrent dans la structure de certaines membranes de tissus
végétaux. Ils sont particulièrement responsables de la saveur d’astringence. On distingue deux
types :
- Tanins hydrosolubles (pyrogallique) : résultent généralement d’une réaction
d’estérification d’une fonction alcool du glucose par les divers acides phénoliques.
- Tanins condensés (composés catichiques) : leur composition est voisine de celle des
anthocyanidols.
Les tanins ont la propriéré chimique de se lier à des protéines pour donner des composés plus
complexes. Par ailleurs, ils peuvent inhiber certaines enzymes.
Les lignines
Ce sont des polymères de phénols assurant la rigidité de certains tissus végétaux.
8
I.3.3. Mécanismes du brunissement enzymatique
Etape du brunissement enzymatique
Le brunissement enzymatique est dû à des enzymes, les polyphénol oxydases, il consiste en
deux réactions :
Hydroxylation Oxydation
(1) Phénols ----------------------→ortho-diphénols----------------------→ortho-quinones
enzymatique enzymatique
9
L’enlèvement de l’oxygène des tissus peut être très efficace contre l’action des PPO :
- La désoxygénation est obtenue par le vide ou par barbotage dans une solution d’azote,
elle doit être suivie immédiatement par un traitement de conservation pour éviter
l’anaérobiose.
- Pour la voie enzymatique, on utilise la glucose-oxydase et la catalase.
Glucose-oxydase
Glucose + O2----------------------→ Acide gluconique + H2O2
Catalase
H2O2 --------------------------→ H2O + ½ O2
Abaissement du pH par des bains d’acides (citrique dans le cas des fruits, vinaigre pour
les légumes) provoque la baisse de l’activité des PPO.
Utilisation du SO2 et des bisulfites : ce sont de puissants réducteurs très efficaces contre
le brunissement enzymatique et présentent l’action antiseptique. Leur action n’est pas
complètement élucidée, mais on peut dire que le SO2 se fixe sur les liaisons carbonyles
des sucres présents. Il réagit avec les quinones qui sont aussi bloquées, et on pense aussi
qu’il agit directemnt sur la PPO.
10
Des lésions superficielles peuvent être trouvées, comme les tavelures latentes sur les poires et
les pommes. Les agents de pourritures sont le plus souvent primaires, mais ils peuvent aussi se
développer secondairement à la suite des trois types d’altérations cités ci-dessus.
Parmi la microflore présente à la surface des fruits, on trouve également des levures
(champignons unicellulaires) et des bactéries.
Les levures n’interviennent pas dans la pathologie des fruits conservés (agents de
fermentation)
Les altérations bactériennes post-cueillettes sont exceptionnelles chez les espèces
présentant des bactérioses graves pendant la période de végétation. Il est à signaler
parfois, la présence des Pseudomonas ou des Xanthomonas chez divers espèces, ainsi
que l’Erwinia carotova sur les fruits souillés (carotte et pomme de terre) ; ces bactéries
interviennent surtout secondairement.
Les altérations par les champignons sont surtout provoquées genre Penicellium :
- P.expansum, provoque un goût âcre aux pommes
- P.italicum, provoque la pourriture bleue et verte des agrumes
II.1.2. Altérations des légumes
Les légumes se situent entre le sol qui les genèse et l’homme ou l’animal qui les
consomment. Cette situation intermédiaire a des répercussions au niveau de la microbiologie
de ces produits.
La microflore hébergée par les légumes est en relation avec celle du sol et des traitements
des cultures.
Les champignons
Nous retrouvons ici les trois catégories de champignons définies sur les fruits
précédemment :
→ Parasites latents ;
→ Parasites de blessures ;
→ Parasites secondaires, correspondent souvent à des saprophytes.
Chez les parasites latents, une période parfois longue peut s’écouler entre l’infection et
l’expression de la maladie de conservation. Cette expression est fonction de la virulence du
parasite, de la pression sélective de la microflore environnante, des conditions climatiques
ambiantes et de la capacité de résistance du végétal. On distingue :
- Des infections pré-récolte : Colletotrichum capsici ou Glomerella cingulata sur poivron,
Botrytis cinerea sur tomate, Botrytis alii sur oignon…
- Et des infections post-récolte : Mycocentrospora acerina sur céleri, Phoma exigua var.
foveata ou fusarium spp. Sur pomme de terre.
Il est à signaler que la classification en parasites de blessures et parasites latents souffre de
plusieurs exceptions : le Botrytis cinerea, fréquent sur légumes blessés, peut par exemple, se
comporter en parasites latents, oculaire ou pédonculaire.
11
A l’opposé, des parasites primaires, dont les attaques au champ sont une source de perte,
peuvent poursuivre leur développement sur des légumes affaiblis par leur maintien en survie.
Ainsi, l’Alternaria brassicicola du chou-fleur peut occasionner quelques dégâts en culture ;
cependant, il y a généralement accélération du processus parasitaires en cours de stockage et de
commercialisation.
La chaleur, l’excés d’humidité, les exsudations accélérées par une forte humidité et les
atmosphères confinées constituent les facteurs principaux de développement ou d’aggravation
des symptômes après récolte.
Les bactéries
Les bactéries sont incapables de pénétrer la membrane cellulosique des végétaux, mais
peuvent y pénétrer par les orifices naturels (stomates, lenticelles…) ; par exemple, l’infection
des concombres par Pseudomonas syringae se fait par les stomates ou le pédoncule. Les
dommages causés par les champignons, les nématodes, les insectes… permettent également
l’entrée des bactéries.
En cours de conservation, la multiplication des bactéries est fréquente, ces dernières sont
classées en deux catégories : celles qui provoquent les pourritures molles et celles qui sont
responsables des nécroses.
La première catégorie ne contient qu’un nombre réduit de bactéries où dominent les Erwinia
carotovora et chrysanthemi et les Pseudomonas marginalis et viridiflava. Ces bactéries libèrent
des enzymes pectinolytiques qui provoquent une lyse et une macération des tissus. Il s’ensuit
un ramollissement, un noircissement puis une liquéfaction avec émission de mauvaise odeurs
dues à la fermentation. L’évolution de ces pourritures molles peut être très rapide (48 heures
dans le cas d’Erwinia). Ces pourritures sont parfois non apparentes au moment de la récolte et
le légume semble donc de bonne qualité marchande pour le producteur.
D’autres altérations d’origine bactériennes mais de moindre importance économique sont les
nécroses, elles peuvent être occasionnées par des bactéries endophytes capables de se multiplier
à la suite, par exemple, d’une réfrigération trop forte ou mal conduite (Clavibacter
michiganensis subsp. michiganensis, C. sepedonicus, Curtobacterium flacumfaciens) ou par de
bactéries phytopathogènes (Pseudomonas solanacearum, P. cichorii, P. syringae,
Xanthomonas campestris).
II.1.3. Altération du lait et des produits laitiers
L’introduction de la technique de conseravtion du lait sous réfrigération a donc réduit
l’altération du lait. En effet, les streptocoques lactiques se développent à des températures
supérieures à 10 °C. De plus, la plupart des bactéries lactiques sont tuées par pasteurisation
mais certains germes thermophiles (Streptococcus thermophilus) sont résistants et peuvent
poser des problèmes après ce traitement.
La flore psychrotrophe (Acinetobacter, Alcaligenes, certains Bacillus et Clostridium,
Flavobacterium et Pseudomonas) a la faculté de se développer à des températures de 3 à 7 °C.
dans les laits refroidis, cette flore peut devenir la flore dominante, notamment quand ceux-ci ne
sont pas récoltés dans d’excellentes conditions hygiéniques et qu’ils sont maintenus plus de 24
à 48 heures dans les conditions habituelles de réfrigération (3 à 4 °C). la population des
12
psychrotrophes peut être multiplier par 10 en 24 heures à 4 °C et par 4 à 1 °C. Ces germes
peuvent produire des protéases et des lipases thermorésistantes.
- Les protéases peuvent conduire à une destabilisation progressive de la dispersion
micellaire des laits UHT aboutissant à leur gélification avec altération du goût . Ces
enzymes peuvent entraîner, aussi, des pertes en rendement fromager.
- Les lipases ont pour conséquence l’apparition de goûts très désagréables dans les
produits laitiers : goût amer, rance, putride… pour obtenir une lipolyse bactérienne
apparente, il suffit d’une population de 106 à 107 cellules/ml. 40% d’échantillon de lait
pasteusisé avec une population initiale de 2 ˟107 cellules/ml présentent un défaut de
flaveur.
Les bactéries sporulées rencontrées en laiterie, telle que Bacillus, dont les activités
enzymatiques peuvent être responsables de l’acidification, la coagulation ou la protéolyse des
laits de longue conservation.
13
Les Pseudomonas, germes anaérobies facultatifs, se développant en surface deviennent
rapidement l’espèce majoritaire, comme aux températures les plus basses, avec apparition d’un
poissage et d’une odeur nauséabonde (putréfaction superficielle).
Les microorganismes producteurs de peroxyde d’hydrogène ou d’hydrogène sulfuré lesquels
forment des pigments verts à partir de la myoglobine (respectivement choleglobine et
sulfmyoglobine) sont responsables de l’apparition de la couleur verte de la viande
(verdissement). Les germes responsables sont des entérobactéries (Protéus), Lactobacillus,
Alteromonas, Pediococcus, Brochothrix.
En profondeur, le phénomène de puanteur d’os s’observe essentiellement dans les masses
musculaires de certaines espèces animales à forte teneur en graisse (bovins, ovins…). Les
carcasse de grandes dimensions sont difficiles à refroidir et présentent un risque tout particulier
à cette puanteur de l’os.
L’aspect extérieur des muscles reste normal ; par contre, lors de la découpe, il se dégage une
odeur putride, aigre au niveau de l’articulation coxo-fémorale. Les tissus adjacents à la tête du
fémur sont de couleur brunâtre et sous le périoste, on observe un enduit gluant sur toute la
longueur de l’os. Dans d’autres cas, seuls le liquide synovial et la moelle du fémur sont
malodorants. Cette altération résulte à la fois de phénomènes microbiens et de phénomènes
d’autolyse tissulaire. De nombreuses variétés de Clostridium et de Bacillus agissent
conjointement avec des enzymes tissulaires dans les réactions d’hydrolyse et provoquent
l’apparition de composés volatils malodorants caractérisant la puanteur de l’os.
- En atmosphère humide, les viandes sont envahies en quelques jours par des bacilles
Gram négatif, il s’agit essentiellement des germes suivant : Pseudomonas,
Acinetobacter, Alcaligenes, Flavobacterium, entérobactéries. La viande devient brune
grisâtre, elle dégage une odeur putride ; il se forme en surface un enduit muqueux
résultant de la juxtaposition de cellules microbiennes (putréfaction superficielle). Les
odeurs désagréables apparaissent pour une contamination d’environ 107 germes/cm2, le
seuil de poissage est compris entre 5˟107 et 108 germes / cm2.
14