Du Sassandra Au Une Anthropologie Sous - Peuplement: (Avally
Du Sassandra Au Une Anthropologie Sous - Peuplement: (Avally
Du Sassandra Au Une Anthropologie Sous - Peuplement: (Avally
Alfred SCHWARTZ
DU SASSANDRA AU (AVAllY:
UNE ANTHROPOLOGIE DU SOUS - PEUPLEMENT
L'opération San Pedro et le développement du Sud-Ouest ivoirien
Tome 1
Année 1989
DU SASSANDRA AU CAVALLY :
é é de blé 0 a de bord
è è de grès -
0 on de son
-
e in de pain s s de sel
g g de gare u ou de cou
00
h h de hop! u u de mur
i i de pis w w de western
j j de jeu y y de lyre
k k, c, qu de corps z z, s de masure
Remerciements
INTRODUCTION
Le premier contact
Le choix du terrain
(1) C'est d'ailleurs cette reglon, le sud du pays wè en plus, qui avait
été retenue par le "Plan de Développement de la Région sud-ouest"
établi en 1968 par le Bureau d'Etudes américain "Development and
Resources Corporation" (DRC), auquel le Ministère du Plan de Côte-
d'Ivoire avait confié l'élaboration du premier projet d'aménagement
de l'arrière-pays de San Pedro. Cf. DRC, 1968.
13
Problématique
Méthodologie
SITUATION
Sassandra
an Pedra
Grd-Baraby
Tebu
Llmill se,IUlrilull dl la faral
Limill parimilrl ARS 0
ECHELLE 1/2000000·
o
1
SOKm
!
w É
vers Gagnoa el
AbidJan
vers LakOla el
AbidJan
1 É
.........
~ .
.... ... .,
...
:.~
o C E A N ATLANTIQUE
70 w
Limite ethnique
Route principale
Ce sont ces mêmes sources que, par la force des choses, nous
utiliserons, J. Richard et moi-même, lors de l'inventaire ethno-géogra-
phique du peuplement du Sud-Ouest que nous essaierons d'établir en
1970 (2). Nous savions que leur exploitation ne nous permettrait guère
de déboucher sur une véritable analyse démographique. Notre souci était
surtout d'introduire un peu plus de clarté dans l'agencement des grou-
pements humains en présence, mais la conclusion de notre travail ne
manqua pas d'attirer l'attention des responsables de l'opération San
Pedro sur la carence de l'information existante et de les exhorter à
entreprendre dans la région qu'ils avaient à charge d'aménager un
recensement qui fût davantage qu'un simple dénombrement.
1. Effectif en 1971
Tab. , - Pop u lat ion a u toc h ton e r u r ale en' 9 7 1. Rép art it ion
par ethnie et circonscription administrative
~
Total
Krou Bakwé Oubi \oJané -------- --------
Sous- Effectif 0'
'0
préfecture
Tabou 7 128 7 128 35,5
Grand-Béréby 4 819 4 819 24,0
San Pedro 571 1 703 239 2 513 12,5
Grabo 2 438 15 2 453 12,2
Soubré 2 004 2 004 9,9
Sassandra 445 231 676 3,4
TaI 508 508 2,5
:
: Effectif 14 956 4 152 523 470 20 101 100,0
Total : --------- -------- -------- ------- ------- -------- --------
: 0'
,0 74,4 20,7 2,6 2,3 100,0
:
Population
Nombre de Nombre de
Ethnie ----------- -----------
groupements villages
Effecti f 01
10
SAKWE 4 152
-77
(Touagui (9 ( 620
Dohagui 2 142
Gninagbi 10 483
Méagui 3 241
29
(suite)
Oupoyo 1 220
Kpéhiri 1 208
Mahon 6 "180
Dagagui 3 179
Gabioagui 5,5 175
Nièpi 2 168
Galéa 1 186
Ouabli 2 163
Gniti 4 159
Téki 3 127
Krohon 1 116
Touhi 3,5 112
Dépoué 6 108
Tagbayou 4 107
Gnagbé 2 103
Profa 2 82
Guiré 1 80
Gaouli 1 78
Youwlagui 1 57
Gnasro 2 52
Koussé-Tèhi 1 24
OUSI
-7 -523
Yowa 2,5 239
Houbé 2,5 186
Glé 1 31
Gninihé 0,5 44
Hyé 0,5 23
\'/ANE 9
-
470
-
Ouyo 5 239
Bondoukoua 4 231
soit un effectif total de près de 230 000 individus (1) ! Effectif que
le Gouverneur Clozel classe à l'époque globalement sous l'étiquette de
Kroumen, lices peuplades .•• en possession de fournir la. majeure partie
de la main-d'oeuvre employée dans la colonie, ainsi que celle embarquée
à bord de la plupart des paquebots qui desservent la Côte occidentale
d'Afrique ll (2). Même en défalquant de cet effecti f la totalité de la
population du cercle du Sassandra, qui déborde largement sur la rive
gauche du fleuve -une rive gauche bien plus peuplée que la rive
droite-, le chiffre de population obtenu pour les trois autres cercles
-soit quelque 88 000 individus- est encore hautement fantaisiste.
(1) C'est ainsi que nous avons, par exemple, éliminé la "tribu" des
Plapo, dont l'identification elle-même ne pose aucun problème mais
dont une partie des effectifs est aujourd'hui incluse dans la popu-
lation de la ville de Tabou, notre approche ne concernant ici que
la seule population rurale.
35
*
* *
1. Localisation de la population
Villages Population
Mode de localisation ----------- ----------- ----------- -----------
et type de semis Nombre 0/
'0 Effectif 0/
,0
1A
PldrD
G 0 L F E D E GUINEE.
PoplÙation Population
Distance des villages Nombre de cumulée
à la mer (en km) villages --------- -------- --------- --------
Effecti f 01
10 Effectif 01
10
Sous- e
0 cc 0 Q)
préfecture h h ·ri
....., -0 (J)
-0 -0 CJ
1 >- Q) e 'CJ ,......,
co
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Q) 01
0 :J -0 ..0 0... ro h h ro
.0 c e '8 (J) ..0 co :J ..0 ,......,
Rivière ro .0 cc h e (J) :J ....., 0.. E,......,
h ro h'CJ co ro 0 o 0 o ·ri
c...:l r- t.:l CD li) li) li) r- 0.. Z >
~6par rapport à
la population 39,7 22,4 12,5 47,2 30,5· 47,7 27,5
totale
Nombre de
20 21 15 28 10 9 103
villages
42
OU O/'_-----.l,\
--~
,'b
. \ ~'3 \
\
G 0 L F E o E GUINEE
Li_il' d. çirçDuçriplioA
admioistr'liv. - .... _- Li mil' .lhniqu.
Fig.4 LOCALISATION DES IMPLANTATIONS HUMAINES EN 1895
Gubo
•
....
G 0 L F E D E GUINEE
2. Densité
(1) Pour l'exposé de cette méthode, cf. G. Sautter, 1966, pp. 90-91-
(2) Ibid •• p. 91.
48
ECHELLE 111000000.
o1 20Km
!
Taille du groupement
Nombre de ----------
Nombre de -----------
Ethnie Population
groupemen t s villages en populo en villages
b) Le village
Villages Population
------ ----- -------- ------ ------- ----- ------- ------
Nombre Effec-
dl habitants Chi ffres IV
'0 Effec- 0'
'0
Nombre IV
,0
IV
,0 tifs
cumulés cumul. tif cumul.
cumulés
c) Le campement
Campements
Circonscription --------- --------- --------- Population Rapport
Populat. Taille totale (1)/(2)
administrative Nombre (2)
(1 ) moyenne en ~~
Campements
--------- --------- --------- Population Rapport
Ethnie Populat. Taille totale (1)/(2)
Nombre (1) (2) en %
moyenne
*
* *
1. Caractéristiques de structure
70
65
55
50
45
30
25
20
15
la
% la 5 5 10 %
Echelle des pourcentages relative aux groupes cfOge quinquennaux
62
b) Structure professionnelle
~
Total
Type préfecture TaI Grabo Tabou ~rand- San Sas-
Soubré - - - - - - ------
Effec-
aéréby Pedro sandra 0'
10
d'activité tif
-Activité agricole à
l'exclusion de toute
autre activité
-46 257
-- 924
-- 436
-- 365
-- 144
- - 420
- - 2 592 52,8
-Autre activité 88 330 802 751 261 48 39 2 319 47,2
- -- -- -- -- - -
.Navigation 70 287 658 658 248 48 31 2 000 40,7
.Industrie forestière 9 2 29 52 6 4 102 2,1
.Administration 4 20 58 12 94 1,9
.Commerce et transports 7 20 7 34 0,7
.Artisanat de production 9 9 9 27 0,6
.Artisanat de service 2 2 11 7 22 0,4
.pêche 3 2 4 2 11 0,2
.Divers et indéterminé 1 13 4 7 4 29 0,6
dont (88) (330) (802) (751) (261) (48) (39) (2 319) (47,2)
.Activité non agricole
- -- -- -- -- - -
exclusivement (10) (22 ) (119) (80) (13) (3) (8) (255) (5,2)
.Activité agricole à ti-
tre secondaire en plus (78) (308) (683) (671) (248) (45) (31) (2 064) (42,0)
Total actifs 134 587 1 726 1 187 626 192 459 4 911 100,0
64
Statut matrimonial
Appartenance
ethnique et Effectif -------------------
Non marié
-------------------
Marié
global - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
tranche dl âge
Effecti f QJ
'0 Effecti f 0'
'0
Statut matrimonial
Appartenance Effectif -------------------
Non mariée
-------------------
Mariée
ethnique et
tranche d 1 âge global - - - - -- - - -- - - - - - - . - - - - -
Effectif 0'
10 Effectif 01
10
Konogynie et polygynie
~
Krou-~Jané Bakwé-Oubi Total
ethnique ------- ------- ------- ------- ------- -------
Nombre % Nombre IV
,0 Nombre IV
,0
~1énage à
Structure du "ménage"
*
* *
2. Caractéristiques de mouvement
Les données de mouvement dont nous faisons état ici ont été
recueillies en trois temps : au cours du recensement démographique de
1971-1972 lui-même furent consignés, en un premier temps, tous les
absents durables de sexe masculin, âgés de 15 ans et plus, considérés
comme émig'l.és -ou du moins, quand ils n'avaient pas quitté le Sud-
Ouest, comme affectés par l'exode 'l.u'l.al au cours d'une enquête complé-
mentaire, réalisée, jour pour jour, un an -ou deux ans- après le pre-
mier passage (1) auprès d'un échantillon de 3.886 personnes, réparties
sur 42 villages (1/5ème en gros de la population autochtone rurale),
furent enregistrés, en un second temps, dl une part les naissances et les
décès, d'autre part les dépa'l.ts et les 'l.etou'l.S de migranls survenus de-
puis l'opération de recensement; au cours d'une enquête rétrospective,
de type longitudinal, effectuée auprès d'un échantillon de 94 femmes de
15 ans et plus du village krou de Roc-Oulidié, furent recueillis, en un
troisième temps, à tr:'lvers la reconstitution systématique de. l' histoi'Le
génésique des femmes en âge de procréer, ou ayant déjà procréé, un cer-
Natalité
Naissances
Population de Taux pour.
Ethnie vivantes sur
l'échantillon 1 000
une année
(1) Les résultats de cette dernière enquête ont fait l'objet d'une
analyse détaillée dans une communication au .XVe Colloque du Comité
de la recherche sur la fami!le de l'Association Internationale de
Sociologie, qui s'est tenu à Lomé en janvier 1976 voir A.
Schwartz, 1978.
Naissances Population
Taux pour
Ethnie vivantes sur féminine de
une année 15 à 49 ans 1 000
.
Krou 103 736 139,9
Bakwé 38 219 173,5
(1) Commission économique pour l'Afrique des Nations unies, 1978, p. 70.
Fill.7 TAUX DE FECONDITE PAR AGE
TIUI pour
1000
300
~-- .
--- .
250 ... -----
------
~_.-
200
:7.::;:::: .7:':.::-
1---
150
100
~_.-
50
1----- .. ~ .
--,-
15 III 20 25 30 35 40 45 50
Krou
. Blkwi
Enuillal.
. }""
krou - blkwi
•••••••••••••••••• Clll,-"·Iv.iri 1962 -111&4
73
~
Populations krou et bakwé en 1973
Age 1 000 ----------- ----------- ----------- Côte-d'Ivoire
Krou Bakwé Ensemble 1962-1964 (1)
de la mère
(1) Commission économique pour l'Afrique des Nations Unies, 1981, p. 188.
74
de 188,3 %0 ; dans le cas des Krou, elles y participent par contre sen-
siblement plus -taux de fécondité illégitime de 153,8 %0 pour un taux
de fécondité légitime de 136 %0 ; à l'échelle de 11 ensemble de la
région, elles y participent en définitive pratiquement à égalité avec
les femmes mariées -taux global de fécondité illégitime de 149,6 %0
pour un taux global de fécondité légitime de 147,2 %0 (tab. 28).
Mortalité
. Total cumulé
~
Sexe
décès ----------
M
----------
F Total ----------
Nombre
----------
,a '"
Age
-d'1 ans 9 5 14 14 20,6
----------- ---------- ---------- ------------- ---------- ----------
1- 4 ans 9 9 18 32 47,1
5- 9 2 2 4 36 52,9
10-14 1 1 37 54,4
15-19
20-29 1 1 38 55,9
30-39 1 1 39 57,4
40-49 6 2 8 47 69,1
50-59 9 1 10 57 83,8
60-69 2 3 5 62 91,2
70 et + 2 4 6 68 100,0
Total 40
- -28 -68 -68 100,0
77
Krou 7 103 68
Bakwé 7 38 184
Total 14 141 99
Mortalité cumulée
Mortalité infantile Nombre de ----------- -----------
décès Nombre IV
,0
Accroissement naturel
Situation Célibataire,
fami- Narié veuf ou Total Total cumulé
Hale divorcé
------ ------ ------ ------ ------ ------ ------ ------
Tranches Effec·- Il' Effec- Il' Effec- Il' Effec- Il'
,g ,g 10 10
d'âge tif tif tif tif
Destination
ECHELLE
o SOKm
...
' "'"""=-==:!::::==.....'
....
AlIDJAN
Li.i~1 A" S 0
_ _ _ Lilnltl Intlrunl S.... ndrll - Cnilly
83
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E
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~
d'origine
TaI 20 1 2 23 41 22
- 8
-71 94
Grabo 103 4 13 19 7 1 147 86 31 1 11 129 276
-- --
Tabou 75 33 27 34 4 2 2 177 370 91 45 19 6 521 698
-- --
G. Béréby 33 44 42 30 2 3 3 157 189 14 18 2 1 224 381
-- --
S. Pedro 35 41 30 15 16 2 139 85 23 12 2 122 261
-- --
Sassandra 12 14 1 2 29 40 20 2 1
-63 92
Soubré 11 15
3 9
-38 103 61 5 169
-- 207
Activité
Sous-préfecture >. 0 al
Total
d'origine ..0
'<Ll
~
oc
~
"Cl
----- -----
~ QJ C '<Il
0
..0
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Branche ~ro1
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C
CO
en
al
U1
::l
0
tif
la
Total
-94 -- -- -- -- -91 --
253 558 345 248 200 ·1 789 100,0
85
*
* *
LE MILIEU NATUREL
I. MILIEU PHYSIQUE
G 0 L F E D E GU/NiE
SMIc.: A. 'A'OII .1 .. UMAICHAJlO. Calta ,i'I"i, •• M 1. CU.·~·h.i, .... l(!iD' 110', 1111
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G 0 L F E D E GUINEE
ECHELLE 1/1000000.
o
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20
t
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s.u,c•• : .... LENA,1a7a, p.21 - f. HINSCHaERGER. Ali" d' C61.-d'lvol,., co",,,,... t.,,. ·pl.lllcll. A1.
~ Falli'" "iVl'
97
- le massif des Monts Tapé, qui présente une altitude moyenne infé-
rieure aux ensembles précédents mais dont un grand nombre de
sommets sont néanmoins supérieurs à 300 m ,•
- la petite chaine de Babéro, dont deux sommets seulement dépassent
300 m ;
Les fLeulJes c;tiets -Tabou, Dodo, Néro, San Pedro, Brimay, pour
ne citer que les plus importants- se partagent un bassin de quelque
8 000 kilomètres carrés. Ils sont, eux-aussi, sur la quasi-totalité de
leur cours, jalonnés de rapides.
*
* *
2. Climat
Snlu: J.C. COIU'ES, AtI .. i. Cil. ·~·Iwtir' S••ru : AUCNA· Ch. ·i'I••ir.. Ile.. i.. •.. iti.. •.. 31/12/1114
.;;;r.;;-----Ul-_ _- ,
------- ......
---
il-
* ,..
3. Sols
N'ont pas été inclus dans cet te classi fication les sols hydro-
morphes, présents le long des rivières, dont la caractéristique commune
est d'être riches en eau -ce qui les rend a priori favorables à la
riziculture-, mais dont les autres propriétés physiques en font des
sols tantôt bons (sols sur alluvions des terrasses fluviatiles),
tantôt moyens (sols sur alluvions à hydromorphie permanente de pro-
fondeur), tantôt franchement répulsifs (sols de bas-fonds à hydromor-
phie totale) (1).
*
* *
Pnprlitia phYIIIlIIII'
~ BOIIIIII (lOua rillrv.
~ contr.intea Ii 1
[::==J Moyennu
lSSSSI Mi .. l.uu
~ MlllnilU
1
\'
II:
G 0 L F E DE GUINÉE
ECHELLE 111000000'
o!
20K.
!
S.. re.: A. l'EIlIlAUD. i. LI .mu ulluer Ile 1. Cil. ·11 "Ini,•• 1171
S.II p,"zeli'lu"
p,.,rlitia' ,IIYlilill"
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clIltr.hlt Ii)
~ Mi .. i.ulI
~ M.unil'"
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S.II ""UUIJ""
1. Végétation
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G 0 L F E D E GUINEE
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• 1 M.pni. 'Pp.
n,. flril Il. u .... ili ..
*
* *
2. Faune
1972-, i l ressort que, tout comme son intérêt botanique, "11 intérêt
zoologique de la forêt du Sud-Ouest i voir ien est exceptionnel" (1).
y ont été recensées, en effet, pas moins de 52 espèces de grands mammi-
fères, 52 espèces d'oiseaux et 17 espèces de grands reptiles (2), dont
un certain nombre endémiques au massif forestier éburnéo-libérien.
*
* *
3. Paysage épidémiologique
(1) Signalons que toutes ces mala.dies font l'objet, depuis la. seconde
moitié de la décennie 1970, de recherches menées dans la région (~n
particulier dans le cadre de la Station scientifique de Tar, créée
par la Côte-d'Ivoire en 1977) par l'Ins'titut d'écologie tropicale
de l'Université d'Abidjan, l'Institut Pasteur de Côte-d'Ivoire,'
. le Centre de r.echerche suisse en Côte-d'Ivoire, les laboratoires
de mammologie et d'entomologie médicale du Centre ORSTOM d'Adiopo-
doumé.
114
"*
"* "*
Cl) Telle est du moins l' hypothèse suggérée par F. Livingstone, à partir
d'une recherche sur les rapports entre le paludisme et la d'l.épano-
cytose CF. Livingstone, 1958 et 1960), hypothèse retenue et déve-
loppée également par R. Caban'1es CR. Cabannes, 1976). Très schéma-
tiquement et en simplifiant au maximum, l'argumentation de ces
chercheurs peut être résumée ainsi: entre l'affection drépanocy-
taire, due à la présence dans le sang d'une substance protéique
anormale, appelée hémoglobine S, et l'affection paludéenne, il y
aurait une relation de causalité étroite; l'hémoglobine S serait
en effet le résultat d'une mutation provoquée "sous l'influence
du paludisme" (R. Cabannes, p. 43) ; .il n'y aurait donc hémoglo-
bine S que là où il y a paludisme, et inversement paludisme que là
où il y a hémoglogine S, le gradient de distribution de l'hémoglo-
bine S suivant le gradient de distribution du paludisme ; or, des
données connues sur cette distribution pour différents groupes
ethniques de l'Afrique de l'Ouest CF. Livingstone, 1958, pp. 535-
542) il ressort que l'aire culturelle krou aurait un taux d'hémo-
globinopathie S particulièrement bas (souvent proche de 0 %,
toujours inférieur à 2 %, alors qu'il serait supérieur à 10 % chez
les Agni-Baoulé de l'aire akan et à 20 % chez les Sénoufo de l'aire
vol talque) taux auquel ne peut donc correspondre qu'un niveau
d'endémicité du paludisme également très bas situation que F.
Livingstone impute au caractère autochtone du peuple krou, isolé
dans la grande forêt ouest-africaine, et dont la faible importance
numérique aurait permis jadis une économie entièrement fondée
sur la chasse et la cueillette, peu propice au développement du
paludisme.
L'absence quasi totale de l' hémoglobine S chez les Krou soulève
une aut re question si, comme cela est généralement admis par
l'autorité médicale, l'hémoglobine S "protège" contre le paludisme
(en particulier contre les accidents graves du paludisme à 1lasmo-
dium falcipa1.um). les Krou ne seraient-ils du même coup pas plus
exposés que leurs voisins à cettè affection depuis que celle -ci
s'est propagée dans la région avec le passage d'une économie de
chasse et de cueillette à une économie agricole, ce qui pourrait
être à l'origine d'une surmortalité actuelle liée au paludisme?
Les données disponibles ne permettent pas de répondre.
115
Denys d'Halicarnasse,
cité par P. Hair~
1967, p. 247.
fondie ll (1). CI est donc à la tradition orale que nous aurons recours
pour essayer de combler ce trou.
Il semble tout d'abord acquis que le terme k~ou tire son ori-
gine du nom d'une pcpulation de l'actuelle côte libérienne, les K~a ou
K~ao, établis depuis la fin du XYlème siècle au moins entr~ les ri-
vières Sinoe et.Dugbe, au sud-est du moderne centre de Greenville. La
plus ancienne référence connue au terme. apparaît en effet dès 1588,
sous la forme de C~ua, dans la relation de voyage d'un marchand an-
glais, James Welsh (2). Ce terme désigne alors un point de la côte.que
(l) C. walckenaer, 1842, vol. III, p. 98. Le terme Settta est une cor-
ruption de Cestos, nom donné dès la fin du XV ème siècle par les
Portugais à la rivière qui aujourd'hui encore est appelée Cestos
'RilJet. Voici comment D. Pacheco Pereira (in E..smetaldo de situ othis,
1506-1508) en explique l'origine: "Ce nom de rio dos Cestas lui
fut donné parce que les Nègres de cette région viennent échanger
sur les navires de la malagueta, qui est ici fort bonne et abon-
dante, et l'apportent dans des paniers (cesto~, ce qu'ils n'ont pas
l'habitude de faire ~i~l~urs sur toute la côte Où l'on apporte de
la malagueta" (trad. R. Mauny, 1956, p. 103). Le toponyme de Settra-
Kru n' apparai t lui-même pour la première fois qu'en 1653, sur la
Catte de Nigtitie et guinée de P. Du Va l d r Abbev i lle.
(2) R. Davis, 1968, p. 210.
(3) Rev. Connelly, 1856, p. 58, in G. Schroder et.A. Massing, 1970, p. 27.
les gbeta. Les Krao actuels seraient issus du mélange de ces Gbeta avec
un fond de peuplement autochtone (1).
européens non seulement sur leur côte, mais aussi sur n'importe quel
autre point de la côte, en s'em.;lant à bord de leurs navires, ils vont
donner naissance à un système de prestation de main-d'oeuvre auquel
leur nom se trouvera bientôt étroitement associé, le système "krouman".
Mais si les "Kroumen" ne sont bien constitués, au départ, que par les
seuls "hommes (de la côte) krao" -d'où le nom que les Anglais donnent à
la fin du XVIIIème siècle aux premiers migrants krao venus travailler
sur leurs navires à Freetown-, très vite d'autres peuples les suivront
dans cette activité. D'abord leurs voisins immédiats, auxquels s'étend
dès lors l'appellation ils forment aujourd' hui, autour des Krao,
l' "ethnie" hu du Libéria ; ensuite leurs voisins plus éloignés, Bassa
au nord-ouest, Grebo au sud-est. Tous seront indistinctement qualifiés
par leurs employeurs européens de 'Ktoumen, terme qui désigne doréna-
vant davantage une catégorie socio-professionnelle qu'un ensemble
ethnique; et la côte qu'ils habitent, du cap Mesurado au cap des Pal-
mes, connue jusqu'alors sous l'appellation de "Côte des Graines" ou
"Côte de Malaguette", sera elle-même rebaptisée au XIXème siècle "Côte
kru" (kru Coast). Dans la seconde moitié de ce même siècle, la demande
de main-d'oeuvre krouman devenant de plus en plus forte, le phénomène
gagne l'actuel littoral ouest-ivoirien -qui fait d'ailleurs officielle-
ment partie, jusqu'à San Pedro, du Libéria- du Cavally au Sassandra,
tous les villages se mettent à leur tour à "produire" des Kroumen.
Autour des groupements les premiers touchés, ceux de la partie occiden-
tale de la côte, se constitue l' "ethnie" hou de Côte-d'Ivoire. L' an-
cienne "Côte des Dents" devient, elle aussi, petit à petit, "Côte des
Krou". A la fin du siècle, celle-ci s'étend géographiquement de Monro-
via à Grand-Lahou. Et quand il s'agit de qualifier l'entité culturelle
dont font partie les différents peuples de ce littoral, c'est tout
naturellement l'épithète kt ou qu'on lui applique (1).
[CHfLlE 1/3000000'
G U N É o
~- --'-
50 100Km
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D ') V 0 R E
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Il·
')0 S· ' 7° ••
125
a) L'approche linguistique
- sur le littoral :
d'Afrique ... Le Kra propre ... comprend seulement les cinq centres
suivants : Irufa, appelé Little-Kru ; Wote, appelé Settra-Kru ;
Nimbeo, appelé Kru-bar ; Malao, appelé Nana-Kru ; et Wia, appelé
King-Will-town" ;
1- les Dida
2- les Kwaya ou Zegbe (Bassin du Daguiré ou rio Fresco et Yobéri)
3- les Godye
droite du Sassandra) ;
2- les Hwiné ou Hwané ou Bodo
3- les Pia ou Pié ou Dmélokoué ;
et les Ubi (Oubi) font leur apparition dans le groupe bakwé, les Wobé
continuent à être considérés comme des Mandé-Fu. Voici quelle est cette
classi fication : "Les Bété à 11 Est ... comprennent les TJyida (ou Didas),
.les 'J<UJaya, (Jodye, NeUJo (mélangés de Bakwés), 'J<UJadya, Bétés propre-
ment dits, BobUJa ou Waya ••• ; les Ba!<UJé à l'Ouest comprennent
les Bakwé proprement dits ou gbe (1) et, de l'Est à l' Ouèst jusqu 1 à
Monrovia, les Hwine (Huvane), Pia, Abriwi (ou Abri-Nyon), Plapo, Tepo,
Krâ (au Sud des Nguérés), Ubi, Grebo, Krao (ou Krous), Bassa et De" (2) .
(1) Très curieusement cependant, sur la carte qui figure entre les pa-
ges 363 et 364 de l'ouvrage, les Gbe sont cartographiés distinc-
tement des Bakwé.
(2) H. Baumann et D. Westermann, 194B, p. 371.
(3) J. Bertha, 1950, pp. 1 OBO-l OBl et 1951, pp. 1272-12BO.
(4) M. de Lavergne de Tr:essan, lnventai'l.e linguistique de L'04.fûque occiden"-
taLe et du Togo, Dakar, IFAN, 1953, Mémoire nO 30.
(5) Les Egwa (ou Eg~) sont en fait des Akan.
(6) M. de Lavergne de Tressan, 1953, p. '133.
134
*
* *
Les classi fications fondées sur l'approche linguistique font
incontestablement apparaître une très grande diversité humaine au sein
de l'ensemble krou. Plus ces classifications s'affinent, plus la diver-
sité s'accroît. Les frontières ainsi fixées entre groupements sont-
elles vraiment justi fiées ? "Les langues krou sont toujours très peu
connues, et des autorités modernes -du moins, certaines d'entre elles,
puisqu'elles ne sont pas d'accord- rapportent un très grand nombre de
noms, apparemment de dialectes dont beaucoup s'emboîtent les uns dans
les autres", souligne non sans ironie P. Hair, qui n'hésite pas à qua-
lifier l'un de ces inventaires, celui de M. de Lavergne de Tressan, de
"jungle de noms" 0).
b) L'approche anthropologique
vér i table histoire de l'A fr ique 11 (1). Dans le cas des populations du
Sud-Ouest ivoirien, cette tâche nous paraît d'autant plus fondamentale
qu'aucune frontière réelle ne semble avoir traditionnellement existé
entre des groupements trop volontiers considérés aujourd'hui comme
homogènes, en particulier entre les groupements qualifiés d'''ethnies ll •
E. Terray, dans une étude sur les Dida, attire très justement l'atten-
tion sur le fait que Ill' Ouest ivoirien ( ... ) apparaît comme un milieu
continu où l'on passe d'une zone à l'autre, d' une cul ture à l'autre,
d'une ethnie à l'autre par des transitions insensibles, où il est donc
assez arbitraire de tracer des frontières tranchées. Ce milieu continu
est fait d'une constellation de petites communautés souveraines
chacune d'entre elles est au centre d'un réseau de relations où entrent
toutes les communautés si tuées dans un rayon déterminé. Les réseaux
centrés sur deux communautés contiguës se recouvrent partiellement mais
ne se confondent jamais ll (2). La notion même d"'ethnie" se trouve ainsi
contestée. L'anthropologue' américain F. McEvoy reprend le débat en
s'interrogeant précisément sur la "réalité ethnique 11 chez les Greboet
les Kru, peuples krou ,du Libéria (3). Pour -cet auteur, c'est à diffé-
rents niveaux que se situe en fait l"'ethnicité ll d'un peuple: village,
groupe de descendance, groupement d'alliance matrimoniale, éventuelle-
ment groupement plus large dont les conditions de formation doivent à
chaque fois être examinées avec minutie si l'on veut· savoir ce que
signifie exactement pour celui qui s'y réfère ce II niveau d'ethnicité ll •
A l'anthropologue de définir ces différents niveaux. C'est ce que nous
avons essayé de faire pour les populations du Sud-Ouest ivoirien. Nous
nous interrogerons ainsi d'abord sur la perception que ces populations
ont traditionnellement de leur propre lI e thnici té ll , nous examinerons
ensuite les conditions d'émergence des grands ensembles lI ethniques"
tels qu'ils sont officiellement reconnus actuellement, nous présente-
rons enfin la classification des populations de l'in~erfluve Sassandra-
Cavally telle qu'elle ressort de notre propre approche.
Groupe de Groupement
Peuple dit
descendance d'alliance
sur les cartes des espaces blancs ou y porter des indications fantai-
sistes, à l'instar des rénseignements figurant encore en 1936 sur les
deux seules cartes de la voisine République du Libéria, immortalisées
par Graham Greene: l'une établie par le Grand Etat-Major britannique,
qui "confesse ouvertement son ignorance", l'autre établie par le Dépar-
tement de la Guerre américain qui, moins modeste et censé ne rien
ignorer, emplit le blanc laissé par les Anglais "du seul mot, en gros
caractères, CANNIBALES" (1) ...
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G U N É
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A. Millinl, 1571
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Alln l, Cit, -1 'Ivair, ,U74 o C É A N AT LAN TIQUE
Il· , • 9· 8. 7· 8· 5. ••
145
1- les Dida ;
7- les Neyo.
*
* *
Cet te classi fication des populations du Sud-Ouest ivoirien
fondée sur une approche anthropologique, qui débouche sur une IIjungle
de noms ll encore plus dense que celle cri tiquée par P. Hair, permet
cependant, nous semble-t-il, de faire avancer le débat sur les classi-
fications proposées par les linguistes. Si nous comparons les deux
types de classifications, une remarque s'impose d'emblée: une bonne
partie des groupements que l'approche anthropologique présente comme
des groupements fondés sur l'alliance figure déjà dans l'approche lin-
guistique. Peut-on en conclure que les lI un i tés de langue" retenues par
le linguiste colncident avec lés groupements d'alliance définis par
l'anthropologue? Cela nous paraît hasardeux. Admettre une telle coIn-
cidence reviendrait, en d'autres termes, à admettre implicitement que
c'est 11 alliance qui détermine les unités linguistiques. Si tel était
le cas, comment dès lors expliquer a fortiori que les linguistes aient
omis dans leurs classifications les nombreux autres groupements d'al-
liance révélés par l'approche anthropologique -en plus de tous ceux
fondés sur la parenté et ne se rattachant à aucun groupement d'allian-
ce, dont le "cas ll n'est même pas évoqué? La réponse est simple: dans
un contexte humain aussi complexe, en l'absence de toute investigation
systématique et approfondie, leurs inventaires ne pouvaient être que
confus et laconiques (2).
. 1 A. Groupements krou
Groupement fondé 1
N° sur 11 alliance, de Groupement fondé sur la parenté, de
d'ordre type bLoa, bLogba, type tua, tugba
dako, 9Lo
12. Touyo
13. Henan
14. Haoulo
15. Ourouboué
16. Ourèpo
17. Irépoué Irawé, Klawé, Gnawé, Youwin, Mohouli; Moyo, Ihiré,
Blawé, Gblawé, Guéréwé, Koussé, Nènè, Boué, Djira-
wé, Hiéwé, Iéwé, Ourouboué, Tabé, Koubi, Yagbé
18. Gbohoué Gbohoué, Nènè, Hiébo, Guirawé
19. Dougbo Nènè, Lapo, Balowé Hiébo, ·Ninnokwé, Moulinwé,
Bouawé, Touawé, We i aé, Bouboué, Hiréboué
20. Yapo
21 . Ply Habaouwé, Bièwé, Dowé
22. Pihè Gbalowé, Gbouwé, Hollowé, Gnohawé, Touwé, Guéréwé,
Bissé, Gowé, Nemlinwé, Klamlinyou, Touawé, Tawé
23. Gblapo Touyo, Hennohon
24. Mahon
25. Gnagbiyou Hennekwé, Parakwé
26. Douwé
27. Koussé Mawé, Hennowé
(1) Pour savoir à quel(s) village(s) correspond chaque groupement, cf. tab1. 41,
parag. II de ce même chapitre.
149
(suite)
1. Dépoué ..
2. Gaouli
3. Gabioagui
4. Mahon
5. Tagbayou
6. Gnasro
7. Gniti
8. Gnagbé
9. Téki
10. Profa
11 . Dagagui
12. Gninagbi"
13. Touagui
14. Touhi
15. Koussé-Tèhi
16. Méagui
17. Krohon
18. Guiré
19. Ouabli
20. Oupoyo
21 • Nièpi
22. Galéa
23. Kpéhiri
24. Youwlagui
1 TOTAL 18 149
Krou 16 112
Wané 2 8
Bakwé 24
Oubi 5
ECHELLE
.• te ••
aÉTÉ '=-=;;;:!;;;;;'====='
Limite .t"niqu.
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J ,
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.'"\~"":...,
ID GODIÉ
GOLF E DE GU/Nf. E
,.
1
Photo 5 Levage de grume
151
Une fois ces ent i lés repérées -149 exactement pour les 4
"ethnies" touchées par notre étude-, une enquête systématique fut menée
auprès des aînés de chacun des groupements, en vue de reconstituer les
grands trai ts de lpUI' histoire, selon un canevns s'al·ticuliml nutouI'
des points suivants: nom de l'ancêtre, origine, profondeur généalogi-
que le séparant de ses descendants actuels, raison invoquée pour expli-
quer le cas échéant le départ du pays d'origine, itinéraire suivi,
ancienneté de l'implantation dnns la région, populations trouvées à
• GRAIO
N.u.
GUINÉE
- .Grlllp••••t Il IliliAt
lutoclltoft. o
Limiu .. 'Etlt
Grouplmut chusi ou Iltermi.i
lora d. Il mill 'A 'pllC' du
p.upl.mlRt Ictu.I, DU IlIjourd'hui
...int
155
qu'ils font fuir vers l'est, où ils se seraient établis d~ns la région
de Grand-Lahou.
a) Origine ethno-géographique
Très nombreux sont par contre les groupements qui font partir
leur aleul du pays wè (guéré-wobé) -le pays des pa-ny; ou pa-w2., 1I1 es
hommes riches"-, \oire même du pays dan. La quasi-totalité des ~Iané, la
moitié au moins des Krou -en particulier les Krou de Grand-Béréby et de
San Pedro-, près du tiers des Bak\"Ié revendiquent cette provcnnnce
septentrionale. Il s'agit ln incontestablement de l'apport le plus
important au peuplement du Sud-Ouest.
toujours la région de Soubré, dont les habitants sont appelés Kosso par
les Bakwé. Souvent les partants ne font que franchir le Sassandra. Cer-
tains ont conservé jusqu'à nos jours des liens avec le village qu'ils
ont quitté. Ceci est particulièrement vrai des groupements bakwé éta-
blis le long du fleuve.
La guerre
L'accès à la mer
c) Ancienneté de l'implantation
Les Krou
C'est chez les Krou que' l'on trouve les noyaux les plus an-
ciennement installés dans le Sud-Ouest. Nous avons vu que certains
groupements se disaient même autochtones. Parmi ceux qui font état de
traditions migra toi res, les implantations les plus reculées se situe-
raient à 12 générations (1), soit aux premières décennies du XVIIème
siècle. De cette époque et jusqu'au milieu du XIXème siècle (3 généra-
tions), la mise en place du peuplement krou s'est pratiquement poursui-
vie de manière ininterrompue.
Les Wané
(1) 350 ans, à raison de 25 ans par génération et 50 ans d'âge moyen
pour l'informateur. Méthode d'évaluation Qui pour .la société patri-
linéaire krou devrait être acceptable: cf. Y. Person, 1962.
161
occupants actuels assurent n'y avoir trouvé personne quand ils s'y sont
installés à la fin du XVI IIème ou à l'aube du XIXème siècle (5 géné-
rations) .
Les Bakwé
Les Oubi
Bapo
bu~po, "les
BI i ~ron, Boubré, Gnélkanipo } Pays des pa-nyo,
- Dougbopo
"des hommps richps"
Porlis i1pporler leur
oidp mililaire li un
J 12
" MOllllikwé, li qui
ils fonL la !]uPrre
cl qui fui cnL ven
hommes de bu~ ", Soubluké Ouèpo -des Guéré aclucls- gruupcmcnl de la rive
Tabou _ Touopo g~nérat.
variélé de "biche , qu'ils onl quillé d rOI'l e du Cava Il y l 'esl, en di rec-
(acluel libéria), lion de Grilnd-
1
blanche" qu'ils _ Guirépo Gléoroké, Souké, Buvonké il Y a 19 généra-
tions puis quêle de sel. ~ lahou
lrouvenl en abon-
dance li leur
arrivée dans la
région
- Gnan-Hinnopo
- Pouopo
Proll0,
Yonaké
Djoulou,
Pola-Jdié, Boumbia
Gnnto, ?
- Dnhipo Golouk6, Klnloué, lihérin, via Grnho Querelle inler.linl' ? Wi mpo 1 parU fi IIU
4. Hompo l i b~r i n
wë-po. nom de ln Ou6guiré
Jl
Tabou populalion qu'ils - Guiriplokwè Ouess~ké, Tou l i1ké libério Trop nom1>.'I'Ul< nu ?
lrouvenl en place vil Inge Accueillis par
à leur arrivée - WonnOlHlokwè rodoué, Déhié, Guirou, Ubéria Viclime!> de manipuln- ? le!> Duhipo
Oulidié, Benséré, K~poué, li 0115 en Sllrrc Ile rie
lrodioké Il, Knhindoké,
Gliké, Ménéké, Boubélé,
IroY<lké, Gnaguipo
6. 1l'pO - OCJuapo Grabo, Déhlablé, Ollldin, Payr. ,nl'yo (SaS!lar ICIl- .. ), SOI'C1d 1cr il' : ('ordon
?
(jbéLé-po. "11'5 1dia, Sépélou, sél oubé, vi lIage de p.. ln om1>i J ical dl'!O nOlI-
labou hommes de Gb(ol~", Kéloké, Iho l, Donié, VI'/IUl<-n~!; r~l)IJI ih'p.-
Graho fi)!; de Kéhé, Véclé, D;lhio, Ibo Il, 011'111 d(:voré par h:!;
anc{-l re dl:!l Déoué, Doul)ho !touri!j
Ommpo - lli épo Nouin, Oaoulo, 5010, lihério ? lInl l rOllv(, J l'!,
Déwa, Klodio, GninéOlllo, I\lJunpn
1rolo, 0) idouba, OrNolJ
- li?ohipu r.hnpé l, Si ahé, Noulwki , Pnys guéré 0111 !'~Ié J'l'çu!O ,,:u'
Talé, Méné, Ghnpé Il, Il'l; Ili(~"l), /Ilnr:l
Niro, Oaou) 0, 1<101I l 0, au hord dl' 1li nU'I'
Poun i é, Ou nd~ho, 1ni 10U- (OlIlJhé 1é )
plou, Nialo
Anci 1: III 11' t ~ dl: POpullllion::
Nh d'ordre Groupl'ml'nl CI OUpl'IIIl'n1 Originc Hoi if i IIvuqut< pour l' impl IInl ni ion trouvécn li
cl 5 •• prH. fundé nur fond6 nur Vi 1 1l1gr$ cor re:;pollcfant n rt I1no-g~()gl :lph J qlll' expl iq'll'r le dl'!'arl l'Rrriv~c
dan~ 10 r~gi()n
dc rr::r,nrl l 'R 1Ji [lIlCC ln pllll:nl~
1 i bnl 0, na i l'li, l'lat ~ P:ty:; nan:.krlllJ H"UI 1ri' :ali \ i dl' ~ dl: B 9~n~ l' •
7. Ouropo - Ni l:hl :tpo glll'rrl' .. vuinC'lllô
(liI.>6rill)
~-U'"10fllo, "i 15 OuC'Ie dl' tnrrr. ph)!;
GI:tbo OU:::;('lo Gr Ull\l"1I11'1 ,1 Pl :tpo ?
!"onn! nOhlhl'l:ux" - V.ouahipn ft'dill'r.
B. - Knpo !;ok 1odOlJba, Glli ",an~, Pnysm'yo (Pilla), où ? :5 g~n~rnl. RI'ÇU5 pOlr lc:; 1~po
'1<iJp~-"O, 50u11010, r ~l~ l'oncH rc c:;l dcr.-
Gr:tbo "11'5 l'nrnnl:; crndu du ci cl. Vi Il
dc Knpé" Ifompo ct li bér J Il
(suite Pihè) - Tawé Sékré Pays guéré, groupement ? 5 général. Reçus par les
kahawé, via nord pays Gbollo, disparus".
yapo depuis
23. Gblapo - Touyo Krou, Digboué Pays guéré, via Guerre ? Sont reçl~ par les
"les hommes qui rivière GÔ Pihè. Mahon égale-
S. Pedro engendrent ment en place.
(beaucoup)" - Hennohon Digboué Nord, au-delà du pnys Quête de la mer ? Il reste encore
bakwé quelques Ho
24. Mahon Baba, Balmer. Partielle- Nord Guerre Avant les Ho, qui les
ment aussi à Para, Gblapo reçoivent
S. Pedro Digboué, Krou
25.
S. Pedro
Gnagbiyou - Hennekwé
- Parakwé } Ancien village de
San Pedro j Kotrohou via pays
neyo } Guerre
} 5 générat.
Nesso, alors en
guerre avec les Ho.
Aident les Nesso et
extermincnt les Ho.
26. Douwé Ancien Dédiako, absorbé Pays guéré, via bakwé- Quête de scl ? Nesso, qui les
par San Pedro-bis profa reçoivent .
S. Pedro
27. Koussé - Mawé Djimoulé, Sahoui 1 et Il, Pays guéré Gucrre 5 général. Reçus par Pihè-
kuo-sié, "1 es . Krémouyé Klamlinyou
cadavres qui - Hcnnowé Doulahoué, Poro, Grand- Nord, via source du Palllbrc aulour ? Douwé égaiemllllt là.
jcscendenl" (Pièwé + Gabo, Niagué (bakwé) San Pcdro picrre d'affûlage
lèhi)
2. LES WAN[
2.
SlIf,f,nndrll
Bondoukoull
gba-do-golo. "ecu>:
qui poussent ln
- Bokouyo
- lnkouyo
Madié
DouJ nyt~ko J
Poys guér~-nidrou
) Glwrre
J
5 gén~rllt.
pirogue"
R~gion de' Tnbou ? 5 g~n~rllt. R(~çus par les
- Honokoyo Kounouko
(Plihirj) Bnkouyo
MnnoglllJll Pnys gu~ré-znlJn~ Cuf:t e de 10 mer 5 g~n~rllt. Reçus pm les
- loukoyo
AokouYIl
· J. LES BAKWE
Golo, Bnbotou, Kpénré, Pays b15t6 scion les Qu{~ l e de ~el 4 g15m~rnt • Ln terre nutour du
1- D6poué GO appartenait
dui-a-po. 1I1c~ Tnhor15, Bitou, Fahé ung, guéré selon
S. Pedro d'nutres, vin rivillre alors (lUX Mahon.
enfanls dc la Téki d15jb lh.
l)ô1zclle" Gll
Diébagui, Zi ri guingu i , Pays b15té de Soubré, Guerre. Pnrtin il Y a J générat. Rnçus par les
J. Gnbioagui Mnhon, après guerre
"les enfants Niobongui, Natoungui 10 générat., via fleuvc
S. Pedro de Gnbio" (villngc ArtSO de Sn~J!;nndrn avec les Touhi
Sassnndra Gobindji) , Niani,
Kcrayo
Mnhon Koboa, GIJédio-Guédio, Pays guéré Palabrc autour pierre ? Gatin, di:;parus
4.
Snssandra Nidio, Louga, Kopéragui d'affûlage:
Soubré
Onknn id i , Takornnidi, Pays b6115 dl~ Slluhr6 Guerre 4 gc\lIéral. rould , fJui (lvnil'Ill
7. Gniti dl~jfl cha!;!;~ 1l'!>
"'l~ pi. "le:; Knminidi (rivière Kplf'l)1I6),
S. pf'drn vin ri v il~rc GO Mallon
trace!) dc pas"
10. Profa K<lbo, Bigné Région de Soubré, Quête dp. lerres plU!l ? Reçus p<lr les
pul(,-I'l,"bou- rive droite du fertiles Douwé, g<lrdiens du
S. Pedro tons et plaies" Sassnndra rocher de R<lpidp.-
Gra (= giZta)
ll. Dngngui Tobuké, Burou, Bnmé P<lYs guéré (Glnsso), Quéte de se 1 . S général. Reçu5 pnr les
"les enf<lnts via Sété de Soubré Koussé
S. Pedro
de Dngn"
12. Gninagbi Néguia, Ningbétou, Pays guéré (pa-nt/é3), 1.Consultntion d~vin au -Dpbut migra- Reçu5 par Kous5é,
nylnagbl, "ceux Siboun, Segré, Dobn, (via Libérin (Guédé- Libér ia. Ancêtre tian : 13 gén. Ply, Dagllgui
S. Pedro qui crient Tossa, Dahouro, Inidia, kpo) s'installe -Arrivée ici : (Glasso). Précédés
fort" Dogbnlé, Pépro 2.U, pnlubre autour 9 général. pnr Pihè.
pierre d'affûtage
13. Tou<lgui Déhou 1in, Bnbéro, Pays guéré du Libérin -Palabre <lutour pierre B g~néral.
Gnankoragui, Salpkor<lcJui, selon les uns, pays d'affûtage
Takogu~agui, Djéropongui, bété de Soubré selon -Au début du sibcle,'
S. Pedro
Soubré Séré<lgui, Kr<lgui, d'autres les Touagui de Soubré
Pogréagui -1ère imp 1<lll!.<lti on : amenés milllU ni i 1i t nri
rivibre GI} sur Itpi~le militaire" -..J
-de Iii parlent vers O.
le ~lUd-e5t • Une par-
Sns5:1ndra Dohaglli PlIuli-Brou5se, Pnu 1i- tie y reste (Doha-
(déformation Plagc gu i ). Les lIut.rcs
dll TouarJui) revienncnt sur G6.
14. louhi OrpglJ i i1fJU i , Il rllCJu i -Cours fiupéricur du -Oord~; dc~ ln rivibrc ?
San Pl'uro t rop cJ"ngl~ l'eux
S. Pedro
-dll 1<'1, rivibrc GCI -Au début du si l:cl e,
Sél~:;ilnctril n,nC'né!l manu mil il a ri
sur "pi :;t e militaire"
IS. Kllll!;~;(~- Tèh i Ni illJ1l6 ~(JlJrC(l du San P.'drll PllI .. hn~ IlUt CIl Ir pic'rrf' R lj('1I6rnl. l:lkoradi, u j f.pa l'W;.
S. Pl:dro cJ'afflil.'HJl'
16. 1~'-:lIcJu i N6CJréillJlI i , 1(: l' 6'IlJu i 1 Pa y!' b616 ch: SCllIlJré, Pa I••hrc lIutour pi l:rn: G g~IIPrnt.
Il 1(-:J ellfant !: pt Il, Nil i lWllJU i cJ rlll IlIl'IIU:II!. GlliIl ~hClllCl d'uflûl.agll
SCllIhr6
dl' 1'1r~"
- -
17. Kn,hor, Kroholl f'i1Y~1 bl~L(i ~io
ch: luré, Pal ..bn' lIut ClUI' S ~l~/I~ rIll.
"11';' h(Jmllu:~; CI rc JI J~ Il' !1If' /1 !. 01 ir:'Jlo, pil'r:-,: cl'llrmlillJI'
Souhr6
fi ln fi'J'lre vilJ(hJc cln llahnéourll
(di r"~rr"ll(')"
Am:it:IHlcl~ de Populal ion:;
N° d'ordrn Groupelnllnt Groupement Origine Molif i nvo'1u6 pour. lrlluv~cn ~
Villngpn cor respufldn'Il G )' implnnlnl ifln
nt s.-prM. fOlld~ ~ur fond~ 5ur cl hflO-l)~(JCJraphi l'l'Ir. c)(pl i l'luc:r le Mp:!rl dilml lil r~gil)1I l' ilr ri vt\e
de rC~fiort l'III 1i il'1re la rarell\~
19. OUilb li Karé'll)ui, Guénl)ui Pays krou, gruupc'lIll'lIl Pill;Jbre aulour pierrc 7
"ceux qui onl flaau 10 d'affûlage
S()uhr~ ~lé Ch:l;.~~~iIl
IJU Ti nlJui
Oupoyo Oupoyo, Oupal)\li Pays b~lé de Soubré, Pal;lbre nutour pieHe 6 g~lI~rnt. Reçwl par les
20. , Ounb 1i
"Ic!l cnrnnl5 groupement Zigbobouo, d'afflitagc
SOlJbr~ d'oupo" villill)e de Sayo
Nibpi Nibi J , Nibi Il Pays l)u~r~. -Pa l:thre lIulour pi<'rre 7 gt<n'~l'at.
21.
Oc -lh, ri v i hr. HanOI, d'ilfflltalJc
fllJi ~ pi. "le5
puiG rivihc N;1n i é -Or. N;1Il i ~, ilmcn~u maflu
Soubr~ hOnlmp.u illll(
tracen" militari ~"r "pi!Jle
mililaire" ilU d~blJt
du !J i~c1 c.
Pay!O ouh i , C] l' Cl "P' 'flll' fit Pa 1;111 rr. lIulClur p Îl'rrfl 6 g~flérlll , Rf'ÇUU p;lr Ip:;
22. Cal~a Calé ..
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If}C':i hOIlIlIll':l
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Souhr~ ( dur:l com'"c: I(ouali II~ j r. l:fI
dr::; ) ) i ilnt'~i" plal:l!
1- IlllUh6 Gou)6ako, PôlUl~-Ou13. Puy:; Iwkw6 Dili r.:; ('r. par 1" lJ\ll' r rr. 7 9~fll"rôIl.
TôI)'-GrOlho Nigr~
2. Yowa Tiol~-Ollln, Sakr~. Nigr~ lIaul San Pcdro. PIlY~ Chfl5~~!.i pBr glll'rrc Aprlo~ "llllh~ - C;ll~ôl. qu'ils
bakw~ conllC DouÇJho, Ou l' f-po, Chii::iSrnl vers lc
Tôli'-Grô.bo Yu po Sa:;~nndra , où ils
fionl DuJourd'hui.
- Currre nu~~i DVCC
Jrs Houb~ qu'ih;
lrou\'l'nl rn Drri-
. VIIIlI, puis
Il) 1i ;Ince
(1) Le kola est signalé dès 1120 sur les bords de la Méditerranée comme
une "curiosité médicinale" (V. Person, 1968).
(2) V. Person, -1961, pp. 20-21.
(3) Id., in J. Vansina et al., 1964, p. 326.
(4) Worodugu : "le pays du kola", actuelle région de. Séguéla, immédia-
tement au nord-est du pays wobé.
(5) V. Person, 1966, p. 491. Evénement, comme le rappelle cet auteur,
dont l'invasion baoulé, un siècle plus tard, effacera jusqu'au sou-
venir.
(6) Id., 1961, pp. 20-21.
(7) lb., p. 27.
(8) W. Rodney, 1967.
175
A l'est, la pression des /t.!<an sur les Krou est, elle aussi,
ancienne. Des mouvements de populations, dont les causes sont encore
mal éclaircies, amè~ent bien avant le XVlllème siècle des groupements
akan sur la rive droite du Bandama. Ceux-ci ont joué un rôle indéniable
dans la mise en place des populations krou les plus orientales : des
Dida, qui, pour E. Terray, "résultent de la rencontre d'une population
autochtone avec les éléments détachés des trois rameaux mandé, krou et
akan" (5), des Godié, dont près de la moitié des groupements ont des
noyaux d'origine akan venus de l'est dans la seconde moitié du XVllème
siècle (6), et même des Bété de la région de Gagnoa, dont l'origine
(4) Y. Persan, 1966, pp. 485-492. Notons par ailleurs la très curieuse
ressemblance entre les termes Semien -nom du groupement wobé (wè)
le plus septentrional, originaire lui-aussi de la région de Séguéla-
et Sèmè.
(5) E. Terray, 1969, p. 19.
(6) A. Schwartz, 1970, pp. 6-9.
177
(4) R. Davis, 1968, pp. 187-195. Bobojreh est une autre appellation du
Mont Gedeh.
179
pays des pa-nyo, plusieurs fois cité comme point de départ. La pression
akan, principale responsable de ce mouvement, se serait très curieuse-
ment répercutée en effet de boomerang sur le peuplement du Sud-Ouest
ivoirien, en déclenchant cette fois-ci un courant migratoire à rebours.
*
* *
(1) Cité non sans ironie par P. Hair, 1967, p. 266, qui reproche notam-
ment aux tenants de la tradition orale d'ignorer très souvent des
sources écrites anciennes de première main, dont la consultation
leur éviterait bien des spéculations hasardeuses. CLapharn dunction
est une importante gare de triage de la banlieue nord de Londres.
180
(1) Cf. en particulier P. Du Prey, 1962, p. 33: "La plupart des peu-
ples de l'Ouest de la Côte-d'Ivoire semblent être sortis de l'im-
mense forêt du Libéria à des époques très différentes".
Mais aussi -ce qui est beaucoup plus grave- les manuels scolaires
ivoiriens, qui donnent de l' histoire des peuples krou une vision
caricaturale (et fausse). Voici ce qu'on peut lire dans le Manuel
d'Histoi'l.e du Cours élémentaire,CEDA, 1971, pp. 26-27, 'sous la plume
d'''un groupe d'enseignants"; "( ... ) les Bété sont venus de l'Ouest
( ..• ). Les uns sont restés sur la côte: ce sont les Krou. Beaucoup
d'autres se sont déplacés vers le nord, il y a environ trois siè-
c le s . Ils ont a l 0 r s r e n c on tr é l es Mandé du Sud a p r è s s' ê t r e
battus contre ce peuple, ils s'y sont mêlés: ce sont les Guéré et
les Wobé au sud de Man. Plus à l'ouest se trouvent les Dida aux
environs de Divo et de Lakota et les Bété (d'Issia) de Daloa à
Gagnoa".
(2) Du moins les Grébo et les Krahn; Cf. St. Von Gnielinski, 1972,
p. 38; G. Schroder et D. Seibel, 1974, p. 26.
fil· Il LA MISE EN 'PLACE M A HAUTE
DES POPULATIONS KROU
VOL T A
XVI I - XIX' siicl.
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182
Sieur d'Anville,
c.a'l.te de La c;te de guinée, 1729,
in G. Snelgrave, 1735.
sont les premiers à établir un fort à la Mine- entre 1363 et 1410 (1) ...
(1) La rumeur prétendait que "la mer n'était pas navigable au-delà, non
seulement à cause des courants violents, mais aussi parce qu'elle
était agitée par un bouillonn~ment si fort qu'elle avalait tous les
navires" (S. de Madariaga, 1952,.p. 91).
(2) Pour les grandes lignes de la découverte-portugaise, voir en partl-
culier C. Coquery, 1965, p. 108, et R. Mauny, 1970b, pp. 223-229 .
. Pour une approche plus lit téraire de ces voyages de d~couverte,
voir G. Renault', Les cataIJelles du Chtist, Plon, 1956.
(3) A. Fontoura da Costa, 1938, p. 25.
Point de vue que partagent alors les autres spécialistes de l'his-
toire des découvertes portugaises: .cf. A. Baiao, H. Cidade, M.
Murias, 1937-1940, vol.I, pp. 357-361, qui font de 50eiro da Costa
le père du toponyme Cabo das Palmas et le "découvreur" de la Côte-
d'Ivoire.
190
(4) Point de vve Qui n'est cependant pas partagé par tous les histo-
rie n s. A. Te i xe ira daM a ta, 1950, p. 29 , pen se qui" e Il e est un peu
plus récente, bien Qu'antérieure à 1482".
Pour M. Destombes, 1952, p. 480, il conviendrait même de reculer la
date de cette carte "jusqu'aux toutes dernières années du XVème
siècle".
191
-Capo de Montes. mentionné dès 1486 (6), qui devient Cabo da rhaya
en 1506-1508 (7), et que A. Fontoura da Costa identifie à la pointe
Klama ou Iblé, sur laquelle sera édifié à la fin du XIXème siècle
le poste administratif de Béréby
-Ponta de. Santiago. dont première mention est faite en 1486 (6), et
qui est identifiée à la pointe Enframa, à l'ouest de l'embouchure
de la Niéga .et du village neyo du même nom.
1. Les témoignages .
Pour R. Mauny, il n'y a pas de doute: c'est bien cette dernière appré-
ciation qui vaut au littoral ouest-ivoirien l'appellation de C;te des
Atalgens (3). Or, 7 lieues au-delà de Grand-Lahou, cela nous mène à plus
de 150 kilomètres de Sassandra, à quelques kilomètres à peine de Jac-
queville. Les villages à la si mauvaise réputation se situaient donc
incontestablement sur la partie occidentale de l'actuel rivage 811a-
dian. Et si IImauvaises gens lt i l y avait, celles-ci se trouvaient fina-
lement plutôt sur la partie otientale de la Côte-d 1 Ivoire, du moins
dans 11 Esme'l.aldo. Ironie du destin, cette même côte sera appelée par
la suite C;te des Bonne-gens, par opposition justement à cette fa-
meuse C;te des Male-gens du littoral occidental ! Nous avons déjà noté
que la transposition des toponymes était chose courante à cette époque.
Ne s' agirait-il pas d'un "glissement" supplémentaire, opéré par les
cartographes portugais à 4.000 kilomètres de là, à partir d'une inter-
prétation erronée du routier de Duarte Pacheco Pereira ?
(2) J. Lok, 15.54,' in R. Hakluyt, 1589, vol. IV, p. 52. Traduit par nous.
202
(1) w. Towrson, 1555, in R. Hakluyt, 1589, vol. IV, pp. 77-79. Les pas-
sages cités ont été traduits par nous, de façon volontairement lit-
téra le"
(1) W. Towrson, "1556, in R. Hàkluyt;-1589, vol. IV, pp. 95-99. Les pas-
sages ~ités ont été traduits par nous.
"Les peuples de cette côte (du cap des Palmes au cap des
Trois Pointes) sont appelés par nous Quaqua (2), à cause
de leur langue, dans laquelle ils ont l'habitude de nous
accoster et de nous souhaiter la bienvenue en disant :
Quaqua. Là, nous mîmes à l'ancre et restâmes deux jours,
pendant lesquels nous fîmes du commerce avec eux. Car
ils ont un très bon pays. Cependant personne ne doit
venir à terre, car ils sont tout à fait barbares, et ne
tolèrent pas d'étrangers dans leur pays ...
Leur commerce est l'or, 11 ivoire et des habits de
coton... Cependant, ils ne font pas très confiance aux
bateaux, car ils ont été plusieurs fois trahis par des
Français. En effet, les Français les ont quelquefois
entraînés sur"leurs bateaux avec de bonnes paroles, leur
ont pris absolument tout ce qu'ils avaient, et les ont
emmenés de force, et vendus. Car ils sont très forts, et
ont donc davantage de valeur. Quand ils viennent en mer
avec des produits à traiter, ils confectionnent un petit
radeau avec" trois ou quatre morceaux de bois, qui cons-
titue leur embarcation. Et 'ils vont ainsi de la terre
sur la mer, qui a de si grandes vagues que l'on se
demande avec étonnement comment ces gens font pour
passer" (3).
fait aller "du cap des Palmes à la rivière d' Asené (Assinie)". Après
avoir énuméré toutes les places de cette côte "où l'on trafique ordi-
nairement", il précise:
" ... mais entre toutes ces places celles du grand D'l.Ouin
et de '.Rio S. dÎnd'l.é sont les plus belles.
Ce premier est situé dans le milieu d'une petite
rivière qui fait une isle entre deux montagnes, dans
laquelle il est bâti... Les coteaux de cette rivière
sont deux plantages au pied desquels la mer se va rom-
pre, mais si doucement que vous diriez qu'elle n'ose en
approcher (2).
(1) "Présent qu'ons leur fait avant qu'ils veillent traiter aveq vous"
précise Jean Barbat en note marginale. L'étymologie de ce terme,
que nous retrouverons souvent dans les témoignages ultérieurs, est
discutée. D' après G. Debien et al., 1978, p. 387, note 88, il
pourrait venir du portugais dasme• . donne-moi, ou du fanti dasi.
merci. D'après Graham Greene, 1936, il viendrait du vieil anglais
dash. ca de au.
(2) In G. Debien et al., 1978, p. 272.
(3) Ibid., p. 272.
(4) Capitaine d'un navire de la Compagnie royale d'Angleterre, qui
traitait alors également sur cette côte.
(5) In G. Debien et al., 1978, p. 273.
212
à Saint Georges d' Elmina. 'Dans une lettre qu'il adresse le .26 décembre
1701, à l'aube du XVII Ième siècle, au "premier marchand Il de cette place
et "sous-commandeur de la côte", William Bosman, il attire lui-aussi
l'attention non seulement sur les difficultés mais aussi sur les dan-
gers qu'il y a à faire du commerce avec Druwin
John Snoek est d'autant plus dépité qu'il constate que Druwin pourrait
être une excellente place commerciale, mais que ses habitants ne res-
sentent en fait nul besoin de se livrer à un quelconque échange, ayant
absolument tout sur place pour bien vivre :
(1) N. uring, 1726. Les pas5ages cités ont été traduits par nous.
(2) Tahoe-Drewin, à environ 13 lieues de St. Andries (Sassandra), est
décrit comme un village "sur une colline au bord de la mer : la
colline a la forme d'un pain de sucre, et est raide sur chaque
côté" (p. 92) ; i l s'agit très vraisemblablement de la colline qui
domine l'entrée du port de San 'Jedto à l'ouest et sur laquelle a
été édifié, en 1895, le premier poste administratif colonial.
L'identification de Tahoe-Drewin a l'actuel San Pedro est confirmée
par une autre donnée topographique de la relation de N. Uring : la
localité est à deux milles (en fait un peu plus) d'une "baie" appe-
lée "Tahoe" (la baie de Taki). Cette baie de Tahou est au coeur de
la côte que les Krou désignent encore auj ourd' hui de ce terme, et
qui va de Grand-Béréby à San Pedro.
216
" ... les Nègres de ces quartiers ne sont pas aisés, ils
ont l'air féroce, ils sont de mauvaise composition,
beaucoup d'entre eux sont anthropophages, la chair blan-
che est un ragoût qui excite terriblement leur appétit,
les Hollandais en ont fait l'expérience, on sait qu'ils
en ont mangé quatorze en un seul repas, et que cela n'a
fait que les mettre en goût. •. Il (4).
liCe sont des hommes, ils ont des passions, elles sont
trop bien marquées pour s'y tromper j des gens sages les
prendront par leur faible, et avec un peu de patience
on en viendra à bout. Car enfin si on trouve moyen de
dompter et apprivoiser les animaux les plus forts et'
les plus féroces, tels que sont les Eléphants, les Lions
et les Tigres: pourquoi se figurer qu'on ne pourra pas
faire entendre raison à des créatures qui en ont" (1) ?
Le lendemain
Abondance, mais aussi qualité, qui fait d' un point de traite comme
Sassandra un endroit où, malgré les tarifs élevés, les navires af-
fluent :
(,) "Etat des Esclaves que peuvent retirer les Nations de l'Europe de
la Côte Occidentale d'Afrique", Archives Nat. de France, Sect. Outre-
Mer, Dépôts des Forti fications 1 Gorée. La Côte d' Or et le Gabon,
portefeuille 24, carton 76, document nO 96, sans nom d'auteur,
1775.
232
" ..• à la honte des Anglais et des 'Jtar.çais, qui ont em-
mené de force leurs Marchands, sous prétexte d'en avoir
reçu quelque injure. Il n'en fallait pas davantage,
comme on peut juger, pour faire tomber entièrement le
commerce, du moins pendant fort longtemps, dans les en-
droits particuliers où ils avaient été traités si cruel-
lement. De là aussi i l est arrivé que des gens qui
n'avaient aucune part à une si indigne action, et qui
ont été pour y trafiquer avec de petits bâtiments, ont
payé l'injustice de leurs lâches compatriotes. Il y en.a
eu plusieurs de mon temps que les naturels du pays ont
surpr is et menacés, pour se venger de ce que d'autres
leur avaient fait" (1).
" ..• en fin de compte nous apprîmes par des navires qui
commerçaient le long de la côte que les indigènes s'a-
venturaient rarement à bord des navires anglais, de peur·
d'être enlevés" (2).
Puis, pour la partie occidentale de cette même côte, par trois autres
témoignages. Le premier, toujours d'un Anglais, B. Ladman, agent de la
Compagnie Royale d'A fr ique, en poste à Commendo sur la Côte de l'Or,
qui rapporte le cas de br igant ines appartenant à la Jamalque et aux
Barbades
"qui autour du 19 décembre (1700) ont surpris et emmené
avec elles 24 Noirs appartenant à Drewin, avec 16 vaches
et un grand paquet de défenses, quand ils vinrent à bord
pour commercer". (1) •
c) La toponymie de la côte
(3) P. Duval, sans date. Le fichier du' Oépar~ement des Cartes et Plans
de la Bibliothèque' Nationale de Paris, où l'original de cette carte
est conservé, la date de la "2ème moitié du XVllème siècle".
242
"La COte des Dents, ainsi appelée par les Français parce
qu' il n' y a presqu'aucun autre produit à Y trouver· que
les Dents d'éléphant, bien que d'autres l'appellent côte
de Mala gens, commence au village de Gruwa, à 2 milles à
l'est du cap des Palmes, et se termine au cap de Lahoe,
ou Lahou ... " (2).
Qui sont ces "autres" qui qualifient cette cOte de Mala gens? J. Ogil-
by ne le dit pas. Aucune référence n'est par ailleurs faite aux Bonne-
gens, la cOte à l'est du cap Lahou étant appelée Côte des Quaqua. Mais,
dès lors que cet ouvrage est une oeuvre de compilation, la question est
à nouveau de savoir partir de quelles sources il a été réalisé.
à
Ainsi, au même titre que P. Du Val a pu se servir du travail d'Ogilby
pour dresser sa carte, ce dernier a très bien pu également utiliser la
carte du premier pour établir sa nomenclature de la côte. Dans ce cas
précis, il est donc absolument impossible de savoir lequel des deux a
été le premier à employer le toponyme de COte des Malgens.
*
* *
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C6'. .. .. bun.. lin'
Il semble que ce ne soit pas par hasard que les Européens ont
fait des Krao -futurs Krou- de la Côte des Graines les auxiliaires de
leur commerce sur le littoral ouest-africain. Ceux-ci se trouvent d'une
part au coeur de cette grosse région productrice de malaguette dont les
Portugais sont friands. dès la fin du XVème siècle (2) ; ils font partie
d'autre part de ces populations décrites dès la même époque comme "de
braves gens qui avaient bien confiance en nous car ils venaient hardi-
ment dans nos caravelles" (3), réputation de "civilité" que la quasi-
totalité des témoignages ultérieurs se complairont à leur reconnaître.
-..
La dextérité des Krou à franchi~ 'la .bar~e, si souvent évoquée par ces
mêmes témoignages, ne nous paraît par contre pas du tout fondamentale
dans l'émergence du phénomène: toutes les populations côtières ne la
franchissent-elles pas avec la même aisance ?
A partir de quand les Krou jouèrent-ils un rôle dans cette traite né-
grière, et quel fut ce rôle? Aucun témoignage direct ne le précise. Un
indice incontestablement en rapport avec la traite des esclaves permet
seulement de conclure que les Krou ont bien été au service des né-
griers : il s'agit du tatouage facial qu'ils portent -"une épaisse raie
bleue ou noire d'un demi-pouce qui descend du front jusqu'au bout du
nez, quelquefois jusqu'à la lèvre inférieure et le menton" (2)-, et que
les observateurs du XIXème siècle qui se sont interrogés sur sa
signi fication interprètent comme un signe à l'éÇjard des négriers, qui
les désigne comme des hommes libres et leur évite d'être mis en escla-
vage. Petit à petit, les négriers auraient pris pour règle de ne pas
toucher aux Krou,. prétisément à cause des services que ceux-ci leur
rendent dans la traite des esclaves sur d'autres points de la Côte des
Graines. On ne sait malheureusement pas quand apparut ce tatouage fa-'
cial. D'après un observateur :du milieu du XIXème siècle, ce sont les
v'l.ais Krou -les Kréo- qui aura'ient lancé les premiers cette "marque
krou"
La "marque" aurait ensuite été adoptée par leurs voisins de la Côte des
Graines et même, au-delà du cap des Palmes, par les populations de
l'actuel littoral ouest-ivoirien, jusqu'au Sassandra (1). S'il est
établi que cette dernière partie de la côte n'a pas échappé à la traite
des esclaves, et que des Krou y ont bien vendu d'autres Krou -cf. les
témoignages cités plus haut-, la côte krou libérienne paraît effective-
ment avoir été ménagée par les négriers (2). Aurait-elle eu des raisons
de l'être n'eussent été les services rendus par ses habitants aux tra-
fiquants européens, au début sur la seule Côte des Graines, puis, de
plus en plus loin, en d'autres points de la côte?
(1) R.F. Burton, 1863, t. II, pp. 12-13, in C. Behrens, 1974, p. 31-
(2) J.L: Wilson, 1856, pp.118-119, in C. Behrens, 1974, p. 31
(3) K. Ratelband Ed., 1953. Il s'agit de 5 registres, couvrant les
années 1645-1647.
(4) Ibid., p. 11. Traduction de Léontine Visser.
251
Freetown, "ville libre ", dev ient dès lors le point dl attache de la
flotte anglaise sur la côte ouest:-africaine. Al' initiative de la
Compagnie de Sierra Leone, fondée en 1791, une activité importante s'y
déploie rapidement, tant à terre, où s'ouvrent des chantiers forestiers
au voisinage de l'établissement, que sur mer, où les navires sont de
plus en plus nombreux, activité qui attire des travailleurs jusque de
la lointaine côte krou, à quel~ue 300 milles au sud-est. A l'origine,
deux raisons principales semblent avoir motivé une migration à si lon-
gue distance : le déclin de la traite des esclaves sur la Côte au Vent,
qui fait suite à la guerre qui éclate en 1793 entre la France et
l'Angleterre, et qui réduit en quelque sorte les Krou au chômage (4) ;
la garantie de trouver à Freetown des conditions de travail décentes,
En 1819, ils sont plus de 500 à Freetown même et quelque 200 dans les
entreprises forestières alentour (6). Au milieu du siècle, pas moins de
2.000 sont employés dans l'industrie forestière sur la seule rivière
Sherbro, au sud de Freetown (7).
(7) Lt. Forbes, 1849, pp. 19-20, cité par G.E. Brooks, 1972, p. 12.
253
trouve; sur la rivière Sherbro, s'il est bûcheron sur les chantiers
forestiers, il est surtout préposé à l'embarquement du bois, activité
délicate et dangereuse, dont il devient le véritable spécialiste dès le
milieu du XIXème siècle
Il est vrai que le retour au pays pose moins de problèmes que le dé-
part : il suffit au Krouman de trouver un engagement sur un navire qui
va vers le sud, solution qu'il préfère au voyage en pirogue ne serait-
ce que pour ne pas être intercepté et dépossédé de son pécule en cours
de route (3).
(2) Quoique la traite soit interdite depuis 1815, ce n'est qu'en 1831
que la France adopte une loi sur sa répression (cf. S. Daget, 1969,
p. 303).
(3) G.E. Brooks, 1972, p. 42.
(4) Ch. Behrens, 1974, p. 40.
255
les Kroumen, du moins sur la côte à llouest du cap des Palmes (1).
(1) Les Kroumen ont-ils joué ce rôle ailleurs que sur cette partie de
la côte ? Il est probable que oui, mais sans que cela ait été
systématique. Les témoignages ne sont pas explicites.
(2) Th. Canot, 1854, édition française de 1931.
(3) Ibid., p. 275.
(4) Ibid., p. 277.
256
"Un espion que je payais bien -un Krouman qui avait été
employé par le croiseur- m'informa de bonne heure du
départ du brick et ce qui en était cause, si bien qu'une
reure après toute la plage s'agitait afin d'expédier au
plus vite, à Gallinas, une pirogue rapide porteuse de ce
message à Don Pedro: "La côte est libre. Envoyez-moi un
navire. Soulagez ma pléthore ! '1. Moins de quarante-huit
heures après, nous apercevions à l'horizon les mâts ju-
meaux d'un brick-goélette portant le signal d'embarque-
ment" (2).
Et l'embarquement démarre:
(1) Ch. Behrens, 1974, pp. 44-46. En 1858, l"'affaire" du 'Regina C.oeLi
sonne le glas de ce système de recrutement de travailleurs pour les
Indes Occidentales. Il s'agit d'un navire recruteur français dont
les Krou massacrèrent l'équipage blanc -à l'exception du capitaine
et du médecin- quand ils apprirent, mais seulement une fois en mer,
dans quel but réel ils avaient été engagés. L'a ffaire fi t grand
bruit. Une enquête fut faite par le Gouvernement français, qui
conclut que le Libéria n'était' pas responsable de cette "mutine-
rie". Cf. J.8üttikofer, 1890, t. 2, p. 44.
(2) Ch. Behrens, 1974, pp. 81-82.
(3) R. Davis, 1968, p. 35.
(4) G.E. Brooks, 1972, p. 52.
(5) Ibid., p. 52.
(6) Ch. Behrens, 1974, pp. 79-80.
(7) Ibid., p. 95.
264
Et G. Thomann de conclure
"Quand les eaux sont très basses, les enfants du villa-
ge vont creuser le sol de l'fIe Fisolocpo et y trouvent
des débris d'armatures en cuivre ou des boulons, dont
ils font des jouets" (4).
--------
(1) H. Bridge, 1845, pp. 75-76. Traduit par nous.
La tradition orale des Krou de Béréby relate une étrange histoire,
que l'on ne peut pas ne pas mettre en rapport avec cette affaire.
Il y a très longtemps, un missionnaite débarque près de l'actuel
petit village de Tabaoré, à quelques kilomètres à l'ouest de Mani-
Béréby, où se situait précisément, dans la première moitié du
XIXème siècle, Hal f Béréby (cf. carte de la côte en 1838, in E.
Bouet, 1843). La population l'accueille cordialement. Les femmes
lui préparent à manger. Il trouve cependant leurs plats "trop
pimentés". Les villageois se vexent. Un palabre éclate, qui tourne
au drame. On décide de se débarrasser de l'importun en le met tant
purement et simplement à mort sur un rocher à proximité du village.
Le prêtre fai t alors à ses bourreaux la prédiction suivante : "Si,
en mourant, je tombe face vers le ciel, vous serez bénis ; si je
tombe par contre face contre le rocher, vous serez maudits à
jamais "! Et il s'écroule, les bras en croix, face contre le
rocher. Pris de peur, les villageois s'enfuient. Quand ils revien-
nent sur le lieu du forfait, le corps du missionnaire s'est miracu-
leusement pétrifié dans le rocher. Une excroissance de forme
humaine y est effectivement toujours visible aujourd'hui. Tandis
que les Krou de la région accusent volontiers la malédiction qui
pèse sur eux depuis cet événement pour expliquer les infortunes
dont ils sont les victimes, voire le retard pris par leur pays en
matière de développement, les Harristes ont récemment fait de ce
lieu un but de pélerinage. Malédiction ou simple colncidence ? Le
25 juillet 1971, à 10 heures du soir, par une épaisse brume, un
cargo battant pavillon libanais, le Linda, s'échoue sur la côte
juste en face du même rocher •.• L'équipage eut plus de chance que
celui de la goélet·te Mat y Cawet : les 18 hommes s'en sortirent
sains et saufs. Le 26 octobre cependant, un travailleur mossi périt
dans la barre alors qu'une équipe tentait d'accéder à bord de
l'épave pour entreprendre le déchargement de la cargaison, rachetée
par un forestier européen opérant dans la région... pour lequel
l'affaire fut loin d'être une malédiction.
268
Et H. Bridge d'ajouter:
une ambiance fort plaisante tant "il y a de suavité dans les manières
de ces gens" (1) ! Potentialités que confirme le Lieutenant ~e vaisseau
E. Bouet, chargé, en 1838, de l'exploration commerciale systématique de
la portion de littoral comprise entre les îles de Los (Conakry) et le
cap Lopez (Port-Gentil) du Cavally à Béréby, les villages abondent en
ûz ; au-delà, "un produit riche et nouveau, aussi inconnu en France que
recherché des Anglais et des Américains, commence à s' y montrer en
grande quanti té ; Cl est le camwood, bois de teinture d'un très beau
rouge ( ••• ). Naguère encore, les gens du littoral ignoraient que ce
riche produit fût un trésor que recélaient, à leur insu, les bois four-
rés dont le pays est couvert ; recherché et payé grassement par les
traitants, i l est devenu un nouvel objet d'industrie" ; le motfiL, pré-
sent sur tout le littoral, sera disponible en plus grande quantité "à
mesure que l'on s'avancera vers l'est" ; quant à l' huile de paLme qui
"ne se trouve pas encore en grande quantité sur cette fraction de
ll
côte , elle pourrait devenir, "si les traitants la demandaient avec
instance ( ••. ), une source féconde de commerce et de prospérité". La
rivière Saint-André est par contre présentée comme "un point que les
troqueurs ne fréquentent guère que· pour y faire leurs provisions. l.,e
naturel des habitants· est per fi de et il faut s'en méfier ; j'ai eu
personnellement l'occasion de m'en plaindre ( ••• ), et je me suis vu
obligé de me servir de mes armes" (2)... Une IIplaque de fidélité" en
cuivre, délivrée en 1859 par le Capitaine d'un navire anglais à un
courtier du village wané de Kounouko (alors Victoria Town) et précieu-
sement conservée dans cette localité, témoigne par ailleurs de l'exis-
tence d'un commerce régulier entre cette partie de la côte et l'Europe
dans les dernières décennies de la première moitié du XIXème siècle (3).
*
* *
(1) En lBB3, Brazza aura le plus grand mal à compléter son équipage de
Kroumen entre Wappou et Béréby (cf. C. Coquery-Vidrovitch, 1969,
pp. 251-252). En lBBB, le Lieutenant de vaisseau Montferrand, Com-
mandant f.'tth.iè.ge. fera 13 mouillages et mettra 10 jours pour recru-
ter sur la même côte B9 Kroumen à destination du Gabon (cf. Ch.
Behrens, 1974, p. 79).
284
(5 ) Ibid., p. 266.
291
(1) D'après des· "papiers" trouvés sur place après l'~ngagement, des
"missionnaires étrangers" (libériens) auraient assisté les "rebel-
les". Cf. J. Crudeli, 1914, p. 17.
(2) Archives de Tabou, Rapport d'ensemble sur le Service de Santé du
Cavally établi par le Médecin de 2ème classe Dardenne à la date du
12 mars 1901.
Les sources, toutes indirectes, à partir desquelles nous avons
reconsti tué le soulèvement des Tépo sont par ordre d'ancienneté :
J. Crudeli, 1914, pp. 15-17 ; J. Repiquet, 1915, pp. 85-86 ;" P.
Bouys, 1933, pp. 157-158 ; R. Briet, 1975, p. 58 ; Y. Gokou, 1977,
p. 193.
Le soulèvement des Tépo aura coûté aux seules forces françaises 5
tués (dont le médecin-major Létinois) et 40 blessés.
293
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Ce qui est fondamental dans cet arrêté, c'est que dorénavant le recru-
tement des Kroumen pour d'autres destinations que la Côte-d'Ivoire
elle-même I1 ne pourra être fait qu'avec l'autorisation du Gouverneur ou
de son représentant Il, en d'autres termes, sur la côte krou, là seule-
ment où se ttoUlJent des tep'l.ésentants du goulJetneut. Les points d' embar-
quement possibles sont donc en 1894 au nombre de 4 : Tabou, Séréby, San
Pedro et Sassandra.
En dépit des efforts qui sont faits pour les retenir chez eux
-dans le Bas-Sassandra, l'administrateur G. Thomann leur apprend, par
exemple, à récolter le caoutchouc, ce qui semble quelque peu freiner
les départs (3)- ou pour les attirer sur les chantiers de travaux
publics de l'est de la colonie, ils sont 2.171 Kroumen à s'embarquer en
1910 sur les navires de la marine marchande européenne pour le seul
Cercle du Cavally (4). Leur origine est la suivante: 1.737, soit 80 %,
viennent de Béréby (les Haoulo fournissant à eux-seuls 518· hommes, dont
327 pour le seul village de Mani-Béréby), 262 de Tabou, 161 de San
Pedro, 9 de Patokla et 2 de Grabo (5). Bien que nous ne disposions
d'aucune donnée sur la ventilation de ces embarquements entre les rades
de Tabou, Béréby et San Pedro, il semble que, en dépit de l'importance
des effectifs originaires de Béréby, Tabou se soit imposé très. tôt
comme le principal point de recrutement des Kroumen sur la côte ouest-
ivoirienne. En 1895, H. Pobéguin note déjà que les "indigènes de
Béréby ... vont à Tabou" pour s'engager "sur les navires de passage"(6).
En 1909, un arrêté centralise "théoriquement" toutes les opérations
d'embarquement et de débarquement dans le port de Tabou (7), arrêté qui
ne sera cependant pas totalement respecté dans la pratique. Les efforts
faits par la suite par l'administration coloniale pour canaliser le
flux en ce point de la côte sont importants : en 1912, un appontement
de 20 mètres sur 4 est réalisé à l'embouchure de la rivière Tabou (8),
d'où partent les embarcations. chargées _de convoyer les Kroumen jus-
Tabou, Béréby et San Pedro passent de 156,9 à 253,2 tonnes pour l'huile
de palme, de 248,1 à 495,1 tonnes pour les amandes de palme, de 4,4 à
29,9 tonnes pour le caoutchouc, de 109,2 à 1,1 tonnes pour l'acajou
(seul produit à accuser une forte régression), de 2,4 à 9,6 tonnes pour
le cacao (1). Entre 1907 et 1910, 52,7 tonnes de piassava sont parties
de Béréby, 0,9 de San Pedro, 0,3 de Tabou, contre 2,3 tonnes pour le
reste de la colonie (2). En 1910, 248 bateaux font escale à Tabou
(162), Béréby (35), Bliéron (27) et San Pedro (24), battant pavillon
français (120), anglais (90), allemand (35), libérien (2), danois (1)
(3) ; 102 opèrent à Sassandra (4), quelques dizaines supplémentaires
sans doute à Drewin : soit un mouvement total pour l'ensemble du
littoral ouest-ivoirien de quelque 400 navires ! Les perspectives de
développement de l'activité commerciale à Sassandra incitent même les
pouvoirs publics à y entreprendre la construction d' un wharf, qui
facilitera les opérations d'embarquement et de débarquement des balei-
nières de barre : celui-ci, sous la forme d'une jetée à enrochements de
170 mètres de long, est achevé le 14 juin 1914 (5).
*
* *
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Bassam, qui emploie en 1930 pas moins de 201 hommes de rade, tous Krou-
men, dont 119 sont des "recrutés administrati fs" (1), puis, à partir de
1931, de celui de Port-Bouet, qui dispose en 1935 de 27 baleinières
(2). Le recrutement de ces travailleurs, a fortiori quand il est
"administrati f", ne se fait pas toujours facilement. C'est ce qui
ressort de la lettre de l'administrateur de Sassandra à l'inspecteur
des affaires administratives citée ci-dessus, qui fait état des diffi-
cul tés qu'a, en 1943, le responsable du Cercle à trouver 50 "volontai-
res" pour le wharf de Port-Bouet (qu'un précédent contingent de 50
hommes à déserté), même aux "conditions spéciales" offertes par le
Gouvernement Général. "En effet, ce n'est pas la satisfaction d'exercer
le métier de la mer qui incite les Kroumen à s'embaucher, mais la
perspective de l'escale d'Accra, où ils peuvent acheter tout ce qu'ils
désirent, et aussi la possibilité de se ravitailler à meilleur compte
encore en pillant les cales du navire", conclut avec amertume l'auteur
de la lettre (3).
caféiers, mais aussi des cocotiers, des kolatiers, des arbres frui-
tiers ... , et sur lequel il élève également des boeufs, des porcs, des
lapins, des dindons, des poules... ; activi té agricole qu'il mène de
front avec une activité commerciale, puisqu'il ouvre parallèlement des
comptoirs d'achat de produits, qui sont, bien sOr, achalandés également
en marchandises d'importation, à Ouadébo, Olodio, Tiboto, Taté, Toupa,
Grabo, Wappou et Béréby (1). Même itinéraire pour René Pécourt qui,
arrivé à Tabou comme agent de la SCOA en 1927, s'installe à son compte
comme planteur (il crée une plantation de café à 9 kilomètres au nord
de Tabou) et commerçant (il a des comptoirs à Tabou et Grabo) en 1929.
En 1931, P. Bouys évalue les plantations de cacao du Bas-Cavally à
3.000 hectares, celles de café à 750 hectares (2). D'autres exploita-
tions agricoles verront le jour dans les années 1930 : citons celle
d'un Syrien, Nadim, celle d'un commerçant dioula du nord de la Côte-
d'Ivoire, Kébé, celle d'un Togolais, qui sera expulsé pendant la
Deuxième Guerre mondiale pour avoir été en rapport avec des Allemands
du Libéria, et dont la plantation sera rachetée par Nadim (3) ••• L'IRCA
(Institut de Recherches sur le Caoutchouc en Afrique) enfin crée, en
1942, alors que le caoutchouc est redevenu un produit particulièrement
recherché, une plantation expérimentale d'hévéa à Olodio. Un problème
commun à toutes ces entreprises : leurs difficultés à trouver de la
main-d'oeuvre. Sur place, cela est pratiquement impossible, les
autochtones ayant de toute évidence plus intérêt à naviguer qu'à
s'engager comme salariés agricoles. Il faut donc faire appel à des
travailleurs de l'extérieur, recrutés dans la région de Guiglo, Duékoué
(pays guéré) et Man (pays dan). Mais dès que ces travailleurs décou-
vrent les avantages qui sont liés au métier de Krouman, ils quittent
massivement l'employeur qui les a fait venir pour naviguer à leur
tour ••• Le gonflement accéléré, dans les années 1920, de l'effectif des
Kroumen allochtones (rappelons qu'en 1931 il Y a à Tabou 3.000 naviga-
teurs allochtones pour 2.500 autochtones) est étroitement lié à ce
phénomène. Ce problème de main-d'oeuvre hypothéquera lourdement, dans
(1) Informations fournies par Paul Hawerlander, l'un des deux fils (de
mère krou) du fondateur du "domaine" de Ouadébo, qui continue
aujourd'hui à gérer l'exploitation de son père, mort en 1960.
(2) P. Bouys, 1933, p. 97.
(3) Informations fournies par P. Hawerlander.
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échéance, les deux premières traites seulement ont été honorées ; les
colons baoulé ont de surcroît largement débordé les limites qui leur
~vaient été assignées (1).
*
* *
de nombreuses sociétés sont déjà à pied d'oeuvre, nous l'avons vu, dans
ce domaine. Il s'agit alors essentiellement d' entreprises à capitaux
étrangers, quelques unes héritières d'anciens établissements coloniaux,
la plupart nouvellement arrivées, toutes motivées dans le choix de leur
investissement par les possibilités de gains substantiels que doivent
leur permettre de réaliser les conditions d'exploitation libérales que
les autorités ivoiriennes sont en train de promouvoir. A ces entrepri-
ses étrangères, dont certaines sont des filiales de puissantes multina-
tionales, viennent bientôt s'ajouter une multitude de petites entrepri-
ses à capitaux nationaux, que créent volontiers, le plus souvent en
ignorant tout de la profession, les attributaires ivoiriens·-de plus en
plus nombreux- de chantiers forestiers, persuadés qu'il suffit d'ache-
ter un bulldozer pour faire aussitôt des bénéfices fabuleux. Parmi ces
nàuveaux venus nationaux à l'activité forestière, beaucoup déchantent
d'ailleurs très vite, et finissent par confier purement et simplement
l'exploitation de leurs chantiers aux sociétés étrangères, technique-
ment et financièrement mieux outillées, moyennant la perception d'une
redevance par chantier ou par mètre cube de bois produit. Pratique qui
devient la règle quasi générale dans la région à partir des années
1968-1969, quand, dans un souci d'ivoirisation du secteur forestier,
les autorités décident non seulement de ne plus attribuer qu'au compte-
gouttes des chantiers à des étrangers, mais de surcroît de leur retirer
des permis précédemment accordés pour les redistribuer à des nationaux
-la SCAF, qui reprend son activité dans l'ancien domaine de San Pedro
en 1963, voit ainsi le nombre de ses chantiers passer progressivement
de 108 à 27. Pratique que n'apprécient évidemment guère des entreprises
qui ont souvent consenti de lourds investissements compte tenu du
nombre initial de permis obtenus, et n'ont plus d'autre solution pour
tenter de les amortir que de jouer le jeu, en gagnant bien sûr moins.
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Route principale
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345
*
* *
(1) Sources: Archives de Sassandra j enquêtes directes auprès des plan-
teurs dl agrumes -anciens planteurs de bananes- de la région de
Sassandra j statistiques du wharf ; enquête auprès du CaC1 j Plan
de développement pour la Région sud-ouest, ORC (Oevelopment and
resources corporation, New-York), 1968, p. 11-6.
Fil, 26 EVOLUTION DE L 'ORGANISATION ADMINISTRATIVE
( 1959-1969)
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L'ORGANISATION SOCIALE
G. Thomann,
1901, p. 21.
1. Historique du village
(1) Unité dont noue; avions déjà relevé l'existence en pays wè. Cf. A.
Schwartz, 1971a, pp. 56-57.
356
(1) Nous ignorons quand exactement. La plus ancienne référence que nous
connaissions au terme de Roc(k), sous la forme de Rockboukah ou
Rock Boukir, remonte à 1841 : cf. US Senate Documents, 1841, nO 244,
et H. Bridge, 1845, p. 74. Quant au terme de Béréby (dont nous
avons débattu de l'origine plus haut), plus volontiers orthographié
Biriby (ou Biribi) tout au long du 19ème siècle, i l désigne dans
1 e san née s 1840 pas moi n s de" ci nq à six v i Il age s " , fa c e à la
"chaussée de rochers" qui commence à la pointe de Poor-River
357
avait en effet accepté de vendre aux Irépoué des armes à crédit, paya-
bles une fois les hostilités terminées. Williamson est certes le
responsable anglais de la factorerie j le véritable gérant en est un
ressortissant du lignage irawé, Guiro-Irou, petit-fils du fondateur du
village. C'est à ce dernier qu'il incombe de recouvrer la créance après
le passage de Binger. Or, quelle n'est pas sa surprise quand il se
lance dans cette entreprise de voir ses compatriotes lui opposer une
fin de non-recevoir totale. Bien plus,. ne voilà-t-il pas que ceux -ci
vont se plaindre auprès de l'administrateur du poste de Béréby, créé
dès 1894, de ce que le tenanc ier de la factorerie anglaise de Roc-
Béréby cherche à leur l'faire payer" des armes. Guiro-Irou, dont le
comportement apparai t doublement suspect à l' autor i té française -il
travaille pour les Anglais, il vend des armes !-, est arrêté et trans-
féré au che f -lieu de la colonie, Grand-Bassam. Là, il n'a cependant
aucun mal à faire reconnai tre sa bonne foi, et quit te le tribunal du
colonisateur avec un non-lieu. Ecoeuré, il décide de ne plus continuer
à vivre au milieu de gens qui l'on trahi et s'exile avec sa famille en
Gold Coast, à Nkrofu , petite localité de la côte nzima, à l'ouest
d'Axim (1). Les tribulations de .Guiro-Irou n'ont de toute évidence pas
contribué en cette fin de 19ème siècle à faire régner la concorde à
l'intérieur du groupement irépoué .•.
Hluin - Gui~i
Gui~i - 0 ....
00 .. 1 - G~i .. o
Lu uriginu krlu
dl l'anciln Prbidlllt du Ghlnl
Kw.mi NKRUMAH
G~il" - Koulli
Guiro-Irlu
MOI" B~nlh~io • h"''''1
L_---.__-=====+===:J l----l-__
(.r.... 1 Rlim.,
1 ~~::'~0'''1
M.bi-BI.
Hui. ·B.ko
!
Bruchl ~I HUI.-Nii,.
Fon~.lour ~. Roc - Biri~y
..n 1.2D-
1.30
R.c-Duli~ii
'Y
Bruch. ~. Guir. - Ir.u Gu ir.- Guirobo- Hinu- Fin 19 i ••
Rec-Doghli _ G.I~ Ca.u Guin-
TI~ • Youbu Niib.you Guihl Ilicl.
..n 1195
voir ~'IIi11
ci -l1li,•• ,,1
- Kw ...i
NKRUMAH
T.h.-
Tougb'li
CT iripoui II
66.RI
T.hI-
Fe
Youk.u-
H.i
N!'~.y.u-
Ni...i
l ir....
67 anl
G.-
Emi
G. -
Hin"l
197D
2. Structure sacio-spatiale
Irépoué l Irépoué II
~
4 villages
Roc-Oulidié Roc-Dogbalé (futur Néro-
Lignages Pont)
Lignages IIrapportésll(4)
-Koussé (Ourouboué) x
-Nènè (Dougbo) x
-Ourouboué (Ourouboué) x
-Iéwé (Ply) x
Nombre de lignages ou
segments de lignage 12 8 13
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\
\ PLV
\
\
\
\
•
\
\
\
,
\
\
\
\
,
\
,
\
\
\
,,
'\
,
'\
----
'\ ,
'\ ,
\
\
,,
\
\
\
\
• Village
Limitl dl grouplment
Ilhno -poiitiqui trlditionnll
TOUVO
Routl principall
Routl 51condaiu
Cours d'Ilu
O~I===~==~5Km
365
tion de bloa dans le cas des Irépoué- reste aujourd' hui le cadre par
excellence de l'échange matrimonial entre les tua qui en font partie ;
et son chef, le "chef de tribu" oubo-nyo, la courroie de transmission
privilégiée entre le représentant du pouvoir central qu'est le sous-
préfet et la population.
Lignages Effecti fs
-Youwin 52
-Irawé 40
-Klawé 39
-Moya 33
-Mohauli 29
-Ihiré 24
-Gblawé 14
-Bla\'/é 13
-Gnawé 8
-Guéréwé 8
Lignages "rapportés"
-20
-Kaussé 11
-Nènè 9
Lignages
t::::~ Youwin
Bill Irawi
I~';'i'"':'j
.:.:.:.:.:.:. Klaw.•
!~m:;:;J Moyo
lllIl!lI M0 hou li
~ Ihiri
~ Gblawi
€~§~~ Blawi
~ Koussi
t§~~~ Nin.
~ Gnawi
IIIIIIII Guiriwi
o 50 m
=b=~~;;;;;;;;;;l'
6;;;;;'
368
3. Caractéristiques socio-démographiques
Age ;;:;:
70 !!!!!
Exctdent mlSculin ou féminin
plI tnnche d'ige
65 1
60
55 1
50 1
35
3D 1
25
20
15
10
5 1
" 10
Effecti fs
Type d'activité -------- --------
Nombre 01
10
Total 67 100,0
373
Statut matrimonial
Tranche Effec-
Non marié Marié
tif ------ ------ ------ ------------- ------ ------
d'âge global Total cv
Cél. Div. Veuf --------- Nombre 10
Nombre 0110
25 ans et plus 2
-59 4 6 -
12 20,3
-47 79,7
Statut matrimonial
Tranche Effec- Non mariée Mariée
tif --------------------T-------------
Total
-------------
d'âge global Cél. Di v • Veuve - - - - 0' - - Nombre IV
,0
Nombre ,0
49 ans et plus 1 9 11
-15 1
- 73,3
-4 26,7
Tant du côté des hommes que du côté des femmes, cette struc-
ture est conforme, dans ses grandes lignes, à celle observée au niveau
régional à l'échelle de l'ensemble de l'entité ethnique krou-wané.
Ménage à Nombre lY
10
Total épouses 56
Effectif Taille
Type de ménage Nombre
démog. moyenne
~ Sexe
6-14 ans 15 ans et plus
Sexe masculin
- Effectif total 25 77
- Effectif scolarisé 14 16
- Taux de scolarisation en 0'
'0 56,0 20,8
Sexe féminin
- Effectif total 27 86
- Effectif scolarisé 6 3
- Taux de scolarisation en 0'
,0 22,2 3,5
Ensemble
~
Total
Homme Femme -------- --------
Religion Nombre a'
,a
al
H
,Q}
Branche al
E
-ri
+J
-ri Ul Ul
d'activité .;.J
'ri
CJ
·ri H
al U
·ri Total
H al ..-t 0 Q) ..-t
cu H .0 l,.... '"0 al .0
E -ri :J H :J ------ ------
"cu 0- al +J :J c.
'<I.l :J 'ri ra +J
Lieu +J +J
'ri H
H
:J
H
+J
C
ra U
al ..-t
:J
X
:J
> 0 al Ul Ul -ri U ra Nombre 0
d'implantation 'ri 0- +J :J -ri > 'ri > 10'
+J U '"0 +J H H ra
U+J al C H al Q"I H
c:e Q) C.Il ...... c:e Ul c:e 1-
- Tabou 8 8 13,8
- Sassandra 7 1 8 13,8
- Grand-Béréby 5 5 8,6
- San Pedro 2 2 3;5
Reste de la Côte-
16
d'Ivoire - -7 -4 -27 46,5
- Abidjan 16 5 4 25 43,0
- Autres villes 2 2 3,5"
Etranger
-4 -4 6,9
- Ghana 3 3 5,2
- Libéria 1 1 1 ,7
:
: Nombre 35 7 5 5 4 2 58 100,0
Total :
: 01
10 60,3 12,1 8,6 8,6 6,9 3,5 100,0
:
380
*
* *
4. Système matrimonial
5. Univers économique
a) L'activité agricole
o En r.pport de commenSilité
Chef de tribu
CL Chef de 1I11n1l1e
t Prélre huriS\l
1;;.. Non résident
A0 Rèplltition des parcelles cultivées p.r producteur
muculin ou léminin
r-----'
1
r-----.,1 ,-----,- --,
...---p-I-i'----,
Génir.tion
A 1 1
CT 1 1
1 1 3. Vi.ux et .dultu
1 1
1 1
1 1 F 1
1L 1 1 1
--4"'
•• 1
J L ... 7
2.Adultes
1
1
1
1
1
1
1 3. Enf.nts
4 1 1 1 7 7
L -' .. .J
Unité de production
é1iment.ir.
III IV 1 V VI VII
391
Résultats
b) L'activité de navigation
( 1) ARSO, 1:n 5 a, p. 3.
Importance
(1) Ce qui explique les variations enregistrées d'une année sur l'autre
dans la composition de l'échantillon, tous n'ayant pas navigué
régulièrement. La faiblesse numérique de l'échantillon au niveau
des dernières années s'expliquant, quant à elle, par le fai t que
les cartes de travail des Kroumen pratiquant régulièrement la navi-
gation restent, entre deux embarquements, soit au bureau de l'Ins-
cription Maritime, soit entre les mains du chef-cacatois responsa-
ble du dernier embarquement, et sont donc quasiment inaccessibles
-ce qui était le cas des cartes de la plupart des navigateurs
"acti fs" de Roc-Oulidié en 1970-, le Krouman ne récupérant généra-
lement sa carte que lorsqu'il se met en quête d'un nouvel embarque-
ment. L'année 1968, qui voit le démarrage des travaux de construc-
tion du port de San Pedro, gigantesque chantier à quarante kilomè-
tres à peine par le littoral de Roc-Oulidié, met par ailleurs les
habitants de tout l'arrière-pays immédiat de la future capitale
économique du Sud-Ouest dans une telle expectative -le bruit court
notamment que les fils du pays seront embauchés en priorité pour
les besoins du futur port, il importe donc, le jour venu, de ne pas
manquer à l'appel-, que rares sont les Kroumen de notre village qui
cherchent à s'embarquer -ce qui les obligerai t à s'éloigner du
pays- au cours de la période de véritable euphorie qui suit le
lancement de l'opération: sur les 30 actifs qui en 1970 se disent
navigateurs, peu ont en fait réellement pratiqué l'activité en 1968
et 1969.
Tab. 54 - Roc-Oulidié. Importance de l'activité de navigation de 1956 à 1969
~
Importance
de 11 activité
1956 1957 1958 1959 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969
-Nombre de Kroumen
. concernés parle
dépouillement 4 21 28 ., 28 24 24 21 9 10 9 11 7 4 1
-Nombre total de
jours passés en
mer par ces Kroumen 446 1 963 2 604' 3 490 2 510 2 698 1 573 506 673 771 999 502 340 73
-Nombre moyen de
jours passés en
73
mer par Krouman 112
-- -93 -
93 125
- -
105
--
112
- - -75 -56 -67 -86 -91 -72 -85 -
-Nombre total
d'embarquements 18 73 101 130 84 96 57 16 23 24 33 16 .14 3
-Durée moyenne en
jours d'un embar-
quement 25 27 26 27 30 28 28 32 29 32 30 31 24 24
-Nombre moyen
d'embarquements
par Krouman 4,5 3,5 3,6 4,6 3,5 4,0 2,7 1 ,8 2,3 2,7 3,0 2,3 3,5 3,0
Source et base de calcul dépouillement des cartes de travail d'un échantillon de 31 Kroumen ayant
navigué "à un moment ou à un autre" entre 1956 et 1969.
Fig. 32 ROC-OUlIDIE. IMPORTANCE DE l'ACTIVITE DE NAVIGATION
Nombre Innuel moyen de jours passés en mer
par Krouman de 1956 à 1969
.~ l
dl Grand· Biriby
~,:,,:,:,,:,O:-I:
100
1
1 10:0:':'':':':'::'':'1'':'':':':'::':':':'1
50
que nous avons faite (fig. 32) de l'évolution des temps d'emoarquement
montrent qu'il convient de distinguer. deux périodes dans 11 histoire
récente de l'activité de navigation à Roc-Oulidié, que sépare l'ouver-
ture de la rade de Grand-Béréby au chargement du bois. Au cours de la
première période, qui se termine en 1961, le Krouman passe en moyenne
106 jour s par an en mer, pour 3,9 embarquements au cours de la
seconde, qui commence en 1962, il n'en passe plus que 76, pour 2,6
embarquements. D'une période à l'autre, l'activité de navigation a donc
incontestablement baissé sous sa forme traditionnelle. Il est toutefois
vraisemblable qu'elle n'a pas été affectée dans son niveau global, le
manque à gagner ayant été plus que probablement compensé, voire
dépassé, par le complément d'activité offert par la rade de Grand-
Béréby, sur laquelle, nous l'avons vu, interviennent en 1970 une
vingtaine de Kroumen du village. C'est en tout cas l'hypothèse que nous
retiendrons, hypothèse qui nous amène en définitive à évaluer le temps
consacré annuellement, à l'aube de l'opération San Pedro, par le
Krouman de Roc-Oulidié à l'activité de navigation sous ses deux formes
réunies à quelque 100 jours au minimum.
Fluctuations saisonnières
Temps de
navillillion
III jours
Grlndls illplS
Dilrieb •••• l
. S•• il
riz Il mail
.. 4
Rie.h.
riz
PI..l.li..
"4"
muioc
Dihich .....1
- }
du cIllndrilr
Iliricoli
15
MDYlnnl Innuilli
----- ..... dl llmps
dl IIIvilillion
!i
J F A J J S
Impact économique
*
... *
ancêtres" (1), condition sine qua non d'un retour futur sur terre dans
le corps d'un nouveau-né (2) ; Cl est, en fin, observer scrupuleusement
les interdits, gba,' prescr iptions fixées à l'échelle du tua ou du bloa
par les ancêtres au cours de leur existence terrestre pour mettre la
communauté à l'abri. du mal et dont le respect est gage de conti nui té
entre les vivants et les morts. Vivre en conformité avec les prescrip-
tions du monde du I1 visible", c'est tout simplement se plier aux règles
de fonctionnement de la société des hommes : accepter les institutions,
ne pas voler, ne pas commettre l'adultère, ne pas tuer ...
nement plus loin. Alors que le premier n'est en soi pas vraiment dange-
reux pour l'ordre social, le second est perçu comme son ennemi par
excellence.
(1) Ces rites sont réalisés au cours des "petites funérailles", nuu, qui
suivent immédiatement le décès et qui durent trois ou quatre jours
suivant que la personne décédée est une femme ou un homme i à défaut
(ce qui se produit en particulier en cas de mort accidentelle loin
du village), l'esprit du défunt, incapable de retrouver le "monde
des ancêtres", se transforme en esprit "errant", animé de rancune
et de malveillance à l'encontre des responsables de leur fâcheuse
situation.
(2) C'est au cours d'une cérémonie divinatoire organisée dans les mois
qui suivent la naissance de l'enfant que l'identification de l'an-
.cêtre qui revient est faite par un devin, dgiti-blo-nyo, spécialement
préposé à cette tâche i au nom donné par le père_ à la naissance
Si ajoutera dorénavant le "nom du revenant", ku-nyino, révélé par le
devin.
(3) Le coutumier de l'infraction ouverte est appelé balo-nyo, l'homme
méchant.
403
d'entre eux, F. de Coutouly en 1919 (1). Une chose est certaine: dans
la société krou traditionnelle, la psychose de la sorcellerie ne devait
pas particulièrement inciter les jeunes à rester au pays quand l'occa-
sion leur était offerte, sous couvert de migration de travail, de s'en
éloigner.
*
* *
1. Historique du vi11age
Les Kcipéragui, "les enfants de Kopéra", dont l' aleul est ori-
ginaire du village bakwé-mahon de Louga, effectuent, a ffirment leurs
traditions historiques, la migration qui les amène à leur implantation
actuelle en deux temps. Un premier déplacement les condui t, direction
nord-nord-ouest, par l'intérieur des terres et non par la voie flu-
viale, jusqu'à la hauteur de Buyo, où ils Si installent au bord du
Sassandra. C'est là qu 1 ils rencontrent Niama, qui par le fleuve se
dirige vers le sud. Ils l'invitent à rester avec eux et, pour sceller
l'alliance nouvelle, lui offrent une femme. Un groupe de pionniers,
dont ne fait pas paztie Niama, déclde alors d'explorer la rivière vers
NIAMAGUI 1975:
Fig. 34 GENEALOGIE DU LIGNAGE YOUWLAGUI
CHEFS DES UNITES DE PRODUCTION ELEMENTAIRES RESIDANT AU VILLAGE EPOQUE
DpI- Souigui-
Nilml Gougouhiri AlIhl OuJlké
(Bété- Godrobod) (Iccueille Nilml)
2 èm • mllilgl
Bnnch. Brlnche
Nilmlgui
Fin 19 i "'l
lIgbltou Nié~1 Djoukou siécle
Bodo Djiré
S.-lIgnon S.-Gnlgui T.-Klé
611 531 591
'C L
(1) Le site sera occupé jusqu'en 1934, année où les Kopéragui tentent
un regroupement avec les Niamagui-Youwlagui. C'est en 1940 que les
Kopéragui créent leur village actuel.
(2) Les Youwlagui ne seraient que les descendants d'une autre femme que
les Kopéragui auraient donné par la suite aux Niamagui ...
(3) Ils trouveront toutefois lors de leur seconde arrivée à Gouzobouo
le site occupé par les Galéa, un gtigbe d'origine oubi, arrivés
entre-temps depuis la région de TaI, à travers l'épaisse forêt du
nord de l'interfluve, en ce même point du fleuve Sassandra. Après
médiation des habitants de Gouzobouo, qui attestent l'antériorité
de la venue des Kopéragui, les Galéa poursuivent leur pérégrination
jusqu'à proximité des rapides Blè, en amont de Kouati, où ils se
heurtent aux Gbati, population autochtone qu'ils éliminent manu
militari avec l'aide des Kopéragui. .. et des Youwlagui, rapporte
leur tradition orale.
Fig.35 NIAMAGUI ET SON ENVIRONNEMENT ETHNO-POllTlQUE TRADITIONNEL
SITUATION 1970
BÉTÉ
• .. •
BAKWÉ •
•
YOUWLAGUI ZIGBOBOUO
KPADA
G NI BI
... --
OUp~y~
TOUAGUJ
TOUAGUJ
o
==__
l;;;' ~==-~j
5Km
414
2. Structure sacia-spatiale
~ Youwllgui ~ Allochtone
3. Caractéristiques socio-démographiques
- le ménage compte
4. Système matrimonial
(1) Nos informateurs définissent ainsi le terme i-to: "femme avec la-
quelle on peut avoir des enfants, mais qu'on ne 'peut pas doter".
421
5. Univers économique
.. "'-
référence, nous l'avons vu, pour expliquer le départ de leur aieul de,
son groupe d'origine. Une économie qui n'était en définitive reproduc-
tible que dans un contexte à la fois d'espace abondant et de mobilité
sociale permanente.
Considérations d'ensemble
- CULTURES VIVRIERCS 1,93 1,46 1,68 3,63 1 ,41 2,02 1,36 2,12 1,23 1,47 18,31 47,1 1,53
+Sur défrichemenl de l'année : !!~~ !!~§ !!~Z ~!§~ !!~! !!~§ !!!g !!§~ !!~~ !!~~ !Z!!~ ~~!! !!~~
.vivrier seul: riz, mals, manioc,
petits légumes et condiments, tabac ... 1,93 1,46 0,59 3,63 1 ,41 1 ,86 1 ,10 1,69 1,23 !~!2g ~~.2.~
.vivrier en association avec ca fé ou cacao 0,88 1,35 ~!~~ ~!Z
+Sur défrichement antérieur :
manioc, banane plantain, taro,
petits légumes et condiments,
arbres fruitiers, tabac .•. g!~! g!!§ g!~§ Q!~~ g!!~ !!!~ ~!Q Q!!Q
- CULTURES DE RENTE 0,68 1,25 0,60 0,37 1,65 3,19 0,62 7,21 0,29 2,32 1,52 0,84 ~g!~~ ~~!~ !!Z!
+cacao 0,68 1,25 0,60 0,37 0,83 0,95 0,62 6,73 0,29 2,32 1,52 0,84 !2!gg ~~!~ !!~~
+café 0,82 2,24 0,48 ~!~~ 2!! g!~2
- TOTAL SUPERFICIES CULTIVEES 2,61 1,25 2,06 0,37 3,33 6,82 2,03 9,23 1,65 4,44 2,75 2,31 38,85 100,0 3,24
1
1
J
IB---\p
JJ
D
Culture vivuere
(riz, luïs. muiDc... )
~ Culture de rente
~
~ (cuao. cdiJ
V ~
.'. r ~
0- ---
......
..-::.. . ......
.... ......
01--;:=====.;5;;00 m
'- !
430
quant à elle, est par contre pour 11 essentiel encore toute jeune
76,8 % des arbres niant que 2 ans d'âge, contre 23,2 % d'arbres de plus
de 20 ans.
Résultats
de 150 francs le kilo-, de 725.800 francs CFA pour les deux, soit un
revenu moyen tout à fait appréciable de 60.484 francs par unité de
production élémentaire, de 24.194 francs par actif, de 13.441 francs
par habitant.
"*
"* "*
pas à imputer qu'au seul "phénomène krouman", qui n'en a souvent été
que le catalyseur. L'extraordinaire enclavement géographique de la
majeure partie de l'interfluve Sassandra-Cavally jusqu'à l'aube de
l'opération San Pedro, obstacle quasi insurmontable à l'intégration de
cet espace dans une économie moderne, explique lui aussi bon nombre de
départs, mais surtout l'établissement quasi systématique hors du pays
des éléments scolarisés. Les techniques traditionnelles de régulation
de l'ordre social, par la peur qu'elles sont de nature à inspirer à
l'individu soupçonné d'un manquement à la règle, ne sont pas non plus
,tout à fait étrangères au dépeuplement de la région. La place occupée
parmi celles-ci par la manipulation du poison, dont beaucoup d'observa-
teurs de l'époque coloniale font la cause principale de la crise démo-
graphique des sociétés autochtones de l'interfluve, si elle est réelle,
ne doi t cependant pas. être surestimée : le recours à des techniques
similaires n'a pas empêché les Guéré, par exemple, voisins septen-
trionaux des Krou ·et des Bakwé, de connai tre au cours des dernières
décennies une croissance démographique tout à fait satisfaisante (1).
L'instabilité du mariage enfin, observée aussi bien chez les Krou que
chez les Bakwé, incontestablement préjudiciable au niveau global de
fécondité, n'a pas non plus comme unique cause la monétarisation accé-
lérée de l'économie, mais traduit une crise beaucoup plus générale,
diffuse et à coup sûr profonde, de ces sociétés.
Alfred SCHWARTZ
DU 5ASSANDRA AU CAVAllY:
UNE ANTHROPOLOGIE DU SOUS - PEUPLEMENT
L'opération San Pedro et le développement du Sud-Ouest ivoirien
. Tome Il
Année 1989
Dê.?1X7ê.Mê. 7'1t.:RTlê. :
1. ACTIVITE PRIMAIRE
1. L'agriculture
ce que nous entendons dans nos propres enquêtes par "uni té de produc-
tion élémentaire". Voici quelles en sont, pour chacune des deux grandes
strates autochtones retenues -krou-wané et bakwé-oubi- et présentées
sous forme de tableau synoptique, les principales caractéristiques
(tab. 56) :
Strate Strate
Caractér istiques
krou-wané bakwé-oubi
2. L'exploitation forestière
*
* *
environ 200 planteurs indépendants -pour une bonne part d'anciens plan-
teurs de bananes reconvertis à cette culture, nous l'avons vu, après la
fermeture de l'escale bananière de Sassandra en 1967. Il Si agit d'une
unité industrielle qui vient alors tout juste d'ouvrir ses portes
(octobre 1970). Pour sa première campagne -la campagne 1970-71-, elle
traitera 15 730 tonnes de fruits et produira 74 tonnes d'huiles essen-
tielles. Ses besoins en main-d'oeuvre sont de 120 travailleurs .. Assimi-
lée, elle aussi, au régime de rémunération de l'agriculture de planta-
tion, alors que son activité est entièrement industrielle ,. elle n'em-
ploie en 1971 que 6 autochtones neyo.
2. La transformation du bois
*
* *
1. L'activité de navigation
a) Importance
et 11,4 ?cl), les Malinké, les Bété et les Dan. Les Kroumen étrangers
sont légèrement plus nombreux en proportion à Sassandra (29,8 ?cl) qu'à
Tabou (25,6 %) j à noter la part importante occupée dans l'un et l'au-
tre effecti fs par les navigateurs d' origine libérienne -essentiellement
des Krou et des Grébo, malienne et guinéenne (21,4 % au total à Tabou,
22,8 % àSassandra).
*
* *
ETRANGER
1 392
(15 pays, 39 ethnies)
Libéria 691 ~~1.2
---
Krou-Nanakrou 612 11 ,2
Grébo 46 0,9
Autres ethnies 33 0,6
Mali 358 §1.§
---
Marka-Sarakolé 273 5,0
Malinké 32 0,6
Autres ethnies 53 1,0
Guinée 112 2,1
---
Malinké 75 1 ,4
Autres ethnies 37 0,7
Niger 75 1,4
Haute-Volta (Burkina-Faso) 56 1 ,0
Ghana 35 0,6
Sénégal 22 0,4
8 autres pays d'Afrique
43 0;8
occidentale et centrale
COTE-D 1 IVOIRE
228 70,2
(13 ethnies, 22 sous-préfectures) - -
ETRANGER
. (10 pays, 20 ethnies) -97 29,8
Libéria 32 9,8
t~ali 22 6,8
Guinée 20 6,2
Niger 6 1 ,8
Sénégal 4 1 ,2
b) Organisation
(1) Les données dont nous ferons état ci-après ont été recueillies pour
l'essentiel au cours de deux embarquements avec des Kroumen, tous
deux au départ de Tabou le premier, sur. un ba teau allemand de
l'EAL (Europa-Afrika Linie), le 9timsnis, en avril 1971 ; le second,
sur un bateau français de la SNCOV, l' 7lJan 'Delmas, en août-sl!ptem-
bbre 1972. Au cours ce ce second embarquement -l'un des tous der-
niers au départ de Tabou avant l'ouverture du port de San Pedro-,
fut réalisé un film sur l'activité de navigation des Kroumen, inti-
tulé [es nomades de la me'Z.. Cf. A. Schwartz et M. Ménar.d., 1973.
(2) Carte de travail instaurée, rappelons-le, en 1935. Un système de
plaques métalliques gravées, portant soit un numéro, soit le nom du
navigateur, permettait en fait d'identifier les Kroumen depuis la
fin du XIXème siècle déjà. Cf. Ch. Behrens, 1974, p. 124.
459
Cacatois
Patron - cale
Chef - panneau
Treuillist8
~
Mouillé
GIilll
Manoeuvre
Pointeur
Cuisinier
Aide - Cuisinier
Boy - cacatois
Origilll du navigatur
Parut lU c:llal-cacltois
(agnat, uterill au allii 1 ~ Krou du Liberia
enfin sonné. Ce n'est pas sans une certaine émotion que Hino quitte la
terre ferme, se laisse convoyer à travers la barre, escalade le flanc
du bateau par une échelle de corde, et découvre ce qui sera pour trois
semaines au moins son univers de vie et de travail.
(l) A l'inverse des vrais ports (Abidjan, Tema, Lomé, Cotonou, Doua-
la ... ), o~ les .Kroumen s'égaillent volontiers dans la ville ...
465
CFA, soit 665 francs par jour, nouui -à terre, en cette meme année
payées" (1) -en 1971, un bateau peut coûter jusqu'à 200 000 francs CFA
à un chef-cacatois (2). En attendant, la meilleure façon pour lui de
prendre rang est d'apprendre vraiment le métier ...
*
* *
1(-
1(- oit
1(-
1(- *'
*
* *
* *
a:
ID
G 0 L F E o E GUINEE
ECHELLE 111000000.
o, 20km
:
*
®
Exploitation forestière
Industrie du bois
Routl! principale
Piste forestihe
,LW.. Navigation
475
CONCLUSION
Félix Houphouet-Boigny
1. La phase préparatoire
*
* *
483
Très curieusement, rien n'est dit sur la place assignée aux autochtones
dans ce dispositif on peut tàut au plus supposer que, là où ils
seront spatialement concernés par la mise en.place d'un SOR, ils auront
486
*
* *
487
( 1) AR 50 , 1 nOa.
489
*
* *
*"
* *
( 1) ARS a , 1975 b .
(2) Les titres en sont les suivants : la mise en valeur forestière, le
développement rural, l'industrie, le développement touristique, le
développement pour l'homme, les activités induites, l'organisation
de l'espace, le soutien au développement, les résultats économi-
ques. Cf. ARsO, 1973a.
496
*
* *
498
*
* *
a) Un organigramme musclé
PRESIDENT-DIRECTEUR GENERAL
CAISSE O'EQUIPEIoIENT DEPAR TEIoIE NT A DIolINISTRATIF DEPARTEMENT INFRASTRUCTURE DEPART EMENT CONSTRUCT ION AMENAGEMENT
DE S TERRAINS ET FINANCIER EQUIPEIo1ENT, ETUDES ET CONTROLE ET URBANISME
C. E. T D·A.F D·I.E.C D.CoU
D.R.T D.R.SO
fiEPRESENTATION PD G-COIolPTABILITE COIo1PTABILlTE ADIo1INISTRATlON COIo1PTABILITE ADIo1INISTRATION COIolPTABILlTE ADMINISTRATION COMPTABILITE ADMINISTRATION
PERSONNEL-RELATIONS PUBLlDUES- GENIE CIVIL ET RURAL GENIE CIVil ET RURAL GENIE CIVIL ET RURAL GENIE CIVIL ET RURAL
TRA NSMI SSIONS-COURRIER-l4AT ERIE L- PROMOTION HUMAINE PROMOTION HUIo1AINE PROIolOTION HUIolA'NE PROMOTION HUMAINE
APPROVISION NEIoIENT S-TRA NSPOR TS- ECONOIo1IE ECONOMIE ECONOIolIE ECONOMIE
GA RAGE-ME NUISER IE- FERRONN ERIE-
ESPACES VERTS-ENTRETIEN VILLE ET
LOGE iolE NT S-AN 1104.1. TlON
CHEF DE ZONE CHEF DE ZONE CHEF DE ZONE CHEF DE ZONE CHEF DE 20NE
S/P DE BUVO S!P DE SOUBRE S/P DE GUEVO S!P DE FRESCO S/P œ SASSAHDRA S/P OE S.PEDRO
ChtfdcrStchur Ch.fd.SQctour Ch.teltSrchur ChrtdoS~kur Chrfd.Stcleur ChddoStcltur ChtfdcrStcl"tur Ch.FdoS.ct.ur Ch.ldcrStckur ChrfdcrSrckur Ch<lldcrS.ct.ur ChtfdtSt<ltur
(VILLAGE CENTRE) (VILLAGE CENTRE) (VILLAGE CENTRE) (VILLAG~ CENTRE) (VILLAGE CENmE) (VILLAGE CENTRE) (VILLAGE CENTRE) (VILLAGE CENmE) (VILLAGE CENTRE) (VILLAGE CENTRE) (VILLAGE CENmE) (VILLAGE CENTR:)
ANIIolATEUR ANI""ATEU" ANIIolATEUR ANIIo1ATEUR ANIIo1ATEUR ANIIo1ATEUR ANIIolATEUR ANIIoIA T EUR ANIIolATEUR ANIIolATEUR ANIIolATEUR ANI""ATEUR
(vi 1I0g.) (Villog. ) (Village) (Villog.) (Villog.) (Villog.) (Villogo) (Villog.) (Vi 1I0g.) (Villog.) (Villog.) (Villog.)
505
publics.
*
* *
a) L'infrastructure portuaire
Sources Statistiques publi ées par le . BulleUn mensuel de la Chambte d'lndu.sLtie de C;Le-d'laoite..
~.Année 1971 1972 1973 1974 ·1975 1976 1977 1978 1979 1980
Slruclure'-_____
IMPORTATIONS 5 404 10 160 27 173 27 950 17 733 34 161 40 787 42 416 36 580 36 509
-Hydrocarbures 4 736 8 697 11 168 14 719 16 344 20 335 22 590 22 162 23 637 21 610
-Ciment 9 189 9 000 12 164 7 706 8 782 900 398
-Riz 4 448 2 404 4 036 4 000 4 968 1 602
-Engrais 8 153
-Divers 668 1 463 2 368 1 827 1 389 1 662 6 455 7472 7 075 4 746
EXPORTATIONS 71 927 844 812 990 692 791 676 916 360 1 190 497 1 317 723 1 172 983 1 501 446 1 505 433
-Grumes 64 477 828 594 961 521 737 943 824 145 1 101 092 1 195 164 1 008 227 1 339 958 1 290 287
-Bois usinés 7 316 11 685 24 672 37 500 70 566 58 534 61 601 65 528 64 783 70 215
-Café 3 008 2 801 3 930 3 846 6 879 30 704 44 851 54 639 53 710
-Cacao 405 1 030 2 634 4 012 8 403 11 252 33 944 16 703 33 818
-Huile de palme 36 94 9 523 13 529 14 618 18 023 18 914 20 914 26 485
-Sucre 20 152
-Coton 3 281 8 496
-Caoulchouc 413
-Divers 134 1 144 574 146 262 911 979 ·1 519 1 168 1 857
TOTAL 77 331 854 972 1 017 865 819 626 934 093 1 224 658 1 358 510 1 215 399 1 538 026 1 541 942
510
quali fier ce port de II s imple quai de chargement Il (1). Non seulement les
exportations ne se son t pas di versi fiées -les grandes uni tés indus-
trielles liées à la transformation du bois n'ont pas vu le jour, et la
production à venir des complexes agro-industr iels ne suffira pas à
modifier la situation de façon significative-, mais, faute de marché de
consommation, les importations n'ont pratiquement pas progressé. Durant
toute la décennie 1970, la production de bois de l'arrière-pays de San
Pedro est heureusement restée à un ni veau élevé, ce qui a permis au
port de fonctionner en permanence à pleine capacité. Qu'en sera-t-il à
l'avenir ? Nous verrons plus loin que la gestion du patrimoine fores-
tier telle qu'elle est assurée dans la région au cours de la même
décennie ne permet hélas guère d'être très optimiste sur le maintien
de ce niveau de production.
LA VILLE "OFFICIELLE"
SAN PEDRO EN 1980
Plan schématique .....
......
[2]
...... Espaclls rrsidllnHlIls
lit- administ-rat-iFs
lM Espac~s indushi~ls
d por~uairu
LA VI LlE "PARALLÈLE"
EspQc~ à habihlt-
spon~Qn~
Echezlla
o 2km
==±::::=:::±==±::=::::::l'
1:::1
CanaVQs da basez:
Ph. HacHin9U, 1973
ATLANTIQUE
515
"~ Année
Total
ville
Ville Ville
offiClelle parallèle
Sources
c) L'infrastructure routière
- un axe sud-nord, l'axe San Pedro - Soubré - 1ssia, qui doit permet-
tre de relier le port à son arrière-pays septentrional -et par
delà Issia à tout le Nord-Ouest de la Côte-d 1 Ivoire et au Mali-,
et dont le tracé sera réalisé sur 210 kilomètres;
Sassandra ;
*
.~. *
(1) Le journaliste Jean Thévenot lui consacra notamment une serle ra-
diophonique intitulée "Une forêt et des hommes" -avec pour sous-
titre de l'émission de conclusion "Un trésor à sauver"-, diffusée
sur France-Culture en février 1972.
521
( 1) ARSO. 1973b, p, 6,
(2) Bulletin mf,~nsuel de la Chambze d'7ndustûe de C;te-d'7IJoize,
1973, p. 12',
523
a) Un programme ambitieux
tier" (1).
Le recrutement
~
Effectif total
société SOCATCI SAPH SODEPALM
Pays, en nbre en %
ethnie d'origine
La rémunération
(24 francs CFA) sur une augmentation devant en principe intervenir dans
ce secteur avant la fin de l'année. Plus aucun travailleur n'accepte
alors en fait dl être rétribué à ce minimum. Les employeurs vont dès
lors déployer des prodiges d'imagination pour mettre au point des
systèmes de rémunération qui majorent sensiblement ce salaire de base,
qui soient donc de nature à donner satisfaction au travailleur, mais
sans que pour autant l'entreprise y soit "trop" perdante.
L'hébergement
Le ravitaillement
L'environnement social
des étrangers.
535
c) Un bilan remarquable
Guébié sont tués, mais aussi des Baoulé, semble-t-il, dans des campe-
ments isolés, par des Guébié en fuite ... L'insurrection se veut cepen-
dant davantage qu'une simple jaquerie. Dans la nuit qui précède l'atta-
que contre Gagnoa, deux tracts, signés "Gnagbé Opadjlé, Chancelier de
l'Etat d'Eburnie, Commandant en chef de l'Armée populaire nationa-
liste", sont mystérieusement di ffusés dans tous les grands centres du
pays. Le premier est une "proclamation aux tribus d' Eburnie", en 12
articles, dont l'article 10 éclaire tout particulièrement les motiva-
tions de l'action entreprise: "La terre est propriété exclusive des
tribus. Elles peuvent la céder à l'Etat pour des travaux d'utilité
publique. L'Etat ne peut en déposséder les tribus". L'allusion déguisée
à la mainmise par les Baoulé sur la forêt bété est évidente. La nou-
velle de ces événements se propage en pays baoulé comme une tralnée de
poudre, malgré le silence total que font les autorités .sur cette
affaire. Bien sûr, la rumeur en amplifie considérablement l'importance.
Plus question pour les "déguerpis" de Kossou d'aller Si exposer à la.
vindicte des populations du Sud-Ouest : les Bakwé ne sont-ils pas les
"frères" des Bété ? Gnagbé Opadjlé est arrêté deux mois plus tard,
précisément dans le Sud-Ouest, où il s'était réfugié. Au procès, qui a
lieu à Gagnoa fin 1974, on annonce qu'il est décédé au cours de sa
détention ; cependant que près de 200 de ses partisans, défendus par
l'ensemble des avocats ivoiriens commis d'office, sont jugés à huis
clos et condamnés pour rébellion à des peines allant jusqu'~ la mort ...
avant de bénéficier ultérieurement de la clémence du Président •..
moins que le cadre de vie et de travail offert par l'ARSO aux migrants
de Kossou s'impose, à la fin de la décennie 1970, à l'observateur comme
l'un des plus enviables du monde rural ivoirien. Le village de Boigny-
kro n' a-t-il pas remporté en 1980 la coupe attribuée par la BICICI
(Banque internationale pour le commerce et l'industrie de Côte-d'Ivoire)
aux trois "villages les plus épargnants" du pays ?
b) L'immigration spontanée
Effectif
Pays t ethnie t
sous-préfecture d'origine
en nombre en 0/
,0
nous nous réservons de trai ter plus loin de l'évolution des rapports
induits à travers cet te colonisation entre la population autochtone,
propr iétaire de la terre, et la population al1ochtone, en quête de
terre. Soulignons simplement que le mode d'implantation dans l'espace
adopté par la majorité des migrants aboutit d'entrée de jeu à une
utilisation extensive de celui-ci: en nous référant encore à l'exemple
du front pionnier du canton bakwé de Soubré, l'examen de la distribu-
tion spatiale.des 9.875 migrants qui constituent ce front en 1975 fait
en effet apparaître que ceux-ci sont répartis en pas moins de 298
unités de résidence, dont 156 de moins de 20 habitants et 13 seulement
de plus de 100 -dissémination des migrants dans l'espace dont rendent
fort clairement compte les cartes de peuplement de ce canton aussi bien
en 1971 (fig. 42) qu'en 1975 (fig. 43), et qui ne présage évidemment
rien de bon pour la préservation du patrimoine forestier.
"*
... ...
6°50'
5°50'
,1
1 ,
1
--
5°40'
."
1
,
1
"
Kragui.
STRUCTURE
-. -- EFFECTIFS %
AUTOCHTONES
• BAKWË
ALLOCHTONES
2004
1480
57.5
42.5
•
\
'.
BAOULÉ 819 23,5
AUTRES IVOIRIENS 484 13.9
•
TOTAL
ÉTRANGERS 177
3484
5.1
100.0
Un • représente 40 habitants
Etablie par A. SCHWARTZ d'après recensement effectué en janvier 1971
ua de !'O.R.S.T.O.M. - Abidjan 1978
F\
6° 50' 6°30'
DE LA SOUS-PRÉFECT RE DE SOUBRÉ
~tVRI~
E~HELLE 1/200000
o
!
'5 10km
! !
•ef Daoukroll
Soubréll/. /
'k- "
Kouassi ro ,1
\ /1
5° 30'
;-
, .r-;
\,
\ )
,
STRUCTURE EFFECTIFS -~--
AUTOCHTONES
BAKWE 2154 17,9
ALLOCHTONES 9875 82,1
BAOULE 5526 45,9
~~
AUTRES IVOIRIENS 1460 12,1
ETRANGERS 2889 24,1
(1) Une initiative, entre autres, qui permettra quelque 10 ans plus
tard à la Côte-d'Ivoire de devenir le premier producteur mondial
de cacao.
(2) In Rapports annuels d'activité de l'ARSO, mais aussi d'après
enquêtes directes auprès des responsables locaux de la SATMACI.
557
*
* *
(1) Une autre BMV est creee à la même époque à Zagné, dans la sous-
préf~cture de TaI, en marge de notre zone d'étude.
559
C'est dans cet esprit que l'ARSO lance dès la fin de l'année
1972 une action-pilote -l'action-pilote du PK7- portant sur l'aménage-
ment de quelque 30 hectares de bas-fonds en bordure de la rivière
San PEdro, à la sortie nord de la ville, avec l'aide d' une équipe de
techniciens chinois de TaIwan. Une action qui est élargie à 60 hectares
dès 1973, puis à 100 hectares en 1974 par l'ouverture d'un second péri-
mètre -le périmètre du château d' eau-, avant de devenir, à partir de
1975, un véritabl~ projet agro-industriel, avec la réalisation par la
SODERIZ -Société pour le Développement de la Riziculture-, nouveau
maItre d'oeuvre du programme, d'un périmètre supplémentaire de 600
hectares. Une infrastructure technique et administrative imposante est
mise en place ouvrage de prise et station de pompage sur le San-
Pedro, système d'irrigation permettant la culture du riz sur 2 cycles
annuels, usine de décorticage d'une capacité de traitement de 20.000
tonnes de paddy, magasins de stockage, bureaux ... Une formation draco-
nienne est parallèlement imposée aux candidats à la riziculture, qui
sont tenus de suivre un enseignement à la fois théor ique et pratique
pendant un an et demi (soit sur 3 cyc les de culture), et dont la
SODERIZ se propose de faire des "paysans modernes". Sur les 700 hec-
tares de superficie totale aménagée, 410 hectares sont effectivement
cultivés dès le cycle principal de 1977, par quelque 250 riziculteurs
organisés en 11 ateliers. La suppression cette même année de la
SODERIZ, relayée dans ses fonctions par la SODEPALM (2), ne sera
I~e figure par contre dans aucun des canevas successifs d'amé-
nagement de la région du Sud-Ouest proposés de 1969 à 1975 par les
planificateurs de l'opération San Pedro un Projet initié par l'ARSO en
1973 sous l'appellation, tout d'abord, de "grands domaines", puis, plus
pudiquement, de I1 petites et moyennes entreprises agricoles Il (PMEA). Le
Projet peut être résumé dans la formule suivante : la terre à qui a les
. .
moyens de la mettre en valeur. Sur un périmètre de 20.000 hectares
érigé en réserve en plein coeur du pays bakwé, à une cinquantaine de
kilomètres au nord de San Pedro, des terrains agricoles d'une superfi-
cie minimum de 20 hectares seront en effet attribués, en concession
provisoire en un premier temps, "à toutes personnes pouvant justifier
de moyens suffisants pour une mise en valeur certaine l1 , précise l'arti-
cle XI du cahier des charges, et moyennant le paiement par le bénéfi-
ciaire, à titre de participation aux frais d'aménagement primaire du
périmètre, d'une redevance de 15.000 francs CFA par hectare en
concession définitive en un second temps, après constatation de mise en
valeur (1). Une formule à travers laquelle on espère en particulier
orienter vers la terre une épargne privée ivoirienne de plus en plus
importante ...
(1) Tel est du moins le statut juridique annoncé dans le contrat tenant
lieu de cahier des charges proposé lors du lancement du projet par
l'ARSO aux futures attributaires. En 1976, il sera plutôt question
de concession sous forme de bail emphytéotique de 99 ans, seul un
noyau de 12 hectares pouvant être acquis en pleine propriété.
565
*
* *
8. Aspects financiers
(Source : ARSO)
Montant
Ventilation en en
millions de francs CFA 0/
/0
22.1 "
17.7"
illilll
8.4 " 8,5 "
1,7 "
Etudes et
contrôle
li
Port d.
Sen Pedro
Ville de
San Pedro
Routes aërodrome
de San Pedro
=
0.2"
Forit Agriculture
industrielle
1
Aménagement
rure 1
1\.:.:.:.:.:.:-:.:
Energie
~
0.8 "
DIvers
Emprunts
65, l "
Les fonds investis dans l'opération San Pedro ont été consi-
dérables : sur la période 1968-1980, le seul effort public d '-investis-
sement réalisé dans la région du Sud-Ouest représente près de 12 % de
l'effort national d'investissement de l'Etat ivoirien (1). La destina-
tion de ces fonds a toutefois été très inégale selon les secteurs : la
grande infrastructure -routes, port et ville de San Pedro, barrage de
Buyo- a absorbé les deux tiers de l'investissement public et plus de la
moitié de l'investissement total, l'agriculture industrielle a été une
bénéficiaire non moins privilégiée, l'aménagement rural -gestion de
l'immigration agricole, programme "autochtone", actions ponctuelles de
production ou d'accompagnement en ce qui concerne l'investissement
public, mise en oeuvre d'une agriculture de rente en ce qui concerne
l'investissement privé- a été véritablement réduite à la portion con-
grue, la valorisation de la forêt a plus porté sur l'exploitation
-domaine exclusif i~i de l'investissement privé- que sur la conserva-
tion -domaine exclusi f ici de l'investissement public-, littéralement
sacrifiée, du patrimoine existant ...
*
* *
t
,~
...
CIl
CIl
a:
E E
N
LI
G
P.rc nalional
o ~ Forlit : zone de protection du parc national,
b..!:G.J lorlit classi., p.rimitr. papetier
~ Agricultur. industri.lI •• t actions ISsimilélS
~
500EPALM,IRHO: palmier i huil •. cocoti.r
500EfOR: esse n c es pap.tiires
50GB,5APH hévéa
o 500 EPALM - RIZ: riz
CEOAR: cafi Arabusll
PMEA: cacao ...
Agrilulture familiale, périmètres d.
.. . peuplement
Front pionnier important
•
o
Villag. d'immigrants baouli d. Kossou
Village d. regroup.ment autochton.
rialisé par l'AR5D
Photo 14 Sortie de cambuse
575
(1) D' après nos propres enquêtes auprès des bureaux de l' Inscr iption
Maritime de Tabou et de Sassandra.
(2) D'après Ch. Behrens, 1982, p. 338.
586
(1) Ce que semble en fait dès le départ vouloir à tout prix é'.:.ter la
Commission d'attribution des cartes de docker pour empêche!" que ne
se crée au sein du corps un groupe de pression par trop pL.issant,
fait de gens -les Kroumen autochtones- réputés pour leur âpr=~é à la
revendication ....
591
Source Enquêtes directes auprès des dockers de San Pedro, avril 1975
et mars 1976
592
port autonome de San Pedro, créé en avril de la même année-, ne nous ont
toutefois malheureusement pas permis de savoir quel était au terme de ce
dernier recrutement le nombre exact des dockers autochtones, ni leur
répartition entre permanents et occasionnels, sur les 1 930 dockers -590
professionnels et 1 340 ordinaires- en activité à San Pedro à la fin du
mandat de l'ARSO.
*
* *
(1) Au 1er janvier 1980, un docker est rémunéré au taux horaire de base
de 193 francs CFA, ce qui représente pour 8 heures de travail un
salaire journalier de 1.544 francs -donc sensiblement plus enco"re
que le salaire journalier de base du Krouman, de 1.172 francs. A
cette rémunération de 8ase doivent par ailleurs être ajoutées d'une
part les primes (de salissure, de froid, de manipulation de sacherie
de 100 kg et plus, Ce "mouillé". de panier ... ), d'autre part les
heures supplémentaires, nombreuses, qui permettent à un docker
d' améliorer le salaire minimum" d' au moins 50 % et de gagner ainsi
couramment par quinzaine de l'ordre de 40.000 francs.
595
*
* -li
d'une piste forestière qui sert de base au domaine, sans limite en pro-
fondeur. Pour sceller l'accord, l'arrivant gratifie la communauté
d'accueil d'une redevance dont le caractère est éminemment symbolique:
une bouteille d'alcool "fort" (gin, whisky, rhum), accompagnée d'un
casier de vin ou de bière. Ces boissons font en effet. l'objet de liba-
tions collectives, à l'issue desquelles le mandataire du bloa ou du
gtigbe appelle la protection des anc~tres sur le nouveau venu en répan-
dant quelques gouttes d'alcool sur le sol ..•
*
* *
(1) Par deux Fois, il Y eut mort d' homme chez les immigrants, par sui:e
de conflits de double attribution des mêmes terres à des Baoulé et à
des Mossi; cf. Ph. Léna, 1979, p. 239.
610
Acti fs masculins
de 15 ans Situation en 1970 Situation en 1974 Variation 1
et plus en
Type Nombre 01
10 Nombre 01
10 nombre
d'activité
Activité agricole à
l'exclusion de toute
autre activité 34 40 + 6
-chef d'exploita-
tion 27 40,3 24 27,3 - 3
-aide familial 7 10,4 16 18,2 + 9
Activité agricole
et maritime 26 34 + 8
-agriculteur +
navigateur 26 38,8 31 35,2 + 5
-agriculteur +
docker 3 3,4 + 3
Sans activité 4 + 4
11,4 ~~ ont une activité autre qu'agricole -le fonds de 1970, qui
comprend 4 navigateurs, 2 employés de l'industrie forestière et 1
chauffeur, un apport nouveau, qui comprend 2 tailleurs et 1 moni-
teur d'enseignement, amorce timide d'une diversification de l'acti-
vité au sein de la communauté villageoise en réponse à l'émergence
d'une demande économique et sociale nouvelle-, soit un pourcentage
à peine supérieur malgré tout à celui de 1970, de 10,5 % ;
- 4,5 % enfin sont sans activité, un groupe qui n'a pas d'existence
en 1970, mais dont l'apparition n'est toutefois que peu significa-
tive, puisqu' 1 seul des 4 actifs potentiels concernés est vérita-
blement "en attente" d'une activité, les 3 autres étant en arrêt
d'activité "pour cause de maladie".
Acti fs masculins
de 15 ans Situation en 1974 Situation en 1976 Variation
et plus - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - en
Type Nombre 0'
'0 Nombre 0'
'0 nombre
d'activité
Activité agricole à
l'exclusion de toute
autre activité 40 45,5
- -27 35,5 - 13
- -
-chef d'exploita-
tion 24 27 ,3 19 25,0 - 5
.
-aide familial 16 18,2 8 10,5 - 8
Activité agricole
-et maritime -34 38,6
-43 56,6 9
+ -
-
-agriculteur +
navigateur 31 35,2 36 47,4 + 5
-agriculteur +
docker 3 3,4 7 9,2 + 4
Sans activité
-4 4,5
-2 2,6 - 2
- -
la majeure partie de ses terres au profit d'un flot devenu très vite
incontrôlable d'immigrants agricoles spontanés. Les mécanismes de cette
dépossession sont ceux décortiqués ci-dessus à l'échelle de l'ensemble
du canton bakwé de la sous-préfecture de Soubré : l'exemple de Niamagui
n'en est donc qu'une illustration ponctuelle, mais une illustration
particulièrement pathétique.
ment retenu trois ans plus tôt. Ils espèrent pendant quelque temps :-
être rejoints par les habitants de Kopéragui, auxquels les lie une
longue histoire et avec lesquels ils ont déjà pratiqué une expé~ience ce
cohabitation, nous l'avons vu, dans les années 1930. Autre faç:m d' ex-
primer leur désarroi? Ils savent pourtant depuis 1975 que l'emplacemen~
sur lequel ils ont choisi de s'établir doit être englouti, comme celui
qu'ils viennent de quitter, par les eaux du lac de retenue du second
barrage prévu dans la région sur le fleuve Sassandra et dont la ~éalisa-
627
égard qu'eux-mêmes l'auront été avec la plupart des allochtones qui sont
aujourd'hui implantés sur leur terroir? C'est peu probable.
*
* *:
*
* *
CONCLUSION
gation est le feu ; une technique qui rend bien entendu totalement
inapte à toute exploitation ultérieure les espaces forestiers touchés
par cette immigration, c'est-à-dire progressivement la totalité des
espaces non expressément protégés •.• Il s'agit là sans doute de l'effet
de dérive le plus grave qu'aura connu l'opération de développement,
puisqu'il compromet sérieusement l'avenir du port de San Pedro lui-même,
un effet de dérive dont le planificateur signale la possibilité, mais
sans trop y croire ni prévoir de parade, tant il lui parait évident que
les immigrants n'auront vraiment aucune raison d'aller s'installer
ailleurs que sur les périmètres de peuplement prévus pour les accueillir.
(1) Nous tenons à remercier ici très vivement Gérard Ancey, éccnomiste,
chargé d'études à la SEDES, qui a assuré la relecture d'une 8remière
version de cette conclusion, et dont les cri tiques et suggestions
nous ont été précieuses pour la rédaction de la version déf:~itive.
(2) M. Amondji, 1984, p. 305. La contribution des Etats-Unis au ~inance
ment de l'entreprise fut très exactement de 13,5 % du -:::::tal des
investissements publics (cf. tab. 63, p. 568). Les Américai:-:s, nous
l'avons vu, participèrent activement à la phase prépara:Jire de
l'opération, à travers une présence sur le terrain quasi ini0terrom-
pue, de 1962 à 1968, du bureau d'études new-yorkais "Develo::::"ent and
Resources Corporation" (DRC), qui établi t notamment le premi:::r 'ipl an
de développement" de la région. Ils n'interviendront cepen::;ant pas
directement dans sa réalisation Good Year -et non F:::-estone-
envisagea effectivement de créer une plantation d'hévéa dans le Bas-
Cavally, mais ne donna pas suite au projet.
(3) C. Coquery-Vidrovitch et H. Moniot, 1974, pp. 419-420.
637
d'Etat" (1) ... Rappelons que l'opération San Pedro se voulait officiel-
lement, du moins dans l'esprit de ses promoteurs, une entreprise de
dé~eloppernent, fondée sur la création d'un pôle économique articulé sur
un port d'une part, sur la mise en valeur d'une région aux potentialités
naturelles importantes d'autre part.
(1) A. Dubresson, 1986, p. 85. Une explication Qui renvoie à :'3. grille
de lecture plus globale du modèle ivoirien proposée par Y.A. Fauré
et J.F. Médard, qui posent "la poursuite je l'accumulati=n primi-
tive" comme "la ligne de force de l'action ivoirienne", pou!' repren-
dre la formulation résumée que fait de ce modèle A.R. Zol::erg. Cf.
Y.A. Fauré et J.F. Médard, 1982, et A.R. Zolberg, 1983, p. "23.
638
Quelle alternative ?
(1) Après avoir culminé à 450.000 tonnes en 1983, les importations ivoi-
riennes de riz sont toujours de 360.900 tonnes en 1986, ce qui
correspond à une sortie de devises de 27,9 milliards de francs CFA.
652
EPILOGUE
(1) Pour plus d'informations sur ce prophète nouveau, dont les méthodes
semblent être effectivement d'une "efficacité" redoutable, cf. CI.H.
Perrot, 1988.
En ce mois de décembre 1986, Gbahié-Koudou Jeannot a justement quel-
qUES "ennuis" avec les autorités ivoiriennes, qui n'apprécier.t pas
pleinement ses façons d'intervenir et viennent de l'assigner à rési-
dence à Abidjan ...
660
village est à présent entièrement occupée -ce qui empêche toute exten-
sion future-, mais les blocs de culture délimités par l'ARSO commencent
eux-mêmes à être grignotés. Les rapports avec les autochtones s'en
trouvent bien évidemment dégradés. Les "palabres" sont quotidiens, quand
ils ne dégénèrent pas en affrontements physiques, qui ne se soldent pas
toujours à l'avantage des Baoulé malgré leur statut privilégié d'antan
(ainsi, en 1985, le chef Djé Goli, jadis interlocuteur respecté et
"gâté" de l'ARSO, a-t-il été lui-même retenu quelques jours à la gendar-
mer ie de San Pedro à la suite d'un conflit foncier, un des chefs de
qua~tier ayant même été emprisonné 6 mois). Le village connait certes
une prospérité matérielle remarquable : au cours de la dernière campagne
agricole (1985-86), les seules cultures du cacao (dont la production fut
de 164 tonnes) et du café (dont elle fut de 100 tonnes de cerises) lui
ont permis d'accéder à un revenu monétaire de 85,6 millions de francs
CFA (ce qui représente, sur la base d'une population de 1.060 habitants,
un revenu moyen par famille de l'ordre de 520.000 francs), sans compter
les quelques 6,5 millions de francs de "bonus" versés au GVC qui en a
assuré la commercialisation. Mais cette prospérité peut-elle être main-
tenue sans sécurité ?... Jusqu'en 1980, cette sécurité était incarnée
par l' ARSO, dont la "base" créée non loin de Boignykro avait en· parti-
culier pour mission de veiller au bien-être sous toutes ses formes des
ressortissants des quatre villages de réinstallation en provenance de
Kossou. De cette base, il ne reste fin 1986, à l'exception du dispen-
saire toujours opérationnel, que des bâtiments vides ...
l'optimisme est en tout cas de mise dans la petite cité: dans la baie
di te des "sirènes", une société suisse ("Les chalets suisses") vient
d'entreprendre la réalisation d'un village de vacances de 120 bungalows;
le responsable du chantier m'assure que le complexe -qui coûtera pas
moins de 6 milliards de francs CFA- sera opérationnel dès fin 1987, et
que dès à présent les 200 lits sont loués pour le séjour d'ouverture ...
L'avenir du Sud-Ouest serait-il réellement dans le tourisme 7
tian ; 20 villages ont été réalisés pour héberger ces travailleurs, qui
avec leurs familles constituent une population de quelque 11.000 indi-
vidus -villages tous dotés de l'eau courante, de l'électricité, d'un
dispensaire, d'un hall d'information (où fonctionne le soir un poste de
télévision), d'un marché ... ; 1 centre médical ultra-moderne et 4 écoles
de 6 classes chacune sont enfin à la disposition de cette population,
mais aussi -et sans discrimination aucune- de la population autochtone
des villages restés sur le périmètre ou regroupés à sa périphérie. Une
population autochtone dont le "sort" n'est en effet pas encore totale-
ment réglé, puisqu'une poignée de villages irréductibles refusent
toujours de rejoindre l'une des 7 plates-formes aménagées en définitive
pour les recevoir -5 avant 1980 par l' ARSO, 2 plus récemment par la
50GB; mais dont l'intégration à l'opération, largement refusée dans un
premier temps sous la forme du travail salarié, a été enfin amorcée, de
façon tout à fait heureuse semble-t-il, par le biais du lancement en
1982-83 autour du bloc indush iel d' un programme de 500 hectares de
plantations villageoises, puisque sur les 83 planteurs qui se partagent
en 1986 les 546 hectares réalisés au titre de ce programme 79 sont des
autochtones krou (en bonne partie originaires d' ailleurs des anciens
villages du périmètre) -un programme qui,. vu le succès remporté, sera
suivi d'une deuxième tranche, étalée sur 4 ans, de 1.000 hectares, et
pour laquelle les candidats sont déjà nombreux (1). Le responsable du
complexe -l'un des 8 expatriés de la société, tous de chez Michelin-
me fait visiter l'usine de conception modulaire, d'une capacité
actuelle de 20.000 tonnes, le latex (produit de début de coulée, de
qualité supérieure) et le "fond de tasse" (produit de fin de coulée, de
moins bonne qualité) y sont transformés, sur des chaines de traitement
différentes, en caoutchouc naturel, lui-même conditionné en fin de
circuit en balles de standard international de 34 kilos ; balles qui
sont ensuite acheminées en container par la route vers le port de San
Pedro, d'où elles sont exportées en totalité vers l'une des usines des
(1) Précisons que les conditions proposées aux candidats à une planta-
tion villageoise sont particulièrement alléchantes : outre l'appui
technique apporté par la 50GB, ceux-ci bénéficient d' un prêt sur :5
ans (jusqu'à l'entrée en production de la plantation) de 400.00J
francs CFA/hectare (750.000 francs pour la deuxième tranche), don:
une partie non remboursable accordée à titre de rémunéra<:ion :::.:
travail effectué pendant la période de constitution du pa<:rimoire
productif par le planteur.
672
(1) Le "village" fermera ses portes dès 1987, faute de clientèle. De nou-
vea~x propriétaires essaient depuis de faire redémarrer le complexe.
673
(1) Pour ce dernier volet, cf. Ph. Léna et al., 1977. Un film porta en
1984 les résultats de cette recherche à la connaissance d'un plus
grand public. Il fut réalisé, sous l'égide du Ministère de l'Educa-
tion Nationale et de la Recherche Scientifique de Côte-d'Ivoire et
sur financement de l'UNESCO, par Georges Keita (responsable de
l'émission "Télé pour tous" de la Télévision ivoirienne) et intitulé
Une foz.;'t et des horr.mes... Tai: patûmoine scientifiqui:. mondial.
678
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380, 464, 477, 481, 487, 491, 501, 508, 519, 528, 533, 581. 587, 589, 606, 614,
621, 634, 640, 645, 650, 655, 659.
Akan, gr. cult., 114, 133, 142, 173. 176, 177, 179, 182, 439, 539.
Allemagne, Allemand, 263, 276, 314, 342. 458, 472, 478. 487, 489, 490,
506, 543, 556, 570, 623, 645, 676.
Angleterre, Anglais, 140, 188, 192, 201, 203, 204, 208, 211, 212, 215, 219,
220, 221, 223, 224, ,227, 228. 229. 232, 234, 235, 236, 237, 242, 250, 251, 252,
253, 254, 255, 258, 261, 262, 263, 264, 265, 266, 271, 273. 274. 275, 277, 278,
279, 281, 282, 284. 285, 288, 302, 304, 305, 306, 307, 310. 311, 312, 314, 325,
357, 358, 359, 361, 376, 381, 397, 406, 440.
Angola, 230.
Assinie, loc., 207, 208. 214, 227, 239, 242. 274, 275, 276. 302.
" .
l\vikam, eth., 139.
703
Bakwé, Bakoué, eth., Il, 12. 16. 26, 32, 35, 50, 52, 64, 65, 70, 71, 73, 75,
77, 79, 86, 116. 117, 120, 125. 129. 130, 132-135, 145. 147, 152, 155-157, 159, 161,
169, 176, 177, 280, 290, 294-297, 329. 335, 336, 343, 345, 346, 354, 410-435,
440, 441, 443-447, 450, 454, 518, 523, 525, 526, 528, 538, 539, 542, 544-546,
548, 549, 553, 557. 562. 564. 566, 573, 575-583, 599-601, 604-612, 622-630,
6LU, 648, 656, 657, 660-664; voir aussi Gbé.
Balet V., forestier, 8, 334, 342, 343, 345, 450, 649, 672.
Bandama, riv., 173, 174, 176, 196, 200, 241, 500, 537.
Baoulé, eth., 114, 139, 174, 177, 198, 336, 337, 345, 421, 448, 530, 537-539, 540,
542, 545, 546, 552-554, 572, 573, 606, 607, 609, 623-626. 643, 658, 663, 665,
678.
Bapo, Bawo, eth., 127, 129, 131, 153; voir aussi Barboe.
Barbas ou Barbos: voir Rio das Barbas.
Bardo (San Pedro-bis), lac., 5, 510, 515-517, 645, 668; voir aussi ville
et port de San Pedro.
Bas-Cavally, région, cercle du, 32, 33, 176, 225, 291, 292, 294, 298, 304, 309,
312. 318, 322-325, 327, 331, 333, 334, 481. 488, 490, 578, 636, 672, 673, 675;
voir aussi Cavally.
Basha, Grand-Basha, Bassa, lac., 269. 271, 278-280: voir aussi Boubélé.
Bassa, Basa, Gbasa, eth., 123, 127, 128. 131, 133, 134, 175.
Bas-Sassandra, région, cercle du, 2, 131, 294, 297, 304, 306, 308, 327, 328.
331-333, 336, 347: voir aussi Sassandra.
Béréby, Berby, Barby, lac., 31, 32, 125, 126, 131, 193-195, 199, 200, 210,
227, 231, 262, 266-269, 271, 272, 275, 278, 280-282, 283. 288-290, 293, 304,
305, 307, 308, 311, 312, 317, 321. 32'2, ;324, 325, 338, 341, 356, 358, 359, 361,
438, 439; voir aussi Grand-Béréby. Petlt-Béréby, Half-Béréby, Moyen-Béréby, Mani-
Béréby.
Bét:é, Bêté, eth., 2. Il, 130, 132-135, 145, 156, 159, 161, 173, 176. 177, 180. 294,
295, 296, 318, 319, 325. 410, 412, 421, 448, 455, 530, 537-539.616.
Boubélé (ancien Basha). lac. et rade foraine, 334. 342, 343. 346, 450.
470, 472, 477. 508. 588, 600, 644, 672; voir aussi Basha.
Bouys Ph.. adm., 21, 35. 278, 289. 292. 311. J18, 319, 322-324.
Buyo, loc., chef-lieu de circ. adm. et circ. adm., 10, 294, 410, 412, 414, 479,
655, 678.
Buyo, aménagement hydra-électrique, 497, 503, 567, 570-572, 584, 639, 652, 653,
659.
Cabo da Praya, cap, 193, 195, 196; voir aussi Capo de Montes.
Cahalo, p... do, Cavalo, p. de, 192, 193, 195; voir aussi Canaille, Cavaille.
Cavai los, Cavally.
Canaille, rivière de ou rivière du grand, 193, 221; voir aussi Cahalo, Cavaille,
Cavally.
Cap des Palmes, 99, 118, 123, 125, 127, 129. 130, 140, 142, 176, 179, 184, 189.
192, 193. 199, 201, 202, 204-206, 208, 212, 214, 217, 219, 220, 226. 227, 229.
233, 237, 240-244, 246, 247, 250. 255, 261, 264, 268, 272, 274, 276, 277, 287,
357, 406, 439.
Cap des Trois Pointes, 196, 205, 206, 226, 233, 240, 244.
Cap Lahou, 184, 195, 237, 239, 241-243, 275; voir aussi Grand-Lahou. Petit-
Lahou, Rio de Lagoa.
Capo de Montes, 193. 196; voir aussi Cabo da Praya et Iblé (pointe) ou Klama
(pointe).
Cavaille, rive de, Cavallos, riv., 230, 2'JI; voir aussi Cahalo, CanaIlle.
Cavally.
CavallI'. riv., 8. 9, Il. 30, 50, 51, 97-98, 103, 113, 123, 126. 127, 129, 134, 14/.
153. 155, 157, 177, 178, 192. 193, 215, 221. 229. 231, 261, 272, 273, 275, 276, 277 •.
279,. 280. 288., 289. 290. 291, 292, 293, 298, 299, 304. 310, 311, 312, 313,' 323.
343, 358. 359, 406, 432, 439, 672, 676; voir aussi Cahalo, Canai Ile, Cavai Ile.
706
Costa Soeiro (Sweiro) da, navig. portugais. 189. 191. 192, 241.
Côte des Alans, Alaws, Alares ou Côte des Dogues, 207, 239,
240, 243.
Côte des Malgens, 198, 200, 201, 211, 216, 217, 238-243, 245, 271, 282, 283,
351.
Côte de l'Or, 220, 228, 231, 234, 235, 250; voir aussi Gold Coast et Ghana.
Crudeli J., méd. et adm., 32. 33, 292, 298, 299, 301, 302, 308-311. 314.
Dé, Déi, Déo, DéwoL Do, eth., 128, 131, 133, 134, 175.
Deneuve, forestier, 335, 336, 342, 450, 600, 666; voir aussi Vilarosa.
Dida, Dyida, eth., 130, 132-134, 136, 130, 145, 173, 176, 180, 433, 537, 658.
661.
Doulayeko, Grand Victory, Petit Victory, loc.• 306. 311; voir aussi
Kounouko.
Drewin, Drouin, Druwin, lac., 97, 102, 141. 194. 208. 210. 211. 212, 213,
216. 219, 220. 228, 229. 230, 235, 237, 271, 273, 279. 290. 304. 313, 314, 328.
338; voir aussi Grand-Drew in, Petit-Drewin, Tahoe-Drewin.
Elmina', Mina, Mine, loc., 187. 190. 191. 205. 206, 213. 226, 229. 250.
709
Etats-Unis d' Amérique, Américain, 254, 258, 261, 266-272. 275, 277,
284, 325, 357, 406, 570, 636.
FarwelL cap. de marine marchande, 267, 268, 270, 271; voir aussi "Mary Carver".
Forestière Equatoriale, soc. forestière, 342. 343. 471; voir aussi Société
Industrielle ivoirienne des bois (SIBOIS).
Forestière Ivoirienne du Gô (FIG), soc. forestière, 600, 657.
Fort-Binger, lac., 293, 298.
France, Français, l, 185, 188. 196, 201, 204, 206, 207, 208, 210, 214, 215.
220, 222, 227-229, 231. 233-238, 240, 242, 248. 251. 253, 254, 257, 258, 263,
272-282. 285-288, 291-293, 295, 298, 302, 304-306, 309-314, 317, 323, 325. 342,
349, 358, 359, 361. 381, 458. 478, 487, 489, 490, 500, 506, 520, 543, 570, 583,
628, 667, 677.
Freetown, lac., 123, 128, 130, 248, 251-254, 256, 261-263, 278, 280.
Fresco, loc., 10, 16, 118, 126, 130. 157, 195, 196. 275, 278, 288-290, 479, 499.
710
Gabon, 21, 47, 62, 231, 263, 283, 346, 350, 406, 437, 438, 462-464, 468, 586,
620.
Gagnoa, loc., 176, 180, 331, 336, 347, 519, 538, 539, 545.
Galéa, lac. et eth., 153, 155, 161, 294, 412, 417, 421, 428, 578.
Ghana, 81, 83, 189-191, 230, 352, 359, 376, 380, 614, 616, 621; voir aussi Côte
de l'Or et Gold Coast.
Godié, Godyé, eth., Il, 130, 132, 134, 139, 145. 146, 173, 176, 412, 537; voir
aussi Dodyé.
Gold Coast, 274, 302, 311, 320, 322, 359, 440; voir aussi Côte de l'Or et Ghana.
Grabo, lac., 7-8, 10,12, 26, 42, 50, 56, 69, 81, 97, 98, 99. 100, 102, 157, 162,
289, 290, 291, 292, 295, 298. 301, 304, 308, 317, 324, 331, 334, 341, 343, 479,
549, 557, 638, 675, 676, 678; voir aussi Fort-Dromard.
Grand-Bassam, lac., 274, 275, 278-280, 290, 292, 302, 307, 319, 320, 325.
326, 352, 359.
Grand-Béréby, région et circ. adm., 10, 12, 26, 56, 69, 85, 156, 227, 307, 355,
356, 446, 447, 478, 479, 481, 488, 525, 530, 549, 557, 579, 582, 599, 621, 670.
Grand-Béréby, lac. et rade foraine, 6, 16, 50, 81, 83, 95, 102, 103, 126, 131,
155, 194, 195, 199, 202, 215, 228, 232, 269-271, 275, 278, 334, 341-343, 346, 354.
368, .376, 378, 393, 397, .399, 450, 470-472, 477, 490, 492, 507, 508, 513, 515,
518, 522, 524,' 533, 563,' 576, 588, 590, 600, 612, 613, 614, 616, 619, 638, 644,
668; voir aussi Béréby, Half-Béréby, Moyen-Béréby, Pêtlt-Béréby, Mani-Béréby.
Grand-Drewin, Grand-Drouin, lac., 126, 127, 208, 209, 218, 228, 237,
278, 310-313, 328. 449; voir aussi Drewin, Petit-Drewin, Tahoe-Drewln.
Grand-Lahou, lac., 123, 142, 155, 200, 207, 239, 240, 279; voir aussi Petit-
Lahou, Cap Lahou, Rio de Lagoa.
Grébo, Gré, Krébo, eth., 123, 127, 129, 131, 133, 134, 136, 143, 175-178, 180,
277, 318, 359, 406, 455; voir aussi Fish-Kru.
Greenville, lac., 120.
Guéré, Géré, Gué, Nguéré, eth., 4, 129, i31, 132, 133, 134, 139, 140, 145,
147, 156, 177, 178, 180, 209, 293, 318, 319, 324, 383, 391, 405, 428, 441, 448,
454, 530, 544, 657; voir aussi Ba, Krahn, Pa-nyo, Wè, Wobé.
Guiglo, lac. et circ. adm., 7, 9, 10, 132, 177, 324, 343, 479, 485. 499, 502,
648, 661.
Half-Béréby, lac., 267, 268, 273; voir aussi Béréby, Grand-Béréby, Moyen-
Béréby, Petlt-Béréby, Manl-Béréby.
Hana, riv., 98, 293, 295, 297, 298, 412, 428, 546, 623.
Haute-Dodo, chaîne et forêt classée de la, 97, 103, 329, 581. 638.
Haute-Vol ta (Burkina-Faso), 114, 142, 176, 179, 331. 448, 528, 530, 537,
. 544, 545.'
Hollande, Pays-:-Bas, 201, 205-209. 212, 215, 218, 219, 224, 228-230, 233,
236, 239, 240, 250, 556, 677.
713
Irépoué, Irapoué, eth., 131, 138, 355-359, 361-365, 382, 386, 389, 621, 670.
Juan et Wolf, soc. forestière, 543, 623; voir aussi Société industrielle et
forestière de Côte-d'Ivoire (SIFCI).
King Will iam 's Town. King-Wi Il-Town ou Wia, loc., 122, 129.
Kodia, Kwadya, Kwadre ou Nigbiyo, eth., Il, 113, 130, 132, 133, 134,
145, 287, 648.
Kopéragui, lac. et eth., 155, 410, 412, 414. 415, 417, 421, 626.
Kossou, opération, 198. 488, 500, 537, 539-542. 548, 552-554, 572. 584, 631.
632. 638, 643, 652, 653, 664-666.
Kounouko, Victoria Town, Victory, loc.. 141. 272, 279; voir aussi
Doulayeko.
Kpéhiri, loc. et eth., 295, 297, 410, 412, 414, 417, 421. 657, 659.
715
Kra, Krao, KrawL eth., 120-123. 125, 128, 129, 131, 132-134, 140, 175, 247-
249; voir aussi Croa et Krou (Kru) du Libéria.
Krahn, Krâ, Kpaan, Pahn, eth., 121, 129, 131-134, 143, 175, 178, 180; voir
aussi Pa-nyo.
Krou, Kru, Kroo, Krew, eth. du Libéria, 7, 122-147, 173-181, 246-254, 258-
264, 276, 285; voir aussi Croa et Kra.
Krou, eth. de Côte-d'Ivoire, Il. 12, 16, 26. 34. 51-53, 56, 64, 65, 69-71, 73-75,
77-79, 81, 120, 122-147, 152, 153, 156-162, 173-181, 215, 227, 250, 262, 267. 285,
291, 305, 319, 322. 324, 345, 354. 355-409, 435, 439-441, 443-447. 450, 451,
454, 455, 458, 472, 473, 511, 515. 525, 526, 528, 549, 553, 555, 557, 575, 576,
578-581, 587. 589, 595. 596, 599-602, 604, 612, 617, 629, 630. 641, 648, 668,
670-673, 675.
Krouman, Kroumen, 6, 7, 62, 67. 81, 83. 86, 120, 122, 123, 125, 127, 128, 140,
178. 184, 246-248, 251, 252, 253-264, 270, 273. 275, 276, 278, 283. 284, 285,
287, 304. 305, 306, 307-309, 317-322. 324, 329, 331-333, 338. 342, 343, 346,
349-353. 357, 361, 368, 372, 376, 380, 381, 384, 393-400, 406, 408, 419, 435,
439-441, 452-458, 459, 462-471. 473, 475, 483, 508, 582, 585-590, 592-594, 596,
600, 612, 613, 614, 617. 619-622, 629. 641, 6M, 650, 666, 669, 672, 673, 675.
Libéria, 7, 9, SB, BI, 83. 120. 122, 123, 127-131. 133, 136, 140, 142. 145, 153,
156, 157, 173-175, ln, 178, IBO. 189, 191, 204. 220, 226. 230, 246, 250, 259,
263, 264, 268, 274-277, 287-289,291-294. 298, 304, 305, 314, 318, 319, 324, 331,
346, 359, 380. 403, 406, 455, 533, 636.
Mahdi, 263.
Malinké. eth., 139, 174, 448, 455. 544, 605. 623; voir aussi Dioula.
Man. lac., 324, 345, 483, 486, 489, 491, 496, 497, 544, 567.
Mana. Mane, Mano, Sumba, eth.. i21, 129. 174, 175, 176.
Mandé, gr. cult., 173-176, 179. 182, 439; voir aussi Mandé du Nord et Mandé du
Sud.
Mandé du Nord, Manding, Mandingue, gr. cult.• 173, 174, 226; voir aussi
Mandé.
C'landé du Sud ou [v1andé-fu. gr. cult., 131, 132, 142, 173, 174, 180. 439; voir
aussi Mandé.
l"1ani -Béréby, lac., 267, 308. 325, 376; voir aussi Béréby, Grand-Béréby, Half-
Béréby, Moyen-Béréby, Petit-Béréby.
"Mary Carver", goélette, 267, 268, 270, 271. 275, 277; voir aussi Farwell.
Monogaga, lac., 12, 93, 95, 97, 103, 160. 194, 209, 279, 306, 311, 336, 337,
477, 492, 581; voir aussi Monoho, pointe, et Ponta da Almadia.
Monoho ou Drewin, pointe, 194, 209; voir aussi Monogaga et Ponta da Almadia.
r-lonrovia, lac.. 123. 128, 131, 133, 142. 254. 259, 264, 294, 359.
Néro, riv., 30, 98, 202, 228, 232. 293, 325, 334. 355-357, 471, 472, 518.
Neyo, Neyau, Néouolé, Newo, Néwolé, N iyo, eth., 11-13. 127, 130,
i31, 134, 139, 141. 145. 147, 157, 173, 194, 345, 449, 450. 454, 528, 589, 600, 648.
Niamagui, loc., 16, 336, 345, 354, 410-434, 445, 544, 575, 605, 607, 612, 622-
628, 657-659, 661, 669.
Niger, riv., 47, 174, 258, 261, 262, 279, 280, 284.
Nonoua, riv. et forêt classée de la. 329. 485. 538. 540. 541. 664, 666.
Ollone d', cap.• 131, 290, 291, 393. 294, 298. 310; voir aussi Hostains.
Pa-nyo, Pa-wè, eth., 156. 178, 179, 355, 356; voir aussi Ba. Guéré, Krahn,
Wè, Wobé.
Pereira Duarte Pacheco, navig. portugais, 121, 175, 191-195, 198. 200, 201,
207, 227, 239, 438.
Peti t- Béréby, Li ttle Berriby, lac., 268, 269, 275, 278, 279, 307; voir
aussi Béréby, Grand-Béréby, Half-Béréby, Moyen-Béréby, Mani-Béréby.
Peti t-Drewin, Peti t-Drouin, lac., 208, 209; voir aussi Drewin. Grand-
Drewin, Pequenin Drouin, Tahoe-Drewin.
Peti t-Lahou, lac.• 279; voir aussi Grand-Lahou. Cap Lahou, Rio de Lagoa.
Pihè, Pia. Pya, Pié ou Omélokoué, eth., 131, 133, 134, 138, 155. 156.
Plapo, Plawi. Blapo, Blawi, eth., 34. 131, 133, 155, 157.
Pobéguin H., adm., tl2. 45. 141, 289-291, 306-308, 310. 311, 313.
Ponta da(s) Almadia, cap. 194, 196: voir aussi Drewin ou Monoho, pointe.
PortugaL Portugais, 185, 188-192, 196. 198, 301, 205, 207, 208, 211, 215,
220. 225-228, 238, 239, 243, 247, 249, 260, 2613.
Quiquerez P., 1ieut. et exp.. 278. 279-282, 287, 289, 358, 478; voir aussi
Segonzac B. de. sous-lieut.
Rapide-Grah, lieu-dit et forêt de, 345. 525, 548. 558. 563. 567. 599, 652, 664.
Rio das Barbas, dos Barbos, riv., 190. 195. 196. 200.
Rio da (de) Lagoa, Laguoa, riv., 190, 195, 196, 200; voir aussi Bandama.
Roc-Dogbalé, loc.. 358. 359, 361, 368. 386, 6i4, 621; voir aussi Roc-Bérébv.
Roc-Oulidié, loc., 16, 69, 75, 77. 78, 194, 199, 321, 325, 354-409. 417, 419.
422, 426. 430-432. 435. 445, 454, 472, 475, 612-622, 520. 669, 670: voir aussi
Roc-Béréby,
San Pedro, Sam Pedro, riv., 5, 98, 155, 195. 196, 199, 202, 204, 228. 231,
268, 274, 275, 276, 280, 282, 287, 290, 301, 406, 538, 567.
San Pedro, site, village, 5, 51. 123. 141, 159. 160. 204, 308, 209. 212. 215,
233, 271, 278, 282. 301, 307, 312, 314, 338, 343, 358, 576. 595.
San Pedro, poste. circ. adm., 10, 12, 17, 22, 26, 31. 35, 69. 147, 156. 157, 176,
288, 290. 304, 305. 308. 317, 343, 345, 439, 553, 557, 563, 582.
San Pedro, port. ville, "pôle". 3-6, 9-13, 17, 59. 81, 95. 106, 184, 343, 378.
394, 443-445, 452. 455, 458, 468, 471, 473, 476-503. 505-519, 523. 559-561, -565.
570, 572-573, 576, 585, 587-594, 595. 596, 599, 600, 601, 602, 603, 613, 614.
616. 617, 619, 622, 629. 634, 636, 638, 639, 641. 642. 643, 644, 645. 650. 666-
668, 671, 678.
Sassandra, Sao Anàré. Saint-André. riv .• 2. 3. Il. 16. 30. .s0, 97.
98. 103. 107, 113, 123, 130. 131, 135. 141. 153. 155. 157, 161, 177. 192, 19.5. 196.
199. 200. 204, 208, 209, 211. 216, 218, 219. 221, 222. 224, 228. 229. 230. 231.
232. 237. 250, 266, 272,275. 287, 289. 294. 295. 296. 298. 310. 329. 345. 354.
410, 412. 421. 433, 438, 439. <l85, 497, 567, 605, 626. 639. 656.
Sassandra, village. port. Ville, 2. 3, 4. 13. 42. 81. 83. 93, 99. 126. 127, 159.
160, 192, 195. 198. 204. 208. 209. 211. 212. 215, 216. 2l8. 219, 220. 222, 223.
224, 228, 229. 230. 235. 236, 237, 238, 265, 266. 271.273. 275. 279. 288. 289.
290, 294, 295, 296. 297, 304, 305, 310. 311, 312. 313. 314. 317. 320, 321, 322.
327, 328, 331. 332. 33::1. 334. 335, 336,· 338, 339. 341. 342. 343. 345, 346, 347.
349. 352, 376, 378. 393. 394, 425, 450. 452-455. <l65. .1l0-llll. 477. 485,192.
502. 503. 507. 508. 543. 545, 585-588, 590, 599-601. 614, 621. 624. 638, 644.
665-666.
Sassandra, circ. adm.• région, 3, 10. 12, 26, 31. 32, 35, 53. 69. 296. 297, 308.
309, 320, 321, 329, 3~3. 334, 335. 336, 338, 347, d32. 449. 479, 481. d86, 499.
518. 542, 577, 582.
723
Segonzac Bardon de, sous-lieut. et exp., 278-282, 287, 289. 358; voir aussi
Quiquerez, P.
Sierra Leone, 128, 174, 175, 196, 226, 251-255, 261, 262, 311.
Soubré, site. poste adm., vi Ile, 2. 3. 16, 42, 81, 97. 98, 99, 107, 153, 159. 290.
294. 297, 298, 301, 304, 312, 317, 334, 335, :336, 343. 34.IJ, 354, 412, 419, 425,
428, 485, 492, 497, 502, 503, 518, 519, 543, 544, 549, 553, 562, 576. 577, 582,
610, 627, 638, 655-657, 678.
Soubré, région, circ. adm., 10, 12, 26, 35, 69, 102. 157, 296. 346. 417, 432. 479,
523. 525, 542, 545, 546, 548. 557, 558, 561, 577, 578, 600, 605-608. 623, 624,
625, 655-662, 678.
Tabou, riv.. 98, 155, 192, 195. 196, 199. 202, 271. 30R. 323.
Tabou, site, poste adm .. loc.. 6, 7, 8, 13, 34, 35. 42, 50. 81. 99. 126. 155. 196,
200, 202. 210, 219. 221, 222. 223. 228. 229, 230, 231. 236. 241. 271. 275. 277.
278, 279, 288, 289, 290. 291. 292, 295. 298, 299. 304, 305, 308. 309, 310, 311,
312, 314, 317, 318. 319. 320. 321, 322, 323. 32,t. 331, 333, 338. 343, 346, 352.
361, 376, 378, 380, 388, 393. 394, 403, 432, 438. 447. 452-456. 458-459, J66-
467. 469, 492, 502, 508, 533, 585, 587. 588. 612, 614. 617, 620. 621, 638, 644.
672.
Tabou. région, circ. adm., 10. 12, 26, 34, 35. 53, 69. 102, 129. 157, 307. 313.
319. 320, 321, 323. 324, 332, 334, 338. 342. 430, 432, 446, 450. 479, 481, J90.
518. 526. 557, 578, 582, 595. 596. 599. 622. 6ï2-o74.
Taho, Tahoe, Tahou, !ac.• 131, 147, 215, 22~, 23i. 289. 361: \.air aussi Grand-
Tahou et Tahoe-Drewin.
Taï, loc., poste adm., circ. adm., région, 7, 8, 9, la. Il, 12. 16, 22, 26. 42, 56,
85, 93, 97, 98, 153, 161, 182, 298, 301, 317, 331, 334, 341, 343, 387, 391, 412,
428, 439, 446. 479, 481, 485, 486, 499, 542. 548, 549. 558. 638, 676.
Taï, forêt. massif. réserve de faune et de flore, parc naturel. 51, 109. 141, 329,
341, 345, 492, 520-522, 543, 623, 62-1, 648. 649, 676-678.
Tépo. Téwi, eth., 51, 52. 53. 131. 133, 138. 290-293, 295, 674.
Thomann G.. adm., 131, 147. 265. 266, 287. 288, 290, 294. 296, 306. 308, 310,
312, 313. 354.
Verdier A., corn. et résident de France, 275, 276, 278, 302, 311, 325.
Véri tsky S., décorateur, 185, 186; voir aussi San Pedro, "trésor".
Villault de Bellefond N., voyageur, 186, 187, 188, 208-210, 218, 228,
236, 242.
Wané, Hwané, Hwannê, Huvane, Hwiné .. eth., Il, 12, 26, 51, 64, 65, 120,
125, 131, 133, 134, 141, 145, 146, 152, 156, 160, 168, 272, 374, 375, 422, 446, 454,
528. 553, 557. 600, 648; vOir aussi Bodo.
Wè, eth., 4, 5. 9, Il, 12, 130. 131. 133. 139. 140, 1,'12, 143. 145, 146, 152, 156, 157,
158, 161, 173, 176, 177, 355; voir aussi Ba (Ouaya. Wa)l"a), Guéré, Krahn, Pa-nyo,
Wobé.
\oH Il iamson, corn.• 278, 279, 280, 281. 282, 311, 357, 358. 359, 361.
Wobé, Wobê, eth., 4. 131, 132. i33, 134, 139, 140, 145. 147, 156. 174, 176, 180,
448, 454, 530; voir aussi Ba, Guéré, Krahn. Pa-nyo, Wè.
Wooà in, ét. corn., 278, 282. 310, 313. 357. 38l.
Youwlagui, clan, 155. 410-412. 414. .:t15. 421, 426• .:1.30. 657-659; voir aussi Niama-
gui.
727
9. Esquisse géologique 94
10. Oro-hydrographie 96
Entre pages
SOMMAIRE
NOTES LIMINAIRES 1
INTRODUCTION 2
1- Effectif en 1971 26
2- Variations de.la population dans'le temps 30
1- Localisation de la population 37
a) Localisation de la population en 1971 38
b) 'U az.iations de la localisation de la population dans
le temps 42
2- Densité 46
a) L'établissement d'une ca'lote de densité: p'l.oblèmes
de méthode 46
b) Classement statistique des densités et a'l.'l.angements
dans l'espace 47
1- Caractéristiques de structure 58
2- Caractéristiques de mouvement 69
a) Les mOUllements natu'l.els 70
b) Les mOUllements mig'l.atoi'l.es 80
Conclusion Un constat de sous-peuplement 88
732
1. MILIEU PHYSIQUE 93
1- L'agriculture 445
2- L'exploitation forestière 447
a) 7mpo'l.tance 452
b) O'l.ganisation 458
c) f..es fondements économiques de l'institution houman 468
Conclusion 475
Conclusion 631
BOËRE
LE PEUPLEM ENT DU
1 ÊT E
SUD-OUE ST IVOIRIEN
MA I 19 7 2
HABITAN TS
STRUCTURE ETH NO -GEOGRAPHIQUE
- s so 500
AUTOCHTONES ·
Chel-linu de Sou1-Prélecture
Aoute principale
Route secondalre
ECHELLE
8 A K W É
•..••
SAN PEDRO
•••••
•••••• ::
•••••• ..••••
••••••
••::
••::
::
.....
•••••:::
••••••••
••••••••
::
Recenaements dêmographlques
ARSO • B N ETD - ORSTOM
.... . u
G 0 L F E D E G N É E
Service car togrophique de I' ORS TOM
TAB OU
••••:::::: Deuin•e per Pierre OJENGUE
7° JO ••••!!!! 50 30
Imprime• par 1 1 teller de reprographie du B N ET D
50