Cours Geotechnique 2015
Cours Geotechnique 2015
Cours Geotechnique 2015
Cours
de Géotechnique
Ensemble des activités liées aux applications de la mécanique des sols, de la mécanique des
roches et de la géologie de l'ingénieur.
La géotechnique joue un rôle essentiel dans l'acte de construire pour tous les travaux de
bâtiment, de génie civil et d'aménagements. On peut citer :
▪ les fondations des ouvrages : bâtiments, ponts, usines, silos...
▪ les ouvrages de soutènement
▪ la stabilité des pentes naturelles et des talus
▪ les terrassements : routes, autoroutes, voies ferrées...
▪ les V.R.D. et chaussées
▪ les tunnels et travaux souterrains
▪ les barrages et notamment digues et barrages en terre
▪ les ouvrages fluviaux, portuaires et maritimes
▪ l'hydrogéologie et la protection de l'environnement
Domaine d'application
Les sols
▪ supports des ouvrages : fondations superficielles, fondations profondes
▪ supportés par des ouvrages : murs de soutènement, rideaux de palplanches
▪ ouvrages : remblais, digues, barrages
Niveau Niveau
d’assise d’assise
Ancrage
Niveau
d’assise
Ancrage
Ancrage
I / DEFINITION
La géotechnique est l’étude des propriétés mécaniques, physiques et hydrauliques des sols en
vue de leur application à la construction.
Parmi les sciences de la terre, la géotechnique étudie la surface où l’action directe de l’homme
est possible, pour permettre l’aménagement ou l’exploitation. Elle s’intéresse plus particulièrement
aux techniques des travaux publics, du bâtiment, des carrières, des eaux souterraines peu profondes,
de la prévention des risques naturels. Elle vise à donner au technicien du génie civil, des méthodes
pour l’évaluation de l’ordre de grandeur des contraintes, des déformations et des débits d’infiltration
d’eau dans les massifs touchés par les travaux du génie civil.
L'intervention du géotechnicien est nécessaire à tous les stades d'élaboration d'un projet et de la
réalisation des travaux :
✓ Etude d'impact, d'environnement et de pollution
✓ Recherche et choix d'un site
✓ Avant-projet et mise au point du projet
✓ Assistance technique à la maîtrise d'œuvre
✓ Contrôle des travaux liés au terrain
✓ Auscultation des ouvrages
✓ Diagnostic sur les désordres ou les sinistres d'ouvrages
IV / BUT DE LA GEOTECHNIQUE
Le but essentiellement pratique de la géotechnique est de contribuer à l’étude et à l’exécution
d’ouvrages. Il consiste à informer les projecteurs et les constructeurs de la nature et du comportement
des sites pour qu’ils puissent définir et justifier les solutions techniques qu’ils devront concevoir,
adopter et mettre en œuvre pour réaliser leurs ouvrages.
Leçon 2 : LE SOL
I -/- DEFINITIONS
Pour le géologue, l’ensemble des matériaux constitutifs de l’écorce terrestre est appelés
«roche». Cela recouvre donc les roches, le pétrole, l’eau des nappes, etc. le terme sols étant réservé à
la partie superficielle qui supporte la végétation
Pour le technicien du génie civil, ces termes ont une signification. Et c’est le géotechnicien qui
donne une définition contextuelle des termes “Roche et Sol”.
Roche : En géotechnique, une roche est un agrégat naturel massif de matière minérale c'est-à-dire que
c’est un assemblage de grains minéraux liés par des forces de cohésion fortes et permanentes.
Sol : Le sol est défini par opposition au mot roche, dans sa définition géotechnique. C'est un agrégat
naturel de grains minéraux, séparables par une action mécanique légère. Le sol est le résultat d'une
altération naturelle physique et/ou chimique des roches.
Les sols sont des matériaux meubles, poreux, hétérogènes et souvent anisotropes. Les
matériaux, minéraux ou organiques, sont généralement à l’état de grains ou de particules dont les
formes et les dimensions sont essentiellement variables.
Le sol présente deux originalités. C’est tout d'abord un matériau triphasique formé de grains
solides, d'eau et d'air. C'est d’autre part un milieu discontinu qu'il faudra étudier à la fois dans sa
globalité et dans sa composition élémentaire.
II -/- Utilisation des sols dans le Génie civil
Le génie civil est défini comme l’ensemble des activités conduisant à la réalisation de tout
ouvrage lié au sol. On comprend donc que les sols ont des utilisations multiples.
Les domaines d'application de la mécanique des sols sont nombreux et variés. Ils concernent la
profession des travaux publics, ainsi que celle du bâtiment.
2.1 - Milieux naturels
Le domaine d'application de la mécanique des sols ne se limite pas aux constructions ; il
comprend également des milieux naturels tels que les versants (problèmes de glissement de terrain) et
les berges de cours d'eau ou de retenues.
2.2 - Ouvrages en sol
Les ouvrages où le sol est le matériau de base sont aussi bien :
• des remblais (routes, voies ferrées, barrages, digues de bassins en terre, plates-formes
maritimes...) ;
• ou des déblais (talus, canaux, bassins...).
2.3 - Ouvrages mixtes
Dans les ouvrages mixtes, le sol intervient en relation avec un autre matériau, le béton ou l'acier
par exemple. Les conditions d'ancrage dans le sol sont souvent primordiales pour des ouvrages tels que:
• les murs de soutènements (béton, terre armée, sol renforcé par géotextile...) ;
• les palplanches utilisées dans les canaux, les ports, les constructions urbaines... ;
• les parois moulées (à fonction étanchéité ou à fonction soutènement).
2.4 - Fondations d’ouvrages ou de bâtiments
Dans l'étude des fondations, le sol et l'ouvrage ne constituent pas un ensemble mixte, mais deux
ensembles dont il s'agit de connaître les interactions. Les mécaniciens des sols distinguent :
• les fondations superficielles (semelles ou radiers) ;
• les fondations profondes (pieux, puits, barrettes).
Tous les ouvrages tels que châteaux d'eau, stations d'épuration, silos, barrages en terre ou en
béton, murs de soutènement... doivent faire impérativement l'objet d'une étude de fondation qui
permettra de déterminer la profondeur de la fondation et les dimensions de la base de l'ouvrage. Ceci
est trop souvent négligé et de nombreux désordres graves en ont résulté
I – DEFINITION
C’est un ensemble de procédés, de moyens rigoureusement mise
en œuvre pour arriver à un résultat, c'est-à-dire la définition de
caractères généraux du sol (site) ou la détermination de certaines
caractéristiques spécifiques du site concerné par un projet donné.
Les études de reconnaissance doivent être engagées assez tôt
pour pouvoir orienter dès le début le projet en fonction des données
naturelles.
Il faudrait tirer le maximum des données géologiques de surface
moins coûteux que les reconnaissances en profondeur.
La reconnaissance des sols a un triple objectif :
▪ Définir la nature, position, épaisseur des différentes couches dans la zone d’influence
présumée des fondations ;
▪ Préciser les caractéristiques d la nappes aquifère : niveau (fluctuation), mobilité et
agressivité éventuelle, …
▪ Etudier les caractéristiques physiques et mécaniques, en particulier les relations
contraintes/déformations dans le temps, des couches intéressées afin de prévoir les
tassements de la construction : donc de choisir la structure portante la mieux adaptée.
Ces essais peuvent être réalisés directement en fond de fouille ou depuis la surface.
Ils ont l’avantage d’être effectués dans les conditions mêmes où se trouvera le sol lorsqu’il sera
sollicité par l’ouvrage considéré.
II – ESSAIS EN PLACE
2.1/ Caractéristiques
▪ Essais effectués directement dans la masse du sol à étudier.
▪ Essais effectués dans les conditions mêmes où se trouvera le sol lorsqu’il sera sollicité par
l’ouvrage considéré.
▪ Essais faisables même quand l’extraction est impossible (graves propres, sables noyés,..)
▪ Mode de sollicitation apporté au sol est plus proche de celui auquel sera soumis le sol de la
part de l’ouvrage.
▪ Lorsqu’ils sont réalisés depuis la surface, ils sont économiques et aisément multipliable sur le
terrain ;
2.2/ Difficultés
▪ L’interprétation des essais en place est beaucoup plus empirique que celle des essais de
laboratoire ;
▪ Les essais en place sont globaux et ne permettent pas toujours d’isoler les propriétés
mécaniques élémentaires du sol (résistance au cisaillement et compressibilité, par exemples) ;
▪ Lorsqu’ils doivent être réalisés en profondeur par l’ouverture de tranchées, puits ou galeries,
ils deviennent onéreux et parfois impraticables en présence d’eau ou de terrain instables ; …
Remarque : Il faut noter que pour certains problèmes, l’un des types d’essais se justifie mieux que
l’autre ; exemple : essais en place pour les fondations profondes, essais de laboratoire pour les
remblais et talus. C’est parfois par une juxtaposition judicieuse des deux types d’essais qu’on fera une
étude correcte.
EPREUVE DE GEOTECHNIQUE
2BTS\G-BAT Durée : 1 h 30 min
♥ L’étudiant composera sur les copies (en 2pages 16 et 17). Les surcharges seront sanctionnées.
1-/- Etant données des propositions de réponses, entourez le ou les numéro(s) correspondant à la
bonne réponse.
La géotechnique …
1. Retrace l'histoire de la terre, précise la nature et la structure des matériaux et leur évolution
dans le temps
2. Modélise le comportement des sols
3. Etudie les déformations et la résistance des sols en vue de la réalisation de projets
d’infrastructures.
4. A pour objectif de résoudre les problèmes liés à l’utilisation par l’homme de son
environnement naturel.
2-/- Citez 3 risques naturels que présenter certaines zones utilisées pour la réalisation de projets de
génie civil.
1. …………………………………………………………………………………………………..
2. ……………………………………………………………………………………………..
3. ………………………………………………………………………………………………….
3-/- Quel est l’objet principal de géotechnique ?
………………………………………………………………………………………………………………
4-/-Le site géotechnique doit être suivant 4 dimensions. Lesquelles ?
1. …………………………………………………………………………………………………..
2. …………………………………………………………………………………………………..
3. …………………………………………………………………………………………………..
4. …………………………………………………………………………………………………..
5-/- Etant données des propositions de réponses, entourez le ou les numéro(s) correspondant à la
bonne réponse.
Le but de la géotechnique est de …
1. Contribuer à l’étude de projet et d’exécution d’ouvrages
2. Contribuer au choix de l’entreprise adjudicataire
3. Contribuer au choix du maitre d’ouvrage
4. Contribuer à informer de la nature et du comportement du site.
6-/- Etant données des propositions de réponses, entourez le ou les numéro(s) correspondant à la
bonne réponse.
L’intérêt d’une étude géotechnique est …
1. Défini par rapport au projet
2. De permettre de juger techniquement le projet, …
3. De l’estimer économiquement, …
4. De permettre l’aménagement d’un ouvrage
7-/- Donnez un intérêt précis de l’étude géotechnique pour chacun des acteurs suivants :
1. Le maître d’ouvrage : ……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………..
2. Le maître d’œuvre :………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
3. L’entreprise adjudicataire : ………………………………………………………………………
........................................................................................................................................................
8-/- Les accidents géotechniques induits sont liés à l’utilisation du sol comme :
1. Support de l’ouvrage
2. Ouvrage
3. Matériaux de construction
4. Séisme
5. Inondation
9-/- Parmi les caractéristiques du sol suivantes :
Etat de consolidation du sol – Comportement hydraulique du sous-sol – Etat de compacité du sol –
Nature du sol – Portance du sol – Tassements du sol – Granulométrie – Plasticité – compacité.
Dites celles qu’il est important de connaître pour l’utilisation du sol comme :
1. Matériaux de construction : ……………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
2. Ouvrage du génie civil :…………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
3. Support d’ouvrages du génie civil : ……………………………………………………………...
……………………………………………………………………………………………………
Remarque :
1. lorsque le sol est humide et non saturé, l’eau libre est en général concentrée aux points de
contact entre les grains. Elle est retenue à ces endroits par des forces de capillarité qui créent
entre les grains des forces d’attraction.
2. La température joue un rôle très important dans l’influence que peut avoir l’eau adsorbée sur
les propriétés mécaniques. On devra donc s’efforcer d’effectuer les essais de laboratoire à une
température voisine de celle du sol en place.
2.3/ La phase solide
La phase solide est essentiellement constituée de particules minérales solides résultant de
l’altération des roches. Elle est constituée de particules de différentes tailles.
On distingue donc :
▪ les particules de dimensions supérieures à 2 issues de la désagrégation physique et
mécanique ; on peut donc aisément concevoir que ces grains solides ont la même constitution
minéralogique que la roche d’origine.
▪ Les particules de dimensions inférieures à 2 pour lesquelles à l’altération physique et
mécanique s’est superposée une altération chimique. Ces processus chimiques sont la dissolution
par l’action de l’eau, la combinaison et la recristallisation. Il en résulte que les particules d’un tel
sol sont très fins et n’ont pas la même structure cristalline que la roche d’origine ou roche-mère.
Suivant la dimension “d” des particules, les dénominations suivantes ont été adoptées :
d < 2 : argiles
2 < d < 20 : limons
20 < d < 200 : sables fins
200 < d < 2mm : sables grossier
2mm < d < 20mm : graviers
d > 20 mm : cailloux
Dans cette phase solide, on fait une distinction entre les particules constituées de minéraux non
argileux et les minéraux argileux.
Va Air (gaz) Wa
Vv Wv
Eau (liquide)
Vw Vv
Ww
V
W
Grains (Particules)
Vs Ws
solides
Elément de volume
• Va = volume de l’air
• Vw = volume de l’eau
• Vv = volume des vides Vv = Vw + Va
• Vs = volume des particules solides
• V = volume total (V = VS+VV)
NB : Va = 0 pour un sol saturé donc VV = VW et V = VS + VW
Eléments de poids (WEIGT)
• Wa = Poids de l’air
• Ww = Poids de l’eau
• Wv = Poids des vides ; Wv = Ww car Wa est négligé donc pris égal à 0
• Ws = Poids des particules solides
• W = Poids total (W = Ws + Ww)
NB : Parmi ces deux groupes de paramètres, les paramètres sans dimensions sont les plus
importants et essentiels car ils caractérisent l’état dans lequel se trouve le sol c'est-à-dire l’état de
compacité du squelette solide ainsi que les quantités d’eau et d’air contenues dans le sol.
ωsat % Teneur en eau à saturation ; l’eau garnit tous les vides ωsat = Wωsat/Ws = e.γw / γs
Dh - Densité humide Dh = γ h / γ w
GS - Densité sèche GS = γ d / γ w
Travaux Dirigés
Exercice 1
Un échantillon de sol a un poids volumique de 1,76 T/m3. Sa teneur en eau vaut 25%. Le
volume et le poids volumique des grains solides valent 1 m3 et 2,70 T/m3.
On vous de faire le diagramme (ou schéma) des phases de ce sol lorsqu’il est saturé à 85%.
Exercices 2
Sur un échantillon de sable fin qui a été prélevé au dessus de la nappe, les caractéristiques
suivantes ont été déterminées au laboratoire :
Poids humide = 55 g; Poids sec = 45 g; γ = 18 KN / m3; γs = 27 KN / m3
A partir de ces données et en prenant γw = 10 KN / m3, calculez :
1. La teneur en eau du sable
2. Le poids spécifique du sol sec
3. L’indice des vides et la porosité du matériau
4. Le degré de saturation de ce sol.
5. La densité sèche du matériau.
Exercices 3
Pour un échantillon d’argile limoneuse, les caractéristiques suivantes ont été déterminées par les
méthodes appropriées :
- Poids volumique du sol : γ = 18.5 KN/m3
- Teneur en eau naturelle : ω = 25%
- Poids volumique des grains : γS = 26.5 KN/m3
On prendra γw= 10 KN/m3 (Poids volumique de l’eau)
1. Calculez, en justifiant, le poids volumique apparent du sol sec, le degré de saturation, la
porosité n et l’indice des vides e.
2. On suppose que l’on sature le sol par ajout d’eau. Identifiez les caractéristiques qui subissent
un changement.
3. Calculez-les ?
I – INTRODUCTION
Nous avons vu que quelque soit l’utilisation envisagée d’un sol, il est important de connaître
sa nature, sa composition et la répartition des grains de différentes tailles qui le compose. Il est aussi
nécessaire de prendre en compte des proportions des différentes phases et les relations qui les lient.
Les paramètres d’identification qui sont déterminées à partir des essais d’identification
permettent de caractériser l’état dans lequel se trouvent ces sols et donc leur nature.
Parmi les essais d’identification, il y en a qui sont propres aux sols grenus et d’aux sols fins.
Nous verrons pour chaque type de sols les essais les plus couramment utilisés pour identifier et pour la
classification géotechniques des sols.
On peut considérer quatre (4) états caractérisant la consistance des sols fins :
L’Etat Liquide “WL” : le sol a une consistance très faible. Il a l’aspect d’un fluide, il tend à se
niveler suivant une surface horizontale. Les particules glissent facilement les une sur les autres (fig. a)
L’Etat Plastique : le sol a une consistance plus importante. Il ne tend plus à se niveler. Soumis à
de faibles contraintes, il se déforme largement sans rompre. Il garde sa déformation après suppression
des contraintes. Les particules ont mis en commun leurs couches adsorbées ; lorsqu’il y a déformation
les particules restent attachées les unes aux autres sans s’éloigner (fig. b).
L’Etat Solide avec retrait ou Etat Semi-solide : le sol retrouve sa forme initiale après suppression
des contraintes (il y a une petite déformation élastique.
L’Etat Solide sans retrait ou Etat solide : les particules arrivent au contact en quelques points en
chassant l’eau adsorbée ; le sol ne change plus de volume quand sa teneur en eau diminue (fig. c)
A partir de ces états, on défini cinq (5) limites dont deux sont plus couramment utilisées :
✓ La Limite de Liquidité “WL” : Teneur en eau qui sépare l’état liquide de l’état plastique.
Par définition, cette limite est la teneur en eau qui correspond à une fermeture sur 1cm de la
rainure du mortier préalablement placé dans la coupole de Casagrande et soumis à une série de 25
0 ,121
N
chocs ou coups imprimés à la coupole. Elle peut être déterminée par la formule W L = et
25
aussi graphiquement par une représentation en coordonnées logarithmiques différentes teneurs en eau
et le nombre de coups correspondant à la fermeture de la rainure sur 1 cm.
✓ La Limite de Plasticité “WP” : Teneur en eau qui sépare l’état plastique de l’état semi-
solide. Cette limite se défini comme la teneur en eau d’un sol qui a perdu sa plasticité et se
fissure en se déformant lorsqu’il est soumis à de faibles charges.
La Limite de Plasticité est la teneur en eau du cylindre de 10 à 15 cm de longueur et 3 mm de
diamètre qui, lorsque soulevé sur une hauteur de 15 à 20 mm, se brise en petits tronçons de 1 à 2 cm
de long au moment où son diamètre atteint 3 mm.
Ces deux limites sont d’une importance fondamentale en géotechnique car elles indiquent la
sensibilité d’un sol aux modifications de sa teneur en eau. En mettant en relation ces limites et la
teneur en eau naturelle située entre ces deux limites et particulièrement proche de la Limite de
Plasticité, on définit les paramètres d’identification des sols fins.
3.2-1 / Indice de plasticité
Il caractérise la largeur de la zone où le sol étudié à un comportement plastique. Un sol, dont
l’indice “IP” est grand, est très sensible aux conditions atmosphériques, car plus “IP” est grand plus le
gonflement par humidification de la terre et son retrait par dessiccation seront importants. Il précise
donc aussi les risques de déformation du matériau.
Limite de liquidité sépare l’état plastique de l’état liquide (se détermine 𝑁 0,121
WL % par essai de consistance ou limites d’Atterberg sur argile) 𝑊𝐿 = 𝜔 ( )
25
Indice de plasticité donne l’étendue du domaine de plasticité. La
IP = W L - W P
IP % plasticité d’un sol est la faculté de ce sol à devenir très déformable en
IP = 0,73(WL – 20)*
absorbant de l’eau.
Indice de consistance, pour les sols fins, définit l’état de consistance et
WL −
IC - caractérise son aptitude à supporter des charges. IC =
Généralement : 0 <IC <1
IP
− WP
IL - Indice de liquidité donne l’étendue du domaine de liquidité, → IL > 1 IL =
IP
Travaux Dirigés
Exercice 1
1. Le creusement d’une tranchée de drainage a permis de mettre à jour deux couches d’argile
dont les caractéristiques sont les suivantes :
Argile 1 : ωL1 = 72 %, IP1 = 35 %, ω1 = 65 %
Argile 2 : ωL2 = 72 %, ωP2 = 37 %, ω2 = 30 %
a) Montrez que les deux argiles ont les mêmes limites d’Atterberg ;
b) calculez leurs indices de consistance respectifs.
c) Qu’en concluez-vous quant à leurs propriétés ?
2. Le remblaiement a nécessité la mise en place d’un poids sec de 49,5 KN d’un matériau, ayant
en place un volume de 3 m3. Le poids volumique γS, des particules solides de ce sol est égal à
27 KN/m3.
Déterminez :
a) La quantité d’eau qui serait nécessaire pour saturez les 3 m3 de remblai ;
b) L’indice des vides et la teneur en eau de ce sol à saturation ;
c) La valeur du poids volumique γSat du sol à saturation
3. L’indice des vides vaut au maximum 0,90 et au minimum 0,40.
Calculez l’indice de densité correspondant ID du matériau. Dans quel état de compacité se
trouve ce remblai.
➢ S’il y a entre 5% et 12% d’éléments inférieurs à 80µm 5% < P(0,08mm) < 12%
Dans ce cas, la granularité et la plasticité des fines ont de l’importance. On aura donc recours
au double symbole. On tiendra compte donc des coefficients de Hazen (Cu et Cc) et des limites
d’Atterberg (WL et IP).
On définit ainsi :
Pour les graves : Gb-GL ; Gb-GA ; Gm-GL ; Gm-GA -
Pour les sables : Sb-SL ; Sb-SA ; Sm-SL ; Sm-SA
Afin de faciliter la compréhension, nous adopterons une présentation par organigramme pour
énoncer le principe de la classification LPC des sols.
SOL
Si on a plus de 50 % de Si on a plus de 50 % de
tamisats au tamis 2 mm refus au tamis 2 mm
SABLE GRAVE
Si on a moins de 5 % de
Si on a plus de 12 % de tamisats au tamis 80m
tamisats au tamis 80m
SABLE GRAVE
PROPRE Ou PROPRE
SABLE GRAVE
Ou
POLLUE POLLUEE
On calcul CC et CU
On se réfère au diagramme de plasticité de
Casagrande pour déduire le nom du sol
Si CU > 4 et 1 < CC < 3
GRAVE BIEN GRADUEE
La position du point de (WL ; IP) donne
directement la nature du sol fin Si CU > 6 et 1 < CC < 3
SABLE BIEN Ou
Grave propre
plus de 50% des éléments ont D > 2 mm
Cu > 4 et 1 < Cc < 3 Gb
bien graduée
SOLS GRENUS : Plus de 50% des éléments ont D > 0,08 mm
Graves propres
Cu < 4
D5 > 0,08 mm Grave propre
et /ou Gm
mal graduée
Cc non compris entre 1 et 3
GRAVES
Lorsque 5% < % d’éléments de diamètre inférieur à 0,08 mm < 12%, on utilise la double appellation
Argiles peu
SOLS FINS : Plus de 50% des éléments
ou Ap
Plastiques
IP > 0,73 avec WL < 30
WL < 50
ont D < 0,08 mm (D50 < 0,08 mm)
Argiles très
ou At
Plastiques
IP > 0,73 avec WL < 30
WL > 50
Ip %
WL % = 50
60
50
Argiles très
40
Plastiques
Lt
20
Ot
Lp et Op WL %
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
15 < WL <40
l’horizon B.
Graveleux latéritiques 50 < f ×IP < 250
15<f<25 et 15< IP <25
Graveleux naturels moyennement
40 < S < 80
G2 plastiques (ocre jaune) formant la partie
25 < WL <60
intermédiaire de l’horizon B.
250 < f ×IP < 600
25<f<35 et 25< IP <35
Graveleux naturels très plastiques
40 < S < 80
G3 (rougeâtres) formant la partie
40 < WL < 70
inférieure de l’horizon B.
500 < f ×IP < 1000
10<f<20 et 5 < IP < 20
Sables argileux peu plastiques (grisâtres)
S = 5% en moyenne
Sables argileux du continental
20 < WL < 60
Sg moyennement plastiques de l’horizon C
200 < f ×IP < 1000
sur granites
(clairs, jaunâtres)
Cu = 100
50<f<90 et 15< IP <35
Argiles d’altération des granites de 35 < WL < 65
Ag
l’horizon C (jaunâtres, clairs). 1000 < f ×IP < 2500
S ≤ 30%
50<f<80 et 15< IP <35
Argiles d’altération sur schistes, horizon
Produits d’ altération
40 < WL < 65
As1 supérieur C sous-jacentes aux graveleux
800 < f ×IP < 2000
sur schistes
ARGILES
(bariolées, rougeâtres).
2 < S < 30
Schistes décomposés talqueux, friables, 65<f<95 et 15< IP <35
ou argiles schisteuses talqueuses au 40 < WL < 65
As2 toucher sus jacents au bed-rock ou roche 1000 < f ×IP < 2500
mère (blanchâtre). S < 20
Travaux Dirigés
Exercice 1 :
La réalisation d’une excavation pour les travaux de fondation d’un immeuble a permis de mettre à jour
deux types de matériaux. Ces matériaux ont été soumis à des essais d’identification afin de déterminer
certaines caractéristiques. Les résultats de deux des essais effectués sont les suivants :
Tamis (mm) 80 50 20 10 5 2 1 0.6 0.2 0.08 0.04 0.005 0,002 0.001 0.0005 0.0003
Tamisât sol1 (%) 100 98 95 89 80 75 63 58 39 29 24 15 10 7 3 1
Tamisât sol2 (%) 100 100 100 98 97 92 86 75 62 45 33 10 4 3 1 0
Sol 1 : WL = 78 % ; WP = 40 % et ω = 55 %
Sol 2 : WP = 40 % ; IP = 14 % et ω = 20 %
1) Quels sont les deux essais effectués ?
2) Calculez l’Indice de consistance des argiles découvertes. Quel est leurs états ?
3) Ces sols peuvent ils être utilisés en remblais ?
4) Classez ces sols selon la classification LPC en indiquant clairement les éléments d’identification.
Exercice 2 :
Des essais d’identification effectués sur deux échantillons de sols ont donné les résultats
suivants :
Tamis en mm 30 20 16 14 12 10 8 6 5 4 3 2
Sol1 : %refus cumulé 0 0 0 0 1 4 6 10 14 20 25 36
Sol2 : %refus cumulé 0 18 32 40 47 60 70 83 90 94 97 100
1.6 1.2 1 0.8 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.16 0.12 0.1 0.08
40 47 52 58 63 68 70 79 87 90 96 99 100
- - - - - - - - - - - - -
Pour le sol 1 on a ωL = 45% ; ωP = 19%
1. Tracez les courbes granulométriques des deux sols
2. Calculez les coefficients Cu et Cc des deux sols
3. Quelle est la nature des granulométries des sols 1 et 2 (étalée ou serrée)
4. Classez les deux sols selon la méthode LPC
5. Pourquoi les limites d’Atterberg ne sont-elles pas fournies pour le sol 2.
Energie croissante
ω (%)
Zone de
tolérance
ω (%)
ωopt
Dans la partie gauche, il n y a pas assez d’eau, l’énergie de compactage se dissipe à cause des
frottements entre les grains : pas ou peu de consolidation. Alors que dans la partie droite, il y a trop
d’eau. L’eau absorbe une partie importante de l’énergie de compactage sans aucun profit (aucun
tassement possible). De plus, elle occupe la place des grains solides : pas ou peu de consolidation. Le
sol devient également saturé et s’il contient suffisamment de fines argileuses alors il devient plastique
c’est-à-dire qu’il se déforme par gonflement et la densité sèche chute.
✓ L’énergie de compactage se définit comme suit :
Remarque :
♥ Les paramètres influençant le compactage sont la teneur en eau, l’énergie de compactage, la
granulométrie du sol testé, … Les courbes obtenues au laboratoire diffèrent de celles obtenues sur le
chantier. La courbe de saturation du sol est toujours asymptote à la courbe Proctor.
♥ Il faut faire remarquer qu’il s’agit d’un procédé dynamique alors que sur le chantier les engins
effectuent un compactage statique. La correspondance est tout de même bonne.
Il est recommandé de limiter la vitesse de la plus part des compacteurs à 8 km/h. Dans le cas des
compacteurs vibrants, la vitesse optimale se situe autour de 5 km/h pour que les vibrations puissent
agir efficacement sur toute l’épaisseur de la couche.
2.2-1 Influence du nombre passes
• Par rapport à l énergie de compactage : pour un engin donné et des paramètres de qualité fixés,
il existe un nombre de passe optimales fonction de la vitesse de l’engin, de l’épaisseur de la couche
et de la nature du matériau permettant d’obtenir une compacité maximale. Plus les exigences de
qualité sont sévères plus le nombre de passe optimales est élèves.
De façon générale, il faut 3 à 8 passes pour compacter une couche de 30 cm d’épaisseur, mais ce
nombre peut facilement atteindre 12 en fonction du type de sol, de la teneur en eau et de masse du
compacteur. Si la compacité voulue n’est pas atteinte après 12 passes dans les conditions optimales d
humidités, on conclut que les opérations de compactage n’ont pas atteint leur but et que le compacteur
utilisé n’est probablement pas adéquat.
• Par rapport à la teneur en eau optimale : en pratique la teneur en eau fixés à la valeur optimale
de l’essai Proctor est obtenue par étalonnage de la citerne à eau. Pour chaque vitesse de l’engin
considéré on détermine le nombre de passes permettant d’obtenir les spécifications prescrites. On
peut ainsi représenter la courbe « vitesse de l’engin, nombre de passes » et déterminer son
optimum qui donne les paramètres liés à l’engin.
2.6 Contrôle du compactage
2.3-1 Degré de compacité
Le degré de compacité défini l’efficacité d’un compactage par rapport à ce qui est prescrit par le
cahier des charges. En comparant le poids volumique du sol sec sur le chantier (γd chantier) avec le poids
volumique du sol sec maximum (γdOpt proctor), on établit le degré de compacité DC ou pourcentage de
compactage par l’équation :
dchantier
DC = Les cahiers de charges exigeront le cas échéant, que les sols soient
Opt. Pr octor
compactés jusqu’à un γd donné. On prend couramment DC = 95%
2.3-2 Détermination de poids volumique du sol sec sur chantier (γd chantier)
Les essais de contrôle du compactage réalisés sur le chantier permettent de déterminer le poids
volumique sec et la teneur en eau d’une couche de sol qui a été compactée.
L’essai in situ consiste à creuser une cavité, a recueillir et peser la totalité du matériau extrait, puis
à mesurer le volume de la cavité à l’aide d’un densitomètre à membrane. L appareil est doté d’un
piston qui, sous l’action de l’opérateur, refoule un volume de sable ou d’eau dans une membrane
souple étanche qui épouse la forme de la cavité.
Une tige graduée permet de lire directement le volume. 2
Cinq essais permettent de vérifier la qualité du compactage sur le
chantier : 3
• L’essai au nucléo-densimètre (détecteur de rayonnements
radioactifs)
• L’essai au cône de sable
(l’équivalent en sable) 1
• L’essai à l appareil de type
Washington (l’équivalent en
liquide)…
• L’essai à la membrane
élastique
• L’essai à la membrane
flexible
Essai au densitomètre à membrane
Pour réaliser cet essai, un massif de réaction permettant lʼapplication dʼune force dʼau moins 8
tonnes est nécessaire. Ce massif est généralement un camion chargé au minimum à 8 tonnes.
Sur le chantier il est donc important de prendre en compte lʼaccessibilité dʼun camion aux
points dʼauscultation de la plate-forme (largeur, longueur et hauteur).
On réalise également des essais de chargement à la plaque en mode opératoire LCPC. Le
matériel reste identique à celui de la norme mais dans ce cas, il faut prévoir un camion chargé à 13
tonnes au minimum.
Travaux Dirigés
Exercice n°1
On a réalisé un essai Proctor Modifié sur échantillon de sol dont la granulométrie est telle que 5 mm ≤
D ≤ 20mm et on a obtenu les résultants suivants :
ω (%) 7,75 9 11 13 15,25 17,25 19,5
Wh (g) 4576,5 4796,8 5031,9 5237,9 5251,7 5072,5 4852
1. Tracez la courbe Proctor de ce sol.
2. Déterminez les caractéristiques de l’optimum Proctor
On veut réaliser une plate forme avec ce sol ayant les caractéristiques suivantes :
γ = 1,55 T/m3 et ω = 4%
3. Quelle hauteur de sol faut-il mettre en place pour avoir 25 cm de sol après compactage ?
4. Quelle quantité faut-il rajouter par m² pour un compactage efficace ?
Exercice n°2
Soit un échantillon cylindrique de sol de hauteur H0, de diamètre ϕ et d’indice des vides e0, à
l’état naturel. On admet que les grains du matériau sont incompressibles et qu’il n’y a aucune
déformation latérale. Après charge la hauteur diminue de ΔH.
1. Que devient l’indice des vides ?
2. Etablissez l’expression de sa variation Δe en fonction de H0, e0 et ΔH
Exercice n°3
On réalise un essai Proctor modifié sur échantillon de sol qui à donné : γdmax = 19,20 KN/m3 et
ωop = 13%. Le sol à l’état naturel est tel que γ = 1,54 T/m3 et ω = 5%.
On réalise un remblai de 30 cm d’épaisseur, ensuite on arrose de 40 litres d’eau par mètre carré
et on compacte. Après compactage la hauteur devient 25 cm
1. A teneur en eau a t – on compacté le remblai ?
2. Quel est le degré de compacité de ce remblai ?