Definir Le Concept de Traite Des Personnes
Definir Le Concept de Traite Des Personnes
Definir Le Concept de Traite Des Personnes
DEFINIR LE CONCEPT
DE TRAITE DES
PERSONNES
OFFICE DES NATIONS UNIES CONTRE LA DROGUE ET LE CRIME
Module 6
DEFINIR LE CONCEPT DE
TRAITE DES PERSONNES
NATIONS UNIES
Vienne, 2019
Ce module est une ressource pour les enseignants.
Développés dans le cadre de l’initiative Education pour la justice (E4J) de l’ONUDC, une composante du Programme
mondial pour la mise en œuvre de la Déclaration de Doha, ce module fait partie de la série de modules
universitaires E4J sur la traite des personnes et le trafic illicite de migrants, accompagnée d’un Guide pédagogique.
La gamme complète d’outils comprend des modules universitaires portant sur l’intégrité et l’éthique, la prévention
du crime et la justice pénale, la lutte contre la corruption, le crime organisé, le trafic illicite d’armes à feu, la
cybercriminalité, la criminalité portant sur la faune, les forêts et les pêcheries, l’anti-terrorisme ainsi que la traite
des personnes et le trafic illicite de migrants.
Tous les modules universitaires E4J fournissent des suggestions pour des exercices à mettre en place en classe,
des évaluations des connaissances des étudiants, des diapos et autres outils pédagogiques que les professeurs
peuvent adapter aux contextes qui leurs sont propres, et intégrer dans les cours et programmes universitaires
existants. Le module propose un plan de cours pour 3 heures d’enseignement, mais peut être utilisé pour des
cours plus ou moins longs.
Tous les modules universitaires E4J font référence à la recherche et aux débats académiques actuels, et peuvent
contenir des informations, opinions et déclarations provenant de sources variées, dont des articles de presse et
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La description et le classement des pays et territoires mentionnés dans la présente étude et la présentation des
éléments qui y figurent n’impliquent de la part du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies aucune prise
de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé
de leurs frontières ou limites, ni quant à leur système économique ou leur stade de développement.
La présente publication n’a pas été revue par les services d’édition.
Série de modules universitaires: Traite des personnes
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Introduction
La traite des personnes est une violation des droits de l’Homme et une forme de conduite
criminelle qui affecte des personnes dans le monde entier. En 2000, l’Assemblée générale des
Nations Unies a adopté le Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes,
en particulier des femmes et des enfants (Protocole relatif à la traite des personnes). Le
Protocole fournit la première définition internationalement reconnue de la traite des
personnes et montre l’engagement de la communauté internationale de lutter contre cette
infraction. Il exige aux États parties de:
Le protocole contre la traite des personnes complète la Convention des Nations Unies contre
la criminalité transnationale organisée (CNUCTO). Le Protocole est entré en vigueur le 25
Décembre 2003 et en Janvier 2019, 173 États parties y avaient adhéré. L’objectif de ce Module
est d’introduire le concept de traite des personnes, d’expliquer la définition internationale de
l’infraction de traite des personnes et e de faire la distinction avec des concepts qui lui sont
associés comme l’esclavage et le travail forcé.
Objectifs d’apprentissage
• Comprendre l’infraction de traite des personnes.
• Comprendre le cadre juridique international, et notamment le Protocole contre la traite
des personnes.
• Étudier la définition de la traite des personnes et des éléments de l’infraction établie par
le Protocole.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Questions clés
L’infraction de traite des personnes comprend trois trois éléments: l’acte, le moyen et la
finalité de l’exploitation, comme l’illustre l’encadré 1. Ces éléments et le cadre juridique
international pertinent sont étudiés plus en détails ci-dessous.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Il faut signaler que la traite des personnes a souvent des éléments en commun avec la
commission d’une série d’autres infractions (comme par exemple enlèvement, agression,
fraude et les infractions en matière d’immigration et de travail). La détermination d’une
infraction spécifique de traite de personnes et la législation connexe permettent d’identifier la
traite de personnes comme une conduite criminelle spécifique et grave, et d’éviter toute
lacune qui pourrait entrainer l’impunité des auteurs de l’infraction. De plus la législation contre
la traite devrait viser à protéger les victimes, à les aider à avoir accès à leurs droits et à leur
fournir le soutien nécessaire. Les États devraient également promouvoir une approche
internationale ciblée et collaborative pour lutter contre ce crime. Ces questions sont explorées
dans les Modules 7, 8, 9 et 10.
Terminologie
‘La traite des personnes’ et ‘la traite des êtres humains’ sont des termes interchangeables. Les
Nations Unies ont adopté le terme ‘traite des personnes’ lors de l’adoption du Protocole contre
la traite des personnes. Le Conseil de l’Europe utilise le terme ‘traite des êtres humains’
conformément à la Convention du Conseil de l’Europe contre la traite des êtres humains de
2005. Le présent Module applique la terminologie adoptée dans le Protocole contre la traite
des personnes.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
La traite des personnes n’est pas un phénomène moderne, bien que le terme en soi soit
contemporain. Tout au long de l’histoire, les personnes vulnérables ont été traitées comme
des marchandises – considérées comme des objets et exploitées pour le bénéfice de tierces
personnes. L’un des exemples historiques les plus évidents est l’esclavage. Lorsque les sociétés
tolèrent l’exploitation du travail gratuit ou bon marché, cela donne lieu à l’émergence de la
traite des personnes, d’une manière ou d’une autre (voir également Taran, 2006).
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Toutefois ces pourcentages représentent uniquement les cas détectés de traite. Des victimes
de la traite des personnes continent à ne pas être détectées, en particulier lorsqu’ il est
question de traite transfrontalière.
De nombreux facteurs peuvent rendre les personnes vulnérables à la traite. Le genre, l’âge,
l’éducation, le handicap, le manque de documentation légale et les barrières de la langue
peuvent créer ou augmenter le risque d’exploitation par les trafiquants. La traite est
fondamentalement l’exploitation de la vulnérabilité (voir aussi Pratt, 2012).
Encadré 1
Du point de vue de la justice pénale, se référer à la victime d’une infraction implique la possibilité
pour une personne qui a subi un dommage matériel ou émotionnel d’ obtenir les réparations et la
justice qui lui sont dues.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Dans certains cas, les trafiquants sont d’anciennes victimes de la criminalité, et le fait d’avoir
été victimes de l’exploitation leur a laissé peu d’options. Un exemple typique est celui des
enfants soldats qui, à l’âge adulte, restent dans la milice armée et recrutent d’autres personnes
par la force. Un second exemple est celui des jeunes femmes victimes de la traite à des fins de
prostitution et qui postérieurement recrutent d’autres jeunes filles dans leurs communautés
en contrepartie de paiements en espèces avec lesquels elles réduisent la dette qu’elles ont
avec leurs trafiquants.
Une analyse qualitative des informations des cas judiciaires du monde entier révèle que la
plupart des cas de traite impliquent des personnes recrutées dans leurs communautés, à
l’étranger ou à l’intérieur de leur pays, avec la promesse d’une vie meilleure (voir aussi la base
de données jurisprudentielle SHERLOC sur la traite des personnes).
Lorsque la traite de personnes est transnationale, la majorité des victimes font l‘objet de la
traite lorsqu’elles tentent d’émigrer des régions moins riches ou moins développées vers des
régions plus riches, ou des zones rurales vers les zones urbaines. Etant donné que les victimes
sont exploitées par les trafiquants lorsqu‘elles tentent de se réinstaller dans des régions
qu’elles croient susceptibles de leur offrir de meilleures opportunités, les méthodes de la traite
tendent à refléter les méthodes de migration, des nations les plus pauvres vers des nations
plus riches, comme le montre l’illustration 1.
Illustration 1
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Illustration 2: points communs entre les migrants faisant l’objet d’un trafic illicite, les réfugiés et les
victimes de la traite
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Les méthodes, les tendances et les stratégies de la traite évoluent au fil du temps et s’adaptent
aux nouvelles exigences, aux challenges, aux réalités politiques et sociales social et aux ripostes
des services de détection et de répression. L’illustration 3 expose certaines méthodes de la
traite qui ont été soulignés dans le Rapport mondial sur la traite des personnes de l’ONUDC de
2018. Les formes d’exploitation détectées varient d’une région à l’autre (voir les illustrations 3
- 20). La traite à des fins d’exploitation sexuelle reste la forme de traite la plus détectée au
niveau mondial. Ceci peut s’expliquer par le fait que les autorités d’application de la loi tendent
à enquêter de manière prioritaire sur cette forme d’exploitation dans certaines régions. Le
rapport mondial de 2018 montre également que la majorité des trafiquants condamnés sont
des hommes (voir les illustrations 3 - 27). Il est intéressant de noter que la majorité des
trafiquants condamnés dans les pays de destination sont des délinquants étrangers, alors que
dans les pays d’origine ce sont surtout des ressortissants du pays (voir les illustrations 3 - 36).
Comme l’indiquait le Rapport mondial sur la traite des personnes de l’ONUDC de 2016: “un
examen plus approfondi de la nationalité des étrangers condamnés pour l’infraction de traite
de personnes dans les pays de destination révèle un modèle général. La nationalité de ces
délinquants reflète globalement la nationalité des victimes détectées. En d’autres termes, le
profil de nationalité des trafiquants est étroitement lié au profil des victimes de la traite.
Partager des antécédents culturels et/ou linguistiques pourrait amener les victimes à faire plus
rapidement confiance aux citoyens de leur propre pays quand ils discutent des ‘opportunités’
à l’étranger. Ceci pourrait être particulièrement marqué dans le cas des femmes qui recrutent
d’autres femmes”.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Le rapport mondial sur la traite des personnes de 2018 souligne également la vulnérabilité
particulière des personnes qui habitent ou qui fuient les zones de conflit. Durant les 30
dernières années, de plus en plus de pays ont connu des conflits violents, et ces dernières
années cela a amené la communauté internationale à prêter une plus grande attention à la
traite des personnes dans le contexte des conflits. L’illustration 4 montre les formes de traite
signalées directement ou indirectement liées aux conflits armés.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Les divers éléments d’une approche holistique (présentés schématiquement dans l’illustration
5) seront abordés en détails dans les Modules suivants de cette série de modules universitaires
E4J.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Source: des approches juridiques complètes pour combattre la traite des personnes: une
perspective comparative internationale (2006), le projet Protection
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
CNUCTO
Le Protocole contre la traite des personnes complète la CNUCTO (voir le Module 1 sur la
définition de la criminalité organisée). Par conséquent, comme le prévoit l’article 1 du
Protocole, les deux documents devraient être interprétés et appliqués conjointement. Les
dispositions suivantes de la de la CNUCTO concernent directement l’application du Protocole:
• Incrimination du blanchiment du produit du crime (articles 6 et 7)
• Incrimination de la corruption (articles 8 and 9)
• Responsabilité des personnes morales (article 10)
• Confiscation, saisie et disposition du produit du crime ou du bien confisqué (articles 12
et 14)
• Extradition (article 16)
• Entraide judiciaire (article 18)
• Protection de témoins (article 24)
• Coopération entre les services de détection et de répression (article 27)
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Le cas illustré dans l’encadré 2 montre le rôle de la corruption dans une affaire de traite de
personnes à des fins d’exploitation sexuelle.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Encadré 2
En premier lieu, des passeports vierges auraient apparemment été obtenus au moyen de la
corruption d’un pays voisin des Balkans par ses trafiquants et auraient été utilisés pour la transférer
vers le lieu où elle était sexuellement exploitée.
Puis, en dépit du fait que les passeports étaient remplis de manière incorrecte et manifestement
inexacte, avec un timbre officiel erroné et d’autres erreurs grossières, et bien que M. ne parle aucune
des langues locales des lieux où elle était exploitée, elle avait franchi plusieurs frontières sans
qu’aucune question ne soit posée, apparemment grâce à une facilitation obtenue au moyen de la
corruption.
Enfin, la maison close où M. était exploitée était située de l’autre côté de la rue où se trouvait le
commissariat local. Aucune enquête n’avait été menée; certains officiers de police auraient obtenu
des services sexuels de M. et d’autres victimes de la traite.
M. a été libérée grâce à une enquête au niveau national menée avec un soutien international, sans
la participation des autorités locales.
ONUDC, le rôle de la corruption dans la traite des personnes: document de travail (2011)
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Encadré 3
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
enfants de 2000 stipule que les États parties doivent “prendre toutes les mesures
nécessaires pour renforcer la coopération internationale par des accords multilatéraux,
régionaux et bilatéraux ayant pour objet de prévenir, identifier, poursuivre et punir les
responsables d'actes liés à la vente d'enfants, à la prostitution des enfants, à la pornographie
et au tourisme pédophiles.”
• Le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant concernant l'implication
d'enfants dans les conflits armés de 2000 exige aux États parties de veiller à ce que “ les
personnes n'ayant pas atteint l'âge de 18 ans ne fassent pas l'objet d'un enrôlement
obligatoire dans leurs forces armées ”.
• l’article 32 de la Convention de la Haye sur la protection des enfants et la coopération en
matière d’adoption internationale de 1993 stipule que“ Nul ne peut tirer un gain matériel
indu en raison d'une intervention à l'occasion d'une adoption internationale.
• l’article 3 de la Convention de l’OIT No 182 sur l’élimination des pires formes de travail des
enfants de 1999 prévoit “toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues, telles que
la vente et la traite des enfants’’.
• l’article 11 de la Convention sur les droits de tous les travailleurs migrants et des membres
de leur famille de 1990, stipule “ Nul travailleur migrant ou membre de sa famille ne peut
être tenu en esclavage ou en servitude... (ou) astreint à accomplir un travail forcé ou
obligatoire “.
• l’article 7 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale de 1998 qui définit ”Crimes
contre l’humanité “ inclut “ la réduction en esclavage “ qui signifie “ le fait d'exercer sur une
personne l'un quelconque ou l'ensemble des pouvoirs liés au droit de propriété, en particulier
des femmes et des enfants’’.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
L’Article 4 du Protocole stipule que “le Protocole s’applique, sauf disposition contraire, à la
prévention, aux enquêtes et aux poursuites concernant les infractions établies conformément
à son article 6, lorsque ces infractions sont de nature transnationale et qu’un groupe criminel
organisé y est impliqué, ainsi qu’à la protection des droits des victimes de ces infractions ”.
La définition de la traite dans le Protocole a été adoptée dans les lois nationales de nombreux
pays. Certaines difficultés relatives à l’interprétation de certains aspects de la définition ont
toutefois persisté (par exemple, l’interaction entre l’utilisation de “moyens” interdits et le
consentement de la victime comme moyen potentiel de défense, et la signification de “à des
fins d’exploitation ” et de “abus d’une situation de vulnérabilité ”). Les États doivent en priorité
traiter et résoudre ces questions dans leur législation et leur jurisprudence car cela caractérise
certaines conduites de la traite qui ont des conséquences importantes pour les victimes et
pour les auteurs de l’infraction. Certains soutiennent une interprétation restrictive ou
conservatrice du concept de la traite alors que d’autres préconisent l’expansion de ce concept.
Ceux qui soutiennent une interprétation restrictive sont préoccupés par le fait qu’une
définition trop large pourrait inclure des pratiques qui n’atteignent pas le seuil d’infraction
grave de la “traite des personnes ”, et ceux qui soutiennent l’opinion contraire pensent qu’une
définition trop étroite pourrait éviter des enquêtes, des poursuites et des condamnations pour
des pratiques qui devraient tomber sous le coup de la définition de traite des personnes, ou
qui pourraient exclure totalement ces pratiques (ONUDC, 2014).
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Même si l’article 5 du Protocole exige que chaque état promulgue une loi nationale incriminant
la conduite décrite à l’article 3, cette législation devra reproduire mot pour mot le texte du
Protocole mais devra être adaptée, en conformité avec le système juridique national afin de
donner effet aux concepts contenus dans le Protocole.
Encadré 4
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
arrêtés les enfants roms de plus de 10 ans prétendaient être plus jeunes, et fournissaient de faux
noms et de faux documents. Lorsque les enfants étaient amenés, les officiers ne pouvaient pas
localiser leurs parents afin qu’ils se présentent et viennent les récupérer. Dans 60% des cas où des
enfants étaient arrêtés, la personne qui venait les représenter n’était pas un membre de la famille
sous le prétexte que les parents ne savaient pas parler anglais, qu’ils étaient retournés en Roumanie
pour un enterrement, etc... Le Royaume Uni a commencé à travailler avec la Roumanie pour identifier
le problème. Il y avait déjà une enquête en cours sur 1000 enfants qui avaient disparu d’une seule
ville en 2005-2006. Les officiers roumains avaient déjà déterminé les personnes impliquées dans ces
disparitions mais ils ne savaient pas où étaient partis les enfants. 1017 enfants “perdus” figuraient
sur une liste en Roumanie, intitulée “enfants au sujet desquels la Roumanie craint qu’ils n’aient été
victimes de la traite de personnes ”. Lorsque les officiers du Royaume Uni commencèrent à examiner
le cas plus en détails, ils se rendirent compte qu’en 2007, 200 enfants qui se trouvaient sur la liste
avaient été signalés comme des auteurs d’infractions pénales au Royaume Uni. A la suite de cette
découverte, la police de Londres a commencé à enquêter sur la possibilité qu’ils aient été victimes
d’une traite de personnes. Les conclusions de ces enquêtes furent surprenantes. Des parents roms
désespérées avaient apparemment “donné” leurs enfants à des criminels qui leur avaient offert
d’emmener leurs enfants à l’étranger. Les délinquants leur avaient dit que leurs enfants gagneraient
beaucoup d’argent à l’étranger et pourraient ainsi leur envoyer de l’argent. Ils ne dirent pas aux
parents que leurs enfants devraient mendier et voler, mais dans la culture rom ceci ne soulève pas
nécessairement d’objection majeure. Les parents devaient toutefois payer les criminels pour que
ceux-ci les emmènent avec eux, comme ils n’étaient évidemment pas en mesure de payer ils
tombèrent dans la servitude pour dette, avec des intérêts élevés. Après un certain temps, les
délinquants retournaient voir les parents et leur disaient que leur enfant ne gagnait pas
suffisamment. Ils emmenaient alors d’autres enfants qui n’étaient pas forcément placés avec leurs
frères et sœurs à l’étranger. Des prêts supplémentaires devaient alors être convenus. Les délinquants
revenaient encore avec le même message jusqu’à ce que la famille complète, y compris les parents,
soit placée à l’étranger et devienne une “famille esclave”, incapable de payer ses dettes aux
délinquants. Tous les enfants étaient séparés, forcés à mendier et à voler, et étaient dépouillés de
tout leur argent. Les plus âgés étaient obligés d’aller mendier, de voler et de s’occuper de nombreux
enfants dont les parents étaient encore en Roumanie ou avaient été emmenés ailleurs. De plus, les
criminels organisés présentaient des demandes frauduleuses d’aide sociale et s’appropriaient de ces
revenus. La police découvrit que les criminels impliqués dans ces lucratives opérations étaient des
membres des clans roms, dont certains étaient des groupes organisés indépendants. Ces clans
étaient dotés d’une structure hiérarchique basée sur la famille et sur le clan, avec des chefs de
familles qui géraient ces affaires depuis leurs gigantesques demeures en Roumanie. Parfois, lorsque
cela était nécessaire et profitable, les clans travaillaient ensemble, et comme les affaires étaient
florissantes les groupes gagnaient des membres et des territoires. Le 1er Septembre 2008, une équipe
commune d’enquête (ECE) entre la Roumanie, le Royaume Uni, Eurojust et Europol a été formée pour
combattre ces clans et sauver les enfants de l’exploitation.
ONUDC, criminalité organisée impliquant la traite des personnes et le trafic illicite de migrants:
document de travail (2010)
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
La question du consentement
Le Protocole contre la traite des personnes stipule que lorsque l’élément d’intention est
présent, le consentement de la victime est indifférent. Dans la pratique, des trafiquants qui
font face à des poursuites peuvent prétendre que leurs victimes étaient consentantes.
L’ONUDC a publié un document de travail sur ce sujet intitulé le rôle du consentement dans le
Protocole contre la traite des personnes.
Pour diverses raisons, on pourrait parfois croire que les victimes de traite ont donné leur
consentement à la situation de traite, et par conséquent ne semblent pas être des victimes de
traite. Ceci peut être le résultat de facteurs socioéconomiques. Par exemple lorsque les
victimes sont habituées à travailler pendant de longues heures dans de mauvaises conditions.
Leur consentement présumé peut aussi être le produit de facteurs culturels, y compris
l’importance du chef de famille ou de la cellule familiale qui prend les décisions ou les rôles de
genres qui découragent les femmes et les jeunes filles d’exprimer leur pouvoir. Des facteurs
psychologiques tels que la peur, la honte et l’incapacité d’affronter ce qui s’est passé peuvent
aussi être importants. Les victimes peuvent également penser à tort que lorsqu’elles
initialement consenti à l‘offre d’emploi ou à tout autre bénéfice proposé par le trafiquant, elles
avaient effectivement donné leur consentement à tous les abus et l’exploitation qui s’en sont
ensuivis, et ne se considèrent donc pas comme des victimes même si au moment où elles ont
donné leur consentement elles n’avait pas connaissance de l’exploitation ou des abus (ONUDC,
2014).
Les actions et les intentions des auteurs permettent de déterminer si l’infraction de traite a
été commise. Selon certains arguments le consentement devrait être pris en considération
mais le contre-argument général est que le consentement pour transgresser des valeurs
sociales et humaines fondamentales comme la dignité, la liberté et la protection des membres
les plus vulnérables de la société, ne devrait pas être permis.
Bien qu’il puisse y avoir un consensus général sur la nature de ces valeurs, il n’y a pas d’accord
universel sur leurs limites ou sur la façon dont elles devraient être interprétées et appliquées
dans des cas spécifiques de traite. Les “valeurs” peuvent aussi être invoquées pour faire valoir
divers points de vue sur la question de la traite (voir aussi ONUDC, 2017). La traite à des fins
d’exploitation sexuelle en est un bon exemple. D’une part certains invoquent les valeurs de
dignité humaine pour étayer leur opinion selon laquelle les tribunaux devraient adopter une
interprétation élargie de l‘exploitation car les travailleurs sexuels étaient incapables de donner
un consentement libre et éclairé, par ailleurs d’autres s’opposent à ces arguments et déclarent
que le travail sexuel représente un choix professionnel éclairé et légitime. Ils préconisent donc
une interprétation restrictive de l’exploitation (voir aussi le Module 13).
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
• Est-ce que le Protocole exige que les “moyens” utilisés affectent ou invalident le
consentement d’une victime présumée?
• La nature des “moyens” doit-elle être suffisamment grave pour que le consentement
soit annulé?
• Quand le consentement est-il pertinent et à quelle étape du processus de la traite?
• De quelle façon l’existence du consentement atténue les peines imposées aux
contrevenants déclarés coupables ou les réparations accordées aux victimes?
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Encadré 5
ONUDC, référentiel d’aide à la lutte contre la traite de personnes (2008), Chapitre 1 – cadre
juridique international
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Encadré 6
L’ONUDC a publié une loi type pour aider les États à rédiger leur législation nationale
concernant la traite. La loi type aborde la question du consentement de la victime, de même
que le référentiel d’aide à la lutte contre la traite de personnes de l’ONUDC (voir l’encadré 8).
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Encadré 7
Toutefois, si la question du consentement n’est pas clairement réglée dans la législation interne, il
convient d’intégrer un paragraphe distinct dans la loi. Par exemple:
“ En cas de poursuites pour traite des personnes au sens de l’article 8, le prétendu consentement
d’une personne à l’exploitation envisagée est indifférent dès lors que l’un quelconque des moyens ou
des circonstances énoncés au paragraphe 2 de l’article 8 est établi.”
Encadré 8
UNODC, référentiel d’aide à la lutte contre la traite de personnes (2008), Chapitre 1 – cadre
juridique international
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Encadré 9
Décision du Tribunal de première instance de Gand, Section pénale: le tribunal jugea l’accusé
coupable de falsification de documents, de fraude, de traite d’êtres humains et de trafic de migrants,
dans des conditions contraires à la dignité humaine. Le tribunal jugea que le consentement de la
victime à l’offre d’emploi n’était pas pertinent, pas plus que le fait d’avoir été employé dans un
environnement normal de travail et avec des conditions normales de travail. Le tribunal jugea que
l’accusé avait abusé de la position de vulnérabilité de la victime due à sa résidence illégale dans le
pays et au manque de protection sociale et de moyens financiers. La victime n’avait pas eu d’autre
choix raisonnable que de souffrir cet abus.
Peines/compensation:
o Peine: d’emprisonnement de trois ans (dont 18 mois avec sursis) et une amende de 11 000
EUR.
o Compensation: 10 625 EUR (préjudice matériel et moral).
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Commission européenne, étude de jurisprudence concernant la traite des êtres humains à des fins
d’exploitation du travail rapport final (2015)
Cet élément de l’infraction exige la preuve que l’auteur a agi avec la finalité d’exploiter la
victime. Il n’est pas nécessaire que la victime ait été effectivement exploitée dans la mesure
où cela était l’objectif de l’auteur de l’infraction.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Il y a toutefois certaines limites pour ce qui concerne l’expansion, qui peuvent potentiellement
inclure un seuil de gravité pour éviter que le concept de traite ne s’étende à des formes
d’exploitation moins graves comme les infractions à la loi du travail. Il faut toutefois signaler
que le Protocole n’établit pas clairement ce seuil (ONUDC, 2015).
Encadré 10
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
• “le travail forcé” est défini dans la Convention de l’OIT No. 29 relative au travail forcé ou
obligatoire de 1930 comme “ tout travail ou service exigé d'un individu sous la menace
d'une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s'est pas offert de plein gré ”.
• “l’esclavage ” est défini dans la Convention relative à l’esclavage de 1926 comme “ l'état
ou condition d'un individu sur lequel s'exercent les attributs du droit de propriété ou
certains d'entre eux ” (article 1).
• “les pratiques similaires à l’esclavage ” sont définies dans la Convention supplémentaire
relative à l’esclavage de 1956 qui inclut la servitude pour dettes “ c'est-à-dire l'état ou la
condition résultant du fait qu'un débiteur s'est engagé à fournir en garantie d'une dette
ses services personnels ou ceux de quelqu'un sur lequel il a autorité, si la valeur équitable
ce ces services n'est pas affectée à la liquidation de la dette ou si la durée de ces services
n'est pas limitée ni leur caractère défini ” (article 1).
Encadré 11
ONUDC, le concept de l’exploitation dans le Protocole contre la traite des personnes : document de
travail (2015)
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Note: l’illustration 7 contient seulement les formes d’exploitation explicitement incluses dans
la législation nationale contre la traite; dans certains États d’autres lois peuvent être appliquées
lors de certaines formes d’exploitation énumérées ici. L’absence de références spécifiques
n’est pas toujours déterminante et certaines formes d’exploitation non spécifiées peuvent être
incorporées. Source: ONUDC, le concept de l’exploitation dans le Protocole contre la traite des
personnes : document de travail (2015).
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Des mesures ont été prises au niveau local et international pour incriminer les touristes qui
voyagent à l’étranger dans l’intention de se livrer à des activités sexuelles avec des enfants,
dans des pays où les enfants sont vulnérables à l’exploitation sexuelle et où les protections
légales sont faibles. Ces mesures incluent: (a) une coopération multilatérale, régionale et
bilatéral entre les organismes chargés de l’application de la loi du pays de résidence des
auteurs et ceux du pays de destination où l’infraction est commise ; et (b) l’obligation des pays
d’incriminer les délits sexuels commis sur des enfants à l’étranger par leurs ressortissants au
lieu de compter sur le pays de destination country pour les arrêter et les poursuivre.
Encadré 12
La Loi PROTECT sur le recours aux poursuites pour mettre fin à l’exploitation des enfants de
2003 des USA est un exemple d’une loi nationale contre le tourisme sexuel.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Encadré 13
Pornographie
D’une certaine façon la pornographie constitue une forme d’exploitation selon la définition de
la traite des personnes. La pornographie infantile en est un exemple. Elle est définie à l’article
2(c) du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant la vente
d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants comme
“ toute représentation, par quelque moyen que ce soit, d'un enfant s'adonnant à des activités
sexuelles explicites, réelles ou simulées, ou toute représentation des organes sexuels d'un
enfant, à des fins principalement sexuelles ”.
Encadré 14
34
Série de modules universitaires: Traite des personnes
OHCHR Article 3 du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant, concernant
la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants
Le secteur de la lutte contre la traite a cessé d’utiliser le terme “ pornographie infantile” car il
banalise le problème, stigmatise les victimes et rend difficile la sensibilisation ou un discours
réfléchi. Le secteur préfère donc utiliser le terme “abus sexuel sur mineur” et “matériel
pédopornographique”. Voir Ecpat International, Défense et campagnes (2016) et le groupe de
travail interinstitutionnel du Luxembourg, directives de terminologie pour la protection des
enfants contre l’exploitation et l’abus sexuel (2016).
D’autres exemples incluent des formes violentes, abusives et coercitives de pornographie. Voir
par exemple l’encadré 15.
Encadré 15
Pornographie
Linda Boreman, alias “Linda Lovelace”
Linda a commencé une carrière florissante dans l’industrie pornographique en 1972 sous la
contrainte de son mari. Elle a joué dans l’un des films les plus populaires de l’époque, mais il a été
révélé plus tard qu’elle avait été forcée à apparaitre dans cette production. Postérieurement Linda
est devenue un défenseur du mouvement contre la pornographie et a partagé son histoire dans le
monde entier. Dans la citation suivante, elle partage son expérience de la première fois où elle a
participé à un tournage pornographique:
“Mon initiation…était un viol collectif commis par cinq hommes … cela a été un tournant décisif dans
ma vie. Il a menacé de tirer sur moi avec un pistolet si je ne le faisais pas. Je n’avais jamais
expérimenté le sexe anal auparavant et il m’a causé une déchirure. Ils m’ont traité comme une
poupée gonflable de plastique, me relevant et me déplaçant ici et là. Ils ont écarté mes jambes dans
tous les sens en enfonçant « leurs choses » en moi, ils jouaient aux chaises musicales avec des parties
de mon corps.je ne m’étais jamais sentie aussi effrayée, déshonorée et humiliée de toute ma vie.
J’avais l’impression d’être un déchet. Je suis livrée à des actes sexuels pour la pornographie contre
ma volonté pour éviter d’être tuée. La vie des membres de ma famille était menacée.”
La partie visible de l’iceberg en matière d’exploitation: 5 histoires réelles de la traite sexuelle dans
l’industrie de la pornographie (2018), Fight The New Drug
Prélèvement d’organes
Le prélèvement d’organes est explicitement mentionné comme une finalité de l’exploitation
dans l’article 3 du Protocole contre la traite des personnes. Contrairement aux autres finalités
35
Série de modules universitaires: Traite des personnes
Encadré 16
• Principe directeur 2:
Les médecins constatant le décès d’un donneur potentiel ne doivent pas participer directement au
prélèvement de cellules, de tissus ou d’organes sur le corps du défunt ni aux étapes ultérieures de
la transplantation, pas plus qu’ils ne doivent être chargés de soigner les receveurs potentiels de ces
cellules, tissus ou organes.
• Principe directeur 3:
Les dons d’organes prélevés sur des personnes décédées doivent être développés au maximum des
possibilités thérapeutiques, mais les adultes vivants peuvent également faire don de leurs organes
dans les limites autorisées par la réglementation nationale. De manière générale, il doit exister un
lien génétique, ou un lien légal ou sentimental, entre le donneur vivant et le receveur. Les dons par
des donneurs vivants sont acceptables si le donneur a donné en toute connaissance de cause son
libre consentement, s’il bénéficie de soins professionnels ainsi que d’un suivi approprié et si les
critères de sélection des donneurs sont scrupuleusement appliqués et surveillés. Les donneurs
vivants doivent être informés des risques éventuels et des avantages et conséquences du don d’une
manière détaillée et compréhensible ; ils ne doivent pas être juridiquement incapables et être en
mesure d’apprécier l’information fournie et d’agir de leur plein gré sans être soumis à aucune
influence ou coercition indue.
• Principe directeur 4:
Aucun organe, tissu ou cellule ne doit être prélevé sur le corps d’un mineur vivant aux fins de
transplantation, en dehors des exceptions limitées autorisées par la législation nationale. Des
mesures spécifiques doivent être mises en place pour protéger le mineur et, chaque fois que cela
est possible, recueillir son consentement avant un don. Les dispositions applicables aux mineurs
valent également pour les personnes juridiquement incapables
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
• Principe directeur 5:
Les cellules, tissus et organes ne peuvent faire l’objet que de dons gratuits, sans aucune contrepartie
pécuniaire ou autre récompense ayant une valeur marchande. L’achat ou les offres d’achat de
cellules, de tissus ou d’organes aux fins de transplantation, ou leur vente par des personnes vivantes
ou par les proches de personnes décédées, doivent être interdits. L’interdiction de la vente ou de
l’achat de cellules, de tissus ou d’organes n’empêche pas de rembourser dans des limites
raisonnables les frais vérifiables encourus par le donneur, y compris les pertes de revenu, ou de
régler les dépenses liées au prélèvement, au traitement, à la préservation et à la mise à disposition
de cellules, de tissus ou d’organes humains aux fins de transplantation.
• Principe directeur 6:
La promotion du don altruiste de cellules, de tissus ou d’organes humains par la publicité ou par des
appels au public peut être faite dans le respect de la réglementation nationale. Toute publicité
faisant état d’un besoin de cellules, de tissus ou d’organes, ou de leur disponibilité dans le but
d’obtenir une rémunération, ou proposant de l’argent à des personnes en échange de leurs cellules,
tissus ou organes ou à la famille de ces personnes si elles sont décédées doit être interdite. Les
activités d’intermédiaire dans le cadre desquelles de l’argent est versé à de telles personnes ou à
des tiers doivent également être interdites.
• Principe directeur 7:
Les médecins et les autres professionnels de santé ne doivent participer à aucune des phases des
transplantations, et les compagnies d’assurance et autres bailleurs de fonds ne doivent pas couvrir
ces procédures si les cellules, tissus ou organes concernés ont été obtenus par des moyens relevant
de l’exploitation ou de la coercition, ou moyennant le paiement d’une somme d’argent à un
donneur vivant ou à la famille d’un donneur décédé.
• Principe directeur 8:
Aucun professionnel de santé et aucune structure participant au prélèvement et à la transplantation
de cellules, de tissus ou d’organes humains ne doivent recevoir de rémunération dépassant le
montant justifié par les services rendus.
• Principe directeur 9:
L’attribution des organes, cellules et tissus donnés doit être dictée par des critères cliniques e des
normes éthiques et non pas par des considérations financières ou autres. Les règles d’attribution,
définies par des comités constitués de manière appropriée, doivent être équitables, objectivement
justifiées et transparentes.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Les encadrés 17 et 18 illustrent deux cas de traite à des fins de prélèvement d’organes et leur
impact sur la santé physique et mentale des victimes.
Encadré 17
Hear their voices. Act to protect (écoutez leurs voix-agissez pour protéger) – Témoignages des
victimes de la traite des êtres humains dans le monde entier (2017), GLOACT (2015-2019)
Encadré 18
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
défendeur à l’hôpital Al-Khayyal à Baghdad et une chirurgie a été effectuée pour lui prélever son rein
gauche. Lorsque le défendeur est retourné en Jordanie, 500 dollars avaient été déposés sur son
compte bancaire. Postérieurement, Yehia s’est réuni avec le défendeur et lui a demandé
d’accompagner deux hommes en Iraq pour vendre leurs reins. Le défendeur a accompagné les deux
hommes en Iraq, les a emmenés chez Talal, et a reçu 300 dollars en échange. Lorsque le défendeur
se trouvait en Iraq, les 300 dollars ont été volés. Le défendeur a été obligé de retourner en Jordanie
sans argent et de laisser son passeport en Iraq. Par la suite le défendeur déclara faussement avoir
perdu son passeport au Centre de sécurité, et fut par conséquent référé à la Direction de lutte contre
la corruption et poursuivi. Les actes qu’il avait commis, y compris le fait de vendre son rein et de
convaincre trois personnes de vendre leurs reins pour 1300 dollars, étaient des actes prohibés par
les Articles 10 et 4/c de la loi jordanienne relative à l’utilisation des organes humains. De plus, le fait
de laisser son passeport au chauffeur est interdit par l’Article 18/b de la loi sur les passeports. Le
tribunal imposa au défendeur une peine de prison d’un an pour chaque acte commis en violation des
Articles 10 et 4/c de la loi relative à l’utilisation des organes humains. Il fut également condamné à
6 mois de prison pour avoir violé l’Article 18/b de la loi sur les passeports.
Servitude domestique
La servitude domestique est un type de travail qui peut être facilement exploité, et cela accroit
le risque pour les personnes qui travaillent dans ce domaine de devenir des victimes de la
traite. Le travail domestique est souvent invisible et sous-évalué, et est fréquemment effectué
par des femmes et des jeunes filles. Les travailleurs domestiques sont souvent des migrants ou
des membres de communautés défavorisées, qui peuvent être particulièrement vulnérables à
la discrimination en matière de conditions d’emploi. Dans diverses juridictions, n’ont pas le
même statut et ne sont pas traités de la même manière que les employés ordinaires dans
d’autres secteurs d’emploi. L’OIT a adopté la Convention 189 relative à un travail décent pour
les travailleurs domestiques pour régler cette situation. Elle se fonde sur le principe que le
travail domestique devrait bénéficier de la même protection que toute autre forme de travail.
La Convention prévoit un projet de loi comprenant dix droits pour les travailleurs domestiques.
Encadré 19
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Deux cas de traite à des fins de servitude domestique sont exposés dans les encadrés 20 et 21.
Encadré 20
Ils vivaient tous dans une même pièce, et partageaient le lit à cinq. L’accusée l’avait maltraitée, lui
tirait les cheveux et la frappait avec une ceinture. Un jour, Fermin l’avait violée et cela l’avait incité
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
à se confier aux voisins qui signalèrent le cas à la police. La victime ne pouvait pas écrire car elle
n’était jamais allée à l’école.
Mme Vargas présentait la victime à d’autres personnes comme étant sa nièce. Selon la déclaration
de la mère de la victime, les défendeurs n’avaient pas de liens de parenté avec la victime. Le
procureur général accusa Mme Vargas et Fermin l’infraction de traite des personnes commis contre
une mineur (145 ter de la loi 26.364). Les facteurs aggravants incluaient l’intense vulnérabilité de la
victime, la tromperie, la violence et l’intimidation. Le procureur général demanda une peine de 11
ans de prison pour Fermin et 10 ans pour Cinthia.
Encadré 21
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
l’employeur ait tenté de faire croire à sa victime qu’elle souffrirait ce préjudice.” La Cour a tenu
compte des menaces faites par Dann et a examiné si du point de vue de P.C., ces menaces étaient
suffisamment graves pour l’obliger à rester avec Dann. La Cour a examiné si les menaces d’un
préjudice financier, contre sa réputation ou en matière d’immigration, et la menace d’un préjudice
contre les enfants de Dann auraient été suffisantes pour obliger une personne raisonnable se
trouvant à la place de P.C. à rester avec Dann.
Encadré 22
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
toutes les parties au conflit aient déclaré à plusieurs reprises qu’ils avaient cessé de recruter des
enfants et qu’ils avaient libéré ceux qui étaient déjà enrôlés.
Le recrutement des enfants soldats continue à augmenter au Soudan du sud (12 Février 2018), Al-
Jazeera (matériel audiovisuel disponible)
Encadré 23
Rapporteur spécial des NU chargé de la traite des personnes Conférence internationale sur la traite
des personnes en Afrique et en provenance d’Afrique (2016)
Considérer les victimes de la traite comme des criminels discrédite fortement leur besoin de
protection et peut créer une impunité des trafiquants. Cela exacerbe également les craintes
existantes que peuvent ressentir les victimes envers les autorités et les services chargés de
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
l’application de la loi, et les rend moins susceptibles de coopérer lors des enquêtes
postérieures (lutte contre l’esclavage, 2014).
Les cas des enfants qui font l’objet de la traite à des fins d’exploitation de la mendicité forcée
ou d’autres activités criminelles forcées sont souvent considérés comme des problèmes
d’ordre public ou des infractions mineures contre les biens. Ce type de perception est
extrêmement risqué car il augmente la probabilité que les victimes soient considérées comme
des délinquants plutôt que comme des victimes. L’Union européenne a donc émis une
directive qui oblige ses États membres à accorder aux procureurs et aux tribunaux le pouvoir
discrétionnaire de ne pas poursuivre les cas où une personne a commis une infraction alors
qu’elle victime de la traite: Commission européenne, Traite des enfants à des fins
d’exploitation d’activités criminelles et de mendicité forcée (Octobre 2014); Article 8 de la
Directive de l’UE concernant la prévention de la traite des êtres humains et la protection des
victimes (Directive 2011/36/EU).
Dans certains États, le concept d’un “mariage forcé ou servile ” est contraire à la culture et à
la tradition nationales, et les intervenants ont clairement précisé qu’il devrait y avoir des
circonstances pour déclencher une enquête sur un mariage à des fins d’exploitation liées à la
traite. Les considérations relatives au contexte spécifique et culturel peuvent également avoir
une importance significative dans les cas qui affectent les hommes et les garçons. Les
considérations relatives à la culture jouent également un rôle lorsqu’il s’agit de déterminer si
d’autres formes de mariage (comme le mariage des enfants ou le mariage temporaire) revêt
un caractère d’’exploitation.
La religion et l’appartenance ethnique peuvent aussi jouer un rôle lorsqu’il s’agit de déterminer
si une pratique spécifique est une forme d’exploitation dans le contexte de la traite. Par
exemple, dans un état les intervenants ont signalé que les pratiques telles que le mariage des
44
Série de modules universitaires: Traite des personnes
enfants et la mendicité des enfants pouvaient être vues de manière différente en fonction des
antécédents ethniques des personnes impliquées. Ceci peut entraîner une sorte de
discrimination inverse où l’exploitation qui ne serait pas tolérée au sein de la culture
dominante est considérée plus acceptable lorsqu’elle implique des minorités ethniques
spécifiques. Comme certains l’ont reconnu l’exploitation des travailleurs migrants était
considérée comme “normale” dans la culture nationale, au point que cette exploitation ne sera
rapidement reconnue comme de la traite, notamment en comparaison avec les situations qui
impliquent les ressortissants nationaux.
A quelques exceptions près, les intervenants confirment la nécessité de conserver une certaine
flexibilité pour déterminer et comprendre l’exploitation liée à la traite. L’émergence de formes
nouvelles ou de formes cachées d’exploitation, les changements de la méthodologie criminelle
et une meilleure compréhension de la manière dont l’exploitation a lieu sont signalés comme
des facteurs soulignant l’importance d’une approche de ce type. Toutefois il a également été
signalé que (par beaucoup moins d’intervenants) une loi imprécise n’est pas une bonne loi:
c’est-à-dire que les principes de base de la légalité et de la justice exigeaient que les infractions
soient déterminées avec certitude. La question de savoir comment ces deux importants
principes pouvaient être réconciliés n’a pas été traitée. (ONUDC, le concept de l’exploitation
dans le Protocole contre la traite des personnes : document de travail (2015).
Encadré 24
45
Série de modules universitaires: Traite des personnes
est isolée sur le plan linguistique et social. La vulnérabilité circonstancielle peut également concerner
une personne touchée par le chômage et la misère économique. Ces vulnérabilités peuvent être
préexistantes ou peuvent être créées par le trafiquant. Les vulnérabilités préexistantes peuvent être
liées (sans s’y limiter) à la pauvreté, à un handicap physique ou mental; à la jeunesse ou à la vieillesse;
au genre, à une grossesse, à la culture; à la langue, aux croyances, à la situation familiale ou à une
situation irrégulière. La vulnérabilité créée peut être liés (sans s’y limiter) à un isolement social,
culturel ou linguistique; à une situation irrégulière ou à une dépendance engendrée par la
toxicomanie, par un attachement romantique ou émotionnel ou par l’utilisation de pratiques ou de
rites religieux ou culturels.
ONUDC, Abus d’une situation de vulnérabilité et autres ‘moyens’ dans la définition de traite des
personnes (2013)
La Loi type arabe contre la traite des êtres humains combine tous ces éléments pour définir
l’abus d’une situation de vulnérabilité:
Encadré 25
Article 1 (8) de la Loi type arabe contre la traite des êtres humains de 2012
… l’exploitation d’un handicap physique, mental ou psychologique ou d’une situation légale donnée,
ou de toute situation particulière pouvant affecter la volonté et la conduite de la personne qui n’a
pas d’autre choix réel et acceptable que de se soumettre à l’abus en question.
La preuve de la vulnérabilité est un élément important dans un cas de traite et pourrait être
un indicateur essentiel pour identifier les victimes. Par conséquent une évaluation précise de
la vulnérabilité peut apporter aux victimes une protection et un soutien adéquats.
Il est toutefois important de faire une distinction entre la “vulnérabilité” comme telle et “l’abus
d’une situation de vulnérabilité ” comme l’un des “moyens” cités dans le Protocole. La preuve
de la vulnérabilité n’est pas en soi la preuve que le trafiquant ait abusé de cette vulnérabilité.
Le procureur doit prouver l’existence de la vulnérabilité et de l’abus de cette vulnérabilité avec
des preuves crédibles. La situation de vulnérabilité d’une victime peut être un indicateur de
l’abus de cette vulnérabilité, mais cela ne constitue pas un moyen pour la traite à moins que le
consentement de la victime ne soit annulé en raison de l’abus de cette vulnérabilité. Comme
l’indique la Note d’orientation sur “l’abus d’une situation de vulnérabilité” donnant lieu à la
traite de personnes, notion mentionnée à l’article 3 du Protocole visant à prévenir, réprimer
et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, additionnel à la
Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée (2012) de
l’ONUDC, il y a abus d’une situation de vulnérabilité lorsque:
46
Série de modules universitaires: Traite des personnes
Comme l’indique la note d’orientation, les circonstances personnelles doivent être prises en
compte pour déterminer si la croyance de la victime relative au fait de n’avoir aucun choix réel
ou acceptable, est raisonnable.
L’abus d’une situation de vulnérabilité, ainsi que tous les autres “moyens”, sont applicables à
toutes les formes de traite et à toutes les fins d’exploitation citées dans le Protocole et les lois
nationales. Des preuves crédibles de l’existence d’une situation de vulnérabilité de la victime
et de l’abus de cette situation par le trafiquant sont requises pour que l’abus soit reconnu. Une
telle conclusion ne devrait pas être pertinente pour les fins spécifiques d’exploitation de
l’affaire.
Il faut également garder à l’esprit que l’absence d’une définition précise de l’abus d’une
situation de vulnérabilité est susceptible de créer des difficultés qui doivent être identifiées et
gérées. Par exemple, le mauvais usage du concept peut affecter de manière négative les droits
de la victime ainsi que les droits de l’accusé (comme le droit à un procès équitable). Comme le
mentionne la note d’orientation, la mauvaise application du concept peut également entraîner
un élargissement du concept de la traite et cela peut affaiblir la gravité de cette infraction et
de la violation des droits de l’Homme.
Encadré 26
47
Série de modules universitaires: Traite des personnes
Décision de la Cour d’appel: la Cour d’appel rejeta la plainte affirmant que les conditions de vie et de
travail étaient contraires à la dignité humaine. La Cour signala notamment que la victime présumée
avait des relations avec les enfants de la famille et partageait les mêmes conditions d’hébergement
que les membres de la famille. La Cour d’appel imposa une sanction civile pour avoir employé
illégalement un immigrant et pour avoir abusé de la situation de vulnérabilité d’une personne pour
obtenir des services gratuits.
Commission européenne, étude de jurisprudence concernant la traite des êtres humains à des fins
d’exploitation du travail, rapport final (2015)
Encadré
Décision rendue par les membres du jury mixte de la Cour de Patras: la Cour acquitta à l’unanimité
tous les défendeurs pour l’infraction de traite des êtres humains à des fins de travail forcé. Le tribunal
de première instance jugea qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour établir le concept de
vulnérabilité sur la base de l’Article 323A du Code pénal. Les défendeurs furent toutefois condamnés
pour l’ace criminel de lésions corporelles graves. Le verdict fut examiné par le procureur général de
la Cour suprême (236) qui estima qu’il n’y avait aucun motif pour faire appel en cassation.
Commission européenne, étude de jurisprudence concernant la traite des êtres humains à des fins
d’exploitation du travail rapport final, (2015)
48
Série de modules universitaires: Traite des personnes
Il faut toutefois signaler que les indicateurs sont intrinsèquement limités en raison de la
diversité des types de traite. Certains types d’exploitation sont plus simples à identifier que
d’autres. Par exemple, une personne qui travaille durant de longues heures chaque jour pour
un petit salaire ou sans recevoir de salaire et sous la surveillance de gardes armés représente
un fort indicateur de traite. Par ailleurs, un indicateur déterminé peut être plus convaincant
dans un cas donné de traite, alors qu’il ne sera pas pertinent dans un autre. Ceci pourrait être
l’exemple d’un enfant transporté au-delà de la frontière sans papiers d’identité. Lorsqu’un lieu
est caractérisé par la mendicité d’enfants, le transport de l’enfant devrait être considéré
comme un fort indicateur de traite. Le même indicateur pourrait ne pas être pertinent pour un
lieu où l’enfant se rend régulièrement en compagnie de ses parents et franchit la frontière
pour vendre des produits sur le marché.
De plus certain indicateurs peuvent suggérer d’autres infractions. Leur présence ou leur
absence n’indique pas de manière concluante s’il s’agit d’un cas de traite. Il faut également
signaler que les trafiquants sont de plus en plus conscients des indicateurs fréquemment
utilisés par les organisations gouvernementales et non gouvernementales pour identifier des
situations de traite et, par conséquent, ils peuvent adapter leurs pratiques et éviter d’être
détenus. Ceci serait par exemple le cas pour les trafiquants qui permettent à leurs victimes de
conserver leurs documents d’identité et de voyage pour tenter d’éviter tout soupçon. A la
lumière de ces limitations, il est recommandé d’utiliser un mélange de différents types
d’indicateurs afin d’obtenir plus d’indications. Il faut également garder à l’esprit que les
indicateurs ne sont pas des preuves de la traite mais qu’ils peuvent justifier une présomption
afin qu’une assistance et une protection soient accordées aux victimes dans l’attente des
enquêtes postérieures (le processus de Bali, 2015).
La liste non-exhaustive d’indicateurs ci-après sur diverses enquêtes menées par la police sur la
traite. La totalité des indicateurs cités n’est pas présente ou évidente dans chaque affaire. De
même, chacun de ces indicateurs en soi ne mène pas à la conclusion qu’une infraction de traite
a été commis. C’est la combinaison des indicateurs qui aidera à déterminer si une personne a
fait ou non l’objet de la traite.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Les personnes qui ont fait l’objet de la traite Les enfants qui ont fait l’objet de la traite
peuvent: peuvent:
• croire qu’elles doivent travailler contre • Ne pas avoir accès à leurs parents ou aux
leur volonté personnes qui les ont en garde
• être incapables de quitter leur • Sembler intimidés et avoir un
environnement de travail comportement ne correspondant pas à
• Montrer des signes indiquant que leurs des enfants de leur âge
mouvements sont surveillés • Ne pas avoir d’amis de leur âge en
• Sentir qu’elles ne peuvent pas partir dehors du travail
• Ressentir de la peur ou de l’anxiété • Ne pas être scolarisés
• subir des violences ou des menaces de • Ne pas avoir de temps pour jouer
violences contre leur personne, leur • Vivre à l’écart des autres enfants et être
famille ou les êtres qui leur sont chers mal logés
• présenter des lésions qui semblent • Prendre leur repas séparément des
consécutives à une agression autres membres de la famille
• présenter des lésions ou des troubles • N’avoir à manger que des restes
caractéristiques de certains emplois ou • Faire un travail qui ne convient pas aux
de certaines mesures de coercition enfants
• présenter des lésions qui semblent • Voyager sans être accompagnés d’un
consécutives à des mesures de adulte
coercition • Voyager en groupe avec des personnes
• se méfier des autorités qui ne sont pas de leur famille
• être menacées d’être livrées aux Autres indicateurs possibles:
autorités • La présence de vêtement de taille enfant
• craindre de révéler leur statut d’immigré qui sont portés généralement pour un
• Ne pas être en possession de leur travail manuel ou sexuel
passeport ou d’autres documents de • La présence de jouets, de lits ou de
voyage ou pièces d’identité, car ces vêtements d’enfants dans des lieux
documents sont détenus par d’autres inhabituels comme des maisons de
personnes prostitution et des usines
• Avoir de faux papiers d’identité ou • L’affirmation faite par un adulte qu’il a
documents de voyage trouvé un enfant non accompagné
• Se trouver ou être rattachées à un • La découverte d’enfants non
endroit susceptible d’être utilisé à des accompagnés ayant sur eux des
fins d’exploitation numéros de téléphone pour appeler un
• Mal connaître la langue locale taxi
• Ne pas connaitre l’adresse de leur • La mise au jour d’affaires d’adoptions
domicile ou leur lieu de travail illégales
50
Série de modules universitaires: Traite des personnes
Les victimes de la traite aux fins d’exploitation Les victimes de la traite aux fins de la servitude
sexuelle: domestique peuvent:
• Habiter dans une famille
51
Série de modules universitaires: Traite des personnes
• Sont de n’importe quel âge, bien que ce • Ne pas prendre leurs repas avec la
dernier puisse varier selon le lieu et le famille
marché • Ne pas avoir d’espace personnel
• Passer d’une maison de prostitution à • Partager une pièce ou dormir dans un
l’autre ou travailler en divers endroits endroit inapproprié
• Être toujours accompagnées lorsqu’elles • Être déclarées disparues par leur
vont travailler, quittent leur travail, vont employeur bien qu’elles habitent encore
faire des courses, etc. chez lui
• Porter des tatouages ou d’autres • Ne jamais ou presque jamais quitter la
marques montrant qu’elles maison pour des raisons sociales
“appartiennent” à leur exploiteur • Ne jamais quitter la maison sans leur
• Travailler de longues heures ou avoir peu employeur
ou pas de jours de repos • N’avoir à manger que des restes
• Dormir sur leur lieu de travail • Être en butte à des insultes, mauvais
• Habiter ou voyager en groupe, parfois traitements, menaces ou violences
avec des femmes qui ne parlent pas la • Faire l’objet de mesures de sécurité
même langue conçues pour les empêcher de quitter
• Avoir très peu de vêtements leur lieu de travail
• Avoir surtout des vêtements qui sont • Être contraintes à obéir par des amendes
ceux que portent les travailleurs du sexe • Être en butte à des insultes, mauvais
• Ne connaître dans la langue locale ou traitements, menaces ou violences
dans celle des clients que des mots en • Ne pas avoir de formation de base ou
rapport avec le sexe d’autorisation professionnelle
• Ne pas avoir d’argent liquide à soi
• Ne pas être en mesure de produire une Autres indicateurs possibles:
pièce d’identité • Les avis sont placardés dans des langues
autres que la langue locale,
Autres indicateurs possibles: • Aucun avis concernant la santé ou la
• Il y a des preuves que les victimes sécurité n’a été placardé.
présumées ont eu des rapports sexuels • L’employeur ou le gérant de
non protégés et/ou violents. l’établissement n’est pas en mesure de
• Il y a des preuves que les victimes produire les documents requis pour
présumées ne peuvent refuser d’avoir donner du travail à des étrangers.
des rapports sexuels non protégés et/ou • L’employeur ou le gérant de
violents l’établissement n’est pas en mesure de
• Il y a des preuves qu’une personne a été produire des livres de salaire.
achetée et vendue. • Les équipements de santé et de sécurité
• Il y a des preuves que des groupes de sont de qualité médiocre ou inexistants.
femmes sont sous la domination de • Du matériel est conçu ou a été modifié
tierces personnes. pour que des enfants puissent le faire
• Des publicités faites pour des maisons de fonctionner.
prostitution ou des établissements • Il y a des preuves que la législation du
semblables proposant les services de travail n’est pas respectée.
femmes d’une ethnie ou nationalité • Il y a des preuves que les travailleurs
particulière. doivent payer leurs outils, leur
52
Série de modules universitaires: Traite des personnes
Les victimes de la traite à des fins d’exploitation Les victimes de la traite aux fins de mendicité ou
du travail sont le plus souvent contraintes de de petite délinquance peuvent:
travailler dans des secteurs tels que l’agriculture, • Être des enfants, des personnes âgées
le bâtiment, le spectacle, les services et ou des migrants handicaps qui se livrent
l’industrie (ateliers clandestins). à la mendicité dans les lieux publics et les
transports publics
Elles peuvent: • Être des enfants qui transportent et/ou
• Habiter collectivement sur leur lieu de revendent des drogues illicites
travail et n’en sortir que rarement ou • Avoir des handicaps physiques qui
jamais semblent être le résultat d’une
• Habiter dans des endroits dégradés, mutilation
inadaptés, comme des bâtiments • Être des enfants de la même nationalité
agricoles ou industriels ou ethnie qui se déplacent en groupes
• Ne pas porter les vêtements de travail nombreux accompagnés de quelques
appropriés, par exemple ne pas disposer adultes seulement
de protections ou de vêtements chauds • Être des mineurs non accompagnés qui
• N’avoir à manger que des restes ont été “trouvés” par un adulte de la
• Ne pas avoir accès à ce qu’elles gagnent même nationalité ou ethnie
• Ne pas avoir de contrat de travail • Se déplacer en groupe dans les
• Avoir de très longues journées de travail transports publics, parcourant par
• Dépendre de leur employeur pour exemple des trains d’un bout à l’autre
certains services, dont le transport et le • Participer aux activités de bandes
logement criminelles organisées
• Faire partie d’un groupe d’enfants
nombreux sous la garde d’un même
adulte
• Être punies si elles ne rapportent ou ne
volent pas assez
• Habiter avec les membres de leur bande
• Voyager avec des membres de leur
bande jusqu’au pays de destination
• Habiter, en faisant partie d’une bande,
avec des adultes qui ne sont pas leurs
parents
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Encadré 28
Mythe 2: les personnes qui font l’objet de la traite peuvent seulement être des ressortissants
étrangers
La définition fédérale de la traite des personnes les citoyens des USA et les ressortissants étrangers.
Une forme courante de traite au niveau national est représentée par les personnes sous le contrôle
d’un souteneur. On estime qu’environ de 100,000 à 300,000 enfants des U.S.A font l’objet de la
traite des personnes ou sont vulnérables à la traite des personnes.
Mythe 3: les personnes qui se livrent à des activités illégales en connaissance de cause ne peuvent
être considérées comme des victimes de la traite.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Le consentement initial à du travail ou à des actes sexuels commerciaux avant que ne soient commis
des actes de force, de fraude ou de coercition n’est pas pertinent pour l’infraction. Lorsqu’une
personne réalise un travail ou un acte sexuel commercial contre sa volonté parce qu’elle y a été
forcée par le biais de la fraude, de la force ou de la coercition, elle pourrait être victime de la traite.
Mythe 4: une personne qui reçoit un paiement pour un travail ou un acte sexuel commercial ne peut
être victime de la traite.
Si une personne reçoit un paiement ou d’autres formes de compensation pour un travail ou un acte
sexuel commercial, cela n’a aucune incidence sur le fait que la personne soit victime de la traite.
Lorsqu’une personne réalise un travail ou un acte sexuel commercial contre sa volonté parce qu’elle
y a été forcée par le biais de la fraude, de la force ou de la coercition, elle pourrait être victime de
la traite, indépendamment du paiement
Mythe 5: la traite des personnes requiert que la victime soit retenue physiquement, maltraitée
physiquement ou maintenue en esclavage.
Le recours à la contrainte physique ou à la force physique ou l’existence de lésions corporelle ne
sont pas indispensables selon la définition juridique de la traite. Les moyens psychologiques de
contrôle, tels que les menaces, la fraude ou l’abus de procédure légale, sont des éléments suffisants.
Mythe 6: tous les ressortissants étrangers victimes de la traite sont des immigrants sans papier
Même si certains ressortissants étrangers victimes de la traite n’ont pas de papiers, les immigrants
avec des visas légitimes peuvent aussi être victimes de la traite.
Mythe 8: toutes les situations de traite incluent des entreprises commerciales, des sociétés, des
entités commerciales ou des réseaux criminels organisés
La traite peut exister même lorsque le trafiquant n’est pas associé à une entreprise commerciale ou
à un réseau criminel organisé. Toute personne qui reçoit une compensation ou des avantages pour
obliger une personne à réaliser un travail ou des actes sexuels commerciaux, est un trafiquant. Par
exemple, les parents qui forcent leur enfant à réaliser des actes sexuels avec un propriétaire, à titre
de loyer, peuvent être considérés comme des trafiquants aux yeux de la loi.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Des voix pour les victimes : les avocats contre la traite des personnes, Trousse d’outils pour les
associations du barreau (2013), Barreau des avocats d’Amérique, groupe de travail contre la traite
des personnes
Exercices
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Des informations additionnelles sur la criminalité organisée sont disponibles dans la série de
modules universitaires sur la lutte contre la corruption.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
• Est-ce que le fait que les parents des enfants aient pu consentir à ce qu’ils soient emmenés
à l’étranger et contraints de mendier et de voler, a une influence pour déterminer s’il s’agit
d’un cas de traite?
* bien que pour la traite des enfants prouver l’utilisation d’un moyen ‘n’est pas requis
Exercice 6: Consentement
Voici les faits d’une affaire qui a été jugée par les tribunaux égyptiens et est citée dans la base de
données jurisprudentielles SHERLOC TIP:
Un certain nombre d’accusés se sont entendus pour organiser de faux mariages entre des jeunes
filles, dont certaines étaient mineures, qui se trouvaient dans une situation économique difficile, et
des hommes des États du Golfe, afin de leur permettre de recevoir des services sexuels sous couvert
de contrats de mariage.
L’un des défendeurs était un avocat qui avait été chargé de rédiger ces contrats. Un autre avait été
chargé de faire un hymen artificiel pour les victimes pour qu’elles semblent être vierges afin d’attirer
de nouveaux clients et d’obtenir un paiement plus élevé. Deux des défendeurs avaient préparé des
appartements privés afin d’offrir des services sexuels (fournis par les victimes). Trois des défendeurs
étaient les parents victimes qui avaient facilité la relation de leurs filles avec les hommes des États
du Golfe, en contrepartie d’un gain financier.
Les défendeurs ont été arrêtés par la police. L’Article 2 de la loi égyptienne sur la lutte contre la
traite des personnes No. 64 de 2010 stipule que :
“ Quiconque commet l’infraction de traite des personnes sera considéré comme une personne qui
commerce de quelque manière que ce soit avec une personne physique, et cela inclut: la vente, la
mise en vente, l'achat ou la promesse d’achat, ou l'utilisation, le transport, la remise, l'hébergement,
la réception, ou l’accueil, à l'intérieur du pays ou au-delà de ses frontières nationales, par l'utilisation
de la force, la violence ou la menace de violence, ou par l'enlèvement, la fraude, la tromperie, l'abus
de pouvoir ou l'exploitation d'une situation de vulnérabilité ou de besoin, au par I’offre ou I
’acceptation de paiements ou d'avantage pour obtenir Ie consentement une personne ayant autorité
sur une autre à une fin d'exploitation sous la forme que ce soit, notamment: l'exploitation d'actes de
prostitution et toutes les formes d'exploitation sexuelle, l'exploitation des enfants dans de tels actes
et dans la pornographie, le travail ou les services forcés, l'esclavage ou des pratiques analogues à
l'esclavage ou à la servitude, ou la mendicité ou le prélèvement d'organes ou de tissus humains.”
Les victimes savaient qu’elles seraient appelées à fournir des services sexuels aux hommes des États
du Golfe.
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Exercice 8: Exploitation
Les étudiants devront être divisés en petits groupes, et chaque groupe recevra une des
Sections des concepts de l’exploitation dans le Protocole contre la traite des personnes de
l’ONUDC consacrés aux différentes formes d’exploitation visées par le Protocole (pp. 27-38).
Les groupes disposeront de 10 à 15 minutes pour les lectures, et ils devront ensuite présenter
à la classe une courte analyse de la forme d’exploitation qui leur a été attribuée. Le
conférencier devra tâcher d’examiner d’autres formes d’exploitation qui ne sont pas incluses
dans le Protocole (par exemple les mariages forcés, la mendicité, l’utilisation des victimes dans
des activités criminelles, l’enrôlement dans les forces armées, le travail obligatoire pour les
détenus).
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
L’Article 4 de la Convention européenne sur les droits de l’Homme stipule que “1. Nul ne peut être
tenu en esclavage ni en servitude. 2. Nul ne peut être astreint à accomplir un travail forcé ou
obligatoire.”
Selon la Cour européenne des droits de l’Homme dans le cas de jurisprudence de Rantsev v Chypre
et la Russie de 2010 “ Il n’est pas surprenant que la Convention ne contienne aucune référence expresse
à la traite des personnes : elle s’inspire en effet de la Déclaration universelle des droits de l’Homme
proclamée par l’Assemblée générale des Nations unies en 1948, qui ne mentionne pas non plus cette
notion mais interdit, en son article 4, « l’esclavage et la traite des esclaves sous toutes leurs formes.
Cela étant, il ne faut pas perdre de vue, au moment d’examiner la portée de l’article 4 de la Convention,
les particularités de celle-ci ni le fait qu’il s’agit d’un instrument vivant à interpréter à la lumière des
conditions de vie actuelles.”
La Cour a ensuite précisé que pour ce qui est de la traite des êtres humains “ sa nature et de son but
consistant à exploiter autrui, la traite des êtres humains repose sur l’exercice de pouvoirs qui se
rattachent au droit de propriété. Dans ce système, des êtres humains sont traités comme des biens
que l’on peut vendre et acheter et ils sont soumis à un travail forcé, qu’ils exercent souvent pour peu
ou pas d’argent, généralement dans l’industrie du sexe mais aussi ailleurs... Cela implique une
surveillance étroite des activités des victimes, et bien souvent, celles-ci voient leur liberté de circulation
restreinte... subissent des actes de violence et des menaces, et sont soumises à des conditions de vie
et de travail épouvantables...”.
La Cour a conclu que“ Il ne peut y avoir aucun doute quant au fait que la traite porte atteinte à la
dignité humaine et aux libertés fondamentales de ses victimes et qu’elle ne peut être considérée
comme compatible avec une société démocratique ni avec les valeurs consacrées dans la Convention.
Eu égard à l’obligation qui est la sienne d’interpréter la Convention à la lumière des conditions de vie
actuelles, la Cour estime qu’il n’est pas nécessaire de déterminer si les traitements qui font l’objet des
griefs du requérant constituent de l’ « esclavage », de la « servitude » ou un « travail forcé ou
obligatoire ». Elle conclut purement et simplement qu’en elle-même, la traite d’êtres humains, au
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Selon vous, après avoir lu le jugement de la Cour, pensez-vous que la Cour européenne des
droits de l’Homme a défini la traite des personnes comme une forme d’esclavage? Que pensez-
vous que la Cour ait voulu dire en concluant que “la Convention est un instrument vivant”?
Comment cela peut se concilier avec l’exigence de sécurité juridique en droit pénal?
Lecture en ligne avec les six thèmes décrits dans le Module ‘Introduction et résultats
d’apprentissage’ (app. 85 minutes)
Exercices (60 minutes) il y a des exercices dispersés dans le Module. Ils devront être assignés
et complétés comme suit:
➢ La classe devra être divisée en petits groupes, et chaque groupe recevra l’un des
‘Exercices’ proposés (il appartient au conférencier de décider s’il faut recourir à tous
les ‘Exercices’ proposés ou se concentrer sur un ou plusieurs exercices);
➢ Chaque groupe devra examiner l’étude de cas ou le problème, et préparer les réponses
aux questions posées (15 minutes);
➢ Chaque groupe présentera ses réponses au reste de la classe et le débat sera ouvert
(app. 2-5 minutes par groupe)
➢ ‘Conclusion’ du conférencier (5 minutes).
NOTE: la structure de classe proposée est purement indicative. Etant donné que les
connaissances des étudiants et leur exposition à ces questions varient énormément, le
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
conférencier devra adapter les contenus ainsi que les durées suggérées pour chaque élément
du Module, en fonction du contexte éducatif et social et des besoins de l’audience.
Lectures essentielles
• Allain, Jean (2014). “ No Effective Trafficking Definition Exists: Domestic Implementation
of the Palermo Protocol (Aucune définition efficace de la traite n'existe: mise en œuvre
nationale du protocole de Palerme)’’ Albany Government Law Review 111
• Brewer, Devin (2008). “Globalisation et traite des personnes ”, recueil de recherche
thématique: les droits de l’Homme et la traite des personnes
• Commission européenne, Traite des enfants à des fins d’exploitation d’activités
criminelles et de mendicité forcée, 2014
• Directive de l’UE concernant la prévention de la traite des êtres humains et la protection
des victimes (DIRECTIVE 2011/36/EU)
• Groupe de travail interinstitutionnel du Luxembourg, directives de terminologie pour la
protection des enfants contre l’exploitation et l’abus sexuel, 2016
• Dunne, Joseph L. (2012). ‘’Hijacked: How Efforts to Redefine the International Definition
of Human Trafficking Threaten Its Purpose” (Détournement: lorsque les efforts visant à
redéfinir la définition internationale de la traite des personnes menacent son objectif),
48 Willamette Law Review 403
• Gallagher, Anne T. (2010). “le droit international relatif à la traite des personnes”,
Cambridge University Press
• Mattar, Mohamed Y. (2013). “Article 43 of the Arab Charter on Human Rights:
Reconciling National, Regional and International Standards (Article 43 de la Charte arabe
des droits de l'Homme: réconcilier les normes nationales, régionales et
internationales)”, 26 Harvard Human Rights Journal 91
• Mattar, Mohamed Y. (2006). “Incorporating the Five Basic Elements of a Model Anti-
Trafficking in Persons Legislation in Domestic Laws : From the United Nations Protocol
to the European Convention (Incorporer les cinq éléments de base d'un modèle de
législation anti-traite des personnes dans les lois nationales: du protocole des Nations
Unies à la Convention européenne)”, 14 Tulane Journal of International and
Comparative Law 357
• Haut-commissariat aux droits de l’Homme, Principes et directives recommandés
concernant les droits de l’Homme et la traite des personnes, 2003
• Pratt, Laura (2012). “Hidden in Plain Sight: A General Overview of the Human Trafficking
Issue (Cachée à la vue de tous: un aperçu général de la question de la traite des
personnes) ”, 50 Willamette Law Review 115
• Nations Unies, Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en
particulier des femmes et des enfants , 2000
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Instruments internationaux
• Convention relative aux droits de l’enfant, 1989
• Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la
prostitution d'autrui, 1949
• Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des
femmes, 1979
• Convention sur les droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur
famille, 1990
• Convention visant à supprimer l’esclavage et la traite des esclaves, 1926
• Pacte sur les droits civils et politiques 1966
• Déclaration sur l’élimination de la violence l’égard des femmes 1993
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Instruments régionaux
• La Convention de l’ASEAN sur la lutte contre la traite des personnes, en particulier des
femmes et des enfants et le Plan d’action annexe
• Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains, 2005
• Convention de la SAARC sur la prévention et l’élimination de la traite des femmes et des
enfants aux fins de prostitution
Lectures avancées
• Allain, Jean (2014). “No Effective Trafficking Definition Exists: Domestic Implementation
of the Palermo Protocol (Aucune définition efficace de la traite n'existe: mise en œuvre
nationale du protocole de Palerme) ’’, 7 Albany Government Law Review 111
• Dunne, Joseph L. (2012). ‘’Hijacked: How Efforts to Redefine the International
Definition of Human Trafficking Threaten Its Purpose ((Détournement: lorsque les
efforts visant à redéfinir la définition internationale de la traite des personnes
menacent son objectif)”, 48 Willamette Law Review 403
• Jones, Samuel V. (2012). “Human Trafficking Victim Identification: Should Consent
Matter? (Identification des victimes de la traite des personnes: le consentement
devrait-il importer)”, 45 Indiana Law Review 483
• Jones, Samuel V. (2010). “The Invisible Man: The Conscious Neglect of Men and Boys
in the War on Human Trafficking”‘(L'homme invisible: négliger délibérément les
hommes et les garçons dans la guerre contre la traite des êtres humains), 9 Seattle
Journal for Social Justice 852
• Kelly, L., Burton, S. & Regan, L. (1996). “Beyond victim and survivor: Sexual violence,
identity, feminist theory and practice”(Au-delà de la victime et du survivant: la violence
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
Autres sources
• Contre l’esclavage, “étude exploratoire de la traite à des fins d’exploitation d’activités
criminelles et de mendicité forcées en Europe et exemple de bonnes pratiques ”, 2014
• Revue contre la traite, No 5 (2015), “le travail forcé et la traite des personnes”.
• CNN projet liberté, “Vous voulez aider les survivants de la traite des enfants à des fins
sexuelle? Cessez d’utiliser ces termes ”, 31 Août 2018
• Ecpat International, Défense et campagnes, 2016
• groupe de travail interinstitutionnel du Luxembourg, directives de terminologie pour la
protection des enfants contre l’exploitation et l’abus sexuel, 2016
• Taran, Patrick A. “Perspectives sur les migrations du travail 1 E. S’attaquer aux causes
profondes : stopper l’exploitation des travailleurs migrants par la criminalité organisée.”
Organisation internationale du travail
• Le processus de Bali, Guide de politique sur l‘identification des victimes de la traite, 2015
• L’office des Nations Unies contre la drogue et le crime, Note d’orientation sur “l’abus
d’une situation de vulnérabilité” donnant lieu à la traite de personnes, notion
mentionnée à l’article 3 du Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des
personnes, en particulier des femmes et des enfants, additionnel à la Convention des
Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, 2012
• L’office des Nations Unies contre la drogue et le crime, le rôle des frais de recrutement
et des pratiques abusives et frauduleuses des agences de recrutement dans la traite des
personnes, 2015
• loi des USA sur le recours aux poursuites pour mettre fin à l’exploitation des enfants de
2003 (loi PROTECT)
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Série de modules universitaires: Traite des personnes
PowerPoint
• Présentation en PowerPoint du Module 6
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Vienna International Centre, P.O. Box 500, 1400 Vienna, Austria
Tel.: (+43-1) 26060-0, Fax: (+43-1) 26060-3389, www.unodc.org