Chapitre 2
Chapitre 2
Chapitre 2
Le but de ce chapitre est d’utiliser l’algèbre élémentaire pour résoudre des problèmes à l’aide
d’équations. Il y a donc plusieurs compétences nécessaires : mettre un problème exprimé en français
en équations, résoudre les équations qui en découlent, et ensuite interpréter la ou les solutions. Bien
sûr, pour les problèmes élémentaires, le lecteur sceptique pourra se passer de l’algèbre et résoudre les
problèmes en utilisant l’une ou l’autre astuce. Cependant, l’intérêt de l’utilisation de l’algèbre est de
rendre systématique la solution à certains problèmes et à mettre en place des méthodes généralisables
à des problèmes plus complexes. Je vous invite donc à laisser de côté les solutions astucieuses et à faire
un peu d’algèbre.
1 Equations et équivalences
Pour fixer les notations, nous dirons qu’une égalité est une assertion de la forme
M1 = M2
où M1 et M2 sont des expressions formées à partir de nombres et d’opérations sur ces nombres. Les
égalités peuvent, comme toutes les assertions, être soit vraies, soit fausses. Par exemple
3 × 8 + 5 = 2 × 8 + 13 (1)
1
1 Equations et équivalences
A titre d’exemple élémentaire, échanger les deux membres d’une équation ne change pas l’ensemble
des solutions. On a donc par exemple :
3x2 + 2x + 7 = x2 − 2 ⇔ x2 − 2 = 3x2 + 2x + 7.
Outre cette opération d’échange, il y a deux façons simples d’obtenir des équivalences entre équations.
Elles sont reprises dans la proposition suivante, qui sera fondamentale dans la suite.
Proposition 1.2. En additionnant un même nombre aux deux membres d’une équation, on obtient
une équation équivalente. En multipliant les deux membres d’une équation par un nombre non nul, on
obtient une équation équivalente.
Démonstration. Traitons le cas d’une équation à une inconnue que nous noterons x (comme c’est
souvent le cas). Insistons sur le fait que les membres de l’équation dépendent de x en l’écrivant
Si x0 est solution de cette équation, alors M1 (x0 ) = M2 (x0 ) est une égalité vraie. Quel que soit le
nombre c, l’égalité M1 (x0 ) + c = M2 (x0 ) + c est encore vraie, donc x0 est solution de l’équation
Réciproquement, si x0 est solution de cette dernière équation, alors, en procédant de la même façon
avec le nombre −c, on montre que x0 est solution de l’équation M1 (x) = M2 (x). Les ensembles de
solutions sont donc égaux et les équations (3) et (4) équivalentes.
On fait de même pour la multiplication : si x0 est une solution de (3), alors M1 (x0 ) = M2 (x0 ) est
une égalité vraie. Quel que soit le nombre c, l’égalité c.M1 (x0 ) = c.M2 (x0 ) est encore vraie et x0 est
donc solution de
c.M1 (x) = c.M2 (x). (5)
On a donc (3) ⇒ (5). Pour voir que toute solution de (5) est aussi solution de (3), on fait de même en
multipliant par 1c . Ce nombre existe parce que c est non nul et finalement on a (3) ⇔ (5).
Remarque 1.3. Dans le cas de la multiplication, l’hypothèse que le nombre multiplicateur soit non
nul est fondamentale. On voit dans la preuve que si tel n’est pas le cas, on a seulement une implication
entre les deux équations, ce qui signifie qu’on introduit éventuellement des solutions supplémentaires.
Il est important de noter que le nombre que l’on ajoute ou par lequel on multiplie peut dépendre
de l’inconnue. Si on multiplie, il faudra alors discuter b les cas où ce nombre peut s’annuler. Traitons
le cas de l’équation (2) : on a
3ξ + 5 = 2ξ + 13
⇔ 3ξ + 5 − 2ξ = 2ξ + 13 − 2ξ,
puisqu’on a ajouté le nombre −2ξ aux deux membres. Après simlification, on a l’équation équivalente
ξ + 5 = 13, et on ajoute −5 aux deux membres pour obtenir finalement la suite d’équivalences
3ξ + 5 = 2ξ + 13
⇔ 3ξ + 5 − 2ξ = 2ξ + 13 − 2ξ
⇔ ξ+5 = 13
⇔ ξ+5−5 = 13 − 5
⇔ ξ = 8.
La dernière équation n’a qu’une solution (c’est-à-dire 8), donc la première aussi, puisqu’on a utilisé
des équivalences à chaque étape. Bien sûr, avec l’habitude, on peut réaliser plusieurs opérations à la
fois et simplifier directement pour écrire tout de suite
3ξ + 5 = 2ξ + 13 ⇔ 3ξ − 2ξ = 13 − 5 ⇔ ξ = 8.
b. Discuter veut dire ici considérer tous les cas possibles.
ax + b = 0 ⇔ ax + b − b = 0 − b ⇔ ax = −b.
−b
S={ }.
a
2. Si a = 0, alors l’équation devient 0x = b, ou encore 0 = b. Deux cas peuvent alors se produire.
(a) si b 6= 0, l’équation n’admet pas de solution, elle est impossible ou incompatible et on note
S = ∅.
(b) si b = 0, alors l’équation est en fait 0 = 0 et tout x est solution. On dit que l’équation est
indéterminée et on note S = R.
Exemple 2.1. Voici quelques équations du premier degré à une inconnue que vous pouvez résoudre,
soit en utilisant la formule toute faite (qu’il faut connaître) soit en utilisant les manipulations algé-
briques sur les équations que nous venons de mettre en oeuvre.
Résoudre dans R (l’inconnue est x ou y, ou t)
1. 3x − 6 = 0 ;
2. πx − 7 = 3 ;
3. 5y − 7 = 18 ;
4. 0t = 17 ;
6y−4
5. 2 = 4y + 2 − (y − 3)
6. 17x = 0.
La méthode générale consiste donc à
1. Simplifier au maximum les deux membres de l’équation ;
2. Regrouper les termes contenant l’inconnue dans un seul membre ;
3. Isoler l’inconnue ou appliquer la formule ;
4. Vérifier la solution dans l’équation de départ.
des formulations équivalentes de cette relation : si on veut isoler V , on multiplie les deux membres de
cette égalité par V et on obtient une égalité équivalente :
m m
ρ= ⇔ ρV = V ⇔ ρV = m.
V V
C’est possible de le faire puisque V est non nul. Si ρ est non nul, alors on divise par ρ les deux membres
de l’égalité, pour obtenir une égalité équivalente :
1 1 m
ρV = m ⇔ ρV = m ⇔ V = .
ρ ρ ρ
Remarque 2.2. Il est possible d’aller un peu plus vite en utilisant les propriétés des proportions,
mais l’utilisation systématique d’une seule méthode générale me paraît plus intéressante que le recours
aux cas particuliers.
Dans un problème particulier où on vous donnerait deux des trois quantités, et vous demanderait
la troisième, vous pouvez toujours remplacer dans l’une des trois relations et vous ramener, à l’aide
de la proposition 1.2, à une équation du premier degré. Il est cependant utile de pouvoir passer d’une
relation à une relation équivalente en utilisant la proposition 1.2, comme nous venons de le faire, en
gardant à l’esprit que les lettres y représentent des nombres.
Voici un autre exemple pour terminer cette section. Il s’agit encore d’un exemple tiré de la physique,
où l’on calcule la résistance d’un circuit agencé en parallèle par la formule :
1 1 1
= +
R R1 R2
Dans cette formule, les lettres R, R1 et R2 représentent les mesures (que l’on suppose non nulles) que
l’on peut faire des résistances, et représentent donc donc des nombres. Supposons que je veuille isoler
R1 . J’identifie le “bloc” où se trouve R1 et je tente de l’isoler, en retirant R12 aux deux membres de
l’égalité
1 1 1 1 1 1
= + ⇔ = − .
R R1 R2 R1 R R2
C’est mieux, mais R1 est au dénominateur. Je multiplie les deux membres par R1 (car R1 6= 0) et
j’obtiens c
1 1 1 1 1
= − ⇔ 1 = R1 ( − ) (7)
R1 R R2 R R2
1 1
Maintenant R1 est au numérateur, donc il y a un mieux. Pour autant que R − R2 6= 0, je peux diviser
par ce nombre les deux membres de l’égalité pour obtenir
1 1 1 1
= + ⇔ R1 = 1 , (8)
R R1 R2 R − R12
x2 = 9. (10)
√
En effet, nous avons déjà une solution de cette équation, celle qui est positive, à savoir 9 = 3. d On
peut donc écrire l’équation sous la forme équivalente
x2 = 32
ou encore
x2 − 32 = 0.
En utilisant les produits remarquables, l’équation et finalement équivalente à
(x − 3)(x + 3) = 0.
Puisque dans l’ensemble des nombres réels, un produit est nul si et seulement si l’un de ses facteurs
est nul, l’ensemble des solutions de (10) est donc la paire
S = {−3; 3}.
On voit tout de suite que ces considérations se généralisent pour traiter l’équation
x2 = A. (11)
En effet, en procédant comme plus haut, on obtient les trois cas suivants :
√ √
1. Pour tout A > 0, l’équation (11) admet deux solutions opposées − A et A ;
2. Pour A = 0 cette équation s’écrit x2 = 0 et admet une solution dite double 0 ;
3. Pour tout A < 0, l’équation (11) n’admet pas de solution réelle, car le carré d’un nombre réel est
positif ou nul.
On peut alors résoudre des équations plus compliquées en se ramenant à celle-ci. Par exemple, l’équation
3(x + 2)2 − 21 = 0
est équivalente à
3(x + 2)2 = 21
ou encore à
(x + 2)2 = 7. (12)
On peut alors résoudre cette équation pour obtenir la valeur du “bloc” x + 2 pour que x soit une
solution. L’équation (12) est équivalente à
√ √
x + 2 = 7 ou x + 2 = − 7.
Puisqu’on a 3(x + 2)2 − 21 = 3x2 + 12x − 9, nous venons en fait de résoudre l’équation
3x2 + 12x − 9 = 0.
La bonne nouvelle est qu’il n’y a pas d’équation du second degré plus compliquée que cela. En effet,
on a toujours pour a 6= 0 :
b
ax2 + bx + c = a(x2 + x) + c
a
b b2 b2
= a(x2 + x+ 2 )− + c
a 4a 4a
b 2 4ac − b2
= a(x + ) + .
2a 4a
Alors l’équation générale du second degré (9) est équivalente à
b 2 4ac − b2
a(x + ) + = 0,
2a 4a
ou encore à
b 2 b2 − 4ac
(x +) = ,
2a 4a2
qui est une généralisation de l’équation (12). On se ramène alors à la discussion sur le signe du second
membre, comme pour l’équation (11). Il est d’usage de définir ∆ = b2 − 4ac. C’est le réalisant (ou
discriminant) de l’équation du second degré. L’ensemble des solutions vient alors des propriétés des
racines carrées.
Proposition 3.1. L’ensemble des solutions de l’équation du second degré ax2 + bx + c = 0 dépend du
signe du réalisant.
1. Si ∆ < 0 : l’équation n’admet pas de solution ; on note S = ∅.
2. Si ∆ = 0 : l’équation admet une solution unique : S = { −b
2a }. On dit que la solution
−b
2a est
double.
3. Si ∆ > 0 : l’équation admet deux solutions distinctes : on a
√ √
−b − ∆ −b + ∆
S={ , }.
2a 2a
−b c e
De plus, si ∆ > 0, alors la somme des solutions vaut a et leur produit vaut a.
−12x2 + 8x − 1 = 0.
x2 + (a + 2b)x + 2ab = 0.
Calculons le discriminant
Démonstration. Il suffit de calculer le produit dans le membre de droite et d’utiliser le résultat sur la
somme et le produit des solutions : on a
b c
a(x − x1 )(x − x2 ) = a(x2 − (x1 + x2 )x + x1 x2 ) = a(x2 + x + ) = ax2 + bx + c,
a a
ce qui prouve le résultat.
Ce résultat sera important pour l’étude du signe du trinôme du second degré, que nous reverrons
d’ici quelques pages.
Exemple 4.1. Un père a quatre fois l’âge de son fils. Il y a trois ans, le produit de leurs âges était
145 ans2 . Quelle est la somme de leurs âges actuellement ?
1. Choix et dénomination des inconnues : appelons f l’âge actuel du fils et p l’âge actuel du père.
Ce sont en effet les deux nombres inconnus du problème qui vont conduire à la solution.
2. Mise en équations :
– Le père a quatre fois l’âge du fils, on a donc
p = 4f (13)
– Il y a trois ans, l’âge du fils était f − 3 et l’âge du père p − 3. La deuxième condition de l’énoncé
donne donc
(f − 3)(p − 3) = 145.
Cela semble donc être un problème à deux inconnues, mais tout s’exprime facilement en termes
de l’âge du fils, puisqu’on peut remplacer dans cette condition p par 4f . L’âge du fils f est
donc une solution de l’équation
(f − 3)(4f − 3) = 145.
3. Résolution de l’équation : on effectue le produit et on donne la forme habituelle à l’équation, cela
donne
(f − 3)(4f − 3) = 145 ⇔ 4f 2 − 15f + 9 = 145 ⇔ 4f 2 − 15f − 136 = 0
On calcule ∆ = 225 + 16 × 136 = 2401 > 0, et on a donc
√ √
15 − 2401 34 15 + 2401
f1 = = − , et f2 = = 8.
8 8 8
Puisqu’un âge doit être positif, on trouve f = 8, et en utilisant (13), on trouve p = 32.
4. Vérification : on a bien que l’âge du père vaut quatre fois l’âge du fils. Il y a trois ans, ils avaient
5 ans et 29 ans, et le produit dannait bien 145 ans2 .
5. Solution : la somme de leurs âges vaut p + f = 40.
Exemple 4.2. L’aire d’un terrain rectangulaire vaut 54 m2 . Lorsqu’on considère un champ carré dont
le coté mesure la somme de la longueur et de la largeur du terrain rectangulaire, on obtient une aire
de 225 m2 . Quel est le rapport (supérieur à 1) des dimensions de ce terrain ?
5 Les inéquations
Les inéquations peuvent être résolues de manière semblable aux équations, en travaillant par équi-
valences. Il y a cependant une différence fondamentale : on ne peut pas multiplier les deux membres
d’une inéquation par un même nombre et obtenir une inéquation équivalente. Commençons par un bref
rappel des définitions. Elles sont semblables à celles des sections précédentes. Nous nous limiterons aux
inéquations du premier et du second degré.
Une inégalité est une assertion de la forme
M1 6 M2 ou M1 > M2 ou M1 < M2 ou M1 > M2 .
où M1 et M2 sont des expressions formées à partir de nombres et d’opérations sur ces nombres. Elles
peuvent être soit vraies, soit fausses. Les deux premiers types sont appelées inégalités larges, tandis
que les deux autres sont appelées inégalités strictes. Dans tous les cas ci-dessus, M1 est appelé membre
de gauche ou premier membre et M2 membre de droite ou second membre. Une inéquation est une
inégalité dans laquelle l’un des deux membres ou les deux dépendent d’un ou de plusieurs nombres
inconnus (les inconnues). Une solution de l’inéquation est une valeur prise par la ou les inconnue(s)
qui rend vraie l’inégalité considérée, et résoudre l’inéquation consiste à déterminer l’ensemble de toutes
ses solutions. Deux inéquations sont équivalentes si et seulement si elles ont le même ensemble de
solutions. Ici encore, il est clair qu’on peut se limiter à deux cas sur les quatre présentés plus haut :
en effet, l’inéquation M1 > M2 est clairement équivalente à l’inéquation M2 > M1 et le même constat
vaut pour les inégalités strictes. Le résultat sur les équivalences est semblable à celui établi pour les
équations, mais il est utile de se focaliser sur les différences.
Proposition 5.1. En additionnant un même nombre aux deux membres d’une inéquation, on obtient
une équation équivalente.
En multipliant les deux membres d’une inéquation par un nombre strictement positif, on obtient
une inéquation équivalente.
En multipliant les deux membres d’une inéquation par un nombre strictement négatif, tout en
changeant le sens du signe d’inégalité, on obtient une inéquation équivalente.
La démonstration suit les mêmes lignes que celle de la proposition correspondante sur les équations.
Donnons un exemple élémentaire sur les inégalités : l’inégalité −3 < 6 est vraie. En multipliant les
deux membres par 2, par exemple, on obtient −6 < 12, qui est encore vraie. Par contre, en multipliant
les deux membres par −1 (sans changement de sens de l’inégalité) on obtient 3 < −6, qui est fausse,
tandis que 3 > −6 (on a changé le sens du signe d’inégalité) est vraie.
Il est donc délicat de multiplier les deux membres d’une inégalité par un même nombre. Il faut
s’assurer que le nombre par lequel on multiple est positif. Dans la suite, on se contentera d’utiliser la
première partie de l’énoncé pour se ramener à une étude du signe : l’inéquation
M1 6 M2
est, vu la proposition ci-dessus, équivalente à
M2 − M1 > 0.
On est donc ramené à l’étude du signe de M2 − M1 . L’idée est alors, lorsqu’il s’agit d’une expression
algébrique simple, de la factoriser, et d’étudier le signe de chacun des facteurs, enfin, on utilise la
fameuse règle “moins par moins donne plus” et “moins par plus donne moins”.
Exemple 5.2. Déterminer les solutions de l’inéquation x1 6 13 .
L’erreur classique consiste à procéder brutalement, comme si on était en présence d’une équation,
et à dire que pour x 6= 0, l’inéquation est équivalente à 3 6 x. On obtient alors l’ensemble de solutions
S = [3, +∞[.
C’est faux, parce que pour “faire passer” x dans le membre de droite, on a en fait multiplié par 3x,
qui est éventuellement négatif. Il est donc plus sage, pour ne pas avoir à distinguer les cas, d’écrire
1 1 1 1 3−x
6 ⇔ − 60⇔ 6 0.
x 3 x 3 x
On est alors amené à étudier le signe d’une expression simple et on trouve, comme nous allons le revoir
S =] − ∞, 0[ ∪ [3, +∞[.
où dans le premier cas, x1 et x2 sont les racines (distinctes) du trinôme. Par conséquent, on a les
tableaux d’étude de signe suivants selon les cas.
1. Cas 1 : ∆ > 0. On va supposer que x1 < x2 . On a alors
x −∞ x1 x2 +∞
a signe de a signe de a signe de a
x − x1 − 0 + +
x − x2 − − 0 +
ax2 + bx + c signe de a 0 signe de − a 0 signe de a
Dans la pratique, on passe directement à la dernière ligne qu’on mémorise par : « entre les racines,
signe de −a et à l’extérieur, celui de a. »
2. Cas 2 : ∆ = 0. On établit dans ce cas le tableau suivant
b
x −∞ − 2a +∞
a signe de a signe de a
(x − x1 )2 + 0 +
a(x − x1 )2 signe de a 0 signe de a
3. Cas 3 : ∆ < 0. On retient la dernière ligne du tableau suivant
x −∞ +∞
a signe de a
b 2 ∆
(x + 2a ) + 4a 2 +
b 2 ∆
a (x + 2a ) + 4a 2 signe de a
Dans la pratique, les trois cas peuvent se résumer en une seule formule :
le trinôme du second degré ax2 + bx + c a le même signe que a dans la région extérieure aux racines
du trinôme.
Exemple 5.5. Soit à résoudre l’inéquation suivante
−x2 + 5x − 6 < 0.
Le discriminant est ∆ = 25 − 24 = 1 et les racines du trinôme sont 2 et 3. On a donc le tableau de
signe suivant
x −∞ 2 3 +∞
−x2 + 5x − 6 − 0 + 0 −
L’ensemble des solutions est alors S =] − ∞, 2[ ∪ ]3, +∞[.
6 Proportionnalité
Passons en revue ici les définitions et propriétés des grandeurs ou quantités directement ou inver-
sement proportionnelles. Les premières donneront lieu aux règles de trois comme on disait il y a bien
longtemps, qui sont utilisées un peu partout, que ce soit dans la vie de tous les jours, ou dans la vie
professionnelle.
:7 ·10
Nombre de bières 7 1 10 21
:7 ·10
Attention : j’écris ce tableau parce qu’il me sera utile dans la suite, mais quand vous êtes sous le
chapiteau, au bar, il vaut mieux connaître le procédé de la règle de trois, sinon vous risquez de payer
un prix aléatoire pour vos bières.
Encore un exemple pour la route.
Exemple 6.2. Question : je vais à la mer en voiture et je roule à vitesse constante entre Liège et
Bruxelles. Sur les trois dernières minutes, j’ai parcouru 6,6 km. Combien de kilomètres vais-je parcourir
d’ici 5 minutes ?
Réponse : le nombre de kilomètres parcourus est directement proportionnel au nombre de minutes
écoulées (au temps écoulé), car la vitesse est constante : si je roule 10 fois plus longtemps, je parcours
10 fois plus de kilomètres. On peut donc faire le même raisonnement que plus haut :
1. On sait qu’en 3 minutes, on parcourt 6, 6 km ;
6,6km
2. Donc en 1 minute, on parcourt 3 = 2, 2km ;
3. Donc en 5 minutes, on parcourt 5.2, 2km = 11km.
On peut aussi écrire le tableau suivant (une fois que l’on s’est arrêté).
f. Vous avez remarqué que j’ai adapté les exemples que l’on donne d’habitude aux enfants. Ceux d’entre vous qui
n’aiment pas la bière adapteront en remplaçant pas un autre liquide.
×t
:3 ×5
Minutes écoulées 3 1 5 t
Kilomètres parcourus 6, 6 2, 2 11 2, 2 × t
:3 ×5
×t
×x0
On constate que la mesure de la seconde variable est toujours obtenue en multipliant la valeur de
la première par k. Inversement, supposons que deux variables satisfont les conditions de l’énoncé, alors
on a
×C
Il est très important de remarquer que le coefficient de proportionnalité a généralement, dans toutes
les utilisations scientifiques possibles, une interprétation très utile au problème. Dans l’exemple 6.1,
le coefficient de proportionnalité est le prix par verre, exprimé en euros (par verres) tandis que dans
l’exemple 6.2, il s’agit de la vitesse moyenne, exprimée en km/h.