TNCD - Chap 05 Cancer Rectum - 2023 09 05
TNCD - Chap 05 Cancer Rectum - 2023 09 05
TNCD - Chap 05 Cancer Rectum - 2023 09 05
Chapitre 5
Cancer du rectum
(avec le Groupe de Recherche Chirurgicale
sur le Cancer du Rectum (GRECCAR)).
Mise en garde
Du fait de l'actualisation fréquente du TNCD,
l'utilisation de ce document imprimé impose de
vérifier qu'une version plus récente
n'a pas été mise à disposition sur le site.
RELECTURE :
T. Aparicio (Paris), A. Dabrowski (Blendecques), F. Darloy (Douai), O. Bouché (Reims), M.
Ducreux (Villejuif), A. Dupré (Lyon), F. El Hajbi (Lille), S Gaujoux (Paris), JP. Gérard (Nice), B
Guiu (Montpellier), G. Lebreton (Caen), T. Lecomte (Tours), C. Lepage (Dijon), L. Maggiori
(Paris), P. Mariani (Paris).
Gérard JP, André T, Bibeau F, Conroy T, Legoux JL, Portier G, Bosset JF, Cadiot G, Bouché
O, Bedenne L. Rectal cancer: French Intergroup clinical practice guidelines for diagnosis,
treatments and follow-up (SNFGE, FFCD, GERCOR, UNICANCER, SFCD, SFED, SFRO).
Dig Liver Dis. 2017 Apr;49(4):359-367.
Ce texte est consacré aux adénocarcinomes du rectum, cancers primitifs du rectum de loin les
plus fréquents. Les tumeurs endocrines et les lymphomes digestifs sont l’objet d’autres
chapitres de ce thésaurus. L'incidence des cancers du rectum est voisine de 15 000 nouveaux
cas par an en France, peut-être moins si l’on considère que certains cancers du sigmoïde (ou
jonction recto-sigmoïdienne) sont enregistrés parfois comme des cancers du (haut) rectum.
Tous stades confondus, la probabilité de survie à 5 ans est d’environ 55% (Bouvier, 2015). Ce
cancer expose non seulement à une diffusion métastatique (hépatique et pulmonaire surtout),
mais aussi à des récidives locales très pénibles et généralement non résécables (devenues
rares avec les traitements actuels). Son traitement repose sur la résection chirurgicale avec
en particulier exérèse totale du mésorectum, souvent associée à une chimioradiothérapie
(CRT) préopératoire. Cette stratégie a permis de réduire le taux de récidive locale à moins de
5% dans les centres experts au prix d’une morbidité périopératoire évaluée à 20-30 % et de
séquelles fonctionnelles digestives, urologiques et sexuelles. La décision de la stratégie
thérapeutique adaptée à chaque patient nécessite un bilan préthérapeutique spécialisé, un
examen clinique par un chirurgien avant tout traitement, puis une discussion en réunion de
concertation pluridisciplinaire (RCP) associant gastroentérologues, chirurgiens,
radiothérapeutes, chimiothérapeutes, radiologues et anatomopathologistes. L’exérèse
endoscopique occupe une place grandissante dans la prise en charge des cancers superficiels
du rectum. La qualité de l'exérèse chirurgicale ou endoscopique, de l'anatomo-pathologie, de
l’IRM et la qualité de la radiothérapie sont des facteurs primordiaux de la réussite
thérapeutique, sur le plan vital et sur le plan fonctionnel.
5.2. CLASSIFICATIONS
La classification actuellement en vigueur est celle de l’UICC (TNM 8éme édition 2017).
Les ganglions régionaux du rectum sont :
• ganglions rectaux (hémorroïdal) supérieurs – moyens et inférieurs (situés dans la graisse
du mésorectum) ou ganglions du mésorectum (synonyme de ganglion rectal)
• ganglions iliaques internes (hypogastrique) (qui sont en continuité avec les ganglions de
l’artère rectale moyenne)
• ganglions sacrés latéraux - présacrés et promontoire sacré (Gerota) ;
• ganglions mésentériques inférieurs
• ganglions inguinaux en cas d’atteinte du canal anal
• les métastases ganglionnaires autres que celles listées ci-dessus sont classées comme
métastases à distance (ganglions obturateurs ou iliaques externes). Le curage iliaque
externe et interne (hypogastrique) systématique n’est pas recommandé car il augmente
les séquelles et n’améliore pas la survie après traitement néo-adjuvant (Nagawa, 2001).
L’examen d’au moins 12 ganglions régionaux est nécessaire à l’évaluation correcte du statut
ganglionnaire. Si ce nombre n’est pas atteint, une deuxième recherche de ganglions dans le
tissu adipeux péri-rectal peut être effectuée. Même si le nombre de 12 ganglions
habituellement examinés n’est pas atteint, la lésion sera classée N0 et non Nx. Le nombre de
ganglions est souvent diminué après traitement néoadjuvant. Par conséquent le nombre de
12 ganglions habituellement requis peut parfois ne pas être atteint malgré une recherche
minutieuse.
En cas de traitement préopératoire, le stade TNM sur la pièce opératoire sera exprimé en
ypTNM.
Stade 0 Tis N0 M0
Stade I T1, T2 N0 M0
Stade II T3, T4 N0 M0
Stade IIA T3 N0 M0
Stade IIB T4a N0 M0
Stade IIC T4b N0 M0
Stade III tous T N1, N2 M0
Stade IIIA T1, T2 N1 M0
T1 N2a M0
Stade IIIB T3, T4a N1 M0
T2, T3 N2a M0
T1, T2 N2b M0
Stade IIIC T4a N2a M0
T3, T4a N2b M0
T4b N1, N2 M0
Stade IVA tous T tous N M1a
Stade IVB tous T tous N M1b
Stade IVC tous T tous N M1c
Grade de Dworak
Dworak 0 : Absence de signe de régression
Dworak 1 : Tumeur majoritaire avec fibrose et/ou mucine
Dworak 2 : Fibrose ou mucine majoritaire, quelques cellules ou structures tumorales
Dworak 3 : Très rares cellules tumorales avec fibrose et/ou mucine majoritaire
Dworak 4 : Réponse complète : absence de cellules tumorales, fibrose et/ou mucine
uniquement
RÉFÉRENCES
• Le toucher rectal (TR) est le temps primordial de l’examen clinique. Il est réalisé si
possible sur un rectum vide, en décubitus dorsal, cuisses fléchies ou en décubitus latéral
gauche ou en position genu-pectorale. Il évalue la distance de la tumeur par rapport à la
marge anale et à la sangle pubo-rectale (pôle supérieur du canal anal), la taille de la
tumeur mesurée en cm ; si possible on mesure les 2 plus grands diamètres, l’aspect
macroscopique polypoïde sessile, parfois pédiculé, ulcéré, ulcéro-bourgeonnant ou
purement infiltrant. Le TR apprécie la mobilité de la tumeur par rapport aux plans pariétaux
profonds, une fixation pariétale (parois pelviennes ou organes pelviens antérieurs)
évoquant un risque de résection R2, l’extension circonférentielle, les tumeurs
circonférentielles ayant un pronostic plus défavorable, la consistance de la tumeur molle,
ferme ou indurée. Le TR peut également détecter l’existence de nodules indurés
secondaires dans le mésorectum classés cN1. Il est enfin un examen clé pour apprécier
la réponse clinique et notamment une réponse clinique complète.
• Le poids et la taille sont renseignés ainsi que l’état général OMS.
Après traitement néo-adjuvant, elle permet d’évaluer la réponse tumorale, avec une
corrélation encore imparfaite avec la réponse histologique (Patel, 2011 ; Nougaret,
2013).
L’examen avec séquence de diffusion est en faveur d’une poursuite évolutive s’il montre
la persistance d’une restriction de diffusion (Beets Tan, 2015). La disparition d’une
adénopathie ayant fait classer initialement N1 la tumeur serait en faveur d’une « tumeur
en réalité N0 ».
L’examen clinique par toucher rectal et rectoscopie est l’examen le plus précis pour
identifier une réponse clinique complète. L’IRM avec séquence de diffusion permet de
renforcer ce diagnostic de réponse clinique complète (Maas, 2015).
En pratique aucun examen d’imagerie n’est fiable pour détecter les adénopathies
périrectales métastatiques, avec une concordance radio-histologique d’au mieux 60 %.
(Roman, 2004 ; Hermanek, 2010 ; Patel, 2011). Les ganglions lymphatiques régionaux
avec un diamètre dont le plus petit diamètre est de plus de 9 mm et ceux de plus petit
diamètre de 5 à 9 mm et répondant à au moins deux critères morphologiques (bordures
OPTIONS
• L’EER permet un bilan d’extension précis notamment pour les tumeurs limitées à la paroi
rectale. Elle utilise une classification uTN dérivée du TNM (uT1 : muqueuse et sous
muqueuse ; uT2 : musculeuse ; uT3 : graisse périrectale ; uT4 : organe de voisinage). Sa
précision diagnostique est évaluée à 87,5 % pour l’extension pariétale. Les sondes de
hautes fréquences (15, 20, voire 30 Mhz), permettant de d’évaluer les tumeurs intra-
muqueuses (m) des cancers envahissant la sous-muqueuse (sm), et parmi celles-ci
d’établir une subdivision en 3 degrés (sm1, 2, 3) selon la profondeur de l’atteinte sont
actuellement très peu utilisées et remplacées plus efficacement par l’évaluation
endoscopique avec chromoendoscopie et/ou NBI (Harewood, 2004). Pour les tumeurs de
stade précoce (T1/2), mobiles au toucher rectal, l'EER est plus efficace que les autres
examens dans la différentiation T1 vs T2 (atteinte de la musculeuse) notamment que l’IRM.
• L’IRM hépatique et le TEP-scan FDG : en cas de doute sur la nature métastatique d’une
lésion.
• L’ACE (avis d'experts) Il peut avoir un intérêt pronostique, et faire suspecter une
extension métastatique (taux très élevé). En cas d’augmentation pré-opératoire, sa
normalisation sera à vérifier en post-opératoire.
• TEP-scan FDG avec fusion d’images avec l’IRM et/ou la TDM pour faciliter le contourage
de la tumeur (GTV) lors de la préparation de la radiothérapie conformationnelle.
• Génotypage du gène DPYD si phénotype DPD (uracilémie) anormal (avis d'experts).
Statuts RAS et BRAF (cf TNCD chapitre 20.6. Indications tests moléculaires des
adénocarcinomes colorectaux
https://www.snfge.org/sites/www.snfge.org/files/SNFGE/TNCD/recommandations-
inca_patients_atteints_dun_adenocarcinome_colorectal_-
_indications_des_tests_moleculaires_en_vue_de_la_prescription_de_traitements_de_precisi
on.pdf
5.4. TRAITEMENTS
5.4.1. Méthodes
5.4.1.1. Traitements endoscopiques des lésions superficielles
RÉFÉRENCES
Pour les tumeurs rectales à risque de contenir un cancer superficiel (CONECCT IIC,
IIC+), une exérèse locale endoscopique ou chirurgicale doit être privilégiée car elle peut
être curative tout en préservant l’organe.
Sur le plan carcinologique, une résection locale d’adénocarcinome rectal peut être considérée
curative lorsque la tumeur a été réséquée complètement avec des marges de sécurité latérales
et profondes (résection R0) et qu’elle présente les critères suivants :
Pour les patients à risque opératoire élevé ou refusant la chirurgie complémentaire en cas
d’indication chirurgicale après résection endoscopique, une CRT peut être proposée en
alternative à la chirurgie radicale complémentaire (accord experts).
La difficulté réside dans le fait de prédire la présence ou non de cancer dans la pièce et son
degré d’invasion avant de débuter la résection pour adapter la qualité d’exérèse au risque
carcinologique principalement d’envahissement ganglionnaire. La présence potentielle de
cancer dans la lésion doit faire choisir une technique de permettant d’obtenir une résection en
monobloc avec des marges de sécurité (résection dite R0) soit par dissection sous-muqueuse
(lésion CONECCT IIC), soit par dissection inter-musculaire (CONECCT IIC+).
L’exérèse locale d’un cancer du rectum peut être considérée comme sûre sur le plan
carcinologique, c’est-à-dire avec un faible risque d’envahissement ganglionnaire, lorsque tous
les critères suivants sont réunis : adénocarcinome pTis ou pT1sm1, moyennement ou bien
différencié, absence d’embols vasculaires ou lymphatiques, absence de budding tumoral, et
absence de contingent mucineux ou à cellules indépendantes (Morino, 2011). Une extension
aux lésions sm profondes sans aucun critère péjoratif est de plus en plus courante depuis la
démonstration de l’absence de lien clair entre risque ganglionnaire et profondeur d’invasion
en l’absence de Budding, d’embols et de composante indifférenciée (Zwager, 2022).
Les deux techniques validées avec de bons résultats carcinologiques en termes de qualité
d’exérèse (exérèse monobloc et résection complète) sont :
• l’exérèse endoscopique par dissection sous-muqueuse (ESD) ;
• la microchirurgie transanale endoscopique (TEM).
Résection endoscopique :
Pour une lésion borderline (CONECCT IIC+, une dissection intermusculaire pourrait
augmenter les chances de R0 profond sans pour autant générer une perforation et
inflammation périrectale comme la chirurgie transmurale. La taille entre alors en compte pour
choisir la technique optimale ; en effet, jusqu’à 20 mm, il est possible d’obtenir une résection
R0 par la technique courante de mucosectomie à l’anse diathermique (peu coûteuse et à
risque faible de perforation). Au-delà de 20 mm, l’issue de la mucosectomie est plus
hasardeuse et lorsqu’une résection R0 est nécessaire, la dissection sous-muqueuse est alors
la technique endoscopique de référence pour obtenir une résection en un fragment avec
marges de sécurité (recommandations ESGE actualisée, Pimentel-Nunes, 2022). Cette
dissection sous-muqueuse permet d’emporter la lésion avec une marge profonde de sous-
muqueuse saine afin de prédire avec précision le risque d’atteinte métastatique ganglionnaire.
Si la résection n’est finalement pas curative, elle n’empêche pas la chirurgie ultérieure de
rattrapage et ne génère pas de fibrose péri-rectale comme peut le faire la chirurgie transanale
qui emporte le muscle sous lésionnel.
L’exérèse par voie transanale conventionnelle (parachute ou lambeau tracteur) n’est pas la
technique de choix pour les tumeurs rectales relevant de l’exérèse locale car plus à risque de
résection incomplète et fragmentée (Clancy, 2015) et ne devrait être utilisée qu’en cas de
tumeur distale localisée à moins de 5 cm de la marge anale (recommandation : grade A).
L’exérèse monobloc doit comporter toute l’épaisseur de la paroi rectale en regard de la tumeur,
avec une marge de résection périphérique de 1 cm.
5.4.1.2. Chirurgie
5.4.1.2.1. Opérabilité
• L’âge : l’âge physiologique est à considérer, plus que l’âge chronologique. Une évaluation
gériatrique peut s’imposer en fonction de l’âge et des comorbidités. L’utilisation de la grille
Oncodage G8 permet de sélectionner les patients dont l’évaluation oncogériatrique
spécialisée est indispensable. La prise en charge de patients de plus en plus âgés conduit
à adapter les stratégies thérapeutiques à cette population particulière. Au-delà de 85 ans,
le traumatisme chirurgical doit être limité au maximum (Rutten, 2008).
• Le sexe et la morphologie du patient : l’abord chirurgical du rectum peut être difficile chez
l’homme en raison de l’étroitesse du pelvis. Une surcharge pondérale peut également être
source de difficultés opératoires.
• Les comorbidités : elles sont appréciées en collaboration avec l’anesthésiste et
l’oncogériatre pour les patients âgés. En ce qui concerne le bilan préanesthésique il est
recommandé d’utiliser la classification de l’American Society of Anaesthesiology (ASA) :
1. patient en bonne santé
2. atteinte modérée d’une grande fonction
3. atteinte sévère d’une grande fonction
4. atteinte sévère de plusieurs grandes fonctions
5. patient moribond ayant une espérance de vie inférieure à 24 heures
• Les fonctionnalités : le bilan clinique évalue la fonction sphinctérienne anorectale
notamment le degré de continence et la sexualité chez la femme et chez l’homme (les
dysfonctions érectiles chez l’homme).
En cas d’opérabilité compromise, des stratégies alternatives à la chirurgie radicale doivent être
discutées en RCP (cf. infra).
5.4.1.2.2. Résécabilité
En peropératoire : l’exploration peut mettre en évidence une extension imprévue aux organes
de voisinage interdisant la résection. Si le patient n’a pas eu de traitement préopératoire, il est
conseillé d’interrompre l’acte chirurgical en vue d’un traitement néoadjuvant, éventuellement
sous couvert d’une colostomie. Chez un patient ayant reçu un traitement préopératoire et en
cas d’extension pelvienne résiduelle postérieure (sacrum), latérale (vasculaire, urétérale,
nerveuse), antérieure (vessie, prostate chez l’homme, utérus, vagin chez la femme), une
exérèse macroscopiquement incomplète (R2) ne doit pas être envisagée. Les conditions
doivent alors être réunies pour qu’un geste d’exérèse élargie à visée curative (exérèse
monobloc) puisse être réalisé. Ces conditions comprennent une information au patient, la
préparation de l’équipe chirurgicale à ce type de geste (centre de recours), le repérage d’un
site de stomie urinaire et digestive éventuelle.
• L’exérèse du mésorectum
Dans le cas des tumeurs du tiers supérieur, la section du mésorectum doit passer 5 cm
sous la limite inférieure de la tumeur. Il est recommandé de réséquer la totalité du mésorectum
des tumeurs des tiers moyen et inférieur. Le caractère complet et sans effraction de l’exérèse
du méso-rectum doit être mentionné dans le compte-rendu opératoire et anatomopathologique
standardisé (Quirke, 2009). Une photographie de la pièce opératoire est réalisée de principe.
La mesure des marges chirurgicales (distale et circonférentielle) est indispensable pour définir
le caractère complet de la résection et a un rôle pronostique. La marge de sécurité distale
(distance entre le pôle inférieur de la tumeur et la recoupe distale du rectum) doit être ≥ 1 cm,
distance mesurée sur une pièce non fixée et sans traction (Moore, 2003). Une marge < 1 cm,
après traitement néoadjuvant, pourrait cependant être compatible avec un bon contrôle local
(Pahlman, 2013). La valeur de la marge circonférentielle reste un facteur pronostique
• Le curage ganglionnaire
Le curage ganglionnaire mésentérique inférieur est justifié sans toutefois lier l’artère
mésentérique inférieure au ras de l’aorte. Une ligature à 1 cm de l’aorte donne des résultats
carcinologiques comparables et épargne les nerfs à destinée pelvienne qui cheminent à ce
niveau. La section de l’artère mésentérique inférieure haute ou basse par rapport à l’aorte ne
modifie pas le taux de fistules, le nombre de ganglions prélevés, et le taux de survie à 5 ans
(Yang, 2018) (recommandation : grade A).
• La voie d’abord
L’exérèse rectale par laparoscopie peut être recommandée (recommandation : grade A).
Elle assure un résultat oncologique au moins équivalent à l’exérèse par laparotomie pour les
tumeurs T1, T2 et T3 faibles. Cet abord apporte également un bénéfice en termes de durée
d’hospitalisation et de pertes sanguines au prix d’une durée opératoire plus longue (Kang,
2010 ; Bonjer, 2015 ; Lujan, 2009).
Elle doit cependant être réservée à des centres experts, comme le montrent les études
randomisées récentes ACOZOG et ALACART (Stevenson, 2015 ; Fleshman, 2015).
L’abord périnéal premier sur 5-6 cm peut être recommandé à chaque fois qu’il est nécessaire
de réaliser une anastomose colo-anale manuelle, notamment dans les situations difficiles
(bassin étroit, sexe masculin, obésité, tumeurs volumineuses) (recommandation : grade B).
Dans le but de limiter ces difficultés liées à LapTME, un concept nouveau d’exérèse totale du
mesorectum par voie transanale «down to up» (TaTME) a été proposé par plusieurs auteurs
(Tuech, 2015; Lacy, 2015 ; Penna, 2016). Les résultats de ces études non randomisées
montrent que les taux de complications, la qualité d’exérèse du mésorectum et des marges
carcinologiques sont équivalents à la laparoscopie avec une diminution de la durée opératoire.
Cette nouvelle technique reste en cours d’évaluation dans plusieurs études randomisées dont
une française (GRECCAR 11 (B. Lelong, IPC Marseille)). Des doutes subsistent sur un
surrisque de récidive locale après cette approche par TaTME si bien que la Norvège a imposé
un moratoire sur cette technique tant que des études bien conduites n’ont pas démontré
l’équivalence oncologique par rapport aux techniques de références (Wasmuth 2020).
RÉFÉRENCES
Les facteurs essentiels de choix sont le siège, l'extension locorégionale du cancer, la marge
latérale en IRM, et le morphotype du patient. En cas de doute sur la conservation
sphinctérienne, l'avis d'un chirurgien expert devra être demandé avant tout traitement
préopératoire, puis après traitement néoadjuvant.
RÉFÉRENCE
• Une dérivation temporaire du flux fécal est recommandée en cas d’anastomose sous
douglassienne (sous péritonéale). L’iléostomie semble préférable à la colostomie (moins
de complications péristomiales et rétablissement de la continuité digestive plus facile à
réaliser) (Rapport AFC 2009 : cancer du rectum. (JL. Faucheron/E. Rullier) : La fermeture
de la stomie par voie élective se fait au 2ème-3ème mois postopératoire, après contrôle
radiologique et/ou rectoscopique de l’anastomose (recommandation : grade C).
OPTIONS
ESSAI CLINIQUE
• Etude GRECCAR 17 : Essai phase III évaluant l’utilisation adaptée versus systématique
de la stomie de dérivation après l’excision mésorectale totale pour le cancer du rectum.
Coordonnateur : C Laurent (Bordeaux) (christophe.laurent@chu-bordeaux.fr).
https://classic.clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT05233787
En cas d’amputation abdomino-périnéale (AAP), l’exérèse tant pelvienne que périnéale doit
éviter une dissection en cône séparant la tumeur des muscles releveurs. En effet, l’essai
hollandais a montré que le risque de perforation rectale et de marge circonférentielle envahie
était trois fois plus élevé après AAP qu’après chirurgie conservatrice sphinctérienne, ce qui
justifie une exérèse extra-lévatorienne pour certains (West, 2008). Les données de la
littérature ne sont toutefois pas assez solides pour émettre des recommandations sur le type
d’AAP à réaliser. La morbidité périnéale après AAP en particulier après AAP extra-lévatorienne
est élevée et augmentée par les traitements néoadjuvants.
Le patient doit être prévenu et préparé à une colostomie définitive dont le site aura été localisé
en préopératoire. Le concours d’une stomathérapeute est essentiel.
Une reconstruction périnéale par colostomie périnéale irriguée peut être proposée. Elle
diminue la morbidité périnéale immédiate et permet une qualité de vie comparable aux
interventions conservatrices du sphincter (Farroni, 2007) (recommandation : grade C).
5.4.1.3.1. Efficacité
Efficacité sur la survie sans récidive locale (SRL) comparativement à la chirurgie seule
Radiothérapie et CRT préopératoire ont démontré une forte amélioration de la SRL avec HR
= 0,53 (IC 95% [0.46 – 0.62], p<0.01) et HR = 0,63 (IC 95% [0,42 – 0,97], p = 0,04)
respectivement (Ma, 2017).
Il est important de noter que ces données sur l’efficacité sont basées sur une méta-analyse
chinoise issue de données publiées et non de données individuelles. Les conclusions des
analyses en sous-groupes sont donc à prendre avec précaution et ne sont pas présentées ici.
Un essai chinois (FOWARC) chez 495 patients a comparé deux schémas de CRT
préopératoire (avec et sans oxaliplatine) avec poursuite de la même chimiothérapie en post-
opératoire, à une chimiothérapie pré- et postopératoire par FOLFOX (Deng Y, 2016). A trois
ans, aucun bras n’est supérieur aux autres (Deng Y,2019) en termes de récidive locale, survie
sans récidive et survie globale. Ainsi, est confirmée l’inutilité de l’adjonction d’oxaliplatine à la
5-fluoropyrimidine en pré-, voire postopératoire, mais aussi est suggérée l’efficacité de la
chimiothérapie périopératoire (recommandation : grade C). Ces résultats ouvrent la porte à
d’autres essais comparant chimiothérapie pré-opératoire à la CRT.
Effets secondaires
Les effets secondaires sur les suites postopératoires les plus souvent rapportés sont les
infections de paroi, les fistules anastomotiques et les occlusions digestives.
Dans la récente méta-analyse colligeant plus de 40000 patients (Ma, 2017), la radiothérapie
et la CRT préopératoire augmentaient le risque d’infection de paroi : OR = 1,43 (IC 95% [1,17
– 1,74], p<0,01) et OR = 1,52 (IC 95% [1,08 – 2,16], p = 0,02) respectivement.
Seule la CRT préopératoire semblait augmenter le risque de fistule anastomotique avec un
OR = 1,22 (IC 95% [1,00 – 1,50], p = 0,05], particulièrement en cas de chirurgie ouverte : OR
= 1,25 (IC 95% [1,01 – 1,55], p = 0,04), ce qui n’était en revanche pas retrouvé après en cas
de chirurgie cœlioscopique malgré un OR similaire de : OR = 1,3 (IC 95% [0,44 – 3,91], p =
0,63). En revanche, il n’existait pas d’augmentation statistiquement significative du risque
d’occlusion digestive après la radiothérapie et la CRT préopératoire.
Il est à noter que dans le contexte de la CRT, l’utilisation de fluoropyrimidines induit une toxicité
digestive de grade ≥ 3 chez 10–40 % des patients, et même d’exceptionnelles toxicités létales.
5,3% de ses toxicités de grade 3-4 semblent être liées à un déficit enzymatique en
dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) (Deenen 2016; Loriot, 2018). Cela a motivé une
recommandation de l’ANSM et de l’INCa diffusée en décembre 2018 de réaliser un dépistage
systématique d’un déficit en DPD par dosage d’uracilémie (phénotypage) avant de débuter un
traitement par 5-FU ou capecitabine.
La radiothérapie a un impact négatif sur les fonctions sexuelle et digestive (Stephens, 2010),
le risque d’impuissance, de dyspareunie et d’incontinence anale étant plus élevé en cas de
radiothérapie associée à la chirurgie. Ce risque de toxicité accrue est cependant modéré si
l’on utilise de petits volumes d’irradiation (Marsh, 1994) ne dépassant pas vers le haut
l’interligne S2-S3 et protégeant le canal anal notamment pour les cancers du moyen rectum.
Dans l’essai hollandais, les récidives au-dessus de S3 étaient exceptionnelles pour les
patients N0 avec résection en marges saines (Nijkamp, 2011). Cette approche de « petit
pelvis » permet une réduction du volume recevant au moins 15 Gy (V15) sur l’intestin grêle de
65% en utilisant une technique 3D conformationnelle, et une réduction du V15 du grêle de
78% en RCMI. Similairement, Joye et al. proposent de descendre la limite supérieure du
volume irradié à la hauteur de S1-S2 chez des patients N0 sans atteinte du fascia mésorectal
(Joye, IJROBP 2015).
Dans l’essai ACCORD 12, la fréquence des toxicités tardives de grade ≥3 était inférieure à 3%
à 5 ans (Azria, 2017). Le groupe CAPOX 50 présentait cependant une moins bonne fonction
sphinctérienne comparativement au groupe CAP 45. La radiothérapie de contact associée
comme complément de dose à la CRT est responsable de rectorragies de grade 1-2 (63 %
contre 12 % dans le bras contrôle, p<0,0001 dans l’essai OPERA) qui disparaissent dans les
3 ans suivant le traitement (Gérard, 2023).
L’essai hollandais qui comportait une chirurgie de type TME a inclus des cancers des trois
tiers du rectum et de stade I à III. L’analyse rétrospective de ces sous-groupes a suggéré
l’inutilité de la radiothérapie pour les tumeurs du haut rectum (Kapiteijn, 2001). A l’inverse,
l’essai CR07 montre une diminution significative des rechutes locales après radiothérapie
courte préopératoire (25 Gy/5 fractions) pour tous les cancers du rectum, y compris ceux situés
dans le haut rectum (Sebag-Montefiore, 2009). La CRT est recommandée en cas de tumeur
non résécable du haut rectum. Elle peut rendre résécables des tumeurs qui ne l’étaient pas
initialement (Braendengen, 2008) (recommandation : grade B).
• Quelle chimioradiothérapie ?
Les indications d’irradiation des différents volumes ganglionnaires et pararectaux sont décrites
dans les recommandations françaises de radiothérapie et ont fait l’objet d’un consensus
international (Vendrely, 2022 ; Valentini, 2016).
cT3 + + +
Vagin (tiers
Sphincter
inférieur),
Atteinte Atteinte externe, Sphincter
cT4 + + + Sphincters
antérieure antérieure fosses externe
(atteinte
ischioanales
massive)
N2 + + + +
N+ présacré
+ + + +
abdominal
N+ latéraux
postérieurs
+ + + +
-iliaques
internes)
N+ latéraux
antérieurs
+ + + + +
(ilio-
obturateurs)
L’irradiation inguinale et iliaque externe n’est respectivement indiquée que dans des cas rares
d’envahissement du sphincter externe du canal anal ou de tumeur T4 antérieure avec
envahissement massif de la prostate ou du vagin. Elle a été réalisée de cette manière dans
les deux dernières études américaines et italiennes (Allegra, 2015 ; Aschele, 2011) et les
techniques actuelles permettent d’irradier ces niveaux sans augmenter de façon excessive
l’irradiation des autres tissus sains.
Le choix entre CRT longue ou radiothérapie courte 25/5 n’est pas tranché de façon nette. Un
essai polonais (Bujko, 2004) ne montrait pas de différence mais rapportait un taux inhabituel
de récidive locale de 16 % avec la CRT longue. Un essai australien, qui a inclus seulement
326 patients (Ngan, 2012), ne montre pas de différence significative en termes de tolérance
immédiate et de taux de rechute locale à 3 ans de 7,5 % après 25 /5 et 4,4 % après CRT (50,4
Le standard français reste donc la CRT longue (accord d’experts), mais le schéma court 5x5
peut également être proposé en RCP en particulier dans certaines situations :
- patients âgés : l’étude NACRE qui comparait la radiothérapie courte 5x5 à la CRT
CAP50 chez le sujet de plus de 75 ans, PS 0-2, avec un ADK du rectum T3-T4 (<12
cm de la marge anale) ou T2 du très bas rectum montrait que le schéma court était
associé à une meilleure tolérance et observance et une meilleure survie globale et
spécifique que le schéma long, sans différence significative du taux de résection R0
ou de downstaging sous réserve d’un nombre limité de patients analysés par défaut de
recrutement (François, 2021) ;
- patients métastatiques ayant des symptômes rectaux invalidants pour limiter la durée
sans chimiothérapie efficace sur la maladie métastatique.
- Radiothérapie de contact endocavitaire (50 KV). Son service médical rendu est
reconnu par la HAS (2008) et les autorités sanitaires anglaises (National Institute for
Health and Care Excellence, 2015) pour les lésions T1-2-3. Une étude randomisée
montre avec un long recul que, associée à la radiothérapie externe, elle augmente les
réponses cliniques complètes, augmente significativement (70 % vs 40 %) le taux de
conservation sphinctérienne et permet parfois de conserver le rectum soit après
exérèse locale soit après une simple surveillance minutieuse (« watch and wait ») en
cas de réponse clinique complète (Ortholan, 2012). La RT endocavitaire peut être
délivrée avant (tumeur < 5 cm), ou après CRT concomitante (tumeurs ≥ 5 cm). Les
dernières études rétrospectives retrouvent des résultats encourageants (Frin 2017;
Dhadda 2017; Sun Myint 2017). L’étude randomisée de phase III OPERA a montré
qu’elle augmentait de façon significative le taux de préservation rectale comparée à la
chimioradiothérapie pour des tumeurs T2-3 inférieures à 5 cm du bas et moyen rectum
(Gérard, 2023).
- Curiethérapie à l’iridium, soit interstitielle soit endocavitaire, elle peut être utilisée
après radiothérapie externe. Lors de la curiethérapie endocavitaire, la source
radioactive se déplace en différentes positions à l’intérieur de l’applicateur positionné
dans la cavité rectale. Il s’agit d’un traitement ambulatoire, ne nécessitant pas
Un délai prolongé augmente le taux de pièces opératoires stérilisées mais ne modifie pas la
survie globale (François, 1999 ; Cotte, 2016).
Le délai standard après radiothérapie courte était inférieur à une semaine (Folkesson, 2005).
Des données du registre colorectal néerlandais semblent indiquer un risque de fistule majorée
en cas de chirurgie avant un délai de 4 jours (Sparreboom, 2018). Après un protocole court
25/5, une chirurgie différée à 6 semaines semble possible sans toxicité accrue (Petterson,
2015 ; François, 2021). L’essai Stockhlolm III évoque même une toxicité réduite dans ce cas.
(Erlandsson, 2017).
L’essai GRECCAR 6 n’a pas montré de différence en termes de taux de réponse complète
après un délai de 11 semaines versus 7 semaines après CRT longue. Au contraire, la
morbidité était significativement majorée et la qualité de la résection moins bonne (Lefèvre,
2016).
Une étude espagnole rétrospective de 2023 avec score de propension sur plus de 1500
patients confirme qu’un délai d’attente prolongé au-delà de 12 semaines comparativement à
un délai entre 8 et 12 semaines majore les risques de complications postopératoires Dindo I-
II (OR=1,43 (1,04-1,97), p=0,03), d’exérèse du mésorectum incomplète (OR=1,89 (1,02-3,50),
p=0,04) et de conversion en laparotomie (OR=3,14 (1,62-6,07), p=0,001), probablement à
cause de la fibrose induite par la radiothérapie et majorée par l’allongement du délai d’attente.
Dans cette étude par contre, un délai d’attente prolongé au-delà de 12 semaines
comparativement à un délai entre 8 et 12 semaines était associé à une diminution du risque
de mauvaise réponse histologique (i.e.TRG 2-3) (OR=0,47 (0,24-0,91), p=0,03), sans toutefois
augmenter le taux de réponse complète et à une diminution du risque de récidive métastatique
(HR=0,59 (0,36-0,96), p=0,04) mais sans modifier la survie globale à 5 ans (Guzman Y, 2023)
Une analyse rétrospective des essais coréens KROG 14-12, KROG 10-01 et KROG 11-02
semble indiquer un pic de la réponse complète histologique et du downstaging à 6-7 semaines
pour la CRT longue tandis que le taux de réponse continuait à augmenter après 8 semaines
pour les radiothérapies courtes (Lee, 2017).
Tous ces arguments semblent indiquer un délai optimal de la chirurgie entre 6 et 8 semaines
après CRT longue et à au moins 6 semaines pour la radiothérapie courte.
La conservation du sphincter n’est problématique que pour les tumeurs du bas rectum dans
les situations suivantes :
RÉFÉRENCES
Le schéma actuel des bras témoins dans les essais randomisés est, en France, le
protocole « CAP 50 » :
- 50 Gy en 25 fractions étalées sur 5 semaines (2 Gy par fraction) ou 28 fractions de
1,8 Gy
- chimiothérapie concomitante : capécitabine (1 600 mg/m2 réparties en 2 doses de 800
mg/m2 matin et soir de 800 mg/m2 les jours de radiothérapie), après contrôle de l’absence
de déficit en DPD, à demander dès la première consultation.
- délai de la résection chirurgicale : 7 ± 1 semaines après la fin de la RT.
• CRT CAP 45 : 45 Gy et capécitabine 825 mg/m2 matin et soir les jours de radiothérapie,
qui est la référence dans beaucoup de pays (Europe, USA).
• Chimiothérapie concomitante par 5FU continu IV.
• Radiothérapie préopératoire seule en cas de contre-indication à la chimiothérapie
notamment chez les patients âgés et fragiles. Le schéma court 25/5 (dans un volume
limité) est bien adapté à cette population âgée et permet d’éviter des déplacements
nombreux.
• CRT postopératoire (à base de 5FU continu ou de capécitabine) en cas de chirurgie sans
traitement préopératoire et de tumeur R1. La technique d’irradiation est voisine de celle
utilisée en préopératoire. Elle englobe largement l’anastomose en cas de résection
antérieure et la cicatrice périnéale en cas d’AAP (Park, 2011).
• Radiothérapie de contact endocavitaire (50 Kv) : seule pour les lésions T1N0 bien
différenciées, toujours associée à la (chimio) radiothérapie externe en cas de lésion T2-3 <
5 cm dans une stratégie de préservation rectale chez des patients opérables ou non.
• Curiethérapie à l’iridium, interstitielle ou endocavitaire. Cette dernière peut être utilisée
après radiothérapie externe en cas de lésion T2-3 <5cm dans une stratégie de préservation
rectale.
Une chimiothérapie première par capécitabine et oxaliplatine ne réduit pas l’efficacité d’une
CRT seconde (Fernandez-Martos, 2010, Fernandez-Martos, 2019) et améliore l’observance
par rapport à une chimiothérapie adjuvante. Par contre, elle n’augmente pas le taux de
réponse complète histologique et ne réduit pas le taux d’évolutions métastatiques (Fernandez-
Martos, 2019). D’autres études de phase II randomisées ont confirmé l’absence
d’augmentation du taux de réponse complète histologique avec des chimiothérapies de type
Capox ou Folfox (Maréchal 2012, Dewdney 2012, Borg 2019).
L’essai RAPIDO (van der Valk, 2020 ; Bahadoer, 2021 ; Bahadoer 2022 ; Dijkstra, 2023 ;
Bahadoer, 2023) a également évalué l’intérêt d’un TNT. Dans cet essai randomisé, étaient
inclus les patients considérés à haut risque de récidive : ADK <16 cm de la marge anale avec
au minimum 1 facteur de risque sur l’IRM pelvienne initiale parmi les facteurs suivants : cT4,
envahissement veineux extramural, CRM ≤1mm, envahissement des ganglions latéraux (cN2
ou métastatiques). Les patients étaient randomisés entre le bras expérimental TNT
(radiothérapie courte 5x5 Gy suivie d’une chimiothérapie de « consolidation » par 6 cycles de
« consolidation » par CAPOX ou 9 cycles de FOLFOX4 puis chirurgie à 40 semaines, 4
semaines après le dernier cycle de chimiothérapie, sans chimiothérapie adjuvante) et le bras
contrôle (CRT CAP50 suivie d’une chirurgie après 6 à 10 semaines d’attente puis
chimiothérapie optionnelle selon les centres par 8 cycles de CAPOX ou 12 cycles de
FOLFOX4). Dans le bras expérimental, 85% des patients ont pu recevoir la totalité de la
chimiothérapie préopératoire, les toxicités de grade 3-4 étaient de 47,6 % pendant la
chimiothérapie de consolidation, et la morbidité de grade 4-5 significativement augmentée.
Parmi les 398 patients opérés dans le bras standard, 46,9% ont reçu une chimiothérapie
adjuvante et 63 % d’entre eux ont reçu tous les cycles programmés, 53% n’en ont pas reçu.
Parmi ces derniers, la chimiothérapie n’était pas programmée par le centre dans 75% des cas,
pour 14%, existait une contre-indication (complications, toxicité ou évolution métastatique) et
pour 11% une absence d’indication (bonne réponse histologique). Dans une actualisation
parue dans ESMO Open, les investigateurs évoquent un bénéfice de 20 à 25% en DFS pour
les patients ayant reçu une chimiothérapie adjuvante postopératoire (Dijkstra, 2023).
Le critère principal d’évaluation était l’échec du traitement lié à la maladie définie par la
survenue d’un des évènements suivants : récidive locorégionale, métastase à distance,
nouveau cancer colorectal, décès lié au traitement. Le taux de réponse complète
anatomopathologique était plus important dans groupe TNT (28 % vs 14 %, p<0,0001). Alors
que les résultats étaient statistiquement significatifs à 3 ans pour l'objectif principal, la
probabilité d’échec du traitement lié à la maladie, les résultats ne sont plus significatifs avec 5
ans de recul. La survie sans métastases reste significativement améliorée (77 % versus 69,6
% ; P = 0,01) mais l'augmentation des récidives locales dans le bras TNT est significative (10,2
% versus 6,1 % ; HR 1,61 [1,04 – 2,5] ; p = 0,027). Le risque cumulé à 5 ans de récidive
locorégionale atteint 25 % dans le bras expérimental contre 13 % dans le bras CRT
préopératoire (p=0,03). Ceci est dû en partie à des mesorectums plus souvent incomplets
dans le bras expérimental (44/441 versus 26/428) ; l’excès significatif de récidives locales dans
le bras expérimental est également observé en cas de chirurgie R0 (7.2% vs 3.9%, p=0,049).
Le risque cumulé à 5 ans d’apparition de métastases à distance est réduit dans le groupe TNT
(23,0 % vs 30,4 %, HR=0,73 [0,57-0,93]; p=0,011)). À partir du diagnostic de métastase, la
Les critères d'éligibilité ont compris : tumeur entre 5 et 12 centimètres de la marge anale en
rectoscopie, classée T2N1, T3N0 ou T3N1 (par IRM, TDM ou écho endoscopie) justifiant une
CRT préopératoire, marge circonférentielle ≥ 3 mm, éligible à une conservation
sphinctérienne, et prise en charge par un chirurgien accrédité en TME. Les tumeurs T4, celles
du bas rectum et celles ayant plus de 4 ganglions périrectaux > 10 mm ou des ganglions
latéraux sur l'imagerie étaient exclues. Les tumeurs étaient considérées comme N0 s'il n'y
avait aucun ganglion périrectal ≥ 5 mm. Globalement, les patients inclus sont des tumeurs de
bon pronostic ou de pronostic intermédiaire selon la classification de l'ESMO.
Les patients ont été randomisés (1:1) entre une CRT de 50,4 Gy sensibilisée par du 5-FU ou
de la capécitabine puis chirurgie, et une stratégie expérimentale associant 6 cycles de
mFOLFOX6 suivis d'une nouvelle évaluation. Si la régression tumorale dans un axe était > 20
%, la TME était réalisée d’emblée ; si la régression était < 20 %, une CRT préopératoire était
administrée. Dans les deux bras, une chimiothérapie adjuvante avec 8 cures de Folfox était
suggérée aux investigateurs.
La DFS (événements définis comme un décès de toute cause ou une rechute) était l’objectif
principal. Les critères d'évaluation secondaires comprenaient entre autres la survie globale, le
temps jusqu'à récidive locale, la résection R0, la réponse pathologique complète (ypCR), la
qualité de vie et la toxicité.
Au total, 1194 pts ont été randomisés et 1128 ont initié un traitement protocolaire. Seuls les
patients ayant initié un traitement sont analysés (analyse per protocol). L'âge médian était de
57 ans, 65,5% étaient des hommes et 61,8% avaient des tumeurs N+. La distance moyenne
par rapport à la marge anale était de 8 cm, avec 64 % de tumeurs du tiers moyen, 21% de
haut rectum et 15 % de bas rectum. 85 % des tumeurs ont été classées par IRM, les autres
par TDM ou écho endoscopie. La marge radiale à l'inclusion et l'extension veineuse
extramurale ne sont pas décrits. 9% des patients du groupe expérimental ont reçu une CRT
préopératoire et 1,4 % une CRT postopératoire. Une chimiothérapie adjuvante a été
administrée à 74,9 % des patients du bras expérimental et 77,9 % des patients du bras CRT.
Le suivi médian a été de 58 mois. Les taux de résection R0 ont été de 90,4 % dans le bras
expérimental et de 91,2 % dans le bras CRT. Les taux de réponse pathologique complète
étaient de 21,9% et 24,3% dans les bras expérimental et CRT respectivement. Ces taux de
réponse complète sont les plus élevés de la littérature à la fois pour la chimiothérapie de type
Folfox et pour une CRT préopératoire. Les taux de survie sans récidive à 5 ans sont de 80,8%
et 78,6% dans les bras expérimental et CRT d'emblée respectivement [HR 0,92 (0,74 ;1,14)],
Une analyse des PRO (Patient Reported Outcomes) de cette étude a été publié dans le JCO
en 2023 (Basch, 2023). Dans cette analyse, les patients rapportaient durant le traitement
néoadjuvant significativement moins de diarrhées et une meilleure fonction digestive globale
dans le bras FOLFOX mais moins d’anxiété, d’anorexie, constipation, dépression, dysphagie,
dyspnée, œdème, fatigue, mucite, nausées et vomissements, et de neuropathie et dans le
bras CRT. A 12 mois après la chirurgie, les patients du bras FOLFOX rapportaient mois de
fatigue, neuropathie et une meilleure fonction sexuelle comparativement aux patients du bras
CRT (p<0,05).
Au total, pour les patients atteints de cancers du moyen ou du haut rectum sans aucun critère
de pronostic défavorable (dont marge circonférentielle ≥ 3 mm et moins de quatre ganglions
envahis) une chimiothérapie préopératoire de trois mois par FOLFOX peut remplacer une CRT
préopératoire, et donc être une option thérapeutique chez les patients de moins de 70 ans trop
fragiles pour recevoir un traitement néoadjuvant total (TNT) de type PRODIGE 23, ou chez les
femmes en âge de procréer si l’on souhaite préserver la fertilité (recommandation : grade
B).
Une étude chinoise (essai FOWARC) ne montre pas de supériorité de la CRT avec
oxaliplatine, avec poursuite du FOLFOX en postopératoire, sur une chimiothérapie péri-
opératoire par FOLFOX, qui peut donc être proposée aux patients ayant un antécédent
d’irradiation pelvienne ou une autre contre-indication à la radiothérapie (Deng Y, 2019)
(recommandation : grade B).
Parmi les études randomisées historiques, peu ont démontré le bénéfice d’une chimiothérapie
adjuvante par 5FU et acide folinique (AF) dans le cancer du rectum. Il existe des arguments
dans la littérature en faveur de la chimiothérapie adjuvante par fluoropyrimidines mais, en
raison de l’étalement des études sur de nombreuses années, de l’hétérogénéité des patients
inclus, de la chirurgie réalisée (exérèse ou non du mésorectum), des protocoles de CRT et de
chimiothérapie adjuvante utilisés, de l’observance médiocre, toute conclusion avec des
niveaux de preuve élevés est impossible. Les données des « essais historiques » publiés
avant 1990 de chimiothérapie adjuvante (Bachet, 2010), les méta-analyses des essais de
chimiothérapie adjuvante (Petersen, 2012) et surtout l’étude QUASAR (QUASAR
Collaborative Group, 2007) suggèrent cependant qu’une chimiothérapie adjuvante par
fluoropyrimidines (5-FU par voie intraveineuse ou capécitabine), diminue le risque de récidive
métastatique et améliore la survie après chirurgie à visée curative d’un cancer du rectum de
L’étude 22921 de l’EORTC n’a pas montré d’amélioration de la survie globale pour les patients
recevant, après radiothérapie ou CRT préopératoire suivie de chirurgie, 4 cures de
chimiothérapie adjuvante par 5FU et AF. Dans cet essai, seulement 43 % des patients ont
reçu la totalité de la chimiothérapie prévue par le protocole et 28 % des patients n’ont jamais
débuté la chimiothérapie adjuvante (Bosset, 2006), les difficultés d’observance étant
fréquentes pour les stratégies postopératoires. Avec un recul de 10 ans cette chimiothérapie
adjuvante n’a procuré aucun gain de survie sans rechute ou globale (Bosset, 2014).
Quatre essais, dont celui de l’EORTC, ont été réunis dans une méta-analyse récente.
(Breugom, 2015). Elle regroupait les données individuelles de 1 196 patients avec une tumeur
située à moins de 15 cm de la marge anale, classée de stade II-III et opérée avec résection
R0 après radiothérapie ou CRT néoadjuvante, avec ou sans chimiothérapie adjuvante
postopératoire par fluoropyrimidines. Avec un suivi médian de 7 ans, la chimiothérapie
adjuvante ne permettait d’augmenter ni la SG (HR = 0,97 ; IC 95 % : 0,81-1,17 ; p = 0,77) ni
la SSR (HR = 0,91 ; IC 95 % : 0,77-1,07 ; p = 0,23). Il n’existait pas de différence pour la SSR
à 5 ans avec ou sans chimiothérapie (35,5 % vs 36,5 %, p = 0,523). Cependant, en analyse
de sous-groupes, les auteurs mettaient en évidence un bénéfice du traitement adjuvant chez
les patients avec une tumeur située entre 10 et 15 cm de la marge anale (haut rectum) en ce
qui concerne la SSR (HR = 0,59 ; IC 95 % : 0,40-0,85 ; p = 0,005) et la SSR à distance (HR =
0,61 ; IC 95 % : 0,40-0,94 ; p = 0,025). Cette méta-analyse a entrainé plusieurs lettres,
discutant sa méthodologie. Seuls les patients avec un cancer du rectum ypTNM stade II et III
ont été inclus, les patients avec un stade I ou en réponse complète histologique ont été exclus
de l’analyse. Ainsi les patients les plus sensibles à la CRT ont été exclus et les patients les
plus résistants gardés dans cette analyse. Il faut noter la faible observance de la
chimiothérapie postopératoire avec seulement 48 à 73 % de patients ayant reçu la
chimiothérapie adjuvante prévue.
Les essais MOSAIC et C07 du NASBP ayant établi les standards de chimiothérapie pour le
cancer du côlon autorisaient l’inclusion des cancers du haut rectum (tumeur débutant à 12 ou
15 cm de la marge anale, pas de radiothérapie préopératoire). Trois autres essais randomisés
ont étudié l’intérêt de l’ajout de l’oxaliplatine à une fluoropyrimidine. (Hong, 2014 ; Rodel,
2015 ; Schmoll, 2021).
L’essai de phase II sud-coréen ADORE (ADjuvant Oxaliplatin in REctal cancer) chez 321
patients stades II et III, dont 20 % âgés de plus de 65 ans réséqués R0 (TME après CRT) a
comparé un traitement postopératoire de 4 mois par 5-FU + AF à FOLFOX 6 modifié (ou
FOLFOX 4s, avec oxaliplatine à 85 mg/m2). La SSR à 3 ans était significativement plus
importante dans le bras FOLFOX 6m (72 % vs 63 %, p = 0,047) et cela a été confirmé à 6 ans
(Hong YX,2019). La SG à 3 ans était supérieure dans le bras FOLFOX 6m dans la première
Enfin, deux essais de phase III, CAO/ARO/AIO-04 et PETACC 6, ont évalué l’ajout
d’oxaliplatine à la chimiothérapie néoadjuvante et à la chimiothérapie adjuvante chez des
patients avec un cancer du rectum cT3-T4 ou cN+M0 publiés avec des conclusions
discordantes (Rodel, 2015 ; Schmoll 2021).
Le critère principal de jugement était dans ces 2 essais la SSR à 3 ans. Les patients étaient
opérés avec TME et la durée de la chimiothérapie adjuvante était de 4 mois. L’étude
CAO/ARO/AIO-04 a inclus 1 265 patients entre 2006 et 2010 et a évalué le 5-FU (continu
pendant la RCT, bolus en postopératoire) versus un schéma avec oxaliplatine pendant la CRT,
puis FOLFOX 6 après la résection pendant 4 mois (100 mg/m² d’oxaliplatine) (Rodel, 2015).
Le traitement postopératoire a été reçu par 80 % des patients. Dans le bras FOLFOX 6, la
SSR à 3 ans était significativement plus importante que dans le bras 5-FU (76 % vs 71 %,
HR 0,79 ; p = 0,03). Les courbes de survie globale étaient strictement identiques. Il est difficile
de faire la part de la responsabilité de l’intensification du traitement préopératoire et de
l’adjonction de l’oxaliplatine au traitement postopératoire. (Rodel, 2015).
L’étude PETACC-6 (Pan European Trial Adjuvant Colon Cancer) a inclus 1 094 patients et
utilisé la capécitabine seule ou associée à l’oxaliplatine (XELOX) pour 6 cycles (Schmoll,
2014). A l’analyse intermédiaire avec un suivi médian de 31 mois, les patients dans le bras
capecitabine avaient une SSR à 3 ans similaire à celle des patients du bras XELOX (75 %, vs
74 % p = 0,78 ; HR 1,04 ; IC 95 % : 0,81-1,33). Dans le sous-groupe des patients ypTxN+ sur
la pièce (n = 283), les résultats n’étaient pas meilleurs (IC 95 % : 0,67-1,42). Les résultats
finaux à plus de 5 ans (Schmoll, 2021) ne montrent pas de différence de survie sans maladie
(critère principal de l’étude) pour les ypN+ comme pour les ypN-, du taux de récidive à 5 ans
et de la survie globale.
Au total sur 4 études associant à l’oxaliplatine du 5FU intraveineux, dont deux de phase III,
deux seulement sont positives sur la SSR, sans effet sur la survie globale, dont une étude de
phase III qui a introduit l’oxaliplatine dès le traitement préopératoire. Une étude associant
l’oxaliplatine à la capécitabine en population occidentale est négative. L’étude coréenne, sans
oxaliplatine dans la CRT préopératoire, permettrait de retenir une présomption d’efficacité de
l’adjonction de l’oxaliplatine au 5FU intraveineux dans le traitement adjuvant avec un niveau
de preuve 2, mais elle n’est pas confirmée par l’étude chinoise qui a introduit l’oxaliplatine dès
le traitement préopératoire. L’association Xelox ne peut pas être recommandée. Il reste donc
difficile de conclure sur l’intérêt ou non de l’adjonction de l’oxaliplatine au 5FU dans cette
situation.
Aucune étude n’a à ce jour clairement conclu sur le bénéfice d’une chimiothérapie adjuvante
pour les patients en réponse complète après CRT. En 2015, Maas et al. dans une analyse
poolée de 13 études colligeant plus de 3300 patients ne retrouvaient pas d’impact de la
chimiothérapie adjuvante pour le sous-groupe de patients en réponse complète après CRT
(290 patients avec chimiothérapie vs 608 patients sans chimiothérapie) (Maas M, 2015). Plus
récemment une analyse de cohorte américaine sur 2764 patients en réponse complète après
CRT avec utilisation de score de propension et comparant 741 patients avec chimiothérapie
adjuvante et 741 patients sans chimiothérapie adjuvante retrouvait un impact favorable de la
chimiothérapie adjuvante sur la survie globale (HR=0,50 ; 95% IC : 0,32-0,79 ; p=0,005)
(survie à 5 ans : 94,7% avec chimiothérapie vs 88,4% sans chimiothérapie, p=0,005) , en
particulier pour les patients initialement cT3/T4N+ (Polanco, 2018). Cette dernière étude
semble plus puissante que la précédente mais reste une étude rétrospective dont les résultats
sont à prendre avec précautions. La chimiothérapie dans le cas particulier des patients en
réponse complète après CRT peut être considérée comme une option à discuter en RCP.
Une étude américaine de phase II dirigée par le Memorial Sloan Kettering Cancer Center a
évalué l’efficacité d’un traitement exclusif par immunothérapie (dostarlimab, anticorps
monoclonal anti PD) chez une cohorte prospective de 18 patients (12 dans la publication) tous
atteints d’un adénocarcinome rectal stade II ou III (staging avec IRM et pet-scan) dMMR en
immunohistochimie. Le traitement consistait en 9 injections de 500 mg de dostarlimab toutes
les 3 semaines soit 6 mois de traitement qui devait initialement être suivi par une
radiochimiothérapie puis une chirurgie avec exérèse du mesorectum. En cas de réponse
clinique complète définie par une disparition de la tumeur au toucher rectal, à l’examen
endoscopique (examens réalisés à 6 semaines, 3 mois et 6 mois sous immunothérapie) et en
IRM rectale (examens réalisés à 3 mois et 6 mois), il a été proposé une surveillance et de ne
pas passer à l’étape thérapeutique ultérieure. Les objectifs de cette phase II étaient doubles :
taux de réponse clinique complète 12 mois après la fin de l’immunothérapie ou taux de réponse
complète pathologique chez les patients opérés ET taux de réponse clinique à
l’immunothérapie. Sur les 12 premiers patients ayant complété l’immunothérapie avec un
médiane de 12 mois de suivi depuis l’inclusion, le taux de réponse clinique complète était de
100 % sans aucun patient irradié ou opéré. Tous les patients ayant complété l’immunothérapie
présentaient également une réponse complète métabolique au pet-scan. Aucune toxicité de
grade 3 ou 4 n’a été enregistrée. Aucune différence de réponse n’était observée entre les
dMMR/MSI sporadiques ou ceux associés à un syndrome de Lynch (Cercek, 2022).
Les résultats préliminaires d’une phase II randomisée chinoise non comparative ont également
été publiés. Dans cette étude en cours, les patients avec adénocarcinome rectal dMMR/MSI
T3-T4 ou tout T N1 étaient randomisés entre 3 mois de toripalimab (anticorps anti PD1) avec
ou sans celecoxib pendant 3 mois puis opérés. Sur les 34 patients opérés, le taux de réponse
Si l’association de CRT préopératoire suivie de chirurgie avec TME a réduit les récidives
locales à des taux inférieurs à 5 %, elle s’accompagne d’une morbidité importante et de
séquelles fonctionnelles anorectales, urinaires et sexuelles.
Dans la littérature, la CRT permet une stérilisation complète pour 10 à 20 % des patients et
jusqu’à 28 % des patients si on y associe une chimiothérapie néoadjuvante (RAPIDO, Prodige
23). De plus, les patients bons répondeurs à la CRT ont un pronostic plus favorable (Caprici,
2008). Ainsi la chirurgie pourrait être évitée pour les bons répondeurs après traitement
néoadjuvant amenant au développement de stratégies de préservation d’organe opportuniste
ou programmée.
Deux stratégies de préservation d’organe sont proposées aujourd’hui. D’une part, la stratégie
du Watch and Wait consiste à sursoir à la chirurgie et à proposer aux patients en réponse
complète après TNT (total neodjuvant treatment) une surveillance attentive, quel que soit le
stade initial de leur maladie. D’autre part, la stratégie définie d’emblée pour les petites tumeurs
(T2 ou T3 de moins de 4 cm) propose une exérèse de la cicatrice tumorale après CRT selon
les modalités de l’essai GRECCAR 2 (Rullier, 2017 et 2020).
Une première approche opportuniste, également appelée Watch and Wait (W&W), consiste
en une surveillance des patients considérés en réponse complète après CRT ou traitement
néoadjuvant total, quel que soit le stade initial. Cette approche a été développée par Habr-
Gama et al. au Brésil et publiée dans 18 articles différents, soit une cohorte de 361 patients,
avec des taux de réponse complète variant de 20 à 30 %. Les taux de récidive locale étaient
de 5 à 25 % selon les articles et le délai d’évaluation de la réponse clinique complète, tout en
gardant une survie sans maladie à 5 ans de 52 % et une survie globale de 85 %. Ces séries
incluaient principalement des tumeurs cT2 ou cT3 mais également des tumeurs cT4. La
réponse clinique complète était définie comme l’absence de résidu tumoral clinique (absence
de tumeur, d’ulcère et biopsie négative) et les patients étaient surveillés de façon mensuelle.
Néanmoins, le délai d’évaluation de la réponse complète variait selon les articles de 8
L’analyse de la cohorte internationale de watch and wait (international watch and wait
database) montre que plus de 25% des patients considérés en réponse complète et suivi dans
le cadre d’une stratégie W&W vont réévoluer localement dans les 3 ans avec un risque qui se
prolonge même au-delà des 3 ans (Fernandez, 2023). Par ailleurs cette étude montre que les
patients en récidive locale après réponse complète présentent un risque élevé de développer
des métastases à distance (24,1% chez les patients en récidive local vs 5,8% chez les patients
sans récidive locale, p>0,001.
Même si les études récentes suggèrent que la préservation rectale est possible pour 30 à 50
% des patients traités par TNT, l’évaluation de la réponse reste un challenge et les modalités
de surveillance restent mal définies. L’enjeu est de laisser le temps nécessaire à l’obtention
d’une réponse complète sans prendre le risque d’une évolution métastatique ou de compliquer
une chirurgie de rattrapage en cas de récidive locale. Une stratégie de surveillance clinique,
IRM (TRG) et métabolique (TEP-TDM) répétée tous les 2 mois sur une période de 6 mois a
été évaluée dans une série rétrospective. Parmi 314 patients, 50 patients ont ainsi été
sélectionnés en programme de watch and wait, avec un taux de préservation rectale de 88 %
et une survie sans maladie à 3 ans de 67 % (Boubaddi, 2022), mais un taux de rechute local
de 26%.
L’essai GRECCAR 2 est le seul essai randomisé comparant une exérèse locale (EL) à la TME
chez les patients bons répondeurs après CRT (Rullier, 2017 et 2020).
Les études actuelles incluent des patients avec tumeurs rectales limitées (moins de 4 ou 5 cm)
et testent différentes modalités d’intensification thérapeutique avec un objectif de préservation
rectale. Parmi ces études, 2 études françaises randomisées (OPERA et GRECCAR 12) ont
évalué deux modalités d’intensification du traitement différentes avec un objectif de taux de
préservation rectale à un ou trois ans. L’étude OPERA (NCT02505750) a évalué une
intensification de la radiothérapie chez des patients avec tumeur rectale cT2T3N0N1 (moins
de 5 cm) grâce à l’utilisation de la contact-thérapie (randomisation entre CRT avec et sans
contact-thérapie 90 Gy). Pour les tumeurs inférieures à 3 cm, la contact-thérapie était réalisée
avant la CRT. Dans cette étude, une stratégie de surveillance (watch and wait) ou une excision
locale, n’étaient envisagées que s’il y avait une réponse clinique complète ou subcomplète
respectivement (Gérard, 2023). Entre juin 2015 et juin 2020, 148 patients ont été inclus et 141
analysés avec une suivi médian de 38 mois. Les résultats sont significativement en faveur du
bras intensification par contact-thérapie avec survie avec préservation d’organe à 3 ans de 81
% (IC95% : 72-91) versus 59 % (IC95% : 48-72) dans le bras contrôle (HR=0,36 ; IC95% :
0,19-0,7 ; p=0,0026). Cette différence est encore plus importante dans le groupe des patients
avec tumeur < 3 cm qui atteint 97 % (IC95% : 91-100) de préservation d’organe à 3 ans contre
63 % (IC95% : 47–84) (HR=0,07, IC95% 0,01–0,57; p=0,012). Le taux de réponse clinique
complète ou subcomplète à 14 semaines était de 81 % avec contact-thérapie comparé à 58
% dans le bras contrôle (p=0,0006).
La toxicité aiguë n’était pas différente entre les 2 bras, cependant les patients traités par
contact-thérapie présentaient plus de rectorragies de grade 1-2 (63 % contre 12 % dans le
bras contrôle, p<0,0001) dans les 3 ans suivant le traitement. Ces rectorragies étaient dues à
des télangiectasies apparaissant 6 mois après la fin du traitement et qui s’estompaient après
3 ans. L’incidence de métastases à distance à 3 ans était de 9 % (IC95% : 4–13) sans
différence significative entre les 2 bras. De même, la survie globale à 3 ans était de 98 %
(IC95% 96–100) sans différence significative entre les 2 bras. Pour les tumeurs de mois de 3
cm le taux de récidive locale cumulée à 3 ans était de 5% dans le bras contact-thérapie contre
27 % dans le bras contrôle (p=0,051). Pour les tumeurs entre 3 et 5 cm, les taux de récidives
locales cumulées étaient respectivement de 20% et 26% (p=0,76). La stratégie avec contact-
thérapie parait donc particulièrement intéressante pour les tumeurs de moins de 3cm.
L’étude TRESOR faisant suite à l’étude OPERA actuellement en cours compare un bras
contrôle avec traitement néoadjuvant total (4 FOLFIRINOX + CRT CAP 50) avec un bras
expérimental incluant la contact thérapie (4 FOLFIRINOX associés à 3 séances de contact
thérapie (CXB 90 Gy/3f) puis CAP50) et évalue le potentiel de conservation d’organe de la
stratégie avec W&W ou exérèse locale en cas de résidu tumoral, pour les ADK du bas et
moyen rectum T2-T3 de 3,5 à 6 cm de grand diamètre N0-N1 (<8mm).
Compte tenu des risques de difficulté chirurgicale avec majoration des risques de
complications et dégradation de la qualité du mésorectum (GRECCAR 6 et RAPIDO),
l’évaluation de la réponse tumorale pour envisager une stratégie de conservation rectale doit
être faite dans un délai permettant d’envisager si besoin une chirurgie de rattrapage dans les
standards habituels à 8 semaines après la fin de la radiothérapie.
Les possibilités d’évaluation de la réponse tumorale intégrant la décision médicale partagée à
différents temps vont être prochainement évaluées dans une étude acceptée au PHRC 2023 :
GRECCAR 20-EVAREC.
Pour les tumeurs localement évoluées (T3-4 >4 cm ou N1), le traitement chirurgical de
référence reste la proctectomie avec exérèse totale du mésorectum quelle que soit la réponse
aux traitements néoadjuvants mais l’amputation abdomino-périnéale en cas de réponse
clinique complète doit être rare et discutée en RCP.
RÉFÉRENCES
Exérèse locale :
Il est essentiel d’éviter toute fragmentation de la tumeur lors de l’exérèse et de l’adresser bien
orientée pour l’examen anatomopathologique.
OPTIONS
ESSAI CLINIQUE
• Etude GRECCAR 17 : Essai phase III évaluant l’utilisation adaptée versus systématique
de la stomie de dérivation après l’excision mésorectale totale pour le cancer du rectum.
Coordonnateur : C Laurent (Bordeaux) (christophe.laurent@chu-bordeaux.fr).
https://classic.clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT05233787
• Si la lésion T2 présente une marge circonférentielle sur l’IRM<2mm, une CRT de type
CAP 50 peut être proposée en préopératoire (accord d’experts).
• Pour les tumeurs < 4cm de grand axe du bas et moyen rectum, une stratégie de
conservation d’organe en centre expert peut être envisagée, un traitement néoadjuvant par
CRT CAP50 doit alors être proposé (recommandations : grade A).
OPTIONS
• Chez des personnes âgées ou fragiles, si un traitement néoadjuvant par CRT est
indiqué, une RT préopératoire seule avec un protocole court (25/5) dans un petit volume est
possible ainsi qu’une RT seule à la dose de 45 ou 50 Gy/5 semaines.
• Pour les tumeurs < 3cm de grand axe du bas et moyen rectum (canal anal exclu), un
traitement par radiothérapie de contact puis CRT CAP50 peut-être proposé dans un objectif
de conservation d’organe (recommandation : grade B).
ESSAI CLINIQUE
• Etude GRECCAR 17 : Essai phase III évaluant l’utilisation adaptée versus systématique
de la stomie de dérivation après l’excision mésorectale totale pour le cancer du rectum.
Coordonnateur : C Laurent (Bordeaux) (christophe.laurent@chu-bordeaux.fr).
https://classic.clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT05233787
RÉFÉRENCES
• Moyen et bas rectum : traitement néoadjuvant total (TNT) puis chirurgie avec exérèse
complète du mésorectum :
Traitement néoadjuvant total : 6 cycles de FOLFIRINOX puis CRT chimioradiothérapie
CAP50 associé à une chimiothérapie adjuvante par 6 cycles de mFOLFOX6 (ou 4 cycles de
capecitabine) pour les T3 chez des patients en bon état général (PS 0-1) âgés de 18 à 75 ans
(recommandation : grade A).
• Pour les tumeurs < 4cm de grand axe du bas et moyen rectum (avec envahissement
ganglionnaire du mésorectum ≤ 3 ganglions de moins de 8 mm), une stratégie de
conservation d’organe en centre expert peut être envisagée, un traitement néoadjuvant
total par 6 cycles de FOLFIRINOX puis CRT CAP50 doit également être proposé (accord
d’experts).
OPTIONS
• Pour les tumeurs du rectum moyen et inférieur : CRT préopératoire. Protocole CAP 50
(recommandation : grade A) ou CAP 45 (45 Gy + capecitabine 825 mg/m2 les jours de
radiothérapie (recommandation : grade A).
• Chez des personnes âgées trop fragiles pour recevoir une CRT type CAP50, une RT
préopératoire seule avec un protocole court (25/5) dans un petit volume est possible ainsi
qu’une RT seule à la dose de 45 ou 50 Gy/5 semaines.
• Pour les tumeurs < 3cm de grand axe du bas et moyen rectum (canal anal exclu) avec
moins de 4 ganglions (< 8mm) dans le mésorectum, un traitement par radiothérapie de
contact puis CRT CAP50 peut-être proposé dans un objectif de conservation d’organe
(recommandation : grade B).
ESSAIS CLINIQUES
• Etude GRECCAR 14 : Phase III : tumeur localement avancée : CRM < 2mm ; T3c-d N0–
N2 ; T4a-b ; envahissement extramural veineux : traitement personnalisé en fonction de la
réponse tumorale : 6 cures de FOLFIRINOX puis en fonction de la réponse : chirurgie
d’emblée, CAP50 puis chirurgie ou CAP60 puis chirurgie. Coordonnateur : P Rouanet
(Montpellier) (Philippe.Rouanet@icm.unicancer.fr).
https://classic.clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT04749108?term=NCT04749108
• Etude TRESOR : Phase III, T3b-c-d de 3,5 à 6 cm (<2/3 circonférence) N0 ou N1, patients
de moins de 75 ans : Traitement néoadjuvant total (4 FOLFIFIRINOX +CAP 50) vs
Traitement néoadjuvant total (4 FOLFIFIRINOX +CAP 50) + 3 séances de contact-thérapie
(CBX 90Gy/3f) avant la CRT. Réévaluation à 5 semaines de la fin du TNT pour Watch&Wait,
exérèse locale, chirurgie radicale ou radiothérapie de contact. Coordonnateur Jérome
Durand Labrunie (Villejuif).
• Etude GRECCAR 17 : Essai phase III évaluant l’utilisation adaptée versus systématique
de la stomie de dérivation après l’excision mésorectale totale pour le cancer du rectum.
Coordonnateur : C Laurent (Bordeaux) (christophe.laurent@chu-bordeaux.fr).
https://classic.clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT05233787
REFERENCES
Tumeurs avec une résection R1 quel que soit le traitement néoadjuvant : L’AAP de
sauvetage n’est pas recommandée en cas de marge distale R1.
- Patient < 70 ans : FOLFOX 4s (6m) pendant 6 mois (accord d’experts).
- Patient ≥ 70 ans : FOLFOX 4s (6m) à discuter après évaluation onco-gériatrique (avis
d’experts divergents).
Le faible niveau de preuve de l’efficacité de l’oxaliplatine doit faire interrompre ce médicament
dès l’apparition d’une toxicité neurologique sensitive persistante entre deux cures, et
poursuivre le LV5FU2.
REFERENCES
• Tumeur pT3-T4 N0 R0
Pas de traitement postopératoire (recommandation : grade A).
• Tumeurs avec une résection R1 ou tumeur perforée
CRT 50,4Gy associée à une fluoropyrimidine (recommandation : grade A).
L’AAP de sauvetage n’est pas recommandée en cas de marge distale R1.
• Tumeurs pN1-2
- Patient < 70 ans : CRT (recommandation : grade A) ou chimiothérapie adjuvante 6
mois de type FOLFOX 4s (6m) ou XELOX (accord d’experts)
- Patient ≥ 70 ans : CRT (recommandation : grade A) ou chimiothérapie adjuvante 6
mois à discuter après évaluation oncogériatrique (accord d’experts)
OPTIONS
OPTIONS
ESSAI CLINIQUE
• Etude GRECCAR 14 : phase III : tumeur localement avancée : CRM < 2mm ; T3c-d N0–
N2 ; T4a-b ; envahissement extramural veineux : traitement personnalisé en fonction de la
réponse tumorale : 6 cures de FOLFIRINOX puis en fonction de la réponse : chirurgie
d’emblée, CAP50 puis chirurgie ou CAP60 puis chirurgie. Coordonnateur : P Rouanet
(Montpellier) (Philippe.Rouanet@icm.unicancer.fr).
https://classic.clinicaltrials.gov/ct2/show/NCT04749108?term=NCT04749108
RÉFÉRENCES
OPTIONS
• Traitement séquentiel après CRT, avec chirurgie première de la (ou des) métastase(s) puis
chirurgie de la tumeur primitive
RÉFÉRENCES
De nombreuses publications de séries non randomisées rapportent une meilleure survie des
patients présentant un cancer colorectal avec métastases non résécables lorsque la résection
du primitif a été réalisée (Faron M, 2015 ; Ishihara, 2014). Cependant à ce jour aucune étude
randomisée n’a pu être menée à terme en particulier pour le cancer du rectum. La résection
du primitif en cas de métastases non résécables bien contrôlées sous chimiothérapie peut être
une option discutée en RCP et avec le patient en prenant en compte les risques de
complications chirurgicales et de séquelles postopératoires digestives et génito-urinaires.
La surveillance n’a d’intérêt que pour les malades capables de supporter une réintervention,
une chimiothérapie ou un traitement par radiothérapie. L’essai PRODIGE 13 (surveillance du
cancer colique ou rectal stade II ou III opéré à visée curative. Double randomisation : R1 suivi
ou non de l’ACE et R2 suivi avec ou sans TDM TAP) présenté en 2020 à l’ESMO (Lepage,
2020) n’a pas retrouvé de différence significative entre les 4 stratégies de surveillance en
termes de survie globale à 5 ans ou de survie sans récidive. On notait des courbes de survie
globale et sans récidive parfaitement superposables comparant les stratégies de surveillance
avec ou sans ACE. Pour le sous-groupe des patients traités pour un cancer colorectal avec
récidive, les résultats montraient un taux plus important de chirurgie curative des récidives
dans le groupe surveillance intensive par TDM et ACE mais sans traduction à ce stade sur la
survie globale entre les 4 modalités de surveillance. Des études complémentaires sont
nécessaires sur des populations plus homogènes et intégrant de nouveaux biomarqueurs
comme l’ADN circulant avant de proposer une modification des modalités de surveillance du
cancer du rectum. Ces résultats confirment ceux obtenus dans les précédentes études et ceux
de la dernière méta-analyse sur cette question [Jeffery, 2019].
La surveillance ne doit intéresser que les patients qui pourront bénéficier d’un
traitement de la récidive.
• Examen clinique tous les 3 mois pendant 3 ans puis tous les 6 mois pendant 2 ans
• Echographie abdomino-pelvienne tous les 3 mois pendant 3 ans puis tous les 6 mois
pendant 2 ans
Le rythme de la surveillance peut être modulé dans le sens d’un espacement des
intervalles de surveillance à tous les 6 mois en cas de stade II à faible risque de récidive
(niveau de la recommandation : avis d’experts).
• Coloscopie selon les recommandations de l’ESGE 2019 et 2020 et celles de la SFED 2021
[Hassan, 2019; Hassan, 2020; Recommandations SFED 2021] - En cas d’antécédent
personnel de cancer colorectal traité par exérèse endoscopique ou chirurgicale :
- si incomplète ou de mauvaise qualité avant l'intervention, coloscopie à faire dans les
6 mois post-opératoires (niveau de la recommandation : grade C) puis à 1 an (niveau de la
recommandation : grade B), à 3 ans et à 5 ans, si la coloscopie précédente est normale
(niveau de la recommandation : grade C) ;
- si complète et de bonne qualité en préopératoire, elle sera à réaliser à 1 an (niveau
de la recommandation : grade B), à 3 ans et à 5 ans (niveau de la recommandation : grade
C), si la coloscopie précédente est normale (niveau de la recommandation : grade C).
RÉFÉRENCE
• Le risque de récidive entre 5 et 10 ans est faible mais non nul de 7,6% à 10,7% (Cottet V,
2015 ; Frontali A, 2020). Il n’y a toutefois aucune preuve que la surveillance prolongée au-
delà de 5 ans améliore le pronostic des patients. Une surveillance au-delà de 5 ans n’est
donc pas indiquée (accord experts).
RÉFÉRENCES
• Les récidives loco-régionales des cancers du rectum peuvent être accessibles à une
exérèse curative surtout après exérèse locale ou résection antérieure. Il s’agit de la
seule chance d’assurer une survie prolongée : lorsqu’une exérèse curative est réalisée, elle
peut offrir un taux de survie à 5 ans de l’ordre de 20 %.
• La douleur, problème majeur au cours de l’évolution des récidives locorégionales des
cancers du rectum, doit être combattue par l’utilisation adaptée des traitements
antalgiques. En cas de difficulté à contrôler les douleurs, le recours à des spécialistes
algologues est recommandé.
• Les résections palliatives, laissant de la tumeur en place contre les parois du pelvis ou le
sacrum sont discutables. Dans ces circonstances, la survie globale est inférieure à 3 ans
avec une survie médiane de 12 mois. Elles sont cependant indiquées lorsqu’elles sont
susceptibles d’améliorer le confort du patient en cas d’invasion vésicale symptomatique ou
de fistules surinfectées. Les traitements combinés peuvent améliorer le pronostic de ces
exérèses palliatives.
• La colostomie peut être rendue nécessaire en raison de l’obstruction intestinale ou de
l’importance du syndrome rectal.
• Les traitements palliatifs endocavitaires (laser, radiothérapie, électrocoagulation) et les
prothèses expansives mises par voie endoscopique peuvent éviter la colostomie dans les
cas favorables ou en retarder l’échéance.
• La radio +/- chimiothérapie peut être le seul traitement palliatif des récidives loco-
régionales ou être indiquée avant une réintervention si le patient n’a pas été irradié lors du
traitement initial.
• La chimiothérapie par oxaliplatine ou irinotécan associés au 5FU en perfusion continue
peut avoir un impact sur les symptômes. Son influence sur la survie n’a pas été étudiée.
Une trichimiothérapie par FOLFIRINOX peut être proposée si l’état général du patient le
permet, comme pour les tumeurs métastatiques (accord d’experts)
• Chirurgie d’exérèse +/- CHIP (chimiothérapie hyperthermie intra-péritonéale) avec
mitomycine en cas de récidive péritonéale.
Essais cliniques
- NORAD01-GRECCAR 16 : phase III, cT3N0 ou cT1T3N+, CRM≥2mm
- GRECCAR 14 : phase III, T3c-d N0–N2 ; T4a-b ; envahissement extramural veineux, CRM < 2mm
- TRESOR : Phase III, T3b-c-d de 3,5 à 6 cm (<2/3 circonférence) N0 ou N1
- GRECCAR 17 : phase III, stomie de dérivation adaptée vs systématique
XELOX
Oxaliplatine 130 mg/m² en perfusion IV de deux heures (Jour 1 toutes les 3 semaines) en
association avec capécitabine 1000 mg/m² deux fois par jour (soit une dose journalière de
2000 mg/m²), la première prise ayant lieu le soir du Jour 1 et la dernière prise le matin du jour
15. Cycles de 3 semaines comprenant 2 semaines de traitement suivi d’une semaine sans
traitement.
FOLFIRINOX
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