Memoire Masso Kinesitherapie 2021 CARAES - Trevor
Memoire Masso Kinesitherapie 2021 CARAES - Trevor
Memoire Masso Kinesitherapie 2021 CARAES - Trevor
CARAES Trévor
-La plupart de mes tuteurs de stage pour l’expérience qu’ils m’ont apporté et le goût
qu’ils m’ont transmis d’exercer ce beau métier. Particulièrement Youenn BODERE, Juliano
SCALABRIN, Jean-Bernard ROUSSIERE, Nicolas FEIST et Gilles BEAUDOIN.
-Les équipes du Pôle France Voile de Brest, François JAOUEN, Faustine MERRET et
Pierre NOESMOEN pour m’avoir permis d’intégrer l’IFMK de Brest et pour ces belles
années passées à concilier études et entrainement.
-Ma famille, et particulièrement mes parents pour leur accompagnement et leur soutien
tout au long de mes études, leur investissement dans mon projet et le financement de ma
formation.
3. Problématisation ................................................................................................ 26
4. Méthode ............................................................................................................ 27
4.1 Population .............................................................................................................. 28
4.2 Méthodologie qualitative ........................................................................................ 28
4.2.1 Définition ................................................................................................................................. 28
4.2.2 Guide d’entretien .................................................................................................................... 29
4.2.3 Réalisation des entretiens ....................................................................................................... 30
4.3 Méthode quantitative ............................................................................................. 32
4.3.1 Construction du questionnaire ................................................................................................ 32
4.3.2 Diffusion du questionnaire ...................................................................................................... 33
4.3.3 Critères d’inclusion .................................................................................................................. 34
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
INDEX
KT : Kinésio Tape
Passionné de sport dans son ensemble, c’est avec attention que je m’intéresse à
l’actualité sportive. Depuis peu, j’ai pu, comme beaucoup, remarquer l’arrivée de
bandes de couleurs adhésives sur les athlètes. Premièrement chez les professionnels puis
progressivement chez les amateurs durant les années 2010. (1)
Initialement, je voyais cela sur les réseaux sociaux ou lors de matchs de football
professionnels. Connaissant la notoriété actuelle des footballeurs, j’ai pensé que cela
pouvait être un phénomène de mode, mis en vitrine par des sportifs sponsorisés, qui
allait vite s’étouffer.
1
un montage avec un même objectif, l’un posait la bande avec environ 30% de tension,
l’autre 70%.
Très intéressé par l’idée de pouvoir concilier ma passion pour le sport et mes
études, j’ai vu en ce projet MIRMK l’opportunité de le faire.
1.2 Questionnement
Je me suis intéressé à ce qui s’était fait dans la littérature sur le Kinésio Tape.
J’ai alors remarqué que le champ d’utilisation de cet outil était très large (2). De ce fait,
j’ai décidé de cibler mes lectures sur les lésions musculaires puisque je suppose que
c’est ce pourquoi cet outil est préférentiellement utilisé car je l’ai plusieurs fois vu en
stage et que c’est une blessure sportive fréquente et en augmentation comme le souligne
ces études d’Ekstrand J, Waldén M. et Hägglund M. intitulées « Hamstring injuries
have increased by 4% annually in men’s professional football, since 2001: a 13-year
longitudinal analysis of the UEFA Elite Club injury study » (3) et « Muscle injury is the
principal injury type and hamstring muscle injury is the first injury diagnosis during
top-level international athletics championships between 2007 and 2015 » (4). Elles
démontrent d’une part que les lésions musculaires sont les blessures les plus fréquentes
d’après un recensement de 9 ans sur des compétitions internationales d’athlétisme, et
d’autre part, que ces blessures sont en augmentation (de 4% par an en moyenne) dans le
football. (3,4)
En avançant dans les recherches je remarquais que les avis et les conclusions des
articles divergeaient concernant les preuves de l’efficacité physiologique du Kinésio
Tape. Les différents articles ne permettaient pas d’affirmer un consensus quant à un réel
intérêt de son utilisation dans la rééducation des lésions musculaires (5)(6)
Bien que certains articles concluent à une efficacité de l’utilisation de cet outil
(7)(8), d’autres l’encensent beaucoup moins. En effet, A. Morichon, dans sa revue de
littérature « Le Taping : à l’épreuve des faits ? » conclue que « Plus les niveaux de
preuve augmentent, moins les preuves scientifiques sont en faveur de l’utilisation
du Taping en pratique clinique. » (5)
2
Échappant à certains principes de l’Evidence Based Practice (9) et non validé
dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé (10), nous pouvons alors nous
interroger sur l’intérêt et l’efficacité de l’utilisation du Kinesio Tape en pratique
clinique masso- kinésithérapique.
La majorité des kinésithérapeutes que j’ai côtoyé utilisent cet outil dans leur
pratique clinique et dans la rééducation des lésions musculaires. D’après un sondage en
Annexe I réalisé sur un groupe de MKDE « neutre », sans formation ni spécialités
particulières, nous pouvons supposer, malgré le faible échantillon de personne y ayant
répondu, que la majorité des MKDE utilisent cet outil dans leur pratique clinique. En
effet 66% des 191 sondés répondent utiliser cet outil. De plus, une étude
épidémiologique (11) sur l’utilisation du Kinésio tape par les kinésithérapeutes des
clubs de football professionnels Ligue 1 et Ligue 2 démontre que « le kinesiotaping est
bien une technique de choix employée par les masseurs-kinésithérapeutes du football
professionnel ».
3
2 Cadre conceptuel
2.1.1 Anatomie
4
Image 1 : Composition du muscle strié. Figure tirée de McGraw-Hill Education (2014)
Les muscles striés squelettiques se fixent aux os via les tendons et sont
composés de plusieurs faisceaux musculaires eux- mêmes composés de plusieurs fibres
musculaires appelées myocytes. Celles-ci peuvent être divisées en deux catégories :
d’une part les fibres de type I (fibres rouges) qui se caractérisent par une endurance
élevée et une contraction lente de faible niveau et d’autre part les fibres de type II
(fibres blanches) qui ont une capacité d’endurance lente et une capacité de contraction
rapide (14)(12)(15). Avec ses 640 muscles constants, le tissu musculaire représente
environ 40% de la masse corporelle. (15)
5
2.1.2 Étiologies et mécanismes lésionnels
2.1.3 Classification
6
Stade 1 Stade 2 Stade 3 Stade 4 Stade 5
Intrinsèques : (12,15)(21)
- Le manque de souplesse
7
- Le profil psychologique ou et social
- L’âge
Extrinsèques : (12,15,17)(21)
-Surentrainement
-Période de compétition
-Hygiène diététique
-Manque de sommeil
2.1.5 Épidémiologie
Les accidents musculaires atteignent les membres inférieurs dans 90% des cas dont
60 % impliquent le membre dominant. Il s’agit en particulier les muscles bi-articulaires
(droit antérieur, gastrocnémiens, et ischios-jambiers), qui sont exposés à de plus grandes
amplitudes et soumis à une asynergie lors d’un mouvement violent et rapide,
normalement contrôlé par un couple agoniste-antagoniste. (15) Près de 92 % des lésions
intéressent les 4 grands groupes musculaires du membre inferieur. Il s’agit par ordre de
fréquence, des ischio-jambiers : 37%, des adducteurs : 23%, des quadriceps : 19%, et
enfin du triceps sural : 13% (15)(16).
8
D’après l’étude de Renuy citée précédemment (15), en moyenne chez les sportifs,
ces lésions surviennent à la troisième semaine et à la mi saison d’une activité́ sportive.
Nous remarquons qu’elles apparaissent surtout en toute fin de match (15). Une prise en
charge non rigoureuse de ce type de pathologie peut conduire à un fort taux de récidives
et à des séquelles pouvant être très invalidantes. D’après Ekstrand (3), le taux de
récidive est estimé à 16%.
Selon une étude épidémiologique dans le football, nous pouvons constater que les
lésions musculaires sont les blessures les plus fréquentes : (22)
Lésions Musculaires : 45%
Lésions ligamentaires : 15%
Traumatismes directs : 12%
Tendinites : 8%
Lésions articulaires : 7%
Lésions osseuses : 4%
Commotions cérébrales : en hausse
Enfin, l’étude suivante sur les blessures en athlétisme conclue, dans la même
tendance, que les résultats constatés dans le football (4). « Muscle injury is the principal
injury type and hamstrings muscle injury is the first injury diagnosis during top level
international athletics championships between 2007 and 2015 » qui rapporte des
données de 16 championnats internationaux entre 2007 et 2015 dans lesquels chaque
équipe nationale et le comité d’organisation renseignaient chaque blessure via un
formulaire précis. Il en ressort que 40,9% des blessures étaient des lésions musculaires
et que les muscles ischios jambiers étaient les plus touchés (4).
9
étapes. La phase inflammatoire qui précède la phase de réparation et pour finir la phase
finale de remodelage.(12)(15)(16) C’est pour faciliter ce processus de guérison, que
nous allons tenter de voir comment utiliser le Kinésio Tape.
10
2.2.1 Historique
Cette méthode est apparue au Japon au cours des années 1970 grâce à l’initiative
d’un chiropracteur japonais, Mr. Kenzo Kase (8). D’après l’organisme KinésioTaping
France (25) nous apprenons que l’idée initiale de cette méthode était de proposer des
soins dont l’efficacité serait prolongée dans le temps entre les séances. En effet, le mot
Kinésio Tape est formé de « kinésio » signifiant le mouvement en grec, et du mot
« tape » qui se traduit par ruban. (23) C’est alors une technique utilisée pour créer ou
faciliter le mouvement grâce à l’utilisation de bandes élastiques spécifiques. (8)(25)
2.2.2 Principes
11
allant de la superficie vers la profondeur des tissus. Son action perdure pendant 3 à 5
jours 24h/24 (28) et peut, selon certains auteurs, aller jusqu’à 7 jours. (24)
Ces nouveaux schémas vont dans le sens des principes énoncés du Kinésio Tape
qui indiquent que, par le biais de la peau, on exercerait une influence sur la fonction
musculaire et circulatoire car « la peau et les systèmes sous-jacents forment une entité
unique ». (7)(8)(30)
12
Image 2 : Illustration du mécanisme d’action de l’outil. Image tirée de
https://www.revmed.ch/RMS/2009/RMS-212/Bandages-adhesifs-elastiques-de-couleur-
description-et-application-pratique
Bien que des effets puissent être conseillés pour différentes fonctions, nous nous
intéresserons exclusivement aux applications musculaires car ce sont celles qui nous
intéressent dans ce travail de fin d’étude.
13
Concernant les effets décrits sur la fonction musculaire, selon le site Kinésio
Tape France, le livre de Christophe Geoffroy et le livre d’Ilbeygui, en fonction des
montages : (7)(24)(25)
Les effets énoncés sont pour beaucoup évoqués par des concepteurs directs de
bande ou des sociétés de formations (8)(25). Il y a alors un conflit d’intérêt et un biais à
prendre en compte. D’autant plus que, dans la plupart des sources desquelles
proviennent ces indications, aucune référence scientifique n’est renseignée pour
appuyer les effets cités. Les indications semblent être basées sur des théories et non sur
des preuves issues d’essais cliniques.
14
Les bandes de Kinésio-Tape ont des propriétés spécifiques : elles sont en coton
pur, sans latex, et ont une élasticité́ longitudinale allant jusqu’à 140%. (24)
L’organisme Kinésio-Taping France (25) nous renseigne sur le fait qu’il est
nécessaire pour tout montage de découper la bande en fonction de l’application voulue
ainsi que d’arrondir les angles afin d’éviter qu’ils ne se décollent. (7)(25)
Précisons également que la peau doit être propre et séchée voir rasée. Elle doit
être étirée au moment de la pose. Enfin l’adhésion de la bande dépend de chaleur, en
effet elle est thermosensible, il est alors nécessaire de frotter le tissu une fois appliqué.
Les bandes résistent à l’eau et peuvent coller jusqu’à une semaine sur la peau. (7)(24)
Ici, nous choisirons de décrire les montages préconisés pour les effets énoncés
précédemment sur les lésions musculaires. (7)(24)(26)(27)(32)
15
Image 1 : Illustration d’un montage tonifiant sur le triceps sural image tirée de
https://praktijkduyvestein.nl/kinesio-taping/
16
D’après Lee et al. (35) la bande de KT doit être appliquée à 75% de son
étirement maximal sur un muscle. Un autre auteur suggère quant à lui de poser la bande
avec une tension nulle sur un muscle en étirement maximal. (27) Nous pouvons voir que
les recommandations sont diverses quant à la tension de bande à appliquer et nous
verrons par la pratique ce qu’il en est sur le terrain.
- Montage antalgique
17
intéressée au sujet pour remarquer que, dans leur étude, beaucoup d’articles ne donnent
pas le pourcentage de tension appliquée et d’autres ne communiquent pas le temps de
pause. Néanmoins, la revue en a conclu que l’effet sur la réduction de la douleur était
moins important plus il y avait de tension et plus la bande était posée longtemps (36).
Par ailleurs, selon C. Geoffroy il est préconisé d’y appliquer entre 30 et 50% de tension.
(7) Encore une fois remarquons que, d’après la littérature, il semble difficile d’établir un
consensus sur la tension de bande préconisée pour ce montage.
Enfin le montage doit être réalisé en mettant les tissus à traiter en position étirée
du fait que, lors du retour en course interne, et de par l’élasticité, la bande « tracte » les
tissus. (7)(24)(26)
- Montage drainant
18
Image 2 : Illustration d’un montage musculaire drainant, image tirée de
https://praktijkduyvestein.nl/kinesio-taping/
La bande doit être posée sans tension, avec les tissus en position étirée, de façon
à ce que la bande forme des ondulations ou replis une fois les tissus en position
raccourcie. Ces ondulations induiront un pompage de la superficie à la profondeur, 24h/
24 (7)(25). Il faut poser l’embase quelques centimètres en amont de la zone à traiter et
venir déposer chaque bandelette sur la zone à drainer tel que sur la photo. Il est
recommandé d’appliquer la bande sans tension, 0%. (7)(24)(26)(27)
2.2.4 Indications
19
Concernant les indications musculaires, selon le livre de Christophe Geoffroy
« Straping et Ktaping », il est recommandé d’utiliser le KT sur les lésions suivantes : (7)
Détonifiant
Tonifiant
(Décontractu
Drainant rant) Antalgique (Soutien)
Contusion
X X
Contracture
Courbature X
Déficience
Remarquons que d’après ce tableau, les indications ne concernent que les lésions
de stade 1 & 2 correspondant respectivement aux contractures et courbatures selon la
classification d’Andrivet (15) décrite précédemment. Il sera intéressant de voir ce qu’il
en est dans la pratique pour des lésions plus importantes.
20
Il existe plusieurs coloris. Il faut savoir que selon le site Kinésio Taping France
(25), « les propriétés mécaniques des bandes sont identiques quelle que soit la
couleur ». Par ailleurs, selon le livre de Ilberguy (24), la couleur de la bande aurait des
effets objectifs ou subjectifs sur l’individu. Selon lui, la couleur aurait des effets sur les
émotions. Libre à chacun de leur attribuer un rôle particulier. (7) Il sera intéressant de
voir comment cette modalité est utilisée par les kinésithérapeutes.
2.2.6 Contre-indications
D’après une étude (Annexe II) parue dans la revue « Kinésport » (38), il y avait
1 400 praticiens formés à au minimum l’une des cinq formations les plus populaires en
France en 2010 : « Kinésio taping France » « Taping NM » « Physio taping » « F
taping » « K taping ». Cette estimation vient des chiffres pris selon les listings sur les
sites internet. L’étude date de 2010, le KT est une méthode récente en France, on peut
supposer que ces chiffres ont augmentés et il est difficile de trouver des données plus
récentes.
Le site kinésio taping France (25) nous rapporte qu’ils ont formés 4 200
personnes à la méthode depuis 2010. Selon certains sites de formation, il y a eu un pic
21
d’affluence dans les années 2013, 2014, puis ce nombre s’est stabilisé. Il a même
diminué ces deux dernières années. Les membres de l’un de ces sites expliquent cette
légère baisse d’affluence par l’arrivée de nombreuses formations concurrentes ainsi que
d’autres formations sur le sport incluant un module Kinésio tape, qui serait selon eux «
très incomplet ».
Au cours des dernières années, plusieurs projets de recherche ont étudié l'effet
du Kinésio Tape sur un grand nombre de dysfonctionnements musculo-squelettiques.
Cependant, les articles peinent à convaincre la communauté scientifique de ses
avantages (5)(6). L’article de Morichon et Palot « Le taping : à l’épreuve des faits »
nous indique que « à l'heure actuelle, en l'absence de données scientifiques spécifiques,
la perception physiologique des avantages du KT sont hypothétiques » (5). De plus, la
méta-analyse de Williams et all. « Kinesio taping in treatment and prevention of sports
injuries » conclue que plus les niveaux de preuve augmentent, moins les preuves
scientifiques sont en faveur de l’utilisation du KT en pratique clinique (6).
22
En effet, cette même étude met en évidence le fait que lorsqu'un échantillon avec
des sujets symptomatiques a été utilisé, les chercheurs ont fait état de meilleurs
résultats. (39) Le plus souvent, les effets bénéfiques de l'utilisation du Kinesio Tape
étaient une amélioration du seuil de douleur, des capacités fonctionnelles, des signes
inflammatoires, de la circulation lymphatique et une récupération plus rapide après un
exercice physique ayant provoqué des lésions musculaires (39).
En effet, Parreira et al. ont réalisé une revue de littérature « Current evidence
does not support the use of Kinesio Tape in clinical practice: a systematic review » (42)
sur des patients avec des lésions des muscles de la coiffe des rotateurs, des syndrome
fémoro-patellaire et des fasciites plantaires. Cette revue s’est chargée d’évaluer l’effet
du KT en comparant les résultats d’un groupe avec KT accompagné d’autres traitements
et ceux d’un autre groupe avec ces mêmes traitements sans accompagnement du KT. La
conclusion est que le groupe avec KT + autres traitements n’avait pas de meilleurs
résultats que le groupe avec seulement les autres traitements. La conclusion est alors en
défaveur de l’utilisation du procédé « Les données de cette revue systématique
n’appuient pas l’utilisation de KT dans ces populations cliniques ». (42)
23
Par ailleurs, selon Simon et al. « Acute effects of Kinesio Taping on Knee
Extensor Peak torque and Electromyographic Activity after Exhaustive Isometric Knee
Extension in Healthy Youngs Adults » (43) musculairement, le KT aurait également des
bienfaits sur les sujets sains. Il démontre que la vitesse de contraction et la force
musculaire immédiate est augmentée grâce au KT au niveau de l’appareil extenseur du
genou. Également chez des sujets sains, l’étude « Kinesiotaping Diminishes Delayed
Muscle Soreness but does not improve muscular Performances » (44) démontre que le
Kinésio Tape diminue l’apparition des DOMS (douleurs musculaires d’apparition
retardées ou courbatures). Enfin l’étude « The Effectiveness of KinesioTaping in
Recovering from Delayed Onset Muscle Soreness: A Crossover Study » (45) reprend ces
deux éléments en montrant que « KT is favorable in the recovery of muscles soreness
after delayed onset muscle soreness. KT has beneficial effect on horizontal jump
performance and dynamic balance ».
Ce concept est pourtant démenti par l’étude « The effect of KinesioTaping on Muscle
Pain, Sprint Performances, and Flexibility in Recovery from Squat Exercises in Young
Adult Women » (46) qui contredit les effets énoncés par les articles ci-dessus. En effet,
selon Ozmen et al le KT n’aurait aucun effet pour prévenir les douleurs musculaires ni
pour améliorer la performance « KT application immediately before squat exercises has
no effect on muscle pain and short sprint performance ».
Enfin, l’étude de Kenzo Kase « Changes in the Volume of the Peripheral Blood
flow by using Kinesio Taping » (47) démontre que la bande de KT faciliterait l’apport
sanguin périphérique. Cette étude a été faite en mesurant, grâce à un appareil Doppler,
le volume sanguin de différentes artères avant et après l’application de la bande (47). Le
mécanisme mis en valeur dans cet article est que l’élasticité de la bande améliore la
décompression des structures sous-cutanées dont les capillaires sanguins et les
vaisseaux lymphatiques. Un apport en oxygène est nécessaire pour faciliter la
cicatrisation des lésions musculaire et celui-ci se fait par la vascularisation (15). De ce
fait, si le procédé permet d’augmenter la vascularisation, il serait efficace pour la prise
en charge des lésions musculaires (47).
Notons également que la plupart des études concluant à une amélioration grâce
au KT prennent de la distance dans leur conclusion en stipulant que leur « résultat n’est
pas significatif », que « des échantillons de patients différents » ou des « temps de poses
24
allongés » seraient plus intéressants pour réellement valider l’hypothèse, ou encore que
« d’autres études futures plus précises sont nécessaires pour s’assurer de la réalité des
bienfaits » … (48)(49)(50)
Nous pouvons alors constater que les preuves sur le sujet sont discutées et que
les articles ne vont pas tous dans le même sens, cela contribue à une ambiguïté. C’est
cette ambiguïté que nous allons tenter d’éclaircir en analysant la pratique.
2.4.1 Définition
25
douleurs fémoro-patellaires, de douleurs à l’épaule ou de lombalgie. Les résultats
évalués étaient la douleur et la capacité de mouvement. Les résultats vont dans le même
sens en démontrant que, selon ces études, le Kinésio Tape n’est pas plus efficace que le
tape placebo ou son effet est trop faible pour être considéré comme cliniquement
valable par les auteurs et les examinateurs. (42)
3. Problématisation
A la suite de cette partie « Cadre Conceptuel », plusieurs points sont à mettre en
évidence. En effet, il est vrai qu’il n’y a aucune recommandation de l’HAS à propos du
Tape dans la prise en charge des blessures musculaires. Au vu du nombre de praticiens
formés, beaucoup de kinésithérapeutes semblent l‘utiliser pour autant.
26
Ma problématique sera de rechercher si un consensus existe dans la prise en
charge des lésions musculaires via les bandes de Kinésio Tape puis de comprendre
le décalage existant entre le manque de preuves et la fréquence d'utilisation de cet
outil dans la rééducation kinésithérapique des lésions musculaires des sportifs.
4. Méthode
27
méthodologique de recueil de données grâce à la combinaison de deux méthodes de
recherche qui seront détaillées par la suite, l’entretien semi-directif et le questionnaire.
4.1 Population
Il a été choisi de sélectionner des MKDE prenant en charge des sportifs amateurs
ou professionnels car c’est une population de patients qui m’intéresse. Je suppose aussi
que c’est sur cette catégorie de patients que le KT est préférentiellement utilisé. De plus,
beaucoup de ce qui se fait sur les sportifs peut être applicable, en fonction des cas, chez
des patients plus sédentaires. Il été considéré comme sportif, toute personne pratiquant
une ou des activités physiques au minimum 2 fois par semaine.
4.2.1 Définition
Selon Geneviève Imbert, « l’entretien n’a pas pour objectif d’être représentatif,
mais d’explorer le point de vue d’individus socialement situés » (58). C’est un mode
d’entretien dans lequel le chercheur amène le répondant à communiquer des
informations nombreuses, détaillées et de qualité́ sur les sujets liés à la recherche.
28
Selon Romelaer, l’objectif des entretiens est de « collecter des nouvelles
informations en étant suffisamment ouvert pour pouvoir repérer certaines facettes
méconnues du phénomène étudié » (57). Dans ce travail, les entretiens ont un objectif
exploratoire, c’est-à-dire qu’ils visent à compléter des pistes de travail suggérées par les
lectures et faire émerger des pistes auxquelles le chercheur n’aurait pas forcément pensé́
spontanément. L’objectif des entretiens sera aussi d’avoir suffisamment d’informations
pour pouvoir proposer les réponses les plus complètes possible dans le questionnaire.
Les entretiens réalisés ont duré en moyenne 30 minutes. Le guide d’entretien est
présenté́ en Annexe III.
Ce guide d’entretien a été fait de façon à avoir une suite logique, cohérente et
assez large pour ouvrir les possibilités d’expressions des personnes interrogées. Les
questions sont ouvertes de façon à leur laisser la possibilité́ d’une grande liberté́ de
parole à l’intérieur de chaque thème.
Cinq thèmes ont été définis pour paraitre dans ce guide d’entretien :
29
-évocation du manque de preuves pour connaitre l’avis de l’interviewé sur la
littérature, savoir s’il s’y intéresse et s’il peut être amené à modifier sa pratique en
fonction des différents articles qui paraissent.
- efficacité et lien éventuel avec un effet placebo. Le but est de connaitre les
critères d’efficacité du montage et d’avoir l’avis du praticien concernant une éventuelle
participation de l’effet placebo.
Enfin ce guide a été testé en conditions réelles sur quatre anciens étudiants
diplômés afin d’avoir leur avis et d’effectuer les dernières modifications pour être dans
les meilleures conditions pour interroger les MKDE sélectionnés.
P. Romelaer, dans son article « l’entretien de recherche » (57) nous indique que
les entretiens ne sont pas toujours réalisés dans un but quantitatif. Dans ce cas, le critère
n’est pas le nombre d’entretiens mais la « saturation sémantique ». Selon l’article, on
parle de saturation sémantique quand les nouveaux ESDC n’apportent plus
d’informations différentes de celles obtenues par les entretiens précédents (57). Selon
ces principes, il a été choisi d’en réaliser quatre. Tous ont des profils différents incluant
des libéraux et un salarié. Tous s’occupent de sportifs avec des profils très variés, l’un
d’entre eux dans une structure de football professionnel, un autre dans un pôle de trail
de montagne et ski alpin, le troisième autre dans un club de triathlon tous niveaux et le
dernier dans un pôle France de voile. La prise de contact a été réalisé de manière
directe. En fonction de mes connaissances, de mon parcours de stages, et des
intervenants à l’IFMK de Brest, j’ai pu cibler les personnes les plus aptes à répondre à
mes questions et m’aider dans ce projet.
30
Années Formation(s) Spécificité(s)
d’expérience
Interviewé 1 22 Formation Kinésio- Prise en charge
Tape France exclusive de sportifs
professionnels en
Formation sport
salariat.
Interviewé 2 15 Formation K Prise en charge de
tapping accademy traileurs et skieurs
de haut niveau et
Formation sport
essentiellement de
sportifs amateurs en
libéral.
Interviewé 3 9 Formation Prise en charge de
Kinésport sportifs semi-
professionnels et
beaucoup de sportifs
amateurs en libéral
et dans un club.
Interviewé 4 20 Kinésio Tape Prise en charge de
France sportifs
professionnels et
amateurs en libéral.
31
Le premier entretien a été réalisé physiquement, les suivants, en visio-
conférence, pandémie de COVID 19 oblige. Ceux-ci ont duré entre 24 et 31 minutes.
32
questions « stop » ont été ajouté afin d’éviter aux répondants de répondre à des
questions ne les concernant pas.
Avant d’être diffusé, le questionnaire a été testé par quatre MKDE dont deux
formateurs de l’IFMK de Brest afin de s’assurer que toutes les questions soient bien
interprétées et comprises. Leurs réponses n’ont pas été retenues dans les résultats. Cela
permet également de déterminer le temps nécessaire pour réaliser le questionnaire. En
effet, cette durée ne doit pas être trop longue pour ne pas « perdre » le répondant et
s’assurer qu’il aille bien jusqu’à la fin pour pouvoir analyser les données. C’est
pourquoi le temps limite du questionnaire avait été fixé à 5 minutes maximum.
33
plus de 35 millions d’utilisateurs en France. La publication diffusant le questionnaire a
été émise sur neuf groupes publics et privés différents dont le groupe « Le réseau des
kinés » regroupant plus de 35 000 MKDE. Aussi des organismes de formations
spécifiques tels que « Kinésio Taping France » (25) ou « Ktaping academy » (60) ont
été sollicité afin d’éventuellement pouvoir transmettre le questionnaire à leurs clients
formés. Ces derniers n’ont pas accepté de le faire mais ont pu m’aiguiller vers des
groupes sur les réseaux sociaux avec exclusivement des praticiens formés à la méthode.
Le questionnaire a alors été publié sur dix groupes sur le réseau social
Facebook, il a été en ligne du 10 décembre 2020 au 20 janvier 2021, deux relances ont
été faites sur chaque groupe afin d’avoir le maximum de visibilité et de réponses
possibles.
Au total, 157 masseurs kinésithérapeutes ont répondu au sondage. Sur ces 157
réponses, il a fallu retirer les 46 réponses partielles et même s’il était précisé dans le
texte d’introduction qu’il fallait « être formé au Kinésio Tape et prendre en charge des
sportifs » pour répondre, 26 ne correspondaient pas à ces critères d’inclusions. Au total
il restait 85 réponses complètes de praticiens répondant aux critères d’inclusions
5. Résultats et analyse
34
Les données ont été récoltées de manière brute dans un premier temps
correspondant aux « résultats » et reportées dans un tableau Excel : il s’agit d’un
dépouillement du questionnaire. C’est une lecture sans interprétation statistique avant de
les analyser dans le but de répondre à la problématique.
UTILISATION MUSCULAIRE
60
18
7
0
35
UTILISATION LIGAMENTAIRE
40
31
10
55
21
7
2
19
14
36
Si l’on rapporte les 4 graphiques dans un seul nous obtenons le tableau suivant :
181
155 152
113
Les utilisations musculaires sont alors, selon cet échantillon, les plus pratiquées
et les utilisations ligamentaires les moins utilisées. Quant aux applications contre la
douleur et l’œdème leur fréquence d’utilisation semblent similaires. Cela rejoint la
37
supposition de départ qui était de réaliser cette étude particulièrement sur les lésions
musculaires puisque c’était la pathologie pour laquelle le KT était supposée être le plus
utilisé.
59%
41%
Oui Non
38
Nous remarquons via ce graphique qu’un grand nombre d’entre eux utilisent le
KT différemment en fonction du patient qu’ils ont face à eux. En effet ils considèrent
que leur choix dépend du patient. Intéressons-nous maintenant à savoir en quoi ce choix
est-il patient dépendant. Tous ceux ayant répondus « oui » se voyaient poser la question
« pourquoi ? » et nous allons voir que les réponses sont assez diversifiées.
Accordez-vous de l'importance à la
couleur ?
OUI
[POURCENTA
GE]
NON
[POURCENTA
GE]
39
Nous voyons que la grande majorité (80%) n’accordent pas d’importance à la
couleur. Rappelons que les propriétés mécaniques des bandes sont identiques quelle que
soit la couleur. L’effet recherché ici pour les 20% y accordant de l’importance peut
alors être placebo ou des convictions personnelles des MKDE. À ces 20%, la question
« En quoi y accordez-vous de l’importance ? » était posée.
Notons que près de la moitié de ces justifications sont des MKDE pour qui les
bandes agissent différemment selon la couleur, il serait alors intéressant de savoir où ces
professionnels ont eu ces informations et si un organisme de formation prétend vendre
des bandes avec des propriétés différentes selon la couleur. Une question sur les
marques de bandes était proposée à la fin de cette première partie afin de voir combien
de marques pouvaient être utilisées et de savoir si certaines ressortaient
préférentiellement. Sur les 85 réponses 12 marques différentes ont été citées avec deux
principales représentant à elles deux 57% des réponses. Or, si l’on regarde la marque de
bande utilisée par les MKDE utilisant les bandes selon des propriétés différentes en
fonction de la couleur, c’est, pour tous, la marque originale « Kinésio Tape » et c’est cet
organisme de formation qui nous renseigne que les propriétés mécaniques des bandes
sont identiques indépendamment de la couleur. Difficile alors de savoir pourquoi ces
MKDE utilisent la couleur de cette façon.
40
Enfin, ceux qui l’utilisent pour des patients potentiellement sensibles à la
chromothérapie. Selon le dictionnaire médical la chromothérapie est une « méthode
scientifique permettant d’utiliser de façon rationnelle les rayonnements colorés.
Chaque couleur provoque de façon constante sur un organisme vivant un effet
biologique et psychique ». Il serait intéressant de savoir comment ils évaluent si un
patient est ou non potentiellement sensible à la chromothérapie et également de
connaitre l’avis de ces praticiens sur la chromothérapie, s’ils pensent ou non que l’effet
soit réel ou s’ils sollicitent éventuellement l’effet placebo du phénomène.
27%
41
La question était alors : « au moment du diagnostic, sur quel(s) stade(s)
lésionnel(s) utilisez-vous du Kinésio Tape ? ». Nous constatons que l’utilisation est
forte, entre 87 et 83% pour les stades 1 à 3, légèrement moins (73%) pour les déchirures
musculaires de stade 4 et beaucoup plus faible (27%) pour les ruptures. Nous voyons
alors que globalement une tendance se dégage, plus le stade de lésions est faible plus le
Kinésio Tape semble être un traitement de choix pour les MKDE utilisant cet outil.
Ensuite nous nous intéressons aux différents montages utilisés et pour chacun
d’entre eux, à la façon de le réaliser. Il était proposé les différents montages vus lors des
entretiens préalables et cités dans la littérature, une case « autre » a été proposé afin que
chacun puisse s’exprimer en supposant que cette liste n’était pas exhaustive.
En plus des quatre montages définis dans le cadre conceptuel, un montage dit
« préventif d’allongement de course externe » a été ajouté suite aux entretiens. En effet,
ce montage n’avait pas été trouvé dans les études et a été évoqué par un des MKDE
ayant répondu aux entretiens. Il s’agit d’un montage, qui, en phase de reprise sportive,
empêcherait le muscle encore fragilisé d’aller dans des amplitudes trop importantes en
étirement de course musculaire externe. Le Kinésio Tape agirait comme un rappel afin
d’éviter un trop fort et rapide étirement. Les résultats sont les suivants :
MONTAGES UTILISÉS
71% 68% 69%
31% 34%
8%
42
Ce diagramme est intéressant car peu d’articles parlent de la fréquence d’utilisation
d’un montage par rapport aux autres. Je ne savais pas à quoi m’attendre concernant la
réponse à cette question et les chiffres semblent clairement montrer que trois montages
se distinguent de par leur fréquence d’utilisation : les montages « détonifiant »,
« antalgique » et « drainant », utilisés chacun par environ 70% des sondés.
MONTAGE DÉTONIFIANT
68%
24%
6%
2% 0%
43
MONTAGE DRAINANT
66%
32%
2% 0% 0%
MONTAGE ANTALGIQUE
48%
20%
17%
11%
4%
43%
33%
20%
4%
0%
44
MONTAGE TONIFIANT
65%
25%
5% 5%
0%
Nous pouvions nous attendre à ce que les résultats soient très significatifs pour
chaque montage car tous les interviewés ont suivis une formation. En effet, nous
remarquons que pour chacun une tendance se dégage. Cependant il y a des différences
assez importantes à prendre en compte. En effet pour certains mêmes montages, des
praticiens y appliquent 0% quand d’autres y mettent 100%, recherchant pourtant le
même effet. Rappelons que tous les MKDE ayants répondus à ce questionnaire ont
suivis une formation spécifique à la technique. Même si de telles différence représentent
des minorités, aux vues de ces résultats, il peut paraitre légitime de se poser la question
de savoir si chaque formation préconise les mêmes modalités de pose pour les mêmes
montages. Rappelons que le livre « Taping et strapping » de Christophe Geoffroy
stipule que « d’un individu à l’autre, le ressenti et les effets diffèrent : pour un même
problème, certains seront soulagés avec de la tension sur la bande, d’autres sans
tension » (7).
45
même pour les résultats du montage antalgique ou 48% des MKDE ayant répondu
s’accordent à mettre 30% de tension dans le montage mais si l’on regarde les autres
résultats on aura 20% d’entre eux qui appliquent 0% quand 17% y appliquent une
tension totalement opposée de 100%. La notion de consensus devient alors subjective et
laissée à l’interprétation de l’auteur selon la définition.
La troisième partie du questionnaire porte sur l’intérêt que les MKDE accordent
aux données de la littérature sur le KT. Nous remarquons que près de la moitié (48%)
des praticiens répondants ne s’intéressent pas aux avancées ni aux données de la
littérature sur le sujet.
NON
[POURC
ENTAGE
NON ]
48% OUI OUI
52% [POURC
ENTAGE
]
Ces valeurs témoignent d’un intérêt assez limité pour les articles scientifiques
sur un sujet échappant pourtant à certains principes de l’Evidence Based Practice (9) et
non validé dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé (10). Elles montrent
cependant que les MKDE accordent beaucoup d’importance à ces données car 77%
d’entre eux se disent prêts à modifier leur pratique en fonction de celles-ci.
46
Il nous intéressait alors de comprendre le décalage entre le faible pourcentage
d’intérêt accordé à ces données et le fort pourcentage de MKDE prêts à modifier leur
pratique par rapport à ceux-ci. En d’autres termes, pourquoi seuls 52% s’y intéressent
alors que 77% se disent prêts à évoluer en fonction de ces données.
47
En sachant que les MKDE n’accordent pas tous de l’intérêt à la littérature,
essayons alors de comprendre pourquoi ils utilisent cet outil et selon quelle(s)
convictions. Cette question s’adressait à tous les praticiens indépendamment des
réponses aux questions précédentes.
41% 37%
19%
4%
Nous remarquons que pour 86% des MKDE interrogés la conviction personnelle
est une raison d’utilisation. Ce qui en fait la principale justification d’utilisation. C’est-
à-dire que la plupart d’entre eux se basent sur leurs résultats cliniques qui semblent leur
convenir. Ceux-ci font plus confiance à leur ressenti et celui de leur patient qu’aux
articles scientifiques.
Nous pouvons remarquer une grosse différence avec les 19% en faveur de la
littérature scientifique. En effet bien que la moitié d’entre eux semblent s’y intéresser
d’après la question précédente, seuls 19% déclarent utiliser le KT grâce à ce qu’ils lisent
dans les articles. Sur les 52% s’intéressant aux données de la littérature seuls 19% en
tirent des informations leur permettant de justifier l’utilisation de cet outil. Cela rejoint
le fait que les articles scientifiques sont assez contradictoires.
Toujours d’après ce tableau, nous remarquons que 41% d’entre eux utilisent cet
outil pour son effet placebo et 37% selon une demande du patient. La demande du
patient et l’effet placebo peuvent être mis en corrélation car si le thérapeute applique le
48
KT seulement sur demande du patient et sans conviction personnelle c’est qu’il y
recherche d’une certaine manière l’effet placebo.
88%
7% 5%
Nous pouvons remarquer que pour la grande majorité (88%) des MKDE
interrogés, les bienfaits sont à la fois physiologiques et psychologiques. Pour eux, les
deux composantes interviennent. On pouvait supposer que beaucoup de praticiens
répondent « les deux » mais pas forcément que l’écart avec les autres propositions soit
49
aussi important. Afin de pouvoir analyser plus précisément cette question il fallait se
servir de la suivante.
Cette dernière question s’adressait uniquement à ces 88% ayant répondu « les
2 » afin de savoir laquelle des composantes primait selon eux. Une réponse « je ne sais
pas » avait été proposée en plus de chacune des composantes dissociées.
35%
16%
Ce qui ressort de ce graphique c’est que près de la moitié (49%) ne sait pas
quelle est la composante dominante. Ici l’on s’attendait à ce que la majorité des
répondants se prononcent en faveur d’une des deux composantes plutôt que d’avoir une
majorité de « ne sait pas ». Le fait que 49% d’entre eux ne sachent pas quelle
composante domine entre la composante psychologique et la composante physiologique
dans les mécanismes d’action d’un outil auquel ils sont formés et qu’ils utilisent en
pratique témoigne d’un certain « flou » concernant les mécanismes d’action du produit.
Cela vient confirmer la notion d’ambiguïté décrite dans le cadre conceptuel.
Voyons que ceux qui se prononcent quant à une dominance d’une composante
par rapport à l’autre le font plus en faveur de la composante physiologique (35%) que
de la composante psychologique (16%).
50
En effet on peut conclure que ces praticiens utilisent, selon des convictions
personnelles, un outil assez controversé dans la littérature actuelle, sans réellement
connaitre les processus d’action.
51
6. Discussion
Pour répondre à cette problématique, après avoir étudié ce qui se faisait dans la
littérature il a été prévu de faire un questionnaire. Ce questionnaire a été créé après une
succession de quatre entretiens semi-directifs permettant de proposer des réponses.
52
- 4) Le décalage entre l’utilisation et le manque de preuve peut s’expliquer
par le fait que les MKDE s’en servent dans un but placebo.
Aux vues des réponses des 85 MKDE ayant répondus au questionnaire nous
avons pu voir qu’il est difficile de dire si un consensus général se dégage ou non dans
les modalités de prise en charge des lésions musculaires des sportifs par le KT. En effet,
selon les modalités, les avis s’accordent ou divergent. Rappelons que selon Larousse, un
consensus est « un accord du plus grand nombre sans procéder à un vote formel ». Pour
les aspects tels que les principaux types de montage utilisés, la tension de bande
appliquée sur certains montages, les stades de lésions sur lesquels appliquer le KT ou
encore l’utilisation de la couleur nous pouvons parler de consensus, en effet nous
constatons un accord du plus grand nombre à propos de ces modalités d’utilisation.
À l’inverse, pour d’autres aspects tels que le fait que l’utilisation soit ou non
patient dépendant, l’intérêt ou non pour la littérature et les avis sur les modes d’actions
physiologiques ou psychologiques du procédé, impossible de conclure d’un éventuel
consensus. En effet, comme nous le montrent les résultats du questionnaire pour ces
variables, les avis sont très divergents.
53
Nous pouvons compléter l’hypothèse en affirmant que l’on peut parler de
consensus de la part des MKDE ayant répondu au questionnaire dans les modalités
d’utilisation suivantes :
54
permettent de valider l’hypothèse 5 disant que « ce décalage peut s’expliquer par le
fait que les MKDE se fient davantage aux résultats empiriques qu’aux preuves
scientifiques ».
Pourtant, si nous regroupons ces deux données, nous pouvons remarquer que
pour 88% des répondants le KT a un effet psychologique et physiologique mais seuls
41% avouent l’utiliser en sollicitant l’effet placebo. C’est-à-dire que, pour les 47%
restant, l’outil à un effet psychologique mais selon eux ils n’utilisent pas l’effet placebo.
Il serait intéressant d’avoir leur avis pour comprendre quel est l’action de la composante
psychologique si ce n’est pas l’effet placebo qui intervient.
Rappelons que, sur les 88% l’utilisant selon une efficacité psychologique et
physiologique, la moitié d’entre eux ne savent pas quelle composante domine. Cela
reflète un certain flou sur les mécanismes d’action et sur les connaissances des
praticiens autour d’un sujet contrasté.
Nous pouvons alors conclure sur ces hypothèses que, d’après ce questionnaire,
un consensus se dégage seulement dans certaines modalités d’utilisation du KT chez des
praticiens formés à la méthode. Et que, concernant les raisons du décalage entre le
manque de preuve et la haute fréquence d’utilisation de cet outil, nous avons deux
éléments de réponses permettant de l’expliquer. En effet, ce décalage peut s’expliquer
par le fait que les MKDE se fient davantage à leurs résultats empiriques qui semblent
bons plutôt qu’aux articles scientifiques et il s’explique aussi par le fait que certains
MKDE s’en servent dans un but placebo et alors s’intéressent moins aux données de la
littérature en ayant une pratique non-exclusivement basée sur l’EBP.
55
6.2 Exploration des biais et des limites de l’étude
Selon celle-ci, après une analyse dans le détail grâce à un dynamomètre, les
compositions, les caractéristiques et les propriétés des différentes marques sont
différentes. Elle conclue que si les capacités d’élongation de chaque marque ne sont pas
connues, beaucoup d’entre-elles produiront des effets différents même si une élongation
similaire est appliquée. En effet les résultats de l’étude démontrent que la capacité
d’étirement des 19 marques observées varient de 37 à 67%. Toujours selon cette étude,
la plupart des articles présentent une « qualité méthodologique faible » lorsqu’elles sont
évaluées à l’aide du système de classement des recommandations et d’évaluation
(GRADE) (61) adopté par la collaboration Cochrane. La méthodologie GRADE fournit
des suggestions sur la façon d’aborder la littérature, en élaborant un système optimal
d’évaluation de la qualité de preuve et de solidité des recommandations pour les guides
de pratique clinique (62). Un biais de cette étude serait alors que la méthodologie des
protocoles des articles sont parfois critiquables (37).
Il aurait fallu réaliser cette étude sur une seule marque de bande afin de
réellement pouvoir comparer les pratiques mais le nombre de réponses aurait été trop
faible d’autant plus que nous ne disposions pas de données épidémiologiques nous
permettant de savoir quelles étaient les marques les plus utilisées. D’une autre manière,
il aurait fallu rajouter une question en demandant si les MKDE connaissent les
spécificités de la ou des marque(s) (16 des répondants déclarent utiliser plusieurs
marques) de bandes qu’ils utilisent.
56
Le fait de voir que les avis divergent pour certaines modalités d’utilisation alors
que tous ont été formés à la technique nous permet de nous poser la question de savoir
si chaque formation préconise les mêmes modalités d’utilisations de cet outil pour
chaque pathologie. Pour répondre à cela il aurait fallu demander à chaque organisme de
formation, après les avoir recensés, quelles modalités d’utilisation ils conseillaient. Ou
bien il aurait fallu faire le questionnaire qu’avec des MKDE ayant suivi une seule et
même formation.
Il est vrai que recueillir des données sur un public plus large aurait été
préférable de façon à avoir une vision plus globale. Se pose alors la question de la
méthode de diffusion. Le fait que seul le réseau social Facebook ait été utilisé peut
limiter la participation de certains praticiens n’ayant pas accès à ce réseau. Il était
difficile de faire autrement sans avoir la liste des praticiens formés. Des organismes de
formation ont été contacté à ce sujet mais aucun n’a souhaité nous transmettre la liste
des thérapeutes ayant suivi une formation dans leurs rangs.
Les limites du Kinésio Tape comme outil de rééducation sont aussi à prendre en
compte. En effet comme le souligne cette étude, ce n’est pas un moyen de thérapie à
part entière pour les MKDE, il doit être associé à d’autres techniques comme le souligne
cette revue de littérature « Systematic review of the effect of Taping techniques on
patellofemoral pain syndrome » (63) qui conclue que cette revue de littérature soutient
l’utilisation du Kinésio Tape seulement en complément des exercices traditionnels.
Cependant, elle ne soutient pas l’utilisation isolée du Kinésio Tape. Ces exercices de
rééducation sont très différents et dépendants du thérapeute, il est alors compliqué pour
57
lui d’évaluer la part d’efficacité du KT dans la rééducation couplée avec d’autres
techniques de soin.
La limite de coût peut également en prise en compte, en effet 78% des MKDE
ayant répondus au questionnaire déclarent ne pas facturer au patient de supplément lors
de l’application de KT pendant que 22% le font ou le compte « dans un dépassement
d’honoraire systématique quel que soit la séance ». Ces bandes, selon les marques, ont
un coup qui peut être non négligeable si l’utilisation de cet outil est régulière. En
fonction des marques citées dans les réponses obtenues, le prix va, pour une bande de
5m x 5cm de 1,99€ (64) à 12€ (65). Cette importante différence de prix peut être un
biais d’utilisation du produit. En effet les MKDE peuvent être amener à choisir de
n’utiliser que les bandes les moins cher car esthétiquement elles se ressemblent
beaucoup (37). D’autres peuvent être amener à penser que plus c’est cher plus c’est
qualitatif. Difficile d’apporter des réponses à cette limite avec les connaissances
actuelles sur le sujet d’autant plus que l’étude qui analyse les propriétés intrinsèques des
bandes (37) ne cite pas les marques et n’a pas pris en compte la variable de prix dans la
comparaison des capacités intrinsèques des bandes.
Nous pouvons alors nous interroger sur la meilleure façon de le faire, ne pas le
facturer ? Demander au patient d’acheter sa bande et de venir avec ? De la lui vendre ?
Des interrogations légales et des questions d’éthiques entrent alors en considération. Les
MKDE ont-ils le droit de facturer une séance plus chère que le tarif remboursé par la
sécurité sociale ? D’après les entretiens, tous les MKDE sondés ne partageaient pas le
même avis. Je me suis alors intéressé au sujet et, d’après le code de déontologie des
MKDE (72) et le site Alizé (73), j’ai pu voir que c’était sujet à différentes
interprétations. En effet, il en ressort dans le Décret n°2020-2015 du 2 octobre 2020 que
le professionnel de santé « peut faire objet de sanctions quant à la pratique des
dépassements d’honoraires excédant le tact et la mesure ». Libre alors à chacun de
juger si ce genre de dépassement d’honoraires excèderait le tact et la mesure. Cependant
la convention nationale des MDKE (74) est plus restrictive « Le MKDE s’interdit tout
dépassement d’honoraire en dehors des cas suivants : circonstances exceptionnelles de
temps ou de lieu dues à une exigence particulière du malade telles que soins donnés à
heure fixe ou en dehors de l’horaire normal d’activité du kinésithérapeute ». Il semble
58
alors litigieux légalement de facturer le Kinésio Tape au patient si l’on en croit ces
articles.
En effet rappelons que certains articles ne préconisent pas toujours des tensions
similaires en fonction des auteurs sans pour autant justifier l’origine de ces valeurs. De
plus, certains ne donnent pas ces informations ni le temps de pose (36), et d’autres
mesurent leur tension en centimètres (66) ce qui est une autre unité de mesure ne
permettant pas de comparer avec le pourcentage de tension.
Prenons, par exemple, le cas des montages dit « antalgiques » dans lequel,
d’après les résultats du questionnaire les MKDE ont du mal à s’accorder sur une seule et
même tension. En se renseignant dans la littérature sur les pourcentages appliqués dans
les études sur des montages antalgiques nous pouvons voir que les techniques de pose
sont diverses par la tension appliquée.
59
Benefits in Patients With Chronic Low Back Pain Who Receive Exercise and Manual
Therapy: A Randomized Controlled Trial »(67) applique 10-15% de tension sur des
lombalgies dans un but antalgique également quand une autre « The effectiveness of
Kinesio taping on pain and clinical features in chronic non-specific low back pain: A
randomized controlled clinical trial » applique 20-25% toujours dans un but
antalgique.
De plus deux études sur une même pathologie ne s’accordent pas non plus alors
qu’elles recherchent toutes deux également une diminution de la douleur. En effet
l’étude « Effects of Kinesio Taping ® on knee function and pain in athletes with
patellofemoral pain syndrome » (68) applique 75% de tension dans le montage et
retrouve des résultats satisfaisants sur la douleur alors que la deuxième « What Is the
Effect on Kinesio Taping on Pain and Gait in Patients With Patellofemoral Pain
Syndrome? » pour le même objectif sur la même pathologie applique, quant à elle, 50%
et les résultats sont également en faveur du procédé (69).
Il en est de même pour les montages à visée drainante, il est conseillé dans la
littérature d’y appliquer généralement 0% (7,24,25) mais d’autres articles utilisent ce
montage décrit comme drainant avec 15% de tension (70) ou encore 20% (71).
Nous pouvons nous poser la question de savoir si les MKDE utilisent un appareil
de mesure spécifique pour être sûrs d’appliquer le pourcentage de tension voulu où s’ils
le font à la main. D’après mon expérience personnelle, tous les professionnels que j’ai
vu utiliser du KT le font à la main sans outil de mesure. En effet beaucoup d’articles
cités précédemment décrivent des tensions à 5% près, nous pouvons alors émettre
l’hypothèse que la tension peut être évaluateur dépendante si c’est fait de manière
manuelle.
À la base, dans le questionnaire, il avait été choisi pour les questions sur les
tensions de bandes de proposer des réponses tous les 10%, soit 11 propositions (de 0% à
100%). Finalement, après réflexion il a été décidé d’être plus global en limitant le
60
nombre de réponses à 5 et en ajoutant des « environ » devant les réponses car, d’après
les entretiens semi-directifs, je me suis rendu compte que les MKDE interviewés
n’étaient pas précis à 5 ou 10% près dans leurs réponses.
Rappelons que les lésions musculaires ont, selon Ekstrand, un taux de récidive
de 16% (3). Si la communauté scientifique s’accorde à dire que le KT est un bon outil
pour prévenir les lésions musculaires alors ce taux pourrait être diminué et il y aurait
probablement moins de lésions musculaires chez les sportifs.
Ce travail m’a d’abord permis d’améliorer mes capacités de recherche par les
différents moyens d’accéder à la littérature scientifique pour le cadre conceptuel. Cela
pourrait me servir dans le futur afin de me renseigner sur différents sujets m’intéressants
pour améliorer ma pratique. D’autre part les entretiens semi-directifs et le questionnaire
m’ont également permis de découvrir une nouvelle méthode de recherche.
61
Par ailleurs, ce travail de fin d’étude m’a permis de découvrir les disparités
existantes entre les MKDE au sujet de l’utilisation du Kinésio Tape et ainsi me donner
des pistes pour ma future pratique professionnelle.
Concernant ma position actuelle sur le sujet, je pense que le Kinesio Tape est un
outil intéressant dans la prise en charge des lésions musculaires des sportifs par les
MKDE mais il ne peut pas se suffire à lui-même. C’est un outil parmi beaucoup
d’autres qu’il peut être intéressant de mettre en place chez certains patients en plus d’un
programme de rééducation et de continuer à utiliser cet outil si les résultats cliniques
sont encourageants ou/et si le patient le réclame.
62
7. Conclusion
Les lésions musculaires des sportifs sont aujourd’hui un réel problème de santé
publique dans le domaine du sport pouvant, à différentes échelles, avoir des
conséquences sur la carrière des sportifs et des impacts dans les clubs. Cette pathologie
est en augmentation (3) et est sujette aux récidives. La rééducation a montré son
importance dans la prise en charge de ces lésions et le Kinésio Tape est un outil
préconisé par nombreux MKDE afin de favoriser la guérison de ces lésions.
Dans le cadre conceptuel nous avons pu voir que c’était un outil étudié mais
contrasté. En effet la communauté scientifique ne parvient pas à s’accorder sur le sujet
et les articles sont contradictoires traduisant un flou général que nous avons tenté
d’éclaircir en analysant la pratique afin de rechercher si un consensus existe dans la
prise en charge des lésions musculaires via les bandes de Kinésio Tape puis de
comprendre le décalage existant entre le manque de preuves et la fréquence
d'utilisation de cet outil dans la rééducation kinésithérapique des lésions
musculaires des sportifs.
63
réponses de MKDE formés à la technique et prenant en charge des sportifs. En effet,
pour différentes idées les praticiens ne s’accordent pas sur les mécanismes d’action ou
les modalités d’utilisation de cet outil à la mode.
L’étude que nous avons réalisée comporte des limites et des biais qui ont été
exposés et détaillés. Le principal biais concerne les différences intrinsèques des bandes
selon les marques sur une étude qui compare des modalités d’utilisation avec des bandes
de différentes marques et, de ce fait, non-identiques. La difficulté de reproductibilité
intra et inter-examinateurs est aussi un biais auquel nous avons tenté de proposer des
solutions pour essayer de le minimiser dans une éventuelle étude future comme par
exemple l’intérêt ou non d’utiliser cet outil en prévention des lésions musculaires pour
diminuer le taux de récidive.
64
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71
SOMMAIRE DES ANNEXES
A PROPOS DE L'UTILISATION DU
KINÉSIO-TAPE DANS VOTRE
PRATIQUE CLINIQUE...
130
67
I
ANNEXE N°II
II
ANNEXE N°III
J'ai choisi de traiter les lésions musculaires aigues car, d'après une étude sur le sujet,
c'est la pathologie la plus traitée par le Kinésio Tape dans le milieu sportif.
Je défini ici les lésions musculaires comme comprenant les 5 stades de gravité
allant de la contracture à l’arrachement osseux en passant par l’élongation, la crampe, la
déchirure et la rupture.
J’ai choisi les masseurs kinésithérapeutes du sport car c’est un domaine qui
m’inspire et m’intéresse et je sais qu’ils ont été spécifiquement formés sur la
rééducation des affections musculaires.
Je me suis penché sur la littérature et me suis rendu compte que les preuves
scientifiques sur le sujet étaient assez controversées.
Or, j'ai constaté que cet outil était très utilisé par les masseurs kinésithérapeutes
que j’ai pu côtoyer.
Thème 1 : Formation
- Peux-tu me raconter ton parcours depuis le diplôme ? As-tu suivi une
formation spécifique ?
(Intérêt, utilité)
III
Thème 3 : Intérêt
- Quels sont les différents montages et objectifs sur les lésions musculaires ?
(Protection, antalgie, décontracture, comment amortis-tu le prix du
matériel ?)
- A quel moment de la rééducation ?
Thème 4 : Preuve
- Quand tu choisis une formation comme le Tape, accordes-tu de l’importance
à l’Évidence Base Practice ?
- Que penses-tu du fait que la littérature sur la tape soit controversée ?
Thème 5 : Efficacité
- Quels sont les critères d’efficacité d’une bonne utilisation selon toi ? (Effet
placebo, ce qu’en demande le patient)
- Que penses-tu de l’effet placebo par rapport à cet outil ?
IV
ANNEXE N°IV
-« Salut, je te présente mon projet qui traite de la prise en charge des lésions
musculaires par le Ktape, j’ai choisi cette pathologie car j’ai lu une étude qui montrait
que c’était l’affection la plus fréquemment traité par cet outil, du moins dans le football.
Pour être clair je définis les lésions musculaires selon la classification d’Andrivet en 4
stades de la contracture à la rupture totale »
- « Ok »
- « J’ai choisi les kinés du sport car c’est un domaine qui m’inspire et je pense que les
kinés du sport ont été spécifiquement formés aux lésions musculaires et qu’ils ont des
connaissances importantes sur leur prise en charge »
- « Très bien »
- « Je me suis penché sur la littérature pour mon cadre conceptuel et je me suis rendu
compte que la littérature sur le sujet était assez controversée, que des fois on voit que
c’est prouvé, d’autres non. J’ai lu beaucoup d’études, ça me surprend un peu. Surtout
que j’ai contacté les formations m’ayant confirmé que le nombre de praticiens formés
était en hausse et de ce fait que de plus en plus de monde l’utilisais, je l’avais aussi
beaucoup vu en stage.»
- « D’accord, je comprends »
- « Oui voilà et alors ma problématique sera, apres avoir étudié les intérêts et les
modalités d’utilisation, de comprendre le décalage qu’il y a entre la fréquence
d’utilisation et la littérature controversée, pour ce faire je vais réaliser un questionnaire
et le but de cet entretien sera d’avoir des infos pour proposer des réponses au
questionnaire »
- « Le premier thème que j’aimerai aborder c’est que tu me racontes brièvement ton
parcours et les formations que tu as pu faire en lien avec ce sujet »
- « Je suis sur Tignes, population très sportive, il y a une auto sélection sur les patients
qui se fait par le climat aride et sec, l’hiver tout est gelé alors pour les personnes âgées
c’est difficile, les personnes en surpoids aussi on n’en a pas. Moi, la patientèle c’est
sportif et saisonniers, skieurs et traileurs. On est au pied des piste, en direct, pas trop de
V
touristes. Les saisonniers sont sportifs ».
- « Oui »
- « Laquelle ? »
- « Oui j’ai entendu parler, si on parle de l’utilisation en général, pour quels types de
pathologies l’utilises tu le plus dans ton programme ? »
- « Je l’utilises pour tout, mais en fonction du patient, en fait sur la formation que j’ai
faite tu as des montages types mais aussi ils t’apprennent à faire un montage en fonction
de ce que tu cherches à faire avec le patient, c’est-à-dire que si tu as une hypertonie
musculaire tu vas avoir un certain montage, hypotonie pareil, œdème aussi… Tu peux
tout faire en fonction des symptômes, moi c’est plutôt traumatique ou des lésions assez
basiques »
- « Bof, en fait c’est plutôt les patients qui sont sur la couleur »
- « Mon thème est spécifiquement sur les lésions musculaires, j’ai vu qu’il y avait
plusieurs montages différents, toi quels genres de montages appliques tu sur les lésions
musculaires ? »
- « J’utilise tout mais ça dépend de l’étape, s’il vient de se faire sa LMA, aussi s’il y a
un œdème, ça dépend du patient, de ce qu’il a et de ce que je vois »
- « Oui, le premier montage, quand le patient n’a jamais eu je dis que l’on peut essayer
en plus de la séance, si ça marche bien même si c’est placebo, ce qui m’importe c’est
que le patient aille mieux, on continue par contre certains me disent que ça ne leur
apporte rien et j’arrête »
VI
- « Tu te fies plus au ressenti du patient ? »
- « Concernant l’effet placebo, tu m’en parler tout à l’heure, quelle place tu penses que
ça peut avoir dans cet outil ? »
- « C’est réel »
- « oui, mais je ne sais pas lequel est le plus important, je l’utilise parce que ça
fonctionne mais comment ça fonctionne je ne pourrais pas te dire. Certains te dises
même qu’ils sentent vraiment des choses alors que ce n’est pas du tout le montage que
tu lui as posé »
- « Ah bah non moi l’objectif c’est que ça marche. Non je ne vais pas lui dire ça le but
c’est que ça fonctionne »
- « Sinon, quand tu fais une formation comme ça qu’est-ce que tu penses du fait que les
preuves peuvent être controversées ? »
- « J’ai fais cette formation quelques années après une formation kiné du sport, on en a
vu un module en 30 min et ensuite en tant que kiné tu as des organismes pour t’aider à
te former et la Ktapping accademy en faisait partie et j’avais envie de pousser le truc et
du coup c’est comme ça que je me suis dit que j’allais le faire en sachant que la
littérature n’était pas fou fou »
VII
- « Et ça ça ne te dérange pas ? »
- « Oui je pense »
- « Sinon j’ai oublié de te demander j’ai vu plusieurs indications de montages pour les
lésions musculaires, détonifiants, drainant et antalgiques, tu t’en sers ? Le drainant ? »
- « Oui, surtout que ça quand tu vois le avant après c’est flagrant moi je me suis
demandé si c’était que sur internet mais je le vois vraiment sur mes patients. »
- « En drainant je mets 0% »
- « Ah oui autant ? »
- « Oui, pour moi la tension va faire reposer le muscle, c‘est l’élasticité de la bande qui
va faire que le muscle va se reposer »
- « Et en antalgique ? »
- « Pareil 80 »
VIII
- « Là je ne vois pas d’autres comme ça »
- « J’ai interviewé un autre kiné qui m’a dit que lui l’utilisait en protection de course
externe sur une phase de reprise, ça te parle ? »
- « Et tu le tendrais ? »
IX
ANNEXE N°V
Bonjour,
Etudiant en dernière année à l'IFMK de Brest, je réalise mon mémoire de fin d'étude sur
l'utilisation du Kinésio-Tape dans la prise en charge des lésions musculaires des
sportifs.
Ce questionnaire est anonyme, il s'adresse aux masseurs kinésithérapeutes formés au
Kinésio-Tape et prenant en charge des sportifs.
Il prend moins de 5 minutes et votre avis m'aidera beaucoup à apporter de la fiabilité à
mon enquête.
Merci d'avance pour votre contribution à mon projet.
Cordialement
Trévor CARAES
Remarque sur la protection de la vie privée
Ce questionnaire est anonyme.
L’enregistrement de vos réponses à ce questionnaire ne contient aucune information
permettant de vous identifier, à moins que l’une des questions ne vous le demande
explicitement. Si vous avez utilisé un code pour accéder à ce questionnaire, soyez
assuré qu'aucune information concernant ce code ne peut être enregistrée avec vos
réponses. Il est géré sur une base séparée où il sera uniquement indiqué que vous avez
(ou non) finalisé ce questionnaire. Il n’existe pas de moyen pour faire correspondre
votre code à vos réponses sur ce questionnaire.
CAPTCHA
I- Modalités générales
X
5) Quelle(s) affection(s) traitez-vous le plus souvent avec du Kinésio Tape ?
Jamais Rarement Fréquemment Toujours
Affections
musculaires
Affections
ligamentaires
Oedeme
Douleur
6) Accordez-vous de l’importance à la couleur des bandes ? OUI/NON
Cette partie traite de la prise en charge par le Kinésio Tape des lésions
musculaires allant de la contracture simple à la rupture complète
9) Vous arrive-t-il d’utiliser le Kinésio Tape lors de lla prise en charge des
lésions musculaires ? OUI/NON
10) Pour quel(s) stade(s) de lésions l’utilisez-vous ? (On se basera ici sur la
classification d’Andrivet)
- Stade 1 (DOMS, contracture)
- Stade 2 (Courbature, crampe)
- Stade 3 (Élongation)
- Stade 4 (Déchirure)
- Stade 5 (Rupture)
XI
-Tant qu’il y a de la douleur
-Autre : …
Après avoir étudié les données de la littérature sur les preuves du Kinésio
Tape, je m’intéresse à votre avis sur le sujet.
18) Qu’est-ce qui vous emmène à utiliser du Kinésio Tape sur les lésions
musculaires ?
-Conviction personnelle
-Effet placebo
-Demande du patient
-Article(s) scientifique(s) prouvant son effecacité
-Autre :…
XII
24) Sur quoi vous fiez-vous afin de juger l’efficacité de votre montage ?
-Ressenti du patient
-Votre propre ressenti visuel
-Test(s) clinique(s)
-Autre : …
XIII
NOM : CARAES
PRENOM : Trévor
TITRE : Analyse de pratiques sur les modalités d’utilisation du Kinésio Tape dans la
rééducation des lésions musculaires des sportifs.
Background: The Kinesio Tape is a recent and popular tool thanks to sportsmen exposing
themselves with it during importants competitions. Muscle injuries are a very common sports
injury. Many physiotherapists use Kinesio Tape as a rehabilitation tool, although the evidence
on the physiological effectiveness of the procedure is contradictory. Purpose: The objective
of this study is to asses if there is a consensus on the use of Kinesiotape on sports injuries and
to understand the discrepancy between the high frequency of use and the lack of evidence on
the subject. Methods: A two-stage method was used. Firstly, semi-structured interviews were
conducted to explore the ways in which the Kinesio Tape is used and to propose answers for
the second part of the method, the survey, which was sent exclusively to the physotherapists
trained in the method in order to favour qualitative rather than quantitative data. Results: The
85 physiotherapists who responded to the questionnaire agreed that there was a consensus on
the main types of fixtures used, on the use or not of the colour variable and on the tape
tension to be applied in some fixtures but not in others. However, there was disagreement on
whether the tool was patient dependent, on each person's opinion of the literature and on the
modes of action of Kinesio Tape. Conclusion : We notice that not all the physiotherapists,
although trained in the method, agree on all the modalities of use. As for the discrepancy
between the frequency of use and the lack of evidence, it can be explained by the fact that the
physiotherapists rely on the placebo effect and that they rely more on their personal
convictions than on scientific articles.
Introduction : Le Kinésio Tape est un outil récent et devenu populaire grâce à des sportifs
s’exposant avec lors de grandes compétitions. Les lésions musculaires représentent une
blessure sportive très fréquente. Beaucoup de kinésithérapeutes utilisent le Kinésio Tape
comme outil de rééducation alors que les preuves sur une efficacité physiologique du procédé
sont contradictoires. Objectif : L’objectif de ce travail est de voir si un consensus ressort
dans les modalités d’utilisation du Kinésio Tape sur les lésions musculaires des sportifs et de
comprendre le décalage existant entre la haute fréquence d’utilisation et le manque de
preuves sur le sujet. Méthode : Il a été mis en place une méthode en deux temps.
Premièrement des entretiens semis directifs afin d’explorer les modalités d’utilisation du
Kinésio Tape et de proposer des éléments de réponses pour la deuxième partie de la méthode,
le questionnaire. Celui-ci a été adressé exclusivement à des MKDE formés à la méthode afin
de privilégier des données qualitatives plutôt que quantitatives. Résultats : Les 85 MKDE
ayants répondus au questionnaire s’accordent à dire qu’un consensus ressort sur les certaines
modalités d’utilisations telles que les principaux types de montages utilisés, sur l’utilisation
ou non de la variable de la couleur et sur la tension de bande à appliquer dans certains
montages mais pas dans d’autres. Cependant ils ne s’accordent pas sur d’autres modalités
telles que le fait que l’outil soit ou non patient dépendant, sur les avis de chacun concernant la
littérature sur le sujet et sur les modes d’actions du Kinésio Tape. Conclusion : Nous
remarquons que tous les MKDE, pourtant formés à la méthode, ne s’accordent pas sur toutes
les modalités d’utilisations. Quant au décalage entre la fréquence d’utilisation et le manque de
preuve, nous avons vu qu’il peut s’expliquer par le fait que les MKDE sollicitent l’effet
placebo et qu’ils se fient davantage à leurs convictions personnelles plutôt qu’aux articles
scientifiques.
Kinésio Tape, muscle injuries, sport, rehabilitation
Kinésio Tape, lésion musculaire, sport, rééducation
INSTITUT DE FORMATION MASSUERS KINESITHERAPEUTES :
22, Avenue Camille Desmoulins
TRAVAIL D’ECRIT DE FIN D’ETUDE 2021