818 Travaux en Hauteur
818 Travaux en Hauteur
818 Travaux en Hauteur
F é d é r a t i o n n a t i o n a l e d e s t r a v a u x p u b l i c s
n°818
• Historique
• De la légitimité
à la
reconnaissance :
déjà 20 ans de vie
syndicale
• La sécurité
du travail
en hauteur
• Rénovation
du pont
de Bourdely
• Démantèlement
d’un centre d’essai
de propulseur
• Le tunnel
de la Nerthe
• Le chantier
"Repère olympique"
à Paris
• Effondrement
sur la RD 531.
Gorges
de la Bourne
• Falaise
de Rougemont
à Etampes
• Traitement
de l’éboulement
des Echarennes
• Protection
rapprochée pour la
RN 202, PK 86
• RD 951 -
Eboulement
au lieu-dit
l’Adoux-de-Nibles
Travaux
• Le CFPTH ou
comment former
des cordistes
professionnels
• Techniques
polyvalentes au
service de secteurs
multiples
• Mise en sécurité
des façades de la
Tour Amboise
à Boulogne-
en hauteur
Billancourt
sommaire
ISSN 0041-1906
avril 2005
Travaux
numéro 818 Travaux en hauteur
éditorial 1
Patrick Bernasconi
Notre couverture
actualités
Tour Crédit Lyonnais 6
techniques
© Bleu Ciel Services Lyon /
Photo A. Childéric / PETZL
et matériaux
12
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
Roland Girardot
PRÉFACE
Jean-Marc Delrieux 15
RÉDACTION
Roland Girardot et André Colson
3, rue de Berri - 75008 Paris
Tél. : (33) 01 44 13 31 83
◆ Historique des travaux en hauteur et principaux
repères
- History of work at a height and major landmarks
16
colsona@fntp.fr R. Margot
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
Françoise Godart
Tél. : (33) 02 41 18 11 41
Fax : (33) 02 41 18 11 51
◆ De la légitimité à la reconnaissance : déjà 20 ans
de vie syndicale
- From legitimacy to recognition : 20 years of trade
19
francoise.godart@wanadoo.fr association life already
Fr. Claustrat, M. Richard
VENTES ET ABONNEMENTS
Agnès Petolon
10, rue Clément Marot - 75008 Paris
Tél. : (33) 01 40 73 80 05
revuetravaux@wanadoo.fr
◆ La sécurité du travail en hauteur : une histoire de plus
en plus sûre et de plus en plus technique
- Safety during work at a height : a story of increasing safety
22
and increasing technology
France (11 numéros) : 180 € TTC
Etranger (11 numéros) : 225 € D. Mercier, G. Clément, Th. Lesaux, J. Bertolin, Fr. Mitri
Etudiants (11 numéros) : 75 €
Prix du numéro : 25 € (+ frais de port)
MAQUETTE
T2B & H
◆ La rénovation du pont de Bourdely en Ardèche
- Renovation of the Bourdely bridge in Ardèche
D. Vallée
30
8/10, rue Saint-Bernard - 75011 Paris
Tél. : (33) 01 44 64 84 20
PUBLICITÉ
◆ Le démantèlement d’un centre d’essai de propulseur
à Saclay
- Dismantling a thruster engine test centre in Saclay
34
Régie Publicité Industrielle
Y. Childeric
Martin Fabre
61, bd de Picpus - 75012 Paris
Tél. : (33) 01 44 74 86 36
Imprimerie Chirat
◆ Le tunnel de la Nerthe. Confortement des parois de puits
par béton projeté
- The Nerthe tunnel. Consolidation of shaft walls
38
Saint-Just la Pendue (Loire)
with shotcrete
La revue Travaux s’attache, pour l’information Fr. Ranise, A. Bricca
de ses lecteurs, à permettre l’expression
de toutes les opinions scientifiques et techniques.
41
Mais les articles sont publiés sous la responsabilité
de leurs auteurs. L’éditeur se réserve le droit ◆ Les Batignolles - Paris. Le chantier "Repère olympique"
de refuser toute insertion, jugée contraire aux intérêts
de la publication. - Les Batignolles - Paris. The "Repère olympique" project
Tous droits de reproduction, adaptation, E. Jouet
totale ou partielle, France et étranger,
sous quelque forme que ce soit, sont expressément
réservés (copyright by Travaux).
Ouvrage protégé ; photocopie interdite, même partielle
(loi du 11 mars 1957), qui constituerait contrefaçon
(Code pénal, article 425).
◆ Effondrement rocheux sur la RD 531. Gorges
de la Bourne - Massif du Vercors
- Rock slide on county road RD 531. Bourne Gorges -
46
Editions Science et Industrie S.A.
3, rue de Berri - 75008 Paris
"Massif du Vercors" mountains
Commission paritaire n° 0106 T 80259 J.-M. Paulik, J. Rogeat ®
Travaux n° 818 • avril 2005 3
sommaire
Dans les prochains numéros
Sols
®
avril 2005
Travaux en hauteur
Spécial A86
◆ Traitement de l’éboulement des Echarennes (Isère)
- Treatment of the Echarennes landslide (Isère region)
Ph. Robit
54
Recherche
◆ Protection rapprochée pour la RN 202, PK 86
- Close protection for highway RN 202, PK 86
G. Millo
58
et innovation ◆ RD 951 - Eboulement au lieu-dit l’Adoux-de-Nibles
- County road RD 951 - Rock slide at Adoux-de-Nibles
F. Gazado
62
Travaux
souterrains
◆ Le CFPTH ou comment former des cordistes professionnels
- The CFPTH, or how to train professional rope-harnessed
personnel
67
M. Gratalon
Route
◆ Des techniques polyvalentes au service de secteurs
multiples
- General-purpose techniques for use in numerous sectors
72
des Tamarins Ch. Rive
Terrassements
◆ Mise en sécurité des façades de la Tour Amboise
(Boulogne-Billancourt). Filants d’angles et tôles des trumeaux
- Improving the safety of the facades of Tour Amboise
76
building (Boulogne-Billancourt). Angle reinforcements
and window-pier panels
S. Roudot
Plates-formes
aéroportuaires répertoire
des fournisseurs
82
Routes ABONNEMENT
TRAVAUX
et travaux
Encart après p. 48
urbains
INDEX DES ANNONCEURS
■ EXEMPLES DE TRAVAUX
EN HAUTEUR PLUS RÉCENTS
CONNUS
Travaux de construction du téléphérique de l’Ai-
Avant l’utilisation guille du Midi (article paru dans la revue mensuelle
de l’hélicoptère, Le Ski de l’été 1959).
le hissage du matériel
en montagne n’allait pas Avant de donner l’autorisation de construire, les
sans poser de problèmes ! Services de contrôle des Ponts et Chaussées exi-
Before the helicopter gèrent du promoteur la preuve qu’un câble pourrait
came into use, hoisting être tendu le long de la paroi nord de l’Aiguille du
equipment
in the mountains Midi.
was not without Pour démontrer que l’opération était réalisable, on
problems ! transporta de Chamonix au Col du Midi, au moyen
du téléphérique de service (qui avait déjà exigé pour
sa construction des travaux en hauteur avec des
guides) divers tronçons de câbles de 14 mm de
diamètre, de la juxtaposition de ces tronçons, il ré-
sulta un câble unique d’environ 1 700 m de lon-
© "Grande Encyclopédie de la Montagne" Atlas
en hauteur
®
été nécessaire pour les maîtres d’œuvre et entre-
prises qui ont recherché et utilisé les compétences
de professionnels habilités.
Cette utilisation a favorisé la création d’entreprises
spécialisées dans les travaux en hauteur. L’une
des premières entreprises spécialisées connues
en France dans les travaux en hauteur a été la C.A.N
en 1976 bien que des travaux publics en hauteur
soient déjà réalisés par des sociétés alpines pas
toujours structurées, surtout composées de guides
(guides du Grand Massif, CITEM, guides de Cha-
monix et individuels…).
Photo 7
Plate-forme pour le tournage du film
"Premier de cordée" en 1943
Platform for shooting the film "Premier de cordée"
in 1943
De la légitimité CAN
à la reconnaissance :
déjà 20 ans de vie syndicale
"Travaux acrobatiques", "Travaux sur cordes", "Travaux d’accès difficiles", tous ces termes dé-
finissent un seul et même métier, jeune, novateur, dérangeant, et pourtant rempli d’avenir.
Comme son "cousin germain", les travaux subaquatiques, deux décennies auparavant, les
travaux sur cordes ont connu un développement extrêmement rapide et fortement médiatisé.
C’est le paradoxe fatal des métiers qui attirent autant qu’ils repoussent.
C
’est son aspect spectaculaire qui lui a at- Alexandre III
tiré les faveurs des médias mais c’est sa
1931.
technique qui a convaincu les maîtres d'ou- On the Alexander III
vrage et les donneurs d’ordres. bridge
La grande force de ce métier, c’est d’avoir su trou-
ver une réponse au meilleur compromis possible :
la technique, la sécurité et le coût économique.
Dans le domaine du bâtiment ou des travaux pu-
blics à grande hauteur, les "hommes de l’Art"
ont toujours trouvé des solutions pour adapter les
moyens d’accès aux ouvrages à réaliser.
Dans ce domaine, les échafaudages ou plus ré-
cemment les nacelles de toutes sortes ont été la
première réponse à cette problématique.
La corde (en chanvre) quant à elle était le plus sou-
vent utilisée comme un moyen de levage et de ma-
nutention des matériaux.
C’est probablement au début du XIXe siècle en Fran-
ce que la corde à nœuds est utilisée comme un
moyen d’accès par les plombiers-couvreurs de la
région parisienne. Et ce n’est qu’en 1975 qu’un ar-
tisan plombier J-.J. Lebouc (1) étendra l’utilisation
de la corde à nœuds à l’intervention sur des châ-
teaux d’eau. En 1976, M. Richard crée la C.A.N (2)
et généralisera l’utilisation des techniques de l’al-
pinisme et de la spéléologie à l’ensemble des tra-
vaux en site industriel, urbain et de protection contre
les risques naturels.
Dans ce cadre, le développement de la profession
a largement été facilité par la rapide prise en comp-
te de ce nouveau moyen d’intervention par les entrepreneurs n’ont pas ménagé leurs efforts pour
maîtres d'ouvrage publics. faire connaître cette profession, qui bien que mar-
On a assisté dans les années 80 à un foisonne- ginale, est une pièce maîtresse et indispensable
ment d’entreprises en France et dans le monde en- des métiers du BTP.
tier. Sans les cordistes, de nombreux ouvrages n’au-
Trente ans de professionnalisme n’ont cepen- raient peut-être pas vu le jour ou n’auraient jamais
dant pas "effacé" la "réticence" des organismes été achevés dans les délais. Les routes et les
de prévention devant ce nouveau métier de cor- autoroutes pour les jeux d’Albertville, la Pyramide
diste, mal perçu ou interprété, souvent par mé- du Louvre, le CNIT, la Grande Arche, l’illumination
connaissance de la réalité du métier. Pourtant, les de la Tour Eiffel, l’aménagement de l’Aiguille du
Midi, le pont de Normandie, le viaduc de Millau,
(1) Fondateur des "Cordistes Savoyards" etc. La liste est longue mais loin d’être exhausti-
(2) "Corde à nœuds" puis "Création d’Activités Nouvelles" ve… ®
Travaux n° 818 • avril 2005
TRAVAUX EN HAUTEUR
®
Le SNETAC (3), créé en 1988 à l’initiative de Mi-
chel Richard, se rapproche du SFTC (4) en 2002
pour donner naissance au SFETH (5).
Le SFETH, affilié à la FNTP et à la FFB, a réunifié la
profession et fort de l’expérience et de la richesse
des savoir-faire a pour objectif de convaincre les
pouvoirs publics de la légitimité de cette nouvelle
profession du BTP.
Lisez ce dossier exceptionnel et vous en serez
convaincu.
1978. Jean-Jacques
Lebouc à Lille
1978. Jean-Jacques
Lebouc in Lille
La sécurité du travail en
L’humanité a toujours construit et
travaillé plus haut, et plus bas, de-
de plus en plus sûre et
puis son origine, repoussant en per-
manence ses limites. Cela continue
aujourd’hui. Nous voyons des ouvrages
technique
créant des dénivelés toujours plus
L
importants, des villes, des usines, et ’évolution des travaux en hauteur a été inti- lois pour protéger les travailleurs en hauteur. Ces
des entrepôts toujours plus verticaux. mement liée au développement des finan- lois sont encore générales et leurs applications se
cements et des techniques. L’humanité a heurtent aux habitudes. Le travail en hauteur a alors
Une évolution récente concerne la re- toujours construit et travaillé plus haut, et plus bas, une image très "macho". La sécurité est l’affaire
lation de plus en plus étroite entre depuis son origine, repoussant en permanence ses du travailleur bien plus que celle de l’employeur.
le travail en hauteur et des conditions limites. Cela continue aujourd’hui. Nous voyons des Et ce n’est certainement pas perçu comme étant
ouvrages créant des dénivelés toujours plus im- du domaine du législateur. Aussi la loi reste peu
de travail plus sûres. Les chutes en
portants, des villes, des usines, et des entrepôts applicable pendant une vingtaine d’années, jus-
hauteur restent la deuxième cause toujours plus verticaux. La mécanisation croissan- qu’au début des années quatre-vingt-dix. Là enfin
de décès et de blessures pour le tra- te substitue ou ajoute progressivement aux travaux les choses se précisent, notamment dans des ap-
vail tous milieux industriels confon- de force en hauteur des interventions plus tech- plications spécifiques telles que les travaux d’in-
niques. Le travailleur y est de plus en plus souvent frastructure et l’élagage en France. Komet et Antec,
dus, et le premier fléau dans le BTP,
chargé de mises en route, d’inspections, de main- deux des sociétés de Bacou-Dalloz, participent alors
soulignant l’importance de la régle- tenance, de reconfigurations et de réparations. Cet- activement à ces développements.
mentation et de son évolution pour te histoire s’accompagne d’une évolution récente L’équipement de protection individuelle n’est pas
assurer la sécurité de la population mais sensible des conditions de sécurité des hommes le seul composant de protection antichute qui
travaillant en hauteur vers plus de professionna- fait des progrès considérables durant les dernières
de travailleurs en hauteur dans le
lisme et plus de technicité. années du vingtième siècle. Les systèmes d’accès
monde. En tant qu’acteur majeur dans En tant qu’acteur majeur dans l’industrie des équi- en hauteur évoluent rapidement sous l’impulsion
l’industrie des équipements de pro- pements de protection individuelle et particulière- d’industries fortement demandeuses de ces pro-
tection individuelle et particulière- ment dans l’antichute, le groupe Bacou-Dalloz se duits et services : la télévision et plus générale-
propose ici de décrire quelques faits majeurs de ment les télécommunications. Des pionniers tels
ment dans l’antichute, le groupe
l’histoire de la protection antichute, se référant par- que la société d’origine allemande Söll développent
Bacou-Dalloz se propose ici de dé- ticulièrement à l’expérience de ses trois principales des échelles d’accès avec tellement d’accessoires
crire quelques faits majeurs de l’his- organisations actives en Europe, et spécialement adaptés que l’on doit parler désormais de systèmes
toire de la protection antichute, se en France aujourd’hui : Antec, Söll et Miller-Komet. d’accès et non plus d’échelles. La croissance ex-
On sait qu’une chute d’un dénivelé de 2 m peut en- ponentielle des activités télécoms dans les années
référant particulièrement à l’expé-
traîner la mort. Pourtant les équipements de pro- quatre-vingt-dix se traduit par un développement re-
rience de ses trois principales orga- tection de type industriel sont très récents. Echelles marquable des systèmes d’accès et de travail en
nisations actives en Europe, et et échafaudages ont tenu lieu à la fois de systèmes hauteur. Les employés des télécoms sont aujour-
spécialement en France aujourd’hui : d’accès et de protection collective et individuelle d’hui parmi les mieux équipés et les mieux proté-
de fortune pendant longtemps. On voit apparaître gés du monde.
Antec, Söll et Miller-Komet. Cet ar-
les premiers systèmes de protection antichute struc- Les chutes en hauteur restent la deuxième cause
ticle met en évidence comment l’évo- turés pour les transbordements humains sur cordes de décès et de blessures pour le travail tous mi-
lution des réglementations et le entre navires en mer au XVIIIe siècle. Mais l’on pen- lieux industriels confondus, et le premier fléau dans
se que l’une des premières applications vraiment le BTP (36 % des 181 décès en 2003 dans le BTP
savoir-faire technique des entreprises
industrielles nous vient d’un laveur de vitres aux français étaient dus à des chutes de hauteur, se-
pionnières dans le secteur de l’anti- Etats-Unis dans les années 1930. Clarence Rose lon le magazine Prévention BTP).
chute sont étroitement liés. Leur promeut alors, pour ses confrères laveurs de car- La législation évolue maintenant de plus en plus
interaction résulte dans l’émergen- reaux, un système d’arrimage individuel à l’édifice rapidement. Elle précise l’art et la manière de pro-
à base d’une ceinture de positionnement attachée téger l’employé. Dans la sécurité en hauteur en
ce d’un véritable savoir-faire indus-
à une corde de liaison, elle-même fixée au rebord France, les solutions de protection collective pri-
triel appliqué à la protection de de la fenêtre. L’un des premiers systèmes indivi- ment sur les systèmes individuels de protection an-
l’individu en hauteur. Les activités duels de protection antichute est né. Il comprend, tichute.
du conseil croissent, ainsi que celles comme encore aujourd’hui, trois éléments princi- Mais ce n’est pas toujours possible d’installer ou
paux : un point d’ancrage sur l’édifice, un équipe- de maintenir autour des lieux de travail en hauteur
d’autres services associés.
ment porté par le travailleur, et un système de des systèmes de protection collective.
liaison entre l’équipement du travailleur et l’édifi- Aussi assiste-t-on à un codéveloppement des ré-
ce. glementations sur les systèmes individuels de sé-
La législation ne suit que lentement cette évolution curité en hauteur et sur les systèmes individuels
de l’offre d’équipement de protection antichute. Et d’accès au poste de travail en hauteur entre in-
ce n’est que dans les années soixante et soixan- dustriels, associations professionnelles et législa-
te-dix qu’apparaissent autour du globe les premières teur.
Gérard Clément
de plus en plus DIRECTEUR DES VENTES
SYSTÈMES
Söll France
Thierry Lesaux
DIRECTEUR
■ CE QUE DIT LA LÉGISLATION COMMERCIAL
ET MARKETING
Antec
Par Frédéric Mitri, responsable Centre Formation
Bacou-Dalloz France
Photo 7
Accès aux anneaux
olympiques Paris 2012
(Parc des Batignolles).
Système Söll
Access to the Olympic
rings, Paris 2012
(Batignolles Park).
Söll system
Photo 10
Strapkor de Miller : petite nacelle fixée
sur une échelle Lorry offrant une plus grande sécurité
que les petits strapontins
Photo 9
Sangle Miller DuraFlex® Miller Strapkor : small platform attached to a Lorry
conçue pour s’adapter ladder providing greater safety than small one-man
à la morphologie seats
de l’opérateur.
S’étire à chacun
de ses mouvements petite nacelle fixée sur une échelle Lorry (échelle
Miller DuraFlex® webbing double à base élargie se déplaçant sur les rails)
designed to adapt
to the operator’s body
qui offre une plus grande sécurité que les petits
shape. Stretches with strapontins encore utilisés par certaines équipes.
each of his movements Les agents auxquels sont destinés les équipements
Miller-Komet travaillent à l’entretien et à la pose
des caténaires qui fournissent le courant de trac-
tion aux locomotives. Ils sont exposés à trois types
Photo 8
Harnais élastique Miller de risques :
DuraFlex® : Elastomère ◆ le risque électrique ;
procurant à l’utilisateur ◆ le risque dû aux circulations ferroviaires ;
une grande liberté
de mouvement ® ment dans de nombreux domaines d’application
(photos 8 et 9).
◆ les chutes de hauteur.
Ils travaillent entre 6 m et 15 m de haut, soit entre
Miller DuraFlex elastic
®
harness : Elastomer En France, Miller-Komet bénéficie du soutien d’ex- le fil de contact (environ 6 m) et les appareils d’in-
providing the user perts en EPI antichute, reconnus par tous les grands terruption (jusqu’à 15 m) ; ce qui rend indispen-
with great freedom
comptes dans ce domaine. Sans cesse à l’écoute sable l’utilisation des équipements de protection
of movement
des besoins, après analyse et audits des postes individuelle antichute.
de travail, les experts Miller-Komet développent des La technologie développée par Miller-Komet répond
solutions complètes adaptées à chaque situation très bien aux contraintes de sécurité présentes lors
et à chaque métier. de la montée et de la descente du poste de travail,
La formation des utilisateurs, obligatoire, est en moments qui comportent le plus de risques de
constant développement chez Miller-Komet avec la chutes. Pour minorer ces risques, Miller-Komet a
création de modules très techniques et détaillés développé plusieurs moyens de poser une ligne de
reconnus par les clients. Cela permet le dévelop- vie verticale (support d’assurage). On peut se ser-
pement de partenariats étroits avec de grands don- vir d’un système de plaquette munie d’un orifice
neurs d’ordres tels que la SNCF (cf. infra). (plaquette d’ancrage), fixée sur les supports caté-
naires et potentiellement réflectorisée pour les tra-
Miller-Komet et la SNCF (photo 10) vaux de nuit. Ou, suivant la consistance des
installations, on peut se servir d’ancrages mobiles
Depuis plus de 20 ans, Miller-Komet travaille pour (dispositif permettant la pose directe sur un élé-
la sécurité des 2000 agents caténaires de la SNCF ment constitutif de la caténaire).
afin de concevoir et produire les protections anti- Afin de favoriser la bonne utilisation de ces nou-
chute les plus adaptées à la spécificité de leur mé- veaux équipements, la division Antichute du grou-
tier ainsi qu’à leurs besoins. Cette étroite collaboration pe Bacou-Dalloz a développé des modules de
a d’ailleurs mené la marque à concevoir un produit formation uniques en Europe : "Ils se composent
spécifiquement destiné à la SNCF : le Strapkor, une d’environ 120 diapositives détaillant les modes
RESUMEN ESPAÑOL
La seguridad de los
trabajos en altura :
una historia cada vez más
segura y siempre más
técnica
Diversos autores
Démantèlement d'un
Démanteler des bâtiments industriels
demande des compétences très poin-
tues. Découper des chaufferies de
de propulseur
80 t et de 35 m de haut, une chemi-
née de 15 t et un extracteur d’air de
40 m de long, les évacuer en res-
D
pectant un délai strict de 8 semaines elair Navarra a été choisie par le CEPr dans le sud de Paris, joue un rôle important dans
pour la totalité des travaux : c’est le (Centre d’essai des propulseurs) de Saclay le développement de la ville qui compte aujourd’hui
pour démanteler des chaufferies qui ne l’une des plus fortes concentrations scientifiques
défi qu’a relevé Jarnias Entreprise sur sont plus exploitables du fait de leur vétusté. d’Europe.
ce chantier au centre d’essai des pro- Relevant de la DGA (Direction Générale de l’Ar- Pour réaliser ces travaux, Delair Navarra a confié
pulseurs de Saclay. mement), le CEPr se concentre autour d’un métier une partie du démantèlement à Jarnias Entreprise
central : la simulation des conditions de vol. Le en tant que sous-traitant et ensemble ils ont mis
centre participe également à l’élaboration des en avant leurs maîtrises des appareillages lourds
normes aéronautiques dans les domaines de l’en- avec l’utilisation de grues de 350, 90, 50 et 35
vironnement et de la sécurité du transport aérien. tonnes pour l’évacuation des ensembles découpés
Les chaufferies sont utilisées dans le cadre des ainsi que leurs expertises dans la manipulation
essais des propulseurs pour reproduire des condi- d’oxycoupeurs, de lances thermiques et de nacelles
tions climatiques semblables aux conditions réelles automotrices.
lors des vols, et leur démantèlement intervient dans Pour la réalisation d’un chantier de cette ampleur,
le cadre de la restructuration du CEPr. Ce site, basé des études de faisabilité ont été réalisées en amont
et ont permis de diviser le chantier en plusieurs
Localisation tranches : la mise en sécurité des installations et
géographique
des hommes, le découpage et l’évacuation.
Geographic
location
Une réflexion importante a été menée pour mettre
en place des procédés spécifiques intégrant les
contraintes du site. Pour assurer une bonne coor-
dination de tous les corps d’état présents sur ce
projet, un planning minutieux a été élaboré. Des
équipes spécialisées dans le bâchage, le décou-
page, et le levage ont pu travailler conjointement
sur ce chantier.
Cette préparation alliée à un suivi rigoureux des dif-
férentes étapes du projet a permis à Jarnias de re-
lever avec succès ce challenge tout en respectant
les délais et en maîtrisant les coûts.
centre d'essai
sur toute leur hauteur. Ces installations permettent seulement pour leurs capacités à effectuer des tra-
l’accès en toute sécurité à l’ensemble des éléments vaux en hauteur mais également pour leur experti-
constitutifs des ouvrages : cheminées, tubulures, se dans la gestion de compétences multiples.
parements intérieurs, voûtes métalliques. Jarnias a diversifié ses méthodes et techniques de
Une partie des échafaudages ainsi que les chemins travail selon l’emplacement et la nature des bâti-
de câbles, les câbles électriques et les autres com- ments à démanteler; certains d’entre eux étant tou-
Evacuation de la partie basse
posants environnants sont recouverts de bâches jours en activité. de la cheminée
ignifugées classées M1. Ce dispositif permet de Pour le démontage du réchauffeur, la découpe de
Removal of the lower part
les protéger d’éventuelles projections de matériaux la partie haute se fait par l’intermédiaire d’une na- of the chimney
en fusion lors des découpes. De plus, des pulvéri- celle de 40 m et l’évacuation des ensembles par
sations d’eau à la lance sont effectuées tout au une grue de 90 t. Les découpes s’effectuent aux
long des découpes pour limiter au maximum les chalumeaux pour la partie en béton réfractaire de
risques d’incendie. 10 cm et à la lance thermique pour les tuyauteries
Une immense bâche intérieure de 880 m2 est éga- inox à l’intérieur de la structure.
lement mise en place pour séparer l’usine en deux Concernant la cheminée, les découpes s’effectuent
parties : une partie, usine en fonctionnement et également aux chalumeaux mais l’évacuation
l’autre partie, usine en travaux. Le procédé d’ins- des pièces nécessite une grue de 350 t déportée
tallation est très spécifique. La bâche doit faire of- de 65 m. A cette distance les charges que peut
fice de barrage anti-poussière tout en laissant un supporter la grue sont diminuées. L’une des
espace pour le passage du pont roulant. Pour cela contraintes du démantèlement de la cheminée est
une bâche pleine est posée sur toute la largeur du de pouvoir évaluer avec précision la masse des élé-
bâtiment du sol jusqu’à 8 m de haut. Et l’autre par- ments découpés. Le déport au sol ramène la grue
tie allant jusqu’au plafond est découpée en ban- à pouvoir soulever des charges maximales de 2,5 t.
delettes permettant le passage du pont roulant. A cette distance, et placé derrière le bâtiment où
s’effectue le démantèlement, le grutier n’a aucu-
ne visibilité. Toutes les manœuvres sont faites par
■ LES "TRAVAUX SPÉCIAUX" radio et par écran de contrôle numérique avec des
points de coordonnées.
Les entreprises de "Travaux spéciaux" telles que Le procédé de désassemblage de l’extracteur est
Jarnias sont sollicitées sur ce type de chantier non légèrement différent. Etant donnée la longueur ®
Travaux n° 818 • avril 2005 35
TRAVAUX EN HAUTEUR
ABSTRACT
Dismantling a thruster
engine test centre
Y. Childeric
RESUMEN ESPAÑOL
Desmantelamiento de un
Bâche de confinement à l’intérieur de l’usine
centro de ensayos para
Confinement tank inside the plant propulsores
Y. Childeric
L
Photo 2 e tunnel de la Nerthe est situé au K 845,252,
Installation en tête entre les gares de Pas des Lanciers et l’Es-
de puits
taque. Réalisé entre 1843 et 1848, cet ou-
Installation vrage d’une longueur totale de 4 638 m traverse
at the shaft head
des massifs principalement composés de calcaires
ou dolomitiques qui culminent entre 200 et 250 m.
Il est ventilé par 24 puits de construction qui dé-
bouchent dans la colline de la Galline.
A partir de 1977, la SNCF décide d’entreprendre
des travaux de confortement. En effet, la superpo-
sition de plusieurs types d’avaries majeures en voû-
te, principalement localisées sur les 1000 premiers
mètres de l’ouvrage pour lesquels le revêtement
est constitué d’une maçonnerie de moellons cal-
caires en piédroit et d’une maçonnerie de briques
en voûte, présente un état de dégradation plus ou
moins avancé (pincement en clé de voûte, bom-
bement en reins, son creux, etc.) et l’analyse des
anomalies radars furent déterminantes pour lancer
les travaux de régénération et de renforcement en
voûte par coque béton projeté RIG (Résistance ini-
tiale garantie), fibré non armé pour la régénération,
et fibré armé pour le renforcement.
Une première tranche de travaux est réalisée en
1997/1998 et une seconde en 2002. La même
année, la SNCF décide de faire une inspection dé-
Alexis Bricca
DIRECTEUR D’EXPLOITATION BTP
Profil
Photo 3
taillée de l’ensemble des puits de construction dont Phase d’équipement
la hauteur varie entre 80 et 190 m. dans les puits
L’entreprise Profil, spécialisée en travaux en hau- Phase of equipment
teur, est choisie pour réaliser cette campagne d’ins- installation in the shafts
pection. Créée en 1993, Profil a su développer
plusieurs domaines d’activités (bâtiment, industrie,
génie civil/falaises, protection foudre) et mettre en
place un système qualité et sécurité. Cette volon-
té de s’inscrire dans une démarche qualité-sécuri-
té s’est traduite par l’obtention de la certification
MASE en 1998, l’établissement d’une charte qua-
lité sécurité qui met l’accent sur la qualification et
la formation du personnel et l’application des normes
de qualité et de contrôle des ouvrages. Plus de
80 % du personnel travaillant sur corde dispose du
CNQP délivré par le DPMC. La sécurité des ouvriers
est assurée par l’attribution d’équipements de pro-
tections individuelles (EPI) dont le suivi et le contrô-
le sont réalisés par un responsable Sécurité mais
aussi par la rédaction de modes opératoires propres
aux travaux sur cordes. Le prochain challenge de
la société Profil est l’obtention de la certification
ISO 2001 version 2000 qui va regrouper l’ensemble
du manuel Qualité et Sécurité.
Les résultats de ces investigations ont conduit la
SNCF à prévoir des travaux de réfection et de mise
en sécurité dans les puits 8, 9, 11, 14, 16, 19,
20, 22 et 24.
Une troisième tranche de travaux est lancée en mai Photo 5
2004. Un groupement d’entreprises RTS Secorail Projection en béton fibré RIG
Photo 4
et Nouvetra est retenu pour la réalisation des tra- Progression verticale Spraying with "RIG" fibrous concrete
vaux dans le tunnel. Il contacte alors Profil, sous-
Vertical progress
traitant, pour la réparation des puits.
Tandis que le groupement d’entreprises œuvre de
nuit (photo 1), dans le tunnel, avec un train travaux, avec des chariots de chantier quatre roues mo-
deux équipes de Profil travaillent de jour à la ré- trices. En tout, c’est 515 t de béton fibré RIG condi-
fection des puits situés côté voie 1. tionné en bigbag (photo 5), 90000 l d’eau en citerne LES PRINCIPALES
Après obturation provisoire des rameaux, ces équipes de 1 000 l qui sont ventilés sur les différents puits QUANTITÉS
doivent procéder à une purge en recherche au mar- en fonction des quantités à réaliser, ainsi que les
teau piqueur léger, puis au découpage et à la créa- machines de projection, compresseurs 10 000 l, • Nombre de puits traités : 9
tion d’anneaux en béton projeté RIG fibré avec groupe électrogène 20 KVA. • Profondeur : 80 m à 190 m
barbacanes. En base des puits de construction, du Un soin particulier est porté à l’environnement et • Surface traitée en béton pro-
niveau 0 (fond de puits) au niveau + 10 m, les tech- surtout à la prévention contre les incendies puisque jeté : 2 183 m2
niciens vont rejointoyer mécaniquement les ma- le chantier démarre début juin. • Prix HT du confortement des
çonneries après avoir dégarni les joints (photo 3). En tête de puits, un portique constitué de profilé puits : 435 929,20 €
La difficulté de cette opération réside d’abord dans IPER 140 est mis en place. Il est équipé d’un treuil
l’installation du chantier (photos 2 et 4) puis dans pneumatique de secours. Ensuite une plate-forme
l’exécution des tâches dans un milieu confiné et de travail type caillebotis sur structure métallique
vertical. En effet, les puits sont pour la plupart si- est descendue jusqu’au poste de travail et repris
tués en colline loin de l’axe routier. L’accès se fait par quatre ancrages en tête de la zone à traiter. Sa
par des pistes peu ou pas entretenues qu’il faut fonction est d’apporter un confort aux techniciens.
ouvrir à l’aide de tractopelle. Puis l’ensemble du Elle ne constitue pas un accès au poste de travail
matériel et matériaux est acheminé sur les puits et ne participe pas à la chaîne de sécurité. ®
Travaux n° 818 • avril 2005 39
TRAVAUX EN HAUTEUR
ABSTRACT
The Nerthe tunnel.
Consolidation of shaft walls
with shotcrete
A
vec pour objectif de marquer fortement son
engagement dans le projet de candidature
de la Ville de Paris aux Jeux Olympiques de
2012, le comité de candidature a opté pour la ma-
térialisation du site du futur village olympique par
un ouvrage fort. Pied de pylône
A l’issue d’un concours d’architecture qui a vu 450
Pylon base
projets déposés le "Repère olympique" version Yves
Pages a été retenu. Mettre en valeur les anneaux
olympiques sous forme de dix anneaux de 10 m de
diamètre extérieur et de deux mètres de haut po-
sitionnés en hauteur pour être visible de loin… le Ancrage de haubans
mot repère est bien choisi ! avec tirants enfouis
Stay cable anchorage
with buried tension
■ L’ASSOCIATION DU "LOURD members
ET DU LÉGER"
Au final le projet se présente sous la forme d’un
mât – type pylône – autour duquel se superposent
dans ses 45 m supérieurs dix anneaux gonflables,
auto-ventilés, dont les cinq anneaux de couleur se
trouvent équipés d’un dispositif d’éclairage inté-
rieur. ◆ gonflables : étude fabrication de dix anneaux gon-
La maîtrise d’ouvrage (association pour le repère flables avec dispositif d’éclairage et divers acces-
olympique) et la maîtrise d’œuvre (exploration ar- soires plus assemblage au sol sur un anneau
chitecture et RFR) devront faire appel à plusieurs métallique ;
corps de métiers pour mener à bien le projet : ◆ pose des anneaux et travaux en hauteur : inter-
◆ fondation : ancrages tirants pour haubans du py- vention réalisée dans le pylône en hauteur. Pose
lône et appuis de celui-ci en un point pour descente des structures gonflables, réglage, pontage élec-
de charge ; trique, connexion des tronçons de pylônes entre
◆ électricité : gestion complète des alimentations eux avec serrage au couple ;
en énergie des différents organes : gonflables, éclai- ◆ coordination sécurité : avec un nombre d’heures
rage, accessoires, paratonnerres etc. ; de travail important et des travaux en superposi-
◆ serrurerie-charpente : calcul, fabrication, as- tion, la mission de coordination sur le chantier a
semblage des deux premiers éléments sur place, pour but une sécurité optimale des intervenants ;
travaux liés au pylône ; ◆ équipe d’encadrement. ®
Travaux n° 818 • avril 2005 41
TRAVAUX EN HAUTEUR
Connexion T2 avec T3
par boulonnage
Connexion of T2 to T3
by bolting
■ LES ACTEURS
Dans un calendrier "serré" les grandes lignes se
® Arrivée en octobre 2004 sur le projet, A.D.S. rejoint
une équipe en partie constituée qui travaille conjoin-
décident peu à peu.
Le pylône sera de fabrication Eiffel 100 % sur
tement avec la maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ou- mesure pour l’occasion. La participation aux diffé-
vrage aux finalisations et mise au point technique rentes réunions de travail a permis à A.D.S de
du projet. demander des aménagements au niveau des ac-
La tâche n’est pas simple. Allier le lourd, fonda- cès et de la tête de mât.
tions, mât… et le léger, les anneaux, impliquent Un rail Söll est prévu du haut en bas pour sécuri-
des investigations et études importantes dans le ser les premiers accès et des consoles seront ajou-
domaine des structures gonflables, peu habituées tées en tête de mât pour les opérations de levage
à se voir apprivoiser, ausculter par le monde du des anneaux et les équipements des cordes de tra-
BTP, des ingénieurs et architectes. vail et sécurité à l’aplomb des postes de travail.
Comment modéliser les comportements des an- Le support du paratonnerre est équipé de points
neaux en phase exploitation ? intermédiaires pour en faciliter la maintenance si
Comment qualifier, dimensionner, quantifier les fixa- nécessaire…
tions, attaches, liaisons qui unissent les gonflables Bachy/Solétanche est attributaire du lot fondation.
au pylône ? Le pylône est posé au sol en un point et se trouve
Comment phaser et décrire les différentes étapes haubané par trois jeux de deux haubans repris à
de mise en œuvre de l’ensemble en respectant ces 21 m de haut (les 44 m restants plus les 8 m de
®
Travaux cerces métalliques et la pose des dispositifs d’éclai-
sur fixation rage sont réalisés par Vector au sol ;
Attachment ◆ les gonflables sont alors pris en charge pour les
works ferler et les replier provisoirement sur la cerce ;
◆ s’enchaînent ensuite les opérations de levage
et "mise en tas" au sol des dix anneaux métalliques
équipés des gonflables.
Comme pour toutes opérations de levage, de la pré-
cision des travaux préparatoires dépend une bon-
ne partie du résultat final. L’équipe en place soigne
cette préparation au sol, les éléments sont vérifiés
à plusieurs reprises, le bon alignement des an-
neaux, leurs positions, tout est mis en œuvre pour
réduire les opérations en hauteur et éviter toute
perte de temps due à une mauvaise organisation
préalable.
La mise en tas est effectuée avec calage entre les
Vue d’ensemble anneaux métalliques pour préserver les membranes
General view fragiles et les installations d’éclairage déjà posées.
Ainsi sont empilées les dix pièces, qui forment, au
final, un tas de plus de 4 m de haut !
A.D.S avait préconisé de lever le tronçon quatre du
mât (qui correspond aux 16 derniers mètres plus
les 8 m de paratonnerre) pour la pose au milieu du
tas de gonflable afin de lever par la suite ce tron-
çon avec l’ensemble des 10 anneaux. Une fois
l’opération terminée, le T4 est positionné puis hau-
bané en provisoire.
Les trois anneaux supérieurs sont positionnés à
leur emplacement final sur le T4 puis connectés
par la fixation des tirants câbles faisant les liaisons
cerce/pylône (12 par anneau, 120 au total).
Ces travaux préparatoires sur T4 ont permis de va-
lider ce qui avait été imaginé : la technique de le-
vage des anneaux (500 kg pièce, cerces métalliques,
gonflables et accessoires inclus), la faisabilité d’évo-
lution pour réaliser les connexions anneaux/py-
lônes, les temps de travail estimés, etc.
Le scénario de levage retenu est le bon : le 21 jan-
vier 2005 le tronçon T4 est élingué et levé, équipé
de ses dix anneaux dont trois se trouvent déjà en
position définitive.
65 mètres Les techniciens réalisent la connexion puis le bou-
au-dessus du sol lonnage au niveau de brides de serrage et le py-
65 metres lône prend là ses mensurations définitives.
above the ground Les travaux qui suivent concernent la descente pour
mise à la bonne hauteur des cerces métalliques,
la connexion des tirants câbles en liaison cerce/mât
puis le déployage et gonflage des membranes.
Au total neuf techniciens cordistes, se sont relayés
sur le chantier pour achever les travaux dans le
temps de travail estimé. Seuls à évoluer dans le
mât pour la partie travaux en hauteur ils enchaî-
nons réglages, finitions, vérifications pour finaliser
les travaux avant l’inauguration.
Tous ces travaux ont été réalisés à mesure de l’avan-
cement et notamment la partie électrique sans la-
quelle les membranes n’auraient pu être gonflées
et éclairées.
Au total, 1 280 heures de présence sur le site au-
RESUMEN ESPAÑOL
Les Batignolles - París
distrito XVII. La obra
"Señalización olímpica"
E. Jouet
Effondrement rocheux
Le 30 janvier 2004, la société Hy-
drokarst a dû intervenir en urgence Gorges de la Bourne - Massif
et à la demande du préfet de l’Isère
pour effectuer des travaux de mise
en sécurité d’une paroi, suite à un
éboulement sur la route départe-
mentale 531, en amont du village de
Choranche, dans le massif du Ver-
cors.
Travail éprouvant psychologiquement
et engagé physiquement, pour les
techniciens et sauveteurs, venus dé-
gager une voiture écrasée, laissant
deux corps sans vie.
Depuis, sous la maîtrise d’œuvre du
Conseil général, les intervenants sé-
curisent, rénovent, réparent, amé-
liorent le site, afin de reconstituer la
route en respectant son aspect na-
turel et historique.
Vue aérienne.
2 000 m3 environ de paroi
rocheuse effondrés
dans les gorges
de la Bourne
Aerial view.
About 2,000 cu. m
of rock wall collapsed
in the Bourne Gorges
■ LA SITUATION
Il a fallu intervenir dans l’urgence pour évacuer l’épa-
ve de la voiture écrasée par l’effondrement de la
paroi rocheuse, ce vendredi 30 janvier 2004…
En effet, des blocs de plusieurs tonnes se sont dé-
tachés de la paroi rocheuse et ont totalement obs-
trué la route sur plusieurs dizaines de mètres…
Ce drame a entraîné également la coupure de la
route pour plusieurs mois avec des répercussions
économiques pour les commerces de proximité et
les stations du Vercors.
■ PRISES DE MESURES
Pour répondre à cette question, une réquisition im-
périeuse de bureaux d’études et d’entreprises spé-
cialisées a été faite par le préfet de l’Isère et les
responsables du Conseil général de l’Isère. Hy-
drokarst a effectué les premiers travaux de mise
en sécurité et permis aux services de secours de
dégager les corps des victimes. La mission d’as-
sistance à la maîtrise d’œuvre a été confiée au bu-
reau d’ingénieurs-conseils Géolithe pour la
Mise en place
sécurisation et le confortement de la paroi rocheuse d’un système d’échelle
et au bureau d’études Sage pour la reconstruction pour faciliter l’accès
de la chaussée, la mission Sécurité et Protection des techniciens en falaise
de la Santé (SPS) étant elle, donnée à BECS. Setting up a system
of ladders to facilitate
technicians' cliff access
Forage par marteau travaux a été estimée à partir d’un calcul de sta-
fond de trou bilité inverse. Cette valeur de cohésion au niveau
Boring du plan de glissement correspond d’une part à la
by down-the-hole
drill géométrie en relais d’une fracturation arrière sub-
verticale avec la stratification et à la recristallisa-
tion ayant créé des épontes rocheuses. Le volume
des compartiments est estimé à partir de la géo-
métrie de la fracturation et des plans de glissement
potentiels reconnus par sondages destructifs avec
inspection caméra et ceci sur la base d’une or-
thoprojection avec profils topographiques.
Le dimensionnement du confortement est établi
uniquement sur la base de la résistance en ci-
saillement des boulons d’ancrage. Le calcul du coef-
ficient de sécurité global prend en compte la cohésion
équivalent prévalant les travaux, pérennisée par la
précontrainte des boulons d’ancrage. Le calcul est
mené à l’ELU en combinaison fondamentale, avec
application de coefficients de sécurité partiels et
prise en compte d’une épaisseur sacrifiée à la cor-
Mise en place rosion sur le diamètre des armatures. Le niveau de
des ancrages sécurité atteint est de 1,50. La solution de confor-
Installing tement aboutit à réaliser 250 boulons de 4 à 10 m
anchorages de longueur pour un linéaire total d’environ 2200 m.
■ INTÉGRATION
ENVIRONNEMENTALE
Le parti a été pris de ne pas augmenter le gabarit
routier, de conserver la géométrie générale des en-
corbellements, de ne pas grillager l’intégralité des
parois rocheuses mais de plutôt les traiter par des
purges soignées. Le caractère naturel et historique
de cette portion d’itinéraire a donc été préservé.
rocheux
à Etampes (Essonne)
Photos 3 et 4
◆ vitesse initiale de rotation et de translation Vue générale
des blocs ; des merlons
◆ terrains de réception ; de protection
provisoires
◆ pente des profils, etc.
General view
Par ailleurs, il a fallu procéder à des études com- of the temporary
plémentaires au droit des deux bâtiments afin de protection
vérifier la stabilité des sols et leur capacité à ac- barriers
cepter des protections provisoires. Des campagnes
de reconnaissance géotechnique ont été néces-
saires afin de dimensionner les ouvrages de sou-
tènement destinés à supporter le poids des
protections provisoires et de leurs impacts sur les
édifices (photos 3, 4 et 5).
■ LES TRAVAUX
DE TERRASSEMENT
Une fois l’ensemble des protections provisoires Photo 4
réalisé :
◆ merlon à parement raidi Pneusol 4 = 3 m ;
◆ merlon à parement raidi Pneusol 4 = 2 m ;
◆ merlon provisoire en terre 4 = 2 m ;
◆ écran de filet pare-bloc classe 6,
les travaux de terrassement général ont été réali-
sés avec la méthodologie suivante du fait des frac-
tures rentrantes découvertes à l’avancement :
◆ création d’une risberme en tête de talus de 4 m;
◆ positionnement de la pelle à 10 m en retrait
du talus ;
◆ terrassement à l’avancement par passes suc-
cessives et mise en déblais sur les terrains su-
périeurs.
Préalablement aux travaux de terrassement en tête
de falaise et à la réalisation des protections provi-
Photo 5
soires, une piste d’accès en pied de talus a été Vue de détail
créé permettant de vider les ouvrages provisoires de l’écran de filet
classe 6
Detail view
of the class 6
net screen
LES PRINCIPALES
CARACTÉRISTIQUES DU CHANTIER
• Montant global : 423 000 € HT
• Volume global de terrassement : 15 000 m3
• Durée globale de chantier y compris amé-
nagement et période préparatoire : 8 mois
• Linéaire de protection provisoire : 123 ml
• Mur Pneutex hauteur 2 à 3,5 m : 103 ml
• Ecran de filet classe 6 sur pieux explosés :
20 ml
®
Travaux n° 818 • avril 2005 51
TRAVAUX EN HAUTEUR
Photos 6 et 7
Travaux
de terrassement
Earthworks
Photo 8
Après travaux
After the works
L. Boisnard
Traitement de l’éboulement
Au cours du second semestre 2004,
la société GTS département ELITE a
conforté l’éboulement des Echarennes
à Mens (38). Face à la constante évo-
lution du site, l’entreprise a dû adap-
ter ses ouvrages, son
E
matériel et ses mé- n janvier 2004, un éboulement de plusieurs
thodes de travail afin dizaines de milliers de mètres cubes coupe
la RD 526 qui relie Mens à La Mure. Afin de
de rouvrir rapidement rétablir rapidement cette desserte de la région du
cette route desservant Triève, le Conseil Général de l’Isère mandate la so-
la région du Trièves. ciété GTS département ELITE pour la réalisation de
travaux de confortement et d’instrumentation de
La dangerosité du ter-
ce vaste talweg de 400 m de long à 45° de moyen-
rain et les conditions ne. Mais l’évolution du glissement de terrain som-
hivernales ont fait ap- mital, les problèmes de sécurité qui en découlent
pel à des principes de et les intempéries hivernales mènent le chantier
jusqu’au printemps 2005 (photo 1).
sécurité rigoureux afin
d’éviter tout accident.
■ PRÉSENTATION DU SITE
Le site se décompose en trois parties :
◆ la zone d’arrachement sommitale est composée
Photo 1
Le talweg de 400 m de long vue de la galerie de 90 m de marno-calcaire très déstructuré formant
un chaos de bloc reposant sur une butée de pied
The valley bottom 400 metres long seen
from the gallery constituée d’un banc d’argilite stable. Lors des fo-
rages, des vides de plus de 80 cm à 7 m de pro-
Photo 2 fondeur seront traversés ;
Zone d’arrachement ◆ le talweg se poursuit par un couloir de 230 m de
avec la base vie
sommitale
longueur sur 30 m de largeur qui non seulement
canalise les éboulements sommitaux mais qui gé-
Stripping area
with the construction nère aussi des départs de blocs de l’ordre du mètre
camp at the top cube ;
◆ ce couloir débouche sur un cône de matériaux
de 80 m de développé qui se trouve à cheval sur
la tête de la galerie existante et barre la route
sur toute sa largeur (photo 2).
Aimé Damian
CHEF DE CHANTIER
GTS
Photo 3
Forage des ancrages
de plaquage du grillage
Tecco
Drilling of anchorage
points for fixing
the Tecco grating
Photo 4
Le système de plaquage
Tecco maintenu en place par un maillage de 3 m x de la partie sommitale
3,50 m d’ancrage de 3 à 6 m de profondeur. Cet- du talweg
te solution apparaît comme la plus efficace pour The fixing system
répondre au cahier des charges tout en permettant for the top part
une mise en place rapide dans cet environnement of the valley bottom
hostile. Un système d’instrumentation développé
par Antéa à base d’extensomètre et de fil Invar per-
met ensuite d’alerter par message téléphonique
les services d’exploitation de la DDE en cas d’amor-
ce de mouvement. Le système déclenche aussi la
fermeture automatique de la route en cas d’accé-
lération des déplacements laissant prévoir un ébou-
lement imminent (photos 3 et 4).
Mais l’évolution du glissement sommital toujours
actif a entraîné une série d’adaptations des ou-
vrages afin non seulement de contenir les nouveaux
phénomènes mais aussi d’assurer la sécurité des Photo 5
ouvriers en phase travaux. Les travaux liés aux su- Forage des ancrages
de l’écran 3 000 kJ
jétions techniques nouvelles sont les suivants : à mi-hauteur du couloir
◆ 900 m3 de minage d’une zone en mouvement
Drilling of anchorage
pour permettre la sécurisation des travaux ; points for the 3,000 kJ
◆ 600 ml d’ancrage Ø 100 mm de 8 m de longueur screen at mid-height
moyenne suite à l’activation d’un glissement local on the corridor
sur 4 m d’épaisseur ;
◆ 40 ml d’écran pare-pierre de 3 000 kJ à mi-
hauteur du talweg suite à l’accélération de l’éro-
sion de la partie haute du couloir ;
◆ 30 m d’écran type échelle de perroquet en tête
de galerie (photo 5).
Les travaux se termineront dans quelques mois par
le remodelage à la pelle araignée des matériaux
accumulés en pied de talweg et le nettoyage de la
route. ®
Travaux n° 818 • avril 2005 55
TRAVAUX EN HAUTEUR
®
Photo 6 ■ LES MOYENS MIS EN ŒUVRE
Héliportage
de la foreuse hydraulique FACE À LA DIFFICULTÉ D’ACCÈS
Helicopter transport
ET LES CONDITIONS
of the hydraulic drill HIVERNALES
En plus de l’escarpement des zones de travail
nécessitant l’emploi des techniques de travaux sur
corde s’est posé le problème de l’approvisionne-
ment en matériel et matériaux : l’accès en tête de
talweg se trouve à 15 minutes à pied des installa-
tions de chantier elles-mêmes desservies par un
chemin forestier de 1,5 km avant la première rou-
Photo 7 te goudronnée.
Fin d’une journée de forage L’approvisionnement de chantier s’est donc fait
dans la neige
dans un premier temps par tracteur forestier sur
End of a day’s drilling un chemin à 70 % réhabilité pour l’occasion, puis
in the snow
principalement par héliportage lorsque l’hiver a ren-
du cette voie impraticable (photo 6).
Une base vie sous la forme d’un préfabriqué chauf-
fé a été héliportée à proximité de la tête de talweg
afin d’offrir de meilleures conditions d’hygiène pour
les ouvriers qui, en plus de travailler en poste, ne
se sont mis en intempérie que lorsque les condi-
tions météorologiques empêchaient le fonctionne-
ment du matériel. L’utilisation de sécheur d’air, de
cuve à eau chauffée, de vêtements de travail ap-
proprié, de crampons d’alpinisme pour les zones
glacées et même de raquettes à neige pour l’ap-
proche a permis de forer par - 8 °C et de mener des
campagnes d’injection par - 5 °C (photo 7).
Du matériel de forage spécifique a aussi été utili-
sé : une foreuse hydraulique Commachio MC200
(poids total hors train de tige 600 kg) a été mise
en place sur un treuil électrique à commande dé-
portée pour la réalisation des forages de 10 m
en Ø 100 dans la zone de chaos. Un nouveau concept
de chariot de forage à treuil embarqué a aussi été
utilisé afin d’augmenter les rendements de forage
tout en diminuant la pénibilité du travail pour les
équipes de cordistes.
Photo 8
Inspection de la zone
chaotique avant mise
en place
■ LA GESTION DE LA SÉCURITÉ
de la protection :
attention La plus grande difficulté du chantier a été de gérer
aux éboulements ! la situation paradoxale suivante : sécuriser une
Inspection of the area zone dangereuse pour les usagers en faisant tra-
of chaos before setting
up the protection vailler du personnel sur cette même zone (photo
system : watch out 8).
for rock slides ! Pour ce faire, les principes suivants ont été appli-
qués et personnalisés à chaque poste de travail
en concertation avec le coordinateur sécurité de
BECS :
◆ jamais de superposition de poste : principe de
base des travaux sur corde qui impliquait sur ce
site formé d’un talweg long et étroit de toujours
finir une tâche avant de commencer la suivante à
l’aval. Cette contrainte a beaucoup influé sur le
planning ;
◆ utilisation de deux cordes par ouvrier. Cette nou-
Protection rapprochée
HC Méditerranée (groupe Heaven Clim-
ber, travaux spéciaux du BTP) fait ici
le récit d’un chantier réalisé récem-
ment dans l’arrière-pays niçois,
exemple d’une activité faisant partie
des spécialités du groupe français.
Fondations spéciales ou travaux d’ac- ■ PRÉSENTATION de la chaussée à la hauteur du point kilométrique
cès difficiles, les équipes intervien- DE L’OPÉRATION 86.
Les aléas identifiés par le CETE en falaise, domi-
nent aussi bien en milieu naturel qu’en La RN 202, aussi appelée "Route de Grenoble" est nent directement la RN 202 jusqu’à une hauteur
milieu urbain, dans les domaines du l’un des axes principaux qui serpente entre mer et d’environ 180 m. Ils sont d’un niveau élevé à
bâtiment, des travaux publics, de l’in- montagne traversant les Alpes du sud. Cette voie très élevé, pour des chutes de pierres et de blocs
subit régulièrement d’importantes chutes de pierres de quelques litres à quelques mètres cubes. Cet-
dustrie et de l’environnement.
et de blocs rocheux. Heaven Climber Méditerranée, te zone a été le siège de plusieurs éboulements
notamment spécialisée dans les travaux d’accès dans le temps (cf. encadré).
difficiles, est intervenu pour réaliser la protection
pour la RN 202, PK 86
Photos 3 et 4
tement qualifié dans les techniques de travaux sur Potence de 6 m de haut
corde et spécialisé dans l’exécution de ce type de en cours de fixation
travaux. par haubanage
Enfin, la verticalité de la paroi et la hauteur d’im- Bracket 6 metres high
being attached by stay
plantation des ouvrages créent des difficultés d’ap- cables
provisionnement des matériels et matériaux qui ne Photo 4
peuvent être héliportés aux postes de réalisation
et qui doivent donc être apportés par le personnel.
■ MÉTHODOLOGIE
La phase la plus délicate est d’installer les lignes
de vie constituées de câble en diamètre 12 mm
sur le linéaire de la zone à traiter. Traditionnelle-
ment, les techniciens cordistes utilisent les tech-
niques d’escalade pour installer les points d’ancrages
artificiels nécessaires à la fixation du câble. Les in- Photo 5
convénients d’un tel procédé sont d’une part les Grillage
et renfort ASM
risques que prennent les techniciens en évoluant
dans un milieu naturel avec de fortes probabilités Grating
and ASM reinforcement
de chutes de pierres et d’autre part un délai de
mise en place très long pour la fixation de 150 ml
de câble. C’est pourquoi nous avons utilisé une na-
celle sur poids lourd, atteignant une hauteur de
72 m (photo 2). LES PRINCIPALES
Grâce à cet engin nous optimisons la sécurité des
QUANTITÉS
techniciens et obtenons un gain de temps consi-
dérable pour la fixation des lignes de vie. De plus, • Montant des travaux : 900 000
nous alimentons au fur et à mesure le matériel de euros TTC
forage et les matériaux en les accrochant directe- • 6500 m2 de grillage double torsion
ment sur le câble. Dès que les 50 premiers mètres maille 60 x 80 mm avec avaloir de
de ligne de vie sont réalisés, trois postes de fora- 6,00 m
ge en batterie commencent la réalisation des an- • 2 000 m2 de filet ASM (anti-sous-
crages de fixation des 33 poteaux de hauteur 6 m marin)
constituant l’avaloir grillagé (photos 3, 4 et 5). • 150 ml de barrière dynamique
Dans un même temps, une équipe au sol prépare classe 9 de capacité 5 000 kJ
le câblage pour le haubanage des poteaux métal- • 2650 m2 de grillage pendu simple
liques tubulaires de diamètre 139,7 mm et d’une torsion maille 50 x 50 mm
épaisseur de 8 mm. Une opération de pose de l’en-
semble des potences est réalisée avec une grue
automotrice de 90 t puis le câble métallique por- positionnement des équipes en paroi et le travail
teur de diamètre 22 mm est tendu entre chaque à réaliser. Dans la continuité, nous réalisons la
poteau pour l’accroche des rouleaux de grillage et pose des rouleaux de grillage double torsion maille
des filets ASM. De la même façon lorsque les 50 60 x 80 mm d’une largeur de 4,00 m et d’une hau-
premiers mètres de câble porteur sont tendus une teur variant de 40 à 45 m en fonction du calepi-
équipe commence les forages pour la fixation nage. Une fois les rouleaux déroulés et cousus
des écrans dynamiques de classe 9 et d’une ca- nous réalisons une campagne de pose des filets
pacité de 5 000 kJ à 40 m en contrebas. A ce sta- ASM avec la grue automotrice 90 t (photo 6).
de d’avancement, le plus important est de ne Les filets ont une dimension de 6,50 m de large et
pas créer des postes superposés entre les équipes 10,00 m de haut avec une maille de 400 mm et
de techniciens cordistes. Une réunion quotidienne sont fixés sur le câble porteur et cousus entre eux.
permet de coordonner chaque intervenant sur le Le renfort ainsi réalisé aura une absorption d’éner- ®
Travaux n° 818 • avril 2005 59
TRAVAUX EN HAUTEUR
Photo 6
Pose
des potences
Installing
brackets
La rapidité d’exécution des équipes de techniciens HC Méditerranée (of the Heaven Clim-
cordistes a permis de respecter les engagements ber group, performing special construc-
sans dépasser la date de réouverture de la route tion work) recounts here a project car-
prévue initialement dans l’arrêté préfectoral. A ce ried out recently in the hinterland of
jour, les ouvrages réalisés dans ce secteur limitent the city of Nice, as an example of an
fortement le risque lié aux chutes de pierres. activity that is one of the French group’s
La particularité de ces travaux fut de réaliser plu- specialties.
sieurs types de confortements en cascade. La ver- For special foundations or work that is
ticalité, la hauteur et les conditions d’accès à la hard of access, the teams perform work
paroi nous ont poussés à mettre au point de nou- both in the natural environment and in
urban environments, in the fields of
velles méthodologies dans l’exécution des travaux.
building, public works, industry and the
Ainsi, la mécanisation de certaines phases, no-
environment.
tamment avec l’emploi d’une nacelle sur poids lourd
de 72 m, a permis d’optimiser la sécurité des ou-
RESUMEN ESPAÑOL
vriers et la rapidité d’exécution.
Mejora de la seguridad para
la Carretera Nacional 202,
PK 86
G. Millo
LES PRINCIPAUX
INTERVENANTS
Maître d’ouvrage
Ministère de l’Equipement
Maître d’œuvre
Direction départementale de l’Equipement -
Subdivision de Puget Théniers
Coordination SPS
Albert Rochard
Période de réalisation : du 3 mai au 30 juin
2004
RD 951 - Eboulement
8 semaines! Tel était le pari lancé par
les élus du Conseil général des Alpes-
de-Haute-Provence pour sécuriser et
l’Adoux-de-Nibles (04)
rétablir la circulation sur la RD 951
suite à un impressionnant éboule-
ment. Plus de 1500 m3 de roche tom-
bés d’une centaine de mètres de ■ L’ÉVÉNEMENT reau d’études Fondasol sont alors saisis par les
hauteur ont emporté avec eux la moi- services techniques départementaux pour définir
Le 7 mai 2004 à 5 h 00 du matin, un effondrement les travaux de protection permettant la remise en
tié de la chaussée sur plus de 60 m. rocheux de plus de 1 500 m3 se produit sur l’axe circulation de la RD 951.
Le délai très court de conception-réa- reliant Sisteron à la Motte-du-Caire dans le dépar- Le calendrier fixé par les élus est simple : la cir-
lisation des travaux, la topographie tement des Alpes-de-Haute-Provence. Le Rocher du culation doit être rétablie pour le début de la sai-
Duc dominant la chaussée de plus de 100 m s’est son estivale, soit le 2 juillet 2004. Huit semaines
spectaculaire du site nécessitant l’uti-
effondré emportant avec lui la végétation et la sont donc prévues pour effectuer les travaux.
lisation des techniques sur cordes, RD 951 sur plus de 60 m. La cicatrice témoin de Un premier survol de la zone par hélicoptère et une
et la diversité des parades mises en la zone de départ s’étend sur 450 m2 (photos 1 et visite de la partie sommitale de la cicatrice per-
œuvre (minage, écrans de filets pare- 2). mettent de procéder à la reconnaissance de la
Fort heureusement, les équipes de secours et cy- falaise et déterminer l’état de stabilité de la zone
blocs, grillage, ancrages passifs), font
notechniques n'ont découvert aucune victime sous de départ de l’éboulement. Une visite plus pous-
de ce chantier une belle référence l’amas rocheux. sée est ensuite réalisée après des purges de mise
pour l’entreprise Simeco. en sécurité.
La zone d’arrachement comporte de nombreuses
■ L’ANALYSE : DIAGNOSTIC instabilités d’un volume plus réduit que l’éboule-
GÉOLOGIQUE ET DÉFINITION ment mais présentant un risque à court et moyen
DES TRAVAUX terme pour la RD 951. Une dizaine de masses est
identifiée dont une présentant un volume d’environ
La société Simeco (Société Industrielle de Minage 320 m3 avec une fracturation très défavorable.
et de Confortement) titulaire du marché à bons de L’étroite collaboration entre les intervenants (maître
commandes de protection contre les éboulements d’œuvre, entreprise et bureau d’études) permet
rocheux pour les routes départementales et le bu- alors de fixer rapidement les travaux à effectuer.
Photo 1
Vue générale
de l’éboulement
Photo 2
côté Sisteron
Vue générale de l’éboulement côté la Motte du Caire
General view
General view of the rock slide on the "Motte
of the rock slide
du Caire" side
on the Sisteron side
Figure 1
L’important état de fracturation des calcaires orien- Résultat des calculs
te les solutions techniques vers des purges ma- trajectographiques
nuelles et des déroctages à l’explosif. Result of trajectographic
Le traitement de la masse de 320 m3 s’avère plus calculations
délicat. Un confortement par mise en place de fi-
lets métalliques type ASM (anti sous-marin) com-
plété par des ancrages passifs est tout d’abord
envisagé. Finalement, comme pour les autres écailles
rocheuses, il est décidé d’éliminer la masse par
minage. L’avantage de cette technique est d’ôter
toute incertitude quant à la pérennité d’un confor-
tement mais le minage doit être réalisé avec pré-
cision pour laisser un plan de découpage propre et
sans instabilité ultérieure.
Afin de se prémunir contre les instabilités présen-
tant un danger à plus long terme, il a été retenu de
mettre en place une protection passive sur le ta-
lus en pied de falaise. Les services techniques dé-
partementaux décident donc de faire procéder à
une étude trajectographique. Ce type d’étude per-
met, à partir des caractéristiques du site (topo-
graphie, géologie) et de celles de l’élément en chute gement de la qualité et la sécurité. Une étude de
(géométrie, masse, vitesse initiale…), de simuler sécurité est lancée pour la réalisation de l’inter-
la propagation de blocs sur site accidenté. vention.
Un levé topographique de la falaise est effectué Un PPSPS (Plan particulier de sécurité et de pro-
sur trois profils. Le résultat obtenu sur des cen- tection de la santé) a déjà été établi pour le mar-
taines de simulations permet de définir la hauteur ché à bons de commandes, un avenant doit être
de passage des blocs et leur énergie (figure 1). rédigé pour cette intervention d’urgence.
La protection retenue est un écran de filets dyna- Une inspection préalable du site permet de définir
mique de classe 7 d’une hauteur utile de 3,5 m et les risques liés au chantier lui-même et à son en-
d’une capacité d’absorption énergétique de 2000 kJ, vironnement. La localisation des actions à effec-
en conformité avec la norme NF P 95-308. tuer est faite, les moyens d’accès sont définis.
A partir des modes opératoires retenus, toutes les
tâches sont détaillées pour permettre d’évaluer les
■ EXÉCUTION DES TRAVAUX risques induits. Ceux ci sont analysés selon trois
axes principaux :
La particularité de ce chantier réside non seule- ◆ les risques générés par les autres intervenants
ment dans le délai très court de conception-réali- sur les salariés de Simeco ;
sation, mais également dans le milieu naturel ◆ ceux générés par les travaux de Simeco sur
d’exécution. Le site est semi-vertical à plus de les autres intervenants et le public ;
100 m de hauteur par rapport à la chaussée. Le ◆ ceux générés par les travaux de Simeco sur ses
personnel réalisant ce type de travaux doit être hau- propres salariés.
tement qualifié. Il maîtrise à la fois les techniques Consécutivement, des moyens de prévention à
de travaux sur cordes et les techniques de forage mettre en œuvre sont définis.
et de minage. Des consignes particulières de sécurité sont rédi-
La date de début des travaux est fixée au 13 mai gées et annexées au PPSPS avec son avenant.
2004, le délai de préparation des travaux est Tous les documents sont insérés dans le "classeur
très court. sécurité" Simeco, consultable sur le chantier.
L’éboulement n’ayant fait aucune victime, il est in- Les moyens de sécurité sont mis en place (bali-
dispensable que les travaux de mise en sécurité sage, accès aux postes travail, périmètres de sé-
ne génèrent pas d’événement dramatique. curité, fractionnements), et les EPI des personnels
Simeco étant certifié ISO 9001 V2000, elle se doit vérifiés.
de respecter ses exigences en matière de mana- Avant le début des travaux, une formation à la sé- ®
Travaux n° 818 • avril 2005 63
TRAVAUX EN HAUTEUR
Photo 3
Héliportage
des matériels
et fournitures
Helicopter transport
of equipment
and supplies
Photo 5
Quelques secondes avant le tir
A few seconds before blasting
®
curité est dispensée par le chef de chantier à tous
les intervenants, ceci sera reproduit à chaque ar-
rivée d’un nouveau salarié.
Cette formation porte sur les risques liés à l’in-
Photo 4 tervention et aux tâches à effectuer et les mesures
Forage manuel
pour le déroctage
de sécurité à respecter.
à l’explosif Tous les intervenants sont donc informés des mé-
Manual drilling thodes retenues et des mesures à appliquer en
for rock excavation matière de sécurité pour éviter un accident. L’en-
by explosive cadrement aura la charge, tout au long de la réa-
lisation, de veiller à la bonne application des
consignes.
Les travaux peuvent maintenant démarrer.
L’accès aux postes de travail demande une bonne
heure de marche par jour et l’approvisionnement
des matériels et fournitures est réalisé par hélico-
ptère (photo 3).
Purges manuelles
Déroctage à l’explosif
RESUMEN ESPAÑOL
Carretera Departamental
951- Desprendimiento en la
aldea Adoux-de-Nibles (04)
F. Gazado
Le CFPTH ou comment
former des cordistes
professionnels
■ UN PEU D’HISTOIRE…
Travailler en hauteur, en toute sécurité et en toutes
circonstances est une véritable compétence. Pen-
dant longtemps, elle fut le domaine réservé d’al-
pinistes chevronnés. Ils intervenaient sur les chantiers
à la demande pour réaliser les travaux dits alors
"acrobatiques".
Puis, rapides, sûres et efficaces les interventions
sur cordes ont concerné de multiples secteurs des
travaux publics et du bâtiment nécessitant le re-
crutement de personnel qualifié. Dès les années
1990, les professionnels des "travaux d’accès dif-
ficiles" ont créé des cursus de formation en adap-
tant aux métiers du bâtiment et des travaux publics,
les techniques de déplacement sur cordes utilisées
en alpinisme et en spéléologie. En 1995, cette offre
de formation s’est structurée. Enfin, à la demande
du GFC-BTP et du Syndicat français des entreprises ■ RAPPEL
de travaux en hauteur, une étude a été réalisée SUR LA RÉGLEMENTATION
pour :
◆ décrire et analyser le métier de cordiste dans la Aujourd’hui, le cadre réglementaire s’est clarifié.
profession ; Les techniques d’accès à l’aide de cordes du cor-
◆ définir le référentiel de compétences des tech- diste sont réglementées par la loi de septembre
niciens cordistes ; 2004 relative à la protection des travailleurs ex-
◆ préconiser les points essentiels à intégrer dans posés aux chutes de hauteur et par les textes re-
un cahier des charges pour une certification à ve- latifs à l’utilisation des EPI (Equipement de protection
nir. individuelle) contre les chutes de hauteur.
Au terme de cette étude, le référentiel de compé- Application du décret du 1 er septembre 2004
tences fut décliné en objectifs de formation et (n° 2004-924 – Journal Officiel du 3/9/2004) re-
les modalités d’évaluation d’une certification furent latif à l’utilisation des équipements de travail mis
définies. Le terme de "cordiste" fut définitivement à disposition pour des travaux en hauteur.
adopté. Ce décret remplace le décret du 8 janvier 1965
L’aboutissement de cette démarche fut la création pour la réglementation des travaux en hauteur. Pour
en 1998 du CFPTH (Centre de formation profes- la première fois, les cordes sont expressément
sionnelle aux travaux en hauteur) et de la création mentionnées dans un texte légal français après
du premier CQP Cordiste (Certificat de qualification l’avoir été dans la directive européenne du 27 juin
professionnelle). 2001 (n° 2001/45/CE).
En septembre 2002, le CQP cordiste a été rema- Les dispositions générales du Code du Travail s’ap-
nié en trois niveaux pour anticiper l’uniformisation pliquent à titre de principes généraux : l’article L230-
des certificats européens et plus particulièrement 2 du Code du Travail édicte les principes en matière
pour équivaloir au certificat anglo-saxon IRATA. de risques professionnels en préconisant la priori-
Ainsi, nous avons adapté nos cursus de formations té aux mesures de protection collective (art. L230-
pour répondre aux exigences des nouveaux CQP. 2-h), mais fait prévaloir en premier l’évitement du
Cette participation à la genèse du référentiel mé- risque (article L230-2-a).
tier nous a placés comme référent de la formation Les travailleurs doivent recevoir une formation adé-
cordiste dans la profession. Nous formons 80 % quate et spécifique aux modes opératoires et aux
des ouvriers CQP cordiste en métropole, à la Ré- procédures de sauvetage (cf. art R 231-36 et R 213-
union et en Martinique. 37 du Code du Travail) et renouveler dans les condi- ®
Travaux n° 818 • avril 2005 67
TRAVAUX EN HAUTEUR
■ OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES
Nos objectifs pédagogiques pour les CQP niveau
1, 2 et 3 ne se limitent pas au bachotage pour ob-
tenir les différents diplômes. En effet, dans notre
conception du métier de cordiste, nous nous ef-
forçons d’apporter à nos stagiaires des méthodes
et un savoir-faire qui leur permettront de maîtri-
ser parfaitement leur sécurité et d’organiser leur
travail avec efficacité et productivité.
Pour le CFPTH, un bon cordiste est un véritable
Compagnon : il connaît l’ensemble de la tâche à
réaliser et s’organise pour aller au détail. Le bon
cordiste, planifiera son travail pour mettre en pla-
ce ses cordes afin d’éviter de multiplier les al-
lers-retours et préparera ses outils pour chaque
phase en anticipant les éventuels problèmes. Les
trois objectifs pédagogiques principaux sont :
◆ maîtriser les techniques de corde pour une ges-
tion optimale de la sécurité ;
® tions prévues à l’article R 233-3 du Code du Tra-
vail (art R 233-13-37).
◆ planifier et organiser son travail en tenant comp-
te des techniques d’intervention spécifiques ;
◆ adapter le geste du métier aux postures parti-
Décret du 11 janvier 1993 n°93-41 culières liées au maintien en suspension à l’aide
des cordes.
Mesures d’organisation et conditions d’utili-
sation des équipements de protection indivi- Nos moyens pédagogiques
duelle
- Art. R. 233-42-1. Art. R. 233-42. Art. R. 233-42-2 Nos formateurs sont triés sur le volet. Chacun est
modifié. …le chef d’établissement ou le travailleur ou a été professionnel dans une activité sportive
indépendant doit procéder ou faire procéder à des relative à la corde et prioritairement titulaire du Bre-
vérifications générales périodiques… Les vérifica- vet d’Etat de guide de haute montagne ou de spé-
tions sont effectuées par des personnes qualifiées, léologie. De plus, il doit impérativement comptabiliser
appartenant ou non à l’établissement… Le résul- au moins dix ans d’expérience à un poste de res-
tat des vérifications générales périodiques est consi- ponsable de chantier "cordiste". Et de surcroît il
gné sur le registre de sécurité ouvert par le chef est aguerri à la gestion de groupe, soit il a suivi
d’établissement conformément à l’article L. 620- une formation de formateur soit il a une forte ex-
6. périence de l’encadrement en collectivité.
- Art. R. 233-44. Le chef d’établissement doit fai- L’enseignement couple l’indispensable théorie par
re bénéficier les travailleurs qui doivent utiliser un de nombreux exercices pour bien comprendre la ré-
équipement de protection individuelle d’une for- glementation, la gravité, le facteur chute et les
mation adéquate comportant, en tant que de be- forces de choc avec une abondante pratique sur di-
soin, un entraînement au port de cet équipement vers sites pour acquérir les bonnes techniques et
de protection individuelle. Cette formation doit être forger le sens des responsabilités et l’autonomie
renouvelée aussi souvent qu’il est nécessaire pour nécessaire au métier de cordiste.
C
vrages d’art. réée en 1989, Face Sud est spécialisée en interne, dès 1999, un département "Sécurité -
Leur polyvalence et leur aptitude à dans les interventions en hauteur (bâtiment, Protection".
TP, élagage). Cette situation est naturelle, pourrait-on dire car,
fournir une prestation rationnelle en Poussée par des prescripteurs divers désireux de hormis les couvreurs et les étancheurs, seules les
font des acteurs incontournables dans rendre conformes à l’évolution de la législation les entreprises de travaux acrobatiques sont confron-
le domaine de la sécurité et de la pré- sites dont ils sont gestionnaires, la société a créé tées à cheminer régulièrement sur les toitures ou
les environnements périlleux. Les choix pratiqués
vention des risques de chute.
par les techniciens cordistes sont souvent ceux de
Le secteur connaît aujourd’hui une la logique et de la simplicité dans le souci d'une
expansion notable tant chez les four- sécurité optimale.
nisseurs que les poseurs et au regard L’éventail d’activités couvert par une société de tra-
vaux acrobatiques est large. Il en résulte donc des
du potentiel existant il reste encore
aptitudes à proposer des systèmes rationnels au
beaucoup à faire. meilleur rapport coût/utilisation.
Gare cependant aux entreprises op-
portunistes qui souhaiteraient péné-
trer ce marché par le biais de produits
■ QUELQUES RÉALISATIONS
ou de prestations au rabais. N’ou- Le chantier décrit ci-après ne présente pas d’as-
blions pas que nous œuvrons pour la pect technique très complexe, mais l’obtention du
sécurité des hommes et que la qua- marché est due partiellement au souci que nous
Ancrages destinés à des façades aux teintes avons eu d’intégrer au mieux nos dispositifs dans
lité et l’expérience en la matière ont provençales ou en pierres apparentes
(Bormes-les-Mimosas) leur environnement final.
un coût. Un village provençal classé, village fleuri "Quatre
Anchorage points designed for facades in the colours
of the Provence region or of apparent stone étoiles" de surcroît, fait entretenir des bougainvil-
(Bormes-les-Mimosas) lées grimpantes sur les façades à plus de six mètres
de hauteur par le personnel des Services Espaces
Garde-corps auto-portant
sur plots lestés. Le choix
verts. La taille de ces végétaux se fait deux fois
de ce type de garde-corps l’an. Les ruelles étroites et pentues ne permettant
a permis d’éviter pas l’utilisation de nacelle et encore moins d’écha-
le percement
de l’étanchéité de la toiture
faudage, la taille se fait obligatoirement à partir
terrasse avec des gains d’une échelle sur une soixantaine de sites dissé-
financiers et de temps minés sur toute la commune. De surcroît, l’ouvrier
sensibles (chantier Virbac
chargé de la taille n’hésite pas à se pencher lors
à Carros)
des opérations de façon à limiter les déplacements
Self-supporting guard rails
on ballast pads. The choice d’échelle.
of this type of guard rail Soucieux de cet état de fait et conscients des pro-
made it possible to avoid blèmes de sécurité, les Services Espaces verts ont
piercing the terrace-roof
weatherproofing, with major consulté plusieurs entreprises spécialisées, soit
financial and time savings en travaux en hauteur, soit en fourniture et pose
(Virbac project in Carros) d’équipements de sécurité afin de résoudre et mi-
nimiser les risques encourus lors des travaux de
taille.
L’unique solution consistait à poser des points d’an-
crage au sommet ou le long de chacun des postes
de travail. Ce qui fut demandé par le client.
Restait à connaître le type de support : les bâtisses
souvent anciennes en pierre hourdée présentaient
des façades soit en pierre apparente, soit en en-
duit minéral cachant d’une part le support destiné
à recevoir l’ancrage, mais surtout, arborant une
couleur méditerranéenne différente pour chacune
des bâtisses.
au service de secteurs
Le village étant proche de la façade maritime, l’usa- bridage furent mis au point par notre fournisseur.
ge d’ancrages en inox était de rigueur. Tenir comp- La problématique des cheminements en toiture fut
te de la couleur des façades destinées à recevoir quant à elle plus large car chacune des interven-
les ancrages n’était pas demandé à l’origine par le tions en toiture était spécifique et chaque toiture
client. Nous avons trouvé naturel de proposer était constituée de matériaux différents.
cette option qui fut immédiatement bien accueillie. La première question à résoudre était de sécuriser
Un inventaire détaillé des façades fut établi et un itinéraire de secours sur la toiture terrasse du
les couleurs proposées. Notre fournisseur (Somain) bâtiment de direction. La mise en place d’une pro-
avait la possibilité de teinter ses produits selon le tection collective s’est imposée. Des garde-corps
teintier Ral, il fallut parfois retourner à plusieurs re- furent montés sur plots béton. Grâce à leur stabi-
prises sur les sites de façon à choisir la couleur la lité, la fixation dans le toit fut inutile et la reprise
plus proche du support. Au final, furent posés plus
de soixante points dont les teintes allaient de l’ocre
d’étanchéité a pu ainsi être évitée. ®
jaune et rouge, lie de vin, ton pierre, rose… Echelle à crinoline
Différents types d’ancrages furent choisis. Lorsque avec palier destinée
à l’évacuation
la pierre était apparente, et qu’il était aisé de re- du personnel
pérer une pierre suffisamment grosse, la solution (site industriel Carros)
du mono-ancrage forgé fut retenue. Les façades Hoop ladder with landing designed
enduites furent équipées à l’aide de platines do- for evacuation of personnel
tées de deux scellements chimiques à 30 cm de (Carros industrial site)
profondeur chacun de façon à reprendre au mieux
les efforts.
Des façades furent même équipées de points d’an-
crage sur potelet de façon à traverser l’arbuste
et rendre le point d’ancrage accessible en surface
des feuillages des végétaux trop épais. Dans ces
cas-là, le potelet et son point d’ancrage étaient
peints… en vert !
Une seconde référence peut être évoquée car elle
témoigne de la polyvalence requise lors de la créa-
tion de dispositifs de sécurité en toiture ou en fa-
çade. Il s’agit du laboratoire de produits vétérinaires
Virbac à Carros (06).
Dans ce cas, la philosophie du prescripteur était
la même que précédemment, tout du moins sur le
fond.
Garde-corps fixe laqué
blanc et incliné
■ ASSURER LA SÉCURITÉ pour une meilleure
intégration sur la toiture
DU PERSONNEL terrasse d’une copropriété
OU DES INTERVENANTS de standing
à Saint-Raphaël
®
Amortisseur d’énergie inox Les toitures terrasses destinées à ne recevoir que
et bridage de la pièce des intervenants occasionnels furent équipées de
de charpente dans le hall d’entrée
du Grimaldi Forum à Monaco lignes de vie. Il fallut percer le bac acier et brider
Stainless steel energy damper les potelets à la charpente métallique ou bien bé-
and clamping of the structural ton, puis refermer la toiture et reprendre l’étan-
member in the entrance lobby chéité.
of the Grimaldi Forum in Monaco
A terme, neuf opérations différentes furent menées
à bien sur le site de Virbac à Carros. Une parfaite
reconnaissance du site, une certaine maîtrise des
Passerelle en aluminium produits et supports ainsi que l’assistance tech-
destinée à franchir
nique apportée par notre fournisseur ont été le gage
des translucides souples
sur une plate-forme de la réussite de ce chantier.
logistique
(Roquebrune-sur-Argens)
Aluminium foot bridge ■ L’AVENIR DU SECTEUR
designed to cross
flexible translucent
panels Les perspectives du secteur de la sécurité en hau-
on a logistics platform teur sont en train d’évoluer du fait de l’augmenta-
(Roquebrune-sur-Argens)
tion du nombre de fabricants et par conséquent de
l’offre "produits". La demande est, elle aussi, crois-
sante du fait de la volonté grandissante des pres-
cripteurs à normaliser les sites dont ils sont
gestionnaires ou dont ils ont à charge la concep-
tion.
Le choix des solutions retenues évolue également.
Les lignes de vie représentaient la quasi-totalité
CADRE JURIDIQUE
Les lois n° 1414 du 31/12/91 et n° 93-1418 du 31/12/93 imposent une analyse préalable des
risques et plus particulièrement des risques de chutes en hauteur lors de l’élaboration d’un projet
de construction ou d’interventions sur ouvrage existant.
Tous les intervenants sont concernés depuis le maître d’ouvrage, qui nomme un coordonnateur chargé
de rédiger le DIUO (document d’intervention ultérieure sur ouvrage) comprenant toutes les mesures
destinées à faciliter la prévention des risques lors des interventions ultérieures.
Le coordonnateur SPS (sécurité et protection de la santé) qui établit le plan général de coordination
QUELQUES REPÈRES (PGC) et est chargé de le faire appliquer. Il coordonne l’activité des différentes entreprises au niveau
des moyens mis en commun pour la réalisation du chantier.
Le chantier L’entrepreneur, quant à lui, est chargé de mettre en œuvre tous les dispositifs pour protéger la santé
de Bormes-les-Mimosas de son personnel. A sa charge de former ses salariés et leur fournir le matériel adapté et contrôler
Maître d’ouvrage la bonne utilisation de ce matériel.
Mairie de Bormes-les-Mimosas (83) L’architecte qui doit anticiper au niveau de son projet tout risque de chute en hauteur, que ce soit
- Service Espaces verts pour la circulation normale ou les opérations de maintenance en essayant de privilégier autant que
possible les protections collectives.
Principales quantités
Le contrôleur technique qui intervient tout au long du projet, depuis le contrôle des fiches techniques
• 60 points d’ancrage
des produits proposés jusqu’aux tests de conformité à la norme une fois le matériel posé.
• Coût de l’opération : 10 000 €
Que dit la loi ?
Le chantier Virbac à Carros Principes de prévention (Code du Travail, art. L 230-2,11, h) :
- empêcher la chute ;
Maître d’œuvre
- privilégier les protections collectives ;
Vincent Mermet-Lyaudoz (respon-
- dans le cas où les protections collectives sont impossibles, mettre en place des protections indi-
sable des projets industriels)
viduelles que l’on utilisera pour des tâches non répétitives et courtes dans le temps.
Principales quantités Les travaux sur toiture (titre 9 du décret 65-48 du 06/05/65 et circulaire du 29/03/65) :
• 5 échelles à crinoline - mise en place d’EPC (équipement de protection collective) ou d’EPI (équipement de protection indi-
• 30 points d’ancrage viduelle) obligatoire si le risque de chute est supérieur à 3 m ;
• 1 passerelle en aluminium - priorité absolue pour l’EPC (garde-corps évitant la formation du personnel à l’utilisation des EPI) ;
• 80 ml de garde-corps - obligation de s’assurer de la solidité des dispositifs permanents de protection (lignes de vie,
• 45 ml de ligne de vie ancrages…).
de la Tour Amboise
1. Avec l’aimable participation de Roland Peltier -
Prise de mesures
par un technicien Apic
Measurements taken
by an Apic technician
entreprises résidentes sous les zones de travaux, ceinturage des filets ont été prévus en tiges file-
il fut nécessaire d’analyser les risques environ- tées scellées, de fort diamètre, avec terminaison
nants, de trouver les méthodes d’exécution les plus par anneaux M16, à travers les habillages de fa-
appropriées pour en assurer la rapidité de mise en çade. Ils furent quant à eux sélectionnés suite aux
place et de retrait en début et fin de journée (pas- calculs de force théorique en rapport avec les plans
sage piétons, aires de livraison, etc.). d’habillages de façades.
Pour leur mise en œuvre, les points intermédiaires
ont été implantés à intervalles réguliers de façon
■ ÉTUDE TECHNIQUE à répartir au mieux les efforts de tension.
Pour ces ancrages, Apic A3S a procédé au carot-
Le choix des ancrages fut déterminé selon trois cri- tage des plaques de parement en aluminium et a
tères : prévu les percements d’un diamètre légèrement
◆ la sécurité des techniciens ; supérieur aux ancrages de façon à les intégrer le
◆ les ancrages de tête des filets ; plus sobrement possible et pouvoir amorcer le fo-
◆ les ancrages intermédiaires verticaux. rage du béton de construction.
La surface à protéger avoisinant les 6 500 m2, la Deux paramètres inattendus ont fait l’objet d’une
multiplicité des interventions d’exécution a néces- attention particulière, les premiers carottages de
sité pour notre personnel la création d’amarrages parois ont laissé apparaître un espace entre les
viables à long terme, de façon à pouvoir intervenir matériaux de construction et de parement d’une
autant de fois que nécessaire. Ces points d’an- distance de plus ou moins 15 voire 18 cm, obli-
crages pouvant aussi servir à des interventions ul- geant à augmenter le diamètre des tiges d’ancra-
térieures avec un maximum de sécurité et de confort. ge ainsi que la profondeur du scellement.
Le choix s’est donc porté sur des platines de type
"Securifix" dont la résistance est accrue par ses
doubles scellements. ■ ÉTANCHEMENT DES POINTS
Concernant les ancrages de tête des filets, ceux-ci DE TRAVERSÉE DES TRUMEAUX
devaient être multidirectionnels selon les axes ALUMINIUM
de pose; des chevilles à expansion avec plaquettes
amovibles type P.33 ont été choisies. Pour obturer les évents de carottes d’ancrage et
Les points intermédiaires verticaux nécessaires au enrayer d’éventuelles infiltrations, Apic A3S a ap- ®
Travaux n° 818 • avril 2005 77
TRAVAUX EN HAUTEUR
®
Inspection posé des bandes bitumineuses marouflées à froid
du filet d’une couleur en harmonie avec le ton de la faça-
Inspection de avec finition au mastic polyuréthane.
of the net
■ LES FILETS
Les filets, élément principal de ce chantier, devaient
Quelques respecter les principes suivants :
finitions ◆ empêcher l’envol d’un panneau aluminium de
A few finishing trumeau, estimé à 50 kg avec armatures. Sa chu-
touches
te pouvant être provoquée par effet de dépression;
◆ les filets doivent résister à un arrachement théo-
rique de 520 kg en effort normal perpendiculaire à
la paroi et de 780 kg en effort extrême ;
◆ le bâtiment comportant de nombreux angles
saillants, il fallait prévoir les protections adéquates
afin d’éviter le déchirement des mailles.
Le pourtour des filets fut ralingué en périphérie avec
un câble acier Ø 8 mm protégé par un gainage de
façon à éviter tout contact entre matériaux pouvant
provoquer un phénomène de corrosion.
Chaque section de ralingue de filet fut reprise en
tension tout les 9 m aussi bien à la verticale qu’à
l’horizontale. Les ligatures ont fait l’objet d’une at-
tention particulière.
Après les difficultés de démarrage, accentuées par
la volonté d’aller vite, l’opération consista en une
émulation du savoir-faire et de l’expérience de cha-
cun.
Des techniques dérivées des travaux publics fu-
rent employées, comme par exemple, l’utilisation
de pinces de rapprochement permettant de récu-
pérer les écarts de tension entre deux filets jux-
■ DONNÉES ÉCONOMIQUES
Le fait d’opter pour la méthode "travaux sur cordes"
mérite d’être comparée à des interventions tradi-
tionnelles par échafaudage.
Bien que la main-d’œuvre, à qualification égale,
puisse demeurer sensiblement supérieure, l’éco- Mise en tension
d’un câble intermédiaire
nomie se résume essentiellement en terme de gain
de temps sur les installations et accès aux postes Tensioning
of an intermediate cable
de travail.
La solution "échafaudage" aurait été irrationnelle
à plusieurs titres : perte de temps due au monta-
ge-démontage des tubes, risques induits par les
appuis sur terrasses, encombrement et gêne oc-
casionnée par la réservation des zones de dé-
chargement, emplacements et alimentation des
locaux de chantier, etc.
D’autres solutions d’intervention pouvaient être en-
visagées telles que la mise en place de nacelles
volantes. Mais le temps d’acheminement des élé-
ments et contrepoids, le montage de plusieurs Inspection
des ancrages
pièces importantes sur différentes terrasses dont
et de la tension
certaines difficilement accessibles (locaux tech- des câbles
niques étroits), les sols gravillonnés en toiture ter- Inspection
rasse… tout cela aurait occasionné des difficultés of anchorage points
supplémentaires et un retard important sur l’exé- and cable tension
cution des travaux.
Ces deux options présentent, de plus, un surcoût
très important lié à la location des équipements.
A titre comparatif, il aura fallu seulement 2 jours à
deux techniciens cordistes avec l’équivalent de
deux sacs à dos de matériel ainsi que du matériel
électroportatif léger (perforateur) pour rendre le site
opérationnel et accéder aux postes de travail.
Tous les amarrages scellés en toit terrasse ont été
dûment contrôlés et validés préalablement à leur
mise en service par un organisme de contrôle (Apa-
ve).
La méthode d’intervention par cordistes, choisie
pour sa souplesse et sa rapidité a permis de ré- Réglages au niveau
des filants d’angle
pondre au plus tôt au risque grave de chute acci-
Adjustments
dentelle de panneaux d’aluminium. at the level of the angle
reinforcements
■ CONCLUSION
En attente des travaux de reprise des façades, une
procédure de contrôle d’une périodicité variable de
2 fois par an a été mise en place, de façon à vé-
rifier et remplacer, le cas échéant, tout élément de
la chaîne témoignant d’une usure prématurée.
Ce chantier a représenté 110 journées de travail,
soit 20 500 € auxquels s’ajoutent 21 000 € de
sous-traitance (Apave), de matériels et fournitures : ®
Travaux n° 818 • avril 2005 79
TRAVAUX EN HAUTEUR
RESUMEN ESPAÑOL
Ejecución de la protección
de las fachadas de la Torre
Amboise (Boulogne-
Billancourt - 92). Ángulos
corridos y placas de los
entrepaños
S. Roudot