2008-07-08 Memoire de These Version Finale
2008-07-08 Memoire de These Version Finale
2008-07-08 Memoire de These Version Finale
THESE
présentée en vue
d’obtenir le grade de
DOCTEUR
par
Anis FERCHICHI
Titre de la thèse :
Thèse préparée dans le Laboratoire de Génie Industriel de Lille – Ecole Centrale de Lille
et Recherche Opérationnelle Innovation - Sylis
Je tiens à remercier très vivement les personnes qui ont su me motiver à entreprendre cette
thèse et m’aider de leurs précieux conseils ; il m’importe en effet d’exprimer toute ma gratitude
et ma reconnaissance à Mrs Jean-Pierre BOUREY et Michel BIGAND, mes directeurs de thèse
à l’École Centrale de Lille. Leurs directives, leur ouverture d’esprit, leur soutien scientifique,
leur disponibilité et leur enthousiasme pour mon projet de recherche m’ont énormément aidé
pour réaliser ce travail.
∗
Je remercie sincèrement mes rapporteurs : Mrs Pascal LAHOSTE et Didier GOURC qui
ont eu l’infinie patience de relire mon mémoire de thèse.
Je remercie également Mr. David CHEN d’avoir bien voulu participer au jury de soutenance
de ma thèse.
∗
Je tiens à remercier tous les professeurs du Laboratoire de Génie Industriel de Lille pour
la qualité de leurs réponses et leurs remarques à chaque fois que je me suis adressé à eux.
Je tiens à remercier également tous mes supérieurs et collègues à SYLIS et spécialement Mr.
iii
Alain Baheux, directeur qualité de SYLIS, pour l’intérêt qu’ils ont porté à mon travail et pour
leurs remarques pertinentes.
∗
Une thèse doctorale est une entreprise de longue haleine qui dure trois années, souvent
passionnante mais parfois aussi source de moments un peu plus difficiles. C’est dans de tels
instants que l’on apprécie d’autant plus le soutien de sa famille et de ses amis. Je voudrais
leur dire ma gratitude à tous : mon père Dhifallah, ma mère Salha, mon frère Akram, ma
sœur Khaoula, mon amie Louise, toute sa famille et tous mes amis en Tunisie et en France.
Merci à tous.
∗
Que tous ceux qui n’apparaissent pas dans ces quelques lignes et qui font partie de ma vie
soient aussi remerciés : ils me poussent à poursuivre un chemin que j’apprécie davantage de
jour en jour.
iv
Table des matières
I Préambule 1
1 Introduction générale 3
II Problématique et positionnement 9
2 L’organisation d’entreprise 11
2.4.1 Le Workflow . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
vii
TABLE DES MATIÈRES
2.4.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.5.1 La problématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3 La modélisation d’entreprise 25
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
viii
TABLE DES MATIÈRES
3.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.3.2 Une vue d’ensemble des langages de modélisation des processus métier 45
4.4.1.1 IDEF0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.4.1.2 IDEF1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.4.1.3 IDEF2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.4.1.4 IDEF3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.5.2 RosettaNet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
ix
TABLE DES MATIÈRES
4.5.3 BPEL4WS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
x
TABLE DES MATIÈRES
5.5.2.4 ADONIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.5.2.6 Intalio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.5.2.7 GraiTools . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
6.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
6.2 la Qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
xi
TABLE DES MATIÈRES
7 L’interopérabilité 113
xii
TABLE DES MATIÈRES
xiii
TABLE DES MATIÈRES
10.10Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
xiv
TABLE DES MATIÈRES
11.10Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
VI Épilogue 201
xv
TABLE DES MATIÈRES
Annexes 209
xvi
TABLE DES MATIÈRES
Bibliographie 323
xvii
Première partie
Préambule
1
Chapitre Premier
Introduction générale
D ans ce chapitre introductif, nous faisons le point sur le cadre de la thèse. Nous proposons
également un rapide survol des éléments présentés dans ce manuscrit et de la façon dont
ils s’enchaînent.
Contexte
Afin de préserver son avantage concurrentiel dans une conjoncture où les prix de vente des
prestations sont extrêmement serrés, la société Sylis, société de services en ingénierie informa-
tique, souhaite adopter une démarche volontariste en phase avec la réalité de la mondialisation
de l’économie. Deux leviers majeurs de sa compétitivité peuvent être actionnés :
• d’une part, la diminution des coûts salariaux, par l’externalisation à l’international d’une
partie des travaux de maintenance - développement ;
• d’autre part, l’augmentation de la valeur ajoutée des prestations par la mise en œuvre
ou l’amélioration d’approches méthodologiques rigoureuses.
Pour réduire ses coûts, Sylis a déjà collaboré avec une société roumaine, et a tissé des
liens avec la Tunisie, l’Inde et le Maroc. Ce premier aspect est lié au second : le travail
externalisé demande un pilotage fiable, seul garant de son intérêt économique. Sylis peut
d’ores et déjà s’appuyer sur son savoir-faire en matière de réalisations de prestations avec
engagement de résultats ou de moyens, mais la complexité de cette nouvelle problématique
3
CHAPITRE 1. INTRODUCTION GÉNÉRALE
Thème de recherche
Cette thèse s’inscrit dans la suite logique du stage de Master Recherche mention Génie
Industriel, spécialité Systèmes d’Information et Ingénierie de la Conception réalisé entre mai
et septembre 2005. Le sujet de master s’intitulait « Ingénierie de production de logiciels :
formalisation d’une démarche d’évaluation des développements et définition d’un environne-
ment de développement collaboratif » ; il s’intéresse donc spécifiquement à l’un des processus
vitaux de l’entreprise, l’évaluation des développements en termes de charge de travail (donc
de coût) et de délai, dont dépend en grande partie l’équilibre économique de la prestation.
Dans ce cadre, une méthode de convergence des estimations à partir de différents modèles de
coûts a été proposée ; elle a été déployée sur toutes les agences de Sylis en France.
Le sujet de thèse porte sur la modélisation d’entreprise pour l’amélioration des
performances dans le cadre d’activités de conception et réalisation d’applications
informatiques sur le mode collaboratif. Il couvre un champ beaucoup plus large que celui
abordé dans le cadre du stage de master. Cette problématique prend en compte à la fois des
aspects liés aux technologies, des aspects organisationnels et des aspects socio-économiques ;
une approche génie industriel s’avère donc pertinente.
Il s’agit de mettre en place une ingénierie de projets logiciels, c’est-à-dire des méthodes,
démarches et outils évaluables, reproductibles et contrôlables, conduisant à une « industriali-
sation » des processus.
La méthodologie proposée est générique et peut être généralisée à n’importe quelle entreprise
souhaitant organiser sa façon de travailler à travers ses processus. Dans notre travail, Sylis
constitue notre cas d’application.
Les processus concernent la conception − réalisation de projet neuf ainsi que la tierce mainte-
nance applicative. Ils doivent intégrer le système qualité ISO 9001 version 2000 déjà en place
dans la société Sylis ainsi que le référentiel CMMI (Capability Matury Model Integration)
propre aux développements informatiques. Plus généralement, la démarche proposée est gé-
nérique et prévoit l’intégration future d’autres référentiels qualité (ITIL. . . ).
La méthodologie permet le pilotage en temps réel de l’ensemble des développements, et prend
en compte le système d’échanges à mettre en place à tous les niveaux (en interne avec la
direction et les collaborateurs, en externe avec les partenaires internationaux et les clients).
Les différences culturelles avec les pays étrangers et l’évolution des missions des collaborateurs
français ont fait l’objet d’une attention particulière.
4
1.2. ORGANISATION DU DOCUMENT
5
CHAPITRE 1. INTRODUCTION GÉNÉRALE
6
Deuxième partie
Problématique et positionnement
9
Chapitre Deux
L’organisation d’entreprise
D ans ce deuxième chapitre, nous présentons un état des lieux de la situation actuelle
des projets informatiques et des solutions mises en place pour remédier aux problèmes
récurrents de ces mêmes projets. Nous proposons également notre problématique de recherche
et les objectifs que nous nous sommes fixés.
11
CHAPITRE 2. L’ORGANISATION D’ENTREPRISE
Un rapport de 1994 du Standish Group [62] dressait un état accablant des projets infor-
matiques. Cette étude réalisée à partir d’un échantillon de 365 sociétés et/ou organisations
totalise 8380 applications. Celle-ci établit que :
• 16.2 % des projets sont conformes aux prévisions initiales ;
• 52.7 % subissent des dépassements en coût et en délai d’un facteur 2 ou 3 avec diminution
du nombre des fonctions offertes ;
• 31.1 % sont tout simplement abandonnés pendant le développement.
12
2.3. LA GESTION DES PROCESSUS
Le deuxième rapport publié en 2006 [63] a été réalisé sur la base de 50000 projets informa-
tiques et a duré 12 ans. Cette étude mentionne une légère amélioration de la situation, 75 %
subissent un dépassement de coût ou de délai ou sont abondonnés. Cette constatation reste
préoccupante et alarmante.
Ces statistiques peuvent être interprétées de différentes façons suivant le maître d’ouvrage et
le maître d’œuvre, cependant elles traduisent sans contestation possible l’immaturité actuelle
des diverses activités informatiques au sein des entreprises. Cette immaturité est la consé-
quence directe de la jeunesse de l’informatique par rapport à l’industrie qui depuis près de
150 ans développe méthodes, techniques et outils ; mais elle est aussi liée intrinsèquement
au caractère dynamique du monde informatique et des évolutions technologiques que connaît
notre société actuelle (téléphone portable, satellite de communication, Internet, progiciel de
gestion intégrée. . . ).
Une prise de conscience collective des dirigeants des grandes compagnies a été amorcée depuis
les années 80 pour faire face aux dérives et aux coûts faramineux des projets informatiques.
Cette prise de conscience a permis de rejoindre les initiatives des communautés de recherche.
En effet, afin de faire face aux progrès nécessaires, de nombreuses communautés scientifiques
et de professionnels de l’informatique ont vu le jour dans les années 80 s’intéressant alors aux
concepts des qualiticiens Deming [109], Crosby et Juran. Pendant les années 60, le développe-
ment du système d’opération 360 d’IBM courait à sa perte. Watts Humphrey [64] fut appelé à
la rescousse. Prenant la direction du projet, il s’inspire de la qualité totale développée pour l’in-
dustrie, applique ses concepts et finalement réussit à sauver le projet faisant alors entrer par la
même occasion le management de la qualité par les processus dans le monde de l’informatique.
• Les équipes méthodes définissent les recommandations pour la modélisation des proces-
sus métier. Il peut s’agir d’équipes internes à l’entreprise, ou d’organismes de normalisa-
tion. Les équipes méthodes définissent un formalisme pour la modélisation des processus
13
CHAPITRE 2. L’ORGANISATION D’ENTREPRISE
Figure 2.1 – Les différentes équipes intervenant dans la gestion des processus
La collaboration entre ces différents acteurs est actuellement difficile. Tout d’abord, ces
acteurs manipulent des concepts différents : un diagramme UML a par exemple peu de signi-
fication pour un analyste métier. De plus, les outils ne fournissent pas toujours les moyens
pour cette collaboration.
Actuellement, que ce soit dans les phases de modélisation métier et technique, ou d’implémen-
tation, des outils de conception sont rarement utilisés de bout en bout, de la modélisation à
l’exécution. On retrouve un écart entre les phases de spécification et d’implémentation, même
dans la partie technique.
De ce fait, il est difficile pour les décideurs d’avoir une vue claire sur les besoins auxquels ré-
pondent les applications du système d’information, et donc de justifier les nouveaux investis-
sements sur les technologies de l’information (IT). La maîtrise des processus est actuellement
dans les mains des équipes techniques, pas des personnes qui les définissent [29].
14
2.3. LA GESTION DES PROCESSUS
Comme le montre la figure 2.2, le cycle de vie d’un processus est composé de quatre
étapes : modélisation du processus (métier, fonctionnelle et technique), déploiement, exécution
se basant sur les applications existantes de l’entreprise et interaction des utilisateurs avec ce
processus (contrôle d’exécution, optimisation) [29].
Le "Time to Market" est le temps qui sépare la décision de conception d’un produit
nouveau de sa mise à disposition sur le marché. La réduction du "time to market" est à l’origine
de la conception simultanée du produit et du process. Actuellement, le "Time to Market" est
beaucoup trop important pour passer de la modélisation à l’exécution des processus, puis pour
modifier les processus existants et rendre ces modifications effectives.
Contrairement au cas idéal représenté dans le figure 2.2, pour réaliser un processus exécutable,
il y a actuellement cinq étapes :
1) modélisation par les utilisateurs métiers dans un outil ;
2) nouvelle modélisation par l’équipe technique – sans pouvoir capitaliser sur les processus
modélisés dans l’étape précédente ;
3) phase d’implémentation (où la majorité du code est réalisée à la main) ;
4) déploiement du code réalisé ;
5) recette technique et fonctionnelle.
Les étapes 2 et 3 devraient être améliorées : premièrement, il devrait être possible d’im-
porter les définitions des processus métiers dans les outils techniques pour ajouter le lien
avec les applications du Système d’Information, et deuxièmement, les capacités de modélisa-
tion métier et technique des outils devraient permettre de déployer directement les processus
15
CHAPITRE 2. L’ORGANISATION D’ENTREPRISE
modélisés sans passer par une phase d’implémentation. De plus, la rupture existant entre la
modélisation métier et la modélisation technique entraîne généralement des décalages entre
les besoins exprimés au départ et les applications effectivement réalisées.
Une fois le processus déployé, la phase d’interaction permet de l’optimiser. Cette phase per-
met, au niveau technique et métier, d’identifier les modifications à effectuer. Pour les réaliser,
on entre alors dans une autre phase de modélisation, et ce cycle se répète. Comme il existe une
rupture entre la modélisation fonctionnelle et la modélisation technique, il est complexe de
maintenir les deux spécifications cohérentes et de les rendre évolutives. Généralement, après
trois itérations, il est plus simple de re-développer l’application hébergeant le processus que
d’en modifier l’implémentation.
La section suivante présente les principales solutions actuelles pour la gestion des processus
d’entreprise.
2.4.1 Le Workflow
16
2.4. LES LIMITATIONS DES SOLUTIONS ACTUELLES
EAI [5][72] signifie "intégration des applications d’entreprise". A l’origine, les progiciels
EAI avait pour vocation la collaboration des applications d’une entreprise pour accomplir des
objectifs métiers, mais dans les faits leur utilisation est beaucoup plus technique. Les fonctions
de l’EAI sont :
• Connectivité : fournir les interfaces d’accès aux applications, généralement par l’utilisa-
tion de connecteurs propriétaires difficilement maintenables ;
• Transformation : fournir les services de transformation de données permettant de créer
un niveau d’abstraction au dessus des applications du SI – un format pivot pour repré-
senter les données du SI (factures, bons de commande . . . ), et des transformations pour
les mapper vers les formats propriétaires attendus par les applications ;
• Routage : fournir les services permettant de localiser dynamiquement le destinataire
d’un message en fonction de son contexte.
L’EAI a eu l’avantage d’apporter une réponse au souci de réutilisabilité des entreprises,
en leur permettant de capitaliser sur les applications existantes et de les faire communiquer.
C’est une réponse au souci technique d’intégration mais cela ne suffit pas :
• Les fonctionnalités de gestion des processus métiers des outils d’EAI sont généralement
complexes à utiliser et dissociées de l’offre technique d’intégration ;
• Les processus sont définis à un niveau technique, et les décideurs n’ont aucune visibilité
sur leur SI ;
• Il est impossible de réconcilier cette vision avec la vision Workflow : comment faire
intervenir les utilisateurs dans les processus ?
Les outils de B2Bi [72] visent à définir les processus de collaboration entre entreprises
partenaires, partant du principe que les processus intra-entreprise, donc d’EAI, n’ont pas les
mêmes contraintes que les processus externalisés. Le résultat est que ces outils fournissent
surtout un moyen technique de surveiller une collaboration avec un partenaire : gestion de la
sécurité des échanges, fiabilité du transport (le bon de commande a bien été envoyé, et reçu
par le partenaire), support des protocoles EDI . . . Cela pose un certain nombre de problèmes :
• Ces outils doivent pouvoir collaborer avec les outils d’EAI – les processus B2B se décli-
nant en un processus interne par participant de la collaboration ;
• Pourquoi avoir deux outils différents pour les processus internes et externalisés ? Ces
deux types de processus participent en réalité au même processus métier !
17
CHAPITRE 2. L’ORGANISATION D’ENTREPRISE
Les progiciels intègrés [102] sont une solution "clé en main" : des progiciels tels que ceux
de SAP fournissent une solution complète de comptabilité, de facturation . . . Le problème
qui se pose ici est celui de l’adaptabilité :
• la mise en place d’un tel progiciel demande un long projet de paramétrage et d’adapta-
tion. L’entreprise s’adapte aux processus définis par le progiciel et non l’inverse ;
• pour modifier un processus, il est nécessaire de customiser la plateforme. Cela peut
s’avérer coûteux et problématique. De manière plus générale, il n’est pas aisé d’adapter
un processus pour répondre à un besoin métier urgent et critique.
• les progiciels changent régulièrement de versions, en stoppant le support des versions
précédentes, ce qui force la mise à jour. Le principal problème est que les outils de migra-
tion ne prennent pas en compte les customisations du progiciel, qui sont inévitables. Il
est donc nécessaire de refaire les customisations sur la nouvelle version après migration.
Les moteurs de règles métiers (Business Rules Engine) [54] permettent de modéliser les
règles métiers de l’entreprise, par exemple "un bon de commande reçu de la part de tel client
doit être traitée par telle division du service commercial".
Ces outils sont adéquats pour automatiser les processus métiers de l’entreprise. Ils permettent
en particulier de formaliser et automatiser les prises de décisions sur la branche du processus à
choisir, en fonction du contexte du processus. Par contre, ces solutions doivent obligatoirement
être couplées à d’autres outils, permettant de gérer les processus.
2.4.6 Conclusion
Cette présentation des principales solutions actuelles pour la gestion des processus d’en-
treprise montre, d’un coté, l’inexistence d’une offre globale d’outils adaptés aux entreprises.
D’un autre coté, l’offre actuelle est guidée par les fournisseurs et non par le besoin des entre-
prises. On remarque également le manque de standard, ou de norme, régissant la définition
de ces outils pour la gestion des processus d’entreprise.
18
2.5. LA PROBLÉMATIQUE ET LES OBJECTIFS
2.5.1 La problématique
Les sections précédentes (sections 2.2, 2.3 et 2.4) montrent le besoin des entreprises d’orga-
niser leur façon de travailler. Les solutions actuelles semblent ne pas répondre complètement
à ce besoin. En effet, ces solutions se focalisent plus sur l’implémentation des processus que
sur leur définition et modélisation qui sont deux étapes essentielles pour organiser la façon de
travailler d’une entreprise.
La création et la maîtrise d’informations de toute nature dans une entreprise et leur intégra-
tion dans un système d’information qui prenne en compte à la fois les aspects stratégiques,
techniques, commerciaux, économiques et humains ne sauraient y échapper : il faut être ca-
pable de modéliser l’existant, les objectifs et les moyens d’y parvenir. Le développement de la
productivité passe par la modélisation.
Il y a aujourd’hui, et pour longtemps encore, matière à réflexion sur la modélisation d’entre-
prise : depuis plusieurs années, des chercheurs et des industriels travaillent dans cette direction,
appartenant à diverses communanutés (Mathématiques, Sciences de l’Ingénieur, Sciences Hu-
maines et Sociales. . . ). Les pouvoirs publics ont financé une partie de ces recherches, tant à
l’échelle nationale que dans le cadre de projets européens et internationaux.
Notre présent travail est motivé par la recherche d’une façon d’organiser l’entreprise basée sur
ses processus métier et de l’adapter en considérant des normes et standards qualité différents.
La facilité d’intégration, ou d’utilisation au sein de l’entreprise et la capacité de considérer la
réalité de l’entreprise doivent être prises en compte. Ce modèle ne doit pas négliger les diffé-
rents facteurs pouvant influencer son implémentation à savoir les facteurs humains internes à
l’entreprise ou la problématique d’interopérabilité de l’entreprise avec ses clients et/ou parte-
naires et sous-traitants. Enfin la solution choisie doit être généralisable au sein de n’importe
quelle entreprise voulant l’implémenter.
Comme application de notre méthodologie proposée, la figure 2.3 montre les objectifs
opérationnels que notre modèle doit permettre d’implémenter :
la mise en place d’un référentiel qualité : L’objectif du référentiel qualité est de for-
maliser les bonnes pratiques en se basant sur des normes et des standards qualité. Dans
une vision à moyen et à long terme, le référentiel engage tous les intervenants dans la
19
CHAPITRE 2. L’ORGANISATION D’ENTREPRISE
réalisation des projets, sur des objectifs qui conduisent à assurer le respects des engage-
ments et la réussite des projets. Ainsi, le référentiel qualité fait partie des instruments
visant à organiser l’entreprise.
la définition d’une méthodologie d’audit projet : La méthodologie d’audit projet as-
sure la mise en place des bonnes pratiques, mentionnées dans le référentiel qualité, au
niveau des projets. L’audit projet permet d’évaluer les écarts du projet en cours par
rapport aux bonnes pratiques définies dans le référentiel qualité et de remédier à ces
écarts, le cas échéant.
La mise en place d’un référentiel documentaire : Le référentiel projet a pour but de
créer une structure type de répertoire des projets. Cette structure contient tous les
modèles de documents utilisables tout le long du projet. Ce répertoire type est dupliqué
pour chaque projet. Les objectifs du "référentiel documentaire" sont :
• créer une structure unique des répertoires projet ;
• créer un ensemble de modèles de documents utilisable dans tous les projets ;
• standardiser les documents et les méthodes utilisés ;
• accélérer la phase de production des documents ;
• partager les connaissances et les références ;
• s’assurer du respect du référentiel qualité ;
• préparer et faciliter la localisation des preuves d’évaluation et de certification des
normes qualité prises en compte dans le référentiel qualité.
la définition d’un référentiel des compétences : Le référentiel de compétences répond
à un besoin de cohérence sur les qualificatifs, la définition des postes et le rôle de chaque
20
2.6. CONCLUSION
2.6 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté deux points principaux : le premier concerne la
situation actuelle chaotique de la plupart des projets informatiques et les limitations des so-
lutions actuelles. Le deuxième concerne un exposé de notre problématique qui consiste en la
recherche d’une façon d’organiser l’entreprise basée sur les processus et de l’adapter en consi-
dérant la facilité d’intégration, ou d’utilisation au sein de l’entreprise et la capacité de prendre
en compte la réalité de l’entreprise. Ce modèle ne doit pas négliger les différents facteurs pou-
vant influencer son implémentation à savoir les facteurs humains internes à l’entreprise ou
la problématique d’interopérabilité de l’entreprise avec ses clients et/ou partenaires et sous-
traitants. Enfin la solution choisie doit être généralisable au sein de n’importe quelle entreprise
voulant l’implémenter.
21
Troisième partie
Cadre méthodologique
23
Chapitre Trois
La modélisation d’entreprise
3.1 Introduction
25
CHAPITRE 3. LA MODÉLISATION D’ENTREPRISE
chemin à parcourir entre le système existant et le futur système cible. Un état des lieux des
structures, des procédures et du système d’information, réalisé par une évaluation de l’exis-
tant, permet d’examiner la couverture du modèle à la fois par l’organisation et les moyens
informatiques. Cette démarche met en évidence les axes prioritaires d’action dans l’entreprise,
notamment aux niveaux organisationnels et structurels, qui constituent un pré-requis à la mise
en place de l’outil informatique.
Une définition préalable des termes employés (système, analyse systémique, modélisa-
tion. . . ) est nécessaire à la bonne compréhension du sujet.
Cette première étape permet également de fixer l’esprit et le contexte dans lequel se situe
la démarche à adopter dans l’étude d’un projet de modélisation d’entreprise. Une réflexion
sur la méthodologie permet d’aborder les besoins en modélisation de l’entreprise et les moyens
d’y parvenir.
3.2.1 Définitions
Un système est un élément identifiable qui réalise une activité, une fonction, qui est doté
d’une structure, évoluant dans le temps et dans un environnement pour finaliser un besoin
formulé. Un système est donc un ensemble d’éléments en interaction dynamique, organisés en
fonction d’un but [49].
L’analyse systémique consiste à définir les limites du système à modéliser, à en identifier
les éléments importants et les types d’interaction entre ces éléments, puis à déterminer les
liaisons qui les intègrent en un tout organisé. Éléments et types de liaisons sont classés et
hiérarchisés [69].
La modélisation consiste à construire un schéma complet des relations causales entre les
éléments des différents sous-systèmes. La simulation étudie le comportement dans le temps
d’un système [108].
Hypothèses dans le cas des entreprises :
• L’objet à modéliser est supposé doté d’au moins un projet identifiable et ne se contente
pas d’obéir uniquement à d’éventuelles lois causales. Le fonctionnement et l’évolution
s’interprètent par des projets qui détermineront eux-mêmes les structures possibles.
26
3.2. SYSTÈME D’INFORMATION : APPROCHE SYSTÉMIQUE DE L’ENTREPRISE
• L’objet doit être décrit dans sa totalité, fonctionnant et évoluant. L’objet est ouvert sur
l’environnement qui est représenté même si la description n’est pas exhaustive.
L’entreprise est représentée, dans un premier temps, comme une boîte noire assurant une
fonction de transformation de ressources (voir figure 3.1), où apparaissent entre autres les
flux physiques (matières premières et produits manufacturés) et les flux financiers (paiements
fournisseurs, règlements clients). La liste des flux n’est pas exhaustive car on peut avoir
différents types de flux comme les flux d’information par exemple [69].
Dans un second temps, le contenu de la boîte est défini par la prise en compte des flux
faisant apparaître les fonctions de production, de mémorisation et de pilotage.
Ce système (voir figure 3.3) traite les principaux flux d’informations avec d’une part le
système de décision et le système opérant (règles de fonctionnement, ressources allouées, prio-
27
CHAPITRE 3. LA MODÉLISATION D’ENTREPRISE
Les flux d’information avec les pôles clients et fournisseurs sont les représentations (com-
mandes, factures. . . ) des flux physiques et financiers traités par les systèmes opérants et de
28
3.3. SYSTÈME D’INFORMATION : APPROCHE FONCTIONNELLE DE
L’ENTREPRISE
décision.
Le concept de système d’information d’une entreprise recouvre donc deux notions :
• la réalité de l’entreprise se transformant, agissant, communiquant et mémorisant des
informations, notion qui apparente le système d’information à un objet naturel ;
• le système, objet artificiel, construit par l’homme pour représenter les activités, la com-
munication et la mémorisation dans l’organisation.
Cette opposition dans la définition du système d’information offre l’intérêt de conditionner
l’approche méthodologique de conception : partir de l’existant puis définir les objectifs ou
bien le sens contraire. Le système d’information, une fois construit, est partie intégrante de
l’organisation, support de la performance de l’entreprise.
Dans cette approche, on s’intéresse aux fonctions qu’un système d’information propose
à ses utilisateurs [12]. On considère qu’un « SI doit garantir que la bonne information est
disponible au bon endroit et au bon moment ». Le système d’information a naturellement
pour objet principal l’information. C’est l’échange d’information qui permet aux utilisateurs
de travailler ensemble. Pour que ce travail soit optimal et efficace, la bonne information doit
être disponible au bon endroit (bon utilisateur) et au bon moment. C’est la valeur ajoutée
d’un système d’information dans l’entreprise.
29
CHAPITRE 3. LA MODÉLISATION D’ENTREPRISE
prendre la bonne décision » [93]. Cette dernière définition montre que le système d’information
s’inscrit dans un processus d’aide à la décision.
Nous allons préciser les différentes définitions du terme « processus » et son rôle capital
dans la définition d’un système d’information dans la suite de ce manuscrit. Cette approche
positionne le système informatique comme l’infrastructure du système d’information [79].
L’informatique joue naturellement un rôle important dans le développement des systèmes
d’information, mais elle ne présente que la partie physique (applicative) d’un SI. Un sys-
tème d’information d’entreprise contient aussi une partie non-informatique (archive papier,
téléphone. . . ).
30
3.5. LA MODÉLISATION D’ENTREPRISE
La modélisation d’entreprise est une discipline qui consiste à décrire l’organisation et les
processus et activités d’une entreprise soit dans le but de simuler ces processus pour comparer
divers scénarios et aider la prise de décision, soit dans le but d’analyser les processus et de les
restructurer pour améliorer la performance et le fonctionnement de l’entreprise.
La modélisation d’entreprise s’applique aussi bien aux entreprises de production de biens
manufacturés (production continue ou discrète) qu’à celles fournissant des services. Les proces-
sus modélisés peuvent correspondre à des procédures administratives, techniques (processus
productifs) ou de support de l’entreprise.
Le champ de la modélisation d’entreprise peut dépasser largement le cadre d’une seule en-
treprise pour recouvrir les relations d’un réseau d’entreprises ou couvrir une chaîne logistique
complète (cas de l’entreprise étendue ou virtuelle).
La modélisation d’entreprise a pour objet la construction de modèles d’une partie dé-
terminée d’une entreprise pour en expliquer la structure et le fonctionnement ou pour analyser
le comportement [108].
Dans la pratique, les principales motivations qui justifient une étude de modélisation en
entreprise sont les suivantes :
• comprendre et analyser la structure et le fonctionnement de l’entreprise ;
• prévoir (de manière fiable) le comportement et les performances des processus opéra-
tionnels avant leur implantation ;
• choisir la (ou les) meilleure(s) alternative(s) d’implantation ;
• identifier les risques d’implantation à gérer ;
• justifier les choix d’implantation sur des critères liés aux ressources et aux coûts (mé-
thodes de comptabilité par activité, par exemple) ;
• bâtir une vision commune du fonctionnement de l’entreprise et la communiquer facile-
ment au plus grand ensemble possible du personnel.
Si l’on vise l’amélioration de l’intégration dans l’entreprise, le dernier point est de loin
le plus important. Cependant, le récent engouement pour les techniques de Business Process
Management (BPM) a largement contribué à l’essor des techniques de modélisation et d’ana-
lyse de l’entreprise, car elles leur sont sous-jacentes. Le management est perçu comme une
remise en cause (pouvant être fondamentale) des processus opérationnels de l’entreprise dans
le but d’apporter des gains significatifs en termes d’efficacité et de productivité. Il est donc
nécessaire d’établir ce qu’il convient d’appeler la "carte des processus" pour comprendre le
fonctionnement de l’entreprise, les interactions entre ses diverses composants et la synchroni-
sation des flux.
31
CHAPITRE 3. LA MODÉLISATION D’ENTREPRISE
Pour nous, le terme "entreprise" s’entend au sens large. Il couvre aussi bien les entre-
prises du secteur industriel (usines de produits manufacturés, raffineries, usines chimiques,
aciéries. . . ) que les banques, les compagnies d’assurance, les cabinets, les adminitrations, les
sociétés de service. . . Dans le cas de la modélisation d’entreprise, ce terme est utilisé
pour désigner ce que l’utilisateur considère être une entreprise, c’est à dire tout
ou partie d’un système socio-économique donné.
Ainsi, le modèle d’entreprise pourra être une description d’un système industriel, d’un
atelier de production, d’une usine, d’un département, d’un service ou d’une chaîne client-
fournisseur, suivant les besoins de l’utilisateur.
Un modèle est par définition une représentation simplifiée consensuelle d’une partie du
monde réel, exprimée dans un langage de représentation dans un but défini. Ce langage peut
être :
• formel, c’est à dire ayant une syntaxe et une sémantique bien définies comme la logique
du premier ordre ou le langage B ;
• semi-formel, la plupart des formalismes sont semi-formels, exemple UML ;
• informel, description en langage naturel (texte, schéma. . . ).
Un modèle d’entreprise est un ensemble de modèles décrivant divers aspects d’une en-
treprise que l’on souhaite analyser. Parmi ces aspects, on peut citer les tâches à réaliser, les
informations à échanger ou à stocker, la structure du réseau informatique, la disposition des
machines dans les ateliers ou encore la structure organisationnelle de l’entreprise. Le contenu
de ces modèles et le degré de détail dépendent de l’utilisation que l’on veut en faire. Il appar-
tient donc à l’utilisateur de définir précisément ce qui doit être contenu dans le modèle et ce
qui ne doit pas l’être en fonction de la finalité désirée.
Activité d’entreprise : Une activité est l’accomplissement d’une tâche. Il s’agit en gé-
néral d’une séquence d’opérations devant être exécutées en totalité par une ou plusieurs res-
sources et ceci dans un temps donné pour réaliser la tâche spécifiée [49].
Il existe deux grands groupes d’activités :
• les activités d’exécution (ou de transformation) : ce sont des activités qui ont pour objet
de transformer des objets d’entrée en objets de sortie. Elles ont en général un caractètre
procédural voire routinier que l’on peut décrire sous forme d’un algorithme ou d’une
procédure et sont pour la plupart automatisables ;
• les activités de prise de décision (ou cognitives) : ce sont des activités de nature cognitive
(analyse et résolution de problèmes), souvent réalisées par des opérateurs humains,
dont on ne connaît pas toujours le fonctionnement et donc difficiles à modéliser et à
automatiser.
32
3.6. LES "FRAMEWORK" DE MODÉLISATION D’ENTREPRISE
Processus opérationnel (ou processus métier, en anglais business process) : C’est une
succession de tâches qui contribue à la réalisation des objectifs de l’entreprise. De manière
générale, un processus peut être défini comme un enchaînement d’activités à exécuter pour
atteindre un but donné. Cet enchaînement forme ce qu’il est convenu d’appeler le flux de
contrôle du processus, c’est à dire sa logique d’exécution.
Par exemple, on parlera du processus de fabrication d’un produit comme une suite prédé-
finie d’activités d’usinage et d’assemblage. On peut parler aussi du processus de conception
d’un produit comme un ensemble d’activités concourant à la définition puis à la spécification
technique du produit et de ses composants. Il s’agit dans les deux cas de processus opération-
nels.
33
CHAPITRE 3. LA MODÉLISATION D’ENTREPRISE
La majorité des travaux sur les frameworks de modélisation d’entreprise se sont inspirés
des travaux de John Zachman publiés en 1987 lorsqu’il travaillait chez IBM [77] et [101]. Ces
travaux ont évolué après pour donner naissance au framework de Zachman (voir la figure 3.5).
Ce framework est organisé sous forme d’une matrice de six colonnes et cinq lignes. Le cadre
conceptuel couvre les différentes problématiques de l’entreprise formulées de la façon suivante
sous forme de six interrogations :
• Quoi pour les données : que traite-t-on ?
• Comment pour les fonctions : comment traite-t-on ?
• Où pour le réseau, organisation : où traite-t-on ?
• Qui pour les personnes : qui est impliqué ?
• Quand pour le temps : quand traite-t-on ?, selon quels cycles ?
• Pourquoi pour les objectifs, contraintes : pourquoi veut-on traiter ?
Les cinq lignes représentent les vues des utilisateurs du framework : le planificateur, le
propriétaire, le concepteur, le développeur, et le sous-traitant [110].
Dans ce modèle, les perspectives, rattachées aux niveaux stratégique, métier, logique, techno-
logique et technique, ne sont pas étanches mais se complètent sur les niveaux adjacents. Elles
décrivent respectivement les objectifs de l’organisation, ses processus métier et leurs relations,
les fonctions que le Système d’Information doit supporter, les spécifications techniques, et les
composants déployés.
34
3.6. LES "FRAMEWORK" DE MODÉLISATION D’ENTREPRISE
Figure 3.6 – Les relations d’une cellule de Zachman à travers une même ligne
direction stratégique guide le développement de l’architecture cible et inclut les principes, les
buts et les objectifs. Les modèles architecturaux définissent le métier, les données, les appli-
cations les architectures technologiques. Ce framework s’inspire fortement du framework de
Zachman.
36
3.6. LES "FRAMEWORK" DE MODÉLISATION D’ENTREPRISE
37
CHAPITRE 3. LA MODÉLISATION D’ENTREPRISE
3.7 Conclusion
La modélisation d’entreprise apparaît comme une nécessité qui concerne aussi bien les
grandes, moyennes et petites structures. Les raisons d’un tel besoin sont variées :
• L’implémentation d’un système d’information ;
• L’obtention d’une certification ;
• La mise en place d’une nouvelle structure organisationnelle inter et intra entreprises ;
• L’implémentation d’un pont entre les processus et le système d’information ;
• L’interopérabilité entre les différents départements d’une entreprise ;
• La réduction de la complexité organisationnelle ;
• L’illustration et visualisation des flux de données échangés inter et intra entreprises.
Les défis pour la mise en place d’une démarche de modélisation d’entreprise sont nombreux :
• L’existence de différentes méthodologies de modélisations ;
• L’existence de différents langages de modélisations ;
• Les différents environnements : organisations, pays. . .
• La réticence des employés à être observés.
38
Chapitre Quatre
4.1 Introduction
Les Méthodes de Modélisation d’Entreprise (MME) ont fait leur apparition sous différentes
appellations dès le début des années 80. On peut citer parmi les premiers travaux le programme
ICAM (Integrated Computer Aided Manufacturing) de l’U.S. Air Force qui a produit à cette
époque la méthode IDEF (ICAM DEFinition). La définition d’une MME diffère d’un ouvrage
à un autre mais celle qui peut résumer les différentes approches est la suivante : Une méthode
de modélisation d’entreprise consiste à "décrire l’organisation des processus d’un système soit
dans le but de les simuler pour comparer divers scénarios, soit dans le but de les analyser et
de les restructurer pour améliorer la performance dudit système" [108]. Une MME comporte
les éléments suivants :
• un modèle conceptuel de référence, définissant les objectifs de l’entreprise, ses fonction-
nalités, sa structure, son environnement et son comportement dynamique ;
• des formalismes de modélisation, permettant de représenter les différents concepts du
modèle conceptuel de référence, de préférence de façon graphique, pour des raisons de
clarté ;
• une démarche, qui structure les étapes d’élaboration des différents modèles (actions à
mener, validations à effectuer) [108].
Comme le montre la figure 4.1, il existe des composants méthodologiques supplémentaires
qui sont :
39
CHAPITRE 4. LES PRINCIPALES MÉTHODES DE MODÉLISATION D’ENTREPRISE
• des modèles de références spécifiques, qui décrivent des classes de systèmes de produc-
tion ;
• des critères d’évaluation permettant d’évaluer les performances de l’entreprise conçue ;
• des bases technologiques qui pourront être utilisées pour construire la solution.
Ce chapitre est consacré à la présentation d’un aperçu des principales méthodes de modé-
lisation d’entreprise. Nous commençons par présenter la notion de processus métier. Ensuite,
nous proposons une classification des principaux langages de modélisation.
Les processus métier sont les processus représentatifs des activités de l’entreprise indépen-
damment des moyens humains et techniques. Ces processus interfèrent de manière transversale
dans le système d’information et peuvent même travers les frontières organisationnelles in-
ternes de l’entreprise. Les processus métier traversent même les limites de l’entreprise pour
collaborer avec les partenaires comme les fournisseurs et les distributeurs [76].
Chaque processus métier est identifié par au moins un objectif et son degré de succés
40
4.2. LES PROCESSUS MÉTIER
Habituellement, un métier est considéré comme une organisation hiérarchique qui reflète
la décomposition fonctionnelle de l’entreprise et sa chaîne de commande. Les différents dé-
partements sont spécialisés dans des fonctions spécifiques (par exemple, vente, production ou
comptabilité), et dans chaque département, des sous-départements, équipes ou individus sont
spécialisés dans des sous-fonctions. Ainsi par exemple, le traitement d’une commande d’un
client traverse les frontières de différents départements : ventes (pour recevoir l’ordre), plani-
41
CHAPITRE 4. LES PRINCIPALES MÉTHODES DE MODÉLISATION D’ENTREPRISE
42
4.2. LES PROCESSUS MÉTIER
Dans un système hiérarchique, le travail d’un agrégat est défini comme l’agrégation du travail
de ses composants. Dans un système multi-couche, le travail est réalisé à chaque couche du
système ; les couches sont séparées d’un point de vue organisationnel, mais chaque couche
fournit des services à la couche qui est au-dessus d’elle. La figure 4.4 illustre un exemple d’un
système multi-couches [76].
43
CHAPITRE 4. LES PRINCIPALES MÉTHODES DE MODÉLISATION D’ENTREPRISE
44
4.3. UNE CLASSIFICATION DES LANGAGES DE MODÉLISATION DES PROCESSUS
Puisque les processus métier sont généralement complexes, les concepteurs des langages de
modélisation fournissent différentes vues pour la modélisation, chacune se focalise sur un
aspect du processus. Curtis identifie quatre vues [30] :
1) une vue fonctionnelle : cette vue représente les dépendances fonctionnelles entre les
composants d’un processus (activités, sous-processus. . . ). Ces dépendances résultent du
fait que certains composants du processus consomment (ou nécessitent) des données (ou
des ressources) produites par d’autres composants (ou processus). Les notations typiques
utilisées dans la vue fonctionnelle incluent des diagrammes d’échange de données ;
3) une vue informationnelle : cette vue inclut la description des éléments qui sont pro-
duits, consommés ou manipulés par le processus. Ces éléments incluent des données, des
artefacts, des produits. . .
4) une vue organisationnelle : cette vue décrit qui exécute chaque tâche ou fonction, et où
ça se passe dans l’organisation (fonctionnellement et physiquement).
4.3.2 Une vue d’ensemble des langages de modélisation des processus mé-
tier
Dans cette sous-section, nous étudions un certain nombre de langages de modélisation qui
ont été développés pour décrire les processus métier avec des objectifs différents. Ces langages
représentent différentes vues du processus métier (dynamique, fonctionnelle, informationnelle,
organisationnelle) d’une façon plus ou moins formelle. Ces langages peuvent être classés comme
suit :
45
CHAPITRE 4. LES PRINCIPALES MÉTHODES DE MODÉLISATION D’ENTREPRISE
2) les langages de modélisation des Workflow : Un Workflow peut être défini comme "l’au-
tomatisation de processus métiers par échange de documents, informations et tâches
entre acteurs pour action". Le workflow a pour objectif la coordination automatisée
de tâches réalisées par des intervenants humains. Le moteur de workflow transfère des
documents entre les participants aux processus en leur assignant des tâches (valider le
document, effectuer une modification. . . ). En général, un langage de modélisation des
Workflow permet de décrire les opérations de façon à être supportées par un système
de gestion de Workflow. Ces langages sont, pour la plupart, formels et exécutables.
Nous pouvons citer le Workflow Process Description Language (WPDL) et les formats
d’échange tels que Process Interchange Format (PIF) et Process Specification Language
(PSL) ;
3) les langages d’intégration de processus : L’apparition des outils de Business to Busi-
ness integration (B2Bi) a stimulé l’intérêt pour la modélisation des processus métier
dans les buts d’intégrer les processus de deux partenaires ou plus. De tels langages se
concentrent sur les mécanismes d’intégration en termes d’abstraction, des interfaces de
programmation et des formats d’échange de données. Cette intégration doit être réali-
sée indépendamment de la technologie. Dans cette catégorie de langages, on peut citer
ebXML et Business Process Execution Language for Web Services (BPEL4WS) ;
4) les langages orientés objets : En dépit que ces langages soient plus utilisés pour la
modélisation des solutions logicielles, ils peuvent aussi être utilisés pour la modélisation
d’entreprise grâce à un certain nombre de mćanismes. Le langage le plus utilisé est
Unified Modeling Language (UML) qui permet de modéliser des processus métier grâce
à un mécanisme d’extensibilité permettant de spécialiser les diagrammes généraux.
IDEF est une famille de méthodes pour modéliser et analyser l’entreprise qui a été sponso-
risée par US Air Force dans le cadre de son programme de fabrication assistée par ordinateur
(Integrated Computer-Aided Manufacturing - ICAM).
Le programme, lancé dans les années 70, a cherché à augmenter la productivité de la fabrica-
tion par l’application systématique de l’informatique. Le programme a identifié l’analyse de
processus comme un outil important et le besoin de mise en place de meilleures techniques
pour la description des processus.
46
4.4. LES LANGAGES TRADITIONNELS DE MODÉLISATION DES PROCESSUS
4.4.1.1 IDEF0
IDEF0 est un standard constitué d’une carte de haut niveau des processus métier majeurs
utilisés par une entreprise. La méthode SADT (Structured Analysis and Design Technique) a
été la première à être rendue publique sous le vocable IDEF0 [70].
Selon IDEF0, une activité peut être vue comme une fonction qui transforme des objets d’en-
trée en objets de sortie (réalisation d’une tâche). Elle adopte une approche systémique en ce
sens qu’elle considère que tout système complexe est une structure composée de systèmes plus
simples en interaction. Ce modèle se caractérise par son excellence en termes d’appropriation
par les utilisateurs, puisque sa notation graphique et sa syntaxe sont simples et naturelles. Une
activité (boîte noire) consomme des entrées pour produire des sorties à partir de directives de
contrôle (informations) en s’appuyant sur les potentialités des mécanismes (ressources) (voir
la figure 4.5).
Un diagramme IDEF0 est donc un ensemble de fonctions connectées par des flux. Il existe
plusieurs niveaux de détail associés à chaque activité. Il est effectivement possible de décompo-
ser une activité en sous-activités. Ce principe de décomposition fonctionnelle permet de jouer
facilement sur le niveau d’abstraction tout en garantissant une cohérence entre les différents
degrés de finesse. Cette modélisation est descendante, modulaire, structurée et hiérarchisée.
Enfin, le principe de la méthode limite son usage à un point de vue fonctionnel [70] [68].
47
CHAPITRE 4. LES PRINCIPALES MÉTHODES DE MODÉLISATION D’ENTREPRISE
4.4.1.2 IDEF1
Les concepts de base de ces modèles peuvent être explicités au travers de la sémantique
employée. "Une entité est un ensemble d’objets réels ou abstraits, ayant chacune une exis-
tence propre, partageant un ensemble de propriétés communes et présentant un intérêt pour
l’entreprise" [108]. Une relation est une association entre deux entités au moins. Ces prin-
cipaux éléments (il en existe d’autres : attributs, clé, cardinalité. . . ) permettent de définir
graphiquement les besoins d’une part et de spécifier la conception de modèles de données
d’autre part (informatique par exemple). Il s’agit donc d’une méthode particulièrement axée
sur la vue informationnelle dans son acception conceptuelle et structurelle (même si le niveau
"physique" est également intégré à la méthode) [100].
4.4.1.3 IDEF2
IDEF2 est un langage de modélisation du comportement d’un système basé sur le principe
des files d’attente. C’est une méthode complémentaire à IDEF0/SADT qui vise à répondre
aux lacunes du point de vue analyse des aspects dynamiques d’un système. Cette méthode est
basée sur quatre modèles : système physique, flux des entités, contrôle du système et gestion
des ressources. IDEF2 aborde donc de façon privilégiée les vues informationnelles et ressources
sur des niveaux d’abstraction proches de l’exécution [71].
4.4.1.4 IDEF3
La méthode IDEF3 a été proposée en 1992 pour compenser les limites d’IDEF0 en matière
de modélisation du comportement de l’entreprise. C’est une méthode qui se limite à la saisie
et à la description des processus en utilisant une notation graphique. IDEF3 modélise un
processus sous forme d’étapes, appelés unités de comportement, connectés par des boîtes de
jonction et des liens. Une telle représentation forme un diagramme appelé description des flux
de contrôle du processus. En d’autres termes, on retrouve une analyse macroscopique (niveau
d’abstraction conceptuel) des vues fonctionnelle et organisationnelle. IDEF3 s’appuie pour ce
faire sur la décomposition de l’IDEF0 en termes de typologie de système et de niveau d’avan-
cement du projet. IDEF3 s’avère être une méthode intéressante pour la description de flux
de processus. Néanmoins, ses composants n’offrent pas de description simple et formelle des
conditions sur l’exécution d’un processus, toutes les informations additionnelles sont traitées
sous forme de commentaires. IDEF3 ne permet pas, par exemple, de gérer les ressources et
les flux de matières [71] [68].
48
4.4. LES LANGAGES TRADITIONNELS DE MODÉLISATION DES PROCESSUS
De nouvelles méthodes ont rejoint la famille IDEF, les plus connus sont IDEF4 qui est une
méthodologie orientée objet et IDEF5 qui est une méthodologie pour le développement des
ontologies. La liste des méthodes IDEF s’étend de IDEF0 jusqu’à IDEF14 regroupant ainsi
quinze méthodes différentes.
49
CHAPITRE 4. LES PRINCIPALES MÉTHODES DE MODÉLISATION D’ENTREPRISE
La grille GRAI permet de différencier les liaisons dites décisionnelles (double flèche, trans-
mission d’une consigne) des liaisons dites informationnelles (simple flèche, transmission d’un
flux d’information). Cette grille offre finalement, à travers une syntaxe simple, une confronta-
tion entre un point de vue fonctionnel et informationnel (colonnes) et des niveaux de décision
(lignes). Il existe deux types de grilles :
• la grille fonctionnelle dans laquelle les fonctions indiquées représentent les fonctions de
l’entreprise ;
• la grille de conduite dans laquelle les fonctions indiquées représentent les fonctions élé-
mentaires de conduite (planifier, gérer les produits ou les ressources).
Le fonctionnement de chaque centre de décision est détaillé par l’intermédiaire d’un réseau. La
principale caractéristique de ce réseau réside dans la différenciation des activités d’exécution
de celles de décision. Le formalisme du réseau GRAI insiste sur les éléments déclencheurs,
supports et résultats qui caractérisent les activités d’exécution ou de décision [92] [68].
Au début des années 1990, la méthode GRAI a fait l’objet d’extensions pour donner naissance
à la méthodologie GIM (GRAI Integrated Methodology) [104]. GIM propose un cadre de
modélisation basé sur des niveaux d’abstraction similaires à la norme CEN ENV 40003 et de
quatre vues :
50
4.4. LES LANGAGES TRADITIONNELS DE MODÉLISATION DES PROCESSUS
Parmi les langages traditionnels de modélisation des processus métier [94], on peut citer
aussi :
• OLYMPIOS : L’objectif du modèle OLYMPIOS est de construire le système d’infor-
mation d’un exploitant donné (utilisateur, fournisseur, client. . . ) de l’entreprise. OLYM-
PIOS permet de travailler sur plusieurs étapes du cycle de vie d’un système d’informa-
tion : la spécification, la conception, l’implémentaion, la mise en œuvre (et la validation)
et la maintenance [21] ;
• CIMOSA : Contrairement aux méthodes présentées jusqu’ici, CIMOSA ne met pas
l’accent sur la représentation graphique des activités et des processus, mais fournit un
langage formel de description des processus opérationnels et de leurs activités. CIMOSA
considère que toute entreprise se compose d’un :
◦ grand ensemble de processus communicants chargés de réaliser les objectifs fixés ;
◦ ensemble d’entités fonctionnelles réalisant les processus opérationnels en fonction de
l’état du système.
• Role Activity Diagrams (RAD) : ce formalisme fait partie de STRIM (Systematic
Technique for Role and Interaction Modeling) qui est une méthodologie développée par
Praxis pour la modélisation et l’analyse des processus métier. Le but de ce formalisme est
de développer des modèles qui soient "révélateurs et communicatifs" [86]. On identifie
cinq concepts essentiels à RAD qui sont : rôles, acteurs, activités, interactions, et entités ;
• Event Process Chains (EPC) : ce formalisme est employé pour décrire les processus
métier d’une manière informelle et est censé être manipulé par des utilisateurs métier
plutôt qu’une manipulation formelle ;
• Resource-Event-Agent (REA) : dans sa version initiale, ce formalisme permettait
de représenter les informations comptables pour résoudre les problèmes rencontrés par
les procédures et les logiciels de comptabilité. Maintenant, REA est considéré comme
un langage pour modéliser les processus inter-entreprises ;
• The Architectural Modeling Box for Enterprise Redesign (AMBER) : ce
formalisme a été conçu dans le but d’avoir un langage compréhensible par les utilisateurs
humains et qui soit aussi analysable par les outils appropriés.
51
CHAPITRE 4. LES PRINCIPALES MÉTHODES DE MODÉLISATION D’ENTREPRISE
Parmi les formalismes qui peuvent être considérés comme des langages traditionnels de
modélisation des processus métier, il y a Business Process Modeling Language (BPML) (voir
la section 5.3.1) et Business Process Modeling Notation (BPMN) (voir la section 5.3.2).
Le Workflow Management Coalition (WfMC), qui est une coalition de centaines d’orga-
nismes comprenant des industriels, des utilisateurs, des fournisseurs de sevice et des orga-
nismes de recherche, essaie de développer l’utilisation des Workflow par le développement des
standards [8]. Le WfMC a concentré ses travaux sur un format d’échange des descriptions des
processus. Ceci est réalisé en combinant deux éléments :
1) un métamodèle extensible de description des processus ; la figure 4.7 montre les entités
principales et les relations du métamodèle ;
2) un langage de description des processus du Workflow (Workflow Process Description
Language - WPDL) pour la "sérialisation" des modèles de processus décrits dans la
figure 4.7, ce langage est basé sur le XML.
52
4.6. LES LANGAGES ORIENTÉS OBJETS
4.5.2 RosettaNet
RosettaNet est un consortium groupant plus de quatre cents compagnies (Directions infor-
matiques, constructeurs de semi-conducteurs, télécommunication. . . ) qui travaille pour "créer
et implémenter à l’échelle industrielle des normes ouvertes de processus métier". La philoso-
phie de RosettaNet postule que pour mettre en place des processus métier inter-entreprises,
les compagnies doivent rendre compatibles les différents niveaux de l’infrastructure informa-
tique. En conséquence, le consortium a cherché à normaliser ces niveaux. La figure 4.8 illustre
le standard proposé. La partie gauche montre les différentes couches définies par RosettaNet
et la partie droite les standards mis en place [31].
4.5.3 BPEL4WS
Ce standard (voir la section 5.3.3) va être traité plus en détail dans le chapitre 5.
Les langages orientés objets ont longtemps été considérés comme des langages de représe-
nation d’information compréhensibles autant par les responsables métier que les responsables
informatiques. Cependant, ces langages sont souvent plus utilisés pour la modélisation des
applications et/ou des systèmes d’information plus que la modélisation des processus métier.
53
CHAPITRE 4. LES PRINCIPALES MÉTHODES DE MODÉLISATION D’ENTREPRISE
Le langage le plus connu et le plus utilisé est UML qui va être présenté succinctement dans
ce qui suit.
UML propose des diagrammes spécialisés (dont les diagrammes d’activité, de séquence,
de classes. . . ) ayant chacun une fonction précise. Il n’existe pour le moment pas de dia-
gramme UML spécialisé pour la modélisation des processus métiers. UML propose cependant
un mécanisme d’extensibilité permettant de spécialiser chaque diagramme pour une utilisa-
tion particulière. Il est par exemple possible de spécialiser les diagrammes d’activité pour la
modélisation des processus métiers [40].
4.7 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté les principaux langages de modélisation des pro-
cessus métier. Cependant, le plus difficile reste le choix de la méthode à utliser. La figure
4.9 montre un comparatif entre les méthodes de modélisation d’entreprise présentées dans ce
document en termes de couverture des différentes vues d’un processus métier (vue informa-
tionnelle, vue fonctionnelle, vue dynamique et vue organisationnelle). La figure 4.10 montre
les champs d’utilisation (description, analyse et implémentation) des méthodes de modélisa-
tion d’entreprise présentées dans ce document. Ces deux figures peuvent constituer une aide
pour le choix de la méthode à adopter pour un projet de modélisation d’entreprise [76].
54
4.7. CONCLUSION
Figure 4.9 – Comparaison des langages de modélisation en terme de couverture des différentes
vues [76]
55
Chapitre Cinq
5.1 Introduction
Le terme BPM est apparu pour la première fois au milieu des années 1990 dans le contexte
de la gestion des stratégies d’entreprise en se basant sur les processus métier. Depuis, plu-
sieurs définitions ont été énoncées. Nous avons retenu celle qui semble être la plus complète et
la plus pertinente. En effet, Le Business Process Management (BPM) peut être défini
comme "Un support des processus métier en utilisant des méthodes, des techniques et des
outils logiciels afin de concevoir, modéliser, commander et analyser les processus opérationnels
impliquant des humains, des organisations, des applications et tout autres sources d’informa-
tion" [52].
La deuxième partie de cette définition montre la nécessité de mettre en place un support pour
57
CHAPITRE 5. LE BUSINESS PROCESS MANAGEMENT
les processus opérationnels. Ainsi, le terme "Gestion des Processus Métier" (Business Process
Management) inclut l’analyse, la définition et la redéfinition des processus de l’entreprise,
l’allocation des ressources, la planification, la gestion des processus, la mesure de la qualité
et de l’efficacité à l’aide d’indicateurs et l’optimisation des processus. En plus, l’optimisation
des processus nécessite la collecte et l’analyse de mesures en temps réels (monitoring) et de
mesures stratégiques (gestion des performances) et leur corrélation, en tant que base pour
l’amélioration et l’innovation [73].
L’approche idéale de BPM n’est pas de forcer une organisation à se comporter d’une cer-
taine manière formelle, mais plutôt de comprendre ce comportement par des concepts et des
principes qu’offre le BPM. C’est un processus de découverte de la connaissance (Knowledge
Discovery Process) qui nécessite un effort considérable.
Les standards qui sont relatifs au BPM peuvent être classés, comme le montre le tableau
5.1, selon leurs fonctionnalités.
Figure 5.1 – Les catégories des fonctionnalités des standards relatifs au BPM.
58
5.3. LES STANDARDS ET BPM
Dans ce qui suit, nous allons fournir un guide des standards de BPM, dont la plupart sont
toujours en cours de développement ou à leur version initiale.
Le BPMN fournit une notation graphique pour exprimer les processus métier en Business
Process Diagram (BPD). Il a été initialement développé par le Business Process Management
Initiative (BPMI.org) puis il a été intégré dans les standards de l’Object Management Group
(OMG). L’objectif du BPMN est double :
• fournir une notation graphique complète permettant de représenter un processus métier
en découplant les informations métiers des informations techniques ce qui fournit un
cadre de travail commun aux utilisateurs métiers et techniques ;
• fournir un mapping complet vers les langages d’exécution. Ainsi, une fois les processus
modélisés par les utilisateurs métiers, et les informations techniques renseignées pour
rendre le processus exécutable, il est possible de générer automatiquement, et de manière
standard, le processus BPEL à exécuter par le moteur de processus.
La figure 5.2 montre un exemple de processus BPMN.
La spécification finale du BPMN, en version 1.0, a été adoptée par l’OMG en Février
2006. Cette spécification est le gage d’interopérabilité des outils de modélisation de processus
métiers [84] [29]. La spécification du BPMN, en version 2.0, est actuellement en cours de
révision par l’OMG [85].
59
CHAPITRE 5. LE BUSINESS PROCESS MANAGEMENT
60
5.3. LES STANDARDS ET BPM
Le nom exact de la spécification BPEL est BPEL4WS (Business Process Execution Language
for Web Services). Ce nom est trompeur car un processus BPEL ne se limite pas à l’orchestra-
tion de Web Services : il est aussi possible d’inclure des connecteurs transactionnels comme
des EJB ou des procédures stockées SQL [29].
Cette norme fournit un schéma XML standard pour la sérialisation des instances des
processus basé sur la définition des processus de BPEL4WS. Les 2 standards BPQL (5.3.4)
et BAML (5.3.5) prennent en compte BPATS [56].
61
CHAPITRE 5. LE BUSINESS PROCESS MANAGEMENT
Grâce au BPM, l’entreprise améliore ses processus sur 5 niveaux [32] [97] :
• l’agilité de l’entreprise à travers son système d’information : le BPM permet d’adapter
rapidement les processus gérés par celui-ci à tout changement organisationnel, à une
nouvelle offre produit, à un nouveau fournisseur. . .
• la rationalisation des processus : la mise en place d’une solution de BPM conduit l’en-
treprise à rationaliser ses processus afin de les modéliser et de les exécuter de la façon
la plus automatisée possible dans le système d’information. En effet, l’outillage des pro-
cessus d’entreprise, y compris pour les tâches "manuelles" réalisées par des utilisateurs,
nécessite de mettre à plat les procédures et de les optimiser si besoin. Le BPM peut
donc être utilisé pour accompagner le changement lorsqu’une entreprise modifie son
organisation, son offre ou ses processus ;
• l’amélioration de l’efficacité des opérations : à travers l’automatisation de certaines
tâches et le fait que seules les exceptions soient traitées par des interventions humaines,
le BPM permet d’accélérer l’exécution des processus et d’accroître la capacité de trai-
tement de l’entreprise et par conséquent sa qualité de service à travers la réduction des
risques d’erreurs ;
• l’amélioration de la traçabilité et de la transparence dans l’exécution des processus :
la mise en place d’indicateurs de suivi, transverses à l’organisation de l’entreprise et à
l’ensemble de ses applications, va permettre à l’entreprise de mieux suivre l’avancement
de ses processus, et surtout d’être en mesure de communiquer sur toute anomalie ou
retard dans leur exécution. Par exemple, un retard de livraison d’un produit pourrait
être expliqué aux clients, en précisant s’il s’agit d’un retard dû à une rupture de stock
62
5.5. LE BPMS : BUSINESS PROCESS MANAGEMENT SYSTEM
Un BPMS est une suite de logiciels intégrés conçue pour permettre la mise en place du
BPM. L’architecture d’une solution BPMS est présentée dans la Figure 5.4 où les fonctionnali-
tés principales sont en gras (définition de processus, exécution de processus, suivi de processus,
analyse et création de rapport sur les processus). Font également partie d’une solution BPM
la console d’administration, la couche de connexion et le dépôt de données. Certaines solu-
tions proposent également des outils que l’on trouve dans des produits de EAI ou de B2Bi
et prennent en charge l’interaction avec les utilisateurs au travers d’une interface propriétaire
(comme ces fonctionnalités ne sont pas encore offertes en standard, elles ont été mises un peu
en dehors de l’architecture principale) [65] [97].
Certaines solutions proposent tous les composants alors que d’autres se spécialisent dans une
ou deux des fonctionnalités.
Un processus est une séquence de tâches. Une des promesses la plus importante des tech-
nologies de BPM est la possibilité pour un analyste métier de définir les processus métier
sans aucune compétence de programmation. Les analystes métier conçoivent les processus
par l’intermédiaire d’une interface facile d’utilisation qui apporte une grande assistance dans
la définition de processus métier complexes. Une fois défini, le processus est déployé sur le
système d’information. Dans de nombreux cas, l’utilisation d’objets métier, présents dans une
bibliothèque de l’entreprise et maintenu par le département IT, permet la définition de pro-
cessus directement fonctionnels sans devoir passer par une autre personne.
Actuellement, les outils existant proposent une interface graphique avec des technologies de
63
CHAPITRE 5. LE BUSINESS PROCESS MANAGEMENT
tirer-déposer (drag-and-drop) qui permettent un design intuitif des processus métier. Un mo-
dule performant de création (ou modification) des processus doit supporter toutes les parties
d’un processus (informations et personnes), les sous-processus, les processus parallèles, la
création de règles et la gestion des exceptions.
Un moteur permet le déroulement des tâches définies dans les processus. L’exécution est
programmée ou déclenchée par des évènements. Comme exemples de tâches on peut citer le
transfert de fichier, le lancement d’un script, la lecture de message dans une file de messages,
la transformation du type de données, une demande de confirmation d’un employé. Les tâches
sont basées sur des transactions qui mettent en jeu des applications ou la livraison asynchrone
à un utilisateur ou une application externe.
Plusieurs possibilités sont offertes par les outils BPMS d’aujourd’hui :
• possibilité de modifier un processus lorsqu’il est en cours d’exécution, ce qui permet à
un utilisateur de rapidement effectuer des changements dans un processus lorsqu’il se
produit un problème, sans avoir à arrêter le processus et le recommencer au début après
modification ;
• possibilité d’équilibrer la charge de travail, que ce soit pour l’infrastructure informatique
64
5.5. LE BPMS : BUSINESS PROCESS MANAGEMENT SYSTEM
La surveillance des processus est fondamentale. Un des buts majeurs du BPM est de per-
mettre un contrôle permanent et une amélioration constante des processus. Les processus sont
suivis en temps réel. Lorsqu’une erreur ou une exception se produit, une alerte est envoyée par
l’outil de surveillance aux utilisateurs concernés, ce qui permet une meilleure communication
et une amélioration facilitée des processus.
Les analystes métier ont besoin d’indicateurs complets sur les différentes instances des
processus qu’ils suivent (en cours ou terminés). Cela leur permet de comparer les activités
basées sur les processus par rapport aux attentes. Basée sur de solides analyses, l’amélioration
continue des processus est rendue possible.
65
CHAPITRE 5. LE BUSINESS PROCESS MANAGEMENT
Interface utilisateur : Pour connecter les gens (et leurs connaissances), la plupart des
BPMS font appel à des interfaces utilisateurs au travers du navigateur Internet pour
présenter un espace de travail qui ressemble à un outil de gestion des e-mails où sont
rapportés les processus auxquels ils doivent participer suivant les différents rôles que ces
personnes représentent.
L’interface utilisateur est une des composantes les plus critiques d’un système informa-
tique dans l’acceptation du système par l’utilisateur. Cette partie qui touche l’utilisateur
final est responsable de l’impression que l’utilisateur se fera sur la valeur du système.
Actuellement, les utilisateurs se trouvent confrontés à de multiples interfaces pour les
diverses applications de l’entreprise comme un ERP et un CRM. Une solution adéquate
de BPMS permet d’unifier en une seule interface utilisateur tout ce dont il a besoin, au
regard des rôles qu’il joue. De plus, la simplification de l’interface pour les utilisateurs
réduit considérablement les coûts de formation ;
Dépôt de données : Un dépôt électronique qui contient la définition des processus métier
et les états dans lesquels se trouvent toutes les instances existantes. Tous les composants
d’un système de BPM se branchent sur ce dépôt lors de la conception, la modification,
l’exécution et l’analyse des processus.
Le portail dédié au management par les processus [20] constitue une bonne source pour le
choix et la comparaison des BPMS. Dans ce qui suit, nous présentons les principaux BPMS
du marché.
ARIS Platform est la partie modélisation de la suite d’outils ARIS : elle autorise suivant les
besoins, le descriptif et la modélisation de processus, d’organisation de systèmes d’information
ou de connaissances au sein d’un référentiel unique [57].
Elle permet de modéliser l’ensemble des éléments d’une démarche processus :
• l’organisation de l’entreprise : processus ;
• les ressources humaines : organigramme, cartographie des connaissances ;
• les moyens techniques ;
• le système d’information (urbanisation) ;
• les risques opérationnels.
La suite d’ARIS intg̀re entre autres :
66
5.5. LE BPMS : BUSINESS PROCESS MANAGEMENT SYSTEM
• ARIS Quality Management Scout : QMS est un outil méthologique expliquant par le
détail le déroulement d’un projet Qualité ISO 9000 :2000 autour de la suite ARIS. Le
package se compose :
◦ d’un outil méthodologique conséquent (200 pages environ) déroulant le film d’un
projet Qualité étape par étape ;
◦ de documents supports au format Word (questionnaire d’auto évaluation, matrice
d’évaluation, plans de réunion . . . ) ;
◦ de scripts s’incorporant à ARIS et permettant de générer un manuel Qualité au format
HTML ou Word.
• ARIS Balanced Score Card : BSC permet de définir des tableaux de bord prospectifs,
en déclinant les objectifs statégiques en initiatives à mener et en attachant chacun des
objectifs à des indicateurs ;
• Aris Process Performance Manager : Cet outil permet de contrôler de manière continue
la performance des processus clés de l’entreprise ;
• Aris Simul : Cet outil s’appuie sur les processus modélisés par Aris Toolset pour en
simuler la performance ;
• ARIS Web Publisher : En complément d’Aris Toolset, ce module permet de générer
au format HTML la documentation de l’ensemble des processus (graphes et attributs).
C’est un accès au référentiel par la cartographie, par nom ou type de modèle.
67
CHAPITRE 5. LE BUSINESS PROCESS MANAGEMENT
MEGA Process couvre les besoins de modélisation des processus, des organisations à par-
tir de 3 cartes principales : les acteurs, les activités et les processus.
La description du processus (sous forme de logigramme commenté) met en évidence les re-
lations du processus concerné avec les acteurs, les activités, les procédures et les moyens
informatiques de l’entreprise [74].
68
5.5. LE BPMS : BUSINESS PROCESS MANAGEMENT SYSTEM
5.5.2.4 ADONIS
Adonis permet :
• la modélisation des processus selon une palette d’objets prédéfinie et personnalisable,
au niveau graphique comme au niveau données (attributs) ;
• la possibilité de définir des rapports sur les modèles, en mode tableau ou graphique et
de les exporter. Il permet aussi la publication des modèles au format HTML, RTF ou
XML [13].
La suite ADONIS comporte aussi ADOit : Module dédié à la modélisation des systèmes
d’informations, ADOit est compatible avec la méthode ITIL. Modélisation de l’architecture
applicative, de l’infrastructure technique et des processus informatiques.
5.5.2.6 Intalio
Intalio est un système BPMS élaboré pour répondre à deux impératifs majeurs : optimiser
les actifs existants de l’entreprise et couvrir l’ensemble du cycle de vie des processus. Intalio
est conçu pour satisfaire à ce double objectif en préfigurant une architecture orientée processus
[59] [29].
À cette fin, Intalio est architecturé autour de quatre composants :
• Intalio Server : Composant essentiel du système, en charge de l’exécution des processus
métiers. Trois composants additionnels s’articulent autour de celui-ci pour assurer les
liaisons nécessaires avec les éléments d’actif existants que sont les processus, le personnel
et les systèmes ;
• Intalio Designer : Editeur permettant d’une part d’importer les processus métiers, les
procédures et les stratégies conçues en utilisant les outils de modélisation du marché ; et
69
CHAPITRE 5. LE BUSINESS PROCESS MANAGEMENT
d’autre part de réaliser les extensions nécessaires pour rendre ces processus exécutables
et gérables. Les processus capitalisent sur les applications du SI de l’entreprise, et en
offrent une vision métier ;
• Intalio Director : Composant permettant aux employés, clients et partenaires de piloter
l’exécution des processus métiers par l’intermédiaire d’interfaces utilisateurs fournis par
les systèmes de travail collaboratif, de workflow, ou les portails d’information d’entre-
prise ;
• Intalio Projectors : Composant permettant d’exposer toute application, base de données
ou système propriétaire du SI sous la forme d’un processus réutilisable. Les utilisateurs
métiers peuvent alors avoir une vue complète du système d’information sous la forme
de composition de processus réutilisables.
5.5.2.7 GraiTools
5.6 Conclusion
Nous avons présenté dans ce chapitre le Business Process Management (BPM) qui consti-
tue le standard de gestion des processus métier d’entreprise. Ce standard constitue une façon
d’aborder les processus d’entreprise afin de les améliorer. À travers ce chapitre, nous avons
présenté la démarche, les principes et les apports de BPM ainsi que l’ensemble des standards
et outils relatifs au BPM.
70
Chapitre Six
6.1 Introduction
Les chapitres 3, 4 et 5 nous ont permis de montrer comment aborder les processus d’entre-
prise pour les comprendre et les modéliser. Ce chapitre nous permet de présenter les bonnes
pratiques et recommandations desquelles nous allons nous inspirer pour organiser les proces-
sus. Ces bonnes pratiques sont très souvent organisées dans des normes et standards qualité.
Ce chapitre présente donc la notion de qualité en entreprise et un survol des principaux
standards et normes qualité.
6.2 la Qualité
71
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
saire écoute des clients mais doit permettre également de prendre en compte des besoins
implicites, non exprimés par les bénéficiaires ;
La qualité interne, correspondant à l’amélioration du fonctionnement interne de l’entre-
prise. L’objet de la qualité interne est de mettre en œuvre des moyens permettant de
décrire au mieux l’organisation, de repérer et de limiter les dysfonctionnements. Les
bénéficiaires de la qualité interne sont la direction et les personnels de l’entreprise. La
qualité interne passe généralement par une étape d’identification et de formalisation des
processus internes réalisés grâce à une démarche participative.
L’objet de la qualité est donc de fournir une offre adaptée aux clients, avec des processus maî-
trisés tout en s’assurant que l’amélioration ne se traduit pas par un surcoût général, auquel
cas on parle de "sur-qualité". Il est possible d’améliorer un grand nombre de dysfonction-
nements à moindre coût, mais, à l’inverse, plus on souhaite approcher la perfection plus les
coûts grimpent !
L’opposé de la qualité, nommé "non-qualité", possède également un coût. En effet, il s’avère
généralement plus coûteux de corriger les défauts ou les erreurs que de "faire bien" dès le
départ. D’autre part, le coût de la non-qualité est d’autant plus important qu’elle est détectée
tardivement. A titre d’illustration, réaliser à nouveau un produit défectueux coûtera au final
plus du double du prix de production du produit initial s’il avait été réalisé correctement. Qui
plus est, la différence de prix sera moins grande si le défaut est détecté en cours de production
que s’il est détecté par le client final (insatisfaction du client, traitement de l’incident, suivi
du client, frais de port. . . ).
72
6.3. LA QUALITÉ PRODUIT
La qualité des processus liée aux méthodes, outils et moyens utilisés pour réaliser le pro-
duit.
C’est à travers cette typologie que nous décrirons les principales normes et modèles pouvant
être utilisés dans le monde de l’informatique, avec une focalisation sur les deux normes qui
nous intéressent (ISO 9001v2001 et CMMI).
La norme ISO 9126 est un dérivé du modèle de Mc Call créé en 1977 au cours d’une étude
pour l’US AIR FORCE [27]. Mc Call définit une approche de la qualité à partir de la définition
de caractéristiques :
• externes : facteurs de qualité ;
• internes : critères de qualité ;
• mesurables : métriques.
Il a donc définit 23 critères sur 11 facteurs. Chaque critère correspond à au moins une métrique.
Le modèle de Mc Call différencie utilisateur et réalisateur.
Comme le montre la figure 6.2, La norme ISO 9126, "Technologies de l’Information : Qualité
des produits logiciels", définit et décrit une série de caractéristiques qualité d’un produit
logiciel (caractéristiques internes et externes, caractéristiques à l’utilisation) qui peuvent être
utilisées pour spécifier les exigences fonctionnelles et non fonctionnelles des clients et des
utilisateurs. Chaque caractéristique est détaillée en sous-caractéristiques, et pour chacune
d’elles, la norme propose une série de mesures à mettre en place pour évaluer la conformité
du produit développé par rapport aux exigences formulées.
73
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
Fiabilité : Ensemble d’attributs portant sur l’aptitude du logiciel à maintenir son niveau de
service dans des conditions précises et pendant une période déterminée ;
Utilisabilité : Ensemble d’attributs portant sur l’effort nécessaire pour l’utilisation et sur
l’évaluation individuelle de cette utilisation par un ensemble défini ou implicite d’utili-
sateurs ;
Efficacité : Ensemble d’attributs portant sur le rapport existant entre le niveau de service
d’un logiciel et la quantité de ressources utilisées, dans des conditions déterminées ;
Maintenabilité : Ensemble d’attributs portant sur l’effort nécessaire pour faire des modifi-
cations données ;
Portabilité : Ensemble d’attributs portant sur l’aptitude de logiciel à être transféré d’un
environnement à l’autre.
Ce modèle indique un lien de causalité entre des caractéristiques internes et des caractéris-
tiques externes d’un produit, mais ne permet toutefois pas de les prédire, ni de connaître les
« bonnes » et « mauvaises » plages de valeurs.
74
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
La version 2000 de la norme ISO 9001 incite les entreprises à une "approche processus"
dans leur démarche qualité. Dans ce contexte, un processus constitue l’ensemble des moyens,
d’activités et de pratiques, s’appuyant sur des outils, des équipements et des méthodes, mis
en œuvre depuis l’expression d’un besoin client jusqu’à la satisfaction de ce besoin (comme le
montre la figure 6.3) [32].
75
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
76
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
77
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
• CMMI
Le management par les processus est adopté dans le but principal de satisfaire les
clients. Cela consiste à adopter une vision transversale de l’entreprise, par un alignement co-
ordonné et un pilotage des différentes activités créatrices de valeur pour le client, ce dernier
étant de plus en plus exigeant.
Pour cela, ce management décloisonne les organisations traditionnelles, évitant ainsi l’effet
"guichet" où le client est perdu de vue, offrant alors plus de flexibilité à des organisations
jusque là bureaucrates. L’entreprise utilise alors ses ressources de manière optimale, responsa-
bilisant les individus à tous les niveaux. Chaque acteur a ainsi une meilleure perception de la
valeur ajoutée qu’il peut apporter au client et au fonctionnement de l’entreprise, ayant pour
effet de l’impliquer et de le motiver encore plus dans son travail.
78
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
Six sigma est à l’origine une démarche qualité née au coeur même de Motorola en 1979.
Limitée dans un premier temps aux techniques de SPC (Statistical Process Control / MSP
Maitrise Statistique des Procédés), elle est rapidement devenue une véritable méthode de
management englobant l’ensemble des fonctions de l’entreprise. Six sigma a ensuite été per-
fectionnée par d’autres groupes, comme General Electric, l’ayant mise en oeuvre avec succès.
Six sigma est une méthode de management du progrès particulièrement efficace. Issue d’une
démarche fortement connotée qualité à l’origine, Six sigma est relativement simple sur le plan
du principe. Elle est fondée sur une règle : pour satisfaire les clients, il faut délivrer des pro-
duits de qualité [87].
La méthode Six Sigma offre techniques et outils pour améliorer drastiquement la capacité de
production des processus tout en réduisant les défauts. Orientée processus de production à
l’origine, la méthode recherche la régularité absolue. La variabilité est en effet source d’insa-
tisfaction du client.
Le client attend un produit avec une certaine qualité, selon un standard précis. Ne pas être
capable de garantir la totalité de la production en respectant ce standard est particulièrement
coûteux pour l’entreprise.
En fait la variabilité de la qualité finale est essentiellement la conséquence de l’instabilité des
composants entrant dans la fabrication du produit, de l’imprécision des procédures de travail
et plus globalement de la complexité des processus. 6 sigma impose de rester dans les limites
en appliquant le principe : "if you can measure how many defects you have in a process,
you can systematically figure out how to eliminate them and get as close to zero defects as
possible." Autrement dit, en résumé : "Si on peut mesurer on peut corriger".
L’objectif est de recentrer la courbe sur la cible. À terme, Six Sigma n’autorise pas plus de
3.4 défauts par million pour chaque produit ou service (comme le montre la figure 6.8).
79
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
Economie de coûts :
• réduction de la non-qualité comme les rebuts, les reprises, les retouches, les retours
clients ainsi que tous les problèmes inhérents à la non-qualité (perte de temps, problèmes
de communication, blocage aux interfaces des processus et activités. . . ) ;
• meilleure exploitation des ressources et optimisation des processus.
80
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
Six Sigma n’est pas une amélioration ponctuelle. C’est une réforme de fond de l’ensemble
de l’organisation et des mentalités. Il faut ainsi soigner la formation, l’accompagnement du
changement et la mesure continue de la performance. L’effort doit être continuellement soutenu
[87].
La réussite du projet repose sur des paramètres bien précis :
• une approche par projet, chacun bien délimité en termes de périmètre d’action, de délais
et de budget ;
• des objectifs clairs, concrets, précis et connus ;
• une formation extensive de l’ensemble des acteurs directs et indirects du projet ;
• une coopération et une participation de tous les instants ;
• un système de mesure performant.
La généralisation de la mesure est à la base de la méthode Six Sigma. Cependant, cet esprit
de mesure ne se limite pas à la phase de mise en oeuvre du projet. C’est en fait une véritable
culture de la mesure qu’il s’agit d’instaurer au sein même de l’organisation.
Comme le montre la figure 6.9, il existe deux méthodes de mise en œuvre de Six Sigma :
• la méthodologie DMAIC doit être utilisée quand un produit ou un processus sont déjà
existants au sein de l’entreprise, mais ne rencontrent pas la spécification de client ou
n’exécutent pas en juste proportion ;
• DFSS, encore appelé DMADV, est utilisé pour concevoir de tous nouveaux produits ou
services.
81
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
La méthodologie DMAIC doit être utilisée quand un produit ou un processus sont déjà
existants au sein de l’entreprise, mais ne rencontrent pas la spécification de client ou n’exé-
cutent pas en juste proportion [90].
DMADV, encore appelé DFSS pour Design For Six Sigma, est utilisé pour concevoir de
nouveaux produits ou services [90].
82
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
83
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
Le modèle COBIT (Control Objectives for Business & Related Technology) est une mé-
thode de Maîtrise des Systèmes d’Information (IT Gouvernance) et d’audit de systèmes d’in-
formation, éditée par l’Information System Audit & Control Association (ISACA) en 1996.
C’est un modèle qui vise à aider le management à gérer les risques (sécurité, fiabilité, confor-
mité) et les investissements [7] [78].
La synthèse est une présentation des concepts et principes de COBIT. Elle présente les
domaines, les objectifs de contrôle généraux (aussi appelés processus) et le cadre de référence.
Le modèle COBIT constitue une structure de relations et de processus (cadre de référence
ou framework) visant à diriger et contrôler l’entreprise pour qu’elle atteigne ses objectifs, par
l’utilisation des technologies pour améliorer l’activité et répondre aux besoins métiers.
Le guide d’audit permet d’évaluer et de justifier les risques et les faiblesses des objectifs
généraux et détaillés et de mettre en place des actions correctives (voir la figure 6.13). Ce
guide d’audit répond à 4 principes :
84
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
85
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
Les outils de la mise en œuvre contiennent une présentation de "success story" d’en-
treprises qui ont mis en place rapidement et avec succès la méthode COBIT. Cette partie
intègre deux outils d’analyse de sensibilisation du management et de diagnostic de contrôle
informatique.
Le COBIT est donc étroitement lié aux objectifs de l’entreprise tout en s’intéressant plus parti-
86
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
Créé à la fin des années 80, à l’initiative du secteur public britannique, ITIL (Information
Technology Infrastructure Library) est un référentiel de bonnes pratiques pour la gestion des
services informatiques (internes et externes) [37].
ITIL s’intéresse à la production, qu’il s’agisse de fourniture de services informatiques ou
d’exploitation interne.
ITIL vise à améliorer les services informatiques (prestation de service, service aux utilisa-
teurs. . . ) suivant plusieurs principes :
• constituer un catalogue de bonnes pratiques à partir de démarches reconnues ;
• mettre le client au centre de la démarche de la DSI ;
• organiser les activités suivant des processus bien établis ;
• jeter les bases d’une évolutivité dans le temps des processus et services.
ITIL met en place plusieurs moyens pour :
• organiser les processus informatiques :
◦ définir les processus et leurs interactions ;
◦ définir les rôles et les responsabilités.
• améliorer les relations clients-fournisseurs :
◦ instituer un point central de relation entre client et fournisseur : le service desk ;
◦ définir des moyens d’échanges entre l’entreprise et sa DSI aux niveaux stratégique,
tactique et opérationnel.
• définir des moyens de contrôle des résultats obtenus ;
• utiliser des processus ou des méthodologies connues par ailleurs.
87
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
88
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
89
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
90
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
91
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
92
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
93
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
Les normes ISO 9000 ont été originellement écrites en 1987, puis elles ont été révisées en
1994 et à nouveau en 2000. La norme ISO 9001v2000 porte essentiellement sur les processus
permettant de réaliser un service ou un produit alors que la norme ISO 9001 :1994 était
essentiellement centrée sur le produit lui-même [6]. Voici une présentation synthétique des
différentes normes de la famille ISO 9000 :
ISO 9001 : "Systèmes de management de la qualité - Exigences". La norme ISO 9001 décrit
les exigences relatives à un système de management de la qualité pour une utilisation
soit interne, soit à des fins contractuelles ou de certification. Il s’agit ainsi d’un ensemble
d’obligations que l’entreprise doit suivre ;
ISO 10011 : "Lignes directrices pour l’audit des systèmes de management de la qualité et/ou
de management environnemental".
La présente norme internationale encourage l’adoption d’une approche processus lors du déve-
loppement, de la mise en œuvre et de l’amélioration de l’efficacité d’un système de management
de la qualité, afin d’accroître la satisfaction des clients par le respect de leurs exigences [34].
Lorsqu’elle est utilisée dans un Système de Management de la Qualité (SMQ), cette approche
souligne l’importance de :
94
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
95
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
96
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
La figure 6.19 montre le contenu des chapitres d’ISO 9001v2000 [103] [38].
97
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
Défini par Deming [109], PDCA est basé sur le concept de la remise en cause des méthodes
de travail, des flux d’information, des fonctions, des documents de travail utilisés. . . sur
le concept de l’amélioration continue. La remise en cause comprend l’analyse de toutes les
anomalies rencontrées dans la vie d’une entreprise, vues ou pas encore vues par les clients.
Ce processus constitué de 4 phases (Planifier, Faire, Vérifier, Améliorer) permet de structurer
Figure 6.20 – PDCA : Plan, Do, Check, Act, "la roue de Deming".
la démarche d’amélioration continue définie par ISO 9001v2000. En effet, le cycle PDCA est
une méthode qui permet d’exécuter un travail de manière efficace et rationnelle (comme le
montre la figure 6.21).
98
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
99
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
Le Capability Maturity Model Integration SE/SW/IPPD/SS v1.1 a été publié en 2003 par
le Software Engineering Institute (SEI) de l’université Camegie Mellon [9]. Une mise à jour
a été publié en 2006 portant le nom de CMMI for Development, Version 1.2 [99] [28]. CMMI
est un modèle de bonnes pratiques qui repose sur une amélioration progressive des processus
de développement informatique de l’entreprise.
Comme le montre la figure 6.22, CMMI intègre d’anciens modèles développés dans les années
90. Chacun de ces modèles est spécifique à des domaines distincts de l’ingénierie informatique.
Ce besoin en intégration est apparu afin de faire parler le même langage et utiliser des
processus communs à des ingénieurs de disciplines multiples attachés à un même projet de
développement :
• SE (Systems Engineering) : Ingénierie système ;
• SW (SoftWare) : Développement logiciel ;
• SS (Supplier Sourcing) : Gestion des fournisseurs ;
100
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
• IPPD (Integrated Product and Process Development) : Développement intégré des pro-
duits et processus.
CMMI regroupe 25 domaines de processus "Process Area" (PA).
Deux modèles de représentation coexistent, correspondant à deux points de vue légè-
rement différents. Les deux représentations s’appuient sur les mêmes PAs mais ceux-ci sont
utilisés diffèremment :
Comme le montre la figure 6.23, la représentation étagée exprime l’évolution des pratiques
de développement en fonction d’une vue organisationnelle.
La première étape est de définir le périmètre à observer : "l’organisation". Puis, on observe
son comportement au regard des 5 niveaux de maturité (ML) regroupant les 25 PAs (voir la
figure 6.24) [9] :
• ML 1 : Niveau "Initial" où les processus sont non répétables et non maîtrisés.
101
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
102
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
Figure 6.24 – Les domaines de processus (PA) par niveau de maturité (ML)
L’annexe A permet d’expliquer succinctement les Process Areas de CMMI et leurs objec-
tifs.
103
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
La représentation continue utilise une vision ciblée de l’évolution des pratiques de dévelop-
pement. Contrairement à la représentation étagée qui regroupe sous des niveaux de maturité
les différents PAs, la représentation continue exprime la capacité de chaque PA au sein de
l’organisation suivant une échelle de 6 niveaux [9].
Cette représentation permet à l’entreprise d’entreprendre un programme d’amélioration sur
un bouquet de PAs qu’elle a sélectionnés (voir la figure 6.26).
Une décomposition proposée par le SEI regroupe les 25 Process Area en 4 catégories
définissant le CMMI Framework :
• Engineering Process Areas : Ils couvrent les activités de développement et de mainte-
nance qui sont partagées entre les différentes disciplines d’ingénierie (ingénierie système,
ingénierie logiciel). L’Engineering Process Areas regroupe 6 PAs :
◦ Gestion des exigences ;
◦ Développement des exigences ;
◦ Solution technique ;
◦ Intégration produit ;
◦ Vérification ;
◦ Validation.
104
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
Ces PAs définissent un processus de développement du produit plutôt que des processus
spécifiques à chaque discipline comme l’ingénierie système ou l’ingénierie logiciel.
• Project Management Process Areas : Ils couvrent les activités de gestion de projet liées
à la planification, au suivi et au contrôle du projet. Le project management regroupe 8
PAs :
◦ Gestion des ententes avec les fournisseurs ;
◦ Planification de projet ;
◦ Suivi et contrôle de projet ;
◦ Gestion de fournisseur intégré ;
◦ Gestion de projet intégré ;
◦ Équipe intégrée ;
◦ Gestion de projet quantitative ;
◦ Gestion des risques.
• Support Process Areas : Ils couvrent les activités qui soutiennent le développement et
la maintenance du produit. Ce sont des processus qui permettent d’exécuter d’autres
processus. En général, ils s’adressent à des processus liés au projet mais peuvent aussi
s’adresser aux processus de l’organisation. Par exemple, le PA "Process and Product
Quality Assurance" peut être utilisé avec tous les autres PAs pour fournir une évalua-
tion objective des processus et des produits de travail décrits dans tous les secteurs de
105
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
A travers les retours d’évaluation, le SEI a publié des statistiques sur les apports de
l’application de CMMI au sein des organisations [53]. Le tableau 6.1 montre les chiffres clés :
106
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
Tout comme PDCA pour ISO 9001v2000, le SEI a défini un modèle de support d’amé-
lioration continue [67] [98]. Les paragraphes suivants fournissent une définition générale de
chaque étape du modèle (voir la figure 6.27).
Phase initiale : C’est ici que l’infrastructure d’amélioration initiale est établie, que les rôles
et les responsabilités de l’infrastructure sont définis et que les premières ressources sont
assignées. Au cours de cette étape, un plan d’amélioration continue des processus est
établi pour guider l’organisation jusqu’à la fin des phases initiales, de diagnostic et
d’établissement. L’approbation de l’initiative est obtenue de pair avec un engagement
relatif aux ressources futures requises pour le travail qu’il reste à faire. Les objectifs
généraux du programme sont définis au cours de la phase initiale. Ils sont établis en
fonction des besoins de gestion de l’organisation et seront peaufinés et précisés au cours
de la phase d’établissement du modèle IDEALSM .
Deux éléments clés sont habituellement établis, soit un groupe directeur de gestion
et un groupe d’exécution des processus. En outre, au cours de la phase initiale, des
plans sont établis pour annoncer le démarrage de l’initiative et il est suggéré d’effectuer
des évaluations organisationnelles pour établir l’état de préparation de l’organisation à
l’égard d’une initiative d’amélioration.
107
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
108
6.4. LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ PAR LES PROCESSUS
objectifs ont été cernés. Ces objets ont été ajoutés à la base de données sur les processus
qui deviendra une source d’information pour le personnel chargé d’utiliser à nouveau
le modèle. À l’aide de l’information recueillie, il sera possible d’évaluer la stratégie, les
méthodes et l’infrastructure utilisées au cours du programme d’amélioration. Ainsi, des
correctifs ou des ajustements peuvent être apportés à la stratégie, aux méthodes ou
à l’infrastructure avant le début du prochain cycle d’amélioration des processus. Les
questions à se poser sont notamment les suivantes : Le rendement de l’infrastructure
(groupe directeur de gestion, groupe d’exécution des processus, équipes d’exécution des
processus. . . ) a-t-il été adéquat ? Les méthodes employées par les équipes d’exécution
des processus au cours de leurs activités d’élaboration des solutions ont-elles été sa-
tisfaisantes ? Les activités de communication du programme ont-elles été suffisantes ?
Le parrainage doit-il être réaffirmé ? Faut-il accomplir une autre activité de référence ?
Le point de réinsertion dans le modèle IDEALSM au cours du prochain cycle dépend
étroitement des réponses données à des questions comme celles-ci.
Présentation de SCAMPI
SCAMPI, Standard CMMI Appraisal Method for Process Improvement, est une méthode
qui utilise le CMMI comme référentiel pour identifier les forces et faiblesses du processus
logiciel et/ou système d’une entreprise ou d’un organisme. Cette méthode s’appuie sur une
discipline et des règles rigoureuses qui assure l’exhaustivité et l’objectivité de l’évaluation [10].
Elle se caractérise par la large place faite au consensus (c’est une équipe qui accomplit l’éva-
luation) et à l’implication de l’entité évaluée dans sa propre évaluation. Le SEI a développé
cette méthode, gère un programme d’accréditation de chefs évaluateurs et diffuse périodique-
ment des statistiques.
Bien que conçue pour pouvoir évaluer des projets d’envergure, la méthode SCAMPI n’est pas
réservée qu’aux grandes entreprises ou aux grands organismes. Plusieurs variations définies
dans la méthode permettent de moduler un SCAMPI en accord avec chaque profil d’entreprise
ou organisme à évaluer.
Toutefois, il y a des limites importantes à la capacité d’appliquer la méthode SCAMPI dans
de petites entités (moins de 20 personnes dans l’unité évaluée). Dans ce cas, il faut se tourner
vers d’autres méthodes d’évaluation, mieux adaptées aux petites entités, mais qui peuvent
néanmoins utiliser le CMMI comme référentiel.
109
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
Il existe trois types de SCAMPI : SCAMPI Class C, Class B et Class A (comme le montre la
figure 6.28). La distinction principale entre ces trois évaluations est leur centre d’application :
• SCAMPI C est une évaluation d’"Approche" ;
• SCAMPI B est une évaluation de "Déploiement" ;
• SCAMPI A est une évaluation d’"Institutionnalisation".
110
6.5. CONCLUSION
SCAMPI Class A Les entreprises souhaitant faire reconnaître et communiquer leur ni-
veau de maturité CMMI doivent soumettre leurs processus à une évaluation SCAMPI Class
A, seule évaluation déterminant le niveau de maturité de l’organisation.
Cette approche intègre des intervenants internes formés à l’évaluation de maturité organi-
sationnelle. Les résultats définitifs indiquent la notation obtenue (niveau de maturité) ainsi
que la description des forces et opportunités d’amélioration de chaque domaine de processus
du périmètre évalué. La figure 6.29 montre les étapes de la préparation et de l’évaluation
SCAMPI A.
6.5 Conclusion
Tous ces modèles et normes ont leurs forces et leurs points faibles. Parmi les différents
modèles, normes et corpus de connaissances présentés dans l’état de l’art, certains englobent
toutes les activités d’une entreprise et adoptent une démarche descendante comme ISO 9001
d’autres comme CMMI et ITIL, sont des guides de bonnes pratiques et donc spécifiques à
certaines activités adoptant une approche ascendante.
111
CHAPITRE 6. LA NOTION DE QUALITÉ EN ENTREPRISE
112
Chapitre Sept
L’interopérabilité
7.1 Introduction
"L’interopérabilité est le fait que plusieurs systèmes, qu’ils soient identiques ou radicale-
ment différents, puissent communiquer sans ambiguïté et opérer ensemble. Compte tenu du
fait que ces éléments sont produits par des constructeurs divers, avec des méthodes variées,
et qu’ils répondent à des besoins spécifiques, l’idée la plus simple consiste à définir une base
explicite, une norme ou un ensemble de normes, que chaque élément va ’implanter’ dans son
propre fonctionnement" [18]. Cette définition a été donnée par le groupe de travail TG2 d’IN-
TEROP (Interoperability Research for Networked Enterprises Applications and Software).
L’objectif principal de ce groupe est d’étudier les possibilités d’exécuter des transformations
de modèle suivant une approche conduite par les modèles (model-driven approach) pour ré-
soudre des problèmes d’interopérabilité. Le groupe TG2 précise bien que l’interopérabilité est
" la possibilité pour différents systèmes de communiquer entre eux sans dépendre d’un acteur
particulier ". Elle repose sur la définition d’un standard ouvert.
Donc l’interopérabilité est la capacité qu’ont deux systèmes à communiquer de façon non
ambiguë, que ces systèmes soient similaires ou différents. L’interopérabilité n’est pas la com-
patibilité. Il est possible de rendre interopérables deux systèmes à l’origine incompatibles. On
peut dire que rendre interopérable, c’est créer de la compatibilité [41].
113
CHAPITRE 7. L’INTEROPÉRABILITÉ
Dans cette section, nous allons nous intéresser aux travaux des différents organismes et
laboratoires de recherche dans le domaine de l’interopérabilité. Certes l’interopérabilité peut
se faire à différents niveaux c’est pour cela que nous avons choisi de restreindre notre travail
de recherche aux organismes et laboratoires qui traitent l’interopérabilité au niveau des sys-
tèmes d’information et nous accorderons plus d’importance à ceux qui traitent le problème
d’interopérabilité relatif à la modélisation d’entreprise et aux processus.
Pour INTEROP, l’interopérabilité est assurée si l’interaction prend place entre toutes les
couches de l’entreprise : la couche métier, connaissances, sémantique et communication (ICT :
information and communication technology). Dans ses travaux d’interopérabilité, TG2 du ré-
seau INTEROP a publié trois livrables TG2.1, TG2.2 et TG2.3 concernant une étude cas du
groupe Telco S.A (détaillant de produits électriques et de communications) que nous présen-
terons dans cette section.
Dans le premier livrable TG2.1 [17], le groupe TG2 a travaillé pour faire communiquer
deux modèles d’entreprise l’un en GRAI et l’autre en UML au niveau CIM : Computation
Indepedent Model (niveau élevé d’abstraction par rapport aux détails des technologies : poli-
tique de l’entreprise, règles de gestion, processus métier et terminologie).
La figure 7.1 montre comment peut se faire la transformation entre ces deux langages à un
niveau élevé c’est-à-dire au niveau des diagrammes :
114
7.2. LES PRINCIPAUX TRAVAUX EN INTEROPÉRABILITÉ
Figure 7.2 – Les deux solutions retenues pour l’interopérabilité entre les méta-modèles de
GRAI et UML
Dans le livrable TG2.2 [18], le groupe TG2 a travaillé pour faire communiquer un progiciel
de gestion intégrée (ERP : Enterprise Ressource Planning) et un gestionnaire de la relation
client (CRM : Customer Relation Management) de deux organismes. La figure 7.3 montre les
115
CHAPITRE 7. L’INTEROPÉRABILITÉ
"L’approche dirigée par les modèles permet de fournir beaucoup d’avantages pour amélio-
rer l’interopérabilité. C’est dans ce contexte que l’architecture dirigée par les modèles (MDA :
Model Driven Architecture), adoptée par l’OMG (Object Management Group) en 2001 était
destinée à promouvoir l’utilisation des modèles comme une manière fondamentale de concep-
tion et de développement de différents types de systèmes en assurant la transformation de
modèles d’une manière la plus automatique possible. Par conséquent, cette architecture définit
une hiérarchie des modèles à partir de trois points de vues : Computation Independent Model
(CIM), the Platform Independent Model (PIM), and the Platform Specific Model (PSM)"
[83].
Computation Independent Model (CIM) : "représente les besoins du système dans l’en-
vironnement dans lequel il va opérer concernant les modèles métier avec un point de
vue indépendant de toutes les caractéristiques techniques des technologies" ;
Platform Independent Model (PIM) : "sert à modéliser les fonctionnalités du système
sans définir ni comment ni sur quelle plate forme ce dernier va être implémenté" ;
Platform Specific Model (PSM) : "c’est la transformation du PIM avec une plate forme
spécifique basée sur une technologie bien définie" [17].
116
7.2. LES PRINCIPAUX TRAVAUX EN INTEROPÉRABILITÉ
Le TG2 adopte cette philosophie de hiérarchie des modèles. La figure 7.4 montre l’inter-
opérabilité à différents niveaux de modélisations : du moins spécifique (CIM) jusqu’à celui qui
donne les détails de la technologie (PSM) :
Dans la première partie du TG2.3 [19], le groupe de travail décrit une méthode qui collecte
toutes les expériences du TG2 afin de comprendre comment l’approche dirigée par les modèles
(model-driven approach) peut supporter l’interopérabilité. Ce travail repose sur la synthèse
du cas d’étude fourni par Singular. Le résultat principal est la formalisation d’une méthode
qui peut être suivie par deux entreprises qui veulent mettre en place une interopérabilité entre
leurs systèmes d’informations. Cette méthode repose sur trois principes :
1) commencer à mettre en place l’interopérabilité à haut niveau, c’est à dire au niveau
modélisation d’entreprise ;
2) mettre en place l’interopérabilité au niveau le plus bas au moyen de transformations
successives des modèles réalisées à différents niveaux d’abstraction suivant une approche
MDA (Model Driven Architecture) ;
3) résoudre les éventuels problèmes d’interopérabilité, qui peuvent apparaître au cours de
ce processus, et les transformations de modèles par un support sémantique.
La deuxième partie de ce livrable se focalise sur les principaux résultats obtenus par rapport
au cas d’étude (Singular). Le livrable TG2.3 s’achève en fournissant la méthode MDI dans
le but de proposer une démarche à adopter par les entreprises souhaitant mettre en place
117
CHAPITRE 7. L’INTEROPÉRABILITÉ
une interopérabilité non seulement au niveau technique. La figure 7.5 montre le modèle de
référence MDI appliqué au cas d’étude.
118
7.2. LES PRINCIPAUX TRAVAUX EN INTEROPÉRABILITÉ
7.2.3 OASIS
Bien que des ontologies soient largement répandues pour résoudre quelques problèmes
spécifiques d’interopérabilité, il n’y a aucune ontologie spécifique permettant de définir claire-
ment ce qu’est l’interopérabilité actuellement, indépendamment de n’importe quel domaine.
L’article de Naudet [82] propose et discute une première version d’une telle ontologie, à savoir
l’ontologie de l’interopérabilité (OoI : Ontology of Interoperability), formalisée en utilisant le
langage Ontology Web Language (OWL).
A part cette version de OWL, il existe d’autres modèles traitant l’interopérabilité comme par
exemple les niveaux d’interopérabilité de système d’information (LISI : Level of Information
System of Interoperability), et les modèles de Morphisme (MoMo : Model Morphism), qui
concernent l’interopérabilité des modèles.
119
CHAPITRE 7. L’INTEROPÉRABILITÉ
OoI (Ontology of Interoperability) pourrait être employé pour représenter les problèmes d’in-
teropérabilité couverts par l’ontologie des modèles de Morphisme. Le Modèle Morphisme
(MoMo) essaie de résoudre une partie du problème d’interopérabilité à savoir les capacités
d’interopérabilité entre les modèles. Par conséquent, l’OoI peut être employé pour modéliser
une interopérabilité entre deux normes et le MoMo peut être lié avec ce travail en tant qu’une
solution possible à ce problème.
7.3 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté les principaux travaux de recherche pour résoudre le
problème d’interopérabilité. Ces travaux visent principalement à assurer l’automatisation des
transferts d’informations entre deux systèmes distincts en passant par la création de passerelles
entre des langages de modélisation différents.
120
Chapitre Huit
Conclusion de la partie
Dans cette partie, nous avons présenté cinq chapitres qui correspondent à une vision, que
nous pensons globale et couvrante, des éléments de connaissance nécessaires pour l’étude du
concept d’intégration des processus métier et de la mise en place d’un référentiel qualité multi-
vues.
Le premier chapitre s’est intéressé à la modélisation d’entreprise. Nous avons présenté les
différentes approches de modélisation de l’entreprise et nous avons conclu par les principaux
"frameworks" de modélisation d’entreprise. Ce chapitre nous a permis d’aborder les notions
relatives à la modélisation d’entreprise et les différents travaux existants qui ont permis de
mettre en évidence les apports des approches systémiques. Dans nos travaux, nous privilégie-
rons ce type d’approche afin de traiter les processus organisationnels d’entreprise .
Le deuxième chapitre a présenté un panorama des langages et standards de modélisation d’en-
treprise. Ce chapitre nous a permis de comparer les langages existants. Devant la diversité, la
richesse et la complémentarité de ces langages, notre méthodologie d’intégration constituera
un ensemble de recommandations pour la mise en place des processus et sera indépendante du
langage de modélisation. Pour le cas d’application présenté dans le chapitre 11, on utilisera
un formalisme de modélisation simplifié afin de permettre toute transformation vers un autre
langage.
Le Business Process Management (BPM), véritable standard d’organisation d’entreprise et de
gestion des processus métier, est présenté dans le troisième chapitre en exposant successive-
ment ses principes et ses différents standards et outils. Ce chapitre nous a permis d’aborder
les concepts fondamentaux relatifs aux processus afin de les cartographier et de réaliser un
référentiel qualité représentatif des processus et procédures de l’entreprise.
Le quatrième chapitre a présenté la notion de qualité en entreprise, coeur de nos travaux, et
121
CHAPITRE 8. CONCLUSION DE LA PARTIE
a exposé les principaux standards et normes qualité. Ce chapitre nous a permis de mettre
en évidence la nécessité d’intégrer les notions de qualité dans un référentiel de processus. En
plus, la comparaison des différents standards et normes et qualité montre la complémentarité
qui peut apparaître lorsqu’on veut intégrer les recommandations de différents standards et
normes dans un seul référentiel.
Enfin, le cinquième chapitre a présenté un panorama des principaux travaux, solutions et
standards d’interopérabilité. En effet, l’objectif de nos travaux est l’intégration des proces-
sus métier et la problématique d’interopérabilité apparaît naturellement. Dans ce domaine,
il s’agit plus particulièrement pour nous de mettre en correspondance des organisations et la
modélisation de leurs interactions et échanges.
Notre objectif dans les chapitres suivants est d’articuler tous ces concepts afin de répondre à
notre problématique.
122
Quatrième partie
Apport scientifique
125
Chapitre Neuf
9.1 Introduction
L’objectif de notre thèse est de proposer une méthode basée sur la modélisation d’entre-
prise pour organiser une entreprise en conformité avec les recommandations des standards et
normes qualité. Ce chapitre présente comment intégrer plusieurs processus à l’aide d’un réfé-
rentiel commun offrant différents points de vue. Cette démarche est appliquée à l’intégration
de deux standards qualité afin de générer un référentiel qualité multi-vues permettant une
certification relative aux deux normes. Un cas d’application est présenté pour l’intégration
des deux standards qualité ISO 9001v2000 et CMMI. Ce référentiel prend en compte la struc-
ture et les chapitres imposés par ISO et les recommandations de CMMI.
En partant des deux normes retenues par la direction de l’entreprise, il serait donc intéressant
de combiner ou tout du moins de les rapprocher, afin de voir apparaître les différentes syner-
gies : de réaliser une cartographie multi-vues des processus. Une telle cartographie
permettra la mise en place et l’implémentation des deux normes qualité et l’obtention des
certifications relatives.
Comme le montre la figure 9.1, l’objectif est de réaliser un référentiel qui :
• intègre les recommandations des différentes normes qualité ;
• permet l’évaluation du respect des différentes normes ;
• soit facilement utilisable par tous les collaborateurs ;
• soit facilement exploitable dans une boucle d’amélioration.
127
CHAPITRE 9. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ MULTI-VUES
Notre démarche sera générique et permettra à n’importe quelle entreprise souhaitant in-
tégrer plusieurs standards qualité de le faire. On présentera aussi un ensemble de référentiel
(référentiel documentaire, référentiel des compétences et méthodologie d’audit) permettant
de s’assurer de l’implémentation et du respect de notre référentiel qualité au sein des projets
[44] [45] [47] [43] [46].
128
9.2. LE MODÈLE PROPOSÉ
Chaque modèle, norme et corpus de connaissances décrit une partie des activités de l’en-
treprise avec un niveau de précision et un niveau de spécificité qui lui est propre. Ils peuvent
décrire aussi des activités non présentes au sein de l’entreprise et omettre certaines activités
quant à elles bien présentes (comme le montre la figure 9.2). George Box disait "Tous les mo-
dèles sont faux ! Certains sont utiles". Cette citation reprend bien l’idée que, par définition,
un modèle ne peut représenter de manière intégrale la réalité de l’entreprise. Sa description
s’en approche avec un niveau de précision plus ou moins grand suivant le modèle.
Figure 9.2 – Le champ de couverture des normes qualité des activités de l’entreprise
En se basant sur ces constatations, nous avons défini une démarche en quatre étapes
(comme le montre la figure 9.4). Cette démarche permet de rapprocher et de créer un seul
modèle intégré en partant de deux modèles ou standards différents.
La sous-section suivante présente en détail les étapes de mise en place d’un référentiel
intégré.
129
CHAPITRE 9. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ MULTI-VUES
Figure 9.3 – Le champ de couverture commun des normes qualité des activités de l’entreprise
130
9.2. LE MODÈLE PROPOSÉ
Cette étape consiste en un ensemble de questions que toute entreprise souhaitant implé-
menter le modèle doit se poser. La liste des questions est la suivante :
• Quel est l’état des lieux ? Méthodes, outils, organisation, acteurs. . .
• quels sont les objectifs et les requis ? Augmenter la satisfaction client, la productivité. . .
• quels sont les modèles envisagés ? CMMI, ISO 9001v2000, ITIL. . .
• quel est le budget ?
• quelles sont les échéances ? 6 mois, 1 ans, 2 ans. . .
• quelles sont les ressources disponibles ? Jeunes, expérimentés, consultants, en nombre
important, faible. . .
À partir des réponses à ces questions, on peut déterminer la cohérence entre les modèles
envisagés et les besoins et ressources de l’entreprise et ainsi sélectionner les modèles à intégrer.
Par exemple, une entreprise souhaitant adopter CMMI en six mois ne pourra pas le faire car
l’implémentation d’un niveau de maturité dure en moyenne entre 18 et 24 mois [9].
Une fois les modèles sélectionnés, les écarts et rapprochements sont analysés. Pour ce faire,
nous réalisons un mapping entre les modèles. Il doit permettre de déterminer :
• les niveaux d’abstractions des modèles sélectionnés ;
• les secteurs fonctionnels traités ;
• pour chaque élément d’un modèle, sa relation avec les éléments de l’autre modèle ;
• un niveau de corrélation, afin de qualifier chaque relation.
Nous avons défini une ontologie (comme le montre la figure 9.5). Chaque standard qua-
lité est composé d’un ou plusieurs ensembles de recommandations. Ces derniers regroupent
une ou plusieurs pratiques. La terminologie diffère d’un standard à un autre. Par exemple,
CMMI est composé de domaines de processus (Process Area (PA)) composés eux-mêmes d’un
ensemble de pratiques (pratiques génériques (GP) et pratiques spécifiques (SP)). Pour ISO
9001v2000, nous avons des chapitres puis des sous-chapitres où on trouve les instructions.
Parfois, les standards qualité adoptent des niveaux de maturité qui regroupent un ensemble
de recommandations déjà définies dans le standard. En se basant sur cette description, nous
avons implémenté une classe d’association "Mapping" afin de définir la synergie entre deux
pratiques avec un niveau de corrélation (fort, moyen ou faible). Cette classe "Mapping" per-
131
CHAPITRE 9. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ MULTI-VUES
met de définir si les deux pratiques veulent atteindre le même but et avec quel niveau de
conformité.
Notre ontologie nous permet de définir un mapping, comme le montre la figure 9.6. Ce
mapping nous permet de parcourir toutes les recommandations d’un standard A et de trouver
le (ou les) recommandation(s) d’un standard B qui lui correspondent et couvrent le même
champ fonctionnel. Cette correspondance est spécifiée avec un niveau de corrélation. Ce dernier
est à définir en fonction du contenu de chaque recommandation.
132
9.2. LE MODÈLE PROPOSÉ
En se basant sur le modèle générique réalisé à l’étape précédente, ne retenir que les élé-
ments pertinents relativement à l’activité de l’entreprise et les adapter au contexte humain et
culturel. Par exemple, le Process Area SAM (Supplier Agreement Management) de CMMI qui
concerne la gestion des ententes avec les fournisseurs ne peut être implémenté si l’entreprise
n’a pas de fournisseur. Donc il faudrait éliminer ce processus de notre modèle spécifique en
justifiant cette action.
La figure 9.8 montre le croisement qui peut apparaître entre notre modèle générique et les
133
CHAPITRE 9. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ MULTI-VUES
activités de l’entreprise.
Cette sous-section présente l’application de notre approche multi-modèles aux deux stan-
dards qualité ISO 9001v2000 et CMMI.
Le tableau 9.1, tiré en partie des travaux de Boris Mutafelija et Harvey Stromberg [81],
présente une comparaison haut niveau d’ISO 9001v2000 et CMMI.
134
9.2. LE MODÈLE PROPOSÉ
Analogies Nous explorons les similarités entre les huit principes de management de la qua-
lité d’ISO 9001v2000 et CMMI. A priori, ces principes de management de la qualité devraient
correspondre aux pratiques génériques de CMMI puisque ces dernières fournissent une base
pour l’institutionnalisation de processus. Voici le résultat de l’exploration :
1) L’orientation client : ce principe est traité par CMMI à travers la pratique générique
GP 2.7 "Identifier et impliquer les parties prenantes" et la pratique spécifique SP 2.6
"Prévoir l’implication des parties prenantes identifiées" du domaine de processus "Pla-
nification du projet". Ce principe est traité aussi dans les Process Area "Développement
Exigences" et "Solution Technique". Cependant, l’orientation client est plus fortement
représentée dans ISO 9001v200 que dans CMMI ;
2) Le leadership : ce principe est couvert par de nombreuses pratiques génériques de CMMI :
GP 2.1 "Établir et maintenir une directive organisationnelle", GP 2.4 "Assigner la res-
ponsabilité et l’autorité" et le GP 2.10 "Passer en revue avec la hiérarchie les activités,
le statut et les résultats". En plus, le domaine de processus OPF "Focalisation de l’Or-
ganisation sur les Processus" couvre des aspects de leadership ;
3) L’implication du personnel : ce principe est couvert par CMMI à travers l’implémenta-
tion des pratiques génériques GP 2.3 "Fournir les ressources adéquates", GP 2.5 "Former
selon les besoins les personnes" et GP 2.7 "Identifier et impliquer les parties prenantes
concernées" ;
4) L’approche processus : ce principe est amplement couvert par les pratiques génériques
GP 2.2 "Établir et maintenir le plan" et le GP 3.1 "Établir et maintenir la description
135
CHAPITRE 9. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ MULTI-VUES
d’un processus". L’approche processus est explicitement supportée par les domaines de
processus OPD "Définition des Processus de l’Organisation" et IPM "Gestion de Projet
Intégré" et implicitement par le reste des domaines de processus ;
5) La gestion par approche système : ce principe est explicitement couvert par le GP 3.1
"Établir et maintenir la description d’un processus" ainsi que tous les domaines de
processus ;
6) L’amélioration continue : CMMI est un modèle de bonnes pratiques pour l’ amélioration
continue. Donc, tout CMMI, spécialement avec ses niveaux de maturité, fournit une base
pour réaliser ce principe ;
7) L’approche factuelle pour la prise de décision : CMMI supporte ce principe à travers les
pratiques génériques GP 2.8 "Surveiller et contrôler le processus" et à travers de nom-
breux domaines de processus et spécialement les domaines de processus PMC "Maîtrise
et suivi de projet", MA "Analyses et mesures", IPM "Gestion de Projet Intégré" et
DAR "Résolution et Analyse pour Décision" ;
8) Les relations mutuellement bénéficiaires avec les fournisseurs : CMMI couvre la relation
avec les fournisseurs spécialement à travers le domaine de processus SAM "Gestion des
ententes avec les fournisseurs", du point de vue commande plutôt que du point de vue
collaboration.
Différences La différence majeure entre ces deux standards réside dans leurs langages.
Tandis que les recommandations d’ISO 9001v2000 sont clairement prescriptives, CMMI ne
liste pas ses recommandations en utilisant l’impératif. Par exemple, ISO 9001v2000 spécifie
ses recommandations pour le QMS (Quality Management System = Système de Manage-
ment de la Qualité) sous la forme "L’organisation doit identifier les processus requis pour le
QMS. . . " alors que la description de la pratique spécifique correspondante de CMMI SP 1.1
(du domaine de processus OPD "Définition des Processus de l’Organisation") est "Établir et
maintenir l’ensemble de processus normalisés de l’organisation" puis continue en énumérant
neuf sous-pratiques décrivant les détails requis pour implémenter avec succès cette pratique.
Une autre différence majeure réside dans la compacité du langage d’ISO 9001v2000 qui utilise
des expressions comme "établir et maintenir" ou "déterminer fournir". Par exemple, pour ISO
9001v2000 la recommandation "L’organisation doit déterminer et fournir. . . " définit deux ac-
tions différentes : d’abord déterminer les ressources puis fournir ces mêmes ressources. Pour
CMMI, cette recommandations correspond au domaine de processus PP "Planification du
Projet" pour la détermination des ressources (’déterminer’) puis à la pratique générique GP
2.3 "Fournir les ressources adéquates" de tous les domaines de processus pour assurer que les
136
9.2. LE MODÈLE PROPOSÉ
137
CHAPITRE 9. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ MULTI-VUES
En dépit de priorités différentes (le standard ISO 9001 requiert d’abord un système qualité
défini au niveau de l’entreprise, alors que le modèle CMMI se concentre d’abord sur la mise
en œuvre des bonnes pratiques au niveau des projets de développement) les pratiques de
développement logiciel du modèle CMMI des niveaux 2 et 3 constituent une base idéale pour
la certification ISO 9001v2000 : l’effort requis pour la certification des entreprises ayant atteint
le niveau 3 CMMI restera réduit.
Avant de réaliser le mapping entre ISO 9001v2000 et CMMI, nous nous sommes concentrés
sur la réalisation d’une traduction entre les terminologies des deux standards afin de remédier
à la différence majeure qui existe entre les deux standards. Le tableau 9.2, réalisé en se basant
sur les travaux de Richard Basque [9] [10], montre le résultat de cette traduction.
138
9.2. LE MODÈLE PROPOSÉ
En nous basant sur l’ontologie présentée dans la figure 9.5 (voir la sous-section 9.2.2.2),
nous avons réalisé un diagramme de classe pour représenter le mapping entre ISO 9001v2000
et CMMI. La figure 9.9 présente une partie de ce mapping. Ce diagramme montre une relation
avec un niveau de corrélation "fort" entre :
• La pratique spécifique SP 2.1 "Recueillir et analyser les écarts et déterminer les actions
correctives nécessaires pour les traiter" du domaine de processus PMC "Maîtrise et suivi
de projet" qui fait partie du niveau de maturité 2 de CMMI ;
• Le sous-chapitre "8.5.2-Actions correctives" faisant partie de la section 8 "Mesure d’ana-
lyse et d’amélioration continue" des chapitres d’ISO 9001v2000.
Figure 9.9 – Le diagramme d’objet des standards qualité ISO 9001v2000 et CMMI
139
CHAPITRE 9. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ MULTI-VUES
niveau et très bas niveau). On a effectué un "mapping" de chaque chapitre d’ISO 9001v2000
vers une pratique (ou plusieurs) de CMMI et vice versa. Le "mapping" ainsi réalisé sert comme
indicateur de correspondance permettant une implémentation des deux standards.
Un tel travail a été initié en 2003 par Boris Mutafelija et Harvey Stromberg [81]. Notre
"mapping" est basé sur l’interprétation des recommandations des deux standards faite par le
laboratoire et Sylis (présenté plus en détail dans la section 11.2. Le résultat de notre "map-
ping" est présenté en détail dans l’annexe C.
La figure 9.10 représente une vue macroscopique de l’activité d’une entreprise. Cette vue
montre bien au niveau métier les interactions qui apparaissent lors des projets entre l’orga-
nisation (équipes projet) et les clients et/ou partenaires. Ces interactions sont plus visibles
dans les figures 9.11 et 9.12 qui montrent des cycles projet simplifiés avec et sans partenaire.
140
9.2. LE MODÈLE PROPOSÉ
Ces figures montrent bien que toute entreprise qui travaille en interaction avec d’autres
compagnies a tout intérêt à implémenter une démarche d’interopérabilité pouvant la rendre
plus flexible et plus réactive vis-à-vis des demandes et des exigences de ses clients ou de ses
partenaires.
L’activité de SYLIS fait apparaître deux types d’interaction :
• avec les clients ;
• avec d’éventuels partenaires ou sous-traitants.
La solution que nous proposons consiste à définir une approche d’interopérabilité spécifique
à chacune de ces interactions.
Ce mode d’interaction est basé sur un échange des documents relatifs au projet. La figure
9.13 montre la solution retenue pour assurer l’interopérabilité entre une entreprise et ses
clients. Cette solution consiste à standardiser tous les documents échangés entre les deux
parties.
141
CHAPITRE 9. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ MULTI-VUES
142
9.2. LE MODÈLE PROPOSÉ
143
CHAPITRE 9. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ MULTI-VUES
144
9.2. LE MODÈLE PROPOSÉ
Cet ensemble de documents standardisés destinés à être échangés avec le client constitue le
"Référentiel Documentaire". Ce référentiel a pour but de créer une structure type de répertoire
des projets. Cette structure va contenir tous les modèles de documents utilisables tout le long
du projet. Ce répertoire type sera dupliqué pour les projets.
Cette solution prévoit, au cas où le client utilise des documents différents de ceux existants
au sein de notre référentiel, une table de correspondance. Cette table permet de naviguer
et de retrouver tous les documents du client relatifs à un client présent dans le référentiel
documentaire. Cette table existe dans l’entête de chacun des documents du référentiel.
L’implémentation de ce référentiel documentaire va être présentée plus en détail dans la
section 11.6.
La figure 9.15 montre un exemple de processus en interaction avec les partenaires et qui
passent toujours notre processus "interface".
La figure 9.16 montre ce processus "interface" ("Gérer les ententes avec les fournisseurs
Offshore") qui permet de rendre les processus internes interopérables avec les processus d’un
partenaire.
Ce processus regroupe neuf procédures qui représentent les principales interactions pou-
vant avoir lieu lors d’un projet impliquant un partenaire :
• "Sélectionner les partenaires répondant aux profils" : Elle a pour objet de décrire les
145
CHAPITRE 9. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ MULTI-VUES
146
9.2. LE MODÈLE PROPOSÉ
147
CHAPITRE 9. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ MULTI-VUES
étapes à suivre par les responsables de tâches afin de retrouver les profils des partenaires
susceptibles de fournir les ressources requises pour le projet ;
• "Envoyer les appels d’offres Offshore et Réceptionner les réponses" : Elle a pour objet
de décrire les étapes à suivre par les responsables de tâches afin de remettre un appel
d’offres aux partenaires Offshore et recevoir leurs réponses ;
• "Demander les bons de commande", "Recevoir et Transmettre les contrats signés" et
"Prévenir les partenaires non retenus" : Elle a pour objet de décrire les étapes à suivre
par les responsables de tâches afin de rédiger les contrats Offshore, les faire signer par
les partenaires et prévenir ceux qui n’ont pas été retenus ;
• "Contrôler et déclencher la facturation" : Elle a pour objet de décrire les étapes à suivre
par les responsables de tâches afin de contrôler et déclencher la facturation Offshore ;
• "Initialiser le cadre de travail" : Elle a pour objet de décrire les étapes à suivre par les
responsables de tâches afin d’étudier le PQP et le valider avec le partenaire ;
• "Consolider la situation avec les partenaires Offshore" : Elle a pour objet de décrire les
étapes à suivre par les responsables de tâches afin de consolider la situation avec les
partenaires Offshore et demander éventuellement des actions correctives ;
• "Analyser l’impact de la modification" : Elle a pour objet de décrire les étapes à suivre
par les responsables de tâches afin d’analyser l’impact d’une modification de contrat
et de diffuser le contrat révisé auprès du partenaire Offshore et du responsable de la
réalisation du projet ;
• "Piloter les contrats Offshore" : Elle a pour objet de décrire les étapes à suivre par les
responsables de tâches afin de piloter de gérer les contrats Offshore ;
• "Réceptionner et contrôler les livrables" : Elle a pour objet de décrire les étapes à suivre
par les responsables de tâches afin de réceptionner les livrables Offshore, demander le
contrôle par rapport au contrat et les transférer pour intégration ou livraison au client.
La figure 9.17 montre la procédure "Analyser l’impact de la modification". Toutes les
procédures définies dans le processus "PROCES-SUPP-007 Processus Gérer les ententes avec
les partenaires Offshore" ont été définies dans le détail afin de les rendre opérationnelles.
9.3 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté notre modèle permettant d’intégrer les recomman-
dations de deux standards qualité différents afin d’organiser les processus d’entreprise. Ce
modèle a été appliqué pour créer un référentiel qualité unique multi-vues implémentant les
recommandations d’ISO 9001v2000 et CMMI. Dans la deuxième partie de ce chapitre, nous
avons présenté une application de notre référentiel afin d’assurer l’interopérabilté de nos pro-
149
CHAPITRE 9. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ MULTI-VUES
cessus avec ceux des clients et/ou partenaires. Dans le chapitre suivant, nous nous focalisons
sur un processus critique. Nous définissons une méthodologie permettant l’estimation des
délais et efforts des projets informatiques.
150
Chapitre Dix
10.1 Introduction
Dans nos travaux, nous avons intégrer les recommandations d’ISO 9001v2000 et CMMI
afin de créer un référentiel qualité multi-vues. L’étape suivante a été de mettre en place des
méthodologies pour développer les processus vitaux de l’entreprise. Dans ce chapitre, nous
nous focalisons sur un de ces processus vitaux pour l’organisation d’entreprise, à savoir l’es-
timation des délais et des charges des projets. Cette estimation est une tâche très complexe
dans la gestion d’un projet logiciel. En effet, sans cette estimation, les gestionnaires et les
autres responsables d’un projet logiciel ne peuvent assigner les budgets, affecter les ressources
nécessaires et/ou établir les plans adéquats pour mener à bien le projet logiciel. C’est donc
pour rationaliser le processus d’estimation du coût d’un projet logiciel que nous proposons le
modèle suivant.
L’état de l’art des méthodes d’estimation des délais et des charges est présentée dans l’an-
nexe D.
153
CHAPITRE 10. FOCALISATION SUR UN PROCESSUS CRITIQUE : ESTIMATION
DES DÉLAIS ET EFFORTS DES PROJETS
Le figure 10.1 montre le modèle d’estimation retenu et qui se base principalement sur
COCOMO II, un modèle mis en place et validé par Barry W. Boehm en 2000 [15] au sein de
du laboratoire Center for Software Engineering (CSE) de l’Université de Californie du Sud
(University of Southern California-USC ).
Dans la suite, nous allons détailler toute la démarche d’estimation en nous basant sur ce
modèle et en partant des caractéristiques d’un projet, recueillies à partir du cahier des charges
supposé complet [48] [47].
Comme le montre la figure 10.1, il y a un choix à faire dès le départ entre l’utilisation des
lignes de code ou les points de fonction. Dans les sections qui suivent, nous allons présenter les
deux mesures de taille qui sont mentionnées et un ensemble de recommandations pour bien
choisir la mesure à utiliser.
154
10.2. MODÈLE PROPOSÉ
155
CHAPITRE 10. FOCALISATION SUR UN PROCESSUS CRITIQUE : ESTIMATION
DES DÉLAIS ET EFFORTS DES PROJETS
Les lignes de code, souvent mentionnées comme Source Ligne Of Code (SLOC), sont des
métriques utilisées pour mesurer la quantité de code dans un logiciel. Nous considérons la
définition des sources de ligne logique retenue par The Software Engineering Institute (SEI)
sur la base des principes suivants :
• les seules lignes de code qui sont livrées comme partie du produit sont prises en compte,
les tests et autres supports logiciels sont exclus ;
• le code généré par les générateurs d’application est exclu ;
• une ligne de code est une instruction logique (Logical Statement au sens de SEI) ;
• les déclarations sont comptées ;
• les commentaires ne sont pas comptés ;
• on ne tient pas compte du logiciel de support qui n’est pas livré même si son dévelop-
pement a pu nécessiter beaucoup de ressources ;
• on compte tout le reste : déclaration des données, instructions de format. . .
• tout le développement aprés la définition du Cahier de Charge, test compris, est couvert
• toutes les activités de gestion de projet, conception, documentation sont couvertes mais
non la formation des utilisateurs. On ne prend pas en compte les opérateurs de l’ordi-
nateur.
La méthode des points de Fonction est une métrique qui a été initiée par Albrecht et
Gaffney en 1983 au sein d’IBM. Cette métrique a été reprise par le laboratoire International
Function Point Users Group (IFPUG) qui publie régulièrement des mise à jour du manuel de
bonnes pratiques. L’analyse par Point de Fonction est une technique objective et structurée
pour mesurer la taille de logiciel en évaluant quantitativement les fonctionnalités fournies à
l’utilisateur, en se basant sur les spécifications et la conception logique. Cette technique divise
le système en des composants plus petits et donc plus facile à comprendre et analyser. On
distingue 5 composants principaux d’Analyse de Point de Fonction : Entrées Externes (EI),
Sorties Externes (EO), Requêtes Externes (EQ), Fichiers Logiques Internes (ILF) et Fichiers
d’Interface Externes (EIF). Les trois premiers sont traités comme des Types de Fonction
Transactionnels et les deux derniers sont appelés des Types de Fonction de Données.
Les composants de la techniques des Points de Fonction sont présentés en détail dans l’an-
nexe E.
156
10.4. PRÉSENTATION DES POINTS DE FONCTION (FP)
157
CHAPITRE 10. FOCALISATION SUR UN PROCESSUS CRITIQUE : ESTIMATION
DES DÉLAIS ET EFFORTS DES PROJETS
10.5 Recommandations
Étant donné que nous avons présenté deux méthodes différentes pour mesurer la taille du
projet (section 10.4 et 10.3), nous exposons dans cette partie un ensemble de recommandations
permettent de choisir la mesure la plus appropriée en fonction de la catégorie à laquelle
appartient l’application :
• le modèle d’estimation de la taille par Points de Fonction est bien adapté aux applica-
tions de gestion, car la modélisation en modèle de données et modèle des traitements se
prête bien à l’analyse par Points de Fonction, et ceci dès la phase de conception géné-
rale, alors que peu d’information sur la taille des programmes à écrire est disponible. Ces
applications de gestion intègrent des modules applicatifs qui sont soit transactionnels,
soit de type infocentre (utilisation fréquente de générateurs d’états standardisés), soit
batch ;
• les projets d’infrastructures logicielles et applications techniques correspondent aux dé-
veloppements faits chez les constructeurs de matériel (développements de tout ou partie
d’un système d’exploitation) et chez les éditeurs de logiciels génériques (systèmes de ges-
tion de base de données, compilateurs, moniteurs et autres middlewares, bibliothèques
de composants logiciels. . . ), les applications ou progiciels "techniques" non liés à la ges-
tion (CAO, DAO. . . ) sont en général aussi rattachés à ce type de logiciel. Dans ce cas,
l’estimation en Points de Fonction est le plus souvent inadaptée et on a recourt alors à
une estimation basée sur la quantité et la complexité des lignes de code à produire ;
• les projets d’intégration de systèmes sont les plus grands projets complexes que l’on peut
trouver. Dans la démarche d’intégration de systèmes, les projets cumulent la contrainte
d’adéquation à des besoins spécifiques "métiers" des applications de gestion, avec la
complexité d’architecture des infrastructures logicielles. En effet, la spécification des
besoins peut demander des fonctions non fournies par l’infrastructure de la plate-forme
d’exécution, ou nécessiter des développements de pilotes périphériques, d’adaptations
d’interfaces hétérogènes, de protocoles d’interopérabilité non standard. . . Dans ce cas,
l’opération d’estimation utilise les Points de Fonction pour les modules le justifiant et
les lignes de code pour les autres modules. Ceci implique une analyse détaillée de l’ar-
chitecture fonctionnelle et du découpage en modules pour capturer toutes les fonctions
à développer et leur complexité.
158
10.6. CHOIX DU MODÈLE D’ESTIMATION
Après avoir estimé la taille du projet, l’étape suivante consiste à choisir le modèle d’esti-
mation à utiliser. La méthode retenue offre deux modèles d’estimation qui correspondent à
deux cadres d’utilisation bien précis :
le modèle précoce (The Early Design Model) : C’est un modèle de haut niveau qui est
utilisé pour explorer les alternatives architecturales et/ou les stratégies de développe-
ment. La phase de définition est celle où toutes les incertitudes concernant l’architecture
à mettre en place doivent être levées et où la définition du système est encore de type
"gros grains". Ce niveau de détail correspond au niveau de détail des informations dispo-
nibles et au niveau d’exactitude de l’évaluation désiré. Ce modèle se base sur l’évaluation
de 7 facteurs de coûts. Ces facteurs sont présentés en détail dans l’annexe E ;
Les formules retenues sont celles définies dans le modèle COCOMO II. Ainsi pour calculer
l’effort :
n
Effort = (EMi ) × A × TailleB
i=1
5
(10.1)
B = 0.91 + 0.01 × (SFi )
i=1
A = 2.94
où Effort est exprimé en homme-mois (h.m), EMi sont les facteurs de coûts (n = 7 pour le
modèle précoce et n = 17 pour le modèle post-architecture) et SFi sont les facteurs d’échelle.
159
CHAPITRE 10. FOCALISATION SUR UN PROCESSUS CRITIQUE : ESTIMATION
DES DÉLAIS ET EFFORTS DES PROJETS
SCED%
C
TDEV = 3.67 × PM ×
100
C = 0.28 + 0.2 × (B − 0.91) (10.2)
5
B = 0.91 + 0.01 × (SFi )
i=1
où TDEV est la durée du projet exprimée en mois, PM est l’effort estimé sans tenir compte
du facteur d’échelle SCED et SCED% est la valeur du facteur d’échelle SCED.
À la fin de l’étape précédente, nous avons une estimation globale des charges et délais du
projet. Le modèle permet ensuite de répartir les charges et les délais totaux calculés par phase
du projet, en adoptant la répartition décrite par les tableaux 10.2 et 10.3. Pour les valeurs
des tailles qui n’existent pas dans les tableaux, on approche les valeurs des pourcentages par
interpolation.
160
10.9. LE CALIBRAGE DU MODÈLE
161
CHAPITRE 10. FOCALISATION SUR UN PROCESSUS CRITIQUE : ESTIMATION
DES DÉLAIS ET EFFORTS DES PROJETS
Le figure 10.4 montre l’approche retenue qui consiste à recueillir les résultats des projets
et à les injecter dans le modèle afin de calibrer ses facteurs et pour que le nouveau modèle
calibré soit disponible pour une nouvelle estimation.
Nous rappelons que la formule pour calculer l’Effort est la suivante :
17
Effort = (EMi ) × A × TailleB
i=1
5
B = B1 + 0.01 × (SFi ) (10.3)
i=1
B1 = 0.91
A = 2.94
où A = eβ0 et B1 = β1
Il reste à injecter les valeurs de l’Effort des projets finis dans l’équation et dérouler la régression
linéaire.
10.10 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons développé un modèle d’estimation des charges et des délais
des développements logiciels. Ce modèle est basé :
• les Points de Fonction, définie par Dr. Allan Albrecht au sein d’IBM et repris par le
laboratoire International Function Point Users Group (IFPUG), pour le calcul de la
taille du projet ;
• la méthode COCOMO II, définie par Dr. Barry Boehm au sein du laboratoire Center
for Software Engineering (CSE) de l’Université de Californie du Sud (University of Sou-
thern California-USC ), pour l’estimation des coûts et des charges.
162
10.10. CONCLUSION
La mise en place de ce modèle au sein d’une organisation particulière prend en compte l’as-
pect humain et culturel de l’entreprise pour palier le problème d’acceptabilité, qui peut se
manifester lors de la conduite du changement. Ainsi, nous avons tenu à adopter une stratégie
de persuasion à travers des présentations de la méthode et de ses avantages.
Le processus d’estimation retenu comporte 3 étapes :
1) l’estimation de la taille du projets en Points de Fonction ou en nombre de lignes de
code ;
2) le choix du modèle d’estimation :
• le modèle précoce (The Early Design Model) qui est un modèle de haut niveau
utilisé tôt dans le cycle de développement ;
• le modèle post-architecture (The post-architecture Model) qui est un modèle
permettant une estimation plus précise des attributs du projet.
3) le calibrage des facteurs du modèle sur la base des coûts et des charges réels des projets
déjà achevés.
163
Cinquième partie
Cas d’étude
165
Chapitre Onze
Application à Sylis
11.1 Introduction
Sylis est une une Société de Services en Ingénierie Informatique (SSII) créée en 1984,
cotée au second marché de la bourse de Paris depuis 1997. La vocation du Groupe SYLIS est
d’offrir à ses clients européens une gamme complète de services informatiques performants,
innovants et à forte valeur ajoutée. La stratégie de SYLIS vise non seulement la couverture
nationale, mais aussi celle de l’espace européen, par extension des zones de chalandise de ses
établissements frontaliers.
167
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
Le Groupe Sylis est structuré en fonction des métiers et des secteurs d’activité de ses
clients (comme le montre la figure 11.1). Ainsi, les ingénieurs du Groupe, organisés en secteurs
verticaux, sont à même de comprendre les problématiques "business" particulières à chacun
de leurs clients. En terme de résultat opérationnel, Sylis est organisé en centres de profit
géographiquement autonomes. Les systèmes d’information analytiques sont calqués sur cette
organisation. Aussi, la ventilation des marges est organisée et agrégée par pays dans le cadre
de l’information sectorielle.
Comme le montre la figure 11.2, l’offre de Sylis prend en compte la globalité des besoins
des entreprises en matière de système d’information stratégique et couvre tous les aspects de
l’ingénierie informatique.
Cette offre s’articule autour de quatre lignes produits :
• conseil, expertise et solutions ;
• gestion des systèmes d’information ;
• exploitation des systèmes d’information ;
• gestion des infrastructures.
Pour chacune de ces lignes, Sylis a capitalisé un savoir-faire lui permettant de proposer à
sa clientèle une offre avec engagement de résultats et assurance Qualité.
168
11.2. PRÉSENTATION DE SYLIS
Les solutions de Sylis touchent un large marché. Après avoir principalement œuvré pour les
grands comptes de l’économie européenne, Sylis s’adresse aujourd’hui également au "midsize
market" : le Groupe a notamment conclu un partenariat avec Microsoft qui lui confère un
savoir-faire reconnu quant aux produits applicatifs des PME.
Sylis a développé des solutions packagées pour un service à plus forte valeur ajoutée. Des
offres ingénierie (Tierce maintenance applicative, Migration Bascule, Tierce recette applica-
tive. . . ), conseil (Accompagnement au changement, Organisation, Formation. . . ) et solutions
(Axapta, Portail, Décisionnel. . . ) sont ainsi proposées à la clientèle.
Les consultants interviennent sur des aspects tant organisationnels, fonctionnels que tech-
nologiques afin d’apporter des solutions pragmatiques, technologiquement viables avec retour
sur investissement tangible pour le client.
Les axes stratégiques majeurs concernent :
• le décisionnel ;
• la relation client ;
• les ERPs ;
• le Knowledge Management ;
• le training et l’accompagnement à la conduite du changement ;
• le SCM (Supply Chain Management) ;
• la technologie RFID (Radio Frequency IDentification).
169
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
Sylis apporte à ses clients un soutien dans la gestion opérationnelle des systèmes mis en
place, ces derniers étant directement liés aux axes stratégiques précédemment cités (cf Conseil
et expertise).
• la maintenance d’applicatifs opérationnels ;
• l’accompagnement aux nouvelles technologies ;
• le développement de projets nouveaux sur mesure ;
• la tierce maintenance applicative ;
• la tierce recette applicative ;
• l’intégration de systèmes.
Ces prestations sont réalisées sur les sites clients ou sur la plate-forme délocalisée du Groupe.
Sylis prend en charge tout ou partie de l’informatique de production de ses clients et leur
permet de bénéficier de l’ensemble des savoir-faire du Groupe :
• pilotage de la production ;
• suivi et administration ;
• support technique et help-desk ;
• infogérance sur site ou sur nos plates-formes délocalisées.
170
11.2. PRÉSENTATION DE SYLIS
Les quatre lignes métiers décrites précédemment se déclinent de manière transverse sui-
vants les axes : conseil et expertise, Ingénierie en Hautes Technologies, Intégration de Systèmes
et Infogérance applicative. La définition de ces axes est la suivante :
Sylis prend en charge tout ou partie du projet pour le compte de ses clients avec des
ingénieurs spécialistes en technologies de l’information ayant des connaissances approfondies
des métiers et du domaine fonctionnel de leur intervention (services, banque, assurance, in-
dustrie, administrations. . . ). Leurs prestations sont réalisées selon des méthodes rigoureuses
permettant un contrôle permanent de la qualité et de la valeur ajoutée du service rendu, Sylis
garantissant ainsi sa capacité à comprendre et analyser les besoins du client.
Intégration de Systèmes
Par le biais de l’activité intégration de systèmes, le Groupe Sylis est l’ensemblier de so-
lutions globales d’informatisation et en assure la maîtrise d’œuvre complète dans le cadre
de développements spécifiques ; la spécificité de l’offre Sylis sur ce type de contrats est de
prendre des engagements de résultats, via les méthodes du marché ISO, CMMI, ITIL. À ce
titre, les licences et matériels vendus dans le cadre de ces solutions globales sont inclus dans
cette activité.
Infogérance applicative
Les solutions sur mesure fournies par le Groupe Sylis sont basées sur une forte expertise
dans le domaine de l’assistance et de la maintenance des systèmes d’information. Intervenant
sur tous types d’environnements (systèmes centraux, client-serveur, poste de travail), Sylis
prend en charge tout ou partie de la gestion d’un système (Tierce- Maintenance Applicative,
Help Desk, Facility Management). Les équipes Sylis interviennent à distance ou sur le site
171
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
même de l’entreprise.
Ce projet répond aux objectifs stratégiques de la filiale SDIE du groupe Sylis de développer
une industrie logicielle, délivrant une approche et une solution :
• industrielle ;
• qualitative ;
• pour les projets externalisés des clients ;
• avec une souplesse des moyens et des coûts associés.
Afin de répondre dans les meilleures conditions à ces objectifs, SDIE développe une dé-
marche qualité mixte suivant :
• la norme ISO 9001v2000 déjà en place chez Sylis Nord ;
• le modèle CMMI, "guide de bonnes pratiques", développé par le Software Engineering
Institute (SEI).
Afin de fournir la preuve de son engagement au développement et à la mise en œuvre du
système de management de la qualité ainsi qu’à l’amélioration continue de son efficacité, la
direction s’est engagée à :
• communiquer au sein de l’organisme l’importance de satisfaire les exigences des clients
ainsi que les exigences réglementaires et légales ;
• établir la politique qualité ;
• assurer que des objectifs qualité sont établis ;
• mener des revues de direction ;
• assurer la disponibilité des ressources.
172
11.4. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ
Il doit :
• être utilisable et donc proche des collaborateurs, à leur écoute ;
• être diffusé, connu et utilisé par les collaborateurs ;
• intégrer le modèle ISO 9001v2000 et le concept d’amélioration continue ;
• intégrer le modèle CMMI et le concept d’amélioration continue ;
• être facilement évaluable au sens ISO 9001v2000 ;
• être facilement évaluable au sens CMMI.
Pour répondre à ces objectifs et au cahier des charges, deux solutions sont envisageables :
On peut définir plusieurs référentiels entreprise pour les différents utilisateurs, collaborateurs,
évaluateur ISO et évaluateur CMMI ou définir un seul référentiel répondant aux deux modèles.
Afin de répondre aux règles établies lors de la réalisation du référentiel qualité deux notions
de clients ont été distinguées :
• on appellera Client Commercial, les agences commerciales Sylis avec lesquelles nous
adoptons une relation d’ordre fournisseur-client (contrat. . . ) ;
173
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
• on appellera Client Produit, les clients des agences commerciales de Sylis qui leur ont
commandé une prestation SDIE.
174
11.4. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ
175
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
En se basant sur les résultats du mapping, présentés dans la section 9.2.3.5 et plus en dé-
tail dans l’annexe C, nous avons mis en place une application permettant la navigation entre
les deux standards ISO 9001v2000 et CMMI afin de permettre de trouver la correspondance
entre les pratiques des deux normes.
176
11.4. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ
177
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
178
11.4. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ
Figure 11.6 – Le niveau d’intégration des domaines de processus de CMMI dans une carto-
graphie de processus ISO 9001v2000
179
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
Concernant les processus ISO de réalisation : Le processus ISO "réaliser avec en-
gagement de résultat" traite 7 PAs :
• TS, Solution Technique, niveau 3 ;
• PI, Intégration du produit, niveau 3 ;
• VER, Vérification, niveau 3 ;
• VAL, Validation, niveau 3 ;
• PP, Planification de Projet, niveau 2 ;
• PMC, Maîtrise et suivi de projet, niveau 2 ;
• IPM, Gestion de Projet Intégré, niveau 3.
Ces PAs sont répartis parmi les différentes procédures du processus ISO "réaliser avec enga-
gement de résultat", une procédure pouvant traiter de plusieurs PAs.
REQM, Gestion des exigences et RD, Développement des exigences répon- dent directement
de la volonté d’ISO 9001v2000 de satisfaire le client et donc de répondre à ses exigences. Ces
2 PAs sont traités principalement par le chapitre 7 : les processus de réalisation ISO.
La figure 11.7 montre le niveau d’intégration des recommandations de CMMI dans les pro-
cessus mis en place. Cette figure montre aussi un exemple où on voit apparaître les domaines
180
11.4. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ
Finalité du processus
Ce processus, déclenché par la réception d’un appel d’offres du client, a pour finalité de
positionner les moyens humains en adéquation avec les demandes des compétences des clients,
organiser la réponse et sa contractualisation.
Risques du processus
• améliorer la réactivité et les délais de réponses : Nombre de réponses dans les délais
demandés / Nombre de réponses totales ;
• améliorer le taux de réponses : Nombre de réponses / Nombre de demandes reçues ;
• améliorer les propositions faites au client : Nombre d’entretiens / Nombre de demandes
reçues (pour une demande client reçue, présenter n collaborateurs équivaut à un entre-
tien) ;
• améliorer la réussite : Nombre d’affaires gagnées / Nombre de demandes reçues.
• manager (MNG) ;
• directeur / Chef de projet (DP) ;
• collaborateur (CO).
181
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
Figure 11.7 – Le niveau d’intégration des domaines de processus de CMMI dans un processus
182
11.4. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ
• assister techniquement ;
• gérer les ententes avec les partenaires Offshore ;
• facturer la prestation ;
• réaliser avec engagement de moyens ;
• acheter les ressources humaines.
Déroulement du processus
183
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
184
Niveau de
Sigle PA Processus et Procédures concernés
maturité
REQM Gestion des exigences
PROCED-REAL-008 Evaluer les compétences et répartir le
PP Planification de projet projet, PROCED-REAL-010 Elaborer les solutions,
PROCED-REAL-011 Elaborer la réponse et revoir l’offre.
ML 2
PMC Maîtrise et suivi de projet PROCED-REAL-013 Contractualiser et revoir contrat.
SAM Gestion des ententes avec les fournisseurs
CM Gestion de la configuration
PPQA Assurance qualité produit et processus PROCES-REAL-001 Processus Vendre avec engagement de moyens.
MA Analyses et mesures PROCES-REAL-001 Processus Vendre avec engagement de moyens.
RD Développement des exigences
TS Solution technique
PI Intégration de produit
VER Vérification
Les PAs de CMMI pris en compte
VAL Validation
OPF Focalisation de l’organisation sur les processus PROCES-REAL-001 Processus Vendre avec engagement de moyens.
OT Formation dans l’organisation
185
OPD Définition des processus de l’organisation Référentiel Qualité WideSourcing.
PROCED-REAL-008 Evaluer les compétences et répartir le
ML 3 ISM Gestion de fournissuer intégrée
projet, PROCED-REAL-010 Elaborer les solutions.
PROCED-REAL-010 Elaborer les solutions,
IPM Gestion de projet intégré
PROCED-REAL-011 Elaborer la réponse et revoir l’offre.
PROCED-REAL-008 Evaluer les compétences et répartir le
IT Équipe intégrée projet, PROCED-REAL-010 Elaborer les solutions,
PROCED-REAL-011 Elaborer la réponse et revoir l’offre.
RSKM Gestion des risques
PROCED-REAL-008 Evaluer les compétences et répartir le
DAR Résolution et analyse pour décision projet, PROCED-REAL-010 Elaborer les solutions,
PROCED-REAL-011 Elaborer la réponse et revoir l’offre.
OEI Environnement organisationnel en vue de l’intégration PROCED-REAL-011 Elaborer la réponse et revoir l’offre.
11.4. RÉFÉRENTIEL QUALITÉ
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
186
11.5. PLAN D’AMÉLIORATION DU RÉFÉRENTIEL QUALITÉ
• Faire apparaître les recommandations CMMI prises en compte dans le référentiel qualité
et les processus de WideSourcing.
Propositions d’amélioration :
◦ pour les recommandations CMMI prises en compte : Noter dans quels proces-
sus on les voit apparaître et à quels degrés ils sont couverts ;
◦ pour les recommandations CMMI du niveau 2 et 3 non encore prises en
compte : Faire des propositions pour les intégrer dans l’activité du Wide-
Sourcing.
• Faire apparaître les outils, documents et méthodes utilisés au sein du WideSourcing.
Propositions d’amélioration :
◦ faire le lien entre le système documentaire mis en place (l’ensemble des outils,
documents types et méthodes) et les processus ;
◦ faire apparaître à quel(s) moment(s) les outils, documents types et méthodes
de WideSourcing sont utilisés au niveau des processus et des procédures.
• Processus "Vendre avec engagement de moyens" et Processus "Réaliser avec engagement
de moyens" : Les processus sont appliqués par l’ensemble des équipes de SDIE. Ils
correspondent à un fonctionnement réel et opérationnel.
Pour la vente avec engagement de moyens, il faut aller plus dans le détail pour montrer
la différence avec la vente avec engagement de résultats.
Pour la réalisation avec engagement de moyens, il faudrait :
187
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
Le référentiel projet a pour but de créer une structure type de répertoire des projets.
Cette structure contient tous les modèles de documents utilisables tout le long du projet. Ce
188
11.6. LE RÉFÉRENTIEL DOCUMENTAIRE
répertoire type est dupliqué pour chaque projet. Les objectifs du "référentiel documentaire"
sont :
• créer une structure unique des répertoires projet ;
• créer un ensemble de modèles de documents utilisable dans tous les projets ;
• standardiser les documents et les méthodes utilisés ;
• accélérer la phase de production des documents ;
• partager les connaissances et les références ;
• s’assurer du respect du référentiel qualité ;
• préparer et faciliter la localisation des preuves d’évaluation et de certification des normes
qualité prises en compte dans le référentiel qualité.
La figure 11.9 montre un aperçu du référentiel documentaire mis en place. Ce référentiel
répond au besoin d’organiser l’entreprise et surtout d’industrialiser son activité. Il correspond
à la description des activités faite dans le référentiel qualité et couvre toutes les étapes d’un
projet :
1) étude d’opportunité ;
2) définition des besoins ;
3) définition de l’architecture ;
4) spécification fonctionnelle ;
5) spécification technique ;
6) réalisation ;
7) recette ;
8) déploiement - mise en production ;
9) vérification en service régulier ;
10) maintien en service régulier.
À chacune de ces étapes, correspond un certain nombre de documents standards qui
doivent être reproduits dans chaque projet. La figure 11.10 montre l’ensemble des documents
relatif à la phase de recette.
189
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
190
11.6. LE RÉFÉRENTIEL DOCUMENTAIRE
191
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
L’audit projet permet de vérifier la bonne implémentation du référentiel qualité au sein des
projets. Comme le montre la figure 11.11, on définit un certain nombre de points de contrôle
tout le long du projet. La méthodologie d’audit est structurée de la façon suivante :
les audits : Ce sont des constats de faits qui permettent d’évaluer les risques et de les an-
ticiper. Ils permettent de s’assurer au cours des phases du cycle que les éléments de
décision pour le passage à la phase suivante sont requis. Les auditeurs ne sont pas forcé-
ment des experts techniques mais surtout des collaborateurs expérimentés et sensibilisés
aux bonnes pratiques :
1) AU 0 : Audit de proposition commerciale ;
2) AU 1 : Audit de Lancement de projet ;
3) AU 2 : Audit de Spécification ;
4) AU 3 : Audit de Conception ;
5) AU 4 : Audit de Réalisation/Tests Unitaires ;
6) AU 5 : Audit d’Intégration/Validation ;
7) AU 6 : Audit de Livraison/Installation ;
8) AU 7 : Audit de Recette ;
9) AU 8 : Audit de clôture de projet ;
10) AU PIL : Audit de pilotage.
les revues : Elles permettent de s’assurer au cours des phases du cycle que les éléments
produits le sont en respect du besoin client, de l’expertise attendue et du formalisme
souhaité. Les responsables des revues sont les pairs ont déjà une expérience techniques.
1) RE SC = Revue de Spécification/Conception ;
2) RE RTU = Revue de Réalisation/Tests Unitaires ;
3) RE IV = Revue d’Intégration/Validation ;
4) RE LI = Revue de Livraison/Installation.
Pour réaliser notre référentiel de compétences, nous nous sommes appuyés sur les travaux
publiés par l’École de Management des Systèmes d’Information de Grenoble en 2007 [39].
192
11.8. LE RÉFÉRENTIEL DES COMPÉTENCES
On peut regrouper l’ensemble des compétences nécessaires à l’exercice des métiers des
systèmes d’information (SI) dans quatre grands domaines de compétences :
• infrastructure et architecture ;
• conception et exploitation ;
• management et pilotage ;
• marché et gestion des fournisseurs.
Ces cinq domaines permettent de couvrir l’ensemble des missions dédiés aux métiers des SI,
à savoir les missions liées à la stratégie métier de l’entreprise, aux services et support aux
métiers, aux projets et leur management et aux aspects techniques et technologiques.
Compétences métier
Les domaines de compétences offrant une vision trop macroscopique, chacun d’entre eux a
été décliné en un ensemble de compétences-métier dont 14 ont été identifiés comme essentielles
pour l’exercice de l’activité d’une entreprise :
• infrastructure et architecture :
◦ architecture applicative ;
◦ architecture technique ;
◦ architecture fonctionnelle/processus métier ;
◦ télécoms et réseaux.
• conception et exploitation :
◦ conception développement ;
◦ gestion des données/bases de données ;
◦ production/exploitation ;
193
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
◦ sécurité informatique.
• management et pilotage :
◦ management et conduite de projets ;
◦ pilotage et gouvernance ;
◦ audit/qualité/méthode.
• marché et gestion des fournisseurs :
◦ gestion des fournisseurs et achat ;
◦ connaissance du marché informatique et télécoms.
Comme le montre la figure 11.12, chaque compétence métier est un ensemble de connais-
sance, savoir-faire, capacités relationnelles et cognitives, nécessaires pour exercer une "facette"
d’un métier. Chaque élément d’une compétence-métier est appelé une "unité de compétence".
Il y a quatre unités de compétences :
• les connaissances et savoirs théoriques ou pratiques qu’il est nécessaire de posséder ;
• les savoir-faire ou pratiques à mettre en œuvre pour l’exercice d’une compétence métier ;
• les capacités relationnelles, c’est-à-dire l’ensemble des capacités à utiliser dans la relation
avec les autres et notamment dans une situation de management ;
• les capacités cognitives, c’est-à-dire l’ensemble des capacités personnelles ou dispositions
utiles pour la réalisation d’une compétence métier.
Chaque unité de compétence est déclinée sous 5 niveaux définis comme suit :
notion : c’est le niveau de base qui permet de comprendre une compétence métier ;
application : la compétence métier peut être exercée dans un périmètre réduit et maîtrisé ;
maîtrise : la compétence métier est parfaitement maîtrisée dans un périmètre restreint mais
avec une liberté d’action ;
spécialiste : la compétence métier est parfaitement maîtrisée mais sur l’ensemble de l’entre-
prise.
expert : le domaine de la compétence métier s’étend au-delà de l’entreprise. Il y a reconnais-
sance extérieure de cette compétence-clé.
La figure 11.13 montre l’exemple de la compétence métier audit/qualité/méthode, implé-
menté et conforme au tableau de référence (voir la figure 11.12).
194
11.8. LE RÉFÉRENTIEL DES COMPÉTENCES
196
11.9. L’ASPECT HUMAIN
Étant donné que l’entreprise possède ses propres référentiels et méthodes, on craignait la
non-utilisation de la démarche retenue. Et comme la mise en place du modèle s’apparente à
une conduite du changement, nous avons commencé par traiter le problème d’acceptabilité
que nous pouvons rencontrer. Ainsi, nous avons classé tout le personnel de l’entreprise en
deux catégories :
Les alliés : Ce sont les personnes qui approuvent le travail et qui sont convaincues de son
utilité et de la nécessité de le mettre en place au sein de l’entreprise. Cette catégorie
regroupe surtout la direction de l’entreprise.
Les récalcitrants : Ce sont les personnes qui sont un petit peu hostile à la mise en place
de la méthodologie parce qu’elle risque de bousculer leurs habitudes. Cette hostilité est
due à deux raisons :
• les personnes n’utilisent ni de méthodes ni de référentiels ou ;
• les personnes ont leurs propres méthodologies et référentiels.
Nous avons concentré nos efforts sur cette deuxième partie du personnel, et comme le
montre la figure 11.14, nous avons choisi la stratégie de la persuasion à travers des exposés qui
présentent les avantages de la démarche retenue par rapport à l’ensemble des méthodologies
existantes et en discutant avec eux pour savoir quels sont leurs attentes et s’il y a des points
à modifier. Dès lors, l’attitude de cette catégorie a changé et ils se sont plus impliqués dans
la mise en place du projet.
197
CHAPITRE 11. APPLICATION À SYLIS
11.10 Conclusion
Ce chapitre nous a permis de présenter une application concrète de notre démarche d’in-
tégration des standards qualité. Notre cas d’étude consistait en la création d’un référentiel
qualité unique permettant d’intégrer les recommandations d’ISO 9001v2000 et CMMI. La
mise en place du référentiel qualité est accompagné de la mise en place d’un référentiel do-
cumentaire, une méthodologie d’audit projet et d’un référentiel de compétences garants de la
bonne implémentation du référentiel qualité au sein d’une entreprise.
198
Sixième partie
Épilogue
201
Chapitre Douze
Le cadre général de nos travaux porte sur l’intégration des processus métier et l’organisa-
tion d’entreprise.
Le croisement de concepts issus de la gestion des processus métier, des normes et standards
qualité et de l’interopérabilité nous a permis de nous intéresser à l’organisation et l’intégra-
tion des processus métier d’entreprise, pour proposer une démarche de mise en place d’un
référentiel qualité multi-vues.
Le but de notre travail est de montrer comment intégrer les processus métier d’une entreprise
à l’aide d’un référentiel commun offrant différents points de vue. Cette démarche générali-
sable est appliquée à l’intégration de deux standards de qualité, ISO 9001v2000 et Capability
Maturity Model Integration (CMMI), afin de générer un référentiel qualité multi-vues permet-
tant une certification relative aux deux normes. Ce référentiel prend en compte les chapitres
imposés par ISO et les recommandations de CMMI. Dans le cadre de l’implémentation du réfé-
rentiel, nous nous sommes intéressés à la définition d’une méthodologie d’estimation des délais
et charges des projets informatiques afin de rationaliser ce processus critique pour l’entreprise.
La mise en place de ce référentiel qualité s’accompagne de la définition d’une démarche assu-
rant l’interopérabilité des processus définis avec ceux des clients et/ou partenaires.
Pour répondre à la question d’assurer le respect du référentiel qualité au sein des projets, une
méthodologie d’audit projet, un référentiel documentaire et un référentiel des compétences
viennent compléter le travail déjà réalisé.
203
CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES
Dans cette thèse, nous avons proposé une méthodologie permettant d’intégrer des stan-
dards qualité afin de mettre en place un référentiel qualité multi-vues. Cette méthodologie
a été appliquée afin d’étudier la faisabilité d’intégration et la réalisation d’un mapping des
deux standards qualité, ISO 9001v2000 et Capability Maturity Model Integration (CMMI).
Le référentiel qualité ainsi généré permet d’éviter le dédoublement du travail pour la mise en
place ou encore la mise à jour de ce référentiel. En cas d’évaluation, il permet aussi de fournir
les preuves à partir d’un même référentiel.
Le travail réalisé consiste à définir une démarche d’interopérabilité des processus d’entre-
prise, définis dans le référentiel qualité, avec ceux de ses clients et partenaires. Notre proposi-
tion consiste à définir deux solutions d’interopérabilité, chaque solution est relative à un type
d’interaction différent :
• les interactions avec le client : dans ce cas, la solution consiste à définir un "Référen-
tiel documentaire" afin de standardiser les échanges de documents avec le client. Ce
référentiel contient tous les modèles de documents utilisables tout le long du projet et
échangeables avec le client ;
• Les interactions avec un partenaire ou un sous-traitant : dans ce cas de figure, un
processus appelé "PROCES-SUPP-007 Processus Gérer les ententes avec les partenaires
Offshore" a été créé afin de permettre le dialogue et l’interopérabilité avec les processus
du partenaire. Tous les processus internes délèguent cette tâche à ce processus. Cette
solution présente l’avantage que toutes les opérations concernant le partenaire soient
concentrées dans un seul processus.
Dans nos travaux, nous avons intégrer les recommandations d’ISO 9001v2000 et CMMI
afin de créer un référentiel qualité multi-vues. L’étape suivante a été de mettre en place des
méthodologies pour développer les processus vitaux de l’entreprise. Dans cette partie, nous
nous sommes focalisés sur un de ces processus vitaux pour l’organisation d’entreprise, à savoir
l’estimation des délais et des charges des projets. Le modèle proposé est basé sur :
204
12.2. SYNTHÈSE SUR LES APPORTS DE CES TRAVAUX
• les Points de Fonction, définie par Dr. Allan Albrecht au sein d’IBM et repris par le
laboratoire International Function Point Users Group (IFPUG), pour le calcul de la
taille du projet ;
• la méthode COCOMO II, définie par Dr. Barry Boehm au sein du laboratoire Center
for Software Engineering (CSE) de l’Université de Californie du Sud (University of
Southern California-USC ), pour l’estimation des coûts et des charges.
La mise en place de ce modèle au sein d’une organisation particulière prend en compte l’as-
pect humain et culturel de l’entreprise pour pallier le problème d’acceptabilité, qui peut se
manifester lors de la conduite du changement. Ainsi, nous avons tenu à adopter une stratégie
de persuasion à travers des présentations de la méthodes et de ses avantages.
Le processus d’estimation retenu comporte 3 étapes :
1) l’estimation de la taille du projets en Points de Fonction ou en nombre de lignes de
code ;
2) le choix du modèle d’estimation :
• le modèle précoce (The Early Design Model) qui est un modèle de haut niveau utilisé
tôt dans le cycle de développement ;
• le modèle post-architecture (The post-architecture Model) qui est un modèle permet-
tant une estimation plus précise des attributs du projet.
3) le calibrage des facteurs du modèle sur la base des coûts et des charges réels des projets
déjà achevés.
La mise en place du référentiel qualité est accompagnée par l’implémentation d’une mé-
thodologie d’audit projet, un référentiel documentaire et un référentiel des compétences afin
d’assurer le respect du référentiel qualité au sein des projets :
• la définition d’une méthodologie d’audit projet : elle assure la mise en place des bonnes
pratiques, mentionnées dans le référentiel qualité, au niveau des projets. L’audit projet
permet d’évaluer les écarts du projet en cours par rapport aux bonnes pratiques définies
dans le référentiel qualité et de remédier à ces écarts, le cas échéant ;
• la mise en place d’un référentiel documentaire : le référentiel projet a pour but de créer
une structure type de répertoire des projets. Cette structure contient tous les modèles
de documents utilisables tout le long du projet. Ce répertoire type est dupliqué pour
chaque projet. Les objectifs principaux du "référentiel documentaire" sont accélérer la
phase de production des documents et préparer et faciliter la localisation des preuves
205
CONCLUSION GÉNÉRALE ET PERSPECTIVES
206
12.3. LIMITATIONS ET PERSPECTIVES
• nous avons essayé lors du choix des facteurs d’échelle et de coût de prendre des fac-
teurs quantifiables, donc plus facile à évaluer. Mais il y a des facteurs indispensables
à l’évaluation mais qui sont non quantifiables et qui dépendent de l’appréciation de
l’évaluateur (comme la maturité des programmeurs et des développeurs). Une perspec-
tive intéressante de recherche consisterait à essayer de quantifier ces facteurs ou bien
les remplacer par un ensemble de facteurs quantifiables et représentatifs du facteur à
remplacer. Il faut aussi étudier l’impact de ces facteurs sur l’exactitude des résultats du
modèle ;
• une seconde piste à explorer concerne le calibrage et la mise en place du modèle dans
une organisation particulière. Cette partie du travail comprend :
◦ le calibrage du modèle sur la base des projets existants ;
◦ consolider ou éliminer les paramètres redondants ;
◦ ajouter de nouveaux facteurs de coûts qui ne sont pas explicités dans le modèle.
Dans notre travail, nous avons considéré seulement la première approche vu le nombre
de projets disponibles. Il serait intéressant d’étudier les deux dernières approches et
de les appliquer sur le modèle. Enfin, il semble intéressant de prendre en compte les
projets finis. Dans notre travail, nous avons choisi la régression linéaire mais il serait
intéressant de mener une étude sur d’autres méthodes de calibrage envisageables telles
que les réseaux de neurones.
207
Annexes
209
Annexe A
Cet annexe permet d’expliquer succinctement les Process Areas de CMMI et leurs objectifs
à travers les tableaux A.1 et A.2.
211
Niveau de
Sigle PA Objectifs
maturité
Contrôler les exigences des produits du projet et de ses composants et identifier les
REQM Gestion des exigences
contradictions entre ces conditions et les plans du projet et produits du travail.
PP Planification de projet Établir et maintenir les plans qui définissent les activités du projet.
Fournir une analyse du progrès du projet de sorte que des modalités de reprise appropriées
PMC Maîtrise et suivi de projet
puissent être prises quand l’exécution du projet dévie de manière significative du plan.
Gestion des ententes avec les
ML 2 SAM Contrôler l’acquisition des produits des fournisseurs avec lesquels il existe un accord formel.
fournisseurs
Établir et maintenir l’intégrité des produits de travail avec l’identification et la commande de
CM Gestion de la configuration
configuration, la comptabilité de statut de configuration et les audits de configuration.
Assurance qualité produit et Fournir au personnel et aux managers une vision objective des processus et produits de
PPQA
processus travail associés.
Développer des possibilités de mesure employées pour soutenir les besoins de gestion de
MA Analyses et mesures
l’information.
RD Développement des exigences Analyser et produire les exigences client, et celles induites sur le produit et ses composants.
TS Solution technique Concevoir et développer la solution.
PI Intégration de produit Intégrer les composants produits, tester et livrer la solution.
VER Vérification Vérifier que les produits élémentaires sélectionnés sont conformes à leurs spécifications.
Démontrer que le produit ou composant, placé dans son environnement cible, répond aux
212
VAL Validation
exigences.
Focalisation de l’organisation Définir et mettre en œuvre les améliorations du processus de l’organisation à partir de
OPF
sur les processus l’analyse des forces et des faiblesses des processus de l’organisation et de leur capitalisation.
Développer les compétences des personnes pour leur permettre d’exercer leur mission avec
OT Formation dans l’organisation
efficacité.
Définition des processus de
ML 3 OPD Définir et maintenir le référentiel de l’organisation.
l’organisation
Identifier proactivement des sources des produits qui peuvent être employés pour répondre
ANNEXE A. EXPLICATION DES PROCESS AREAS DE CMMI
Gestion de fournissuer
ISM aux exigences du projet et pour contrôler les fournisseurs choisis tout en maintenant un
intégrée
rapport coopératif de projet-fournisseur.
Définir et gérer le projet et les engagements de ses acteurs selon un processus (PDP) dérivé
IPM Gestion de projet intégré
des processus de l’organisation.
IT Équipe intégrée Former et soutenir une équipe intégrée pour le développement des produits de travail.
213
Tableau A.2 – Explication des Process Areas de CMMI (ML 4 et 5)
Annexe B
Les figures B.1 et B.2 montrent en détail les étapes de l’évaluation SCAMPI A.
La première phase du processus d’évaluation SCAMPI consiste à préparer les activités sur
site. La figure B.3 montre l’organigramme de l’équipe d’évaluation.
Le plus tôt possible, le Appraisal Team Leader collabore avec le coordinateur interne pour
sélectionner les membres de l’équipe d’évaluation (4 à 8 personnes selon le périmètre) qui
devront impérativement être préalablement formés :
• Formation d’introduction à CMMI ;
• Formation des équipes d’évaluation SCAMPI.
Après ces formations, l’équipe d’évaluation peut prendre en charge le développement opé-
rationnel des PIID (Practice Implementation Indicator Descriptions) et participer à la revue
de préparation et à la période d’évaluation sur site.
Les membres de l’équipe d’évaluation devront également signer un engagement de confidentia-
lité stipulant que toutes les informations collectées (sur les projets et auprès des intervenants)
demeureront confidentielles au processus d’évaluation. Ce contrat favorise des discussions ou-
215
ANNEXE B. SCAMPI (STANDARD CMMI APPRAISAL METHOD FOR PROCESS
IMPROVEMENT) CLASS A
vertes avec les interviewés et entre membres de l’équipe. Avec l’assistance du coordinateur
interne, l’évaluateur développe également le plan d’évaluation qui définit les points suivants :
• Périmètre finalisé d’évaluation (organisation, projets couverts, nombre de jours) ;
• Projets concernés (sélectionnés par l’évaluateur) ;
• Fonctions et intervenants à interviewer ;
• Membres de l’équipe d’évaluation ;
• Lieu(x) de réalisation de l’évaluation ;
• Planning détaillé des activités sur site (y compris des interviews).
Les indicateurs d’implémentation de pratiques représentent les preuves objectives qu’une
activité (ou pratique) a été implémentée par les projets sélectionnés ; ces indicateurs four-
nissent les bases de vérification lors de l’évaluation sur site et pour le consensus d’équipe lors
de l’évaluation de maturité. Le Directeur d’évaluation collabore avec le coordinateur interne
pour sélectionner quatre projets à analyser.
Pour optimiser l’évaluation sur site, l’équipe doit préparer les descriptions des indicateurs
d’implémentation PIID pour les projets sélectionnés. Les PIID constituent une structure
d’identification des signes objectifs à considérer lors de l’évaluation.
La dernière étape de la phase de préparation réalisée par le Appraisal Team Leader et l’équipe
d’évaluation est la revue de préparation et des PIID dont l’objectif premier est de détermi-
ner si la mission d’évaluation sur site peut être réalisée. Cette revue ne vise pas à garantir
218
B.2. CONDUITE DE L’ÉVALUATION
que l’entreprise obtiendra la notation désirée, mais à vérifier que les éléments clés sont en
place pour conduire la méthode SCAMPI. A l’issue de la revue de préparation, l’évaluateur
et l’équipe décident de réaliser l’évaluation sur site ou de la reporter.
L’évaluation sur site débute par une présentation inaugurale du Appraisal Team Leader
présentant les objectifs, le calendrier, les besoins et les processus à tous les interviewés et aux
principaux dirigeants.
Après cette phase, l’évaluation se poursuit par l’examen des preuves, la validation et la vé-
rification (avec les PIID pour trame d’analyse). L’équipe d’évaluation conduit les interviews
et la revue de documentation par échantillonnage des participants et artefacts des projets
sélectionnés. L’équipe d’évaluation enregistre ses observations pour en tirer des conclusions
au regard des pratiques CMMI.
Les " découvertes " identifient les forces et les domaines d’amélioration de la conformité des
processus d’entreprise avec les pratiques CMMI. L’équipe d’évaluation analyse l’ensemble brut
des découvertes avec les interviewés pour les mettre à jour avec d’éventuelles informations ad-
ditionnelles.
En fonction du jeu résultant d’observations et de découvertes, l’équipe d’évaluation note les
objectifs, domaines de processus et le niveau de maturité des processus de l’entreprise et
rassemble ses conclusions dans une note finale d’évaluation donnant lieu à une présentation.
Le Appraisal Team Leader présente les conclusions finales au Sponsor (direction géné-
rale), interviewés et autres intervenants concernés le dernier jour de l’intervention sur site.
L’entreprise reçoit alors sa notation de maturité ainsi que le détail de ses forces et domaines
d’amélioration.
Le Appraisal Team Leader archive le rapport final d’évaluation auprès du SEI - comme requis
par la procédure SCAMPI. Le SEI utilise les données collectées uniquement afin d’identifier
et de rapporter des tendances générales - toutes les informations d’identification restant stric-
tement confidentielles.
Le Appraisal Team Leader adresse également un rapport final à l’entreprise reprenant les
points clés de la mission (plans, présentations, conclusions, etc.). Toutes les informations
fournies par les interviews et revues de projets sont traitées confidentiellement ; le rapport
219
ANNEXE B. SCAMPI (STANDARD CMMI APPRAISAL METHOD FOR PROCESS
IMPROVEMENT) CLASS A
synthétise les résultats afin qu’aucun projet ni individu ne puissent être identifiés comme
source des données.
220
Annexe C
Cet annexe permet de présenter le résultat du mapping entre les chapitres d’ISO 9001v2000
et le pratiques de CMMI.
CMMI CMMI
ISO 9001v2000 Force2 Commentaires
PA1 pratiques
4.1 - Système de management GP 2.1, 2.2,
de la qualité : Exigences Tout 2.3, 2.6, 2.8, S
générales 2.9
OPD SP 1.1 S
OPF SP 2.2 S
SAM SP 1.3 M CMMI est plus faible
SAM SP 2.2.1 S
CMMI satisfait
4.2.1 - Exigences relatives à la
Tout GP 2.1 M généralement les
documentation : Généralités
clauses
Suite page suivante . . .
223
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
224
C.1. MAPPING ISO 9001V2000 VERS CMMI
225
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
226
C.1. MAPPING ISO 9001V2000 VERS CMMI
227
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
228
C.1. MAPPING ISO 9001V2000 VERS CMMI
VAL GP 2.8 S
VER GP 2.8 S
8.1 - Mesures, analyses et
Tout GP 2.2, 2.8 S
améliorations : Généralités
SP 1.1, 1.2,
MA S
1.3, 1.4
SP 2.1, 2.2,
QPM S
2.3, 2.4
SP 1.1, 1.2,
8.2.1 - Satisfaction du client MA M CMMI pas très fort
2.2
PMC SP 1.5 M CMMI pas très fort
Plan d’amélioration
des processus de
8.2.2 - Audit interne MA SP 2.4 S
CMMI est plus
explicite
PPQA Tout S CMMI est plus détaillé
OPF Tout S CMMI est plus détaillé
8.2.3 - Surveillance et mesure
Tout GP 2.8 S
des processus
GP 2.2,
MA SP 1.2, 1.3, S
1.4
SP 2.1, 2.2,
PMC S
2.3
QPM SP 2.2, 2.3 S
Suite page suivante . . .
229
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
230
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
Le mapping des pratiques CMMI vers les chapitres ISO 9001v2000 a été réalisé en adé-
quation avec les résultats présentés dans le tableau C.1. Le tableau C.2 présente le mapping
des pratiques de CMMI vers les chapitres d’ISO 9001v2000.
231
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
CM - Gestion de configuration
4.1, 4.2.3, 5.3,
GP 2.1 Établir une directive organisationnelle S
7.3.7
4.2.1, 5.1, 8.3 M
4.1, 4.2.2, 4.2.3,
GP 2.2 Planifier le processus 4.2.4, 5.4.2, 7.1, S
7.3.7, 8.1
8.3 M
8.3 M
4.2.3, 6.2.1, 6.2.2,
GP 2.5 Former les personnes S
7.3.7
8.3 M
4.1, 4.2.3, 4.2.4,
GP 2.6 Gérer en configuration S
5.6.1, 7.3.7
8.3 M
Identifier et impliquer les parties prenantes
GP 2.7 4.2.3, 7.3.7 S
concernées
5.2, 8.3 M
4.1, 4.2.3, 7.3.7,
GP 2.8 Suivre et contrôler le processus S
8.1, 8.2.3, 8.4
8.3 M
8.3 M
Suite page suivante . . .
232
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
233
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
234
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
235
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
236
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
6.4 M
Prévoir les connaissances et aptitudes
SP 2.5 6.2.2, 7.1, 7.3.1 S
nécessaires
SP 2.6 Planifier l’implication des parties prenantes 7.1, 7.3.1 S
SP 2.7 Établir le plan de projet 7.1, 7.3.1 S
Passer en revue les plans qui ont une
SP 3.1 7.3.1 S
incidence sur le projet
SP 3.2 Concilier le niveau de charge et de ressources 7.3.1 S
SP 3.3 Obtenir l’engagement au plan 7.3.1 S
PPQA - Assurance qualité produit et processus
GP 2.1 Établir une directive organisationnelle 4.1, 5.3 S
4.2.1, 5.1 M
4.1, 4.2.2, 5.4.2,
GP 2.2 Planifier le processus S
7.1, 8.1, 8.2.2
GP 2.3 Fournir les ressources 4.1, 6.1, 6.3 S
5.1, 6.4 M
GP 2.4 Assigner les responsabilités 5.5.1, 8.2.2 S
GP 2.5 Former les personnes 6.2.1, 6.2.2 S
4.1, 4.2.3, 4.2.4,
GP 2.6 Gérer en configuration S
5.6.1, 8.2.2
Identifier et impliquer les parties prenantes
GP 2.7 5.2 M
concernées
GP 2.8 Suivre et contrôler le processus 4.1, 8.1, 8.2.3, 8.4 S
GP 2.9 Évaluer la conformité de manière objective 4.1, 8.2.2 S
Suite page suivante . . .
237
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
238
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
239
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
240
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
241
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
242
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
243
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
244
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
245
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
246
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
247
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
248
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
249
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
5.2, 8.4 M
Établir les exigences produit et composants
SP 2.1 7.2.1, 7.2.2, 7.3.2 S
de produit
5.2, 8.4 M
SP 2.2 Allouer les exigences composants de produit 7.2.1 S
SP 2.3 Identifier les exigences d’interface 7.2.1 S
Établir des conceptions de fonctionnement
SP 3.1 7.2.1 S
et des scénarios
8.4 M
SP 3.2 Établir une définition des fonctionnalités 7.2.1, 7.3.2 S
requises 8.4 M
SP 3.3 Analyser les exigences 7.3.2 S
5.2, 8.4 M
SP 3.4 Analyser les exigences pour assurer 7.3.2 S
l’équilibre 5.2, 8.4 M
SP 3.5 Valider les exigences avec des méthodes 7.2.2, 7.3.2, 7.5.2 S
exhaustives 5.2 M
RSKM - Gestion des Risques
GP 2.1 Établir une directive organisationnelle 4.1, 5.3 S
4.2.1, 5.1 M
4.1, 4.2.2, 5.4.2,
GP 2.2 Planifier le processus S
7.1, 8.1
GP 2.3 Fournir les ressources 4.1, 6.1, 6.3 S
5.1, 6.4 M
GP 2.4 Assigner les responsabilités 5.5.1 S
GP 2.5 Former les personnes 6.2.1, 6.2.2 S
Suite page suivante . . .
250
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
251
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
252
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
253
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
254
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
255
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
256
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
257
ANNEXE C. LE RÉSULTAT DU MAPPING ISO 9001V2000 - CMMI
258
C.2. MAPPING CMMI VERS ISO 9001V2000
1 Force
= Niveau de couverture du chapitre ISO 9001v2000 de la pratique CMMI (S :Fort,
M :Moyen, W :Faible).
259
Annexe D
Dans cet annexe, nous proposons une revue de la littérature sur les différentes techniques
d’estimation des coûts de développement de logiciels. Ainsi, nous présentons brièvement celles
se basant sur l’expertise, l’analogie et la stratégie descendante ou ascendante. Dans ce cha-
pitre, l’emphase est mise sur la technique d’estimation se basant sur la modélisation. Nous
exposons, en particulier, deux approches pour la modélisation de la relation exprimant l’ef-
fort de développement en fonction des facteurs affectant le coût : l’approche paramétrique
utilisant des techniques statistiques telles que la régression linéaire et l’analyse bayesienne
et l’approche non-paramétrique utilisant des techniques de l’Intelligence Artificielle telles que
les réseaux de neurones, les arbres de régression et les algorithmes génétiques. Pour chaque
technique de modélisation, nous présentons les avantages et les inconvénients. Nous terminons
ce chapitre par une synthèse sur les travaux de recherche ayant comme objectif la validation
de ces techniques sur des bases de projets logiciels historiques.
D.1 Introduction
Le contrôle et la maîtrise du processus de développement d’un logiciel sont basés sur une
estimation fiable de son coût. En effet, sans cette estimation, les gestionnaires et les autres res-
ponsables d’un projet logiciel ne pourront assigner les budgets et les compétences nécessaires
afin de mener à bien le développement du projet. Ainsi, les gestionnaires, s’appuyant géné-
ralement sur les résultats des estimations, pourraient commettre des erreurs irréparables, en
261
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
prévoyant des plans inadéquats ou en assignant au projet des budgets insuffisants. Ces erreurs
pourraient aussi se répercuter sur les utilisateurs. En effet, un allongement du délai de déve-
loppement initialement prévu du logiciel entraînerait un retard de livraison et d’installation
du logiciel. Les utilisateurs seraient donc confrontés à des problèmes d’aspects économique et
organisationnel, surtout si, comme c’est le cas en général, ils avaient dressé leurs plannings et
mis en place une nouvelle structure en affectant du personnel et/ou en aménageant les locaux
par exemple.
Bien que des chiffres précis soient difficiles à établir, il est de plus en plus admis que les
coûts de développement de logiciels représentent une part importante des coûts informatiques.
Ainsi, dans beaucoup de projets logiciels, le coût de développement dépasse 80% du coût total
initial du projet [14]. La figure D.1 résume la situation de l’évolution des coûts de développe-
ment par rapport à ceux d’achat de matériel dans un projet logiciel [14]. La croissance de ces
coûts ainsi que les difficultés que l’on rencontre pour les prévoir et les contrôler constituent
encore aujourd’hui une préoccupation des chercheurs et des responsables informatiques. En
effet, ces responsables doivent faire face aux besoins sans cesse grandissants et diversifiés des
utilisateurs mais aussi, aux différents problèmes rencontrés au cours du développement d’un
logiciel (retard dans les délais, coût croissant, qualité faible, . . . ).
Figure D.1 – Tendance de l’évolution des coûts de développement vs les coûts d’achat de
matériel dans un projet logiciel [14].
Vu l’importance d’une estimation fiable du coût dans la réussite d’un projet logiciel, le
domaine d’estimation des coûts de logiciels a été l’objet de plusieurs travaux de recherche
ainsi que d’une étroite collaboration entre les chercheurs et les industriels afin de développer
et de valider des approches d’estimation propres au domaine du génie logiciel. D’ailleurs, nous
pouvons constater que le domaine d’estimation des coûts, à travers sa littérature, est parmi
les plus fertiles en génie logiciel. L’estimation du coût d’un projet logiciel comporte l’étude
des trois attributs suivants : l’effort, le temps et le coût. Ce sont ces trois attributs qu’on
désigne souvent dans la littérature par les aspects économiques d’un projet logiciel.
262
D.2. LA MESURE HOMME-MOIS (H.M)
" The man-months as a unit for measuring the size of a job is a dangerous and
deceptive myth. It implies that men and months are interchangeable. Men and
months are interchangeable commodities only when a task can be partionned
among many workers with no communication among them "
Brooks a mené son étude sur un des plus gros logiciels de l’époque, OS/360, et a déduit
plusieurs résultats qui ont pu être confirmés par plusieurs expérimentations. L’un de ses ré-
sultats principaux a été que les hommes et les mois ne sont pas interchangeables. Ceci est
venu réfuter l’hypothèse courante qui affirmait jadis qu’en réduisant le délai normal de déve-
loppement d’un logiciel d’un facteur donné, les ressources humaines nécessaires étaient tout
simplement multipliées par ce facteur. Cette hypothèse reste valable dans certaines industries
classiques où une tâche, relevant du processus de développement, peut être facilement divi-
sée et réalisée par un ensemble de personnes sans qu’il y ait de la communication entre ces
personnes. Ainsi, dans de tels cas, l’ajout du personnel dans le projet permet de réduire son
temps de développement. Cependant, en industrie et surtout l’industrie de logiciels, ce cas est
263
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
rarement rencontré. En effet, les activités de développement d’un logiciel ne sont souvent pas
partitionnables du fait de leur caractère séquentiel. Elles sont parfois partitionnables avec un
taux de communications très élevé entre les intervenants, et très rarement sans communica-
tions intenses entre les intervenants, comme le montre la figure D.2.
264
D.3. TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS
Un inventaire des diverses techniques d’estimation des coûts est donné par Boehm [14].
Il identifie sept techniques différentes. Celles-ci sont basées sur l’expertise, l’estimation par
analogie, la loi de Parkinson (un projet coûtera ce qu’on a décidé de dépenser), le prix du
client (un projet coûtera ce que le client est disposé à dépenser), l’estimation ascendante,
l’estimation descendante et la modélisation. Cependant, selon Fenton et Pfleeger [42], la loi
de Parkinson et le Prix du client ne peuvent être considérés en tant que techniques d’estimation
des coûts ; Fenton et Pfleeger considèrent que le prix du client est une contrainte au projet
qui peut déterminer sa faisabilité tandis que la loi de Parkinson exprime un but plutôt qu’une
estimation. Chacune des techniques citées ci-dessus a des avantages et des inconvénients,
mais le plus important selon Boehm, est qu’aucune technique ne peut être appliquée de façon
exclusive. Dans ce qui suit, nous présentons brièvement les techniques d’estimation basées
sur le jugement des experts, l’analogie, l’estimation ascendante et l’estimation descendante.
Ensuite, l’accent sera mis sur la technique d’estimation basée sur la modélisation (Sect. D.4).
Cette technique consiste à consulter un ou plusieurs experts qui utilisent leurs expériences
ainsi que leur compréhension du projet afin de fournir une estimation à son coût. Elle était
parmi les premières techniques utilisées en estimation des coûts. Il est préférable d’avoir
plusieurs valeurs estimées du coût émanant de plusieurs experts pour alléger les problèmes
de subjectivité, de pessimisme et d’optimisme [14]. Il y a plusieurs façons de combiner les
différentes valeurs estimées du coût d’un projet logiciel. La plus simple est d’utiliser une des
méthodes statistiques telles que la moyenne ou la médiane pour déterminer une estimation
du coût. Cette approche présente l’inconvénient d’être sujette aux préjugés des estimations
extrêmes. Une autre méthode, référée souvent dans la littérature par la méthode Delphi,
consiste à réitérer ce processus d’estimation plusieurs fois jusqu’à ce qu’un consensus soit
établi. L’idée principale de la méthode Delphi est qu’un coordinateur distribue une description
du projet logiciel (souvent le dossier d’analyse des besoins du logiciel) ainsi qu’un formulaire
d’estimation aux experts ; ensuite, les experts remplissent les formulaires et les renvoient au
coordinateur. Ce dernier pourra, dépendamment de la version de la méthode Delphi, convoquer
une réunion des experts pour discuter des différentes estimations. Ce processus est réitéré
jusqu’à l’adoption d’une estimation par tout le groupe.
265
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
Avantages
Inconvénients
• Estimations non précises s’il y a assez peu d’expertise dans le type d’application.
Dans cette technique d’estimation, l’évaluateur compare le projet logiciel dont on veut
estimer le coût avec des projets logiciels déjà achevés. Il doit identifier les similarités et les
différences entre le nouveau projet et tous les anciens projets. Pour cela, il doit auparavant
décrire les projets logiciels par un ensemble de caractéristiques. Les ressemblances entre les
caractéristiques du nouveau projet avec celles des projets achevés déterminent les degrés de
similarité entre les projets. Ensuite, il utilise ces degrés de similarité pour déterminer une
estimation du coût du nouveau projet.
Dans sa première version informelle, l’estimation par analogie a été consi- dérée comme
une alternative de l’estimation par les jugements des experts. En effet, les experts raisonnent
souvent par analogie quand on leur demande une évaluation du coût d’un logiciel à partir
de son dossier d’analyse des besoins. Ainsi, les experts utilisent leurs connaissances sur des
projets déjà achevés et déterminent implicitement les similarités et les différences entre le
nouveau projet et les projets achevés. Cependant, plusieurs versions formelles de l’estimation
par analogie ont été récemment développées [96]. Par ce fait, on la considère de plus en plus
comme une technique d’estimation qui se base sur la modélisation.
Avantages
• Estimation précise si des données concernant des projets similaires sont disponibles.
Inconvénients
266
D.3. TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS
Dans l’estimation ascendante, le projet logiciel (ou le logiciel) est décom- posé en plu-
sieurs tâches (ou composantes) constituant ainsi une arborescence de toutes les tâches (ou
composantes) du projet logiciel (ou du logiciel). Tout d’abord, on estime l’effort nécessaire
pour chaque tâche du plus bas niveau dans l’arborescence ; ensuite, on détermine progressive-
ment l’effort des autres tâches, se retrouvant dans un niveau supérieur dans l’arborescence, en
combinant les efforts nécessaires associés aux sous-tâches. En général, l’effort nécessaire d’une
tâche sera la somme de ceux de ses sous-tâches. Cependant, dans le cas des projets logiciels
complexes, d’autres techniques plus sophistiquées, telles que celles se basant sur des formules
mathématiques ou sur des régles d’induction (si-alors), peuvent être utilisées afin de mettre
en valeur la complexité des interfaces de communication entre les tâches.
Avantages
Inconvénients
• Possibilité de sous-estimer les coûts des activités au niveau global du logiciel : intégra-
tion, documentation . . .
Dans l’estimation descendante, on évalue une estimation globale de l’effort de tout le projet
logiciel ; ensuite, on répartit cet effort total sur toutes les tâches du projet logiciel.
Dans les deux cas de l’estimation ascendante ou descendante, les valeurs estimées de l’effort
sont déterminées en utilisant la technique du jugement des experts, l’estimation par analogie
ou un modèle d’estimation.
Avantages
267
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
Inconvénients
Les techniques d’estimation, basées sur la modélisation, ont été déve- loppées pour pallier
aux inconvénients des techniques informelles se basant essentiellement sur la disponibilité des
experts. En effet, la non-disponibilité des experts cause, dans la plupart des situations, des
retards dans le processus d’estimation des coûts. En plus, le processus d’estimation des coûts
avec une technique informelle est très ardu du fait qu’il implique le facteur humain tout au
long de la prise de régression. La modélisation s’avère donc une approche prometteuse pour
la mise au point d’une technique formelle d’estimation des coûts. Elle a les avantages suivants
sur les autres techniques d’estimation :
• Elle permet de rationaliser le processus d’estimation. En effet, la modé- lisation fournit
un processus d’estimation clair, autrement dit, un processus opérationnel et praticable.
• Elle offre plusieurs possibilités aux évaluateurs afin d’améliorer la précision des estima-
tions fournies. En effet, les évaluateurs pourront ajouter, supprimer et/ou modifier les
paramètres du modèle et analyser ainsi les impacts de ces changements sur la précision
des estimations.
• Elle offre une aide précieuse pour une bonne gestion d’un projet logiciel (formules de ré-
partition de l’effort total sur toutes les phases de développement, formules du comptage
du code réutilisé, . . . ).
• Elle permet l’automatisation et la programmation du processus d’estimation (logiciels
d’estimation des coûts).
Essentiellement, les modèles d’estimation des coûts se basent d’abord sur l’identification
des facteurs influençant les coûts de développement de logiciels (cost drivers) et deuxième-
ment sur l’identification de la nature de la relation exprimant l’effort en fonction de ces
facteurs. L’attribut taille du logiciel a été souvent considéré comme étant le facteur le plus
significatif pour l’éstimation de l’effort de développement. Cependant, d’autres facteurs tel
que l’expérience du personnel (analystes, concepteurs, programmeurs, . . . ) impliqué dans le
projet, les méthodes utilisées dans le développement, et le degré de réutilisation ont été aussi
pris en compte dans la plupart des modèles d’estimation quand la taille d’un logiciel était
insuffisante pour expliquer les variations des efforts de développement des projets logiciels.
268
D.4. LES MODÈLES D’ESTIMATION DES COÛTS
269
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
Nous décrivons, dans les deux sections suivantes, des exemples de modèles d’estimation
des coûts mis au point en utilisant des techniques paramétriques et/ou non-paramétriques.
Effort = a0 + a1 x1 + a2 x2 + · · · + aM xM (D.3)
270
D.5. LES MODÈLES PARAMÉTRIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS
où les xi sont les facteurs affectant l’effort et les ai sont des coefficients choisis pour fournir le
meilleur ajustement à l’ensemble des données historiques observées. La mise au point de tels
modèles est souvent accomplie en utilisant les techniques statistiques de régression linéaire
simple ou multiple selon le nombre de variables xi . La régression linéaire consiste à analyser
un ensemble de données sur des projets logiciels déjà achevés (comme celles de la matrice D.2)
afin de reconstruire la relation, supposée être linéaire, exprimant l’effort (variable dépendante)
en fonction des variables xi (variables indépendantes). Dans ce qui suit, nous présentons l’état
de l’art sur les applications de la régression linéaire simple et multiple pour la mise au point
des modèles linéaires d’estimation des coûts.
où A et B sont des constantes. La taille d’un logiciel est souvent mesurée par le nombre de
lignes de son code source (Kilo Source Line Of Code -KSLOC-) ou le nombre de fonctionnalités
qu’il offre à ses utilisateurs, calculé par la méthode des points de fonctions (Function Points
-FP- ; Albrecht et Gaffney, 1983 ; Abran et Robillard, 1994). Les deux paramètres A et B sont
généralement déterminés en utilisant la méthode des moindres carrés qui consiste à chercher
le minimum de la somme des carrés des résidus ei :
n
n
F (a, b) = e2i = (Efforti,réel − A − B × taillei )2 (D.5)
i=1 i=1
Le résidu ei représente, pour chaque projet Pi , la différence entre la valeur réelle de l’effort
de développement de Pi , Efforti,réel , et la valeur estimée de son effort par le modèle linéaire
de l’équation D.4. Les valeurs A et B qui minimisent la fonction F (a, b) sont celles adoptées
par le modèle linéaire de l’équation D.4.
Après la détermination des deux paramètres du modèle, A et B, à partir de la base
de données des projets logiciels, on teste la qualité de l’ajustement obtenu par le modèle.
L’indicateur le plus couramment employé est le coefficient de détermination, R2 représentant
la proportion de la variabilité de l’effort expliquée par la taille ; ce coefficient est définie
comme le rapport de l’écart type sur la moyenne arithmétique ; R2 est compris entre 0 et 1 ;
une valeur de R2 proche de 1 implique que la taille explique bien l’effort d’un projet logiciel.
Cependant, d’autres indicateurs relevant de la distribution des résidus ei , et surtout des résidus
271
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
standardisés eir , sont nécessaires pour détecter les défaillances d’un modèle linéaire ayant un
R2 voisin de 1. En effet, les résidus standardisés doivent être distribués indépendamment
selon une loi gaussienne centrée réduite (moyenne=0 et variance=1). Ces suppositions sur les
résidus standardisés d’un modèle linéaire sont examinées par au moins deux graphiques :
1) Le graphique des eir en fonction de la taille ou l’effort estimé pour vérifier l’indépendance
de la distribution des eir ;
2) Le graphique des eir pour vérifier la normalité de la distribution des eir .
Ainsi, si l’une des deux suppositions n’est pas satisfaite, une transformation de la variable in-
dépendante (taille) et/ou de la variable dépendante (effort) est nécessaire pour rendre linéaire
la relation exprimant l’effort en fonction de la taille. Autrement, la relation serait considérée
comme étant non-linéaire et par conséquent la méthode de la régression linéaire est inadaptée
pour la mise au point du modèle.
La transformation logarithmique est la plus utilisée en estimation des coûts du fait que
les modèles adoptent souvent une équation centrale de la forme :
Pour rendre linéaire ce genre de modèles, on transforme les deux variables effort et taille en
log(effort ) et log(taille). Ainsi, l’équation centrale transformée du modèle s’écrit comme suit :
Par conséquent, on utilise la régression linéaire pour déterminer les deux constantes log(B)
et C qui minimisent la somme :
(log(Effortréel ) − log(B) − C × log(taille))2 (D.8)
272
D.5. LES MODÈLES PARAMÉTRIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS
La régression linéaire simple est utilisée pour la mise au point d’un modèle linéaire d’esti-
mation dans le cas où le nombre de facteurs considérés dans le modèle est égal à un (souvent
la taille du logiciel). Dans le cas où le nombre de ces facteurs est supérieur ou égal à deux, la
mise au point du modèle fait appel à la régression linéaire multiple. Des exemples de facteurs
affectant le coût, autres que la taille, sont l’expérience du personnel impliqué dans le dévelop-
pement, la complexité de l’application et la méthodologie de développement. En général, ces
facteurs jouent un rôle d’ajustement de l’équation, dite Nominale, exprimant l’effort seulement
en fonction de la taille du logiciel. En effet, Boehm avait constaté que des logiciels ayant les
mêmes tailles ne requéraient pas nécessairement les mêmes efforts de développement [14]. La
prise en compte d’autres facteurs dans l’équation centrale d’un modèle linéaire d’estimation
a donc pour objectif l’explication de la variation des coûts de deux projets ayant les mêmes
tailles. L’application de la régression linéaire multiple en estimation des coûts permet la mise
au point de modèles linéaires ayant une équation centrale comme celle de l’équation D.3. Les
paramètres ai de l’équation sont ceux qui minimisent la somme des carrés :
n
n
e2i = (Efforti,réel − a0 − a1 x1,i − a2 x2,i − · · · − aM xM,i )2 (D.9)
i=1 i=1
Les critères utilisés dans l’évaluation de la qualité de l’ajustement, dans le cas de la régression
linéaire simple, sont aussi applicables dans le cas de la régression linéaire multiple. En effet, un
coefficient de détermination R2 proche de un signifie que l’ajustement est convenable ; aussi,
l’analyse des résidus eir permet de vérifier les suppositions du modèle linéaire sur l’indépen-
dance de la distribution des eir dont les graphes en fonction de la variable dépendante (effort)
et les variables indépendantes (xi ) du modèle ne doivent montrer aucune tendance. En plus,
il y a deux autres critères d’évaluation propres au cas de la régression linéaire multiple :
• Le premier consiste à mesurer l’impact de la multicolinéarité sur l’instabilité du modèle.
En effet, si les facteurs influençant le coût de développement xi sont très corrélés entre
eux, les estimations du modèle seront entachées d’erreurs considérables même si R2 a
une valeur proche de 1. En général, l’étude de l’effet de la colinéarité entre les facteurs
xi s’effectue au moyen des facteurs d’inflation de la variance et des valeurs propres de
la matrice de corrélation entre les xi .
• Le deuxième consiste à déterminer le sous-ensemble de tous les facteurs xi qui donne des
estimations satisfaisantes des coûts. Cela permettra au modèle d’éliminer les effets des
facteurs non significatifs et redondants. On procède souvent par élimination successive
ou par ajout successif des facteurs dans le modèle. Dans la première stratégie, on élimine
celui qui provoque la diminution la plus faible de R2 ; dans la deuxième stratégie, on
273
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
ajoute celui qui provoque la progression la plus élevée de R2 . Dans les deux cas, un test
d’arrêt est obligatoire. Une autre variante souvent utilisée en estimation des coûts est
la méthode dite Stepwise régression. Elle consiste à effectuer des tests de signification,
à chaque étape, pour ne pas introduire une variable non significative et éliminer éven-
tuellement des variables déjà introduites qui ne seraient plus informatives compte tenu
de la dernière variable sélectionnée. La méthode s’arrête quand on ne peut ni ajouter ni
retrancher des variables du modèle.
Comme dans le cas de la régression linéaire simple, souvent en estimation des coûts,
la relation initiale exprimant l’effort en fonction des facteurs du coût n’est pas linéaire. La
pratique consiste à utiliser la transformation logarithmique pour rendre linéaire cette relation
initiale. Cette stratégie a souvent été adoptée par la communauté pour la calibration et pour
l’adaptation des modèles linéaires d’estimation à des environnements différents de ceux à
partir desquels ces modèles ont été initialement développés.
Dans la section précédente, nous avons étudié les modèles linéaires d’estimation, c’est-à-
dire ceux qui adoptent une équation centrale linéaire, éven- tuellement après la transformation
de la variable dépendante et/ou les variables indépendantes. Dans cette section, nous présen-
tons une deuxième catégorie de modèles paramétriques : les modèles analytiques.
Les modèles analytiques adoptent une équation centrale non-linéaire. Leur utilisation est
nécessaire quand la relation initiale, exprimant l’effort en fonction des facteurs du coût, n’est
pas toujours linéaire et qu’aucune transformation des variables n’est possible afin de rendre
cette relation linéaire (Fig. D.3). Dans la littérature, on ne trouve que peu de modèles analy-
tiques qui ont été développés (Halstead, 1975 ; Putnam, 1978). En effet :
• Souvent, un modèle linéaire satisfaisant et concurrent peut être mis en place, éventuel-
lement après la transformation des variables.
• Quand cette relation n’est pas linéaire, l’identification de la forme de la relation expri-
mant l’effort en fonction des facteurs du coût est souvent très ardue.
• Les praticiens, dans leur majorité, préfèrent apporter des améliorations de détail au
modèle linéaire concurrent plutôt que d’étudier le modèle non-linéaire initial.
Dans ce qui suit, nous présentons brièvement deux exemples de modèles analytiques, les
plus connus : le modèle d’Halstead et le modèle de Putnam.
274
D.5. LES MODÈLES PARAMÉTRIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS
Le modèle d’Halstead
En 1972, Maurice Halstead a entrepris une étude empirique des algorithmes afin de tes-
ter l’hypothèse selon laquelle, dans un programme, le comptage des opérateurs (expressions
verbales) et des opérandes (noms ou désignations de données) pouvait faire apparaître des
corrélations avec le nombre des erreurs contenues dans les algorithmes (Halstead, 1975). Suite
à cette étude empirique, Halstead avait défini quatre métriques basées sur l’analyse lexicale
du code source :
μ1 = nombre d’opérateurs distincts
μ2 = nombre d’opérandes distincts
N1 = nombre total d’utilisation des opérateurs
N2 = nombre total d’utilisation des opérandes
Ensuite, Halstead avait utilisé ces quatre métriques pour développer une panoplie de formules
d’évaluation de certains attributs d’un logiciel tels que le vocabulaire et le volume d’un pro-
gramme, l’effort et la durée de codage d’un programme. Les deux équations en rapport avec
l’effort et la durée de codage d’un programme sont respectivement :
Cette équation d’estimation de l’effort à partir des quatre métriques de base d’Halstead n’a
pas eu beaucoup d’intérêt dans la plupart des travaux de recherche en estimation des coûts du
fait que plusieurs hypothèses adoptées par Halstead sont considérées comme erronées. En plus,
la plupart des mesures proposées par Halstead sont basées sur le code source d’un logiciel ; les
autres phases du cycle de développement telles que la spécification et la conception ne sont
pas prises en considération bien qu’elles requièrent souvent un effort considérable.
275
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
Le modèle de Putnam
−1 t 2
( )
Effort(t) = CT (1 − e 2 td
) (D.11)
où Effort(t) représente l’effort cumulé à l’instant t, CT est l’effort total de tout le cycle de
vie du logiciel (depuis le développement du logiciel jusqu’à sa "mort"), et td est le temps de
développement.
Pour exprimer l’effort en fonction de la taille d’un logiciel, Putnam a constaté, après une
étude empirique des projets réels, que la productivité dépend de la difficulté d’un projet selon
l’équation suivante :
ISL 2
= kD− 3 (D.12)
Effort(td )
où D est la difficulté du projet, ISL le nombre d’instructions sources livrées, et k un coefficient
de correction. Ainsi, Putnam a proposé l’équation suivante pour l’effort total d’un projet
logiciel :
1 4
ISL = E CT 3 td 3 (D.13)
276
D.5. LES MODÈLES PARAMÉTRIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS
où E est un facteur technologique représentant l’effet de 14 conducteurs de coût tels que l’effet
du langage utilisé, la méthodologie de développement et la procédure d’assurance qualité
utilisée.
277
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
des estimations acceptables pour de nouveaux projets logiciels. En général, il faut être
prudent, quand on se sert d’un modèle linéaire, pour prédire le coût d’un projet logiciel
qui s’éloigne des limites de l’échantillon des projets logiciels ayant servi à la mise au
point du modèle linéaire. Bien qu’elle n’apparaisse pas dans les équations du modèle,
cette précaution est obligatoire dans le cas des modèles linéaires. Par exemple, suppo-
sons qu’un modèle linéaire ne considère que la taille pour l’estimation de l’effort et que
la taille de tous les logiciels de la base de données historiques est comprise entre 10KISL
et 40KISL ; dans ce cas, l’utilisation de ce modèle pour estimer le coût d’un logiciel de
taille 100KISL pourra conduire à une estimation aberrante.
• L’étude des contributions de projets logiciels historiques dans la stabilité du modèle
linéaire est aussi un aspect très intéressant qui doit être pris en compte dans la mise au
point du modèle linéaire. On évalue souvent la contribution de chaque projet logiciel en
appliquant la technique de régression sans prendre en considération ce projet logiciel.
Les projets logiciels, impliquant des variations importantes dans la détermination des
coefficients du modèle, sont considérés comme influençant le plus la stabilité du modèle.
Afin d’éviter les influences de ces observations, la pratique consiste à les éliminer ou à
pondérer les observations dans la technique de régression. La deuxième solution semble
être la meilleure bien qu’il n’y ait pas une technique standard pour l’affectation des
poids aux observations.
Une autre limitation des modèles paramétriques d’estimation des coûts est qu’ils requièrent
une adaptation ou une calibration quand on veut les appliquer dans des environnements
différents de ceux où ils ont été développés :
Calibration : La calibration d’un modèle paramétrique est sa reformulation sur une base
de données de projets logiciels d’un environnement autre que celui du modèle initial.
Ainsi, les équations du modèle calibré, y compris son équation centrale, ont les mêmes
structures que celles du modèle initial mais pour lesquelles les coefficients sont recalculés.
Adaptation : L’adaptation d’un modèle paramétrique est la modification des formes de
certaines de ses équations ainsi que l’ajout ou la suppression de facteurs affectant le
coût dans le modèle.
En effet, le modèle paramétrique représente l’état de l’environnement étudié à l’aide de la
forme de son équation centrale ainsi que les conducteurs du coût qu’il considère. Cependant,
vu que les environnements de développement et/ou de maintenance de logiciels n’ont pas gé-
néralement les mêmes caractéristiques, l’application d’un modèle, initialement mis au point
dans un environnement à un autre, n’est pas souhaitable. Des exemples de caractéris- tiques
qui peuvent différencier deux environnements de développement de logiciels sont le type d’ap-
plications logicielles développées (Scientifique, Gestion, Business, . . . ), les méthodes et les
278
D.6. LES MODÈLES NON-PARAMÉTRIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS
outils de développement utilisés et les contraintes imposées sur l’application (fiabilité, por-
tabilité, complexité, . . . ). Souvent en estimation des coûts, les chercheurs et les industriels
utilisaient ces deux techniques (calibration et adaptation) pour mettre au point des modèles
propres à leurs environnements à partir de modèles déjà mis au point dans d’autres environ-
nements. Bien que la calibration (ou l’adaptation) représente, dans certains cas, une solution
au problème de l’utilisation d’un modèle paramétrique ailleurs que dans son environnement,
elle reste insuffisante quand les différences entre les environnements sont très flagrantes.
Les modèles non-paramétriques d’estimation des coûts ont été développés pour remédier
aux inconvénients cités ci-dessus dans les modèles paramétriques. Ils n’ont pas une équa-
tion centrale d’estimation de l’effort. Ainsi, les modèles non-paramétriques n’éxigent au préa-
lable aucune forme à la relation exprimant l’effort en fonction des conducteurs du coût. Ils
modélisent cette relation en utilisant des techniques d’intelligence artificielle telles que les
réseaux de neurones, les algorithmes génétiques et les arbres de régression. Les modèles non-
paramétriques représentent donc une alternative prometteuse quand la relation entre l’effort
et les conducteurs du coût semble n’avoir aucune forme prédéfinie (Fig. D.3). Dans cette
section, nous présentons brièvement les modèles non-paramétriques utilisant les réseaux de
neurones, les arbres de régression et les algorithmes génétiques.
279
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
d’une couche calcule sa sortie en appliquant sa fonction d’activation à ses entrées. Souvent,
la fonction d’activation d’un neurone est la fonction Sigmoïde définie par :
1
f (x) = (D.14)
1 + e−x
Figure D.5 – Architecture d’un réseau de neurone à trois couches pour l’estimation de l’effort.
280
D.6. LES MODÈLES NON-PARAMÉTRIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS
Bien que les arbres de régression et ceux de décision soient basés sur le même principe,
ils ont deux buts différents. Les arbres de régression peuvent être utilisés quand la valeur de
sortie à prédire est dans une échelle d’intervalle, alors que les arbres de décision, également
connus sous le nom d’arbres de classification, sont employés pour prédire la classe de sortie
d’une observation : il s’agit alors de l’échelle nominale ou ordinale (catégorielle). Les deux
algorithmes fonctionnent en apprenant les règles nécessaires pour classifier les cas pris dans
un ensemble de données d’entraînement.
Les arbres de régression constituent un outil de modélisation simple et de plus en plus
répandu par la diversité des applications qui lui font appel. Plusieurs approches de construc-
tion de ces arbres ont été développées ; ces approches dépendent du type de la connaissance
disponible du domaine étudié selon qu’elle est discrète ou continue. La construction de l’arbre
de régression s’effectue à partir d’un échantillon de données historiques dit d’apprentissage.
La figure D.6, montre un exemple d’arbre de régression binaire dont les noeuds sont des
attributs d’entrée (comme le Nombre d’écrans) et les arcs sont des expressions booléennes
(comme le Nombre d’écrans > 10) et les feuilles sont les valeurs de sortie qui représentent
différentes moyennes du temps de développement (comme la Moyenne de 112h).
La figure D.7 illustre un arbre de régression binaire construit à partir des projets du
COCOMO’81. Dans cet arbre de régression binaire, la racine représente la variable AKDSI
(Adjusted Kilo Delivered Source Instructions) de chaque projet logiciel ; si la valeur du AKDSI
du projet logiciel est supérieure à 315,5, alors son effort est estimé à 9000 h.m ; sinon, on passe
au deuxième niveau de l’arbre où il y a un seul nœud représentant aussi la variable AKDSI
281
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
Figure D.7 – Arbre de régression construit à partir des 63 projets logiciels du COCOMO’81.
282
D.6. LES MODÈLES NON-PARAMÉTRIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS
Cette stratégie consiste à choisir, parmi tous les attributs décrivant le projet logiciel, celui
qui divise mieux l’ensemble de tous les projets logiciels en deux sous-ensembles disjoints.
Souvent, on choisit l’attribut qui minimise l’erreur moyenne quadratique (MSE ) de la variable
dépendante (l’effort de développement) des projets logiciels historiques. L’erreur moyenne
quadratique d’un sous-ensemble S de projets logiciels est calculée par :
(Effortk − Effort)2
k∈S
MSE(S) = (D.15)
|S|
où Effortk est l’effort réel du kème projet logiciel de S et Effort est la moyenne arithmétique
des Effortk .
Il y a deux cas à distinguer dans le choix de l’attribut qui divise mieux l’ensemble des
projets logiciels :
• L’attribut est mesuré par des valeurs discrètes. Dans ce cas, pour chaque attribut Vi ,
on divise l’ensemble de tous les projets logiciels T en des sous-ensembles Tij contenant
des projets logiciels ayant la même valeur Aj de l’attribut Vi .
• L’attribut est mesuré par des valeurs numériques continues. Dans ce cas, pour chaque
attribut Vi , on divise l’ensemble de tous les projets logiciels en k−1 sous-ensembles selon
l’ordre des valeurs observées de Vi (où k est le nombre de valeurs observées de Vi ).
Ainsi, on choisit l’attribut Ai qui maximise la différence :
MSE = MSE(T ) − MSEij (D.16)
j
L’expansion d’un noeud de l’arbre s’arrête quand le nombre de projets logiciels classifiés
dans ce nœud est assez petit ou ces projets logiciels sont jugés similaires. Dans ce cas, le
nœud représente une feuille de l’arbre et l’effort estimé de tout nouveau projet logiciel, qui
sera classifié dans ce nœud, est calculé en fonction des valeurs réelles des efforts de tous les
projets logiciels historiques de ce nœud (en général, on considère la moyenne ou la médiane).
La modélisation de l’estimation des coûts par les arbres de régression présente l’avantage
d’être facile à expliquer et à utiliser contrairement au cas de celle utilisant les réseaux de
neurones. En effet, un chemin dans l’arbre de régression peut être représenté par une règle du
type :
Si condition1 et condition2 et . . . et conditionN Alors Effort=CTS
Par exemple, dans la figure D.7, le chemin indiqué par des flèches peut être représentṕar la
283
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
règle suivante :
Si (AKDSI 111.0) et (TIME 1.415) et (TKDSI 26.0)
alors Effort = 57.3 h.m
Ce genre de règles est facilement interprétable car les règles ressemblent à celles qu’on
utilise dans notre quotidien. Ainsi, une modélisation par un arbre de régression binaire n’est
qu’un cas particulier d’un système à base de règles d’induction Si-Alors.
Les algorithmes génétiques sont inspirés des concepts de l’évolution et de la sélection na-
turelle élaborés par Charles Darwin. Ils ont été utilisés comme des méthodes heuristiques dans
les problèmes d’optimisation où l’espace de recherche de la solution est de taille assez grande.
Le pionnier du domaine est John Holland qui a le premier tenté d’implanter artificiellement
des systèmes évolutifs (Holland, 1975). L’idée de base de la théorie Darwinienne de l’évolu-
tion postule que seulement les meilleurs éléments d’une population survivent et transmettent
à leurs descendants leurs caractéristiques biologiques à travers des opérations génétiques telles
que le croisement, la mutation et la sélection. Dans l’implantation informatique du principe
de l’évolution, le problème étudié est représenté par une chaîne binaire (formée de 0 et 1)
symbolisant les chromosomes de son équivalent biologique. Ainsi, à partir d’une population,
c’est-à-dire à partir d’un ensemble de chaînes binaires (chromosomes),
• les chromosomes les mieux adaptés se reproduisent le plus souvent et contribuent da-
vantage aux populations futures (sélection),
• lors de la reproduction, les chromosomes des parents sont combinés et mélangés pour
reproduire les chromosomes des enfants (croisement ),
• le résultat du croisement peut être à son tour modifié par des perturbations aléatoires
(mutation).
En général, un algorithme génétique est composé de trois étapes principales bien que d’autres
variations sont possibles :
1) Générer aléatoirement une population initiale de N chromosomes (solutions) ;
2) répéter les sous-étapes suivantes jusqu’à une condition d’arrêt (souvent on fixe un temps
d’exécution ou un nombre d’itérations) ;
(a) évaluer la fitness 1 de chaque chromosome de la population et sélectionner ceux
1
contribution génétique d’un individu à la génération suivante, généralement exprimée en termes du nombre
de descendants produits par individu et capables de se reproduire à nouveau.
284
D.6. LES MODÈLES NON-PARAMÉTRIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS
Le principe de l’algorithme génétique est résumé sur la figure D.8. L’utilisation de l’al-
gorithme génétique nécessite la définition des mécanismes suivants que nous détaillons dans
l’annexe ?? :
1) Un codage des éléments d’une population.
2) Un choix de la population initiale.
3) Une fonction d’évaluation des individus, ou fonction de fitness.
4) Un opérateur de croisement.
5) Un opérateur de mutation.
6) Un principe de sélection d’individus.
Récemment, les algorithmes génétiques ont été appliqués en estimation des coûts de dé-
veloppement de logiciels (Shukla, 2000). Shukla a utilisé les algorithmes génétiques dans l’ap-
prentissage d’un Perceptron multi-couches afin de trouver le vecteur des poids W qui permette
au Perceptron multi-couches de fournir des estimations acceptables. Ses expérimentations se
285
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
1
T
1
F (W ) = où E(W ) = (Effortestimé,i − Effortréel,i )2 (D.17)
E(W ) T
i=1
Shukla utilise une technique hybride de sélection des chromosomes qui vont survivre dans
la prochaine population. Cette technique considère les deux premiers chromosomes ayant les
meilleurs scores F (W ) et applique sur les autres la stratégie de la roue roulante dans la-
quelle chaque chromosome reçoit une part de la roue proportionnelle à son score F (W ). Pour
l’opérateur de croisement, Shukla a utilisé une version modifiée de l’opérateur standard afin
d’éviter que des bits, représentant des poids appartenant à différentes couches du Perceptron,
soient interchangés. Les autres paramètres de l’algorithme, tels que la taille de la population,
la probabilité accordée à l’opérateur de croisement ainsi que celle accordée à l’opérateur de
mutation, ont été choisis en exécutant plusieurs fois l’algorithme sur les données du COCO-
MO’81.
Une autre variante de l’algorithme génétique est la programmation génétique, qui a été
utilisé par Dolado en 2000, et Burgess et Lefley en 2001 pour le développement de modèles
d’estimation des coûts de logiciels. Cette technique est présenté plus en détail dans l’annexe
??.
L’utilisation du principe de l’évolution en estimation des coûts présente l’avantage de four-
nir une recherche heuristique de l’équation exprimant l’effort en fonction des conducteurs du
coût. Ainsi, â partir d’un ensemble d’équations initiales, l’algorithme recherche celle qui repré-
sente adéquatement la relation. Ceci présente un avantage sur les techniques paramétriques
classiques telles que la régression linéaire où une seule forme de l’équation est évaluée. Cepen-
dant, comme dans le cas des réseaux de neurones, la configuration d’un algorithme génétique
(ou un programme génétique) nécessite le choix de plusieurs paramètres tels que la fonction
de fitness, la taille de chaque population et la taille de l’arbre binaire représentant l’équation.
Ces paramètres sont souvent déterminés par expérimentations. Ils dépendent donc de la base
286
D.7. LA VALIDATION DES MODÈLES D’ESTIMATION DES COÛTS
de projets logiciels utilisée. Aussi, nous pouvons adresser aux algorithmes génétiques la même
critique que celle mentionnée dans le cas des réseaux de neurones au sujet de l’interprétation
et de la compréhension du processus d’un algorithme génétique.
287
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
facteurs influençant le coût) sont de même. Il doit donc éviter les discontinuités dans
l’évaluation des coûts. Ce cas peut se présenter quand certaines des entrées du modèle
sont binaires.
Opérationnel : le modèle doit être facile à utiliser. Ainsi, il doit utiliser le minimum de
facteurs ; ses options doivent être facile à configurer, et il doit être efficace (consomme
peu de ressources en termes de temps d’exécution et d’espace mémoire).
Le premier critère de la précision d’un modèle est celui qui a été le plus débattu dans la lit-
térature. Ainsi, dans la littérature, de nombreuses études empiriques ont été menées pour éva-
luer la précision des estimations de plusieurs modèles paramétriques et/ou non-paramétriques.
En général, ces études empiriques consistent, premièrement, à la mise au point de modèles
d’estimation à partir d’une (ou plusieurs) base de projets logiciels déjà achevés et deuxième-
ment, à l’évaluation de la performance de ces modèles sur la même (ou une autre) base de
projets logiciels.
L’indicateur le plus utilisé est la valeur absolue de l’erreur relative d’une estimation (Ma-
gnitude Relative Error ) MRE définit par :
Effortréel − Effortestimé
MRE = (D.18)
Effortréel
Autant la valeur du MRE d’une estimation est petite autant l’estimation est précise. Souvent,
dans la littérature, on considère une estimation ayant une MRE inférieure ou égale à 0,25
comme étant acceptable.
Ensuite, on utilise le pourcentage de projets logiciels ayant une MRE inférieure ou égale
à une valeur p (souvent p=0,25), Pred(p) :
K
Pred(p) = (D.19)
N
où K est le nombre de projets logiciels ayant une M RE inférieure ou égale à p, N est le
nombre total de projets logiciels de test. Dans la littérature, un modèle ayant une valeur de
P red(0, 25) égale à 70% est dit acceptable.
Un autre indicateur utilisé est la moyenne des erreurs relatives, MMRE, où N correspond
au nombre de projets. Cet indicateur est définie par :
1 Effortréel,i − Effortestimé,i
N
MMRE = × 100 (D.20)
N Effortréel,i
i=1
288
D.7. LA VALIDATION DES MODÈLES D’ESTIMATION DES COÛTS
La plupart des études empiriques ont montré qu’aucune technique n’a pu prouver qu’elle
performe mieux que les autres dans toutes les situations. En effet, la performance d’un modèle
d’estimation dépend, au moins, de trois facteurs :
• La technique utilisée pour la mise au point du modèle. En effet, les techniques paramé-
triques exigent la connaissance de la forme de la relation exprimant l’effort en fonction
des conducteurs du coût. Ainsi, si la forme adoptée ne représente pas convenablement
la réalité, le modèle risque de fournir des estimations moins précises. Dans le cas des
modèles non-paramétriques, l’idée consiste à trouver une approximation à la forme réelle
de la relation. Ainsi, s’il s’avère que cette relation a une forme bien déterminée telles
que linéaire ou analytique, les modèles paramétriques ont plus de chances d’être plus
précis que les modèles non-paramétriques.
• Les caractéristiques de la base des projets logiciels à partir de laquelle le modèle a
été mis au point. En effet, les paramètres d’un modèle d’estimation se définissent, en
général, en fonction de ces projets logiciels. Des exemples de caractéristiques dont les
impacts sur la performance d’un modèle ont été étudiés dans la littérature sont :
289
ANNEXE D. LES TECHNIQUES D’ESTIMATION DES COÛTS ET DES CHARGES
D.8 Conclusion
L’estimation des coûts de développement de logiciels est l’un des problèmes critiques les
plus débattus en métrologie de logiciels. La maîtrise et l’évaluation de ces coûts semblent
encore préoccuper aussi bien les chercheurs que les responsables et les chefs de projets logiciels.
Dans ce chapitre, nous avons présenté un ensemble de techniques d’estimation des coûts,
spécifiquement celles se basant sur la modélisation. Ainsi, nous avons décrit des exemples
de modèles paramétriques et non-paramétriques. Chaque type de modèle d’estimation a des
avantages et des inconvénients et aucun modèle n’a pu prouver qu’il performe mieux que tous
les autres dans toutes les situations.
290
Annexe E
Ce sont les éléments qui permettent d’affecter un degré de complexité à chacun des 5
composants principaux des Points de Fonction et de distinguer les différentes transactions au
sein du système.
293
ANNEXE E. LES PARAMÈTRES DE LA MÉTHODE D’ESTIMATION PROPOSÉE
Définition Exemples
Record Element Type Un RET est un groupe- En-tête d’une facture,
(RET) ment de champs identi- Corps d’une facture, Infor-
fiables par un utilisateur. mation sur un utlisateur. . .
C’est plus facile de re-
garder les groupements lo-
giques des données pour
pouvoir identifier les RETs.
File Type Referenced Un FTR est un type de Tous les ILF et les EIF
(FTR) fichier référencé par un de l’application, voir les
processus élémentaire. Un exemples ?? et ??
FTR doit être un Fichier
Logique Interne (ILF) E.1
ou un Fichier d’Interface
Externe (EIF) E.1
Data Element Type Un DET est un champ non nom, prénom, date, mes-
(DET) répété, un attribut iden- sage d’erreur, valeur calcu-
tifiable par un utilisateur. lée, bouton. . .
C’est un champ ou élé-
ment graphique d’un GUI
au sens informatique.
294
E.1. LES COMPOSANTS DES POINTS DE FONCTION (FP)
Un ILF est un groupe de données logiquement lié du point de vue d’un utilisateur ou un
groupe d’informations de contrôles maintenues à l’intérieur de l’application. Ce groupe fait
partie de l’application.
Un ILF sert à garder des données maintenues via un ou plusieurs processus élémentaires
(cas d’utilisation) appartenant à l’application.
Évaluation de la complexité
Un EIF est un groupe de données liées logiquement du point de vue d’un utilisateur ou un
groupe d’informations de contrôle référencés par l’application mais qui n’appartiennent pas à
cette application.
Le but premier d’un EIF est de garder ces données référencées par un ou plusieurs processus
élémentaires (cas d’utilisation) et mis à jour par une autre application que celle mesurée, ces
données peuvent être à l’intérieur ou à l’extérieur des frontières de l’application.
Évaluation de la complexité
295
ANNEXE E. LES PARAMÈTRES DE LA MÉTHODE D’ESTIMATION PROPOSÉE
Un EI est un processus élémentaire de l’application qui traite des données ou des informa-
tions de contrôle qui viennent de l’extérieur du périmètre de l’application. Les données traitées
ont un impact sur une ou plusieurs ILF/EIF. Une information de contrôle peut n’avoir aucun
impact sur les ILF/EIF.
La raison première d’un EI est de gérer (création, mise à jour, suppression) un ou plusieurs
ILF/EIF et/ou modifier la logique d’exécution d’une application.
Évaluation de la complexité
296
E.1. LES COMPOSANTS DES POINTS DE FONCTION (FP)
Un EO est un processus élémentaire de l’application qui génère des données ou des infor-
mations de contrôle pour l’extérieur de l’application.
La raison première d’une EO est de fournir des informations à un utilisateur via une
logique d’exécution. Cette logique d’exécution doit transformer les données sortantes. Donc
les EO représentent des processus qui extraient des données de l’application en sollicitant un
traitement de ces données avant traitement.
Évaluation de la complexité
297
ANNEXE E. LES PARAMÈTRES DE LA MÉTHODE D’ESTIMATION PROPOSÉE
La raison première d’une EQ est de retrouver des informations d’un ILF ou d’un EIF. Un
EQ sélectionne, retrouve des données, qu’il transmet vers l’extérieur. Quelques spécificités des
EQ :
• pas de mise à jour des ILF ;
• résulte d’un traitement d’extraction de données, sans transformation ;
• ne contiennent pas de donnée calculée en sortie (exemple des totaux).
Évaluation de la complexité
Ce sont des facteurs qui font partie du modèle précoce et du modèle post-architecture et
qui permettent de qualifier le type de développement et la nature du projet à réaliser. La
sélection de ces facteurs est basée sur le fait qu’ils sont une source significative de variation
exponentielle de l’effort d’un projet et/ou la variation de productivité. Ces facteurs sont au
nombre de cinq :
Précédence (PREC)
298
E.3. LES FACTEURS DE COÛTS DU MODÈLE POST-ARCHITECTURE
RESL caractérise la façon dont les incertitudes, en particulier celles qui concernent l’ar-
chitecture, sont résolus. Si tous les risques sont résolus, alors RESL est extrêmement élevé. Si
la gestion de risques est absente, ou très occasionnelle, alors RESL est très bas. En fait, les
risques sont identifiés lors du développement, ce qui occasionne des feed-back très coûteux.
Les 17 facteurs de coûts du modèle post-architecture sont utilisés pour ajuster l’effort
nominal et refléter l’impact des attributs pouvant influencer le développement.
Le modèle peut être utilisé pour estimer un projet en entier ou un projet module par
module et dans ce dernier cas l’estimation des facteurs de coûts peut différer d’un module à
un autre selon le contexte, seul l’estimation du facteur concernant la contrainte de planification
est commune à tous les modules.
299
ANNEXE E. LES PARAMÈTRES DE LA MÉTHODE D’ESTIMATION PROPOSÉE
300
E.3. LES FACTEURS DE COÛTS DU MODÈLE POST-ARCHITECTURE
Les attributs du produit représentent la variation de l’effort causée par les caractéristiques
du produit à développer. Un produit qui est complexe, qui a des exigences de haute fiabilité,
ou qui utilise une grande base de données de test exigera plus d’effort. Il y a 5 attributs de
produit et la complexité de l’application a l’influence la plus forte sur l’effort évalué.
DATA permet de capturer l’effet des fortes exigences de données d’essai sur le dévelop-
pement du produit. L’évaluation est faite en calculant D/P, où D est la taille de la base de
données de test en octet et P la taille du programme en SLOC. La raison pour laquelle la
taille de la base de données est importante à considérer est qu’il faut estimer l’effort exigé
pour produire les données d’essai qui seront utilisées pour tester le programme. Ainsi, DATA
permet de capturer l’effort nécessaire pour assembler et maintenir les données exigées pour
achever l’essai du programme.
CPLX permet de mesurer le degré de complexité générale du logiciel. La complexité est es-
timée à partir de 5 critères : Les contrôles, la complexité des calculs, le type des entrées/sorties,
la gestion des structures des données et la gestion de l’interface utilisateur.
301
ANNEXE E. LES PARAMÈTRES DE LA MÉTHODE D’ESTIMATION PROPOSÉE
À travers la table E.2 et en sélectionnant les critères qui caractérisent le logiciel, l’évalua-
tion de la complexité est la moyenne pondérée des évaluations des critères choisis.
302
E.3. LES FACTEURS DE COÛTS DU MODÈLE POST-ARCHITECTURE
303
ANNEXE E. LES PARAMÈTRES DE LA MÉTHODE D’ESTIMATION PROPOSÉE
RUSE prend en compte l’effort nécessaire pour construire des composants en vue d’une
ré-utilisation ultérieure, ce qui implique des composants plus génériques, une documentation
plus importante, des tests approfondis. . .
Les différents degrés de complexité de RUSE sont :
• "Aucune réutilisation"
• "Au niveau projet" pourrait s’appliquer à la réutilisation de modules à l’intérieur
du projet uniquement. à l’intérieur de plusieurs projets d’une même structure (service)
uniquement.
• "Au niveau programme" pourrait s’appliquer à la réutilisation dans des projets
différents pour une même organisation.
• "Au niveau ligne de produit" pourrait s’appliquer si la réutilisation est étendue à
des organisations multiples pour un seul type d’application.
• "Au niveau de plusieurs lignes de produit" pourrait s’appliquer à la réutilisation
de modules dans plusieurs types d’application pour des organisations multiples.
TIME est une mesure qui permet d’évaluer la disponibilité de la machine cible en mesurant
la contrainte imposée sur le temps d’exécution du logiciel. L’évaluation est exprimée en termes
de pourcentage de temps d’exécution consommé par rapport au temps machine.
STOR permet de mesurer la contrainte imposée sur l’espace de stockage des données.
L’évaluation est exprimée en termes de pourcentage de taille de stockage nécessaire à l’appli-
cation par rapport à la taille de stockage disponible.
304
E.3. LES FACTEURS DE COÛTS DU MODÈLE POST-ARCHITECTURE
pendant, les applications elles-mêmes demandent de plus en plus de ressources ce qui justifie
que ces facteurs restent toujours appropriés.
Après la taille de produit, les attributs du personnel ont l’influence la plus forte dans la
détermination de l’effort exigé pour développer un produit logiciel. Ces attributs permettent
d’évaluer la capacité de l’équipe de développement,architectes et développeurs, et leur expé-
rience.
Les architectes sont les personnes qui travaillent sur les spécifications, la conception gé-
nérale et la conception détaillée. Les attributs majeurs qui devraient être considérés sont la
capacité d’analyse et de conception, l’efficacité et le niveau de perfectionnement, et la capa-
cité à communiquer et coopérer. Le niveau d’expérience n’est pas inclus dans ce facteur, il
est traité par les facteurs APEX, LTEX et PLEX. Le facteur ACAP est exprimé en terme de
pourcentage du niveau d’acquisition de toute l’équipe de ces attributs majeurs.
L’évaluation devrait être basée sur les possibilités de toute l’équipe de développement.
Les facteurs principaux qui devraient être considérés dans l’estimation sont les capacités de
l’équipe, l’efficacité et le niveau de perfectionnement, et la capacité à communiquer et coopérer.
L’expérience des programmeurs ne devrait pas être considérée ici, elle est évaluée avec les
facteurs APEX, LTEX et PLEX. Le facteur PCAP est exprimé en terme de pourcentage du
niveau d’acquisition de toute l’équipe de ces attributs majeurs.
305
ANNEXE E. LES PARAMÈTRES DE LA MÉTHODE D’ESTIMATION PROPOSÉE
Les facteurs de projet expliquent les influences de l’environnement du projet sur l’effort
estimé, ces facteurs regroupent l’utilisation des outils modernes de programmation, la (ou les)
localisation(s) de l’équipe de développement et les contraintes de planification.
306
E.4. LES FACTEURS DE COÛTS DU MODÈLE PRÉCOCE
TOOL permet de mesurer le degré d’automatisation des outils utilisés dans le projet
de développement. L’estimation de l’outil s’étend de la simple édition et codage aux outils
intégrés de gestion du cycle de vie, des processus et de la réutilisation.
SITE permet de mesurer le degré de coopération entre les différents sites intervenant dans
le développement. Cette coopération est exprimée en terme d’emplacement géographique des
équipes de développement.
307
ANNEXE E. LES PARAMÈTRES DE LA MÉTHODE D’ESTIMATION PROPOSÉE
308
E.4. LES FACTEURS DE COÛTS DU MODÈLE PRÉCOCE
Tableau E.12 – La correspondance entre les facteurs de coûts des modèles précoce et post-
architecture.
L’évaluation des facteurs de coûts du modèle précoce est faite en suivant le principe sui-
vant :
3) Selon le tableau relatif à chaque facteur de coût du modèle précoce, on détermine son
évaluation en se basant sur le poids obtenu des facteurs de coûts du modèle post-
architecture correspondant.
Le tableau E.4 montre les critères d’évaluation des facteurs de coûts du modèle précoce.
RCPX regroupe les facteurs : les contraintes de fiabilité du projet (RELY), taille de la base
de données (DATA), la complexité de l’application (CPLX) et les besoins de documentation
(DOCU) du modèle post-architecture.
309
ANNEXE E. LES PARAMÈTRES DE LA MÉTHODE D’ESTIMATION PROPOSÉE
RCPX regroupe les facteurs : les contraintes de la durée d’exécution (TIME), les contraintes
d’occupation mémoire (STOR) et la stabilité de la plate-forme d’exploitation (PVOL) du mo-
dèle post-architecture.
PERS regroupe les facteurs : la maturité des architectes (ACAP), la maturité des pro-
grammeurs (PCAP) et le turnover du personnel (PCON) du modèle post-architecture.
PREX regroupe les facteurs : expérience des architectes du domaine applicatif (APEX),
expérience d’utilisation de la plate-forme d’exploitation (PLEX) et pratique des langages et
outils de programmation utilisés (LTEX) du modèle post-architecture.
L’équipement (FCIL)
FCIL regroupe les facteurs : utilisation d’outils logiciels (TOOL) et développement sur
plusieurs sites différents (SITE) du modèle post-architecture.
310
E.4. LES FACTEURS DE COÛTS DU MODÈLE PRÉCOCE
311
Liste des figures
3.6 Les relations d’une cellule de Zachman à travers une même ligne . . . . . . . 36
313
LISTE DES FIGURES
6.3 Un processus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
314
LISTE DES FIGURES
6.24 Les domaines de processus (PA) par niveau de maturité (ML) . . . . . . . . . 103
7.2 Les deux solutions retenues pour l’interopérabilité entre les méta-modèles de
GRAI et UML . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
9.2 Le champ de couverture des normes qualité des activités de l’entreprise . . . . 129
9.3 Le champ de couverture commun des normes qualité des activités de l’entreprise130
315
LISTE DES FIGURES
9.9 Le diagramme d’objet des standards qualité ISO 9001v2000 et CMMI . . . . 139
11.6 Le niveau d’intégration des domaines de processus de CMMI dans une carto-
graphie de processus ISO 9001v2000 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
316
LISTE DES FIGURES
11.7 Le niveau d’intégration des domaines de processus de CMMI dans un processus 182
D.5 Architecture d’un réseau de neurone à trois couches pour l’estimation de l’effort.280
D.7 Arbre de régression construit à partir des 63 projets logiciels du COCOMO’81. 282
317
Liste des tableaux
319
LISTE DES TABLEAUX
E.12 La correspondance entre les facteurs de coûts des modèles précoce et post-
architecture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309
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Titre : CONTRIBUTION À L’INTEGRATION DES PROCESSUS MÉTIER : APPLICATION À
LA MISE EN PLACE D’UN RÉFÉRENTIEL QUALITÉ MULTI-VUES
Le croisement de concepts issus de la gestion des processus métier, des normes et standards qualité et
de l’interopérabilité nous a permis de nous intéresser à l’organisation et l’intégration des processus métier
d’entreprise, pour proposer une démarche de mise en place d’un référentiel qualité multi-vues.
Le but de notre travail est de montrer comment intégrer les processus métier d’une entreprise à l’aide d’un
référentiel commun offrant différents points de vue. Cette démarche généralisable est appliquée à l’inté-
gration de deux standards de qualité, ISO 9001v2000 et Capability Maturity Model Integration (CMMI),
afin de générer un référentiel qualité multi-vues permettant une certification relative aux deux normes.
Ce référentiel prend en compte les chapitres imposés par ISO et les recommandations de CMMI. Dans le
cadre de l’implémentation du référentiel, nous nous sommes intéressés à la définition d’une méthodologie
d’estimation des délais et charges des projets informatiques afin de rationaliser ce processus critique pour
l’entreprise. La mise en place de ce référentiel qualité s’accompagne de la définition d’une démarche assurant
l’interopérabilité des processus définis avec ceux des clients et/ou partenaires.
Une méthodologie d’audit projet, un référentiel documentaire et un référentiel des compétences viennent
compléter le travail déjà réalisé afin d’assurer l’implémentation et le respect du référentiel qualité.
Mots clés : Processus métier, Référentiel qualité, ISO 9001v2000, Capability Maturity Model Integration
(CMMI), Interopérabilité.
Keywords : Business process, Quality reference frame, ISO 9001v2000, Capability Maturity Model Inte-
gration (CMMI), Interoperability.