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THESE DE DOCTORAT
Les travaux de recherche présentés dans ce mémoire ont été réalisés à l’Institut
des Sciences et Techniques de l’Ingénieur d’Angers (ISTIA), dans le LAboratoire en
Sûreté de fonctionnement, Qualité et Organisation (LASQUO), au sein de l’équipe
Maı̂trise Statistique de Processus.
Le financement de cette thèse a été possible grâce aux efforts faites par deux
institutions :
– ISTIA - LASQUO
– Communauté d’Agglomération du Grand Angers.
iii
iv
A ma femme
DANIELA
Mes sincères remerciements vont aux personnes qui ont contribué au bon déroule-
ment et à l’aboutissement de cette thèse.
En premier lieu, je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance à Monsieur A. Kobi,
Professeur à l’Université d’Angers et Directeur du laboratoire LASQUO, qui m’a donné
la chance de réaliser ces travaux. Je tiens à lui remercie pour avoir accepté de diriger
cette thèse avec une formidable compétence. Grâce à ses conseils et à son intérêt, il m’a
été possible de mener cette thèse à son terme. Je tiens aussi à dire merci à Monsieur
R. Hambli, Professeur au Polytech’Orléans, qui a également encadré ce travail malgré les
nombreuses activités dont il a la charge.
Remerciements et profonde gratitude vont également aux membres de la commission
d’examen. J’exprime ainsi toute ma reconnaissance à Monsieur P. Picart, Professeur à
l’Université de Franche-Comté, pour avoir accepté d’examiner mon travail. J’adresse aussi
mes sincères remerciements à Monsieur A. Imad, Professeur à l’Université des Sciences et
Technologies de Lille1, qui a également accepté d’être rapporteur de ce mémoire. Je les
remercie de l’intérêt réel qu’ils ont manifesté sur la teneur de ce rapport. Je remercie à
Monsieur D. Badie Levet, Maı̂tre de Conférences à l’ENSAM d’Angers ainsi qu’à Monsieur
A. Mkaddem, Maı̂tre de Conférences à l’ENSAM Chalons, qui m’ont fait l’honneur de
participer à ce jury. Je remercie également à Monsieur F. Guerin, Professeur à l’Université
d’Angers, qui a accepté de participer à ce jury, pour ses remarques constructives ainsi que
pour les encouragements et la confiance qu’il m’a redonner durant les derniers mois de la
rédaction du ce mémoire.
C’est avec chaleur et sincérité que je salue les membres du laboratoire, et plus parti-
culièrement M. Barreau, B. Dumon, T. Tiplica, C. Robledo, R. Chassagnon, C. Crespin,
avec lesquels j’ai passé ces années. J’exprime aussi mes remerciement pour mes collègues
de bureau, notamment F. Babus, S. Verron et P. Lantieri avec lesquels j’ai pu collaborer
durant ce travail. Je n’oublierai pas l’atmosphère de sérieux et de détente mêlés qu’ils ont
su entretenir, créant ainsi les conditions nécessaires à une bonne activité de recherche.
Je voudrais plus particulièrement exprimer ma reconnaissance envers Monsieur X. Bague-
nard ainsi qu’à son directeur de thèse Professeur L. Jaulin, avec qui une collaboration
scientifique fructueuse s’est très vite établie.
Il me serait impossible, enfin, de ne pas dire un grand MERCI à ma femme DANIELA
et a mon petit garçon VLAD-DAVID, ainsi qu’à nos familles pour le soutien et leurs
encouragements qu’ils n’ont pas cessé, tout au long de cette période qui a été parfois très
difficile. Je suis sûr que sans leur présence, je ne serais pas arriver à finir cette thèse.
viii
Table des matières
Introduction générale 1
ix
2.2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
2.2.2 Approche proposée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
2.3 L’optimisation multicritères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
2.3.1 Méthode de Ch’ng . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
2.4 Approche hybride pour l’optimisation des procédés . . . . . . . . . . 78
2.4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
2.4.2 Tolérancement mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
2.4.3 Analyse par intervalles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
2.4.4 Nouvelle méthode d’optimisation pour obtenir une Surface de
Réponse par Intervalle (SRI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
2.5 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
5 Applications 135
5.1 Optimisation du procédé de pliage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
5.1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
5.1.2 Le choix des variables du processus . . . . . . . . . . . . . . . 137
5.1.3 Modélisation par éléments finis du procédé de pliage . . . . . 138
5.1.4 Analyse de screening . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
5.1.5 Analyse par Surface de Réponse . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
5.1.6 Optimisation du procédé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
5.1.7 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
5.2 Optimisation du procédé d’extrusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
5.2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
5.2.2 Étude du processus d’usure pendant l’extrusion . . . . . . . . 148
5.2.3 Analyse statistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
5.2.4 Optimisation multicritères pour le procédé d’extrusion . . . . 156
5.2.5 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
5.3 Optimisation du procédé d’emboutissage . . . . . . . . . . . . . . . . 163
5.3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
5.3.2 Simulation numérique de l’emboutissage 3D . . . . . . . . . . 163
5.3.3 Optimisation de l’emboutissage à l’aide de la Surface de Ré-
ponse par Intervalles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
5.3.4 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
5.4 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
xiii
1.22 Apparition des fissures pendant le pliage - Photos : [Ben01, Mka03]. . 26
1.23 Retour élastique après le pliage - Photo : [Ben01]. . . . . . . . . . . . 26
1.24 Solutions pour diminuer le retour élastique - Photo : [Zaf04] . . . . . 27
1.25 Pliage en V - solutions pour diminuer le retour élastique - Photo :
[Ben01] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.26 Retour élastique obtenue expérimentalement. . . . . . . . . . . . . . . 29
1.27 Pièces obtenues par pliage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.28 Opération d’extrusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.29 a) Ecrasage simple b) Filage inverse central. . . . . . . . . . . . . . . 31
1.30 a) Filage direct central b) Filage latéral. . . . . . . . . . . . . . . . . 31
1.31 La rupture du lopin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
1.32 Influence de la lubrification sur l’écoulement du métal a) sans lubri-
fication b) avec lubrification - Photo :[Col72] . . . . . . . . . . . . . . 32
1.33 Fissuration externe durant l’extrusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
1.34 Défaut en chevron. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
1.35 Le mécanisme de formage des défauts en chevron - Photo : [Ext01] . . 34
1.36 Pièces obtenues par extrusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
1.37 Usure des outils. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
1.38 Chargement cyclique - fatigue - Photo : [Pay04] . . . . . . . . . . . . 37
1.39 Les périodes de dégradation par fatigue [Lep05d]. . . . . . . . . . . . 38
1.40 La dégradation d’une pièce par fatigue - Photo : [Mad69] . . . . . . . 38
1.41 Optimisation des défauts d’emboutissge. . . . . . . . . . . . . . . . . 40
1.42 Différents profils de la matrice d’extrusion. . . . . . . . . . . . . . . . 41
1.43 Optimisation de la forme d’une matrice d’extrusion. . . . . . . . . . . 42
1.44 Différents types de courbes pour la forme de la partie active de la
matrice d’extrusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
1.45 Principales méthodes déterministes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
1.46 Méthode du Simplex. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
1.47 Principales méthodes non déterministes. . . . . . . . . . . . . . . . . 48
1.48 Organigramme d’un Algorithme Génetique [Man02] . . . . . . . . . . 49
1.49 Structure d’un réseau de neurones artificiel. . . . . . . . . . . . . . . 50
xvii
xviii
Introduction générale
PROCEDE MATERIAUX
Extrusion Métallique ou non
Emboutissage
Pliage REDUCTION Composites
Non-homogenes
Forgeage Défauts internes
Hydroformage
Découpage
PIECE
DEFORMATIONS MODELISATION
MECANIQUES Techniques
Plasticité Analytiques
Méthode des
Formabilité
Frottement
VARIATIONS Éléments Finis
Défaillances Optimisation
Méthodes numériques
1
INTRODUCTION GENERALE
Pour mieux répondre à ces besoins nous avons retenu deux axes de recherche
(Figure 2). Le premier concerne la modélisation des défaillances des outils telles que
l’usure et la fatigue, influencées par des conditions de formage. Le second est orienté
vers l’optimisation des conditions de formage des pièces. La prévision des modes de
OUTIL PIECE
DEFAILLANCES PERFORMANCES
FATIGUE USURE
Retour élastique Réduction des contraintes
Rupture résiduelles
Fissuration Amélioration de la
DUREE DE VIE Défauts résistance des pièces
Rayures (écrouissage)
défaillances engendrées par la mise en forme des métaux est un enjeu industriel de
premier ordre. Dans le cas des outils, les actions mécaniques et thermiques peuvent
être très importantes et conduire à une plastification partielle, induire des fissurations
par fatigue et usure (Figure 2). Dans le cas des pièces, le formage implique des défauts
comme les rayures, les fissures, le retour élastique, etc. (Figure 2).
Actuellement, les méthodes d’optimisation des procédés de mise en forme sont
basées sur des approches essentiellement empiriques qui ne permettent pas d’es-
timer rigoureusement la sensibilité des performances du produit par rapport aux
paramètres influents du procédé. Ces méthodes consistent, généralement, à effectuer
des calculs aléatoires permettant d’identifier l’optimum.
Malgré les progrès réalisés dans ce domaine il existe encore de nombreuses pistes
d’amélioration telles que :
– Prise en compte des modes de défaillances observés (pièces, outillages)
– Développement de méthodes d’optimisation rapides et paramétrées
– Développement d’un support informatique pour une utilisation industrielle
conviviale
L’optimisation des procédés de mise en forme consiste à déterminer les conditions
2
INTRODUCTION GENERALE
M ATHEM ATIQUES
M éthodes d’optim isation
OPTIM ISATION
DES PROCEDES
Pour pallier les insuffisances des méthodes actuelles, l’objectif de cette thèse est
de développer une stratégie d’optimisation des procédés de mise en formes rapide,
3
INTRODUCTION GENERALE
Cette liste n’est pas exhaustive, il existe d’autres critères spécifiques à chaque
procédé. Généralement, les paramètres d’optimisation portent sur le matériau, la
géométrie des outillages ainsi que les paramètres du procédé et la géométrie des
pièces. Tous ces paramètres peuvent être contraints par des limitations de natures
technologiques ou économiques à prendre en compte dans la résolution du problème
d’optimisation. Les stratégies d’optimisation envisagées sont de plusieurs natures
en fonction des problèmes d’optimisation et d’identification à résoudre. Parmi les
différentes stratégies d’optimisation, on a retenu des méthodes de type Plan d’Ex-
périences et Surface de Réponse pour le calage et le contrôle des paramètres de
procédés et conditions opératoires. Dans ce cas, les simulations sont réalisées pour
un échantillonnage du domaine de conception aussi précis que possible, lié au temps
de calcul disponible ; l’analyse fournit alors en chaque point du Plan d’Expériences
les valeurs des critères de qualité. Un des avantages est de pouvoir calculer en ces
points, sans coût supplémentaire, plusieurs réponses (critères/limitations). Une in-
terpolation fournit ensuite en tout point du domaine échantillonné, des expressions
explicites de ces critères de qualité, après vérification de la précision.
4
INTRODUCTION GENERALE
PROCEDE DE FABRICATION:
Choix optimal des niveaux
pour les FACTEURS
Plans d’Expériences
O
P SCRIPT en Python
Simulations numériques
par Elements Finis
T ABAQUS, ADINA …
I
F Construire la
Surface de Réponse
O FONCTION OBJECTIF
R OPTIMISATION
M Simulation en
NON conditions optimales
Validation des données
OUI
STOP
Dans l’esprit de l’objectif général rappelé plus haut, le document présente notre
travail sur le développement d’un algorithme itératif d’optimisation des procédés
basé sur le couplage de : méthodologie des plans d’expériences, méthode des
éléments finis et méthode de surfaces de réponse. Il s’articule en 5 chapitres :
Chapitre 1
Le premier chapitre de la thèse aborde l’aspect Mathématique en exposant
les méthodes d’optimisation des procédés de mise en forme. Il s’agit d’une étude
bibliographique sur les procédés de mise en forme avec les principaux modes de
défaillances rencontrés lors du formage. Les méthodes d’optimisation les plus utili-
sées, pour améliorer la qualité des pièces fabriquées et pour éviter l’apparition des
défaillances, seront présentées dans cette partie. Cette partie a comme principal
but de faire un état des lieux sur l’existant et de situer la place de la méthodolo-
gie des plans d’expériences avec ses avantages et ses inconvénients parmi les autres
5
INTRODUCTION GENERALE
méthodes.
Chapitre 2
L’aspect Mathématique reste encore notre préoccupation durant ce chapitre.
Nous présentons ici la Méthodologie des Plans d’Expériences qui est un outil
d’analyse privilégié pour les ingénieurs du fait qu’on réalise d’abord un minimum
d’expériences afin d’obtenir les facteurs influents d’un procédé par la technique de
screening et par la suite une modélisation par surface de réponse nous permet d’at-
teindre l’optimum avec le moindre coût. Différentes stratégies d’optimisation par
plans d’expériences développées par notre équipe, seront présentées dans cette par-
tie. Afin de couvrir un manque existant dans les techniques d’optimisation par plans
d’expériences numériques nous avons proposé une technique nouvelle nécessaire à la
vérification du caractère non linéaire d’une modélisation. Dans un contexte d’optimi-
sation globale, l’optimisation multicritères est une approche de plus en plus utilisée.
Afin de s’inscrire dans cette voie, qui répond notamment à un besoin économique,
nous avons utilisé l’approche proposée par Ch’ng [Ch’05]. La combinaison de deux
ou plusieurs méthodes d’optimisation donne à celles-ci une efficacité qui ne peut pas
être atteinte par aucune d’elles individuellement. C’est pourquoi, nous avons pro-
posé une méthode originale d’optimisation de type hybride afin d’obtenir ce qu’on va
appeler une surface de réponse par intervalle. La méthode proposée, combine
trois approches : la méthodologie de surface de réponse, les tolérances mécaniques
et le calcul par intervalle.
Chapitre 3
Le troisième chapitre est consacré au développement Mécanique. On présente
ici la modélisation numérique des principales défaillances exposées au chapitre 1. Ces
défaillances, par leurs effets sur la fabrication, pourront engendrer des coûts très éle-
vés. Différents critères de rupture non-couplés et des lois de comportement couplées
à l’endommagement de type Lemaı̂tre ont été implémentés au code ABAQUS à
travers la routine utilisateur UMAT, ce qui a permis de prédire et d’optimiser les
procédés vis-à vis de la rupture des pièces. Pour la modélisation de l’outillage un cer-
tain nombre de lois de fatigue ainsi que la loi d’usure d’Archard ont été implémentés
ce qui pourrait permettre une optimisation multicritères des procédés.
Chapitre 4
La contribution au niveau Informatique est présentée dans le quatrième cha-
pitre. Le développement du logiciel OPTIFORM, conçu pour automatiser et fa-
ciliter l’application de la Méthodologie des Surfaces de Réponse à partir des
simulations numériques, est décrit dans cette partie. Il s’agit d’un outil informa-
tique qui permet de déterminer de manière automatique et rapide, la combinaison
6
INTRODUCTION GENERALE
optimale des paramètres d’un processus, permettant d’obtenir des produits respec-
tant les spécifications données. Son interface graphique permet aux concepteurs une
utilisation conviviale.
Chapitre 5
La validation des méthodes proposées est exposée dans ce cinquième chapitre. Un
certain nombre d’applications sont détaillées mettant en oeuvre les contributions des
chapitres 1, 2 et 3. On commence par la nouvelle approche sur la détermination du
caractère non linéaire de la réponse d’un système obtenu par des simulations numé-
riques. Cette approche est utilisée afin de réduire le retour élastique après le pliage.
L’optimisation du procédé d’extrusion est faite à l’aide des modèles numériques qui
nous ont permis d’abord la prévision de l’usure de la matrice mais aussi la prévision
de la durée de vie dans un contexte d’optimisation multicritères. L’approche hybride
que nous avons développée (Chapitre 2) est appliquée dans le cas d’une opération
d’emboutissage afin d’optimiser le retour élastique.
7
8
Chapitre 1
9
10
1.1. INTRODUCTION
1.1 Introduction
La mise en forme de matériaux métalliques est une opération qui assure la fa-
brication des pièces en production de grande série à faible coût. Rapportés à la
qualité des pièces finales obtenues, les procédés de mise en forme restent la forme la
plus économique d’obtention des produits par déformation plastique des métaux. Au
cours du formage les pièces subissent des variations dimensionnelles ou des caracté-
ristiques fonctionnelles qui peuvent affecter d’une manière considérable leur qualité
finale. Afin de réduire ces effets les ingénieurs ont fait appel à la modélisation par
éléments finis permettant de prédire le comportement des pièces. La simulation nu-
mérique par éléments finis est la méthode la plus utilisée pour aider à la prise de
décisions avant de lancer la fabrication des nouveaux produits.
Les problèmes d’optimisation, notamment pour les procédés industriels, sont de
plus en plus complexes. La difficulté essentielle tient au coût de chaque simulation et
à la formulation des problèmes. Nous aborderons le problème de l’optimisation tout
d’abord du point de vue mathématique pour définir le cadre conceptuel (le modèle
mathématique), mais aussi du point de vue d’un ingénieur pragmatique qui cherche
à trouver des solutions simples pour des problèmes de plus en plus complexes causés
par les variations des caractéristiques des procédés.
Le principal but de ce chapitre est de répondre à la première discipline évoquée
dans ce rapport les mathématiques. Les outils mathématiques qui seront abordés
dans cette partie, vont assurer la création de modèles appropriés aux procédés de
fabrication, par des méthodes spécifiques, en vue de leur optimisation.
L’amélioration de la qualité technique des pièces mécaniques nécessite l’optimi-
sation de leurs procédés de fabrication. L’optimisation des procédés est un enjeu
industriel d’une importance capitale qui vise à trouver les caractéristiques des pro-
cédés de fabrication en accord avec la meilleure qualité possible des produits
Au cours de ces dernières années, les exigences de qualité et de sûreté de fonc-
tionnement, exprimées par les clients, ont contraint les entreprises à concevoir et
réaliser de nouveaux produits exempts de défaillances dans leurs utilisations nomi-
nales. Parallèlement on constate l’émergence de la culture de Near-Shape Forming
dans le domaine de la fabrication qui consiste à produire des pièces conformes en
une seule opération dans la mesure du possible ce qui nécessite une connaissance et
une maı̂trise accrues des procédés de fabrication. L’évolution des méthodes permet-
tant d’améliorer la qualité des pièces, a conduit progressivement les spécialistes ces
dernières années à développer des outils d’optimisation des procédés (Figure 1.1)
facilitant leurs utilisation.
11
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
La qualité des pièces fabriquées dépend d’un certain nombre de facteurs qui
affectent leurs caractéristiques mécaniques et géométriques en cours de fabrication.
La durée de vie des pièces en service est fortement influencée par les conditions
opératoires du formage. La figure 1.2 présente les principaux facteurs exerçant une
influence sur les pièces fabriquées.
12
1.2. PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Parmi les différentes stratégies d’optimisation qui seront présentées par la suite
dans le cadre de cette thèse, nous avons décidé d’utiliser la méthodologie des plans
d’expériences qui est mieux adaptée pour le calage et le contrôle des paramètres
des procédés et les conditions opératoires. Cette méthode présente l’avantage d’être
moins coûteuse en temps de calcul parce qu’elle propose une expérimentation fac-
torielle avec un nombre minimum d’essais. Étant une méthode adaptée aux phé-
nomènes de type boı̂te noire, la méthodologie des plans d’expériences permet de
détecter, parmi un ensemble de combinaisons des paramètres de fabrication (jeux
de données), la combinaison optimale. Il est important de préciser aussi le fait que
l’utilisation de la méthodologie des plans d’expériences pour optimiser les procé-
dés de fabrication permet la paramétrisation du calcul par des modèles numériques
correspondant à chaque procédé.
Comme l’objectif principal envisagé dans ce mémoire est l’optimisation des pro-
cédés de mise en forme, on présentera par la suite un bref rappel sur les principaux
procédés de formage, ainsi que les causes qui contribuent à la réduction de la qualité
des pièces fabriquées - les défaillances. Un état des lieux sera fait sur les méthodes
d’optimisation des procédés de mise en forme, qui ont été utilisées afin de diminuer
les conséquences de ces défaillances.
OUTIL
MATIERE
MATRICE
La pièce finale
13
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
M o u la g e F açonnage F r itta g e P r o c é d é s d iv e r s :
à p a rtir à p a rtir à p a rtir à p a rtir
d e l’é ta t liq u id e d e l’é ta t s o lid e d e l’é ta t p u lv é ru le n t d ’é ta ts p a rtic u lie rs
D é fo r m a tio n p la s tiq u e U s in a g e
s a n s e n lè v e m e n t a v e c e n lè v e m e n t
d e m a tiè re d e m a tiè re
à c h a u d e t à fro id
T r a v a il d e m é ta u x T r a v a il d e m é ta u x P rocédés
A s s e m b la g e
à l’é ta t m a s s if e n fe u ille s tr a d itio n n e ls e t
so u d ag e, b rassag e,
la m in a g e , fo rg e a g e , e m b o u tis s a g e , n o n tr a d itio n n e ls
c o lla g e , riv e ta g e ,
fila g e , é tira g e , p lia g e , d é c o u p a g e , c o u p e , a b ra s io n
ag rafag e
tré fila g e rep o u ssag e p h y s ic o -c h im iq u e
s a n s e n lè v e m e n t
Les procédés de mise en forme qui font l’objet de cette étude concernent la
déformation plastique (sans enlèvement de matière) (Figure 1.4) et pourront être
classées en deux grandes catégories :
1. Le travail des métaux à l’état massif :
– laminage, forgeage, matriçage, estampage, filage ou extrusion, étirage, tréfi-
lage, etc.
2. Le travail des métaux en feuilles :
– pliage, emboutissage, fluotournage, repoussage, découpage, etc.
La demande de plus en plus forte du marché des pièces obtenues par la mise
en forme a déterminé une évolution de leurs conditions de mise en oeuvre tout
en gardant les spécificités du chaque procédé. Cette évolution suit trois grandes
tendances [Fel00] :
– tout d’abord par une substitution des procédés qui ont permis le remplacement
de diverses opérations d’usinage peu économes en matière première et énergie.
– par une suppression ou réduction des traitements de finition des pièces qui vise
à produire directement et sans opérations supplémentaires la pièce avec toutes
ses spécifications tant dimensionnelles que mécaniques.
– par un enchaı̂nement continu des diverses opérations afin d’éliminer progres-
sivement les temps morts. Le caractère continu des diverses opérations a en
effet un double avantage : réduction des coûts de stockage et amélioration de
la qualité du produit final.
14
1.3. PRÉVISION DES DÉFAILLANCES LORS DU FORMAGE
Les procédés de mise en forme des métaux ont une importance économique assez
forte, qui correspond pour un pays développé à quelques pour-cents du produit na-
tional brut (PNB) [Fel00]. Les ingénieurs ont comme tâche principale l’obtention de
produits de qualité avec un taux de défaillance proche de zéro, c’est ce qu’on appelle
le principe du zéro défaut introduit pour la première fois par Crosby [Cla50].
On considère qu’une pièce est défaillante à partir du moment où elle ne remplit
pas sa fonction ou l’assure de manière dégradée.
De façon générale, il faut admettre que toute pièce peut-être affectée par des
défaillances techniques ou mécaniques et cela se traduit par une augmentation du
coût de la non-qualité. L’identification et l’amélioration de la fiabilité de pièces sont
des préoccupations quotidiennes pour les ingénieurs car les effets sur le procédé
peuvent être parfois catastrophiques [Fau04].
Dans ce travail nous avons étudié notamment les défaillances des procédés de
mise en forme qui seront présentées par la suite. Le diagramme d’Ishikawa (Figure
1.5) résume les plus importantes causes de défaillances, parmi lesquelles on peut
citer : la rupture, l’usure, la fatigue des outils, le retour élastique, fissuration, etc..
15
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
"
Compte tenu du fait qu’il existe une dépendance très forte entre les défaillances
et les défauts, sur la figure 1.6 on présente d’une manière synthétique les principaux
défauts pour les procédés de mise en forme. Plusieurs détails seront présentés par la
suite dans ce paragraphe.
./ !
! " ! /
*
Fig. 1.6 – Les principaux défauts pour les procédés de mise en forme.
16
1.3. PRÉVISION DES DÉFAILLANCES LORS DU FORMAGE
17
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Pendant cette opération les déformations [Col11, Col10] sont très complexes et
entraı̂nent des défauts qui sont difficilement maı̂trisables [Ham00b, Has02, Lih04,
Ren10]. Ces défauts peuvent être regroupés en deux catégories :
18
1.3. PRÉVISION DES DÉFAILLANCES LORS DU FORMAGE
Le procédé d’emboutissage est influencé par une gamme très variée de facteurs :
lubrification, cadence, pression de serre flan, etc.. Mais une influence importante est
engendrée par des facteurs qui sont liés à la métallurgie de la tôle tels que : la limite
d’élasticité, la surface de la tôle, la taille des grains, le coefficient d’anisotropie, l’ho-
mogénéité du matériau etc. [Col11, Mon00]. Le facteur le plus important influençant
l’écoulement du métal est considéré comme étant la géométrie du flan [RO40].
Lorsque le poinçon se retire après la phase de mise en forme, la pièce ainsi formée
n’est plus soumise à la force de maintien. Il se produit un retrait de la matière du
à l’élasticité du matériau et aux contraintes résiduelles après le formage (Figure
1.11). Ce phénomène s’appelle retour élastique [Kyu00, Lia02, Sta02, SW04] et il est
d’autant plus important que la limite d’élasticité du matériau est elle même élevée.
Les conséquences du retour élastique après l’emboutissage sont :
– défauts de forme
– variations des caractéristiques géométriques des pièces.
19
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Les deux méthodes sont efficaces et elles donnent des résultats appropriés. Les
résultats obtenus par simulation numérique ont été comparés à des expérimentations
réelles et les conclusions ont été satisfaisantes. Une autre approche basée sur la
méthodologie de la surface de réponse [Mon01] est proposée par Stander [Sta02].
L’auteur garde la même idée de compensation de l’angle du retour élastique. Le
processus d’optimisation est en effet un processus d’itérations successives pour les
surfaces de réponses qui modélise le retour élastique. A chaque itération, l’objectif est
20
1.3. PRÉVISION DES DÉFAILLANCES LORS DU FORMAGE
de trouver les variables du procédé qui minimisent le retour élastique. Les variables
qui ont été considérées durant les itérations sont : les paramètres géométriques de la
tôle, les rayons de la matrice, la force de serrage, etc.. Le processus s’arrête quand les
tolérances imposées par l’utilisateur pour chaque paramètre ont été atteintes. Malgré
le temps du calcul qui est d’autant plus long que les paramètres sont nombreux,
cette méthode donne des résultats fiables. Afin de réduire les défauts engendrés
par le retour élastique après l’emboutissage, nous avons développé une méthode
hybride d’optimisation (Chapitre 2) qui sera validée par une application à ce procédé
(Chapitre 5).
Le travail de référence pour l’étude de ce défaut est celui développé par Yoshida
[Sza91]. Il propose un test pour déterminer les conditions d’apparition des plis qui
porte son nom - Yoshida buckling test. Di et Thomson [Di97] ont utilisé les
réseaux de neurones pour prédire le même phénomène. Leur approche est basée sur
les paramètres de matériau proposés par Yoshida.
Une modélisation en 3D par éléments finis est proposée par Fan et al [Fan05] sur
la formation des plis durant l’emboutissage (Figure 1.14).
21
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Fig. 1.14 – Formation des plis durant l’emboutissage - simulation par élements finis.
22
1.3. PRÉVISION DES DÉFAILLANCES LORS DU FORMAGE
L’emboutissage sous presse présente de nombreux intérêts tant par son aspect
économique que qualitatif. Cette technique de mise en forme permet d’obtenir des
pièces à des prix bas avec des cadences de production très élevées. Les applications
de cette opération de mise en forme sont extrêmement larges. On les trouve no-
tamment dans les domaines suivants : transports (automobile pièces extérieures -
carrosserie et intérieures - renforts), électroménager (radiateurs, machines à laver),
ménager (casseroles - Figure 1.17), sanitaire (lavabos métalliques), emballage (boı̂tes
de boisson, conserves), pièces mécaniques, etc..
Fig. 1.17 – Pièces obtenues par emboutissage : a) petites pièces b) pièces de gros
volume.
23
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Le pliage est la technique la plus utilisée dans la mise en forme. Une pièce pliée est
formée par l’action verticale d’un poinçon rectiligne, sur une tôle supportée par une
matrice (Figure 1.18) dont les rayons d’attaque sont parallèles à l’arête du poinçon
[Bou30].
Tôle
Poinçon
Matrice
24
1.3. PRÉVISION DES DÉFAILLANCES LORS DU FORMAGE
25
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Fissurations
Fig. 1.22 – Apparition des fissures pendant le pliage - Photos : [Ben01, Mka03].
Après l’opération de pliage lorsque le poinçon se relève, la tôle sous l’action des
contraintes élastiques résiduelles se relâche. Ce phénomène s’appelle retour élastique
(Figure 1.23).
Serre Poinçon
flan
Matrice
La forme finale de la pièce pliée diffère de celle obtenue par la force du poinçon
car il y a ce défaut de retour élastique [Ber74] qui est appelé aussi ressaut
[Mar99] (Figure 1.23). Il entraı̂ne des variations de la géométrie finale de la pièce et
constitue la principale difficulté à maı̂triser pour le processus de pliage. Le retour
élastique dépend de plusieurs facteurs tels que : l’élasticité du matériau, le rayon de
la matrice, l’épaisseur de la tôle, la lubrification, le jeu entre le poinçon et la matrice,
la distribution des contraintes dans l’épaisseur de la tôle, la cadence, l’angle et la
force de pliage [Mka03], etc.. La dépendance du retour élastique du matériau est
importante et elle peut être exprimée par le fait que celui-ci sera d’autant plus
grand que :
– la tôle est mince,
– la limite d’élasticité est faible,
26
1.3. PRÉVISION DES DÉFAILLANCES LORS DU FORMAGE
Fig. 1.25 – Pliage en V - solutions pour diminuer le retour élastique - Photo : [Ben01]
27
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Plusieurs chercheurs [Bah05, For98, Ina02, Lia02, Mat02, Wer97, Zaf04] ont pro-
posé différentes méthodes pour la diminution du retour élastique.
Bahloul et al [Bah05] montrent dans leur travail que, pour un rayon petit de
pliage même si le retour élastique n’est pas significatif, la tôle subie des fissurations
importantes (Figure 1.22].
Une étude sur l’influence de certains paramètres de pliage sur la géométrie finale
des pièces est proposée par Mkaddem [Mka03]. Il propose une analyse du com-
portement d’éprouvettes en lieu et place des attaches réelles. L’originalité de cette
approche consiste d’abord en l’introduction des différentes caractéristiques du ma-
tériau obtenues par des essais réels sur des modèles numériques afin d’améliorer son
comportement pendant le pliage. Une des conclusions enoncée durant cette étude
est que le retour élastique est fort dépendant du rayon de pliage.
Les effets du rayon d’arrondissement du poinçon (Figure 1.25) sur le retour élas-
tique, pour le pliage en V, ont été envisagés par Forcellese et al [For98]. Durant
leur investigation avec des modèles par éléments finis, ils ont mis en évidence une
influence significative du rayon d’arrondissement du poinçon sur le retour élastique.
Les résultats obtenus par simulations numériques ont été validés expérimentalement.
Pour le pliage en l’air Inamdar et al [Ina02] ont étudié l’influence de l’interaction
entre les paramètres opératoires du procédé et ceux du matériau sur le retour élas-
tique pour différents types de matériaux. Ils ont pu montrer que le retour élastique
est essentiellement affecté par le rapport entre l’ouverture de la matrice et l’épaisseur
de la tôle.
Dans son travail, Samuel [Sam00] montre que le retour élastique est fortement
dépendant de l’anisotropie du matériau ainsi que de la force de pliage. Il trouve
que la courbure des parois latérales (pliage en U) varie inversement au rayon de la
matrice ce qui est due, selon lui, à la force de serrage appliquée par le serre flan.
Pour le pliage en L une étude sur la prévision et l’élimination du retour élastique
à l’aide des calculs par éléments finis est présentée par Livatyal et al [Liv02]. Les
résultats des simulations numériques obtenues par des codes de calculs différents
(Abaqus, Deform, ou Bend) sont comparés avec des résultats expérimentaux afin de
montrer les performances de chaque code de calcul. Par exemple, de façon générale,
les prévisions des charges de formage avec Abaqus se sont avérées plus proches des
résultats expérimentaux que celles obtenues avec Deform. Alors que’Abaqus donne
des résultats légèrement plus précis, Deform a l’avantage d’une interface graphique
facile à utiliser avec des routines de pré et de post-traitement puissantes.
Gau et al [Gau01] ont fait une investigation expérimentale afin d’étudier l’in-
fluence de l’effet Bauschinger sur la prédiction du retour élastique (Figure 1.26).
28
1.3. PRÉVISION DES DÉFAILLANCES LORS DU FORMAGE
Après l’analyse des résultats ils ont conclu que le retour élastique n’est pas influencé
d’une manière significative par l’effet Bauschinger.
Une grande partie de la littérature dans le domaine de mise en forme par pliage
[Cho99, LP01, Liv02, Liu02, Sam00] est consacrée à la prédiction par éléments finis
couplé ou non avec une analyse expérimentale du retour élastique, afin de proposer
la diminution des effets engendrés par ce défaut.
Malgré ces propositions, le retour élastique reste encore un problème pour le pro-
cessus de pliage. Dans ce contexte nous allons proposer dans le chapitre 2 une nou-
velle méthode d’optimisation applicable notamment car il s’agit des essais basés sur
des simulations numériques et le phénomène étudié à un fort caractère non-linéaire.
Le procédé de pliage étant un processus non-linéaire nous a permis de montrer les
avantages d’utilisation de cette nouvelle méthode dans le processus d’optimisation.
Le procédé de pliage est très répandu, dans l’industrie parce qu’il peut-être uti-
lisée aussi bien pour la fabrication des pièces de grandes dimensions que pour des
petites pièces (Figure 1.27).
Cette technique de mise en forme présente l’avantage de faire appel à des ou-
tillages simples pour la réalisation des pièces de formes complexes (Figure 1.27) Ces
29
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
inconvénients sont liés au fait que la longueur de pli est limitée à la longueur de la
machine et l’élasticité résiduelle (retour élastique) reste difficilement contrôlable.
L’extrusion (Figure 1.28), est un procédé de filage assez récent, qui consiste à
porter les métaux à une température adéquate, puis à les faire passer, sous une très
forte pression, à travers une filière (matrice) dont les ouvertures définissent le profil
recherché.
Il existe plusieurs techniques d’extrusion. On présente ici les plus utilisées en les
classant en fonction du type d’extrusion ainsi qu’en fonction du type de la pièce
finale (pleine ou creuse) [Bos85] :
Ecrasage
Filage inverse
– pour les pièces pleines - filage inverse extérieur ou central (Figure 1.29 b)
– pour les pièces creuses - filage inverse extérieur ou central
30
1.3. PRÉVISION DES DÉFAILLANCES LORS DU FORMAGE
Filage direct
– pour les pièces pleines - filage direct extérieur ou central ( Figure 1.30 a)
– pour les pièces creuses - filage direct creux ou extérieur
Filage latéral
– pour les pièces pleines (Figure 1.30 b)
31
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
32
1.3. PRÉVISION DES DÉFAILLANCES LORS DU FORMAGE
Les fissurations (Figure 1.34) dans la zone centrale sont des défauts très souvent
rencontrés lors de l’extrusion [Ko00] qui sont dus à un état de tension hydrostatique
dans la ligne centrale de la zone de déformation du lopin. Ces défauts sont connus
dans la littérature aussi par le nom de défauts en chevron.
33
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Pour résoudre ce problème [McV05] propose une solution par voie numérique ca-
pable de prédire l’apparition de fissures dans la zone centrale du lopin en fonction des
paramètres opératoires. D’autres chercheurs [Avi86, Ara86, Kaz03, Kom99, Red96,
Shi90] ont proposé des solutions analytiques afin de diminuer ce type de défaut mais
ils n’ont pas encore établi une périodicité dans l’apparition de celui-ci. Kazutake
[Kaz03] fait une analyse sur l’évolution du défaut en chevron pendant le formage.
Par la même occasion il étudie l’influence sur ce défaut des effets de la rupture
ductile, modélisée par différentes approches telles que : critères de Gurson, Oyane,
Cockcroft et Latham, Brozzo et Freudenthal. Après cette analyse il a pu conclure
que les critères de Gurson et Oyane, sont conformes aux résultats expérimentaux,
le critère de Cockcroft et Latham est à peu près conformes aux résultats expéri-
mentaux, tandis que les critères de Brozzo et Freudenthal ne sont pas conformes à
ces derniers. Une autre solution citée dans la littérature pour réduire les défauts en
chevron est d’utiliser un fluide à la place du poinçon (compression hydrostatique)
afin de réduire significativement le frottement.
Au cours de son utilisation, l’outillage subit des sollicitations cycliques et un
échauffement engendré par le travail des actions de contacts entre, le lopin et la
matrice et par la puissance dissipée au sein de la matière. Il en résulte des problèmes
de cassure, d’écaillage ou de grippage (rupture locale sur le bord de l’outil) ainsi que
une usure [Car66, Ham01a, Lee99] progressive des parties actives. L’usure de l’outil
(matrice) peut entraı̂ner des écarts sur la précision dimensionnelle ou la dégradation
de la surface des pièces obtenues par ce procédé. Ce phénomène qui survient pendant
l’opération d’extrusion pour la matrice est un problème qui a été largement étudié
par différents chercheurs [Ari03, GD03, Ham00a, Nam02, Yeo01]. Ils ont pu établir
une dépendance entre l’usure et certains paramètres opératoires tels que : rayon,
frottement, coefficient de réduction, angle de la matrice, etc.). Comme nous avons
consacré une partie de cette recherche à l’étude de l’usure [Lep05c], on présentera
34
1.3. PRÉVISION DES DÉFAILLANCES LORS DU FORMAGE
35
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Dans l’ensemble des secteurs industriels concernés par l’usure plus des deux tiers
des problèmes rencontrés relèvent de la mécanique (dans ce domaine, 30% des avaries
sont imputables à l’usure) [Car66]. D’après une étude réalisée par le CETIM 1 , le
coût de l’usure dans les années 1990 en France, se chiffrait à 25 milliards d’euros,
soit 3% du PIB.
Compte tenu de la complexité d’un tel phénomène, les premiers chercheurs ont
défini l’usure par des lois générales, souvent empiriques, où ils ont fait appel à l’ex-
périmentation. Mais la pratique nous a appris que les résultats issus des expériences
sont difficilement extrapolables d’une situation à l’autre, à cause des conditions opé-
ratoires qui ne peuvent pas être reproduites d’une manière identique.
Le premier chercheur qui a modélisé l’usure fut Tonn en 1937, qui a proposé une
équation empirique pour prédire l’usure abrasive [Lee99]. En 1940, Holm pose les
bases d’une théorie sur l’usure qui a été utilisée plus tard par Archard [Arc53] pour
donner enfin l’équation appelée loi d’usure d’Archard, qui sera présentée en détail au
paragraphe 3.2.2.2. Cette loi est utilisée pour prédire ce phénomène dans l’hypothèse
d’une évolution linéaire. Le phénomène d’usure fut aussi une préoccupation pour
d’autres auteurs [GA99, Ham00a, Hor99, Jen98, Pai96].
1
CETIM - Centre Technique des Industries Mécaniques
36
1.3. PRÉVISION DES DÉFAILLANCES LORS DU FORMAGE
D’une manière générale la fatigue décrit les défaillances qui conduisent à la fissu-
ration et à la ruine des matériaux. La majorité des composants mécaniques critiques
se ruinent sous des sollicitations mécaniques alternées. En tant que mode de dé-
gradation, la fatigue est associée à 50 à 90% des cas de défaillances des systèmes
mécaniques [Lu43]. L’incident le plus fréquent et le plus grave susceptible de survenir
à un outil en service est sa rupture par la fatigue, d’où la nécessité de prendre en
compte ce phénomène.
La fatigue des outils [Ju01, Par05] correspond à une succession, apparemment
continue, de phénomènes complexes : écrouissage, détérioration locale du matériau,
qui entraı̂nent l’apparition des premières microfissures (phase d’amorçage), puis, la
progression lente ou rapide de ces microfissures aboutit à la rupture finale de la
structure (phase de propagation). Habituellement on distingue trois périodes pour
décrire la ruine des outils par la fatigue (Figure 1.39) :
– période de germination ou période d’initiation des fissures,
– période de propagation des fissures,
– rupture brutale ou fracture.
Ces trois périodes représentent des fractions de durée de vie différentes suivant
les matériaux et les caractéristiques des sollicitations. Des études récentes [And05]
montrent qu’il existe une variation de la durée de vie par fatigue fonction de la taille
des grains. La variation des dimensions des grains entraı̂ne une prolongation de la
durée de vie par rapport à une structure avec des grains de même taille.
37
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Les théories modernes sur la fatigue proposent une analyse séparée pour chaque
phase. Les théories de l’initiation des fissures [Dra99] sont fondées sur l’hypothèse
que les fissures par fatigue sont initiées par les contraintes locales à la surface de la
pièce (Figure 1.40).
Pour la pièce sollicitée en fatigue les théories de propagation des fissures relient
la progression de celles-ci aux efforts extérieurs. La rupture finale est analysée en
utilisant la mécanique de la rupture. Des recherches récentes ont montré que le pro-
cessus d’initiation de la propagation des fissures en fatigue part de défauts initiaux
très petits [Dra99]. L’étude du phénomène de la fatigue des outils permet :
– de mieux maı̂triser la prise en compte de la présence de défauts dans les ma-
tériaux métalliques qui sont utilisés pour la fabrication de ces outils,
– d’évaluer les conditions d’amorçage et de propagation d’une fissure dans les
outils soumis à des sollicitations cycliques.
38
1.4. MÉTHODES D’OPTIMISATION EXISTANTES POUR LA MISE EN FORME
L’optimisation des procédés de mise en forme est une tâche quotidienne pour les
ingénieurs compte tenu de l’évolution rapide du marché qui entraı̂ne une concurrence
de plus en plus forte. Suite à cette évolution, les méthodes d’optimisation des procé-
dés de formage ont, elles aussi évoluées au fil du temps. Parmi les fonctions objectif
recensées lors du processus d’optimisation on peut citer d’abord la forme de l’outil de
formage qui a été abordée par différents auteurs [Bal96, Chu97, Sri00, Shi04, Uly02]
qui ont proposé différentes méthodes d’optimisation telles que : analyse de sen-
sibilité, algorithmes de Simplex, quasi-Newton, méthode du gradient, algorithmes
génétiques, réseaux de neurones ou autres. D’autres auteurs [Bro03, Cho03, For04,
Ham05a, Sou06] durant leurs recherches ont choisi comme fonctions objectives :
l’usure, le risque de rupture, l’écoulement du matériau, la force d’emboutissage,le
retour élastique, etc.
L’optimisation des procédés de mise en forme est un domaine qui a été introduit
par les travaux de Park [Par83]. La méthode proposée dite de forgeage inverse
utilise les éléments finis pour déterminer le chemin inverse de la déformation per-
mettant de réaliser la pièce finale.
39
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
La méthode du Simplex est utilisée aussi par Khalfallah [Kha04] afin de dimi-
nuer l’écart entre les réponses obtenues par simulations numériques et les résultats
expérimentaux durant son travail. En effet, son objectif est l’identification des lois
de comportement élastoplastique anisotrope à partir des essais expérimentaux en
vue de leur implémentation par éléments finis.
D’autres applications de cet algorithme ont été proposées. Otaha [Oha98] l’utilise
pour optimiser un procédé 3D de mise en forme de plaques en deux opérations.
Coupez et al [Cou99] propose son utilisation pour l’optimisation du profil de champs
de vitesse dans le procédé d’injection 3D.
Balan [Bal96] présente dans ses travaux de recherche une méthode d’optimisation
inverse basée sur un algorithme de quasi-Newton. Par cette méthode il propose
l’optimisation de la forme des outils de forgeage. La particularité de cette approche
est qu’elle tient compte du caractère non stationnaire du procédé et de principaux
phénomènes qui en découlent : l’évolution du contact et la nécessité des remaillages.
Un problème d’identification des paramètres par une méthode d’optimisation in-
verse est développé par Kleinermann [Kle03]. Cette approche est en effet un problème
d’optimisation pour lequel l’objectif est de réduire au minimum l’écart entre les ré-
sultats obtenus par simulations numériques et les résultats expérimentaux. Pour
résoudre d’une manière efficace un problème inverse, il faut utiliser une méthode
d’optimisation adaptée au problème posé. D’une manière générale une méthode d’op-
timisation peut être efficace pour un problème et complètement inefficace pour un
autre. C’est pourquoi les auteurs proposent l’utilisation combinée de plusieurs mé-
thodes [Kle99] durant l’optimisation, méthodes qui sont changées dès qu’elles ne sont
plus efficaces. On trouvera plus de détails pour leurs implémentations dans [Kle99].
Ulysse [Uly02] dans son travail développe une approche d’optimisation de forme
de la matrice capable d’assurer un écoulement homogène du matériau. Le modèle
40
1.4. MÉTHODES D’OPTIMISATION EXISTANTES POUR LA MISE EN FORME
numérique utilise la méthode des éléments finis en 3D combinée avec des techniques
de la programmation mathématique (Sequential Quadratic Programming (SQP)).
L’étude met en évidence que la forme de la matrice est influencée par des facteurs
comme : les caractéristiques du matériau, les paramètres opératoires du procédé et
la vitesse d’écoulement. La simulation en 3D a été préférée parce qu’elle dépasse les
limites de la modélisation en 2D applicable seulement pour l’extrusion des pièces à
sections minces.
Pour obtenir le profil optimal de la matrice d’extrusion (Figure 1.42), Lin et ses
collègues [Lin03] proposent une approche efficace de type séquentielle basée sur la
méthode du gradient. La géométrie de la matrice optimisée diminue sensiblement
l’usure, parce qu’elle permet un écoulement plus uniforme de la matière. Différents
profils ont été testés (Figure 1.42 1 - profil optimal, 2 - profil de type courbe spline
et 3 - profil incliné α = 45˚) pour choisir enfin celui qui maximise la durée de vie de
la matrice.
Les algorithmes génétiques sont utilisés par Chung et al [Chu97] pour optimiser
la forme de la matrice d’extrusion. Il propose la modélisation par une courbe de
type spline pour décrire la forme de la matrice (Figure 1.43). Par cette approche les
auteurs ont essayé de résoudre trois problèmes : minimisation de la force d’extrusion,
homogénéisation des déformations sur la pièce extrudée et minimisation du pic de
pression à l’entrée de la matrice.
41
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Une analyse de sensibilité sur le procédé de forgeage est proposée par Laroussi
[Lar03]. Cette méthode consiste à calculer le gradient de la fonction objectif à op-
timiser par rapport à un nombre plus ou moins grand de paramètres. Parmi les
fonctions objectif envisagées on peut citer : l’énergie totale de mise en forme, la
force maximale de forgeage, les défauts géométriques, replis, aspiration etc.. Il existe
plusieurs méthodes d’analyse de la sensibilité [Vie99], mais l’auteur propose l’utilisa-
tion de la méthode de l’état adjoint parce que celle-ci est une méthode plus adaptée
au problème posé : le nombre de critères à minimiser est limité (1 ou 2 au plus)
tandis que le nombre de paramètres peut être élevé (une dizaine).
Pour répondre aux attentes des industriels, Vieilledent [Vie99] a eu comme ob-
jectif de développer un logiciel d’aide à la conception optimale en forgeage. L’analyse
de sensibilité a tout d’abord été fiabilisée par la prise en compte des déformations ou
les phases de calage des outils. En effet, le problème d’optimisation posé consiste à
déterminer les valeurs optimales des paramètres permettant de forger la pièce finale
aux dimensions requises et sans défaut majeur tel que les replis, en connaissant la
forme de la pièce à obtenir. Le défaut de repli étant un point clé dans la conception
des gammes de forgeage, par cette étude il a mis en place une technique de maillage
pour la détection et le traitement des replis.
Yanran [Yan95] présente une méthode d’optimisation de la forme de la matrice
d’extrusion notamment sur la partie active de la matrice qui est responsable de
plusieurs types des défauts causés pendant le processus de fabrication. Afin de réduire
la force d’extrusion, parmi les différents types de courbes proposées (en H, cosinus,
elliptique ou droite - Figure 1.44), pour le même diamètre et la même longueur de la
matrice l’auteur recommande la forme elliptique (Figure 1.44 c). Durant cette étude
les essais numériques basés sur des modèles éléments finis ont été comparés à des
expérimentations réelles afin de valider les résultats.
42
1.4. MÉTHODES D’OPTIMISATION EXISTANTES POUR LA MISE EN FORME
Fig. 1.44 – Différents types de courbes pour la forme de la partie active de la matrice
d’extrusion.
Pour optimiser les procédés, Ouabiba et al [Oua01] proposent une boite à outils
basée sur le couplage entre l’environnement de simulation par élément finis (code de
calcul Arena) et l’environnement de calcul numérique et de visualisation graphique
Matlab. Ce couplage permet par ailleurs de bénéficier de l’intégration des méthodes
particulièrement adaptées à une démarche de simulation-optimisation telle que Nel-
der et Mead, recuit simulé ou algorithmes génétiques.
Pour modéliser les processus de fabrication d’une façon stochastique (variabi-
lité de tous les paramètres de l’opération), il devient nécessaire de développer des
modèles de calcul très rapides pour générer des milliers de calculs. En utilisant les
méthodes numériques de calcul (différences finies, éléments finis), les temps de si-
mulation restent longs et interdisent une modélisation globale multicritères précise
[Fou96b, Fou96a, Gan02].
Dans cette démarche Hambli [Ham05a] a développé une technique qui intègre
l’utilisation couplée des réseaux de neurones artificiels et la méthode des éléments
finis. Cette approche a été appliquée avec succès dans le cas d’une opération d’extru-
sion d’une pièce cylindrique afin d’analyser la sensibilité du processus par rapport
au risque de rupture de la pièce au cours du formage.
Le travail de Choudhury et al [Cho03] se concentre sur l’utilisation de la méthode
des plans d’expériences couplée avec les réseaux de neurones pour réduire l’usure de
l’outil pendant le procédé de fabrication. Les réponses prévisionnelles obtenues par
les deux méthodes ont été comparées avec des essais réels afin de pouvoir décider
du choix de la technique qui se rapproche le mieux de la réalité. Les avantages
de chaque méthode utilisée ont été présentés par les auteurs afin de proposer la
meilleure stratégie d’optimisation fonction de la caractéristique de qualité qui doit
être optimisée.
Forestier [For04] a eu comme but le développement d’une méthode d’optimisation
automatique couplée à un code de simulation tridimensionnel de procédés de mise en
forme de métaux. Afin d’atteindre ses objectifs, il utilise l’analyse de la sensibilité,
notamment pour l’optimisation de forme du lopin ou de la matrice. Durant la mise en
43
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
forme, le matériau est caractérisé par des déformations importantes qui induisent un
écoulement hétérogène. L’approche proposée par l’auteur vise aussi l’optimisation de
ce phénomène qui peut être influencé par : la géométrie de l’outillage ou de la pièce,
le frottement, le comportement complexe de la matière (anisotropie, écrouissage),
etc.
Sousa [Sou06] présente une méthode d’optimisation inverse du retour élastique
pour le procédé de pliage. Le couplage entre la méthode des éléments finis et les
algorithmes génétiques a permis d’obtenir les paramètres optimaux du procédé qui
minimisent le retour élastique. L’approche proposée a été validée sur deux exemples
(pliages en V et U) ainsi que par des essais réels, les résultats ont été encourageants.
Les algorithmes génétiques sont utilisés aussi par Antonio et al [Ant04] afin
d’optimiser le profil de l’outil pendant le forgeage. Les résultats sont satisfaisants
mais l’auteur craint, qu’une hybridisation des algorithmes génétiques avec d’autres
méthodes d’optimisation telles que l’analyse de sensibilité ou d’autres puisse donner
des résultats meilleurs.
Une étude expérimentale du procédé d’emboutissage a été effectuée par [Bro03]
dans le but d’optimiser la force d’emboutissage ainsi que de minimiser la variation
de l’épaisseur de parois. Les auteurs proposent d’abord d’effectuer une étude de
criblage des paramètres opératoires par la méthode des plans d’expériences, afin de
déterminer leurs niveaux optimaux et aussi d’éliminer ceux qui ont peu d’influence.
Les facteurs influençant le procédé d’emboutissage qui ont été considérés durant
l’expérimentation sont : le profil du poinçon, le profil de la matrice, la force de serre
flan, la force d’emboutissage, la cadence, la lubrification, ainsi que la position de la
lubrification (du côté de la matrice ou du côté du poinçon ou les deux). Les auteurs
ont pu conclure que l’utilisation de la lubrification mixte s’avère très efficace, bien
que la lubrification du côté de la matrice seulement, ait donné des résultats meilleurs
que la lubrification du côté du poinçon. Une autre conclusion de cette analyse est
que les paramètres qui ont une influence significative sur la force d’emboutissage
sont : la pression de serre flan, le profil du poinçon et celui de la matrice ainsi que
la position de la lubrification.
Gantar et al [Gan05] ont développé une méthode d’optimisation pour le pro-
cédé d’emboutissage basée sur le couplage éléments finis, surface de réponse et la
méthode de Monte Carlo. Le processus d’optimisation proposé par les auteurs peut
être décrit en deux étapes. Premièrement la modélisation par surface de réponse
d’un critère de qualité (réponse du système) influencé par les paramètres d’entrée, a
permis une diminution du nombre de simulations numériques nécessaires au proces-
sus d’optimisation. Deuxièmement la surface de réponse ainsi obtenue a été utilisée
44
1.5. MODÉLISATION MATHÉMATIQUE D’UN PROBLÈME D’OPTIMISATION
pour obtenir les paramètres optimaux du procédé par la méthode de Monte Carlo.
Cette approche a été utilisée afin d’assurer la stabilité du processus vis à vis des
dispersions des paramètres opératoires : les proprietés du matériau, le frottement, la
force d’emboutissage, etc..
Afin de mieux comprendre certaines particularités des méthodes d’optimisation
citées ci dessus, utilisées pour améliorer la qualité finale des pièces fabriquées, on
présente brièvement par la suite les avantages et les inconvénients de ces méthodes
sans entrer dans les détails mathématiques. Cette présentation a comme principal
but de justifier notre choix pour la méthodologie des plans d’expériences qui est une
méthode vivement conseillée pour des phénomènes de type procédés de fabrication
pour lesquels on ne connaı̂t que les facteurs d’entrée (paramètres opératoires du
procédé) et la sortie (la qualité finale de la pièce fabriquée). Il faut ajouter aussi le fait
que la méthodologie des plans d’expériences propose un nombre minimum d’essais
qui se traduit par un temps de calcul réduit et par conséquent une diminution de
coût évidente.
où :
– f (x) est la fonction objectif qui doit-être minimisée ou maximisée,
45
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
! "
∂f
(z , ..., zp ) = 0 (1.2)
∂zi 1
Pour cela on peut utiliser des méthodes classiques telles que la méthode du gra-
dient ou la méthode de Gauss-Seidel [Cia94, Man98, Nou87]. Le principe de
46
1.6. MÉTHODES DÉTERMINISTES
cet algorithme consiste à suivre la ligne de plus grande pente de la fonction objectif
pour descendre vers le minimum. Cette méthode est basée sur la constatation que
la direction opposée à celle du gradient de la fonction représente une direction de
descente [Pre92]. Pour cela il faut calculer la valeur du gradient, à partir d’un point
initial x0 et utiliser une méthode de recherche linéaire pour minimiser la fonction
dans la direction de descente opposée. Cette minimisation permet de calculer la va-
leur du pas optimal αn qui nous emmène à un nouveau point de recherche à chaque
itération du processus, en utilisant l’équation [Cal01] :
où :
– xn est le point de recherche à l’itération n
– xn+1 est le nouveau point de recherche calculé à partir de la minimisation de
f dans la direction opposée à son gradient.
La méthode du gradient conjugué [Cia94] est une méthode itérative permet-
tant entre autres de trouver les extrêmums d’une fonction de plusieurs variables.
Plus finement, la méthode du gradient conjugué fait partie des méthodes dites de
descente selon une direction privilégiée. Elle présente l’avantage d’être facilement
programmable (toutefois, il existe d’autres méthodes plus efficaces) et d’être suscep-
tible d’une extension au cas où l’équation de mesure n’est pas parfaitement linéaire.
La découverte par G. Danzing en 1947, de l’algorithme du simplex [Cha96,
Cia94, Pel71, Sak84] consiste certainement une étape décisive dans l’histoire de
l’optimisation. La méthode du Simplex a été développée ensuite par Nelder et Mead
[Nel65], qui ont eu l’idée de modifier un simplex de façon à ce qu’il atteigne le point
d’optimisation. Le simplex est une figure géométrique de dimension n, créée à partir
de n + 1 points, où chaque dimension correspond à un paramètre du problème à
optimiser. Un simplex de deux dimensions est donc représenté par un triangle, un
simplex de trois dimensions par un tétraèdre, etc..
Pour déplacer le simplex vers la région optimale, l’algorithme vérifie la valeur
de la fonction sur chacun des sommets du simplex original et deplace le point où la
fonction présente sa plus grande valeur, vers la direction opposée. Cette transforma-
tion s’appelle réflexion et elle est appliquée de façon à conserver le volume original
du simplex. Il existe aussi des situations spécifiées par la méthode où le point est dé-
placé soit par une expansion soit par une contraction du simplex, comme le montre
la figure 1.46. Il y a d’autres méthodes dérivées de la méthode du Simplex comme
la méthode Multiple-Move [Por29] qui a été proposée par Hendrix pour accélérer
47
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
l’évolution du simplex.
Réseaux Réseaux de
Bayesiens Neurones
48
1.7. MÉTHODES NON-DÉTERMINISTES
49
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
50
1.7. MÉTHODES NON-DÉTERMINISTES
une unité simple, un neurone, qui est capable de réaliser quelques calculs élémen-
taires. On relie ensuite entre elles un nombre important de ces unités et on essaye de
déterminer la puissance de calcul du réseau ainsi obtenu. Il est important de noter
que ces neurones manipulent des données numériques et non pas symboliques.
Les méthodes hybrides sont de plus en plus utilisées pour les problèmes com-
plexes d’optimisation rencontrés dans l’industrie telle que la variabilité d’un procédé
ou d’un processus. L’idée essentielle de cette hybridation consiste à exploiter pleine-
ment la puissance de recherche de chacune des méthodes recombinées. Par exemple
l’hybridation d’un algorithme évolutionniste avec des méthodes de voisinage [Hao99]
ou l’utilisation de la méthode de gradient en partant d’un grand nombre de points
choisis aléatoirement. On peut ainsi espérer déterminer au fur et à mesure tous les
optimums locaux de la fonction.
Les techniques hybrides consistent à combiner plusieurs heuristiques ou méta
heuristiques pour leurs avantages et leurs facultés à résoudre les problèmes [Ren95].
Malgré ces inadéquations entre certains algorithmes utilisés et parfois un temps
de calcul qui peut devenir très long, les méthodes hybrides resteront sans doute
parmi les méthodes les plus puissantes d’optimisation.
Parce que l’optimisation des procédés reste un problème difficile à résoudre par les
méthodes classiques présentées ci-dessus, l’utilisation d’une méthode hybride apporte
une solution robuste aux ingénieurs. Dans le chapitre 2, il sera détaillé une méthode
hybride [?] développée dans le cadre de cette thèse. Cette nouvelle méthode combine
trois approches : les tolérances géométriques, la méthodologie de surface de réponse
et le calcul par intervalle, afin de rendre acceptable plusieurs produits ayant des
spécifications de qualité comprises entre des tolérances qui les mentiendront toujours
opérationnels.
Les méthodes d’optimisation présentées dans ce chapitre nous ont permis de
mettre en évidence les différentes lacunes existantes lors de l’optimisation des pro-
cédés de mise en forme telles que :
– les méthodes présentées ne sont pas paramétrables,
– l’absence d’une solution mathématique applicable à tous les problèmes,
– l’absence de modèle structuré pour la construction de la fonction objectif,
– l’absence d’une méthode capable d’identifier les paramètres opératoires sus-
ceptibles d’influencer un procédé de fabrication.
Les procédés industriels sont des procédés très complexes et leur modélisation
reste un problème difficile à maı̂triser par des méthodes traditionnelles. Le plus
souvent, l’étude d’un phénomène peut-être schématisée de la manière suivante : on
s’intéresse à une grandeur, Y que nous appellerons par la suite réponse qui dépend
51
CHAPITRE 1. MÉTHODES D’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Y = f (x1 , x2 , . . . , xn ) (1.4)
1.8 Conclusions
Pour répondre à la première discipline évoquée dans cette thèse, la mathéma-
tique, dans ce premier chapitre nous avons présenté les méthodes les plus utilisées
pour le processus d’optimisation de procédé de mise en forme. Après avoir commencé
par une présentation des procédés de mise en forme et leurs limites - les défaillances,
nous avons fait un état des lieux des techniques d’optimisation qui ont visé l’amélio-
ration de ces défaillances. Suite à cette présentation nous avons pu remarquer que
selon leurs caractéristiques, les méthodes d’optimisation ont été classées en deux
grandes catégories : les méthodes déterministes et les méthodes non-déterministes.
Les méthodes déterministes ont à leur avantage un coût faible, mais elles né-
cessitent souvent un point de départ et la connaissance du gradient de la fonction
objectif pour résoudre le problème. Par contre, les méthodes non-déterministes ne
demandent rien de tout ça. Elles ont aussi une faiblesse, le nombre important de
calculs pour arriver à la solution optimale. Malgré cet inconvénient ces méthodes
présentent un grand avantage : la capacité à trouver l’optimum global du problème.
52
1.8. CONCLUSIONS
Mais la particularité des procédés à optimiser pour lesquels la variation des ca-
ractéristiques fonctionnelles est un vrai problème, nous a amené à choisir parmi ces
méthodes, la méthodologie des plans d’expériences, qui est la plus adaptée à notre
problématique, par sa capacité à modéliser des problèmes de type boı̂te noire ainsi
que par le petit nombre des expériences qu’elle nécessite. Ce choix n’exclut pas l’uti-
lisation d’autres méthodes d’optimisation, parce qu’il y a des cas où nous sommes
obligés de faire appel à celles-ci.
53
54
Chapitre 2
55
56
2.1. LA MÉTHODOLOGIE DES PLANS D’EXPÉRIENCES
2.1.1 Historique
La Méthodologie des Plans d’Expériences (M P E) est une méthode qui a été
initiée dans les années 20 par Sir R. A. Fisher (statisticien anglais - 1925). Les
premiers utilisateurs de cette méthode furent les agronomes qui ont vite compris
l’intérêt des plans d’expériences. Vers les années soixante, grâce aux travaux de
Taguchi, les plans d’expériences sont utilisés au Japon dans l’industrie pour améliorer
la variabilité des procédés. Après le Japon les plans d’expériences sont utilisés aux
États Unis dans les années 80 et en Europe dans les années 90.
La M P E peut s’appliquer à tous les phénomènes type boı̂te noire (Figure 2.1)
où l’on cherche à optimiser les données de sortie (les réponses) en réglant les données
d’entrée (les facteurs). Les données d’entrée sont connues dans la littérature comme
étant des facteurs qui peuvent être contrôlés, mais il existe parfois des facteurs qui
ne peuvent pas l’être, par conséquent ils ont reçu l’appellation de facteurs bruits.
F A C T E U R S B R U IT S
Z1 Z2 ... Zk
FACTEURS Y – R EPO N SE
S ortie m esurée
CONTROLEES
PRO CESSUS reliée à la
Q U A L IT E
X1 X2 ... Xn
57
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
Comme nous l’avons rappelé ci-dessus, les plans d’expériences peuvent être utili-
sés pour étudier des phénomènes complexes souvent non linéaires, afin de comprendre
leur fonctionnement et d’optimiser leurs performances [Ben94b]. D’une manière gé-
nérale cette technique est expérimentale et les réponses sont obtenues à partir d’essais
(ou calculs numériques simulant les essais). La méthode des plans d’expériences per-
met d’obtenir une maximum d’informations concernant l’influence des paramètres
opératoires sur un processus ou un système [Sch98], ainsi que la meilleure précision
possible sur la modélisation des résultats [Gou99]. Notre choix pour cette technique
est justifié parce que la M P E nous propose un nombre minimum d’essais, ce qui
réduit le coût des expérimentations lors de la conception de nouveaux produits.
2.1.2 Expérimentations
Une expérimentation est une évaluation ou une série d’évaluations permettant
d’explorer, de définir et de construire des données (résultats d’essais) pour modéliser
ou prévoir le comportement d’un système ou d’un procédé [Fow98].
Classiquement, les expériences dans la M P E sont des expériences réelles pour
lesquelles la modification des conditions expérimentales correspond à des variations
plus ou moins importantes sur la réponse à étudier. Les réponses expérimentales
sont soumises à des erreurs expérimentales et aux erreurs de mesure.
Les simulations numériques permettent de modéliser des phénomènes complexes,
de mieux les comprendre et de procéder à des expérimentations par voie numérique
en modifiant certains de leurs paramètres. Cette technique met en oeuvre des mo-
dèles théoriques qui sont les clones de phénomènes réels, souvent très difficiles à
modéliser. Si leur utilisation est généralement plus économique et plus souple que
les expériences réelles, des validations expérimentales sont toujours nécessaires pour
garantir leur pertinence.
Malgré cet avantage économique, les simulations numériques sont des essais qui
ne peuvent pas être répétés, parce que la variabilité naturelle des réponses n’est plus
présente. Chaque réponse correspondant à un essai, est obtenue à partir d’une seule
simulation numérique. Par contre il existe aussi de nombreuses sources de variations
présentes lors de l’initialisation et du déroulement des processus d’expérimentation
numérique.
Indépendamment de la M P E, parmi les sources de variations on peut citer :
– précision des données d’entrée, compréhension du phénomène à modéliser,
– les possibilités réelles des logiciels utilisés pour la modélisation,
– degré de simplification adopté pour le modèle proposé,
58
2.1. LA MÉTHODOLOGIE DES PLANS D’EXPÉRIENCES
Lorsqu’on réalise une étude expérimentale (ou des simulations numériques), d’un
phénomène ou d’un procédé, on la caractérise par des réponses dont on suit les varia-
tions de en fonction divers paramètres (facteurs) influents. Généralement, l’illustra-
tion des résultats est donnée par la représentation graphique de la réponse (surface
de réponse) en fonction de deux paramètres (on est limité à l’espace en trois dimen-
sions).
Mais la réponse théorique est diffèrente de la réponse obtenue par voie expérimentale
ou numérique Yexp à cause des erreurs expérimentales (ou numériques) inhérentes.
D’une manière générale pour la modélisation d’un système n’ayant que deux va-
riables, on peut écrire le modèle comme suit :
Y = β0 + β1 · x1 + β2 · x2 + β3 · x3 (2.3)
59
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
Le plan est ajusté selon le principe des moindres carrés où les sommes des carrés
des erreurs d’estimation de la variable dépendante sont minimisées (Figure 2.2). S’il
y a plus de deux variables, on peut étendre la méthode en ajoutant les variables et
leurs paramètres :
Y = β0 + β1 · x1 + β2 · x2 + ..... + βp · xp (2.4)
Cette équation est celle d’un hyperplan à p dimensions. Les paramètres βi sont les
pentes de l’hyperplan dans les dimensions considérées, et sont appelés coefficients
de régression.
60
2.1. LA MÉTHODOLOGIE DES PLANS D’EXPÉRIENCES
Pk − Pko
xk = (2.5)
∆Pk
avec :
– xk - la valeur de la variable codée k ;
– Pk - la valeur de la variable naturelle k ;
– Pko - la valeur de la variable naturelle k au centre du domaine d’étude.
– ∆Pk est appelé pas de variation et il mesure la variation de la variable réelle
k associée à une variation d’une unité de la variable codée correspondante.
Les variables xk sont appelées variables centrées réduites et elles sont utilisées pour
faciliter les comparaisons et l’étude des variations. En travaillant avec ces variables
codées, nous pouvons comparer directement leurs différents effets sans tenir compte
de leurs unités.
61
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
nique est :
Pourquoi la réponse varie et surtout en fonction de quels facteurs ?
62
2.1. LA MÉTHODOLOGIE DES PLANS D’EXPÉRIENCES
63
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
Ces matrices sont très populaires dans le milieu de l’expérimentation et elles peuvent
être reconnues aussi sous l’appellation des matrices de Plackett et Burman ou tables
de Taguchi [Gou99].
X T X = In (2.7)
64
2.1. LA MÉTHODOLOGIE DES PLANS D’EXPÉRIENCES
Ce modèle est appelé surface de réponse (Figure 2.3) et il est très classique pour
décrire des phénomènes physiques. Afin de prévoir plus exactement la réponse, un
modèle de second ordre est utilisé pour chercher le caractère non linéaire du phéno-
mène étudié. De même la fonction Y d’approximation, peut-être écrite sous la forme
matricielle comme suit :
Y =X ·β+ε (2.9)
Dans la relation ci dessus X est la matrice de calcul des effets ou la matrice d’expé-
riences, le vecteur β est le vecteur des coefficients du modèle qui contient seulement
les coefficients du modèle qui ne sont pas connus, mais qui sont déterminés généra-
lement en minimisant la somme des carrés des résidus ε.
65
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
εt · ε (2.10)
∂εt · ε
=0 (2.11)
∂β
β̂ = (X t · X)−1 · X t · Y (2.12)
Ŷ = X · β̂ (2.13)
Y = Ŷ + ε = X · β̂ + ε (2.14)
On peut démontrer aussi que la somme des carrés des réponses mesurées est égale
à la somme des carrés de réponses prédites augmentée de la somme des carrés des
résidus, soit :
Y t · Y = β̂ t · X t · X · β̂ + εt · ε (2.15)
66
2.1. LA MÉTHODOLOGIE DES PLANS D’EXPÉRIENCES
Régression (SCR).
– la Somme des Carrés des résidus ou due à l’Erreur (SCE).
Pour évaluer le degré d’explication du modèle par rapport aux réponses mesurées,
on établit le rapport R2 .
SCR
R2 = (2.16)
SCT
2.1.7.3 Le R2 ajusté
SCE/
2 (N − p − 1)
RA =1− (2.17)
SCT/
(N − 1)
où :
– p est le nombre de facteurs
– N correspond au nombre total de simulations du plan d’ expériences.
Lorsque le nombre de facteurs est grand, il n’est pas raisonnable d’explorer tous
les modèles possibles afin de sélectionner le meilleur. Différentes stratégies sont donc
proposées qui doivent être choisies en fonction de l’objectif recherché et des moyens
67
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
3. Global
– L’algorithme de Furnival et Wilson
Introduction
Les Plans Composites Centraux [Dea00, Gou99, Mon01] sont un bon complément
des plans orthogonaux, de par leurs propriétés statistiques, mais aussi parce qu’ils
sont meilleurs que les plans orthogonaux pour certains problèmes. Ils sont dévelop-
pés, en particulier, dans la Méthodologie des Surfaces de Réponse, et ils permettent
l’étude d’un modèle quadratique, dans la plupart des cas des phénomènes non li-
néaires. Tous les facteurs pour lesquels on souhaite tester l’influence quadratique
auront 5 niveaux. Les plans composites centraux sont constitués de trois parties, ce
qui permet une démarche séquentielle [Ben94b] :
3. Les points en étoile (Figure 2.4). Ces points représentent 2 essais par facteur,
usuellement notés + δ et - δ.
68
2.1. LA MÉTHODOLOGIE DES PLANS D’EXPÉRIENCES
Le domaine de variation des facteurs est ramené à [-δ ; +δ ]. Ainsi, un facteur variant
dans l’intervalle [Min ; Max] sera découpé en 5 niveaux : -δ, -1, 0, +1, +δ calculés
selon le tableau 2.1.
-δ Min
M in+M ax 1 M in+M ax
-1 2
− δ
M ax − 2
M in+M ax
0 2
M in+M ax 1 M in+M ax
1 2
+ δ
M ax − 2
+δ Max
où :
– NF est nombre d’essais du plan orthogonal
Le nombre total des essais N peut être calculé grâce à la formule :
N = NF + Nδ + n0 = 2k + 2 · k + n0 (2.19)
où :
– NF = 2k est le nombre des essais pour le plan factoriel 2k (Figure 2.4 - les
points en rouge)
– Nδ = 2k est le nombre des essais appelé en étoile (Figure 2.4)
69
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
p p 2 ! 14
NF N− NF
δ= (2.21)
4
70
2.2. TECHNIQUE POUR LA VÉRIFICATION DE L’EFFET QUADRATIQUE POUR LES PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
Parce qu’un plan composite centré n’est pas orthogonal (l’inverse de la matrice d’in-
formation ou matrice de dispersion n’est pas diagonale - voir la propriété d’ortho-
gonalité) et ne peut jamais l’être [Ben94b], en augmentant le nombre de répétitions
des essais au centre du domaine on tend vers l’orthogonalité. Les points au centre
du domaine d’étude changent les propriétés des plans utilisés et nous apportent
aussi des informations supplémentaires sur le modèle utilisé. Lorsque le nombre de
points centraux augmente, on obtient une zone dans laquelle l’erreur de prédiction
est uniforme [Gou99] et par conséquent la qualité de la modélisation croı̂t. Les es-
sais au centre du domaine d’étude sont des essais répétés plusieurs fois dans les
mêmes conditions afin d’estimer la variance de répétabilité. Dans le cas où les ex-
périences sont des simulations numériques ces informations sont d’un réel intérêt.
Malgré leur grand avantage économique, les simulations numériques sont des essais
71
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
pour lesquelles la variabilité naturelle des réponses n’est plus présente. Pour ce type
d’essais il n’y a pas de différences entre deux essais réalisés dans les mêmes condi-
tions. Du point de vue numérique deux essais répétés dans les mêmes conditions ont
toujours des résultats identiques. A partir de cette observation nous avons mis au
point une méthodologie [Lep04a] qui permet d’étudier la variabilité pour le cas où
les essais sont des simulations numériques. Cette nouvelle approche sera détaillée
par la suite dans ce chapitre et elle sera validée par une application au procédé de
pliage pour réduire le retour élastique (chapitre 5). Cette méthodologie comble un
vide qui existe pour les utilisateurs des plans d’expériences numériques. La méthode
propose l’optimisation du procédé de pliage à l’aide d’un plan composite centré en
deux situations : plan composite avec un seul point au centre et plan composite avec
plusieurs points au centre. Les points au centre du domaine d’étude sont un outil
nécessaire pour obtenir une information sur la présence ou non d’un effet quadra-
tique pour un modèle postulé. Ces points sont utilisés aussi pour estimer l’erreur
expérimentale et particulièrement pour chercher si le modèle proposé est adéquat.
Par exemple pour un plan composite centré afin d’obtenir une variance uniforme sur
la modélisation il faut ajouter 3 à 5 points centraux [Mon01].
72
2.2. TECHNIQUE POUR LA VÉRIFICATION DE L’EFFET QUADRATIQUE POUR LES PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
Facteur 1
-1 1
Facteur 2
d1
-1
d
k
X k
X k
X
Y = β0 + βj xj + βjj x2j + βij xi xj (2.22)
j=1 j=1 i<j
k
X
H1 : βjj 6= 0 (2.23)
j=1
NF · n0 (ȳF − ȳC )2
SSpure−quadratique = (2.24)
NF + n 0
où :
– SSpure−quadratique - somme de carrés pour l’effet quadratique pur,
– ȳF la moyenne des réponses pour les points du plan factoriel,
– ȳC la moyenne des réponses pour les points du centre du domaine.
La variance au centre du domaine d’étude (en anglais Mean Square Error M SE)
73
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
(yi − ȳ)2
P
SCE center−points
CM E = = (2.25)
n0 − 1 n0 − 1
où :
– CM E est le carré moyen associé au résidu ou la variance du résidu,
– SCE est la somme des carrés des résidus ou due à l’erreur.
La statistique de Fischer, qui permettra d’identifier l’effet quadratique par com-
paraison avec la valeur critique, est donnée par :
SSpure−quadratique
F = ≥ Fcritique (2.26)
CM E
74
2.3. L’OPTIMISATION MULTICRITÈRES
En effet, la solution que l’on obtient est une solution de compromis. Elle minimise
un certain nombre d’objectifs tout en dégradant les performances sur d’autres ob-
jectifs. Mais finalement la solution acceptée va assurer une satisfaction globale sur le
processus parce qu’elle répondra à plusieurs objectifs en même temps. Le but de ce
paragraphe est de vous présenter une méthode d’optimisation multicritères, qui sera
appliquée afin d’améliorer les performances du procédé d’extrusion (Voir Chapitre
5).
D’une façon générale, le coût de production est exprimé comme une somme
de la non qualité et du coût de fabrication. L’optimisation multicritères mesure la
sensibilité des réponses pour la qualité finale des produits.
Cette méthode propose pour chaque réponse Yj (x), j = 1, 2, . . . , p, une fonction
dj (Yj (x)) qui peut prendre des valeurs entre 0 et 1, valeurs qui mesurent la sensibilité
de la réponse et qui s’appelle fonction de désirabilité. Ici x signifie le vecteur des
facteurs ou des variables indépendantes xT = (x1 , x2 , . . . , xn ). Après avoir défini les
fonctions pour chaque réponse individuellement, une fonction objectif globale est
définie comme une moyenne géométrique des différentes désirabilités.
1
D (x) = d1 (Y1 (x)) · d2 (Y2 (x)) · · · · · dp (Yp (x)) p (2.28)
Puisque les transformations (2.29 ou 2.30) ne sont pas très flexibles dans le sens
où ces fonctions ne peuvent pas assumer une variété de formes, Derringer et Suich
[Der80] ont proposé deux autres fonctions :
0 si Yj (x) ≤ Ymin j
r
Y j −Ymin j
dj (Yj (x)) = Ymax j −Yj
si Ymin j ≤ Yj (x) ≤ Ymax j (2.31)
1 si Yj (x) ≥ Ymax j
75
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
Y s
j −Ymin j
T −Y
si Ymin j ≤ Yj (x) ≤ Tj
Y j−Y min j t
dj (Yj (x)) = j max j
Tj −Ymax j
si Tj ≤ Yj (x) ≤ Ymax j (2.32)
h i
Yj (x) ∈
0 si / Ymin j ; Ymax j
Dans les équations 2.31 et 2.32, r, s et t sont des variables définies par l’utilisateur
fonction de leur expérience permettant à celui-ci d’indiquer les limites de la fonction
de désirabilité autour de la valeur cible (Tj ) pour une réponse j.
Les quantités Yminj et Ymaxj représentent les limites de désirabilité pour la ré-
ponse j [Har65]. L’approche de la fonction de désirabilité repose en effet sur l’utili-
sation de la méthodologie de la surface de réponse pour la modélisation polynomiale
de chaque réponse Yj (x), par une substitution des polynômes dans les équations
2.31, 2.32, afin de faire encore une substitution par les désirabilités individuelles
dans l’équation 2.28. Finalement, il reste une seule fonction objectif pour chercher
la solution x, tout en maximisant la désirabilité totale D(x).
Comme il a été indiqué par Castillo, Montgomery et al [Cas96], l’existence de
points de discontinuité dans la fonction de désirabilité ne permet pas l’utilisation
des algorithmes à base de gradient pour l’optimisation. Ainsi, Castillo et al [Cas96]
ont proposé une fonction de désirabilité modifiée pour résoudre ce problème, de
telle sorte que l’algorithme généralisé du gradient réduit (Generalized Reduced Gra-
dient GRG) puisse être appliqué. Ils ont utilisé une fonction de désirabilité continue
par intervalles pour laquelle le point de discontinuité a été corrigé en utilisant un
polynôme quadratique de la forme :
f (Y ) = A + BY + CY 2 + DY 3 + EY 4 (2.33)
pour laquelle A, B, C, D et E sont des paramètres. Ils ont proposé cinq conditions
à satisfaire par l’équation 2.33. Plus de détails au sujet de cette méthode peuvent
être trouvés dans Castillo et al [Cas96].
L’approche proposée par Ch’ng [Ch’05] n’a aucun point de discontinuité dans la
fonction de désirabilité. Par ailleurs, cette approche permet l’utilisation de l’algo-
rithme GRG qui trouve les configurations optimales pour les p réponses.
Pour la methodologie de la surface de réponse l’utilisation des variables codées
(ou des variables centrées réduites) pour trouver le modèle de régression pour p
variables est une pratique courante. La relation la plus repandue pour la transfor-
mation des variables réelles en variable codées a été proposée par Khuri et Cornell
76
2.3. L’OPTIMISATION MULTICRITÈRES
[Khu87] :
2 · t − (u + l)
x= (2.34)
u−l
pour laquelle :
– u est la valeur supérieure pour t
– l est la valeur inférieure pour t
– t est la valeur cible étudiée avec l ≤ t ≤ u
– x est la valeur codée qui correspond à t.
L’approche par la fonction de désirabilité est l’une des méthodes les plus utilisées
dans l’industrie, pour traiter l’optimisation des procédés à réponses multiples. Dans
une démarche d’optimisation globale, nous proposons dans ce rapport l’application
de la technique de Ch’ng [Ch’05] afin d’optimiser plusieurs réponses simultanément.
La clef de la méthode consiste en l’addition de 1 dans la relation du changement de
variables réelles en variables codées. Cette modification donne la nouvelle forme de
la fonction de désirabilité :
∗ 2 · Y − (U SL + LSL) 2 −2LSL
d (Y ) = +1 = ·Y + (2.35)
U SL − LSL U SL − LSL U SL − LSL
pour laquelle :
– U SL est la valeur limite supérieure pour la réponse Y
– LSL est la valeur limite inférieure pour la réponse Y
– Y est la réponse ou une caractéristique de qualité avec LSL ≤ Y ≤ U SL
– d∗ (Y ) est la désirabilité proposée pour la fonction objectif avec 0 ≤ d∗ (Y ) ≤
U SL
La motivation de l’auteur [Ch’05] pour l’addition de 1 est de convertir la fonction
de désirabilité ou de s’assurer qu’elle n’est pas négative.
La fonction de désirabilité d∗ (Y ) proposée par cette méthode est utilisée pour
transformer la qualité de la réponse par une valeur de désirabilité souhaitée.
0 ≤ d∗ (Y ) ≤ 2 (2.36)
La désirabilité totale proposée par Ch’ng [Ch’05] est obtenue par une somme pondé-
rée avec les poids ei (degré d’importance) de chaque réponse individuelle.
p
P
ei · |di (Yi ) − di (Ti )|
i=1
Desirabilite T otale = (2.37)
p
77
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
Pour laquelle :
– di (Yi ) est la désirabilité individuelle pour la réponse Yi
– di (Ti ) est la désirabilité individuelle ciblée Ti pour chaque réponse
– ei est le degré d’importance pour chaque réponse individuelle, avec la relation :
p
X
ei = 1 (2.38)
i=1
2.4.1 Introduction
78
2.4. APPROCHE HYBRIDE POUR L’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS
Mais les pièces fabriquées ne sont jamais parfaites (Figure 2.7). Il y a toujours des
cotes ou des surfaces qui même si le produit reste fonctionnel, ne sont pas parfaites.
79
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
80
2.4. APPROCHE HYBRIDE POUR L’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS
Coût
Coût
résiduel Coût de fabrication
CPSD
Tolérances
81
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
plus possible de préserver cette propriété avec une implantation basée sur l’arith-
métique flottante. La force de l’arithmétique par intervalles est en effet la fiabilité
des résultats. L’arithmétique d’intervalles définie par Moore dans les années 1960
[Moo66] apporte une solution fiable à la représentation des données incertaines. Un
intervalle [Ale83] est un ensemble connexe de nombres réels. Les opérations arith-
métiques sont étendues aux opérandes intervalles de façon à ce que le résultat exact
de l’opération appartienne à l’intervalle calculé. Quand les opérandes sont remplacés
par des intervalles dans une expression, polynomiale par exemple, le résultat calculé
est un intervalle contenant toutes les valeurs possibles de cette expression pour toute
valeur ponctuelle de l’intervalle d’entrée : cette propriété s’appelle résultat garanti
et constitue l’avantage essentiel de l’arithmétique par intervalles. Cependant, ce ré-
sultat peut surestimer trop largement l’ensemble des valeurs possibles et dépend
de la forme choisie pour l’expression à évaluer, parmi plusieurs mathématiquement
équivalentes. Dans ce qui suit, un intervalle sera représenté par ses extrémités :
h i n o
x= x x = x ∈ R/ x ≤ x ≤ x (2.39)
Tout nombre réel x sera confondu avec l’intervalle [x; x]. Il est possible d’étendre
les opérations arithmétiques usuelles aux intervalles grâce aux relations suivantes
[Neu90, Moo79].
Si [x1 ][x2 ] sont deux intervalles on a :
[x1 ] = [a, b] et [x2 ] = [c, d]
[x1 ] + [x2 ] = [a, b] + [c, d] = [a + c, b + d]
[x1 ] − [x2 ] = [a, b] + (− [c, d]) = [a − d, b − c] (2.40)
[x1 ] × [xh2 ] = [min
i {ac, ad, bc, bd} , max {ac, ad, bc, bd}]
1/ 1 1
[x1 ] = /b, /a , 0 ∈ / [a, b]
L’analyse par intervalles peut être utilisée avec succés dans beaucoup de domaines
comme :
– l’optimisation globale [Han92, Rat98],
– déterminant des racines d’une fonction [Kea97],
– calcul différentiel [Ham95],
– robotique [Jau01],
– l’estimation des erreurs de frontières [Bra01].
D’autres développements tiennent compte des avantages discrets de propaga-
tion de contrainte [Cle87, Dav87]. La propagation de contraintes sur les intervalles
[Gra02a] fournit de nouveaux outils pour résoudre le problème de dépendance et une
82
2.4. APPROCHE HYBRIDE POUR L’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS
La contrainte est une relation entre plusieurs variables. Si des variables sont incluses
dans les intervalles, des déductions peuvent être faites. Pour certains couples de
points (x1 , x2 ) nous ne pouvons pas trouver dans l’autre intervalle [x3 ] une valeur
pour satisfaire la contrainte. Ces valeurs s’appellent non conformées. Il n’y a
aucune valeur x3 pour les couples (x1 , x2 ) = (3, 2) et aucune valeur de (x1 , x2 ) pour
x3 = 0, ces valeurs ne sont pas des valeurs conformées pour ce P SC. La technique
de propagation de contraintes supprime des valeurs contradictoires et réduit les
domaines d’intervalle. Dans notre P SC, les domaines obtenus après la propagation
de contraintes sont :
83
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
Sur la figure 2.10 les domaines de l’intervalle pour xi et yi sont représentés par les
boı̂tes grises. Une solution incluse dans l’ensemble S est donnée par la courbe foncée.
Cette courbe correspond à un couple de points (a1 , a2 ) qui représente une solution
pour notre problème d’estimation. La ligne pointillée est une non solution (Figure
2.10). Dans ce cas [f (x2 , a)] n’est pas inclue à l’intérieur de [y2 ]. Pour notre problème,
nous devons obtenir une valeur sur intervalle pour chaque ai , qui nous permettra de
choisir notre valeur.
84
2.4. APPROCHE HYBRIDE POUR L’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS
On peut également essayer de trouver une meilleure solution pour laquelle les
contraintes sont satisfaites pour toutes les valeurs [xi ] [Rat00]. L’ensemble des solu-
tions est donné par :
n o
S1 = a, ∀ , x dans [x] , f ( x) dans [y] (2.48)
Une valeur non robuste est montrée sur le figure 2.11. Dans les cercles de la figure
2.11, il y a un certain nombre de valeurs qui ne sont pas incluses dans l’intervalle
[yi ]. Cet ensemble de valeurs S2 est inclus dans l’ensemble S1 . Pour notre application
nous sommes plus intéressés par ce type particulier d’ensemble parce que, ayant la
solution sur intervalle, nous pouvons choisir une valeur pour xi .
85
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
86
2.4. APPROCHE HYBRIDE POUR L’OPTIMISATION DES PROCÉDÉS
petite boı̂te. Nous pouvons utiliser la contraction de boı̂te pour renforcer la contrac-
tion [Ben94a]. La progression dans la contraction peut également être faite avec des
contraintes spécifiques telles que la méthode d’élimination de Gauss.
87
CHAPITRE 2. STRATÉGIES D’OPTIMISATION PAR PLANS D’EXPÉRIENCES NUMÉRIQUES.
2.5 Conclusions
Dans ce chapitre nous avons pu faire une introduction à la méthodologie des
plans d’expériences ainsi qu’une présentation des nouvelles stratégies d’optimisation
en utilisant cette approche. La Méthodologie des Plans d’Expériences (MPE)
nous offre un outil adapté, permettant de résoudre des situations délicates rencon-
trées dans le processus d’optimisation des procédés de fabrication. Cette méthode
permet une interprétation rapide et sans équivoque des résultats en fournissant un
modèle mathématique précis du système étudié.
La variété des plans d’expériences disponibles pour cette méthodologie est telle-
ment importante que l’on est tenté de considérer qu’ils représentent une approche
universelle des démarches expérimentales. [Pil02]
L’hybridisation entre la M P E et une autre méthode d’optimisation donne une
puissance qui ne peut pas être atteinte par aucune d’elles. C’est pourquoi nous avons
proposé d’une façon originale une méthode hybride d’optimisation, qui exploite la
puissance de trois approches : la méthodologie des surfaces de réponse, le tolérance-
ment mécanique et le calcul par intervalle
Pour déterminer le caractère non linéaire d’une modélisation nous avons proposé
une méthode spécifique aux plans d’expériences numériques. La réduction du retour
élastique après le pliage sera optimisée en utilisant cette approche. L’optimisation
multicritère par la méthode de Ch’ng sera utilisée afin de prolonger la durée de vie
de la matrice pour le procédé d’extrusion.
Les stratégies d’optimisation présentées dans ce chapitre seront validées dans le
chapitre 5 de ce mémoire par des applications aux procédés de mise en forme qui
ont été réalisées à l’aide d’un logiciel - OPTIFORM, conçu dans le but de rendre
le processus d’optimisation plus accessible et qui permet la mise en oeuvre de la
méthodologie des plans d’expériences.
88
Chapitre 3
La modélisation numérique par éléments finis est une approche puissante utilisée
de plus en plus pour simuler des phénomènes complexes. Elle permet de modifier fa-
cilement les paramètres, tels que la géométrie locale, les caractéristiques mécaniques
des matériaux, le chargement et les conditions limites. Dans ce chapitre nous propo-
sons l’implémentation par éléments finis des défaillances des procédés présentées au
chapitre 1. On commence par une introduction à la modélisation de l’endommage-
ment des métaux par éléments finis. Plusieurs critères de rupture seront présentés à
cette occasion. Pour prédire le risque de rupture, différentes lois couplées à l’endom-
magement ont été implémentées dans le code de calcul par éléments finis Abaqus
[ABA]. Compte tenu du fait qu’il y a de nombreuses pièces fabriquées qui sont par
la suite rejetées à cause de l’usure, une modélisation éléments finis de l’usure des
outils (matrice d’extrusion) nous a permis de proposer des solutions à ce problème.
Dans la mise en forme, les outils sont soumis à des sollicitations cycliques qui font
que la fatigue peut intervenir à tout moment et entraı̂ner des dégâts très importants.
La prévision d’un tel phénomène s’avère nécessaire plus particulièrement pour des
procédés pour lesquels la durée de vie des outils devra être importante. Grâce à
la puissance de la modélisation éléments finis l’ingénieur peut aujourd’hui résoudre
les problèmes les plus complexes avec un degré de raffinement qui ne serait pas en-
visageable avec les méthodes traditionnelles. Cela permet de réduire le temps de
conception ainsi que d’entraı̂ner des coûts moins importants.
89
90
3.1. PROBLÉMATIQUE
3.1 Problématique
91
CHAPITRE 3. MODÉLISATION NUMÉRIQUE DES DÉFAILLANCES DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
92
3.1. PROBLÉMATIQUE
La propagation des fissures dans l’état le plus général se fait par une superposition
de trois modes de propagation [Eng60] (Figure 3.2) :
– mode I (mode par ouverture) : les surfaces de la fissure se déplacent dans des
directions opposées et perpendiculairement au plan de fissure ;
– mode II (glissement de translation) : les surfaces de la fissure se déplacent dans
le même plan et dans une direction perpendiculaire au front de fissure ;
– mode III (glissement de rotation) : les surfaces de la fissure se déplacent dans
le même plan et dans une direction parallèle au front de la fissure.
Mode I - Par ouverture Mode II - Glissement de translation Mode III - Glissement de rotation
Pour prédire le risque de rupture, différents auteurs ont proposé leurs critères de
rupture [Atk97, Bro72, Bro95, Cli90, Coc66, Fis95, McC68, Mor78, Oya80, Zhu95].
Dans le cas isotrope, ces critères sont des fonctions scalaires qui s’expriment à l’aide
des composantes des tenseurs des contraintes ou/et des déformations, et dépendent
de certains coefficients caractéristiques du matériau. La plupart de ces critères sont
de nature empirique c’est à dire qu’aucune base théorique ne les justifie. On les
obtient généralement à partir d’essais rhéologiques sur des éprouvettes dont la rup-
ture est identifiée avec une valeur critique atteinte par une fonction qu’on sup-
pose représentative du phénomène [Atk97, Bro72, Cli90, Duf80, Fis95]. McClintock
[McC68], Rice and Tracey [Ric69], et d’autres, ont étudié à l’échelle microscopique
la rupture ductile des métaux en l’identifiant à des mécanismes de croissance et
de coalescence de cavités simulant les vides préexistants dans le matériau. Ils ont
proposé des lois de croissance qui sont des fonctions de la déformation plastique
93
CHAPITRE 3. MODÉLISATION NUMÉRIQUE DES DÉFAILLANCES DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
1. les inclusions,
Le volume critique des cavités constitue une voie intéressante pour développer
des critères de rupture ductile. La déformation volumique d’une cavité est en effet
une fonction du tenseur des contraintes locales σij . Suivant Oyane [Oya80] on écrit :
dV σij
=f dεeq (3.1)
V σeq
94
3.1. PROBLÉMATIQUE
Modèle de McClintock
Zε " √ √ ! #
RR 3 3(1 − n) (σ1 + σ2 ) 3 (σ1 − σ2 )
ln = · sinh · + · dεeq
R0 2 (1 − n) 2 σeq 4 σeq
0
(3.5)
RR
– σ1 et σ2 sont les contraintes dans les directions 1 et 2. R0
définit le rapport
entre la taille actuelle et la taille initiale de la cavité.
95
CHAPITRE 3. MODÉLISATION NUMÉRIQUE DES DÉFAILLANCES DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
ZεR
RR 3 σH
ln = 0.283 · exp · dεeq (3.6)
R0 2 σeq
0
Critères empiriques
fR − Cc = 0 (3.7)
εeq − εR = 0 (3.8)
Clift et al. [Cli90], ont basé leur étude comparative sur un modèle éléments
finis pour étudier les problèmes de mise en forme des métaux en tenant compte
des phénomènes de rupture. Le comportement du matériau étant décrit par la loi
de Prandtl-Reuss associée au critère de Von Mises. Ils ont simulé numériquement
la rupture, en utilisant chacun des différents critères empiriques trouvés dans la
littérature. Pour valider leur programme, les auteurs ont réalisé des essais expéri-
96
3.1. PROBLÉMATIQUE
mentaux tels que la compression d’un cylindre ou l’extrusion d’un lopin cylindrique.
En comparant les deux résultats, ils concluent que certains critères sont en accord
avec l’expérience pour certains procédés de mise en forme et certaines géométries, et
sont en désaccord dans d’autres cas. Seul le critère énergétique de Freudenthal qui
s’identifie à l’énergie plastique dissipée a donné entière satisfaction.
La majorité de ces critères ont été développés à partir de travaux expérimen-
taux qui, d’après Clift [Cli90], ont un domaine d’application limité. Beaucoup sont
spécifiques à un type de sollicitation et à une géométrie particulière. D’une façon
générale, on distingue trois types de critères qu’on peut classer comme suit :
1. Des critères de rupture ductile basés sur des approches macroscopiques tra-
duites sous la forme de courbes limites de formage (cas de l’emboutissage par
exemple). Ces approches purement macroscopiques et descriptives, n’intègrent
pas les effets des mécanismes d’endommagement. En vue de la simplicité de
ces notions, ces courbes ne sont valables que pour des évolutions de contraintes
et de déformations bien particulières.
2. Des critères de rupture ductile basés sur l’observation des grandeurs méca-
niques. Ces critères ne tiennent compte que qualitativement des constatations
expérimentales. Ils sont déterminés de façon à privilégier l’influence des gran-
deurs mécaniques les plus déterminantes pour la rupture (déformation, triaxia-
lité des contraintes ..etc..).
Ces critères ont très souvent la forme suivante :
Z εR
f (σ, εeq ) dεeq − Cc = 0 (3.9)
0
f (σ, εeq ) est une fonction des contraintes et des déformations et Cc est la valeur
critique du critère de rupture.
3. Des critères de rupture ductile basés sur des études microscopiques décrivant
l’évolution de cavités sphériques au sein des matériaux.
∆Av
D= (3.10)
∆A
97
CHAPITRE 3. MODÉLISATION NUMÉRIQUE DES DÉFAILLANCES DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Ψ = Ψ εeij , D
(3.11)
∂Ψ
σij = ρ (3.12)
∂εeij
98
3.1. PROBLÉMATIQUE
donnée par :
r
3
σeq = S S (3.16)
2 ij ij
σeq − σ0
f1 = − σel (3.19)
1−D
∂f1 dλ 3Sij
dεpij = dλ = · (3.20)
∂σij 1 − D 2σeqij
dλ = (1 − D) dεeq (3.21)
r
2
dεeq = dε dε (3.22)
3 ij ij
∂fD −Y dλ
dD = −dλ · = · (3.23)
∂Y S0 1 − D
99
CHAPITRE 3. MODÉLISATION NUMÉRIQUE DES DÉFAILLANCES DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
ment suivante :
" 2 #
Dc 2 σH n2
dD = (1 + ν) + 3(1 − 2ν) εeq dεeq (3.24)
εR − εD 3 σeq
finis de critères d’endommagement est un outil très utile pour étudier les risques
des structures. Par exemple dans le domaine de la mise en forme des métaux, on
cherche très souvent à éviter ou à réduire le risque d’apparition de fissure au sein
du produit à fabriquer [Ari03, Cli90, Coc66, Che03, Gou00, Guo02, Gel98, Ham00a,
Ko96, Lem85, Lau97, Mka02, Oya80, Zhu95]. Dans ce cadre, nous avons mis au point
un algorithme de calcul implicite qui permet d’intégrer localement plusieurs critères
d’endommagement en chaque élément fini et pour chaque itération du processus
global. Le schéma d’intégration implicite que nous avons choisi, est bien adapté
100
3.2. MODÉLISATION PAR ÉLÉMENTS FINIS DES DÉFAILLANCES DE PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Dans le cas de la plasticité, le point d’essai est obtenu par un état élastique à
l’aide de la relation incrémentale :
h i
T
σn+1 = σn + ∆σ = (1 − Dn ) [C] (εtot )n+1 − εpl n (3.25)
101
CHAPITRE 3. MODÉLISATION NUMÉRIQUE DES DÉFAILLANCES DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
T
σn+1 = σn+1 (3.26)
T
σn+1 = σn + ∆σ (3.27)
T
σn+1 = P σn+1 (3.28)
f =0 (3.29)
h i
σ n+1 − (1 − Dn+1 ) [C] (εtot )n+1 − εpl n = 0 (3.30)
EP
σijt ∆t = Cijkl ∆εkl (3.32)
102
3.2. MODÉLISATION PAR ÉLÉMENTS FINIS DES DÉFAILLANCES DE PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
EP
Le tenseur Cijkl est donné par :
EP ∂σ
[C] = (3.33)
∂ε
T ∂f ∂f ∂f ∂f ∂f ∂f
[n] = , , , , , (3.35)
∂σx ∂σy ∂σz ∂σxy ∂σyz ∂σzx
dσ0
H= (3.36)
dεeq
σ t = σ̇ + σ · Ω + Ωt · σ (3.37)
Le schéma de principe de cette approche est donné par la figure 3.6 [Ham05b].
103
CHAPITRE 3. MODÉLISATION NUMÉRIQUE DES DÉFAILLANCES DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
A nalyse du d om m age
C alcu ler le do m m ag e en chaque élém ent fin i
Si D < D c P as de R upture
Si D ≥ D c R up ture d e l’élém ent
Increm entation ’n + 1’
104
3.2. MODÉLISATION PAR ÉLÉMENTS FINIS DES DÉFAILLANCES DE PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
F (Un+1 ) = 0 (3.38)
r r r+1 r
F Un+1 + Kn+1 Un+1 − Un+1 = 0 (3.39)
r
Kn+1 est la matrice de rigidité à l’incrément n + 1 et l’itération r, donnée par la
relation :
r Z
r ∂F
Kn+1 = = B T Jn+1
r
BdΩ (3.40)
∂ U n+1 Ω
∆εr+1 = B(Un+1
r+1 r
− Un+1 ) (3.41)
r
Jn+1 est le module tangent donné par :
r
r ∂σ
Jn+1 = (3.42)
∂ε n+1
105
CHAPITRE 3. MODÉLISATION NUMÉRIQUE DES DÉFAILLANCES DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
∂f
εpl
ij = λ (3.45)
∂ σij
106
3.2. MODÉLISATION PAR ÉLÉMENTS FINIS DES DÉFAILLANCES DE PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
L’usure peut être définie aussi comme une perte de matière à l’interface de deux
solides en contact par phénomène de frottement [Chr97, Hor99] (Figure 3.7).
Si la prédiction de l’usure des outils qui résulte des contacts entre solides est d’une
grande importance pour les applications industrielles, elle est cependant difficile à
mener, à cause de l’absence d’outils de modélisation. Au cours de son utilisation,
l’outillage subit des sollicitations cycliques et un échauffement engendré par le travail
des actions de contacts entre la tôle, le poinçon et la matrice et par la puissance
dissipée au sein de la matière. Il en résulte des problèmes de cassure, d’écaillage ou
de grippage (rupture locale sur le bord de l’outil) ainsi que l’usure progressive des
parties actives. Pour le produit fini, apparaissent des défauts de fabrication qu’on
peut classer comme suit :
– Variation de cotes,
– Apparition de défauts de forme (Figure 3.8),
– Formation de bavures,
– Dégradation des caractéristiques mécaniques du matériau.
L’usure est étudiée depuis longtemps, mais de façon assez empirique. C’est pour-
quoi, malgré de très nombreuses études déjà réalisées (plus de 5000 articles parus
dans les revues Wear et Wear of Materials et plus de 300 lois dénombrées depuis
107
CHAPITRE 3. MODÉLISATION NUMÉRIQUE DES DÉFAILLANCES DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
1947), très peu de travaux ont été consacrés à la prédiction de l’usure des outils par
éléments finis. L’élimination des dégradations de surface est très importante du point
de vue de la fiabilité car elle augmente la durée de vie des mécanismes en évitant les
dysfonctionnements [Jeo01, Sob92b]. Celle-ci nécessite de pouvoir contrôler l’usure
qui, comme de nombreuses autres composantes de la tribologie, dépend des pro-
priétés mécaniques, physico-chimiques et topographiques des surfaces. De nombreux
travaux expérimentaux ont été réalisés sur ce thème mais la modélisation numérique
de l’usure est encore peu développée. L’objectif de ce paragraphe est de développer
une approche éléments finis permettant de prédire l’évolution de l’usure des outils
de presses.
V = γw FN s (3.48)
108
3.2. MODÉLISATION PAR ÉLÉMENTS FINIS DES DÉFAILLANCES DE PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
Le modèle d’usure (Équation 3.49) peut être exprimé par la relation incrémentale
suivante :
dV = γw dFN ds (3.50)
dV = dDw dΩ (3.51)
dFN = P dΩ (3.52)
Fig. 3.10 – Pression normale de contact et forces de contact sur les noeuds.
∆Dw = γw P ∆s (3.53)
109
CHAPITRE 3. MODÉLISATION NUMÉRIQUE DES DÉFAILLANCES DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
de temps [tn , tn+1 ] correspondant aux incréments n et n+1 ce qui permet d’écrire :
(Dw )n+1 = (Dw )n + γw Pn+1 sn+1 − sn+1 (3.55)
La figure 3.11 montre l’allure générale d’évolution de l’usure d’un outil traduite
en termes de perte de masse en surface. Sur cette courbe on distingue en particulier
3 domaines :
– OA : Usure rapide (Rodage).
– AB : Usure progressive linéaire (domaine d’utilisation de l’outil).
– BC : Usure rapide et dégradation de l’outil.
110
3.2. MODÉLISATION PAR ÉLÉMENTS FINIS DES DÉFAILLANCES DE PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
τcrit = µP (3.59)
dτ = Ks dγ (3.60)
111
CHAPITRE 3. MODÉLISATION NUMÉRIQUE DES DÉFAILLANCES DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
τ
dτ = Ks dγ + dP (3.61)
P
3.2.3.1 Introduction
Comme nous l’avons déjà rappelé, d’une manière générale le phénomène de fa-
tigue se manifeste dans tout type de structure soumise à des chargements cycliques.
Le danger essentiel est que la rupture peut se produire à tout moment en service
pour des contraintes nominales souvent en-dessous de la limite élastique. De plus
cette rupture n’est accompagnée d’aucune modification de la forme globale de la
structure ou de la pièce autrement dit sans déformation préalable. Un des moyens
les plus efficaces pour éviter cette rupture soudaine est d’essayer de prédire la durée
de vie des pièces sollicitées en fatigue par une modélisation par éléments finis.
112
3.2. MODÉLISATION PAR ÉLÉMENTS FINIS DES DÉFAILLANCES DE PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
∆ε σf
= (2 · Nf )b + εf (2 · Nf )c (3.64)
2 E
où : ∆ε est l’amplitude de la déformation, Nf est la durée de vie par fatigue, E est
le module d’Young, σf , εf , b et c sont des coefficients du matériau.
Il existe aussi d’autres méthodes pour l’étude en fatigue multiaxiale. Pitoset
[Pit01] dans ses travaux de recherche a utilisé des méthodes spectrales afin d’ana-
lyser le comportement en fatigue des structures métalliques sous chargements aléa-
toires multiaxiaux. Une autre approche pour le cas de la fatigue multiaxiale est de
maintenir la forme de l’équation 3.64, mais d’utiliser un autre paramètre pour la dé-
formation du côté gauche de l’égalité, tout en faisant les changements correspondants
aux paramètres du côté droit. Liu et al [Liu05] proposent une relation empirique pour
la modélisation de la fatigue multiaxiale à charges d’amplitude constante.
Une des lois les plus utilisées pour le calcul du dommage en fatigue est celle
proposée par Miner [Min45]. L’hypothèse sur laquelle cette loi repose est la suivante :
l’application de ni cycles au niveau de contrainte ci pour lequel le nombre moyen de
cycles à rupture est Ni entraı̂ne un accroissement du dommage égal à ni /Ni .
La rupture intervient quand :
Xn
i
=1 (3.65)
i=1
Ni
Quand on veut calculer le dommage cumulé par une pièce qui a subi plusieurs
113
CHAPITRE 3. MODÉLISATION NUMÉRIQUE DES DÉFAILLANCES DES PROCÉDÉS DE MISE EN FORME
nv
Dv = (3.66)
Nv
nt
Dt = (3.67)
Nt
Avec :
– nv le nombre actuel de cycles en vibration
– Nv le nombre de cycle en vibration qui va entraı̂ner la ruine
– nt le nombre actuel de cycles en sollicitation thermique
– Nt le nombre de cycle en sollicitation thermique qui va entraı̂ner la ruine
Le dommage total D est calculé par la combinaison suivante :
X
nv nt
D= ( + )≤1 (3.68)
Nv Nt
Le dommage total est plus petit ou égal à 1 parce que la ruine de la pièce n’est
pas souhaitée.
3.3 Conclusions
La Méthode des Éléments Finis est devenue aujourd’hui une technique courante
dans le calcul mécanique. La tendance actuelle dans l’industrie est d’améliorer la
qualité des produits, par l’intégration d’algorithmes d’optimisation adaptés et l’au-
tomatisation des processus correspondants afin d’augmenter leur productivité. Dans
ce but ce chapitre vient de répondre aux exigences actuelles de l’industrie en pro-
posant des modèles éléments finis originaux couplés avec des approches modernes
d’optimisation par plan d’expériences présentées au chapitre précédent et des al-
gorithmes d’endommagement pour résoudre des problèmes de défaillances comme
l’usure des outils pendant l’extrusion ou le retour élastique pendant le pliage ou
l’emboutissage de tôles. Dans le chapitre suivant nous allons présenter un outil d’op-
114
3.3. CONCLUSIONS
timisation conçu pour faciliter la mise en oeuvre des nouvelles méthodes proposées
dans ce rapport.
115
116
Chapitre 4
OPTIFORM
Logiciel d’OPTImisation des
procédés de mise en FORMe.
117
CHAPITRE 4. PRESENTATION DU LOGICIEL OPTIFORM
118
4.1. INTRODUCTION
4.1 Introduction
Dans la majorité des cas l’expérimentation sur le système réel, n’est pas pratique,
voire impossible et les coûts qui en résultent sont très élevés sans pouvoir prévoir
le comportement du système pendant ou après l’expérimentation. Dans le proces-
sus d’optimisation les expérimentations réelles sont évidemment très longues et très
chères comparées aux simulations numériques. Cependant, des modèles numériques
remplacent de plus en plus les phénomènes réels et couplés à un algorithme appro-
prié d’optimisation, peuvent être efficacement utilisés pour réduire au minimum les
risques provoqués par de différents modes de défaillances (rupture, usure, fatigue)
lors de la mise en forme. A part les expérimentations sur le système réel, la simu-
lation numérique est la seule technique disponible pour l’analyse du comportement
d’un système quelconque.
119
CHAPITRE 4. PRESENTATION DU LOGICIEL OPTIFORM
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% &%
3. Exploitation des résultats (post-processeur). Une fois les calculs achevés, l’ex-
ploitation des résultats peut être menée. On considérera ici :
– l’analyse des données de simulation (Analyse statistique)
– la représentation graphique des données de simulation.
120
4.3. INTERFACE GRAPHIQUE - ASPECT VISUEL
La fenêtre principale (Figure 4.3) possède une barre de menu dont la fonction
est, de faciliter l’accès aux différentes commandes de l’application.
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(
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Pour la première étape - pré-processeur - l’utilisateur peut choisir entre les diffé-
rents types de plans d’expériences qui sont fréquemment utilisés pour identifier les
121
CHAPITRE 4. PRESENTATION DU LOGICIEL OPTIFORM
facteurs les plus influents d’un certain processus - plans de criblage ou de screening
(Figure 4.4).
Ces plans (Figure 4.5) sont générés automatiquement par des sous-programmes
écrits en langage Fortran [Del02, Gou83, Kri75, Pel71, Str86].
122
4.3. INTERFACE GRAPHIQUE - ASPECT VISUEL
123
CHAPITRE 4. PRESENTATION DU LOGICIEL OPTIFORM
!
! ! "
Dans cette approche le temps nécessaire pour changer manuellement tous les
paramètres correspondant à une configuration donnée, est d’autant plus grand que
le nombre de paramètres est plus important. Un MEF a été défini a priori pour
chaque procédé qui va être étudié. Notre intérêt dans ce travail a été orienté vers
des processus de mise en forme (pliage, extrusion, emboutissage, etc.), mais l’appli-
cation peut-être utilisée pour optimiser tout processus ou système, à condition de
pouvoir lui associer un MEF. Le menu procédé (Figure 4.9) a été introduit pour
que l’utilisateur trouve facilement des informations sur le procédé à optimiser ainsi
que les conditions particulières imposées pour celui-ci.
124
4.3. INTERFACE GRAPHIQUE - ASPECT VISUEL
Facteurs d’étude
Dans les sous-menus (Figure 4.10) on peut trouver des informations sur les fac-
teurs supposés être les plus influents, facteurs qui ont été implémentés dans le modèle
éléments finis, défini a priori pour chaque procédé.
L’exploitation des résultats est faite dans l’étape de post-processeur d’abord par
une analyse statistique pour identifier les paramètres influents du processus, mais
aussi par des représentations graphiques (Surfaces de Réponse). L’utilisation des dif-
férents algorithmes d’optimisation (la méthode de régression pas à pas) (Figure 4.11)
nous permet l’obtention du meilleur sous modèle qui explique la fonction objectif,
ou la minimisation/maximisation (l’algorithme de Newton) de la réponse souhai-
tée. Ces algorithmes ont été intégrés dans le module d’optimisation. Dans le même
but ont été développés des algorithmes d’optimisation multicritères (Technique de
Ch’ng) [Lep05d] et aussi l’optimisation à l’aide du calcul par intervalles qui est une
nouvelle méthode abordée dans cette thèse [Lep05a].
125
CHAPITRE 4. PRESENTATION DU LOGICIEL OPTIFORM
Dans le menu Annexes on peut trouver différents tableaux pour des matrices
d’expériences ainsi que des informations théoriques sur les statistiques de base et
sur les différents types d’algorithmes. Ces informations ont pour but de familiariser
l’utilisateur avec les fonctions de l’application ainsi que de lui offrir des connaissances
minimales sur chaque module.
126
4.4. PROCESSUS D’OPTIMISATION AVEC OPTIFORM
Extrusion Le lopin
l’éprouvette
Stratégie de L’opérateur
mesure
Matrice
Volume d’usure
Y = f(X)
Usure
Fatigue
Min(Y) Xmin
ou ou
Max(Y) Xmax
Surface de réponse
Y = f(Xoptimal)
127
CHAPITRE 4. PRESENTATION DU LOGICIEL OPTIFORM
"
# $
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!
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&
128
4.4. PROCESSUS D’OPTIMISATION AVEC OPTIFORM
2
ETABLIR LA FONCTION OBJECTIF A OPTIMISER
Matrice
Y = f(X)
Volume d’usure
Usure
Fatigue
129
CHAPITRE 4. PRESENTATION DU LOGICIEL OPTIFORM
Le choix de la fonction objectif est en effet lié aux intérêts économiques de l’en-
treprise et bien entendu fonction des défaillances apparues dans le procédé de fa-
brication. Ces défaillances représentent en effet le coût de la non-qualité payé par
l’entreprise qui risque de devenir un facteur majeur pour les politiques économiques
des entreprises. A titre d’exemple, on peut présenter les défaillances pour les pro-
cédés de pliage, d’emboutissage ou d’extrusion qui pourront être choisies comme
fonctions objectifs afin d’optimiser le processus concerné. Comme nous l’avons dit
auparavant une défaillance majeure pour les procédés de pliage et d’emboutissage
est le retour élastique qui peut entraı̂ner des variations dimensionnelles de la géomé-
trie finale des pièces. Ces variations pourront conduire à un taux de rebut important
et par conséquent il faut réduire voir éliminer la cause - le retour élastique.
En ce qui concerne le processus d’extrusion il existe de nombreuses sources de dé-
faillances mais nous avons orienté notre étude sur le phénomène d’usure de la matrice
qui est un phénomène très complexe qui peut engendrer des variations dimension-
nelles et de rugosité importantes. Toujours sur l’extrusion nous avons étendu notre
recherche par une nouvelle modélisation par éléments finis, afin de pouvoir prendre
en compte la fatigue influencée très fortement par la température.
! ' "&
" #
$ %
&
" "
130
4.4. PROCESSUS D’OPTIMISATION AVEC OPTIFORM
Min(Y) Xmin
ou ou
Max(Y) Xmax
Surface de réponse
L’élaboration d’un produit, passe toujours par une phase d’optimisation desti-
née à minimiser les coûts ou/et maximiser ces performances. De façon schématique
un problème d’optimisation consiste à maximiser ou à minimiser une fonction ap-
pelée fonction objectif ou réponse sous un certain nombre de conditions appelées
131
CHAPITRE 4. PRESENTATION DU LOGICIEL OPTIFORM
contraintes. Le but d’une telle démarche est de minimiser le volume de calculs né-
cessaires à la réalisation des produits afin de réduire au minimum le temps de concep-
tion, facteur clef de la réussite d’une entreprise. Mais il ne faut pas oublier que le
processus de fabrication dans sa complexité est soumis à un très grand nombre de
contraintes telles que :
– Contraintes techniques,
– Contraintes du marché dont les besoins évoluent sans cesse (attentes des clients,
nouveaux produits concurrents...),
– Contraintes économiques.
La méthodologie des plans d’expériences nous a permis de définir une surface de
réponse pour chaque fonction objectif à optimiser (Figure 4.17). L’équation de la
surface de réponse établie par cette voie permet de déterminer les conditions opti-
males du processus en utilisant soit l’analyse canonique [Mon01] qui est une analyse
spécifique à la méthodologie de la surface de réponse, soit d’autres algorithmes d’op-
timisation (algorithme de Newton, calcul par intervalle ou d’autres algorithmes)
développés avec des routines en langage fortran ou C ++ .
5
VALIDATION NUMERIQUE EN CONDITIONS OPTIMALES
Y = f(Xoptimal)
132
4.5. CONCLUSIONS
4.5 Conclusions
Dans ce chapitre, nous avons présenté la discipline (Informatique rappelée au
début de ce rapport). En effet, il a été dédié à la présentation de l’outil d’optimisation
(OPTIFORM) conçu pour venir en aide à l’utilisateur qui ne sera pas forcement
un spécialiste des méthodes statistiques. Cet outil sert aussi de structure d’accueil
pour les méthodes d’optimisation implémentées ayant comme principale fonction
d’automatiser le calcul et de rendre ces méthodes plus conviviales et plus simples à
l’utilisation. Il peut être adapté à tout processus qui supporte une modélisation par
la méthode des éléments finis, ainsi que, pour des processus qui seront étudiés par
des essais réels.
133
134
Chapitre 5
Applications
Dans les précédents chapitres nous avons présenté des méthodes d’optimisation
ainsi que de nouveaux modèles éléments finis, capables de prendre en compte des
phénomènes complexes à caractère fortement non-linéaire comme ceux rencontrés
lors de la fabrication des pièces mécaniques.
L’objectif de ce chapitre est de valider les méthodes d’optimisation proposées
par des applications aux procédés de mise en forme tels que le pliage, l’extrusion ou
l’emboutissage. Dans ce contexte le retour élastique pour le processus de pliage est
diminué grâce à l’utilisation de la nouvelle approche par plans d’expériences
numériques. L’optimisation du procédé d’extrusion est faite par des modèles numé-
riques qui nous ont servi à la réduction de l’usure en utilisant la loi d’Archard. La
méthode de Ch’ng a été utilisée ici pour une optimisation simultanée de plusieurs
réponses dont la durée de vie de la matrice est parmi la plus importante. Parce que
la fatigue est une défaillance qui peut intervenir à tout moment, nous avons pro-
posé une nouvelle modélisation par éléments finis pour le procédé d’extrusion, afin
de pouvoir prendre en compte l’influence de la température. La méthode hybride
développée dans ce rapport a été utilisée afin de réduire le retour élastique après
l’emboutissage. L’application de ces méthodes dans le processus d’optimisation per-
met à la fois la validation de celles ci ainsi que de rendre les procédés de fabrication
de plus en plus robustes à toute sorte de variation. Pour faciliter la mise en oeuvre
de ces applications nous avons utilisé OPTIFORM qui a été conçu dans ce but.
135
136
5.1. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ DE PLIAGE
"
$
Facteurs :
Pour un matériau donné il existe de nombreuses causes qui peuvent influencer son
137
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
comportement pendant le formage. Pour cette analyse nous avons considéré qu’il
était nécessaire de contrôler les facteurs, qui sont donnés dans le tableau 5.1.
Réponse :
Le retour élastique (Table 5.2) a été choisi comme fonction objectif. Il est considéré
parmi les causes principales qui peuvent entraı̂ner des défauts après le procédé de
pliage (Voir chapitre 1).
Problème d’optimisation.
Les objectifs de cette étude sont :
– hiérarchiser les facteurs - étude de screening.
– valider la nouvelle technique qui vérifie l’effet quadratique d’un modèle pour
des plans d’expériences numériques.
– optimiser (minimiser) la réponse Y - Le retour élastique.
138
5.1. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ DE PLIAGE
Le contact à l’interface entre la tôle et l’outil est modélisé en adoptant une hypo-
thèse de corps rigide utilisant des lois de surfaces de contact définies par un modèle
de frottement de type Coulomb. Des valeurs typiques du coefficient de frottement
sont indiquées par [Kal91, Kur85] pour différentes combinaisons des contacts entre
matériaux. Pour le contact acier/acier, la valeur typique du coefficient de frottement
est égale à 0.1. La figure 5.2 présente les différentes étapes de la simulation numé-
rique du processus de pliage [Lep05b] et la figure 5.3 les paramètres opératoires du
même processus.
139
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
Plan complet
L’étude d’un plan complet consiste à étudier toutes les combinaisons possibles des
facteurs pris en considération dans l’analyse. Tous les facteurs comportent 2 niveaux
chacun. Le nombre des expériences (N ) ou simulations, nécessaire, pour l’ensemble
des combinaisons peut être calculé facilement par l’expression.
N = 2k (5.1)
No ess A B C D E A B C D E Y
Niveaux codées Niveaux réels
1 -1 -1 -1 -1 -1 4 3 1 50 1 2.7433
2 1 -1 -1 -1 -1 6 3 1 50 1 3.1858
3 -1 1 -1 -1 -1 4 4 1 50 1 2.5727
4 1 1 -1 -1 -1 6 4 1 50 1 2.8683
5 -1 -1 1 -1 -1 4 3 3 50 1 3.0503
6 1 -1 1 -1 -1 6 3 3 50 1 3.4928
7 -1 1 1 -1 -1 4 4 3 50 1 2.8797
8 1 1 1 -1 -1 6 4 3 50 1 3.1753
9 -1 -1 -1 1 -1 4 3 1 70 1 2.7433
10 1 -1 -1 1 -1 6 3 1 70 1 3.1858
11 -1 1 -1 1 -1 4 4 1 70 1 2.5727
12 1 1 -1 1 -1 6 4 1 70 1 2.8683
13 -1 -1 1 1 -1 4 3 3 70 1 3.0503
14 1 -1 1 1 -1 6 3 3 70 1 3.4928
15 -1 1 1 1 -1 4 4 3 70 1 2.8797
16 1 1 1 1 -1 6 4 3 70 1 3.1753
17 -1 -1 -1 -1 1 4 3 1 50 2 2.6852
18 1 -1 -1 -1 1 6 3 1 50 2 2.9977
19 -1 1 -1 -1 1 4 4 1 50 2 2.5878
20 1 1 -1 -1 1 6 4 1 50 2 2.7433
21 -1 -1 1 -1 1 4 3 3 50 2 3.156
22 1 -1 1 -1 1 6 3 3 50 2 3.4685
23 -1 1 1 -1 1 4 4 3 50 2 3.0586
24 1 1 1 -1 1 6 4 3 50 2 3.2141
25 -1 -1 -1 1 1 4 3 1 70 2 2.6852
26 1 -1 -1 1 1 6 3 1 70 2 2.9977
27 -1 1 -1 1 1 4 4 1 70 2 2.5878
28 1 1 -1 1 1 6 4 1 70 2 2.7433
29 -1 -1 1 1 1 4 3 3 70 2 3.156
30 1 -1 1 1 1 6 3 3 70 2 3.4685
31 -1 1 1 1 1 4 4 3 70 2 3.0586
32 1 1 1 1 1 6 4 3 70 2 3.2141
Les plans d’expériences factoriels complets sont théoriquement parfaits pour une
étude de screening, mais les délais et les coûts d’expérimentation deviennent impor-
140
5.1. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ DE PLIAGE
tants dès que l’on dépasse 4 facteurs [Ale95]. Dans notre cas les expérimentations
sont des simulations numériques, donc cet inconvénient n’a pas lieu d’être.
Après avoir effectué les expérimentations, nous avons trouvé que parmi les 5
facteurs étudiés le facteur D (la longueur du pli) n’a aucune influence sur la réponse.
Donc l’analyse continue sans tenir compte de ce facteur.
Le diagramme du Pareto (Figure 5.4) nous montre l’influence de chacun des 4
facteurs analysés. Le plus influent est le facteur C (le jeu) suivi par A (le rayon), B
(l’épaisseur) et E (matériau). Le tableau 5.5 résume cette analyse :
Facteurs A B C E
Ordre d’importance 2 3 1 4
Parmi les 4 facteurs analysés nous avons montré dans le tableau 5.1 que le facteur
E (matériau) est un facteur qualitatif. Notre analyse (analyse par surface de réponse)
ne peut pas prendre en considération par la suite un tel facteur [Pil97].
Parce que le nombre des facteurs est maintenant de 3 il faut refaire l’étude de
screening pour vérifier si l’influence de chacun de ces facteurs sur la réponse reste la
même.
141
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
No ess. A B C Y
1 -1 -1 -1 2,7433
2 1 -1 -1 3,1858
3 -1 1 -1 2,5727
4 1 1 -1 2,8683
5 -1 -1 1 3,0503
6 1 -1 1 3,4928
7 -1 1 1 2,8797
8 1 1 1 3,1753
Le diagramme de Pareto (Figure 5.5) nous montre que les trois facteurs restent
influents pour l’étude, mais l’ordre d’importance entre les facteurs A et C a changé.
L’explication réside dans le fait que le facteur E (matériau) a une influence plus
grande pour le facteur C par rapport au facteur A. La tendance s’est inversée une
fois que le facteur E a été retiré de l’étude.
Donc on voit bien que les deux facteurs les plus influents pour l’étude du retour
élastique sont le rayon de la matrice et le jeu entre le poinçon et la tôle, conclusion
confirmée par [Mka03] et vérifiée expérimentalement dans ses travaux.
Comme nous l’avons rappelé au deuxième chapitre cette application est utilisée
pour valider la méthode que nous avons proposée (Paragraphe 2.2). Cette nouvelle
approche nous permettra de connaı̂tre si la modélisation proposée pour un processus
est bien adaptée au phénomène étudié. En utilisant les relations (2.24, 2.25, 2.26 -
Chapitre 2) on obtient :
8 · 7(2.996 − 2.971)2
SSpure−quadratique = = 2.322 · 10−3 (5.2)
8+7
142
5.1. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ DE PLIAGE
8.068 · 10−4
CM E = = 1.3446 · 10−4 (5.3)
6
Le premier cas, cas I, consiste à étudier le plan composite centré avec un seul
point au centre (Tableau 5.7) afin de le comparer avec celui pour lequel on ajoute
des points peu décalés au centre du domaine d’étude (Figure 2.5).
A B C Y
1 -1 -1 -1 2,7433
2 1 -1 -1 3,1858
3 -1 1 -1 2,5727
4 1 1 -1 2,8683
5 -1 -1 1 3,0503
6 1 -1 1 3,4928
7 -1 1 1 2,8797
8 1 1 1 3,1753
9 -1,682 0 0 2,682
10 1,682 0 0 3,3064
11 0 -1,682 0 3,2629
12 0 1,682 0 2,8272
13 0 0 -1,682 2,6059
14 0 0 1,682 3,1741
15 0 0 0 2,9625
143
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
ANOVA - Variable Y
R2 = 0,99804 ; RA
2 . = 0,99452
SC dl MC F p
A (Linéaire) 0,46733 1 0,46733 1117,435 0
A (Quadratique) 0,001585 1 0,001585 3,791 0,109094
B (Linéaire) 0,213852 1 0,213852 511,343 0,000003
B (Quadratique) 0,007063 1 0,007063 16,888 0,009269
C (Linéaire) 0,349137 1 0,349137 834,824 0,000001
C (Quadratique) 0,002581 1 0,002581 6,172 0,05554
A(L) * B(L) 0,01079 1 0,01079 25,8 0,003837
A(L ) * C(L) 0 1 0 0 1
B(L) * C(L) 0 1 0 0 1
Erreur 0,002091 5 0,000418
Total SC 1,068981 14
L’analyse de la variance (Tableau 5.8) nous montre que le seul effet quadratique
est celui de la variable B.
La figure 5.7 représente la surface de réponse pour l’interaction entre les variables
A et B.
144
5.1. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ DE PLIAGE
Pour le deuxième cas, cas II, on va étudier l’effet d’avoir ajouté des points peu
décalés (Figure 2.5), ou des répétitions au centre du domaine d’étude. La distance
maximale (d1 = 0.046 · d - Figure 2.5) d’emplacement des points autour du centre
du domaine d’étude, a été déterminée avec exactitude après avoir effectué plusieurs
simulations numériques.
A B C Y
1 -1 -1 -1 2,7433
2 1 -1 -1 3,1858
3 -1 1 -1 2,5727
4 1 1 -1 2,8683
5 -1 -1 1 3,0503
6 1 -1 1 3,4928
7 -1 1 1 2,8797
8 1 1 1 3,1753
9 -1,682 0 0 2,682
10 1,682 0 0 3,3064
11 0 -1,682 0 3,2629
12 0 1,682 0 2,8272
13 0 0 -1,682 2,6059
14 0 0 1,682 3,1741
15 0 0 0 2,9625
16 0 0 0 2,9676
17 0 0 0 2,9712
18 0 0 0 2,9835
19 0 0 0 2,9878
20 0 0 0 2,9551
21 0 0 0 2,9699
Le diagramme de Pareto (Figure 5.8) nous signale déjà l’apparition des effets
quadratiques aussi pour les deux autres variables C et A, observation confirmée par
l’analyse de la variance (Tableau 5.10).
ANOVA - Variable Y
R2 = 0, 9986 ; RA
2 = 0, 995
SC dl MC F p
A (Linéaire) 0,46733 1 0,46733 1747,569 0
A (Quadratique) 0,002238 1 0,002238 8,368 0,014632
B (Linéaire) 0,213852 1 0,213852 799,695 0
B (Quadratique) 0,013678 1 0,013678 51,149 0,000019
C (Linéaire) 0,349137 1 0,349137 1305,59 0
C (Quadratique) 0,009104 1 0,009104 34,043 0,000113
A(L) * B(L) 0,01079 1 0,01079 40,348 0,000054
A(L ) * C(L) 0 1 0 0 1
B(L) * C(L) 0 1 0 0 1
Erreur 0,002942 11 0,000267
Total SC 1,070445 20
145
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
riences, suite à l’addition des points au centre du domaine d’étude. On voit bien ici
que l’addition des points peu décalés au centre du domaine d’étude apporte plus
d’informations pour les variables d’études.
On peut ajouter aussi que, l’addition de points peu décalés centraux pour
les plans d’expériences numériques, a une influence significative sur les propriétés
de la matrice d’expériences (précision uniforme) et nous apporte des informations
supplémentaires (effets quadratiques pour les variables C (Jeu) et A (Rayon)) qui
augmentent la performance du modèle proposé et qui donne une qualité meilleure
pour le modèle de travail. Pour cette raison les points au centre du domaine d’étude
sont appelés points de contrôle ou control runs en anglais.
Dans cette analyse nous avons présenté une nouvelle technique d’étude pour
mettre en évidence l’effet quadratique d’un modèle car les essais sont obtenus par des
simulations numériques. Cette technique permet aussi d’apporter plus d’informations
sur le modèle étudié, et elle ne dégrade surtout pas le modèle de départ. D. Benoist
dans son ouvrage [Ben94b] dit que, un plan composite centré n’est pas orthogonal
et ne peut jamais l’être . Mais, en augmentant le nombre de répétition de l’essai au
centre on tend vers l’orthogonalité .
Par cette analyse nous avons ouvert une voie vers l’utilisation des plans d’ex-
périences numériques pour l’étude de certains problèmes pour lesquels le modèle
du premier degré est inadéquat et qui peuvent être expliqués par des modèles du
deuxième degré, donc qui ont un caractère fortement non linéaire.
146
5.1. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ DE PLIAGE
La valeur du R2 = 0.99725, signifie que la réponse est très bien expliquée par
le modèle proposé. L’équation du modèle choisi permet aussi de déduire les fac-
teurs principaux et les interactions correspondantes, ayant le moins d’influence (les
facteurs manquants) sur la perte de qualité du modèle original (modèle complet,
R2 = 0.9986).
5.1.7 Conclusions
Dans ce paragraphe nous avons présenté une méthode originale qui peut être
utilisée pour les plans d’expériences numériques. A l’aide de cette méthode on peut
établir si un modèle présente ou pas des effets quadratiques. L’approche proposée
présente un réel intérêt pour étudier des phénomènes, qui par leur complexité seront
susceptibles d’être non linéaires. L’application à l’optimisation du procédé de pliage
nous a permis de vérifier la méthode et de prouver son efficacité.
147
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
5.2.1 Introduction
La loi d’usure d’Archard est utilisée dans cette application [Lep02, Lep03] pour
l’étude de l’usure de la matrice pendant le procédé d’extrusion. Une analyse en post-
traitement permet de calculer la durée de vie de l’outil et d’étudier l’influence des
principaux paramètres de l’opération sur la qualité géométrique et mécanique des
produits formés. Durant cette analyse, on utilise la Méthodologie des Surfaces de Ré-
ponse (MSR) [Cor90, Gou99, Mon01] présentée au deuxième chapitre, pour vérifier
l’effet quadratique de la réponse. Cette démarche qui s’avère indispensable s’appuie
sur l’utilisation des Plans Composites Centraux [Ben94b, Mon01] qui ont montré
la forte dépendance entre les paramètres étudiés (rayon, frottement, coefficient de
réduction, etc.), et d’établir que l’équation de la surface de réponse est un polynôme
de deuxième degré. Les résultats obtenus nous permettent aussi de déterminer les
périodes de maintenance et de changement de l’outil endommagé.
Le phénomène d’usure qui survient pendant cette opération pour la matrice est
un phénomène complexe peu contrôlable [Ari03, GD03, Ham00a, Nam02, Yeo01] qui
dépend de plusieurs paramètres (rayon, frottement, coefficient de réduction, angle,
etc.). Le Diagramme d’Ishikawa (Figure 5.9) fait une synthèse sur ces facteurs et
leurs interactions.
148
5.2. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ D’EXTRUSION
"
# $
"
! %
!
"
'
&
Le maillage éléments finis est réalisé par 300 éléments axisymétriques rectangu-
laires à 4 noeuds (Figure 5.11). Dans cet exemple la matrice a été modélisée dans
l’hypothèse de corps rigide.
149
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
La Méthodologie de Surface de Réponse (MSR) est utilisée ici pour tester l’effet
quadratique de l’usure ainsi que l’influence des paramètres opératoires sur le procédé
d’extrusion. Ces paramètres sont (Figure 5.10) :
R
– Coefficient d’extrusion (K) : X1 donné par : 100 · Rfi
– Angle d’inclinaison de la matrice (α) : X2 (˚) qui correspond à l’angle α (Figure
5.10)
– Coefficient de frottement (µ) : X3 qui décrit les conditions de frottement entre
le matériau et la matrice
– Rayon interne (r) : X4 (mm) qui correspond à r (Figure 5.10).
Nous avons utilisé pour cette étude un plan composite centré qui est le plus
adapté pour des phénomènes non linéaires. Les facteurs interrogés ainsi que leurs
niveaux sont donnés dans le Tableau 5.12. Dans le même tableau le paramètre δ (le
point en étoile) est supérieur à 1 et est calculé grâce à la formule :
√
4
δ= N (5.6)
Niveau Facteurs
Normal Codé K − X1 Angle − X2 F rottement − X3 Rayon − X4
1 −δ 0,6 20 0,05 2
2 -1 0,65 23,75 0,0675 3
3 0 0,7 27,5 0,085 4
4 1 0,75 31,25 0,1025 5
5 +δ 0,8 35 0,12 6
Durant ce travail, la planification des essais a été réalisée par des simulations
numériques pour différentes configurations de la matrice d’expérience. Celles ci nous
ont facilité la compréhension de la non linéarité d’un phénomène complexe comme
l’usure.
150
5.2. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ D’EXTRUSION
Afin d’obtenir les réponses données par la configuration du plan composite cen-
tré, nous avons utilisé la simulation numérique par éléments finis. La matrice d’expé-
riences (Tableau 5.13) obtenue pour une configuration complète du plan composite
centré comporte 25 essais. Par cette approche nous avons cherché tout d’abord à
vérifier le caractère non linéaire du phénomène d’usure. Le modèle d’usure d’Ar-
chard (Voir chap. 2) a été utilisé pour la modélisation du ce phénomène. Dans ce
contexte on a choisi d’analyser plus en detail la partie active de la matrice (partie
la plus responsable des défauts et de la géométrie finale des pièces extrudées). Dans
la plupart des cas, les zones critiques qui engendrent les défauts des pièces obtenues
par ce procédé sont situées aux points A et B (Figure 5.12).
Dans le tableau 5.13, se trouvent les résultats des points critiques pour la matrice
(YA et YB ). Pour le premier point critique A (Figure 5.12), l’analyse statistique
(Tableau 5.14) nous a confirmé que l’équation de la surface de réponse est linéaire.
Cette conclusion est en accord avec une autre étude [Lep02]. L’analyse de la variance
(Tableau 5.14) nous donne aussi les facteurs ou les interactions significatifs (les
valeurs en gras dans la colonne p - tableau ANOVA) : coefficient d’extrusion, angle,
coefficient du frottement et l’interaction entre coefficient d’extrusion et l’angle.
151
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
Tableau ANOVA
Variable Somme Degré de F-value p
des carrées liberté
X1 - Coeff. d’extrusion 0,001073 1 92,89928 0,000002
X12 - Coeff. d’extrusion 0 1 0,00929 0,925133
X2 - Angle 0,000461 1 39,88276 0,000087
X22 - Angle 0,000001 1 0,05194 0,824319
X3 - Coeff. de Frottement 0,00028 1 24,234 0,000602
X32 - Coeff. de Frottement 0,000002 1 0,15069 0,70601
X4 - Rayon 0,000047 1 4,08261 0,070916
X42 - Rayon 0,000007 1 0,57054 0,467462
X1 ∗ X2 0,000077 1 6,64506 0,02752
X1 ∗ X3 0,000015 1 1,26246 0,287435
X1 ∗ X4 0,000002 1 0,187 0,674603
X2 ∗ X3 0,000007 1 0,64743 0,439745
X2 ∗ X2 0 1 0,01675 0,899592
X3 ∗ X4 0,000003 1 0,26788 0,616011
Erreur 0,000115 10
Total 0,002101 24
152
5.2. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ D’EXTRUSION
Tableau ANOVA
Variable Somme Degré de F-value p
des carrées liberté
X1 - Coeff. d’extrusion 0,000311 1 586,589 0
X12 - Coeff. d’extrusion 0,000003 1 5,1453 0,046703
X2 - Angle 0,000136 1 256,3999 0
X22 - Angle 0,000011 1 21,1521 0,000981
X3 - Coeff. de Frottement 0,000039 1 72,9836 0,000007
X32 - Coeff. de Frottement 0,000003 1 5,3185 0,043791
X4 - Rayon 0,000005 1 9,9404 0,010283
X42 - Rayon 0,000001 1 1,8839 0,199894
X1 ∗ X2 0,000008 1 15,9267 0,002556
X1 ∗ X3 0 1 0,1548 0,702236
X1 ∗ X4 0 1 0,1728 0,6864
X2 ∗ X3 0,000009 1 16,6032 0,002233
X2 ∗ X2 0 1 0,1296 0,726314
X3 ∗ X4 0 1 0,1296 0,726314
Erreur 0,000005 10
Total 0,000528 24
La figure 5.13 représente les surfaces de réponse pour les effets significatifs des
interactions des facteurs sur l’usure :
Le diagramme de Pareto (Figure 5.14) montre les effets significatifs des facteurs
utilisés dans cette étude. Les résultats montrent que les principaux facteurs qui af-
fectent l’usure de la matrice sont, par ordre d’importance, le coefficient de réduction,
l’angle et le coefficient du frottement.
153
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
Afin d’établir un modèle pour expliquer la réponse il faut tout d’abord vérifier
la qualité de celui ci. Le test statistique qui mesure la qualité de la modélisation est
le Coefficient de corrélation multiple (R2 ), qui exprime le rapport entre la variance
expliquée par le modèle et la variance totale. Pour déterminer le meilleur sous-
modèle, parmi les sous-modèles candidats nous avons calculé R2 . La classification
selon le degré d’ajustement nous a permis de choisir comme modèle l’équation :
La valeur du R2 = 0.9862, signifie que la réponse est très bien expliquée par le modèle
proposé. L’équation du modèle choisi permet aussi de déduire les facteurs principaux
et les interactions correspondantes, ayant le moins d’influence (les facteurs man-
quants) sur la perte de qualité du modèle original (modèle complet, R2 = 0.99899).
Pour pouvoir prédire le profil d’usure de la matrice nous avons procédé à une
analyse statistique [Lep04b] des données, notamment sur les deux composantes in-
fluençant le processus de dégradation par l’usure :
– la pression du contact (Figure 5.15 a)
– la distance de glissement (Figure 5.15 b)
154
5.2. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ D’EXTRUSION
On peut constater sur les deux images (Figure 5.15) que la zone dangereuse pour
la matrice est la zone active, notamment au début et à la fin de cette zone. La figure
5.16 montre bien cette tendance pour chaque composante de la loi d’usure.
La figure 5.17 montre aussi le profil d’usure dans la zone active avec des valeurs
maximales vers les deux extrémités de la zone active.
Sur la figure 5.17 on peut distinguer le volume d’usure qui est développé sur la
partie active de la matrice, pouvant entraı̂ner des dégâts majeurs, allant jusqu’à la
fracture avec une conséquence importante sur la géométrie finale des pièces extru-
dées. Plus de détails sur cette analyse pourront être trouvés en [Lep04b].
155
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
156
5.2. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ D’EXTRUSION
Pour envisager une évaluation plus précise de la durée de vie par fatigue nous
avons utilisé une modélisation par Éléments Finis (EF ) en 3D. Les modèles en
trois dimensions élastiques (Figure 5.19) sont utilisés le plus souvent [Cri91, Car94,
Ham00a] pour calculer les efforts et les contraintes des composants, en supposant
que le matériel est infiniment élastique [Kur85, Kal91, Mar84]. Les raisons pour
lesquelles on utilise des modèles élastiques sont :
– Il est impossible de modéliser une séquence complexe de chargement en uti-
lisant facilement le modèle éléments finis, parce que les effets de mémoire du
157
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
Par la suite, seront définis les principes de base pour l’évaluation de la durée de vie en
fatigue à partir des modèles éléments finis. Pour une charge appliquée sur le modèle,
l’analyse élastique par EF nous donne l’effort ou la contrainte pour chaque noeud
de chaque élément. La contrainte nodale peut être multipliée par une succession des
charges ou des forces qui peut être une évolution mesurée en temps des charges,
pour donner ensuite une évolution en temps de la contrainte au noeud. Pour tenir
compte du fait que le matériel peut céder, les règles de Neuber ou de Glinka [Dra99]
peuvent être utilisées pour calculer les contraintes et les efforts élasto-plastique de
la contrainte élastique du modèle. Si le processus de conversion élasto-plastique est
intégré avec une routine d’analyse du dommage et de la fatigue, la durée de vie
par fatigue au noeud peut être calculée. Ce processus peut être répété pour chaque
noeud de chaque élément, et pour chaque élément du modèle.
158
5.2. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ D’EXTRUSION
les conditions optimales pour une réponse peuvent ne pas être appropriées ou pra-
tiques pour d’autres réponses. Par conséquent, les conditions optimales obtenues
par cette analyse s’appellent parfois près d’optimal pour toutes les réponses. Cette
technique ne peut pas être utilisée pour un processus ayant un nombre très grand
de caractéristiques de qualité à optimiser en même temps.
Le phénomène de fatigue (voir paragraphe 1.3.5) est un processus complexe. Le
nombre de facteurs d’influence est très important, et pourront être groupés en trois
catégories [Lu43]. :
Pour cette application les variables qui affectent les réponses, particulièrement
la durée de vie de la matrice sont : l’angle d’inclinaison de la matrice, le coefficient
de frottement et la température induite par la pièce extrudée. L’ algorithme de
GRG (Generalised Reduced Gradient) couplé à la technique de Ch’ng [Ch’05] (Voir
paragraphe 2.3) est utilisé ici pour trouver la meilleure combinaison des paramètres
de procédé qui assure une durée de vie acceptable de l’outil et pour permettre
l’optimisation des autres réponses simultanément. Pour illustrer cette approche, nous
présentons un problème d’optimisation du procédé d’extrusion. Les caractéristiques
géométriques de la matrice (Ri , Rf sont les rayons d’entrée et respectivement de
sortie de la matrice, et α˚qui est l’angle de la matrice) sont montrées sur la figure
5.10. Le tableau 5.16 montre les niveaux et le codage des paramètres étudiés. Les
variables qui affectent la prévision de la durée de vie de la matrice sont : le coefficient
X1 - coefficient de frottement, qui décrit les conditions de frottement entre la pièce
et la matrice, l’angle de la matrice X2 , qui correspond à l’angle α˚(Figure 5.10), et
la température de travail X3 . Les réponses pour cette étude sont Y1 - contrainte de
Von Mises, Y2 - déformation maximale, Y3 - force de fabrication et Y4 = la durée de
vie de la matrice.
159
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
Pour l’investigation des trois facteurs et pour la modélisation des réponses, dans
ce travail la MSR par un plan composite centré [Mon01] a été utilisée afin d’obtenir
les 15 essais (Tableau 5.17).
Essais X1 X2 X3 Y1 Y2 Y3 Y4
1 0.07 23 581.079 1.85E+03 1.26E+00 1.44E+05 6.42E+03
2 0.07 23 818.921 4.70E+02 1.349 3.67E+04 3.37E+04
3 0.07 31.96 581.079 1.83E+03 1.532 1.56E+05 9.43E+03
4 0.07 31.96 818.921 5.23E+02 1.614 3.99E+04 3.66E+04
5 0.13 23 581.079 2.03E+03 1.801 1.81E+05 1.21E+04
6 0.13 23 818.921 5.81E+02 1.824 4.69E+04 3.20E+04
7 0.13 31.96 581.079 2.23E+03 1.939 2.03E+05 1.32E+04
8 0.13 31.96 818.921 6.32E+02 1.928 5.23E+04 3.21E+04
9 0.05 27.5 700 8.89E+02 1.275 7.86E+04 1.99E+04
10 0.15 27.5 700 1.41E+03 1.921 1.25E+05 1.50E+04
11 0.1 20 700 1.06E+03 1.692 9.21E+04 2.09E+04
12 0.1 35 700 1.39E+03 1.888 1.11E+05 2.12E+04
13 0.1 27.5 500 2.43E+03 1.666 2.13E+05 9.17E+03
14 0.1 27.5 900 2.43E+02 1.685 1.95E+04 7.48E+04
15 0.1 27.5 700 1.13E+03 1.651 9.69E+04 1.99E+04
La méthode des moindres carrés (Ordinary Least Square - OLS) a été utilisée
pour les données du tableau 5.17 pour obtenir les équations de surfaces des réponse
pour chaque caractéristique de qualité étudiée (les réponses). Les équations qui gé-
nèrent les modèles sont données dans le tableau 5.18.
Le Modèle Y1 Y2 Y3 Y4
C 1122.532 1.65756 96761 20890.26
X1 123.573 0.206741 13502.6 -366.02
X1X1 14.775 -0.027817 1916.9 -2264.27
X2 60.575 0.081178 5402.3 548.51
X2X2 40.832 0.040066 1782.5 -986.39
X3 -689.533 0.01574 -61050.6 14912.8
X3X3 80.854 -0.000416 6916.1 6405.12
X1X2 27.525 -0.036875 1468.7 -588.68
X1X3 -45.5 -0.019875 -7618.8 -1955.57
X2X3 -8.625 -0.005125 -3086.3 -152.52
Le tableau 5.19. montre les valeurs LSL, T et U SL pour les réponses Yi , aveci =
1, · · · , 4, avec les valeurs de la fonction de désirabilité associée à chaque réponse.
160
5.2. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ D’EXTRUSION
Pour notre exemple on a considéré que les quatre réponses ne peuvent pas avoir
le même degré d’importance. Les degrés d’importance pour les quatre réponses sont :
e1 = 0.15, e2 = 0.30, e3 = 0.05, e4 = 0.50 .
Pour optimiser les quatre réponses, nous avons utilisé un algorithme d’optimisa-
tion de type gradient généralisé, et les désirabilités suivantes pour les fonctions ont
été obtenues (Tableau 5.20).
Dans le tableau 5.20 est montrée la fonction de désirabilité totale pour l’optimi-
sation multiréponse dans le procédé d’extrusion des métaux. Par cette technique on
peut combiner les réponses Y1 , Y2 , Y3 et Y4 et les traiter comme une seule réponse.
La technique de Ch’ng nous a permis de trouver les valeurs optimales pour les ré-
ponses étudiées Y = (185.56; 1.26; 21070.80; 72159.38). Ces valeurs ont été obtenues
pour les valeurs suivantes des facteurs interrogés X = (−1.55, −1.82, 2.00).
5.2.4.5 Bilan
L’optimisation multiréponses a été utilisée dans ce travail pour identifier les pa-
ramètres opératoires qui minimisent la variation des contraintes de von Mises ou la
force de fabrication et spécialement pour augmenter la durée de vie de la matrice
dans le procédé d’extrusion des pièces métalliques. Le nouveau modèle élément fi-
nis a été implémenté dans le code de calcul Abaqus et intégré à OPTIFORM, afin
d’optimiser la durée de vie de la matrice qui est affectée directement par la tem-
pérature. La M SR utilisée dans nos démarches nous a permis de développer des
méthodes d’optimisation de fatigue dans le but de diminuer le coût de fabrication
afin d’obtenir des produits sans défauts.
161
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
5.2.5 Conclusions
Dans ce paragraphe nous avons présenté une étude sur le procédé d’extrusion.
L’usure étant la principale cause de défaillance pour ce procédé, nous avons proposé
des solutions qui ont eu comme but la réduction de ce phénomène. Un modèle par
éléments finis a été utilisé ici afin de prendre en compte l’influence de la température
sur la dégradation de la matrice par fatigue. Ce modèle a été utilisé également pour
une optimisation de plusieurs réponses à la fois. L’optimisation multiréponses a pris
aujourd’hui une véritable ascension dans le processus d’optimisation car le système
ne peut plus être jugé individuellement pour chaque réponse parce qu’une approche
globale est plus adaptée.
162
5.3. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ D’EMBOUTISSAGE
5.3.1 Introduction
163
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
164
5.3. OPTIMISATION DU PROCÉDÉ D’EMBOUTISSAGE
-δ ± ∆i −1 ± ∆i 0 ± ∆i 1 ± ∆i +δ ± ∆i
L’épaisseur X1 (mm) [0.00073; 0.00080] [0.00086; 0.00095] [0.00105; 0.00116] [0.0012; 0.0014] [0.00136; 0.00151]
de la tôle
Coeff. de X2 ( ) [0.057; 0.063] [0.086; 0.095] [0.0124; 0.0137] [0.162; 0.179] [0.19; 0.21]
frottement
La force de X3 (N ) [16906; 18685] [18525; 20475] [20900; 23100] [23275; 25725] [24894; 27515]
serre flan
Essais X1 X2 X3 Y1
1 [0.00086 ; 0.00095] [0.086 ; 0.095] [18525 ; 20475] [0.000106 ; 0.000118]
2 [0.00086 ; 0.00095] [0.086 ; 0.095] [23275 ; 25725] [0.000101 ; 0.000112]
3 [0.00086 ; 0.00095] [0.162 ; 0.179] [18525 ; 20475] [0.000102 ; 0.000113]
4 [0.00086 ; 0.00095] [0.162 ; 0.179] [23275 ; 25725] [0.000096 ; 0.000106]
5 [0.0012 ; 0.0014] [0.086 ; 0.095] [18525 ; 20475] [0.000056 ; 0.000062]
6 [0.0012 ; 0.0014] [0.086 ; 0.095] [23275 ; 25725] [0.000050 ; 0.000056]
7 [0.0012 ; 0.0014] [0.162 ; 0.179] [18525 ; 20475] [0.000053 ; 0.000058]
8 [0.0012 ; 0.0014] [0.162 ; 0.179] [23275 ; 25725] [0.000047 ; 0.000052]
9 [0.00073 ; 0.00080] [0.0124 ; 0.0137] [20900 ; 23100] [0.000124 ; 0.000137]
10 [0.00136 ; 0.00151] [0.0124 ; 0.0137] [20900 ; 23100] [0.000040 ; 0.000045]
11 [0.00105 ; 0.00116] [0.057 ; 0.063] [20900 ; 23100] [0.000080 ; 0.000088]
12 [0.00105 ; 0.00116] [0.19 ; 0.21] [20900 ; 23100] [0.000072 ; 0.000080]
13 [0.00105 ; 0.00116] [0.0124 ; 0.0137] [16906 ; 18685] [0.000078 ; 0.000086]
14 [0.00105 ; 0.00116] [0.0124 ; 0.0137] [24894 ; 27515] [0.000068 ; 0.000075]
15 [0.00105 ; 0.00116] [0.0124 ; 0.0137] [20900 ; 23100] [0.000074 ; 0.000081]
165
CHAPITRE 5. APPLICATIONS
La méthode des moindres carrées a été appliquée aux données initiales pour
développer la surface de réponse habituelle (Ordinary Response Surface Model -
ORSM ) pour le retour élastique Y1 . L’équation de la surface de réponse (en termes
codées) est donnée dans le tableau 5.23. Si on utilise l’algorithme (paragraphe 2.4.3.5
- Chapitre 2) proposé pour les données du tableau, on obtient une surface de réponse
par intervalles (Interval Response Surface Model - IRSM ) pour modéliser la réponse
Y1 . Cette équation peut être représentée à l’aide des coefficients trouvés dans le
tableau 5.23.
Le Y1 Y1
Modèle ORSM IRSM
C 0.00007755 [0.00007655 ; 0.00008071]
X1 -0.00002619 [-0.000029809 ; -0.000023571]
X1 X1 0.00000301 [0.000002509 ; 0.000003311]
X2 -0.00000228 [-0.000002708 ; -0.000002052]
X2 X2 0.00000064 [0.000000556 ; 0.000000704]
X3 -0.00000302 [-0.000003522 ; -0.000002718]
X3 X3 -0.00000038 [-0.000000438 ; -0.000000342]
X1 X2 0.00000031 [0.000000259 ; 0.000000341]
X1 X3 -0.00000009 [-0.000000109 ; -0.000000081]
X2 X3 -0.00000004 [-0.000000047 ; -0.000000036]
Cette équation obtenue par l’approche proposée, est modélisée par une surface de
réponse tolérancée appelée Surface de Réponse par Intervalles. Cette méthode repré-
sente une nouvelle manière pour faire accepter plus de produits dans l’optimisation
des procédés de fabrication.
5.3.4 Bilan
Cette application a été utilisée pour la validation de la nouvelle méthode hybride
d’optimisation des procédés de fabrication qui a été proposée dans ce rapport (Cha-
pitre 2). Cette approche combine la méthodologie de surface de réponse, le calcul
166
5.4. CONCLUSIONS
5.4 Conclusions
Afin de rendre le processus d’optimisation plus accessible pour le monde indus-
triel nous avons présenté dans ce chapitre la validation des méthodes d’optimisation
proposées dans ce mémoire (Chapitre 2), avec des approches originales sur la dé-
termination du caractère non linéaire de la réponse d’un système obtenue par des
simulations numériques ou par la proposition d’une méthode hybride qui combine
trois approches : la méthodologie de surface de réponse, les tolérances mécaniques
et le calcul sur intervalle appelée surface de réponse par intervalle.
Ces nouvelles méthodes ont prouvé leur efficacité lors de l’optimisation par plans
d’expériences numériques telle que :
– prédiction de l’usure des outils de fabrication et l’optimisation multiréponse,
– prédiction du retour élastique en vue de réduire ces effets pour les procédés
comme le pliage ou l’emboutissage par des méthodes spécifiques aux simula-
tions numériques,
– utilisation des modèles éléments finis pour prédire la fatigue et prendre en
compte l’effet de la température pour le procédé d’extrusion afin de proposer
une optimisation multicritères par le méthode de Ch’ng,
– optimisation du retour élastique après l’emboutissage par une modélisation
éléments finis en 3D qui se rapproche mieux de la réalité, afin d’implémenter
la méthode hybride citée ci-dessus.
167
168
Conclusions et perspectives
Les études proposées dans le cadre de cette thèse ont porté sur l’optimisation
des procédés par approche plans d’expériences numériques. L’approche retenue a
été basée sur le développement d’un outil informatique capable de mettre en oeuvre
le processus d’optimisation des procédés de mise en forme. Le couplage entre la
méthodologie des plans d’expériences, la méthode des éléments finis, , et
la méthodologie des surfaces de réponses nous a permis une réduction des
coûts très importante parce qu’elle propose un nombre réduit d’expériences.
La modélisation numérique par éléments finis d’un procédé de mise en forme
est un processus complexe durant lequel un grand nombre de phénomènes physiques
intervient. Pour simuler une opération de formage d’une façon réaliste, il est impor-
tant de prendre en compte le comportement du métal, les conditions de frottement
et de contact, l’usure de l’outillage, etc.. Parallèlement tous les facteurs qui inter-
viennent (caractéristiques des métaux, usure, fatigue, etc.) possèdent une variation
centrée autour d’une valeur nominale. Pour réduire cette variation et mieux contrô-
ler le processus, il est important de modéliser les opérations selon des approches
statistiques.
L’étude bibliographique sur les méthodes d’optimisation nous a permis de consta-
ter les différentes lacunes existants lors de l’optimisation des procédés de mise en
forme telles que :
– le manque de modèles structurés pour la construction de la fonction objectif
– le manque de méthodes pour l’identification des paramètres opératoires sus-
ceptibles d’influencer d’une manière significative le procédé de fabrication
– il n’existe pas une méthode paramétrée pour le processus d’optimisation
– il n’existe pas une solution mathématique applicable à tous les problèmes
– il existe une forte demande industrielle
Pour répondre à ces besoins et aussi à l’aspect mathématique de la méthode, nous
avons privilégié l’utilisation de la méthodologie des plans d’expériences, qui est
une méthode plus adaptée à l’optimisation des procédés de fabrication. L’utilisation
de cette méthode nous a permis entre autres de répondre à un certain nombre de
169
CONCLUSIONS
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ET PERSPECTIVES
171
CONCLUSIONS
1
Chifres issus de l’Enquête Annuelle d’Entreprise du Sessi, service des études et des statistiques
industrielles du Ministère de l’Économie des Finances et l’Industrie.
172
Publications nationales et
internationales
– Revues internationales
1. D. Lepadatu, X. Baguenard, A. Kobi, R. Hambli, Luc Jaulin, Spring-
back of Stamping Process Optimization Using Response Surface Metho-
dology and Interval Computation, Quality Technology and Quantitative
Management, soumise en septembre 2006.
2. D. Lepadatu, R. Hambli, A. Kobi, A. Barreau, Optimization of Spring-
back in Bending Process using FEM and Response Surface Method, In-
ternational Journal of Advanced Manufacturing Technology, Received :
6 October 2003 Accepted : 12 February 2004 Published online : 13 April
2005
3. Hambli R., Lepadatu D., Kobi A. and Barreau A., Ductile damage
variation analysis during Metal Extrusion Process using Design of expe-
riment technique, International Journal of Vehicle Design, Vol. 39, Nos.
1/2, pp. 51-61, 2005.
4. D. Lepadatu, R. Hambli, A. Kobi, A. Barreau, Statistical Investigation
of Die Wear in Metal Extrusion Process, International Journal of Advan-
ced Manufacturing Technology, Received : 24 April 2004 / Accepted : 29
July 2004 / Published online : 6 April 2005
5. D. Lepadatu, R. Hambli, A. Kobi, A. Barreau, A New Computational
Design of Experiments for Metal Bending Process Optimization, Compu-
ter Industrial Engineering, - soumise 2004.
– Conférences nationales et internationales
1. Daniel LEPADATU, Ridha HAMBLI, Abdessamad KOBI and Alain
BARREAU, Multiple response optimisation of fatigue life of die using
computer design of experiments, The 2nd International Symposium of
173
CONCLUSIONS
174
ET PERSPECTIVES
175
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Références
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RÉFÉRENCES
196
RÉFÉRENCES
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RÉFÉRENCES
198
Résumé : Dans ce travail nous proposons des stratégies d’optimisation par plans d’expériences numériques
pour palier les difficultés rencontrées dans le processus d’optimisation de procédés de mise en forme. Parmi ces
difficultés on peut rappeler : le retour élastique durant le pliage, l’usure de la matrice pendant l’extrusion ou la
fatigue des outils, la recherche d’une solution globale ou l’échange des données entre l’outil de simulation et l’outil
d’optimisation. Compte tenu de la forte non linéarité des phénomènes étudiés, nous avons développé une approche
basée sur l’utilisation conjointe de la méthode des plans d’expériences, de la méthodologie de surface de réponse et
la méthode des éléments finis, pour optimiser les performances du produit ou du procédé de fabrication. Le caractère
numérique des expériences justifie la création et la mise au point d’un outil d’optimisation, afin d’automatiser et
de faciliter l’application de la méthodologie de plans d’expériences et celle des stratégies d’optimisation par plans
d’expériences a partir de simulations numériques. Il s’agit d’un outil informatique qui permet de déterminer de
manière automatique et rapide, l’optimum d’un certain processus, permettant d’obtenir des produits respectant un
certain nombre des critères de qualité. Afin de trouver les caractéristiques des processus de fabrication en accord
avec la meilleure qualité possible des produits une des stratégies d’optimisation proposée dans ce rapport est basée
sur une approche hybride qui utilise la puissance des trois méthodes : surface de réponse, calcul par intervalle et
tolérencement mécanique. La validation de cette nouvelle méthode apportera une solution robuste à l’optimisation
du procédé d’emboutissage.
Mots clefs : optimisation, plans d’expériences numériques, méthodologie de surface de réponse, méthode
Abstact : In this work we propose the optimization strategies using numerical designs of experiments to
minimize the difficulties in the metal forming process optimization. Among these difficulties it can recall : springback
from bending process, die wear during extrusion process or tools fatigue, the research of global solution for data
exchange between numerical simulation and optimization tool. Taking into account of the strong non-linearity
of the studied phenomena, we developed an approach using the following methods, design of experiments, finite
elements methods and response surface methodology to optimize the performances of the product or manufacturing
process The virtual character of the experiments (numerical simulation) justifies creation and the development of an
optimization tool, in order to automate and to facilitate the application of the designs of experiments method and
that of the strategies of optimization by designs of experiments from numerical simulations. This is a data-processing
tool which determines in an automatic and fast way, the optimum of a certain process and allows obtaining products
that respect a certain number of quality standards. In order to find the characteristics of the manufacturing processes
in agreement with the best possible quality of the products one of the optimization strategies proposed in this work
is based on a hybrid approach which uses the power of the three methods : mechanical tolerancing, response surface
methodology, and interval computation method. The validation of this new method will bring a robust solution of
the stamping process optimization.
Keywords : optimization, numerical design of experiments, response surface methodology, finite elements
method.
0
ISTIA - Institut des Science et Techniques de l’Ingenieurs d’Angers, Laboratoire en Sûreté de Fonctionne-
ment,Qualité et Organisation - UPRES EA 3858 - 62, Avenue Notre Dame du Lac, 49000 Angers - FRANCE