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Ecole Nationale de Commerce et de Gestion - Casablanca

Mémoire de soutenance de Diplôme de l’ENCG


Spécialité GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE

La gestion du risque de retard de paiement :


Cas de l’ONDA

Réalisé au sein de l’entreprise : Office National Des Aéroports

Encadrant du terrain : Boubker FATHI

Présenté en JUIN 2019 par Salma SOUFIANI

Jury de soutenance :

Hanane AÂMOUM : Encadrante pédagogique


Professeur de l’Enseignement Supérieur Habilitée
ENCG- Casablanca

Adil CHERKAOUI : Enseignant chercheur FSJES Ain Chock

1
Dédicaces :

Je profite de l'occasion de la rédaction de mon mémoire de Fin d’études à l’ENCG-C pour


dédier ce modeste travail :
À mamie, qui sans elle rien n’aurait été possible, et qui sans elle je ne serai qui je suis.
À mes parents et à mes grands-parents qui ont déployé tous leurs efforts pour m'éduquer,
m'instruire et m'éclairer le chemin de la vie ;
À mes oncles et à mes frères qui ont été toujours à mes côtés pour me donner la force de
continuer et d’avancer ;
A ma tante, à ma sœur et à mes deux amies, pour leur soutien moral ;
À mes professeurs pour leurs efforts de m'assurer une formation solide ;
À toute personne de près ou de loin qui m'a fait part des renseignements nécessaires pour
que mon projet de fin d’études soit réussi.

2
Remerciements :

À ma chère professeur Madame AAMOUM HANANE et à mon cher professeur Monsieur


CHARKAOUI ADIL.
Tout d’abord, je tiens à vous exprimer mes vifs remerciements pour avoir accepté de juger le
présent travail. Je tiens également à vous remercier pour votre assistance, et votre
encadrement.
A monsieur Youssef ZEMMAMA, Mr Mustapha LAAFOU, Mr Adil BELHEDFA, Mr Boubker
Fathi, Mr Mohammed ADIL, Mr Karim NADIM, Mr Badr BOUDCHICH, Mme Fatima-Zahra
BOUKETTAYA, Mr Youssef LABSY, Mr Fateh BENHBALOU, Mme Fouzia BOUAJA et Mme
Karima RACHED. Je vous remercie pour les aides et le suivi que vous m’aviez accordé tout au
long de mon stage. Ce mémoire n’aurait pas pu être réalisé sans vos soutiens et vos
encouragements. Je remercie tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin jusqu’à la fin de ce
travail.

3
Sommaire :
Dédicaces :............................................................................................................................................... 2

Remerciements : ..................................................................................................................................... 3

Sommaire : .............................................................................................................................................. 4

Résumé : .................................................................................................................................................. 5

Liste des abréviations : ............................................................................................................................ 6

Introduction générale :............................................................................................................................ 7

Première partie : Les délais de paiement relatifs à la commande publique : ......................................... 9

Chapitre 1er : Cadre sectoriel et juridique des établissements et entreprises publiques : ............... 10

1ère section : Présentation du secteur public :............................................................................... 10

2ème section : Cadre global de la commande publique : ................................................................ 12

Chapitre 2 : Gestion du risque de retard de paiement : ................................................................... 26

1ère section : Risque du retard de paiement : ................................................................................ 26

2ème section : Incidences du retard de paiement : ........................................................................ 32

Deuxième partie : Identification des principales causes de retards de paiement et proposition de


solutions : .............................................................................................................................................. 34

Chapitre 3 : présentation du contexte de travail : ............................................................................ 35

1ère section : Présentation de l’ONDA :.......................................................................................... 35

2ème section : Problématique, objectifs et démarche du travail :.................................................. 43

Chapitre 4 : Résultats et interprétations : ......................................................................................... 46

1ère section : Résultat de l’étude : ................................................................................................. 46

2ème section : Les apports managériaux : ...................................................................................... 59

Conclusion générale : ............................................................................................................................ 65

4
Résumé :
La gestion des délais de paiement revêt une grande importance dans l’esprit des décideurs
stratégiques, elle a d’ailleurs été sujet de l’un des plus récents discours royaux, et a fait objet de
plusieurs réformes de loi.

Pour cela, le présent rapport portera essentiellement sur les mécanismes de gestion du risque de
retard de paiement, ainsi que les améliorations à proposer. Pour ce faire, une étude sera mise en
place afin de définir les principales causes de ce problème ainsi que ses différents impacts ; et ce
dans le but d’en limiter les conséquences.

Mots clefs : gestion de risque – délai de paiement – causes des retards de paiements– impacts des
retards de paiement.

Abstract

Payment terms management is very important to the strategic decision-makers, actually it has been
noticed in one of the most recent royal speeches, and has been the subject of several law reforms.

Regarding this matter, this report will focus on the mechanisms for managing the risk of late
payment, as well as the improvements that will be proposed. In order to reach this goal, a study will
be set up to define the main causes of this problem and its different impacts, also measuring the
extent and the importance of these delays; this is gonna be maid in order to limit the consequences
of this problem.

Key words : risk management - payment delay - causes of late payments- impacts of late payments.

‫ملخص‬
، ‫ وقد كانت واحدة من أحدث الخطب الملكية‬، ‫تعد إدارة شروط الدفع ذات أهمية كبيرة في أذهان صانعي القرار اإلستراتيجيين‬
.‫وكانت موضوع العديد من اإلصالحات القانونية‬

‫ سيتم‬، ‫ للقيام بذلك‬.‫ فضالا عن التحسينات التي ستقترح‬، ‫ سيركز هذا التقرير على آليات إدارة مخاطر التأخر في السداد‬، ‫لهذا الغرض‬
‫ مع قياس مدى وأهمية هذه التأخيرات ؛ وهذا من أجل الحد‬، ‫إعداد دراسة لتحديد األسباب الرئيسية لهذه المشكلة وتأثيراتها المختلفة‬
.‫من العواقب‬

‫ أسباب وآثار المدفوعات المتأخرة‬- ‫ تأخير الدفع‬- ‫ إدارة المخاطر‬:‫كلمات مفاتيح‬

5
Liste des abréviations :

ARD : Attestation de Remise de Document


ASF : Attestation de Service Fait
BC : Bon de Commande
BFR : Besoin en Fond de Roulement
BO : Bureau d’Ordre
BR : Bon de Réception
DAF : Direction et Administration Financière
DD : Décompte Définitif
DP : Décompte provisoire
EEP : Etablissements et Entreprises Publiques
MA : Marché
OA : Ordre d’Arrêt
OP : Ordre de Paiement
OR : Ordre de Reprise
OS : Ordre de Service
OV : Ordre de Virement
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PVRD : Procès-Verbal de Réception Définitive
PVRP : Procès-Verbal de Réception Provisoire
SAV : Somme A Valoir
TP : Trésorerie Payeur
TPE : Très Petites Entreprises

6
Introduction générale :

Dans le contexte économique actuel, la gestion des délais de paiement apparaît


comme un levier essentiel de la bonne gestion d’une entreprise, renforce son
positionnement stratégique et améliore son image dans l’environnement concurrentiel où
elle agit.
Avec l’avènement de la nouvelle loi de finances 2019, et après le discours royal du 28 Août
2018 dans lequel sa Majesté le roi Mohammed VI a mis l’accent sur l’importance du respect
des délais de paiements, plusieurs initiatives ont été prises par la CGEM, le ministère de
finance et celui de l’intérieur, motivés par leur volonté d’atteindre une meilleure gestion des
délais de paiements.
Le caractère excessif de la durée de certains délais de paiement, ainsi que l’importance des
retards constatés dans le règlement des factures constituent des pratiques ayant pour effet,
pour les entreprises qui en sont les victimes, d’alourdir leur gestion financière, d’affecter
leur rentabilité et même, dans certains cas de menacer leur survie.
Conscientes de ces enjeux, les autorités législatives du pays ont imposé un certain nombre
de lois incitant les entreprises à respecter les délais réglementaires de paiement, et les firent
accompagner par des notes ministérielles complémentaires en appoints aux amendements
de la nouvelle loi.
Dans ce sens s’inscrit ce présent travail, qui vise à expliquer les différentes causes des
retards de paiements, expose leurs différents impacts sur l’entreprise et sur les fournisseurs,
et essaye d’y apporter des améliorations, d’où la problématique : « Comment gérer le risque
du retard de paiement? » et plus spécifiquement : « Quelles sont les solutions dont l’ONDA
a réellement besoin pour évaluer et mesurer sa capacité à payer ses fournisseurs à temps,
comment éviter les retards de paiements des fournisseurs et quelles en sont les réelles
causes auxquelles il faut remédier ? ». Afin de répondre à ces diverses exigences, et voulant
atteindre une meilleure gestion du risque qui guette les délais de paiements, le présent
rapport tentera d’apporter des réponses aux questions suivantes :
Qu’est-ce que le risque du retard de paiement ?
Quelles sont les causes préalables aux retards de paiements ? D’où émanent-elles ?
Quelles sont les phases d’exécution qui prennent le plus de temps ? Sont-elles considérées
être à l’origine du prolongement des délais de paiement ?
Quelles sont les répercussions des délais de paiement ?
Quelle est l’importance de l’optimisation des délais de paiements et pourquoi est-elle
devenue aussi indispensable ? Comment faire pour l’atteindre ?
Et enfin quelles solutions optimales pour éviter les retards de paiement ?

7
De ce, l’objectif de la présente étude peut se présenter comme suit, un objectif général
visant à diagnostiquer et à analyser les causes des retards de paiement dans le secteur
public, en vue de proposer des solutions visant à les mieux gérer ; et des objectifs
spécifiques qui se résument en la définition du contexte de travail, la présentation du cadre
juridique régissant les délais de paiement, et l’identification de leurs différents impacts non
seulement sur le fournisseur mais aussi sur l’interne de l’organisme d’accueil.
On entend par « risque » la possibilité d’émergence d’un fait importun, et par « délai
de paiement » le délai de paiement consentit entre des institutions non financières allant de
la date de livraison d’un produit, d’une fourniture ou d’une prestation de service à la date de
son paiement effectif. Généralement les délais de paiement mettent en relief la relation de
confiance existant entre un client et son fournisseur.
La « gestion du risque » quant à elle fait référence au procédé qui consiste à recenser les
risques auxquels l’entreprise est exposée, puis à mettre en place des mesures préventives en
vue d’atténuer ou d’éradiquer le risque en question.
Sur ce la gestion du risque du retard de paiement n’est autre que l’ensemble des
mécanismes que nous allons essayer de mettre en place afin d’atténuer le risque du retard
de paiement et de limiter ses impacts, pour ce faire, une étude qualitative portant sur des
entretiens effectués avec six responsables de la Direction et Administration Financière de
l’ONDA aura pour vocation de mieux cerner les différentes causes du retard de paiement,
ses impacts et les efforts fournis par l’établissement pour y faire face, un questionnaire
dédié à 15 représentants de fournisseurs est aussi programmé et qui aura pour but de
cerner les différents motifs de retards de paiement selon eux , et ce qu’ils pensent des
mécanismes de gestion de risque de retard de paiement adoptés par leurs clients.
A cet effet, et pour réaliser l’étude quantitative qui suivra, nous allons suivre le paradigme
épistémologique positiviste logique qui consiste à s’assurer de la validité du construit, c’est-
à-dire vérifier l’existence d’une corrélation avec d’autres instruments destinés à mesurer des
construits différents, et ensuite s’assurer de la bonne validité interne de la recherche. Une
étude de la régression linéaire multiple est aussi planifiée, et ce dans le but de mesurer
l’impact des différentes causes élaborées depuis les travaux de recherche et entretiens sur la
variable que nous cherchons à expliquer, dite dépendante, qui n’est autre que les délais de
paiements.

8
Première partie : Les délais de paiement relatifs à la commande
publique :

Le secteur des établissements et entreprises publics (EEP) joue un rôle majeur dans le
développement économique et social de notre pays vu son poids dans l’économie du Maroc
et de la place qu’il occupe dans le processus d’exécution des politiques publiques. Ces
entreprises jouent un rôle incontournable dans la dynamique de l’émergence du secteur
socio-économique du pays.
Toutefois, depuis le début de la première décennie du 21ème siècle, le secteur public a
commencé à montrer des signes d’essoufflement, comme l’augmentation de l’endettement
en devises, cause principale du non équilibre de la balance de paiements, les transferts de
ressources publiques vers les entreprises publiques, et ces dernières qui, à leur tour,
commencent à enregistrer des délais importants en matière de retards de paiement,
impactant ainsi les TPE et PME qui font partie intégrale de l’économie nationale.
Vu l’importance de ce dernier dysfonctionnement du secteur publique, et en se rendant
compte du poids de retards de paiement qu’enregistre ce secteur, cette première partie sera
consacrée à la définition du risque de retard de paiement, ainsi qu’à l’exposition de la
situation des délais de paiement dans le secteur public au Maroc, tout en mettant l’accent
sur les textes législatifs fixant ces délais.
Tout d’abord il semble nécessaire de procéder à la présentation des spécificités du secteur
des établissements et entreprises publiques, tout en mettant l’accent sur la composition et
spécificités du portefeuille public, mais aussi sur la typologie de marchés publics, leur
règlementation et le mode de leur passation.
Ensuite, le deuxième chapitre présentera le plus clairement possible la nécessité de la
gestion du risque du retard de paiement, tout en mettant l’accent sur les répercussions de
ce dernier sur l’entreprise elle-même, sur le fournisseur et sur l’image et la compétitivité de
l’économie nationale.

9
Chapitre 1er : Cadre sectoriel et juridique des établissements et entreprises
publiques :

Les établissements et entreprises publiques jouent un rôle majeur dans le modèle de


développement du Maroc et ce en vue de leurs différentes interventions dans l’offre de
services publics aux citoyens et aux entreprises, dans la réalisation des projets structurants
pour le développement économique et social, l’aménagement du territoire, la réduction des
inégalités sociales et régionales, l’ouverture à l’international et la création de nouvelles
opportunités d’investissement dans divers secteurs d’activité.
Les EEP contribuent fortement à la croissance économique du Maroc, compte tenu de leur
fort engagement en matière de gouvernance, de transparence, de responsabilité socio-
environnementale ainsi qu’en ce qui concerne le renforcement du capital immatériel qui
pèse fortement dans la richesse du pays.
D’ailleurs, les principaux indicateurs de performance tel que les investissements propres et
le partenariat public-privé, le chiffre d’affaires, les indicateurs de performance
opérationnelle et la valeur ajoutée ne font que refléter le rôle majeur des EEP ainsi que
l’importance de leur apport à l’amélioration du développement du pays.

1ère section : Présentation du secteur public :


La notion du secteur public relève, à première vue, de l’ordre de l’évidence. Dans toute
société, on trouve un ensemble d’activités qui relèvent de l’ordre commun et qui sont
généralement prises en charge par les différentes collectivités territoriales, nous parlons
évidemment des services publics. Le secteur public, quant à lui, évoque le cadre dans lequel
se présente l’ensemble des services publics relevant de l’ordre d’intérêt général.
Cette première section sera consacrée à la présentation du secteur public marocain, tout en
montrant la composition du portefeuille public, et en soulignant la place qu’occupe les
entreprises et établissements publics dans le modèle de croissance économique du pays.

1-1-Composition du portefeuille public :


Selon le rapport des établissements et entreprises publiques publié par le ministère de
finance en 2019, le secteur public se caractérise par la diversité des organismes qui le
composent. En 2018, et selon les statistiques publiées par le ministère de finances dans le
rapport, l’inventaire établi en 2019 de ces organismes, fait ressortir l’existence de 209
établissements publics 44 sociétés anonymes à participation directe du Trésor dont 21
relèvent des collectivités territoriales.
Par ailleurs, depuis 2017, et s’inspirant des standards du fond monétaire international, une
classification des EEP a été introduite ; il s’agit de 4 groupes homogènes organisés selon des
critères liés à la nature des activités exercées sans considération du statut juridique.

10
Le premier groupe est celui des EEP non marchands (Entreprises qui fournissent gratuitement
ou à des prix significatifs des activités dans des domaines variés tels que l’éducation, la santé ou
l’administration.) avec un total de 193 EEP produisant les biens non marchands. La deuxième
plus grande part du portefeuille public revient aux EEP marchands -qui produisent
essentiellement des biens et services marchands- avec un total de 47 EEP.
Le troisième groupe est celui des institutions financières publiques, dont le nombre a atteint
10 EEP en fin de 2018. Et puis le dernier groupe est celui des organismes sociaux, ayant en
son actif un total de 3 établissements publics, représentant ainsi 1% du portefeuille public.

1-2-Le secteur des EEP :


Le secteur des EEP comme déjà mentionné est un secteur caractérisé par la diversité des
organismes qui le composent de par leur statut juridique, leur niveau de participation à la
recette publique, leur niveau de dépendance du budget de l’Etat, de leur taille et de la
nature des activités exercées.
Il est à noter que le secteur des EEP a fait l’objet de plusieurs réformes dans le cadre de
l’amélioration de leurs performances. Des avancées intéressantes ont été enregistrées en la
matière, telles que :
- le renforcement du rôle des conseils d’administration des EEP qui a permis l’amélioration
de la gouvernance de ces derniers ;
- Avoir une visibilité plus claire sur les missions exercées par les EEP et sur leurs programmes
d’investissement, et ce en publiant des rapports officiels accessibles aux citoyens et aux
différents acteurs de l’économie marocaine ;
- Le renforcement du contrôle interne et la généralisation de l’audit des comptes annuels
des établissements et entreprises publiques.

Depuis le début de 2010, les EEP n’ont cessé de s’améliorer et de se renforcer, de manière à
accroitre remarquablement leurs indicateurs, tout en renforçant leurs rôles d’acteurs
importants de la dynamique de l’état dans le but de moderniser l’économie nationale et de
contribuer à son évolution.
Les EEP contribuent à la croissance de l’économie nationale en initiant des projets nationaux
structurants. Ces derniers sont présents dans la plupart des secteurs d’activité économique
permettant ainsi à notre pays de bénéficier d’infrastructures de qualité.
Les EEP prennent en charge les stratégies sectorielles engagées par l’état et sont couverts
par la globalité des secteurs clés de l’économie y compris le secteur de l’agriculture et de la
pêche, celui de l’énergie, des infrastructures et de l’industrie, celui de la logistique et de la
formation professionnelle ainsi que celui du tourisme.
A travers leurs multiples interventions pour l’amélioration du secteur public, les EEP sont
devenus le premier investisseur public devant l’état et les collectivités territoriales.
Source : projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2019, Rapport sur les
établissements et entreprises publiques

1-3-La commande publique :


Selon le rapport publié par Noureddine BENSOUDA le trésorier général du royaume ayant
pour titre : Commande publique : les apports de la réforme des délais de paiement, nous
11
entendons dire par la Commande Publique, l’ensemble des contrats passés par l’Etat ou
pour toute autre personne publique pour répondre à ses besoins, ces contrats prennent
différentes formes, on trouve à titre d’exemple les marchés publics, les bons de commandes,
les conventions du droit commun, les contrats de concession et de gestion déléguée, ainsi
que les contrats de convention public-privé, tels que définis à l’article 4 du décret susvisé
n°2-12-349, et appliquant le Décret des marchés publics du 20 Mars 2013 tels que les
académies régionales d’éducation et de formation, les agences des bassins hydrauliques, les
chambres de commerce, d’industrie et de services, l’Institut national de la recherche
agronomique.
Les principes fondamentaux de la commande publique comme précisés à l’article 1 peuvent
être résumés en ces trois points suivants :
La liberté d’accès à la commande publique, l’égalité de traitement des concurrents et la
garantie de leurs droits, et finalement la transparence dans toutes les procédures de
passation des marchés y compris celle du choix de maître d’ouvrage.

2ème section : Cadre global de la commande publique :


Le sujet présent étant un sujet d’actualité, ayant fait objet d’une notification dans l’un des
plus récents discours de sa majesté le Roi Mohammed IV, préoccupant l’esprit des décideurs
stratégiques des établissements publics, est toutefois régi par une loi récemment dictée par
le ministère de l’Economie et des Finances.
Cette section présentera les articles et textes de loi encadrant les délais de paiement et
intérêts moratoires tout en abordant certaines clarifications notifiées dans les textes
complémentaires et circulaires publiées par le ministère de finances.

2-1-Les marchés publics :

Selon le décret n°2013-349 du 20 Mars 2013 relatif au règlement des marchés de 2013, le
marché public est un contrat conclu entre un acteur public ou privé qui peut concerner les
travaux, services ou fournitures.

2-1-1-Les types de marchés publics :


On peut parler de trois types de marchés publics :
D’abord, on parle des marchés de travaux : ce sont des contrats ayant pour objet l’exécution
de travaux relatifs à la construction, à la reconstruction, à la démolition, à la réparation ou à
la rénovation, à l’aménagement et à l’entretien d’un bâtiment, d’un ouvrage ou d’une
structure ainsi que les travaux de reboisements. Les marchés de travaux comprennent
également les prestations accessoires aux travaux tels que les forages, les levées
topographiques, la prise de photographie et de film, les études sismiques et les services
similaires fournis dans le cadre du marché.
12
Deuxièmement, les marchés de fournitures : ce sont des contrats ayant pour objet l’achat
ou la location avec option d’achat de produits ou de matériels. Ces marchés englobent
également à titre accessoire des travaux de pose et d’installation nécessaires à la réalisation
de la prestation. La notion de marchés de fournitures recouvre notamment :
-Les marchés de fournitures courantes déjà existant sur le marché et qui ne sont pas
fabriqués sur spécifications techniques particulières exigées par le maître d’ouvrage.
-Les marchés de fournitures non courantes qui ne se trouvent pas dans le marché et que le
titulaire doit réaliser sur spécifications techniques particulières exigées par le maître
d’ouvrage.
-Les marchés de location avec option d’achat, cette notion couvre aussi bien les biens
d’équipement que les matériels et outillages qui permettent au locataire d’acquérir, à une
date déjà fixée, et à un prix déjà fixé, tout ou partie des biens loués.
Le troisième et dernier type de marchés est le marché de services qui a pour objet la
réalisation de prestations de services qui ne peuvent être qualifiés ni de travaux ni de
fournitures.
Il faut mentionner également qu’il existe quatre modes de passation de marchés :
Le premier mode de passation de marchés est l’Appel d’offres qui peut être Ouvert,
Restreint ou par Présélection. Un marché peut également passer par un Concours qui
comprend la conception, la réalisation de l’étude y afférente et la réalisation du projet.
Le troisième mode de passation de marché est le Bon de Commande, le marché dans ce cas
devrait intéresser un montant inférieur à 600 000 Dhs TTC par année, s’effectue sans
négociation ni remise en concurrence préalable des titulaires. La durée des marchés à bons
de commande ne peut dépasser quatre ans par type de budget, par ordonnateur et selon les
prestations de même nature.
Le quatrième et dernier mode de passation de marché est le marché Négocié, avec ou sans
publicité et mise en concurrence.

2-2-2-La règlementation des marchés publics :


En vertu de la loi 69-00 relative au contrôle financier de l’Etat sur les entreprises publiques
et autres organismes, un nouveau règlement de marchés a été mis en place en 2013 et ceci
pour diverses raisons :
D’abord ce règlement est venu en guise de réponse aux insuffisances et lacunes constatées à
la lumière de l’application du décret de 1998. Il était aussi nécessaire d’adapter la
réglementation aux normes internationales et aux engagements de l’Etat vis-à-vis de ses
partenaires internationaux.
Une autre raison est la nécessité de mettre à niveau et de moderniser les outils de gestion
de la dépense publique, tout en prenant en compte les demandes et exigences du secteur
13
privé afin qu’il y ait plus de transparence et qu’un meilleur équilibre dans les relations
administration- soumissionnaires soit atteint.
Les principes de l’efficacité de la commande publique et de la bonne utilisation du budget
alloué par l’état se résument en la transparence dans les choix du maître d’ouvrage et la
bonne gouvernance, l’égalité de traitement des concurrents et la garantie des droits des
concurrents, ainsi que la liberté d’accès à la commande publique de l’Office.
Avant d’entamer les différentes procédures de passation des marchés, il s’avère nécessaire
d’expliquer certains concepts afin de faciliter la compréhension de ce qui suivra.
Le soumissionnaire : l’entreprise qui soumissionne et s’engage à respecter le cahier de
charge du marché et faire connaître ses prix.
Procès-verbal de réception provisoire : c’est un document remis par le maître d’ouvrage
après que tous les travaux soient achevés. A travers ce document le maître d’ouvrage
reconnait avoir accepté le travail effectué par le fournisseur, et donc libère ce dernier des
vices apparents mais pas de ce qui pourrait apparaitre après une durée bien définie qui
suivra la réception provisoire.
Procès-verbal de réception définitif : Document remis par le maître d’ouvrage après un an
de l’achèvement des travaux afin de détecter les éventuels vices qui n’ont pas pu être
détectés au moment de la première réception.
Cautionnement définitif : Caution destinée à garantir la bonne exécution d’un marché de
travaux ou de fournitures.
Retenue de garantie : Somme d’un montant prélevé par fraction sur les acomptes versés au
maître d’ouvrage, destinée à couvrir les éventuelles réserves formulées lors de l’admission
ou de la réception des fournitures, services ou travaux.
Après avoir défini les concepts de base, il devient nécessaire de présenter les différentes
règles encadrant les procédures de passation des marchés afin que celles-ci gardent leur
transparence :
En premier lieu, le maître d’ouvrage est obligé de publier sur le portail des marchés de l’Etat
le programme prévisionnel des marchés de l’année, les avis d’appel d’offres, leurs résultats,
les extraits des procès-verbaux, ensuite il faut que les dossiers d’appel d’offres soient mis à
disposition du public et téléchargeables depuis le portail. Par la suite tous les concurrents
devraient être informés de toute modification du dossier d’appel d’offres, de tout
éclaircissement ou information donnée à un concurrent sur sa demande. Le maître
d’ouvrage est par la suite obligé d’informer le soumissionnaire retenu de l’acceptation de
son offre et les soumissionnaires éliminés des motifs de leur éviction. Les concurrents non
acceptés ont le droit de compléter leurs dossiers et de rectifier les discordances avant et
après l’ouverture des plis.
Le recours à la concurrence est le mode principal de la passation des marchés à travers les
appels d’offres ouverts qui constitue la règle ou à travers les procédures partiellement

14
concurrentielles ou non concurrentielles qui constituent l’exception, ces procédures sont
limitativement définies, par exemple le cas d’un seul fournisseur monopole. Leur mise en
œuvre est soumise à des conditions rigoureuses : l’appel d’offre dans ce cas est restreint, le
marché quant à lui est négocié et la remise d’un bon de commande s’avère nécessaire .
Source : règlement des marchés de 2013.

2-2-3-La procédure de passation des marchés publics :


Il est à noter que la passation de marchés passe par différentes phases :
La première phase est l’Elaboration lors de laquelle le maître d’ouvrage exprime le besoin,
ensuite il devient nécessaire d’estimer montant du marché, et puis procède au règlement de
consultation et à l’élaboration de clauses administratives et techniques pour qu’à la fin il y
ait une remise des dossiers à la commission et ceci 8 jours avant la date de publication.
La deuxième phase est la publicité retrait/départ, dans laquelle on publie les avis, les
dossiers des AO, concours, sont par la suite retraités et puis envoyés pour être déposés au
bureau d’ordre, par la suite les dossiers complets devraient être remis à la commission 7
jours avant la date limite de remise des offres.
La troisième phase est la commission, dans laquelle les offres sont reçus du bureau d’ordre
et des concurrents, et dans laquelle on procède -dans le cadre d’une séance publique- à
l’ouverture des dossiers (administratifs, techniques, additif, notices et financier). Vient
ensuite le rôle des examens des dossiers et celui du complément du dossier du concurrent
dont l’offre est la plus avantageuse.
La quatrième phase et la dernière est l’attribution et l’approbation dans laquelle on procède
à la notification de l’attribution/élimination dans les 05 jours après la date d’achèvement des
travaux de la commission. Et puis vient la notification d’approbation du marché dans les 75
jours/105 jours après la date d’ouverture des plis. Il est à noter que l’approbation du marché
n’est possible qu’après 15 jours au minimum à compter dès la fin des travaux de la
commission.
Les documents composant le marché sont : le procès-verbal d’appel d’offres, la notification
du marché, la caution définitive, et le cahier de prescriptions spéciales.
Source : règlement des marchés de 2013.

2-2-Mesures introduites par la loi de finances :


Selon une formation animée par M.MY.Abdelazz Benlafqih., Délais de paiement et intérêts
moratoires relatifs aux commandes publiques, à Casablanca, le 08/11/2018, et dont ont
bénéficié les cadres financiers de l’ONDA, ci-joint sont présentés les textes de lois régissant
les délais de paiement et leurs interprétations :

15
Article 1er :

Le présent décret fixe les délais de paiement, les conditions et les modalités d’octroi d’intérêts
moratoires en cas de retard dans le paiement des sommes dues aux titulaires des commandes
publiques conclues pour le compte de l’état, des régions, des préfectures, des provinces et des
communes et des établissements publics figurant sur la liste prévue à l’article 19 de la loi susvisée
n°69-00.
Décret n° 2-16-344 du 17 Chaoual 1437 fixant les délais de paiement et les intérêts moratoires
relatifs aux commandes publiques. (B.O. n° 6488 du 4 août 2016).

Les phases de la dépense sont au nombre de 6 et chronologiquement sont répartis comme


suit :
Figure 1 : phases de la dépense publique

Engagement Exécution Certification Ordonnance Règlement


Choix du
ment
prestataire

Source : figure établie par nous même

 Phase d’engagement :
Phase qui succède celle du choix du prestataire, dans laquelle l’ONDA établit l’acte
d’engagement et par lequel elle constate à son encontre une obligation de laquelle résultera
une charge.
Article 12 :

Toute dépense résultant d’une commande publique est engagée pour son montant majoré d’une
somme à valoir à hauteur de un pour cent (1%) du montant initial de ladite dépense.
Décret n° 2-16-344 du 17 Chaoual 1437 fixant les délais de paiement et les intérêts moratoires relatifs aux
commandes publiques. (B.O. n° 6488 du 4 août 2016).

La proposition d’engagement de la dépense doit faire apparaître distinctement le montant


en principal de la dépense et celui de la somme à valoir objet de l’engagement.

 Phase d’exécution :
Lors de cette phase on procède à la désignation d’une personne chargée du suivi de
l’exécution du marché et de la signature des attachements pour tous les marchés de travaux,
ou à la certification de la facture pour les marchés de fournitures et de services (autres que
les études), les contrats et conventions de droit commun et bons de commandes, ou à la
certification d’honoraires d’architecte en cas de recours aux services d’architectes.

16
Au sens du présent décret, on entend par l’agent chargé du suivi de l’exécution du marché
ou du contrat toute personne désignée par le maître d’ouvrage ou le maître d’ouvrage
délégué pour assurer le suivi de l’exécution du marché ou du contrat.

 Phase de certification :
Date de dépôt Date de constatation
du service fait

Maximum 30 jours

Dans la phase de la certification, le délai de constatation du service fait est de 30 jours, la


date de début étant celle du dépôt par le titulaire de la commande publique, selon le cas,
des attachements, de la facture ou de la note d’honoraire comme le montre l’article
suivant :

Article 5 :

La constatation du service fait d’une commande publique doit se faire dans le délai de trente (30)
jours, à compter de la date du dépôt par le titulaire de ladite commande publique, selon le cas, des
attachements, de la facture ou de la note d’honoraires.

La validation des rapports ou documents, dans le cadre de marchés de services portant sur les études
et la maîtrise d’œuvre, doit se faire dans les délais prévus par les cahiers des prescriptions spéciales
afférents auxdits marchés.
Décret n° 2-16-344 du 17 Chaoual 1437 fixant les délais de paiement et les intérêts moratoires relatifs aux
commandes publiques. (B.O. n° 6488 du 4 août 2016).

La date de constatation du service fait pour les commandes publiques est fixée comme suit :
- Pour les marchés de travaux, la date de constatation du service fait pour le paiement
d’acomptes en cours d’exécution du marché est celle de la signature des attachements par
l’agent chargé du suivi de l’exécution dudit marché et/ou le maître d’œuvre, selon le cas.
- Pour les marchés de fournitures, la date de constatation du service fait pour le paiement
d’acomptes en cours d’exécution du marché est celle de la certification de la facture par
l’agent chargé du suivi de l’exécution du marché.
- Pour les marchés de services portant sur les prestations d’études et de maitrise d’œuvre, la
date de constatation du service fait pour le paiement d’acomptes en cours d’exécution du
marché est celle du procès-verbal de validation des rapports ou documents par la ou les
personnes désignées. A cet effet, par le maître d’ouvrage ou le maître d’ouvrage délégué.
Et pour les marchés de services autres que ceux portant sur les prestations d’études et de
maîtrise d’œuvre, la date de constatation du service fait pour le paiement d’acomptes en
cours d’exécution du marché est celle de la certification de la facture par l’agent chargé du
suivi de l’exécution du marché.
17
- Pour les contrats des prestations architecturales, la date de constatation du service fait
pour le paiement d’acomptes en cours d’exécution du contrat est celle de la certification de
la note d’honoraires d’architecte par l’agent chargé du suivi du contrat.
- Pour les contrats ou conventions de droit commun ou pour les bons de commandes, la
date de constatation du service fait pour le paiement d’acomptes en cours d’exécution du
contrat ou de la convention ou du bon de commandes est celle de la certification de la
facture par le service compétent du maître d’ouvrage ou du maître d’ouvrage délégué ou la
date du procès-verbal de validation des rapports ou documents par ledit service.
Afin de mieux comprendre ce qui précède, et en guise de récapitulation, la définition précise
de la date de constatation du service fait est la date de la signature des attachements : pour
les marchés de travaux, celle de la certification de la facture pour les marchés de fournitures
et de services autres que les études, celle de la certification de la facture ou du procès-verbal
de validation des rapports ou documents pour les contrats et conventions de droit commun
et bons de commande, celle du procès-verbal de validation des rapports pu documents pour
les marchés de services d’études et maîtrise d’œuvre, et, enfin celle de la certification de la
note d’honoraires pour les contrats d’architectes.
En cas de dépassement de ce délai, la date de constatation du service fait est
exceptionnellement le 31ème jour comme le montre l’article suivant ;
Article 6 :

En cas de dépassement du délai de trente (30) jours, prévu à l’article 5 du présent décret pour la
constatation du service fait, la date de constatation du service fait est le 31ème jour à compter de la
date de dépôt par le bénéficiaire de la dépense des documents qui concernent sa commande
publique.
Décret n° 2-16-344 du 17 Chaoual 1437 fixant les délais de paiement et les intérêts moratoires relatifs aux
commandes publiques. (B.O. n° 6488 du 4 août 2016).

 Phase d’ordonnancement :
Date de constatation Date de dépôt du

du service fait Maximum de 45 jours mandat et des PJ chez

le comptable

Le délai de la phase d’ordonnancement, selon l’article 2, est de 45 jours. Ce délai commence


à courir à compter de la date de constatation du service fait.

18
Article 2 :

L’ordonnancement et le paiement des dépenses relatives aux commandes publiques doivent


s’effectuer dans un délai maximum de soixante (60) jours, à compter de la constatation du service fait
de la prestation objet de la commande publique.

L’ordonnancement desdites dépenses doit avoir lieu dans un délai maximum de quarante-cinq (45)
jours, à compter de la date de constatation de service fait dans les conditions fixées à l’article 5 du
présent décret, et après présentation à l’ordonnateur ou au sous-ordonnateur de toutes les pièces
justificatives dont la production est mise à la charge du titulaire de la commande publique.

Le visa et le règlement desdites dépenses par le comptable public ou la personne chargée du


paiement doivent intervenir dans un délai de quinze (15) jours à compter de la date de la réception de
l’ordonnance ou du mandat de paiement appuyé des pièces justificatives.
Décret n° 2-16-344 du 17 Chaoual 1437 fixant les délais de paiement et les intérêts moratoires relatifs aux
commandes publiques. (B.O. n° 6488 du 4 août 2016).

Il est à noter que le délai d’ordonnancement peut être suspendu pour des raisons
imputables au bénéficiaire de la dépense selon l’article 3, et que la reprise du délai
d’ordonnancement est subordonnée à la production de la totalité des pièces justificatives
demandées.
Article 3 :

Le délai d’ordonnancement prévu au 2ème alinéa de l’article 2 du présent décret est suspendu lorsque
l’ordonnancement n’a pu être effectué pour des raisons imputables au bénéficiaire de la dépense,
notamment pour défaut de production de pièces justificatives. Dans ce cas, l’ordonnateur ou le sous-
ordonnateur adresse l’ensemble des motifs ayant empêché l’ordonnancement audit bénéficiaire, par
lettre recommandée avec accusé de réception et, le cas échéant, par tout autre moyen donnant date
certaine.
Décret n° 2-16-344 du 17 Chaoual 1437 fixant les délais de paiement et les intérêts moratoires relatifs aux
commandes publiques. (B.O. n° 6488 du 4 août 2016).

La lettre adressée au bénéficiaire de la dépense doit préciser que le délai d’ordonnancement


est suspendu jusqu’à la remise par celui-ci, contre récépissé délivré par l’administration ou
au moyen d’une lettre recommandée avec accusé de réception, de la totalité des
justifications qui lui ont été demandées. Le délai restant imparti à l’ordonnateur ou au sous-
ordonnateur est compté à partir de la date de réception des justifications demandées.

 Phase de visa règlement


Date de dépôt du mandat Date de règlement

et des PJ chez le comptable Maximum de 15 jours (art 2)

Le délai de visa règlement est de 15 jours comme déjà mentionné à l’article 2. Le délai de
visa règlement commence à courir à compter de la date de réception du mandat et des PJ
par le comptable.
19
Le visa et le règlement desdites dépenses par le comptable public ou la personne chargée du
paiement doivent intervenir dans un délai de quinze jours à compter de la date de la
réception de l’ordonnance ou du mandat de paiement appuyé des pièces justificatives.
En cas de rejet par le comptable, il faut suspendre le délai de visa règlement et reprendre le
délai d’ordonnancement à compter de la date de renvoi par le comptable, comme le précise
l’article 4. Le reliquat du délai réglementaire imparti au comptable ne peut être inférieur à 5
jours.
Article 4 :

Le délai de visa et de règlement, prévu au 3ème alinéa de l’article 2 du présent décret, est suspendu
lorsque le refus de visa des ordonnances ou mandats de paiement est motivé par le non-respect des
dispositions relatives à la validité de la dépense prévue par la règlementation en vigueur.

Dans ce cas, le délai d’ordonnancement reprend à partir de la date de renvoi des ordonnances ou
mandats de paiement non visés par le comptable public ou la personne chargée du paiement.

Le délai de quinze (15) jours impartis au comptable public ou à la personne chargée du paiement
reprend à partir de la date de la réception des ordonnances ou mandats de paiement régularisés par
l’ordonnateur ou le sous-ordonnateur. Toutefois, le reliquat du délai réglementaire imparti au
comptable public ou à la personne chargée du paiement pour le visa et le règlement de la dépense ne
peut être inférieur à cinq (5) jours.
Décret n° 2-16-344 du 17 Chaoual 1437 fixant les délais de paiement et les intérêts moratoires relatifs aux
commandes publiques. (B.O. n° 6488 du 4 août 2016).

2-2-1- Intérêts moratoires :


45 jours 15 jours

Ordonnancement Visa Paiement

Pour toutes les commandes publiques, et selon l’article 2, le délai d’ordonnancement et de


paiement des sommes dues est de 60 jours, répartis comme suit ; 45 jours pour
l’ordonnancement à compter de la date de constatation du service fait. Et 15 jours pour le
visa et le règlement par le comptable public à compter de la date de réception de
l’ordonnance ou du mandat de paiement, y compris pour les dépenses des collectivités
territoriales.
Calcul des intérêts moratoires :

Date de constatation Date de règlement

du service fait 60 jours Période d’application


des IM

20
Selon l’article 8 les intérêts moratoires sont dus dès dépassement du délai de 60 jours fixé
pour l’ordonnancement. Et selon l’article 10 ces derniers sont dus au titre de la période
incluse entre la date d’expiration du délai de paiement et la date de règlement par le
comptable.

Article 8 :

Tout dépassement du délai de soixante (60) jours fixé pour l’ordonnancement et le paiement des
sommes dues ouvre droit et sans formalité préalable à des intérêts moratoires au profit du titulaire de
la commande publique lorsque le retard incombe à l’administration.

Il en est de même en cas de non-paiement des retenues de garanties à leurs titulaires, ou en cas de
non libération des cautions personnelles et solidaires qui en tiennent lieu à la date du procès-verbal
de la réception définitive des prestations objet de la commande publique.
Décret n° 2-16-344 du 17 Chaoual 1437 fixant les délais de paiement et les intérêts moratoires relatifs aux
commandes publiques. (B.O. n° 6488 du 4 août 2016).

Article 10 :

Les intérêts moratoires sont calculés sur la base du montant total du principal de la somme due au
titulaire de la commande publique au titre d’un acompte ou du solde, toutes taxes comprises,
diminué, le cas échéant, de la retenue de garantie.

La période au titre de laquelle les intérêts moratoires sont dus, est celle incluse entre la date
d’expiration du délai de paiement et la date de règlement par le comptable public ou la personne
chargée du paiement de la dette en principal.
Décret n° 2-16-344 du 17 Chaoual 1437 fixant les délais de paiement et les intérêts moratoires relatifs aux
commandes publiques. (B.O. n° 6488 du 4 août 2016).

Selon l’article 11, le taux des intérêts moratoires est déterminé sur la base du taux moyen
pondéré des bons du trésor à 13 semaines (3mois) souscrits par adjudication au cours du
trimestre précédent majoré d’un point.
La formule de calcul des intérêts moratoires est la suivante :

IM= (Montant de la créance en retard x nombre des jours en retard x taux) / 365

Article 11 :

Le taux des intérêts moratoires est calculé sur la base du taux moyen pondéré des bons du trésor à
trois (3) mois souscrits, par adjudication, au cours du trimestre précédent majoré d’un (1) point. Le
taux à retenir au titre de ce trimestre est celui en vigueur au cours du trimestre précédent.

En l’absence d’émission, par adjudication, des bons du trésor à trois (3) mois pendant un trimestre
donné, le taux à retenir au titre de ce trimestre est celui en vigueur au cours du trimestre précédent.
Décret n° 2-16-344 du 17 Chaoual 1437 fixant les délais de paiement et les intérêts moratoires relatifs aux
commandes publiques. (B.O. n° 6488 du 4 août 2016).

21
Le taux des intérêts moratoires indiqué au premier alinéa du présent article fait l’objet, tous
les trois mois, d’une décision du trésorier général du Royaume, laquelle décision est publiée
dans le portail des marchés publics.
Le taux des intérêts moratoires s’effectue selon la formule suivante :

Intérêts moratoires = (créance x jours x taux) / 365

Intérêts moratoires = (créance x jours x taux) / 365


Créance : montant de la créance payée en retard ;
Jours : nombre de jours de retard ;
Taux : taux d’intérêt au titre du trimestre au cours duquel les intérêts moratoires sont
applicables.
Paiement des intérêts moratoires :
Sont exclues du champ d’application des intérêts moratoires les conventions et contrats de
droit commun, les contrats d’architectes, les bons de commande, les collectivités
territoriales ainsi que les établissements publics, les marchés dont le règlement se fait par
crédits documentaires ou accréditifs, et les conventions et contrats de droit commun de
l’Administration de la Défense Nationale.
Selon l’article 9, il faut informer l’ordonnateur par le comptable de la date de paiement de la
dépense et ce, au plus tard le 5ème jour qui suit la date dudit paiement. Selon le même
article, il faut fixer un délai de 30 jours à l’ordonnateur pour procéder à l’ordonnancement
des intérêts moratoires lorsqu’ils sont dus.
Article 9 :

Les intérêts moratoires courent à compter du jour qui suit la date d’expiration du délai prévu à
l’article 2 du présent décret jusqu’à la date de règlement de la dette en principal par le comptable
public ou la personne chargée du paiement.

Le comptable public ou la personne chargée du paiement informe l’ordonnateur ou le sous-


ordonnateur de la date de paiement de la dépense, par tout moyen donnant date certaine, au plus
tard le cinquième jour ouvrable qui suit celui du paiement.

L’ordonnateur ou le sous-ordonnateur dispose d’un délai de trente (30) jours, sauf indisponibilité de
crédits ou insuffisance de la somme à valoir, pour procéder à l’ordonnancement des intérêts
moratoires.
Décret n° 2-16-344 du 17 Chaoual 1437 fixant les délais de paiement et les intérêts moratoires relatifs aux
commandes publiques. (B.O. n° 6488 du 4 août 2016).

Selon l’article 12 il faut imputer des intérêts moratoires sur la rubrique budgétaire ayant
supportée le paiement de la dette en principal. A défaut d’ordonnancement des intérêts
moratoires par l’ordonnateur, le comptable procède immédiatement au règlement, par voie
de DSO, des intérêts moratoires sur la rubrique budgétaire concernée.
22
Article 12 :

Toute dépense résultant d’une commande publique est engagée pour son montant majoré d’une
somme à valoir à hauteur d’un pourcent (1%) du montant initial de ladite dépense.

Les intérêts moratoires sont imputés sur la rubrique budgétaire ayant supporté le paiement de la
dette en principal, et notamment sur la somme à valoir préalablement engagée en sus du montant de
la dépense.

La proposition d’engagement de la dépense doit faire apparaitre distinctement le montant en


principal de la dépense et celui de la somme à valoir objet de l’engagement.

Lorsque le montant engagé de la somme à valoir est insuffisant pour le paiement des intérêts
moratoires dus, il est procédé à un engagement complémentaire couvrant le montant total des
intérêts restant dus.

En cas d’indisponibilité ou d’insuffisance de crédits pour le paiement desdits intérêts moratoire,


l’ordonnateur ou le sous ordonnateur prend toutes les mesures qui s’imposent pour mettre en place
les crédits nécessaires au paiement des intérêts restant dus.

Les intérêts moratoires qui n’ont pas pu être réglés, faute de crédits ou de fonds disponibles selon le
cas, doivent être payés, en priorité, dès la mise en place des crédits aux rubriques concernés et la
disponibilité des fonds nécessaires.
Décret n° 2-16-344 du 17 Chaoual 1437 fixant les délais de paiement et les intérêts moratoires relatifs aux
commandes publiques. (B.O. n° 6488 du 4 août 2016).

Article 13 :

Lorsque l’ordonnateur ou le sous-ordonnateur ne procède pas à l’ordonnancement des intérêts


moratoires dus, malgré la disponibilité des crédits et/ou des fonds nécessaires, à cet effet, dans le
délai de trente (30) jours prévu à l’article 9 du présent décret, le comptable public ou la personne
chargée du paiement procède immédiatement au règlement de ces intérêts sur la ligne budgétaire
concernée par lesdits intérêts en tant que dépenses sans ordonnancement préalable dans les
conditions fixées par la règlementation en vigueur et en informe l’ordonnateur ou le sous-
ordonnateur.

Lorsque les intérêts moratoires n’ont pas pu être réglés dans le délai prévu à l’article 9 du présent
décret, faute de disponibilité ou d’insuffisance des crédits et/ou de fonds, le comptable public ou la
personne chargée du paiement procède à leur règlement, en priorité tant que dépense sans
ordonnancement préalable dans les conditions fixées par la réglementation en vigueur, dès la mise en
place des crédits et/ou des fonds au niveau de la ligne budgétaire concernée.
Décret n° 2-16-344 du 17 Chaoual 1437 fixant les délais de paiement et les intérêts moratoires relatifs aux
commandes publiques. (B.O. n° 6488 du 4 août 2016).

Il est important de noter que les intérêts moratoires ne s’appliquent qu’aux marchés passés
pour le compte de l’Etat. Ils s’appliquent également aux conventions et contrats de droit
commun, aux contrats d’architectes et aux bons de commandes. Mais aussi aux commandes
publiques des régions, préfectures, provinces et communes.
23
Les dépenses relatives aux marchés de l’Etat doivent être ordonnancées et payées dans un
délai n’excédant pas quatre-vingt-dix (90) jours dont : 75 jours pour l’ordonnancement à
compter de la date de constatation du service fait, 15 jours pour le visa et le règlement de
ladite dépense par le comptable public à compter de la date de réception de l’ordonnance
ou du mandat de paiement.
Les délais d’ordonnancement et de paiement prévus pour les dépenses de l’Etat sont de 60
jours pour l’ordonnancement dès réalisation du service fait, et de 15 jours pour le visa et le
règlement de ladite dépense par le comptable public à compter de la date de réception des
bordereaux d’émission et des ordonnances de paiement.
Les délais d’ordonnancement et de paiement prévus pour les dépenses des collectivités
locales et leurs groupements sont de 60 jours pour l’ordonnancement dès réalisation du
service fait ; et de 5 jours pour le visa et le règlement de ladite dépense par le comptable
public à compter de la date de réception des bordereaux d’émission et des ordonnances de
paiement.
Réduction et harmonisation des délais d’ordonnancement et de paiement ouvrant droit aux
intérêts moratoires pour toutes les commandes publiques à 60 jours dont 45 jours pour
l’ordonnancement à compter de la date de constatation du service fait et 15 jours pour le
visa et le règlement par le comptable public à compter de la date de réception de
l’ordonnance ou du mandat de paiement, y compris pour les dépenses des collectivités
territoriales.
La date de constatation du service fait qui déclenche le paiement de la créance est celle des
attachements qui comprennent les travaux terminés, les travaux non terminés et les
approvisionnements, situations ou relevés pour les marchés de travaux certifiés par le
maître d’ouvrage, du procès-verbal ou de la facture pour les marchés de fourniture. Et celle
de la présentation de la demande d’acompte ou du compte rendu d’avancement des
prestations pour les marchés d’études et de maîtrise d’œuvre certifiée par le maître
d’ouvrage.
Fixation pour le maître d’ouvrage d’un délai réglementaire maximum de 30 jours pour la
signature des attachements ou de certification de la facture, des rapports ou documents et
la note d’honoraire d’architecte, à compter de la date de dépôt par le titulaire des
attachements, de la facture, des rapports ou documents et de la note d’honoraire.
Le délai d’ordonnancement commence à courir à compter de cette date.
Plusieurs personnes sont habilitées à établir les attachements et autres documents de
constatation du service fait :
Les attachements pour tous les marchés de travaux sont établis par l’entrepreneur.
Les rapports et les documents pour les marchés de services d’études et de maîtrise
d’œuvre sont établis par le titulaire.

24
La facture pour les marchés de fournitures et de services autres que les études, les contrats
et conventions de droit commun et bons de commandes est établie par le titulaire.

2-3- Le financement dans la commande publique :


Le financement d'un marché public se fait souvent en ayant recours aux services proposés
par les établissements de crédit effectuant des opérations de banques avec les particuliers,
les entreprises et les collectivités publiques consistant à collecter des fonds pour les
redistribuer sous forme de crédit. Bien que les entreprises rencontrent des difficultés au
niveau des banques commerciales pour recevoir du crédit, celles-ci demeurent fortement
dépendantes du système bancaire pour leurs besoins de trésorerie malgré les autres sources
de financement.
Premier élément de financement au niveau des entreprises, les banques commerciales sont
plus spécialisées dans le financement du bas du bilan ; le financement du cycle
d'exploitation. Ce qui rend les entreprises dépendantes vis-à-vis de ces dernières.
Le financement qui n'est rien d'autre qu'une opération consistant à se procurer des
ressources monétaires pour la réalisation d'un projet ; permet aux entreprises de
soumissionner aux appels d'offres en apportant des garanties délivrées par leur banque et
d'exécuter leur contrat dans un marché public afin d'honorer leur engagement envers les
autorités contractantes. Les banques interviennent de manière diligente dans le
financement d'un marché public en se portant après étude, caution des entreprises
cocontractantes ou en leur accordant des crédits de trésorerie malgré les énormes risques
qu'elles sont obligées de limiter au maximum.
Ces formes de facilités seront bien détaillées dans le chapitre suivant, section 1, troisième sous-
section (Les mécanismes adoptés par le fournisseur marocain en cas de retard de paiement).

25
Chapitre 2 : Gestion du risque de retard de paiement :

Ce deuxième chapitre traite la gestion du risque du retard de paiement en suivant un


cheminement bien précis et ce dans le but de répondre à notre problématique qui n’est
d’autre que : Quels sont les causes du retard de paiement et comment y remédier afin
d’atteindre une meilleure gestion du risque du retard de paiement ?
Pour atteindre ce but il s’est avéré nécessaire de présenter les mécanismes de gestion du
risque de retard de paiement, tout en exposant la situation des retards de paiement au
niveau national, et en montrant les mécanismes par lesquels procèdent les fournisseurs pour
à la fois prévenir et faire face à ce risque.

1ère section : Risque du retard de paiement :


Le risque du retard de paiement constitue le noyau de notre étude. Nous l’avions déjà défini comme
étant la possibilité d’émergence de faits importuns (dans notre cas des longs délais de paiement).
Dans le cadre de cette section nous allons exposer les mécanismes adoptés pour la gestion du risque
de retard de paiement, présenter brièvement la situation des retards de paiements dans le secteur
public marocain, et montrer les différentes manières dont peut agir un fournisseur pour faire face au
risque de retard de paiement de manière préventive ou corrective.

1-1-La gestion des risques relatifs aux délais de paiement :

Figure 2 : cycle de gestion de risques relatifs aux délais de paiement.

Identifier les risques potentiels


liés aux délais de paiement

Suivre l’évaluation des risques Analyser le risque en termes


identifiés et prévenir les de criticité et d’importance
nouveaux risques

Réduire la criticité et
l’importance des risques et
leurs impacts

Source : figure établie par nos soins.

26
Décortiquons chacune des phases du cycle de gestion des risques relatifs aux délais de paiement :

A-Identification des risques :


Appréhender le processus de passation de marchés publics dans son ensemble.
Figure 3 : processus de passation de marchés publics

Définition des
besoins

Préparation de l’AO,
Paiement
soumission de l’offre

Réalisation de la
prestation

Source : figure établie par nos soins.

A chacune de ces étapes correspondent des risques particuliers :


Pour la 1ère étape, celle de la définition des besoins : un retard dans la première étape peut
engendrer un retard dans tout le processus de paiement.
Ensuite, pour la préparation de l’AO, et la soumission de l’offre : de même, un retard dans
la deuxième étape peut engendrer un retard dans tout le processus de paiement.
Pour l’étape de la réalisation de la prestation : plusieurs problèmes rencontrés lors de cette
étape peuvent être à l’origine des retards de paiements, on trouve à titre d’exemple ;
-Le non-respect des clauses de cahier des charges ;
-Réalisation de la prestation avec des prix dépassant les prévisions initiales (avenants,
engagements complémentaires non justifiés).
-Rejets de la facture.
Et puis finalement, pour l’étape de paiement : le principal risque lors de cette phase est le
dépassement des délais de paiement tout en négligeant les oppositions.
B-Analyse des risques :
Analyser les risques revient à les examiner :
-Qualitativement pour identifier les causes potentielles (facteurs) ;
-Quantitativement pour apprécier leur importance (autrement dit : leur gravité).

27
C-La réponse au risque :
Tableau 1 : la réponse au risque et les actions à mener

Réponse Action à mener

Accepter Surveiller le risque / veille (juridique, technique, budgétaire … )

Eviter Eliminer le risque/ le contourner

Réduire Traiter par des contrôles (surtout le contrôle interne : selon le COSO, ce type
de contrôle est composé de l’ensemble de dispositions prises pour atténuer
les risques) et des actions correctives et préventives

Partager S’associer à un partenaire pour transférer le risque (s’assurer contre le


risque)

Source : « le management des risques de l’entreprise » ouvrage COSO II Report publié par l’IFACI

1-2-La situation des retards de paiement dans le secteur public :


Les entreprises passent par des transactions financières différentes les unes avec les autres.
Il peut s’agir de paiements reçus suite à la prestation de services ou à la vente de biens à
d’autres entreprises, ou de paiements versés après avoir bénéficié de services effectués par
d’autres entreprises.
En général, un bon équilibre devrait être maintenu entre ces deux types de transactions
financières afin de disposer de fonds suffisants pour assurer le fonctionnement quotidien de
l’entité en question.
L’entreprise, en signant un contrat avec son fournisseur, s’engage à respecter un calendrier
de paiement spécifique ; par exemple, l’entreprise peut s’engager à payer un montant défini
lors de l’achèvement de chacune des différentes phases d’un certain projet. A cet effet, le
fournisseur s’attend donc à recevoir ses paiements à des dates bien définies ou dans un délai
défini exprimé en jours après ces dates préalablement conclues.
Les délais de paiement sont généralement fixés à 90 jours mais peuvent excéder ce nombre
de jours, surtout si le client est une grande entreprise. Les retards de paiement ne sont donc
que les paiements qui n’ont pas été effectués dans les délais définis.
Autrement dit, le retard de paiement survient quand aucun versement n’a été effectué
depuis le dépassement de la date d’échéance de la facture. C’est bel et bien une réalité dans
le monde de l’entreprise et il est souvent à l’origine des tensions dans le couple
client/fournisseur, pour ce le suivi du poste client s’avère très important car il peut amener à
des cas d’impayés de factures.
Le discours Royal du 20 Août dernier a porté intérêt à la nécessité de respecter les délais de
paiement tout en soulignant que les administrations publiques et les collectivités
territoriales en particulier devraient acquitter leurs dû aux entreprises. Car tout retard de

28
paiement peut entraîner des cas de faillite et, corrélativement, de nombreuses pertes
d’emplois.
Dans ce sens, des commissions ont été mises en place au niveau de l’ensemble des régions
du royaume pour assurer le suivi du paiement des sommes dues et trouver des solutions
pour que les entreprises concernées puissent les percevoir dans les délais raisonnables. La
loi 49-15 du décret 2.16.344 a fixé les délais de paiement et les intérêts moratoires relatifs
aux commandes publiques, ainsi que la circulaire du chef du gouvernement relative à
l’élaboration de la loi de Finance 2019 a mis l’accent sur l’importance de payer les dettes
dues aux TPE et aux PME dans les délais réglementés.
Malgré les dispositifs législatifs visant leur réduction progressive, les délais de paiement
restent aujourd’hui encore, élevés. Or, la ponctualité des règlements est un enjeu essentiel
dans l’économie vu les conséquences très impactantes des délais de paiement sur les
entreprises. D’où la question, quelles sont les incidences du retard de paiement ?
Les secteurs majeurs de l’économie nationale enregistrent les plus longs délais de paiement .
Tableau 2 : Retard de paiement en jours selon les secteurs
SECTEUR RETARD DE PAIEMENT EN JOURS

Communication 286 jours

Energie 275 jours

BTP 264 jours

Industrie 172 jours

Agriculture 132 jours

Tourisme 107 jours

Source : selon les statistiques d’Inforisk pour l’an 20181

Les diverses conséquences des retards de paiement impactent à la fois l’entreprise, ses
fournisseurs, et vont plus loin pour toucher à la compétitivité de l’économie nationale ainsi
que le climat des affaires au sein de notre pays.
Le tableau suivant montre les délais de paiement moyens en 2018 selon la taille des
entreprises :

1
https://blog.inforisk.ma/index.php/2018

29
Tableau 3 : Délai de paiement moyen accordé selon la taille de l’entreprise
Taille de l’entreprise Délai de paiement moyen accordé

TPE 270 jours

PME 168 jours

Grande Entreprise 121 jours

Source : selon les statistiques d’Attijariwafa Bank de l’an 2018.2

Pour rappel, parmi les efforts menés par les pouvoirs publics contre les risques de retards de
paiement et visant à l’amélioration du climat des affaires au Maroc ; et en applications des
hautes orientations royales du 20 Août 2018, une plateforme portant le nom d’AJAL a été
élaborée selon une approche participative impliquant les différentes parties prenantes,
notamment la CGEM et les EEP, visant à fluidifier les échanges et la communication entre les
fournisseurs et les EEP, identifier les causes de retards de paiements, leur apporter les
solutions adéquates et améliorer les délais de règlement des fournisseurs.

1-3-Les mécanismes adoptés par le fournisseur marocain en cas de retard de


paiement :
La situation des retards de paiement au Maroc semble critique, or comme le montre les
tableaux précédents, les délais de paiement moyens relatifs à chaque secteur excèdent de
loin le délai réglementaire fixé selon la loi à 90 jours.
1-3-1-Mesures préventives :

Pour anticiper et prévenir ce risque, le fournisseur présente tous les documents et factures
exigés par le maître d’ouvrage établies dans les règles de l’art, demander des crédits
bancaires pour pouvoir financer l’exécution du projet sans avoir à puiser de ses propres
ressources.
Parmi les facilités bancaires le fournisseur peut recourir au nantissement, qui est l’acte par
lequel le titulaire d’un marché l’affecte à la garantie d’une obligation qu’il opère auprès d’un
ou plusieurs établissements de crédit pour bénéficier du financement de ce marché, et
confère auxdits établissements le droit de se payer sur le montant de ce marché, par
préférence à tout autre créancier sous réserve des dispositions de l’article 13 du dahir du 19
février 2015 - l'article 1er-.
Nous trouvons également le recours aux concours Bancaires :

2
Les informations ont été communiquées lors de l’évènement « rencontres de l’entreprise » réalisé par
AttijariWafa Banq , vidéo disponible sur : https://www.medias24.com/MAROC/ECONOMIE/ECONOMIE/181801-Delais-
de-paiement-70-des-entreprises-supportent-plus-de-90-jours.html

30
Il est évident que le nantissement des marchés publics a facilité le concours bancaire en
faveur des entreprises adjudicataires. Mais nonobstant ce nantissement, les demandes de
crédit formulées par les entreprises sont étudiées par les banques dans les mêmes
conditions que celles émanant des autres clients : elles sont appréciées notamment en
fonction des relations antérieures, des mouvements des comptes ouverts au nom de ces
entreprises, de l'évolution de leurs situations financière, de leurs références techniques etc.
En tenant compte de l'ensemble de ces données, et moyennant éventuellement des
garanties adéquates, le banquier accorde son concours à l'entreprise titulaire du marché afin
de lui faciliter l'exécution des commandes administratives. Cette intervention peut prendre
des formes variées suivant les besoins de trésorerie de l'entreprise.
C'est ainsi que le banquier peut d'abord intervenir comme caution en faveur de
l'entrepreneur ou fournisseur à l'égard de l'administration. Il peut également consentir à ses
clients un « découvert en blanc » pour financer une pointe de trésorerie. Mais l'opération la
plus courante est l'avance sur marché.
Le Crédit par signature en fait partie aussi :
- Caution de bonne foi du soumissionnaire
- Caution de garantie de bonne fin ou de bonne exécution
- Caution de libération de la retenue de garantie
- Caution pour avance
Les Facilitées De Crédits :
- La facilitée de caisse
- Les avances sur marchés :
- Le découvert

1-3-2-Mesures correctives :

Même si la loi marocaine protège les fournisseurs à travers les dispositions judiciaires citées
en haut pour obliger le client à honorer ses dettes, elle reste toutefois inopérante faute de
clarté de ces textes de lois, et donc le fournisseur se trouve dans l’obligation de fournir des
efforts pour se protéger contre le risque qui le guette, celui du retard de paiement.
Pour faire face aux retards de paiement et pour se faire payer dans des délais moins longs, le
fournisseur peut opter pour une première solution qui est généralement la plus utilisée et
qui n’est autre que le recours à l’amiable dans le but de faire face aux retards ou défauts de
paiement de la part des clients.
Les fournisseurs peuvent aussi opter pour le recours aux services du tribunal pour faire face
aux injustices de leurs clients, mais craignent toutefois de perdre des marchés futurs surtout
lorsqu’ils sont de l’ordre de TPE ou de PME.
Il existe une dernière alternative commune entre les fournisseurs qui est celle de l’arbitrage.
Il est à noter que cette méthode requiert des coûts et frais relativement élevés et
31
proportionnels au montant du litige ce qui fait de cette méthode la méthode la moins
utilisée et à laquelle on ne recours que rarement, or selon une étude menée par COFACE,
cette méthode n’atteint même pas 10%d’utilisation par rapport aux autres méthodes citées
ci-dessus.
Nombreux sont les pays qui ont tenté de résoudre le problème en légiférant. Le Maroc en
fait partie, mais la loi sur les délais de paiement reste actuellement inopérante faute de
textes d’application surtout que les dahirs et décrets portant sur les délais de paiement sont
toujours difficiles à interpréter et ainsi dire à être correctement appliqués.

2ème section : Incidences du retard de paiement :


La majorité des pays qui ont adopté des lois régissant et encadrant les délais de paiements
ont réussi à réduire ces derniers, bien qu’il reste encore des améliorations possibles. Les
exemples suivants illustrent l’envergure du problème :

2-1-Incidences en interne :
Comme déjà mentionné, le retard de paiement peut avoir plusieurs conséquences sur
l’entreprise elle-même, sur les fournisseurs surtout quand il s’agit de TPE ou PME et même
au niveau de la compétitivité économique du pays.
D’abord, évoquons les incidences du retard de paiement sur l’entreprise en son interne :
La première conséquence du retard de paiement est la pénalité de retard qui est connue
sous le nom d’intérêts moratoires expliqués en détail dans le 1er chapitre, 2ème section.
De plus, un fournisseur peut poursuivre en justice un client ayant des retards de paiements
s’il subit un préjudice, c’est-à-dire que s’il a par exemple un trou dans sa caisse car le
paiement de son client n’a pas pu être encaissé, et que ceci ne lui permet plus de poursuivre
son activité, le client devra sans doute lui payer des dommages et intérêts.

2-2-Incidences sur les fournisseurs :


Les PME et TPE consacrent beaucoup de temps et d’énergie à réclamer le paiement tardif de
leurs clients. Ces retards de paiements ont d’autres répercussions sur les fournisseurs parce
que eux aussi sont supposés payer leurs fournisseurs et donc à leur tour ils ne paieront leurs
propres fournisseurs que tardivement. Ce retard de paiement impactera également la
capacité de ces entreprises à investir et donc leur productivité, et aussi sur leurs
collaborateurs qui se manifestera en la réévaluation des salaires ainsi que la baisse des
primes.
S’ajoute aux conséquences déjà citées celles qui concernent les fournisseurs, surtout les plus
petites entreprises dont la trésorerie ne leur permettra pas de mener leurs affaires
normalement sans que celle-ci ne soit alimentée constamment et surtout régulièrement.
Les retards de paiement trop longs peuvent être des causes de défaillance des petites
structures qui peuvent mener à mettre fin à la vie de l’entreprise en question, et affectent
32
négativement la trésorerie de cette dernière, son chiffre d’affaire, une chute du résultat net,
une réduction des capitaux propres, elle a un impact significatif sur son fond de roulement et
ainsi dire sur la capacité de l’entreprise à couvrir ses charges d’exploitation.

2-3-Incidences sur l’image de l’économie nationale :


Les retards de paiement ont un impact non négligeable sur l’image de l’économie marocaine
du fait qu’il pousse des milliers d’entreprises annuellement à abandonner leur mission en
vue du manque de liquidités qu’elles devraient supporter suite aux retards de paiements.
Ceci impactera également le choix des fournisseurs internationaux qui auront une aversion
envers les clients marocains.
A l’issue de cette partie, nous disposons de connaissances et des éléments clés concernant
les délais de paiement dans le secteur public. Il s’avère que cette dernière revêt une grande
importance pour l’organisme étatique vu ses répercussions sur la compétitivité de
l’économie nationale.
En effet, la notion de ‘retard de paiement’ fait souvent appel aux concepts d’optimisation en
termes de délais de paiement, de sanctions en cas de dépassement de ces délais, et
d’incidences sur l’entreprise et sur les différents acteurs économiques de son entourage. Il
s’agit de s’arrêter sur l’importance, l’apport et la valeur ajoutée de la bonne gestion du
risque de retard de paiement à l’entreprise ainsi qu’à ses acteurs.
Nous avons vu aussi dans cette partie le cadre juridique et réglementaire des délais de
paiements, ainsi que les efforts fournis par l’Etat pour faire face aux longs délais de
paiement surtout ceux relatifs à la commande publique ainsi que certains projets pour
limiter le risque du retard de paiement.

33
Deuxième partie : Identification des principales causes de retards de
paiement et proposition de solutions :

Comme déjà cité, la gestion des risques est un cycle vertueux, qui commence par
l’identification des risques potentiels ou existants, passant par leur analyse selon leur
criticité et importance, arrivant à la réduction de leur criticité tout en tentant de limiter leurs
impacts, et en essayant d’évaluer les risques identifiés afin de prévenir les nouveaux risques
potentiels.
La première partie a entièrement été consacrée à la définition et à l’exposition des éléments
théoriques relatifs à la gestion du risque de retard de paiement, tout en abordant les
différents aspects de la commande publique, la composition du portefeuille public ainsi que
les différents aspects de passation de marchés.
Lors de cette première partie l’accent a été mis sur la situation des retards de paiements au
Maroc, tout mettant en relief leurs impacts vis-à-vis de l’entreprise elle-même et envers les
tiers, et, en exposant les principales actions mises en place par le prestataire afin de se
protéger contre le risque du retard de paiement.
La deuxième partie sera consacrée à la présentation de l’organisme d’accueil ainsi qu’à
l’étude empirique et ses différents résultats, elle sera composée de deux grands chapitres :
Le premier chapitre de la deuxième partie a pour objet de présenter l’entreprise d’accueil
« l’Office National Des Aéroports » sujet de la mission et de son secteur d’activité, ainsi que
d’identifier le circuit de liquidation et celui du suivi de paiement tout en abordant les
objectifs recherchés et la démarche du travail poursuivie.
Le deuxième chapitre sera consacré à l’étude pratique dans laquelle les principales causes de
retard de paiement seront exposées, et ce dans le but de mieux expliquer les longs délais de
paiement. Cette étude portera sur deux volets, le premier étant consacré à l’étude
qualitative qui à son tour portera sur des entretiens individuels semi-directifs qui
permettront de mieux cerner les causes du retard de paiement, et un questionnaire dédié à
un échantillon de fournisseurs afin de mieux comprendre les aspects de la problématique
depuis leurs points de vue.
Le deuxième volet sera consacré à l’étude quantitative dans laquelle on va essayer
d’expliquer les retards de paiement en fonction des différentes causes élaborées à partir de
l’étude qualitative, étudier leurs corrélations et ainsi définir les causes majeures de ces
retards tout en élaborant une cartographie des risques et ce dans le but de pouvoir proposer
des solutions visant à corriger ces causes et à améliorer la situation des délais de paiements
à l’ONDA.

34
Chapitre 3 : présentation du contexte de travail :

Dans ce chapitre, je vais commencer par présenter l’organisme d’accueil, l’ONDA, et ensuite
la direction dans laquelle j’ai passé mon stage, la Direction et Administration financière, et
spécialement la division de liquidation, tout en montrant clairement le processus de
paiement à l’ONDA et les différentes phases qui le composent. Une bonne compréhension
de ce circuit pourra nous faciliter la compréhension des différentes anomalies qui sont
considérés comme des causes de retard de paiement.
Par la suite je vais exposer l’intérêt de ce travail, rappeler la problématique et montrer
clairement les objectifs escomptés de l’étude.

1ère section : Présentation de l’ONDA :

1-1-Aperçu sur l’ONDA :


 Présentation du secteur d’activité :
Face aux mutations nombreuses et perplexes que connaît le transport aérien, tant au niveau
national qu’international, le Maroc a mis en exergue un plan structurel ayant pour vocation
le développement des infrastructures aéroportuaires dont il dote.
Les activités et infrastructures aéroportuaires du pays sont sous la responsabilité de l’Office
national des aéroports (ONDA), qui a initié depuis 2004 plusieurs mises à niveau de ses
infrastructures de base.
En 2014, les aéroports marocains ont enregistré 17 294 871 passagers soit presque plus cinq
pourcents par rapport à l’an 2013, et transporté 53 000 tonnes de marchandises. Le Traffic
passagers quant à lui est supposé atteindre 24 millions à l’horizon 2020. 25 aéroports sont
ouverts à la circulation publique, dont 18 sont internationaux.
Toujours en 2014, un montant de 220 millions d’Euros a été investi dans le secteur
aéroportuaire marocain. 44 compagnies aériennes régulières relient le Maroc à l’étranger.
Depuis près de 10 ans, le Maroc et l’Union européenne œuvrent à une plus grande
libéralisation des échanges aériens. En témoigne l’intégration du Maroc aux projets
européens ciel ouvert et ciel unique en 2006.
Par ailleurs, les aéroports marocains ont été certifiés QSE afin de répondre aux standards
internationaux.
Chiffres clefs :
Les Aéroports marocains accueillent annuellement des milliers de passagers, et ce nombre
connait une tendance haussière continue, cet exploit peut être attribué à la qualité de

35
l’infrastructure et aux bons services que présente chacun de ces aéroports. Ceci émane
d’une bonne gestion de ces derniers maintenue principalement par l’ONDA.
Le tableau suivant présente le classement des aéroports marocains en 2018 selon le total
des passagers :
Tableau 4 : Evolution et capacité des aéroports marocains

Rang Aéroport Ville Code Total passagers Evolution Capacité

1 Mohammed V Nouaceur CMN 9 7632 044 +3.92% 14 000 000


Casablanca

2 Marrakech - Marrakech RAK 5 279 575 +20.92% 9 000 000


Ménara

3 L’aéroport Agadir 1 922 344 +24.48% 3 000 000


d’Agadir- Al
Massira

4 L’aéroport de Fès - Fès FEZ 1 309 481 +17.33% 2 500 000


Saiss

5 L’aéroport de Tanger 1 127 541 +4.97% 1 300 000


Tanger- Ibn
Battouta

6 L’aéroport Salé 987 4856 +6.79% 1 800 000


International de
Rabat-Salé

7 L’aéroport de Nador 7710 559 +0.51% 550 000


Nador- Al Aroui

8 L’aéroport de Oujda 8675 917 +6.32% 3 000 000


Oujda- Angad

9 L’aéroport de Laâyoune 221 784 +7.52% 540 000


Laâyoune

10 L’aéroport de Dakhla 202 645 +20.23% 360 000


Dakhla

11 L’aéroport Essaouira 104 587 +25.38% 360 000


d’Essaouira

12 L’aéroport de Ouarzazte 89 024 +36.94% 360 000


Ouarzazte

13 L’aéroport d’Al Al Hoceima 79 324 +10.10% 520 000


Hoceima

Source : Classement des Aéroports marocains en 2018 : source : site officiel de l’ONDA.

36
 Présentation de l’entreprise d’accueil :
L’historique de l’ONDA :
La création de l’ONDA était le fruit de l’expansion de l’OAC (l’Office des Aéroports de
Casablanca) créé en 1980 par le Ministère de transport et dont la vocation principale était
limitée à la Gestion des aéroports de Casablanca. Toutefois, Suite aux exigences accrues des
autres aéroports sur le territoire marocain, les prérogatives de l'OAC ont été graduellement
et progressivement étendues pour couvrir finalement à partir de 1990 la totalité des
aéroports et des services de la Navigation Aérienne. Ce renforcement par paliers des
compétences de l'Etablissement, procède d'un choix délibéré, et d'une vision stratégique, en
vue d'assurer et de maîtriser avec succès l'indépendance de gestion du secteur
Aéronautique. En 1990, par vote unanime du parlement, l'OAC fut transformé en ONDA
(Office National Des Aéroports). La création de l'ONDA n'est autre que le fruit de la réussite
et de l'évolution de ces paliers nécessaires à sa naissance. La démarche de développement
de cet important office fut couronnée par la Décision Royale intervenue en 1991, rattachant
l'ensemble des services de la Navigation Aérienne à l'ONDA, en vue de consolider le rôle de
l'établissement pour une action plus large en faveur du secteur aéronautique.
L'ONDA est ainsi devenu le premier établissement public autonome de gestion aéroportuaire
à caractère industriel.
Figure 3 : Evolution historique de l’ONDA

Ministère du Office des Office


transport Aéroports de National des
Casablanca Aéroports

Source : Figure réalisée par nous-même.

Le statut juridique de l'ONDA


L'ONDA a été institué par le Dahir no 1-89-237 du 1er Joumada II 1410 (30 décembre 1989)
portant promulgation de la loi II 14-89 transformant l'Office des Aéroports de Casablanca
(O.A.C) en Office National des Aéroports (ONDA) L'ONDA est un établissement public à
caractère industriel et commercial doté de la personnalité et de l'autonomie financière. Il est
placé sous la tutelle du Ministère du transport et le contrôle du Ministère des Finances.
Missions et activités :
L’Office National Des Aéroports est un établissement public à caractère industriel et
commercial. Les missions de l’ONDA sont regroupées en 4 axes :
-La garantie de la sécurité de la navigation aérienne au niveau des aéroports et de l’espace
aérien, sous juridiction nationale.

37
-L’aménagement, l’exploitation, l’entretien et le développement des aéroports civils de
l’Etat. L’embarquement, le débarquement, le transit et l’acheminement à terre des
voyageurs, des marchandises et du courrier transportés par air, ainsi que tout service
destiné à la satisfaction des besoins des usagers et du public.
-La liaison avec les organismes et les aéroports internationaux afin de répondre aux besoins
du trafic aérien.
-La formation d’ingénieurs de l’aéronautique civile, de contrôleurs et d’électroniciens de la
sécurité aérienne.
-La garantie d’une qualité de service dans les prestations rendues aux compagnies et aux
passagers, conformément aux normes internationales.
-Le développement continu des ressources nécessaires pour répondre au changement
technologique permanent du secteur.
-Le développement du secteur pour répondre aux besoins de croissance du transport aérien.
Analyse SWOT :

Tableau 6 : Analyse SWOT de l’ONDA

Positive Négative

Origine interne Forces : Faiblesses :

Situation monopolistique : c’est Lourd endettement


le seul office chargé de
Dépendance extérieure
l’aménagement et de
l’exploitation Aéroportuaire

Subventionné par l’Etat

Système de management
environnemental-certification
ISO14001

Cotée en Bourse depuis 2010

Origine externe Opportunités : Menaces :

Des partenariats solides Ralentissement du trafic aérien


s’offrent à l’ONDA, au niveau entre septembre et mars de
national, régional, et l’année qui suit
international, la plus récente
Grève du personnel des
étant celle avec Incheon Airport
aéroports menace la bonne
Academy en corée du sud.
santé de ces derniers
Ouverture à l’international

Le trafic aérien est en


38
augmentation comme le
montre le tableau 4

Possibilité d’implantation dans


différentes villes du royaume.

Source : Réalisé par nous-même à partir des informations disponibles sur le site officiel de l’ONDA

Fiche technique de l’ONDA :

Tableau 7 : fiche technique de l’entreprise d’accueil

Dénomination Office National Des Aéroports

Effectif 2 728

Nombre d’Aéroports 18

Trafic passagers Monde : +3%

Maroc : +20%

Chiffre d’affaires 4.05 MMDH

Activité Exploitation et administration des aéroports du


royaume marocain.

Montant de l’émission en BVC 2 000 000 000 Dh

Siège social Aéroport Mohammed V, Nouaceur. B.P. : 52


Maroc

Date de construction 03 Mai 1981

Source : Réalisé par nous-même à partir des informations disponibles sur le site officiel de l’ONDA

L’organigramme de l’ONDA : (voir en annexes)


D’après l’organigramme de l’Office, il est clair que l’ONDA est organisé selon une structure
hiérarchique bien définie qui présente les avantages suivants :
•C’est une structure Hiérarchique fonctionnelle ou on trouve la composante des staffs
(direction stratégique et de contrôle) directement liée au Directeur général ;
•Elle permet une communication entre les différents départements et services ;
•Elle permet une meilleure compréhension des problèmes et des tâches à exécuter ;
•La séparation entre fonctions de support et fonctions opérationnelles permet une division
des tâches bien claires et définies ;
•Tous les éléments de la structure ont un pouvoir propre ou délégué ;
•La répartition géographique des directions des aéroports permet une certaine
décentralisation et autonomie dans la gestion des aéroports ;

39
•La détermination des tâches et des responsabilités et la facilité de communication forment
des atouts qui montrent que la direction prend en considération les avis de ses
collaborateurs pour pouvoir prendre des décisions efficaces et efficientes.
 La direction et administration financière de l’ONDA :
Organigramme de la direction financière :
(Voir en annexe)
Composition :
La direction financière est composée 2 départements :
Département ordonnancement et opérations tiers, composée de :

 Division liquidation

 Division suivi de paiement

 Division Ordonnancement et Comptabilité Fournisseurs


Département finances et comptabilité

 Division Comptabilité et fiscalité

 Division Comptabilité Client

 Division Budget et planification financière


C'est au niveau de la première division que se fait la liquidation des engagements, qui est
chargée de la dernière étape du processus de l’ordonnancement. Lors de cette étape on
traite et on contrôle les liasses de liquidation des engagements par marchés, conventions et
bons de commande au niveau du siège, on s’assure de la régularité des pièces justificatives
base de la liquidation conformément à la règlementation en vigueur, assurer le traitement
des demandes de nantissement et préparation des exemplaires uniques.
Missions :
La direction financière a pour mission :
•La définition et la réalisation de la politique de gestion quotidienne de l'Etablissement, en
respectant scrupuleusement les règles et les procédures habituelles en matière de
comptabilité ;
•Il veille à l'équilibre financier de l'Etablissement et à déterminer en relation avec les entités
une stratégie d'investissement en cohérence avec les objectifs ;
•Il réalise les études financières régulières publiques et de rentabilité financière (analyses
financières) et exceptionnelles destinées à la Direction Générale ;
•Il assure une visibilité totale sur l'activité, les charges et les résultats financiers.

40
1-2-identification du circuit de paiement à l’ONDA :
Le circuit de paiement est un circuit caractérisé par la bonne structuration des différentes
phases qui le composent, mais aussi par la diversité des intervenants lors de chacune de ces
phases, cette multiplication d’intervenants a un impact important sur la fluidité des
paiements. Un retard causé par un intervenant causera des retards aux autres intervenants.
Les liquidités permettent aux fournisseurs de survivre, surtout quand il s’agit d’entreprises
de taille petite ou moyenne ; or tout impact négatif sur les liquidités est susceptible d’avoir
une conséquence grave sur les fournisseurs.
Les liquidités, quand-à elles, sont au cœur des opérations de l’entreprise. La rentabilité est
essentielle, mais il faut que celle-ci se transforme en liquidités afin d’assurer la pérennité de
l’entreprise. Cela passe par la gestion des entrées et des sorties de fonds, la figure suivante
résume les entrées et les sorties de fonds d’une entreprise :
Figure 4 : le délai à financer

Délai à financer

Sorties
de
fonds

Temps
Entrées
de
fonds

Source : Réalisé par nous même


Pour mieux comprendre les phases de paiement, il s’avère nécessaire de mieux cerner le
déroulement et les différentes étapes du processus de paiement.
Pour ce faire, les tableaux suivants expliquent en détail le circuit de paiement depuis la
réception de la facture jusqu’au paiement final du fournisseur, passant par toutes les
divisions de la DAF, tout en mettant l’accent sur les différentes étapes ainsi que documents
de support.
(Voir les tableaux de processus de paiement à l’ONDA en annexe)
A travers le circuit de paiement nous pouvons clairement identifier le rôle important de
chacun des intervenants dans le processus de paiement, or tout blocage ou tout retard dans
l’une de ces phases entrainera un retard dans les délais de paiements, lorsqu’une partie de
la structure de paiement retient ou retarde le paiement, cela bloque les flux des fonds vers
tous les niveaux. Nous voyons clair que c’est un système fortement vulnérable aux retards et
aux blocages.

41
Le processus de paiement :
Figure 5 : Le processus de paiement progressif

Approbation de Facturation Paiement


l’avancement

Proprié
taire Recevoir Effectuer
certificat de paiement
promot
paiement
eur

Approuver
Profess commenter et Emettre
retourner certificat de
ionnel l’avancement paiement

Produire la
Entrepr Fournir le Retourner Produire Recevoir Effectuer
documentat
eneur pourcentage le facture certificat de ion paiement
d’avanceme pourcentag paiement
général nt e
contractuell
e exigée
d’avanceme
nt approuvé

Produire
documentation
Entrepr Fournir le Produire la contractuelle
pourcentage facture exigée
eneurs
d’avancement
spéciali
sés

Source : Rapport coalition contre retard de paiements : étude d’impact des retards de
paiement dans l’industrie de la construction au Québec.

Le fournisseur doit présenter une demande de paiement qui doit être approuvée par le
maître d’ouvrage. La demande de paiement est un document qui montre la vraie valeur des
travaux exécutés ou des prestations effectuées ou fournitures vendues au cours d’une
période déterminée ou à une date bien définie dans le contrat.
Le maître d’ouvrage est alors amené à effectuer une vérification de la conformité des
documents présentés, ceci dit tous les documents contractuels ainsi que les pièces
justificatives qui doivent accompagner la demande de paiement ; mais aussi de l’exactitude
des montants demandés et les comparer avec ceux déjà payés.

42
Sans oublier le suivi des quittances et dénonciations du contrat, pour qu’à la fin il puisse
émettre le certificat du paiement au fournisseur.

2ème section : Problématique, objectifs et démarche du travail :

2-1-Problématique :
Ma mission de stage de fin d’études a porté sur la gestion du risque de retard de paiement à
l’ONDA.
Le choix de ce sujet a été motivé par la volonté de l’entreprise de chercher à expliquer les
délais de paiement fournisseurs d’une part et par le poids important des impacts et
répercussions des retards de paiement d’une autre part, l’objectif de ce travail est donc de
proposer des solutions qui permettront à l’entreprise d’améliorer ses délais de paiement
fournisseurs et ce dans le but d’atteindre une meilleure gestion de ces délais de paiements.
Donc la problématique peut s’annoncer ainsi :
« Quels sont les solutions dont l’ONDA a réellement besoin pour évaluer et mesurer sa
capacité à payer ses fournisseurs à temps, comment éviter les retards de paiements des
fournisseurs et quelles en sont les réelles causes auxquelles il faut remédier ? »
Les travaux de recherche nous poussent à poser les questions suivantes :
*Quelles sont les principales causes de retard de paiement ?
*Quelles en sont les conséquences ?
*Quelles sont les phases de paiement qui contribuent le plus à ce retard de paiement ?
*Pourquoi l’optimisation des délais de paiement est-elle devenue aussi indispensable ?
*Quels sont les référentiels pertinents et quelles solutions optimales pour éviter les longs
délais de paiement ?

2-2- Intérêts et objectifs :


La réussite de ma mission au sein de l’ONDA est conditionnée par la fixation d’un objectif
général suivi par d’autres objectifs spécifiques que nous essayons d’atteindre, il s’agit de :
 Objectif général :
Analyser les causes des longs délais de paiement à l’ONDA, en vue de proposer des solutions
pour mieux gérer les retards de paiement fournisseurs.
 Objectifs spécifiques :
Expliquer les causes du retard de paiement et proposer de solutions pour faire face aux
retards de paiement.

43
2-3-la démarche de travail :
Cette étude a pour objet d’estimer les délais de paiement fournisseurs en cours de ces cinq
dernières années à l’ONDA, à partir des bilans financiers.
Elle vise également à expliquer les différentes causes des retards de paiements et à mettre
l’accent sur les différentes phases de règlement tout en précisant quelles sont les phases
nécessitant la plus longue durée.
Dans le cadre de cette étude, nous allons procéder à une étude qualitative qui a pour objet
de mener des entretiens semi-directifs avec 6 responsables à la Direction et Administration
Financière de l’ONDA et ce dans le but de mieux cerner les causes responsables
principalement des longs délais de paiement fournisseurs. Nous allons également exposer
les différents résultats du questionnaire adressé à 15 représentants de fournisseurs, ceci va
nous permettre de mieux comprendre les différents aspects de notre problématique non
uniquement du côté « client », mais aussi du point de vue « fournisseur ».
Par la suite nous allons utiliser le ratio « délai Fournisseur » qui rapporte les dettes
fournisseurs à la somme des achats et des services extérieurs le tout multiplié par 360 jours.
Et puis nous allons chercher à expliquer les délais de paiement durant les 5 dernières années
à partir des causes les plus redondantes durant ces années, et ce en utilisant la méthode
d’échantillonnage aléatoire simple et puis celle de la régression linéaire multiple.
En guise de récapitulation la recherche sera effectuée suivant une méthodologie précise et
se déroulera en plusieurs étapes dont les principales sont :

1-Détermination des actions à entreprendre au préalable :

 Choix du thème et détermination de la problématique.

 Elaboration d’un planning de stage.


2-Etude bibliographique et présentation du contexte de travail :

 La réalisation de la revue de littérature du thème.

 Détermination des instruments pertinents à mettre en place.

 Prise de connaissance de l’activité et du fonctionnement de


l’entreprise.
3-calcul du délai fournisseurs de ces 5 dernières années :
4-La mise en place de l’étude qualitative :

 Elaboration du guide d’entretien.

 Elaboration d’un questionnaire.

 Analyse du résultat.
44
 Elaboration d’un tableau récapitulatif regroupant les principales
causes du retard de paiement.
5-La mise en place de l’étude quantitative :

 La collecte des données.

 L’analyse des données avec SPSS à travers différents tests et


ayant pour objet de vérifier la validité interne des construits et
puis procéder à une régression linéaire simple.

 Interprétation des résultats.


6- La rédaction du rapport :

 Finalisation de la mission et évaluation des résultats.

45
Chapitre 4 : Résultats et interprétations :
Ce chapitre portera sur l’étude qualitative qui se composera de six entretiens menés avec
des cadres financiers, et depuis laquelle nous allons essayer de générer des construits et des
items qui leur sont relatifs, et un questionnaire adressé à des représentants d’entreprises
privées opérant dans le cadre de leurs transactions avec des établissements relevant du
secteur public. Et d’une étude quantitative afin de mesurer la force de relation entre les
variables et leur capacité à expliquer les délais de paiement.

1ère section : Résultat de l’étude :

1-1-Etude qualitative :
Afin de commencer l’étude pratique, une étude qualitative a été réalisée dans le but de
mieux cerner les causes de retard de paiement propres à l’entreprise d’accueil, ainsi que
l’ensemble de ses conséquences.
Le choix de la méthode de l’étude qualitative a reposé sur l’entretien semi-directif, et ce
pour diverses raisons :
D’abord l’entretien semi-directif est la technique d’enquête qualitative qui permet le mieux
de compléter et d’approfondir le domaine d’étude en question tout en donnant plus de
liberté à l’interlocuteur, sans orienter totalement son discours.
Ensuite, cette technique permet une plus grande comparabilité des résultats.
Sans oublier que cette étude a pour but de garantir l’étude de toutes les questions qui
intéressent l’enquêteur, et donc lui permet d’avoir une meilleure vision sur le sujet étudié.
Le guide d’entretien a été élaboré selon les objectifs de l’enquête tout en prenant en
compte certaines hypothèses élaborées à partir des travaux de recherche déjà effectués.

A- Les entretiens :
Les étapes de l’analyse qualitative se présentent comme suit :

1- Elaboration d’une grille d’analyse.

2- Traitement des données.

(le modèle est joint en annexes)

46
1-Elaboration d’une grille d’analyse :
Grille d’analyse :

Mesures prises par l’ONDA


La phase la plus pour faire face aux retards
Causes longue Impacts de paiements.

-Retard cumulatif -impact sur le fond -BPM


de roulement du
-Erreur dans la facture fournisseur
-Retard dans la libération des -impact sur le sous-
retenues fournisseur
-Retard dans l’exécution

-Délai de rectification par le


fournisseur
1

-erreur dans la facture - -Sur le fond de


roulement du
-délai de rectification par le fournisseur
fournisseur
-lourdeur
-longueur du circuit administrative
-manque d’effectif -temps improductif
-manque dans la documentation pour le fournisseur
présentée par le fournisseur

-Non-conformité des documents


de réception
2

-retard cumulatif -perte de temps -plateforme sur internet


pour le fournisseur visant à améliorer les délais
-non-conformité des documents de paiement fournisseurs.
de réception -impact sur le fond
de roulement du
Erreur en révision des prix fournisseur
-retard dans la réception des
documents

-changement de mode de
paiement

-contrôle minutieux par


l’administration
3

-Retard cumulatif -Processus de -impact sur le fond -tableau de bord


facturation de roulement du performant
-Non-conformité des documents fournisseur
de réception -Processus de
recouvrement
-Retard dans la soumission de
l’état d’avancement

-Non réception de la facture


4

47
-non-conformité des documents -sur le fond de
de réception roulement du
fournisseur
5

-erreur dans la facture -processus de -sur le fond de


facturation roulement du
-manque dans la documentation fournisseur
-processus de
-retard dans la soumission de recouvrement -perte de temps
l’état d’avancement fournisseur
-division de
-retard dans l’approbation des trésorerie
avenants payeur

- division de
liquidation et
celle du suivi de
paiement.
6

2- Traitement des données :

2- Traitement des données :

 Le diagramme des causes du retard de paiement :


erreur dans la facture

retard dans la libération des retenues

rectification par le fournisseur

manque dans la documentation reçue

non-conformité des documents de récéption

erreur dans la révision des prix

litige qualité

Les causes citées ci-dessus sont les plus redondantes et donc sont celles qui expliquent au
mieux les retards de paiement :
L’erreur dans la facture, le manque ou la non-conformité des documents de réception, et le
délai pris par le fournisseur pour rectification des documents déposés semblent être les
principales causes sondées.
 Le diagramme des processus qui prennent le plus de temps :

48
processus de
facturation

processus de
recouvrement

dvision
trésorerie
payeur
division
liquidation

Le processus de facturation semble être le processus qui a besoin de plus de temps pour effectuer
ses tâches, suivi par celui de recouvrement. Cette analyse est nécessaire pour compléter notre
compréhension des caractéristiques du processus de paiement afin de pouvoir y apporter des
solutions adéquates (type : optimisation du circuit et des hases de paiement).

 Le diagramme des principaux impacts des retards de paiement :

sur le FDR du
fournisseur

lourdeur
administrative

diminution de
productivité du
fournisseur
perte de temps
du fournisseur

A travers ces réponses, et à travers ce que j’ai pu constater durant ma période de stage, et
en me basant sur les divers travaux de recherche déjà effectués, il en ressort que les
principales causes de retard de paiement se résument en :
Erreur dans la facture, retard dans la libération des retenues, délai de rectification par le
fournisseur, absence de système informatique performant, manque d'effectif, manque dans
la documentation reçue, non-conformité des documents de réception, erreur dans la
révision des prix, litige qualité, contrôle minutieux des documents reçus, retard dans la
soumission de l'état d'avancement, la non réception de la facture, retard dans l'approbation
des avenants et le changement de mode de paiement.

B- Le questionnaire :
1-Le questionnaire :
(Le modèle est joint en annexes)

2-L’analyse des réponses :


49
Le questionnaire a été adressé aux représentants d’entreprises ayant déjà eu pour clients
des EEP, qui ont répondu aux 4 questions ; 15 réponses ont été recensées, les réponses,
quant à elles, se présentent comme suit :
 En ce qui concerne la 1ère question :
 13 répondants parmi les 15 trouvent que les litiges commerciaux sont à l’origine des
retards de paiement.
 13 répondants pointent du doigt le circuit de validation administratif interne chez le
client.
 4 répondants pensent que les retards de paiement sont dus aux difficultés financières du
client.

50%

40%

30% motifs de retard de paiement


20% d'ordre organisationnel

10%

0%
litige commercial circuit de validation difficulté financière
interne3

 Pour la deuxième question, qui concerne les motifs d’ordre opérationnel des retards
de paiement, nous résumons les réponses en ce qui suit :
 Tous trouvent que l’augmentation des délais de paiements accordés aux clients est l’un des
principaux motifs de longs délais de paiement.
 8 pensent que c’est dû à la baisse des délais de paiement accordés par les fournisseurs
 4 pensent que c’est dû à des problèmes de liquidité
 Tandis que 3 ont coché : baisse des ventes

60%
50%
40%
motifs des retards de paiement
30%
d'ordre opérationnel
20%
10%
0%
delais accordés délais accordé problemes de baisse des
aux clients par le liquidité ventes
fournisseur

50
 En ce qui concerne la 3ème question, toutes les affirmations sont représentatives
d’une démarche de gestion des risques, chacun de ces choix révèle que l’acteur qui
en est à l’initiative est au niveau :
-Commercial s’il choisit pour réponse : Préparer et adapter au plus juste son offre en
définissant ses marges de manœuvre et seuils de négociation possibles
-Du crédit management, si jamais sa réponse est la suivante : Déterminer que les conditions
et les garanties financières des contrats sont adaptées aux habitudes de paiement et à la
santé financière de ses cocontractants
-D’entrepreneur indépendant s’il choisit la 3ème affirmation qui n’est autre que de fiabiliser
l’information de solvabilité de ses clients pour minimiser ses risques de défaillance ou
d’impayé
-Le répondant est au niveau de la relation client s’il coche la réponse suivante : Organiser et
structurer une connaissance globale de ses clients, issue des sites d’information, des rendez-
vous clients, et de la relation client
→ Les sondages dans ce cas n’auront pas de valeur ajoutée à notre étude, mais la valeur de
ces réponses réside dans le fait qu’ils démontrent que la maîtrise des risques s’adapte bien
en fonction de l’acteur qui en est à l’initiative comme elle s’adapte en fonction de
l’entreprise elle-même.

 Pour la 4ème question, selon les réponses des représentants des fournisseurs, l’ordre
de priorité de paiements que leurs clients publics adoptent le plus couramment
lorsqu’ils sont confrontés à une situation de trésorerie tendue vas vers :« Les clients ..
1er : Règlent les fournisseurs principaux financiers et les dépenses de fonctionnement.
2° : Règlent les montants les plus élevés.
3° : Règlent les échéances les plus anciennes et les partenaires stratégiques.

L’échantillon choisi des fournisseurs estime que le circuit de validation interne chez le client,
les litiges commerciaux et les délais accordés aux clients sont les majeures causes des
retards de paiement. La majorité d’entre eux suivent une logique du crédit management,
c’est-à-dire déterminer que les conditions et les garanties financières des contrats sont
adaptées aux habitudes de paiement et à la santé financière de ses cocontractants, et
finalement, ces fournisseurs estiment que l’entreprise publique procède à la logique de
paiement suivante : payer en premier les fournisseurs principaux, régler ensuite les
montants les plus importants, et puis penser à régler le restant des factures selon leur
ancienneté.

51
2-1-Etude quantitative :
A travers la revue de littérature, les constats lors de ma période de stage, les réponses
sondées à partir du questionnaire ainsi que les entretiens réalisés avec les cadres financiers
dans le cadre de l’étude qualitative, nous avions pu générer l’unique construit et les items
suivants :
CONSTRUIT DELAI DE PAIEMENT IMPACTS

ITEMS Retard dans Sur le fond de roulement du


l’approbation des fournisseur
avenants
Diminution de productivité du
Facture erronée fournisseur

Manque de documents Perte de temps du fournisseur

Erreur dans la révision


des prix

Erreur dans la liasse de


liquidation

Retard de libération de
caution

Lourdeur de
procédures
administratives

Dates erronées

Facture déposée
directement au BO

Manque d’attestation
de service fait sur
Oracle

Le premier construit :
Nous allons procéder au pré-test, en effectuant les analyses factorielles exploratoires et
alpha de Cronbach afin de pouvoir déterminer la validité et la fiabilité de notre échelle de
mesure. Le nombre d’années pris en compte lors de ces analyses est de 5 années
La variable à expliquer est :
Y=délais de paiement

Les variables explicatives sont :


X1=Retard dans l’approbation des avenants

52
X2=Facture erronée

X3=Manque de documents

X4=Erreur dans la révision des prix

X5=Erreur dans la liasse de liquidation

X6=Retard de libération de caution

X7=Lourdeur de procédures administratives

X8=Dates erronées

X9=Facture déposée directement au BO

X10=Manque d’attestation de service fait sur Oracle

Nous cherchons le modèle qui s’écrit de la façon suivante :


Y=B1*X1+B2*X2+B3*X3+B4*X4+B5*X5+B6*X6+B7*X7+B8*X8+B9*X9+B10*X10+Erreur systématique.

Pour ce faire et avant de commencer, il s’avère nécessaire de calculer le délai paiement


fournisseurs (variable expliquée Y) sur les 5 dernières années, à partir des bilans financiers.
Le ratio délai paiement fournisseur se calcule comme suit :
Dettes fournisseurs TTC / achats TTC + autres charges externesTTC) x 360

Test validité et fiabilité : Délais de paiement

Qualités de représentation
Initiales Extraction
retard dans l'approbation des avenants 1,000 ,967
facture erronée 1,000 ,921
manque de documents 1,000 ,910
erreur dans la révision des prix 1,000 ,921
erreur dans la liasse de liquid 1,000 ,979
retard liberation caution 1,000 ,899
lourdeur procédures admin 1,000 ,923
dates erronées 1,000 ,587
facture dépopsée directement au BO 1,000 ,416
manque ASF sur Oracle 1,000 ,946
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.

La communalité permet de vérifier si tous les items sont pris en considération par les
composantes extraites. On retient tous les items car ils ont tous une communalité
supérieure à 0.5 sauf la variable (facture déposée directement au BO).

53
Variance totale expliquée
Valeurs propres initiales Sommes extraites du carré des chargements
Composante Total % de la variance % cumulé Total % de la variance % cumulé
1 7,016 70,160 70,160 7,016 70,160 70,160
2 1,453 14,531 84,691 1,453 14,531 84,691
3 1,036 10,361 95,053
4 ,495 4,947 100,000
5 6,424E-16 6,424E-15 100,000
6 3,280E-16 3,280E-15 100,000
7 4,769E-17 4,769E-16 100,000
8 -9,539E-17 -9,539E-16 100,000
9 -2,962E-16 -2,962E-15 100,000
10 -9,856E-16 -9,856E-15 100,000
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.

La composante affichée sur le tableau a une valeur propre c’est-à-dire la quantité


d’informations captée par le 1er facteur X1(le retard dans l’approbation des avenants) qui est
de (7.016) est largement supérieure à 1. Elle est retenue parce qu’elle explique plus de 50%
soit (70.160%) de la variance totale.

1
retard dans l'approbation des avenants ,967

facture erronée ,921


manque de documents ,924
erreur dans la révision des prix ,959

erreur dans la liasse de liquid ,988

retard liberation caution ,945


lourdeur procédures admin ,835
dates erronées -,638
facture dépopsée directement au BO ,481

manque ASF sur Oracle ,501

La matrice des composantes permet de déterminer la corrélation entre les items. On garde
tous les items sauf les deux derniers X9 et X10 car ils ont un coefficient structurel inférieur à
0.6.

Après épuration (suppression des deux dernières variables explicatives facture déposée
directement au bureau d’ordre et manque d’attestation de service fait sur Oracle), nous
obtenons le tableau suivant :
54
Qualités de représentation
Initiales Extraction
retard dans l'approbation des 1,000 ,938
avenants
facture erronée 1,000 ,983
manque de documents 1,000 ,916
erreur dans la révision des prix 1,000 ,927

erreur dans la liasse de liquid 1,000 ,991

retard liberation caution 1,000 ,974


lourdeur procédures admin 1,000 ,841
dates erronées 1,000 ,740
Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales.

Tous les items sont retenus car ils ont tous une communalité supérieure à 0.5.

1
retard dans l'approbation des ,945
avenants
facture erronée ,948
manque de documents ,898
erreur dans la révision des prix ,963

erreur dans la liasse de liquid ,993

retard liberation caution ,945


lourdeur procédures admin ,874
dates erronées -,665

Tous les coefficients sont supérieurs à 0.6 ce qui veut dire que ces items seront tous pris en
considération pour la mise en place de l’étude de l’impact de ces facteurs sur la variable
dépendante qui n’est autre que délais de paiement.

La régression linéaire multiple :

ANOVAa
Somme des
Modèle carrés ddl Carré moyen F Sig.
1 Régression 130568,365 4 32642,091 . .000.b
de Student ,000 0 .

55
Total 130568,365 4
a. Variable dépendante : délai de paiement
b. Prédicteurs : (Constante), lourdeur procédures admin, manque de documents, retard liberation
caution, erreur dans la révision des prix

La signification de l’ANOVA est de 0.000<5% (seuil choisi de l’erreur systématique) donc le


modèle est admis dans sa globalité au niveau de confiance de 95%.

Coefficientsa
Coefficients I
Coefficients non standardisés standardisés
Modèle B Erreur standard Bêta t Sig.
1 (Constante) 1153,513 ,000 . .
manque de documents -2,953 ,000 -1,308 . .
erreur dans la révision des prix ,981 ,000 ,274 . .
retard liberation caution -,818 ,000 -,114 . .
lourdeur procédures admin 2,716 ,000 ,312 . .
a. Variable dépendante : délai de paiement

Variables excluesa
Statistiques de
Corrélation colinéarité
Modèle Bêta In t Sig. partielle Tolérance
1 retard dans l'approbation des .b . . . ,000
avenants
facture erronée .b . . . ,000
erreur dans la liasse de .b . . . ,000
liquid
a. Variable dépendante : délai de paiement
b. Prédicteurs dans le modèle : (Constante), lourdeur procédures admin, manque de documents, retard liberation
caution, erreur dans la révision des prix

Estimation des paramètres :


Il ressort de ces deux tableaux que les variables ayant un coefficient Bêta différent de 0
seront retenues, car ce sont des variables qui expliquent les délais de paiements.
Le dernier tableau représente les variables exclues dont les coefficients sont égaux à 0.
Donc nous retenons la X3, X4, X6, et X7.

56
Statistiques des résidusa
Minimum Maximum Moyenne Ecart type N
Valeur prédite 450,9700 844,8300 660,7429 180,67122 5
de Student ,00000 ,00000 ,00000 ,00000 5
Valeur prévue standard -1,161 1,019 ,000 1,000 5
Résidu standard . . . . 0
a. Variable dépendante : délai de paiement

Donc les variables qui expliquent le mieux les délais de paiement sont :
Manque de documents, erreur dans la révision des prix, retard de libération de caution, et la
lourdeur de procédures administratives

1-3-Les principales causes du retard de paiement :


Les recherches qui précèdent, le questionnaire et les entretiens effectués nous ont permis
de recenser un bon nombre de facteurs responsables (directement-ou-indirectement) des
longs délais de paiements constatés dans les EEP. Ces facteurs et motifs peuvent être
résumés comme suit :
Le retard cumulatif : tout se fait en chaine, l’avancement des travaux ainsi que le suivi des
paiements, donc tout retard dans l’une des phases engendrera un retard cumulatif qui
affectera le délai de paiement.
Le délai d’approbation de l’avancement, les ordres d’arrêt et de reprise impactent tous les
délais de paiement. Pour éviter tout conflit, le fournisseur présente en général l’état
d’avancement des projets en même temps que la facture.
Les erreurs dans les documents contractuels exigés : Le secteur public est connu pour son
examen minutieux de tous les documents exigés, or toute erreur dans ces documents
entraine directement un rejet de la facture, et donc les documents erronés doivent être
rectifiés, et ceux incomplets ou manquants devraient être remis à la direction concernée et
devraient être établis dans les normes et selon les règles de l’art.
Le retard dans la libération des retenues de garantie : qui peut être causé à son rôle par le :
 Délai dans la présentation de la documentation technique par le fournisseur,
 Délai pour l’inspection de la documentation par le maître d’ouvrage,
 Délai dans l’émission des rejets par le maître d’ouvrage,
 Délai dans la correction des déficiences par le fournisseur,
57
 Délai dans l’approbation des rectifications par le fournisseur.
La lourdeur des procédures administratives : Les maîtres d’ouvrages publics ont une
aversion aux erreurs comprises dans les documents présentés par le fournisseur, qu’il
s’agisse d’un montant erroné, ou d’une quantité non justifiée, ou d’un prix unitaire différent
de celui convenu fera obligatoirement objet d’un rejet par le maître d’ouvrage.
Ceci affectera négativement le premier paiement, et donc retardera les suivants car ils
dépendent fortement du premier.
Les retards dans l’approbation des avenants : Dans l’idéal, les changements sont approuvés
avant que les travaux ne soient exécutés, mais dans la réalité les changements se fassent
avant que leur approbation ne soit reçue.
Si la valeur des changements ne dépasse les 10% du montant du projet, le fournisseur a droit
à les approuver, sinon il est amené à avoir une autorisation spéciale.
Une autre situation peut se présenter : l’architecte du fournisseur peut se tromper dans la
réalisation des plans, donc pour éviter de remettre en cause sa réputation, il peut ne pas
approuver les changements et ceci peut causer des délais dans l’approbation et le paiement
des avenants demandés par l’entrepreneur.
Le non-respect des clauses du contrat : c’est le cas lorsque les maîtres d’ouvrage retiennent
les paiements sans cause connue, ou alors que le fournisseur ne présente pas la
documentation exigée par le maître d’ouvrage chose qui est souvent à l’origine des retards
de paiement.
Le non-respect des livraisons et la non-qualité : Quand le fournisseur présente un travail ou
un service ou des fournitures non conformes aux critères de qualités exigés par le maître
d’ouvrage, ceci risque de retarder le paiement.
Des conditions de paiement différentes de celles du client : Surtout en ce qui concerne les
délais de paiement (par exemple règlement partiel ou intégral avant, pendant ou après la
prestation et à combien de jours, la date d’expédition de marchandises, les acomptes …)
Tenue de comptabilité à l’étranger : plusieurs risques peuvent se présenter tel l’impact des
offices de change et le changement de moyens de paiements.
Délégation de certaines tâches à des organismes externes : tel que la tenue de comptabilité
qui peut être confiée à un expert-comptable, ceci risque de retarder le paiement.
Le nombre important des valideurs : ou autrement dit, la composition du circuit de
paiement accouplée des exigences du secteur public exigent que les documents de réception
passent par divers examens minutieux pour éviter toute erreur de la part du fournisseur.
Le manque de liquidités : peut aussi être un facteur des retards de paiement sauf que ce
n’est nullement le cas pour notre situation.

58
2ème section : Les apports managériaux :
D’abord, il s’avère nécessaire de préciser que la présente section a pour prémisse de
proposer des modifications réfléchies selon une recherche détaillée, ceci dit que parmi les
améliorations proposées il y aura une proposition d’amélioration de certaines lois tout en
reconnaissant et en respectant la prérogative du gouvernement et celle du ministère de
finances.
Le but de cette section est de prévoir les éléments et paramètres convenants pour limiter les
répercussions des retards de paiements, et de s’assurer de leur faisabilité. Pour s’assurer de
leur applicabilité, et afin de pouvoir mesurer leurs impacts sur les délais de paiement, il
devient nécessaire de pouvoir appliquer l’ensemble de ces paramètres à un ensemble
d’entreprises, chose qui reste difficile.
Donc force est de constater que nous pouvons uniquement nous limiter à partager la
réflexion, laquelle restera une base d’échange, et qui, dans le plus optimiste des cas, pourra
faire objet de changement des présentes lois.
Les éléments et paramètres proposés visent la réduction des délais de paiement à l’ONDA,
et qui peuvent être projetés sur le reste des établissements publics.

Des paiements périodiques :


Partant de la règle d’or : « Tout facturer, bien facturer et vite facturer », le fournisseur est
amené à émettre des demandes de paiement mensuelles ou trimestrielles selon ce qui est
convenu dans le contrat initial. Le maître d’ouvrage (qui est le débiteur) peut accepter ou
refuser le paiement selon des critères (la conformité des documents reçus). Il a 30 jours pour
le faire, à défaut de quoi la demande de paiement est jugée approuvée.

Date de réception La demande de paiement


de la facture/ documents est jugée approuvée
de réception
30 jours

Si le défaut émane du fournisseur, ce dernier devrait recevoir un avis expliquant les causes
du rejet de la demande accompagné d’une attestation comprenant le montant refusé relatif
à la partie non conforme des travaux ou des prestations demandées.
Retenues de garantie :
Selon le contrat le montant de retenue de garantie d’un maximum de 10% par acompte et
ne dépassant les 7% du montant total du marché, le maître d’ouvrage dote d’un délai de 30

59
jours pour refuser la demande de retenue de garantie, sinon cette demande est présumée
acceptée.

Expiration du délai de garantie la demande de paiement est jugée approuvée

30 jours

En cas de refus, un avis expliquant les causes du rejet de la demande accompagné d’une
attestation comprenant le montant refusé relatif à la partie non conforme des travaux ou
des prestations demandées devraient être remis au fournisseur.

Suspension des travaux :


Lorsqu’un premier paiement ne se fait pas dans le délai convenu, le fournisseur aura droit à
suspendre l’exécution des travaux, de façon à ce que le délai d’exécution du marché se
reporte dans le temps selon la durée d’arrêt de l’exécution.
Suspension des travaux Reprise des travaux

Demande de paiement paiement effectif du fournisseur


Emission de la facture Suspension des travaux
en attente de paiements

Désigner un intervenant-décideur :
Mettre en place un processus simple et rapide qui permet de régler les différends et litiges.
Les deux parties choisissent une personne qui tranche le différend convenu entre elles. Sa
décision est exécutoire de façon immédiate et sa décision est acceptée de façon absolue.

Intégrer un ERP pour gestion automatique du tableau de bord :


Dans le but d’automatiser l’agenda et les tableaux de bord, Oracle propose une solution de
tableau de bord qui s’aligne et s’adapte aux exigences du décideur. Au lieu d’utiliser un
tableau de bord manuel (sur Excel), les chefs de service peuvent utiliser une solution plus
performante, qui leur permet de gagner en termes de temps, d’effort et leur permet aussi
d’éviter des erreurs dues à un contenu corrompu ou à l’oubli.

60
Etablir un référentiel pour tous les fournisseurs des documents demandés :
Les fournisseurs ont aussi un impact sur les délais de paiement, du moment qu’ils ne
présentent les factures et documents demandés que tardivement.
Informer les fournisseurs des délais d’exécution des tâches, et leur imposer de présenter les
documents à temps, un délai minimum de 10 jours leur est accordé, en cas de défaillance de
ces derniers, une petite somme leur en sera retranchée sur chaque jour de retard.
Le fournisseur doit donc demander au maître d’ouvrage la description détaillée des
éléments exigés pour permettre à la facture de circuler sans blocage dans le flux de
paiement.
On peut fournir au fournisseur une check-list complète des éléments dont aura besoin le
fournisseur afin que le paiement soit effectué dans les normes et surtout à temps.
Exemple de check-list :
Conformité de la liasse d’engagement

Le bordereau des prix doit être détaillé (quantités, prix unitaires, forfaits)

Total du bordereau des prix arrêté en TTC

Signature des pages de bordereau des prix

Acte d’engagement daté, cacheté et signé

Acte d’engagement comporte le montant en chiffres et en lettres du marché + le montant de


TVA et le montant TTC

Acte d’engagement comporte le RIB + cacheté conformément à la dénomination de la société

Accusé de réception de notification du marché. Daté signé et cacheté

En cas d’avenant, l’accusé de réception de l’avenant doit être daté signé et cacheté

Conformité des cautions

Cautionnement provisoire comporte l’intitulé « cautionnement provisoire » et ne comporte


aucune réserve ni restriction.

Cautionnement provisoire donné au nom de l’attributaire au profit de l’ONDA+ signé par deux
personnes mentionnant leur qualité

Fournir la CD dans les 20 jours suivant la notification

La caution de RG doit être numérotée, timbrée, donnée au nom de l’attributaire et au profit de


l’ONDA.

Le montant de la CRG est à 7% du montant total du marché + signée par 2 personnes en


mentionnant leur qualité

La caution de restitution d’acompte doit être numérotée, timbrée, donnée au nom de


l’attributaire et au profit de l’ONDA.

61
La caution de restitution d’acompte doit être signée par 2 personnes en mentionnant leur
qualité

Ordres de service

Les ordres de commencement, d’arrêt ou de reprise de services doivent être signés et l’accusé
de leur réception doit être daté

Documents de réception

Bordereau des prix bien détaillé, selon items, prix unitaires, quantités, prix HT, montant TVA et
montant TTC arrêté en chiffres et en lettres

PVRP est référencié er daté, même chose pour le PVRD

Facture comportant nom, et raison sociale du prestataire, déposée au BO et datée et


enregistrée par ce dernier, comportant IF, et ICE, adressée à l’ONDA, comporte numéro et objet
du marché, signée et cachetée par le titulaire

Facture comporte de montant HT, le taux de TVA et le montant TTC arrêté en chiffres et en
lettres

Conformité entre items figurant sur la facture et ceux du bordereau des prix

La date de la facture ne doit, en aucun cas, être inférieure à celle du décompte provisoire ou
celle du PVR.

Constituer une commission du suivi des délais de paiements :


Le service suivi de paiement à lui seul n’est capable d’assurer cette fonction, il ne peut que
mesurer ces délais et les enregistrer. Cette commission aura pour responsabilité d’émettre
des notifications en cas de dépassement de délai exigible et de prévenir l’application des
intérêts moratoires.
Relance périodique de la balance âgée fournisseurs :
Elle permet au maître d’ouvrage de rester informé de la situation de paiement des
fournisseurs.
Une bonne gestion de la balance âgée fournisseur permettrait d’obtenir un état des
paiements qui devraient être effectués, détaille les montants qui restent à payer mettant en
évidence les retards de paiement. Cette relance permet d’identifier et de traiter des litiges
en amont de la date d’échéance des factures et de gagner du temps aux équipes sur le
recouvrement.

62
Proposition d’un Tableau De Bord pour optimiser les délais de paiements, et calculer les
intérêts moratoires, le cas échéant :
Il est vrai que l’ONDA n’est toujours pas assujettie aux intérêts moratoires, mais il est fort
probable qu’elle le devienne dans les années à venir, l’objet de ce tableau est d’encadrer les
délais de paiement et de calculer les nombres de jours consommés par chacune des phases
de paiement, tout en émettant des signes alarmants selon l’urgence de chaque facture.
En cas de dépassement de délais de paiements prévus par les textes de loi, le tableau de
bord fait signe à son utilisateur de passer au calcul de ces intérêts qui se fera de manière
automatique.
Cette capture donne une idée de la forme du tableau de bord, ses fonctionnalités seront par
la suite expliquées :

Dans cette capture nous voyons clair qu’en cas de respect du délai dit optimal le bouton vert
s’allume, de même lorsque le délai de l’exécution pris par la phase de paiement en question
est entre le délai dit optimal et ne dépassant pas le délai réglementaire le bouton s’affiche
en jaune, et finalement lorsque le délai définit par la loi n’est pas respecté, le bouton rouge
s’allume alertant ainsi les acteurs de la phase suivante de l’urgence de la liasse en cours.
Le tableau présente également la possibilité de passer au calcul des intérêts moratoires.
Lorsque le nombre total de jours passés dans l’exécution, l’ordonnancement et le paiement
de la liasse en question, est inférieur au délai réglementaire plafonné à 90 jours, un signe
(slash) rouge s’affiche, informant ainsi l’utilisateur du tableau de bord de la conformité des
délais. Le cas échéant, une flèche verte s’affiche pour alerter l’utilisateur de la nécessité du
calcul des intérêts moratoires qui se fera de manière spontanée.
63
Il ressort de ce qui précède que pour atteindre une meilleure gestion des délais de
paiements, il faut, en premier lieu, s’attaquer aux principales causes de retard de paiement.
Parmi les principales causes du retard de paiement nos trouvons : le retard cumulatif,
l’erreur dans la facture, le retard dans la libération des retenues, le retard dans l’exécution,
le délai de rectification par le fournisseur , la longueur du circuit, l’absence d’un système
informatique performant qui donne des alertes, le manque d’effectif, le manque dans la
documentation reçue, la non-conformité des documents de réception, l’erreur dans la
révision des prix, le litige qualité, le contrôle exagéré, le retard de soumission de l’état
d’avancement, la non réception de la facture, le manque de rigueur du personnel, le retard
dans l’approbation des avenants et le changement de mode de paiement.
Pour y faire face, des propositions de solution tels que cités en dessus devraient être prises
en considération.

64
Conclusion générale :

Le présent projet a eu pour objectif général d’atteindre une meilleure gestion des délais de
paiements, en passant par l’identification des principales causes des retards de paiement, et
ce dans le but d’éviter le risque y afférent.
Rappelons que par la gestion des délais de paiement nous entendons la limitation des
retards de paiements des fournisseurs dont on accuse les clients (publics ou privés soient-
ils), essayer d’en limiter les ravages et surtout proposer des solutions adéquates pour y
remédier.
Lors de ce travail, nous avions essayé de répondre à la problématique suivante : « Comment
gérer le risque du retard de paiement : cas de l’ONDA » et plus spécifiquement : « Quelles
sont les solutions dont l’ONDA a réellement besoin pour évaluer et mesurer sa capacité à
payer ses fournisseurs à temps, comment éviter les retards de paiements des fournisseurs
et quelles en sont les réelles causes auxquelles il faut remédier ? »
Appuyée par une recherche documentaire, un diagnostic du circuit de paiement de la
direction financière de l’ONDA, et par une étude qualitative, nous avions pu relever les
anomalies et non conformités responsables principalement de ces longs délais de paiements
qui caractérisent le secteur public.
En effet, grâce au questionnaire adressé à un échantillon de fournisseurs ; aux entretiens
menés avec les responsables financiers de l’organisme d’accueil, et au sondage des motifs et
causes impactant directement les délais de paiement, nous avons pu avoir une idée claire
sur les facteurs causant le retard constaté.
Ces apports théoriques resteraient quelque peu stériles s’ils n’avaient pas d’applications
managériales, ainsi, notre travail de recherche devait être complété par la mise en place
d’une étude quantitative, et à travers laquelle nous avions pu expliquer les délais de
paiements moyens annuels en fonction des différentes causes relevées au sein du circuit de
paiement de l’ONDA.
L’étude menée a fait ressortir un certain nombre de facteurs influant directement les délais
de paiement, qu’il faudra prendre en considération, car si elles ne sont pas corrigées à
temps, elles risquent de détériorer la situation actuelle des délais de paiements non
seulement au niveau de l’entité étudiée, mais au niveau de tous les établissements similaires
composant le secteur public.
Et en dernier lieu, nous avons cherché à proposer des solutions pour faire face aux retards
de paiement ; ces solutions ont été déduites selon une démarche structurée, et sont
facilement adaptables à la situation des établissements et entreprises publiques concernées
par les retards de paiements.
La réalisation de ce travail signe le début d’une nouvelle phase de mutation, durant laquelle
l’entreprise est censée s’attaquer à un certain nombre de points, à savoir :

65
 Mettre en place un système du type ERP pour détection des cas de
dépassement des délais d’exécution des tâches, de réception de documents et
de leur conformité aux exigences de l’établissement.

 Constituer une commission spéciale pour suivi de l’exécution des tâches et de


paiement.

 Envisager l’embauche de nouveaux collaborateurs.

 Modifier les lois internes de manière à gagner en temps et en compétitivité.

 Mettre en place un nouveau tableau de bord développé suivant la


réglementation en vigueur régissant les délais de paiement.

 Optimiser le circuit de paiement au sein de l’établissement d’accueil.

 Fournir au fournisseur une check-list qui lui permettra d’avoir une idée sur les
différents documents à présenter, et ce pour éviter toute interruption du circuit
de paiement censée rallonger davantage les délais de paiement.

Durant la réalisation de ce travail, des objections ont pu être soulevées, la première était
quant à la représentation de l’échantillon interrogé, en effet, pour des raisons de
disponibilité nous n’avons interrogé qu’une quinzaine de personnes représentant les
fournisseurs, mais quand même, ceci nous a permis de collecter des réponses qui semblent
être communes et partagées par tous les fournisseurs.
D’autre part, l’accès aux délais de paiements annuels selon chaque fournisseur était
impossible, car, partager des informations aussi sensibles ne relève pas des caractéristiques
des entreprises publiques, ce qui nous a conduit vers une autre alternative qui n’est autre
que celle de calculer le ratio de paiement fournisseur moyen selon chaque année à partir des
états financiers.
Toutefois, la réalisation de ce travail nous a permis d’acquérir une réelle expérience
professionnelle en termes d’autonomie de travail, des recherches bibliographiques, de prise
d’initiative, d’organisation de conduite de la mission, de travail en équipe et de valorisation
des ressources personnelles.
Les suites de notre travail de recherche pourraient également pencher sur l’inclusion d’un
modèle d’optimisation du circuit de paiement.

66
Bibliographie :
 AMPF., Le secteur des établissements et entreprises publics au Maroc : Ancrage
stratégique et gouvernance, Juin 2016

 CCAG 2016, Bulletin Officiel.

 Francis LEFEBVRE., Délais de paiements entre entreprises, dossiers pratiques, 2009

 MARIE LAURD GAVARD PERRE, DAVID GOTTELON, CHRISTOPHE HAON & ALAIN
JOLIBERT., Méthodologie de la recherche en sciences de gestion, PEARSON.

 LOI 69-00

 LOI 49-15

 LOI 32-10

 Loi de finances 2019

 LOUISE MARTIN., Analyse et traitement des données avec SPSS, 2ème édition, Les Editions
SMG.

 RAYMOND CHABAUT & GRANT THORNTON., Coalition contre les retards de


paiements dans la construction, 2015, https://www.acq.org/grand-public/grands-
dossiers/coalition-contre-les-retards-de-paiement/ consulté le 10-04-2019

 Règlement des marchés 2013

Webographie :
www.scholarvox.com

https://www.l-expert-comptable.com/a/37441-le-retard-de-paiement.html

http://www.affacturage.org/retard-de-paiement-definition-54.htm

https://www.l-expert-comptable.com/a/37441-le-retard-de-paiement.html

https://media.sage.fr/presse/etude-sage-plum-retards-paiements-effet-domino.pdf

http://www.eure.gouv.fr/content/download/10470/60869/file/%20Commande%2520publiqu
e.pdf

http://www.marches-publics-afrique.com/repondre-a-un-marche/glossaire-des-termes-de-
reference-dans-les-marches-publics/commande-publique---definition

http://www.affacturage.org/retard-de-paiement-definition-54.htm

https://www.finances.gov.ma/Docs/depp/2018/Press_bookdelais_paiement.pdf

https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F23211

67
Liste des figures :

F1 : Phases de la dépense publique page 21

F2 : Cycle de gestion de risques relatifs aux délais de paiements page 30

F3 : Evaluation historique de l’ONDA page 31

F4 : Délai à financer page 49

F5 : Le processus de paiement page 50

F6 : étapes de l’analyse quantitative Page 54

68
Liste des tableaux :

T1 : La réponse au risque et les actions à mener page35

T2 : Retard de paiement en jours selon chaque secteur page 36

T3 : Délai de paiement moyen accordé selon la taille de l’entreprise page 37

T4 : Evolution de la capacité des aéroports marocains page 44

T5 : analyse SWOT de l’ONDA page 46

T6 : Fiche technique de l’entreprise d’accueil page 46

T7 : Phases du circuit de paiement page 82

69
Annexes :

Organigramme de l’ONDA :

Secrétariat Général Département Département Audit Département


Communication et Interne et Inspection Contrôle de Gestion &
Relations Publiques Risques Management

Pôles Directions

Direction Direction des Direction


Pôle Pôle
Capital Humain Achats et de la Stratégie,
P Exploitation Navigation
Logistiques Planification et
Aéroportuaire Aérienne
Développement
Durable
Direction Direction des
Pôle Marketing Direction de
Système Infrastructures
et Commercial l’Académie
Internationale d’Informations
Mohamed VI
de l’Aviation
Civile Direction Direction
Qualité Financière

70
Organigramme de la direction financière :
Direction Financière

Département Ordonnancement Département finances et


et opérations Tiers Comptabilité

Division Division Division Division Division Division Division Division


Facturation Suivi de Liquidati Ordonna Comptab Comptab Budget et Recouvrement
paiemen on ncement ilité et ilité Planification
ts et Fiscalité Client Financière
Comptab
ilité
Fourni Service Service
Service Service Service Service Service
Comptabili Comptabilit Service
redevanc Contrôle Liquidati fournisse
sseur clients
té é Facturation
e survol et Suivi on et urs Directe
Analytique Budgétaire
des engagem Marchés
Paiemen ents et
Service
Service
ts conve
fournisse Service
Redevan Service Service
Service Autres Service
ces urs par
ntions Fiscalité Budget
Dédouan Débiteurs Facturation
Aéroport BC et Plan
ement et et Règle Externalisé
uaires Conventi Pluriannuel
Paiemen Recettes e
ons
ts Service
Service Internati comptabilit
Service Service
Redevan onaux é Générale Service
Abonne Immobili
ces Extra Trésorerie sations
ments,
Aéronaut et
Autres
iques emprunt
Créancie
rs et
Régie
Dépense
s

71
Phases du circuit de paiement :
Etapes Opérations Responsable Etapes de circuit de paiement Documents délais
de support

1 Contrôle de la Division Pour chaque facture réceptionnée, le BO doit contrôler le Facture 2


conformité de comptabilité respect des points suivants :
la facture fournisseurs
Existence de la facture en cinq exemplaires au minimum,

Vérifier que la facture est libellée au nom de l’ONDA et qu’elle


porte son ICE

Vérifier si la facture est datée, cachetée, signée et arrêtée en


chiffres et en lettres ;

Si un des points ci-dessus n’est pas respecté, le BO rejette la


facture et il faudra notifier le fournisseur du rejet comme
suit :

Si la facture a été déposée directement au BO, le bureau


n’acceptera pas la facture.

Si la facture a été envoyée par courrier, le BO doit la retourner


par un courrier au fournisseur expliquant la cause du rejet en
y joignant la facture et les exemplaires.

Si les contrôles se révèlent satisfaisants, le BO appose au recto


de la facture les mentions : « ORIGINALE » sur le premier
exemplaire et « COPIE » sur les autres 4 exemplaires de la
facture,

Transmet les factures avec cahier de navette au service


liquidation des engagements de la direction administration et
finances le jour même ou au plus tard le lendemain.
Facture 1
Enregistrer la facture dans le tableau de bord de la division et
l’échéancier fournisseur (accuser réception physique)

Les documents de réception (DP, DD, ASF, BR, PVRP, PVRD)


doivent être envoyés obligatoirement au service liquidation
des engagements de la DAF dès leur établissement sans
attente de la facture et doivent être signés obligatoirement
par des responsables habilités.

Contrôler la conformité et la cohérence des prestations


facturées par rapport aux éléments d’engagement,
(Désignation items, prix unitaire, quantités)
Facture 5
→En cas de non-conformité : BC
Ma
Retourner la facture au fournisseur, accompagnée d’une note
Convention
envoyée par lettre ou faxe au fournisseur.
BR
→En cas de conformité et disponibilité des documents de ASF
réception : DP
DD
Le service de liquidation des engagements doit s’assurer de la PS
régularité de la dépense, vérifier la concordance des éléments OA
facturés. OR
PVRP
PVRD
ARD

72
Etapes de liquidation : service liquidation des engagements/DAF et entité liquidation direction concernée

Etapes Opérations Responsable Etapes de circuit de paiement Documents de


support Délai

1 Rapprochement Entité de Le rapprochement entre le document d’engagement -bon de


entre BC/ Marché/ liquidation (marché convention ou BC) et le document de commande 5
Convention et /Direction réception (ASF, DP, DD, PVRP, PVRD) est du ressort -marché
document de concernée exclusif de la direction concernée. -convention
réception -BR
Action à entreprendre par l’entité de liquidation -ASF
relevant de la direction concernée. -DP
-DD
Le contrôle des documents d’exécution et de
-OS
réception (décomptes, attachements, ASF, PVR, OS.
-OA
Etc.) avant validation par le directeur concerné et
-OR
transmission à la DAF pour ordonnancement ;
-PVRD
La coordination avec le service de liquidation des -PVRP
engagements relevant de la DFI. -ARD

La collecte et l’élaboration des éléments de réponse


aux dossiers retournés ou rejetés par le trésorier
payeur.

2 Vérification des Service Si les contrôles se révèlent satisfaisant, le service -Liasse de


éléments transmis liquidation des liquidation de la DFI doit transmettre la liasse de liquidation 2
par la direction engagements liquidation aux services comptabilité fournisseurs
concernée /DAF (MA, BC, et autres engagements)

Etapes de comptabilisation et ordonnancement :

Etapes Opérations Responsable Etapes de circuit de paiement Documents de


support délai

1 Comptabilisation et Services En cas de non-conformité -Mémorandum de


ordonnancement comptabilité retour 5
fournisseurs (MA, -pour toutes discordances ou autres points -OP
BC et autres non satisfaits, les services comptabilité
engagement/ fournisseurs (marché ou BC droit) doit
DAF) retourner la liasse de liquidation au service
liquidation des engagements

En cas de conformité :

-procéder à la comptabilisation de la facture ;

-préparer les liasses originales et copies


certifiées conformes pour ordonnancement ;

-Etablir l’ordre de paiement correspondant ;

-Mise à jour de l’échéancier fournisseur

73
Etapes de comptabilité et ordonnancement (vérification et signature de l’op)

Etapes Opérations Responsable Etapes de circuit de paiement Documents délai


de support

3 Vérification et Division Contrôle de la liasse de paiement -OP 1


signature de l’OP comptabilité
fournisseurs

Etapes de comptabilité et ordonnancement (imputation budgétaire)

Etapes Opérations Responsable Etapes de circuit de paiement Documents délai


de

supports

4 Contrôle budgétaire Division budget Après contrôle budgétaire, les services relevant de -OP 1
la division du budget de la DAF portent l’imputation
budgétaire sur l’ordre de paiement et le soumettent
à la signature du chef de la division budget

Transmettre à l’ordre de paiement accompagné de


liasse de liquidation au service de la trésorerie

Etapes de comptabilisation et ordonnancement (établissement du titre de paiement)

Etapes Opérations Responsable Etapes de circuit de paiement Documents


de support délai

5 Vérification et Département Edition de l’OP et du Titre de paiement Liasse de


signature de l’OP finances et paiement 2
comptabilités Attribuer un numéro OP

Transmettre l’OP accompagné des pièces justificatives


au département ordonnancement et opérations tiers
pour contrôle

Signature de l’OP par le Directeur Financier

Directeur Financier

Etapes de paiement : Transmission de la liasse de paiement au TP

Etapes Opérations Responsable Etapes de circuit de paiement Documents de délai


support

1 Transmission de Service Transférer la liasse d’ordonnancement au TP Liasse de paiement 1


la liasse de trésorerie/DAF pour signature
paiement au TP
Mise à jour de l’échéancier fournisseur

Etapes Opérations Responsable Etapes de circuit de paiement Documents de délai


support

2 Signature ou Trésorier payeur Signer ou rejeter la liasse d’ordonnancement Liasse de paiement 5


rejet de l’OP

Etape de paiement : signature de la liasse de paiement par le TP :

Etapes Opérations Responsable Etapes de circuit de paiement Documents de délai

74
support

3 Transmission de Service Transmettre la liasse d’ordonnancement (OP et OV/ Liasse de 1


la liasse e trésorerie/ DAF chèque) au directeur général pour contresignature paiement.
paiement
Mise à jour de l’échéancier fournisseur.

Etapes Opérations Responsable Etapes de circuit de paiement Documents de


support délai

4 Retour de liasse Directeur général Signature du directeur général Liasse de 2


de paiement paiement
Retourner à la liasse d’ordonnancement (OP et OV) à
la DAF (service de la trésorerie)

Etapes de paiement : Transmission du titre de paiement

Etapes Opérations Responsable Etapes de circuit de paiement Documents délai


de support

5 Transmission du Service trésorerie Si le paiement est opéré par virement : -Titre de


titre de paiement /DAF paiement 1
Transmettre l’ordre de virement à la banque pour
décaissement.

En parallèle, envoyer au fournisseur une copie de


l’ordre de virement par fax pour information.

Si le paiement est opéré par chèque :

Envoyer la lettre de chèque au BO central.

Envoyer une copie de la lettre de chèque par fax au


fournisseur pour information

Mise à jour de l’échéancier fournisseur

Etapes de suivi des rejets émanant du trésorier payeur

Etapes Opérations Responsable Etapes du circuit de paiement Documents de


support délai

1 Retour de la liasse Service de la Enregistrer la note d’observation dans un registre -Liasse de


de paiement trésorerie / DAF spécifique réservé à cet effet et la transmettre au paiement 1
service contrôle des dépenses
-Note
d’observation
TP

2 Réception de la Service contrôle Après examen du bien-fondé des motifs du rejet du -Liasse de
liasse et suivi des trésorier payeur, si le SCSD/DFI dispose des éléments paiement 2
accompagnée de dépenses / DAF de réponse :
la note -Réponse à la
Retourner (mémorandum réponse/rejets) la liasse note
d’ordonnancement au service trésorerie après d’observation
signature de la réponse par le DFI TP

3 Envoyer la Service Enregistrer la réponse et la transmettre au trésorier -Liasse de 1


réponse au TP trésorerie /DAF payeur paiement
réponse à la
note
75
d’observation
TP

4 Réception de la Service contrôle Après examen du bien-fondé des motifs de rejet de la Mémorandum 1
liasse et suivi des trésorerie payeur, si le service contrôle et suivi des et la copie de
accompagnée de dépenses / DCF dépenses ne dispose pas des éléments de réponse : la note
la note d’observation
d’observation TP Envoyer une copie de la note d’observation à l’entité de TP
liquidation concernée, demandant les éléments de
réponse aux observations de TP

5 Examen du rejet Entité de Réunir les éléments de réponse à la note d’observation Mémorandum 2
liquidation / de la trésorerie payeur et les retourner au service et éléments de
direction contrôle et suivi des dépenses réponse à la
concernée note
d’observation
TP

6 Réception des Service contrôle Vérifier la concordance de la réponse aux observations Réponse à la 2
éléments de et suivi des de la trésorerie payeur et la transmettre accompagnée note
réponses relatives dépenses / DCF de la liasse d’ordonnancement au service trésorerie d’observation
au rejet TP

7 Envoi de la Service de la Enregistrer la réponse et la transmettre à la trésorerie Liasse de 2


réponse au TP trésorerie / DAF payeur paiement
réponse à la
note
d’observation

76
Guide d’entretien :

 Selon vous, quelles sont les causes du retard de paiement ?


 Pouvez -vous me citer un exemple ?
 Selon vous, quelle phase prend-elle le plus de temps ?
 Quelles sont les conséquences du retard de paiement ?
 Quelles sont les mesures prises par l’ONDA pour faire face au risque du retard de
paiement ?

77
Questionnaire : DP et la gestion des risques relatifs aux RP.

1- Sur les quatre propositions quels sont selon vous les deux motifs d’ordre organisationnels qui justifient
un retard de paiement ?

• Retards de paiement intentionnels

• Litiges commerciaux

• Circuit de validation administrative des clients

• Difficultés financières des clients

2- De même quels sont selon vous les deux motifs d’ordre économiques qui justifient un retard de
paiement ?

• Augmentation des délais de paiements accordés aux clients

• Baisse des délais de paiement accordés par les fournisseurs

• Problèmes de liquidité

• Baisse des ventes

3- Selon vous quelle affirmation est la plus représentative d’une démarche de gestion des risques ? Bien
s’informer, c’est…

• Préparer et adapter au plus juste son offre en définissant ses marges de manœuvre et seuils de négociation
possibles

• Déterminer que les conditions et les garanties financières des contrats sont adaptées aux habitudes de
paiement et à la santé financière de ses cocontractants

• Fiabiliser l’information de solvabilité de ses clients pour minimiser ses risques de défaillance ou d’impayé

• Organiser et structurer une connaissance 360° degré de ses clients, issue des sites d’information, des rendez-
vous clients, et de la relation client

4- Puis au niveau comportemental quel est l’ordre de priorité de paiements que vos clients publics
adoptent le plus couramment lorsqu’elles sont confrontées à une situation de trésorerie tendue ?

• Règlent les fournisseurs principaux, ses partenaires financiers et les dépenses de fonctionnement

• Règlent les montants les plus élevés, les fournisseurs locaux et étrangers

• Règlent les échéances les plus anciennes, les fournisseurs les plus pressants, et les partenaires stratégiques

78
Table des matières :

1ère Partie : Les délais de paiement relatifs à la commande publique :


Chapitre 1 : Cadre sectoriel et juridique :

1ère section -Présentation du secteur public :

1-1-Composition du portefeuille public :

1-2-Le secteur des EEP :

1-3-La commande publique :

2ème section -Cadre global de la Commande publique :

1-1- Les marchés publics :

1-2-Apports de la réforme des délais de paiement :

1-3-Le financement dans la commande publique :

Chapitre 2 : Gestion du risque de retard de paiement :

1ère section -Risque de retard de paiement :

1-1-La gestion des risques dans les marchés publics :

1-2-La situation du retard de paiement dans le secteur public :

1-3-Les mécanismes adoptés par le fournisseur pour faire face aux retards de paiement :

2ème section -Incidences du retard de paiement :

1-1-Incidences en interne :

1-2-Incidences en externe :

1-3-Efforts fournis par le Maroc pour faire face aux retards de paiement :

2ème Partie : Identification des principales causes de retards de paiement dans le


secteur public et proposition de solutions :
Chapitre 3 : Présentation de l’ONDA :

1ère section -Aperçu sur l’ONDA :

1-1-Présentation du secteur d’activité :

1-2-Présentation de l’organisme d’accueil :

1-3-Présentation du circuit et des modalités de paiement à l’ONDA :

2ème section -Problématique, objectifs et démarche de travail :

2-1-Problématique :

79
2-2-Objectifs :

2-3-Démarche de travail :

Chapitre 4 : Résultats et interprétations :

1ère section -Résultat de l’étude :

1-1-Etude qualitative :

1-2-Etude quantitative :

1-3-Principaux résultats :

2ème section - Apports managériaux :

2-1-Sur le plan législatif :

2-2-Sur le plan informatique :

80

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