Atomistique (Cours)
Atomistique (Cours)
Atomistique (Cours)
Hassan ADOCH
Professeur agrégé au Lycée Ibn Timiya
Classes préparatoires aux grandes écoles, Marrakech
TABLE DES MATIÈRES
1
1.1
O C H
1 Structure électronique de l'atome
Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . .
Historiques . . . . . . . . . . . . .
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1
1
1
D
1.2 Dénitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2 Modèle de Bohr (MPSI/TSI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.1 Spectres d'émission et d'absorption . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
A
2.2 Modèle de Bohr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.3 Limites de modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3 Modèle quantique de l'atome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3.2 Nombres quantiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3.3 Règles de remplissage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.4 Conguration électronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
i
TABLE DES MATIÈRES
4 Force intermoléculaire 32
1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
1.1 Liaison hydrogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
1.2 Liaisons de Van-der-Waals . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2 Solvants en chimie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
H
2.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.2 Mise en solution d'une espèce chimique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.3 Application en chimie verte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
DO C
A
H.ADOCH ii/ 37 adoch.hasaan@gmail.com
CHAPTER 1
1 Présentation
1.1 Historiques
O C H
D
Étymologiquement le mot atome vient du grec atomos qui signie qui "ne peut être coupé". L'existence
des atomes a été en eet imaginée vers 420 av. J.C. par Démocrite, philosophe grec. Mais, faute de preuves
expérimentales, cette conception fondée sur une intuition est restée une doctrine philosophique jusqu'au début
A
du 17eme siècle.
En 1808 John Dalton propose une théorie atomique fondée sur des faits expérimentaux. Cette théorie est
publiée sous le titre "A new system of Chemical Philosophy". Elle considère l'atome comme étant une sphère
solide qui ne peut pas être divisée.
Après la découverte de l'électron par Thomson (1897), il a essayé de construire un modèle de l'atome, appelé
modèle de l'électron élastiquement lié. Dans ce modèle les électrons ponctuelles chargés négativement
sont plongés dans un sphère chargée positivement.
L'expérience de diusion de Rutherford (1919), montre que l'atome est constitué en une grande partie du
vide. A partir de cette expérience, Rutherford a proposé le modèle planétaire de l'atome qui postule que
l'atome est similaire au système solaire dont les électrons sont en orbites autour d'un petit noyau au centre
de l'atome.
Après ces modèles, on aura deux modèles très importantes à savoir le modèle de Bohr et le modèle
quantique. On se propose dans ce chapitre de développer ces modèles.
1.2 Dénitions
L'atome est constitué d'un ensemble d'électrons (e− ) qui "orbitent" un noyau chargée positivement. Ce
dernier est constitué d'un nombre de protons (p+ ) et de neutrons (n). On représente dans ce tableau certains
caractéristiques de ces particules :
Symbole de nombre Charge (par charge élémentaire) Taille (m) Masse (kg )
Atome X 0 10−10
−
Noyau A
ZX Z 10−15 −
Électron − −1 10−18 9, 1 10−31
Proton Z +1 10−16 1, 6726 10−27
Neutron N =A−Z 0 10−16 1, 6749 10−27
1
CHAPTER 1. STRUCTURE ÉLECTRONIQUE DE L'ATOME
On rappelle qu'un élément chimique est l'ensemble d'atomes et ions qui ont le même nombre atomique Z .
Exemple : (Fer : Fe, F e2+ , F e3+ ; Le carbone : 12 C et 14 C ).
On dénit les Isotopes comme étant l'ensemble d'atomes qui ont le même nombre de protons Z mais
un nombre de neutrons N (et donc A) diérents. Exemple : 12 C et 14 C . Dans un échantillonne d'un élément
par exemple le carbone, on trouve tous les isotopes du carbone mais avec des pourcentages diérents. Chaque
isotope possède donc ce qu'on appelle une abondance isotopique xi qui représente son pourcentage dans
la nature :
X X
m= xi mi et xi = 1
H
i i
mi est la masse de l'isotope ou sa masse molaire, alors que m est la masse moyenne atomique ou la masse
C
molaire de l'élément.
Exemple 1 :
Le chlore existe dans la nature sous deux formes 35 Cl de masse m1 = 34, 969 u.m.a et 37 Cl et masse
O
m2 = 36, 966 u.m.a. Calculons les abondances isotopiques sachant que la masse atomique du chlore
naturel est m = 35, 453 u.m.a. Pour ce faire, on note x1 l'abondance isotopique de 35 Cl et x2 l'abondance
de 37 Cl. On a alors :
D
x1 m1 + x2 m2 = m x1 + x2 = 1
Donc:
A
m − m2 m1 − m
x1 = = 24, 24% et x2 = 1 − x1 = = 75, 76%
m1 − m2 m1 − m2
Exemple 2 :
L'oxygène a trois isotopes stables naturels, en proportions très diérentes 16 O (99, 763%), 17 O (0, 0375%)
et 18 O (0, 1995%). Alors (en utilisant la première remarque ci-dessous) la masse molaire de l'élément
est :
m = 0, 99763 × 16 + 0, 000375 × 17 + 0, 001995 × 18 = 16.004 u.m.a
Remarques :
• La masse des atomes est très petite devant les unités utilisées pratiquement en physique (kg , g ...etc).
En chimie, on l'exprimée généralement en unité de masse atomique notée u ou u.m.a qui est dénie
1
comme étant la masse d'un atome de carbone 12 (12 C ) :
12
m(12 C)
1u.m.a = = 1, 66054 10−27 kg
12
En utilisant cette unité, on remarque que la masse du noyau d'un élément devient simplement m =
A u.m.a avec A = Z + N le nombre de masse.
• En biologie, l'unité de masse atomique est aussi appelée le dalton (du nom de John Dalton) et son
symbole est Da.
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CHAPTER 1. STRUCTURE ÉLECTRONIQUE DE L'ATOME
• La masse atomique d'un élément comportant plusieurs isotopes se calcule par une moyenne pondérée
des masses atomiques des isotopes où les coecients de pondération sont les fractions molaires des
isotopes.
• Les isobares c'est l'ensemble atomes ayant le même nombre de masse A mais les nombres atomiques
Z diérents. Par dénition, ils n'appartient pas donc au même élément.
H
2.1 Spectres d'émission et d'absorption
En optique, la lumière est une onde électromagnétique qui se propage dans les milieux matériels et dans le
C
vide. Toute lumière peut être décomposée en ondes monochromatiques (une onde caractérisée par une seule
longueur d'onde λ). La représentation de l'intensité de chaque composante en fonction de sa longueur d'onde
donne ce qu'on appelle le spectre de la lumière. Ce spectre est peut être une bande et un ensemble de bande
O
du spectre global des ondes électromagnétiques (Figure ci-dessous).
D
10−6 10−4 10−2 1 102 104 106
Ultra-
violet
A
rayons Rayons
Rayons X infrarouge onde radio
Cosmique γ
Spectre visible
L'expérience montre que chaque source de lumière possède un spectre propre à elle. Pour comprendre cette
constatation plusieurs expériences sont réalisées. On peut les résumées en deux expériences.
La premier expérience consiste à fournir de l'énergie (à l'aide l'électricité) à une vapeur d'un élément
(hydrogène par exemple) à base pression dans une ampoule en verre. On remarque que le système rayonne
de la lumière, l'analyse de la lumière émise par ce gaz donne un spectre appelé le spectre d'émission.
Dans la deuxième expérience, on attaque le gaz (qui existe dans l'ampoule) par une lumière blanche. On
remarque qu'une partie de la lumière traverse le système. L'analyse de cette lumière donne un spectre est
appelé spectre d'absorption.
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CHAPTER 1. STRUCTURE ÉLECTRONIQUE DE L'ATOME
H
Spectres de l'atome d'oxygène
C
Remarques :
O
• L'énergie donnée aux atomes du gaz est transformée en ondes électromagnétiques.
• Le spectre est discontinu alors les longueurs d'onde émises sont discrets ce qui signie que l'atome ne
peut pas émettre toutes les longueurs d'onde.
D
• Selon Rutherford cette émission doit être continue donc ce modèle est incomplète.
• L'association du spectre d'émission et le spectre d'absorption d'un atome donne le spectre de la
A
lumière blanche. Ceci signie qu'un élément absorbe les raies qu'il est capable d'émettre.
• Chaque élément chimique possède un spectre spécique ce qui donne une méthode pratique pour
déterminer la composition des étoiles.
• Les électrons occupent des orbites circulaires stables centrée sur le noyau et de rayons rn et d'énergies En
tel que n un nombre entier donnant le numéro de l'orbite.
• Le passage d'un orbite à l'autre se fait en absorbant ou émettant un quantum d'énergie (photon) telle que:
hc
∆E = hν = h̄ω = avec h = 2πh̄ = 6, 62 10−34 J.s : constante de Planck
λ
Ce modèle s'applique aux hydrogénoïdes qui sont les atomes et les ions qui possèdent un seul électron (Exemple
: H, He+ , Li2+ ....etc). L'étude théorique (voir mécanique quantique) permet de montrer que l'énergie d'un
électron dans une couche n est donnée par :
Z2
En = EH
n2
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CHAPTER 1. STRUCTURE ÉLECTRONIQUE DE L'ATOME
EH = −13, 6 eV est appelée l'énergie de Rydberg c'est l'énergie du niveau fondamental (n = 1) de l'atome
d'hydrogène (Z = 1).
Remarques :
• Lorsque l'électron est au niveau n = 1 on dit que l'atome est au niveau fondamental alors que pour
n=∞ l'atome est ionisé. Ce qui correspond à un électron arraché de l'atome. Pour n > 1 l'électron est
excité.
• Pour expliquer les spectres des éléments chimiques, on utilise le troisième postulat du Bohr. Pour
ce faire, considérons un électron qui passe d'un orbite p à un autre n < p. La variation d'énergie de
H
l'électron lors de cette transition est donnée par :
1 1 1 1
C
2 2
∆E = Ep − En = EH Z − = |EH |Z −
p2 n2 n2 p2
Cette variation d'énergie est reliée à la longueur d'onde de photon émis par:
O
hc
∆E = hν =
λ
D
Donc on trouve la formule de Rydberg :
A
1 1 1
= RH Z 2 −
λ n2 p2
|EH |
RH = = 1, 097 107 m−1 = 10, 97 µm−1 C'est la constante de Rydberg .
hc
• En eet l'inverse de la constante de Rydberg est la longueur d'onde du photon qu'il faut pour ioniser
(p → ∞) l'atome d'hydrogène à l'état fondamental(n = 1).
• En utilisant cette relation, on obtient un ensemble de séries de raies. La gure ci-dessous représente
ces séries pour l'atome d'hydrogène :
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CHAPTER 1. STRUCTURE ÉLECTRONIQUE DE L'ATOME
Pour remédier à ce problème, Slater propose en 1930 une amélioration de la théorie de la théorie de Bohr
en tenant compte de l'eet des autres électrons. Cet eet est considéré par Slater un eet correctif. Mais
le modèle de Bohr/Slater ne permet pas d'expliquer plusieurs constatation expérimentales ce qui signie que
H
c'est un modèle incomplète aussi.
C
3 Modèle quantique de l'atome
3.1 Présentation
O
La théorie de Bohr considère que les particules sub-atomiques (principalement les électrons) sont des particules
de position et vitesse bien déterminées. Or les expériences montrent que ces particules possèdent aussi un
D
aspect ondulatoire (Cf. mécanique quantique).
Selon le modèle quantique, l'électron (et toute particule) est décrit par une fonction Ψ(M, t) appelée
A
fonction d'onde. Cette fonction comporte toutes les informations sur la particule (sa position, sa vitesse, son
énergie ...etc). La détermination de l'expression de la fonction d'onde se fait par l'équation de Schrödinger
(Voir mécanique quantique (M P )).
0≤l<n
l 0 1 2 3 4
Sous couche s p d f g
origine de nom sharp principal diuse fundamental -
• Nombre quantique magnétique c'est un entier relatif noté ml qui identie l'orbitale atomique ou la
case quantique (gure ci-dessous) et correspond à la projection du moment cinétique orbital sur un axe
donné. Il est relié à l par l'inégalité suivante :
−l ≤ ml ≤ l Avec : l∈Z
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CHAPTER 1. STRUCTURE ÉLECTRONIQUE DE L'ATOME
s dyz
dxz
dxy
px py pz
H
dx2 −y2
dz 2
C
• Nombre quantique de spin noté ms c'est un nombre qui caractérise un moment cinétique intrinsèque de
1
la particule. Pour l'électron, on a deux valeurs possibles ms = ± . Traditionnellement, on assimile l'électron
2
à une boule qui tourne autour d'un axe. Les deux états représentent les deux directions possibles de rotation.
DO
1 1
ms = + ms = −
A
2 2
Remarques :
• Les orbitales atomiques représentent l'ensemble des positions les plus probables où on peut trouver
l'électron dans un atome.
• En résumant les nombres quantiques, un électron atomique existe dans une couche (selon n), chaque
couche contient des sous couches (selon l) et chaque sous couche contient des orbitales ou des cases
quantiques (selon ml ). Pour les trois premières couches, on a :
n 1 2 3
Couche K L M
l 0 0 1 0 1 2
Sous couche 1s 2s 2p 3s 3p 3d
ml 0 0 −1 0 1 0 −1 0 1 −2 −1 0 1 2
• On représente schématiquement une sous couche par un ensemble de cases appelées cases quantiques
dont le nombre est le nombre des valeurs de ms correspondant à la sous couche. Exemples :
ms = 0 −1 0 1 −2 −1 0 1 2
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CHAPTER 1. STRUCTURE ÉLECTRONIQUE DE L'ATOME
• En eet, on a un cinquième notée s généralement confondu avec ms . Ce nombre est relié à ms par
une relation similaire à la relation entre l et ml . Les électrons sont représentés dans ces cases par des
èches selon le nombre de spin ms .
H
Principe d'exclusion de Pauli
Ce principe postule que deux électrons ne peuvent pas avoir les quatre nombres quantiques identiques.
C
La conséquence importante de ce principe c'est que le nombre maximal
d'électrons qu'on peut mettre dans une case quantique est 2 électrons de
O
spin diérents. Car pour chaque case quantique n,l et ml sont xés donc on
a juste un seule nombre qui doit être diérent c'est ms et celui-là possède
deux valeurs.
D
Règle de klechkowski
Dans l'atome, les électrons occupent les niveaux par ordre croissant d'énergie, ce qui correspond à (n+l)
A
croissant. Mais si deux niveaux énergétiques ont le même (n + l) alors on commence le remplissage par
n le plus petit.
Règle de Hund
Les électrons d'une sous-couche incomplète se disposent de manière à occuper le maximum de cases
quantiques avec des électrons de spin parallèles.
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CHAPTER 1. STRUCTURE ÉLECTRONIQUE DE L'ATOME
He (Z = 2) 1s2
H
C (Z = 6) 1s2 2s2 2p2
C
N a+ (Z = 11) 1s2 2s2 2p6
O
F e (Z = 26) 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d6
A D
Remarques :
• On trouve certains anomalie dans les congurations électroniques de certains éléments. La plus
remarquable c'est la conguration de Cu, Ag et Au qui se termine par ns1 (n − 1)d10 au lieu de
ns2 (n − 1)d9 . Même chose pour Cr(24), M o(42)... qui ont ns1 (n − 1)d5 au lieu de ns2 (n − 1)d4 . Ceci
s'explique par le faite que l'orbitale d est plus stable si il est remplie ou demi-remplie.
• Les électrons de valence sont les électrons responsables de la réactivité chimique des atomes. Ils
sont les électrons de la dernière couche (qui correspond à n le plus grand) plus les électrons de la sous
couche précédente si elle est non remplie. Les autres électrons sont appelés les électrons de c÷ur.
Exemples : H (1s1 ); C (2s2 2p2 ), Fe (4s2 3d6 ).
• A partir de la conguration électronique d'un élément, on peut donner sa formule de Lewis qui est
une représentation des électrons de valence l'atome dont les électrons célibataires sont représentés
par des points et les doublets sont représentés par des traits. Exemples :
H C Cl
• La conguration obtenue en utilisant les règles représente l'atome (ou l'ion) à son état fondamental.
On a aussi des états excités dont l'atome est noté X ∗ cette excitation nous permet d'expliquer la
formation de quelques molécules. Exemple :
H.ADOCH 9/ 37 adoch.hasaan@gmail.com
CHAPTER 2
O C H
Tableau periodique des éléments
1.1 Historique
D
L'homme a toujours tenté de trouver une explication à la complexité de la matière qui l'entoure. On a d'abord
pensé que les éléments de toute matière se résumaient à l'eau, la terre, le feu et l'air. On se rendu compte
néanmoins au l du temps grâce à l'amélioration des techniques expérimentales chimiques et physiques que la
A
matière était en réalité plus complexe qu'elle ne le paraissait. Les chimistes du 19eme siècle éprouvèrent alors
le besoin d'ordonner les nouveaux éléments connus La première manière, la plus naturelle, fut de les classés
par masse atomiques, mais ce classement ne reétait pas les diérences et les similitudes entre les éléments.
Plusieurs classication furent alors adoptées avant d'arriver au tableau périodique qui est utilisé de nos jours.
10
1 18
H.ADOCH
1 Tableau périodique des éléments 2
1
H
Hydrogène
He
Hélium
1,008 4,003
13,59 2,1 24,58 —
1s1 2 13 14 15 16 17 1s2
–1 +1 0
3 4 Numéro atomique 80 5 6 7 8 9 10
Li Be Hg Symbole de l’élément (en gris : aucun isotope stable) B C N O F Ne
Nom de l’élément
2 Lithium Béryllium Mercure Électronégativité (échelle de Pauling) Bore Carbone Azote Oxygène Fluor Néon
6,94 9,012 Masse atomique, basée sur 12C 10,81 12,01 14,01 16,00 19,00 20,18
200,59
5,391 1,0 9,322 1,5 [ ] : nombre de masse de l’isotope le plus stable * 10,43 1,9 8,298 2,0 11,26 2,5 14,53 3,0 13,61 3,5 17,42 4,0 21,56 —
1s2 2s1 1s2 2s2 [Xe] 6s2 4f14 5d10 Configuration électronique (en rouge : exception à la règle de Klechkowski) 1s2 2s2 2p1 1s2 2s2 2p2 1s2 2s2 2p3 1s2 2s2 2p4 1s2 2s2 2p5 1s2 2s2 2p6
Énergie de première ionisation (eV)
+1 +2 +1 +2 +3 –4 +2 +4 –3 +1 +2 +3 +4 +5 –2 –1 +2 –1 0
11 12 13 14 15 16 17 18
A
Principaux nombres d’oxydation
(le plus fréquent en gras)
3
Na Mg Al Si P S Cl Ar
Sodium Magnésium Aluminium Silicium Phosphore Soufre Chlore Argon
22,99 24,31 26,98 28,09 30,97 32,06 35,45 39,95
5,139 0,9 7,646 1,2 5,985 1,5 8,151 1,8 10,48 2,1 10,36 2,5 12,96 3,0 15,75 —
[Ne]3s1 [Ne]3s2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 [Ne] 3s2 3p1 [Ne] 3s2 3p2 [Ne] 3s2 3p3 [Ne] 3s2 3p4 [Ne] 3s2 3p5 [Ne] 3s2 3p6
+1 +2 +3 –4 +4 –3 +3 +4 +5 –2 +2 +4 +6 –1 +1 +3 +5 +7 0
19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
4
K
Potassium
Ca
Calcium
Sc
Scandium
Ti
Titane
V
Vanadium
Cr
Chrome
Mn
Manganèse
Fe Fer
Co
Cobalt
Ni
Nickel
Cu Cuivre
Zn
Zinc
Ga
Gallium
Ge
Germanium
As
Arsenic
Se
Sélénium
Br
Brome
Kr
Krypton
39,10 40,08 44,96 47,87 50,94 52,00 54,94 55,85 58,93 58,69 63,55 65,38 69,72 72,63 74,92 78,96 79,90 83,80
4,340 0,8 6,113 1,0 6,561 1,3 6,828 1,5 6,746 1,6 6,766 1,6 7,434 1,5 7,902 1,8 7,881 1,8 7,639 1,8 7,726 1,9 9,394 1,6 5,999 1,6 7,899 1,8 9,788 2,0 9,752 2,4 11,81 2,8 13,99 3,0
[Ar] 4s1 [Ar] 4s2 [Ar] 4s2 3d1 [Ar] 4s2 3d2 [Ar] 4s2 3d3 [Ar] 4s1 3d5 [Ar] 4s2 3d5 [Ar] 4s2 3d6 [Ar] 4s2 3d7 [Ar] 4s2 3d8 [Ar] 4s1 3d10 [Ar] 4s2 3d10 [Ar] 4s2 3d10 4p1 [Ar] 4s2 3d10 4p2 [Ar] 4s2 3d10 4p3 [Ar] 4s2 3d10 4p4 [Ar] 4s2 3d10 4p5 [Ar] 4s2 3d10 4p6
+1 +2 +3 +2 +3 +4 +2 +3 +4 +5 +2 +3 +6 +2 +3 +4 +6 +7 +2 +3 +2 +3 +2 +3 +1 +2 +2 +1 +2 +3 +2 +4 –3 +3 +5 –2 +2 +4 +6 –1 +1 +5 +7 0
37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54
D
CHAPTER 2.
5
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
Rubidium Strontium Yttrium Zirconium Niobium Molybdène Technétium Ruthénium Rhodium Palladium Argent Cadmium Indium Etain Antimoine Tellure Iode Xénon
85,47 87,62 88,91 91,22 92,91 95,96 [98] 101,07 102,91 106,42 107,87 112,41 114,82 118,71 121,76 127,60 126,90 131,29
4,177 0,8 5,694 1,0 6,217 1,2 6,633 1,4 6,758 1,6 7,092 1,8 7,28 1,9 7,360 2,2 7,456 2,2 9,336 2,2 7,576 1,9 8,993 1,7 5,786 1,7 7,343 1,8 8,608 1,9 9,009 2,1 10,45 2,5 12,12 2,6
[Kr] 5s1 [Kr] 5s2 [Kr] 5s2 4d1 [Kr] 5s2 4d2 [Kr] 5s1 4d4 [Kr] 5s1 4d5 [Kr] 5s2 4d5 [Kr] 5s1 4d7 [Kr] 5s1 4d8 [Kr] 5s0 4d10 [Kr] 5s1 4d10 [Kr] 5s2 4d10 [Kr] 5s2 4d10 5p1 [Kr] 5s2 4d10 5p2 [Kr] 5s2 4d10 5p3 [Kr] 5s2 4d10 5p4 [Kr] 5s2 4d10 5p5 [Kr] 5s2 4d10 5p6
11/ 37
+1 +2 +2 +3 +4 +3 +5 +2 +3 +4 +5 +6 +7 +2 +3 +4 +6 +8 +2 +3 +4 +2 +4 +1 +2 +1 +2 +3 +2 +4 –3 +3 +5 –2 +2 +4 +6 –1 +1 +3 +5 +7 0
55 56 57 à 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86
6
Cs Ba Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
Césium Baryum Hafnium Tantale Tungstène Rhénium Osmium Iridium Platine Or Mercure Thallium Plomb Bismuth Polonium Astate Radon
132,91 137,33 178,49 180,95 183,84 186,21 190,23 192,22 195,08 196,97 200,59 204,38 207,2 208,98 [209] [210] [222]
3,893 0,7 5,211 0,9 6,825 1,3 7,549 1,5 7,864 1,7 7,833 1,9 8,438 2,2 8,967 2,2 8,958 2,2 9,225 2,4 10,43 1,9 6,108 1,8 7,416 1,9 7,285 1,9 8,416 2,0 9,597 2,2 10,74 —
[Xe] 6s1 [Xe] 6s2 [Xe] 6s2 4f14 5d2 [Xe] 6s2 4f14 5d3 [Xe] 6s2 4f14 5d4 [Xe] 6s2 4f14 5d5 [Xe] 6s2 4f14 5d6 [Xe] 6s2 4f14 5d7 [Xe] 6s1 4f14 5d9 [Xe] 6s1 4f14 5d10 [Xe] 6s2 4f14 5d10 [Xe] 6s2 4f14 5d10 6p1 [Xe] 6s2 4f14 5d10 6p2 [Xe] 6s2 4f14 5d10 6p3 [Xe] 6s2 4f14 5d10 6p4 [Xe] 6s2 4f14 5d10 6p5 [Xe] 6s2 4f14 5d10 6p6
+1 +2 +4 +5 +2 +3 +4 +5 +6 +2 +3 +4 +6 +7 +2 +3 +4 +6 +8 +2 +3 +4 +6 +2 +4 +1 +3 +1 +2 +1 +3 +2 +5 +3 +5 +2 +4 –1 +1 +3 +5 +7 0
87 88 89 à 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118
7
4,072
Fr
Francium
[223]
[Rn] 7s1
+1
0,7
Lanthanides
Ra
Radium
5,278
Actinides
[226]
[Rn] 7s2
+2
0,9
7
89
Lanthane
5,577
138,91
Ac
+3
Actinium
5,17
[227]
1,1
O —
5,538
C
90
H Rf
Rutherfordium
[267]
Cérium
140,12
—
Th
+3 +4
Thorium
6,306
232,04
1,3
—
Db
Dubnium
5,464
91
+5
Pr
[268]
Praséodyme
140,91
Pa
Protactinium
5,89
231,04
—
1,1
Nd
5,525
92
[271]
U
Uranium
6,194
238,03
—
1,1
* Pure Appl. Chem., Vol. 78, No. 11, pp. 2051–2066, 2006. Actualisé en 2016 selon recommandations de l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée.
57
La
58
Ce
59 60
Néodyme
144,24
61
5,58
93
Bh
Bohrium
Pm
Np
+7
[272]
Prométhium
[145]
—
Neptunium
6,265
+3
[237]
1,3
—
62
Hs
Hassium
Sm
5,643
94
[277]
Samarium
150,36
Pu
+2 +3
Plutonium
6,026
[244]
1,2
1,3
—
5,670
95
Mt
[Rn] 7s2 5f14 6d7
63
Eu
—
Europium
151,96
Am
+2 +3
Américium
5,973
[243]
1,1
1,3
—
6,150
96
Cm
6,02
Ds
Meitnerium Darmstadtium Roentgenium Copernicium
[276] [281]
64
Gd
—
Gadolinium
157,25
+3
Curium
[247]
+3
—
1,2
[Xe] 6s2 4f7 5d1
1,3
[Rn] 7s2 5f7 6d1
—
Rg
5,863
97
[280]
65
—
Tb
Terbium
158,93
Bk
Berkélium
6,23
[247]
—
1,2
5,938
98
[285]
Cf
+3
Californium
6,30
[251]
66
—
Dy
Dysprosium
162,50
1,2
1,3
—
Nh
Nihonium
6,021
99
[286]
Es
+3
Einsteinium
6,42
[252]
67
Ho
—
Holmium
164,93
1,2
1,3
—
6,107
100
6,50
Fl
Flérovium
[289]
Fm
+3
Fermium
[257]
68
—
Er
Erbium
167,26
1,2
1,3
—
6,184
101
Mc
Moscovium
[288]
Md
+2 +3
Mendélévium
6,58
[258]
69
Tm
—
Thulium
168,93
1,2
1,3
—
6,254
102
6,65
Lv
Livermorium
[293]
No
+2 +3
Nobélium
[259]
70
Yb
—
Ytterbium
173,05
1,2
1,5
—
5,425
103
Ts
Tennessine
[294]
+3
Lr
Lawrencium
—
[262]
—
[Rn] 7s2 5f14 6d10 7p5
71
Lu
—
Lutétium
174,97
1,3
[Xe] 6s2 4f14 5d1
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CLASSIFICATION PÉRIODIQUE DES ÉLÉMENTS
CHAPTER 2. CLASSIFICATION PÉRIODIQUE DES ÉLÉMENTS
Les métaux de transition : sont les éléments de bloc d et qui n'ont pas une sous couche remplie. Ce
qui correspond à une conguration qui se termine par ndx avec x ∈ {1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9}.
Les halogènes : sont les éléments du l'avant dernière colonne. C'est-à-dire que la conguration électronique
se termine par np5 .
H
Les gazes rares ou nobles : C'est les éléments du la dernière colonne. C'est-à-dire que la conguration
électronique se termine par np6 plus l'hélium.
Les métaux pauvres : sont des éléments conducteurs mais le nombre d'électrons de valence est petit.
C
Ce sont suivantes : Zn, Cd, Hg , Al, Ga, In, T i, P b, Sn, Bi et P o.
Les non-métaux sont les éléments : H , C , N , O, P , S et Se.
Les métalloïdes sont des éléments entre les métaux et les non métaux. Ils sont B , Si, As, T e et At.
O
1.3 Analyse par bloc
D
Les éléments du tableau périodique sont divisés sur quatre blocs, selon la dernière sous couche de la conguration
électronique de l'élément à l'état fondamental selon les règles de remplissage :
A
• Bloc s : Contient tous les éléments qui ont une conguration qui se termine par ns1 ou 2 . C'est donc les
deux premières colonnes du tableau.
• Bloc p : Contient tous les éléments qui ont une conguration qui se termine par npx tel que x ∈
{1, 2, 3, 4, 5, 6}. C'est donc les six derniers colonnes du tableau.
• Bloc d : Contient tous les éléments qui ont une conguration qui se termine par ndx tel que x ∈
{1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10}. C'est donc les colonnes entre 3 et 12 du tableau.
• Bloc f : Contient tout les éléments qui ont une conguration qui se termine par nf x tel que x ∈
{1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14}.
bloc s
bloc p
bloc d
bloc f
Remarques :
• Ces blocs reposent sur la conguration électronique selon les règles de remplissage. Par exemple,
même si la conguration électronique de Zn(Z = 30) se termine par termine réellement par 4s1 3d10 il
appartient au bloc d car la conguration selon les règles se termine par 4s2 3d9 .
• Les blocs permettent de déterminer la position d'un élément dans le tableau périodique. Pour ce
faire, on écrit la conguration électronique puis à partir de la dernière sous couche on déduit le bloc.
Le nombre d'électrons dans cette couche détermine la colonne où l'élément existe.
• Les lignes du tableau périodique correspondent en faite au numéro quantique n. Donc à partir de la
conguration électronique, on peut -généralement- connaître la ligne où l'élément existe. En faite, la
H
ligne correspond généralement au nombre n de la couche externe (K,L,M...).
• On peut déterminer la conguration électronique à partir de la position de l'élément dans le tableau
(sans connaître Z) il faut juste faire attention au bloc d et f . (Voir Exemples).
C
• Pour les lignes 6 et 7, on traite le tableau comme s'il contient 14 colonnes (bloc f ) entre le bloc s et
d.
O
Exemple 1 :
D
Pour le carbone : C(Z = 6) 1s2 2s2 2p2 : La couche externe du carbone est L qui correspond à
n=2 donc il existe dans la deuxième ligne.D'autre part, la dernière sous couche est p donc l'élément
appartient au bloc p, or le nombre d'électron dans cette sous couche est 2 donc le carbone appartient
à la deuxième colonne dans le bloc p ce qui signie la colonne 14 dans le tableau périodique. (14
A
= 2(bloc s) + 10 (bloc d) + 2(nombre dans bloc p)).
Exemple 2 :
Le chlore Cl(Z = 17) 1s2 2s2 2p6 3s2 3p5 la dernière sous couche est p donc l'élément appartient au
bloc p, or le nombre d'électron dans cette sous couche est 5 donc le carbone appartient à la cinquième
colonne dans le bloc p ce qui signie la colonne 17 dans le tableau périodique. (17 = 2(bloc s) + 10
(bloc d) + 5(nombre dans bloc p)).
Exemple 3 :
Le vanadium V (Z = 23) 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d3 La couche externe correspond à la sous couche 4s
donc V appartient à la quatrième ligne. D'autre part, V appartient à la troisième colonne du bloc
d car sa dernière sous couche est 3d contient 3 électrons. donc l'élément V appartient à la ligne 4 et la
colonne 5.
Exemple 4 :
Le fer F e(Z = 26) 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d6 La couche externe correspond à la sous couche 4s donc
Fe appartient à la quatrième ligne. D'autre part, Fe appartient à la sixième colonne du bloc d car sa
dernière sous couche est 3d contient 6 électrons. donc l'élément Fe appartient à la ligne 4 et la colonne
8.
Exemple 5 :
Un élément X appartient à la ligne 4 et la colonne 13. Déterminant sa conguration. La colonne 13
du tableau correspond à la première colonne du bloc p donc la conguration se termine par np1 . X
appartient à la ligne 4 donc n = 4.
Exemple 6 :
Un élément Y appartient à la ligne 5 et la colonne 7. Déterminant sa conguration. La colonne 7
du tableau correspond à la cinquième colonne du bloc d donc la conguration se termine par nd5 . Y
H
appartient à la ligne 5 donc n = (5 − 1) = 4 (Car on remplie s avant de d). On construit alors une
conguration qui se termine par 4d5 ce qui donne :
C
1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d1 0 4p6 5s2 4d5 ⇒ Z = 43
Exemple 7 :
O
Un élément Z appartient à la ligne 4 et la colonne 10. Déterminant sa conguration. La colonne 10
du tableau correspond à la huitième colonne du bloc d donc la conguration se termine par nd8 . Z
D
appartient à la ligne 4 donc n=(4-1)=3. On construit alors une conguration qui se termine par 3d8 ce
qui donne :
1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d8 ⇒ Z = 28
A
2 Évolutions de quelques propriétés physico-chimiques
ra (nm)
Remarques :
• En général, le rayon atomique augmente de la gauche vers la droite du tableau périodique et de haut
en bas.
• La diminution régulière du rayon atomique sur une ligne est due à l'augmentation du nombre de
charge Z du noyau ceci signie une augmentation de la force d'attraction ressentie par les électrons
donc ils se rapprochent du noyau. Exemple :
Élément N a M g Al Si
Rayon (nm) 220 190 150 120
H
• La brusque augmentation du rayon atomique lors du changement de la ligne est due essentiellement au
passage d'une couche n à une autre n + 1. Ce qui correspond à une diminution de la force d'attraction.
Exemple :
C
Élément H Li N a K
Rayon (nm) 50 190 220 350
O
• Il existe des exceptions à ces deux règles mais ceci peut-être expliquer la dominance de l'un des eets
mentionnés précédemment (attraction du noyau et passage d'une couche à l'autre).
D
2.2 Énergie d'ionisation
A
L'énergie d'ionisation notée EI ou Ei est dénie comme étant l'énergie minimale qu'il faut donner à un
élément sous sa forme gazeuse pour arracher un électron. Elle est associée à l'équation :
+
X(g) → X(g) + 1e−
Les atomes possèdent plusieurs électrons donc on a plusieurs énergies d'ionisation. On note alors EI1
l'énergie de la première ionisation. De même EIi est l'énergie de la ieme ionisation. Notons qu'une énergie
d'ionisation est une grandeur positive (il faut fournir de l'énergie pour ioniser un atome).
Remarques :
• L'énergie de la première ionisation augmente globalement de gauche à droite sur une ligne et augmente
de bas en haut dans une colonne du tableau periodique.
• En eet, du gauche à droite sur une ligne de la classication périodique, le rayon atomique diminue
alors les électrons sont de plus en plus liés au noyau et donc de plus en plus dicilement arrachés pour
conduire à un cation. Exemple :
Élément Li Be N F
Énergie d'ionisation (kJ/mol) 630 960 1400 1760
H
• Notons toutefois l'existence d'anomalies, notamment entre Be et B , N et O ou encore entre M g et
Al, P et S . Ceci peut être expliquer par plusieurs règles. Premièrement, l'arrachement d'un électron
célibataire est toujours plus facile que l'électron d'un doublet. Deuxièmement, les électrons d'une sous
C
couche remplie ou semi-remplie sont plus dicile à arracher.
• La plus petite énergie ionisation est rencontrée dans le césium (bas-gauche de la classication
O
périodique) tandis que la plus grande valeur est rencontrée dans l'angle supérieur droit (vers He).
Autrement dit il faut relativement peu d'énergie pour ioniser les atomes voisins du césium et beaucoup
plus pour ioniser les atomes des éléments voisins de He.
D
2.3 Énergie d'attachement - Anité électronique
A
L'énergie d'attachement électronique Eatt d'un élément X est l'énergie minimale à fournir - à l'état gazeux -
pour xer un électron à cet élément X . Ce qui correspond à la transformation :
−
X(g) + 1e− → X(g)
L'énergie d'attachement électronique Eatt est généralement négative. Fréquemment, on utilise l'anité
électronique (ou l'électro-anité) qu'on dénit par :
AE = −Eatt
(eV )
Anité électronique
Numéro atomique Z
Anité électronique de quelques éléments du tableau periodique
Remarques :
• Les gaz rares (ou nobles) ne "possèdent" pas d'anité électronique à cause de leurs grande stabilité
ce qui signie qu'il est théoriquement impossible d'ajouter un électron à un gaz rare.
• L'anité électronique a tendance à augmenter de la gauche vers la droite de la classication périodique.
• L'anité électronique est maximale dans la région des halogènes (colonne 17) à cause du fait que ces
éléments sont besoins d'un électron pour remplir leurs couche de valeur.
• Une quasi-stagnation (à quelques exceptions près) de l'anité électronique AE est observée le long
d'une même colonne. Ce qui s'explique par la similitude de la couche de valence de ces éléments.
C H
2.4 Electronégativité
L'électronégativité d'un élément est une grandeur physique sans unité qui caractérise sa capacité à attirer
les électrons. Elle n'a pas une formule exacte, mais on trouve plusieurs échelle à savoir échelle de Mulliken,
O
échelle de Pauling, échelle d'Allred-Rochow...etc. Dans le cadre du programme, on se limite à l'échelle de
Mulliken. Cette échelle est basée sur le principe qu'une forte anité pour les électrons sera associée à une
énergie d'ionisation élevée (il est dicile d'expulser un électron) mais aussi à une forte anité électronique (il
D
est facile d'apporter un électron supplémentaire). L'électronégativité d'un élément X dans cette échelle est
proportionnelle à la demi-somme de l'énergie de la première d'ionisation EI1 et de l'anité électronique AE :
A
AE + EI1
χ(X) = k Avec : k = 0, 317 eV −1
2
Remarques :
• De façon générale l'électronégativité croît lors d'un déplacement de gauche à droite sur une ligne ainsi
que de bas en haut sur une colonne du tableau périodique.
• L'élément le plus électronégatif est le uor, l'élément le moins électronégatif (qualié alors
d'électropositif ) est le césium.
• Tous les halogènes ont une forte tendance à capter un électron (l'anion a alors la structure du gaz
noble le plus proche) : ils manifestent une forte électronégativité.
• À l'opposé, tous les métaux de la gauche du tableau (Li, Na. . .) sont très faiblement électronégatifs
(ils sont dits électropositifs par opposition) : ils auront au contraire tendance à perdre des électrons.
H
• Notons que l'hydrogène fait exception à cette évolution et possède une électronégativité voisine de
celle du carbone.
C
2.5 Polarisabilité
O
La polarisabilité α d'un élément X une grandeur qui caractérise la facilité de déformer le nuage électronique
→
−
Lors de l'application d'un champ électrostatique extérieur E ext (uniforme et constante dans notre cas). On
D
note P le barycentre du noyau de charge q = Ze et N le barycentre des électrons (dont le nombre est Z ).
→
−
A
E ext
N ≡P N P
→
− →
− →
− →
−
Le nuage électronique pour E ext = 0 Le nuage électronique pour E ext 6= 0
α = 4πra3 ε0
Généralement, on note que les atomes volumineux sont fortement polarisables. En eet, les électrons fortement
éloignés des noyaux sont peu retenus à cause d'une moindre attraction nucléaire donc le nuage électronique
est facilement déformable.
Exemple d'application :
On présente ici un exemple de valeurs de polarisabilité.
Atome Al Si P Cl Ar
Z 13 14 15 17 18
α (10 C 2 .m2 .J −1 )
40
9, 8 6, 12 3, 9 2, 7 1, 7
H
2.6 Évolution des propriétés redox
C
un oxydant est une espèce capable de capter un ou plusieurs électrons. La force d'un oxydant peut être
mesurée par le potentiel standard E o du couple redox. Pour étudier l'évolution de cette propriétés dans le
O
tableau analysant ces deux exemples.
Couple F2 /F − Cl2 /Cl− Br2 /Br− I2 /I −
D
E o en (V ) 2, 87 1, 36 1, 07 0, 54
On remarque que le pouvoir oxydant diminue du haut en bas du tableau périodique, ceci peut être expliquer
par le fait que, dans ce sens, l'électronégativité diminue ce qui signie que F − est plus stable que I − . On
A
peut aussi dire que l'anité électronique AE diminue du haut en bas dans le tableau.
Couple N a+ /N a M g 2+ /M g Al+3 /Al Cl2 /Cl−
E o en (V ) −2, 71 −2, 37 −1, 66 1, 36
Le pouvoir oxydant augmente de la gauche vers la droite du tableau périodique, ce qu'on peut expliquer par
le fait que l'électronégativité augmente dans ce sens.
O
Théorie de Lewis
1.1 Présentation
C H
D
Dans les chapitres précédents, on a vue comment établir la conguration électronique d'un atome ou ion.
A partir de cette conguration, on peut déterminer la réactivité d'un élément chimique et comprendre la
formation des liaisons. Pour ce faire, on divise les électrons de la conguration en électrons de valence et
A
électrons de c÷ur.
La couche de valence :
La couche de valence est dénie comme étant l'ensemble contenant la dernière couche de la conguration
électronique et les autres sous couches non remplies.
La représentation des cases quantiques de la couche de valence permet d'établir le schéma de Lewis de
l'atome : en utilisant la convention suivante :
• Un électron célibataire est représenté par un point.
• Un doublet d'électrons est représenté par un tiret.
• Une case vide est représentée par une petite case vide.
Si les cases quantiques comportent un ou plusieurs électrons célibataires on dit que l'atome est paramagnétique
si non on parle d'un atome diamagnétique.
Exemple 1 :
H(Z = 1) : La conguration est : 1s1 alors le schéma de Lewis est donné par : H
Exemple 2 :
O(Z = 8) : La conguration s'écrit : 1s2 2s2 2p4 , la couche de valence est alors 2s2 2p4 , ce qui s'écrit :
20
CHAPTER 3. STRUCTURE ÉLECTRONIQUE DES MOLÉCULES
Exemple 3 :
Cl(Z = 17) : la conguration s'écrit : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p5 , la couche de valence est alors 3s2 3p5 , ce qui
s'écrit :
Exemple 4 :
• Al(Z = 13) : la conguration s'écrit : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p1 , la couche de valence est alors 3s2 3p1 , ce qui
H
s'écrit :
C
Ce qui donne le schéma suivant : Al
O
1.2 Liaison covalente localisée
D
La théorie de Lewis ou la théorie de la liaison covalente localisée est une théorie qui présente une explication à
la formation des liaisons dans les molécules. Elle postule que la formation d'une liaison se fait par un partage
d'électrons entre les deux atomes. Ceci peut se faire par deux manières diérentes, ce qui donne deux types
A
de liaisons covalentes à savoir :
• Liaison covalente pure : Chaque atome participe par un seul électron pour former la liaison :
A + B −→ A B
• Liaison dative ou de coordinence : un atome participe par un doublet et l'autre avec une case vide.
A + B = A B
Exemples :
H
H + H −→ H H et N + 3H −→ N H
H
H H H H
H N + Al H −→ H N Al H
H H H H
En étudiant les molécules expérimentalement, on remarque que certains atomes ne peuvent pas former
qu'une seule liaison, alors que d'autre forment plusieurs. Cette diversité peut être expliquer par le faite
que Généralement, chaque élément tend à avoir la conguration électronique du gaz rare le plus
proche. Ceci donne deux règles.
Règle de duet
Pour l'atome d'hydrogène dont le numéro atomique est inférieur à celui de l'hélium, la structure
électronique recherchée correspond à un duet constitué d'un doublet d'électrons.
Règle de l'octet
Les atomes d'un édice polyatomique tendent à partager autant de doublets d'électrons qu'il leur en
H
est nécessaire pour la réalisation de leurs octets.
Remarques :
C
• Ces règles permettent de calculer le nombre x de liaisons covalentes qu'un atome peut former :
O
si le nombre d'électrons de valence Nv > 3 alors x = 8 − Nv
• Selon la valeur de x, on dit que l'atome est monovalent (x = 1), divalent (x = 2), trivalent (x = 3)
D
ou tétravalent (x = 4)...etc.
• La règle d'octet - comme toute règle - possède des exceptions et des limites. En eet, elle ne permet
pas d'expliquer l'existence des molécules AlCl3 dont l'aluminium Al (Z = 13) est entouré par trois
A
doublets (3 liaisons). On remarque aussi que certains atomes forment plus de quatre liaisons (Exemples
: P Cl5 et SF6 ).
• A partir de la quatrième période du tableau périodique, le remplissage progressif des orbitales ns,
(n − 1)d, puis np peut mettre en jeu jusqu'à dix-huit électrons. La règle d'octet n'est plus donc valable.
Ne − z (ΣNv ) − z
D= =
2 2
de l'octet.
• Envisager une ou plusieurs liaisons multiples s'il manque des électrons pour satisfaire la règle de l'octet pour
les atomes centraux.
• Attribuer à chaque atome sa charge formelle éventuelle. Cette charge est calculer en utilisant la relation :
Dans le calcul de N :
Θ Toute paire de liaison est considérée comme partagée équitablement entre les deux atomes qu'elle lie. Le
H
nombre de liaison est noté NL .
Θ Les électrons d'un doublet libre appartiennent en propre à l'atome sur lequel celui-ci est localisé. Le nombre
des doublets libres est noté ND . Alors :
C
N = 2 × ND + NL
O
Exemple 1 :
D
Considérons la molécule H2 O, constituée d'oxygène de conguration 1s2 2s2 2p4 et du hydrogène dont la
conguration est 1s1 . Le nombre totale doublet d'électrons est :
A
ΣNv − z Nv (O) + 2Nv (H) − 0 6+2×1
D= = = = 4 doublets d'électrons
2 2 2
L'atome dont le nombre d'électrons de valence est le plus grand est l'oxygène donc il sera au milieu.
On met deux liaisons simple puis on complète l'octet pour l'oxygène :
H O H ⇒ H −O−H ⇒ H O H
Puis On calcule la charge formelle de chaque atome. En eet, pour les deux hydrogènes :
zF (H) = Nv − N = 1 − 1 = 0
zF (O) = Nv − N = 6 − (2 × 2 + 1 × 2) = 0
H O H
H O H
Exemple 2 :
• La molécule CH4 : la conguration de carbone dans son état fondamental est 1s2 2s2 2p2 , la couche
de valence est 2s2 2p2 , Alors que pour l'hydrogène on a 1s1 alors :
4+4×1
D= = 4 doublets
2
La représentation de Lewis est alors représentée ci-dessous. Cette formule peut être expliquer par
l'excitation du carbone. Les charges formelles sont toutes nulles.
H
H
C 2s2 2p2 C∗ 2s1 2p3
C
H C H
O
H
D
Exemple 3 :
La molécule N H4+ : la couche de valence de l'azote est 2s2 2p3 donc :
A
5+4×1−1
D= = 4 doublets
2
Ce qui donne la représentation préliminaire suivante :
H
H N H
H
Maintenant, calculons la charge formelle de chaque atome. Pour les hydrogènes : Nv = 1 le nombre
d'électrons de valence alors que chaque atome est relié à la molécule par une simple liaison N = 1 donc
zF (H) = 0. D'autre part, pour l'azote Nv = 5 alors qu'il est relié par quatre liaisons simple donc N = 4.
Alors, zF (N ) = 5 − 4 = +1. la charge de la molécule est alors portée par l'azote. D'où la représentation
de Lewis ci-dessous.
L'explication de ceci peut se faire à l'aide des cases quantiques en disant que l'azote perd un électron
donc sa conguration contient quatre électrons célibataires donc formation de quatre liaison simple.
H N+ H
Exemple 4 :
La molécule SO3−2 : la conguration de l'oxygène s'écrit : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p4 donc la couche de valence
est 3s2 3p4 . De même pour l'oxygène sa couche de valence est 2s2 2p4
6+3×6+2
D= = 13 doublets
2
La distribution de ces doublets de telle façon à avoir l'octet donne :
O
H
O S O
C
Pour compléter les 4 doublets qui reste, il faut ajouter des doubles liaisons. On a alors les représentations
suivants :
O
O
2−
O S O O S O
D
O
En comparent l'électronégativité du soufre avec celle de l'oxygène on constante que celle de l'oxygène
A
est plus grande. Alors l'atome d'oxygène doit portée la charge (formelle) négative et non pas le soufre
cas l'oxygène attire les électrons plus. Donc la représentation de Lewis de cette molécule est :
O
O S O
O S O
O
Ces deux structures peuvent être expliquer par l'excitation du des atomes du soufre de telle façon à
augmenter le nombre d'électrons de valence célibataire.
S 3s2 3p4
S∗ 3s1 3p3 3d2
L'excitation se faite généralement dans la même couche c'est-à-dire du ns vers np ou de ns/np vers nd
et non pas entre les couches.
H
1-4-1- La longueur d'une liaison
La longueur d'une liaison AB correspond à la distance moyenne lAB entre les deux noyaux. Dans les tableaux
C
suivants, on donne quelques valeurs de cette grandeur :
Liaison H −F H − Cl H − Br H −I
O
Longueur l (pm) 92 127 141 161
D
Longueur l (pm) 154 134 120
Liaison H −H H −C H −N H −O H −F
A
Longueur l (pm) 74 109 101 96 92
Remarques :
• La distance lAB associant un élément A à des homologues d'une même famille (exemple ici les
halogènes) augmente en descendant dans leur colonne car l'atome devient plus gros.
• La liaison triple est plus courte que la liaison double qui est plus courte que la liaison simple.
• Dans certains molécules dont on a un mélange de liaison double et simple (ou triple. On trouve
expérimentalement que les liaisons possèdent la même longueur même si théoriquement elles doivent
être diérentes. Ceci peut être expliquer par la mésomérie, c'est-à-dire que la molécule possède plusieurs
représentation de Lewis la représentation "réelle" est une "moyenne" des diérentes représentations.
Exemple :
−2
O O O
O Cr O ←→ O Cr O =⇒ O Cr O
O O O
• On dénit le rayon covalent d'un élément X comme étant la moitié de la longueur d'une liaison
X − X . Ce rayon est généralement diérent du rayon atomique.
• La longueur d'une liaison augmente avec le rayon des atomes, et avec la diérence d'électronégativité
entre les deux atomes.
H
436 415 390 463 570 432 366 298
C
Energie El (kJ/mol) 345 615 812
Remarques :
O
• L'énergie de liaison est toujours positive car il faut donner l'énergie pour casser une liaison.
• Les valeurs données correspondent à une mole de molécules. Pour obtenir l'énergie de liaison d'une
D
molécule, il faut multiplier par le nombre d'Avogadro NA .
• Lorsque l'énergie de liaison augmente la longueur de liaison diminue.
• L'énergie de liaison augmente avec la multiplicité des liaisons et avec la diérence d'électronégativité.
A
• Expérimentalement, l'énergie de liaison peut être mesurée à l'aide de plusieurs techniques. Dans le
cadre du programme, on peut utiliser la calorimétrie (C.f. thermodynamique I ).
+δ →
−
µ −δ
P N
On caractérise une liaison par une grandeur appelée le moment dipolaire déni par :
→
− −−→ −−→
µ = q NP = δ e NP
Avec :
N : Le barycentre du nuage électronique alors que P : est le barycentre des charges positives.
N P : C'est la longueur de la liaison.
e : La charge élémentaire, δ est le pourcentage ionique de la liaison.
Remarques :
• Une liaison est dite polarisée si le moment dipolaire est non nul. Ceci peut être le cas dans plusieurs
cas, la principale cause c'est la diérence d'électronégativité est grande (∆χ > 0, 5).
• Lorsque le pourcentage ionique δ augmente la liaison devient de plus en plus ionique. Voici quelques
H
exemples :
Molécule HF HCl HBr HI
C
Moment dipolaire µ en (D) 1, 82 1, 08 0, 79 0, 38
δ en % 41 18 12 5
O
2 Théorie de Gillespie
D
2.1 Présentation
Cette théorie appelée aussi méthode V SEP R (répulsion des paires électroniques de la couche de valence)
A
consiste à considéré que Toutes les paires d'électrons liantes et libres se trouvent statistiquement à la même
distance du noyau, comme s'ils se plaçaient à la surface d'une sphère dont le noyau occuperait le centre.
Ces doublets se repoussent mutuellement et se localisent, dans des positions qui minimisent les répulsions
électroniques. Ils sont alors le plus éloignés possible les uns des autres.
Pour les espèces comportant des liaisons multiples, Gillespie considère que la liaison multiple se comporte,
en première approximation, comme une liaison simple. Il sut donc de connaître le nombre total d'atomes
liés à l'atome central quelle-que-soit la nature de ces liaisons. Dans ces conditions, la formulation V.S.E.P.R.
du composé au niveau de l'atome central A s'exprime ainsi par une expression du type :
AXn Em
Telle que :
• A représente l'atome centrale (généralement en gras dans la formule brute).
• n indique le nombre d'atomes X auxquels est lié l'atome central A.
• m celui des entités non liantes E (doublets libres ou électron célibataire) qu'il possède en propre.
Pour trouver la géométrie d'une molécule donnée, on détermine sa représentation de Lewis puis on
détermine sa formule de Gillespie. A partir de cette formule, on déduit la géométrie de la molécule en
utilisant le tableau suivant :
n+m Formule Forme géométrique Exemples
2 AX2 Linéaire CO2
3 AX3 Triangulaire AlCl3
3 AX2 E1 Coudé SO2
4 AX4 Tétraédrique CH4
C H
Linéiare Triangulaire Coudé Tétraédrique
Exemple 1:
A DO
Pyramidal Coudé Bi-pyramidal
Exemple 2:
H C N
Octaédrique
La formule de Gillespie correspondante est AX2 donc cette molécule possède une géométrie linéaire.
Cl S Cl
La formule de Gillespie correspondante est AX2 E2 donc cette molécule possède une géométrie coudée.
Exemple 3:
• NO2− : La représentation de Lewis de cette molécule est donnée par :
⊕
O N O
La formule de Gillespie correspondante est AX2 E1 donc cette molécule possède une géométrie bi-
pyramidal à base triangulaire.
Exemple 4:
• PCl5 : La représentation de Lewis de cette molécule est donnée par :
Cl
Cl P Cl
Cl
Cl
La formule de Gillespie correspondante est AX5 donc cette molécule possède une géométrie bipyramidal
H
à base triangulaire.
C
2.2 Caractéristiques d'une molécule
2-2-1- Caractéristique géométrique
O
La formule de Gillespie permet de déterminer la géométrie de la molécule mais cette géométrie change un peu
d'une molécule à l'autre même si les molécules sont la même formule AXn Em . Le facteur qui à une grande
D
inuence est l'électronégativité. On se propose d'analyser quelques exemples.
Exemple 1 : Eet de l'électronégativité de l'atome central
A
Considérons les molécules suivantes :
Molécule H2 X H2 O H2 S H2 Se
Électronégativité de X 3, 44 2, 58 2, 55
Angle HXH en o 104, 5 92, 1 91
On commence par remarquer que les trois molécules sont coudées (AX2 E2 ) :
O S Se
H H H H H H
L'électronégativité de chlore (F ) est plus grande que celle du hydrogène (H), alors les électrons de la
liaison sont plus éloignés de l'oxygène dans F2 O comparant avec la molécule H2 O donc l'angle F OF
est plus grande que HOH .
H
→
−
µ = Σi →
−
µi
C
Exemple 1
Le dioxyde du carbone CO2 : La représentation de Lewis est :
O
O C O
La formule de Gillespie est alors AX2 donc la molécule est linéaire ce qui signie que la représentation
D
ci-dessus est la géométrie dans l'espace. La liaison C = O est polarisée mais le moment dipolaire totale
est nul donc la molécule est apolaire.
A
Exemple 2
L'eau H2 O : la représentation de Lewis est :
H O H
La formule de Gillespie est AX2 E2 donc la molécule de l'eau est coudée avec un angle α = 104, 5o . Les
liaisons HO sont polarisés à cause de la diérence d'électronégativité entre H et O Alors la molécule
est polarisée.
Z
O
est équivalent à : →
−
µ1 →
−
µ2
H H
α
||→
−
µ 1 || = ||→
−
µ 2 || = δeLHO
FORCE INTERMOLÉCULAIRE
1 Présentation
O C H
La théorie de Lewis explique (comme première approximation) la formation de liaison dite covalente ce qui
D
permet de prédire la formation des molécules et la théorie de Gillespie permet de comprendre les propriétés
moléculaires. On se propose dans ce chapitre d'essayer d'expliquer les propriétés physiques des corps (l'état
physique, la miscibilité...Etc). Pour ce faire, on aura besoin des interactions entre les molécules.
A
1.1 Liaison hydrogène
Une liaison hydrogène est une liaison intermoléculaire qui relie un hydrogène lié à un atome très électronégatif
X avec un atome Y très électronégatif d'une autre molécule.
.. X H Y ...
On donne ici l'exemple de l'eau H2 O qui peut former des liaisons hydrogènes avec plusieurs molécules dont
on représente le cas d'une autre molécule de H2 O et d'un amine N R2 H .
Remarques :
• La liaison hydrogène est une liaison de courte portée c'est-à-dire que l'énergie de liaison associée à ce
type est faible devant les liaisons covalentes et ioniques vues dans le chapitre précédent. En eet, une
liaison hydrogène possède une énergie de l'ordre de El = 20 kJ/mol avec des liaisons dont la longueur
est de l'ordre de L = 0, 1 nm.
• La liaison hydrogène peut exister à l'intérieur d'une même molécule, on dit alors qu'il y a formation
de "chelates". Exemple de N O2 C6 H4 OH .
32
CHAPTER 4. FORCE INTERMOLÉCULAIRE
• L'existence des liaisons hydrogènes augmente les interactions entre les molécules d'un corps pur ce
qui augmente les températures de changement d'état. Exemple :
Corps H2 O H2 S
o
Θeb ( C) 100 −60
H
distances entre atomes et/ou molécules. Ces forces ont été nommées en l'honneur du physicien néerlandais
Johannes Diderik van der Waals (1837-1923), prix Nobel de physique en 1910, qui fut le premier à introduire
leurs eets dans les équations d'état des gaz en 1873 permettant d'aller au delà de la description simpliste du
C
gaz parfait (Cf. Thermodynamique I ).
Les forces de Van der Waals ont diérentes origines et peuvent être décomposées en trois termes diérents
O
qui correspondent à des interactions électriques diérentes entre atomes et/ou molécules. Les forces de Van-
der-Waals regroupent trois types d'interactions de faible énergie El ∼ 1 kJ/mol.
D
1.2.1 Interaction de Keesom
C'est ce qu'on appelle aussi interaction dipôle permanent-dipôle permanent. Elle s'exercent entre molécules
A
possédant un moment dipolaire permanent (comme HCl, HI , N O2 ...etc). L'énergie de liaison associée appelée
aussi énergie de Keesom s'écrit :
cK 2 µ2i µ2j
EK = − 6 Avec : cK =
r 3kB T 16π 2 ε20
r est la distance moyenne entre les deux molécules, µi et µj sont les moments dipolaires associés, kB est la
constante de Boltzmann, T est la température et ε0 est la permittivité électrique du vide.
Remarques :
• Ce terme est nul pour les atomes de gaz rares (He, N e, ...) et pour les molécules apolaires symétriques
(H2 , Cl2 , CH4 , ...).
• Pour les molécules polaires, ce type d'interaction permet d'expliquer l'état physique des certains
composés.
• Par exemple, dans le tableau ci-dessous, on remarque que lorsque le moment dipolaire µ diminue, la
température d'ébullition (Θeb ) diminue aussi. Ceci peut être expliquer par le fait que la diminution du
moment dipolaire donne des interactions de Van-Der-Waals (plus particulièrement les interactions de
Keesom) plus faibles alors la liaisons entre les molécules devient de plus en plus fragile ce qui nécessite
une énergie (donc une température) plus faible pour casser ces liaisons.
Molécule HF HCl HBr
Moment dipolaire en (D) 1, 82 1, 07 0, 79
Θeb en ( C)
o
19, 5 −85, 1 −66, 0
On obtient alors interactions entre la molécule polaire et la molécule polarisée c'est l'interaction de Debye.
L'énergie associé à cette interaction s'écrit sous la forme :
H
KD αµ2
C
ED = − Avec : KD = −
r6 8π 2 ε20
Remarques :
O
• L'énergie de cette interaction est du même ordre de grandeur que celle de Keesom (0, 5 à 3kJ/mol).
D
• Les interactions de Debye ne peuvent pas exister seules dans un corps pur. mais généralement, elles
existent avec les interactions de Keesom.
• Ce type d'interaction permet d'expliquer la solubilité et miscibilité entre deux corps purs de nature
A
diérentes (en terme de polarité). Par exemple, le dichlore Cl2 est moins polarisable que le dibrome
Br2 ce qui signie que les interactions de Debye entre Cl2 et l'eau est plus faible que les interactions
entre Br2 et l'eau. Ce qui explique le fait que la solubilité de Cl2 dans l'eau est tCl2 = 7, 3 g/L alors
que celle de Br2 est tBr = 31 g/L.
αA et αB sont les polarisabilités des molécules A et B , alors que EIA et EIB sont leurs énergies d'ionisation
respectives.
Remarques :
1
• La force associée à toutes les interactions de Van-Der-Waals diminue en . Ce qui explique pourquoi
r7
ces interactions sont très faible.
H
α 3
Polarisabilité en (Å ) 0, 344 2, 76 4, 55 10, 96
4πε0
Température d'ébullition Θeb en (o C) −188, 1 −33, 97 58, 8 184, 3
C
Alors l'augmentation de la polarisabilité de la molécule augmente (en valeur absolue) l'énergie
d'interaction entre les molécules ce qui augmente la température d'ébullition.
• L'énergie d'interaction de Van-Der-Waals :
O
EW = EK + ED + EL
D
On donne quelques exemples :
Molécule EK (10−3 J/mol) ED (10−3 J/mol) EL (10−3 J/mol)
A
CO 0, 00042 0, 008 8, 73
HCl 3, 3 1 16, 8
N H3 13, 3 1, 46 14, 7
H2 O 36, 3 1, 92 9
2 Solvants en chimie
2.1 Présentation
Un solvant est une espèce chimique généralement liquide utilisée en excès pour faciliter une réaction chimique.
Le choix du solvant est étape primordiale dans l'étude d'une réaction. On caractérise un solvant par trois
propriétés :
• La moment dipolaire : le solvant peut être polaire ou non selon la molécule constituant ce solvant. On
caractérise une molécule alors par un moment dipolaire → −
µ.
• Les liaisons hydrogènes : l'existence de liaison hydrogènes dans un solvant permet de dire que ce solvant
est protique (exemple l'eau). Alors que dans le cas inverse on dit que le solvant est aprotique.
• La constante diélectrique : εr qui est reliée à la force électrostatique appliquée entre deux charges à
l'intérieur de ce solvant :
→
− |q1 q2 |
|| F || =
4πε0 εr r2
Donc lorsque cette constante augmente le module de la force diminue.
Solvant µ en (D) εr polarité Proticité
L'eau H2 O 1, 85 80 polaire protique
Le tétrachlorométhane CCl4 0 2, 3 apolaire aprotique
On dit que deux solvants sont miscibles si l'ensemble forme une solution homogène. La miscibilité ou la
non-miscibilité de deux solvants dépend de leur polarité relative et de leur capacité à former des liaisons
intermoléculaires avec d'autres molécules.
Les solvants polaires ont des dipôles électriques qui peuvent interagir avec les ions et les molécules polaires,
tandis que les solvants non polaires ne possèdent pas de dipôles électriques signicatifs. Les solvants polaires
H
ont tendance à être miscibles entre eux, tout comme les solvants non polaires sont miscibles entre eux.
Cependant, la miscibilité des solvants polaires et non polaires est généralement limitée.
C
Lorsque deux solvants polaires sont mélangés, les molécules de chaque solvant peuvent interagir les unes
avec les autres par des forces de liaison intermoléculaires, telles que les liaisons hydrogène, les forces de Van
der Waals et les interactions ion-dipôle. Ces forces peuvent être susamment fortes pour surmonter les forces
O
qui maintiennent les molécules de solvant individuelles ensemble, entraînant une miscibilité complète.
D'autre part, lorsque des solvants polaires et non polaires sont mélangés, les molécules polaires ont tendance
D
à se regrouper avec d'autres molécules polaires, tout comme les molécules non polaires ont tendance à se
regrouper avec d'autres molécules non polaires. Cela entraîne une séparation des solvants en deux phases
distinctes, avec la phase polaire d'un côté et la phase non polaire de l'autre.
A
2.2 Mise en solution d'une espèce chimique
La solubilité d'une espèce dans un solvant dépend de la nature chimique des espèces et du solvant, ainsi que
de leur interaction. La solubilité est la mesure de la quantité maximale d'une espèce qui peut être dissoute
dans un volume donné de solvant à une température donnée, pour former une solution homogène. Les forces
intermoléculaires entre les molécules de l'espèce et les molécules du solvant déterminent la solubilité. Si les
forces intermoléculaires entre l'espèce et le solvant sont similaires ou plus fortes que les forces intermoléculaires
entre les molécules de l'espèce, alors l'espèce a tendance à être soluble dans le solvant.
La mise en solution d'une espèce chimique (soluté) dans un solvant se fait en deux étapes ou phases :
a) Phase d'ionisation ou dispersion : c'est le processus de séparation des ions positifs et négatifs dans le
solvant. Cette phase ce fait en combinant deux mécanismes :
∗ Ionisation de la molécule : a cause du moment dipolaire µ les molécules (polarisées) du solvant
déforment le nuage électronique des molécules de soluté ce qui rend ces molécules polarisées aussi.
∗ aaiblir les liaisons : a cause de la grande permittivité relative (εr ) la force de liaison entre les c'est
le pourvoir dissociant du solvant.
b) Phase de solvatation ou solvolyse : c'est le processus d'interaction des ions avec les molécules de solvant
pour les stabiliser dans la solution. Les ions nouvellement libérés dans la solution sont alors solvatés, c'est-
à-dire qu'ils sont entourés par des molécules de solvant. Les molécules de solvant ont des charges partielles
opposées qui attirent les ions, les entourant et les stabilisant dans la solution.
à considérer l'impact environnemental des produits chimiques et de leur synthèse dès la conception.
La chimie verte s'articule autour de douze principes, énoncés par Anastas et Warner, pères de la chimie
verte. Ils reposent sur l'aspect environnemental et économique ainsi que sur la sécurité :
• Eviter les déchets.
• Maximiser l'économie d'atomes.
• Limiter les risques d'accidents.
• Analyser en temps réel pour éviter la pollution inutile.
• Concevoir des produits non-persistants.
H
• Utiliser des catalyseurs, pas des réactifs st÷chiométriques.
• Réduction des dérivés.
C
• Utiliser des matières premières renouvelables.
• Minimiser les besoins énergétiques.
• Solvants et auxiliaires plus sûrs.
O
• Concevoir des produits chimiques plus sûrs.
• Concevoir des synthèses chimiques moins dangereuses pour l'environnement et pour l'homme.
D
Lorsqu'on ne peut pas travailler sans solvant, il s'agit alors de choisir celui dont les eets néfastes sur
l'environnement sont les plus faibles. La question est alors de déterminer le caractère vert d'un solvant.
Dans l'absolu, il n'y a pas de solvant vert ; le caractère plus ou moins vert d'un solvant ne peut être
A
déterminé que dans le contexte d'un procédé.
Par exemple, même l'eau - qui semble a priori le solvant le moins dangereux pour l'environnement - n'est
pas nécessairement le solvant le plus vert . Du fait de son haut point d'ébullition, l'eau requiert beaucoup
d'énergie pour être éliminé d'une synthèse par évaporation, ce qui conduit à une production importante de
CO2. Il vaut mieux parfois utiliser un solvant apparemment moins vert au sein duquel le produit désiré peut
être plus facilement extrait.
Le choix du solvant aecte également le rendement, la sélectivité et les vitesses de réactions. Un choix
vigilant et attentif du solvant peut réduire la production de déchets et/ou l'énergie utilisée au cours d'un
procédé. Pour concevoir une synthèse la plus verte possible, la prise en compte de ces considérations
multi-factorielles est donc essentielle.
Un autre outil simple et puissant qui permet de choisir un solvant adéquat et verte est le système dit
trac light de Pzer. C'est un classement de solvants en trois catégories dont-on donne un exemple ici :
Préférable (vert) Utilisable (orange) Indésirable (rouge)
Eau Cyclohexane Pentane
Acétone Heptane hexane
Éthanol Toluène Ether di-isopropylique
2-propanol Méthylcyclohexane Ether diéthylique
Dans ce système, les solvants verts sont considérés comme ceux de moindre impact environnemental et sont
préférables aux solvants oranges. Les solvants rouges sont ceux qui posent le plus de soucis d'ordre sanitaire
et écologiques et doivent être évités. Le grand avantage d'un tel outil de sélection est qu'il ne requiert aucune
connaissance spécique en chimie verte d'où son utilisation fréquente.