Chapitre 2. Cours de Contentieux Adminsitratif
Chapitre 2. Cours de Contentieux Adminsitratif
Chapitre 2. Cours de Contentieux Adminsitratif
1
Olivier Gohin, Florian Poulet, Contentieux administratif, op. cit.,
2017, p. 5.
1
1. L’application du droit privé
2
1.3. Les régimes spéciaux de responsabilité
2
Arrêt CS, 28 mai 1980, Demba Baïdy Gaye, in RIPAS, n° 9, Janvier-
Mars 1984, p. 37.
3
Demba Sy, Droit administratif, op. cit., p. 386
3
147 du COA en dispose : « Le droit à réparation des
dommages causés par un véhicule ou moyen de transport
utilisé par l’Administration est régi par le droit commun
de la responsabilité et par les règles concernant le fait des
choses et des animaux. L’action est dirigée contre l’auteur
du dommage. La responsabilité de l’Administration est
substituée, à l’égard des tiers, à celle de l’agent agissant à
l’occasion de l’exercice de ses fonctions, sauf l’action
récursoire contre ce dernier ».
4
Le travail au bénéfice de la société est un les modes d’aménagement
des peines. C’est une innovation introduite par l’article 44-3 de la loi n°
65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal modifiée par la loi n° 2016-
29 du 08 novembre 2016 : « Lorsqu’une peine d’emprisonnement
inférieure ou égale à six mois est prononcée, la juridiction de jugement
peut lui substituer un travail au bénéfice de la société, non rémunéré,
accompli par le condamné pour une durée de trente heures à trois cents
heures au profit d’une personne morale de droit public ou d’une
association habilitée à mettre en œuvre une telle mesure. Le travail au
bénéfice de la société ne peut être prescrit contre le condamné qui le
refuse ou qui n’est pas présent à l’audience ».
4
1.4. Le droit des affaires
5
Gérard Pougoué, Josette Nguebou Toukam, François Anoukaha,
«Commentaire de l’Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique », in
OHADA, Traité et actes uniformes commentés et annotes, Juriscope
2008, pp. 379-380.
5
carence ou le refus de l'État de prêter son concours engage
sa responsabilité ».
6
visant à remettre en cause le libre jeu de la compétition, à
instituer des pratiques anticoncurrentielles, des ententes ou
des abus de position dominante. Les interventions de la
puissance publique limitant le fonctionnement normal du
marché sont interdites de "plein droit". Il en est ainsi des
aides publiques quelles que soient leur forme, nature et
origine. L’UEMOA exige, pour rendre effective l’égalité de
concurrence, une transparence dans les relations
financières entre l’Etat et ses entreprises publiques.
L’objectif visé est d’obtenir toute information sous formes
d’avantages financiers d’origine interne ou externe
(subvention, exonération fiscale, etc.), susceptible d’être en
contrariété avec les lois du marché. Des exceptions sont
cependant prévues à la soumission du service public au
droit de la concurrence»6.
6
Abdou Aziz Daba Kébé, « Le déclin de l’exorbitance du droit
administratif sénégalais sous l’effet du droit communautaire », Afrilex,
Lien : http://afrilex.u-bordeaux4.fr, consulté le 11 octobre 2020.
7
publics à caractère industriel et commercial7; les sociétés
nationales8; les sociétés anonymes à participation
publique majoritaire9 ».
7
« Les établissements publics à caractère industriel et commercial sont
des personnes morales de droit public spécialisées dotées d’un
patrimoine propre et de l’autonomie financière et ne bénéficiant
d’aucun apport privé à leurs fonds de dotation. Ils peuvent intervenir
notamment en matière industrielle, commerciale, scientifique,
culturelle ou sociale » (Article 3 de la loi n° 90-07 du 26 juin 1990).
8
« Les sociétés nationales sont des sociétés par actions de droit privé
dont le capital est intégralement souscrit par l’État et, le cas échéant,
par d’autres personnes morales de droit public. Dans tous les cas, la
participation directe de l’État est supérieure à 50% du capital social »
(Article 4 de la loi n° 90-07 du 26 juin 1990).
9
« Les Sociétés anonymes à participation publique majoritaire, régies
par le Code des obligations civiles et commerciales, sont des sociétés
dans lesquelles une ou plusieurs personnes publiques possèdent
directement ou indirectement au moins 50% du capital social»
(Article 4 de la loi n° 90-07 du 26 juin 1990).
10
Article 7 de la loi n° 90-07 du 26 juin 1990 précitée.
11
Les règles de passation des marchés conclus par les sociétés
nationales et les sociétés anonymes à participation publique majoritaire
sont fixées par décret. Article 8 alinéa 2 de la loi n° 90-07 du 26 juin
1990 précitée.
8
parapublic, à l’exception des fonctionnaires détachés, est
régi par le Code du travail sous réserve des exceptions
prévues par la loi ».
12
Selon la Haute juridiction administrative française, « eu égard au
caractère des fonctions de direction auxquelles le sieur de Robert de
Lafrégeyre a été appelé par arrêté du Gouverneur général de la colonie
de Madagascar, les difficultés soulevées entre la colonie et le
requérant touchant les droits résultant pour ce dernier du contrat qui
le liait à la colonie sont de celles sur lesquelles il appartient à la
juridiction administrative de statuer et que, s’agissant de fonctions
publiques coloniales, le conseil du contentieux administratif de
Madagascar était compétent pour en connaître (Conseil d’Etat, 26
janvier 1923, De Robert Lafrégeyre, Rec. p. 67). Puis, elle a eu à
considérer «qu’il résulte des termes mêmes du décret du 9 août 1947,
qui a modifié le décret du 30 septembre 1944 pris par application de
l’article 5 de l’ordonnance du 30 septembre 1944 portant création à
titre provisoire de l’Agence France-Presse, que cette agence présente
les caractères d’un établissement public industriel et commercial ;
que, par suite, il n’appartient qu’aux tribunaux judiciaires de se
prononcer sur les litiges individuels concernant les agents dudit
établissement à l’exception de celui desdits agents qui est chargé de la
direction de l’ensemble des services de l’établissement, ainsi que du
chef de la comptabilité, lorsque ce dernier possède la qualité de
comptable public » (CE, 8 mars 1957, Jalenques de Labeau, Lebon, p.
158).
13
A titre d’exemple, « … si la Compagnie nationale Air-France,
chargée de l’exploitation de transports aériens, est une société
anonyme c’est-à-dire une personne morale de droit privé, et si, par
suite, il n’appartient qu’aux tribunaux de l’ordre judiciaire de se
prononcer au fond sur les litiges individuels concernant les agents
9
D’autres actes rattachés à la gestion des personnes
publiques relèvent du droit privé et sont du ressort du juge
judiciaire. La jurisprudence du Tribunal des Conflits (TC)
français considère que les contrats relatifs à la gestion des
biens du domaine privé relèvent de cette catégorie. Ainsi a-
t-il jugé que « les litiges concernant la gestion du domaine
privé des collectivités locales relèvent de la compétence des
tribunaux judiciaires »14.
10
Dans cette rédaction, aucune distinction n’est pas faite entre
actes du domaine public et actes du domaine privé. La
raison serait que « l’intérêt général occupe une place de
choix dans la gestion du domaine privé comme l’a si bien
montré Charles Lapeyre dans son article consacré à
l’analyse de la loi n° 76-66 en affirmant que "le législateur
sénégalais n’a pas caché que la gestion de ce domaine
était loin de comporter uniquement une finalité
patrimoniale, et qu’elle poursuivait, dans une très large
mesure, des objectifs d’intérêt général ; les références à la
notion d’intérêt général sont fréquentes et démontrent à
l’évidence que rien ne doit être négligé pour assurer la
satisfaction et le respect d’un besoin aussi fondamental"
»16.
requête. Cette jurisprudence est marquée par l’incertitude qui pèse sur
le droit applicable et la procédure à suivre. On a l’impression que ce
sont les plaideurs qui déterminent le droit applicable et non le juge ».
Ndèye Madjiguène F. Diagne, Les méthodes et les techniques du juge
en droit administratif sénégalais, Thèse de doctorat d’Etat, Université
Cheikh Anta Diop de Dakar, 1995, p. 91.
16
Mamadou Diangar, Le régime juridique du domaine public de l’Etat
au Sénégal, Thèse de doctorat, Université Cheikh Anta Diop de Dakar,
2019, note 237, p. 69.
11
a. La voie de fait
17
Le point de départ de la théorie de la voie de fait est la décision du
TC, 08 avril 1935 Action française Rec. La qualification est inspirée par
le motif que les attributions du préfet de police ne comprenaient pas le
pouvoir de pratiquer, par voie de mesures préventives, la saisie d'un
journal sans qu'il soit justifié que cette saisie ait été indispensable pour
assurer le maintien ou le rétablissement de l'ordre public.
18
CE. Ass. 18 novembre 1949, sieur Carlier, Rec., p. 490. Dans la
décision TC, 12 mai 1997, Préfet de Police de Paris la voie de fait
résulte soit de l'exécution forcée irrégulière d'une décision
administrative « régulière », soit d’une décision « manifestement
insusceptible de se rattacher à un « pouvoir » de l'administration, et non
plus simplement à « l'exercice d'un pouvoir » comme dans l’arrêt
Carlier.
19
TC, 22 novembre 1952, Flavigny, Rec., p. 643 : exécution forcée
irrégulière d’une réquisition régulière.
20
T.C. 2 décembre 1902, Société immobilière de Saint-Just, Rec., p.
713). Le Tribunal des conflits dut admettre que l'Administration dispose
du privilège de l'exécution d'office, c'est-à-dire que, pour l'exécution
12
la première variété, de la voie de fait par manque de droit
et, pour la seconde variété, de la voie de fait par manque de
procédure21.
des décisions qu'elle prend, elle peut recourir à des mesures d'exécution
forcée, de nature administrative. L’Administration ne doit pas, en
principe, faire exécuter de force ses propres décisions et qu’elle est
tenue de recourir d’abord à la voie normale des sanctions, dont
l’application présente des garanties pour les intéressés. L'exécution
d’office permet à l'Administration de ne pas rester inerte lorsqu'aucun
texte n'a prévu la sanction appropriée. Mais, ce privilège d’exécution
d’office ne s’applique qu’à titre subsidiaire et est très étroitement
encadré. Plusieurs conditions doivent être réunies pour que
l’administration puisse recourir à l’exécution d’office : i) il ne doit pas
exister d’autre sanction légale; ii) la décision dont l’exécution est
recherchée doit trouver sa source dans un texte de loi précis ; iii)
l’Administration doit s’être heurtée à la résistance de l’intéressé ; iv) la
mesure doit être strictement nécessaire, ce qui signifie que celle-ci ne
doit pas aller au-delà de ce qui est strictement nécessaire à l’obéissance
à la loi. Le privilège de l'exécution d'office est conféré, sous de strictes
conditions, à l'Administration. Mais, il existe deux autres hypothèses où
l'Administration peut légalement recourir à l'exécution forcée de ses
décisions : l'urgence et l'existence d'une loi qui autorise expressément
un tel recours.
21
Maurice Hauriou, Précis de droit administratif, 12e éd., Paris, Dalloz,
2002, pp. 27- 28.
13
dernière décision soit elle-même manifestement
insusceptible d'être rattachée à un pouvoir appartenant à
l'autorité administrative »22.
22
TC, 23 octobre 2000, Boussadar, Rec. n° 3227.
23
Alioune Badara Fall, La responsabilité extracontractuelle de la
puissance publique au Sénégal : essai de transposition des règles de
droit administratif français dans un pays d’Afrique noire francophone,
Thèse de doctorat d’Etat en Droit, Université de Bordeaux I, 1994, pp.
312-321.
24
Par exemple, démolition d’un immeuble ou la destruction du titre de
propriété lui-même.
25
Charles-André Dubreuil, « La voie de fait nouvelle est arrivée ! », La
Semaine Juridique Administrations et Collectivités territoriales, n° 42,
14 octobre 2013, n°2301.
14
l'administration soit a procédé à l'exécution forcée, dans
des conditions irrégulières, d'une décision, même régulière,
portant atteinte à la liberté individuelle ou aboutissant à
l'extinction d'un droit de propriété26, soit a pris une
décision qui a les mêmes effets d'atteinte à la liberté
individuelle ou d'extinction d'un droit de propriété et qui est
manifestement insusceptible d'être rattachée à un pouvoir
appartenant à l'autorité administrative27 ».
26
Les juridictions administratives ont compétence en l’absence de ces
conditions.
27
TC, 17 juin 2013, M. Bergoend c/ Société ERDF Annecy Léman.
28
Alain Bockel, Droit administratif, Dakar-Abidjan, NEAS, 1978, p.
499.
15
l’article 74 du COA et soumet l’Administration au droit
commun" » 29.
b. L’emprise
29
CS 17 juillet 2007, Commune de Dakar c/ Mamadou Issa Sarr in
Lien : https://juricaf.org, consulté le 13 octobre 2020.
30
Le droit de propriété lui-même ou des droits portant sur des servitudes
(par exemple, un droit de passage ou une servitude de vue).
31
.
32
Alioune Badara Fall, La responsabilité extracontractuelle de la
puissance publique au Sénégal, op. cit., p. 322.
16
privée et, le cas échant, pour prononcer des injonctions à
l’encontre de l’Administration33. Toutefois, le juge
judiciaire se charge, dans cette circonstance, de la
réparation des préjudices résultant de l’emprise
irrégulière34.
33
Jean-François Lachaume et al., Droit administratif. Les grandes
décisions de la jurisprudence, 17e éd., Paris, PUF, 2017, p. 646.
34
TC, 17 mars 1949, Soc. Hôtel du Vieux-Beffroi, n° 01077 ; TC, 17
mars 1949, Société Rivoli Sébastopol, n° 01086.
35
Cette jurisprudence fait écho à la nouvelle théorie de la voie de fait
(Bergoend). Jean-François Lachaume et al., Droit administratif. Les
grandes décisions de la jurisprudence, op. cit., pp. 647-648.
17
personne privée sur un bien immobilier, a été constatée par
le juge administratif36. C’est en cas seulement de
dépossession définitive que juge judiciaire a compétence
pour se prononcer sur l'indemnisation.
c. L’avenir en question
36
Didier Truchet, Droit administratif, 6e éd., Parsi, PUF, 2016, p. 100.
37
Georges Vedel, Droit administratif, 5e éd., Paris, PUF, 1973, p. 134.
38
Néanmoins, cette jurisprudence est finalement assouplie par le
Conseil d’Etat français estimant, en particulier, « que le droit à
l'indemnisation des conséquences dommageables d'une emprise
irrégulière d'un ouvrage public n'est pas subordonné au caractère
définitif de la privation de propriété ». En l’espèce, la plantation en
partie sur la parcelle des plaignants du mur de clôture d’un groupe
scolaire, si elle porte atteinte au libre exercice de leur droit de propriété,
n'a pas pour effet de les en déposséder définitivement. Malgré tout, ils
ont droit à réparation.
18
une extension du champ de compétence du juge
administratif dans les deux cas.
2. Le contentieux de la déclaration
19
a. Position du problème
20
cours des instances dont elles sont saisies, compétence pour
interpréter et apprécier la légalité des décisions des
diverses autorités administratives », « lorsque de cet
examen de la légalité dépend la solution du litige »40.
40
Articles 13 et 19 alinéa 3 du décret n° 2015-1145 du 03 août 2015
fixant la composition et la compétence des cours d’appel, des tribunaux
de grande instance et des tribunaux d’instance.
41
Jacques-Mariel Nzouankeu, Les grandes décisions de la
jurisprudence administrative sénégalaise. T. 1 : Contentieux général de
la légalité, 3e éd., RIPAS, 1993, p. 50.
42
Par exemple, en matière pénale, il est jugé que « l’exception
d’illégalité est une procédure visant à faire apprécier par le juge pénal
21
L’exception d’illégalité est un moyen permettant d’exciper
de l’illégalité d’une décision administrative devenue
définitive (c’est-à-dire insusceptible de faire l’objet d’un
recours contentieux), pour obtenir l’annulation d’une autre
décision qui en découle. Précisément, elle consiste à
écarter, à l'occasion d'un litige, l'application d'un acte
réglementaire illégal. Par ce moyen, la partie à l'instance
(défenseur) fait valoir l'illégalité de l'acte administratif sur
le fondement duquel a été pris l'acte dont elle demande
l'annulation.
22
Cette décision n’a d’effet qu’entre les parties et l’acte
déclaré reste en vigueur.
Il faut admettre cependant que le fait d’écarter
l’application d’un acte administratif à une espèce
particulière revient, dans certains cas, à paralyser
directement et totalement l’exécution de la décision
administrative, lorsque celle-ci est individuelle et ne
concerne pas la ou les parties en cause. On peut se
demander si, dans ce cas, le tribunal judiciaire peut statuer
sans "immiscer dans l’activité de l’Administration" ou en
d’autres termes, si l’article 4 de l’ordonnance du 14
novembre 1960 a abrogé la loi des 16-24 août 1790 et le
décret du 16 fructidor an III, interdisant précisément une
telle immixtion »44.
23
par le Code de Justice administrative, le destinataire de la
décision ne peut exercer de recours juridictionnel au-delà
d'un délai raisonnable ; qu'en règle générale et sauf
circonstances particulières dont se prévaudrait le
requérant, ce délai ne saurait, sous réserve de l'exercice de
recours administratifs pour lesquels les textes prévoient des
délais particuliers, excéder un an à compter de la date à
laquelle une décision expresse lui a été notifiée ou de la
date à laquelle il est établi qu'il en a eu connaissance ».
- Le recours en interprétation
24
également du caractère de l'acte législatif, puisqu'il
contient des dispositions d'ordre général et réglementaire,
et qu'à ce dernier titre, les tribunaux judiciaires chargés
de l'appliquer sont compétents pour en fixer le sens, s'il se
présente une difficulté d'interprétation au cours d'un
litige dont ils sont compétemment saisis »46. Ainsi, le juge
judicaire ne peut ni apprécier la légalité des actes
administratifs à caractère réglementaire, ni interpréter
une décision administrative individuelle.
46
TC, 16 juin 1923, Septfonds c/ Chemins de fer du Midi, Rec., p. 498.
47
TC, 5 juillet 1951, Avranches et Desmarets, Rec., p. 638.
48
Article 111-5 du nouveau Code pénal.
25
Devant le juge civil
49
« … si, en règle générale, les tribunaux de l'ordre judiciaire ne
peuvent, sauf dans certains cas déterminés, se prononcer sur la légalité
des actes administratifs, même ayant le caractère réglementaire, ils
sont, par exception à ce principe, compétents pour apprécier la validité
des dispositions sus-rappelées du décret du 16 janv. 1947 à raison de
la nature des mesures prévues par lesdites dispositions et de l'atteinte
grave qu'elles portent à l'inviolabilité du domicile privé, et par suite,
à la liberté individuelle, ainsi qu'au respect dû au droit de propriété ».
TC, 30 octobre 1947, Barinstein, Rec., p. 511.
50
L’exception est faite à la règle selon laquelle les tribunaux de l’ordre
judiciaire statuant en matière civile, lorsqu’ils sont saisis d’une
contestation sérieuse portant sur la légalité d’un acte administratif,
doivent surseoir à statuer jusqu’à ce que la question préjudicielle de la
26
civil peut désormais opérer un contrôle de
de légalité de l’acte administratif « lorsqu’il apparait
manifestement, au vu d’une jurisprudence établie, que la
contestation peut être accueillie par le juge saisi au
principal ». Au titre de cette jurisprudence, il a le pouvoir
d’écarter l’application d’un acte administratif lorsque son
illégalité est manifeste. En d’autres termes, l’appréciation
de la légalité de l’acte administratif ne pourra se faire que
si une jurisprudence constante a établi auparavant
l’illégalité de l’acte51.
27
devant lui, à titre incident, la conformité d’un acte
administratif au droit de l’Union européenne.
28
individuels que réglementaires "lorsque de cet examen
dépend la solution du procès pénal qui leur est soumis"»52.
52
Jacqueline Morand-Deviller, Pierre Bourdon, Florian Poulet, Droit
administratif, 15 éd., Paris, LGDJ, 2019, p. 451.
29
citoyens pourront obtenir l’application de toutes garanties
fondamentales reconnues par la Constitution, même
lorsqu’une loi paraîtra s’opposer à l’application de ces
garanties53.
53
Exposé des motifs de la loi n° 92-22 du 30 mai 1992 portant révision
de la Constitution (JORS n° 5401 du 06 avril 1991, p. 107).
54
La carte judiciaire, tracée à l’article 25 du décret de 2015 fixant la
composition et la compétence des cours d’appel, des tribunaux de
grande instance (TGI) et des tribunaux d’instance (TI), répartit le
territoire national en cinq ressorts : le ressort de la Cour d’Appel de
Dakar (TGI de Dakar, TGI de Pikine-Guédiawaye et, en attente d’ins-
tallation, le TGI de Rufisque) ; le ressort de la Cour d’Appel de Saint-
Louis (TGI de Saint-Louis, TGI de Matam, TGI de Louga) ; le ressort
de la Cour d’Appel de Kaolack (TGI de Kaolack, TGI de Fatick, TGI
de Kédougou, et en attente d’installation, TGI de Kaffrine) ; le ressort
de la Cour d’Appel de Ziguinchor (TGI de Ziguinchor, TGI de Kolda
et TGI de Sédhiou) ; le ressort de la Cour d’Appel de Thiès (TGI de
Thiès, TGI de Diourbel, TGI de Mbour, et en attente d’installation, TGI
de Mbacké et TGI de Tivaouane) ; le ressort de la Cour d’Appel de
Tambacounda (en attente d’installation, ses compétences sont provi-
soirement dévolues à la Cour d’Appel de Kaolack) ».
30
désormais soulever l’exception d’inconstitutionnalité
devant la cour d’appel »55.
31
Il s’y ajoute que « la procédure devant le Conseil constitu-
tionnel n’est pas contradictoire. Toutefois, le Conseil cons-
titutionnel, saisi conformément à l’article 74 de la Cons-
titution et en cas d’exception d’inconstitutionnalité, trans-
met pour information les recours au Président de la Répu-
blique et au Président de l’Assemblée nationale. Ces der-
niers peuvent produire, par un mémoire écrit, leurs obser-
vations devant le Conseil constitutionnel »60.
32
Son pendant, à des nuances près, est la question prioritaire
de constitutionnelle (QPC) introduite en France à la suite
de la révision constitutionnelle du 23 juin 2008 (article 61-
1 de la Constitution) en ces termes : « Lorsque, à l’occasion
d’une instance en cours devant une juridiction, il est
soutenu qu’une disposition législative porte atteinte aux
droits et libertés que la Constitution garantit, le Conseil
constitutionnel peut être saisi de cette question sur renvoi
du Conseil d’Etat ou de la Cour de Cassation qui se
prononce dans un délai déterminé ».
33
droit commun d’application du droit de communautaire
qu’il doit regarder comme un "ordre juridique intégré" à
l’ordre juridique national61. Bref, le juge national est juge
communautaire62.
61
La reconnaissance, en France, de la primauté du droit communautaire
sur les lois nationales soit une affirmation de la jurisprudence
administrative du Conseil d’Etat (CE, Ass., 20 octobre Nicolo). De cette
jurisprudence, le juge administratif français a accepté de contrôler la
compatibilité d'une loi, même postérieure, avec les stipulations d'un
traité, en application de l'article 55 de la Constitution. Mais encore, le
même Conseil a finalement uniformisé les règles régissant de l’effet
direct des directives. Depuis l’arrêt, CE, Ass, 30 octobre 2009 Mme
Perreux). Par un retour sur sa jurisprudence antérieure (CE, 22
décembre 1978, 22 décembre 1978, Ministre de l’intérieur c/ Cohn-
Bendit Ministre de l’intérieur c/ Cohn-Bendit), Les particuliers peuvent
désormais se prévaloir, à l’appui d’un recours directement dirigé contre
un acte administratif non réglementaire, des dispositions précises et
inconditionnelles d’une directive, lorsque l’Etat français n’a pas pris,
dans les délais impartis, les mesures de transposition nécessaires.
Conseil d’Etat, Le juge administratif et le droit de l’Union européenne
(dossier thématique,) 23 septembre 2015.
62
Laurent Sermet, « Le contentieux préjudiciel ; les cours
communautaires et le juge administratif africains. Regards sur une
justice dialogique », in Demba Sy, Alioune Badara Fall (dir.), Les
nouvelles tendances du droit administratif en Afrique, (Troisième s
rencontres de Dakar), PUT 1 Capitole, 2018, p. 144.
34
Le renvoi préjudiciel, qui procède du contentieux de la
déclaration63, est une procédure par laquelle une juridiction
nationale pose à une Cour de Justice communautaire une
question portant sur le sens ou l’appréciation de la légalité
d’une norme communautaire, dans un litige dont elle est
saisie64. Ces lignes de définition se traduisent en renvoi
préjudiciel pour interprétation et en renvoi préjudiciel
pour appréciation de validité.
63
Alioune Sall, La justice de l’intégration. Réflexions sur les
institutions judiciaires de la CEDEA et de l’UEMOA, 2e éd.,
L’Harmattan, 2018, p. 247.
64
Claude Blumann, Louis Dubouis, cités par Saïdou Nourou Tall, Droit
du contentieux international africain. Jurisprudences et théorie
générale des différends africains¸ 2018, L’Harmattan-Sénégal, p. 231.
65
Saïdou Nourou Tall, Droit des organisations internationales
africaines, L’Harmatttan-Sénégal, 2015, p. 191.
66
Saïdou Nourou Tall, ibid., p. 197.
35
l'interprétation du Traité de l'Union, sur la légalité et
l'interprétation des actes pris par les organes de l'Union,
sur la légalité et l'interprétation des statuts des organismes
créés par un acte du Conseil, quand une juridiction
nationale ou une autorité à fonction juridictionnelle est
appelée à en connaître à l'occasion d'un litige. Les
juridictions nationales statuant en dernier ressort sont
tenues de saisir la Cour de Justice. La saisine de la Cour
de Justice par les autres juridictions nationales ou les
autorités à fonction juridictionnelle est facultative »67.
67
Article 12 du Protocole additionnel n°1 relatif aux Organes de
contrôle de l'UEMOA.
68
Article 13 Protocole additionnel n°1 relatif aux Organes de contrôle
de l'UEMOA.
36
La Cour de Justice estime qu’il résulte de l’examen de ces
différents textes que le Conseil d’Etat ne peut demander à
la Cour de céans qu’ « une interprétation des dispositions
de droit communautaire, ou qu’une appréciation de
validité » ; que la question à elle posée peut s’entendre
comme « une demande d’interprétation des dispositions de
la Directive n°02/2002/CM/UEMOA du 23 mai 2002, en
son article 7-2 concernant les affaires en instance
d’instruction ou de décision. La compétence que le Traité
de l’UEMOA attribue à la Cour de Justice dans le cadre de
la procédure de renvoi est expressément celle de statuer
à «titre préjudiciel »69.
69
Ainsi la Cour de Justice de l’UEMOA juge-t-elle, en officiant de la
sorte, qu’il ne lui appartient pas de désigner une quelconque juridiction
pour statuer sur le recours tendant à faire annuler la décision de la
Commission nationale de la Concurrence du Sénégal du 27 décembre
2002. En l’espèce, la décision de la Commission nationale de la
Concurrence du Sénégal étant intervenue et ayant fait l’objet d’un
recours avant l’entrée en vigueur du Règlement n°02/2002/C M du 23
mai 2002, les instances de l’UEMOA ne peuvent statuer sur cette
affaire.
70
Article 10 du protocole additionnel A/SP.1/01/05 portant
amendement du préambule, des articles 1er, 2, 9, 22 et 30 du protocole
A/AS1/7/91 relatif à la Cour de Justice de la Communauté, ainsi que de
l’article 4 paragraphe 1 de la version anglaise dudit protocole ;
Abdoulaye Dièye, « La Cour de Justice de la Communauté- CEDEAO
37
A/SP.1/01/05 portant amendement du préambule relatif à la
Cour de Justice de la CEDEA n’évoque que le renvoi
préjudiciel pour interprétation71.
38
risque d'une interprétation erronée du droit de
l'Union »75. Cette jurisprudence ouvre une perspective de
sanction des juges suprêmes nationaux pour défaut de
renvoi préjudiciel, à la suite d’un manquement constitué
par le refus du Conseil d’Etat de déférer à son obligation
de renvoi.
3. La justice arbitrale
75
Cour de justice de l'Union européenne, 4 octobre 2018, Commission
c/ France, aff. C-416/17, AJDA 2018, p. 1933.
76
Arrêt 005/2020 du 08 juillet 2020, La Commission de l’UEMOA
contre la Décision n° 19-287 du 22/08/2019 de la Cour
constitutionnelle du Bénin, p. 9.
39
des litiges administratifs, il n’en demeure pas moins un
mode juridictionnel.
77
Alice Minet, Les indispensables du contentieux administratif, Paris,
Ellipses, 2019, p. 23.
78
Les termes du débat sont exposés dans les arrêts TC, 17 mai
2010 Institut national de la Santé et de la Recherche médicale
40
En Afrique, le nouvel Acte uniforme relatif au droit de
l’arbitrage, adopté le 23 novembre 2017 à Conakry
(Guinée) et entré en vigueur le 15 mars 2018, en
substitution au texte initial du 11 mars 1999, conforte
l’élargissement du périmètre de l’arbitrage aux personnes
publiques. Son article 2 pose le principe suivant : « Toute
personne physique ou morale peut recourir à l'arbitrage
sur les droits dont elle a la libre disposition. Les Etats, les
autres collectivités publiques territoriales, les
établissements publics et toute autre personne morale de
droit public peuvent également être parties à un arbitrage,
quelle que soit la nature juridique du contrat, sans pouvoir
invoquer leur propre droit pour contester l'arbitrabilité
d'un différend, leur capacité à compromettre ou la validité
de la convention d'arbitrage ».
41
« Les litiges peuvent également être soumis à un "tribunal
arbitral" dans les conditions prévues par l’Acte uniforme
de l’OHADA relatif à l’Arbitrage, les parties peuvent
insérer une clause compromissoire dans les conditions
prévues par le cahier des charges ».
42
1. Les recours administratifs
80
« Cons. que la décision prise à cet égard par l’inspecteur du travail
reste soumise, à défaut de dispositions contraires de la loi et
conformément aux principes généraux du droit public, au contrôle
hiérarchique ; que l’exercice, par le ministre, d’un tel contrôle, qui
peut porter même sur l’opportunité du licenciement, dès lors que la
décision de l’inspecteur du travail n’a pas créé de droits au profit des
délégués intéressés du personnel, est seul de nature à donner à tous
les intérêts en présence les garanties indispensables, le Conseil d’Etat
sur recours pour excès de pouvoir ne pouvant exercer en la matière,
ainsi qu’il a été dit ci-dessus, qu’un contrôle de légalité ». CE Sect. 30
juin 1950, Sieur Quéralt, Rec. p. 413.
43
Les recours administratifs sont reconnus à un administré qui
est destinataire d’une décision administrative ou à son
représentant dûment mandaté.
81
Agathe Van Lang, Genévrière Gondouin, Véronique Inserguet-
Brissert, Dictionnaire de droit administratif, Paris, Sirey, 2015, p. 390.
44
l’Etat ou du ministre de tutelle s’orientent plus vers le
contrôle de légalité.
82
Tel que la contestation de la base d’imposition : sur le bénéfice pour
l’impôt sur les sociétés, le revenu au titre des salaires, le revenu au titre
des loyers (impôts sur le revenu foncier).
45
acception des montants qui lui sont réclamés au cours de la
procédure de rappel de droit83 ; 2 ; a saisi, préalablement
audit recours, le tribunal ».
a. La décision préalable
83
La notification de redressement et la taxation d’office (en cas
d’absence de souscription de déclaration, par exemple).
84
Abdou Aziz Daba Kébé, La répartition des compétences entre la loi
et le règlement en droit fiscal sénégalais, Université Cheikh Anta Diop
de Dakar, Thèse de doctorat de droit public, 2012, p. 134.
85
Article R 421-1 du CJA.
46
contester la légalité d’un acte administratif. Le recours étant
formé contre un acte administratif, la règle de la décision
préalable est remplie d’elle-même. Donc, le recours
administratif préalable est, en principe, facultatif pour le
recours pour excès de pouvoir : « le requérant n’est pas
tenu de former au préalable un recours administratif contre
un acte administratif dont il conteste la légalité, il peut
saisir directement le juge de l’excès de pouvoir ; il a
seulement la possibilité de le faire »86.
86
Alain Bockel, Droit administratif, op. cit., p. 432.
47
mentionné aux articles 24387 et 24488 du présent Code, elle
peut, dans le délai de deux (02) mois à compter de la date
à laquelle l'acte est devenu exécutoire, demander au
représentant de l'Etat concerné de mettre en œuvre la
procédure d'annulation prévue aux articles 246 et 247 ci-
dessus. Pour les actes mentionnés à l'article 243 du présent
Code, cette demande ne peut avoir pour effet de prolonger
87
Les actes pris par les collectivités territoriales sont transmis au
représentant de l'Etat auprès, du département ou de la commune, lequel
en délivre aussitôt accusé de réception. La preuve de la réception des
actes par le représentant de l'Etat peut être apportée par tout moyen.
L'accusé de réception qui est immédiatement délivré peut être utilisé
comme preuve. Pour les actes ci-dessous énumérés, le représentant de
l'Etat dispose d'un délai de quinze (15) jours pour en demander une
seconde lecture. Cette demande revêt un caractère suspensif, aussi bien
pour le caractère exécutoire de l'acte que pour tout délai de procédure
contentieuse. Sont concernés par ces dispositions les actes suivants : i)
les délibérations des conseils ou les décisions prises par délégation des
conseils ; ii) les actes à caractère réglementaire pris par les collectivités
territoriales dans tous les domaines qui relèvent de leur compétence en
application de la loi ; iii) les conventions relatives aux marchés ainsi
que les conventions de concession ou d'affermage de services publics
locaux à caractère industriel ou commercial ; iv) les décisions
individuelles relatives à la nomination, à l'avancement de grade ou
d'échelon d'agents des collectivités territoriales; v) les décisions
individuelles relatives aux sanctions soumises à l'avis du conseil de
discipline et au licenciement d'agents des collectivités territoriales. Ces
actes sont exécutoires de plein droit, quinze (15) jours après la
délivrance de l'accusé de réception, sauf demande de seconde lecture de
la part du représentant de l'Etat, et après leur publication ou leur
notification aux intéressés. Ce délai de quinze (15) jours peut être réduit
par le représentant de l'Etat à la demande du président du conseil
départemental ou du maire (article 243 du CGCT).
88
Les décisions réglementaires et individuelles prises par le président
du conseil départemental ou le maire dans l'exercice de leurs pouvoirs
de police, les actes de gestion quotidienne pris au nom des collectivités
territoriales autres que ceux mentionnés à l'article 243 ci-dessus sont
exécutoires de plein droit dès qu'il est procédé à leur publication ou à
leur notification aux intéressés, après transmission au représentant de
l'Etat (article 245 du CGCT).
48
le délai de recours contentieux dont dispose le représentant
de l'Etat en application de l'article 246 du présent code.
Lorsque la demande d'annulation concerne un acte
mentionné à l'article 244 du présent Code, le représentant
de l'Etat peut déférer l'acte en cause devant la Cour
suprême dans les deux (02) mois suivant sa saisine par la
personne physique ou morale lésée. Lorsque la demande
d'annulation concerne un acte mentionné à l'article 245 du
présent Code, au cours du délai d'approbation du
représentant de l'Etat, celui-ci traite cette demande selon
la procédure du recours gracieux. Si la décision est
devenue exécutoire, seul le recours direct est possible.
Ces actes déférés ne sont pas susceptibles de
recours hiérarchique ».
89
En France, le recours administratif préalable obligatoire (RAPO)
s'applique notamment dans les domaines suivants : contentieux fiscal
(par exemple, assiette de l'impôt), accès aux documents administratifs ;
accès aux professions réglementées (exemple : Ordre des médecins),
fonction publique militaire (recours devant la commission de recours
des militaires), contentieux des étrangers (par exemple, refus de visas).
90
Nicolas Kada, Martial Mathieu, Dictionnaire d’administration
publique, PUG, 2014, p. 411.
49
du recours administratif préalable obligatoire est
l’irrecevabilité du recours.
50
du marché et exposant les motifs de sa réclamation par une
lettre recommandée avec accusé de réception ou déposé
contre récépissé. Ce recours peut porter sur la décision
d’attribuer ou de ne pas attribuer le marché, les conditions
de publication des avis, les règles relatives à la
participation des candidats et aux capacités et garanties
exigées, le mode de passation et la procédure de sélection
retenue, la conformité des documents d’appel d’offres à la
réglementation, les spécifications techniques retenues, les
critères d’évaluation. Il doit invoquer une violation
caractérisée de la réglementation des marchés publics. Il
doit être exercé dans un délai de cinq (05) jours francs et
ouvrés à compter de la publication de l’avis d’attribution
provisoire du marché, de l’avis d’appel à concurrence ou
de la communication du dossier d’appel à la concurrence ».
51
recours contentieux. En vérité, les articles 89 et 90 du Code
des Marchés publics rendent obligatoires deux types de
recours administratif préalable ; il s’agit du recours devant
la personne responsable des marchés et du recours devant
le Comité de Règlement des Différends de l’Autorité de
Régulation des Marchés publics (ARMP). Ces deux
recours précédent la saisine du juge de l’excès de
pouvoir : « En effet, bien que le CMP ne consacre pas
l’existence d’un REP contre les décisions du CRD, force est
de constater que dans la pratique plusieurs recours de ce
type ont été introduits devant la chambre administrative de
la Cour suprême. Face à cette situation, d’autres
fondements à ce REP contre les décisions de l’ARMP
doivent être cherchés. A ce sujet, il faut rappeler que
l’ARMP est une autorité administrative habilitée à prendre
des décisions administratives unilatérales pouvant faire
grief à l’une des parties à la contestation. C’est pourquoi,
il a été admis que ses décisions qui ne sont ni des actes
juridictionnels ni des actes législatifs soient susceptibles de
REP à l’initiative de la partie qui estime que le droit n’a
pas été bien dit par le régulateur »91.
91
Adama Issoufou, Les mutations du droit des marchés publics au
Niger et au Sénégal : contribution à l’étude de l’encadrement juridique
d’une catégorie de dépense publique, Thèse de doctorat, Université
Cheikh Anta Diop, 2015, pp. 379-380.
52
ministères ; et l’organisation et le fonctionnement de
l’ARMP par le décret n° 2007-546 du 25 avril 2007 portant
de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP).
92
Il s’y ajoute qu’en droit français, les contentieux afférents aux travaux
publics échappaient à la règle pour des raisons essentiellement
historiques.
93
Article L. 412-4 du Code des relations entre le public et
l’Administration. Annoté et commenté, Paris, Dalloz, 2018.
53
c. La décision attaquable
94
CE français, 11 février 2015, Centre hospitalier d'Auch, n° 369110.
54
invoqué à l'appui du recours administratif contre la
décision initiale, dès lors que ces moyens sont relatifs au
même litige que celui dont avait été saisie l'autorité
administrative »95.
95
CE, 21 mars 2007, M. A, n° 284586.
96
CE, 18 novembre 2005 Houlbreque, Rec., p. 513.
97
Camille Broyelle, Contentieux administratif, 6e éd., Paris, LGDJ,
2018-2019, pp. 126-127.
55
Paragraphe 1. L’examen de la demande de l’autorité
administrative
56
recours contentieux s’il est lui-même intenté dans le délai
de deux mois. La prorogation ne peut jouer qu’une seule
fois. Voir CE, 27 octobre 1993, Sidy Mohamed Diop, bull.,
n° 1, p. 15.
98
Demba Sy, Droit administratif, op. cit., pp. 103-104.
57
2.1. La transaction
58
A ce titre, l’alinéa 3 de l’article 3 du décret n° 70-1216 du
07 novembre 1970 portant création d’un Agent judiciaire de
l’Etat et fixant ses attributions indique expressément
qu’« après consultation des administrations compétentes,
[l’Agent judiciaire de l’Etat] peut proposer à la partie
adverse toute transaction utile ; la transaction n’aura
d’effet qu’après approbation par le Ministre chargé des
Finances »99.
99
Pour les collectivités territoriales, voir notamment les articles 126,
171 et 225 de la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code
général des Collectivités territoriales.
100
Article L. 423 alinéa premier CRPA.
59
de l’arbitre, le tiers conciliateur n’a pas de pouvoir de
décision.
60
probant ou non d’une comptabilité ; 5. détermination du
chiffre d’affaires réalisé par une entreprise ; 6. valeur
probante du mode de comptabilisation des travaux en
cours. La Commission compétente est celle du principal
établissement de l’entreprise, ou du siège social s’il s’agit
d’une société ».
101
JORS n° 6827 bis, du 13 décembre 2014,
61
L’accord de médiation ou de conciliation acquiert force
obligatoire, soit par son dépôt, d’un commun accord entre
les parties, au rang des minutes d’un notaire, soit par son
homologation par le juge compétent.
102
Article L 213-1 à 213-10 CJA.
« Lorsque le Conseil d’Etat est saisi d’un litige en premier et dernier
103
ressort, il peut, après avoir obtenu l’accord des parties, ordonner une
médiation pour tenter de parvenir à un accord entre celles-ci selon les
modalités prévues au Chapitre III du Titre 1 er du Livre II ». Article L.
144-1 CJA.
62
l’environnement institutionnel et économique de
l’entreprise, notamment dans ses relations avec les
administrations publiques ou les organismes investis d’une
mission de service public.
63
La réclamation, au sens de la présente loi, ou la démarche
entreprise de sa propre initiative par le Médiateur de la
République n’interrompt pas les délais de recours,
notamment devant les juridictions compétentes.
64