Anatomie Chirurgicale de La Paroi Abdominale
Anatomie Chirurgicale de La Paroi Abdominale
Anatomie Chirurgicale de La Paroi Abdominale
Dr ISMAIL ZINE-EDDINE
Service de chirurgie réparatrice et plastique et des brûler
CHU MED VI - MARRAKECH
INTRODUCTION
La paroi abdominale constitue l’ensemble des structures musculo-aponevrotiques qui contiennent les viscères
abdominaux incluant le péritoine pariétal .
Elle est donc plus qu'antéro-Iatérale, elle circonscrit, hors rachis, la totalité de l'abdomen, sous la forme d'une
sangle musculo-aponévrotique, véritable corset interne. La partie postérieure étant occupée par le rachis thoraco
lombaire.
Étendue de l'orifice inférieur du thorax à celui supérieur du bassin, elle s'insère en dorsal sur le rachis.
Elle associe trois plans superposés qui, chacun, peuvent poser un problème plastique
- la peau, parfois normale, parfois détériorée (distendue, vergeturée.. .)
- la graisse, parfois mince, parfois stéatomérique,
- les muscles et surtout ici la ligne blanche parfois distendue, élargie en un diastasis longitudinal, en règle sous-
ombilical.
-
- Intérêt :
I- Introduction
II- Rappel
1- Anatomie de surface
2- Anatomie descriptive
III- Anatomie chirurgical
1- Plans superficiels
2- Plan musculo-aponévrotique
VI- Anatomie artistique
V- Conclusion
ANATOMIE CLASSIQUE
L'ANATOMIE DE SURFACE
La paroi abdominale antéro – latérale circonscrit la plus grande partie de la cavité abdominale en formant une
vaste sangle constituée d’éléments musculo – aponévrotique souples et déformables .
o en caudal et médial :
. les 2 épines du pubis
• Musculaires :
o bord latéral des muscles droits, surtout visibles chez le sujet musclé
• Cutanés :
o sillon médial ventral (ligne blanche), ombilic (nombril), pli ou sillon inguinal
La couverture cutanée
Elle est mobile au niveau des parties latérale «< peau de chien »), alors que la ligne médiane est souvent fixée
(ombilic, ligne blanche).
Elle est glabre chez la femme et de pilosité variable chez l’homme. à la partie médiane et inférieure , on
trouve les poils pubiens . leurs disposition est : chez la femme : triangulaire à base supérieure , chez l’homme :
losangique se continuant plus haut vers l’ombilic voir l’épigastre .
L’élasticité du revêtement cutané abdominal est dépendante du derme; la capacité de la peau à se distendre et
surtout à se retendre (après plusieurs grossesses, par exemple) dépend de la richesse du derme en fibres
élastiques. La rupture du derme se traduit par des vergetures, en règle générale inférieures et latérales, la
distension dermique simple étant le plus souvent périombilicale. L'excès cutané, la distension du revêtement et
l'hyperélasticité orienteront vers une réduction cutanée adaptée.
On peut decrire des lignes de traction élastique horizontales en sus ombilical , concaves vers le haut en sous
ombilical.
Ces lignes de traction élastique détérminent des plis transversaux parmi lesquels nous retiendrons :
- le pli transversal sus pubien , qui traverse la pilosité pubienne en dessous de sa limite supérieure . il
shématise l’incision de PFANNENSTIEL .
- un pli sous ombilical joint les deux EIAS et traverse la ligne médiane à mi chemin entre ombilic et
pubis . il permet de tracer l’incision de MAC BURNEY horizontalisée .
toute cicatrice perpendiculaire à ces lignes de traction tend à s’élargir .
sur la ligne médiane au dessus de la ligne horizontale bi – iliaque , se trouve l’ombilic ou nombril .
c’est une cicatrice cupuliforme résultat de l’oblitération après la naissance de l’orifice où passent les éléments
du cordon ombilical .
la distance ombilic – poils pubiens est de 10 cm environ , il constitue un repère anatomique important surtout
lors des plasties abdominales où il peut être repositionné après exérèse de l’excédent cutanéo – graisseux .
Le pannicule adipeux
On peut considérer, au niveau de l'abdomen, deux couches adipeuses séparées par le fascia superficialis :
- L'une superficielle, tissu graisseux sus fascial ( hypoderme ) , d'épaisseur variable selon les sujets (1 cm en
moyenne), représente la voie de passage des vaisseaux et des nerfs destinés à la peau , responsable en cas
d'anomalie, des phénomènes de peau d'orange au pincement (capiton), exprimant la présence de cloisons
fibreuses multiples.
Cette graisse est aréolaire , à disposition verticalisée.
Cette couche doit toujours être respectée, car très vasculaire, dans les lipo-aspirations.
- L'autre profonde, sus-aponévrotique, sous-fasciale, d'épaisseur variable, pauvre en vaisseaux mais riche en
lymphatiques, traversée par les pédicules perforants neurovasculaires à destinée superficielle.
Cette graisse profonde est aspirable et à disposition plutôt horizontale lamellaire.
Les Iipodystrophies abdominales sont évidemment aussi en rapport avec le régime alimentaire: l'association
distension-obésité peut créer un véritable tablier abdominal retombant sur les faces ventrales des cuisses, par
fixation du fascia superficialis à l'arcade crurale et au pubis.
Il faut noter ici que la graisse abdominale superficielle est à vascularisation essentiellement profonde par les
perforantes musculo-cutanées, bien plus que par les artères cutanées proprement dites, expliquant les lipolyses
post-lipectomie, après décollement complet du plan cutanéo-graisseux abdominal de ses adhérences musculo-
aponévrotiques.
Le fascia superficialis
Le fascia superficialis est une structure fibro-élastique, vestige
du peaucier abdominal, solide, à haute capacité de distension et de
rétraction.
Ses fibres sont à disposition essentiellement horizontales, en sus-
ombilical, et à concavité supérieure, en sous- ombilical, à l'origine:
- d'un pli sus-pubien (pfannenstiel et tablier abdominal).
- d'un pli sus-ombilical.
Le fascia superficialis apparaît comme la structure essentielle, avec
le derme, de tenue et de contention adipeuse et cutanée.
Il se poursuit, en delà de l'arcade crurale, par le fascia fémoral,
où il se confond avec le fascia de Camper, et au niveau médian,
sous la forme d'un ligament fundiforme de la verge.
Le fascia superficialis est renforcé et adhérent au plan superficiel et profond, en particulier au niveau de la
ligne blanche.
L'ANATOMIE MUSCULAIRE
Dans la constitution de la paroi abdominale, le plasticien s’intéresse surtout aux deux muscles superficiels, le
rectus abdominis et l’oblique externe. L’anatomie musculaire abdominale est bien connue : elle associe un
muscle antérieur, verticalisé, et trois muscles larges latéraux, inversement croisés.
Le feuillet postérieur de la gaine n'est pas complet: il s'arrête au quart inférieur de la hauteur, au niveau de la
ligne arquée (arcade de Douglas), mettant la face dorsale du muscle grand droit en contact direct avec le fascia
transversalis, le péritoine étant sous-jacent.
Deux coupes, au niveau des quarts supérieur et inférieur de l'abdomen, montrent l'organisation de construction
de la gaine des droits: rappelons que l'absence de feuillet postérieur de la gaine, dans le quart inférieur, est
probablement à l'origine de la faiblesse particulière de la ligne blanche à ce niveau, et de la fréquence des
diastasis des grands droits sous-ombilicaux et l’aspect « petit ventre » sous ombilical .
Leur rapprochement se fait par des points séparé simples lorsque le diastasis est plus de 4cm .
Entre la feuillet postérieur de la gaine et le muscle cheminent les artères épigastriques supérieures et
inférieures .
Le bord externe de la face antérieure de la gaine se continue avec l’aponévrose des muscles larges .
Ce bord externe se projette sur une ligne verticale allant du milieu du rebord costal au pubis .
Rappelons les adhérences des intersections tendineuses du rectus au feuillet antérieur, expliquant que les
hématomes, ou les abcès de la gaine, ne puissent s'étendre qu'à la face postérieure du muscle.
Notons que le muscle grand pectoral (pectoralis major), insère son faisceau abdominal sur le feuillet antérieur
de la gaine, en haut.
Le muscle pyramidal du bassin (pyramidalis) est considéré comme un dédoublement inférieur du muscle
rectus. Inséré sur le pubis, triangulaire, il s'étend à la ligne blanche, recouvert des aponévroses abdominales
antérieures. Inconstant, il est considéré comme tenseur de la ligne blanche (linea alba).
L'oblique externe
Le muscle grand oblique ou oblique externe de l'abdomen est le muscle latéral de l'abdomen le plus
superficiel. Il naît de digitations à la face externe de la 5è à la 12è côte, communes avec celles des muscles
serratus major (5è, 9è) et latissimus dorsi (10e, 12e). Les fibres musculaires sont globalement obliques en bas et
en avant.
Il s'insère sur la crête iliaque (lèvre externe).L'arcade crurale (où il forme des piliers externes, intérieurs et
postérieurs qui détermineront l'orifice superficiel du canal inguinal) et par une aponévrose abdominale antérieure
qui participe au feuillet antérieur de la gaine du rectus.
Pour les Anglo-Saxons, le feuillet postérieur n'appartiendrait qu'au muscle transverse .
Sa vascularisation est de type IV de Mathes et Nahai et provient des branches latérales des 8 derniers
pédicules intercostaux . ils pénètrent le muscle par sa face postérieure , le long de la ligne axillaire moyenne .
Il reçoit son innervation des six derniers nerfs intercostaux et des nerfs ilio-hypogastrique et ilio-inguinal.
Les branches cutanées le traversent pour atteindre la peau .
ainsi des lambeaux musculo – cutanés d’oblique externe peuvent être levés .
c’est le lambeau de deuxième intention quand le grand droit n’est pas utilisable
le territoire cutané s’étend du rebord costal au ligament inguinal homolatéral.
Il peut etre aussi fascio - cutané
Il permet la couverture des PDS thoraco – abdominales , du membre supérieur sous forme fascio-cutanée et peut
aussi être utilisé pour la reconstruction du sein , de la paroi abdominale et des hémipelevectomies
L'oblique interne
Le petit oblique ou oblique interne de !'abdomen, sous-jacent au muscle grand oblique, a une direction inverse,
en haut et en avant. Il naît de la lèvre intermédiaire de la crête iliaque (tiers antérieur), de l'aponévrose lombo-
sacrée, et de l'arcade crurale (tiers postérieur).
Les fibres terminales s'insèrent:
- pour les supérieures, sur les bords inféro-externes des trois dernières côtes;
- pour les fibres moyennes, sur l'aponévrose abdominale antérieure, qui se dédoublera pour engainer le rectus
et s'entrecroiser avec leurs opposées, pour former la ligne blanche. Rappelons que ce dédoublement n'existe pas
dans le quart inférieur de la gaine;
- pour les inférieures, en un tendon conjoint avec le muscle transverse, inséré sur l'épine du pubis, déterminant
l'orifice profond du canal inguinal, et envoyant quelques fibres crémastériennes.
Sa vascularisation est de type V de Mathés et Nahai .
Son pédicule dominant provient de l’artère circonflexe iliaque profonde et le pénètre par sa face profonde à 1
cm de l’EIAS .
Les pédicules mineurs proviennent de l’artère épigastrique inférieure et profonde et des perforantes
intercostales .
Il peut être levé comme lambeau musculaire pur pour la couverture de la partie basse de l’abdomen , de
l’aine , du périnée et du trochanter homolatéral , ou à distance en tant que lambeau libre .
Il peut etre aussi composite ostéo – musculaire , associé à la crête iliaque , ou ostéo – musculo – cutané .
Il est innervé par les six derniers nerfs intercostaux (T10, T11, T12), et par les nerfs ilio-hypogastrique et ilio-
inguinal (L 1, L2).
Rappelons que la ligne blanche latérale de Spiegel sépare la partie charnue de la partie aponévrotique: elle est
une zone de faiblesse, source de hernies latérales.
Le muscle transverse
Le transverse de l'abdomen est le plan le plus profond des muscles latéraux, il recouvre le fascia transversalis
qui le sépare du péritoine. Il naît des faces internes des 7e au 12e cartilages costaux, par des digitations
communes avec celles du diaphragme, ainsi que de l'aponévrose lombaire (qui engaine le muscle carré des
lombes), de la lèvre interne de la crête iliaque et de l'arcade crurale (tiers postérieur).
Les fibres musculaires sont globalement horizontales, et se terminent sur une aponévrose abdominale
antérieure (ligne semi-lunaire), qui participe au feuillet postérieur de la gaine du rectus, accolée à l'oblique
interne.
Les fibres inférieures forment avec celles de l'oblique interne, le tendon conjoint.
Sa vascularisation provient des artères intercostales et lombaires .
Il possède la même innervation que le petit oblique avec lequel il est parfois fusionné .
Antagoniste du diaphragme, il est le véritable muscle expirateur essentiel (le corset interne véritable).
Le fascia transversalis
Le fascia transversalis est l'équivalent du fascia endo-thoracique. Il continue en bas le fascia iliaca, dédoublé
pour le nerf fémoral, il détermine en avant du psoas-iliaque, l'espace sous-péritonéal de Bogros.
Il apparaît très faible en sus-ombilical, où il ne pourra empêcher les hernies ombilicales ou de la ligne blanche.
Il apparaît par contre renforcé au niveau de l'ombilic, où il forme le fascia ombilicalis. Il apparaît encore plus
solide, quasi aponévrotique, en sous-ombilical, où il a incontestablement un rôle de contention directe, sous le
tendon conjoint: il se confond alors avec l'arcade crurale.
Il se continue en crural sous la forme d'une gaine vasculaire fémorale.
La ligne blanche
La ligne blanche est un raphé médian fibreux d'entrecroisement des fibres tendino-aponévrotiques, issu des
aponévroses abdominales antérieures, après leur passage devant ou derrière le rectus.
Normalement très étroite, elle peut s'élargir selon des limites normales, tolérables, qui définissent en cas
d'excès le diastasis des grands droits: parfois même, elle peut être absente, les bords médiaux des muscles droits
se recouvrant.
Elle apparaît la plus fragile au niveau de l'anneau ombilical (situé à l'union des 44 % et 66 % de la hauteur au
niveau de la 3e intersection): l'anneau ombilical mesure 20 mm de diamètre à la naissance, et se ferme
spontanément à 2-3 ans, où il devient inférieur à 10 mm.
Les hernies ombilicales de l'enfant ne doivent pas être opérées, si elles ne sont pas compliquées, avant trois
ans. .
L'anneau ombilical reçoit en haut le ligament rond, fibreux, les artères ombilicales fibrosées et l'ouraque, quasi
ligamentaire, tendu de la vessie.
La ligne blanche sous-ombilicale est la plus sensible aux distensions des grossesses successives, sans doute en
raison de l'absence du feuillet postérieur de la gaine des droits.
L'insertion basse pubienne s'élargit en un triangle,
et forme l'adminiculum lineae albae.
Les valeurs normales de l'écartement des grands
droits sont selon Rath :
- en sus- et sous-ombilical, 10 mm avant 45 ans,
15 mm après 45 ans,
- en ombilical, 27 mm maximum.
Lors des éventrations , la continuité de la ligne blanche est rompue et il existe une issue de viscères en sous
cutané .
La cure de ces éventrations doit comporter outre la réintégration des viscères , la suture des bords internes des
gaines du muscle droit . ces sutures peuvent se faire en un plan ou en deux plans .
Lorsqu’une suture simple est insuffisante , on optera pour le pose de matériel synthétique non résorbable ou
de tissu autologue .
Par ailleurs , des malformations congénitales peuvent se voir et se caractérisent par l’absence de ligne blanche
surtout en péri ombilical , c’est l’omphalocèle qui est une urgence chirurgicale pédiatrique .
Le péritoine
L'ANATOMIE VASCULAIRE
Il faut distinguer les vascularisations artérielles superficielle, cutanéo-graisseuse et profonde, musculaire, bien
qu'elles soient liées et anastomotiques.
La vascularisation musculaire
Le réseau vasculaire abdominal se caractérise de chaque côté par un axe vertical paramédian profond
anastomosant les artères épigastriques profondes inférieures (AEIP) aux artères épigastriques supérieures (AES).
Cet axe chemine au sein du muscle grand droit qu'il vascularise selon le type III de la classification de Mathes et
Nahai. Il vascularise également une grande partie de la peau et des téguments de la paroi antérieure de l'abdomen
et la partie sous-jacente du péritoine pariétal.
Dans ce trajet elle se rapproche du grand droit et rejoint son bord externe à mi-chemin entre le pubis et l'ombilic.
Elle s’engage peu après sous l’arcade de Douglas .
Jusqu’à l’arcade de douglas , l’artère est située en avant du fascia transversalis . à partir de l’arcade de Douglas
elle monte dans la gaine , en arrière du corps musculaire , jusqu’à l’ombilic , où elle pénètre dans le muscle .
Elle se divise ensuite en deux ou trois branches après son entrée dans le muscle. Ces branches s'anastomosent
avec les branches de l'AES au-dessus du niveau de l'ombilic , dans l’épaisseur du muscle grand droit, et
permettent la levée de lambeau de rectus à pédicule supérieur ou inférieur.
.ces branches peuvent donner quatre types de collatérales: des branches musculaires, musculo-cutanées,
péritonéales et latérales segmentaires anastomotiques avec les intercostales.
Le calibre de l'AEIP à son origine est deux fois plus important que celui de l'AES.
Le territoire cutané propre de l'AEIP est donc très vaste : la partie médiane homo latérale de la paroi en regard
du muscle et une extension latérale par les branches segmentaires externes qui vont s'anastomoser avec les
intercostales
. Artère épigastrique supérieure (AES)
- 2° ) Les 8e , 9e , 10e et 11e artères intercostales et les artères lombaires vascularisent la partie latérale
de la paroi abdominale.
Elles naissent de l'aorte et se rejoignent en avant dans le plan situé entre le muscle transverse et le muscle petit
oblique.
Par leurs collatérales, elles vascularisent le péritoine, les muscles et la peau de l'abdomen.
En s'anastomosant en avant avec les branches segmentaires externes de l'axe épigastrique profond, elles
complètent le réseau profond de la paroi antérieure de l'abdomen.
En superficie, ils donnent des branches cutanées qui sont orientées suivant le même axe que leur profond. Ces
branches s'anastomosent en avant avec les branches à destinée cutanée de l'axe épigastrique profond et en bas
avec les branches de l'artère épigastrique inférieure superficielle ainsi qu'avec les branches du réseau superficiel.
Les artères intercostales de T9 à T11 sont à la base des lambeaux intercostaux qui sont des lambeaux muscuo –
cutanés de type III de Mathès et Nahai ( deux pédicules dominants : artères antercostales antérieure et
postérieure) . leurs territoire cutané s’étend de la ligne médiane à la ligne postérieure , et du sillon sous
mammaire à l’ombilic . ils peuvent aussi être ostéo – myo – cutanés emportant une côte . ils peuvent être utilisés
pour la couverture des PDS abdomino – thoraciques antérieures et lombaires , intra thoraciques , ainsi que des
membres ou de la mandibule en tant que lambeau libre .
-3°) L'artère circonflexe iliaque profonde , collatérale de l’artère iliaque externe , participe également au
réseau profond par une collatérale ascendante cheminant entre transverse et petit oblique qui vient s'anastomoser
aux intercostales et aux branches latérales segmentaires de l'AEIP.
Cette artère est à la base des lambeaux de la crête iliaque , qui sont des lambeaux axiaux pouvant être prélevés
sous forme cutanée , musculo-cutanée , osseuse , ostéo - cutanée ou ostéo - musculo – cutanée
Ce lambeau est utilisé essentiellement comme lambeau libre pour la reconstruction osseuse ou ostéo-cutanée
cervico-faciale ( mandibule , maxillaire …) et des membres . ainsi que pour la reconstruction mammaire sous
forme cutanéo – graisseuse .
La vascularisation cutanéo-graisseuse :
Les artères cutanées directes sont rares, et essentiellement basses , issues des artères sous cutanée abdominale ,
circonflexe iliaque superficielle et les artères honteuses externes et accessoirement hautes , de l’artère mammaire
externe et l’épigastrique supérieure superficielle :
les deux artères honteuses externes s’anastomosent entre elles et avec les honteuses externe du
coté opposé : elles s’anastomosent encore avec le rameau crémastérien de l’épigastrique , les
branches cutanées de l’obturatrice , l’artère périnéale superficielle et la dorsale de la verge .
En conclusion : Le réseau superficiel est alimenté par les perforantes du réseau profond et par les artères cutanées
directes.
il est superposable au réseau profond duquel il dépend largement.
mais contrairement au réseau profond, il est directement en continuité par des anastomoses transversales
médianes avec le réseau superficiel controlatéral.
La vascularisation pariétale veineuse
Les veines superficielles abdominales sont satellites des réseaux et vaisseaux artériels.
Les veines superficielles cutanées pures sont parfois directement visibles sous la peau. Elles sont satellites des
artères cutanées pures, et donc plutôt sus-inguinales, à destinée crurale: veine sous-cutanée abdominale,
circonflexe iliaque superficielle, honteuse externe.
Les veines superficielles péri-ombilicales ont une signification particulière par l'éventuelle perméabilité de la
veine ombilicale: il peut alors exister en cas d'hypertension portale, un jeu anastomotique porto-cave, (mais aussi
cavo-cave), avec un développement particulier des veines superficielles péri-ombilicales de type Cruveilhier-
Baumgarten.
Il faut les scinder en deux groupes : les lymphatiques superficiels qui naissent des téguments . et les
lymphatiques profonds annexés aux muscles et aponévroses de la paroi .
Les lymphatiques superficiels sont satellites des réseaux veineux et se drainent pour ceux nés au dessous de
l’ombilic vers les ganglions du pli de l’aine et pour ceux nés au dessus de l’ombilic vers les ganglions
mammaires externes et internes .
Ils sont riches au niveau de la couche graisseuse profonde sous fasciale sus aponévrotique . une lymphorée peut
donc survenir après décollement lors de la plastie abdominale : c’est le syndrome de Morel Lavallé .
Les lymphatiques profonds se drainent vers les ganglions mammaires internes pour la région sus – ombilicale ,
vers les ganglions rétro-cruraux pour la région sous ombilicale et vers les ganglions lombo – aortiques
ANATOMIE FONCTIONNELLE
Respiration
La respiration comprend au repos une inspiration active diaphragmatique et une expiration passive par
élasticité tissulaire.
La respiration de repos est souvent abdominale: le diaphragme descend de 1,5 cm, repousse les viscères
abdominaux qui distendent la paroi abdominale. La respiration thoracique est souvent d'effort: la contraction
abdominale renforce la poulie diaphragmatique représentée par les viscères abdominaux, empêchant le
diaphragme de descendre et obligeant ainsi ces insertions sterno-costales à s'élever, horizontalisant les côtes,
permettant ainsi d'augmenter les trois diamètres, sagittal, vertical et transversal du thorax, favorisant l'inspiration
par la création d'un vide intra-cavitaire.
Tout geste chirurgical abdominal sera douloureux et pourra entraîner une gêne respiratoire avec de possibles
complications respiratoires.
Si le diaphragme et les muscles abdominaux sont antagonistes dans la respiration, ils deviennent synergiques
dans la toux et les poussées abdominales.
La contraction volontaire des abdominaux en blocage respiratoire permet d'élever la pression intra-
abdominale, qui, par l'ouverture volontaire de sphincters, permet la miction et l'exonération.
Lors de l'accouchement, ils participent avec le muscle utérin lisse, à l'expulsion et à la délivrance.
ANATOMIE HISTO-FONCTIONNELLE
L'activité tonique
Il existe une véritable contraction musculaire de repos qui participe à la contention des viscères abdominaux .
Le rôle de corset viscéral est mis en évidence dans le ventre rond de l'hyperlordose rachidienne et de l'obésité:
le transverse est considéré toujours comme prédominant.
Le sablier de la taille se crée sous une triple action:
- cercle musculaire, par croisement des fibres musculaires superposées, et surtout par activité tonique réflexe
des fibres horizontales du muscle transverse,
- mais aussi par la disposition entrecroisée des fibres aponévrotiques et du fascia transversalis,
- et encore par le système losangique des fibres collagènes élastiques du fascia superficialis.
L'activité phasique
Lorsque les muscles abdominaux contractent leurs fibres phasiques, ils déclenchent un mouvement sélectif ou
global:
- Les recti abdomini fléchissent le tronc et réduisent la distance xipho-pubienne: ceci n'est jamais utilisé en
position verticale où la pesanteur suffit à basculer le tronc, mais en décubitus dorsal, pour des mouvements de
relèvement du tronc [41],
- les obliques travaillent en synergie inverse pour les rotations du rachis (auxquelles participent aussi le psoas
et les spinaux),
- le transverse semble peu rotateur, peu phasique, essentiellement corset interne tonique.
Histologie fonctionnelle
Les fibres toniques sont de type 1 de Burke, pauvres en ATPases et en glycérophosphates déshydrogénases, et
riches en enzymes oxydatives : elles sont à contraction lente, peu fatigables et à activité soutenue [43]. 1
Les fibres phasiques sont de type 2, à équipement enzymatique inverse, à contraction rapide, à action peu
soutenue, à fatigabilité variable.
Les types 2A sont rapides et relativement résistantes, les types 2B rapides et très fatigables.
Les fibres 1 sont toniques pures, les fibres 2A posturales et les fibres 2B phasiques.
Globalement, les muscles abdominaux sont riches en fibres toniques, moins en fibres 2A posturales et pauvres
en fibres 2B.
Les rectus abdomini apparaissent comme prédominants en tonicité, les obliques en posture et en mouvement.
L'activité sportive améliore les capacités phasiques, en particulier sur les muscles larges.
Le sujet maigre est prédominant globalement en fibres toniques, le sujet normal en posturales, et le sujet obèse
perd globalement toutes ses aptitudes, conservant cependant longtemps la résistance tonico-posturale réflexe du
transverse.
En conclusion, le rectus abdominis résiste le mieux à l'activité tonico-posturale. Les muscles larges souffrent
plus vite et plus tôt, dès 45 ans, en l'absence d'activité sportive. Chez la femme, c'est la ligne blanche qui subira
les agressions de la distension tocique, par l'apparition au niveau faible sous-ombilical, d'un diastasis des grands
droits.
ANATOMIE CLINIQUE
anatomie morphologique
La paroi abdominale dépend de la morphologie générale du sujet:
- en taille, la hauteur,
- en largeur, l'obésité,
- en tonicité cutanée et musculaire (courbure rachidienne).
Aussi, le sujet grand, étroit et maigre aura un angle xyphoïdien fermé inférieur à 70°, un rectus abdominis étroit
et épais, des muscles larges très toniques.
Le sujet petit, large et gras aura, au contraire, un angle xyphoïdien ouvert supérieur à 60°, un abdomen large
sur un bassin évasé avec un rectus court, mince, large et faible et des muscles latéraux distendus peu toniques.
L'injustice cutanée biologique génétique offrira une texture cutanée différente: la patiente maigre, grande, aura
souvent une peau très fine, très élastique, peu adhérente, capable de grandes distensions, avec une capacité de
rétraction variable.
La patiente obèse, large, petite, aura en général une peau épaisse, infiltrée, adhérente, vergeturée, souvent
associée à des Iypodystrophies variées.
Ce schéma est bien sûr excessif et tous les intermédiaires sont possibles.
ANATOMIE CHIRURGICALE
Les incisions en chirurgie plastique doivent respecter les adhérences inguino-pubiennes du fascia superficialis.
En règle générale, l'insertion horizontale est sus-pubienne à convexité supérieure et inguinale plus ou moins
oblique.
Le décollement doit respecter une atmosphère cellulo-adipeuse, en sus-aponévrotique, conservant ainsi un bon
drainage lymphatique pariétal, et permettant une bonne adhérence cicatricielle du lambeau cutané ou graisseux
décollé.
L'aspiration doit être sous-fasciale, sous le fascia superficialis, dans une graisse profonde, loin de la peau,
selon des tunnels au mieux non coalescents, non croisés, à points de départ sus-pubien et périombilical.
L'aponévroraphie devra toujours être médiane, par fermeture du diastasis des grands droits, panéduction de la
ligne blanche.
L'accolement des deux bords médiaux des gaines des droits doit être fait par des points séparés inversés, avec
fixation ombilicale.
Les points en X latéraux ou les sutures latérales des aponévroses antérieures ne sont pas anatomiques.
La fermeture des grandes éventrations peut nécessiter l'utilisation de plaques prothétiques devant
l'impossibilité de sutures médianes.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE
Les malformations
Rappelons ici brièvement les pathologies malformatives de la paroi abdominale.
. Les défauts de fermeture médiane de la paroi sont appelés cœlosomies:
- Les formes hautes sus-ombilicales sont souvent associées à un thoracoschizis, ou à des fissures sternales, où
coexistent parfois une malformation cardiovasculaire ou diaphragmatique.
- Les formes moyennes ombilicales vont de l'exomphalie à la petite hernie simplex.
L'omphalocèle peut contenir tous les viscères abdominaux, le laparoschizis est l'éventration viscérale totale
[46].
- Les formes inférieures sous-ombilicales s'associent le plus souvent à une anomalie congénitale à type de
persistance ouraquienne, de fistules vésico-abdominales, d'extrophie vésicale, de traitement délicat.
. Les défects latéraux, sources de hernies congénitales, inguinale ou crurale, entrent dans le domaine de
la pathologie inguinale; les hernies congénitales de la ligne blanche latérale de Spiegel sont plus rares.
CONCLUSION
La chirurgie plastique de l'abdomen impose une connaissance approfondie des bases anatomiques au sens
large.
L'embryogenèse offre les fondements des malformations congénitales souvent lourdes.
L'anatomie classique, superficielle, cutanée ou graisseuse, et profonde, musculo-aponévrotique, précise le
prérequis nécessaire à tout geste chirurgical abdominal, quel qu'il soit.
L'anatomie moderne a permis de développer des ouvertures d'avenir:
- le fascia superficialis, au rôle aujourd'hui reconnu comme essentiel,
- l'aponévroraphie médiane maintenant imposée,
- la vascularisation lymphatique certes, au ras de l'aponévrose, mais surtout artério-veineuse axialisée, source
de lambeaux, pédiculés ou libres, très utilisés en chirurgie plastiques