AIDE L1 SVT : ÉTUDE DE FONCTION

Cette courte note a pour objet de rappeler brièvement certains points important
d’analyse réel lorsque l’on étudie une fonction f : R ! R. Ainsi, le discours sera
volontairement informel et pourra manquer de rigueur aux yeux de certains ; simi-
lairement certains détails seront manquants . Nous donc renvoyons le lecteur vers
l’ouvrage de son choix (par exemple, le livre de Dominique Martinais et Franois
Liret : Analyse première anne) pour compléter notre propos. Des exercices d’en-
trainements, ⌧ type-bac , sont proposés à la fin de cette courte note.

Les commentaires permettant d’améliorer la qualité de ce bref exposé sont les

bienvenus.

1
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1. Quelques rappels
Cette section va rapidement brosser les poids importants du cours et les savoirs
faire qu’il faut acquérir.

Supposons que l’on souhaite étudier une fonction f : R ! R. Voici une manière
méthodique de procéder.
1.1. L’ensemble de définition. La première chose à faire est de déterminer l’en-
semble Df ⇢ R pour lequel les calculs intervenant dans la fonction f on du sens.
Par exemple, si f est définie comme suit

f (x) = x3 + 2x 6.
On constate que l’on peut choisir n’importe quel réel sans que l’on rencontre un
calcul insoluble (une valeur x pour laquelle (x) n’a pas de sens), ainsi Df = R.
p
Si jamais f (x) = x, on constate qu’il n’est pas possible de calculer la racine
carré d’un nombre négatif. Pour cette raison Df = [0, +1[= R+ . Si f est une
fraction rationnelle,

3 2
f (x) = ou f (x) = 2
(6x 1) x +x 2
il faut donc exclure les réels annulant le dénominateur. Dans le premier exemple,
on obtiendrait Df = R\{1/6}, puisque

1
6x 1=0 () x=
.
6
Dans le deuxième exemple, il faudrait résoudre léquation polynômiale x2 +x 2 = 0
(à l’aide du discriminant, par exemple) pour exclure les solutions de l’équation du
domaine de définition.

Pour conclure, il est important d’avoir à l’esprit les domaines de définitions

des fonctions usuelles : x 7! an xn + an 1 xn 1 + . . . + a0 avec an , . . . , a0 2 R,
p
x 7! x, x 7! sin(x), x 7! cos(x), x 7! tan(x), x 7! exp(x), x 7! ln(x) ou encore
des fractions rationnelles de la forme
a n xn + a n 1 xn 1 + . . . + a 0
x 7!
b p x p + b p 1 x p 1 + . . . + b0
avec p, n 2 N et an , . . . , a0 , bp , . . . , b0 2 R.

De plus, il faut savoir identifier les calculs illicites ( diviser par 0, racine carré
d’un nombre négatif, logarithme d’une nombre négatif ou nul,. . . ).
1.2. Continuité. Comme évoqué en TD, la continuité peut s’exprimer, grossièrement,
de la manière suivante :

Une fonction f : R ! R est continue sur Df si je suis capable de dessiner

son graphe sans lever le crayon de ma feuille.
p
Par exemple : x 7! x est continue sur [0, +1[, x 7! x3 est continue sur R,
tandis que x 7! x1 n’est continue sur R mais l’est sur R⇤ =] 1, 0[[]0, +1[.

Une autre manière de comprendre cette notion serait de dire :

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Une fonction f : R ! R est continue en un point x 2 Df si, lorsque je

considère un point y proche de x j’obtiens un point f (x) proche de f (x).

Pour s’en convaincre, nous conseillons de tracer le graphe de la fonction x 7! x2

(par exemple) et de comparer avec la fonction x 7! x1 en choisissant un point x > 0
proche de 0 et un point y < 0 proche de 0.

Nous désignerons par C0 (R) l’ensemble des fonctions f : R ! R étant conti-

nues sur R. Il convient alors de connaitre les ensembles de continuité des fonctions
usuelles ainsi que les règles suivantes (il s’agit des opérations qui préservent la
continuité)
(1) Si f, g 2 C 0 (R) alors f + g 2 C 0 (R).

(2) Si f, g 2 C 0 (R) alors f ⇥ g 2 C 0 (R).

f
(3) Si f, g 2 C 0 (R) et que g(x) 6= 0 pour tout x 2 R alors g 2 C 0 (R).
Voici une dernière règle, un peu plus complexe, portant sur la continuité des
fonctions composées. Rappelons par ailleurs que la notation f g, pour f : R ! R
et g : R ! R signifie que
⇥ ⇤
f g(x) = f g(x) .
Autrement dit, on calcule d’abord g(x) puis on calcule l’image de g(x) par f . Voici
un exemple de ceci : soit f et g définie comme suit

f (x) = 2x3 + 3x 1 et g(x) = sin(x)

⇥ ⇤ ⇥ ⇤
alors f g(x) = f g(x) = 2 sin3 (x) = 3 sin(x) 1 tandis que g f (x) = g f (x) =
sin 2x3 + 3x 1 .

Lorsque l’on étudie le domaine de définition ou l’ensemble de continuité d’une

fonction composée il faut être prudent. Voyons ceci sur un exemple :
p
f (x) = x, g(x) = x2 + 1 et h(x) = 3x 1
Notons que Df = [0, +1[. Ainsi, si l’on souhaite calculer f g(x) (ou f h(x)) il
convient de s’assurer que g(x) 2 Df pour tout x 2 Dg (ou h(x) 2 Df pour tout
x 2 Dh ) ! Sans quoi le calcul n’aurait pas de sens.

Plus précisément, il n’est pas très dur de se convaincre que Dg = R. De plus,

pour tout x 2 R,

g(x) = x2 + 1 > 0
puisque x2 0 pour tout x 2 R. Nous pouvons donc en conclure que Df g = R et
que f g 2 C 0 (R) puisque f 2 C 0 (R), g 2 C 0 (R) et g(x) 2 Df pour tout x 2 R.

En revanche, si l’on s’intéresse à la fonction x 7! f h(x) la situation est di↵érente.

En e↵et, f est continue et définie sur [0, +1[ et g est définie et continue sur R.
Cependant, la fonction h change de signe : lorsque x < 13 nous avons h(x) < 0.
Pour de tels réels (x < 13 ) l’opération f h n’a pas de sens. Il convient d’imposer
une restriction supplémentaire pour obtenir le domaine définition de f h, à savoir
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1
g(x) 2 Df () 3x 1 0 () x
3
C’est pourquoi Df h = [ 13 , +1[ (la fonction est également continue sur cet en-
semble).

1.3. Calculs de limites au bord du domaine de définition/continuité. Une

fois que l’ensemble de continuité/ définition est déterminé, il est fréquent que l’on
cherche à déterminer les limites de la fonction lorsque x s’approche du bord de
l’ensemble de continuité/ définition.

Par exemple, si f (x) = 1

x, la fonction f est continue et définie sur R⇤ . Il faut
donc calculer

lim f (x), lim f (x), lim f (x) et lim f (x)

x!0+ x!0 x!1 x! 1
Ici, nous avons limx!±1 f (x) = 0, limx!0+ f (x) = +1 et limx!0 f (x) = 1.

Au vu de ce qui précède, il est donc primordial de connaitre les limites des fonc-
tions usuelles au bord de lors domaine de définition/continuité. Ceci permettra de
déterminer les limites de fonctions, plus complexes, pouvant s’écrire comme une
somme, un produit, un quotient, ou encore une composition de fonction usuelles.
Bien évidemment, pour cela il faudra appliquer les règles classiques d’opérations
sur les limites : ⌧ +1 + 1 = 1, 3 ⇥ +1 = 1, 1/1 = 0, . . . . Bien entendu, il
faudra se méfier des formes indeterminées. Celles-ci peuvent se lever de di↵érentes
manières :
(1) En factorisant par le terme dominant (le plus ⌧ gros ) lorsque x se rap-
proche de la limite d’intêret.

(2) En invoquant des théorèmes de croissances comparées.

Entrainez vous sur les exemples suivants :

x3 + 5x 1 x3 + 5x 1
lim lim lim x ln(x) lim x3 e 2x
x!1 x2 + 1 x!0 x2 + 1 x!0+ x!1

1.4. Etude de la dérivée. La séconde partie lorsque l’on étudie une fonction (ou
plutôt ses variations) est de déterminer sa dérivée f 0 . Faisons quelques rappels à ce
propos.

Par définition, le nombre dérivée f 0 (x0 ) (s’il existe) correspond à un taux d’ac-
croissement :

f (x0 + h) f (x0 )
(1.1) lim .
h!0 h
Géométriquement, ce nombre correspond au coéfficient directeur de la tangente à
la courbe Cf au point x0 . Rappelons à ce propos la formule permettant d’obtenir
l’équation de la tangente Tx0 à la courbe Cf au point x0 :

Tx0 : y = f 0 (x0 )(x x0 ) + f (x0 ) () y = ax + b

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avec a = f 0 (x0 ) et b = f (x0 ) f 0 (x0 )x0 . A l’aide d’un dessin, on observe facilement
qu’une fonction (suffisamment régulière) est croissante si et seulement le coeffi-
cient directeur de sa tangente est positif (autrement dit, graphiquement, la courbe
⌧ monte ). De même, la fonction est décroissante si et seulement si le coefficient
directeur est négatif (autrement dit, graphiquement, la courbe ⌧ descend ). Enfin,
un coefficient directeur nul, entraine que la fonction est constante (graphiquement,
la courbe ⌧ stagne ).

Après ce bref préambule, il est naturel de se poser les questions suivantes :

(1) De quelle manière peut-on savoir si une fonction est dérivable ou non ?

(2) Y-a-t-il des règles préservant la dérivabilité ?

(3) Comment calculer des dérivées ?

(4) Quelles informations, sur la fonction sous-jacente, puis-je obtenir d’une

dérivée ?

(5) Quel est le lien entre continuité et dérivée ?

(6) . . .
Tout d’abord, une fonction est dérivable en un point si la limite (1.1) existe. Ce-
pendant, tout comme la définition rigoureuse de la continuité, ceci est difficilement
manipulable en pratique ! Il est donc essentiel de connaitre (et donc de revoir) les
domaines de dérivabilité des fonctions usuelle. Par exemple, considérons les fonc-
tions suivantes :
p
x 7! x, x 7! x2 + 3x 1, sin(x)
p
Bien que x 7! x soit continue sur R+ , elle n’est dérivable que sur R⇤+ . Comme
tout les polynômes, x 7! x2 + 3x 1 est dérivable sur R. Les fonctions trigo-
nométriques x 7! sin(x) (ou x 7! cos(x)) sont dérivables sur R.

Tout comme la continuité, les mêmes règles préservent la dérivabilité : si f et g

sont dérivables sur R et que g(x) 6= 0 pour tout x 2 R alors fg est dérivable, . . .

Une fois que l’on a attester qu’une fonction était dérivable, il est alors possible de
calculer sa dérivée. Pour cela, il faut utiliser certaines règles (que l’on doit connaitre
sur le bout des doigts). Considérons f, g deux fonctions dérivables et 2 R, alors
(1) (f + g)0 = f 0 + g 0 .

(2) ( f )0 = f 0 .

(3) (f g)0 = f 0 g + f g 0 .
✓ ◆0
f f 0 g f g0
(4) g = g2 .
⇥ ⇤0
(5) f g = g 0 ⇥ f 0 g.
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Comme nous l’avons esquissé plus tôt, le signe de la dérivée f 0 d’une fonction f
permet d’obtenir des informations sur la monotonie de cette dernière. Il s’agit donc
de la second étape à e↵ectuer lorsque l’on cherche à déterminer les variations d’une
fonction f . Pour cela, il est bien souvent nécessaire de dresser le tableau de signe
de f 0 pour en déduire les variations de f .

Il est à noter que certains cas de figures sont plus simples que d’autres, notam-
ment lorsque la dérivée est un polynôme de second degré ou une fraction rationelle
de polynôme de second degré. Dans ce cas de figures, le signe de tels objets est
directement fournit par le discriminant . Malheureusement, il n’est pas possible
de donner une méthode générale et il faut procéder au ⌧ cas par cas . Toutefois,
nous pouvons proposer le conseil suivant : essayer de se ramener à un produit ou
un quotient pour dresser le tableau de signe (ainsi, il est souvent essentiel de savoir
factoriser ).
1.5. Questions annexes. Bien entendu, il est possible de poursuivre l’étude de
la fonction en cherchant une éventuelle asymptote, puis la position relative de la
courbe à celle-ci, des calculs d’aires, . . . Nous n’entrerons pas, pour l’instant, dans
ce genre de considération.
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2. Exercices d’entrainement
Nous proposons une série d’exercice, de niveau 1ère S/Terminale S, permettant
à l’étudiant de s’entrainer et de mieux appréhender ces notions. Il est primordial de
chercher sérieusement ces exercices, afin que la solution soit utile au niveau de la
compréhension. La meilleure façon d’apprendre est de se tromper, pour comprendre
son erreur et ne plus la reproduire.
Exercice. Soit f : R ! R définie comme suit :

x3 x2
f (x) = + 2x + ⇡ x 2 R
3 2
(1) Déterminer le domaine de définition et de continuité de f .

(2) Déterminer les limites de f en ±1.

(3) Justifier que f est dérivable, calculer f 0 et étudier son signe.

(4) En déduire les variations de la fonction f .

(5) Donner l’équation de la tangente à la courbe Cf en 0.

Exercice. Soit f : R ! R la fonction définie par

x2 + 1
f (x) =
6 3x
(1) Déterminer le domaine de définition Df de f .
(2) Etudier les variations de f sur R.

(3) La fonction f admet-elle des minimum ou maximum (locaux) sur R ? Si

oui, lesquels ? Sont-ils globaux ?
Exercice. Soit f : R ! R définie par
x
f (x) =
ex x
Soit g la fonction définie par g(x) = ex x 1.
(1) Etudier les variations de la fonction g sur R. En déduire le signe de g.

(2) Montrer que, pour tout x 2 R, ex x est strictement positif.

(3) Calculer les limites de la fonctions f en ±1.

(4) Après avoir justifier son existence, calculer f 0 .

(5) Dresser le tableau de variation de f .

(6) Déterminer l’équation de la tangente T à la courbe Cf au point d’abscisse 0.

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(7) A l’aide des questions 1 et 2, étudier la position de la courbe Cf par rap-

port à T . Indication : on pourra étudier le signe de f (x) y(x) avec y(x)
désignant l’équation de la tangente T .
Exercice. Soit f : R ! R la fonction définie sur l’intervalle [0, +1[ par
x
f (x) = (x 1)(2 e )
(1) Etudier la limite de f en +1.

(2) Calculer f 0 et montrer que f 0 (x) = xe x

+ 2(1 e x
).

(3) En déduire que, pour tout réel x strictement positif, f 0 (x) > 0.

(4) Préciser la valeur de f 0 (0), puis établir le tableau de variations de f .