Oubejja Cours Micro1et2
Oubejja Cours Micro1et2
Oubejja Cours Micro1et2
Microéconomie :
Enseignante : K. Oubejja
Mise en garde
Ce support ne remplace aucunement le cours interactif en amphi.
Il est destiné à faciliter le travail des étudiants qui doivent le voir comme un complément et
non un substitut. La présence active en amphithéâtre est primordiale.
1
Références bibliographiques
2
Plan
Introduction ................................................................................................................................................ 8
a. Définition ........................................................................................................................ 16
b. Application ..................................................................................................................... 20
3
A. Effet de la variation de revenu ............................................................................................. 31
4
b. Minimisation du Coût .................................................................................................... 59
2 Maximisation des profits à court terme: Egalisation du prix et le coût marginal ......... 118
5
a. Équilibre sur le CPP à long terme lorsque toutes les firmes ont les mêmes courbes
de coût. .................................................................................................................................. 123
1 Équilibre sur le CPP à long terme avec des entreprises non identiques ................................ 125
Exercices corrigés: Marché CPP, Marché de monopole ............. Erreur ! Le signet n’est pas défini.
6
7
Introduction
La microéconomie étudie comment les agents économiques pris
individuellement prennent leurs décisions de production ou de consommation,
et elle s’intéresse aux relations qui existent entre celles-ci. Ces décisions
individuelles ainsi que leurs interrelations se répercutent au niveau
macroéconomique dans ce sens que les agrégats macroéconomiques ne sont
rien d’autre que des sommes de grandeurs microéconomiques. On peut à juste
titre, considérer la microéconomie comme l’étude des arbres et la
macroéconomie comme l’étude de la forêt. Du point de vue de la
problématique, il y a lieu de noter que la microéconomie s’intéresse
essentiellement aux problèmes d’allocation des ressources par les individus
alors que la macroéconomie s’intéresse aux problèmes de régulation du cours
de l’activité économique. La théorie du consommateur propose une explication
des choix que devrait opérer un individu compte tenu de toutes les contraintes
qui restreignent sa liberté d’action.
Alors que la théorie keynésienne du multiplicateur se propose d’expliquer
comment est-ce qu’une politique budgétaire expansionniste peut relancer
l’économie par une action sur la demande globale. La problématique de base
de la microéconomie est la recherche de l’optimum et celle de la
macroéconomie est la réalisation d’un équilibre global jugé satisfaisants aux
yeux de tous les acteurs de l’économie.
8
Chapitre 1: La théorie du comportement du consommateur
La théorie néoclassique du comportement du consommateur se propose
d’expliquer comment se forme la demande individuelle des biens. A cet égard,
elle postule que tout individu est rationnel dans son processus de prise de
décisions. Ceci suppose donc qu’il est soumis à un ensemble d’axiomes
établissant ou caractérisant son comportement :
Axiome réflexivité (tout panier est préféré ou indifférent à lui-même);
Axiome de transitivité (si le consommateur estime que A ≤ B et B ≤ C alors :
A ≤ C) .
Il faut noter que ces axiomes garantissent l’existence de la fonction d’utilité du
consommateur. Les préférences variant d’une personne à une autre, les biens
étant onéreux et les individus n’ayant pas le même niveau de revenu, la théorie
suggère qu’un consommateur rationnel est celui qui, dans son ensemble
budgétaire ou ensemble de consommation, arrive à identifier et à consommer
le panier de biens lui procurant le maximum de satisfaction.
L'objet de cette approche est de répondre à la question suivante : comment un
individu décide-t-il de répartir son budget entre les différents biens et services
disponibles ? Pour répondre à cette question nous commençons par l’utilisation
de l'approche cardinale développée par des auteurs néoclassiques de la
première génération (Gossen, Menger, Jevons et Walras) qui ont supposé que
l’utilité est mesurable et additive. Ensuite nous calculons l’équilibre du
consommateur en termes d’utilité ordinale.
9
I. Le calcul économique du consommateur
1 L’équilibre du consommateur en termes d’utilité cardinale1.
Selon les économistes néoclassiques chaque bien, est caractérisé au niveau de
la consommation par l’utilité qu’il peut procurer à l’individu. L’utilité d’un
bien dépend des goûts et préférences de chaque individu. Ainsi l’utilité varie
selon l’importance de besoins à satisfaire. Dans ce cadre le consommateur
cherche toujours à satisfaire les besoins les plus urgents. En revanche, au fur
et à mesure un besoin est progressivement satisfait par le consommateur, le
degré d’utilité baisse.
A. L’utilité totale 2
L’utilité totale U, d’un bien X quelconque, est définie comme la satisfaction
globale retirée de la consommation d’une certaine quantité d’un bien. Chaque
individu rationnel peut évaluer son utilité et déterminer une fonction d’utilité
totale3 :
• Si le consommateur achète un seul bien X, sa fonction d’utilité totale est:
U = f (x)
• Si le consommateur achète plusieurs biens (X,Y,Z), sa fonction d’utilité
totale devient: U = f (x,y,z), Avec , x, y et z étant les quantités des biens
X,Y, et Z.
La fonction d’utilité est concave en ce que l’utilité totale augmente jusqu’à un
certain seuil (point de saturation) avec la quantité de biens consommés mais à
1
La théorie cardinale de l'utilité désigne la théorie selon laquelle l'on peut exprimer par une quantité l'utilité procurée par un
montant de consommation donné. Cette hypothèse de mesurabilité suppose que l'on peut établir une hiérarchie entre les niveaux
d'utilité : si l'utilité de a est 100 et celle de b est 300, ceci veut tout simplement dire que l'utilité de b est trois fois supérieure à
celle de a.
2
Ensemble des satisfactions que procurent toutes les doses d'un bien économique.
3
Il est souvent commode d’utiliser une fonction d’utilité pour caractériser le comportement du consommateur. telle que X est
préféré à Y si et seulement si U(X) > U(Y). C’est un outil permettant de synthétiser le comportement d’un consommateur rationnel
mais il ne faut pas lui donner une interprétation psychologique quelconque. Sa force réside dans le fait qu’elle soit ordinale.
10
un rythme décroissant. Ceci parce que lorsqu’un bien devient relativement
abondant, son utilité ou sa valeur relative aux yeux du consommateur diminue
(loi de Gossen).
B. L’utilité marginale (Um)
L’utilité marginale d’un bien, représente le supplément de satisfaction que
procure la consommation d’une unité supplémentaire de ce bien. Elle diminue
au fur et à mesure que la consommation d’un bien augmente4.
Selon une hypothèse classique, l’utilité marginale finit toujours par être
décroissante. Ainsi, le supplément d’utilité fourni par des unités croissantes
d’un bien va en diminuant jusqu’à devenir nul au point de satiété. Il s’agit de
la première loi de Gossen. Cette « loi » est purement empirique et ne repose
que sur le bon sens.
En terme mathématique la fonction d’utilité marginale est représentée par la
dérivée de la fonction d’utilité totale. C’est-à-dire, le calcul de l’utilité
marginale du bien X passe par le calcul de la dérivée partielle de Ut par rapport
à la variable x.
∆𝑈% 𝑑𝑈%
𝑈𝑚 = =
∆𝑥 𝑑𝑥
2 Equilibre du consommateur
A. Cas d’un seul bien
Exemple : le tableau suivant montre l’évolution des unités consommées
d’un bien, Ut et l’Um.
Unités de X UT Um
4
Um est décroissance (Exemple : Si un individu a soif, il a moins soif à partir du deuxième verre, encore moins soif à partir du
troisième.
11
1 12 12
2 20 8
3 27 7
4 33 6
5 36 3
6 37 1
7 37 0
5
Effets secondaires de la surconsommation d’un médicament par exemple.
12
Au point S qui correspond à un niveau de consommation entre 6 et 7 unités,
l'utilité totale est au maximum et utilité marginale est égale à zéro, si la
consommation de l’individu va au-delà, le niveau de vie ou de satisfaction
baisse et l’utilité marginale devient négative.
Un individu ayant des préférences données, disposant d’un budget limité, doit
choisir entre les biens et services disponibles. Dans cette situation deux
questions mérite d’être posé :
Comment le consommateur doit-il répartir son budget ?
Quelles quantités de X et Y doit-il acheter ?
13
Pour répondre à ces questions, le consommateur doit comparer les utilités
marginales compte tenus des prix des biens et de son budget, il s’agit de
respecter deux conditions :
Égalisation des Um pondérées, cette condition exprime l’objectif du
consommateur ;
Umx Umy
=
Px py
Application :
Un consommateur disposant d’un budget de 10 dh qu’il doit répartir entre les
deux biens X et Y en vue de maximiser sa satisfaction. Les prix des biens X et
Y sont respectivement de 1 et 3 dh.
Le tableau suivant montre les utilités totales, marginales et les utilités
marginales pondérées en fonction des quantités consommées des deux biens.
14
Utilité
Quantités des Utilité
totale de
biens X et Y totale de Y Umx UmY UmX / Px UmY / PY
X
1 10 24 10 24 10 8
2 19 45 9 21 9 7
3 27 63 8 18 8 6
4 34 78 7 15 7 5
5 40 87 6 9 6 3
6 44 90 4 3 4 1
Umx Umy
=
Px py
On pose les trois solutions comme suit , A(3,1), B(4,2) et C(5,3). On vérifier
dans l’équation de la contrainte budgétaire : 10 = xPx + yPy , On constate
qu’il existe une seule unique combinaison qui vérifier cette condition, il s’agit
de point B(4,2). En effet le consommateur, pour maximiser sa satisfaction, il
doit acheter 4 unités de bien X et 2 unités de bien Y. les deux autres
15
combinaisons ne répondent pas à la deuxième condition qui exprime la
contrainte budgétaire; le consommateur se trouve devant deux situations :
Il dépasse son budget s’il opte pour C;
Il ne dépense pas la totalité de son budget s’il choisit le panier A.
A. Courbe d’indifférence
a. Définition
La courbe d’indifférence représente l’ensemble des paniers de biens (X,Y) qui
procurent le même niveau d’utilité au consommateur. Elle permet de
représenter graphiquement les préférences ou les goûts du consommateur.
Chaque courbe d’indifférence est associée à un seul niveau constant de
satisfaction.
On peut construire la courbe d’indifférence à partir de la fonction d’utilité.
Pour tracer cette courbe, il suffit d’avoir un niveau de satisfaction donné.
16
Exemple : Soit la fonction d’utilité suivante : U(x,y) = xy = 100. Alors
l’équation de la courbe d’indifférence est déduite directement de la fonction
d’utilité comme suit : y = 100/x .
A
50
10 C
2 M
B U
2 10 50 X
17
Par contre le point P, est meilleur car il représente un niveau très de satisfaction
très élevée.
b. Carte d’indifférence
Vêtements
On préfère le panier A
à B et le panier B à D
B A
U3 chaque courbe
d‘indifférence est
U2 associé un niveau
d‘utilité différent
U1
Nourriture
18
Pente négative: si on réduit la quantité d’un bien, il faut augmenter celle de
l’autre pour conserver le même niveau d’utilité.
Les courbes d’indifférence ne se croisent pas. Elles sont convexes par rapport
à l’origine des axes.
B. Taux marginal de substitution
Le TMS entre X et Y correspond à la quantité de Y que l’on est prêt à céder
pour obtenir une unité supplémentaire de X, tout en gardant le même niveau
d’utilité.
ΔY
En terme mathématique : TMSxy = −
ΔX
Vêtements
A
16
14 (16 − 10)
TMSxy = − =6
(1 − 2)
12 -6
10 B
1
8 -4
D
6 TMSxy = 2
1
-2 E
4 G
1 -1
2 1
Nourriture
1 2 3 4 5
19
Pour le consommateur, le TMS représente le prix personnel du bien X exprimé
en terme du bien Y.
Exemple.: TMS = -ΔY/ΔX = 2 cela signifie que le bien X vaut deux fois Y
pour le consommateur. Dans ce cas le consommateur est prêt à céder deux
unité deux unité de bien Y pour avoir une unité supplémentaire de bien X toutes
en restant sur le même niveau de satisfaction.
Δx
X
1 2
Sur une même courbe d’indifférence, le TMS correspond au rapport des utilités
marginales de X et Y.
La baisse du TMS découle de la loi de décroissance des utilités marginales et
de la loi de substitution.
b. Application
La fonction d’utilité d’un consommateur qui consomme deux biens X et Y
s’écrit sous la forme : U(x,y) = 4x + 2y
20
Umx = dU/dx = 4 et Umy = dU/dy = 2 Alors TMSx/y = Umx/my =2
C'est-à-dire le bien X vaut deux fois le bien Y. Le consommateur est prêt à
céder deux unités de Y pour avoir une unité supplémentaire de X toutes en
gardant le même niveau de satisfaction.
C. La contrainte budgétaire
Le consommateur cherche la maximisation de son utilité. Nous avons vu que
la courbe d’indifférence indique ce que le consommateur désir faire et non pas
ce qu’il peut faire. En effet, ce dernier se trouve confronté à un problème de
moyens du fait à la fois de son revenu limité et des prix des biens. C'est-à-dire,
les choix de consommation dépendent des préférences et du pouvoir d’achat.
Cette situation de la rareté de ressources peut être représentée graphiquement
par la droite budgétaire.
On suppose : R est le revenu du consommateur;
P(x) est le prix du bien X;
P(y) est le prix du bien Y;
Alors la contrainte budgétaire s’exprime de la manière suivante :
R = xP(x) + yP(y)
C’est-à-dire le consommateur dépense la totalité de son revenu pour l’achat
des biens X et Y. on peut alors déduire l’équation de la droite budgétaire :
PX R
Y =− x+
PY PY
21
Supposons un consommateur ait un revenu de 80 dh et qu’il désire
acheter de la nourriture (X) et des vêtements (Y): Px = 1dh PY = 2dh
Vêtements
22
Ce graphique montre l’équilibre du consommateur qui correspond au point
d’intersection entre la courbe et la droite (le point E)
10
E
5 U
10 20
X
23
Déplacement de la droite budgétaire lorsque le
Y revenu change et les prix sont fixes
80
1
Y =− X + 80
2
40 Y =−
1
X + 40
2
20 Y =−
1
X + 20
2
1 1 1
α3 = α2 = α1 =
2 2 2
0 40 80 160 X
24
Le déplacement de la contrainte budgétaire lorsque le
prix de la nourriture varie sachant que le revenu et le
prix de vêtement sont fixes.
Vêtements
A Lorsque PN augmente à
40 2dh, la droite de budget
devient plus verticale
Lorsque PN diminue à
1\2, la droite de budget
devient plus horizontale
PN = 2 PN = 1 PN = 1/2
Nourriture
40 80 120 160
25
Le déplacement de la contrainte budgétaire lorsque le
prix de vêtements varie sachant que le revenu et le prix
de la nouriture sont fixes.
Vêtements
Lorsque PV augmente ,
40 la droite de budget se
déplace vers la gauche
y3
Lorsque PV diminue
à 1\2, la droite de
y1 budget devient plus
horizontale
y2
Nourriture
40 80 120 160
26
L’objectif du consommateur est de situer sur la courbe d’indifférence la plus
élevée possible. Etant donné que les paniers qui constituent la courbe
d’indifférence U2 tels que G et F n’appartiennent pas son ensemble budgétaire,
il ne pourra pas les acheter. Les paniers A et H sont financièrement accessibles
mais ils procurent une satisfaction inférieure à celle procurée par le panier E
qui est aussi un panier accessible. Le panier (x* ; y*) correspond à la solution
optimale du problème en ce qu’il est le seul panier de l’ensemble budgétaire
qui permet au consommateur de réaliser la plus grande satisfaction possible,
c’est-à-dire d’atteindre la courbe d’indifférence U1. Au point E, la pente de la
droite du budget est égale à la pente de la courbe d’indifférence (Au point
d’équilibre E, la tangente à la courbe d’indifférence se confond avec la droite
de budget). En conclusion, l’équilibre du consommateur correspond
géométriquement au point de tangence (quand il existe) entre sa droite de
budget et l’une de ses courbes d’indifférence.
27
B. Approche Algébrique
a. Méthode de Lagrange
La méthode de Lagrange consiste à transformer un problème d’optimisation
sous contrainte en un problème d’optimisation libre en se servant d’une
fonction auxiliaire appelée Lagrangien. Cette fonction associe la fonction
objective et la contrainte afin que, dans le processus d’optimisation, soit prise
en considération la sensibilité du comportement par rapport au desserrement
de n’importe quel élément de la contrainte. Le Lagrangien du problème de
maximisation de l’utilité du consommateur s’écrit de la sorte :
L = U(x,y) − λ(R-xpx-ypy), avec λ : multiplicateur de Lagrange
28
Ainsi, le consommateur atteint l’optimum lorsque les utilités marginales
pondérées par les prix sont égales ou lorsque le rapport des utilités marginales
est égal au rapport des prix.
Ce résultat important est parfois appelé « seconde loi de Gossen ».
b. Méthode de substitution
La méthode par substitution consiste à exprimer une des variables de la
fonction d’utilité en fonction de l’autre variable à partir de la fonction de la
contrainte budgétaire. Le but est de transformer une fonction complexe à deux
variables en une fonction à simple variable qu’il restera à étudier (notamment
en identifiant son extremum local qui, dans les exercices de microéconomie,
est toujours un maximum local.
Soit la fonction d'utilité à maximiser : U = U(x,y)
Deux premières dérivées de la fonction de Lagrange :
(1) : δL/δx = U’x – λ.px = 0 ⇒ U’x = λ.px
(2) : δL/δy = U’y – λ.py = 0 ⇒ U’y = λ.py
On combine entre (1)/(2) ⇔ U’x/U’y = λ.px/λ.py
Ainsi, Umx/Umy = px/py donc TMS = px/py
Alors, selon cette méthode la détermination des quantités de x et de y à
consommées à l’équilibre, nécessite le respecté de cette égalité :
𝑃𝑥
𝑇𝑀𝑆 =
𝑃𝑦
c. Application numérique
Application 1:
1/2 1/4
La fonction d’utilité d’un consommateur s’écrit : U = 2 x .y
29
Le revenu du consommateur est fixé à 24, les prix sont px = 2, py = 4.
Calculer les quantités consommées par un consommateur rationnel.
Le problème à résoudre peut s’écrire :
1/2 1/4
Max U = 2 . x .y
Sous 24 = 2.x + 4.y
Fonction de lagrangienne
1/2 1/4
L = 2.x . y + λ(24 – 2x – 4y)
Condition de 1er ordre :
-1/2 1/4
(1) δL/δx = 2.1/2.x .y - 2λ = 0
1/2 -3/4
(2) δL/δy = 2.1/4.x .y - 4λ = 0
(3) δL/δλ = 24 – 2x – 4y = 0
30
III. Les modifications de l’équilibre du consommateur
A. Effet de la variation de revenu
Les effets d’un accroissement du revenu du consommateur sont
l’élargissement de son ensemble budgétaire (la droite de budget se déplace
parallèlement vers l’extérieur) et le déplacement de sa position d’équilibre
(accroissement des quantités consommées des deux biens). Le déplacement
parallèle vers l’extérieur de la droite de budget tient au fait que le revenu a
augmenté et que les prix des biens n’ont pas changé.
31
A partir de ces résultats on peut construire un autre graphique qui, cette
fois, met en relation les différentes valeurs de R avec les valeurs
correspondantes de x à l’équilibre. On obtient ainsi la courbe d’Engel du
bien x du nom de l’économiste allemand qui en 1857 a énoncé les lois
d’Engel :
32
La courbe d'Engel nous renseigne sur la structure et la nature des biens (biens
inférieurs, supérieurs et de luxes ..).
Exemple : les pommes de terre, qui constituent la base de l’alimentation des
plus pauvres dans certains pays. Lorsque leurs revenus augmentent ces
consommateurs abandonnent les pommes de terre et adoptent une alimentation
plus diversifiée. On dira que pour les biens inférieurs l’effet revenu est négatif.
B. Effet de la variation des prix relatifs
Que se passe-t-il lorsque le prix d'un bien varie, toutes choses égales par
ailleurs ?
Lorsque le prix d'un bien baisse alors que celui du deuxième bien est maintenu
inchangé et que le revenu du consommateur demeure le même, on assiste à un
pivotement vers l’extérieur de la droite de budget. Ce déplacement suppose un
élargissement des possibilités d’action du consommateur (accroissement du
33
pouvoir d’achat). Le consommateur devrait à cet effet améliorer son niveau de
vie en passant sur une courbe d’indifférence supérieure.
Par example, Le prix px diminue, il passe de px1 à px2 puis px3. Le point
d’équilibre se déplace alors vers la droite. La quantité de x consommée à
l’équilibre prend les valeurs x1, x2 et x3.
On peut tracer une courbe qui joint les différents points d’équilibre quand on
fait varier le prix px. Cette courbe est appelée courbe de prix-consommation:
6
Le consommateur achète plus du bien dont le prix relatif a baissé et moins de l’autre
7
Lorsque le prix baisse, le consommateur gagne du pouvoir d’achat, lorsque le prix augmente il en perd
34
Effet de substitution en ce que le changement du prix relatif doit amener
l’individu à revoir la composition de son panier de biens et effet de revenu en
ce que l’ensemble budgétaire de l’individu change.
36
La courbe de la demande est une représentation graphique de la relation qui
existe entre le prix d’un bien et la quantité demandée. Elle indique les quantités
que les demandeurs sont prêts à acheter pour chaque niveau de prix, Elle
indique aussi le prix maximum que les consommateurs sont prêts à payer pour
chaque unité.
La quantité demandée d’un bien diminue lorsque le prix augmente, la demande
est donc une fonction décroissante du prix (Loi de la demande).
B. Le passage de la demande individuelle à la demande globale
La demande individuelle est la somme des demandes individuelles
5
𝑄𝑚𝑎𝑟𝑐ℎé = 𝑄𝑖
678
37
Exemple
1 6 10 16 32
2 4 8 13 25
3 2 6 10 18
4 0 4 7 11
5 0 2 4 6
38
Si │Ep│= 1 ► la demande est d’élasticité unitaire, La quantité varie
proportionnellement à la variation de prix.
Si 0 < │Ep│< 1 ► la demande est inélastique par rapport au prix, La quantité
varie moins que proportionnellement à la variation de prix.
Si Ep = 0 ► la demande est parfaitement inélastique par rapport au prix,
Quand le prix change, la quantité vendue ne change pas.
Si │Ep│= ∞ ►la demande est parfaitement élastique par rapport au prix.
39
Qx Qx Qx
Ec < 0 Ec = 0 Ec > 0
Py Py Py
X et Y complementaires X et Y indépendants X et Y substituables
41
I. Les aspects techniques de la production
Objectif ultime du producteur : maximiser ses profits sous sa contrainte de
coûts8.
Il faut donc comprendre :
Comment le producteur prend ses décisions : quels facteurs de production
employer et en quelles quantités afin de minimiser les coûts ?
Comment les coûts varient en fonction de la production ?
8
Si le producteur est largement associé à un comportement de maximisation du profit, il peut également chercher à
maximiser le chiffre d’affaires ou la part de marché. Cependant dans tous les cas, il exercer son comportement
rationnel en minimisant ses coûts de production. En d’autres termes, pour un volume de production donné, il choisira
toujours les inputs de sorte à minimiser le coût de production.
42
Le capital (terrains, bâtiments, équipement…)9: c'est le stock de bien matériels
disponibles à un moment donné peut être utilisés dans la production. La mesure
du capital est difficile et pose le problème d'homogénéité des biens capitaux.
La terre : c'est l'ensemble des services rendus par le sol et sous-sol.
Toutefois la théorie microéconomique ne retient que le travail et le capital
comme arguments de la fonction de production.
Les principales caractéristiques des facteurs de production sont :
- L’hypothèses de la parfaite divisibilité des facteurs qui signifie la
possibilité de fractionner un facteur de production en unités utilisables.
- La parfaite substituabilité des facteurs qui signifie que l’on peut
substituer une quantité d’un facteur K à un facteur L tout en gardant le
même niveau de production.
- Hypothèse d’homogénéité des facteurs de production. Cette hypothèse
est également nécessaire pour pouvoir appliquer le calcul intégral aux
problèmes économiques.
1 Analyse de la production à court terme :
A. Caractéristiques de la fonction à court terme
La fonction de production décrit la relation entre la quantité produite d’un bien
et les quantités des différents facteurs nécessaires à sa fabrication. Elle résume
9
Le capital est un concept qui recouvre plusieurs réalités. C’est un bien qui est produit, non pour satisfaire
directement des besoins, mais pour permettre de produire d’autres biens. On appelle capital technique, l’ensemble
des biens de production utilisés par l’entreprise, que ceux-ci soient détruits au cours du processus de production
(matières premières) ou qu’ils puissent servir à plusieurs reprises (biens d’équipement). Le capital technique est
généralement composé de capital fixe (terrains, bâtiments, installations, machines), non détruit au cours du processus
de production (utilisé sur plusieurs périodes) et de capital circulant (énergie, matières premières, produits semi-finis),
transformé et incorporé au produit au cours du processus de production (détruit au cours de la période). On peut noter
dans nos sociétés dites tertiaires, une forte dématérialisation du capital. Ainsi du matériel informatique ne peut
fonctionner sans logiciels. Ces derniers étant assimilés à du capital immatériel.
43
sous forme mathématique les choix techniques auxquels est confronté le
producteur :
Q = F (K, L) : est une fonction de production ;
Q : le niveau de production (quantité produite) ;
L : quantité du facteur travail et K : quantité de facteur capital.
Alfred Marshall définissait la courte période comme le laps de temps durant
lequel au moins un des facteurs de production devait être considéré comme
fixe. C’est d’ordinaire le facteur capital dont la quantité est donnée. Il en résulte
que le volume de production ne varie que sous l’effet d’une augmentation ou
d’une diminution du nombre d’heures travaillées. Mais cela ne veut pas dire
que le facteur capital cesse d’être un déterminant de production.
L’utilisation du facteur variable devrait se faire en tenant compte de la capacité
installée, c’est-à-dire du facteur fixe. Il ne faudrait pas le sous-utiliser ni
l’utiliser de manière abusive. On écrit la fonction de production comme suit :
𝑄 = 𝐹(𝐾, L)
Alors, le producteur en tant qu'agent rationnel, il va ainsi mettre tout en œuvre
pour répondre aux questions suivantes :
Combien de travailleurs embaucher ?
Quelle quantité produire ?
Pour pouvoir répondre à ces questions, il faut déterminer comment la
production augmente (ou diminue) quand le nombre de travailleurs augmente
(ou diminue).
En partant de l’observation et suivant l’analyse effectuée par David Ricardo,
on établit que la
production dans le court terme, évolue selon l’allure d’une lettre S allongée.
En effet, l’observation montre que dans un premier temps, le produit marginal
44
du facteur variable est positif et évolue à un rythme croissant. Après un certain
moment, il demeure positif mais il évolue à un rythme décroissant. Après un
certain seuil, il devient négatif et rejaillit négativement sur l’échelle de
production.
L 𝑸 = 𝑭(𝑲, 𝑳) 𝑸 𝜟𝑸
𝑷𝑴 = 𝑷𝒎 =
𝑳 𝜟𝑳
0 0 - -
1 10 10 10
2 30 15 20
3 60 20 30
4 80 20 20
5 95 19 15
6 108 18 13
7 112 16 4
8 112 14 0
9 108 12 -4
10 100 10 -8
Illustrations graphiques
Productivité Moyenne
Productivité Moyenne de L : décrit l’évolution de la contribution moyenne du
facteur variable L à la production PML= Q/L
46
Productivité Moyenne de K : décrit l’évolution de la contribution moyenne du
facteur variable K à la production PMK = Q/K.
Productivité marginale : variation de la production totale suite à l’ajout d’une
unité de facteur variable. Cette notion a une grande importance dans le calcul
de producteur, au même titre que la notion de l'utilité marginale dans le calcul
du consomateur.
- Productivité marginale de L : PmL = F’L (K, L) = dQ/δL
- Productivité marginale de K : PmK = F’K (K, L) = dQ/δK
47
que l’utilisation du facteur fixe est limitée, et non pas parce que les travailleurs
sont moins bons10.
b. Les zones de production
On peut distinguer trois phases :
La phase I : elle va de l'origine et s'arrête au point où la PM est au maximum
de la PM (point d'intersection entre Pm et PM). Tout au long de cette phase, la
PM est croissante Elle se caractérise par l'existence de peu de facteur travail
qui ne permet pas de tirer meilleur parti du capital fixe surabondant. Il y a sous-
utilisation factorielle de travail, donc sur le plan technique elle est inefficace,
c'est zone à éviter.
La phase II : est délimité par le maximum du PM et l'annulation du Pm. C’est-
à-dire elle débute au point d'intersection entre PM et Pm et se termine au point
où la Pm est nul qui correspond au maximum du produit total. Cette zone se
caractérise par la décroissance de la PM et de la Pm ; celle-ci restant positive.
Sur le plan économique et technique cette zone est la seule région où les
facteurs de la production sont utilisés d'une manière rationnelle qui permet au
producteur la maximisation de son profit.
La phase III : elle débute de point où la production totale est au maximum,
dans cette zone toutes les productivités sont décroissantes avec des valeurs
négatives pour la Pm. Comme la zone I, cette phase à écarter car elle
correspond à une utilisation irrationnelle des ressources de fait de la
surabondance du facteur travail par apport au facteur fixe.
10
Cette propriété est notamment justifiée par le fait que la productivité marginale mesure la contribution à la
production d’une augmentation d’un seul facteur, les autres restant constants. Par exemple, si on recrute plus de
programmeurs sans augmenter le matériel informatique, le partage du matériel (ordinateurs) entre un nombre
plus grand de programmeurs va diminuer leur efficacité.
48
Il ressort donc de ces deux graphiques superposés qu’une firme rationnelle ne
peut pas organiser sa production dans la zone III car dans cette zone, le produit
marginal du travail est négatif. Il en est de même pour la zone I car dans cette
zone le produit marginal est supérieur au produit moyen du travail.
Ceci suppose que dans la zone I, le facteur fixe est sous-exploité or la rareté
des ressources nous impose de ne pas gaspiller. L’utilisation du facteur fixe
devient optimale lorsque le produit marginal du travail atteint son maximum et
devient égal au produit marginal.
C. Analyse de la production dans le long terme
La longue période peut être définie comme le temps nécessaire durant lequel
tous les facteurs de production sont soumis à variation. La caractéristique de la
longue période consiste dans le fait que tous les facteurs sont variables. Par
souci de simplicité, on fera varier tous les facteurs simultanément, dans les
mêmes sens et dans les mêmes proportions. Ainsi, la firme à une plus grande
marge de manœuvre en termes de possibilité de combinaison des facteurs.
Cette situation fait référence à ce qu'on appelle "rendements d'échelle ou
rendements de dimension".
Alors, à quel rythme la production augmente-t-elle si tous les facteurs de
production augmentent dans les mêmes proportions ?
Lorsque l'accroissement de la production est exactement proportionnel à
l'accroissement des facteurs, on dit que les rendements d'échelle sont constants.
Si la production varie plus que proportionnellement aux quantités des facteurs
de production, les rendements d'échelles sont croissants. Par contre si la
production augmente moins que proportionnellement à l'accroissement des
facteurs de production, dans ce cas les rendements d'échelle sont décroissants.
49
Remarque mathématique relative aux rendements d’échelle
On dit qu’une fonction F (K, L) = Q, est homogène de degré m si, pour tout
le nombre réel strictement positif λ, l'égalité suivante est vérifiée :
50
combinaisons de facteurs qui permette de produire la même quantité de
production.
Toutes les propriétés étudiées dans le cas des courbes d'indifférences du
consommateur restent valables pour les isoquantes :
K 1 2 3 4 5
1 20 40 55 65 75
2 40 55 75 85 90
3 55 75 90 100 105
52
augmente d'une unité, le capital diminue alors d'une valeur égale au TMAST
pour obtenir le même niveau de production).
Comme l’isoquante est décroissante, les variations des facteurs L et K seront
nécessairement de signes opposés.
∆K
TMST = −
∆L
53
c. Le lien entre Le TMST et les productivités marginales
Le TMST est décroissante, Cette figure montre que quand on considère les
variations
Infinitésimales, le point M tend vers le point N et la corde MN tend vers la
tangente à l’isoquante au point N. ce déplacement sur la courbe laisse inchangé
le niveau de la production.
UV UV
= 𝑃𝑚W et = 𝑃𝑚Z
UW UZ
𝑑𝐾 𝑃𝑚W
− = = 𝑇𝑀𝑆𝑇
𝑑𝐿 𝑃𝑚Z
54
d. Droite d'isocoût
55
Le choix d'une combinaison optimale des facteurs de production
56
Les combinaisons H, E et J, sont possibles puisqu'elles appartiennent à la
même droite d'isocoût, mais elles ne sont pas toutes souhaitables. Le
producteur ne doit pas choisir les combinaisons H et J parce qu'il va dépenser
la totalité de son budget sans pour autant atteindre un niveau de production
élevé. La solution E est la seule combinaison qui respecte à la fois la contrainte
budgétaire et la production la plus élevée possible. Son choix doit donc porter
sur la combinaison E lui permettant d'atteindre un niveau de production
maximum.
\
En ce point E, la pente de la droite d'isocoût (- ] ) et la pente de la courbe
\^
`UZ
d'isoquant ( ) sont confondues.
UW
Or, nous avons déjà vu que le TMST est égale au rapport des productivités
marginales des facteurs de production :
−𝑑𝐾 𝑃W 𝑃𝑚W
𝑇𝑀𝑆𝑇 = = =
𝑑𝐿 𝑃Z 𝑃𝑚Z
57
Cette égalité signifie signifie que le producteur réalise son optimum.
\a] \a^
On peut déduire aussi : =
\] \^
b’ Z,W \a] \]
d£/dK = F’(K,L) – λ P = 0 W = =
K K b’(Z,W) \a^ \^
Z
d£/dλ = CT- L P - K P =0
L K
11
λ : est égale aux productivités marginales des facteurs de production pondérées par les prix sont égales. Il mesure
le supplément de production qui découle d'un supplément de disponibilités, et donc du desserrement de la contrainte
budgétaire.
58
\a] \a^
𝜆= = [2]
\] \^
Cette relation [2] montre qu'à l'équilibre optimal, les productivités marginales
des facteurs de production pondérées par les prix sont égales. De ces écritures
on peut déduire la combinaison optimale (K*, L*) qui respecte la contrainte
des coûts et qui permet à la fonction de production F(K,L) d'atteindre son
extremum. Pour s'assurer qu'il s'agit d'un extremum maximum, on peut vérifier
la condition de 2ème ordre (dérivée seconde de la fonction lagrangienne).
b. Minimisation du Coût
59
Dans ce cas, le producteur subit la contrainte d'une production à satisfaire avec
un minimum de coût.
La démarche est symétrique de la précédente, la solution peut être graphique
ou analytique.
Le programme de minimisation s’écrit comme suit :
Min CT= L PL +K PK
S/C Q = F(K,L)
La fonction de Lagrangien est :
£(L, K, λ) = CT+ λ(Q- F(K,L))
d£/δL = P - λ F’(K,L)L = 0
L
b’(Z,W) \a] \]
d£/dK = PK- λ F’(K,L) = 0 W = =
K b’(Z,W) \a^ \^
Z
d£/dλ = Q- F(K,L = 0
\a] \a^
𝜆= = [3]
\] \^
12
λ : dans le cas de la minimisation de Coût le multiplicateur de la grange est égale aux productivités marginales des
facteurs de production pondérées par les prix sont égales. Il mesure le supplément de Coût qui découle d'un
supplément de production. Donc λ représente le coût marginale (Cm).
60
Ces résultats sont évidemment les mêmes que ceux déjà trouvés
précédemment.
La relation [3] montre qu'à l'équilibre optimal, les productivités marginales des
facteurs de production pondérées par les prix sont égales. De ces écritures on
peut déduire la combinaison optimale (K*, L*) qui respecte la contrainte de
production au moindre coût total. Pour s'assurer que le coût est minimum, on
peut vérifier la condition de 2ème ordre (dérivée seconde de la fonction
lagrangienne).
Ici La condition de second ordre consiste à vérifier qu'i s'agit d'un extremum
minimum cela implique un signe négatif du déterminant de la matrice hessien.
c. Maximisation de profit
61
Soit les données suivantes :
Q=F(K,L): est une fonction de production ;
CT=PL.L+PK.K : est la fonction de coût ;
RT =p.Q : est la recette totale
p : est le prix du vente sur le marché;
Alors la fonction du profit s'écrit comme suit :
π= recettes totales -coût total
π = pQ-CT = p.F(K,L)-( PL.L+PK.K)
Le profit(π) est maximum lorsque les conditions suivantes sont vérifiées :
Sachant que pPmL et pPmk sont les productivités marginales en valeur des deux
facteurs de production.
Ces égalités signifient que le profit est maximum lorsque la productivité
marginale de chaque facteur est égale à son prix (salaire pour le facteur travail
et le taux d'intérêt pour le facteur capital). Ainsi, le producteur a intérêt à
continuer à augmenter le facteur de production tant que la recette
supplémentaire engendrée par cette augmentation est supérieure au prix de ce
facteur.
On peut déduire aussi les conditions d'optimum du producteur déjà trouvées
précédemment :
Umk
< 0 ⇒ 𝑝𝐹′′(𝐾, 𝐿)W < 0 ⇒ 𝑃′′𝑚W < 0
UWm
Umk
< 0 ⇒ 𝑝𝐹′′(𝐾, 𝐿)Z < 0 ⇒ 𝑃′′𝑚Z < 0
UZ m
Ces inégalités expliquent que le profit est maximum lorsque les dérivées
secondes de la fonction du profit par rapport aux facteur travail et capital sont
inférieur à 0. Cela signifie que les productivités marginales des deux facteurs
de productions sont décroissantes.
qui relie tous les points d'équilibre est appelée " le sentier d’expansion ou ligne
d'échelle".
63
Le sentier d’expansion du producteur décrit donc comment évolue la
combinaison optimale des facteurs de production pour un prix relatif des
facteurs constant, lorsque le niveau de ressources pour produire augmente.
64
4 Les coûts de production à court terme
A. Types de coûts à court terme
Le coût total (CT) de l'entreprise à court terme représente des dépenses
indépendantes de la quantité produite (dépenses fixes) et des dépenses
variables qui sont fonction de volume de production.
Les coûts fixes13 : En court période, on considère qu'il y a la fixité d'un certain
nombre d'éléments participant à la production : équipements, bâtiments, terre
etc. la capacité maximale de production est une donnée et les coûts associés à
ces facteurs doivent être supportés par le producteur quelque que soit la
quantité produite. C'est pourquoi ils sont appelés coûts fixes, noté : CF, il est
possible de définir le Coût Fixe Moyen, encore appelé Coût Fixe Unitaire :
Le coût fixe moyen est une fonction hyperbolique de type (1/x) :
𝐶𝐹
𝐶𝐹𝑀 =
𝑄
Les coûts variables : sont des coûts de production proportionnels aux
quantités produites, c’est-à-dire si la production augmente les dépenses
augmentent, s'elle décroît, les dépenses décroissent. Le coût variable est
fonction croissante de la quantité produite : 𝐶𝑉 = 𝑓(𝑄).
Il est possible de définir le coût variable moyen :
𝐶𝑉
𝐶𝑉𝑀 =
𝑄
Ces coûts variables se décomposes en :
13
Un coût fixe (CF) ne varie pas avec le niveau de production, et qui ne peut être éliminé qu’en cessant l’activité. Il
doit être payé même si la production est nulle. La seule façon pour une entreprise d’éliminer ses coûts fixes est de
se retirer du marché.
65
Coûts variables proportionnels, c’est-à-dire, des coûts qui varient
proportionnels, plus que proportionnels ou moins que proportionnels à la
variation de la quantité produite ;
Coûts variables non proportionnels avec la variation de la production14.
Le coût total (CT) : est défini comme la somme du coût fixe et du coût
variable, soit :
𝐶𝑇 = 𝐶𝐹 + 𝐶𝑉
A partir de cette fonction du coût total on peut définir le coût total moyen 𝐶𝑀
et le coût marginal (Cm):
Le coût total moyen représente les dépenses totales engagées pour produire
une unité d'output. Il est égal à la somme des deux coûts moyens, soit le rapport
du coût total et de l'output :
𝐶𝐹 𝐶𝑉 𝐶𝑇
𝐶𝑀 = + =
𝑄 𝑄 𝑄
Le coût marginal (Cm) se définit comme le supplément du coût nécessaire à
la production d'une unité supplémentaire : c'est la variation du coût total
lorsque la production augmente d’une unité supplémentaire, c’est-à-dire la
dérivée de la fonction de coût total :
𝑑(𝐶𝑉 + 𝐶𝐹) 𝑑𝐶𝑉
𝐶𝑚 = =
𝑑𝑄 𝑑𝑄
14
La consommation de carburant d'un véhicule, par exemple, n'est pas une fonction linéaire de la distance ou de
la vitesse, elle dépend de l'état de véhicule et de l'infrastructure et le chemin à parcourir tel que les virages les
pentes…
66
Ce graphique appelle à plusieurs remarques :
Figure (a)
67
-Le coût total fixe (CF) est représenté par une droite parallèle à l'axe horizontal
(axe des abscisses), à hauteur de la valeur de ce coût en relation avec le facteur
capital qui est considéré fixe à court terme de production.
-Le coût variable (CV), durant la phase (OA), il croit moins que
proportionnellement que la quantité produite, à un rythme qui va en diminution
du fait des rendements croissants des facteurs. Ensuite, après le point
d'infection A, le CF croit avec un rythme qui va en augmentation, du fait des
rendements décroissants des facteurs.
La variation de la courbe du CT sont celles de la courbe de coût fixe et surtout
coût variable.
Figure (b)
Le coût fixe moyen (CFM) diminue pour tout niveau de produit. Il s'agit d'une
courbe sous forme hyperbole équilatère.
Le coût variable moyen (CVM), il prend la forme de la lettre "U", d'abord il
décroît pour atteindre sont minimum, puis il augmente au fur et a mesure que
la production augmente.
Le coût total moyen (CM)15, est la somme des deux coûts moyens fixe et
variables. La diminution initiale de coût total moyen s'explique par la
diminution de CFM, et son augmentation finale est imputable à l'accroissement
des CVM. Lorsque la quantité produite augmente la courbe du CTM se
15
Le coût total moyen diminue pour de faibles niveaux de produit, et peut ensuite augmenter :
- Pour de faibles niveaux de production, augmenter l’échelle de production permet, en plus de réduire la part de coût
fixe par unité produite, de mieux organiser le processus de production en permettant notamment la spécialisation des
salariés et la meilleure rentabilisation de certains équipements. On parle alors d’économies d’échelle.
- Pour des niveaux de production plus importants, les effets précédents peuvent s’épuiser et des coûts supplémentaires
de gestion, de coordination et de diffusion de l’information peuvent apparaître. On parle alors de déséconomies
d’échelle.
68
rapproche de celle du CVM, ce qui explique par la décroissance du CFM. La
combinaison de ces deux effets engendre une forme "U" figure b.
Le coût marginal d'abord est décroissant pour atteindre son minimum au point
X (point d'inflexion du CT), ce qui correspond à la phase des rendements
décroissants, ensuite il croît avec l'augmentation de la quantité produite, ce qui
correspond aux rendements décroissants.
Dans sa phase croissante, la courbe de coût marginal croise le coût moyen et
le coût variable moyen en leur minimum. La courbe du coût marginal, est
située en dessus de ces deux courbes quand elles sont décroissantes et au-
dessus quand elles sont croissantes.
69
70
D. Démonstration de la relation entre Cm et CVM
71
5 Les coûts de production en longue période
Nous avons vu dans l'analyse précédente, À court terme, certains facteurs sont
en quantité fixe et ne peuvent être ni augmentés, ni diminués pour contribuer
à la minimisation des coûts de production. Les coûts de ces facteurs sont alors
à l’origine de coûts fixes. À long terme, en revanche, tous les facteurs
deviennent variables, leur quantité peut être modifiée : il n’existe plus de coûts
fixes, puisque la taille de l'entreprise se modifie (modernisation d'équipements,
investissement d'extension …). Donc les coûts moyens auront tendance à
augmenter.
72
La courbe de CM de long terme (notée CMLP) est une courbe enveloppe
continue et qui est tangente à chaque courbe de courte période. La figure ci-
dessus, décrit les différentes évolutions envisageables du coût moyen lorsque
l’entreprise choisit à chaque instant, l’échelle de production la plus efficace.
On distingue trois phases :
Phase 1 : L'accroissement de la production implique la décroissance du CMLP.
Cela veut dire que le produit moyen du travail et du capital augmentent : les
rendements d’échelle sont croissants (la firme réalise des économies
d’échelle).
Phase 2 : lorsque la production augmente, le CMLP reste constant à long terme.
Cela signifie que le produit moyen du travail et du capital est constant : les
rendements d’échelle sont constants (la firme ne réalise aucune économie
d’échelle) ; le point EME correspond à l’échelle minimum efficace16.
16
L’échelle minimum efficace correspond à l’échelle de production à partir de laquelle l’entreprise atteint le coût
moyen minimum de longue période
73
Phase 3 : le coût moyen croît à long terme. Cela signifie que le produit moyen
global du travail et du capital diminuent : les rendements d’échelle sont
décroissants (la firme réalise des déséconomies d’échelle).
Ces trois phases indiquent que, sur le long terme, et lorsque l’entreprise change
de taille, elle a intérêt à situer son volume de production à partir de l’EME,
autrement dit à situer sa production de long terme dans la phase des rendements
d’échelle constants.
Malgré la similitude de forme en U des courbes de coûts moyens de court et
longue période, les deux types de coûts ne sont pas régies par la même loi. En
courte période cette forme s'explique par la loi des rendements factoriels et des
possibilités de substitution entre facteurs. En longue période, elle est due aux
rendements d'échelle ou d'une intégration du progrès technique.
74
Exercice2
N1 N2
K L TMSTLK K L TMSTLK
A 5 2 E 9 3
B 7 4 F 6 4
C 8 5 G 5 2
D 6 4 H 4 1
Exercice 3 :
Soit une entreprise qui fabrique un bien x. Voici le tableau qui donne les
quantités produites en fonction de l'augmentation de l'un des facteurs.
75
7 434
8 456
9 450
1. Qu’est-ce-que la fonction de production ?
2. Quelle différence faites-vous entre l’output et les inputs ?
3. Calculez la productivité moyenne et marginale et reportez vos
résultats dans le tableau ci- après. Vous donnerez un exemple
explicite de calcul.
4. Interprétez la signification de la productivité moyenne et
marginale pour 4 unités de facteurs.
Exercice 4 :
Exercice 5 :
Exercice 6 :
Exercice 7:
Exercice 8 :
Exercice 9:
Et une équation
d’iso-coût : CT = 50 L + 20 K
78
1. Calculer les productivités marginales de L et K.
2. Déterminer le coût minimal qui nous permet de réaliser une
production de 100² (En utilisant dans un premier temps la méthode
de substitution à l’équilibre et dans un deuxième temps la méthode
de Lagrange).
3. Déterminer la combinaison optimale de production qu’on peut
réaliser avec un budget de production de 1500 (en utilisant également
les deux méthodes).
4. Calculer et interpréter la valeur du multiplicateur λ.
5. Montrer que cette fonction de production est homogène, et en
déduire la nature des rendements d’échelle ?
Exercice 10 :
Une entreprise fabrique des machines, pour ce faire elle supporte un coût
fixe de 140DH, ses coûts variables pour la production évoluent comme suit
:
Q (machines) CV
1 100
2 160
3 195
4 260
5 360
6 510
7 714
1. Calculer les : CT, CM, CVM et Cm
2. Déterminer la quantité vendue des machines si le prix unitaire est de
P=150DH.
3. Calculer le profit total de cette entreprise.
Exercice 11:
Exercice 12 :
Exercice 13
Soit une entreprise dont les coûts sont tels que :
Quantités produites Q Coûts totaux
1 100
2 130
3 155
4 170
5 183.33
80
6 220
7 350
1- Calculer les coûts moyens et les coûts marginaux de cette entreprise. Faire
un tableau.
2- Représenter sur un graphique CM, Cm et CT. Commenter.
3- Quel est le seuil de rentabilité ?
81
Correction
Exercice n° 1
1
𝑎`8 =
𝑎
6) Interprétez 𝑻𝑴𝑺𝑻𝑳𝑲 = 4.
82
Le producteur est prêt à céder 4 unités du facteur capital pour utiliser une unité supplémentaire du facteur
travail, tout en gardant le même niveau de production
Exercice n° 2
N1 N2
K L TMSTLK K L TMSTLK
A 5 2 -- E 9 3 --
B 7 4 1 F 6 4 3
C 8 5 1 G 5 2 0,5
D 6 4 2 H 4 1 1
4. Interprétez deux valeurs de votre choix du TMST: Le producteur doit céder 2 unités du facteur k
pour avoir une unité du facteur travail tout en gardant le même niveau de production
Exercice n° 3
1) Une fonction de production est une relation quantitative entre les inputs et les outputs, elle décrit quelle
est la quantité d’inputs nécessaires et suffisants pour produire une quantité quelconque d’outputs :
𝑄(W,Z) = 𝑓(𝐿, 𝐾)
2) Les inputs (facteurs de production) sont utilisés dans un processus de production pour produire un
output (bien final). A court terme le facteur travail change et le facteur capital reste constant ; A long
terme les deux facteurs de production varient.
3) Le calcul de la production totale, productivité moyenne et marginale :
Unités de
Niveau de production (Q) PM Pm
Facteur (L)
1 20 20 --
2 80 40 60
3 180 60 100
4 260 65 80
83
5 330 66 70
6 390 65 60
7 434 62 44
8 456 57 22
9 450 50 -6
Exemple de calcul :
Q •78 20
PM•78 = = = 20
L78 1
∆Q Q •7• − Q •78 80 − 20
Pm•7• = = = = 60
∆L L7• − L78 2−1
4) Lorsque la firme utilise 4 travailleurs pour produire le bien X, la production moyenne par travailleur est
de 65 unités du bien X. (PM•7“ = 65 ). Lorsque la firme passe de 3 travailleurs à 4 (unité additionnelle
du facteur travail) elle augmente sa production du bien X de 80 unités (production
supplémentaire, Pm•7“ = 80 ).
Exercice n° 4
1) Définition la productivité moyenne et marginale et leurs formules de calcul dans le cas discret et continu
:
2) Le calcul de la PM et Pm:
PM Pm
𝑄 𝐿• 𝐾 𝑑𝑄 •
P𝑀W = = = 𝐿𝐾 P𝑚W = = 𝐿• 𝐾 W = 2𝐿𝐾
𝐿 𝐿 𝑑𝐿
𝑄 𝐿• 𝐾 𝑑𝑄 •
P𝑀Z = = = 𝐿² P𝑚Z = = 𝐿• 𝐾 Z = 𝐿²
𝐾 𝐾 𝑑𝐾
84
𝐴5 •
= 𝑛𝐴5`8
Exercice n° 5
1) Le TMSTLK représente la quantité de facteur capitale ou le producteur prêt à céder pour avoir une unité
supplémentaire de facteur travail toute en restant sur le même niveau de production
𝐾‡ − 𝐾ˆ 4 − 4,5 1
𝑇𝑀𝑆𝑇WZ˜ = − =− = = 0,5
𝐿‡ − 𝐿ˆ 2−1 2
Cas discret
Exercice n° 6
1) Le TMSTLK représente de combien une firme doit céder le facteur L pour avoir une unité
supplémentaire du facteur K tout en gardant le même niveau de production.
85
Dans ce cas,
4𝐾 K
𝑇𝑀𝑆𝑇WZ = =
4𝐿 L
L 0,5 1 2
K 10 5 2,5
k
10
9
8
7
6
5
4
3
2 Q=20
1
0
0,5 1 1,5 2 L
86
4) 𝑇𝑀𝑆𝑇WZ = 5, Signifié que la firme doit céder 5 unités du facteur travail pour avoir 1 unité
supplémentaire du facteur capital tout en gardant le même niveau de production.
𝐴5 𝐴a = 𝐴5•a
™ •
On à 𝑚 = 𝑚 donc t=2>1 alors les rendements d’échelles sont croissants.
6) On sait que :
𝐶𝑇 = 𝑃W 𝐿 + 𝑃Z 𝐾
𝐶𝑇 = 15𝐿 + 20𝐾
Donc
𝐶𝑇 15
𝐾= − 𝐿
20 20
𝑄(𝐿,𝐾) = 4𝐿𝐾
𝑆. 𝐶 500 = 15𝐿 + 20𝐾 (1)
Donc :
K 𝑃W 15
𝑇𝑀𝑆𝑇WZ = = =
L 𝑃Z 20
Alors :
𝐾 15
=
𝐿 20
Donc :
87
3
𝐾= 𝐿 (2)
4
3
500 = 15𝐿 + 20 ∗ 𝐿
4
ð 𝐿∗ = 16,66 (3)
3 3
𝐾 = 𝐿 = ∗ 16,66
4 4
∗
ð 𝐾 = 12,5
ð 𝑄 ∗ = 4 ∗ 16,66 ∗ 12,5
ð 𝑄 ∗ = 8330
Donc, pour que la firme atteigne un niveau maximal de production de 8330 unités produites, elle doit
utiliser 16,66 unités du facteur travail et 12,5 unités du facteur capital avec un coût total de 500 unités
monétaires.
Exercice n° 7
𝑄(W,Z) = 𝐿• 𝐾 •
88
1)
𝑓 𝑚𝐿, 𝑚𝐾 = 𝑚𝐿 • 𝑚𝐾 •
𝑓(𝑚𝐿, 𝑚𝐾) = 𝑚• 𝐿• 𝑚• 𝐾 •
𝑓 𝑚𝐿, 𝑚𝐾 = 𝑚• 𝑚• [𝐿• 𝐾 • ]
𝑓 𝑚𝐿, 𝑚𝐾 = 𝑚 ••• 𝑄(W,Z)
𝑓 𝑚𝐿, 𝑚𝐾 = 𝑚“ 𝑄(W,Z)
On à 𝑚™ = 𝑚“ donc la fonction est homogène de degré 4.
Donc :
Alors :
1
1 ↔ ⋋= 𝐿𝐾²
15
1 2
2 ↔ ⋋= 𝐿 𝐾
20
Donc on pose (1)=(2), on trouve
1 1 •
⋋=⋋ ↔ 𝐿𝐾 • = 𝐿𝐾
15 20
𝐾² 𝐿2 𝐾 𝐿
= ↔ =
15𝐾 20𝐿 15 20
15 3
𝐾= 𝐿 = 𝐿 (4)
20 4
89
On remplace (4) dans (3) on trouve :
3
1000 − 30𝐿 − 40 ∗ 𝐿 = 0
4
1000 − 60𝐿 = 0
60𝐿 = 1000
1000
𝐿=
60
∗
ð 𝐿 = 16,66 (5)
3 3
𝐾 = 𝐿 = ∗ 16,66
4 4
∗
ð 𝐾 = 12,5
3) Le niveau de production maximale est de :
𝑄∗ = 𝐿∗• 𝐾 ∗•
ð 𝑄 ∗ = 16,66² ∗ 12,5²
ð 𝑄 ∗ = 14798
Donc, pour que la firme atteigne un niveau maximal de production de 14798 unités produites, elle doit
utiliser 16,66 unités du facteur travail et 12,5 unités du facteur capital avec un coût total de 1000 unités
monétaires.
90
Exercice n° 8
Donc 600 = 6𝐿 + 2𝐾
Alors : 𝐾 = 300 − 3𝐿
L 0 100
K 300 0
Donc :
200
𝑃𝑚W
𝑇𝑀𝑆𝑇WZ =
𝑃𝑚Z
Dans ce cas,
91
50 ∗ 0,6𝐿`r,“ 𝐾 r,“ 0,6K 3𝐾
𝑇𝑀𝑆𝑇WZ = = =
50 ∗ 0,4𝐿r,¢ 𝐾 `r,¢ 0,4L 2𝐿
Donc :
3K 𝑃W 6
𝑇𝑀𝑆𝑇WZ = = =
2L 𝑃Z 2
tZ ¢
Alors : =
•W •
600 = 6𝐿 + 2 ∗ 2𝐿
ð 600 = 6𝐿 + 4𝐿
ð 600 = 10𝐿
¢rr
ð 𝐿=
8r
∗
ð 𝐿 = 60 (3)
𝐾 = 2𝐿 = 2×60
ð 𝐾 ∗ = 120
𝑄∗ = 50𝐿∗r,¢ 𝐾 ∗r,“
ð 𝑄 ∗ = 50×60r,¢ ×120r,“
92
ð 𝑄 ∗ = 3958
Donc, pour que la firme atteigne un niveau maximal de production 3958 unités produites, elle doit utiliser
60 unités du facteur travail et 120 unités du facteur capital avec un coût total de 600 unités monétaires.
180
120
60 Q=3958
0
20 40 60 80 L
Exercice n° 9
Nous avons:
𝑄(W,Z) = 𝐿𝐾²
Et :
𝐶𝑇 = 50𝐿 + 20𝐾
93
1) Les productivités marginales de L et K:
Pm du travail Pm du capital
𝑑𝑄 •
𝑑𝑄 •
P𝑚W = = 𝐿𝐾² W = 𝐾² P𝑚Z = = 𝐿𝐾² Z = 2𝐿𝐾
𝑑𝐿 𝑑𝐾
𝐶𝑇 = 50𝐿 + 20𝐾
𝑆. 𝐶 𝑄(𝐿,𝐾) = 100² = 𝐿𝐾² (1)
Donc :
Pm• K² 𝐾 𝑃W 50
𝑇𝑀𝑆𝑇WZ = = = = =
Pm£ 2LK 2𝐿 𝑃Z 20
Donc :
𝐾 50
=
2𝐿 20
Alors :
5
𝐾 = ×2𝐿 ↔ 𝐾 = 5𝐿 (2)
2
100• = 𝐿× 5𝐿 •
• t t
100•
100 = 25𝐿 ↔ 𝐿 = = 400
25
𝐾 ∗ = 5×7,36 = 36,8
94
Alors :
Le coût minimal permettant au producteur de réaliser une production de 100² tout en utilisant 7,36 unités
du facteur travail et 36,8 unités du facteur capital est de 1104 unités monétaires.
Donc :
𝑑𝐿𝐿 = 0 ↔ 𝐾² − 50 ⋋= 0 (1)
𝑑𝐿𝐾 = 0 ↔ 2𝐿𝐾 − 20 ⋋= 0 (2)
𝑑𝐿⋋ = 0 ↔ 1500 − 50𝐿 − 20𝐾 = 0 (3)
Alors :
𝐾²
1 ↔ ⋋=
50
2𝐿𝐾
2 ↔ ⋋=
20
Donc on pose (1)=(2), on trouve
𝐾² 2𝐿𝐾
⋋=⋋ ↔ =
50 20
𝐾² 50 𝐾 5 5
= ↔ = ↔ 𝐾 = ×2𝐿
2𝐿𝐾 20 2𝐿 2 2
𝐾 = 5𝐿 (4)
95
1500 − 50𝐿 − 20 ∗ 5𝐿 = 0
1500 − 150𝐿 = 0
150𝐿 = 1500
1500
𝐿=
150
∗
ð 𝐿 = 10 (5)
𝐾 = 5𝐿 = 5 ∗ 10
∗
ð 𝐾 = 50
𝑄∗ = 𝐿∗ 𝐾 ∗²
ð 𝑄 ∗ = 10 ∗ 50²
ð 𝑄 ∗ = 25000
Donc, pour que la firme atteigne un niveau maximal de production de 25000 unités produites, elle doit
utiliser 10 unités du facteur travail et 50 unités du facteur capital avec un coût total de 1500 unités
monétaires.
2𝐿𝐾 2×10×50
⋋= = = 50
20 20
Donc le multiplicateur de Lagrange est égal à 50, cela signifie que lorsque le coût de production augmente
d’une unité, la production augmente de 50 unités.
Exercice n° 10
𝐶𝑇
𝐶𝑀 = ∆𝐶𝑇
𝑄
𝐶𝑉 𝐶𝑚 =
∆𝑄
𝐶𝑉𝑀 =
𝑄
Q CF CV CT CM CVM Cm
1 140 100 240 240 100 -
2 140 160 300 150 80 60
3 140 195 335 112 65 35
4 140 260 400 100 65 65
5 140 360 500 100 72 100
6 140 510 650 108 85 150
7 140 714 854 122 102 204
Donc l’entreprise réalise un profit de 250 unités monétaires à partir des ventes de 6 machines avec un prix
unitaire de 150.
97
Exercice n° 11
𝐶𝑇 = 𝑄t − 12𝑄• + 50𝑄 − 88
CF 88
CV 𝑄t − 12𝑄• + 50𝑄
𝐶𝑇 88
CM 𝐶𝑀 = = 𝑄² − 12𝑄 + 50 +
𝑄 𝑄
𝐶𝐹 88
CFM 𝐶𝐹𝑀 = =
𝑄 𝑄
𝐶𝑉
CVM 𝐶𝑉𝑀 = = 𝑄² − 12𝑄 + 50
𝑄
•
Cm 𝐶a = 𝐶𝑇 V = 3𝑄² − 24𝑄 + 50
𝑃 = 𝐶𝑚 = 50
3𝑄² − 24𝑄 + 50 = 50
3𝑄• − 24𝑄 = 0
3) Le profit s’écrit :
𝛱 = 𝑅𝑇 − 𝐶𝑇
𝛱 = (𝑄∗ . 𝑃) − 𝐶𝑇(V∗ )
98
Et
𝐶𝑇 V∗ 7° = 8t − 12×8• + (50×8) − 88 = 760
Donc
𝛱 = 8×50 − 760 = 400 − 760 = −360
Donc L’entreprise réalise une perte de 360 unités monétaires à partir des ventes de 8 unités avec un prix
unitaire de 50.
Mathématiquement :
•
CVM³´µ ↔ CVM ¶ =0
Donc :
•
CVM ¶ = 0 ↔ 2𝑄 − 12 = 0
12
𝑄= =6
2
𝑃 = 𝐶𝑉𝑀 = 𝑄² − 12𝑄 + 50
𝑃 = 6² − (12×6) + 50
𝑃 = 50
Pour trouver la fonction d’offre, on pose :
𝐶𝑚 = 𝑃
3𝑄² − 24𝑄 + 50 = 𝑃
3𝑄• − 24𝑄 + 50 − 𝑃 = 0
4) Le coût variable moyen est obtenu en divisant le coût variable total par la quantité totale produite :
(5𝑄 + 10𝑄• )
𝐶𝑉𝑀 = 𝑄
5) Le coût total moyen est obtenu en divisant l’expression de la fonction de coût total par la quantité totale
produite :
(4000 + 5Q + 10𝑄• )
𝐶𝑇𝑀 = 𝑄
6) Le coût marginal est obtenu en dérivant la fonction de coût total par rapport à la quantité totale
produite, ainsi :
𝜕(4000 + 5Q + 10𝑄• )
𝐶𝑚 = 𝜕𝐶𝑇 𝜕𝑄 = 𝜕𝑄
𝐶𝑚 = 5 + 20𝑄
7) Quand le coût total moyen est au minimum, le coût marginal égalise le coût total moyen, ainsi :
𝐶𝑚 = 𝐶𝑇𝑀
(4000 + 5Q + 10𝑄• )
⟹ 5 + 20𝑄 = 𝑄
⟹ 10𝑄• = 4000
𝑄 = 20
100
Par conséquent, la quantité qui minimise le 𝐶𝑇𝑀 est 𝑄 = 20
8) Quand le coût variable moyen est au minimum, le coût marginal égalise le coût variable moyen,
ainsi :
𝐶𝑚 = 𝐶𝑉𝑀
( 5Q + 10𝑄• )
⟹ 5 + 20𝑄 = 𝑄
𝑄=0
Exercice n° 13
2) Représentation graphique :
101
Rappelons que le coût moyen représente pour chaque niveau de production possible, le coût unitaire du
produit. En effet, il s’agit du coût total divisé par la quantité produite. Le coût fixe moyen diminue de plus
en plus lorsque la production augmente. Toute augmentation de la production permet de répartir le coût
fixe total sur un plus grand nombre d’unités.
A noter également que le coût fixe moyen n’est jamais nul :
𝐶𝑇
𝐶𝑀 =
𝑄
Le coût marginal quant à lui nous indique pour chaque niveau de production, l’accroissement du coût total
que doit couvrir l’entreprise pour augmenter sa production d’une unité. De la même manière, que devient
le coût total si l’on augmente la production d’une unité ?
𝛥𝐶𝑇
𝐶𝑚 =
𝛥𝑄
La relation entre les coûts : la courbe de coût marginal coupe la courbe de coût moyen en son minimum
(comme on peut le remarquer sur le graphique). Tant que le coût marginal est inférieur au coût moyen, le
coût moyen est décroissant. Toutefois dès que le coût marginal est supérieur au coût moyen, alors le coût
moyen est croissant. Par conséquent le coût marginal coupe la courbe de coût moyen en son minimum.
3) Le seuil de rentabilité :
Il correspond au prix à partir duquel l’entreprise en concurrence pure et parfaite commence à réaliser des
profits :
-Pour tout prix supérieur au seuil de rentabilité, 𝑅𝑀 > 𝐶𝑀 (recette moyenne supérieur au coût moyen),
alors la firme réalise des profits ;
-Pour tout prix inférieur au seuil de rentabilité, 𝑅𝑀 < 𝐶𝑀 (recette moyenne est inférieur au coût moyen),
alors la firme subît des pertes.
Le seuil de rentabilité se trouve donc au minimum du 𝐶𝑀, graphiquement ceci correspond à l’intersection
entre la courbe des coûts moyens et des coûts marginaux. Concrètement, ceci veut dire que l’entreprise
102
réalise des bénéfices en produisant 5 unités du produit (𝑅𝑀 > 𝐶𝑀), une fois qu’elle augmente la production
d’une unité supplémentaire le profit devint nul (𝑅𝑀 = 𝐶𝑀), et en produisant 7 unités l’entreprise réalise
des pertes (𝑅𝑀 < 𝐶𝑀) .
103
Chapitre III : L’offre de la firme concurrentielle
104
bien économique (produit ou facteur) se forment sur son marché, lorsque seuls
interviennent les offreurs et les demandeurs.
La loi de l’offre et de la demande repose aussi sur une hypothèse fondamentale
sur les comportements individuels dans l’échange, qui se formule comme suit :
chaque agent choisit librement la quantité qu’il veut vendre ou acheter ; en
particulier, aucun agent n’est jamais forcé d’acheter ou de vendre plus qu’il
ne le désire.
La fonction de l'offre indique les quantités que les offreurs sont prêts à mettre
sur le marché pour chaque niveau de prix. Elle exprime la relation qui existe
entre la quantité offerte et le prix du produit sur le marché.
e. La loi de l'offre
La quantité offerte d’un bien augmente lorsque le prix augmente, l’offre est donc
une fonction croissante du prix.
105
Toute une série de facteurs influence l’offre pour un prix donné : La technologie
disponible et les prix des facteurs de production, le nombre des entreprises dans
la branche, anticipations, taxes, etc.
La courbe d’offre sur le marché se déplace, vers la droite ou vers la gauche, dans
deux catégories de cas :
(1) lorsqu’une ou plusieurs courbes d’offre individuelles se déplacent ;
(2) lorsque le nombre des offreurs apparaissant sur le marché augmente ou
diminue.
Lorsqu’un facteur autre que le prix du produit varie, c’est toute la courbe qui se
déplace. Par exemple lorsque le prix des facteurs diminue, la courbe d’offre
augmente, se déplace vers le haut. Pour chaque niveau de prix, les quantités
offertes sont plus grandes.
Lorsque la droite d’offre se déplace vers la gauche, cela signifie, au contraire,
que pour un même prix, le ou les producteurs souhaitent produire une quantité
plus faible car leurs coûts unitaires de fabrication ont augmenté suite une hausse
du coût du travail par exemple :
106
Tout comme les demandeurs, les offreurs d’un bien sur le marché peuvent se
présenter en nombre quelconque. Étant donné leurs offres individuelles, l’offre
collective (ou sur le marché) sera constituée par la totalité des quantités
alternatives du bien que l’ensemble des vendeurs sont prêts à fournir, en un
temps donné, aux divers prix possibles.
Alors l’offre globale c’est la somme des offres individuelles. L’offre du marché
représente la quantité totale qui sera produite par l’ensemble des firmes à chaque
niveau de prix. On fait la somme horizontale (sur les quantités) des offres
individuelles, La fonction d’offre d’un bien, sur le marché, est la somme des n
fonctions d’offres individuelles des n vendeurs de ce bien :
5
𝑄» = 𝑄6
678
107
Ce graphique montre que, lorsque on se déplace le long de la courbe de la
demande, si le prix diminue, la quantité demandée augmente ce qu'on appelle la
loi de la demande.
Pour un prix donné, plusieurs déterminants influencent la demande, à savoir : Le
revenu, la taille du marché ou de la population, les prix des autres biens, les
préférences des demandeurs, etc. Enfin, la courbe de demande sur le marché se
déplace, vers la droite ou vers la gauche, dans deux catégories de cas :
(1) lorsqu’une ou plusieurs courbes de demande individuelles se déplacent ;
(2) lorsque le nombre des demandeurs apparaissant sur le marché augmente ou
diminue.
La figure suivante montre le déplacement de la courbe de demande d'un bien
vers la droite lorsque le revenu augmente :
108
Quant à la demande globale (marché), C’est la somme des demandes
individuelles. La demande du marché représente la quantité totale qui sera
demandée par l’ensemble des consommateurs à chaque niveau de prix. On
notera qu’en général, les demandeurs n’ont pas des courbes de demandes
individuelles identiques : selon les goûts et les préférences de chacun, la forme
de chacune d’elles varie d’un individu à l’autre. Mais ceci n’empêche nullement
de les additionner comme nous venons de le faire. On fait la somme horizontale
(sur les quantités) des quantités individuelles demandées, La fonction de
demande pour un bien, sur le marché, est la somme des m fonctions de demandes
individuelles des n demandeurs de ce bien :
a
𝑄¼ = 𝑄½
½78
109
2 L’équilibre concurrentiel
Un marché est caractérisé par des échanges volontaires entre des acheteurs
(demande) et des vendeurs (offre). L’interaction entre acheteurs et vendeurs
détermine un prix et une quantité d’équilibre. On appelle prix d’équilibre sur un
marché, le prix qui égalise la quantité demandée à celle qui est offerte. Le prix
d'équilibre permet à chaque consommateur de maximiser sa satisfaction et à
chaque producteur de maximise son profit.
Insistons sur le fait que les courbes individuelles ayant été construites « à prix
donnés », c’est à-dire en supposant un comportement price-taker de la part de
chaque offreur et demandeur, les courbes collectives que l’on vient de définir
reposent elles aussi sur cette hypothèse, appliquée maintenant à l’ensemble des
agents concernés. Dès lors, ces courbes ne sauraient rien nous apprendre, en
elles-mêmes, sur la manière dont se forme le prix d’équilibre du marché.
Elles peuvent cependant nous apporter, dans le cadre de la loi de l’offre et de la
demande, une réponse très instructive sur le montant des quantités échangées, ce
qui était l’une des questions que nous nous sommes posées au début de ce
chapitre. La réponse est contenue dans la proposition suivante : Quel que soit le
niveau du prix en vigueur, si les agents sont price-takers, alors les quantités
échangées sont égales, en vertu de l’hypothèse fondamentale sur les
comportements dans l’échange, au minimum des quantités offertes et des
quantités demandées à ce prix.
Au prix d'équilibre, la somme des quantités vendues est égale à la somme des
quantités achetées :
5 a
𝑄6 = 𝑄½
678 ½78
110
Il correspond graphiquement, à l’intersection des courbes d’offre et de demande
:
Si une des deux courbes se déplace, on peut prédire l’effet que ceci aura sur le
prix et la quantité d’équilibre. Mais si les deux courbes se déplacent
simultanément, alors il est impossible de prédire l’effet que ceci aura soit sur le
prix, soit sur la quantité d’équilibre.
Chacune des situations décrites ci-dessus est susceptible d’exister à un moment
précis. Cependant, au fil du temps, l’équilibre ainsi atteint est susceptible de se
modifier dans l’une ou l’autre de ses composantes, c’est-à-dire le prix et les
quantités échangées, ou même dans les deux ; le type même de l’équilibre peut
aussi changer. On peut donc distinguer entre les situations suivantes :
- Pour un prix du marché supérieur au prix d’équilibre, la quantité offerte
excède la quantité demandée (Qo > Qd), un surplus apparaît, le prix
diminuera jusqu’à le prix d'équilibre Pe .
111
- Si le prix du marché est inférieur au prix d’équilibre, la quantité demandée
excède la quantité offerte (Qd > Qo), il y a une pénurie, le prix augmentera
jusqu’au retour à l’équilibre.
112
Chapitre VI: Les marchés de concurrence pure et parfaite
Dans ce chapitre, nous étudions le marché de concurrence parfaite ou marché
concurrentiel.
Un marché concurrentiel se caractérise par un certain nombre de propriétés que
nous discuterons plus en détail ultérieurement. La caractéristique la plus
importante dans ce chapitre est qu’il s’agit d’un marché avec un grand nombre
de producteurs, de sorte que chacun ait un impact négligeable sur les variables
du marché et, notamment, le prix de marché. La firme considère que sa
production n’a pas d’impact sur le prix de marché. Dans ce cas elle prend le prix
de marché comme une donnée et elle maximise son profit en jouant uniquement
sur ses quantités.
Structure du Marché
Par définition, le marché est une rencontre méthodique de l’offre et de la
demande. Il est caractérisé par la rencontre de deux forces, à savoir l’offre et de
la demande et par leur interaction de manière à définir un prix permettant à la
transaction ou aux transactions d’avoir lieu. Ainsi, le prix d’équilibre est un
accord ou un compromis entre offreur(s) et demandeur(s). Selon la nature, on
distingue trois types de marchés, à savoir le marché des biens et services, le
marché du travail et le marché des capitaux (marché financier et marché de
change). Le fonctionnement d’un marché dépend du nombre d’intervenants sur
celui-ci aussi bien du côté de l’offre que de la demande.
Lorsqu’il n’y a qu’un seul offreur (monopole) ou qu’un seul acheteur
(monopsone) sur le marché, celui-ci a la possibilité de fixer le prix (price maker)
alors que s’il y a plusieurs offreurs et acheteurs, un agent économique aura du
mal à fixer seul le prix auquel les transactions auront à se solder. Dans ces
113
conditions, c’est l’interaction entre offre et demande globales qui fixe le prix
d’équilibre, et les intervenants se rangent derrière ce prix (price taker). Le
tableau ci-après présente les différents types de marché que l’on peut rencontrer
eu égard au nombre d’intervenants17.
17
Cette catégorisation a été proposée par Stackelberg
114
I. Caractéristiques de la concurrence pure et parfaite
Le modèle de concurrence pure et parfaite repose sur un ensemble d’hypothèses:
- Hypothèse d’atomicité : Les vendeurs et les acheteurs sont suffisamment
nombreux et de taille suffisamment faible pour qu’aucun ne puisse, par ses
décisions, influencer le prix du produit18
- Hypothèse d’homogénéité du produit : Le produit vendu est perçu
comme identique par les acheteurs quelle que soit l’entreprise qui le
fabrique19. C'est à dire, toutes les entreprises offrent le même produit sur le
marché.
- Hypothèse de libre entrée et sortie : Toute entreprise souhaitant entrer
(ou sortir) sur le marché peut le faire sans coût et sans obstacle institutionnel
(Il n’y a aucune barrière technique, financière ou réglementaire. à l’entrée
de nouveaux concurrents sur le marché, ni aucune difficulté pour que les
concurrents puissent sortir20.
- Hypothèse de Mobilité des facteurs de production : Les facteurs de
production se déplace d’une manière libre entre les producteurs sans
18
Aucune entreprise ne peut espérer, en produisant moins, faire augmenter le prix du bien. Si elle le faisait, le nombre
d’entreprises présentes est suffisamment grand pour que les acheteurs se tournent vers d’autres entreprises. De
même, aucune entreprise ne peut «inonder» le marché et entraîner une baisse des prix.
19
Cette hypothèse signifie que le seul critère que les acheteurs utilisent pour choisir entre les produits des différents
producteurs est le prix. Aucune différence n’existe entre les produits des différentes entreprises et les acheteurs sont
indifférents à l’identité de l’entreprise dont ils achètent le produit.
20
Cette propriété signifie que toute entreprise souhaitant entrer sur un marché qu’elle considère comme profitable,
ou souhaitant en sortir parce qu’elle réalise des pertes, peut le faire sans coût particulier. On dit qu’il n’y a pas de
barrières à l’entrée ou à la sortie du marché. Le marché des transports par taxis est un exemple de marché avec
barrières à l’entrée car tout conducteur de taxi doit acheter une licence, le nombre de licences étant limité.
115
contraintes ni délai. Libre circulation des facteurs de production signifie
que les facteurs se déplacent spontanément sans coût ni délai, vers les
marchés où la demande est la plus forte. Cela suppose que les travailleurs
offrent leur travail aux entreprises qui les rémunèrent le plus.
- Hypothèse de transparence : Tous les acheteurs sont parfaitement
informés des prix proposés sur le marché. Sur ce marché l'information
complète et parfaite. Les consommateurs connaissent les caractéristiques et
les prix de tous les produits sur le marché.
Lorsque ces cinq hypothèses sont vérifiées, le marché est dit en concurrence pure
et parfaite, les agents sont preneurs de prix. Lorsque l’une de ces hypothèses est
relâchée, la concurrence est dite imparfaite, et les agents disposent d’un pouvoir
de marché, ils peuvent influencer la fixation du niveau du prix.
II. Equilibre de l'entreprise en courte période
g. La firme concurrentielle
Dans un régime de concurrence pure et parfaite, chaque firme considère le prix
comme une donnée (price taker), c’est-à-dire indépendant de ses propres actions,
si bien que les actions de tous les intervenants déterminent le prix du marché.
Soit pe le prix du marché. La demande s’adressant à une firme concurrentielle
idéale se définit comme suit :
Une firme concurrentielle est libre de fixer son prix de vente et de produire la
quantité qu’elle désire. Cependant, si son prix est supérieur à celui du marché pe,
116
personne n’achètera son produit. En revanche, si elle pratique un prix inférieur
à pe, elle aura autant de client qu’elle veut. C’est pourquoi on dit qu’une firme
concurrentielle est confrontée à une demande infiniment élastique (c’est-à-dire
très sensible aux variations du prix).
117
La figure ci-dessous nous permet de mieux visualiser cette situation : Q* est le
volume de production qui maximise le profit qui est représenté par la distance
verticale entre la courbe de recette totale et la courbe de coût total (distance la
plus grande).
Uk U@% U_%
=0 ⇒ − =0 ⇒ Rm = p = Cm
UV UV UV
Umk U m _%
<0 ⇒− <0 ⇒ 𝐶𝑚• > 0
UV m UV m
0.
4 Seuil de rentabilité et seuil de fermeture
Le seuil de rentabilité SR, d’une entreprise est le prix en dessous duquel son
profit est négatif pour toute quantité produite.
En produisant la quantité qui maximise son profit, une entreprise est-elle sûre de
réaliser des profits positifs ? A-t-elle toujours intérêt à produire ?
120
La réponse à cette question n’est pas aussi évidente qu’elle peut sembler de
premier abord. Si l’entreprise subit des coûts fixes irrécupérables à court terme.,
c’est-à-dire si on se situe dans une optique de court terme, ne pas produire ne
dispense pas l'entreprise des coûts fixes. L’entreprise peut donc avoir intérêt à
continuer de produire, même à perte, tant que cela lui permet de couvrir ses coûts
fixes, c’est-à-dire tant que le prix du bien est au-dessus du seuil de fermeture21.
Sur le graphique ci-dessous, le seuil de rentabilité est le point d'intersection entre
la courbe de Cm et celle de CM. C’est-à-dire le prix PR qui couvre le coût total
et le profit économiques de l'entreprises sont nuls.
Pour tout prix supérieur au PR, on aura R M>CM, l'entreprise a la possibilité de
réaliser des profits. À l'inverse, pour tout prix inférieur au PR, on obtient
RM<CM et la firme fait des pertes.
Si le prix est supérieur au CVM et inférieur au CM, l'entreprise, peut continuer
à produire dans le court terme car tous ses coûts variables et une partie des ses
coûts fixes sont couverts.
Lorsque le prix égal au minimum du coût variable moyen(PR=minCVM) on
parle de seuil de pour lequel il y a une quantité offerte Q0. À ce point les coûts
variables sont couverts, la perte de l'entreprise égale au coût fixe. Dans ce cas,
21
Dans le court terme il y a des coûts fixes, et la règle "prix supérieur au coût moyen" s'applique au coût moyen
variable. En effet, les coûts fixes ne peuvent être un élément des décisions de court terme, puisqu'ils ne sont pas
susceptibles de modification à court terme. La décision de production n'en tient pas compte et se fonde sur les seuls
coûts variables. Si le prix est supérieur au coût moyen variable, il est avantageux de produire en égalisant le coût
marginal au prix, et dans le cas inverse la production doit être arrêtée. Mais le prix pourrait être compris entre le coût
moyen et le coût moyen variable ( CM(Q) > p > CVM(Q)). Dans ce cas, la firme produit mais son profit est négatif, parce
que ses coûts fixes absorbent le bénéfice que provoque le fait que le coût moyen variable est supérieur au prix. Mais
elle perdrait encore plus d'argent si la production était arrêtée, parce qu'alors elle devrait assumer la totalité des frais
fixes; la maximisation du profit a bien lieu, mais sous forme de minimisation des pertes!
121
l'entreprise peux décider de fermer comme elle peut poursuivre son activité et
produire Q0
En revanche, si le prix tombait au-dessous de PF, l'entreprise s'arrêterait de
produire, car elle ne peut pas couvrir ses coûts variables ni même une partie de
ses coûts fixes:
122
leurs coûts. Ensuite en se basant sur l'hypothèse de la fluidité, des entreprises
peuvent fermer et d'autres peuvent être créées en fonction des perspectives de
profits économiques positifs dans la branche.
a. Équilibre sur le CPP à long terme lorsque toutes les firmes ont les
mêmes courbes de coût.
Les profits réalisés, en courte période, par les entreprises existantes, incitent de
nouvelles entreprises à pénétrer sur le marché pour y offrir le produit considéré
et réaliser des profits (hypothèse de libre entrée).
L'arrivée des nouvelles entreprises sur le marché entraine l'augmentation de
l'offre totale du produit sur le marché . La courbe de l'offre se déplace vers la
droite, parallèlement à elle-même s'il l'on suppose que sa pente n'est pas
modifiée.
Pour une demande totale inchangée, l'augmentation de l'offre total induit une
basse du prix d'équilibre et une augmentation de la quantité totale échangée,
comme l'illustrent les points d'équilibre successifs : A(Qa, P3), B(Qb,P2),
C(Qc,P1).
À long terme, tous les facteurs de production n'étant fixes, l'entreprise peut
choisir la taille qui lui permet de minimiser ses coûts de production. Les coûts
de courte période et de longue période de l'une des entreprises sont représentés
sur la figure ci-dessous :
123
Si le prix de marché est égal à P3, l'entreprise considérée maximise son profit
total en produisant et en vendant la quantité Q4, pour laquelle Rm3=P3=CmLP.
On constate aussi le CmPL=Cm4 et CMLP=CM4.
En d'autre terme, au prix P3>CMLP, les entreprises existantes réalisent des profits
positifs. Tant que les profits sont positifs, de nouvelles firmes chercheront à
entrer sur le marché, ainsi, de nouvelles entreprises sont incitées pour s'installer
sur le marché, ce qui augmente l'offre totale du produit et réduit le prix du marché
de P3 à P2.
Alors au prix P2, l'entreprise considérée maximise son profit en produisant la
quantité Q3, pour laquelle P2=RM2=CmLP. L'entreprise doit choisir la taille qui
correspond à CM3 pour réaliser un profit élevé que celui qu'elle aurait réalisé à
partir de la taille qui correspond CM1 en produisant la quantité Q1.
124
Les entreprises soumises au prix du marché P2, réalisent un profit positif
(P2>CMLP), de nouvelles entreprises vont être incitées à pénétrer sur le marché.
Quand le prix d'équilibre égal à P1, l'équilibre de long période de l'entreprise est
atteint pour la quantité produite Q2, qui permet l'égalité : P1=Rm1=CmLP.
Ce nouvel équilibre étant caractérisé par un profit économique nul, le prix du
marché P1 est égal au minimum du coût total moyen à long terme(P1=CMLP).
L'incitation à pénétrer sur le marché disparaît et l'offre total de produit se
stabilise.
Ainsi on peut dire sur le marché de CPP en longue période, l'entreprise doit
adapter la taille qui lui permet de produire une quantité pour laquelle le coût total
moyen de long terme sera le plus faible possible. Sur le graphique ci-dessus,
cette taille correspond à la courbe CM2 en produisant une quantité Q2 qui permet
l'égalité suivante : P1=Cm2=CmLP=CM2=CMLP
125
côté il représente les courbes de coût marginal et de coût moyen pour chaque
type d'entreprise :
Au prix P1, les trois types d'entreprises dégagent en courte période des bénéfices.
Cette situation, on l'a vu précédemment, va attirer des nouvelles entreprises,
l'offre du produit sur le marché augmente elle se déplace de O à O' et le prix
baisse de P1 à P2.
Au prix P2, l'entreprise de type III couvre juste ses coûts de longue période. Elle
est qualifiée entreprise marginale (moins productive), son profit économique est
nul22 (P2=minCMIII). Cette entreprise quitterait le marché en premier si le prix
baisse encore en dessous de P2. Si non l'équilibre en longue période est atteint.
22
p = min CM (·) implique des profits nuls pour toutes les firmes actives à long terme. Mais il ne faut pas oublier que
la fonction de coût inclut la rémunération de tous les facteurs de production et en particulier, du capital et donc de
l’investissement. C’est pour cette raison que les firmes restent sur le marché même si elles font des profits nuls. Dès
qu’il apparaît un secteur qui permet des profits positifs, il attire les capitaux vers lui.
126
Les entreprises de type I et II, opèrent dans des conditions de coût plus
avantageuses, elles réalisent encore des surprofits appelés "rentes économique
23
". Ces entreprises (I et II) bénéficient de certains avantages, tel que leurs
situations géographiques favorables, une main d'œuvre qualifiée et abondante,
ressources naturelles d'exploitation ou toutes autres situations qui ne leur ont
exigé aucun effort particulier. Dans ces conditions, toute entreprise qui désire
entrer sur le marché doit disposer de ce type de facteur de production ou d'un
facteur de production équivalent.
Il résulte de cette analyse, dans un marché CPP, lorsque les entreprises ne sont
pas identiques en terme de coûts, la condition d'équilibre en longue période exige
que le prix de marché s'établisse au niveau du minimum de coût moyen de
l'entreprise marginale pour laquelle le profit économique est nul.
2 La courbe de l'offre du marché à long terme
L'offre globale sur le marché à long terme, est différent de l'offre du marché à
court terme qu'on peut déterminer tout simplement par la sommation horizontale
des offres individuelles.
À long terme, selon l'hypothèse de l'absence de barrières à l'entrée ou à la sortie,
les entreprises entrent et sortent du marché en fonction de leurs rentabilités
économiques (profit ou perte). De ce fait, la courbe de d'offre de marché de long
terme exprime la relation entre la quantité offerte par l'ensemble des entreprises
existantes sur le marché et les différents prix qui ont permis le processus d'entrée
23
La rente économique peut être définie comme la différence entre les courbes de coût moyen des entreprises type
I et II et la courbe de coût moyen de l'entreprise marginale type III.
127
et de sortie. Cette courbe d'offre de long terme n'est totalement déterminée que
lorsque ce processus est terminé.
On distingue trois sortes de cette courbe d'offre de long terme selon les coûts de
production de la branche : coûts constants, coûts croissants, à coût décroissants.
a. La branche à coûts constants
Pour déterminer, l'allure de la courbe d'offre de long terme avec les coûts sont
supposés constants, considérons les graphiques suivants :
À gauche, le graphique montre le CmLT et le CMLT pour une entreprise
représentative de la branche. Le graphique de droite montre les courbes de l'offre
et de la demande du marché.
130
- De nouvelles entreprises vont entrer dans la branche suite à l'apparition des
surprofits ;
- Augmentation des coûts de production pour toutes les entreprises à cause
de l'accroissement de la demande des facteurs de production (augmentation
des prix des facteurs de production).
Pour un niveau de prix égal P1, l'équilibre de départ du marché est atteint au point
A qui correspond à l'intersection entre la courbe de la demande D1 et celle de
l'offre S1 . A ce prix P1 , L'entreprise représentative est en
équilibre(P1=minCMLT), elle produit une quantité q1 qui lui permet de couvrir
juste son coût total moyen. Ainsi, son profit économique nul.
132
Supposons, une augmentation de la demande du marché de D1 vers D2 qui
entraine une augmentation de prix de marché en P2. Comme les deux cas que
nous avons analysé avant. La production produite par l'entreprise représentative
augmente de q1 à q2, également la production globale de la branche accroît de Q1
à Q2. Ainsi, l'apparition des surprofits qui attirent de nouvelles entreprises à
entrer sur la branche pour que la production augmente encore.
133
Chapitre VII. Marché de monopole
Définition et causes d’un monopole
Le terme « monopole » est alors appliqué à une entreprise qui n'est pas à
proprement parler en situation de monopole mais domine largement un marché
où la concurrence existe encore, mais de manière marginale.
Le monopole est une situation de marché caractérisée par la rencontre d’un
offreur (le monopoleur) et d’un grand nombre d’acheteurs.
Autrement dit, le monopole est caractérisé par la présence sur le marché d’un
seul vendeur qui réalise la totalité de l’offre d’un produit. : il est à l’extrême
opposé de la CPP. Caractérisé par:
- Il n’y a qu’un seul producteur (vendeur) sur le marché;
- Il n’y a pas de substituts proches (l’élasticité croisée entre la demande pour
le produit offert par le monopole et le prix des autres produits est faible);
- Une importante différenciation du produit ;
- Il y a des barrières à l’entrée.
Ainsi, Le monopole peut imposer ses conditions sur le marché, notamment le
prix. Il est
qualifié, alors "Price maker".
Il existe plusieurs raisons pour lesquelles une firme peut être seule sur le marché
:
- Causes institutionnelles, égales et juridiques (attribution de licences,
dépôts de brevets);
- Causes économiques (ententes, fusions, guerres commerciales,
innovations …);
- Causes technologiques
134
I. La fonction de la demande de monopole
Comme le monopole est seul producteur sur le marché, il doit répondre à la
totalité de la demande. Ainsi, La fonction de demande du monopole est la
fonction de demande du marché.
Deux conséquences :
1) Le prix est librement fixé par le monopoleur (le monopoleur est (price
maker) ;
2) La demande est une fonction décroissante qui s’impose au monopoleur.
La courbe de demande décrit les combinaisons prix/quantité disponibles pour le
monopole :
Quel point sur la demande le monopole doit-il choisir s’il veut maximiser ses
profits ?
135
Le monopole peut choisir n’importe quel point sur la courbe de demande, mais
il ne peut pas se situer ailleurs que sur cette courbe. Comme la demande est une
fonction décroissante du prix, plus le monopole produit, plus il doit baisser son
prix de vente. Le monopole doit donc déterminer le niveau de production qui
maximise son profit. C'est ce niveau de production qui va lui permettre de fixer
le prix.
Le volume de production optimal est obtenu lorsque la recette marginale
s’égalise avec le coût marginal (Rm = Cm).
136
Pour tout prix au-dessous de P*, les RT diminuent. La courbe de la Rm décroit
plus rapidement que celle de RM.
2 La relation entre la Rm et l’élasticité-prix
En situation de monopole, la recette totale est en fonction de la quantité produite.
Cette dernière intervient comme variable explicative du prix.
dRT dP
RT = PX et Rm = = P+ .X (1)
dX dX
137
RT
RM = P =
X RM
d' où ε =
RM Rm - RM
Rm = RΜ +
ε
Il y a donc une relation très étroite directe entre la recette marginale et l’élasticité
prix de la demande.
P 1
Rm = P + ⇒ Rm = P(1 + )
ε ε
À partir de cette égalité on peut distinguer entre trois situations :
ε < -1 ⇒Rm > 0, ε = -1, ⇒ Rm = 0 et ε > -1 ⇒ Rm < 0.
et
d 2π d 2 RT d 2 CT
〈 0 ⇒ 〈
dX 2 dX 2 dX 2
139
Une fois que le monopole détermine Q*, il doit trouver P* en remplaçant Q*
dans la fonction de demande. Le monopole va donc exiger le prix maximum que
les consommateurs sont prêts à payer.
À long terme, Que se passe-t-il si le monopole réalise des profits économiques
positifs ? De nouvelles firmes n'apparaîtront pas sur le marché parce qu’il existe
des barrières à l’entrée. On parle donc de la durabilité du profit (absence de
concurrence).
A. Le pouvoir de monopole
Les véritables monopoles sont rares.
Généralement, il y a un petit nombre de firmes qui rivalisent entre elles. Chaque
firme répond à une fraction de la demande. La demande à la firme est donc plus
élastique que la demande du marché. Mais la demande à la firme n’est pas
parfaitement élastique comme en CPP. La firme peut donc jouir d’un certain
pouvoir de monopole même si elle n’en est pas un.
Alors,
140
- Comment mesurer le pouvoir de monopole afin de comparer les entreprises
entre elles ?
- D’où vient le pouvoir de monopole et pourquoi certaines entreprises en ont
plus que les autres ?
Le pouvoir de monopole est la capacité d’une firme à élever son prix au-dessus
du prix (P > Cm)
On peut mesurer le pouvoir de monopole par la différence entre le prix qui
maximise le profit et le coût marginal, ou l’indice du pouvoir de monopole de
Lerner :
P − Cm 1
L= =( )
P Ep
143
Alors, pour déterminer l’équilibre sur un marché de monopole avec la
discrimination par les prix en deux compartiments on doit vérifier l’égalité
suivante : Rm1 = Rm2 = Cm.
Admettons que le monopoleur peut segmenter son marché en deux
compartiments avec discrimination par les prix, la demande n’étant pas la même
dans les compartiments, on aura alors deux prix, P1 et P2
Le profit du monopoleur est donné par la différence entre son profit et son coût
de production, soit : π = RT1 + RT2 – CT = P1X1+P2X2 - CT
Il faut noter que la quantité totale est donnée par la somme des quantités vendues
sur les deux segments du marché, soit X = X1 + X2. En dérivant la fonction de
profit par rapport à X1 et X2, on obtient :
Rm1 = p1 + X1p1' = Cm ;
Rm2 = p2 + X2p2' = Cm
Somme toute, si le monopoleur peut segmenter son marché en n compartiment,
il maximisera son profit en observant le critère de l’égalité entre la recette
marginale par segment Rmi et son coût marginal Cm, soit : Rmi = Cm avec
(i = 1, 2, …, n).
Les différences de prix seront justifiées par les différences de sensibilités de la
demande par rapport au prix. Les prix les plus élevés sont pratiqués sur les
segments les moins sensibles aux variations du prix et les prix les moins élevés
sur les segments les plus sensibles.
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