Theme Xvii-T2 2023
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Theme Xvii-T2 2023
PCEM2
THÈME XVII
SÉMIOLOGIE
TOME 2
Neurologie :
Syndromes oculomoteurs – Sémiologie de la vision 3
Syndrome méningé 11
Aphasies – Apraxies - Agnosies 15/20/22
Sémiologie des troubles de la mémoire 24
Sémiologie des nerfs crâniens 29
Hémiplégies 35
Dermatologie :
Les lésions élémentaires en dermatologie 40
La démarche diagnostique en dermatologie 43
Chirurgie vasculaire : Sémiologie vasculaire artérielle et veineuse 47/51
Endocrinologie : Sémiologie endocrinienne 54
ORL :
Sémiologie otologique 60
Sémiologie rhino-sinusienne et cervico-laryngée 70
Psychiatrie :
Éléments de sémiologie en pédopsychiatrie 78
Examen psychiatrique 85
Sémiologie des troubles perceptifs 92
Sémiologie des troubles anxieux 97
Chirurgie générale :
Examen clinique de l’abdomen 102
Syndrome occlusif 110
Syndrome péritonéal 117
Gastrologie :
Sémiologie fonctionnelle digestive 123
Sémiologie fonctionnelle hépatique 126
Gynécologie :
Sémiologie fonctionnelle en gynécologie 131
Examen obstétrical 134
Examen gynécologique 144
Ophtalmologie : Sémiologie des troubles ophtalmologiques 150
Pédiatrie : Sémiologie pédiatrique 155
Néonatologie : Examen de nouveau-né 169
Imagerie :
Particularités de l’imagerie chez l’enfant 187
Sémiologie neuro-radiologique 190
Sémiologie radiologique du tube digestif 200
Stomatologie et Chirurgie Maxillo-Faciale
Examen de la face et de la cavité buccale 208
Prérequis
- Anatomie de l’œil
- Physiologie de l’oculomotrice
- Anatomie de l’oculomotrice
Annexe :
L’organisation de l’oculomotricité
INTRODUCTION :
On groupe sous le terme de syndromes oculomoteurs l’ensemble des troubles de la motricité oculaire extrinsèque, intrin-
sèque les paralysies oculaires de fonction. Les mouvements des globes oculaires sont assurés par les muscles oculomo-
teurs commandés par les nerfs oculomoteurs.
A. RAPPEL ANATOMIQUE :
1. Les muscles droits interne, supérieur et inférieur ainsi que le petit oblique sont innervés par le nerf moteur oculaire
commun (III). Le droit externe est innervé par le nerf moteur oculaire externe (VI).
2. Le muscle grand oblique est innervé par le nerf pathétique (IV).
3. A ces 6 muscles, il faut ajouter le releveur de la paupière supérieure innervé par le III et l’orbiculaire des paupières in-
nervé par le nerf facial (VII).
A. RAPPEL ANATOMIQUE :
a. LE NERF MOTEUR OCULAIRE COMMUN (III) :
Il prend naissance dans le mésencéphale. Ses noyaux sont situés dans la calotte pédonculaire, au niveau des tubercules
quadrijumeaux antérieurs, en avant et en dehors de l’aqueduc de Sylvius. Les fibres radiculaires se dirigent en avant et en
bas, traversant successivement la bandelette longitudinale postérieure, le noyau rouge et la partie interne du Locus Niger
et émergente à la partie ventrale des pédoncules cérébraux, dans la fossette interpédonculaire au-dessous de l’artère cé-
rébrale postérieure, au-dessus de l’artère cérébelleuse supérieure.
Le nerf chemine ensuite dans la paroi externe du sinus caverneux et traverse la fente sphénoïdale pour gagner l’orbite où
il se divise en une branche supérieure pour le D.S. et le releveur de la paupière supérieure et une branche inférieure pour
le DI, DInf et P.O.
Le III contient également des fibres parasympathiques provenant du noyau d’Edinger-Westphali et destinées à la pupille ;
ces fibres font relais dans le ganglion ciliaire auquel elles parviennent après avoir emprunté la branche inférieure du III.
b. LE NERF PATHÉTIQUE (IV) :
Il naît d’un noyau situé juste au-dessous du précédent au niveau des tubercules quadrijumeaux postérieurs. Les fibres se
dirigent en arrière et croisent la ligne médiane avant d’émerger à la face dorsale du mésencéphale.
Le nerf contourne ensuite le tronc cérébral, chemine dans la paroi externe du sinus caverneux, traverse la fente sphénoï-
dale et se termine dans le muscle grand oblique.
c. LE NERF MOTEUR OCULAIRE EXTERNE (VI) :
Prend naissance dans la calotte protubérantielle. Le noyau est situé sous le plancher du 4ème ventricule près de la ligne
médiane. Il est contourné en arrière par les fibres du facial (VII). Après son émergence à la partie interne du sillon bul-
bo-protubérantiel, le nerf passe au-dessus de la pointe du rocher et pénètre dans le sinus caverneux où il est au contact de
la carotide interne. Il pénètre dans l’orbite par la fente sphénoïdale et se termine dans le muscle droit externe.
L’examen oculomoteur consiste d’abord à l’étude de la statique oculaire à recherche, en position primaire puis dans les
différentes positions extrêmes du regard. Chez l’homme, les mouvements des 2 yeux ne sont pas indépendants, mais bien
au contraire synergiques, harmonieusement conjugués et permettant ainsi la vision binoculaire par formation des images
de l’objet perçu dans les zones fonctionnellement correspondantes des 2 rétines.
Prérequis
Anatomie des voies optiques
I- INTRODUCTION :
Les voies optiques assurent la transmission des influx visuels de la rétine aux centres occipitaux de la perception visuelle.
La perte de la vision, qu’elle soit transitoire ou définitive, est souvent un symptôme alarmant pour le patient. La détermi-
nation de la cause du déficit visuel est primordiale non seulement pour le pronostic visuel, mais aussi, et surtout pour le
pronostic général.
RÉFÉRENCES :
1. MAS JL, LEGER JM, BOGOUSSLAVSKY J. Interprétation des troubles neurologiques. Doin 2000 ; 47.
2. DE RECONDO J. Sémiologie du système nerveux : du symptôme au diagnostic. Médecine-Science 1995 : 271.
3. VIGINAL C, MILEA D et collaborateurs. Neuro-ophtalmologie. EMC 2002.
2/ Devant une Névrite optique douloureuse unilatérale avec une scotome central, le diagnostic le plus probable est :
A- Une sclérose en plaques
B- Une névrite optique alcoolo-tabagique
C- Maladie de Leber
D- Thrombose de l’Artère centrale de la rétine
Cas clinique :
Une femme de 25 ans, sans ATCD, présente depuis 3 jours une diminution de l’AV quand elle fixe un objet avec une douleur
à la mobilisation du globe oculaire droit.
L’examen neurologique est normal en particulier le fond d’œil.
1- Que présente cette femme ?
I- DÉFINITION :
C’est l’ensemble des manifestations cliniques liées à une irritation des enveloppes méningées du névraxe. Cette irritation
est en rapport soit avec la présence de sang dans l’espace leptoméningé (hémorragie méningée), soit avec l’existence d’une
inflammation de ces méninges (méningite). Il s’accompagne de modifications des constituants du liquide céphalorachidien.
II- SÉMIOLOGIE
1. SIGNES FONCTIONNELS :
Ils traduisent directement la souffrance méningée. Ils sont faits d’une triade classique : céphalées, vomissements, consti-
pation.
A. LA CÉPHALÉE :
C’est le signe le plus évocateur, le plus constant et le plus précoce. Cette céphalée est intense, diffuse, violente, continue
avec des paroxysmes, insomniante. Elle est exagérée par le bruit (phonophobie), la lumière (photophobie) et par les mou-
vements de la tête. Elle force le malade à se mettre en position immobile, tournant le dos à la lumière. Elle s’accompagne
de rachialgies et de douleurs des membres.
B. LES VOMISSEMENTS :
Ils sont faciles, en jet, sans rapport avec l’alimentation. Ils sont souvent provoqués par les changements de position. Ils sont
dus à une irritation des centres bulbaires.
C. LA CONSTIPATION :
C’est un signe inconstant, mais lorsqu’elle existe, elle est tenace et opiniâtre.
2. SIGNES PHYSIQUES :
A. RAIDEUR DE LA NUQUE :
C’est le signe majeur. Elle est souvent évidente dès l’inspection, devant l’attitude du malade couché sur le côté, en chien de
fusil (la tête en extension et les genoux à demi-fléchis).
Elle se recherche, le sujet étant en décubitus dorsal, la main de l’examinateur glissée sous la tête du malade. Toute ten-
tative de flexion progressive de la tête entraîne une résistance invincible et douloureuse, en raison de la contracture des
muscles de la nuque.
B. SIGNE DE KERNIG :
Il permet d’extérioriser la contracture au niveau des muscles para vertébraux et des membres inférieurs. Le sujet étant
en décubitus dorsal, on essaye de soulever les 2 membres inférieurs à la verticale en bloquant les deux genoux à l’aide de
l’autre main. Il se produit alors une flexion invincible des 2 genoux. Il existe également une impossibilité chez le malade de
s’asseoir sur le lit sans fléchir les genoux. Toute tentative d’étendre les genoux provoque une douleur lombaire.
C. SIGNE DE BRUDZINSKI :
C’est une flexion involontaire des 2 genoux, quand on tente de fléchir la nuque du patient en décubitus dorsal. L’hyper-
flexion de la cuisse sur le bassin entraîne une flexion du membre controlatéral.
3. CHEZ LE NOURRISSON :
La raideur de la nuque, les signes de Kernig et de Brudzinski, sont surtout nets chez l’adulte, et peuvent manquer chez le
nourrisson. On note par contre une tension de la fontanelle qui devient bombée et battante, traduisant l’hyperpression
du LCR.
2. AUTRES EXAMENS :
Hémocultures systématiques en cas de fièvre, NFS, VS, CRP, Glycémie.. ,
Le scanner cérébral est demandé en urgence devant un syndrome méningé brutal sans fièvre ou en présence de signes
neurologiques de localisation.
IV- ÉTIOLOGIES :
1. HÉMORRAGIE MÉNINGÉE :
Le syndrome méningé est brutal. Le scanner cérébral doit être demandé en urgence. La ponction lombaire n’est indiquée
que dans le cas où le scanner cérébral paraît normal. Le LCR est uniformément rouge et incoagulable dans les 3 tubes. Il
contient de nombreux globules rouges, des leucocytes, des macrophages et des pigments sanguins.
2. MÉNINGITES PURULENTES :
Le tableau est constitué d’un syndrome méningé aigu dans un contexte fébrile. Le LCR est trouble, « eau de riz », parfois
franchement purulent.. Il existe une hypercytose importante (plusieurs centaines ou milliers d’éléments cellulaires/mm3)
en grande majorité des polynucléaires plus ou moins altérés. La protéinorrachie peut dépasser 1 g/l, la glycorachie est
souvent effondrée. L’examen bactériologique permet l’identification du germe (examen direct, par culture).
RÉFÉRENCES
1) Neurologie, 3e édition, Nicolas Danziger et Sonia Alamowitch.
2) Sémiologie du système nerveux, 2e édition, Jean de Recondo.
3) Internat médecine H. HOSSEINI.
1- Parmi les propositions suivantes concernant le LCR d’une hémorragie méningée laquelle ou lesquelles sont vraie(s)
A. Le liquide peut être xanthochromique
B. Le liquide est hémorragique et coagule.
C. Le liquide est hémorragique et incoagulable
D. Le liquide est uniformément rouge dans les trois tubes
4) Quelles sont les contre-indications de la ponction lombaire ? (Annexes ; faut-il des introduire dans le cours)
5) Un patient âgé de 45 ans est ramené de son lieu de travail par ses collègues pour des céphalées intenses installées bru-
talement le matin du même jour et rapidement associées à des vomissements et à une photophobie.
I. DÉFINITION :
Les aphasies sont définies comme un trouble acquis de l’expression et/ou de la compréhension du langage oral ou écrit, dû
à une lésion cérébrale focalisée, située dans le cortex hémisphérique à gauche chez les droitiers et chez 70% des gauchers.
Les aires et circuits du langage : une conception schématique fait débuter le circuit du langage par l’aire de Wernicke qui
a pour fonction un décodage phonologique du message acoustique traité par le gyrus de Heschl. Le gyrus angularis et le
gyrus supramarginalis effectuent un traitement sémantique des informations perçues dans la modalité auditive et visuelle
(lecture). Le transfert des informations est assuré par les fibres associatives longitudinales (faisceau arqué). La program-
mation phonologique est assurée par l’aire de Broca (associée à la partie antérieure de l’insula) qui adresse ensuite des
informations au cortex moteur (pied de la frontale ascendante) codant les programmes moteurs nécessaires à la réalisation
des mouvements bucco-phonatoires (réalisation phonétique). Le thalamus, les noyaux gris centraux participent à ces dif-
férentes étapes de contrôle et de programmation par des boucles les reliant aux aires corticales du langage. L’initiation du
langage, l’adaptation au contexte nécessitent l’intégrité du cortex préfrontal et des circuits sous-corticaux préfrontaux avec
un rôle important du cortex cingulaire et de l’aire motrice supplémentaire.
1. EXPRESSION ORALE :
On apprécie :
a. Le langage conversationnel : nom, âge, métier, histoire personnelle et familiale, histoire de la maladie.
b. Le langage automatique : formulations de séries (mois de l’année, jours de la semaine, alphabet).
c. Le langage proposé : répétition de syllabes, mots, phrases, dénomination d’objets.
d. Le langage élaboré :
. Critique d’histoires absurdes
· Description d’images complexes
· Explication de proverbes
· Définition de mots
· Construction de phrases à partir de 2 ou 3 mots donnés
· Résumé, interprétation, récit d’un texte lu par l’examinateur.
3. EXPRESSION ÉCRITE :
On étudie l’écriture spontanée copiée dictée
4. COMPRÉHENSION ÉCRITE :
Les tests sont de complexité croissante et l’examen des troubles du langage et écrit est complété de l’examen des autres
fonctions symboliques.
Les formes cliniques de l’aphasie sont multiples. Elles se répartissent en deux grandes catégories selon la fluidité du dis-
cours :
- Les aphasies à émission verbale réduite ou non fluente.
- Les aphasies à émission verbale fluide ou fluente.
1. APHASIE DE BROCA :
C’est une aphasie non fluente.
A. FORME COMMUNE :
* L’expression orale :
- La réduction du langage est manifeste
- La production verbale est pauvre
- Le débit est lent
- La prosodie est altérée
- Les troubles arthriques sont la règle avec fréquemment une dissociation automatico-volontaire.
- Le manque du mot est plus ou moins sévère.
- Les transformations phonétiques sont habituelles.
* L’expression écrite est également perturbée. L’écriture est lente, avec réduction agrammatisme, paragraphies de type
dysorthographie.
* La compréhension, orale et écrite est moins touchée.
B. LES SIGNES ASSOCIÉS :
- La forme commune s’associe en règle à une hémiplégie droite à prédominance brachio-faciale.
- Les troubles praxiques sont fréquents (apraxie bucco-faciale).
C. LE SIÈGE DES LÉSIONS :
C’est l’aire du nom ou aire de BROCA
2. APHASIE DE WERNICKE :
C’est une aphasie fluente.
A. FORME COMMUNE :
1- Troubles de l’expression : Le discours est abondant, logorrhéique. La prosodie est riche.
Les transformations paraphasiques de tout ordre abondent. La dyssyntaxie est nette. La production verbale reste sans si-
gnification pour autrui (= jargon). L’anosognosie est manifeste. Les mêmes troubles se retrouvent dans l’écriture avec une
jargonographie.
2- Troubles des compréhensions majeurs, ils affectent la compréhension du langage oral et écrit.
3. APHASIE GLOBALE :
4. APHASIES DISSOCIÉES :
a) Anarthrie pure : forme partielle de l’aphasie de BROCA, où les troubles se limitent exclusivement aux troubles ar-
thriques.
Seule l’expression orale est touchée. L’écriture et la compréhension orale écrite sont intactes.
b) Surdité verbale : C’est un trouble qui affecte spécifiquement discrimination et la reconnaissance des stimuli auditifs
constituant la langue parlée alors que l’identification des stimuli non verbaux est normale.
I. DÉFINITION :
L’apraxie est un trouble de la réalisation du geste volontaire, en l’absence de paralysie ou d’un autre trouble moteur élé-
mentaire (akinésie, incoordination, dystonie...).
1. APRAXIE IDÉOMOTRICE :
Elle est définie par l’incapacité à réaliser des gestes ne comportant pas l’utilisation d’objets qu’il s’agisse de gestes dits
intransitifs (simulation de l’usage d’objets comme planter un clou...) ou de gestes symboliques (comme faire le salut mili-
taire). L’utilisation réelle d’objets est toujours peu ou non perturbée. Elle se rencontre surtout lors des lésions pariétales
gauches ou bilatérales.
2. APRAXIE IDÉATOIRE :
Se manifeste lors de l’utilisation d’objets dans des actions simples comme utiliser un stylo... ou plus complexes comme
allumer une bougie. Elle est presque toujours associée à une apraxie idéomotrice dont elle réalise une forme plus grave et
s’observe au cours des lésions du même siège, plus étendues ou plus disséminées en général.
3. APRAXIE CONSTRUCTIVE :
Apparaît dans les activités graphiques :
* L’écriture est perturbée : utilisation défectueuse de la page, espacement inégal des mots, des lettres ou des jambages.
* Le dessin manifeste l’impossibilité de conférer aux éléments graphiques des relations spatiales correctes. La réalisation
se fait par morceaux, sans structure. L’apraxie constructive résulte aussi bien d’une lésion pariétale gauche que droite ou
d’une lésion calleuse.
5. APRAXIES BUCCO-FACIALES :
Il s’agit de l’incapacité à effectuer sur commande des mouvements de la cavité buccale : faire la moue, siffler, envoyer un
baiser...). S’observe lors des lésions pariétales ou pariéto-rolandiques basses. Elle est surtout associée à l’apraxie d’habil-
lage.
6. APRAXIE DE LA MARCHE :
C’est l’incapacité à assumer l’enchaînement des gestes des membres inférieurs, et du tronc nécessaires à l’acte de marcher.
Ce trouble se rencontre assez spécifiquement au cours des lésions frontales médianes surtout bilatérales. On la rencontre
surtout lors de l’HPN et des démences frontales.
Les causes les plus fréquentes sont dégénératives (démence de type alzheimer) ou inflammatoires (méningo-encéphalites
chroniques).
Il peut s’agir d’accidents ischémiques cérébraux surtout lorsqu’ils sont multiples et bilatéraux, ou de tumeurs cérébrales
notamment de métastases.
I. DÉFINITION :
Trouble de la reconnaissance dans une modalité (exemple : visuelle, tactile) en absence de trouble perceptif, d’aphasie et
non expliquée par un déficit intellectuel.
On distingue :
* Les agnosies visuelles.
* Les agnosies auditives.
* Les agnosies tactiles.
Selon que le trouble de reconnaissance porte sur l’identification des objets par la vue, l’audition ou la palpation.
2. L’AGNOSIE MUSICALE est un trouble de la reconnaissance musicale. Elle est le fait de lésions temporales.
On distingue 2 formes :
- L’une latéralisée où le sujet perd la notion de son hémicorps gauche (hémiasomatognosie) ou ignorer sa paralysie (ano-
sognosie)
- L’autre où le malade ne reconnaît pas les parties de son corps (autotopognosie)
Topographie lésionnelle : les lésions pariétales droites.
A. DÉFINITION :
Faculté fondamentale de l’être humain qui permet l’acquisition d’informations, leur conservation et leur utilisation ulté-
rieure sous forme de souvenirs (reconnaissance, évocation) ou de facilitation des activités sensori-motrices (habitudes,
nouveaux apprentissages).
3. LA RESTITUTION DE L’INFORMATION peut se faire sous forme d’un rappel ou d’une reconnaissance :
2. LE CORTEX :
a. Le CHMT exercerait sur le cortex une action activatrice indispensable aussi bien au stockage de l’information qu’à sa
restitution. Cette activation fait intervenir différents systèmes de neurotransmission.
b. Une place particulière revient à l’acétylcholine.
Une information reçue est successivement encodée puis stockée en mémoire pour être rappelée et reconnue.
1/ L’INTERROGATOIRE :
Permet d’évaluer les plaintes et les difficultés dans les différents domaines de la mémoire avec des informations datées
localisées (mémoire épisodique) et des connaissances (mémoire sémantique)
• Mémoire biographique : histoire familiale, chronologie des lieux et dates importantes
• Mémoire des événements personnels : visites, déplacements, faits marquants de la semaine ou du mois précédent.
• Mémoire didactique personnelle : connaissance acquise en fonction du métier
• Mémoire chronologique publique : président de la République, événement sportif et culturel
• Mémoire de l’actualité récente
La mémoire de travail est explorée en clinique par la répétition immédiate de séries de chiffres.
La mémoire épisodique est explorée en clinique par des questions autobiographiques ou par l’apprentissage de liste de
mots
La mémoire sémantique est explorée par le rappel des connaissances didactiques ou des épreuves de fluence verbale
(donner dans un temps limité le plus grand nombre possible de noms d’animaux)
2/ L’EXAMEN :
- ORIENTATION TEMPORO-SPATIALE
Mémoire à court terme : donner une suite de chiffre à rappeler immédiatement en augmentant progressivement leur
nombre
Mémoire à long terme : apprendre 3 mots puis les rappeler après une tache interférente.
2. AMNÉSIES CORTICALES :
Elles sont le fait de lésions détruisant les stocks corticaux ou interrompant la voie véhiculant l’information entre l’aire asso-
ciative de réception et l’hippocampe.
Il s’agit de désordres focalisés, perturbant l’apprentissage, l’évocation, l’utilisation de certains modes de connaissance :
- Troubles de la mémoire verbale en cas de lésion rétro frontale de l’hémisphère gauche.
- Troubles de la mémoire visuelle en cas de lésions occipitales, auditives non verbales en cas de lésion temporale.
- À noter également les troubles des conduites mnésiques des syndromes frontaux.
3. AMNÉSIES GLOBALES :
Elles sont dues à des lésions cérébrales diffuses qui non seulement altèrent les possibilités d’apprentissage et d’évocation,
mais encore réduisent progressivement les stocks mnésiques.
On les rencontre essentiellement :
- Dans les syndromes démentiels
- À titre de séquelles :
* Des encéphalopathies carentielles
* Des encéphalopathies post-anoxiques (arrêt cardio-respiratoire, intoxication oxycarbonée)
* Des encéphalites
* Des traumatismes crâniens
ANNEXES
EMPAN : Exemple, retenir un numéro de téléphone avant de le noter ; on utilise les termes d’empan verbal pour les
chiffres ou les mots (de 7 ± 2) et d’empan visuel pour la capacité à retenir une disposition spatiale d’une série e cubes
touchés successivement.
ANATOMIE :
La mémoire de travail est sous la dépendance du cortex préfrontal dorsolatéral. La mémoire procédurale implique les
noyaux gris centraux et le cervelet.
Les processus de mémoire déclarative mettent en jeu les réseaux neuronaux, parmi lesquels 2 circuits reliant plusieurs
structures. Le premier (circuit de Papez) comprend l’hippocampe qui se projette via le fornix sur les corps mamillaires →
le noyau antérieur du thalamus → le cingulum postérieur → l’hippocampe. Le second se compose de l’amygdale → noyau
dorso-médian du thalamus → le cortex préfrontal → l’amygdale.
RÉFÉRENCES :
• DE RECONDO J. Sémiologie du système nerveux, 1995 : 174.
• Évaluation clinique et fonctionnelle d’un handicap cognitif (49) -Rev Neurol (Paris) 2003.
• DEROUESNE C, LACOMBLEZ L. Troubles de mémoire. Interprétation des troubles neurologiques, 2000 ; 16 : 231-42.
5/ Un homme de 60 ans, alcoolique chronique ramené par sa famille pour des fausses reconnaissances d’oublis fréquents
et une incapacité d’apprentissage évoluant depuis 2-3mois, il rapporte les faits anciens et ignore tous les faits récents sur-
venus au cours de cette période.
1- Quel est le type de trouble de la mémoire qui touche ce patient.
QCM :
1- La mémoire biographique est recherchée à l’interrogatoire par :
A- L’Histoire familiale
B- Les connaissances acquises
C- Les événements sportifs
D- La chronologie des lieux et des dates importantes
E- Des renseignements sur l’actualité récente
À l’exception du nerf olfactif et du nerf optique, les nerfs crâniens naissent ou se terminent dans le tronc cérébral.
Reconnaître une paralysie d’un nerf crânien est une étape importante au cours de tout examen neurologique. Outre la
précision topographique, on peut à la faveur d’une association avec une paralysie d’autres nerfs crâniens ou des membres,
établir un diagnostic étiologique et envisager des explorations complémentaires adaptées. En premier lieu, il faut étudier
les orifices de la base du crâne par où s’échappent tous les nerfs que nous envisageons. Les incidences de Hirtz et Stenvers
sont les plus couramment utilisées.
Nerf mixte, il possède une racine motrice grêle et une racine sensitive, pourvue d’un ganglion volumineux : le ganglion de
Gasser (équivalent d’un ganglion spinal). Ce nerf tient sous sa dépendance la sensibilité de la face et de la plus grande partie
des muqueuses de la partie antérieure du bucco-pharynx. Par sa racine motrice, il innerve tous les muscles masticateurs.
Le trijumeau se divise en trois branches :
4. EN PATHOLOGIE :
L’atteinte du trijumeau peut être sensitive (déficitaire ou irritative) ou motrice (déficitaire ou irritative).
A. LES DÉFICITS SENSITIFS :
Ils peuvent porter sur le tact, la piqûre, le chaud et le froid ; au niveau de la cornée, il faut étudier la sensibilité avec un
petit coton.
Les troubles sensitifs peuvent s’accompagner de troubles vasomoteurs de la face. Il faut connaître et se méfier de la ké-
ratite neuro-paralytique consécutive aux sections chirurgicales ou fonctionnelles des fibres ophtalmiques qui engendrent
une anesthésie cornéenne.
La méthode des zones a beaucoup aidé à la connaissance des territoires des différentes branches. Mais c’est une méthode
insuffisante.
B. LES SYNDROMES SENSITIFS IRRITATIFS :
Toute lésion irritative siégeant sur une des branches du V engendre un syndrome douloureux de la face. La névralgie faciale
est dite essentielle (Trousseau) lorsque les accès paroxystiques sont séparés par des intervalles libres sans douleur. Elle
se caractérise par la survenue, après l’âge de 50 ans, de décharges douloureuses, brèves et répétées. Ces douleurs sont
intenses, surviennent de manière soudaine, elles sont atroces et comparées par le malade à une décharge électrique stric-
tement unilatérale. Les douleurs sont toujours localisées souvent au niveau du territoire du maxillaire moyen. La fréquence
de décharge est variable d’un malade à l’autre et d’un accès à un autre. Le malade, signale un discret soulagement à la
fin de chaque décharge douloureuse. Cette douleur peut-être provoquée par l’excitation d’une zone limitée du tégument,
zone gâchette. L’examen du malade dans l’intervalle des crises reste normal. Les douleurs ont tendance à s’aggraver avec le
temps, entraînant un épuisement du patient. Dans les cas où les douleurs faciales sont continues sur un fond douloureux
permanent, la névralgie faciale est dite secondaire. Il faut rechercher dans ce cas une lésion focale : dentaire, sinusienne,
oculaire, zona fruste, néoformation endocrânienne, syphilis.
C. LE DÉFICIT MOTEUR :
Il peut être uni ou bilatéral.
* Paralysie unilatérale :
- Dans la mastication, on ne voit plus et surtout on ne palpe plus les muscles temporal et masséter lorsqu’ils se contractent.
Lorsque la bouche est ouverte, il y a déviation du menton vers le côté paralysé, mais la langue reste sur la ligne axiale du
maxillaire supérieur. Ne pas confondre cette bouche oblique ovalaire avec une paralysie faciale où il n’y a pas de déviation
du menton.
- Il faut parfois noter des troubles de l’audition (hypoacousie ou hyperacousie douloureuse).
* Paralysie bilatérale :
La mastication est impossible, la bouche reste entrouverte. Il existe une amyotrophie bilatérale de la fosse temporale.
D. LE SYNDROME MOTEUR IRRITATIF :
Il est réalisé par le trismus qui est une contracture des masséters. Devant tout trismus il faut rechercher d’abord une porte
d’entrée et un tétanos.
Ce n’est qu’après avoir éliminé le tétanos qu’il faut penser à une maladie neurologique, pseudobulbaire, corticale ou pro-
tubérantielle.
Le nerf facial (VII) tient sous sa dépendance la contraction des muscles peauciers de la face, de la tête et du cou, et de
ce fait, il préside à l’expression de la physionomie. C’est un nerf moteur pur. Mais l’adjonction du nerf intermédiaire de
Wrisberg (VII bis) ajoute au facial des fibres vasomotrices sensorielles, et peu ou pas de fibres sensitives. La rare sensibilité
d’emprunt qu’il possède lui provient en réalité des anastomoses nombreuses échangées avec les nerfs sensitifs, voisins.
1. LA PARALYSIE DU GLOSSOPHARINGIEN :
Elle est exceptionnellement isolée, sauf après une section chirurgicale. Elle fait le plus souvent partie du syndrome du trou
déchiré postérieur. Elle est caractérisée par :
- Les troubles de la déglutition pour les solides qui sont dus à la paralysie du constricteur supérieur du pharynx, responsable
aussi du signe du rideau. En effet, à l’examen de la gorge et en faisant prononcer « a » ou « e », la paroi postérieure se
porte du côté malade vers le côté sain et obliquement de bas en haut, comme un mouvement de rideau du côté malade
vers le côté sain (Vernet). Mais ce signe appartient aussi au vago-spinal (Xème).
- L’abolition du goût dans le 1/3 postérieur de la langue, en arrière du V lingual.
2. LA NÉVRALGIE DU GLOSSOPHARYNGIEN :
Elle peut-être essentielle ou secondaire. Elle est caractérisée par des crises douloureuses paroxystiques siégeant profon-
dément sous l’angle de la mâchoire à la base de la langue, dans la région glosso-épi-glottique, parfois dans la région des
amygdales et des gouttières latéro-pharyngées. C’est une algie intense discontinue, unilatérale, déclenchée par les causes
les plus banales : déglutition salivaire, toux, éternuement, etc..
C’est le plus important des nerfs crâniens. Mixte, il est destiné au voile du palais, au pharynx et au larynx. De plus, il parti-
cipe au contrôle de fonctions végétatives (respiratoire, circulatoire, cardiaque et digestive).
La paralysie du pneumogastrique est caractérisée par :
Nerf exclusivement moteur, il comporte deux branches ; une interne et une externe. La branche interne, courte et moins
grosse que l’externe, est destinée à l’innervation motrice de tous les muscles du voile du palais, à l’exception du péristaphy-
lin externe, innervé par le trijumeau (V). Cette branche est considérée comme une dépendance du X et le nerf spinal est
représenté par sa branche externe qui innerve les muscles sterno-cléido-mastoïdiens (S.C.M.) et le trapèze.
Nerf exclusivement moteur, il commande toute l’activité volontaire automatique ou réflexe de la langue.
Q2 B
Q1 A, E
Réponses :
Prérequis
- Anatomie de la voie pyramidale (voir annexes)
I. INTRODUCTION :
L’hémiplégie est un déficit de la motilité d’un hémicorps. Elle traduit en général une atteinte unilatérale du faisceau pyrami-
dal. Sa reconnaissance impose la recherche du siège et de la nature de la lésion. Le début de l’hémiplégie peut être brutal
ou progressif et son évolution peut comporter deux stades successifs : hémiplégie flasque puis hémiplégie spasmodique.
Le diagnostic positif d’une hémiplégie est d’inégale difficulté selon que le malade est conscient ou dans un état de coma et
selon qu’il s’agit d’une hémiplégie ou d’une hémiparésie.
2. HÉMIPLÉGIE SPASMODIQUE :
A. LE DÉBUT EST DANS LA PLUPART DES CAS PROGRESSIF :
Elle peut faire suite à une hémiplégie flasque : progressivement, dans ce cas là, à l’hypotonie initiale fait place une hyper-
tonie pyramidale, mais elle peut apparaître d’emblée dans les lésions d’installation lente.
B. SYMPTOMATOLOGIE : le déficit de la commande motrice et l’hypertonie pyramidale caractérisent cette hémiplégie
spasmodique.
* Le déficit de la commande motrice touche les mêmes groupes musculaires qu’à la phase d’hémiplégie flasque : fléchis-
seurs et extenseurs de l’avant-bras et raccourcisseurs du membre inférieur.
* L’hypertonie pyramidale prédomine :
−− Au membre supérieur sur les raccourcisseurs, d’où l’attitude : avant-bras demi-fléchi, mains en pronation, doigts flé-
chis dans la paume de la main.
−− Au membre inférieur, elle atteint les muscles extenseurs d’où l’attitude : cuisse en extension, adduction, jambe en
extension, pied tendant à se mettre en varus équin. Cette hypertonie du membre inférieur a l’avantage de permettre
l’appui lors de la reprise de la marche.
• Les réflexes ostéo-tendineux sont vifs, diffusés et polycinétiques. Il existe un signe de Babinski.
Il peut exister un clonus du pied et de la rotule.
* Les troubles associés peuvent être :
- Une aphasie
- Des troubles sensitifs
- Une hémianopsie
- Une atteinte de certains nerfs crâniens.
- Des syncinésies : ce sont des mouvements involontaires qui apparaissent lors de la mobilisation, volontaire ou non, d’un
segment de membre.
- Des troubles trophiques
- Des troubles vasomoteurs
V. DIAGNOSTIC TOPOGRAPHIQUE :
Le siège de la lésion imprime à l’hémiplégie un visage clinique particulier. Ceci se comprend aisément si l’on se souvient du
long trajet du faisceau pyramidal qui croise la ligne médiane au niveau de la pyramide bulbaire.
1. LA LÉSION CORTICALE :
- Une hémiplégie partielle à prédominance brachiale, plus rarement crurale, associée à des signes d’atteinte corticale :
−Des
− troubles sensitifs
−Une
− aphasie en cas d’hémiplégie droite chez un droitier
−Une
− hémianopsie
−Des
− crises convulsives
1. CAUSES VASCULAIRES :
Ce sont les causes les plus fréquentes entraînant le plus souvent une hémiplégie d’installation brutale, associé ou non à
des troubles de la conscience.
- Le ramollissement cérébral
- L’hémorragie cérébrale ou hémorragie cérébro-méningée
2. CAUSES TUMORALES :
Sont caractérisées par leur installation lentement progressive s’étendant en tache d’huile pouvant s’accompagner de crises
épileptiques et de signes d’hypertension intracrânienne (H.T.I.C.)
3. CAUSES INFECTIEUSES :
Thrombophlébite cérébrale : s’observant généralement en période puerpérale avec hémiplégie parfois à bascule.
Abcès du cerveau :
Endocardite infectieuse à évoquer systématiquement devant toute hémiplégie fébrile.
Méningite purulente et tuberculeuse avec parfois tuberculome.
Méningo-encéphalite dont l’encéphalite herpétique
4. CAUSES TRAUMATIQUES :
L’hémiplégie peut survenir :
- Soit d’emblée : contusion ou embarrure
- Soit après un intervalle libre court : Hématome extradural : extrême urgence neurochirurgicale
- Soit après un intervalle libre de plusieurs jours ou semaines : Hématome sous-dural
ANNEXES
QROC:
Donner la définition d’une hémiplégie.
Cas clinique :
Un homme de 60 ans, hypertendu a présenté brutalement il y a 48 heures un déficit de l’hémicorps droit à prédominance
brachio-faciale. L’examen note en plus une abolition des ROT à droite avec signe de Babinski.
1/ Quel est votre diagnostic sémiologique ?
2/ Où siégerait la lésion ?
Activités d’apprentissage
1- Lire le document de base.
2- Répondre aux tests d’évaluation.
3- Au cours du stage :
a. Examiner dix patients atteints de dermatose.
b. Identifier chez eux les lésions élémentaires.
INTRODUCTION
La peau répond aux agressions et aux maladies qu’elle subit par un nombre limité de modifications visibles et/ou palpables,
appelées lésions élémentaires, et grâces auxquelles il est possible de décrire toute affection cutanée. Pour être classée
en lésion élémentaire, une lésion cutanée doit être facilement reconnaissable sans être confondue avec une autre lésion
élémentaire. Ces lésions élémentaires constituent un « alphabet » que le médecin doit apprendre à lire pour être capable
de faire le diagnostic d’une maladie qui touche la peau.
1- LÉSIONS PRIMAIRES
1-2-LÉSIONS PALPABLES
A- LÉSIONS SOLIDES
La papule est habituellement définie comme une lésion palpable de petite taille, de contenu non liquidien. Sa taille ne doit
pas dépasser 10 mm dans la terminologie latine et 5 mm pour les Anglo-saxons et les Allemands. Il s’agit en général de
lésions surélevées dépassant le niveau de la peau adjacente. Vue d’en haut, une papule peut être ronde, ovale, ombiliquée
(petite dépression centrale) ou polygonale. Vue de profil, elle peut être plane, en « dôme », sessile,
pédiculée ou acuminée. La surface peut être lisse, érosive, ulcérée ou nécrotique, recouverte de squames, de croûtes ou
de squames-croûtes. Enfin, la distribution peut être folliculaire ou non. Le terme de plaque est parfois employé pour dési-
gner des lésions en relief plus étendues en surface qu’en hauteur et mesurant plus de 1 cm.
Le nodule est une masse palpable, non liquidienne, mesurant plus de 10 mm. Généralement, on entend par nodule une
lésion ronde ou hémisphérique. Certains auteurs appellent tout nodule dépassant 20 mm une tumeur. Les tumeurs ne
possèdent en général pas de caractère inflammatoire et ont tendance à croître. Habituellement, les nodules sont de siège
dermique et/ou hypodermique.
Une érosion est une perte de la partie superficielle de la peau (l’épiderme) qui guérit sans laisser de cicatrice.
Une fissure est une érosion linéaire.
Une ulcération est une perte de substance cutanée plus profonde qui touche l’épiderme et le derme et qui, si elle guérit,
laissera une cicatrice.
Une fistule est un pertuis cutané, de profondeur variable, qui correspond à une communication anormale d’une structure
profonde à la surface de la peau. La fistule laisse souvent sourdre un liquide clair, louche ou purulent.
Les squames se définissent comme des lamelles de cellules cornées à la surface de la peau. Il est classique de distinguer :
– des squames scarlatiniformes : squames en grands lambeaux traduisant une production cornée brutale, intense et
transitoire ;
– des squames en « collerette » : squames fines, adhérentes au centre, mais non en périphérie, recouvrant une lésion
inflammatoire ;
– des squames pityriasiformes : petites squames fines, peu adhérentes, blanchâtres et farineuses.
– des squames ichtyosiformes : grandes squames polygonales comme des écailles de poisson. Les éléments squameux se
détachent habituellement d’un tégument très sec ;
– des squames psoriasiformes : squames blanches, brillantes, lamellaires, argentées, larges et nombreuses.
Une kératose se définit comme un épaississement corné plus large qu’épais. Elle se caractérise sur le plan clinique par des
lésions circonscrites ou diffuses très adhérentes et dures à la palpation.
Une croûte est un dessèchement superficiel d’un exsudat, d’une sécrétion, d’une nécrose ou d’une hémorragie cutanée.
Elle donne lieu à une sensation de rugosité à la palpation. Elle adhère plus ou moins aux lésions qu’elle recouvre.
La gangrène et la nécrose désignent une portion de tissu cutané non viable qui tend à s’éliminer. Elles se caractérisent
par une perte de la sensibilité selon tous les modes, un refroidissement puis, secondairement, une coloration noire et la
formation d’un sillon d’élimination entre les tissus nécrosés et les tissus sains.
Enfin, certaines lésions sont essentiellement dues à une modification de la consistance de la peau qui devient trop ou
pas assez souple. Ces lésions sont surtout apparentes à la palpation. L’atrophie cutanée se définit par la diminution ou
la disparition de tout ou partie des éléments constitutifs de la peau (épiderme, derme, hypoderme ou deux, voire trois
compartiments). Elle se présente comme un amincissement du tégument qui se ride au pincement superficiel, perdant son
élasticité, son relief et prenant un aspect lisse et nacré. Les vaisseaux dermiques sont souvent visibles.
La sclérose est une augmentation de consistance des éléments constitutifs du derme et parfois de l’hypoderme, rendant
le glissement des téguments plus difficile. Le tégument est induré et perd sa souplesse normale.
4-AUTRES SIGNES
La reconnaissance des lésions élémentaires nécessite une inspection attentive, aidée d’une palpation. Quelques moyens
simples permettent d’affiner le diagnostic et de progresser plus vite dans le diagnostic différentiel.
La vitropression consiste à appliquer fermement un objet transparent (verre ou plastique) contre la lésion cutanée, per-
mettant ainsi de la « vider » de son sang (la pression exercée chassant le sang des vaisseaux superficiels). Les érythèmes
vasoactifs sont ainsi blanchis puisqu’ils résultent exclusivement d’une vasodilatation.
L’examen en lumière de Wood consiste à examiner en lumière « ultraviolette » (λ 400 nm) la peau à l’obscurité. La pigmen-
tation cutanée est exagérée, accentuant ainsi le contraste entre la peau normale et des zones dépigmentées (exemple :
vitiligo, leucodermies chimiques, piébaldisme). Cette technique peut être utilisée pour une recherche rapide de porphy-
rines dans les urines, qui apparaissent roses après acidification en lumière de Wood. Enfin, l’examen en lumière de Wood
fait apparaître une fluorescence caractéristique dans plusieurs dermatoses infectieuses : fluorescence rouge corail dans
l’érythrasma, fluorescence verte dans les dermatophytoses à Microsporum et le favus, fluorescence jaune-vert dans les
infections à Pseudomonas. L’application d’une solution de tétracycline ou de fluorescéine suivie d’un examen en lumière
de Wood permet une recherche des sillons en cas de suspicion de gale.
L’application de certaines substances sur la peau permet parfois d’obtenir des renseignements utiles :
– l’application d’une goutte d’huile remplace l’air entre les squames et modifie les propriétés de réfraction de la kératine.
Ceci est particulièrement intéressant pour chercher les stries de Wickham du lichen ;
– l’application d’encre de Chine suivie d’un lavage permet la recherche de sillons scabieux sans avoir recours à la lumière
de Wood.
La palpation linéaire ferme à l’aide d’une pointe mousse permet de rechercher un dermographisme.
La friction de certaines lésions provoque une réaction urticarienne, appelée signe de Darier, caractéristique des mastocy-
toses.
Une traction de la peau normale et/ou péribulleuse permet parfois de provoquer un décollement cutané : c’est le signe de
Nikolsky se produit dans les maladies bulleuses intraépidermiques, dans la nécrolyse épidermique toxique (syndrome de
Lyell) et dans certaines maladies bulleuses jonctionnelles (épidermolyse bulleuse acquise).
Le grattage, par l’ongle ou à l’aide d’une curette mousse (de Brocq), de certaines lésions permet de faire apparaître la des-
quamation caractéristique du psoriasis (signes de la « bougie » et de la « rosée sanglante ») ou de provoquer un purpura
linéaire (exemple : amylose).
L’examen à la loupe dermatologique permet d’affiner l’inspection et de mieux reconnaître les altérations de la surface des
lésions.
Le prurit est le seul signe fonctionnel spécifique de la peau. C’est une sensation qui provoque le besoin de se gratter. Il
peut être localisé (exemple : cuir chevelu), régional (exemple : un membre) ou diffus. Sa chronologie et ses circonstances
d’apparition doivent être précisées : diurne, nocturne, à l’effort, à l’eau... Son intensité rend compte de la gêne entraînée.
Un prurit peut être lésionnel, entraînant alors des signes sur la peau comme par exemple les nodules du prurigo. Des lé-
sions de grattage non spécifiques sont fréquentes : érosions linéaires, papules excoriées, lichénification, pigmentation... Il
peut aussi s’intégrer dans une dermatose prurigineuse et accompagner des lésions dermatologiques plus spécifiques, qu’il
faut toujours rechercher.
Le prurit est dit sine materia en l’absence de toute lésion dermatologique élémentaire.
Activités d’apprentissage
Lire le document de base
INTRODUCTION
La peau représente un organe particulier en raison de sa grande accessibilité à l’inspection et à la biopsie pour examen
complémentaire.
Les manifestations dermatologiques sont très polymorphes, pouvant s’intégrer dans le cadre de dermatoses spécifiques
ou révéler des maladies générales. Un grand nombre de maladies systémiques peuvent en effet être à l’origine de mani-
festations cutanées.
De plus, la pathologie dermatologique, de par sa fréquence élevée, occupe une place importante dans l’exercice de tout
praticien.
Ceci souligne l’importance de l’examen dermatologique qui doit faire partie de tout examen clinique et la nécessité d’initier
le praticien à la démarche diagnostique en dermatologie.
1. L’ANAMNÈSE
1.1. Le recueil de renseignements sur l’histoire précise de la maladie et les antécédents personnels et familiaux représente
la première étape, avant toute inspection. Elle a un double intérêt : permettre d’établir une relation médecin-malade et,
dans le cas de maladies complexes, fournir une aide pour le diagnostic.
Cette étape pourra être brève et concise dans le cas où le patient consulte pour une pathologie dermatologique évidente
et isolée (acné, tumeur par exemple).
Elle devra être particulièrement détaillée en cas de dermatose allergique pour orienter vers l’agent causal.
L’interrogatoire permettra de préciser :
- l’environnement professionnel, social, vestimentaire et cosmétique, car de nombreuses dermatoses sont dues à des
agressions externes. Le rôle éventuellement aggravant ou bénéfique de l’exposition au soleil sera précisé.
- Le mode de début : localisé ou diffus, aigu ou progressif.
- Le mode évolutif : permanent ou par poussées.
- L’aspect initial des lésions et le mode d’extension de chaque élément.
- Les éventuels traitements appliqués et leurs effets.
2. EXAMEN PHYSIQUE
3. EXAMEN COMPLÉMENTAIRE
L’analyse de l’ADN fœtal au cours de grossesses dans des familles à risque permet actuellement un diagnostic prénatal
précoce des génodermatoses dont les gènes responsables ont été identifiés.
QROC 1
Préciser les 5 données essentielles à recueillir au cours de l’interrogatoire chez un malade atteint d’une dermatose
- Préciser l’environnement professionnel, social, vestimentaire et cosmétique.
- Le mode de début.
- Le mode évolutif.
- L’aspect initial des lésions et le mode d’extension de chaque élément.
QROC 2
Quel est le maître symptôme en dermatologie ?
QROC 3
Préciser les 3 données à préciser lors d’un examen clinique dermatologique
QROC 4
Préciser l’intérêt des techniques immunologiques dans le diagnostic en dermatologie
lupique à l’IFD.
de lupus érythémateux par la mise en évidence d’une bande
circulants par une technique d’IFI. Contribution au diagnostic phie des lésions
nées par une technique d’IFD et mise en évidence d’anticorps QROC 3 la lésion élémentaire, le regroupement et la topogra-
mise en évidence d’anticorps fixés à certaines structures cuta- QROC 2 le prurit
QROC 4 diagnostic des dermatoses bulleuses auto-immunes par Réponses :
I- INTRODUCTION
La perfusion artérielle des membres inférieurs est assurée par les branches de division de l’aorte abdominale (artère iliaque
primitive, artère iliaque externe, artère fémorale, artères jambières) et celle du membre supérieur est assurée par les
branches de division de l’artère sous-clavière (artère axillaire, artère humérale, artère cubitale et radiale).
Les artères assurent l’apport du sang oxygéné et riche en métabolites indispensable au fonctionnement normal de la cel-
lule.
Différents types d’anomalies peuvent toucher une artère et être à l’origine d’un dysfonctionnement d’un membre ou d’un
organe ; il peut s’agir de :
1. LA DIMINUTION D’APPORT DE SANG ARTÉRIEL : pouvant être à l’origine d’une insuffisance tissulaire appelée isché-
mie. Celle-ci peut être :
a- Aiguë : la réduction de l’apport sanguin est brutale (par thrombose artérielle par exemple), le membre souffre de façon
rapide : c’est l’ischémie aiguë. Il existe une diminution essentiellement d’apport d’O2 vers les tissus, ce qui fait dévier le
métabolisme cellulaire vers l’anaérobiose. Il en résulte une accumulation de métabolites toxiques, de produits acides,
de myoglobine, etc.…
b- Chronique : la réduction d’apport sanguin se fait de façon progressive (la plaque athérosclérose en est la cause la plus
fréquente), l’ischémie est dite chronique. Les lésions sont moins graves que dans l’ischémie aiguë, car il y a souvent
une circulation de suppléance qui se constitue par dilatation et développement des artérioles surtout musculaires.
2. UNE DILATATION DE LA PAROI DE L’ARTÈRE responsable de l’apparition d’un anévrisme qui consiste en une dilatation
de la paroi artérielle et perte de son parallélisme.
3. UNE COMMUNICATION ENTRE UNE ARTÈRE ET UNE VEINE responsable de l’apparition d’une fistule artériovei-
neuse qui peut être acquise d’origine traumatique ou congénitale dans le cadre d’une angio dysplasie.
Toute pathologie artérielle périphérique est généralement à l’origine de symptôme ou de signes fonctionnels retrouvés
à l’interrogatoire et des signes physiques retrouvés à l’examen physique du patient. Les circonstances de découvertes
peuvent être soient des signes fonctionnels (SF) soient des signes physiques (SP).
À- L’INTERROGATOIRE :
Il permettra de préciser des antécédents médicaux et chirurgicaux du patient et les signes fonctionnels qui ont amené le
patient à consulter.
Quels sont les signes qui orientent vers une atteinte ou une pathologie artérielle.
Une série d’examens complémentaires peut être demandée en présence d’une affection vasculaire. Elle peut avoir pour
but soit d’étayer le diagnostic, soit de permettre de discuter la conduite thérapeutique.
B- L’ANGIOGRAPHIE
Principe : l’angiographie consiste à injecter un produit radio-opaque à l’intérieur d’un vaisseau et de prendre des clichés
répétés et multiples à différents niveaux. L’angiographie permet d’étudier les différents vaisseaux : les artères (artériogra-
phie), les veines (phlébographie) et les lymphatiques (lymphographie).
C- L’ANGIO IRM
I – INTRODUCTION
Le drainage veineux du membre inférieur est assuré par les veines profondes (surales ou jambières, fémorales et iliaques)
et les veines superficielles (saphène interne et saphène externe), celui du membre supérieur est assuré par des veines
profondes satellites aux artères et des veines superficielles (veine céphalique et veine basilique)
Les veines assurent le retour sanguin des capillaires veineux jusqu’au cœur.
Le drainage veineux est assuré grâce à trois phénomènes :
- La contraction musculaire du mollet et la chasse plantaire.
- Les mouvements des valvules veineuses qui propulsent le sang vers le haut sans reflux.
- L’effet aspiratif de la pompe cardiaque.
Pour que les veines assurent correctement leur fonction, deux conditions sont indispensables :
a- La perméabilité de la lumière veineuse.
b- L’intégrité de sa paroi.
Toute atteinte de l’un ou plusieurs de ces facteurs peut rompre l’équilibre physiologique et être à l’origine d’anomalies au
niveau du membre concerné. Plusieurs types d’atteintes peuvent se voir. On mentionne particulièrement :
1. LA DIFFICULTÉ AU RETOUR VEINEUX : soit par obstacle organique sur la voie veineuse, soit par dysfonctionnement
valvulaire et dilatation veineuse, il en résulte une stase veineuse d’où augmentation des pressions dans les veines périphé-
riques et extravasation de liquide dans l’espace extravasculaire. Ceci est à l’origine des œdèmes et de la douleur au niveau
du membre atteint.
2. UNE COMMUNICATION ANORMALE ENTRE UNE VEINE ET UNE ARTÈRE (FISTULE ARTÉRIOVEINEUSE) : elle peut
être acquise le plus souvent post-traumatique ou congénitale dans le cadre d’une malformation artérioveineuse (angio-
dysplasie) cette fistule entraîne une surcharge volumétrique du système veineux dont la conséquence est une dilatation
veineuse importante et installation d’une insuffisance cardiaque droite.
Toute pathologie veineuse périphérique est généralement à l’origine de signes fonctionnels retrouvés à l’interrogatoire et
des signes physiques retrouvés à l’examen physique, et de ce fait le diagnostic positif est essentiellement basé sur l’examen
clinique. Cet examen doit être minutieux, complet, bilatéral et comparatif.
II- L’INTERROGATOIRE
Il doit permettre de s’enquérir des antécédents médicaux et chirurgicaux du patient, des facteurs favorisant la pathologie
veineuse et les manifestations actuelles. Quels sont les signes qui orientent vers une pathologie ou une atteinte veineuse ?
B – UN ŒDÈME :
b.1. Œdème permanent ou intermittent uni ou bilatéral sans caractère inflammatoire, il majoré par l’orthostatisme
(insuffisance veineuse périphérique)
b.2. Œdème discret rétromalléolaire à caractère inflammatoire : chaleur locale augmentée, un placard érythémateux de
la jambe (phlébite).
À- L’INSPECTION
Elle doit être faite malade dévêtu jusqu’à la ceinture pour les membres inférieurs et à thorax nu pour les membres su-
périeurs, en position debout, en décubitus dorsal. L’examen doit être bilatéral et comparatif. Les résultats de l’inspection
peuvent être multiples et variés :
1- LA TROPHICITÉ DU MEMBRE
Elle est appréciée dans le sens longitudinal et circonférentiel.
On peut noter :
Une augmentation de la taille d’un membre :
- Soit dans le sens longitudinal : il s’agit d’un allongement qui se voit surtout en cas d’angiodysplasie (syndrome de Klippel
Trenaunay) ou de fistule artérioveineuse congénitale.
- Soit dans le sens circonférentiel : c’est l’œdème. L’œdème veineux est blanc. Il est asymétrique. Il commence distale-
ment pour atteindre secondairement la racine du membre. Il est exagéré par la position debout prolongée. Il diminue ou
disparaît avec le repos et la surélévation du membre. Il est dû à la stase veineuse.
2- LES MODIFICATIONS DE LA COULEUR DE LA PEAU
On peut constater :
- Un cordon variqueux rouge et induré (dans la phlébite superficielle).
- Une discrète cyanose : coloration bleuâtre, de façon plus ou moins diffuse (dans les phlébites surtout hautes ilio-fémo-
rales).
- Dermite ocre : coloration brunâtre de la peau.
3- LES TROUBLES TROPHIQUES :
A type de :
- Un ulcère veineux en cas de stase veineuse prolongée, ils sont entourés de dermite ocre, à bords déchiquetés et siègent
généralement au tiers inférieur de la jambe dans la région sus malléolaire interne ou externe, de taille variable (parfois
étendu), indolore spontanément et présente un fond recouvert d’un enduit fibrino-purulent
- Une dermite ocre : ce sont des taches brunâtres qui apparaissent à la face interne du tiers inférieur de la jambe puis se
développent de façon circulaire et s’associant à un épaississement de la peau
4- LES VARICES : c’est une dilatation veineuse superficielle. Ces varices peuvent être fines ou volumineuses plus ou moins
nombreuses et siègent essentiellement sur le trajet de la saphène interne ou externe.
Les varicosités ou télangiectasies : ce sont de très petites veines superficielles allant de la petite veine variqueuse à des fins
réseaux chevelus linéaires de couleur rouge, violacée ou bleutée et siègent au niveau de la cuisse et au niveau du creux
poplité.
3- LA PALPATION :
- diminution du ballottement du mollet (phlébite)
- rechercher le signe de Homans : déclencher une douleur exquise du mollet a la dorsiflexion du pied (phlébite).
- L’œdème dans l’insuffisance veineuse chronique est blanc, mou, élastique, ne gardant pas, ou très peu le godet et indo-
lore.
- Rechercher des perforantes incontinentes (varices).
C- L’AUSCULTATION
Elle doit être systématique et intéresser les paquets variqueux. Elle doit rechercher l’existence d’un souffle continu à la
systole et à la diastole (en cas de fistule artérioveineuse).
Dans la pathologie veineuse, l’écho Doppler est l’examen le plus utilisé. Il permet de préciser l’étiologie des manifestations
veineuses et aide à la décision thérapeutique.
2- LA PHLÉBOGRAPHIE
Elle permet d’étudier le lit veineux après injection d’un produit radio-opaque dans une veine périphérique, elle est actuel-
lement de pratique peu courante, car elle est remplacée par l’écho-doppler veineux.
Prérequis
1. Effets physiologiques des différentes hormones en particulier : les hormones thyroïdiennes, la
parathormone, les hormones surrénaliennes (cortisol, aldostérones et catécholamines), les hor-
mones sexuelles (androgènes, œstrogènes et progestérone), hormone de croissance, hormone
antidiurétique et insuline.
2. La croissance normale
3. Physiologie de la puberté
4. Physiologie du cycle menstruel.
I- LA GLANDE THYROÏDE
La glande thyroïde est située dans la partie antérieure du cou (figure n° 1), devant les
cordes vocales, au-dessus des premiers anneaux de la trachée. Elle est composée de
deux lobes, réunis par un isthme. Chaque lobe mesure environ 4 cm de longueur par 1
à 2 cm de largeur.
Le goitre : C’est l’augmentation de volume de l’ensemble de la glande thyroïde, il n’in-
dique pas toujours la présence d’une affection, mais peut-être causé par des modifica-
tions physiologiques normales, par exemple la puberté et la grossesse.
Le nodule thyroïdien est une tuméfaction localisée d’une zone de la thyroïde.
Figure n° 1 : Position de la glande
Trois hormones peuvent être dosées pour évaluer le fonctionnement normal de la glande
thyroïde au niveau du cou
thyroïde : la TSH, la T4 libre (freeT4 = FT4), la T3 libre (freeT3 = FT3).
L’échographie est le principal examen utilisé pour explorer la morphologie de la glande
thyroïde.
L’hyperthyroïdie ou thyrotoxicose est l’ensemble de manifestations cliniques secondaires à l’excès d’hormones thyroï-
diennes dans le sang quelle que soit son origine.
Ces glandes endocrines indispensables à la vie sont situées dans la loge viscérale du cou, en arrière de la glande thyroïde
dans la plupart des cas. On en dénombre quatre chez la plupart des sujets. Elles sécrètent la parathormone (PTH) principale
hormone régulatrice du métabolisme phosphocalcique.
L’hypoparathyroïdie est le défaut de fonctionnement des glandes parathyroïdes responsable d’un déficit en PTH et d’une
hypocalcémie associée à une hyperphosphorémie.
L’hypocalcémie entraîne un état d’hyperexcitabilité neuromusculaire qui se traduit à l’examen physique par :
- Le signe de Chvosteck = contraction de la lèvre supérieure qui peut s’étendre au nez et même aux paupières, induite par
la percussion de la joue à mi-distance entre le lobule de l’oreille et la commissure labiale.
- Le signe de Trousseau est plus spécifique = déclenchement du phénomène de la main d’accoucheur (figure n° 2) suite à
une ischémie locale induite par la compression du bras à l’aide d’un brassard gonflé jusqu’à 2 cm de mercure au-dessus
de la pression systolique pendant 3 à 4 minutes.
Figure n° 2 : Signe de Trousseau
ANNÉE UNIVERSITAIRE 2023-2024 / THEME XVII - SEMIOLOGIE - PCEM2/TOME 2 55
L’hyperparathyroïdie est un hyper fonctionnement des glandes parathyroïdes responsable d’un excès de production de
PTH et d’une hypercalcémie associée à une hypophosphorémie.
Les parathyroïdes normales ne sont pas palpables à l’examen physique.
Les parathyroïdes normales ne sont pas visibles également en échographie.
Les glandes surrénales sont des glandes rétro péritonéales non accessibles à l’examen physique.
L’exploration radiologique des glandes surrénales repose sur l’échographie et la tomodensitométrie (TDM).
L’hypofonctionnement des glandes surrénales ou insuffisance surrénalienne entraîne par inhibition du rétrocontrôle né-
gatif, une élévation de l’ACTH responsable d’un signe caractéristique : la mélanodermie.
Les principales manifestations cliniques de l’insuffisance surrénalienne sont :
La mélanodermie est une hyperpigmentation acquise, diffuse de la peau et des muqueuses, prédominante au niveau des
zones découvertes (visage, cou, décolleté), des plis palmaires, des cicatrices, des zones normalement pigmentées (aréoles
mammaires, organes génitaux externes) et des zones de frottement (coudes, genoux, ceinture…). Au niveau des ongles
elle se présente sous forme de stries pigmentées longitudinales. Les taches ardoisées sont des tâches hyper pigmentées
bleuâtres au niveau des muqueuses : face interne des joues, gencives, langue.
- Asthénie physique : fatigabilité progressive qui s’accentue au
cours de la journée et avec l’effort.
- Une baisse du désir sexuel : baisse de la libido.
- Anorexie avec un amaigrissement.
- Une baisse de la tension artérielle surtout lors du passage de la
position couchée à la position debout (chute de plus de 20 mmHg
de la tension artérielle systolique) : l’hypotension orthostatique
L’hyperfonctionnement de la surrénale dépend du type d’hor-
mone sécrétée :
- Le syndrome de Cushing est en rapport essentiellement avec une
hyperproduction endogène de cortisol (figure n° 3).
- Le syndrome de Conn est lié à l’hyperproduction de minéralocor-
ticoïdes (aldostérone) par la corticosurrénale.
- Les phéochromocytomes sont des tumeurs qui sécrètent les ca-
técholamines.
- L’hyperproduction d’androgènes est responsable de signes d’hy- Figure n° 3 : Signes
per androgénie chez la femme, dont le plus fréquent est l’hirsu- cliniques du syndrome
tisme : défini par l’apparition de poils dans des zones normale- de Cushing
ment glabres chez la femme (barbe, moustache, ligne blanche,
périaréoles mammaire, lanugo…)
IV – HYPOPHYSE–HYPOTHALAMUS
L’hypothalamus et l’hypophyse forment une unité neuroendocrine qui exerce un contrôle sur les glandes périphériques (la
thyroïde, la surrénale, les gonades).
L’insuffisance antéhypophysaire complète ou hypopituitarisme antérieur
Le syndrome clinique de l’insuffisance antéhypophysaire complète traduit la triple insuffisance thyroïdienne, surrénalienne
et gonadique (figure n° 4). Il comporte 5 signes majeurs :
a. L’asthénie : elle est importante, progressive et de caractère organique (augmentée par l’effort et plus marquée en
fin de journée). Elle est associée à un ralentissement psychomoteur et à une baisse de la libido.
b. Les lipothymies : sont des malaises généraux avec sensation de dérobement des jambes avec perte de connaissance.
Elles sont de plus en plus fréquentes surtout à l’effort.
c. Les signes cutanés : Ils sont au premier plan et permettent le diagnostic lorsqu’il est évoqué. Ils témoignent du déficit
en hormone de croissance, en corticotrophine et en hormones thyroïdiennes :
- La pâleur : est souvent impressionnante, liée autant à l’anémie qu’à la dépigmentation.
- La dépigmentation, liée à l’absence de substances stimulant la mélanine, est généralisée, mais particulièrement
V- LES GONADES
Les ovaires et les testicules représentent les organes effecteurs de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique.
L’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique devient fonctionnel à partir de la puberté (et jusqu’à la ménopause chez la
femme).
LA PUBERTÉ
A. CHEZ LA FILLE
Les premières règles ou ménarche traduisent la maturation finale de la muqueuse utérine et l’intégrité de l’axe hypothala-
mo- hypophyso-ovarien.
B. CHEZ LE GARÇON
La puberté se traduit par l’apparition des caractères sexuels secondaires, l’augmentation de la taille de la verge et du vo-
lume testiculaire (> 3 cm) avec mue de la voix.
C. MÉNOPAUSE
Les paramètres anthropométriques permettent d’apprécier l’état de corpulence du sujet, qui joue un rôle important dans
la survenue des anomalies métaboliques.
La mesure du poids et de la taille permet le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC).
La mesure du tour de taille permet d’apprécier la répartition de la masse grasse et de définir la répartition centrale (an-
droïde) ou abdominale de la graisse qui expose aux maladies cardio-vasculaires.
Les seuils de tour de taille pour définir l’obésité abdominale sont variables en fonction des ethnies et en fonction du sexe.
Le tableau suivant résume les seuils de tour de taille proposés dans la population américaine (NCEP) et ceux proposés dans
la population française (FID) pour définir l’obésité abdominale.
La FID recommande d’utiliser ces seuils dans notre population.
QCM 1 :
Les manifestations cliniques suivantes s’observent au cours de la thyréotoxicose :
A- Prise de poids
B- Hypersudation
C- Polyphagie
D- Bradycardie
E- Macroglossie
QCM2 :
Au cours de l’insuffisance surrénalienne, on observe :
A- Une mélanodermie
B- Une asthénie psychique
C- Une baisse de la libido
D- Une prise de poids
E- Une hypotension orthostatique
QROC:
Une femme pèse 65 kg pour une taille de 155 cm.
Calculer son IMC et apprécier sa corpulence.
Prérequis
1- Anatomie de l’oreille externe, moyenne et interne.
2- Physiologie de l’audition.
Activités d’apprentissage
1- Procéder à l’interrogatoire et à l’examen d’un patient consultant pour une symptomatologie auri-
culaire en stage d’ORL, de médecine communautaire…
2- Assister à des examens de l’oreille sous microscope, d’otoendoscopie, d’endoscopie nasale, de
nasofibroscopie pharyngolaryngée en stage d’ORL.
3- Assister à des séances de simulation pour l’apprentissage de l’examen otoscopique.
4- Réaliser à l’aide du diapason l’acoumétrie clinique : épreuve de Weber et épreuve de Rinne.
5- Assister au déroulement des explorations audiométriques.
6- Supports numériques disposés à la médiathèque de la faculté de médecine de Tunis.
L’oreille est un organe neurosensoriel, bilatéral, intervenant principalement dans l’audition et dans l’équilibre. Elle a de
nombreux rapports anatomiques notamment avec la base du crâne et le nerf facial. Plusieurs pathologies peuvent l’affecter
avec des répercussions sur l’audition et/ou l’équilibre, comme elles peuvent avoir une extension aux organes de voisinage.
Elle peut être utilisée comme une voie d’abord pour certaines chirurgies.
1. RAPPELS:
Un interrogatoire rigoureux et un examen clinique complet et minutieux sont nécessaires pour établir le diagnostic et
orienter les explorations et l’attitude thérapeutique.
2.1 INTERROGATOIRE :
L’interrogatoire peut orienter le diagnostic étiologique de la symptomatologie auriculaire dont se plaint le patient.
Il doit chercher:
-la profession : notion d’exposition aux bruits…
-les habitudes : plongée, tirs …
-les facteurs de risque de surdité chez l’enfant
-les antécédents familiaux : rechercher une surdité
-les antécédents personnels :
Médicaux : pathologies générales (diabète, hypertension artérielle…), otologiques (des épisodes otitiques…), rhinolo-
giques…
Chirurgicaux : otologiques (tympanoplastie…), rhinologiques, traumatisme auriculaire (barotraumatisme, traumatisme so-
nore…)
ANNÉE UNIVERSITAIRE 2023-2024 / THEME XVII - SEMIOLOGIE - PCEM2/TOME 2 61
-Les signes fonctionnels otologiques :
L’otalgie : c’est une douleur plus au moins importante ressentie au niveau de l’oreille. Elle peut être :
• Une otodynie : c’est une douleur d’origine auriculaire. Elle peut être due à : une infection ou une inflammation
de l’oreille externe ou de l’oreille moyenne (otite), un traumatisme auriculaire, une tumeur…
• Une otalgie réflexe correspondant à une douleur irradiée : qui peut être due à des pathologies de : l’articulation
temporo-mandibulaire, des amygdales (angine), du pharynx (pharyngite) ou des dents de sagesse.
L’otorrhée : c’est un écoulement de liquide purulent dû à une infection de l’oreille externe ou de l’oreille moyenne à condi-
tion que le tympan soit perforé pour laisser le pus s’extérioriser. L’examen du tympan nécessite une microaspiration. Un
prélèvement bactériologique et mycologique (du pus) peut être fait.
L’otoliquorrhée : c’est un écoulement de liquide céphalorachidien par le conduit auditif externe. Il est dû à une fracture du
rocher (avec déchirure méningée et une plaie du tympan).
L’otorragie : c’est un écoulement de sang par le conduit auditif externe. Il est le plus souvent dû à un traumatisme (plaie
du conduit auditif externe, fracture de l’os tympanal ou du rocher avec perforation tympanique) et plus rarement à une
tumeur maligne du conduit auditif externe ou du rocher.
L’hypoacousie / surdité : c’est une diminution de l’audition : objective (surdité) ; subjective (hypoacousie). Cette baisse de
l’audition peut être due à : une atteinte de l’oreille externe, moyenne, interne ou du nerf auditif (VIIIe paire crânienne). Elle
peut être uni ou bilatérale et d’apparition progressive ou brutale.
Chez l’enfant, cette hypoacousie n’est pas spontanément signalée, elle est souvent détectée par la famille devant des
signes indirects (retard scolaire, trouble du caractère, agitation, troubles de la prononciation, augmentation du volume de
la télévision.).
Chez le nourrisson, une surdité bilatérale et sévère sera à l’origine d’un retard d’acquisition du langage.
Les acouphènes : ce sont des bruits anormaux perçus par le patient mais qui ne sont pas en rapport avec une source
sonore extérieure. Ils peuvent être de tonalités différentes (aigus, graves, pulsatiles…). Dans la majorité des cas, les acou-
phènes sont de type subjectif, c’est-à-dire audibles seulement par le patient lui-même. Ils peuvent être permanents ou in-
termittents, uni ou bilatéraux. Leur présence impose un examen otoscopique et audiométrique. Ils s’accompagnent parfois
d’une douleur ressentie dans l’oreille et déclenchée par le bruit qu’on appelle hyperacousie.
Les vertiges : Le vertige vrai (pathologique) est la sensation erronée, ressentie par le patient, que son propre corps ou que
les objets qui l’entourent sont animés d’un mouvement giratoire ou oscillatoire. Lorsqu’il est intense et d’origine périphé-
rique il s’accompagne volontiers de nausées et de vomissements. L’instabilité correspond plus à une sensation d’ébriété.
Il faut éliminer les faux vertiges tels que : l’hypochondrie, l’agoraphobie (peur des grands espaces), la peur du vide, l’hy-
potension orthostatique, la lipothymie (sensation de malaise), l’hypoglycémie…
Le vertige vestibulaire périphérique est à distinguer du vertige d’origine centrale (lésions du tronc cérébral, du cervelet ou
d’autres voies reliées au système vestibulaire). Devant tout vertige, il faut éliminer une urgence centrale avant de retenir
l’origine périphérique. L’examen clinique peut être suffisant dans certains cas. Des explorations vestibulaires et une image-
rie peuvent être demandées.
Devant tout vertige, il faut procéder à un examen otoscopique, un examen vestibulaire et neurologique complet.
-les signes d’accompagnement : rhinologiques, neurologiques notamment l’apparition d’une asymétrie faciale et généraux.
Pour ces différents signes, on va préciser l’ancienneté, les circonstances de survenue, la caractère uni ou bilatéral, perma-
nent ou paroxystique et l’intensité, les facteurs déclenchants ou aggravants.
3. CONCLUSION :
La symptomatologie auriculaire représente un motif fréquent de consultation. L’interrogatoire représente un temps capital
de l’approche diagnostique. L’examen ORL se doit d’être complet. Le praticien peut être emmené à demander des examens
complémentaires.
Prérequis
- Anatomie des fosses nasales
- Anatomie du pharynx
- Anatomie du larynx
- Physiologie des fosses nasales
- Physiologie du larynx
PLAN
INTRODUCTION
C/ EXAMEN CLINIQUE
A/ SÉMIOLOGIE RHINO-SINUSIENNE.
1/ La rhinoscopie antérieure
1/ Obstruction nasale
2/ La rhinoscopie postérieure
2/ Epistaxis 3/Rhinorré
3/ L’endoscopie nasale
4/ Troubles de l’odorat
4/ L’examen de la cavité buccale
5/ Douleurs crânio-faciales
5/ La laryngoscopie indirecte
6/ Nasonnement
6/ L’examen du cou
7/ Le ronflement
7/ La pharyngolaryngoscopie directe
B/ SÉMIOLOGIE PHARYNGO-LARYNGÉE
D/CONCLUSION
1/ Dysphagie
RÉFÉRENCES
2/ Fausses routes alimentaires
EVALUATION
3/ Dysphonie
ANNEXES
4/ Dyspnée laryngée
INTRODUCTION
1/ L’OBSTRUCTION NASALE
C’est une sensation de gêne à l’écoulement de l’air dans les fosses nasales. Elle peut être unilatérale, bilatérale ou à bas-
cule. Une obstruction nasale permanente oriente vers un obstacle mécanique au niveau des fosses nasales et/ou du rhino-
pharynx. Le caractère intermittent d’une obstruction nasale, variable en fonction du lieu et du temps, est en faveur d’une
origine allergique.
Chez le nouveau-né, la respiration buccale est impossible en raison de l’importance du voile du palais. Toute obstruction
nasale bilatérale complète entraîne à cet âge une détresse respiratoire.
70 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2023-2024 / THEME XVII - SEMIOLOGIE - PCEM2/TOME 2
2/ L’ÉPISTAXIS
C’est l’écoulement de sang par les fosses nasales. L’origine peut être naso-sinusienne ou rhinopharyngée.
L’interrogatoire fait préciser au malade ou à son entourage :
• L’âge du patient
• Les antécédents personnels : antécédents hémorragiques, prise d’anticoagulants, d’anti-inflammatoires
• Début et mode de survenue de l’hémorragie
• Quantité approximative de sang perdu.
L’épistaxis est une pathologie en général bénigne d’évolution favorable après un traitement local simple, cependant elle
peut s’avérer grave par son abondance et/ou sa répétition et nécessiter une prise en charge spécialisée en urgence.
3/ LA RHINORRHÉE
La rhinorrhée ou suppuration nasale est l’écoulement purulent uni ou bilatéral s’évacuant par voie antérieure narinaire ou
postérieure pharyngée. Une rhinorrhée unilatérale chez l’enfant doit faire rechercher un corps étranger nasal d’autant
plus qu’elle est fétide.
La rhinorrhée aqueuse, dite aussi hydrorrhée nasale, constitue un signe fréquent des rhinites allergiques.
L’écoulement de liquide céphalorachidien (LCR) par les fosses nasales est appelé rhinorrhée cérébrospinale dont l’étiologie
est généralement post-traumatique. Une rhinorrhée cérébrospinale spontanée témoigne d’une déhiscence de la lame
criblée ou d’une brèche ostéo-méningée de l’os temporal, dans ce dernier cas l’écoulement du LCR se fait par les fosses
nasales en passant par la trompe d’eustache.
L’interrogatoire précisera :
• L’ancienneté des symptômes
• Les circonstances déclenchantes (hyperpression, position penchée en avant)
• Les affections associées (pulmonaires, auriculaires)
• Les symptômes associés : l’obstruction nasale, les céphalées, éternuements en salves, prurit nasal, céphalées.
6/ LE NASONNEMENT
C’est la modification du timbre de la voix dont l’origine est nasale ou pharyngée. On parle de rhinolalie fermée : corres-
pond à une obstruction des fosses nasales. C’est la voix qu’on obtient on essayant de parler tout en se pinçant les narines.
Rhinolalie ouverte : correspond à un défaut de fermeture du sphincter vélopharyngé souvent par insuffisance vélaire
ou par communication anormale ( malformative congénitale ou post chirurgicale) entre la cavité orale et la cavité nasale.
ANNÉE UNIVERSITAIRE 2023-2024 / THEME XVII - SEMIOLOGIE - PCEM2/TOME 2 71
7/ LE RONFLEMENT
C’est un bruit essentiellement inspiratoire lié aux vibrations oropharyngées, souvent pendant le sommeil. Il peut s’agir d’un
ronflement simple ou d’un patient porteur d’un syndrome d’apnée du sommeil (apnées multiples au cours du sommeil
supérieures à 10 apnées- hypopnées par heure).
1/ LA DYSPHAGIE
La dysphagie est la difficulté à s’alimenter. Elle peut porter sur les liquides (on parle de dysphagie paradoxale), les solides
ou les deux à la fois. L’aphagie est l’impossibilité de s’alimenter et l’odynophagie est la déglutition douloureuse.
Toute dysphagie doit bénéficier d’un examen minutieux afin de rechercher une cause organique en particulier pharyngée
ou œsophagienne.
L’interrogatoire dans ce contexte est primordial, il précisera :
LES ANTÉCÉDENTS :
- Alcool, tabac
- médicaux : anémie, traitement anti reflux, hernie hiatale, une chimiothérapie, une radiothérapie, ingestion de caustique,
troubles neurologiques,
LES CARACTERISTIQUES DE LA DYSPHAGIE:
- mode de survenue : brutal, progressif
- aigue ou chronique.
- Aux liquides, aux solides ou les deux.
- Evolution : aggravation, stabilité, paroxystiques
- Siege: basse ou haute ( mais sur ce point le patient est souvent subjectif et peu informatif)
SIGNES ASSOCIÉS :
- Douleurs : odynophagie, brulures.
- Blocage alimentaire
- Régurgitations: remontées alimentaires à distance du repas
- Reflux acide
- Fausses-routes.
- Dysphonie, dyspnée.
RETENTISSMENT:
- Amaigrissement: il faudra quantifier la perte de poids dans le temps (exemple : amaigrissement de 10kg en 3 mois)
- Modifications alimentaires : alimentation molle, mixée, liquid.
- Pulmonaire si fausses routes associées: pneumopathies d’inhalation.
3/ LA DYSPHONIE
Elle correspond à un trouble (dys) de la voix parlée (phonie) portant sur son timbre, son intensité ou sa fréquence. C’est
un symptôme dominant et signe d’appel de toute atteinte organique ou fonctionnelle du larynx.
4/ LA DYSPNÉE
La dyspnée est une difficulté à respirer. Elle peut survenir aux temps inspiratoire, expiratoire, ou aux deux temps de la res-
piration. Si elle survient brutalement, le prognostic vital peut etre en jeu.
La dyspnée laryngée provoque typiquement une bradypnée inspiratoire avec tirage, c’est-à-dire une dépression des par-
ties molles sus sternales, associée à un bruit inspiratoire (stridor ou cornage selon la localisation de l’obstacle).
La dyspnée trachéale porte sur les deux temps respiratoires.
La dyspnée bronchique porte sur le temps expiratoire.
La dyspnée traduit la présence d’un rétrécissement des voies aériennes dont l’origine est souvent inflammatoire ou tumo-
rale. Un corps étranger des voies aériennes supérieures est à évoquer chez le jeune enfant.
Chez le nouveau-né il faut évoquer une atrésie choanale bilatérale.
C/ EXAMEN CLINIQUE
1/ LA RHINOSCOPIE ANTÉRIEURE
La source lumineuse est fournie par une lumière frontale : le miroir de Clar.
L’inspection de la pyramide nasale constitue le premier temps de la rhinoscopie. Elle recherche une cicatrice, une défor-
mation ou une déviation.
La rhinoscopie antérieure s’effectue au moyen de spéculum nasal de différentes tailles et formes (fig.1, 2).
L’examen au spéculum nasal permet :
- apprécier l’état de la muqueuse : normale, pâle ou congestive
- rechercher une anomalie de l’architecture des fosses nasales responsable d’une obstruction nasale telle qu’une déviation
de la cloison nasale ou une hypertrophie des cornets.
- examiner les deux tiers antérieurs des fosses nasales. Ainsi on peut objectiver une rhinorrhée, un saignement au niveau
de la tâche vasculaire, un polype ou une tumeur.
2/ LA RHINOSCOPIE POSTÉRIEURE
Elle permet, grâce à un miroir, l’examen indirect du cavum (ou rhinopharynx). Cet examen est souvent gêné par les réflexes
nauséeux. Il est complété par l’endoscopie (fig. 3).
3/ L’ENDOSCOPIE NASALE
Au fibroscope souple ou à l’endoscope rigide, elle permet un examen de toute la fosse nasale en particulier des méats,
et du cavum (fig.4). Elle est précédée par une préparation des fosses nasales grâce à une aspiration des sécrétions et une
application locale de vasoconstricteurs. L’endoscopie nasale permet aussi de pratiquer des biopsies dirigées. Cette dernière
est proscrite devant le moindre doute quant à une origine vasculaire d’une tumeur.
5/ LA LARYNGOSCOPIE INDIRECTE
Le médecin tire la langue à l’aide d’une compresse et place le miroir laryngé contre la paroi postérieure de l’oropharynx
en refoulant la luette. L’orientation variable du miroir permet de visualiser les différentes parties de l’hypopharynx et du
larynx (fig7). Ainsi on apprécie :
• l’aspect normal ou pathologique : inflammatoire, tumoral
• la mobilité des cordes vocales : l’atteinte du X se traduit par une immobilité d’une corde vocale L’atteinte bilatérale donne
une immobilité des deux cordes vocales et peut être à l’origine d’une dyspnée et de fausses routes.
• L’inspection précisera l’état de la peau, recherchera une cicatrice, des tatouages témoignant d’une radiothérapie, une
tuméfaction
• La palpation cervicale commence par la loge thyroïdienne à la partie antérieure et basse du cou à la recherche d’un no-
dule ou d’un goitre, les deux loges submandibulaires, les deux loges parotidiennes et les différentes aires ganglionnaires
cervicales à la recherche d’adénopathies (fig.8).
• Toute anomalie est consignée sur un schéma daté.
6/ LA PHARYNGOLARYNGOSCOPIE DIRECTE
Elle se fait sous anesthésie générale, à l’aide d’un Laryngoscope, d’une lumière froide et d’un système de suspension (fig.9).
Elle permet une étude complète du pharyngo-larynx, de réaliser des biopsies sur toute lésion suspectes ou encore de réa-
liser des chirurgies endoscopiques aux instruments froids ou au laser.
CONCLUSION
Chaque élément de l’interrogatoire ou de l’examen clinique d’un patient qui présente une pathologie naso-sinusienne ou
pharyngolaryngée oriente vers un diagnostic précis.
RÉFÉRENCES
1. P. Bonfils, Pathologie ORL et cervico-faciale ; ellipse
2. Ch. Dubreuil, ORL pour le praticien ; Masson
3. F. Legent, Abrégés D’ORL ; Masson
Fig.5:examen de la cavité buccale Fig.6:innervation de la cavité buccale
ANNÉE UNIVERSITAIRE 2023-2024 / THEME XVII - SEMIOLOGIE - PCEM2/TOME 2 75
Fig.7 : laryngoscopie indirecte Fig.8 : palpation cervicale
Fig.9:laryngoscopie directe
RÈGLES FORMELLES
1. Toujours examiner le cavum devant une obstruction nasale ou une épistaxis à la recherche d’un cancer du cavum.
2. Toute masse de la fosse nasale en dedans du cornet moyen doit faire évoquer une origine cérébrale.
3. Pas de biopsie de toute masse d’allure vasculaire du cavum ou des fosses nasales.
4. Toute épistaxis impose la recherche d’une cause
5. Une épistaxis peut être grave par son abondance ou par sa répétition.
6. Toute rhinorrhée purulente, fétide, unilatérale chez l’enfant doit faire évoquer un corps étranger de la fosse nasale.
7. Une fuite de LCR est à rechercher devant toute rhinorrhée claire unilatérale.
8. La cyanose est un signe tardif. Il ne faut pas attendre la cyanose pour lever l’obstacle au niveau des voies aériennes.
9. Toute dyspnée laryngée ou pharyngée peut s’aggraver brutalement. Il ne faut jamais laisser seul un malade atteint d’une
telle dyspnée.
10. On ne doit jamais prescrire des calmants tant que le malade lutte pour respirer.
11. Toute dysphonie qui persiste plus de 15 jours chez un homme de la cinquantaine, tabagique, impose une laryngoscopie
directe sous anesthésie générale même si la laryngoscopie indirecte est normale.
2/ l’épistaxis :
a- est l’écoulement de sang de l’oropharynx.
b-Peut être antérieure ou postérieure
c- Nécessite une endoscopie nasale.
d- Constitue rarement une urgence thérapeutique
3/ la dyspnée haute
a-porte sur les deux temps inspiratoire et expiratoire
b- peut avoir une origine nasale
c-doit faire rechercher une atrésie choanale bilatérale chez le nouveau nez.
d- est une urgence
4/ La laryngoscopie indirecte
a-est réalisée sous anesthésie générale
b- pour but d’examiner toute la fosse nasale
c-permet de vérifier la mobilité des cordes vocales
d- peut être gênée par les réflexes nauséeux
Question 4 a-c-d
Question 3 b-c-d
Question 2 b-c
Question 1 a
Réponses :
PLAN
INTRODUCTION
A. TROUBLES SPECIFIQUES / ISOLES
1. Troubles du sommeil
2. Troubles alimentaires
3. Troubles sphinctériens
4. Troubles du langage
5. Troubles des conduites motrices
6. Troubles des conduites sociales
B. FRONTIERE ENTRE LE NORMAL ET PATHOLOGIQUE
C. TROUBLES PSYCHIQUES STRUCTURES EN MALADIES MENTALES
Répertoire sémiologique
INTRODUCTION
Le répertoire sémiologique des troubles observés en pédopsychiatrie est d’une extrême variété. Ces troubles peuvent
s’inscrire dans deux grands chapitres à savoir celui du développement et celui des conduites.
Certains aspects cliniques peuvent être considérés comme normaux (maturatifs) ou pathologiques en fonction de l’âge et
de la sévérité.
Le praticien peut de ce fait être interpellé par les parents pour des questions aussi diverses que celles portant sur la psy-
chomotricité, l’intelligence, la communication verbale et non verbale, le sommeil, l’alimentation, le champ émotionnel, la
scolarisation et la socialisation. On distingue :
- les troubles spécifiques et ou isolés
- les troubles globaux et structurés
1. TROUBLES DU SOMMEIL
1.1. L’INSOMNIE
A l’exclusion de la rarissime et grave insomnie précoce sévère avec ses deux formes dont agitée ou calme, le praticien sera
le plus souvent interpellé par une mère anxieuse, irritable, dépressive, épuisée dont le nourrisson présente une insomnie
banale dite commune. Cette insomnie est faite de réveils multiples provoqués par un environnement défavorable: bruit,
température inappropriée, régime alimentaire inadéquat, anxiété maternelle, sur stimulation et tous les éléments suscep-
tibles d’être induits par une interaction mère - enfant légèrement perturbée.
Avant de poser le diagnostic d’insomnie commune, le praticien devra éliminer une cause somatique à ce trouble (infec-
tieuse, inflammatoire…).
78 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2023-2024 / THEME XVII - SEMIOLOGIE - PCEM2/TOME 2
1.2. TROUBLES DE L’ENDORMISSEMENT
a. Opposition au coucher chez des enfants qui interprètent ce moment comme la limite faite à leur pulsion d’emprise.
b. Rituels du coucher d’allure obsessionnelle qui supposent aussi bien une lutte contre l’angoisse de séparation que contre
des pulsions de nature oedipienne.
c. Phobies du coucher masquées par la quête d’une présence (la mère), d’une lumière et bien d’autres conduites contra
phobiques.
Ces symptômes sont le plus souvent d’une extrême banalité chez l’enfant de 2 à 5 ans. Parfois ils peuvent du fait de leur
intensité et de leur rigidité signaler l’émergence d’un processus pathologique.
1.3. TROUBLES SURVENANT AU COURS DU SOMMEIL
a. Terreurs nocturnes : l’enfant se réveille en sueur, il crie, les yeux hagards, semble terrorisé par ses « hallucinations » :
ogres, incestes, reptiles composent le répertoire de sa frayeur et donnent à son discours son caractère incohérent. Pen-
dant les quelques minutes qu’aura duré l’épisode les parents auront en vain tenté de dissuader et de rassurer l’enfant
qui finit par s’endormir.
L’amnésie d’un évènement finira le lendemain par renforcer l’inquiétude des parents. Trouble banal et bénin, apparaissant
en général vers 3-4 ans.
b. Les rythmies d’endormissement : ce sont des automatismes moteurs, réguliers qui durent plusieurs minutes et peuvent
aussi bien animer la tête (head-banding), que le tronc ou les membres.
c. Le somnambulisme : trouble fréquent, automatisme moteur, simple ou complexe, toujours le même qui ne conduit à
consulter que lorsque l’activité est supposé comporter un danger : défenestration, chute d’escalier…
3. TROUBLES DU LANGAGE
3.1 RETARD DE PAROLE
Ce trouble s’organise autour de confusion de phonèmes, de leur simplification, d’inversions, d’assimilations, d’omissions
qui vont rendre l’élocution peu compréhensible. Avec l’âge ces troubles cèdent et peut laisser place à des troubles plus
fins au niveau du langage écrit.
3.2 RETARD SIMPLE DU LANGAGE
A distinguer des dysphasies, aphasie et audimutité et dont le pronostic est réservé; le retard simple est caractérisé par
l’apparition retardée des phrases après l’âge de 3 ans et de pauvreté du vocabulaire associées à un langage impressif nor-
mal ou quasi-normal pour l’âge.
3.3 BEGAIMENT
Trouble de l’élocution, le bégaiement est dit clonique quand il consiste en la répétition saccadée d’un phonème, il est
tonique quand il consiste en l’émission explosive spasmodique d’un phonème. A l’instar des tics, cette manifestation invo-
lontaire est amplifiée par le stress.
5. TROUBLES SPHINCTÉRIENS
5.1. ÉNURÉSIE
a. Définition
Miction active, complète, involontaire, survenant lors du décubitus somnique chez un enfant âgé de plus de cinq ans. Elle
peut être diurne ou nocturne, quotidienne ou occasionnelle. Elle est dite primaire ou secondaire selon l’existence ou non
d’un intervalle libre de propreté supérieur à 6 mois. Elle est à distinguer des incontinences d’origines neurologique, infec-
tieuse, urologique ou métabolique.
L’énurésie est un motif de consultation fréquent en pédiatrie et en pédopsychiatrie. Elle touche environ 10 % des enfants
âgés de 5 ans, et baisse de 15% chaque année (4 à 5% des enfants de 10 ans et 1 à 2% des adolescents sont énurétiques).
Elle est deux fois plus fréquente chez les garçons que les filles, mais cette tendance disparait à l’adolescence. Générale-
ment, le symptôme disparaît spontanément à la puberté mais il peut persister au-delà dans quelques rares cas.
b. L’examen d’un enfant énurétique
L’entretien avec l’enfant et sa famille doit permettre au clinicien de déterminer les caractéristiques de l’énurésie, les indices
des mécanismes en cause, de connaître le contexte familial, scolaire ainsi que l’histoire de l’enfant. Les éléments impor-
tants à rechercher :
- Rythme de l’énurésie : permanente (quotidienne ou pluri hebdomadaire) ; intermittente avec des intervalles secs plus ou
moins longs, dans ce cas il faut préciser s’il existe des circonstances d’apparition des épisodes énurétiques ; épisodique si
l’énurésie reste un accident rare et isolé.
- Caractère primaire ou secondaire de l’énurésie : défini par la présence ou non d’un intervalle de propreté. Une période
de propreté d’au moins six mois est exigée pour parler d’énurésie secondaire.
- Symptômes associés : il est important de préciser si l’énurésie est un symptôme isolé ou s’il s’y associe d’autres symp-
tômes. Le plus souvent il s’agit d’une encoprésie, mais on peut retrouver des éléments dépressifs, anxieux ou des difficultés
scolaires.
- Antécédents personnels : en particulier le développement psychomoteur, et les modalités d’éducation sphinctérienne.
- Antécédents familiaux : existence d’énurésie dans la famille.
5.2. ENCOPRÉSIE
a. Définition
Défécation involontaire, répétée, consciente, chez un enfant âgé de plus de quatre ans, dans des lieux non appropriés,
l’encoprésie est primaire rarement ou secondaire le plus souvent.
A distinguer de l’incontinence anale d’origine organique (syndrome de la queue de cheval, maladie de Hirschprung
dans sa forme basse…), l’encoprésie est un symptôme mal vécu par les familles : accusé de se salir volontairement plu-
sieurs fois par jour, l’enfant encoprétique développe régulièrement un état dépressif.
Elle concerne 1,5 % à 3 % des enfants d’âge scolaire et diminue avec l’âge. Elle touche trois à quatre garçons pour une fille.
b. Clinique : La forme typique est la forme rétentionnaire
C’est la forme la plus fréquente, le rectum qui est normalement vide se remplit de matières fécales, l’émission des selles se
fait par un effet de débordement d’où les souillures dans la culotte. L’enfant poursuit son activité pour masquer son trouble
ou tente de cacher ses vêtements souillés.
Les mécanismes de la rétention sont multiples, elle peut débuter par une constipation banale. Lorsque l’excitation de la
muqueuse ano-rectale par le boudin fécal devient l’objet d’une érotisation inconsciente, elle entretient la rétention. De
même, si la constipation devient une préoccupation des parents. L’usage des laxatifs peut aggraver secondairement le
symptôme en favorisant la fixation d’un érotisme anal. Les selles ainsi retenues vont remonter dans le colon sigmoïde, ce
qui aboutit à la constitution d’un mégacôlon fonctionnel. Ce dernier se manifeste par une longue période de constipation
chronique et de rétention qui précède la survenue de l’encoprésie.
Le mégacôlon fonctionnel constitue ainsi le mécanisme de base de nombreuses encoprésies par rétention qui se mani-
festent par une simple souillure.
On retrouve souvent chez ces enfants des traits obsessionnels avec une attirance pour tout ce qui touche l’analité.
c. L’examen d’un enfant encoprétique
L’investigation par l’entretien et l’anamnèse doit permettre de décrire outre les éléments du contexte familial, scolaire et
l’histoire de l’enfant, les caractéristiques sémiologiques de l’encoprésie :
- Existence d’un intervalle de propreté d’au moins un an, qui permet de distinguer deux formes :
• L’encoprésie primaire, rare, sans phase antérieure de propreté attribuée à un retard de maturation ou à une
carence éducative.
La démarcation entre le normal et le pathologique n’est pas toujours aisée. La plupart des enfants connaissent au cours de
leur développement des manifestations diverses qui font partie du développement normal (peurs et phobies, instabilité
motrices, manifestations obsessionnelles…). Leur absence peut même être considérée comme pathologique dans certains
REPERTOIRE SEMIOLOGIQUE
Les conduites évocatrices de troubles psychiques structurés en maladie mentale sont variables, aucune d’entre elles n’est
pathognomonique. La persistance, l’aggravation, l’association des symptômes sus cités à d’autres types de conduites pa-
thologiques dont nous en citerons quelques unes ci-dessous devraient alerter le clinicien :
a. Troubles du langage : langage non communicatif, hermétique, stéréotypé, écholalie.
b. Troubles de la communication: retrait, inadéquation de la communication gestuelle (regard fuyant ou fixe, refus de la
main tendue, absence de pointing …), désintérêt ou intérêt excessif et démesuré pour certaines personnes ou objets.
c. Troubles cognitifs et instrumentaux : performances intellectuelles pauvres, ou hétérogènes (dysharmoniques) avec des
capacités dans certains domaines.
d. Troubles de la pensée et des conduites mentalisées : discours incohérent, délire, hallucinations, rituels élaborés et
handicapants, phobies archaïques portant sur des visages, des bruits, des animaux familiers.
e. Troubles des affects, de l’humeur : exaltation ou rétraction de l’humeur, éclats de rire ou crises de larmes discordants,
immotivés, angoisse majeure face à des situations banales.
f. Troubles des conduites motrices : hypotonie, catatonie sans causes neurologiques, stéréotypies gestuelles élémentaires
ou complexes.
g. Troubles du sommeil précoces et sévères
h. Troubles des conduites alimentaires précoces et sévères
i. Troubles des conduites sphinctériennes
j. Manifestations d’allure névrotique : phobies majeures, compulsions invalidantes, hypochondrie délirante
QCM 3 : L’encoprésie :
A. Consiste en une défécation volontaire, consciente chez un enfant de plus de trois ans
B. Doit faire éliminer un syndrome de la queue de cheval
C. Peut s’associer à une dépression de l’enfant
D. Est le plus souvent primaire
E. Se manifeste en décubitus somnique
Réponse : ………………………………………………………………………………………………………………………
QROC 1 : Citez trois diagnostics à évoquer devant une instabilité psychomotrice de l’enfant :
……………………………………………………………………………………………………………………………………………….……………………………………………
………………………………………………………………………………………………….…………………………………………………………………………………………
……………………………………………………...............................................................................................................................................
INTRODUCTION
1. LA DEMANDE
En psychiatrie, la demande n’émane pas toujours du patient mais souvent de son entourage (famille, conjoint). Elle peut
aussi émaner de la société dans le cadre d’une expertise, d’un contrôle médical, d’une évaluation de la dangerosité ou de
l’aptitude au travail. La demande peut se préciser qu’après plusieurs entretiens ,elle peut être ambivalente ou marquée
par une réticence .
L’examen se déroule schématiquement en trois étapes, mais qui sont souvent intriquées, surtout chez le médecin plus
expérimenté :
• L’observation psychiatrique consistant en :
o L’établissement de l’anamnèse,
o L’examen de l’état mental et
o L’examen somatique
• Les examens complémentaires
• La rédaction de l’observation, de la démarche diagnostique et du projet thérapeutique
A la fin de l’examen, les premiers résultats diagnostiques et le projet thérapeutique doivent être expliqués au patient et/
ou à sa famille.
1. L’OBSERVATION PSYCHIATRIQUE
L’entretien avec le patient est le temps principal de l’examen psychiatrique. Toutefois, on peut obtenir des informations sur
le psychisme du sujet par d’autres moyens :
• En recueillant de témoignages des membres de la famille ou de l’entourage.
• En l’observant vivre, ce qui est facile et courant en cas d’hospitalisation ou qui peut se faire par des visites à domicile.
• En étudiant ses écrits, ses réalisations, car tout ce qui porte la trace et la marque d’un individu est significatif de son
fonctionnement psychique.
1.1. L’ANAMNÈSE :
L’anamnèse est établie à travers un interrogatoire avec le patient et/ou avec les membres de sa famille. Elle vise à recons-
tituer l’histoire personnelle du patient et de la maladie. Les principaux thèmes à rechercher sont :
• Identification Il s’agit d’identifier les principales caractéristiques sociodémographiques tels que : le nom, l’âge, le sexe,
l’adresse…
• Motifs de consultation Il s’agit d’identifier le motif principal pour lequel le patient consulte, ou il est amené à consulter,
selon les propres termes du plaignant ou des accompagnants.
• Antécédents
Familiaux
V. CONCLUSION
Il est important de retenir que le premier examen d’un sujet souffrant de troubles mentaux doit autant viser à élaborer une
hypothèse diagnostique qu’à établir une relation de confiance et asseoir les bases d’une alliance thérapeutique.
EVALUATION FORMATIVE
QROC
Citez trois conditions à respecter pour faire l’ examen psychiatrique d’un patient.
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……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
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2 : B, C, D
6.Eviter la prise excessive de notes.
5.Mettre le patient à l’aise, essayer d’établir une relation de confiance
4.Indiquer le but de l’entretien
3.Saluer le patient en l’appelant avec respect par son nom
2.Se présenter avec son identité professionnelle
1.Lieu calme, confortable, sans risque d’être interrompu
1
Réponses :
1.INTRODUCTION
La perception est une activité qui consiste en la prise de conscience des informations qu’un sujet reçoit sur lui- même et sur
son environnement, et ce à partir des données sensorielles. Le sujet est donc actif dans l’activité perceptive.
Il existe deux modes de prise de conscience d’un objet :
• La perception sensorielle d’un objet réellement présent dans l’espace
• La représentation mentale d’un objet absent dans l’environnement extérieur mais présent mentalement.
Cette fonction met en jeu les systèmes sensitivo-sensoriels, l’intégration corticale de leurs données, la vigilance (attention
et sélection) et la mémoire (reconnaissance et identification). Elle est certes influencée par les caractères du champ per-
ceptif, mais aussi par des facteurs d’apprentissage, par des facteurs émotionnels et de personnalité, et par des facteurs
sociaux.
Dans certains états pathologiques, les perceptions peuvent être considérablement modifiées.
−
−Hallucinations psychosensorielles −
−Hallucinations psychiques
−Objectivées
− par les cinq sens −Absence
− de sensorialité
−Caractérisées
− par leur spatialité* −Absence
− de spatialité
* désigne le fait que l’objet est perçu dans l’environnement, c’est-à-dire situé à l’extérieur de l’objet
2.3.1. LES HALLUCINATIONS PSYCHOSENSORIELLES :
Elles peuvent être de nature très diverse, concernant un seul sens ou toutes les perceptions. Pour les hallucinations audi-
tives et visuelles, on distingue les phénomènes élémentaires (son, bruit, lumière) des phénomènes plus élaborées (scènes
complexes et variées).
Les hallucinations auditives :
Les phénomènes élémentaires :
Ce sont des sons simples, nommés acouphènes : ils consistent en des bruits plus ou moins différenciés (tintement, bour-
donnement, chuintement, sifflement, ou encore des sons purs comme des notes de musique, etc.) dont l’intensité varie du
murmure à peine audible au son pénible. Les acouphènes peuvent avoir les causes les plus divers : des nuisances sonores
prolongées, des pathologies de l’oreille interne, une tumeur, ou encore une athérosclérose. Leur fréquence augmente avec
l’âge.
Les phénomènes complexes :
Ce sont par exemple les bruits de voitures ou de pas, de la musique, ou encore des mots. Dans le cas des psychoses schi-
zophréniques, ces hallucinations prennent la forme de discours incessants (nommés hallucinations acoustico-verbales),
énoncés par une ou plusieurs voix d’interlocuteurs connus ou non; elles sont généralement localisées de façon précise et
sont plus souvent insultantes qu’aimables. Le malade peut dialoguer avec ces voix, se tourner dans leur direction (attitude
d’écoute) ou s’en défendre de diverses façons.
Les hallucinations visuelles :
Phénomènes élémentaires :
Appelés phosphènes, ce sont par exemple les lumières, les halos colorés, les points scintillants, les flashs, également. Ces
phénomènes surviennent surtout dans les pathologies oculaires et neurologiques (aura migraineuse, crise convulsive), ou
suite à la prise de substances.
Phénomènes complexes :
Egalement très diverses, elles ont souvent un caractère assez proche des images d’un rêve, par leur déroulement scénique
et leur richesse de représentation. Elles sont plus fréquentes dans les états psychotiques aigus et dans la confusion mentale
que dans les psychoses schizophréniques.
Les hallucinations survenant dans la confusion mentale sont qualifiées d’hallucinations oniriques en raison de leur prédo-
minance visuelle, de leur caractère scénique, mobile, proche d’un rêve éveillé. Elles sont vécues de façon très immédiate,
comme si elles étaient réelles, dans un climat affectif souvent très angoissé et s’accompagnent souvent d’agitation, de lutte
ou de fuite. Elle se voient surtout dans les états de sevrages aux substances et à l’alcool.
Les hallucinations olfactives et gustatives :
Elles sont souvent nauséabondes (odeurs d’excrément, de putréfaction, de gaz), parfois agréables (parfum, encens), et
généralement moins précises que les autres types d’hallucinations (goût/odeur ressemblant à de la mousse/ au gaz). Ces
hallucinations peuvent être perçues par le patient comme provenant de l’extérieur, ou comme émanant de lui-même.
Les hallucinations olfactives et gustatives surviennent lors des crises temporales, ou bien dans des troubles psychotiques
(troubles délirants et schizophrénie) ou de l’humeur (les dépressions mélancoliques).
Les hallucinations tactiles :
Il s’agit d’hallucinations perçues à la surface de la peau (épidermique) ou sous-épidermiques et consiste en des sensations
de chaud/froid, de brûlure, de rayons, de fourmillement, d’impression d’insectes grouillant sous la peau, etc. Elles ont
souvent une origine toxique.
Les hallucinations cénesthésiques :
Elles désignent les hallucinations proprioceptives et intéroceptives, que le sujet ressent à l’intérieur de son corps. Elles
peuvent être localisées à un membre (sensation de mouvement ou de transformation), à une région du corps (halluci-
nation de caresses ou de pénétration génitale, orgasmes hallucinés, transformation ou suppression d’un organe) ou à la
totalité du corps (sensation d’être changé en animal ou zoopathie; d’être possédé ou dématérialisé, de tomber dans un
3. L’EXAMEN CLINIQUE
L’examen psychiatrique n’évalue pas les fonctions perceptives en suivant un protocole strict comparable à celui qui explore
les fonctions cognitives (Pour plus de précisions, rapportez-vous au cours : L’examen clinique en Psychiatrie).
Généralement, c’est à partir d’un ensemble de troubles, voire de symptômes discrets, qu’on est amené à rechercher les
troubles perceptifs. Ce sont :
• Les phénomènes pathologiques rapportés par le malade
• Les troubles du comportement notés à l’examen
• Les troubles associés des autres fonctions psychiques ou d’autres organes.
Comme nous avons vu dans le chapitre 2, les troubles perceptifs peuvent survenir dans de multiples contextes patholo-
giques.
Face à un patient avec des troubles perceptifs, et notamment en cas d’hallucinations, on s’attachera toujours à écarter une
étiologie organique ou toxique avant de conclure à une maladie psychiatrique.
Lorsque les hallucinations surviennent indépendamment d’une pathologie psychiatrique, elles ont souvent un caractère
transitoire, stéréotypé, et sont vécues comme des phénomènes irréels (pas d’adhésion). Elles peuvent être accom-
pagnées d’une altération de l’état de la conscience, souvent d’un état confusionnel, ou de déficits neurologiques. Les
hallucinations visuelles sont plus fréquentes dans les pathologies à origine organique, métabolique ou toxique, tandis
que les hallucinations auditives sont plus fréquentes dans les pathologies psychiatriques.
En pathologie psychiatrique, les patients adhèrent à leurs perceptions hallucinatoires, qu’ils ne parviennent à critiquer que
lorsqu’une amélioration clinique s’amorce. Ces phénomènes hallucinatoires surviennent en pleine conscience, sans
déficit sensoriel ni perturbation de la vigilance.
CONCLUSION
La sémiologie des troubles des perceptions est dominée par les hallucinations. L’évaluation des fonctions perceptives né-
cessite un entretien méticuleux avec le patient et/ou son entourage, ainsi qu’un examen somatique et psychiatrique
complet, afin de pouvoir déterminer l’origine de ces troubles et de ne pas passer à côté d’une pathologie organique ou
toxique.
Un jeune de 20 ans est amené par sa famille aux urgences car il a présenté un état d’agitation le matin même. Depuis 6
mois, il est devenu méfiant et agressif envers les membres de sa famille. Au cours de votre examen clinique aux urgences,
il se montre anxieux et n’arrête pas de regarder les murs de la salle des urgences. Vous notez qu’il a des cotons dans les
oreilles. Il explique son anxiété et son agitation par le fait qu’il a entendu à travers son téléphone ses parents et les services
secrets dire qu’ils veulent l’empoisonner car il serait un danger pour l’état. Il les entend parler le soir, ce qui l’empêche de
dormir, mais aussi durant la journée.
Ce patient présente :
A) Des hallucinations cénesthésiques
B) Des hallucinations visuelles
C) Des hallucinations hypnagogiques
D) Des hallucinations auditives
E) Des hallucinations intrapsychiques
2) QCM :
3) QCM :
Concernant l’examen d’un patient chez qui on suspecte des hallucinations, l(es) énoncé(s) suivante(s) est/sont juste(s) :
A) Il faut lui poser directement la question s’il entend des voix
B) Parfois, le patient nie toute hallucination, et c’est uniquement le comportement du patient qui permet de déceler l’exis-
tence de celle-ci.
C) Lorsque le patient ne critique pas l’hallucination, cela oriente vers une étiologie organique
D) Certains patients ne veulent pas divulguer leurs hallucinations par peur d’être pris pour « des fous »
E) La localisation topographique de l’hallucination permet de dire s’il s’agit d’une hallucination psychosensorielle ou bien
psychique.
4)QROC
Citez deux différences entre les hallucinations psychosensorielles et les hallucinations psychiques
4: les hallucinations psychosensorielles sont objectivées par les cinq sens, elles sont caractérisées par leur spatialité
3 : B), D), E)
2 : A), B), C), D), E)
1 : B) et D)
Corrigés :
Références:
Franck, N et Thibaut F : Hallucinations ; Encycl Mé Chir ; Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris. Psychiatrie,
37-120-A-10, 2003, 18p
Guelfi JD, Boyer P, Consoli S et Olivier-Martin R : Psychiatrie. Presses Universitaires de France. Paris. 8e édition : 2002
septembre.
Shawn CS : La conduite de l’entretien psychiatrique : L’art de la compréhension ; Elsevier SAS, Paris, 2005
Tribolet, S et Shahidi M : Nouveau précis de sémiologie des troubles psychiques ; édition Heures de France, Paris, 2005
1. DÉFINITIONS
L’anxiété désigne un état émotionnel particulier associant généralement un sentiment pénible de peur vague, d’attente
d’un danger imprécis associé à des manifestations somatiques variées.
L’anxiété normale est couramment appelée « la peur », est une sensation commune, signalant un danger réel, précis et ob-
jectif. L’anxiété est, en effet, une expérience banale partagée par tous les hommes, qu’il s’agisse de l’inquiétude éprouvée
pour la santé d’un proche, de la peur ressentie devant une situation difficile ou du trac précédant une épreuve ; qui n’a
jamais éprouvé cette émotion faite d’anticipation péjorative ? Qui n’en a jamais ressenti ses manifestations somatiques :
oppression thoracique, sécheresse de la bouche, boule dans la gorge, inconfort gastrique ou intestinal, tremblement, etc.
L’anxiété normale permet au sujet d’adopter des stratégies de pensées et de comportements lui permettant de faire
face, de manière plus efficace, au danger. Cette anxiété, adaptée à la situation, joue le rôle fondamental, devant une
situation de danger ou de performance, de mettre l’organisme en état d’alerte, élevant son niveau de vigilance et ses
capacités de réaction.
L’anxiété devient pathologique lorsqu’elle est trop intense, sans objet ou trop prolongée et surtout lorsqu’elle se réper-
cute de façon néfaste sur la vie de l’individu. L’anxiété pathologique désorganise, en effet, les capacités d’adaptation du
sujet et loin d’être ce stimulant de la pensée et de l’action, elle devient au contraire inhibante et paralysante.
Le diagnostic de l’anxiété se base sur la présentation du malade en particulier sa mimique et son attitude, mais aussi, et
surtout sur son discours. Ce dernier point nous amène à faire quelques remarques sur la manière dont les patients expri-
ment leurs symptômes d’anxiété dans notre contexte socioculturel.
- L’anxiété psychique : pour exprimer leur vécu émotionnel d’anxiété, certains patients utiliseront les locutions « khayef »
ou « khayef min ghir sbeb ». Le terme de « khayef » est surtout employé par les patients qui présentent un trouble pa-
nique ou phobique. Ces termes ou locutions permettent au médecin de situer clairement l’éprouvé psychique dans le
registre de l’angoisse.
Ce n’est pas le cas des termes « kalak », « feded », qui sont, également, souvent utilisés par les anxieux pour qualifier leur
vécu subjectif. Il faut savoir que ces termes sont imprécis au niveau de leur sens : par exemple le terme « kalak » (qui
est la traduction académique du terme anxiété) ou de « feded » peut très bien être utilisé par un patient dont l’éprouvé
psychique est celui d’une tristesse.
- Les manifestations somatiques : dans toutes les cultures, et c’est particulièrement le cas dans la notre, les patients
anxieux mettent souvent leurs symptômes somatiques à l’avant plan de leur discours. Ils posent en général peu de pro-
blèmes de reconnaissance sémiologique (Voir tableau).
- Les manifestations comportementales : posent également peu difficultés de reconnaissance sémiologique (voir tableau).
Dans notre contexte socioculturel on retrouve dans les attaques de paniques, assez fréquemment, des pseudo pertes de
connaissance qui font porter, à tort, le diagnostic de manifestation de conversion hystérique.
5.1. L’ANXIÉTÉ SECONDAIRE À UNE PATHOLOGIE ORGANIQUE OU UN TROUBLE LIÉ À UNE SUBS-
TANCE
Un certain nombre d’affections organiques, en particulier cardio-pulmonaires, sont à l’origine de manifestations anxieuses
telles que l’infarctus du myocarde, le trouble du rythme, l’embolie pulmonaire, ou encore la crise d’asthme. Un état d’an-
xiété d’apparition récente et/ou aigue chez un sujet qui a des ATCDs médicaux (par exemple cardio-vasculaires), ou qui
présente des anomalies à l’examen somatique, doit faire penser à une étiologique organique. Par ailleurs, il faut savoir
que toute pathologie somatique qui met en jeu le pronostic vital à plus ou moins brève échéance induit un état anxieux
réactionnel.
La consommation d’une substance psychoactive ou un état de sevrage d’une substance peut également provoquer un état
d’anxiété.
L’anxiété est un phénomène commun qui peut devenir pathologique quand il devient intense, permanent ou lorsqu’il dé-
sorganise les capacités d’adaptation du sujet. L’anxiété pathologique peut rester libre comme c’est le cas dans le trouble
panique et l’anxiété généralisée ou être liée à une situation, un objet, des idées obsédantes ou encore à un état de stress.
Dans tous les cas l’anxiété pathologique est un symptôme à l’origine d’une souffrance psychique et dont le diagnostic posi-
tif et étiologique doit être précoce afin de proposer des mesures thérapeutiques adéquates.
EVALUATION FORMATIVE
1) QROC : Citez trois caractéristiques de l’anxiété pathologie (en comparaison avec l’anxiété normale).
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
5) Cas clinique :
Un jeune homme de 23 ans, sans ATCDs ni psychiatriques ni somatiques, se présente aux urgences d’un hôpital général ac-
compagné d’un cousin. Son visage est pâle, il tremble et parait très angoissé. Il rapporte que brutalement, depuis environ 1
heure, il a développé une sensation d’oppression thoracique, des douleurs abdominales, des palpitations, et une sensation
de déréalisation. Il a eu très peur d’avoir un trouble grave et d’y passer, pour cela il a décidé de consulter aux urgences. Il
n’a jamais eu de tels symptômes auparavant. Au cours de votre examen, le jeune homme avoue avoir fumé du cannabis
avec son cousin le jour-même, « pour la première fois », comme il dit.
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Guelfi JD, Boyer P, Consoli S et Olivier-Martin R : Psychiatrie. Presses Universitaires de France. Paris. 8e édition : 2002
septembre.
Tribolet, S et Shahidi M : Nouveau précis de sémiologie des troubles psychiques ; édition Heures de France, Paris, 2005
André, C : Psychologie de la peur. Craintes, angoisses, phobies. Odile Jacob. Paris, 2005
INTÉRÊT DU SUJET :
L’examen clinique de l’abdomen est la première étape de la prise en charge de tout patient consultant en gastro-entéro-
logie ou en chirurgie digestive. Il comporte un interrogatoire et un examen physique. L’interrogatoire permet de guider
l’examen physique.
Celui-ci est d’une importance capitale pour le diagnostic, car il fournit des renseignements qui permettent de suspecter ou
éventuellement de détecter certaines anomalies pariétales et/ou viscérales intra-abdominales.
Par ailleurs, les examens paracliniques et l’attitude thérapeutique sont largement orientés par les données de cet examen.
INTRODUCTION :
L’examen clinique de l’abdomen qui constitue une étape d’un examen général complet doit être conduit avec méthode,
précision et rigueur.
Il permet dans un premier temps de faire un interrogatoire minutieux à la recherche des signes fonctionnels et des anté-
cédents du patient.
L’examen physique de l’abdomen permet dans un second temps selon des manœuvres adaptées d’explorer la paroi abdo-
minale, les viscères et les anomalies.
ANATOMIE-TOPOGRAPHIE (OBJECTIF N° 1) :
LA FACE ANTÉRIEURE :
Elle peut être divisée, du point de vue topographique, en quatre quadrants par deux lignes perpendiculaires se croisant à
l’ombilic (Figure n° 1) : supérieur droit, supérieur gauche, inférieur droit et inférieur gauche.
L’épigastre
La région ombilicale
Le flanc droit Le flanc gauche
L’hypogastre
Deux lignes transversales parallèles, l’une passant par la limite inférieure des rebords costaux, l’autre passant par les deux
épines iliaques antérosupérieures.
Deux lignes verticales passant par le milieu des lignes de Malgaigne
La ligne de Malgaigne joint l’épine iliaque antérosupérieure à l’épine du pubis.
LA FACE POSTÉRIEURE :
Elle comporte les deux fosses lombaires, droite et gauche, situées entre les côtes en haut, les crêtes iliaques en bas et la
colonne vertébrale en dedans.
LA FACE INFÉRIEURE :
Elle est représentée par le périnée qui est le siège de deux orifices, l’anus et le vagin, à travers lesquels on peut atteindre la
cavité abdominale et détecter certaines anomalies pelviennes.
LA FACE SUPÉRIEURE :
Elle est représentée par le diaphragme et donc inaccessible à l’examen physique.
INTERROGATOIRE (OBJECTIF N° 2) :
I LA DOULEUR ABDOMINALE
L’interrogatoire doit faire préciser systématiquement un certain nombre de paramètres concernant la douleur : le mode
d’apparition, son siège et ses irradiations, l’intensité et le type de la douleur, son évolution dans le temps, les signes asso-
ciés et les facteurs influençant la douleur.
Ces différentes caractéristiques ne peuvent être précisées que par un interrogatoire stéréotypé, minutieux et bien conduit.
MODE D’APPARITION :
Il est peut être brutal ou progressif. Quand le début est brutal, il est facile de préciser l’heure d’apparition, telle qu’une
douleur en coup de poignard.
SIÈGE :
La douleur abdominale est, par définition, ressentie au niveau de l’un ou de plusieurs des neuf quadrants de l’abdomen
quand elle est antérieure ou au niveau de l’une ou des deux fosses lombaires quand elle est postérieure.
Il est important de préciser le siège exact de la douleur, si elle est localisée à un quadrant ou une région ou si elle est diffuse
à tout l’abdomen.
La douleur peut avoir commencé à un endroit et s’être localisée à un autre endroit après quelques heures d’évolution. Elle
peut être localisée au début pour se généraliser par la suite et devenir diffuse à tout l’abdomen.
Quand la douleur est localisée à un point précis de l’abdomen, il est plus simple que le patient le montre au doigt.
Le siège de la douleur est un élément d’orientation diagnostique en rapport avec la projection des organes abdominaux.
III. LE TERRAIN :
CONDITIONS :
Les conditions de l’examen doivent être parfaites :
Le patient doit être dans le calme, mis en confiance, dans une température ambiante et sous un éclairage satisfaisant. Le
patient est de préférence seul avec le médecin, en présence d’un(e) infirmier (ère). Il doit être informé de l’examen qu’on
va lui pratiquer.
Le malade ne doit pas avoir la vessie pleine.
Il est entièrement dévêtu, couché sur un plan dur, en résolution musculaire complète. La tête doit être sur le plan du lit et
non reposée sur un oreiller. Les membres inférieurs sont en demi-flexion, les membres supérieurs étendus à plat le long
du corps. Les malades ont tendance à placer les bras au-dessus de la tête, mais cette position n’est pas à conseiller, car elle
étire et resserre la paroi abdominale et rend la palpation difficile.
Les questions et la conversation favorisent la détente.
Le médecin est à droite du patient. Il est parfois plus commode, pour examiner un abdomen, de s’asseoir à droite du lit.
L’examinateur doit avoir les mains chaudes et les ongles courts.
La splénomégalie est l’hypertrophie de la rate. Elle est reconnue grâce à son bord crénelé mobile à la respiration.
Les reins sont palpables quand ils sont hypertrophiés ou distendus. Le rein gauche, à l’état normal, n’est pas palpable. Le
pôle inférieur du rein droit peut être palpé chez le sujet normal. On reconnaît un rein grâce au contact lombaire.
Une masse abdominale : quand elle est palpée, il faut noter :
• Le siège : hypocondre, hypogastre, etc.
• La taille en centimètres.
• La forme : arrondie ou polylobée, allongé, ovoïde.
• Les limites : nettes ou mal définies.
• La consistance : dure, ferme ou rénitente.
• La sensibilité : douloureuse ou non.
• La mobilité : est-elle mobile par rapport au plan profond ou au plan superficiel. Pour différencier une masse intra-abdomi-
nale d’une tuméfaction de la paroi, on demande au malade de contracter ses muscles en soulevant la tête et les épaules.
La tuméfaction pariétale reste solidaire des muscles quand on essaie de la mobiliser.
Le caractère battant ou non. La masse peut être battante traduisant son caractère vasculaire ou la transmission des batte-
ments d’une artère à sa proximité.
Une hernie, une éventration : il s’agit d’une protusion d’une partie des organes intra-abdominaux à travers une zone de
faiblesse pariétale ou à travers une cicatrice opératoire.
LA PERCUSSION :
Technique :
La percussion se fait à l’aide des deux mains : la main gauche posée bien à plat sur l’abdomen, l’index et le médius de la
main droite percutent le médius de la main gauche.
Résultats :
Un tympanisme : il traduit la présence de gaz. Un météorisme abdominal tympanique correspond à une distension intes-
tinale.
Une matité : elle correspond à la présence d’un organe plein, d’une masse solide ou d’une ascite (matité des flancs).
La taille du foie : elle se mesure en centimètres par percussion (et non par le nombre de travers de doigts par la palpation).
Sur la ligne médio-claviculaire droite, en débutant sous l’ombilic (dans une zone de tympanisme et non de matité) on per-
cute en remontant vers l’hypocondre droit. La zone de transition entre tympanisme et matité localise la limite inférieure
du foie. Ensuite, on repère le bord supérieur de la zone de matité hépatique sur la ligne médio-claviculaire par la percus-
L’étude sémiologique de la douleur, des signes associés et l’examen physique abdominal sont les premiers temps de la prise
en charge médicale d’un patient consultant en chirurgie digestive.
L’examen physique de l’abdomen est une étape essentielle de l’examen général complet. Il doit être effectué dans des
conditions optimales pour déceler toute anomalie.
L’analyse minutieuse du tableau clinique permet souvent, à elle seule, d’évoquer le diagnostic étiologique.
EVALUATION FORMATIVE
Test n° 1 (Objectif n° 1) :
En plaçant sur l’abdomen 2 lignes droites, l’une passant par les rebords costaux, l’autre par les épines iliaques supérieures,
quelles sont les régions anatomiques que vous isolez entre les deux lignes ?
Test n° 2 (Objectif n° 3) :
L’examen physique de l’abdomen comprend obligatoirement :
a) L’inspection.
b) La palpation.
c) La percussion.
d) L’auscultation.
e) La palpation des orifices herniaires.
f) Les touchers pelviens.
Test n° 3 (Objectif n° 3) :
Comment différencie-t-on une résistance musculaire pariétale volontaire d’une résistance musculaire pariétale involon-
taire ?
Test n° 4 (Objectif n° 4) :
Parmi les propositions suivantes, quelle(s) est (sont) celle(s) qui est (sont) exactes ?
a) La percussion permet de détecter une hypertrophie rénale ?
b) La percussion permet de détecter une hypertrophie hépatique ?
c) La percussion permet de détecter une distension intestinale ?
d) La percussion permet de détecter un épanchement péritonéal liquidien ?
e) La percussion permet de mesurer la flèche hépatique ?
Test n° 5 (Objectif n° 5) :
Un gros foie métastatique est suspecté devant un gros foie avec une surface irrégulière, bosselé et de consistance dure.
n Vrai n Faux
Prérequis:
Anatomie du colon (Thème XIV).
Anatomie de l’intestin grêle (Thème XIV).
INTÉRÊT DU SUJET :
Le syndrome occlusif est une urgence médico-chirurgicale fréquente. Il est impératif de reconnaître sa sémiologie clinique
et radiologique.
INTRODUCTION (OBJECTIF N° 1) :
Le syndrome occlusif regroupe l’ensemble des signes cliniques observés lors d’une occlusion intestinale aiguë. L’occlusion
intestinale aiguë étant définie comme l’arrêt du transit intestinal au niveau d’un segment du tube digestif.
La démarche diagnostique devant un syndrome occlusif comprend plusieurs étapes : reconnaître le syndrome occlusif et le
confirmer (diagnostic positif), en préciser le siège, en préciser le mécanisme.
Le diagnostic en est le plus souvent facile grâce à l’examen clinique et radiologique. Le syndrome occlusif comprend trois
signes fonctionnels (la douleur, les vomissements et l’arrêt des matières et des gaz) et un signe physique (le météorisme
abdominal). Ces aspects cliniques qui varient suivant le siège et le mécanisme.
Il s’agit d’une urgence médico-chirurgicale qui peut mettre en jeu le pronostic vital. Son pronostic dépend de l’étiologie et
de la rapidité de la prise en charge. Cette étiologie peut être organique (obstruction ou strangulation) ou fonctionnelle.
PATHOGÉNIE (OBJECTIF N° 2) :
Le syndrome occlusif est la traduction clinique de l’arrêt du transit intestinal au niveau d’un segment du tube digestif. Cet
arrêt est secondaire soit à un obstacle organique au niveau du tube digestif, définissant les occlusions intestinales méca-
niques ; soit à une perturbation de la motilité intestinale définissant les occlusions intestinales fonctionnelles.
Les occlusions mécaniques relèvent de deux mécanismes différents, à savoir, l’obturation qui provoque une réduction de
la lumière digestive ; et la strangulation qui réalise en même temps une obstruction intestinale et un étranglement du pé-
dicule vasculaire.
Les occlusions intestinales fonctionnelles sont une réponse de l’intestin à une agression locale ou à un dérèglement humo-
ral général. Ces occlusions fonctionnelles peuvent se transformer en occlusion mécanique en cas de retard thérapeutique.
Devant un syndrome occlusif, il convient de répondre aux 5 questions suivantes :
1. S’agit-il d’une occlusion intestinale aiguë ?
2. Y’a-t-il des signes de gravité ?
3. Quel est son siège
4. Quel est son mécanisme ?
5. Quelle est la lésion en cause ?
Le diagnostic du syndrome occlusif se base sur la mise en évidence de trois signes fonctionnels (la douleur, les vomisse-
ments et l’arrêt des matières et des gaz) et d’un signe physique (le météorisme abdominal). Le tableau clinique revêt des
aspects multiples et variables de diagnostic plus ou moins facile.
Le diagnostic est facile quand l’interrogatoire met en évidence la triade fonctionnelle caractéristique et l’examen clinique
trouve le météorisme abdominal (Figure N° 1).
- SIGNES FONCTIONNELS :
• DOULEURS ABDOMINALES :
À début plus ou moins brutal, d’intensité variable, évoluant le plus souvent, par crises de coliques successives, témoin de
la lutte de l’intestin contre l’obstacle, laissant entre elles un fond douloureux permanent.
• VOMISSEMENTS :
Plus ou moins précoces et abondants, alimentaires, bilieux, voire fécaloïdes, suivant le siège, haut ou bas, de l’obstacle.
• ARRÊT DES MATIÈRES ET DES GAZ :
L’arrêt des gaz est plus précoce et net que l’arrêt des matières, plus difficile à mettre en évidence.
- SIGNES PHYSIQUES :
L’inspection note le météorisme abdominal sous forme d’un ballonnement abdominal de siège variable, soit diffus, à tout
l’abdomen (donc symétrique) ou localisé (donc asymétrique).
Il faut préciser son caractère immobile ou animé d’ondes péristaltiques spontanées ou provoquées par une chiquenaude.
On n’omettra pas de noter l’existence d’une éventuelle cicatrice opératoire qui a une grande valeur d’orientation étiolo-
gique.
La palpation note une résistance élastique, en précise les limites. Elle élimine une défense voire une contracture abdomi-
nale et vérifie les orifices herniaires pour éliminer une hernie étranglée.
La percussion trouve un tympanisme, généralisé ou localisé, parfois aussi une matité, traduisant soit des anses pleines de
liquide, soit un épanchement péritonéal associé lorsque la matité est déclive.
L’auscultation de l’abdomen perçoit soit des bruits hydro-aériques et des gargouillements ou au contraire un silence aus-
cultatoire.
Les touchers rectal et vaginal complètent l’examen clinique et peuvent apporter des éléments d’orientation étiologique
(Rectorragies, tumeur colique prolabée dans le cul-de-sac de douglas ou sténose rectale).
Parfois le diagnostic est moins évident :Le tableau clinique peut être modifié par le siège, le mécanisme et la cause à
l’origine du syndrome occlusif. Ainsi :
• La douleur peut être plus discrète et continue ;
• Les vomissements peuvent être remplacés par des nausées ;
• L’arrêt des matières et des gaz peut être masqué par la vidange de l’intestin en aval de l’obstacle ;
• Le météorisme peut être imperceptible, voire absent dans les occlusions hautes dites occlusions à « ventre plat ».
Il est important d’évoquer le diagnostic de syndrome occlusif en présence de 2 voire 3 signes évocateurs et ne pas chercher
à avoir toujours tous les signes pour retenir le diagnostic de syndrome occlusif.
La seule suspicion d’un syndrome occlusif impose la réalisation d’un examen radiologique simple qui est la radiographie
d’abdomen sans préparation.
Retentissement général :
On recherchera des signes de déshydratation extracellulaire :
Sur le plan clinique : cerne oculaire, sécheresse de la langue, paresse du pli cutané.
Sur le plan biologique : hémoconcentration, insuffisance rénale, acidose métabolique, et baisse du taux de sodium, chlore
et potassium.
Figure N° 2 : Multiples niveaux hydro-aériques, de taille Figure N° 3 : Multiples niveaux hydro-aériques, de taille
variable, plus larges que hauts (Occlusion du grêle) variable, plus hauts que larges (Occlusion colique)
ASP en position couchée (Figure N° 4 ):
Il ne montre pas de niveaux hydroaériques, mais permet l’analyse de la répartition des gaz au niveau des anses intesti-
nales. L’analyse des reliefs muqueux des anses intestinales permet de faire la distinction entre le grêle et le côlon. Le grêle
présente des valvules conniventes qui réalisent des plis muqueux fins parallèles, assez rapprochés, réguliers qui vont d’un
bord à l’autre de la paroi. Alors que le côlon présente des haustrations qui forment des plis incomplets, épais et espacés.
L’occlusion est dite haute quand elle siège sur le grêle et basse quand elle siège sur le colon.
L’OCCLUSION DU GRÊLE :
Elle peut être soupçonnée par la seule clinique :
− Brutalité du début, avec des vomissements immédiats et abondants, altération précoce de l’état général, douleurs in-
tenses, discrétion du météorisme, voire ventre plat.
− L’examen radiologique montre sur les clichés sans préparation des niveaux hydroaériques nombreux, de petites dimen-
sions, réalisant une image étagée, sans distension colique.
− Ces occlusions isolées du grêle sont toujours mécaniques. Elles constituent une urgence chirurgicale.
L’OCCLUSION COLIQUE :
Elle réalise un tableau dont le début est insidieux :
− Vomissements tardifs, voire absents, état général longtemps conservé, douleurs plus discrètes,
− Météorisme évident, diffus ou asymétrique.
− Le toucher rectal perçoit parfois une tumeur basse.
− Sur les radiographies sans préparation :
Importante distension gazeuse du cadre colique dont les bosselures sont parfois nettement dessinées et qui entoure les
anses grêles, images hydroaériques périphériques, peu nombreuses, plus hautes que larges.
− Le lavement opaque :
Confirme l’obstacle colique, en précise le siège, permet en particulier de distinguer le rétrécissement irrégulier, maréca-
geux, excentré du cancer du sigmoïde de la sténose en spirale surmontée d’une anse monstrueuse du volvulus du sigmoïde.
Le tableau n°I illustre la distinction entre les occlusions du grêle et du colon.
• OCCLUSION FONCTIONNELLE :
L’occlusion fonctionnelle (iléus paralytique) est de début progressif, sans grandes douleurs. Le météorisme est diffus, im-
mobile et sans ondulations péristaltiques.
• OCCLUSION MÉCANIQUE :
Elle nécessite le plus souvent un traitement chirurgical en urgence. Elle peut relever de deux processus :
Figures n°6 : les types d’obstacle lors d’une occlusion par obstruction
EVALUATION FORMATIVE
Test n° 1 (Objectif n° 1) :
Le syndrome occlusif est dû à l’arrêt du transit intestinal concernant essentiellement les gaz.
Vrai Faux
Test n° 2 (Objectif n° 2) :
Le syndrome occlusif relevant d’une cause mécanique peut être en rapport avec :
A. Une strangulation.
B. Une perturbation humorale.
C. Une obstruction.
D. Une agression locale.
Test n° 3 (Objectif n° 3) :
Les perturbations engendrées par un syndrome occlusif secondaire à une strangulation de la lumière intestinale sont :
Test n° 4 (Objectif n° 4) :
L’examen physique d’un patient se présentant avec un syndrome occlusif doit obligatoirement comporter :
A. L’inspection de l’abdomen.
B. La palpation de l’abdomen.
C. La palpation des orifices herniaires.
D. La percussion de l’abdomen.
E. Les touchers pelviens.
Test n° 5 (Objectif n° 5) :
Test n° 6 (Objectif n° 6) :
Devant un syndrome occlusif, les signes en faveur d’un mécanisme par strangulation sont :
Prérequis :
Anatomie du péritoine (Thème XIV).
Physiologie du péritoine (Thème XIV).
Référence :
F. POILLEUX ; Séméiologie chirurgicale 4ème Edition Flammarion Médecine.
INTÉRÊT DU SUJET :
Le syndrome péritonéal est une urgence chirurgicale fréquente. Il est impératif de reconnaître et savoir interpréter tous
les signes du syndrome péritonéal.
I- INTRODUCTION :
Le syndrome péritonéal est l’ensemble de signes cliniques permettant de porter le diagnostic de péritonite aiguë indé-
pendamment de son étiologie. La péritonite aiguë est une infection de la séreuse péritonéale. Il s’agit d’une urgence mé-
dicochirurgicale qui met en jeu le pronostic vital du patient. Ses étiologies sont nombreuses. Le diagnostic du syndrome
péritonéal repose essentiellement sur la clinique, il est basé sur une étude minutieuse des signes fonctionnels et généraux
et des données de l’examen physique.
Le péritoine est une membrane séreuse, richement vascularisée et innervée, comportant deux feuillets en continuité
l’un avec l’autre. Ces deux feuillets déterminent une cavité virtuelle, la cavité péritonéale, qui ne devient réelle qu’en cas
d’épanchement liquidien ou aérique.
La contamination péritonéale se fait soit par perforation d’organes creux soit par diffusion d’un foyer septique intra péri-
tonéal.
La flore digestive est polymicrobienne associant surtout des germes aérobies à Gram négatif (E. Coli...) et des germes ana-
érobies (Bacteroïdès fragilis, Clostridium).
III-2-2- LA DÉFENSE :
La défense permet à elle seule aussi de porter le diagnostic de péritonite aiguë. Elle plus souvent retrouvée que la contrac-
ture. La défense est la contraction aiguë des muscles la paroi abdominale en réaction à la palpation avec les mains. Cette
contraction ou rigidité musculaire est douloureuse. Elle n’est pas permanente puisqu’on arrive à la vaincre à la palpation
douce en essayant de détourner l’attention du patient. La défense abdominale peut être généralisée ou localisée à un des
quadrants de l’abdomen.
Au terme de cet examen clinique, le diagnostic de péritonite est porté sur l’ensemble de ces signes qui définissent le syn-
drome péritonéal. En effet, l’existence d’une douleur abdominale associée à une défense ou contracture abdominale avec
un toucher rectal douloureux suffit pour retenir le diagnostic de péritonite aiguë. Donc, le diagnostic de péritonite aiguë
est clinique.
Dans de rares cas, où les signes péritonéaux sont frustes ou même absents, on pourra recourir à des examens paracliniques.
V- CONCLUSION :
Le syndrome péritonéal permet dans la majorité des cas de porter le diagnostic de péritonite aiguë. Il peut également
orienter vers l’étiologie de la péritonite aiguë. Le recours à des examens complémentaires est exceptionnel.
La précocité du diagnostic permettra de mettre en route le traitement dans les plus brefs délais.
Test n° 1 (Objectif n° 1) :
Le syndrome péritonéal est l’expression de tous les états inflammatoires du péritoine.
n Vrai n Faux
Test n° 2 (Objectif n° 2) :
La contracture abdominale est :
a) Une contraction localisée des muscles de la paroi abdominale.
b) Douloureuse.
c) Invincible.
d) Secondaire à l’inflammation du péritoine.
e) Involontaire.
Test n° 3 (Objectif n° 2) :
La défense abdominale :
a) Est une contraction volontaire des muscules de la paroi abdominale.
b) Est douloureuse.
c) Peut être vaincue par une palpation douce.
d) Traduit l’inflammation du péritoine.
e) Ne peut être que généralisée.
Test n° 4 (Objectif n° 3) :
L’étiologie la plus fréquente d’un syndrome péritonéal est :
a) Appendiculaire.
b) La perforation d’un ulcère gastrique.
c) La perforation d’un ulcère duodénal.
d) La perforation sigmoïdienne.
e) L’origine génitale.
Test n° 5 (Objectif n° 3) :
Les arguments étiologiques devant un syndrome péritonéal se basent essentiellement sur :
a) Les données de l’anamnèse.
b) Les données de l’examen physique de l’abdomen.
c) La biologie.
d) La radiographie de l’abdomen sans préparation.
e) La tomodensitométrie abdominale.
INTRODUCTION
L’étude de la sémiologie fonctionnelle en Gastro-entérologie est indispensable pour une bonne approche diagnostique en
pathologie digestive. Elle permet de guider le choix des explorations para cliniques.
I-2-LE PYROSIS
Il s’agit de brûlures ascendantes rétrosternales qui débutent dans la région rétroxiphoïdienne puis remontent plus ou
moins haut vers le thorax ou le cou. Ces brûlures peuvent être spontanées ou aggravées par les repas.
Elles sont majorées par la position penchée en avant (signe du LACET) et le décubitus dorsal (réveille le patient et l’oblige
à dormir 1/2 assis)
Le pyrosis peut s’associer à des régurgitations.
Le pyrosis est un signe pathognomonique du reflux gastro-œsophagien
I-3-LES AUTRES SIGNES ŒSOPHAGIENS
I-3-1-LA RÉGURGITATION :
II-SÉMIOLOGIE GASTRO-DUODÉNALE
IV-SYMPTOMATOLOGIE ANO-RECTALE
V - CONCLUSION
La sémiologie du tube digestif a des aspects variés. Elle dépend essentiellement de l’organe à l’origine de la pathologie.
La connaissance parfaite de ces aspects sémiologiques guide les examens complémentaires, permet une bonne approche
diagnostique et par conséquent thérapeutique.
INTRODUCTION
Le recueil minutieux des signes cliniques demeure, malgré le développement d’examens complémentaires de plus en
plus performants, une étape primordiale de l’établissement du diagnostic de la plupart des maladies du foie et des voies
biliaires.
L’exploration de ces pathologies débute par l’examen clinique associé à des tests biologiques et à une échographie ab-
dominale. Ces examens peuvent être complétés si besoin par des tests biologiques plus spécifiques, d’autres examens
d’imagerie ou une biopsie hépatique.
1. SÉMIOLOGIE HÉPATIQUE :
2. SÉMIOLOGIE BILIAIRE :
DÉFINITION :
Description spécifique de systèmes de signes particuliers ; Partie de la médecine qui traite des signes cliniques et des
symptômes.
INTRODUCTION
L’interrogatoire constitue un temps capital et indispensable pour aboutir au diagnostic. Il doit dans un premier temps être
l’occasion de « détendre l’atmosphère », de mettre la patiente en confiance pour qu’elle puisse se confier en toute quiétude
à son médecin.
L’interrogatoire a trois objectifs principaux :
— Répertorier les antécédents familiaux personnels et de la patiente,
— Déterminer le ou les motifs de la consultation,
— Faire décrire la symptomatologie fonctionnelle de la patiente.
Il est obligatoire de connaitre la sémiologie fonctionnelle pour pouvoir mener un interrogatoire pertinent et ainsi poser le
diagnostic adéquat.
PRÉSENTATION DE LA PATIENTE :
2 - LES AMÉNORRHÉES :
L’aménorrhée se définit comme l’absence d’écoulement menstruel chez une femme en âge d’être réglée.
• Aménorrhée primaire se définie comme l’absence de survenue de la première menstruation deux ans après l’apparition
des caractères sexuels secondaires, ou chez une fille ayant atteint 18 ans. L’examen clinique est primordial dans ses cas la
et permet parfois a lui seul de reconnaitre l’étiologie
• Aménorrhée secondaire : la patiente, après une période plus ou moins longue de règles normales, ne présente plus de
menstruations (plus de trois mois). Elle est beaucoup plus fréquente que l’aménorrhée primaire. La première cause à
éliminer est la grossesse.
3 - LES LEUCORRHÉES :
Écoulements non sanglants par l’orifice vaginal, les leucorrhées sont un motif fréquent de consultation en gynécologie
et doivent toujours poser le problème d’une MST sous-jacente. Il est parfois difficile pour le clinicien de faire la part des
choses entre des leucorrhées physiologiques, mais mal vécues par la patiente et des leucorrhées pathologiques passées au
second plan dont il faudra chercher et traiter la cause.
• les leucorrhées physiologiques : aucune irritation, sans odeur et ne contiennent pas de polynucléaires. Les leucorrhées
physiologiques proviennent.
−De
− la desquamation vaginale, responsable de leucorrhée laiteuse, peu abondante, opalescente, augmentant en pé-
riode prémenstruelle,
−De
− la glaire cervicale secrétée par les cellules cylindriques de l’endocol qui augmente du 8ème au 15ème jour du cycle,
translucide, cristallisant en feuille de fougère. Chez les patientes porteuses d’un ectropion les secrétions cervicales sont
majorées par contact des cellules cylindriques avec l’acidité vaginale.
• Les leucorrhées pathologiques : présence de signes accompagnateurs : prurit, douleurs pelviennes, pertes fétides, irri-
tation…
Les causes peuvent être :
−Infectieuses
− basses,
−Atteinte
− du haut appareil génital : Endométrite, salpingite, abcès tubaire, abcès tubo-ovarien.
−Néoplasiques
− cervico-vaginales,
Plus rarement l’expression d’un Abcès du douglas, d’une sigmoïdite perforée ou d’une pelvipéritonite.
5- LA PATHOLOGIE MAMMAIRE
• Mastodynies : douleurs se projetant au niveau de l’aire mammaire. Elles peuvent être cycliques ou permanentes.
• Écoulement mamelonnaire :
−Galactorrhée
− : écoulement laiteux bilatéral et multiporique
−Autres
− (aqueux, sanglant, jaunâtre…)
−Préciser
− le caractère uni ou multipore, uni ou bilatéral, la zone gâchette
CONCLUSION
Il est important de connaitre la sémiologie fonctionnelle pour pouvoir cerner la pathologie gynéco-obstétricale. Car une
bonne prise en charge passe par un interrogatoire pertinent afin préciser les symptômes conduisant au diagnostic.
1. Décrire tous les éléments anamnestiques à relever chez une patiente lors de sa 1ère consultation
prénatale
2. Préciser les facteurs de risque d’une grossesse compliquée à relever lors de l’interrogatoire
3. Décrire en détails les différents temps d’un examen obstétrical.
4. Décrire les particularités de l’examen obstétrical du 1er et du 3ème trimestre de grossesse
INTRODUCTION – DEFINITION :
La grossesse normale dure 266 à 270 jours, depuis la fécondation jusqu’à l’accouchement. Un suivi régulier est capital pour
son bon déroulement et un aboutissement favorable avec une mère en bonne santé et un nouveau-né bien portant.
Un bon suivi requiert une anamnèse minutieuse et un examen physique précis. L’omnipraticien doit connaitre les diffé-
rentes données relatives au suivi de la grossesse et doit être capable d’examiner une patiente enceinte, et ce, aux diffé-
rentes périodes de la grossesse afin de ne pas méconnaitre certaines pathologies médicales, chirurgicales ou obstétricales
compliquant la grossesse.
L’omnipraticien doit être capable, au terme d’une anamnèse bien menée et d’un examen physique exhaustif, d’établir un
pronostic du déroulement de la grossesse et de son issue.
I. L’ANAMNÈSE (OBJECTIF 1)
L’examen physique est un acte essentiel qui pour être efficace doit être mené dans de bonnes conditions en respectant les
principes de confort, d’hygiène et de sécurité. Il faut surtout respecter l’intimité de la patiente et sa dignité.
Il associe un examen général et un examen obstétrical.
2.1. EXAMEN GÉNÉRAL
Dans un 1er temps, le médecin (ou la sage femme) procédera à :
- Un relevé de la taille et du poids de la consultante
- L’appréciation de la coloration des conjonctives à la recherche d’une anémie
- La prise de la TA, est faite après une phase de repos et avant l’examen obstétrical, en position assise, bras nu avec un
brassard adapté.
Si les chiffres sont élevés, la TA sera vérifiée après une période de repos : une TA systolique ≥ 140 mm Hg et/ou TA diasto-
lique ≥ 90 mm Hg, à 2 reprises et à 6 heures d’intervalle sont pathologiques et doivent faire rechercher des signes fonc-
tionnels d’HTA.
- La recherche d’une protéinurie, d’une hématurie et d’une glycosurie par les bandelettes urinaires mais aussi d’une leuco-
cyturie ou de nitrites.
- L’auscultation cardiaque et pulmonaire permet d’étudier la fréquence cardiaque et de détecter des anomalies (souffle
cardiaque). Cette auscultation doit être impérativement pratiquée par un médecin.
- L’examen des seins : les seins augmentent de volume, surtout au niveau de l’aréole qui s’œdématie et se pigmente. Des
tubercules de Montgomery (glandes sébacées œdématiées) apparaissent. Un réseau veineux sous-cutané (réseau de
Haller) se développe. La palpation des seins doit être systématique surtout en début de grossesse. Elle doit rechercher :
−Une
− anomalie du mamelon qui peut être ombiliqué
−Une
− tumeur avec ou sans adénopathies axillaires
III. CONCLUSION :
La surveillance des femmes enceintes tient une place particulière dans l’exercice quotidien de l’omnipraticien, car la gros-
sesse n’est pas une maladie et évolue et se termine bien dans la majorité des cas.
Ceci montre bien que les consultations prénatales sont des consultations de dépistage qui constateront le plus souvent la
normalité du déroulement de la grossesse. Le praticien doit cependant maintenir son attention en éveil pour ne pas passer
à côté d’états aux confins du pathologique ou franchement anormaux et dont l’aggravation brutale peut être fâcheuse pour
le couple mère enfant. Ainsi la 1ère consultation a pour but de confirmer la grossesse et d’évaluer les facteurs de risque.
Les consultations intermédiaires ont pour but de vérifier la bonne évolution de la grossesse et de surveiller l’absence de
pathologies auquel cas d’en assurer la bonne prise en charge. Enfin la consultation du 9ème mois a pour but de prévoir les
modalités de l’accouchement et d’en établir le pronostic.
Figure 7 : appréciation des lignes innominées (détroit supérieur) Figure 9 : mesure du diamètre bi-ischiatique (détroit inférieur)
Question 2 : les conditions socio-économiques sont importantes à préciser pour le suivi de la grossesse, préciser les don-
nées à recueillir par l’interrogatoire
Question 3 : citer 3 pathologies maternelles et 3 pathologies familiales importantes à préciser par l’interrogatoire
Question 4 : parmi les interventions chirurgicales suivantes, celles utiles à savoir sont :
A- Appendicectomie
B- Réduction chirurgicale d’une fracture du bassin suite à un AVP
C- Cure de prolapsus
D- Plastie faciale
E- Myomectomie
Prérequis
- Anatomie de l’appareil génital féminin
- Physiologie du cycle menstruel
INTRODUCTION
Tout omnipraticien sera confronté à la prise en charge des patientes à différentes étapes de leurs vies : puberté, période
d’activité génitale, grossesse, ménopause. Il doit par conséquent savoir mener un examen gynécologique. Deux situations
vont amener une patiente à bénéficier d’un examen gynécologique :
- La patiente présente une pathologie qui nécessite un examen gynécologique, il s’agit donc d’une consultation dans le
cadre d’une démarche diagnostique et thérapeutique
- La patiente ne présente pas de pathologie gynécologique, elle vient pour un examen gynécologique dit systématique. Il
s’agit alors d’une démarche de dépistage.
I. INTERROGATOIRE
C’est le 1er temps de l’examen clinique. Il permet de mettre la patiente en confiance pour qu’elle puisse se confier en toute
quiétude au médecin.
L’interrogatoire a 3 objectifs principaux :
- Déterminer le ou les motifs de la consultation
- Préciser les antécédents personnels et familiaux de la patiente
- Recueillir la symptomatologie fonctionnelle de la patiente
1. LE MOTIF DE CONSULTATION
Parfois, il s’agit d’une simple visite de surveillance dans le cadre d’un suivi gynécologique systématique (pas de motif de
consultation), ailleurs, il s’agit d’une pathologie précise qui amène à consulter.
3. LA SYMPTOMATOLOGIE FONCTIONNELLE
Les motifs habituels de consultation en gynécologie sont :
A) LES SAIGNEMENTS ANORMAUX
- Oligoménorrhées : règles peu abondantes
- Polyménorrhées : règles trop abondantes
- Hyperménorrhées : règles prolongées > 8 jours
- Hypoménorrhées : règles trop courtes < 3 jours
- Spanioménorrhées : règles très espacées (> 35 – 40 jours), cycles longs
- Métrorragies : saignements anormaux d’origine utérine, survenant en dehors des règles
- Ménorragies : règles anormalement prolongées et anormalement abondantes (poly et hyperménorrhées)
B) LES AMÉNORRHÉES
- Aménorrhées primaires : la patiente n’a jamais eu de règles (âge > 16 ans)
- Aménorrhées secondaires : la patiente, après une période de règles normales, n’a plus de règles (pendant plus de 3 mois)
C) LES PERTES VAGINALES NON SANGLANTES
- Les leucorrhées sont des pertes vaginales blanchâtres (elles peuvent être physiologiques ou pathologiques)
- Pertes vaginales pathologiques : malodorantes, tachent le linge, provoquent un prurit et des brulures
D) LES ALGIES PELVIENNES
- Date d’apparition
- Rythme par rapport au cycle menstruel
- Type : pesanteur, tiraillement, torsion
- Siège, irradiation, intensité
- Signes d’accompagnement : vomissements, troubles du transit, troubles mictionnels
- Modalités d’évolution : aigu ou chronique
E) L’INFERTILITÉ
- Primaire
- Secondaire
F) LA PATHOLOGIE MAMMAIRE
- Mastodynies (douleurs mammaires)
- Écoulement mamelonnaire
G) LES TROUBLES DE LA VIE SEXUELLE:
- La dyspareunie: est une douleur chronique de nature et d’intensité variables ressentie chez la femme ou l’homme lors
des rapports sexuels
- Le vaginisme est une contraction musculaire prolongée ou récurrente involontaire et incontrôlable des muscles du plan-
cher pelvien, empêche de façon persistante toute pénétration vaginale.
Il comporte un examen général et un examen gynécologique proprement dit. Celui-ci sera réalisé tout en expliquant et en
commentant les gestes à réaliser pour mettre la patiente en confiance. L’examen gynécologique doit être réalisé à vessie
et rectum vides et sous un bon éclairage.
1. L’EXAMEN GÉNÉRAL
L’état général de la patiente doit être apprécié, notamment sa morphologie (poids et taille), état des conjonctives, l’exis-
tence d’une éventuelle altération de l’état général ou de pathologies des autres appareils…
L’examen au spéculum peut nécessiter un nettoyage à la compresse sèche (au bout d’une pince) des sécrétions vaginales.
On peut alors observer :
- La glaire cervicale : le moment privilégié de l’examen de la glaire cervicale se situe à la période préovulatoire. C’est alors
que l’on peut apprécier au mieux ses caractères physiologiques.
La glaire cervicale normale est
• Abondante
• Claire, transparente (eau de roche)
• Filante, se laisse écarter sans se rompre, entre les mors d’une pince longuette
• Son pH est alcalin (>7)
• Elle cristallise en feuille de fougère, à la dessiccation lente
Ces caractères correspondent à :
• L’existence d’une bonne imprégnation estrogénique (bonne fonction ovarienne)
• Absence de sécrétion progestéronique (phase folliculaire du cycle)
• Absence de grossesse (pas d’imprégnation progestéronique)
• Absence d’infection de l’endocol (glaire louche peu filante riche en PNN)
Une glaire propre, filante au cours d’un syndrome douloureux pelvien permet d’éliminer à priori une infection génitale
haute.
L’absence de glaire ou sa rareté au 13ème jour du cycle peut signifier :
• Une insuffisance estrogénique ovarienne
• Un défaut de réceptivité des cellules cervicales aux estrogènes
• Une destruction plus ou moins poussée des cellules cervicales par une cautérisation intempestive du col
À la ménopause, la glaire cervicale est normalement absente.
- Le vagin : il est examiné en retirant le spéculum. On notera sa trophicité, on recherche des pertes, des irrégularités voire
des malformations du vagin. L’étude du vagin est capitale dans les prolapsus.
c-2) Le toucher vaginal
- Définition : c’est l’introduction de 2 doigts dans le vagin. Couplé au palper abdominal, il permet d’explorer la cavité pel-
vienne.
- Technique : on utilise 2 doigts (l’index et le médius) ou un seul en cas d’atrophie vaginale (index) protégés par un doigtier
stérile à usage unique.
ANNÉE UNIVERSITAIRE 2023-2024 / THEME XVII - SEMIOLOGIE - PCEM2/TOME 2 145
L’index appuyant fortement sur la fourchette, le médius se dégage et vient aisément se mettre à côté de l’index. Les doigts
sont d’abord orientés en bas et en arrière (45 °) puis on les horizontalise.
La main abdominale ramène vers les doigts vaginaux le contenu viscéral pelvien.
III.CONCLUSION
Il faut distinguer le suivi systématique sur le plan gynécologique et les consultations motivées par une pathologie.
Un examen gynécologique systématique doit être réalisé tous les ans à partir du début de l’activité sexuelle. Ces examens
doivent être poursuivis tout au long de la vie de la patiente. La réalisation d’un frottis cervico-vaginal doit débuter égale-
ment avec la vie sexuelle. L’examen des seins doit commencer de manière annuelle vers la trentaine voire plus tôt chez les
femmes issues de familles à risque et doit être poursuivi toute la vie.
Pince de Pozzi ou pince à col
Hystéromètre
Mamelon ombiliqué Asymétrie mammaire
A. INTERROGATOIRE :
Il a pour but essentiel de préciser :
1. L’ÂGE ET LES ANTÉCÉDENTS :
- Âge : certaines pathologies sont liées à l’âge telle que la dégénérescence maculaire liée à l’âge
- Antécédents personnels : Diabète, HTA, dysthyroïdie, maladie de Behçet…
- Antécédents familiaux : Rétinite pigmentaire
2. LES TROUBLES VISUELS :
2.1. Le type de trouble visuel :
- baisse de l’acuité visuelle : elle peut intéresser la vision de loin et/ou la vision de près.
−Certaines
− affections entraînent préférentiellement une baisse de l’acuité visuelle (BAV) de loin (ex. cataracte sénile).
−D’autres
− sont responsables à la fois d’une baisse d’acuité visuelle de loin et de près (ex. les affections de la macula). La
BAV peut être transitoire (amaurose) ou permanente.
- asthénopie ou sensation de fatigue visuelle (difficultés à soutenir l’attention, ou céphalées sus-orbitaires en fin de jour-
née) : elle peut traduire une insuffisance de convergence ou une hypermétropie latente.
- myodésopsies qui correspondent à une sensation de « mouches volantes » ou de « corps flottants ».
- phosphènes ou sensation d’éclairs lumineux intenses très brillants, fixes traduisant la traction de la rétine par une bride
vitréenne. Parfois ils sont annonciateurs de déchirure rétinienne voir de décollement de rétine.
- métamorphopsies qui correspondent à une déformation des lignes droites qui apparaissent ondulées.
- macropsies : les objets sont vus plus grands.
- micropsies : les objets sont vus plus petits.
- héméralopie ou gêne en vision crépusculaire ou lors du passage d’un milieu bien éclairé à l’obscurité ; principal signe de
la rétinopathie pigmentaire.
- dyschromotopsie ou trouble de la vision des couleurs.
- anomalie du champ visuel : il peut s’agir :
−d’un
− scotome absolu ou relatif
−d’un
− scotome scintillant annonciateur d’une migraine ophtalmique
−Amputation
− du champ visuel central : scotome central ou coecocentral
−d’une
− amputation du champ visuel périphérique qui peut être :
- soit monoculaire : par atteinte rétinienne ou du nerf optique
- soit binoculaire : par atteinte neurologique
2.2. L’ancienneté du trouble visuel
2.3. Le contexte de survenue :
• Traumatisme oculaire ou cérébral
• Prise médicamenteuse ou exposition à un produit toxique
2.4. Les signes fonctionnels associés :
• Douleurs oculaires (ex. : glaucome aigu par fermeture de l’angle)
• Rougeur oculaire (ex. : conjonctivite)
• Céphalées (troubles de la convergence)
• Nausées ou vomissements (ex. : migraines)
• Signes neurologiques (tumeur cérébrale, sclérose en plaques…)
3. LES DOULEURS :
150 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2023-2024 / THEME XVII - SEMIOLOGIE - PCEM2/TOME 2
◊ Superficielles :
- minimes, à type sensation de « grains de sable » évoquant une simple conjonctivite,
- intenses, avec photophobie (ne supporte pas lumière) et blépharospasme (fermeture reflexe des paupières) évoquant
une atteinte cornéenne (kératite superficielle, ulcère de cornée).
◊ Profondes :
- modérées, évoquant une affection inflammatoire intraoculaire
- intenses, irradiant dans le territoire du trijumeau (exemple : glaucome aigu)
4. LA DIPLOPIE :
Il s’agit d’une vision double ; il peut s’agir d’une diplopie monoculaire ou binoculaire.
- diplopie monoculaire : diplopie par dédoublement de l’image au niveau de l’œil atteint, ne disparaissant pas à l’occlusion
de l’autre œil,
- diplopie binoculaire : présente lorsque les deux yeux sont ouverts et disparaît à l’occlusion de l’un ou l’autre des deux
yeux.
5. LARMOIEMENT OU ÉPIPHORA :
Il s’agit de l’écoulement des larmes. Il faut préciser s’il est :
• uni ou bilatéral,
• clair (glaucome congénital, sténose des voies lacrymales) ou purulent (conjonctivite)
• Spontané ou après pression sur le sac lacrymal (dacryocystite chronique).
6. ÉVOLUTION DES SIGNES :
◊ amélioration spontanée ou avec un traitement local (ex. conjonctivite traitée par des collyres antibiotiques)
◊ symptomatologie stable
◊ aggravation :
- lente, traduisant en principe une affection peu sévère,
- rapide, signe de gravité +++.
B. INSPECTION :
a- Une déviation des axes visuels : STRABISME avec altération de la vision binoculaire. Il est dû soit à un trouble de la
réfraction, soit à une cause organique (rétinoblastome...) soit à une paralysie oculomotrice. On distinque :
• Strabisme convergent : déviation en dedans des globes oculaires.
• Strabisme divergent : déviation en dehors des globes oculaires.
• Strabisme vertical : déviation en haut ou en bas des globes oculaires.
b- Une anomalie de position du globe oculaire :
• EXOPHTALMIE : protrusion du globe hors de l’orbite (ex. : maladie de Basedow)
• ENOPHTALMIE : enfoncement du globe dans l’orbite
c- Une anomalie de la taille du globe oculaire :
• BUPHTALMIE : ou gros globe (ex. : myopie forte ou glaucome congénital)
• NANOPHTALMIE : petit globe (ex. : hypermétropie forte)
d- l’asymétrie des pupilles, lorsqu’elles sont inégales on parle d’ANISOCORIE
e- Rechercher la présence du réflexe photomoteur
c- Nodules cotonneux : des lésions blanches, superficielles et de petite taille. Ils correspondent à l’accumulation de maté-
riel axoplasmique dans les fibres optiques. Ils traduisent une occlusion des artérioles précapillaires rétiniennes.
d- Exsudats profonds : Il s’agit d’une accumulation de lipoprotéines dans l’épaisseur de la rétine, qui apparaissent sous
forme de dépôts jaunâtres.
e- Œdème papillaire
• unilatéral, avec baisse de l’acuité visuelle : évoque une cause vasculaire, notamment, s’il s’associe à des hémorragies en
flammèche
• bilatéral, sans baisse de l’acuité visuelle : évoque un œdème papillaire par hypertension intracrânienne.
1. CHAMP VISUEL :
Le champ visuel est la portion de l’espace embrassé par l’œil regardant droit devant lui et immobile.
Il existe deux principales méthodes d’examen du champ visuel, la périmétrie cinétique et la périmétrie statique.
3. ANGIOGRAPHIE :
C’est la prise de clichés du fond d’œil après injection intraveineuse d’un colorant fluorescent (soit de la fluorescéine, soit
du vert d’indocyanine).
• Angiographie fluorescéinique : Elle réalise une étude dynamique de la vascularisation rétinienne.
• Angiographie au vert d’indocyanine : Elle permet essentiellement de visualiser des vaisseaux choroïdiens pathologiques.
4. ÉCHOGRAPHIE OCULAIRE :
Cet examen peut se faire selon deux modes différents :
• Mode A : pour apprécier la longueur du globe oculaire
• Mode B : pour dépister un éventuel décollement de la rétine quand cette dernière ne peut être visualisée en raison du
mauvais état des milieux oculaires (cataracte ou hémorragie du vitré), ou encore pour localiser un corps étranger intrao-
culaire ou bien aider au diagnostic d’une tumeur intraoculaire ou intraorbitaire.
6. ÉLECTROPHYSIOLOGIE :
• Électrorétinogramme (ERG) : Il traduit une réponse globale de la rétine et n’est altéré qu’en cas de lésions rétiniennes
étendues.
• Potentiels évoqués visuels (PEV) : représentent les potentiels d’action naissant au niveau du cortex occipital à la suite
d’une stimulation lumineuse de la rétine : ils explorent donc les voies optiques dans leur globalité, de la cellule ganglion-
naire au cortex occipital.
• Electro-oculogramme (EOG) : permet de mesurer l’activité de l’épithélium pigmentaire.
154 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2023-2024 / THEME XVII - SEMIOLOGIE - PCEM2/TOME 2
SÉMIOLOGIE PÉDIATRIQUE
Prérequis :
Mini-module : Croissance et maturation de l’organisme (Thème XV)
Activités d’apprentissage :
Au cours du stage de sémiologie pédiatrique :
1. Jeux de rôles pour s’exercer à la réalisation d’un interrogatoire complet en pédiatrie
2. Assister à la consultation médicale ou diététique pour s’initier à l’interrogatoire, l’examen phy-
sique et la prise des mesures anthropométriques.
3. S’exercer à la réalisation de l’interrogatoire et de l’examen physique d’enfants ayant des patholo-
gies courantes : fièvre, vomissements, douleurs abdominales, diarrhée, convulsions…etc
4. Interpréter les données anthropométriques d’enfants d’âges différents.
5. Consigner les données recueillies sur le dossier médical.
6. S’exercer à rédiger une synthèse, un résumé des données recueillies.
INTRODUCTION
Du fait de son immaturité physique, intellectuelle et psychologique, l’examen de l’enfant diffère de celui de l’adulte. Une
des principales caractéristiques de la consultation pédiatrique est de se faire par l’intermédiaire des parents de l’enfant,
le plus souvent sa mère. Le praticien doit aborder l’enfant selon les tranches d’âges et les problèmes posés. L’anamnèse et
l’examen physique cherchent à appréhender l’enfant dans sa globalité, tant physique que psychologique, afin de détermi-
ner les explorations et les traitements appropriés.
L’anamnèse d’un enfant se distingue de celle de l’adulte par les faits suivants :
- Les renseignements ne sont pas donnés par le malade lui-même, mais par sa mère, son père ou des personnes qui s’oc-
cupent de lui. Pour essayer de réduire les erreurs, il vaut mieux, autant que possible, parler à la personne la plus proche
de l’enfant qui est, en général, la mère.
- La maladie présentée par l’enfant peut avoir un début anténatal (malformation congénitale, infection intra-utérine, mala-
die génétique) d’où l’importance de connaître le déroulement de la grossesse et les antécédents familiaux. Elle peut être
liée aux conditions de l’accouchement qu’il faudra bien préciser.
Les renseignements concernant la croissance et le développement de l’enfant ont une grande importance, car toute ma-
ladie peut freiner ces phénomènes et inversement toute anomalie peut expliquer la survenue de certaines affections.
2. L’EXAMEN PHYSIQUE :
g. Effectuer un toucher rectal : Cet examen est peu réalisé car douloureux et mal vécu par l’enfant. S’il est nécessaire, il se
fait par le petit doigt après avoir lubrifié le doigtier.
E. TONUS MUSCULAIRE
Le tonus musculaire des membres peut être apprécié par la palpation des masses musculaires et le ballottement passif
des extrémités des membres. Une position des membres en quadri-flexion (« en grenouille » ou en batracien) suggère une
hypotonie. Une hypertonie élastique (spasticité) est habituellement pyramidale. La rigidité en tuyau de plomb ou en «roue
dentée » est d’origine extrapyramidale.
Le tonus musculaire de l’axe corporel est analysé chez le nourrisson en vérifiant les acquisitions motrices en fonction de
l’âge et par les manœuvres du tiré assis et de suspension ventrale.
F. FORCE MUSCULAIRE
Elle peut être appréciée en regardant l’enfant passer de la station couchée à la station debout, passer de la position assise
à la position debout, monter les escaliers…. À partir de quatre ans, la force musculaire peut être évaluée formellement à
l’aide de mouvements contre la pesanteur et la résistance (testing musculaire).
G. RÉFLEXES
Testez les réflexes lorsque l’enfant est en position de relâchement musculaire. Un réflexe vif peut refléter l’anxiété de l’en-
fant ou un trouble pyramidal. L’absence de réflexes peut être liée à un trouble neuromusculaire ou à une lésion médullaire.
Le réflexe cutané plantaire n’a pas de valeur avant l’âge d’un an, il est peu recherché, car souvent source d’erreurs.
H. SENSIBILITÉ
Pour une meilleure appréciation, testez le retrait des membres au chatouillement. En cas d’anomalie de la sensibilité.
I. NERFS CRÂNIENS
Les paires crâniennes peuvent être testés en toute objectivité à partir de l’âge de quatre ans (Annexe 7). Avant cet âge, il
faudra rechercher une asymétrie faciale au repos ou lors des efforts (rire, pleurs), apprécier le diamètre pupillaire, l’oculo-
motricité et la mobilité du voile du palais lors de l’examen de la gorge.
Au cours de l’interrogatoire et de l’examen clinique, l’âge de l’enfant est clé. Il détermine la nature du problème, la manière
dont la consultation est menée, le diagnostic probable et sa prise en charge. L’environnement dans lequel la consultation a
lieu doit être accueillant et les procédures désagréables (oreilles et gorge) doivent être laissées à la fin de l’examen. L’éva-
luation de la croissance et du développement de l’enfant, en se référant au carnet de la santé et aux références, a une place
primordiale. La plupart des informations sont obtenues à partir d’un interrogatoire et d’une observation ciblés, plutôt qu’à
partir d’un examen détaillé, bien que ce dernier soit important.
Le recueil des informations cliniques et la reconnaissance de celles qui sont pathologiques est à la base d’un bon raisonne-
ment clinique et d’une prise en charge thérapeutique adéquate.
ANNEXES
1-3 mois Tient sa tête Tend la main vers un Cris aigus Sourire réponse
objet
6 mois Tient assis Attrape un objet/ Disyllabique :
maintenu debout, le passe d’une main à « da -da- ba-ba »
l’autre/
met les objets en
bouche
9 mois Passe de la position Pince pouce- index in- Reconnait son nom/ A peur des inconnus/
couchée à assise férieur imite des bruits fait « au revoir »
1 an Debout sans appui/ Pince pouce- index in- 1- 2 mots
Début de la marche férieur
18 mois Marche/ Visse et dévisse/ em- Vingtaine de mots/ S’assied seul sur une
monte et descend un pile les cubes, lance la montre du doigt la chaise
escalier balle personne indiquée
2 ans Court/ marche à recu- Gribouille Phrase de 2 ou 3 mots Habille et donne à
lons manger à une poupée
3 ans Fait du tricycle Fait un rond/ Structure des phrases S’habille et se désha-
fait une croix/ bon- « sujet- verbe-com- bille
homme têtard plément » : utilise le
« je »
4 ans Saute à la cloche-pied Fait un carré Raconte une histoire
Age FR (/min)
< 1 mois 30–50
1–6 mois 20–40
6–24 mois 20–30
2–12 ans 16–24
13–18 ans 12–25
Paire II Acuité visuelle : appréciée en fonction de l’âge. Étude de la réponse pupillaire consensuelle
à la lumière et de l’accommodation.
Paires III, IV et VI Mouvements oculaires complets dans les plans horizontaux et verticaux.
Paire V Demandez à l’enfant d’ouvrir et de fermer la bouche, puis de réaliser des mouvements
tion de la luette.
Paire X Nerf laryngé récurrent : recherchez un enrouement ou un stridor.
Paire XI Force des muscles trapèzes et sternocléidomastoïdiens : demandez à l’enfant de hausser
Sur le carnet de santé d’un enfant on peut recueillir les renseignements suivants :
................................................................................................................................................................................................
2. Parmi, les propositions suivantes concernant l’examen abdominal chez l’enfant, choisir celle(s) qui est(sont) vraies.
A. Il peut être réalisé alors que l’enfant est dans les bras de sa mère
................................................................................................................................................................................................
3. Salma, âgée de 2 ans pèse 12 Kg, mesure 77 cm et son périmètre crânien est de 48 cm.
................................................................................................................................................................................................
................................................................................................................................................................................................
................................................................................................................................................................................................
moteur
D, alimentation, développement psycho- b. surpoids, retard statural, PC normal 2. ACE
vaccination et prophylaxie à la vitamine Taille<-2DS/PC : entre M et +1DS 1. ACE
4. Antécédents anténataux, périnataux, 3. a. Poids : Moyenne, P/PMT :120%/ Réponses :
Niveau prérequis :
• Adaptation à la vie extra-utérine
• Période périnatale : 22ème semaine de gestation au 7ème jour de vie.
• Période néonatale : 1er au 28ème jour de vie
- période néonatale précoce : 1er au 7ème jour de vie.
- période néonatale tardive : 8ème au 28ème jour de vie.
• Période post néonatale : 29ème jour de vie à 12 mois.
• Période infantile : J0 de vie à 12 mois.
Au moment de la naissance, le nouveau-né passe de la vie aquatique materno-dépendante intra-
utérine à l’autonomie aérienne.
Pour mieux approfondir ses connaissances, l’étudiant est appelé à relire le thème 15 (croissance
et maturation de l’organisme).
Références
1/- Labrune B. Examen clinique du nouveau-né, du nourrisson et de l’enfant –Éditions techniques –
Encycl. Méd. Chir. (Paris-France), Pédiatrie, 4 -001-C-10, 1993, 7 p.
2/- Soins systématiques et réanimation du nouveau-né à la naissance. Module de formation à l’usage
des médecins et des sages-femmes. MSP/DSSB/Programme National de Périnatalité/ UNICEF.
Novembre 2000 (2ème édition)
La période néonatale - faite des 4 premières semaines de la vie extra-utérine - est un temps de vulnérabilité. Elle repré-
sente le moment de l’adaptation du nouveau-né à la vie extra-utérine.
À cet âge, l’examen clinique du nouveau-né à terme (né entre 37 et 41 semaines d’aménorrhée) est systématique. IL doit
être conduit à la lumière des facteurs de risque périnataux déterminés par l’interrogatoire de la mère et par l’étude du
dossier obstétrical. Il doit se faire au minimum à deux reprises : un premier examen, immédiatement après la naissance et
un deuxième avant la sortie de la maternité. L’examen clinique du nouveau-né à terme a pour buts de :
- S’assurer de la bonne adaptation du nouveau-né à la vie extra-utérine ;
- Et de dépister des anomalies congénitales éventuelles débouchant sur une prise en charge adaptée tant sur le
plan préventif que curatif.
Objectif N° 1 : Évaluer le risque périnatal du nouveau-né par l’interrogatoire de la mère et la consultation du dossier
obstétrical
1-ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX
2-1 -GROSSESSE :
Il convient d’en connaître son évolution.
- Le calcul de l’âge gestationnel (durée de la grossesse) permet de savoir si l’accouchement a eu lieu à terme, avant terme
ou en dépassement de terme.
L’échographie précoce, faite à 10 12 semaines de grossesse, permet de confirmer ou de rectifier la date du début de la
gestation.
- La surveillance échographique (à 20 22 semaines et à 28 32 semaines) permet d’estimer la croissance fœtale (en se réfé-
rant à des courbes de biométrie) et de rechercher des malformations (du crâne, du rachis, du tube digestif, des reins, des
membres)
- Divers examens permettent de préciser les situations vis-à-vis d’une possible incompatibilité sanguine (recherche d’ag-
glutinines irrégulières) et vis-à-vis d’infections (toxoplasmose, syphilis, rubéole, virus de l’hépatite B, VIH).
- Divers événements survenant en cours de grossesse peuvent indiquer de nombreuses constatations (et inversement).
2-2 -ACCOUCHEMENT :
*MODE D’ACCOUCHEMENT :
-Césarienne : l’emploi d’analgésiques centraux ou d’anesthésiants peut être responsable de dépressions respiratoires néo-
natales et d’hypotonie relative.
-Voie basse instrumentale : en cas d’application difficile de forceps risque de paralysie faciale périphérique.
*POCHE DES EAUX ET LIQUIDE AMNIOTIQUE :
- La rupture prématurée des membranes (par définition est une rupture du pôle inférieur de l’œuf avant l’entrée en tra-
vail), ou prolongée de la poche des eaux (plus de 12 heures pendant le travail) ; un liquide teinté ou surtout fétide font
chercher les manifestations cliniques d’une possible infection, préciser les prélèvements bactériologiques qui ont été
faits et le traitement antibiotique appliqué à la mère.
- Un liquide amniotique teinté ou méconial à la rupture spontanée ou intempestive de la poche des eaux peut être un
signe de souffrance fœtale (prolongée ou aiguë). La notion de virage du liquide amniotique est un signe de souffrance
fœtale aiguë.
- Un oligoamnios accompagne l’hypotrophie fœtale sévère et les dysgénésies rénales.
- L’hydramnios est fréquent chez les mères diabétiques et accompagne les atrésies digestives hautes et les encéphalopa-
thies graves.
*DÉROULEMENT DU TRAVAIL :
La présentation :
- En cas de présentation par le siège : risque de dysplasie de hanches, de rétention de tête dernière et d’asphyxie périna-
tale.
- En cas d’anomalie de présentation ou de disproportion fœto-pelvienne : risque de traumatisme obstétrical avec fracture
de clavicule et/ou d’élongation du plexus brachial.
Les annexes : placenta et cordon
- L’aspect du cordon est blanc¬-jaunâtre, sa tranche de section laisse apparaître 3 orifices pour 1 veine et 2 artères.
- L’aspect du placenta : un placenta normal a un poids égal au 1/5é du poids de naissance.
- L’examen du placenta est essentiel et apporte de nombreuses informations :
- Petit avec de nombreux infarctus en cas de toxémie gravidique ou de souffrance fœtale chronique¬.
- Gros et œdématié en cas d’anasarque foetoplacentaire.
- Déprimé en cupule en cas d’hématome rétro placentaire.
- Parsemé d’abcès en cas d’infection bactérienne.
Objectif N° 2 : Reconnaître les différents temps de l’examen physique du nouveau-né et les règles de conduite de l’exa-
men
Objectif N° 3 : Apprécier par le SCORE D’APGAR, l’état vital de l’enfant qui vient de naître (en salle de naissance) tout
en assurant les premiers soins indispensables et vérifiant l’absence d’anomalies malformatives.
Recherche de l’instabilite des hanches Le ressaut de sortie
(signe du ressaut-signe d’Ortolani)
C’est en poussant dans l’axe des cuisses qu’on perçoit le
Les cuisses de l’enfant sont fléchies à 90 degrés, les mains ressaut : la hanche n’est que luxable
empaument les genoux fléchis, la paume pousse dans l’axe
du fémur, les pouces essayent de s’écarter l’un de l’autre,
mais les genoux restent proches l’un de l’autre. Si l’on sent
un ressaut, il traduit une hanche luxable (fig.1)
Dans un deuxième temps, les mains écartent les cuisses Le ressaut de rentrée
l’une de l’autre et les index refoulent les cuisses d’arrière
C’est en écartant les cuisses de l’enfant qu’on perçoit le res-
en avant. Si l’on sent un ressaut, il traduit une hanche luxée
saut : c’est une luxation réductible.
réductible (fig.2)
Objectif N° 4 : Apprécier par l’inspection l’état clinique du nouveau-né et pratiquer un examen somatique détaillé -ap-
pareil par appareil- en évitant de refroidir l’enfant.
1. INSPECTION :
TEMPS D’INSPECTION GLOBALE : ATTITUDE ET ASPECT GÉNÉRAL DU NOUVEAU NE
1.1. Attitude de repos de l’enfant
*Elle dépend du mode d’accouchement :
−En
− cas de présentation céphalique, l’enfant est en flexion forcée des quatre membres. On observe une certaine doli-
chocéphale.
−En
− cas de présentation de la face, la tête est en hyperextension, le visage œdématié et violacé, la dolichocéphalie est
accentuée.
−En
− cas de présentation par le siège complet, l’hypertonie des membres est moins marquée. Dans les situations de siège
décomplété, les cuisses sont souvent en abduction et rotation externe.
*La gesticulation spontanée est symétrique ; une irritabilité modérée est physiologique.
*Le cri est vigoureux et clair.
1.2. Examen des téguments
Il permet de suivre les modifications cutanées durant les premiers jours et de remarquer certaines lésions fréquentes,
souvent sans gravité.
• Le vernix caseosa (enduit blanchâtre graisseux qui sèche rapidement) recouvre la peau à la naissance.
• La coloration est le meilleur élément d’appréciation du fonctionnement cardiovasculaire et respiratoire.
Les téguments d’un nouveau-né bien portant sont rose rouge homogène ; cette érythrose peut être associée à des
marbrures cutanées en fins réseaux (livédo) qui apparaissent lors des cris et au déshabillage.
Méthode de Barlow
La main gauche stabilise le bassin, la main droite examine
la hanche gauche.
• Une cyanose des extrémités (acrocyanose) est physiologique au cours des deux premiers jours. Après pression, le temps
de recoloration est inférieur à 3 secondes. La peau est à peine œdématiée. En 24 à 48 heures, elle devient moins rouge
et plus sèche ; elle desquame finement surtout au niveau des extrémités des membres.
• Le lanugo (fin duvet prédominant aux épaules, sur le dos, au front et aux tempes) est souvent plus abondant chez le
prématuré.
• Des œdèmes mobiles très discrets peuvent être reconnus aux dos des mains et des pieds, aux paupières et au niveau du
pubis. Ils disparaissent durant la première semaine.
• Le livedo (aspect marbré par trouble vasomoteur) n’a pas de signification pathologique.
Objectif N° 5 : Remplir le carnet de santé et prodiguer à la mère les conseils utiles à la prise en charge à domicile de son
nouveau-né en s’assurant qu’elle a bien compris.
Ces différentes informations recueillies à travers l’examen attentif d’un nouveau-né font partie des premières communica-
tions entre une mère, son enfant et le médecin.
Cette surveillance initiale comprend aussi la mise en place de l’alimentation (allaitement maternel), les conseils pour les
traitements prophylactiques (vitamine D) et pour les soins d’hygiène et de puériculture ; elle permet d’annoncer les dates
repères pour les vaccinations. Le BCG (bacille de Calmette et Guérin antituberculeux) étant fait à la naissance et les autres
vaccins suivant le calendrier vaccinal national. Il est très important que ces informations soient clairement expliquées ;
important aussi de se porter à l’écoute d’une jeune maman, de s’assurer que questions et réponses sont bien comprises.
Avant le départ de la maternité, le carnet de santé doit être rempli et une ordonnance de sortie doit être délivrée (Annexe
N° 5).
Les visites postnatales recommandées par le programme national de périnatalité se feront le 8ème et le 40ème jour de vie.
Dans certains pays industrialisés, la première surveillance en maternité comprend aussi les dépistages systématiques de
la phénylcétonurie (dosage de la phénylalaninémie), de l’hypothyroïdie congénitale (dosage de la TSH) et de l’hyperplasie
congénitale des surrénales (dosage de la 17 OH progestérone). Parfois, en certaines maternités, d’autres tests de dépistage
encore occasionnels sont pratiqués : la drépanocytose et la mucoviscidose (dosage de la trypsine immunoréactive). Le
prélèvement de sang se fait sur un papier buvard. En Tunisie, ces tests de dépistage ne sont pas encore de pratique systé-
matique. Un programme national de dépistage de l’hypothyroïdie et de la phénylcétonurie est à l’étude.
Un dépistage de surdité est indispensable dans les situations à risques (antécédents familiaux de surdité, embryofœtopa-
thie, anoxie néonatale, ictère néonatal très intense).
0 1 2
Respiration + (mouvements cri faible + mouvements
absents cri vigoureux
respiratoires) respiratoires
Cœur (fréquence cardiaque) nulle < 100/min ≥ 100/min
Couleur pâleur généralisée ou cyanose cyanose des extrémités rose
léger tonus en flexion des tonus en flexion mouvements
Tonus musculaire hypotonie généralisée
membres actifs
Réactivité (réponse à l’aspiration) nulle grimaces cris - pleurs
Est évalué à 1, 3, 5 et 10 minutes de vie.
Un score entre 8 et 10 n’est pas pathologique.
Un score à 4 7 est observé en cas de souffrance anoxique.
QUAND LE SCORE EST INFÉRIEUR OU ÉGAL A 3 OU ÉTAT DE MORT APPARENTE, LA SOUFFRANCE ANOXIQUE EST GRAVE.
ANNEXE N° 2
LES MENSURATIONS DU NOUVEAU-NÉ.
Le poids la taille et le périmètre crânien seront mesurés systématiquement pour chaque nouveau-né, puis comparés à des
courbes de référence.
Chaque nouveau-né est « classé » en fonction des deux critères :
* La maturité (à terme, prématuré, post mature) ;
* La trophicité (eutrophique, hypotrophique, hypertrophique).
En effet, les risques encourus et la prise en charge sont différents pour chaque catégorie.
Figure 2 : Normes percentiles du Poids, de la Taille du périmètre crânien, du diamètre bipariétal.
Le nouveau-né à terme a :
ANNEXE N° 3
VÉRIFICATION DE LA PERMÉABILITÉ DES ORIFICES
La vérification de la perméabilité des choanes, de l’œsophage et de l’anus sera faite systématiquement chez tout nou-
veau-né en salle de naissance dès que les signes vitaux sont correctement établis et stabilisés.
1-La perméabilité des choanes :
Elle sera vérifiée par le passage d’une sonde N° 6 ou 8 par chacune des 2 narines et qui progresse sans obstacle jusqu’au
pharynx. Une atrésie des choanes est diagnostiquée par la constatation d’un obstacle infranchissable à 2-3 cm de l’orifice
nasal.
2-La perméabilité de l’œsophage :
Elle sera vérifiée par le test de la seringue qui consiste à introduire une sonde gastrique N° 8 par la bouche à une distance
nez-oreille puis oreille épigastre ou encore distance bouche-ombilic. On injecte rapidement avec une seringue 5 ml d’air,
on ausculte au niveau du creux épigastrique les bruits aériques provoqués par cet air.
La position distale intra gastrique ainsi vérifiée par la sonde atteste de l’absence d’atrésie de l’œsophage.
3-La perméabilité de l’anus :
Elle sera vérifiée par l’examen systématique du périnée à la naissance par :
-L’inspection : existence d’un orifice anal.
-L’introduction d’une sonde qui reviendra souillée de méconium éliminant ainsi l’atrésie anale haute.
ANNEXE N° 4
Schéma 1 Les sutures crâniennes
Schéma 2 Hémorragies
crâniennes
Semaines 28 30 32 34 36 38 40
Début de flexion
Posture Flexion des 4
Hypotonie complète des membres grenouille hypertonie
(attitude) membres
inférieurs
Menton Menton en
Position de la Appui latéral Menton très en avant de Menton près
touche avant de
tête du visage l’acromion du sternum
l’acromion l’acromion
Retour en
flexion de 0 Faible inhibé Rapide et non inhibé
l’avant -bras
Tonus Le coude
passif Le coude dépasse la ligne n’atteint
foulard Complet sans résistance limité
médiane pas la ligne
médiane
Angle pied
–jambe 40 à 50 ° 30 ° 20 ° 10 ° 0°
(degré)
Angle poplité
180 à 150 ° 150 à 130 ° 130 à 110 ° 110 à 100 ° 100 à 90 ° 90 ° 80 °
(degré)
Angle talon-
Facile Petite résistance résistance impossible
oreille
Fléchisseurs Tête ne passe Tête tombe Tête se
0 -/+
de la nuque pas le tronc en avant maintient
quelques Maintien de
extenseurs Tête tombe secondes la tête+++
0 0 +/- + verticale-
de la nuque en arrière
ment
Redresse-
ment des Ébauché et
0 +/- + ++ +++
membres transitoire
inférieurs
Tonus Redresse-
actif Ébauché et
ment du 0 0 -/+ + ++
transitoire
tronc
Réponse
Points
Réponse lente et imparfaite complète et plus Réponse complète rapide et durable
cardinaux
rapide
Extension des bras et ouver-
Moro Réflexe complet avec adduction des bras et cri
ture des mains
Enfant
Limité aux Diffuse aux Diffuse à
Agrippement Diffuse aux bras soulevé du
doigts poignets l’épaule
plan du lit
Ébauche de mouvements
Marche Bonne sur les Marche sur
0 0 alternés sur la pointe des
automatique orteils les talons
pieds
Allongement Extension et Extension, adduction et écartement des
Réaction de. défense Indifférent
croisé abduction orteils
7/-Parmi les signes cliniques suivants Quel (s) est (sont) les signes cliniques anormaux d’un nouveau-né à terme :
A-Fente palatine sans fente labiale
B-Goitre
C-Cordon ombilical comportant une artère et une veine ombilicale
D-Hypertrophie clitoridienne >1 cm
E-Hydrocèle vaginale
F-Hypertrophie mammaire
G-Métrorragie –Leucorrhée
H-Hypospadias
I-Pied bot varus équin
Prérequis
- Bases physiques des différents examens d’imagerie
- Anatomie descriptive
I- INTRODUCTION :
L’enfant n’est pas de petite taille adulte. Il possède une sémiologie propre à son organisme en croissance, particulièrement
radiosensible. Les explorations radiologiques doivent donc privilégier les moyens d’imagerie non irradiants (échographie,
imagerie par résonance magnétique IRM ou tomodensitométrie TDM), par rapport aux moyens d’imagerie irradiants
(radiographies conventionnelles, examens spécialisés, scanner). Quand ces derniers sont indiqués, les règles de radiopro-
tection de base ( justification, limitation et optimisation des doses) doivent absolument être respectées. Les particularités
anatomiques et sémiologiques normales de l’enfant seront passées en revue, en matière d’imagerie cérébrale, ostéo-arti-
culaire, thoracique, digestive et urinaire.
L’imagerie cérébrale repose sur l’échographie trans fontanellaire (ETF) de première intention, indiquée dans diverses si-
tuations (pathologies malformative, infectieuse, ischémique, hémorragique ou tumorale). Cet examen, non irradiant, non
invasif , non coûteux et disponible, permet d’explorer les étages sus et sous tentoriels tant que la fontanelle antérieure est
ouverte.
L’IRM cérébrale, réalisée en seconde intention, fournit un bilan exhaustif des lésions. Elle a l’avantage d’apprécier le degré
de maturation cérébrale (myélinisation), selon l’âge de l’enfant. Sur le plan technique, elle peut être réalisée sous sédation
ou anesthésie générale en cas d’agitation de l’enfant.
La TDM cérébrale, examen irradiant, réservé en cas de non disponibilité de l’IRM ou de traumatisme cérébral.
L’examen d’imagerie de première intention reste, comme chez l’adulte, la radiographie conventionnelle. Cependant, les
constantes doivent être adaptées à l’âge et à la corpulence de l’enfant (Kilovolts, milli Ampères secondes). Les organes
radiosensibles (cristallins, thyroïde, seins, gonades), compris dans le champ d’irradiation, doivent être protégés par une
blouse ou un cache plombé, sans nuire à l’interprétation du cliché. Par exemple, lors de la pratique d’une radiographie du
bassin de face, les gonades du garçon sont protégées par un cache gonade. Le parent accompagnant son enfant en salle de
radiologie afin de le calmer ou d’aider à l’immobiliser doit également porter une blouse plombée.
L’interprétation du cliché radiologique en pathologie ostéo-articulaire pédiatrique est difficile et très piégeante, en raison
du caractère radio transparent des épiphyses et des apophyses non encore ossifiées. Ceci explique les indications très
nombreuses de l’échographie ostéo-articulaire en pédiatrie. Cette dernière, en plus d’être non irradiante, disponible et
reproductible, permet l’exploration comparative et bilatérale des membres et des articulations. Les régions non ossifiées
radio transparente en radiographie conventionnelle sont parfaitement visibles en échographie, apparaissant comme des
La radiographie du thorax reste le moyen d’imagerie de base, réalisée en première intention, en cas de pathologie thora-
cique pédiatrique.
Sur le plan technique, l’enfant doit être immobilisé à l’aide de moyens de contention adaptés à l’âge (nouveau-né, nourris-
son, grand enfant).
Le matériel radiologique doit être compatible, capable de prendre des clichés en haute tension (80 à 100 Kilovolt afin
d’écourter le temps de pause à 1/100ème de secondes et d’éviter le flou cinétique causé par la polypnée et la tachycardie
physiologique de l’enfant). L’incidence est souvent faite en antéro-postérieur sur le cliché de face (nouveau-né, nourris-
son), l’enfant est couché ou debout à une distance de 1m 20. Le cliché de face en inspiration profonde est le cliché de base.
Le cliché de profil n’est pas systématique, de même que le cliché en expiration.
Avant d’interpréter le cliché du thorax, il faut vérifier la présence des critères de réussite qui sont les suivants :
- Identification du cliché : le nom, l’âge, la date et l’heure doivent être marqués ainsi que le côté.
- Cliché bien pénétré : on peut y distinguer les quatre tonalités radiologiques.
- Cliché diaphragmé : pour ne pas exposer le crâne ni l’abdomen et ne pas couper l’apex et les coupoles.
- Cliché en inspiration profonde : exiger 6 arcs antérieurs de côtes au-dessus des coupoles diaphragmatiques.
- Cliché symétrique : arcs antérieurs des côtes équidistants par rapport au rachis.
Le thymus, organe lymphoïde situé dans le médiastin antérieur et supérieur, est normalement visible sur une radiographie
du thorax de face chez l’enfant. L’image thymique se voit dès la naissance, elle disparaît progressivement au cours de la
2ème année de vie. Il peut parfois persister des reliquats thymiques chez l’enfant. Même très hypertrophié, un thymus
normal ne donne jamais de signes de compression.
L’image thymique est caractérisée par :
- Sa tonalité hydrique homogène, son siège au niveau du médiastin antéro supérieur,
- Sa forme asymétrique et variable, dont l’aspect décrit classiquement en « voile latine » (à bord triangulaire), et l’aspect en
« vague » (bord latéral ondulé), d’autres aspects radiologiques peuvent être notés.
- Sa taille variant avec le temps respiratoire, augmentant en expiration,
- Son aspect qui peut se modifier avec les différentes incidences.
Le thorax de l’enfant peut aussi être exploré par l’échographie, le scanner et l’IRM, selon les indications.
1- ÉCHOGRAPHIE :
En pédiatrie, l’imagerie abdominale et pelvienne repose essentiellement sur l’échographie, réalisée en anté ou post na-
tal. La pratique de cette dernière doit se faire quand l’enfant est calme, un parent à proximité de lui. L’examen n’est pas
pratiqué à jeun, en dehors de quelques indications (pathologie biliaire congénitale ou acquise). Dans ce cas, il ne doit pas
dépasser les 6 heures et l’examen est réalisé de préférence le matin.
La réalisation de l’examen et l’interprétation des images échographiques sont superposables à celles de l’adulte. Il est ce-
pendant nécessaire d’utiliser des sondes adaptées à l’âge, à la corpulence de l’enfant, ainsi qu’à la structure à explorer. Par
exemple, on optera pour une sonde profonde (3-5 MHz) pour visualiser le foie et pour une sonde superficielle (5-12 MHz)
pour visualiser l’appendice. En ce qui concerne les mensurations des organes pleins (foie, rate, reins…), il faudra se rappor-
ter à des courbes corrélées à l’âge de l’enfant.
Certains aspects particuliers en échographie pédiatrique sont à connaître, comme par exemple les contours festonnés des
reins et de la rate, correspondant à la persistance des lobulations fœtales.
2- EXAMENS SPÉCIALISÉS :
A- TOGD OU TRANSIT OESO GASTRO DUODÉNAL:
Cet examen présente de multiples indications chez l’enfant, dominées par la recherche du reflux gastro-œsophagien (RGO).
Les autres indications sont essentiellement représentées par la recherche d’anomalies des arcs aortiques, d’anomalies de
3- TOMODENSITOMÉTRIE (TDM) :
Le scanner a de multiples indications en matière de pathologie pédiatrique abdomino pelvienne, principalement le bilan
d’extension des masses tumorales malignes.
La contention est souvent nécessaire pour les nourrissons et les enfants agités. Le recours à la sédation ou à l’anesthésie
générale n’est plus indiqué avec les scanners de nouvelle génération, en dehors des gestes interventionnels (biopsie ou
drainage scano-guidé).
Le parent accompagnant l’enfant pendant l’examen, doit être protégé par une blouse plombée (en dehors de la femme
enceinte à qui l’accès est strictement interdit), de même que le patient lui-même au niveau des champs non explorés par
le scanner.
En cas d’injection de produit de contraste iodé par voie intra veineuse, le produit utilisé doit être hypo osmolaire et la
fonction rénale (urée, créatinine plasmatiques) doit être vérifiée au préalable. L’injection peut se faire manuellement ou à
l’aide d’un injecteur automatique. La dose injectée est de 1 à 2 cc/kg.
Une particularité pédiatrique est à citer pour le scanner abdominal : c’est la paucité de la graisse gênant l’interprétation
de l’examen.
VI-CONCLUSION:
L’exploration radiologique de l’enfant est particulière en raison de son organisme en croissance et de sa plus grande vulné-
rabilité aux rayonnements ionisants. Les règles de radioprotection sont donc à respecter impérativement lors de la pratique
d’examens irradiants. La sémiologie pédiatrique est également à connaitre, car les différentes variantes physiologiques
sont piègeantes et peuvent prêter à confusion avec de véritables images pathologiques.
ANNÉE UNIVERSITAIRE 2023-2024 / THEME XVII - SEMIOLOGIE - PCEM2/TOME 2 189
SÉMIOLOGIE NEURO RADIOLOGIQUE
INTRODUCTION
La TDM et l’IRM sont les principales techniques utilisées pour explorer la boîte crânienne et son contenu. L’analyse séméio-
logique des images comporte des éléments communs aux deux techniques (prise en compte de l’âge, de contexte clinique,
des modifications morphologiques) et des éléments spécifiques à chaque type d’examen.
1. LA TOMODENSITOMÉTRIE (TDM)
C’est une méthode essentielle pour étudier la boîte crânienne et son contenu.
1.1 PRINCIPE
Utilisation d’un faisceau de rayons X avec décomposition fictive du volume cérébral en coupes.
Les résultats sont exprimés en Unités Hounsfield de densité électronique.
De façon arbitraire on a donné des densités moyennes aux tissus :
- Air = -1000 UH
- Graisse = -50 UH
- Eau (LCS) = 0 UH
- Substance blanche = +30 UH
- Substance grise = + 38 UH
- Sang circulant = + 44 UH
- Calcifications = +100 à + 300 UH
- Os compact = + 800 UH
Ces densités sont reportées sur une échelle de gris sur un moniteur de télévision. Cette méthode est plus sensible que la
radiologie standard pour différencier les structures.
En pratique, il est facile de modifier les caractéristiques de l’image par la réalisation de fenêtres de visualisation plus ou
moins larges.
1.2 TECHNIQUE
Le jeune étudiant, externe ou interne, participe à sa manière à l’examen TDM. Il explique au malade comment se déroulera
l’examen. Il fait une enquête précise sur les antécédents allergiques surtout respiratoires du patient. Il s’enquiert en parti-
culier de la réaction éventuelle à d’autres injections intraveineuses d’iode (urographie, angiographie…). Lorsqu’existent des
antécédents témoignant d’une sensibilité particulière, il faudra préparer le patient pour recevoir sans danger une injection
intraveineuse d’iode hydrosoluble.
Des enfants, des sujets âgés ou des sujets confus ou animés de mouvements involontaires seront confiés au spécialiste
pour qu’il administre une préparation médicamenteuse voire même une sédation ou une anesthésie générale d’obtenir
une immobilité parfaite pendant la durée de l’examen.
Cervelet
Protubérance / Pont
V4
Cervelet
Lobe frontal
Lobe temporal
Mésencéphale
Vermis du cervelet
Lobe frontal
Lobe occipital
Lobe frontal
Ventricule
latéral
Faux du
Lobe
pariétal
cerveau
Lobe frontal
Centre semiovale
Faux du
cerveau
Lobe
pariétal
Hyperdensité:
A. Hématome dans le parenchyme B. Hémorragie dans l’espace sous-arachnoïdien C. Hématome extradural
A B C D
2.1 PRINCIPE
Le corps est constitué à 80 % d’eau et de graisse, donc d’hydrogène dont le noyau se compose d’un proton. Le proton,
chargé électriquement, possède un mouvement dit « de spin » à l’origine d’une aimantation. Le proton se comporte donc
comme un aimant.
Immergés dans un champ magnétique très intense (unité de la force magnétique : le tesla T), les protons font s’orienter
par rapport à la direction du champ et se mettent à tourner comme des toupies : mouvement de « précession ». Un apport
d’énergie par une onde de radio-fréquence va modifier l’ordonnance des protons et les faire entrer en résonance.
Lorsque l’impulsion cesse, les protons tentent de revenir à leur état d’équilibre. La restitution de l’énergie reçue est à l’ori-
gine d’un signal de RMN.
2.2 CONTRE-INDICATIONS
• Contre-indications formelles : pacemakers qui peuvent être arrêtés, prothèses ferromagnétiques (membres, cœur, clips
neurochirurgicaux) qui peuvent être déplacées.
• Contre-indications relatives : claustrophobie, clips dentaires qui perturbent le champ et annulent le signal (artéfacts),
grossesse au cours du 1er trimestre,
- L’injection de Gadolinium est contre-indiquée pendant toute la grossesse.
2.3 TECHNIQUE
• Une étude multiplanaire est possible : coupes sagittales, coronales, axiales alors que le patient est toujours en décubitus
dorsal.
• Les séquences de base employées sont le spin écho pondéré en T1, T2 et T1 après injection de Gadolinium :
Séquences pondérées T1
le liquide est sombre
la graisse est blanche
la substance grise est gris sombre
la substance blanche est gris clair
Séquences pondérées T2
le liquide est blanc
la graisse est blanche (mais moins blanche que sur le T1)
la substance grise est gris très clair
la substance blanche est gris très sombre
Pour les deux types d’images :
- l’air est noir,
- l’os compact et les calcifications sont noirs, mal visibles
De nombreuses autres séquences peuvent être utilisées :
- Inversion-récupération T2 (FLAIR)
- Inversion-récupération T1 (IRT1)
- Echo de gradient T2 (T2*)
- Diffusion
- Séquence volumique MPR…
• Le produit de contraste en IRM est un dérivé du Gadolinium. Il est utilisé par voie veineuse périphérique. Il a une bonne
tolérance entraînant rarement nausées ou éruptions. Il n’y a pas d’intolérance croisée avec les produits de contraste iodés.
Il entraîne :
- un rehaussement normal : méninges, structures vasculaires, hypophyse et tige pituitaire.
- un rehaussement pathologique en cas de rupture de la barrière hématoencéphalique.
Les indications du gadolinium sont larges : pathologie tumorale, infectieuse, inflammatoire, certaines explorations vascu-
laires. Il est contre-indiqué chez la femme enceinte, quel que soit l’âge de la grossesse.
Bulbe
Cervelet
Mésencéphale
Vermis
Lobe occipital
Pont
V4
Cervelet
Ventricules
latéraux
T2 Noyaux
T2
gris centrauxgris
centraux
Noyaux
Noyau lenticulaire
Thalamus
Lobe
frontal
Centres
semiovales
Scissure
interhémisphériqu
e
Lobe pariétal
Lobe frontal
Lobe
temporal
Hypophyse
T1
Coupes
T1 Coupes
Sagittales
Etage sus-‐tentoriel
Fosse
postérieure
:
-‐
Tronc
cérébral
-‐
Cervelet
Corps calleux
Lobe
frontal
Lobe
pariétal
Mésencéphale
Hypophyse
Lobe
occipital
V4
Pont
Cervelet
Bulbe
Collection sous-durale fronto-pariétale droite en hypersignal T1 et T2 : hématome sous dural
Une lésion est détectée soit parce qu’elle modifie la morphologie soit parce que sa densité en tomodensitométrie ou
son signal en IRM sont différents du parenchyme normal, spontanément ou après injection intraveineuse de produit de
contraste.
Les notions de forme et de symétrie sont très importantes dans l’analyse des images.
La morphologie des sillons, la taille des ventricules doivent être appréciées en fonction de l’âge du sujet : ils sont physiolo-
giquement plus larges chez les sujets âgés.
La description d’une lésion comprend :
- sa localisation : intra ou extra-parenchymateuse.
- ses contours (réguliers ou non)
- ses limites (bien définies ou non)
- sa forme (correspond-elle à un territoire vasculaire ? à une autre structure anatomique connue ?)
- ses composantes :
−zones
− tissulaires rehaussées ou non après injection
−zones
− de nécrose
−calcifications
−
−kystes
−
−gaz
−
−graisse
−
−sang
− frais ou ancien
- le caractère unique ou multiple des anomalies doit être précisé.
- son retentissement :
−syndrome
− de masse - hydrocéphalie obstructive - engagement
−syndrome
− de perte de substance – atrophie
Le diagnostic radiologique des lésions du tube digestif repose sur une sémiologie précise dont le but est de reconnaître : le
siège initial de la lésion peut être muqueux, pariétal ou extrinsèque ; et d’essayer d’approcher la nature bénigne ou maligne
de cette lésion.
L’ASP est souvent demandé dans un contexte d’urgence tel qu’un syndrome occlusif, un ulcère perforé, il constitue égale-
ment le premier temps d’un transit du grêle ou d’un lavement baryté.
Il peut être réalisé de différentes façons :
- Debout de face avec souvent un cliché centré sur les coupoles diaphragmatiques en complément ;
- Couché de face ou couché de profil : la technique utilisée dépend du diagnostic évoqué et de l’état général du patient.
Il permet de mettre en évidence :
a. Niveaux hydroaériques (NHA), dans un contexte clinique d’occlusion.
La recherche et l’analyse de la morphologie et de la répartition de niveaux sur un ASP debout peuvent aider à affirmer la
présence d’un obstacle et à approcher son siège.
Une occlusion fonctionnelle (Fig.1) se traduit
le plus souvent par une distension aérique Fig.1- Occlusion fonctionnelle- NHA grêles et coliques répartis
(soit globale, soit localisée) avec peu ou pas harmonieusement.
de niveaux et une immobilité des anses (oc-
clusion paralytique).
Une occlusion organique (par volvulus, in-
vagination, sténose tumorale ou inflamma-
toire...) se traduit par des niveaux hydroaé-
riques d’autant plus nombreux que l’obstacle
est distal et que le diagnostic est tardif.
Une sténose du pylore ou un estomac volvu-
lé s’accompagne d’un seul niveau de grande
taille.
b. Images aériques anormales :
- Le pneumopéritoine réalise sur le cliché de face debout un croissant gazeux sous une/les coupole(s) (Fig.4). Il traduit une
perforation d’organe creux, mais peut être lié à une intervention chirurgicale ou une cœlioscopie de moins de 10 jours.
- Le rétropneumopéritoine réalise des images aériques fragmentées peu mobilisables et permanentes (Fig.5). Il traduit la
perforation d’un organe creux accolé au rétropéritoine (duodénum, côlon ascendant ou descendant, rectum).
- Aérobilie : air dans l’arbre biliaire. Elle se voit spontanément lors d’une fistule bilio-digestive ou après intervention sur les
voies biliaires : une anastomose bilio-digestive ou une sphinctérotomie par voie endoscopique.
c. Calcifications anormales
- vasculaires, chondro-costales, ganglionnaires, pancréatiques, d’un fibrome utérin...
- lithiase (vésiculaire ou urinaire)
- corps étranger (Fig.6).
Fig.4- Pneumopéritoine Fig.5- Rétropneumopéritoine Fig.6- Lithiase vésiculaire
L’apport d’un contraste par la baryte ou un produit équivalent qui absorbe le rayonnement X permet une analyse à la fois
fonctionnelle et morphologique.
Actuellement les indications des opacifications digestives sont moins fréquentes, souvent en complément de l’endoscopie
ou en cas de sténose infranchissable par l’endoscope.
Diverticule
Ulcération
Extravasation
Sténose
a b
2.4 LE LAVEMENT OPAQUE
A. INDICATIONS
Les indications d’opacification par voie basse :
- insuffisance de la colonoscopie : patients fragiles, analyse incomplète (en particulier du côlon droit),
- Sténoses coliques (néoplasiques, inflammatoires)
- Volvulus (sigmoïde, cæcum)
- Post chirurgical
B. TECHNIQUE
Préparation colique : régime sans résidus et lavements évacuateurs pour réduire au maximum les résidus stercoraux res-
ponsables d’images piéges.
Mise en place d’une sonde rectale et opacification rétrograde par de la baryte diluée et tiédie.
Réalisation de clichés sous différentes incidences pour dérouler les différents segments, en particulier les angles.
On peut avoir un reflux du produit de contraste dans la dernière anse iléale ce qui permet son analyse sur le lavement
baryté.
C. RÉSULTATS NORMAUX
La progression doit normalement se faire sans difficulté. En fait, des boucles ou simplement les angles, peuvent, lorsqu’ils
sont distendus par l’air, être responsables d’une progression par à coups. Le remplissage du grêle distal lorsqu’il est massif
et précoce peut être une gêne à l’analyse morphologique du côlon. Le côlon comporte des haustrations qui ne concernent
pas l’ensemble de la lumière colique.
D. SIGNES PATHOLOGIQUES ÉLÉMENTAIRES
- Les anomalies de calibre ou de taille (Fig.16) : distension fonctionnelle ou sur obstacle avec sténose dont on précisera le
siège et les caractères forme, longueur, contours, diamètre, centrée ou excentrée, raccordement au côlon sain adjacent).
Son origine peut être inflammatoire (sigmoïdite diverticulaire par exemple), tumorale ou vasculaire (ischémie).
Fig.16- Sténose irrégulière, excentrée, courte du côlon transverse réalisant l’aspect de trognon de pomme
3.1 ÉCHOGRAPHIE
L’échographie a pris une place dans l’étude du tube digestif grêle et colon notamment en situation d’urgence. Elle permet
d’évaluer l’épaisseur de la paroi et les anomalies des couches pariétales (Fig.17).
Aux résultats morphologiques on peut ajouter, grâce à l’écho-doppler, une analyse de la vascularisation intestinale.
Elle permet également d’évaluer l’atmosphère graisseuse péridigestive, le méso et la cavité péritonéale (épanchement,
ganglion, Adénomégalie, masse...)
Elle est moins performante en cas de barrage gazeux important ou chez les patients obèses.
La performance de l’opérateur est un élément fondamental pour la qualité de cet examen qui ne peut pas être réinterprété
à postériori.
Fig.17- Coupe transversale d’une anse digestive avec ses différentes couches pariétales (a). Etude Doppler couleur de la vascularisa-
tion pariétale (b).
a b
4- CONCLUSION
En dehors des opacifications digestives classiques, l’imagerie radiologique en coupes a profité, ces dernières années, d’un
grand nombre d’avancées technologique permettant une analyse du tube digestif, de sa topographie, sa paroi, son calibre,
sa lumière, mais également de toute l’atmosphère péridigestive avec une meilleure description sémiologique et une bonne
précision diagnostique.
INTERET DU SUJET :
L’examen clinique de la face et de la cavité buccale constitue la première étape de la prise en charge de tout patient consul-
tant pour une pathologie maxillo-faciale qu’elle soit aigue (traumatique, infectieuse) ou chronique dominée par la crainte
d’une pathologie cancéreuse d’où l’intérêt d’un dépistage précoce.
I- INTRODUCTION :
L’examen clinique oro-facial rigoureux et systématique est une étape indispensable de la démarche diagnostique devant
une pathologie maxillo faciale. Le caractère parfois impressionnant des traumatismes de la face ainsi que l’œdème impor-
tant qui s’y associe peuvent parfois rendre cet examen clinique difficile.
L’interrogatoire doit précéder l’examen du patient, rapportant les signes fonctionnels (douleurs) et généraux (asthénie,
perte de poids, fièvre), faisant préciser l’évolutivité de la pathologie dans un cadre chronique et les circonstances et l’heure
du traumatisme en cas de pathologie aiguë, traumatologique par exemple.
L’examen clinique, bilatéral et comparatif, commence classiquement par l’examen exo buccal (ou facial) et se poursuit par
l’examen des structures endo buccales. Les données de ces examens guideront la prescription d’examens complémen-
taires.
Toutes les données de l’examen cliniques doivent être correctement notées et datées sur le dossier du patient. Un intérêt
médico-légal peut en découler particulièrement en contexte traumatique.
II-RAPPEL ANATOMIQUE :
Faisant partie de l’extrémité céphalique du corps humain, la face est constituée d’une superposition de tissus mous repo-
sant sur une structure rigide ostéo-cartilagineuse.
Ses limites sont :
- En haut : la ligne d’implantation des cheveux.
- En bas : la ligne tangente au menton.
- Latéralement : les bords antérieurs des oreilles.
L’assemblage des divers os de la face forme le massif osseux de forme prismatique triangulaire qu’on divise en 3 étages :
supérieur, moyen et inférieur (figure1) :
La cavité buccale, (figure 2) est un organe complexe, parfois difficile d’accès. Elle possède de multiples fonctions telles que
la phonation, la mastication.
Elle est limitée en avant par le sphincter labial. En arrière
elle s’ouvre sur l’axe aérodigestif du pharynx où on retrouve
le voile, structure musculaire complexe médiane, limité la-
téralement par les loges amygdaliennes En haut, le palais
dur la sépare des fosses nasales. En bas la cavité buccale
est limitée par le plancher buccal, latéralement par les
faces interne des joues. Ces dernières sont traversées par
le conduit parotidien dont l’abouchement est en regard du
collet de la deuxième molaire supérieure.
La langue occupe l’espace de cette cavité buccale dans la
concavité de l’arche mandibulaire, dont elle est séparée par
le plancher buccal, puis la gencive.
Les deux points d’appui osseux des muscles de la langue
sont la mandibule en avant et l’os hyoïde plus en arrière.
Figure 2 : la cavité buccale
2.2 PALPATION :
• La palpation des reliefs osseux à la recherche de points douloureux
exquis, une mobilité anormale et/ou une déformation faisant évo-
quer une lésion osseuse (ostéite, tumeur osseuse, fracture).
• La palpation des articulations temporo-mandibulaires (ATM) pour
vérifier la bonne mobilité des condyles
• Examen de la sensibilité de la face et exploration des territoires
sensitifs du nerf trijumeau (V) :
- Le rameau ophtalmique (V1) donne la sensibilité frontale.
- Le rameau maxillaire (V2) donne la sensibilité de l’étage
moyen de la face (pommettes, nez, sillon nasogénien, lèvre et gen-
cive supérieures).
Figure 6 : les territoires du nerf Trijumeau
210 ANNÉE UNIVERSITAIRE 2023-2024 / THEME XVII - SEMIOLOGIE - PCEM2/TOME 2
- Le rameau mandibulaire (V3) donne la sensibilité labio-mentonnière. (Figure 6)
Un trouble de la sensibilité se manifeste par une zone d’hypoesthésie, d’hyperesthésie ou de paresthésies (picotements,
fourmillement) témoignant d’une atteinte du nerf par un processus expansif (néoplasique) ou traumatique.
Palpation d’une éventuelle tuméfaction dont il faudra préciser la sensibi-
lité, la consistance, la mobilité par rapport au plan superficiel et profond
Au niveau du cou, la palpation des aires ganglionnaires est un temps es-
sentiel de l’examen à la recherche d’adénopathies et de tuméfactions cer-
vicales.
L’examinateur se placera derrière le patient, les doigts en crochets, et pré-
cisera : le nombre, la localisation, la consistance, la mobilité par rapport
aux plans superficiel et profond et la sensibilité des formations palpées
(figure 7).
Toutes ces données doivent être notées sur un schéma daté et signé.
Figure 7 : Examen des aires ganglionnaires
3- EXAMEN ENDOBUCCAL cervicales
Il faut savoir que l’articulé dentaire du patient peut être perturbé anté-
rieurement à la pathologie motivant sa consultation, dans ce cas il faut se
référer aux facettes d’usure des surfaces occlusales des dents.
Figure 12 : Occlusion dentaire normale
Ils sont indiqués en fonction de l’orientation clinique.il peut s’agir d’explorations radiologiques et/ou d’analyse anatomopa-
thologique de produit biopsique ou de pièce d’exérèse opératoire.
Outre son grand intérêt en cas de désorientation diagnostique, l’étude anatomopathologique est la preuve médicolégale
essentielle des tumeurs malignes et bénignes.
Pour les biopsies, le prélèvement doit se faire à cheval entre tissu sain et tissu pathologique, de volume suffisant et orienté.
Pour les pièces opératoires, l’orientation est nécessaire.
La demande doit être formulée avec précision, en rappelant les éléments cliniques et radiologiques qui pourraient guider
l’anatomopathologiste.
L’analyse sémiologique des affections oro-maxillo-faciales est fondée sur l’interrogatoire et l’examen physique (exobuccal
et endobuccal). Elle doit être méthodique pour orienter les explorations paracliniques. Elle constitue la clé du diagnostic
étiologique.
BIBLIOGRAPHIE :
-Examen clinique de la cavité buccale et variantes physiologiques Aline Joly, Brigitte Huttenberger, Arnaud Pare
-EMC chirurgie orale et maxillo-faciale.
- Polycopie du Collège hospitalo-universitaire français de Chirurgie maxillo-faciale et Stomatologie destiné pour le deu-
xième cycle des études médicales.
EVALUATION FORMATIVE
Question 1 : L’examen physique de la face comprend obligatoirement :
A- L’auscultation
B- L’inspection
C-La percussion
D-La palpation
E-L’examen endobuccal
4- A, E
3- D, E
2- B, C
1- B, D, E
Réponses :