Infections Urinaires A Bamako: Aspects Epidemiologiques, Bacteriologiques Et Cliniques
Infections Urinaires A Bamako: Aspects Epidemiologiques, Bacteriologiques Et Cliniques
Infections Urinaires A Bamako: Aspects Epidemiologiques, Bacteriologiques Et Cliniques
Toutou Sissoko
*********************
Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odontostomatologie.
TITRE
INFECTIONS URINAIRES A
BAMAKO : ASPECTS
EPIDEMIOLOGIQUES,
BACTERIOLOGIQUES ET CLINIQUES
MEMBRES DU JURY :
PRESIDENT : Professeur MAHAMANE KHALIL MAIGA
MEMBRES : Docteur ELIMANE MARIKO
Docteur KEITA AMINATA MAIGA
lui toutes nos Louanges ». Tu as voulu faire de moi ce que je suis aujourd’hui
Ce fut très difficile, mais tu ne ménages aucun effort pour notre éducation. Tu
as toujours veillé à ce que je ne manque de rien pour mener à bien mes études.
Si j’ai pu arriver jusque là, c’est grâce à tes effort et sacrifice, saches que
Merci pour tous Papa ! Que l’avenir soit pour toi satisfaction et soulagement.
Amen !
mes sentiments. Nous avons été guidé par tes multiples conseils et
que tu nous as donnée a été remarquable et j’en suis fière .Tu incarnes,
saurons jamais payer le prix de cette affection que tu nous apportes. Maman je
Thèse de Pharmacie 3
Toutou Sissoko
m’engage de ne jamais oublier tes sages conseils qui m’ont toujours inspirée
nous ! Amen !
des études. Ton amour et ton courage ne m’ont jamais fait défaut. Trouvez ici
Demba
L’unité familiale n’a pas de prix ; qu’elle demeure pour nous l’objectif
Vous ne savez pas à quel point je vous adore, soyez rassuré de mon amour.
Pour votre tendresse, je prie Dieu pour que vous soyez dans son paradis,
Amen
MENTION SPECIALE
reconnaissance.
A mes amis maliens, Djelika Singaré, Kadi Koné Mariam Kariba Diakité
Amy NIARE, je ne sais pas si je dois vous féliciter ou vous remercier. Dans tous
REMERCIEMENT
mémorables passés au Point G. Puisse le tout puissant veiller sur notre pays.
Je prie le tout puissant afin qu’il renforce davantage le lien qui nous unie.
Ami Diallo, Fatoumata Soumano, Fatim Diarra, Fatim Berthé, Fatim Tangara, Mariam
Cheick, Djeneba singaré, Aminata Niang, Maicha Traoré : les souvenirs des moments
passés avec vous, resteront à jamais graver dans ma mémoire. Vous êtes et
vous resterez mes fidèles compagnons. Que le tout puissant raffermisse nos
Moustapha.
J’ai passé des moments avec vous. Ces moments pleins de jeu de cartes, des
A toutes les filles de la chambre 211 : Merci pour tous et bonne chance
pour la suite.
passés.
Aux Dr. KOITA Mariama et Dr Mimi maiga : merci pour votre soutient
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Toutou Sissoko
Consultant à l’O.M.S
Honorable maître ;
étudiants.
reconnaissance.
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Toutou Sissoko
combattants (MDAC)
Ancien directeur général adjoint des services de santé des armées (DSSA)
Honorable maître ;
C’est un privilège pour nous que vous siégez dans ce jury. Nous apprécions vos
Médecin hygiéniste
Honorable maître ;
avons été marqué par votre accueil, disponibilité et votre culture scientifique.
qualité de ce travail.
du point ″G″.
Honorable maître ;
reconnaissance, non seulement pour l’intérêt que vous portez à ce travail, mais
Ce travail, est le fruit du suivie sans relâche dont vous avez fait preuve à notre
égard.
Notre séjour dans votre service nous a permis d’apprécier en vous vos
scientifique, votre amour pour le travail bien fait et votre ponctualité font de
Sommaire
1. Introduction…………………………………………………………… 1
2. Rappel…………………………………………………………………. 3
2.1 Définitions…………………………………………………………. 3
2.2 Physiopathologie…………………………………………………… 5
2.3 Aspects cliniques des infections urinaires…………………………. 6
2.4 Diagnostic radiologique…………………………………………… 10
2.5 Diagnostic biologique…………………………………………….. 11
3. Matériel et Méthodes………………………………………………….. 20
3.1.Méthodes………………………………………………………… 20
3.2. Examen biologique…………………………………………….... 21
3.3 Antibiogramme………………………………………………...... 28
3.4 Analyse statistique……………………………………………….. 31
4. Résultats………………………………………………………………… 32
4.1 Epidémiologie……………………………………………………. 32
4.1.1. Prévalence………………………………………………… ….. 32
4.1.2 Facteurs favorisants…………………………………………….. 40
4.2. Aspects bactériologiques……………………………………….. 43
4.3. Etude clinique…………………………………………………… 61
5. Discussion………………………………………………………………. 64
5.1. Méthodologie…………………………………………………….. 64
5.2. Epidémiologie…………………………………………………. 64
5.3. Aspects bactériologiques……………………………………… 67
5.4. symptomatologie………………………………………………… 72
6. Conclusion-Recommandations………………………………………… 74
Références bibliographiques…………………………………………….. 77
Annexes
Résumé
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Sommaire
3. Introduction…………………………………………………………… 1
4. Rappel…………………………………………………………………. 3
4.1 Définitions…………………………………………………………. 3
4.2 Physiopathologie…………………………………………………… 5
4.3 Aspects cliniques des infections urinaires…………………………. 6
4.4 Diagnostic radiologique…………………………………………… 10
4.5 Diagnostic biologique…………………………………………….. 11
3. Matériel et Méthodes………………………………………………….. 20
3.1.Méthodes………………………………………………………… 20
3.2. Examen biologique…………………………………………….... 21
3.3 Antibiogramme………………………………………………...... 28
3.4 Analyse statistique……………………………………………….. 31
4. Résultats………………………………………………………………… 32
4.1 Epidémiologie……………………………………………………. 32
4.1.1. Prévalence………………………………………………… ….. 32
4.1.2 Facteurs favorisants…………………………………………….. 40
4.2. Aspects bactériologiques……………………………………….. 43
4.3. Etude clinique…………………………………………………… 61
5. Discussion………………………………………………………………. 64
5.1. Méthodologie…………………………………………………….. 64
5.2. Epidémiologie…………………………………………………. 64
5.3. Aspects bactériologiques……………………………………… 67
5.4. symptomatologie………………………………………………… 72
6. Conclusion-Recommandations………………………………………… 74
Références bibliographiques…………………………………………….. 77
Annexes
Résumé
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1. INTRODUCTION
Les infections urinaires sont fréquentes tant en milieu hospitalier qu’en milieu
communautaire.
Elles se rencontrent chez l’enfant, l’adulte et le vieillard, dans les deux sexes.
Elles occupent une place importante parmi les motifs de consultation.
Parmi les infections nosocomiales, les infections urinaires ont une place non
négligeable. Leur fréquence élevée pourrait s’expliquer par la prolifération
préférentielle de certains germes au niveau des voies urinaires et la multiplicité des
facteurs favorisants (l’âge, le sexe, l’état du patient).
Devant la recrudescence et les conséquences graves que cette affection pourrait
entraîner chez la femme enceinte, les enfants et les sujets âgés, plusieurs études lui
ont été consacrées.
Aux Etats-Unis, les infections urinaires occupent la première place parmi les
infections nosocomiales (61).
En France VEYSSIER au cours de ses travaux a trouvé que les infections étaient
essentiellement urinaires après un long séjour à l’hôpital à 47 % et survenaient
beaucoup plus chez les personnes âgées (89).
Au Mali les infections urinaires sont la troisième cause de fièvre avec une
prédominance féminine de 33 % contre 26 % chez les hommes (86).
Les germes les plus fréquemment isolés sont les entérobactéries 81 %( 69,4 %
Escherichia coli, 5,2 % Proteus mirabilis, groupe-Klebsiella-Enterobacter-Serratia
5,3 %, Citrobacter freundii 1,3 %)…et des cocci à gram positif 12,9 %,
(Staphylococcus aureus 2,2 %, Staphylococcus epidermidis 0,7 %, Staphylococcus
saprophyticus 0,6 %, autres staphylocoques 0,1 %, Streptococcus agalactiae
1,9 %, Enterococcus sp 7,4 %) (29).
Les Streptocoques et les Entérocoques sont de plus en plus rencontrés au cours des
infections urinaires dans les pays en voie de développement à cause du manque
d’éducation de la population sur l’hygiène sanitaire (8).
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Toutefois, dans la littérature, les aspects épidémiologiques et étiologiques de
l’affection n’ont pas suffisamment été étudiés (35). Face à cette insuffisance il nous
a semblé intéressant d’apporter notre humble contribution à l’étude des infections
urinaires à Bamako.
Les objectifs de notre étude étaient:
Objectif général :
Etudier les aspects épidémiologiques, bactériologiques et cliniques des infections
urinaires à l’hôpital du Point G à Bamako
Objectifs spécifiques :
- Déterminer la prévalence des infections urinaires chez les consultants externes et
les hospitalisés du Point G ;
- Identifier les facteurs de risque des infections urinaires ;
- Identifier les bactéries responsables d’infections urinaires ;
- Etudier la sensibilité aux antibiotiques des principales bactéries responsables
d’infections urinaires ;
- Identifier les principaux signes cliniques et biologiques des infections urinaires.
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2. RAPPEL
2.1. Définitions :
Infection urinaire : C’est une colonisation de l’appareil urinaire par des germes
qui envahissent la vessie (infection urinaire basse) ou l’uretère et le rein (infection
urinaire haute) (50, 63).
Biologiquement elle est définie par la présence de bactérie dans l’urine
significative au moins à 105 germes par ml d’urine accompagnée d’une
leucocyturie pathologique supérieure ou égale à 104 par ml d’urine (49).
La dysurie : Elle se définit par une difficulté de la miction et englobe toutes les
anomalies de la miction : effort pour uriner, retard de la miction, faiblesse du jet,
fuite d’urine post-mictionnelle (49).
Pyurie : Elle se définit par la présence de leucocytes plus ou moins altérés dans les
urines (50).
Cystite : C’est une inflammation de la muqueuse vésicale secondaire à l’infection,
entraînant une intolérance du réservoir vésical à son contenu et manifeste par un
besoin fréquent et impérieux de vider la vessie (11, 24, 50, 69).
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Pyélonéphrite : C’est une inflammation aiguë ou chronique du parenchyme rénal
et des cavités excrétrices rénales (11, 50, 69).
Hématurie : C’est une émission de sang dans les urines ; elle peut être d’origine
médicamenteuse, alimentaire, métabolique, pathologique ou une contamination par
le sang du voisinage (17, 37, 55, 61, 70, 83).
Pollakiurie : Elle se définit par une émission fréquente et exagérée des mictions
non en rapport avec lors du recueil par voie naturelle (50).
Les germes diffusent à partir d’un foyer infectieux existant et parviennent au rein à
la vessie par voie sanguine. Cette voie de pénétration est plus rare et se produit s’il
existe des lésions au niveau du parenchyme rénal ou de la paroi vésicale. Les
infections de cette voie sont rencontrées au cours des maladies chroniques
(tuberculose urinaire) (50, 66, 72).
2.2.1.3. La voie lymphatique :
Elle est contestée. Les germes intestinaux traverseraient les anastomoses entre le
colon et le rein droit (50, 66).
2.2.2. Les facteurs favorisant le développement des bactéries
La présence des germes dans l’urine, leur persistance et leur multiplication
dépendent des facteurs liés à l’hôte (24, 50, 79).
2. 2. 2. 1. Facteurs liés aux germes
2.2.2.1.1. Adhérence bactérienne
L’adhérence bactérienne aux cellules urothéliales est réalisée de façon spécifique
par des structures protéiques membranaires : les adhésines.
Elles favorisent une ascension des germes vers les voies urinaires supérieures à
contre courant dans l’urètre.
Elles se lient à des récepteurs sur la cellule cible. Plusieurs types d’adhésines ont
été identifiés chez les Echerichia coli uropathogènes : les fimbriae ou les pili.
Il existe plusieurs sortes de pili :
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- Les pili de type I qui reconnaissent les résidus mannose dépendants qui
s’attachent sur la proteine de TAMM HORSFALL. Ce type de pili est
présent sur 80 % des Escherichia coli uropathogènes.
- Les pili de type II qui reconnaissent les résidus mannose indépendants qui
jouent un rôle dans le pouvoir pathogène et seraient essentiels à la
colonisation des voies urinaires supérieures (23, 50, 58, 61, 72, 73).
2.2.2.1.1. Production d’enzymes
Certaines bactéries telles que les Proteus, Klebsiella et Pseudomonas possèdent
une uréase qui métabolise l’urée en ammoniaque. Ce phénomène entraîne une
augmentation du pH, une précipitation d’ions normalement solubles (cristaux de
phosphate ammoniaco-magnésien) et une stase rénale qui favorise le
développement des bactéries (42, 58, 63).
2.2.2.1.3. Production des toxines
Les toxines telles l’hémolysine et l’aérobactine inhibent les synapses
noradrénergiques des fibres musculaires lisses, ce qui entraîne une diminution du
péristaltisme urétéral et une stase urinaire (58, 66, 72).
2.2.2.2. Facteurs liés à l’hôte.
2.2.2.2.1. Facteurs liés au pH
Les urines sont normalement acides. Le risque d’infection varie avec le statut
hormonal. Chez la femme l’imprégnation oestrogénique permet une meilleure
défense contre l’infection, alors que les femmes ménopausées sans
supplémentation hormonale ont une fréquence accrue d’infection urinaire.
Un pH supérieur à 5 favorise la prolifération des bactéries (14, 26, 30, 44, 66).
2.2.2.2.2. La présence d’une glycosurie
Les urines contenant des petites quantités de sucre représentent un excellent milieu
de culture pour les bactéries. C’est un des facteurs expliquant les complications
infectieuses urinaires chez le diabétique (66).
2.2.2.2.3. Les facteurs mécaniques
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Ils sont essentiels et permettent le développement de l’infection. Dans la vessie, la
multiplication bactérienne est très rapide, la diurèse est indispensable pour éviter
celle-ci. Il ne doit pas avoir de résidu post-mictionnel car toute stase urinaire est
favorable au développement des germes.
Les stases urinaires peuvent être occasionnées :
- des anomalies congénitales ou acquises sur les voies excrétrices :
. Chez la fille et la femme, on note un rétrécissement juxta-méatique
congénital, ou un rétrécissement acquis de l’urètre par traumatisme obstétrical
. Chez le garçon, le rétrécissement urétral congénital est un obstacle au
développement de l’infection urinaire
- les désordres vésico-sphinctériens d’origine neurologique
- Les complications (tumeurs de la vessie ou de la prostate)
- La grossesse au cours de la laquelle l’utérus gravide comprime la vessie et
favorise l’apparition d’un résidu post-mictionnel
- Les gestes iatrogènes comme la pose d’une sonde à demeure
- Les corps étrangers : lithiases (50, 61, 66, 68, 78, 79).
2.2.2.2.4. Les facteurs liés aux rapports sexuels
Chez la femme, le traumatisme urétral lors des rapports sexuels favoriserait
l’infection urinaire (24, 80).
2.2.2.2.5. Les facteurs hormonaux
La progestérone, présente en grande quantité, diminue la tonicité et la contractilité
des fibres musculaires lisses de l’uretère. Elle inhibe le péristaltisme urétéral et
favorise ainsi la stagnation des urines et le reflux vésico-urétéral.
Elle diminue le tonus sphinctérien, favorisant le reflux urétro-vésical. Les
œstrogènes sont responsables de l’hyperthermie du trigone. Ils favorisent
également l’adhérence des germes sur l’urothélium (30, 68).
2.2.2.2.6. L’âge
Thèse de Pharmacie 24
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La fréquence chez le sujet âgé des incontinences fécales et urinaires explique la
contamination des urines vésicales.
Les troubles de la dynamique vésicale avec, chez l’homme, l’hypertrophie
prostatique et la perte des défenses physiologiques d’origine prostatique.
Dans les deux sexes, les désordres de la vidange favorisent l’infection (14, 18, 50).
2.2.2.2.7. Les autres facteurs : Ce sont :
- le déséquilibre de la flore endogène dû à l’utilisation des savons agressifs ou
une hygiène douteuse, favorable à une implantation du germe.
- Les facteurs locorégionaux dont la constipation et les infections génitales
chez la femme.
- L’utilisation de diaphragmes cervicaux.
- Le port de vêtements moulants (72)
- La conservation du prépuce chez le jeune garçon (24).
2.5.2.2.2. Streptocoques :
Ce sont des cocci à gram positif, ovoïdes, groupés en chaînettes, immobiles non
sporulés, aérobies anaérobies facultatifs, ne possédant pas de catalase, ne réduisent
pas les nitrates, possèdent une capsule, ont un antigène spécifique de groupe appelé
antigène C ou polyoside C utilisé dans le schéma de LANCEFIELD pour la
classification des streptocoques en sérogroupe. Certains streptocoques ne possèdent
pas de polyoside C et sont non groupables. Les streptocoques préfèrent les milieux
enrichis pour leur culture.
Dans les infections urinaires, on peut rencontrer : le Streptocoque bêta-hémolytique
du groupe B, les Streptocoques D et les Streptocoques non groupable
Thèse de Pharmacie 30
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2.6. Antibiotiques :
- Bêta lactamines
- Aminosides ou aminoglycosides
- Phénicolés
- Tétracyclines
- Macrolides, Kétolides, lincosamides, Streptogramine (MLS)
- Rifamycines
- Polypeptides : polymyxines et bacitracines +tyrosine
- Sulfamides et Triméthoprime
- Quinolones
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- Dérivés de l’oxyquinoléine ou 8-hydroxy-quinoléines
- Dérivés des nitrofuranes ou nitrohétérocycles
- 5- Nitro-imidazolés.
2. 6. 3. Mode d’action et cibles bactériennes :
2.6.3.1. Les bêta lactamines :
Les bêta lactamines inhibent la synthèse de la paroi en se fixant sur les protéines
liant les pénicillines (PLP).Ces protéines sont des carboxypeptidases et des trans
peptidases nécessaire à la liaison entre les chaînes latérales du peptidoglycane.
2.6.3.2. Glycopeptides –Vancomycine, Téicoplanine :
Les glycopeptides inhibent la synthèse de la paroi bactérienne en se fixant sur la
terminaison D-ala-D-ala de la chaîne latérale du pentapeptide.
2.6.3.3. Bacitracine :
Elle empêche la déphosphorylation du phospholide nécessaire à la synthèse de la
chaîne longitudinale du peptidoglycane composée d’acide N-acétyl-muramine et
d’acide N-acétyl-glucosamine.
2.6.3.4. Aminoglycosides ou Aminosides :
Les aminosides inhibent et tuent les microorganismes en se fixant sur les ribosomes
70S (sous-unité 30s) et empêchent la synthèse des protéines.
NH2
OH NH2
OH
NH2 O
O CH3
O
OH
OH OH
O NHCH3
CH2NH2
Structure de la Gentamicine.
Thèse de Pharmacie 32
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2.6.3.5. Tétracyclines :
Ce sont de grandes molécules composées de quatre cycles et de substitutions
variables à différents sites. Elles inhibent la synthèse des protéines en empêchant
l’ARN aminocyl-transférase d’atteindre le site accepteur sur le ribosome (sous-
unité 30S).
OH NH2
OH
NH2
C
OH
O
OH O OH O
Structure de la Tétracycline.
C CHCl2
NH
H
O2N C C CH2OH
H
OH
Structure de la Chloramphénicol
2.6.3.7. Macrolides :
Les macrolides sont de grandes molécules contenant un anneau macrocyclique de
lactones composés de 14-16 éléments. L’érythromycine se fixe sur le 23S rRNA
dans la sous-unité 50S du ribosome et bloque la translocation lors de la synthèse
protéique.
Thèse de Pharmacie 33
Toutou Sissoko
2.6.3.8. Lincosamides :
Ils se fixent sur la sous-unité 50S du ribosome et empêchent la formation de
peptides nécessaires à la synthèse de protéines.
3.6.3.10. Sulfamides :
Les sulfamides agissent en compétition avec le PABA pour le site actif, la
dihydroptéroate synthétase.
2.6.3.11. Triméthoprime :
Il est analogue à la pyrimidine et inhibe la dihydrofolate réductase.
2.6.3.12. Quinolones :
Les quinolones inhibent l’activité de l’ADN-gyrase et empêchent
le « Supercoiling » du chromosome bactérien.
F C
OH
H3C N N N
• La gélose de DRIGALSKI :
Contenant du lactose, elle permet de différencier les Entérobactéries qui
fermentent le lactosede celles qui ne le fermentent pas. C’est un milieu sélectif
pour les bacilles à Gram négatif, qui inhibe la croissance des germes à Gram
positif grâce à la présence de cristal violet dans sa composition.
• La gélose Columbia additionnée de sang de mouton (5 %), d’acide
nalidixique et de colistine :
Elle favorise la croissance des cocci à Gram positif, la culture a lieu à 37°C en
anaérobiose ou sous une atmosphère enrichie en gaz carbonique (CO2).
3.2.2.3. Ensemencement :
Il a pour but de dénombrer et d’isoler les bactéries en cause en obtenant des
colonies bien distinctes. Il se fait par plusieurs méthodes dont la plus utilisée
est celle de l’anse de platine calibrée. Il a consisté à prendre quelques
Thèse de Pharmacie 38
Toutou Sissoko
microlitres d’urines et de les déposer sur un rayon ou à l’extrémité de la
gélose. A partir de ce dépôt, des stries serrées sur la surface de la gélose ont été
réalisées.
3.2.2.4. Incubation :
Elle a consisté à mettre les boites ensemencées dans l’étuve à 37°C pendant 18
à 24 h.
3.2.2.5. Interprétation de la leucocyturie et de la bactériurie :
Une bactériurie supérieure ou égale à 104 bactéries par ml définit l’infection
des urines vésicales. Cependant de véritables infections peuvent
s’accompagner d’une bactériurie comprise entre 103 et 104 par ml (urines
n’ayant pas séjourné assez longtemps dans la vessie, malade sondé ou
incontinent). Une bactériurie supérieure à 103 ou même supérieure à 105 par ml
n’est pas un signe de plus grande gravité. Une leucocyturie supérieure à
200.000/ml signe l’existence d’une réaction inflammatoire. Cependant, de
véritables réactions inflammatoires peuvent ne pas s’accompagner d’une
leucocyturie élevée (foyer inflammatoire bien circonscrit, dilution des urines,
la lyse des leucocytes est uniquement liée à de mauvaises conditions de
conservation du prélèvement avant son examen).
En principe, une bactériurie élevée s’accompagne d’une leucocyturie élevée.
Dans certains cas on observe des dissociations entre ces deux paramètres :
- Bactériurie inférieure à 10.000 avec leucocyturie élevée : réaction
inflammatoire d’origine diverse, par exemple :
Infection par une bactérie non mise en évidence par les techniques
standard (Mycobacterium tuberculosis)
Infection urinaire au début du traitement
Foyer infectieux n’ensemençant pas l’urine
Infection non bactérienne
Réaction inflammatoire traumatique (calcul) ou tumorale
Maladie néphrologique (glomérulonéphrite).
Thèse de Pharmacie 39
Toutou Sissoko
3.2.2.6. Identification des germes :
3.2.2.6.1. Identification des bacilles à Gram négatif :
La coloration de Gram ayant confirmé la présence de bacilles à GRAM négatif,
leur identification a été faite sur la base de leurs caractères biochimiques.
3.2.2.6.1.1. Identification par la galerie API 20E
C’est une galerie d’identification qui permet la recherche de plusieurs caractères
biochimiques par des réactions enzymatiques.
Elle comporte 20 caractères biochimiques avec 20 microcupules contenant des
substrats sous forme déshydratée. Les microcupules sont inoculées par la
suspension bactérienne qui reconstitue les milieux. Les réactions produites pendant
la période d’incubation se traduisent par des virages colorés spontanés ou révélés
par addition de réactifs.
Une suspension bactérienne a été faite dans les tubes à hémolyse contenant 5 ml
d’eau physiologique stérile. Quelques gouttes de cette suspension ont été
distribuées dans les cupules de la galerie. La galerie a été placée à l’étuve à 37 °C
pendant 24 h. Le temps écoulé, après addition de certains réactifs (la soude VP1 et
l’α-naphtylamine VP2, le perchlorure de fer et le réactif de KOVACS), des virages
colorés ont apparu et ont permis l’identification des germes en fonction du tableau
API 20E et du catalogue d’identification des entérobactéries.
3.2.2.6.1.2. Milieu urée-indole :
Ce milieu a permis de rechercher simultanément l’uréase, la tryptophane
désaminase (T.D.A) et la production d’indole.
La positivité du test a été marquée par le virage de l’orange au rouge, la présence
de l’indole par la présence d’un anneau rouge après addition d’une goutte du réactif
de KOVACS et la présence de T.D.A par une coloration marron foncée après ajout
du perchlorure de fer.
3.2.2.6.1.3. Recherche de la catalase :
Thèse de Pharmacie 40
Toutou Sissoko
Nous avons utilisé le réactif ID color catalase de bioMérieux (flacon compte goutte
contenant une solution d’eau oxygénée à 10 volume, un agent épaississant et du
bleu d’Evans).
Principe
La catalase est une enzyme contenant du fer, qui catalyse la décomposition du
peroxyde d’oxygène (H202) en eau oxygénée. Synthétisée par la plupart des
bactéries aérobies. Le test de la catalase sert à détecter la présence de cette enzyme
dans une souche bactérienne donnée.
2H202 + catalase---------------------->2H20 + 02 (dégagement gazeux)
La mise en évidence de la catalase est réalisée en présence d’eau oxygénée, par
obtention d’un dégagement important d’oxygène naissant.
Lecture
La présence de catalase s’est traduite par le dégagement en moins de 5s de bulles
d’oxygène qui ont formé une mousse persistante.
3.2.2.6.1.4. Recherche de l’oxydase :
Il se fait à l’aide d’un test qui permet de détecter un type particulier de chaîne
respiratoire, qui comporte en fin de chaîne un cytochrome C et l’oxydase associée.
Nous avons utilisé le réactif bactident oxydase des laboratoires MERCK-
CLEVENOT (France).
Mode opératoire :
Pour effectuer le test, on a humecte une petite surface de papier filtre de quelques
gouttes du réactif de l’oxydase de KOVACS et on y a étale une petite quantité de
matériel bactérien au moyen d’une pipette Pasteur. La présence de cytochrome
oxydase s’est manifestée par la coloration violette dans les 10 secondes qui suivent.
3.2.2.6.1.5. Recherche de l’acétoine :
C’est la réaction de VOGES PROSKAUER. Cette réaction détecte la capacité qu’à
un organisme de fabriquer de l’acétoïne (acétyl méthylcarbinol).
Mode opératoire :
Thèse de Pharmacie 41
Toutou Sissoko
On inocule un milieu peptone-glucose tamponné au phosphate avec la souche à
tester et on le met à incuber à 37° pendant 2 jours. On ajoute successivement à 1ml
de culture, 0,6ml d’une solution d’alpha-naphtol à 5% dans l’éthanol et 0,2ml
d’une solution d’hydroxyde de potassium à 40%. Le tube, agité, placé en position
inclinée, est examiné après 30 à 60min.
Lecture :
Si l’acetoine est présente, elle est oxydée en diacétyl lequel, dans les conditions du
test donne une coloration rouge (test VP positif).
Le test du citrate :
Ce test détermine la capacité qu’à un organisme d’utiliser le citrate comme seule
source de carbone. Le milieu employé est la gélose citratée de SIMMONS qui
contient de l’acide citrique ou du chlorure de sodium et du sulfate de magnésium.
Mode opératoire :
A partir d’une colonie de l’organisme à tester, on a préparé une suspension saline
pour inoculer au moyen d’un fil droit, le milieu de SIMMONS. Celui-ci est incubé
et examiné après un ou deux jours pour voir s’il y croissance.
3.2.2.6.2. Identification des cocci à GRAM positif :
3.2.2.6.2.1. Les Staphylocoques :
3.2.2.6.2.1.1. Recherche de la catalase :
Il a été réalisé comme pour les Entérobactéries et le test est positif.
3.2.2.6.2.1.2. Recherche de la coagulase :
Ce test permet de détecter la présence d’une enzyme, la coagulase qui coagule le
plasma en formant des caillots. Le plasma utilisé pour ce test doit contenir un
anticoagulant comme le citrate, l’oxalate ou l’héparine afin d’éviter toute
agglutination. Signalons toute fois que certaines bactéries sont capables de
métaboliser le citrate et peuvent donner lieu à une réaction positive en l’absence de
coagulase.
Le test de la coagulase est utilisé pour différencier les souches de Staphylococcus
aureus produisant la coagulase des espèces coagulase négative.
Thèse de Pharmacie 42
Toutou Sissoko
Principe :
Une goutte du plasma citraté ou oxalaté a été mélangée à une goutte de suspension
bactérienne épaisse placée sur une lame porte-objet.
L’agglutination des cellules a eu lieu dans un délai de 5secondes dans le cas d’une
souche à coagulase positive. Des souches coagulase positive et négative doivent
servir de témoins lors de chaque détermination.
3.2.2.6.2.2. Les Streptocoques : deux tests permettent de les identifier :
3.2.2.6.2.2.1. Le test à la catalase : il est négatif
3.2.2.6.2.2.2. Le SLIDEX Strepto-kit :
Il est constitué de latex sensibilisé, et permet le groupage rapide des streptocoques
bêta- hémolytiques, A, B, C, D, F, et G à partir du polyoside C.
Ce test d’agglutination consiste à prélever 2 à 3 colonies bactériennes et à les
emultionner dans 0,4ml d’enzyme d’extraction. On incube ensuite 10 à 15 minutes
à 37°C l’extrait antigénique de la souche de Streptocoque ainsi préparée, la
suspension de latex bien homogénéisée, une goutte de chacun des latex est déposée
sur une carte. A l’aide d’une pipette Pasteur l’extrait est prélevé et déposé une
goutte à coté de chaque cercle en utilisant toute la surface, et on imprime un
mouvement de rotation. La réaction est positive s’il y’a apparition d’une
agglutination. Ceci permet d’identifier le groupe de Streptocoque isolé.
3.2.10.2.3. Recherche des anticorps fixés sur les bactéries
Elle utilise une technique d’immunofluorescence à l’aide d’anticorps anti-
immunoglobulines humaines marqués à la fluorescéine. Cette recherche permettrait
de distinguer les infections urinaires hautes (présence d’anticorps fixés) des
infections urinaires basses (absence d’anticorps fixés) (64).
3.2.10.2.4. Antibiogramme
Le choix des antibiotiques testés a reposé avant tout sur les caractères
morphologiques des germes.
Parmi les antibiotiques susceptibles d’être utilisés en thérapeutique, toutes les
molécules ne sont pas prises en compte. En effet, la connaissance des familles
Thèse de Pharmacie 43
Toutou Sissoko
d’antibiotiques et des mécanismes de résistance croisée permet de ne faire figurer
dans l’antibiogramme qu’un nombre restreint de molécules représentatives. La
méthode de diffusion ou antibiogramme standard a été retenue pour la réalisation
de nos antibiogrammes. Nous avons utilisé la gélose de Muller-Hinton (pour les
bacilles à gram négatif et les Staphylocoques) et la gélose au sang pour les
Streptocoques et les entérocoques.
3.2.10.2.4.4. Interprétation
Nos résultats ont été obtenus après lecture des diamètres de zone d’inhibition
par une règle graduée. Le diamètre des zones est alors comparé aux normes
françaises de l’antibiogramme (communiqué 1998 du comité de
l’antibiogramme de la Société Française de microbiologie).
3. 3 Analyse statistique :
La saisie et l’analyse des données ont été effectuées à l’aide du Logiciel Epi
Info. Pour la comparaison de nos proportions nous avons utilisé le test du Khi
carré.
Thèse de Pharmacie 46
Toutou Sissoko
4. RESULTAT
4.1 Epidémiologie
4.1.1 Prévalence
Sur 1838 malades, 507(27,6 %) ont contracté une infection urinaire.
4.1.1.1 Prévalence des infections urinaires en fonction du sexe
Les infections urinaires ont été plus fréquentes chez les femmes que chez les
hommes : la différence est significative (tableau I).
Tableau XVI : Répartition des souches isolées chez les consultants externes en
fonction du sexe et de l’espèce bactérienne
Féminin Masculin Total
Escherichia coli 102 59 161
(52 %) (64 %) (56 %)
Klebsiella pneumoniae 29 22 51
(14,8 %) (24 %) (17,7 %)
Staphylococcus à coagulase 21 24 45
négative (10,7 %) (26 %) (15,6 %)
Pseudomonas aeruginosa 2 11 13
(1 %) (12 %) (4,5 %)
Staphylococcus aureus 8 4 12
(4,1 %) (4,3 %) (4,2 %)
Streptococcus sp 8 2 10
(4,1 %) (2 %) (3,5 %
Enterobacter cloacae 1 8 9
(0,5 %) (8,7 %) (3,1 %)
Acinetobacter sp 5 2 7
(2,6 %) (2 %) (2,4 %)
Enterococcus sp 2 5 7
(1 %) (5,4 % (2,4 %)
Streptococcus non groupable 3 3 6
(1,5 %) (3,3 % (2,1 %)
Proteus mirabilis 2 2 4
(1 %) (2 %) (1,4 %)
Autres 13 9 22
(6,6 % (9,8 %) (7,6 %)
Total 196 151 347
(100 %) (100 %) (100 %)
Thèse de Pharmacie 60
Toutou Sissoko
4.2.4 Répartition des bactéries isolées chez les hospitalisés
Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa et
Staphylococcus aureus ont été les principales bactéries isolées chez les
hospitalisés. Parmi les Staphylococcus à coagulase négative, 2 souches de
Staphylococcus epidermidis ont été identifiées dont une chez les hommes et une
chez les femmes (tableau XVII).
4.2.8.8 Enterococcus sp
L’amoxicilline a été la molécule la plus active sur Enterococcus sp (tableau
XXVIII).
Tableau XXVIII : Sensibilité aux antibiotiques d’Enteroccoccus sp
S I R Total
Pénicilline G 0 8 8 16
(50 %) (50 %) (100 %)
Amoxicilline 15 1 0 16
(94 %) (6 %) (100 %)
Kanamycine 8 0 7 15
(53,3 %) (46,7 %) (100 %)
Erythromycine 5 1 10 16
(31,25 %) (6,25 %) (62,5 %) (100 %)
Lincomycine 0 0 16 16
(100 %) (100 %)
Pristinamycine 8 0 8 16
(50 %) (50 %) (100 %)
Chloramphénicol 6 3 7 16
(37,5 %) (18,75 %) (43,75 %) (100 %)
Tétracycline 4 0 7 11
(36,4 %) (63,6 %) (100 %)
Enterobacter cloacae
Nos souches d’Enterobacter cloacae ont été sensibles à la colistine (100 %) et à
l’amikacine (65,5 %). Le genre Enterobacter est caractérisé par une résistance
naturelle aux aminopécillines (amoxicilline) et aux céphalosporines de première et
deuxième génération (céfalotine, céfoxitine).
TAHIROU a trouvé une sensibilité à la ceftazidime (52,5 %), à l’amikacine (74 %),
à la pefloxacine (52,5 %) et à la colistine (100 %) (83).
Pseudomonas aeruginosa
Nos souches de Pseudomonas aeruginosa ont été sensibles à la ceftazidime (96 %),
à l’amikacine (72 %) et à la colistine (100 %).
Proteus mirabilis
Nos souches de Proteus mirabilis ont été sensibles à l’amikacine (100 %), aux
céphalosporines (céfoxitine 100 %, ceftazidime 81,8 %, céfotaxime 81,8 %).
Ces résultats sont proches de ceux TAHIROU pour les céphalosporines de
troisième génération (céfotaxime 81 %, ceftazidime 81 %) et s’en éloignent pour
les céphalosporines de deuxième génération (céfoxitine 65 %).
Thèse de Pharmacie 85
Toutou Sissoko
Staphylococcus à coagulase négative
Nos souches de Staphylococcus à coagulase négative ont été sensibles à
l’amikacine (87,6 %), à la nétilmicine (88,8 %), à la gentamicine (71,9 %) à la
céfalotine (70,8 %), à la fosfomycine (86,5 %) à l’acide fusidique (71,9 %), au
chloramphénicol (68,5 %) et à l’association amoxicilline + acide clavulanique
(69,7 %).
SANGARE a rapporté une sensibilité de 71 % au chloramphénicol, 82 % à
l’association amoxicilline + acide clavulanique, 71 % à l’oxacilline, 71 % à la
céfalotine, 98 % à la pristinamycine, 77 % à la lincomycine, 75 à la péfloxacine,
81 % à la gentamicine, 81 % à la tobramycine, 82 % à la nétilmicine, 82 % à
l’amikacine, 78 % à l’acide fusidique.
Nos souches ont été plus sensibles à la nétilmicine et à l’amikacine que celles de
SANGARE (77). Par contre il y a une diminution de la sensibilité à l’association
amoxicilline + acide clavulanique, à la gentamicine et à l’acide fusidique chez nos
souches par comparaison à celles de SANGARE (77).
Staphylococcus aureus
Nos souches de Staphylococcus aureus ont été sensibles à l’association
amoxicilline + acide clavulanique (88 %), à l’oxacilline (84 %), à la céfalotine (84
%), aux aminosides, macrolides, lincosamides, streptogramines, à la
ciprofloxacine (72 %), au triméthoprime(72 %), à l’acide fusidique (76 %) et à la
fosfomycine (92 %).
SANGARE a rapporté une sensibilité de 82 % à l’association amoxicilline + acide
clavulanique, 71 % à l’oxacilline, 71 % à la céfalotine, 98 % à la pristinamycine,
77 % à lincomycine, 75 % à la péfloxacine, 81 % à la gentamicine, 81 % à la
tobramycine, 82 % à la nétilmicine, 82 % à l’amikacine, 78 % à l’acide fusidique.
Thèse de Pharmacie 86
Toutou Sissoko
Nos souches ont été plus sensibles à l’oxacilline et aux aminosides que celles de
SANGARE (77). A l’inverse il y a une diminution de la sensibilité de nos souches
à la pristinamycine par opposition à celles de SANGARE (77).
Streptococcus sp
Nos souches ont été souvent sensibles à l’amoxicilline (74,29 %).
En 2003 SANGARE a trouvé 86 % de sensibilité à l’amoxicilline (77).
Enterococcus sp
L’amoxicilline (94 %) a été la molécule la plus active sur nos souches.
En 2003 SANGARE a rapporté une sensibilité de 100 % à l’amoxicilline, 80 % à
la pristinamycine et 67 % à l’érythromycine (77).
5.4 Symptomatologie
5.4.1 Signes cliniques
Les signes fonctionnels ont été dominés par la brûlure mictionnelle 30,7 %, dysurie
23,3 %, pollakiurie 6,7 %, fièvre 17,3%, hématurie 9,3 %.
Polyurie, pyurie, douleur lombaire ont été faiblement notées.
La cystite 12(2,36 %) et l’insuffisance rénale 19(3,74 %) ont donné une suite
favorable.
L’enquête sur le renseignement clinique n’a pas été fortuné 40,62 % des patients
avaient un renseignement vague.
Nos résultats ont été conformes à ceux de la littérature (50, 61, 79).
Thèse de Pharmacie 87
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5.4.2 La leucocyturie
Les leucocyturies variant de 104/mm3 (44,4 %) à ≥ 105/mm3 (45,4 % ) ont été plus
fréquentes ; 10,2 % des patients avaient une leucocyturie comprise entre 103/mm3 à
104/mm3 .
Toutefois une leucocyturie normale n’exclut pas une infection urinaire débutante.
Chez Epok 43,4 % des malades avaient une leucocyturie à 103/mm3, 22,4 % et 34,2
% de patients avaient respectivement une leucocyturie de 104/mm3et 105/mm3.
Dans la littérature la présence de 10 leucocytes par champ microscopique dans les
urines peut confirmer une infection (23, 37, 61).
Thèse de Pharmacie 88
Toutou Sissoko
6. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
6.1 CONCLUSION
Au terme de notre étude, nous avons constaté que les infections urinaires ont été
plus fréquentes en milieu hospitalier qu’en milieu extra-hospitalier.
L’infection urinaire a été indépendante du service d’hospitalisation.
La fréquence des infections urinaires a été plus importante chez les femmes que
chez les hommes ainsi que chez les malades âgés de plus de 65 ans que chez les
autres. Les infections urinaires ont été influencées par le diabète, le port d’une
sonde vésicale, la durée d’hospitalisation. Nous n’avons pas trouvé de lien entre le
sida, la grossesse et les infections urinaires. La taille de notre échantillon n’a pas
permis de chercher un lien entre les infections urinaires et certaines affections :
syndrome néphrotique, insuffisance rénale, adénome de la prostate, lithiases
urinaires etc…
Les bactéries isolées ont été pour la plupart des bacilles à Gram négatif
(Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa, Proteus
mirabilis). Ensuite viennent les cocci à Gram positif (S. aureus, Staphylococcus à
coagulase négative, Streptococcus sp, Enterococcus sp). Nous avons isolé des
germes rares, ce sont Aeromonas salmonicida et Providencia stuartii.
L’analyse des résultats de l’antibiogramme de nos souches responsables
d’infections urinaires a permis de faire les constatations suivantes :
La sensibilité à la colistine est constante chez E. coli, Klebsiella pneumonaie et
Enterobacter cloacae. Il n’en est pas de même pour les céphalosporines de
troisième génération dont l’activité sur les entérobactéries s’affaiblit à cause de la
production de β-lactamases (céphalosporinases hyperproduites chez Enterobacter
sp, β-lactamase à spectre élargi chez E. coli, K. pneumoniae, E. cloacae).
Les antibiotiques les plus inefficaces ont été l’ampicilline, la ticarcilline, l’acide
nalidixique, la tétracycline, les sulfamides et le triméthoprime.
La sensibilité de l’association amoxicilline+acide clavulanique a été remarquable
sur nos souches de S. aureus et de Staphylococcus à coagulase négative.
Thèse de Pharmacie 89
Toutou Sissoko
6.2 RECOMMADATIONS
Aux prescripteurs
A la direction l’HNPG
11. BARAT D. Conduite à tenir devant les cystites récidivantes chez la femme.
Rev Med Tours, 1995 ; 29 : 225-9.
33. DOROZ P. Guide pratique des médicaments. Paris : Maloine, 2002 ; 1850p.
43. GILSTRAP LC, RAMIN SM. Urinary tract infections during pregnancy.
Obstet Gynecol Clin North Am 2001; 28 : 581-91.
47. HERMANN H, CIER JF. Précis de physiologie. Paris, New York, Barcelone,
Milan : Masson, 1979 ; 399p.
69. NOIRY JP. Personnaliser le traitement des infections urinaires. Rev Prescrire,
1991 ; 11 : 148-50.
70. PATARD JJ. Hématurie : stratégie actuelle. Ann Urol, 1996 ; 30 : 274-5.
72. PILLY E. Maladies infectieuses. Par L’APPIT. Edition 2M2. 1994 ; 671p.
89. VEYSSIER P. Infection chez le sujet âgé. Presse Med 1997 ; 26 : 32-8.
Thèse de Pharmacie 102
Toutou Sissoko
Fiche signalétique
Résumé :
Notre objectif était d’étudier les aspects épidémiologiques, bactériologiques et cliniques des
infections urinaires en milieu hospitalier et communautaire à Bamako.
Nous avons étayé le diagnostic des infections urinaires sur la bactériurie et la leucocyturie.
L’identification des bactéries isolées a été faite sur la base des caractères morphologiques,
culturaux et leur sensibilité aux antibiotiques.
Sur 1838 malades, 507 (27,6 %) ont eu une infection urinaire. La prévalence des infections
urinaires a été plus élevée chez les hospitalisés que chez les consultants externes (40,3 %
versus 24,1 % ; p < 10-6), chez les femmes que chez les hommes (31,3 % vs 23,9 % ;
p < 10-3), chez les malades de plus de 65 ans que chez les autres (39,6 % ; p < 10-4), chez les
ménagères que chez les autres catégories socio-professionnelles (34,6 % ; p < 10-6).
Les infections urinaires ont été plus fréquentes chez les diabétiques que chez les autres
(61,4 % vs 37,7 % ; p = 0,0025), chez les porteurs de sonde urinaire que chez les autres
(52,5 % vs 26,7 % ; p < 10-5). Il y a une différence significative entre la durée
d’hospitalisation et la survenue des infections urinaires (p < 10-3).
Les principales bactéries cause d’infections urinaires ont été Escherichia coli (40,23 %),
Klebsiella pneumoniae (14,24 %), Staphylococcus à coagulase négative (11,75 %),
Staphylococcus aureus (4,64 %), Pseudomonas aeruginosa (4 %), Streptococcus sp (4,97 %)
et Enterococcus sp (2,65 %).
Le céfotaxime, la ceftazidime, la céfoxitine, la gentamicine, l’amikacine et la colistine ont été
les antibiotiques les plus actifs sur E. coli. La céfoxitine, l’amikacine et la colistine ont été les
molécules les plus actives sur K. pneumoniae. La ceftazidime, l’amikacine et la colistine ont
été les produits les plus actifs sur P. aeruginosa. L’association amoxicilline + acide
clavulanique, l’oxacilline, la céfalotine, les aminosides, l’érythromycine, la lincomycine, la
pristinamycine, la ciprofloxacine, l’acide fusidique et la fosfomycine ont été les antibiotiques
les plus actifs sur S. aureus et les Staphylococcus à coagulase négative. L’amoxicilline a été
l’antibiotique le plus actif sur les Streptococcus et les Enterococcus.
La brûlure mictionnelle, la fièvre et la dysurie ont été les principaux symptômes signalés par
les malades.
Notre étude montre que le traitement des infections urinaires doit être adapté à
l’antibiogramme.
Mots-clés : Infection urinaire, épidémiologie, bactériologie, symptomatologie, Bamako,
Mali.
Thèse de Pharmacie 103
Toutou Sissoko
SERMENT DE GALIEN
Je jure, en présence des maîtres de la faculté, des conseillers de l’ordre
des pharmaciens et de mes condisciples :
D’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et de
leur témoigner ma reconnaissance en restant fidèle à leur enseignement ;