Liste EAF 1ère 6 Complète
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Session 2024
Récapitulatif
1
Mention particulière à l’attention de l’examinateur
2
PREMIERE PARTIE DE L’ÉPREUVE ORALE : EXPOSÉ SUR UN DES TEXTES DU RÉCAPITULATIF
Textes ou passages travaillés dans l’œuvre intégrale Textes ou passages travaillés dans le cadre du parcours associé à
l’étude de l’œuvre intégrale
Textes ou passages travaillés dans l’œuvre intégrale Textes ou passages travaillés dans le cadre du parcours associé à
l’étude de l’œuvre intégrale
Texte 1 : La naissance de Gargantua, chapitre IV, de « cet obstacle » à « par Texte 4 : Fables, La Fontaine, 1679, livre VII, fable 9, La Laitière et le pot au lait
l’oreille ».
3
Objet d’étude : Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle
Œuvre intégrale : Abbé Prévost, Manon Lescaut, 1731
Parcours associé : personnages en marge, plaisirs romanesques
Textes ou passages travaillés dans l’œuvre intégrale Textes ou passages travaillés dans le cadre du parcours associé à
l’étude de l’œuvre intégrale
Textes ou passages travaillés dans l’œuvre intégrale Textes ou passages travaillés dans le cadre du parcours associé à
l’étude de l’œuvre intégrale
Texte 1 : Le prologue, du début à « ma mort prochaine et irrémédiable […] » Texte 4 : L’aveu de Phèdre, Phèdre, Racine, 1677, Acte I scène 3, vers 269 à 290,
Texte 2 : Première partie, scène 8, du début à « ne voulant plus en démordre. » de « Mon mal vient de plus loin […] à […] dans les traits de son père. »
Texte 3 : « Les lettres elliptiques », première partie, scène 3 de « Parfois tu nous
envoyais des lettres […] C’est pour les autres ».
4
SECONDE PARTIE DE L’ÉPREUVE ORALE : PRÉSENTATION DE L’ŒUVRE CHOISIE PAR LE CANDIDAT PARMI CELLES QUI ONT ÉTÉ ÉTUDIÉES EN
CLASSE OU PROPOSÉES PAR L’ENSEIGNANT AU TITRE DES LECTURES CURSIVES OBLIGATOIRES, ET ENTRETIEN AVEC L’EXAMINATEUR
NB. Ce cadre n’est rempli par le candidat que sur sa version personnelle du récapitulatif qu’il apporte à l’examen.
5
Le théâtre du XVIIe au XXIe : crise personnelle, crise familiale
Extrait 1 : Prologue
LOUIS. – Plus tard‚ l’année d’après
– j’allais mourir à mon tour –
j’ai près de trente-quatre ans maintenant et c’est à cet âge que je mourrai‚
l’année d’après‚
de nombreux mois déjà que j’attendais à ne rien faire‚ à tricher‚ à ne plus savoir‚
de nombreux mois que j’attendais d’en avoir fini‚
l’année d’après‚
comme on ose bouger parfois‚
à peine‚
devant un danger extrême‚ imperceptiblement‚ sans vouloir faire de bruit ou commettre un
geste trop violent qui réveillerait l’ennemi et vous détruirait aussitôt‚
l’année d’après‚
malgré tout‚
la peur‚
prenant ce risque et sans espoir jamais de survivre‚
malgré tout‚
l’année d’après‚
je décidai de retourner les voir‚ revenir sur mes pas‚ aller sur mes traces et faire le voyage‚ pour
annoncer‚ lentement‚ avec soin‚ avec soin et précision
– ce que je crois –
lentement‚ calmement‚ d’une manière posée
– et n’ai-je pas toujours été pour les autres et eux‚ tout précisément‚ n’ai-je pas toujours été un
homme posé ?‚
pour annoncer‚
dire‚
seulement dire‚
ma mort prochaine et irrémédiable‚ […]
Extrait 4 : l’aveu de Phèdre, Phèdre, Racine, 1677, Acte I scène 3, vers 269 à 290
PHÈDRE
Rabelais, Gargantua
Cet obstacle fit se relâcher, au-dessus, les cotylédons de la matrice, par où l’enfant
jaillit, entra dans la veine cave et, grimpant par le diaphragme jusqu’au-dessus des
épaules, ou ladite veine se sépare en deux, prit le chemin de gauche et sortit par
l’oreille gauche.
Dès qu’il fut né, il ne cria pas comme les autres enfants : « Mi! Mi! Mi! » Mais il clamait à
pleine voix : « À boire ! à boire ! à boire ! », Comme s’il invitait tout le monde à boire.
Je me doute que vous ne croyez pas vraiment à cette étrange naissance. Si vous n’y
croyez pas, je ne m’en soucie pas ; mais un homme de bien, un homme de bon sens, croit
toujours ce qu’on lui dit et ce qu’il trouve écrit. Salomon ne dit-il pas, au chapitre 14 des
Proverbes : « l’innocent croit toute parole », etc. ; Et Saint-Paul, dans la Première au
Corinthiens, 13 : « la Charité croit tout» ? Pourquoi ne le croiriez-vous pas ? Parce que
(dites-vous) ça ne se voit jamais. Et moi je vous dis que, justement pour cela, vous devez
y ajouter totalement foi. Car les Sorbonistes disent que la foi permet de croire les
choses qu’on n’a jamais vues. Est-ce contre notre loi, notre foi, contre la raison, contre
la Sainte Écriture ? Pour ma part, je ne trouve rien dans la Sainte Bible qui s’y oppose.
Et si la volonté de Dieu était telle, diriez-vous qu’il n’aurait pu le faire ? Ha, de grâce,
ne vous emberlificotez pas l’esprit de ces vaines pensées. Car je vous dis qu’à Dieu rien
n’est impossible et, s’il le voulait, les femmes auraient dorénavant ainsi leurs enfants par
l’oreille.
Rabelais, Gargantua
Alors Eudémon, après avoir demandé la permission au vice-roi son maître, bien
droit sur ses jambes, le bonnet à la main, le visage avenant, la bouche vermeille, les
yeux assurés et le regard posé sur Gargantua avec une modestie juvénile,
commença à le louer et le glorifier : d’abord pour sa vertu et ses bonnes mœurs,
5 puis pour son savoir, troisièmement pour sa noblesse, quatrièmement pour sa
beauté physique ; cinquièmement il l’exhortait doucement à vénérer son père en
toute obéissance, lui qui prenait tellement soin de le faire bien instruire ; et enfin
il le priait de bien vouloir le tenir pour le plus humble de ses serviteurs. Car il ne
demandait pour l’heure rien d’autre au ciel que la grâce de lui être agréable par ses
10 services.
Et le tout fut dit avec des gestes si bien appropriés, d’une expression si claire,
d’une voix si éloquente et d’un langage si bien orné et de si bon latin qu’on eût dit
plutôt un Gracchus, un Cicéron ou un Emilius du temps jadis qu’un jouvenceau de
notre siècle.
15 Mais pour toute réponse, Gargantua se mit à pleurer comme une vache en se
cachant le visage de son bonnet. Et on ne put pas plus lui tirer un mot qu’un pet d’un
âne mort.
Son père s’en irrita si fort qu’il voulait occire Maître Jobelin. Des marais l’en
dissuada par de beaux arguments, de sorte qu’il s’apaisa. Il ordonna qu’on payât ses
20 gages au précepteur, qu’on le fit bien biberonner théologalement et qu’après il allât
à tous les diables.
Rabelais, Gargantua
Texte 3 : Le conseil de Picrochole, chapitre XXXIII du début à “je ne lui baiserai pas la
pantoufle”.
Les fouaces ainsi pillées, le duc de Menuail, le comte Spadassin et le capitaine Merdaille
comparurent devant Picrochole et lui dirent :
« Sire, aujourd’hui nous allons faire de vous le prince le plus heureux et le plus
chevaleresque qui ait jamais existé depuis la mort d’Alexandre de Macédoine. Voici
comment :
« Vous laisserez ici quelque capitaine en garnison avec une petite troupe de gens pour
garder la place, qui nous semble assez forte tant par son site naturel que par les remparts
faits selon vos plans.
Votre armée, vous la séparerez en deux, comme vous le comprenez bien. Une partie se
précipitera sur ce Grandgousier et ses gens. Il en sera facilement déconfit au premier
assaut. Là vous trouverez de l’argent à foison. L’autre partie, pendant ce temps, se
dirigera vers l’Aunis, la Saintonge, l’Angoumois et la Gascogne, et aussi le Périgord, le
Médoc et les Landes. Sans résistance ils prendront villes, châteaux et forteresses. À
Bayonne, Saint-Jean-de-Luz et Fontarabie, vous saisirez tous les navires, et, longeant la
Galice et le Portugal, vous pillerez toutes les côtes jusqu’à Lisbonne, où vous trouverez
tous les renforts d’équipage nécessaire à un conquérant. Corbleu, l’Espagne se rendra, car
ce ne sont que des lourdauds ! Vous passerez le détroit de Gibraltar, et là vous érigerez
deux colonnes plus magnifiques que celles d’Hercule, pour perpétuer à jamais votre
mémoire. Et on nommera ce détroit la mer Picrocholine. Passé la mer Picrocholine, voici
Barberousse, qui se reconnaît votre esclave…
–Je lui ferai grâce, dit Picrochole.
–Sans doute, dirent-ils, pourvu qu’il se fasse baptiser.
« Et vous attaquerez le royaume de Tunis, d’Hippone, bref toute la Barbarie. En
poursuivant votre route, vous vous saisirez de Majorque, Minorque, la Sardaigne, laCorse
et des autres îles de la mer Ligurienne et Baléare. Longeant la côte à main gauche, vous
dominerez toute la Narbonnaise, la Provence et les Allobroges, Gênes, Florence, Lucques,
et adieu Rome ! Le pauvre Monsieur le Pape meurt déjà de peur…
–Par ma foi, dit Picrochole, je ne lui baiserai pas la pantoufle.
Texte 1 :
J'avais marqué le temps de mon départ d'Amiens. Hélas ! que ne le marquais-je
un jour plus tôt ! j'aurais porté chez mon père toute mon innocence. La veille
même de celui que je devais quitter cette ville, étant à me promener avec mon
ami, qui s'appelait Tiberge, nous vîmes arriver le coche d'Arras, et nous le
suivîmes jusqu'à l'hôtellerie où ces voitures descendent. Nous n'avions pas
d'autre motif que la curiosité. Il en sortit quelques femmes, qui se retirèrent
aussitôt. Mais il en resta une, fort jeune, qui s'arrêta seule dans la cour, pendant
qu'un homme d'un âge avancé, qui paraissait lui servir de conducteur,
s'empressait pour faire tirer son équipage des paniers. Elle me parut si
charmante que moi, qui n'avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé
une fille avec un peu d'attention, moi, dis-je, dont tout le monde admirait la
sagesse et la retenue, je me trouvai enflammé tout d'un coup jusqu'au transport.
J'avais le défaut d'être excessivement timide et facile à déconcerter ; mais loin
d'être arrêté alors par cette faiblesse, je m'avançai vers la maîtresse de mon
cœur. Quoiqu'elle fût encore moins âgée que moi, elle reçut mes politesses sans
paraître embarrassée. Je lui demandai ce qui l'amenait à Amiens et si elle y avait
quelques personnes de connaissance. Elle me répondit ingénument qu'elle y était
envoyée par ses parents pour être religieuse. L'amour me rendait déjà si éclairé,
depuis un moment qu'il était dans mon cœur, que je regardai ce dessein comme un
coup mortel pour mes désirs. Je lui parlai d'une manière qui lui fit comprendre
mes sentiments, car elle était bien plus expérimentée que moi. C'était malgré elle
qu'on l'envoyait au couvent, pour arrêter sans doute son penchant au plaisir, qui
s'était déjà déclaré et qui a causé, dans la suite, tous ses malheurs et les miens.
Texte 2 :
Je te jure, mon cher Chevalier, que tu es l'idole de mon cœur, et qu'il n'y a que
toi au monde que je puisse aimer de la façon dont je t'aime ; mais ne vois-tu pas,
ma pauvre chère âme, que, dans l'état où nous sommes réduits, c'est une sotte
vertu que la fidélité ? Crois-tu qu'on puisse être bien tendre lorsqu'on manque de
pain ? La faim me causerait quelque méprise fatale ; je rendrais quelque jour le
dernier soupir, en croyant en pousser un d'amour. Je t'adore, compte là-dessus ;
mais laisse-moi, pour quelque temps, le ménagement de notre fortune. Malheur à
qui va tomber dans mes filets ! Je travaille pour rendre mon Chevalier riche et
heureux. Mon frère de te quitter.
Je demeurai, après cette lecture, dans un état qui me serait difficile à décrire
car j'ignore encore aujourd'hui par quelle espèce de sentiments je fus alors
agité. Ce fut une de ces situations uniques auxquelles on n'a rien éprouvé qui soit
semblable. On ne saurait les expliquer aux autres, parce qu'ils n'en ont pas
l'idée ; et l'on a peine à se les bien démêler à soi-même, parce qu'étant seules de
leur espèce, cela ne se lie à rien t'apprendra des nouvelles de ta Manon, et
qu'elle a pleuré de la nécessité dans la mémoire, et ne peut même être rapproché
d'aucun sentiment connu. Cependant, de quelque nature que fussent les miens, il
est certain qu'il devait y entrer de la douleur, du dépit, de la jalousie et de la
honte. Heureux s'il n'y fût pas entré encore plus d'amour !
Entrée dans le monde dans le temps où, fille encore, j’étais vouée par état
au silence et à l’inaction, j’ai su en profiter pour observer et réfléchir. Tandis
qu’on me croyait étourdie ou distraite, écoutant peu à la vérité les discours qu’on
s’empressait de me tenir, je recueillais avec soin ceux qu’on cherchait à me
cacher.
Il y avait un vers de Racine que ça lui remettait dans la tête, un vers qui
l'avait hanté pendant la guerre, dans les tranchées, et plus tard
démobilisé. Un vers qu'il ne trouvait même pas un beau vers, ou enfin
dont la beauté lui semblait douteuse, inexplicable, mais qui l'avait obsédé,
qui l'obsédait encore :
Texte 1 :
Arthur RIMBAUD
1854 - 1891
Le dormeur du val
Vénus Anadyomène
Arthur Rimbaud
LE CAGEOT
Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisé sans effort, il ne sert pas
deux fois. Ainsi dure-t-il moins encore que les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.
A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alors de l'éclat sans vanité du
bois blanc. Tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie
jeté sans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques, - sur le sort duquel il convient
toutefois de ne s'appesantir longuement.
[...]