Textes Oral 2024
Textes Oral 2024
Textes Oral 2024
Nom/Prénom :
Texte :
CRITERES
D’EVALUATION
EXPOSE
Introduction
-amorce
-présentation de l’œuvre,
extrait,…
-annonce des mouvements
LECTURE
Fluide et expressive
DEVELOPPEMENT
-le texte est compris
-l’exposé est structuré
-références précises au texte
-mobilisation de procédés
littéraires au service du sens
-le temps est respecté
Conclusion
Bilan et amorce
GRAMMAIRE
-mobilisant des connaissances
linguistiques
-réponse claire et structurée
COMMUNICATION
-les notes de préparation sont .
utilisées de manière pertinente
sans être lues
-débit, volume, articulation
- correction de la langue
PRESENTER UNE OEUVRE
I-PRESENTER L’OEUVRE
Nom de l’œuvre choisie
I-PRESENTER L’OEUVRE
Nom de l’œuvre choisie
L’auteur, le titre, la date, le genre, le
mouvement littéraire, éventuellement
le contexte…
De quoi parle l’œuvre ?
Récit : époque, lieux, les principaux
personnages et leurs liens….
Poèmes : sections, thèmes,…
Fables : composition, organisation…
Parlez des temps forts de l’œuvre, de
son message, de ses significations ou
des intentions de l’auteur.
Ex. : la satire des nobles, les défauts
humains, la quête de la sagesse sont
les thèmes des Fables de La Fontaine,
qui cherche à « plaire et instruire ».
Pourquoi avoir choisi cette œuvre en particulier ? Quels sentiments a-t-elle provoqué en
vous ?
Êtes-vous rentré·e facilement dans l’œuvre ou vous a-t-elle déstabilisé·e ?
Avez-vous lu cette œuvre rapidement, passionnément, difficilement ?
Vous êtes-vous renseigné·e sur le contexte littéraire/culturel/social dans lequel l’oeuvre a
été publiée ?
Vous êtes-vous renseigné·e sur la vie de l’auteur ? Y a-t-il des aspects qui se retrouvent
dans le récit ?
Quels thèmes principaux repérez-vous dans ce livre ?
Quel est pour vous le message du livre ? A-t-il changé votre vision du monde ?
Pourquoi l’auteur a-t-il donné ce titre ? Si vous deviez donner un autre titre au livre, quel
serait-il ?
Que pensez-vous de la fin de l’œuvre ? Auriez-vous envisagé un dénouement différent ?
Quelle idée soutenue par l’auteur vous a le plus marqué·e ?
Pourriez-vous dire que ce livre a influencé certains jugements que vous portez sur le
monde ?
Ce livre vous a-t-il fait voir différemment le rôle de l’écrivain ?
Comment réagiriez-vous face à une personne qui n’a pas aimé le livre ?
Quels sont les personnages mis en scène dans le texte et quel rapport entretiennent-ils
entre eux ?
Vous êtes-vous identifié·e au personnage principal ? ou à un autre personnage ?
Quel passage de l’œuvre vous a le plus marqué·e ? Pourquoi ?
Quelle citation avez-vous retenue vous paraissant bien illustrer ce livre ?
Pensez-vous que ce livre aurait pu intéresser les lecteurs d’une autre époque ?
Pourquoi l’auteur a-t-il préféré recourir à la fiction pour transmettre son message ?
Si vous deviez inventer la couverture du livre, que feriez-vous ?
Connaissez-vous un autre livre du même auteur que vous pourriez recommander ?
Classe de 1° STI2D A et B Nom/prénom : ESPACE REVISIONS
Année scolaire 2023-2024 Fiches, lectures, recherches
Mme Eva Gau personnelles…
La poésie du XIX ème au ●Œuvre intégrale : Les Cahiers de Douai,
XXème siècle Rimbaud
1-« Roman »
2-« Ma Bohème »
●Parcours associé : Emancipations créatrices
3-« Le Pont Mirabeau », Apollinaire
4-« Le Crapaud », Corbières
●Prolongement artistique et culturel :
Découvrir un artiste : Ernest-Pignon–Ernest
L’Art du graffiti
●Lecture cursive : Les Poètes Maudits,
anthologie, Folio
La littérature d’idées du ●Œuvre intégrale : Les Caractères, Livres V à
XVI ème au siècle X, Jean de La Bruyère.
5- « Ménalque »
XVIIIème siècle 6- « Gnathon »
●Parcours associé : Peindre les Hommes,
examiner la nature humaine.
7-« Les Animaux malades de la peste » (VII, 1)
Les Fables, VII, 1, La Fontaine
●Prolongement artistique et culturel : Le
Classicisme
●Lecture cursive : Candide, Voltaire
Le théâtre du XVII s au XXI ●Œuvre intégrale
ème siècle L’Ile des esclaves, Marivaux
8- La scène d’exposition
9- Scène 3
●Parcours associé : Maitres et valets
A déterminer
●Prolongement artistique et culturel : le
mouvement des Lumières
●Lecture cursive : Dom Juan, Molière
Le roman et le récit du ●Œuvre intégrale : Manon Lescaut d'Antoine
Moyen-Age au XXI ème François Prévost.
10--« La rencontre »
11-« La mort de Manon »
●Parcours associé : Personnages en marge,
plaisirs du romanesque
A déterminer
●Prolongement artistique et culturel :
Le Verrou, Fragonard
●Lecture cursive : L’Etranger, Camus
GRAMMAIRE *Les subordonnées conjonctives utilisées en
fonction de compléments circonstanciels
*L’interrogation
*L’expression de la négation
*Lexique
+programme de 2°
-relatives/verbe/phrase complexe
EXPLICATION LINEAIRE 1
Arthur Rimbaud, Poésies, « Roman »
Introduction
a) Amorce (phrase générale en lien avec le texte)
b) Présentation rapide de l’œuvre (titre, date, genre) de son auteur, éventuellement du mouvement
auquel il appartient…+ présentation de l’extrait, du poème…
c) De quoi parle l’extrait, quel sujet/thème aborde ce texte ?
d) PROJET DE LECTURE : Dans quelle intention l’auteur écrit-il, quel est l'intérêt du texte?
e) PARCOURS DE LECTURE : Annonce des mouvements.
STROPHE 2
L’importance des sensations, sensations très présentes au fil du poème
Quatre sens sont sollicités à travers son champ lexical
La vue et ses couleurs : « lustres éclatants », « pâle réverbère », « azur sombre, « blanche »
L’odorat : « tilleuls sentent bon », « parfums de vigne/parfum de bière »
L’ouïe : « cafés tapageurs » ; « bruits», « ville »
Le goût : « la sève est du champagne », « bière »
Le toucher : « l’air est parfois si doux »
…
Cadre agréable qui convoque les différents sens, le poète est emporté par toutes ces sensations. La
promenade est sereine, utilisation des adjectifs « bons et doux » à la césure afin de les mettre en
valeur.
STROPHE 3
-champ lexical de la nature : « azur/branche/étoile ». Ce lexique de la nature est très présent
dans l’ensemble du poème.
-Le jeune Rimbaud se trouve dans un cadre naturel duquel il contemple le ciel qu’il désigne
par cette métaphore« un tout petit chiffon ».
-personnification du ciel avec le mot « frissons »
STROPHE 4
-dans cet environnement bienfaisant et propice à la rencontre amoureuse, l’adolescent sent
en lui une sorte de bouillonnement intérieur, un désir « on se sent aux lèvres un baiser ».
-le sentiment d’exaltation apparait à travers le lexique de l’ivresse : « griser, monte à la tête,
divague, champagne »mais également à travers les phrases de forme exclamative (vers 3, 5,
13) et les nombreux points de suspensions. En effet ces éléments soulignent l’émotion trop
forte qui empêche par moment l’adolescent de terminer ses phrases.
Ces éléments passionnés et fougueux contribuent à donner à ce poème une dimension
lyrique. Par ailleurs ce lyrisme est en adéquation avec l’état émotionnel du jeune garçon : il
sent l’âme artiste « cavatine, sonnets »
Poème qui narre avant tout une histoire d’amour, le thème de l’amour est très présent dans
la septième strophe avec l’anaphore « vous êtes amoureux » (vers 25-26) mais on note
également la délicate comparaison au vers 16 : « qui palpite là, comme une petite bête »pour
indiquer le baiser échangé.
Dans cet univers radieux où les différentes sensations sont convoquées l’adolescent vit les
premières émotions amoureuses.
STROPHE 5
L’apparition de la jeune fille
-la jeune fille est évoquée par la métonymie « les petites bottines », elle reste un
personnage indéterminé « demoiselle ».Elle apparait dans la pâleur du « réverbère »
-portrait imprécis et anonyme, joliment coquette «petits airs charmants »
- ce poème comme l’indique le vers initial « On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept
ans » est un poème de l’insouciance et du détachement à l’égard des conventions
sociales et peut-être du monde des adultes. Le vers 17 avec le néologisme « Robinsonne »
est à cet égard assez explicite et évoque le thème du vagabondage cher au jeune
Rimbaud.
-moquerie anti-bourgeoise:« faux col », vers 20
-à travers le personnage du père, le poète critique la société traditionnelle et
conservatrice de son temps.(vers 20)
STROPHE 6
-jeune fille dynamique et séduisante : « tourne/alerte/mouvement vif »
- allitération en «T » qui imite le bruit des « petites bottines », vers 22
-points de suspension aux vers 23-24 : le jeune homme est séduit, surpris, déstabilisé par
cette jeune fille.
-vers 24 : lien entre l’amour et la création poétique. Personnification « cavatine ».
- cette histoire d’amour semble cependant éphémère, le verbe « mourir » présage une
séparation: « meurent les cavatines »
STROPHE 7
- anaphore « vous êtes amoureux » (vers 25-26)
-vers 26 : moqueries des amis à l’égard de cette histoire et de l’état du poète
-idéalisation de la jeune fille :majuscule au pronom « La », l’expression « l’adorée »
- rupture de la part de la jeune fille, « a daigné vous écrire »
-ponctuation forte, vers 28
STROPHE 8
Une situation finale qui revient à la situation initiale
-vers 29, le complément circonstanciel « Ce soir-là… » +points de suspension qui créent
une chute
-l’adolescent retourne au point de départ, « vous rentrez aux cafés éclatants, /Vous
demandez des bocks ou de la limonade ». Si nous notons l’absence du « je », les pronoms
« on » et « vous » font de ce texte un texte universel. Cette expérience si singulière soit-
elle est une expérience commune à de nombreux adolescents et c’est avec un regard
amusé et ironique que Rimbaud nous l’offre.
Le pronom indéfini « on » marque le fait que cette expérience est universelle.
Conclusion
Ce célèbre poème de Rimbaud souligne ce moment intense de la rencontre amoureuse et
de ses émois. Moment à la fois éphémère et magique, il sera pour de nombreux
adolescents une œuvre marquante.
Autobiographique en partie, ce poème développe un lyrisme revisité par le jeune artiste
…qui n’hésite pas à prendre les chemins de l’autodérision…+ OUVERTURE
Conclusion
-Elle reprend ce qui vient d’être mis en évidence dans l’explication.
-Elle propose une ouverture : importance de l’œuvre dans l’histoire littéraire, originalité de l’œuvre
par rapport au genre, ouverture sur d’autres œuvres, réflexion de l’auteur qui peut s’appliquer à la
société actuelle...
Attention !! Cette "ouverture" doit être évitée si elle n'apporte rien au devoir !!!
QUESTION DE GRAMMAIRE
Introduction
a) Amorce (phrase générale en lien avec le texte)
b) Présentation rapide de l’œuvre (titre, date, genre) de son auteur, éventuellement du mouvement
auquel il appartient…+ présentation de l’extrait, du poème…
c) De quoi parle l’extrait, quel sujet/thème aborde ce texte ?
d) PROJET DE LECTURE : Dans quelle intention l’auteur écrit-il, quel est l'intérêt du texte?
e) PARCOURS DE LECTURE : Annonce des mouvements.
LE TITRE
Tout d’abord, il est intéressant de commenter le titre de ce sonnet. En effet, nous
remarquons la présence initiale d’un déterminant possessif « ma » : le jeune poète
présente alors la « bohème » comme une philosophie, art de vivre personnel, au-delà de
la définition usuelle qui en fait une vie marginale pleine de liberté.
Nous allons ainsi découvrir un texte autobiographique qui va revêtir également une
dimension initiatique : Rimbaud va nous expliquer en réalité ici comment il devient
poète.
D’autre part, il est intéressant de signaler la présence inattendue d’un sous-titre :
« Fantaisie ». Ce terme s’oppose à toute idée d’activité sérieuse et introduit une
dimension de légèreté, de caprice et de désir, mais également une forme d’imagination
créatrice. On va dire par exemple d’un artiste qu’il a laissé libre cours à sa fantaisie.
Ce sous-titre peut enfin faire écho à l’intitulé de notre parcours « émancipations
créatrices », puisque nous allons découvrir à quel point ce poème est moderne et
s’affranchit de tous les codes, alors même qu’il opte pour une des formes poétiques les
plus contraignantes : le sonnet.
QUATRAIN 1
Le premier mot du texte, qui occupe donc une place stratégique, est le pronom personnel de
la première personne du singulier « je », ce qui introduit dès le départ le registre
lyrique.Ainsi, l’auteur nous donne accès à son intimité. Le thème du mouvement joue dès
lors un rôle fondamental dans le sonnet puisqu’il apparaît dès le premier vers à travers le
verbe pronominal « s’en aller ». Nous pouvons commenter le choix de l’imparfait, temps
verbal qui va être employé tout au long du texte. Ici Rimbaud retranscrit une expérience
passée, mais qui s’est répétée dans le temps.Par ailleurs, il met l’accent sur l’idée de la
fugue, du vagabondage : il s’agit davantage d’une pérégrination* sans but et sans
destination que d’une véritable promenade.
Ce premier vers joue presque ici un rôle programmatique puisqu’il introduit la notion de
révolte et de crispation à travers le terme « poings », mais également l’adjectif « crevées »
qui laisse transparaître une forme de violence et d’agressivité. En outre, la formule « les
poings dans mes poches » fait ici écho de manière ironique à celle, plus habituelle, des
« mains dans les poches », qui traduit à l’accoutumée une forme de paresse. Au contraire,
c’est l’énergie et la rébellion qui vont présider à l’élaboration de notre texte. Ce premier vers
fait également apparaître le champ lexical vestimentaire, associé à celui de l’usure, qui
traduit une forme de pauvreté. Mais cela ne semble pas être source de malheur : Rimbaud,
n’en souffre pas, au contraire, puisque c’est ce qui lui permet de fuir les conventions sociales
et de s’affranchir des normes d’une société bourgeoise qui l’oppresse.
Le deuxième vers donne également à voir un habit, le « paletot », associé à un adjectif
étonnant : « idéal ». Par ailleurs, ce mot peut aussi avoir pour synonyme l’adjectif
« parfait » : ce vers confirme alors l’idée selon laquelle Rimbaud chérit absolument cette
pauvreté totale.
Nous pouvons ensuite analyser la répétition du verbe « aller », toujours placé en début de
vers et qui place le sujet sous la protection de la nature, comme le prouve le groupe
prépositionnel « sous le ciel ».
Par la suite, un terme important vient introduire toute une réflexion sur la création
poétique, puisqu’il s’agit du vocatif *« Muse ». Cette dernière, apostrophée et personnifiée
apparaît par conséquent comme une divinité qui guide le poète. Celui-ci semble dès lors très
exalté, comme le souligne la ponctuation expressive (vers 3 et 4, les quatre points
d’exclamation en l’espace de deux vers). L’utilisation du terme « féal », placé à la rime, et
qui fait du jeune vagabond, un chevalier soumis à sa dame qui n’est autre que la poésie.
Le dernier vers de ce premier quatrain, achève d’inscrire définitivement le lyrisme dans le
texte, à travers la formule laudative(élogieuse) « amours splendides ». Mais son
enthousiasme semble tendre, en vérité, vers une forme d’ironie, puisque le poète tourne en
dérision la grandiloquence de la poésie romantique amoureuse avec humour (cf la tournure
orale et familière : « Oh la ! la l »).
QUATRAIN 2
TERCET 1
Ce tercet débute lui aussi par la première personne du singulier, associée à un verbe de
perception « j’écoutais » : il ne sera pas le seul à mobiliser les sens dans cette strophe,
puisqu’au vers suivant, nous trouvons le verbe « sentais », qui suggère ici le toucher, tandis
qu’au dernier vers, nous trouvons le mot « vin », qui convoque le sens du goût. Aussi, la
nature joue-t-elle un rôle central dans la quête du bonheur à laquelle se livre le personnage,
car elle aiguise tous les sens.
Se met ici en place un fonctionnement surnaturel et atypique : grâce à la poésie, la nature
est transfigurée et les sens sont déréglés (voir « Lettre du voyant »). Nous comprenons
mieux pourquoi Rimbaud ne regarde pas les étoiles, il les écoute, ce qui peut paraître
surprenant.
De la même manière, il adopte alors une position statique, et donc originale dans cette
fugue. Il est en effet « assis au bord des routes », et non au milieu, attentif aux signes à
déchiffrer autour de lui. C’est précisément sa marginalité, au sens propre comme au sens
figuré, qui lui permet de rester en communion avec la nature. Cette dernière devient ainsi
nourricière et maternelle car elle est encore associée à des termes mélioratifs qui évoquent
le plaisir, l’accueil, l’hospitalité et la tendresse : l’adjectif « bon » fait ici écho à « doux », que
l’on trouvait au vers 8. Elle fournit une nourriture spirituelle, des « gouttes de rosée », qui
sont associés grâce à la comparaison à un « vin de vigueur » : il s’agit d’une périphrase
désignant une eau-de-vie et témoignant de l’élan vital de la nature, qui a sur le poète le
même effet qu’un alcool fort, à savoir l’ivresse des sens.
TERCET 2 :
>>> C’est la poésie ici qui devient une destination en soi pour le jeune homme, indocile et
rebelle, qui utilise la tradition littéraire pour mieux en jouer, nous faisant ici le témoin à la
fois de sa culture, mais aussi de sa hardiesse et de son effronterie pleine d’arrogance et de
panache.
LEXIQUE
Analepse : Procédé de style par lequel on revient en arrière dans un récit.
Pérégrination: promenade sans but particulier.
Vocatif: Construction, phrase exclamative par laquelle on s'adresse directement à
qqn.
Iconoclaste: qui est hostile aux traditions et cherche à les faire disparaître.
QUESTION DE GRAMMAIRE
Vers 10 : « où je sentais des gouttes» prop.sub. RELATIVE introduite par le pronom relatif« où» ,
cette relative complète « Ces bons soirs de septembre»
Vers 8-9 : « – Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou/Et je les écoutais… ». Il s’agit ici d’une
phrase complexe composée de 2 propositions qui sont cordonnées par la conjonction de
coordination « ET ».
« Roman », Arthur Rimbaud, 1870
I
On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
- On va sous les tilleuls verts de la promenade.
II
III
IV
« Le Crapaud »
« Le Crapaud »
Introduction
a) Amorce (phrase générale en lien avec le texte)
b) Présentation rapide de l’œuvre (titre, date, genre) de son auteur, éventuellement du mouvement
auquel il appartient…+ présentation de l’extrait, du poème…
c) De quoi parle l’extrait, quel sujet/thème aborde ce texte ?
d) PROJET DE LECTURE : Dans quelle intention l’auteur écrit-il, quel est l'intérêt du texte?
e) PARCOURS DE LECTURE : Annonce des mouvements.
Mouvements du texte :
1er mouvement (les deux tercets) : un chant mystérieux
2ème mouvement ( les deux quatrains) : beauté et laideur du crapaud maudit
Introduction
a) Amorce (phrase générale en lien avec le texte)
b) Présentation rapide de l’œuvre (titre, date, genre) de son auteur, éventuellement du mouvement
auquel il appartient…+ présentation de l’extrait, du poème…
c) De quoi parle l’extrait, quel sujet/thème aborde ce texte ?
d) PROJET DE LECTURE : Dans quelle intention l’auteur écrit-il, quel est l'intérêt du texte?
e) PARCOURS DE LECTURE : Annonce des mouvements.
Mouvements du texte :
1er mouvement (les deux tercets) : un chant mystérieux …
2ème mouvement ( les deux quatrains) : beauté et laideur du crapaud maudit
tiret du vers 2 Opère une coupure/rupture pour décrire le cadre, afin d’insister sur
l’aspect incongru du chant ici
« … un chant » Points de suspension pré- Comme si les v.2 et 3 n’avaient été qu’une parenthèse et que le
posés poète revenait à l’essentiel : le chant, intrigant.
Tiret du v. 6 (et les Semblent désormais être les marqueurs d’un dialogue, mais on
suivants) ignore toujours qui accompagne le poète.
Montée de l'angoisse :
Le démonstratif « ça »6 à valeur indéfinie crée un effet de suspens
Ce démonstratif est associé au silence « ça se tait », vers 6 =
« Un crapaud ! », vers 8 Exclamation Prononcé sur un ton apeuré, comme le suggère ce commentaire
interne « pourquoi cette peur ».
« Pourquoi cette peur »
« Un crapaud ! »en tête de vers = Première apparition du batracien
mise en valeur.
« vois-le » Impératif Vise à ouvrir les yeux de la femme pour lui faire une leçon sur le
crapaud.
« poète tondu, sans Métaphores Il est décrit par des images étonnantes : il apparaît comme un
aile » animal caractérisé par des manques (tondu / sans ailes) et un
animal méprisable, bas (de la boue)
« rossignol de la boue » Oxymore Les sentiments du poète à son endroit sont ambigus : mépris
(« tondu », « sans aile », « de la boue ») ou admiration (« poète »,
« rossignol ») ?
« Horreur ! » ,vers Interjection à la rime avec Marque de dégoût. « horreur » marque une gradation par rapport à
« peur » « peur », ce qui accentue le dégoût ressenti par la femme
« Il chante », vers 11 Métaphore Le coassement est désigné par un chant → le crapaud ressemble à
méliorative(positive) l’aède, ou au poète.
en écho à « pourquoi
cette peur » v.7
Introduction
a) Amorce (phrase générale en lien avec le texte)
b) Présentation rapide de l’œuvre (titre, date, genre) de son auteur, éventuellement du mouvement
auquel il appartient…+ présentation de l’extrait, du poème…
c) De quoi parle l’extrait, quel sujet/thème aborde ce texte ?
d) PROJET DE LECTURE : Dans quelle intention l’auteur écrit-il, quel est l'intérêt du texte?
e) PARCOURS DE LECTURE : Annonce des mouvements.
La chanson étant connue comme une des premières formes poétiques mise à l’honneur dès
l’époque médiévale, elle perdure et s’installe dans le temps. Ainsi, Apollinaire, poète du
début du XXème siècle, proche des peintres cubistes, compose une chanson poétique. «Le
Pont Mirabeau». Le propos est simple, posté sur le pont Mirabeau à Paris, le poète
contemple la Seine et se remémore sa liaison avec Marie Laurencin, brillante artiste. Le
temps du poème, le poète évoque, la fin d’un amour, son espérance et le temps qui passe.
MOUVEMENTS
=> enjambement.
v. 13 Comparaison : l’amour s’en va comme cette Dans l’échec de cet amour, Apollinaire incrimine
eau courante le temps et a recours à l’image de l’eau qui
v.13-14 Anaphore : l’amour s’en va : procédé coule pour suggérer l’érosion des sentiments.
d’insistance.
«L’amour s’en va comme cette eau courante»
associe explicitement les thèmes majeurs du
V16 Majuscule + personnification Allégorie de poème. Le temps est en un effet un leitmotiv de
l’Espérance ce poème dont l’eau, l’onde et le fleuve sont le
Adverbe d’intensité répété : « comme « la vie », symbole matérialisé.
« comme » l’Espérance.
Antithèse Espérance/violente
V. 15. Le poète déplore que le temps s’écoule
lentement « Comme la vie est lente»
Utilisation d'une paronomase
(rapprochement de mots aux sonorités
V. 16 espoir d’un retour aux amours anciennes
semblables) « vie est lente »/est violente »
Souffrance du poète
V. 20 et 21.
CONCLUSION
+ OUVERTURE
La Poésie du XIX ème au XXème siècle
Parcours associé : Emancipations créatrices
« Le Crapaud », Corbière
« Le Pont Mirabeau », Apollinaire
EMANCIPATION :
Action de s’affranchir d’un lien, d’une entrave, d’un état de dépendance, d’une domination…
SYNONYMES :
Affranchissement - libération
CREATION/ CREATRICE
a)Action d’établir, de fonder quelque chose qui n’existait pas encore.
b) Action de créer une œuvre originale, production nouvelle.
SYNONYMES :
Conception - élaboration - établissement - fondation - invention - production
Lectures linéaires :
« Ménalque » (Remarque 7), livre XI « De l'Homme »
« GNATHON » (REMARQUE 121), livre XI « De l'Homme »
Lecture complémentaire : préface de l’œuvre
Lecture linéaire :
Ménalque descend son escalier, ouvre sa porte pour sortir, il la referme : il s’aperçoit qu’il
est en bonnet de nuit ; et venant à mieux s’examiner, il se trouve rasé à moitié, il voit que
son épée est mise du côté droit, que ses bas sont rabattus sur ses talons, et que sa chemise
est par-dessus ses chausses. S’il marche dans les places, il se sent tout d’un coup rudement
frappé à l’estomac ou au visage ; il ne soupçonne point ce que ce peut être, jusqu’à ce
qu’ouvrant les yeux et se réveillant, il se trouve ou devant un limon de charrette, ou derrière
un long ais de menuiserie que porte un ouvrier sur ses épaules. On l’a vu une fois heurter du
front contre celui d’un aveugle, s’embarrasser dans ses jambes, et tomber avec lui chacun de
son côté à la renverse. Il lui est arrivé plusieurs fois de se trouver tête pour tête à la
rencontre d’un prince et sur son passage, se reconnaître à peine, et n’avoir que le loisir de se
coller à un mur pour lui faire place. Il cherche, il brouille, il crie, il s’échauffe, il appelle ses
valets l’un après l’autre : on lui perd tout, on lui égare tout ; il demande ses gants, qu’il a
dans ses mains, semblable à cette femme qui prenait le temps de demander son masque
lorsqu’elle l’avait sur son visage. Il entre à l’appartement, et passe sous un lustre où sa
perruque s’accroche et demeure suspendue : tous les courtisans regardent et rient ;
Ménalque regarde aussi et rit plus haut que les autres, il cherche des yeux dans toute
l’assemblée où est celui qui montre ses oreilles, et à qui il manque une perruque. S’il va par
la ville, après avoir fait quelque chemin, il se croit égaré, il s’émeut, et il demande où il est à
des passants, qui lui disent précisément le nom de sa rue ; il entre ensuite dans sa maison,
d’où il sort précipitamment, croyant qu’il s’est trompé. Il descend du Palais, et trouvant au
bas du grand degré un carrosse qu’il prend pour le sien, il se met dedans : le cocher touche
et croit ramener son maître dans sa maison ; Ménalque se jette hors de la portière, traverse
la cour, monte l’escalier, parcourt l’antichambre, la chambre, le cabinet ; tout lui est familier,
rien ne lui est nouveau ; il s’assit, il se repose, il est chez soi. Le maître arrive : celui-ci se lève
pour le recevoir ; il le traite fort civilement, le prie de s’asseoir, et croit faire les honneurs de
sa chambre ; il parle, il rêve, il reprend la parole : le maître de la maison s’ennuie, et
demeure étonné …
Les Caractères, La Bruyère (1688-1696)
Chapitre XI, Remarque 121 « De l’Homme »
« Gnathon »
Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s'ils
n'étaient point. Non content de remplir à une table la première place, il occupe lui seul celle
de deux autres ; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend
maître du plat, et fait son propre1 de chaque service : il ne s'attache à aucun des mets, qu'il
n'ait achevé d'essayer de tous ; il voudrait pouvoir les savourer tous tout à la fois. Il ne se
sert à table que de ses mains ; il manie les viandes2, les remanie, démembre, déchire, et en
use de manière qu'il faut que les conviés, s'ils veulent manger, mangent ses restes. Il ne leur
épargne aucune de ces malpropretés dégoûtantes, capables d'ôter l'appétit aux plus
affamés ; le jus et les sauces lui dégouttent du menton et de la barbe ; s'il enlève un ragoût
de dessus un plat, il le répand en chemin dans un autre plat et sur la nappe ; on le suit à la
trace. Il mange haut3 et avec grand bruit ; il roule les yeux en mangeant ; la table est pour lui
un râtelier4 ; il écure ses dents, et il continue à manger. Il se fait, quelque part où il se trouve,
une manière d'établissement5, et ne souffre pas d'être plus pressé6 au sermon ou au théâtre
que dans sa chambre. Il n'y a dans un carrosse que les places du fond qui lui conviennent ;
dans toute autre, si on veut l'en croire, il pâlit et tombe en faiblesse. S'il fait un voyage avec
plusieurs, il les prévient7 dans les hôtelleries, et il sait toujours se conserver dans la meilleure
chambre le meilleur lit. Il tourne tout à son usage ; ses valets, ceux d'autrui, courent dans le
même temps pour son service. Tout ce qu'il trouve sous sa main lui est propre, hardes 8,
équipages9. Il embarrasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne,
ne connaît de maux que les siens, que sa réplétion10 et sa bile, ne pleure point la mort des
autres, n'appréhende que la sienne, qu'il rachèterait volontiers de l'extinction du genre
humain.
INTRODUCTON
RAPPELS
1-Amorce : contexte les éléments historiques, culturels, politiques, biographiques, … qui permettent de situer le texte à
étudier dans son contexte d'écriture.
2-Présentation Œuvre/Auteur : ses idées, ses combats, ses sources, ses autres œuvres, les auteurs qui lui sont
contemporains.../ son titre, son genre, son enjeu principal...
2- Situation et caractérisation de l’extrait : éventuel résumé de ce qui se passe avant, ou partie du recueil dans laquelle se
situe l'extrait étudié, ses particularités, sa singularité.
3- Formulation du projet de lecture : sous la forme d'une question directe ou d'une interrogative indirecte, cette étape
doit faire apparaître en termes clairs et précis la singularité de l'extrait à expliquer.
En quoi Gnathon est-il l’anti-portrait de l’honnête homme ?
4-MOUVEMENTS : à annoncer !
Lecture de l’extrait à voix haute : lisez de manière expressive en adaptant votre lecture au
genre littéraire et à la tonalité du texte. On attend fluidité, intonation et respect de la
syntaxe.
Il ne s’agit pas d’un portrait physique, mais moral, qui ne concerne pas une personne en
particulier mais d’un type d’individu.
Le choix du prénom du personnage est intéressant sur un plan onomastique, puisqu’il
renvoie étymologiquement au terme « mâchoire ». Il fonctionne alors comme une
synecdoque.
EXPLICATION DE TEXTE :
INTRODUCTON
RAPPELS
1-Amorce : contexte les éléments historiques, culturels, politiques, biographiques, … qui permettent de situer le texte à
étudier dans son contexte d'écriture.
2-Présentation Œuvre/Auteur : ses idées, ses combats, ses sources, ses autres œuvres, les auteurs qui lui sont
contemporains.../ son titre, son genre, son enjeu principal...
2- Situation et caractérisation de l’extrait : éventuel résumé de ce qui se passe avant, ou partie du recueil dans laquelle se
situe l'extrait étudié, ses particularités, sa singularité.
3- Formulation du projet de lecture : sous la forme d'une question directe ou d'une interrogative indirecte, cette étape
doit faire apparaître en termes clairs et précis la singularité de l'extrait à expliquer.
Comment à travers ce texte, La Bruyère brosse-t-il le portrait d’un anti-honnête homme ?
4-MOUVEMENTS :
-un être égocentrique et peu raffiné : début jusqu’à « et il continue à manger. »
-Gnathon en société… : « Il se fait quelque part où il se trouve,… » jusqu’à fin
5-Lecture de l’extrait à voix haute : lisez de manière expressive en adaptant votre lecture au
genre littéraire et à la tonalité du texte. On attend fluidité, intonation et respect de la
syntaxe.
REMARQUES PRELIMINAIRES :
Il ne s’agit pas ici d’un portrait physique, mais moral, qui ne concerne pas une personne en
particulier mais d’un type d’individu.
Le choix du prénom du personnage est intéressant sur un plan onomastique, puisqu’il
renvoie étymologiquement au terme « mâchoire ». Il fonctionne alors comme une
synecdoque.
EXPLICATION DE TEXTE :
Tout d’abord, nous avons affaire à une allégorie de l’égocentrisme. Le texte s’ouvre sur la
négation restrictive* « ne vit que pour soi » qui traduit l’égoïsme et l’exclusivité qui habitent
l’anti-héros.
Dans la première phrase s’opère également une négation des autres à travers la
comparaison « comme s’ils n'existaient point ».
Ce dernier s’oppose par ailleurs au reste du monde comme le prouve le fonctionnement
antithétique du texte, qui établit un contraste entre Gnathon et certaines expressions
comme « tous les hommes », « les conviés », « deux autres » « ses valets », « tout le
monde », « les autres », formules qui, pour la plupart, sont au pluriel.
On remarque d’autre part la présence de termes qui signalent que le protagoniste veut se
rendre le maître et le possesseur de tout ce qui l'entoure : « à son égard », « son propre »,
« ses mains », « sa chambre », « son usage », « ses valets », « son service », « sa main »…
La forme possessive est ainsi déclinée sous toutes les manières possibles : au masculin, au
féminin et au pluriel. Gnathon semble obsédé par l’avoir et la propriété au détriment de
l’être et de l’authenticité.
Il n’y a donc dans son esprit aucune place pour le partage ou pour l’altruisme : son
comportement est uniquement guidé par l'avidité, la convoitise et l’insatisfaction : « non
content de remplir à une table la première place ».
Le texte signale une gloutonnerie grotesque : « il ne s’attache à aucun des mets, qu’il n’ait
achevé d’essayer de tous ».
Nous pouvons remarquer que le style de La Bruyère donne à voir des redondances
volontaires qui créent un sorte de lourdeur : « tous tout à la fois », « manger mangent », « la
meilleure chambre dans le meilleur lit ». Il s’agit pour l’auteur d’imiter le mauvais goût de
Gnathon, son manque d’élégance de distinction, de sophistication, de raffinement. Le
portraitiste veut également, à travers des hyperboles qui caricaturent son personnage.
De plus, il est important de signaler l’omniprésence du terme « manger » qui témoigne de
l’importance de cette activité primaire. L’auteur use donc d’un polyptote puisque ce verbe
est présent à presque toutes les formes : participe présent, infinitif, verbe conjugué, comme
si Gnathon était réductible à cette seule action.
De manière générale, tout le texte est structuré autour du vocabulaire de l’ingestion
d’aliments peu recherchés : « table » (répété plusieurs fois), « repas », « services », « mets »,
« savourer », « viande », « appétit », « jus », « sauce », « ragoût », « plat », « nappe ».
L’anti-héros semble inférieur à l’animal qui sait lui s’arrêter quand il est repu. Gnathon est
d’ailleurs présenté comme un carnassier, un charognard qui fait preuve d’une grande
brutalité, brusquerie, comme le prouve le rythme ternaire dans l’énumération « les
remanie, démembre, déchire ».
Nous avons affaire ici à ce qui relève de la curée (portion de la bête tuée que l’on donne aux
chiens de chasse ; autre sens : ruée vers les places).
Ainsi, c’est son insatiabilité, et son insensibilité à l’environnement qui l’entoure qui sont ici
mises en valeur : « s’ils veulent manger, mange ses restes ».
Gnathon est aussi marqué par son manque d’hygiène et d’éducation comme le suggère le
terme « malpropretés ». La Bruyère joue également sur les homophones à fin de heurter
davantage le lecteur : « dégoûtante » fait écho à « dégouttent » et discrédite le personnage
qui suscite alors le rejet, la répugnance, l’aversion.
Nous pouvons ici parler d’un portrait satirique qui épouvante le lecteur et fait basculer le
texte dans le registre polémique. Ce texte présente alors une visée édifiante et didactique
puisque Gnathon apparaît comme un exemple à ne pas suivre.
D’autre part, le champ lexical du corps se rapporte encore à l’univers de la nourriture :
« menton », « barbe », « dents ».
Ces termes présentent tous en effet un lien avec la bouche. Le caractère indélicat et sauvage
du protagoniste fait de lui un être en proie à des pulsions et le rapproche encore du monde
animal : « s’il enlève un ragoût de dessus un plat, il le répand en chemin dans un autre plat et
sur la nappe ; on le suit à la trace ».
Il est alors présenté comme un homme absolument imperturbable: « il écure ses dents, il
continue à manger ».
2-Gnathon en société…
Sa désinvolture et sa familiarité sont également suggérées par la phrase : « il se fait, quelque
part où il se trouve, une manière d’établissement ».
Gnathon manque de distinction, et apparaît en contradiction avec les valeurs de
l’aristocratie et de la noblesse.
L’auteur met ensuite l’accent sur son aplomb: il ne se soucie que de son confort : « il n’y a
dans un carrosse que les places du fond qui lui conviennent ».
C’est un personnage en représentation, artificiel et théâtral, un homme de la démesure qui
n’hésite pas à manipuler, à utiliser le mensonge et la simulation : « si on veut l’en croire, il
pâlit et tombe en faiblesse ».
Son individualisme, son immoralité et son manque de solidarité s’expriment dans la phrase :
« s’il fait un voyage avec plusieurs, il est prévient dans les hôtelleries ».
Il semble ainsi n’avoir aucune noblesse d'âme : « il sait toujours se conserver dans la
meilleure chambre le meilleur lit ».
Gnathon est un profiteur, un opportuniste : « ses valets, ceux de autrui, courent dans le
même temps pour son service ».
Par conséquent, il n’hésite pas à créer le malaise, la gêne, la contrariété, le déplaisir. Il
indispose, transgresse tous les codes de la politesse et de la civilité : « il embarrasse tout le
monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne, ne connaît de maux que les
siens ».
La Bruyère met l’accent sur son manque de compassion comme le prouvent les tournures
négatives qui sont de plus en plus nombreuses à mesure qu’avance le texte. Aucune
empathie ou charité ne semblent marquer le comportement de Gnathon.
La métaphore finale traduit l’orgueil du personnage qui se croit au-dessus de sa condition
de mortel : « ne pleure point la mort des autres, n’appréhende que la sienne, qu'il
rachèterait volontiers de l’extinction du genre humain ».
Négation restrictive : elle est construite avec l’adverbe de négation NE+QUE. Ce type de négation
sert à marquer une affirmation.
Ex : Je ne peux venir que lundi : je peux venir seulement lundi
EXPLICATION LINEAIRE : « Les Animaux malades de la peste », Livre VII, 1, La Fontaine,1678
INTRODUCTON
RAPPELS
1-Amorce : contexte les éléments historiques, culturels, politiques, biographiques, religieux qui permettent de situer le
texte à étudier dans son contexte d'écriture.=>Auteur : ses idées, ses combats, ses sources, ses autres œuvres, les auteurs
qui lui sont contemporains...=>Œuvre : son titre, son genre, son enjeu principal...
2- Situation et caractérisation du passage du passage : éventuel résumé de ce qui se passe avant, ou partie du recueil dans
laquelle se situe l'extrait étudié, ses particularités, sa singularité.
3- Lecture de l’extrait : lisez de manière expressive en adaptant votre lecture au genre littéraire et à la tonalité du texte.
On attend fluidité, intonation et respect de la syntaxe.
4- Formulation du projet de lecture : sous la forme d'une question directe ou d'une interrogative indirecte, cette étape
doit faire apparaître en termes clairs et précis la singularité de l'extrait à expliquer.
5-Composition du texte et organisation de l'exposé : mise au jour de sa structure, de son plan (mouvements du texte) qui
sera aussi le plan de l’étude ; annoncez clairement ses grandes parties.
Le récit proposé par le fabuliste dès le début de la fable cherche à plaire et à instruire suivant le précepte latin
« placere et docere », en effet ce récit devient plaisant grâce aux images poétiques mais aussi à la variété des
vers qui rythme la fable. Enfin le discours direct dominant cette fable dynamise l’ensemble mais c’est le schéma
narratif proposé qui permet au lecteur d’adhérer à la histoire de manière agréable pour aller jusqu’à la morale.
Ainsi La Fontaine expose de manière plaisante les faits avant de proposer sa propre réflexion sur le pouvoir.
RELEVES PROCEDES INTERPRETATIONS
I-Une situation initiale -Champ lexical du malheur: « mal, Le contexte et le cadre sont posé
efficace (vers 1-14) terreur, crimes… » dès les premiers vers. L’histoire
-Périphrases : vers 1-2-3 est menée avec une certaine
-Vers 4 : apparition du mot gravité, le ton est dès le départ
Vers 1 à 6 « peste » tragique. Le poète semble
-Allitération en « r » : « terreur, retarder l’apparition du mot
fureur, punir, crime, terre « peste » tout en s’adressant au
Achéron » lecteur « puisqu’il faut l’appeler
par son nom ».
CONCLUSION
En somme cette fable fait apparaitre un âne sympathique mais naïf…manipulé par les plus
puissants. Le lion auquel tous obéissent, symbolise Louis XIV à une période où l’absolutisme
est de plus en plus fort. Les autres animaux constituent une cour dont tous les membres
cherchent à plaire au souverain. L’ensemble de la société du XVII ème siècle est donc
représenté par cette parodie de procès.
De plus cette fable nous propose une variété de registres et des personnages extrêmement
marqués. D’un côté les puissants de l’autre les plus fragiles (l’âne est-il le symbole du
peuple ?).
Enfin, on pourrait se demander s’il s’agit d’une critique de la justice servant les puissants ou
de mises à mort fréquentes au XVIIème ? Dans tous les cas, La Fontaine souligne le pouvoir
de la parole…qui l’emporte souvent.
QUESTIONS DE GRAMMAIRE
❶Analysez le vers suivant: «Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net » (vers 54).
Il s’agit d’une phrase complexe composée d’une principale et d’une subordonnée. La subordonnée ici
présente est une proposition subordonnée conjonctive en fonction de circonstancielle, les circonstancielle sont
déplaçables et parfois supprimables.
La proposition conjonctive « puisqu’il faut parler net » est subordonnée à la principale «Je n’en avais nul droit ».
Elle est introduite par la conjonction « puisque ». Il s’agit ici d’une subordonnée circonstancielle de cause (du
verbe de la principale « avais »)
Cette subordonnée souligne la naïveté de l’âne qui a cru que la sincérité était de mise…
❷Analysez le vers suivant: « Selon que vous serez puissant ou misérable /Les jugements de cour vous
rendront blanc ou noir» (vers 63-64)
Il s’agit d’une phrase complexe composée d’une principale et d’une subordonnée. La principale se
positionnant ici après la subordonnée. Cette proposition est une subordonnée conjonctive en fonction de
circonstancielle, les circonstancielle sont déplaçables et parfois supprimables.
La proposition conjonctive « Selon que vous serez puissant ou misérable » est subordonnée à la principale «Les
jugements de cour vous rendront blanc ou noir». Elle est introduite par la locution conjonctive « selon que »
suivie de l’indicatif (futur de l’indicatif : « serez »).Il s’agit ici d’une subordonnée circonstancielle de condition
(du verbe de la principale « rendront ».)
Cette proposition souligne la différence du verdict de la cour selon la position sociale du plaignant…
Marivaux, L'Île des esclaves, 1725
Lecture linéaire
1-Scène 1 de l’acte I, La scène d’exposition
Extrait : Début jusqu’à « Mais je ne comprends point, mon cher Arlequin »
Le mouvement des Lumières marquera de manière profonde le XVIIIème siècle mais
également les intellectuels les plus contemporains. Marivaux lui-même influencé par les idées de ce
mouvement, dénonce sous une légèreté apparente les injustices sociales. Représentée pour la
première fois en 1725, la pièce de Marivaux, comédie sociale, sera fort appréciée.
Suite à un naufrage, Iphicrate, un jeune maitre athénien et Arlequin, son esclave, ont échoué sur l'ile
des esclaves, habitée par d'anciens esclaves qui suppriment les maitres ou qui les jettent dans
l'esclavage. Alors qu’Iphicrate désormais en danger, est pressé de partir à la recherche de ses
camarades, et qu'il espère quitter l'ile le plus rapidement possible, Arlequin ralentit le pas et n'a pas
tout à fait les mêmes intentions que son maitre.
Comment cette scène révèle de nouveaux rapports sociaux ?
●Dans cette situation Iphicrate essaye de maintenir l'ordre ancien et de ne pas accepter les
changements. Il a peur de perdre la liberté sur cette île, et c'est pour cela qu'il aimerait vite
partir de celle-ci.
Cependant de manière étonnante à la réplique 11, c’est Iphicrate qui informe Arlequin du sort
qui l’attend : « Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maitres… ». Iphicrate ne
peut s’empêcher d’être grave : « Arlequin, cela ne te suffit pas…plaindre ? ». Cette interrogative
souligne la prise de conscience d’Iphicrate de sort qui l’attend mais également son désespoir.
●Aux propos d’Iphicrate la réaction d’Arlequin est très enthousiaste et déplacé aux yeux de son
« maitre », nombreuses interjections : « Eh ! Ah ! » mais nous devons également noter les
sifflements, chants, exclamations.
●Dès qu’Arlequin comprend les coutumes de l’île, il se comporte à l’égard de son maître avec
une arrogance croissante. Au début de la scène, le valet se montre encore très soumis à
Iphicrate (« Mon patron ! »). Certes, Arlequin doit son tempérament jovial et impertinent à ses
origines théâtrales et il ne déroge pas à la tradition du théâtre italien, mais pour la première fois,
le personnage devient peu à peu grave et révolté.
●Comme il a besoin de son esclave pour retrouver d'éventuels compagnons qui auraient
survécu au naufrage, Iphicrate adopte une fausse amabilité envers Arlequin., il devient poli avec
lui : « Avançons je t'en prie. Arlequin ne manque pas d'ironiser sur cette nouvelle politesse :
« comme vous êtes civil et poli ; c'est l'air du pays qui fait cela. », allant jusqu’à chanter afin de
provoquer la colère chez son maitre.
Arlequin faisant ainsi preuve d'insolence montre ainsi que les rapports maître / valet ne sont
plus les mêmes…Iphicrate en a bien conscience… : « en retenant sa colère. Mais je ne comprends
point, mon cher Arlequin ». La didascalie « en retenant sa colère » souligne amplement le
changement d’état d’esprit d’Iphicrate qui a de moins en moins d’autorité sur Arlequin.
Au fil de la scène, Arlequin montre à son maitre que le changement est en train de se mettre en
place, son attitude à l’égard d’Iphicrate souligne la conscience qu’il a de cette nouvelle situation.
Conclusion : bilan +amorce
Ouverture : Le Mariage de Figaro, 1784
Le personnage devient l’archétype du valet qui prend une revanche sociale : monologue de
Figaro
QUESTION GRAMMAIRE
1-« Je t'en prie, je t'en prie; comme vous êtes civil et poli; c'est l'air du pays qui fait
cela. »
Il s’agit d’une phrase constituée d’une phrase non verbale de forme exclamative
ainsi que d’une phrase simple déclarative de type interrogatif.
Marivaux, L'Île des esclaves, 1725
Lecture linéaire
Scène 3
Extrait : De « En quoi ? partout, à tout heure, en tous lieux…» jusqu’à « ce sont
des pauvres gens pour nous. »
Le mouvement des Lumières marquera de manière profonde le XVIIIème siècle mais
également les intellectuels les plus contemporains. Marivaux lui-même influencé par les idées de ce
mouvement, dénonce sous une légèreté apparente les injustices sociales. Représentée pour la
première fois en 1725, la pièce de Marivaux, comédie sociale, sera fort appréciée.
Suite à un naufrage, Iphicrate, un jeune maitre athénien et Arlequin, son esclave, ont échoué sur l'ile
des esclaves, habitée par d'anciens esclaves qui suppriment les maitres ou qui les jettent dans
l'esclavage. Dans la scène 3, Cléanthis, ancienne esclave, se saisit de l'occasion offerte par l'inversion
des rôles pour dresser un portrait satirique de sa maîtresse, Euphrosine.
En quoi cette scène dresse-t-elle le portrait satirique d’une coquette ?
Il s’agira d’étudier principalement les répliques de Cléanthis qui font ainsi la critique du
comportement d’Euphrosine.
Entrée en matière…
REPLIQUE 1
« Madame se lève ; a-t-elle bien dormi, le sommeil l’a-t-elle rendue belle, se sent-elle
du vif, du sémillant dans les yeux ? vite, sur les armes, la journée sera glorieuse » =
Euphrosine sur le pied de guerre, la vie sociale apparaît comme un combat à mener
pour diffuser une image parfaite et idéalisée de soi.
Ici Cléanthis apparaît comme le porte-parole de Marivaux, qui raille le
comportement des femmes galantes de l’aristocratie de son époque.
Le dramaturge dénonce ici les clichés sociaux auxquels se prêtent les coquettes :
séduire sans jamais aimer, composer son visage en dissimulant ses véritables
intentions, quêter l’éloge des flatteurs et des dupes, aller aux « spectacles, aux
promenades, aux assemblées », non par goût personnel, mais par convention sociale.
Or ici désespoir : par son unique intervention (« Je ne saurais y tenir »), la jeune
noble prouve combien ce portrait l’affecte : elle ne supporte pas de voir cette vérité
exposée ainsi.
REPLIQUE 2
« Madame, au contraire, a-t-elle mal reposé ? Ah ! Qu’on m’apporte un miroir !
comme me voilà faite ! » Comme Narcisse, personnage de la mythologie grecque
épris de sa propre image, Euphrosine voue un culte à ses apparences. Sa coquetterie
est la manifestation égoïste de cette préférence pour soi-même qu’est l’amour-
propre. Entièrement tournée vers elle-même, Euphrosine se place au centre de son
univers : que les autres l’écoutent, la regardent ou l’admirent lui paraît normal > Cf
emploi réitéré des pronoms personnels sujets ou compléments : « qu’on m’habille »,
« que je suis mal bâtie », « ce n’est point moi ».
Euphrosine consacre l’essentiel de son temps à se contempler et à se travestir, dans
son miroir, objet symbolique : « Cependant, on se mire, on éprouve son visage de
toutes les façons, rien ne réussit ».
Qu’elle s’enorgueillisse ou se désespère de son visage, elle est prisonnière de
l’image qu’elle souhaite donner aux autres : elle nous est donc présentée comme
une femme futile, soumise à la tyrannie du paraître « Que va-t-on penser du visage
de Madame ? on croira qu’elle enlaidit. »
Personnage de la dissimulation : « il faut envelopper ce visage-là. » et de l’excès >
Folie, décisions radicales, extrêmes et insensées : « Madame ne verra personne
aujourd’hui, pas même le jour, si elle peut »
Marivaux s’en prend ainsi moins à la coquette qu’est Euphrosine qu’à la coquetterie
en général et à la vaste comédie humaine à laquelle chacun se livre = Le monde
comme un piège, une univers malsain et impitoyable dans lequel chacun guette la
chute de l’autre : « donnera-t-elle se plaisir à ses bonnes amies ? »
La coquette feint ainsi d’avoir « perdu le sommeil », « il y a huit jours que je n’ai
fermé l’œil ; je n’ose pas me montre, je fais peur » >>> Stratégie du mensonge et de
l’hypocrisie : « Et cela veut dire » « J’entendais tout cela, moi » = Cléanthis traduit,
décode, interprète pour nous les simagrées de son ancienne maîtresse avec bcp
d’intelligence. (Comportement affecté destiné à attirer l'attention, à tromper)
Qu’importe ce qu’elle éprouve et ce qu’elle est réellement, seule compte la comédie
des apparences.
« Messieurs, figurez-vous que ce n’est point moi, au moins ; ne me regardez pas ;
remettez à me voir ; ne me jugez pas aujourd’hui, attendez que j’aie dormi. » = Série
d’injonctions qui suggère le caractère impérieux, l’urgence de la situation = Ton
catastrophiste, alarmiste, décalage comique entre le ton employé et le manque de
gravité de la situation.
Le portrait que brosse Cléanthis fonctionne, à sa manière comme un miroir. Non le
miroir mensonger du cabinet de toilette, mais un miroir de paroles, réaliste et
véridique, dans lequel tous ses défauts se trouvent subitement révélés.
Après s’être adressée à Trivelin (« vous allez voir »), Cléanthis joue le rôle d’une
dame de compagnie venue rendre visite à Euphrosine (« Comment vous portez-vous,
madame ? »).
Dans cette scène Cléanthis apparait comme une femme émancipée qui libère sa
parole à la demande de Trivelin…l’occasion ainsi pour cette dernière de « régler ses
comptes » avec son ancienne maitresse. Marivaux par l’intermédiaire de Cléanthis
dresse un portrait terrible des femmes galantes et des mœurs de son temps.
Ouverture : La servante Dorine, dans le Tartuffe de Molière, « une fille suivante/Un
peu trop forte en gueule, et fort impertinente »