Presentration-Auriculotherapie
Presentration-Auriculotherapie
Presentration-Auriculotherapie
L’AURICULOTHÉRAPIE, UNE
L’Auriculothérapie, uneRÉFLEXOTHÉRAPIE TRÈS ÉLABORÉE
réflexothérapie très élaborée
(Claire-Marie Rangon, Yves Rouxeville & Raphaël Nogier)
Définition
L’Auriculothérapie, connue aussi sous le nom d’acupuncture d’oreille, est une méthode médicale d’origine
française découverte et développée par le docteur Paul Nogier (1908-1996). Elle est basée sur les
propriétés réactives du pavillon de l’oreille. Reposant sur des connaissances originales et des procédures
codifiées, cette méthode utilise des propriétés spéciales de zones et de points répartis sur la surface
auriculaire selon une cartographie précise.
La reconnaissance de l’acupuncture auriculaire par l’O.M.S. (Séoul, 1987 puis Lyon, 1990) a calmé les
doutes, et provoqué un intérêt mondial pour une méthode reconnue sérieuse.
Les travaux de recherche de Paul Nogier ont été épaulés par un solide ancrage anatomo-physiologique
(embryologie et innervation spécifiques du pavillon auriculaire décrits par le Pr. Jean Bossy et par le Dr
2 3 4
René Bourdiol) (Bossy J, 1975-1983) , (Bossy J et al. 1984) , (Bourdiol RJ, 1980) .
Concernant l’histologie auriculaire, les travaux d’Odile Auziech et du Pr. René Sénélar font autorité (Terral
5
C, 2009) . Au plan historique, le Pr. J. Bossy a réalisé une synthèse des connaissances acquises à
2
l’époque en Chine et en France .
Le Dr Michel Marignan a réalisé des travaux en thermographie auriculaire (dans le cadre du CNRS, en
6
1985) .
70 années d'expériences cliniques et d’études en neurosciences posent également les fondements de
l'auriculothérapie : Actes des VII° Journées d’Acupuncture, d’Auriculothérapie et de Médecine manuelle
7 e e e e e
(1970) Faculté de Médecine, Besançon , Annales et Actes des I , III , V , VI , VII et IX Symposium
8, 9, 10, 11, 12, 13
International d’Auriculothérapie .
Le Dr Paul Nogier a poursuivi ses recherches depuis la fin des années 60 sur la réaction autonome du
pouls, perçue cliniquement et nommée RAC (VAS en Anglais). Il a ainsi développé le concept
14
d’auriculomédecine (Nogier PFM, 1981) . Ce concept d’auriculomédecine a été enrichi et synthétisé par
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15 16 17, 18, 19 18
ses élèves René Bourdiol , Raphaël Nogier , Yves Rouxeville , Yunsan Méas et Marc R LeBel
19
.
Son fils, le Dr Raphaël Nogier, a montré l’importance de la lumière sur les capteurs cutanés, en décrivant
16
la photoémission et photoperception cutanée .
Le Recteur Pierre Magnin (ancien Pr. de Pharmacologie et Doyen de Besançon) a étudié pendant des
dizaines d’années l’effet des photons et des lumières chromatiques à l’oreille et sur le corps, chez l’être
humain. Ayant accumulé un argumentaire scientifique conséquent, il a fondé la Médecine Photonique
20
(Magnin P et al., 2017) .
Bases neurophysiologiques
La double singularité du pavillon de l’oreille est :
-Son innervation est complexe (nerfs Trijumeau V, Facial VII, Glosso-pharyngien IX, Vague X, nerfs
cervicaux). L’oreille est d’ailleurs le seul endroit connu de la peau du corps à bénéficier d’une innervation
2, 3,
parasympathique, la conque étant innervée par le rameau auriculaire du pneumogastrique (nerf vague)
4, 21
.
-Le pavillon d’oreille est connecté au tronc cérébral de façon intrinsèque, grâce à son innervation (voir
21 0
schéma du Pr. Bossy) repris dans le rapport de l’U669 de l’INSERM .
Selon la loi de Kahler, les fibres s’adossent les unes aux autres de dehors en dedans au fur et à mesure de
leur entrée de bas en haut dans la moelle épinière. Cette répartition des fibres radiculaires a bien été
étudiée par Winkler dans cordons postérieurs. Le même principe se retrouve pour d’autres faisceaux
comme le faisceau spino-thalamique. Un tel agencement se retrouve au niveau du tronc cérébral, du
2
thalamus et des aires corticales .
Il en résulte une représentation de l’ensemble du corps et du cerveau au niveau des pavillons d’oreille.
Ainsi, les bases physiologiques de l’auriculothérapie relèvent de la somatotopie neuro-anatomique.
La correspondance entre le soma et l’oreille
Au plan clinique, l'atteinte d'un organe se traduit sur l'oreille par l'apparition de zones douloureuses à la
22, 23, 24, 25
pression dans la représentation du métamère concerné . L’analyse experte du pouls du malade
permet aussi une utile et riche aide au diagnostic.
Le contrôle instrumental de la zone douloureuse à la pression s’effectue à l’aide d’un détecteur électrique
différentiel, à la recherche d’une variation d’impédance (ou résistance complexe) du point par rapport à son
1, 3, 18, 22, 23, 26
environnement immédiat .
Au niveau histologique, les points d’auriculothérapie sont constitués par un complexe neuro-vasculaire
composé de fibres nerveuses myélinisées et non myélinisées, d’artérioles, de capillaires veineux et d’un
27
vaisseau lymphatique .
Que signifie une zone ponctuelle sur une cartographie ?
Tout point d’oreille détecté cliniquement (soit à la pression douloureuse, soit en prenant le pouls du
malade) présente un contraste par rapport à son environnement immédiat, contraste qu’il est possible de
28
confirmer par la détection électrique différentielle .
« Les différentes réflexothérapies sont basées, surtout la plus ancienne l’Acupuncture, sur une observation
remarquable de signes dont le classement ou le libellé n’est pas aussi clair que notre sémiologie, mais
dont l’exactitude est étonnante, et permet de remettre en valeur l’interrogatoire minutieux du malade »
2
(Bossy, page 127) .
3
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Les cartographies du pavillon de l’oreille
Un accord général s’est réalisé sur les grandes lignes des cartographies proposées par Paul Nogier et coll.
Cet accord s’est réalisé au coup par coup, au plan mondial. Nous présentons ci-dessous ce qui a été
0
nommé « Cartographie consensuelle d’auriculothérapie » dans le rapport de l’INSERM .
En pratique, chaque école a tendance à défendre sa propre cartographie, parfois établie à partir de
groupes hétérogènes de malades. Le compte-rendu de Groupe de Travail sur la Nomenclature de
l’Acupuncture auriculaire (Lyon, 1990) n’indique pas de localisation pour le membre inférieur : les
occidentaux suivaient la cartographie de Nogier (établie sur des personnes saines ou porteurs d’un trouble
récent) ; les asiatiques restant fidèles à la cartographie chinoise (établie sur l’observation de centaines de
milliers de patients chroniques). (WHO (1990) Report of the Working Group on Auricular Acupuncture
29
Nomenclature, Lyon, France, 28-30 November 1990. O.M.S, Genève) . Pour 5 à 10 mm de différence,
l’unanimité n’a pu se faire. Pourtant, la plasticité cérébrale permet de comprendre qu’un même organe du
corps soit représenté sur des zones voisines, tant au niveau du cerveau qu’à celui de l’oreille, lorsque
l’intensité ou la durée d’un stimulus douloureux sont foncièrement différents.
Terrence D Oleson a eu l’ouverture d’esprit, non pas de présenter une énième cartographie, mais de
30
comparer les deux grandes approches, orientale et occidentale .
Les protocoles de Médecine Expérimentale ont été le fil directeur de Paul Nogier pour ses recherches. Ce
qui explique des modifications survenues au fil du temps, entre les premières cartographies parues dans
1
les années 60 (Nogier PFM, 1969) , et son ultime version parue vingt ans plus tard (Nogier PFM et al.
31
1987) .
Cependant, dans les pathologies chroniques et/ou pluricausales, l’observation enseigne que la
cartographie basique est largement dépassée. Parmi toutes les hypothèses émises, la plus solide semble
être des perturbations de l’influx nerveux, pour partie au niveau de la substance réticulée du tronc cérébral
2, 17, 28 14
. Ces localisations, dites de phases, décrites par Paul Nogier (Nogier PFM, 1981) , ont été
32
précisées dans Complément des points réflexes auriculaire , et reprises par Raphaël Nogier dans
26
Auriculotherapy .
Mode d’action de l’auriculothérapie
Au plan neuro-anatomique, l’intervention de la substance réticulée et du mécanisme de convergence ont
été clairement expliqués. Les phénomènes de convergence au sein de la substance réticulée ont été
2
explicités par Bossy (bases neurobiologiques, pages 6, 35, 44, 78) . Bossy précise « Il n’est pas possible
de donner une explication aux microsystèmes d’acupuncture, à l’auriculopuncture, à partir des centres
primaires. Aussi, est-il indispensable de faire appel aux centres suprasegmentaires. La formation réticulaire
2
apparaît comme le seul centre permettant d’en comprendre les mécanismes d’action » (page 44) .
Le soviétique Durinyan lui aussi était formel sur l’importance fonctionnelle de la réticulée et du tronc
33
cérébral (Durinyan RA, 1980) .
Les synapses, l’intervention des neuromédiateurs et des neurohormones
2
Tout cela fut ébauché par le Pr. Bossy . Yves Rouxeville écrit « On peut considérer que l’oreille est un
poste de guet, placé en dérivation du tronc cérébral, sur le trajet reliant les organes et le cerveau. Elle
24
permet ainsi un juste contrôle et une intervention efficace. » .
L’intervention du cortex cérébral entre les organes du corps et l’oreille a été schématisée en présentation
17
du livre Acupuncture auriculaire personnalisée .
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Données récentes
Ainsi, la stimulation des nerfs périphériques au niveau des pavillons d’oreille est susceptible de moduler
l’activité cérébrale par un mécanisme ascendant « bottom-up », en stimulant les noyaux des nerfs crâniens
du tronc cérébral qui, à leur tour, peuvent établir des connexions avec de nombreuses structures
34
cérébrales (Shiozawa et al., 2014) .
Plusieurs études attestent que la stimulation des pavillons d’oreille a un impact au niveau cérébral.
Ainsi, une stimulation électrique auriculaire (250 Hz, 0.14-1.08 mA, 3V, 4 minutes) est capable de moduler
directement l’activité cérébrale, entraînant des modifications spécifiques et significatives de l’EEG de repos
35
(Mielczarek et al., 2016) .
D’autres études utilisent l’IRM fonctionnelle cérébrale pour démontrer que la stimulation de différents
36
« points » des pavillons d’oreille est capable d’activer des zones cérébrales précises (Alimi et al., 2002 ,
37 38 39
Romoli et al., 2014 , Yakukina et al., 2017 , Liu et al., 2016 ). La spécificité d’activation cérébrale des
36
« points » auriculaires observée soutient l’existence d’une somatotopie auriculaire . Toutefois, les
paramètres de stimulation sélectionnés semblent aussi importants que le « point » d’oreille stimulé pour
40 41
obtenir un effet déterminé (Bauer et al. 2016 , Wang et al. 2018 ).
Enfin, l’auriculothérapie agit sur l’inflammation, notamment par l’intermédiaire du nerf vague, dans le
cadre de la voie anti-inflammatoire cholinergique (Cholinergic Anti-inflammatory Pathway) et de l’Axe
42 43 44
microbiote-intestin-cerveau (Porges SW, 2009) , (Bonaz et al. 2016) , (Bonaz et al. 2018) , (Bonaz et
45
al. 2017) . Cette dimension immunologique justifie l’utilisation de l’auriculothérapie dans un grand nombre
46
d’indications cliniques, notamment neurologiques (Rangon CM, 2018) dépassant largement son
utilisation historique à visée principalement antalgique (douleurs dentaires, sciatalgies).
Neuromodulation ou stimulation ?
Toutes les données énoncées ci-dessus permettent de mieux comprendre comment la stimulation des
« points » d’oreilles peut entraîner des effets complexes périphériques et centraux. L’action de
47
l’auriculothérapie relève plus de la neuromodulation que de la stimulation (Mercante et al. 2018) , à
l’image du nerf vague, nerf complexe bidirectionnel qui favorise l’homéostasie, face aux changements de
48
l’environnement (Porges SW, 2011) . Ainsi, même si l’auriculothérapie se base sur des fondements
neuro-anatomo-physiologiques solides et objectifs, son mécanisme d’action n’est pas encore
complètement élucidé. En particulier, les représentations auriculaires du système nerveux central ne sont
27 47
pas encore scientifiquement validées (Rabischong P, 2014) , (Mercante et al. 2018) , (Mercante et al.
49
2018) .
Ceci s’explique en partie par le manque cruel d’études au niveau de la zone auriculaire innervée par le
PCS. Cette zone auriculaire, la plus importante par la superficie, est largement sous-étudiée (Mercante et
49
al. 2018) . En effet, l’extrême majorité des études s’intéressent uniquement à la stimulation du nerf vague
et utilisent la zone auriculaire du PCS comme une zone témoin. Or, si l’on prend comme hypothèse de
travail les différentes cartographies auriculaires, cette zone est celle qui contient les représentations de la
tête, du cerveau et de la moelle épinière. Ce n’est donc pas étonnant que la région auriculaire innervée par
le PCS puisse contenir des points d’auriculothérapie importants, comme en témoigne une étude sur les
50 51
migraines (Allais et al. 2011) ou en néonatologie (Raith et al., 2011) .
Par conséquent, l’auriculothérapie dépasse largement le cadre de la stimulation transcutanée du nerf
vague.
Le concept de Neuromodulation Auriculaire semble mieux décrire l’énorme potentiel
neurophysiologique de l’auriculothérapie. Il devra cependant être conforté par des études ultérieures.
Pour conduire cette recherche, il est nécessaire, de disposer de laboratoires de recherche dédiés à cette
thématique, ou à défaut intéressés par celle-ci, à l’instar de l’ancienne unité 103 de l’INSERM créée par le
27
Pr Rabischong à Montpellier (Rabischong P, 2014) . En effet, il est indispensable de disposer de modèles
46
animaux et de techniques de pointe comme l’optogénétique (Rangon CM, 2018) , ou autres techniques
d’imagerie permettant de visualiser les circuits neuronaux, in vivo. La situation pourrait évoluer
favorablement grâce au soutien du GETCOP et du Groupement d’Intérêt Scientifique à l’initiative de la
5
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Plateforme CEPS (Plateforme universitaire Collaborative d’Evaluation des Programmes de Prévention et
de Soins de support).
Pratique clinique
La somatotopie et ses anomalies sont au centre de l'analyse. Le diagnostic du point repose sur un
contraste par rapport à son environnement immédiat (douleur, réaction à la pression, effet de l’éclairage en
lumière simple, polarisée, fréquentielle en Infrarouge ou chromatique).
Les techniques de stimulation utilisées sont les aiguilles d'acupuncture et aiguilles semi-permanentes ASP
(corps médical), le massage spécifique par bâtonnet de verre ou équivalent, la stimulation LASER, la
lumière fréquentielle, l'électricité transdermique, les aimants ou les lumières chromatiques.
Cartographies
Les organes sont représentés par des zones plus ou moins grandes, au sein desquelles on recherchera un
point (une zone ponctuelle). Ce qui fait que le « point du genou » ne sera pas strictement au même endroit
chez tous les malades.
Diagnostic du point
Le diagnostic du point repose sur la recherche d’un contraste par rapport à son environnement immédiat
(douleur, réaction à la pression). Pour la recherche des points, on utilise la pression digitale, affinée par un
palpeur adapté (dispositif médical).
Le diagnostic du point en se fiant au pouls du malade peut être réalisé par diverses stimulations,
effectuées par divers dispositifs médicaux, dont un palpeur à pression, une lumière (simple, polarisée,
fréquentielle en Infrarouge, chromatique, etc.). Tout se passe comme si des micro-stress déclenchaient
une réaction d’adaptation infra clinique fugace. La prise clinique du pouls est connue pour être parfois
assez subjective ; le praticien saura contrôler ses perceptions de manière instrumentale (détecteur
électrique).
Les dispositifs médicaux utilisés pour le diagnostic ou la thérapeutique en auriculothérapie, en
auriculomédecine ou en médecine photonique sont tous aux normes exigibles (marquage CE médical,
contrôles TüV, certifications).
23 25
Le diagnostic en auriculothérapie a été évalué (Romoli M, 2003) , (Romoli M, 2010) .
Raphaël Nogier a noté que les points électriquement décelables (en baisse d’impédance par rapport à leur
environnement immédiat) ne sont pas de même nature que les points détectés par la pression douloureuse
52
(Nogier R, 2012) .
Le diagnostic en auriculomédecine a été contrôlé de manière indirecte depuis dix ans par Yves
Rouxeville et coll., en diverses études pilote. Des milliers de points détectés à l’aide du pouls ont été
contrôlés par détection électrique différentielle (appareil électronique comparant le point et son
environnement immédiat). Certaines études ont été publiées dans la revue Acupuncture & Moxibustion,
dans les Annales du GLEM, dans les Cahiers de Biothérapie. Toutes ces études ont été publiées dans la
53
revue d’auriculothérapie à comité de lecture ICAMAR (ICAMAR) . Il en a présenté une synthèse au
54
Symposium de 2012 (Rouxeville Y, 2012) . Puis il a extrait ce qui lui a paru essentiel dans son dernier
28
livre, au chapitre « le diagnostic du point et son contrôle » (Rouxeville Y, pages 113-120) :
• « Pose des électrodes de recherche sur les points reconnus par l’œil, sur 1 501 points : baisse
d’impédance (BI) : 899 points (60 %), hausse d’impédance (HI) : 354 points (24 %), taux de
reconnaissance instrumentale (BI + HI) : 1 343 points (82 %), faux points : 113 points (8 %). Soit un taux
de reconnaissance très honorable (huit fois sur dix).
• « Dans un second temps, il a fait la mesure de 1 801 points, détectés à l’aide du RAC (les électrodes de
recherche ont été approchées puis posées à l’estime du RAC-VAS) : baisse d’impédance (BI) : 1 168
points (65 %), hausse d’impédance (HI) : 403 (22 %), taux de reconnaissance instrumentale (BI + HI) : 1
571 points (87 %), faux points : 29 points (2 %). Soit un taux de reconnaissance instrumentale assez
exceptionnel (près de neuf fois sur dix).
« Cette étude portant sur une cohorte de 1 501 points, versus une cohorte de 1 901 points, est claire : elle
permet de confirmer la justesse des praticiens habitués à la prise clinique du pouls, du RAC-VAS, ils
s’affranchissent du contrôle électrique permet de comprendre les praticiens très habitués à la prise du
RAC-VAS, qui déclarent trouver presque systématiquement le « bon point », avec des résultats cliniques à
la clé ! »
Toute étude pilote gagne à être contrôlée par d’autres études. Le Dr Samy Ghattas (Tunis) a réalisé en
cabinet privé la mesure de 962 points d’oreille, chez 106 patients : 75% de points en baisse d’impédance
(de 65% à 85% pour Rouxeville), 6% à 20% de points en hausse d’impédance (5% à 20% pour Rouxeville),
70% à 90% des points détectés par la couleur rouge 24 sont contrôlés en baisse d’impédance (89% pour
55
Rouxeville) (Ghattas S et al. 2012) .
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Bernard Julienne (Prix 1999 de l’EIPN) a effectué des recherches montrant que la détection électrique
contrôle les points révélés par la pose de filtres chromatiques Lee sur la peau du sujet observé ; de très
nombreux points sont contrôlés en hausse d’impédance, une hausse de l’impédance du point par rapport à
56
son environnement immédiat (Julienne B et al. 2012) .
Par contre, pour l’instant, la partie de l’auriculomédecine qui relève de la très subtile Analyse
Péridermique reste encore dans le domaine expérimental, et ainsi n’entre pas dans le cadre de ce libre
blanc. La problématique complexe de cette technique, découverte il y a une quarantaine d’années par Paul
Nogier, n’a pas été vraiment décodée par les praticiens. Une approche conceptuelle décisive est le fruit de
57 58
Daniel Courty, de l’Université de Besançon (Courty D, 2014) , (Courty D, 2015) .
Sécurité de l’auriculothérapie
Le rapport de l’INSERM concluait, après revue systématique de la littérature, à l’absence d’infections
générales et de chondrites du pavillon auriculaire depuis la recommandation de règles d’hygiène par la
profession elle-même.
59
Les repères sont les articles suivants de la revue Acupuncture & Moxibustion : (Stéphan J-M, 2003) ,
60 61 62
(Fraux G, 2003) , (Stéphan J-M, 2004) , (Stéphan J-M, 2005) , pour aboutir à 13 propositions de
recommandations des bonnes pratiques médicales sur le risque infectieux en acupuncture
63
(Stéphan J-M et Nguyen J, 2008) .
En pratique, cela peut être résumé en :
• Utilisation d’aiguilles stériles à usage unique, lavage des mains,
• Désinfection du pavillon auriculaire à l’aide d’Alcool à 70° ou polyvidone iodée (à l’exclusion de la
chlorhexidine), en cas de risque infectieux bas.
• Désinfection renouvelée en cas de risque infectieux moyen.
• La SF2H (Société Française d’Hygiène Hospitalière) a rédigé et diffusé en 2015 le texte « Bonnes
pratiques de l’Hygiène en soins de ville. »
Les précautions d’emploi sont :
• Prudence chez la femme enceinte,
• Prudence dans la puncture de l’hémi-conque inférieure chez les asthmatiques,
• Prudence chez les épileptiques,
• Prudence dans la puncture du pourtour du conduit auditif externe et du sous-tragus.
Troubles mineurs
Comme pour toute piqûre, on peut observer un malaise vagal.
Des troubles fonctionnels transitoires tels que des vertiges ou une somnolence ont été observés.
Auriculo-Vigilance
En conclusion d’une enquête interne au groupe international d’experts AMATA, le Dr Yves Rouxeville
(directeur d’AMATA) a fait, le 26 avril 2016, un signalement aux chercheurs de l’INSERM ayant travaillé sur
le rapport Auriculothérapie, ainsi qu’à la SF2H (Société Française d’Hygiène Hospitalière). Sous ASP, des
« infections pouvant être graves » ont été observées chez de nouveaux patients diabétiques non
diagnostiqués, ainsi qu’un cas de « chondrite chez une personne diabétique ayant une mauvaise
hygiène », malgré l’usage préalable de l’alcool ou de la Bétadine. (AURICULO-VIGILANCE. Poster.
64
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La signification du point détecté à l’oreille
Dans l’état de nos connaissances, lorsqu’il s’exprime, il semble être la résultante de l’adaptation du malade
aux contraintes ou agression. L’origine de ces contraintes et agressions peut être environnementale, liée à
la personne ou plurifactorielle. La personne développe une stratégie d’adaptation ou de survie, qui lui est
personnelle (vécu affectif, antécédents divers, réactivité propre, etc.). Ainsi, le point serait lié à la réaction
28
neurovégétative de l’organisme sur un endroit cible (genou, estomac) .
Le contrôle électrique mesure de manière électronique l’impédance (résistance complexe du tissu) ; il est
18
dit différentiel car deux mesures sont effectuées : celle du point et celle de son environnement immédiat
24 28
.
Nous relions la baisse d’impédance du point (2/3 des points détectés) à une réaction orthosympathique de
type α1 (alerte) avec vasoconstriction. Alors que la baisse d’impédance de l’environnement immédiat du
point, ou hausse d’impédance du point (1/4 des points détectés) pourrait être reliée à une réaction de type
28 54
β (défense) avec une interférence plus ou moins nette du parasympathique .
Soins du point
Les techniques de stimulation du point d’oreille sont de différents types :
• Puncture par aiguille d’acupuncture courte et rigide, puncture par aiguille semi permanente ASP,
stimulation électrique des aiguilles, cautérisation ponctuelle. Dans tous ces cas, il y a effraction cutanée ;
7
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une application stricte de la législation impose que ces actes soient effectués par le Corps Médical
(médecins, sages-femmes, dentistes, vétérinaires) et les infirmiers diplômés d’Etat (délégation de soins
encadrée par un médecin).
• Stimulation Laser (Laser de bio stimulation, dans l’Infrarouge), dont les précautions d’emploi devraient
limiter l’usage au Corps Médical et aux auxiliaires médicaux formés à ce soin.
• Physiothérapie auriculaire : électricité transdermique de type TENS, lumière fréquentielle dans le spectre
visible ou en Infrarouge, lumières chromatiques et aimants. La pratique de ces divers soins ayant fait
preuve de son innocuité, est libre pour tous, soignants, « thérapeutes » ou de libre pratique !
• Acupression et massages orientés à l’aide d’un bâtonnet de verre, prolongés par le doigt du patient.
Parmi les six essais (E.C.R) retenus par l’INSERM pour leur qualité méthodologique, signalons celui de
0
Mora, de Vienne, publié en 2006 . Une cohorte de 100 patients âgés « avec calcul rénal/urétral, avec
antécédent de lithotripsie douloureuse » a été randomisée : 50 avec acupression auriculaire d’une balle de
plastique de 1 mm de diamètre sur le point de relaxation dit Shen men, 50 avec acupression auriculaire
dite placebo (posée sur un point de la conque supposé non actif, « le point de l’estomac »).
L’intervention se déroulait pendant le transport en ambulance jusqu’au service d’urologie, à l’hôpital (CHU)
de l’université de Vienne pour une lithotripsie extra corporelle. Le niveau d’anxiété a été significativement
diminué dans le groupe acupression auriculaire à visée de relaxation.
Des techniques simples peuvent permettre un effet symptomatique. Cependant, même pour l’acupression ;
un développement personnalisé est possible (les pressions orientées).
24
Indications, champ d’action et octroi compassionnel
Les indications sont les références : Haute Autorité de Santé HAS, et CCAM de l’Assurance-Maladie :
pour l’acupuncture et l’auriculothérapie (nausées et vomissements en alternative thérapeutique, antalgique
en association avec d’autres traitements, syndrome anxiodépressif, en association avec un programme de
28
prise en charge générale, aide au sevrage tabagique) , à un moindre degré pour 28 indications établies
en consensus professionnel anonyme par le collège d’experts AMATA en 2015 (excellent pour lombalgie,
28
angoisse-anxiété et cervicalgie ; plutôt favorable pour 25 autres) ; ou encore revendiquées par SO.F.A
0
(société savante d’auriculothérapie) .
Le champ d’action correspond aux effets cliniques explicables par la neurobiologie (tous les processus
douloureux, les anomalies liées à la régulation des sécrétions de neuromédiateurs et de neurohormones,
24
ainsi qu’aux troubles hormonaux mineurs .
L’octroi compassionnel est la réponse apportée à « un malade qui n’est pas soulagé par aucun
traitement classique, si les soins ont eu des effets secondaires, le médecin peut difficilement répondre par
la négative. On attend de lui aide et soutien. Il est légitime de tenter quelque chose, même si le résultat est
28
improbable » .
Précautions d'emploi : Il convient d'être prudents chez les personnes mal stabilisées dans leur état
pathologique (asthme, coronarite, diabète, épilepsie, trouble psychiatrique, sclérose en plaques). Pratiquer
une thérapie individualisée ou personnalisée implique de tenir compte des modalités réactionnelles propres
à certaines pathologie, et de la sensibilité propre de l'individu qui en est porteur.
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Trois types de pratique
La pratique standardisée
En une époque où l’on standardise, il devient systématique de proposer des protocoles standard pour des
soins. C’est ainsi qu’un soignant pratiquera un soin symptomatique, en se limitant aux notes de
« protocoles de soins en première intention ». Ce peut être l’urgence entre deux rendez-vous ; ce peut être
une souffrance en salle de réveil ou en post opératoire, alors que le soignant n’a pas de temps à accorder !
La pratique individualisée
Un interrogatoire précis, un examen clinique adapté, les renseignements apportés par l’inspection et une
palpation soigneuse des deux oreilles sont trois façons complémentaires qui permettront au soignant d’être
plus précis, plus efficace. Le contrôle électrique permet de confirmer la clinique. En Auriculothérapie, le
soin n’est pas actif par lui-même, mais par les réactions qu’il provoque ; la précision est gage d’efficacité.
Le soignant non habilité à établir un diagnostic sera avisé d’être prudent ; au lieu d’affirmer « Vous avez tel
trouble », mieux vaut dire : « Ce que j’ai appris me permet de penser que vous avez tel trouble. Surtout si
mon traitement s’avère inefficace, ce serait mieux de consulter votre (ou un) médecin ».
La pratique personnalisée
Le fait de percevoir un contraste en un endroit déterminé permet d’affiner le diagnostic et de noter un lien
possible avec les troubles allégués. La prise du RAC-VAS, cette forme clinique du pouls décrite et
développée par Paul Nogier sous le (mauvais) nom d’Auriculomédecine, permet d’apprécier le côté
individuel de la réactivité d’une personne face à des stimuli ou des informations, d’avoir une conduite
strictement personnalisée.
A titre d’exemple, depuis trente ans, nous observons quotidiennement que la couleur Rouge 24 est en
relation avec une désadaptation au stress. L’éclairage ponctuel de l’oreille par une lumière filtrée Rouge 24
permettra de déceler les points de désadaptation au stress d’un malade, les points du malade, ce jour-là,
et dans cette situation.
L’expérience enseigne que la pratique de l’auriculomédecine est une approche plus précise et plus
efficace, pour comprendre et traiter aussi bien les malades chroniques que les maladies pluricausales.
On traite les points du malade détectés à cet instant, et qui se sont révélés par des stimuli spécifiques ! On
ne peut pas être plus personnalisé !
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Bibliographie citée dans ce texte
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13 Mise à jour 03/12//2019
Lentz A (2015) Bibliographie disponible sur : http://icamar.org/biblio/ (se met à jour automatiquement : 1247 entrées à
ce jour).
Rouxeville Y (2015) a établi une bibliographie sur fichier Excel, pour les Bibliothèques universitaires de la Faculté de
Médecine de Sfax (Tunisie) et de la Faculté de Médecine de Nîmes Réalisée à partir des documents disponibles,
essentiellement en Français, cette bibliographie comportait en fin 2015 2.202 références indexées. En cours de refonte
et d’actualisation. Sera disponible en juin 2019.
Rouxeville Y (2015) a repris cette bibliographie sur fichier Excel pour créer la base de données AURICULOBASE ®,
qui reprend 1.966 références, indexées avec mots-clés. En cours de refonte et d’actualisation. Sera disponible en juin
2019.
Publications acceptant des articles d’Auriculothérapie et Thérapeutiques Associées
Auriculo médecine (1975-1984), revue du Dr Paul Nogier. Maisonneuve, Sainte-Ruffine (épuisée).
Annales du GLEM (1995 à ce jour), revue associative. 49, rue Mercière à 69002 Lyon.
Cahiers de Biothérapie (1965 à ce jour), revue à comité scientifique et comité de rédaction. Éditions Similia, 20, rue de
la Libération à 69110 Sainte-Foy-lès-Lyon.
Acupuncture & Moxibustion (2002 à ce jour), revue à comité de rédaction et comité éditorial, indexée dans la base de
données Pascal (INIST-CNRS), B.P. 17 à 59255 Haveluy.
ICAMAR (2010 à ce jour), revue associative à comité de rédaction et comité de lecture. Maison des Associations,
Place Roger Penvern – 56600 Lanester. Revue à comité de lecture et comité de rédaction ICAMAR. Consultable sur
www.icamar.org
Email : contact@icamar.org
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