These Abdoune
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These Abdoune
THÈSE
Présentée par
ABDOUNE Fateh
DOCTEUR EN SCIENCES
Filière : Electrotechnique
Option : Systèmes Electro-énergétiques
Thème
Soutenue le 21/02/2018
Mes remerciements vont de même aux autres membres de jury qui m’ont honoré en
acceptant la charge d’évaluer ce travail et de faire partie de jury en tant qu’examinateurs.
Il s’agit, en l’occurrence de :
Ces remerciements ne seraient pas complets sans une pensée envers ma famille et mes
amis, qui ont toujours su être là pour m’encourager et me soutenir chaque fois quand j’en
avais besoin. Un grand merci à mes parents, à mon frère, à mes sœurs et à ma compagne
Lamia à qui je dédie cette thèse, votre présence est pour moi la force de continuer
inépuisable !
Table des matières
Introduction générale 1
1.1. Introduction 4
1.2. Développement de l’énergie éolienne 5
1.3. Production d’électricité par aérogénérateur 6
1.3.1. Principe d’extraction de l’énergie du vent 6
1.3.2. Systèmes de régulation de puissance 9
1.4. Systèmes éoliens couplés au réseau 10
1.4.1. Eoliennes à vitesse fixe 11
1.4.2. Eoliennes à vitesse variable 11
1.4.3. Architecture des fermes d’éoliennes 14
1.4.4. Problématique de l’intégration de l’éolien dans le réseau 15
1.5. Systèmes éoliens en fonctionnement isolé et autonome 16
1.5.1. Systèmes autonomes de petite puissance 16
1.5.2. Systèmes autonomes de grande puissance 17
1.6. Système d’énergie hybride pour sites isolés 19
1.6.1. Classification des systèmes hybrides éolien-diesel 21
1.6.2. Systèmes de stockage d’énergie pour SHED 22
1.6.3. Problématique liée à la gestion des SHED 23
1.7. Conclusion 24
2.1. Introduction 25
2.2. Modélisation de la turbine éolienne à vitesse variable 26
2.2.1. Système aérodynamique 26
2.2.2. Système mécanique 29
2.2.3. Système d’orientation des pales 30
2.2.4. Schéma bloc du modèle 30
2.3. Principe de commande des systèmes éoliens 31
2.4. Stratégies de fonctionnement à puissance maximale 32
2.4.1. Lois de commande à charge partielle 34
2.4.2. Lois de commande à pleine charge 38
2.5. Stratégies de limitation de puissance 39
2.5.1. Contrôle de puissance par action sur le couple électrique 40
2.5.2. Contrôle de puissance par action sur le calage des pales 42
2.5.3. Evaluation des performances des commandes 43
2.6. Conclusion 45
Chapitre 3 : Commande de la MADA intégrée dans un système éolien
connecté au réseau électrique
3.1. Introduction 46
3.2. Principe de fonctionnement de la MADA 47
3.3. Modélisation mathématique de la MADA 48
3.3.1. Modèle de la machine dans un repère triphasé 48
3.3.2. Modèle de la machine dans un référentiel diphasé tournant 50
3.4. Etude de l’écoulement des puissances 51
3.5. Commande à flux orienté de la MADA 53
3.6. Etude de la variation des courants et des tensions 54
3.6.1. Variation des courants 54
3.6.2. Variation des tensions 55
3.7. Commande de la MADA connectée au réseau 56
3.7.1. Contrôle du convertisseur côté rotor 56
3.7.2. Contrôle du convertisseur côté réseau 59
3.8. Simulation du modèle global de l’aérogénérateur 63
3.9. Conclusion 66
4.1. Introduction 67
4.2. Introduction aux exigences techniques pour les parcs éoliens 68
4.3. Méthodes pour le soutien de la tension et de la fréquence du réseau 69
4.3.1. Participation au réglage de la fréquence 69
4.3.2. Participation au réglage de la tension 71
4.4. Architecture de contrôle global d’un parc éolien 73
4.4.1. Niveau de commande central 74
4.4.2. Niveau de commande local 76
4.5. Résultats de simulation 77
4.5.1. Participation à l’équilibre de puissance active 78
4.5.2. Participation au réglage de tension au point raccordement 80
4.6. Conclusion 83
5.1. Introduction 84
5.2. Système éolien avec MADA en mode autonome 85
5.3. Régulation de tension et de la fréquence à vitesse variable 85
5.3.1. Représentation vectorielle de la MADA 86
5.3.2. Commande vectorielle de la MADA en mode autonome 87
5.4. Méthodes pour l’excitation initiale de la MADA 90
5.4.1. Utilisation d’un élément de stockage externe 90
5.4.2. Utilisation d’un banc de capacité au stator 91
5.4.3. Utilisation d’une génératrice placée sur le même arbre 91
5.5. Technique d’amorçage sans source extérieure 92
5.6. Résultats de simulation et discussions 94
5.6.1. Processus d’amorçage et établissement initiale de tension 94
5.6.2. Evaluation des performances face aux variations de charge 96
5.6.3. Evaluation des performances face aux variations du vent 99
5.7. Conclusion 101
Indices
𝑥∗ Valeur de référence
𝑥𝑛 Valeur nominale
𝑥𝑜𝑝𝑡 Valeur optimale
𝑥𝑒𝑠𝑡 Valeur estimée
𝑥𝑑𝑖𝑠 Valeur disponible
𝑥𝑚𝑖𝑛 Valeur minimale
𝑥𝑚𝑎𝑥 Valeur maximale
𝑥𝑚𝑎𝑥 _𝑐 Capacité maximale de fourniture de réactive
𝑥𝑚𝑎𝑥 _𝑙 Capacité maximale d’absorption de réactive
ℐ𝓂 Partie imaginaire d’un vecteur complexe
ℛℯ Partie réelle d’un vecteur complexe
𝑥∗ Indique le conjugue du vecteur complexe
Abréviations
MADA Machine asynchrone à double alimentation
MS Machine synchrone
MSAP Machine synchrone à aimants permanents
MAS Machine asynchrone
CC Courant continu
CA Courtant alternatif
CCS Convertisseur côté stator
CCR Convertisseur côté rotor
PCC Point commun de raccordement
MPT Maximum power tracking
CDP Contrôle de la demande de puissance
CRO Courbe de rendement optimal
MLI Modulation de largueur d’impulsion
SHED Système d’énergie hybride éolien-diesel
GD Générateur diesel
SE Stockage d’énergie
SGE Stratégie de gestion d’énergie
FACT Système de transmission flexible en courant alternatif
Introduction générale
Introduction générale
L’aspect le plus visible de cette évolution est sans conteste celui des installations d’éoliennes
de grande taille, sous forme de grands parcs connectés aux réseaux électriques. Les coûts
pour ces grandes éoliennes ont diminué jusqu’au point où ils commencent à être comparables
aux technologies traditionnelles de production d’électricité [1]. Un autre aspect, moins visible
mais qui a tout autant d’importance, est celui des petites unités de production destinées à
l’électrification des sites isolés ou difficiles d’accès, ne permettant pas le raccordement à un
réseau électrique. L’une des solutions à ce dernier point est l’hybridation éolien-diesel qui se
présente comme alternative intéressante aux groupes électrogènes diesel utilisés généralement
dans les sites isolés, comme c’est le cas pour le sud de l’Algérie.
A l’inverse des moyens de production conventionnels, qui ont la possibilité d’être totalement
contrôlables en puissances active et réactive, les systèmes de production éolienne ne
possèdent pas, quant à eux, ce caractère gérable puisque leur puissance de sortie dépend de la
disponibilité de la source primaire, ce qui rend problématique leur participation à la gestion
du réseau. Ces systèmes sont traditionnellement conçus et gérés de manière à injecter au
réseau la totalité de l’énergie disponible et extractible. Une installation massive de production
de cette nature intermittente et aléatoire n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement
des systèmes électriques et pose des problèmes techniques et des contraintes spécifiques qui
doivent être pris en compte [26,29]. Si l’on souhaite maintenir des conditions d’exploitation
satisfaisantes en présence d’une forte pénétration éolienne, il est nécessaire de développer des
solutions adaptées pour améliorer l’intégration de ce type de source dans les systèmes
électriques. C’est l’objectif de notre présente étude.
Dans le cadre de cette thèse, nous analysons la problématique liée à l’augmentation du taux
de pénétration de l’énergie éolienne dans les systèmes électriques en deux différentes
applications, qui concerne d’une part, le contrôle et la gestion des parcs éoliens connectés au
réseau électrique conventionnel, et d’autre part leur intégration dans les réseaux isolés
fonctionnant en mode autonome. Le travail présenté se focalise sur le développement des
solutions de contrôle permettant l’amélioration de l’intégration de ce moyen de production
dans les deux applications considérées.
1
Introduction générale
2
Introduction générale
Le cinquième chapitre traite la régulation des tensions générées par une MADA
fonctionnant en mode autonome et isolée d’un réseau électrique. Le processus d’auto-
excitation qui est un aspect incontournable du problème est particulièrement analysé, et
une méthode permettant d’éviter l’utilisation de tout support matériel supplémentaire
est proposée. Un contrôle vectoriel basé sur l’orientation indirecte du flux statorique est
développé. Le comportement dynamique face aux changements des conditions de vent
et de charge est simulé afin de montrer les performances du contrôle proposé.
Enfin, la thèse clôture par une conclusion générale résumant les principales conclusions ainsi
les perspectives qui pourront y faire suite. Les données ayant permis de réaliser les études
sont également regroupées dans les annexes.
3
Chapitre 1
Chapitre 1
1.1. Introduction
Le présent chapitre est consacré à la présentation des généralités sur les systèmes de
production éoliens connectés soit au réseau électrique conventionnel soit fonctionnant en
mode autonome pour l’alimentation des réseaux isolés. Il débute par quelques notions
élémentaires nécessaires à la compréhension du principe de fonctionnement d’un système
éolien et le processus d’extraction de l’énergie cinétique du vent. Ensuite, les différentes
architectures les plus couramment utilisées dans chaque application ainsi que leurs
performances de réglage sont exposées. Enfin, une brève analyse de la problématique liée a
l’augmentation de la production éolienne dans les systèmes électriques est traitée, avec un
accent sur les possibilités permettant d’améliorer l’intégration de cette production.
4
Chapitre 1
L’énergie éolienne tient actuellement le rôle de vedette parmi toutes les énergies
renouvelables contribuant à la production d’électricité. Elle est l’une des plus prometteuses,
en termes environnementaux, de compétitivité, de champ d’application, de création d’emplois
et de richesses. Le potentiel de production d’électricité éolienne dans le monde est énorme,
même en excluant les régions sensibles en matière d’environnement, il représente plus ou
moins cinq fois la consommation totale actuelle d’électricité dans le monde.
La production de l’énergie éolienne est la source d’électricité renouvelable qui croît le plus
rapidement dans le monde avec un taux de croissance moyen de 20% par an au cours des dix
dernières années. Entre 2006 et 2016, la capacité de production d’électricité d’origine éolienne
dans le monde entier est passée de 74 GW à 487 GW comme le montre la figure 1.1. La
capacité de production éolienne actuellement installée génère plus de 4% de la consommation
mondiale en électricité [1]. Les perspectives sont tout aussi spectaculaires, l’Agence
Internationale de l’Energie (IEA) estime que 12% de l’électricité mondiale sera d’origine
éolienne en 2030 et plus de 20% à l’horizon 2040 [2].
Le coût de l’énergie éolienne est en baisse constante depuis plusieurs années. Ce prix dépend
de nombreux facteurs et par conséquent est différent d’un pays à l’autre, et même d’un site à
l’autre, puisque la vitesse du vent est un des facteurs les plus importants. Malgré tout, on peut
dire que le coût de cette énergie a été divisé par deux ces 10 dernières années [1,3]. Parmi les
facteurs ayant provoqué cette baisse, on peut citer la baisse des prix des aérogénérateurs,
l’augmentation de la rentabilité et de la disponibilité et la baisse des coûts de maintenance.
Avec la tendance vers des turbines toujours plus grandes, la baisse des coûts d’infrastructure
que cela entraîne et les réductions du coût des matériaux, le prix de l’énergie éolienne
continue à diminuer régulièrement. Il faut de plus noter qu’en prenant en compte le coût
associé à la pollution produite par les autres sources d’énergie, le coût de l’énergie éolienne
devient encore plus compétitif.
5
Chapitre 1
Une hélice entraînée en rotation par la force du vent permet la production d’énergie
mécanique ou électrique en tout lieu suffisamment venté. Les applications de l’énergie
éolienne sont variées mais la plus importante consiste à fournir de l’électricité. Ce sont des
parcs d’aérogénérateurs ou fermes d’éoliennes. Ils mettent en œuvre des machines de
moyenne et de grande puissance.
L’énergie cinétique contenue dans le vent est transformée au niveau de la turbine en partie en
énergie mécanique disponible sur l’arbre de la turbine, puis en énergie électrique par
l’intermédiaire du générateur qui la distribuée ensuite aux normes sur le réseau électrique. Le
fonctionnement général est illustré sur la figure 1.2.
Il existe différentes configurations possibles, qui peuvent avoir des différences importantes
selon la conception mécanique et la technologie utilisée. Néanmoins, un aérogénérateur
classique est constitué de mêmes éléments de bases, à savoir :
- une turbine ou l’hélice avec ses annexes mécaniques dont le rôle est de convertir une
partie de l’énergie du vent en énergie mécanique ;
- une transmission mécanique assure la liaison et l’adaptation de vitesses entre l’arbre de la
turbine et le rotor de la génératrice ;
- un générateur électromécanique qui reçoit de l’énergie mécanique et la convertir en
énergie électrique ;
- un système de liaison électrique qui peut être soit direct soit par l’intermédiaire total ou
partiel d’une interface d’électronique de puissance.
L’action de l’air en mouvement se traduit par des forces appliquées en chaque point de la
surface de la pale. Une coupe transversale d’une pale est représentée sur la figure 1.3. On y a
dessiné toutes les forces et vitesses mises en jeu [4-5].
Chaque tronçon de la pale est soumis au vent apparent 𝑤 qui est une composition vectorielle
de la vitesse du vent réel 𝑣 et de la vitesse de vent relatif 𝑢, dirigée dans le sens contraire de la
rotation. Du fait de la rotation, le module du vent apparent est différent selon qu’on se place
au centre ou à l’extrémité de la pale. C’est pour cette raison que les pales sont larges au pied
de pale et vont en s’affinant jusqu’au bout.
L’action du vent apparent sur un profil aérodynamique engendre sur la section de la pale deux
forces de poussée perpendiculaire l’une à l’autre [6] :
- la poussée axiale, perpendiculaire au plan de rotation, elle est directement compensée par
la résistance mécanique du mat ;
- la poussée tangentielle, dans la direction de la rotation, c’est cette poussée qui provoque
la rotation de la turbine.
Les modules des deux forces dépendent du module du vent apparent, de l’angle α, entre le
vent apparent et l’axe de référence, et des caractéristiques techniques des pales.
La théorie globale du moteur éolien à axe horizontal a été établie par Betz. Elle permet
d’expliquer le processus d’extraction de l’énergie cinétique contenue dans le vent, en utilisant
le calcul basé sur l’énergie cinétique de la masse d’air en déplacement.
Une éolienne est une machine de détente : la pression immédiatement en aval est plus faible
que celle immédiatement en amont. L’énergie cinétique subtilisée au vent entraîne des vitesses
en aval plus faible qu’en amont [7]. Les répartitions de vitesses et de pressions sont
schématisées en figure 1.4.
7
Chapitre 1
1
𝑞𝑚 = . 𝜌. 𝑆. 𝑉1 + 𝑉2 (1.1)
2
D’après l’équation de Bernoulli, la puissance extraite du vent 𝑃𝑤 , qui pourrait être récupérée
sur l’arbre, et la différence entre les puissances contenues dans le vent en sections 1 et 2. Soit
en remplaçant 𝑞𝑚 par son expression, on obtient :
1
𝑃𝑤 = . 𝜌. 𝑆. 𝑉1 + 𝑉2 . 𝑉12 − 𝑉22 (1.2)
4
La puissance contenue sous forme d’énergie cinétique dans la masse d’air en amont traversant
à la vitesse 𝑉1 s’exprime par :
1
𝑃𝑑𝑖𝑠𝑝 = . 𝜌. 𝑆. 𝑉13 (1.3)
2
Une éolienne ne peut recueillir qu’une fraction de la puissance contenue dans le vent. Les
qualités des appareils sont caractérisées par un coefficient de puissance 𝐶𝑝 égal au rapport de
la puissance récupérée sur l’arbre de la machine à la puissance disponible [7-8].
2
1 𝑉2 𝑉2
𝐶𝑝 = . 1 − . 1+ (1.4)
2 𝑉1 𝑉1
La limite supérieure théorique du coefficient de puissance, appelée limite de Betz, est de 59%.
En pratique, cette limite n’est jamais atteinte et chaque éolienne est définie par son propre
coefficient de puissance. Les meilleurs éoliens d’aujourd’hui ne se situent qu’à 80% environ
de la limite de Betz.
8
Chapitre 1
Sur le plan aérodynamique on peut comparer les différents types de turbines, en traçant leur
coefficient de puissance en fonction de la vitesse relative 𝜆 représentant le rapport entre la
vitesse de l’extrémité des pales de la turbine et la vitesse du vent [5].
Sur la figure 1.5 on peut remarquer que les turbines à axe horizontal multi-pales ont un
coefficient de puissance acceptable, mais à faible vitesse relative 𝜆 ; elles ne sont donc pas
bien adaptées pour la production d’électricité. Cependant, les turbines à faible nombre de
pales ont un coefficient de puissance plus élevé et pour des valeurs de 𝜆 plus élevées. Cette
propriété est favorable pour l’association à un générateur électrique, car, dans le cas où il est
nécessaire, le rapport de transformation du multiplicateur de vitesse peut être plus faible. On
peut spécifier aussi que le coefficient de puissance à un comportement non linéaire, le point
optimal pour chaque turbine est un point précis et unique, ce qui est mis à profit par les
systèmes à vitesse variable chargés de suivre ce point au mieux pour optimiser le
fonctionnement et maximiser la puissance produite.
D’une part, le comportement des pales peut évoluer de manière passive en fonction de la
valeur du coefficient de vitesse spécifique. En effet, à partir d’une certaine vitesse du vent, la
turbulence provoquée par le profil des pales entraîne un décrochage aérodynamique et par
suite une décroissance du couple capté par les pales. Ce genre de contrôle est appelé
« stall control » ou contrôle par décrochage aérodynamique. Les éoliennes utilisant ce mode
de contrôle possèdent en général un mécanisme de freinage en bout de pale.
9
Chapitre 1
La figure 1.6 présente les allures de la puissance en fonction de la vitesse du vent pour les
deux modes de contrôle [l0]. Le décrochage aérodynamique des pales donne une allure peu
stable à la courbe de puissance et la régulation par calage des pales permet de maintenir
constante la puissance fournie par l’éolienne, pour les mêmes vitesses du vent.
Grâce aux progrès réalisés dans les interfaces d’électronique de puissance, différentes
architectures et configurations de systèmes de conversion d’énergie éolienne ont été
développées et par conséquent des opportunités d’utilisation de divers types de générateurs
ont été créées [5,11-13]. Les générateurs électriques les plus couramment utilisés pourraient
être grossièrement classées en deux catégories : les générateurs asynchrones (GAS) et les
générateurs synchrones (GS). Les deux catégories sont utilisées avec des rotors bobinés. La
figure 1.7 montre les concepts typiques existants.
Nous présentons brièvement dans cette section les trois technologies d’éoliennes de grande
puissance les plus couramment installées, en soulignant leurs capacités de réglage des
puissances générées et en précisant le type étudié dans cette thèse.
Les premières éoliennes mises en œuvre reposent sur l’utilisation d’une machine à induction
avec rotor à cage d’écureuil directement couplée sur le réseau électrique. Cette machine est
entraînée par un multiplicateur et sa vitesse est maintenue approximativement constante
autour de la vitesse de synchronisme imposée par la fréquence du réseau. Le glissement
nominal de ce type d’éolienne est souvent de l’ordre de -2%. Par conséquent, cette méthode
de conversion est appelée conversion éolienne à vitesse fixe [14].
Les éoliennes à vitesse fixe sont utilisées principalement pour des puissances généralement
inférieures à 1 MW. Elles sont appréciées pour leur robustesse et leur simplicité mécanique
facilitant la maintenance. Par contre elles présentent quelques inconvénients opérationnels
tels que la lenteur de la commande de puissance active par l’utilisation de dispositif de calage.
De plus, en raison d’une connexion directe, les rafales de vent peuvent produire des
pulsations de couple sur l’arbre de transmission et le multiplicateur de vitesse. Les générateurs
à induction peuvent générer des courants de démarrage élevés en l’absence d’un système de
démarrage progressif. Ils ont également besoin de puissance réactive pour le maintien de la
magnétisation de la machine et nécessitent en général un réseau électrique puissant pour un
fonctionnement stable [14-15].
Plusieurs travaux ont comparés les éoliennes à vitesse variable aux éoliennes à vitesse fixe en
ce qui concerne leur matériel nécessaire, leur zone de fonctionnement et leur production
d’énergie. Les avantages suivants sont en général énumérés pour les éoliennes à vitesse
variable [16-19]:
11
Chapitre 1
Dans cette structure, le générateur est entièrement découplé du réseau électrique par les
convertisseurs d’électronique de puissance, comme montré sur la figure 1.9. Cette méthode
de contrôle est applicable sur la plupart des générateurs tels que les générateurs à induction,
les générateurs synchrones, les générateurs synchrones multipolaires et les générateurs
synchrones multipolaires à aimants permanents [18,20].
Certains constructeurs ont développés des éoliennes basées sur des machines synchrones à
grand nombre de paires de pôles et couplées directement à la turbine, évitant ainsi le
multiplicateur de vitesse. Le système de bagues et balais peut aussi être éliminé si la
génératrice est équipée d’aimants permanents. Le prix dû à la spécificité de la machine et à la
taille des convertisseurs statique reste le principal inconvénient de cette technologie [21-23].
12
Chapitre 1
Actuellement, une majorité de projets éoliens de forte puissance reposent sur l’utilisation de
la machine asynchrone à rotor bobiné. Cette machine est connue sous le nom de machine
asynchrone double alimentée MADA [16-23]. La double alimentation fait référence à
l’alimentation en tensions de ses deux armatures, le stator et le rotor. C’est le type de machine
choisi pour l’étude menée dans le cadre de cette thèse.
Ce type d’éoliennes comporte un rotor bobiné raccordé au réseau par l’intermédiaire d’une
interface d’électronique de puissance. Cette interface permet de découpler partiellement la
vitesse mécanique du rotor de la fréquence du réseau. La plage de variation de la vitesse du
rotor autorisée sur une machine asynchrone à double alimentation est de ±30% autour de sa
vitesse de synchronisme [22-24]. Ceci va engendrer une limitation de la puissance circulant
dans le circuit rotorique. Par conséquent, la chaîne de conversion électronique est
dimensionnée pour une fraction de la puissance nominale et présente donc un coût réduit.
De nos jours, ce type de générateur est largement acceptés comme l’un des systèmes de
conversion d’énergie éolienne les plus appropriés. Les avantages de l’utilisation de la MADA
dans les systèmes éoliens peuvent être résumés comme suit [18,19,24]:
13
Chapitre 1
- Du fait que les éoliennes dans une ferme sont positionnées sur un certain espace, elles
sont soumises à des vents ayant des vitesses sensiblement différentes. Ce foisonnement
induit que la puissance générée par la ferme apparaît plus lissée que celle générée par
une éolienne individuelle.
- D’un point de vue économique, il est plus intéressant en termes de coût d’installation et
de raccordement au réseau, car de longues lignes d’interconnexion au réseau sont
justifiées uniquement pour un nombre relativement élevé de turbines éoliennes.
Deux architectures de connexion des éoliennes au réseau électrique peuvent être distinguées :
La structure éolienne à vitesse fixe et celle à base de MADA sont reliées au réseau au moyen
des liaisons en tensions alternatives à travers un transformateur.
Les éoliennes totalement interfacées avec le réseau peuvent aussi être reliées de la même
façon. Cependant, la présence d’un bus continu dimensionné pour la tension nominale de la
génératrice permet également d’envisager une connexion des éoliennes entre elles via des
liaisons en tensions continues, ensuite un seul onduleur permet de relier l’ensemble des
éoliennes au réseau électrique comme cela est illustré sur la figure 1.11.
14
Chapitre 1
Actuellement, la pluparts des parcs éoliens installés sont raccordés au réseau électrique de
distribution ou de transport via un départ spécialement dédié au niveau d’un poste source. La
puissance de ces installations est limitée en général en fonction du réseau auquel elles sont
raccordées et selon la législation en vigueur [21,27].
Certaines différences des caractéristiques de la production éolienne par rapport à celles des
centrales de production conventionnelles conduisent à avoir des effets négatifs sur le réseau
électrique. D’une part, la disponibilité de la production n’est pas connue, elle est par
conséquent pilotée par un autre facteur que la demande d’électricité. D’autre part, les groupes
de production éolienne fonctionnent la plupart du temps avec des technologies différentes de
celles des groupes conventionnels, ces derniers fonctionnent notamment avec des générateurs
synchrones, bien connus pour leur capacité à contrôler la tension, à surmonter les creux de
tension, à conserver la stabilité face aux défauts transitoires, à contrôler la puissance réactive
échangée avec le réseau et à contribuer au réglage de la fréquence.
Tant que la contribution de la production éolienne par rapport à la consommation totale n’est
pas très importante dans un réseau, les impacts de cette production variable n’ont pas de
répercussions importantes sur la stabilité du réseau. A l’heure actuelle, les exigences de
raccordement sont destinées à limiter les perturbations de cette production sur le réseau. Le
fait de ne pas participer aux services système amène ce type de source à se comporter comme
des générateurs passifs du point de vue gestion du réseau. Les réglages de la tension et de la
fréquence sont dès lors reportés sur les alternateurs classiques. Une pénétration importante
de la production éolienne conduira à l’arrêt de groupes de production conventionnels et
inévitablement à une réduction des réserves de puissance. Or les marges de réserve doivent
être conservées de façon à ne pas mettre en risque la fiabilité du réseau. Il sera donc
nécessaire de substituer cette réserve perdue. Pour cela, les éoliennes devront participer au
réglage de l’équilibre production-consommation dans le réseau. Si on prend compte les
contraintes technico-économiques actuelles, un taux de pénétration de 30% est généralement
considéré afin de pouvoir garantir la stabilité du réseau [25-26]. Au-delà de cette valeur, une
modification du dimensionnement de la réserve minimale dans le système est nécessaire.
15
Chapitre 1
De nos jours, les générateurs éoliens sont principalement une source de perturbations pour
les réseaux électriques et notamment pour les gestionnaires des réseaux. Un parc éolien
moderne peut à l’avenir être sollicité pour participer à la gestion du réseau électrique (services
système, dispatchabilité). Déjà dans certains pays qu’ont développés l’éolien comme l’Irlande,
les conditions techniques de raccordement appliquées aux parcs éoliens évoluent dans le sens
d’exiger à ces parcs leur participation aux services systèmes d’une façon similaire aux centrales
conventionnelles. Dans cette optique, les parcs éoliens doivent disposer d’un système de
contrôle permettant de recevoir et d’exécuter, dans les délais appropriés précisés dans la
convention d’exploitation, les ordres de conduite en provenance du gestionnaire du réseau.
Il est estimé actuellement que l’intégration harmonieuse de l’éolien passera par [27-29]:
Nous nous intéressons dans cette thèse aux deux derniers points. Un système de contrôle et
de gestion de la production des puissances active et réactive d’un parc éolien sera proposé
afin de répondre de manière optimale à différents fonctionnalités de contrôle des puissances
qui peuvent être demandées par le gestionnaire du réseau électrique pour faire participer le
parc éolien dans la gestion du réseau électrique.
Dans la plupart des régions isolées et ventées, l’énergie éolienne constitue une source
potentielle de production d’électricité. Les technologies éoliennes sont actuellement au point
pour utiliser cette énergie au quotidien. Leur exploitation pour la production d’électricité est
très rentable dans les sites isolés, là où l’extension du réseau électrique serait un échec
financier. Les possibilités d’application des systèmes éoliens pour le fonctionnement isolées
sont nombreuses et peuvent répondre à un besoin énergétique allant du simple éclairage à
l’électrification complète de villages [5,12,13].
Les éoliennes pour les petits systèmes électriques isolés, connues aussi sous le nom de
chargeurs de batteries, utilisent des machines électriques ayant une petite taille dans la gamme
de kW. Elles représentent une bonne solution pour générer de l’électricité à basse tension
dans des endroits isolés. Ces générateurs éoliens sont généralement utilisés pour des maisons,
sur des bateaux à voiles ou pour relais de télécommunication.
16
Chapitre 1
La conception des petits systèmes éoliens est considérablement différente de celle des
éoliennes connectées aux grands réseaux. La plus part des petits systèmes éoliens utilisent les
générateurs à aimants permanents et fonctionnent à vitesse variable, d’ou la nécessité d’un
convertisseur d’électronique de puissance pour obtenir une tension alternative à fréquence
constante si nécessaire. La figure 1.12 montre ce système de plus en plus employé.
Une telle configuration peut éventuellement s’affranchir de multiplicateur de vitesse, car les
petites éoliennes fonctionnent à une vitesse de rotation beaucoup plus élevée que les grands
systèmes éoliens. Cette approche est appropriée pour les petites éoliennes, elle est aussi
considérée plus fiable et moins chère de point de vue de l’entretien [12].
Une autre différence entre les petites et les grandes éoliennes est le système de commande.
Par exemple, les petites éoliennes peuvent avoir un système mécanique de modification de
l’angle de calage des pales ou d’orientation face au vent, alors que les grandes éoliennes
utilisent des systèmes de commande électroniques. Différents types de protections sont
utilisées par les petits systèmes : la mise en pas par pression du vent, déformation des pales
pour provoquer un décrochage, déviation par rapport à l’axe du vent [5].
Les grands systèmes électriques à CA isolés peuvent utiliser les éoliennes de type connecté au
réseau déjà exposées [18-19]. Des machines synchrone et asynchrone sous leurs diverses
variantes peuvent être utilisées. Cependant, le faible coût et la standardisation des machines
asynchrones ont conduit à une large domination des générateurs asynchrones.
17
Chapitre 1
Dans les réseaux en site isolé, les éoliennes à vitesse fixe avec générateurs asynchrones
fonctionnent seulement quand au moins un générateur diesel fonctionne, sauf s’il y a d’autres
options pour satisfaire l’équilibre des puissances actives et maintenir la vitesse de rotation.
La première configuration utilise l’association d’un redresseur mixte et d’un filtre pour
adapter la forme d’onde produite par la génératrice au bus CC. La régulation de la tension
continue à la valeur imposée peut se faire en agissant sur la commande des thyristors. Cette
structure est caractérisée par sa simplicité de réalisation, mais elle ne permet pas de contrôler
la magnétisation de la machine, son coût reste élevé à cause des capacités introduites au
stator. La seconde configuration utilise un redresseur de tension à MLI. Cette configuration
permet le contrôle de la magnétisation et de la tension à la sortie de la génératrice asynchrone
lorsque la vitesse du rotor et la charge électrique sont variables [34-35]. L’inconvénient majeur
de cette architecture demeure le coût relativement élevé et la complexité de la commande.
18
Chapitre 1
Pour des systèmes isolés de puissance relativement grande, la MADA, comparée aux
structures à base des machines asynchrones à cage, peut constituer une alternative nettement
meilleure grâce à des énormes gains économiques résultant de la réduction des tailles des
convertisseurs de puissance et des filtres [18,24]. Un autre avantage des systèmes avec MADA
est que le stator peut être excité à partir du rotor via les convertisseurs de puissance, et donc
le besoin d’un compensateur d’énergie réactive externe peut être éliminé [36].
Dans la configuration typique montrée sur la figure 1.15. L’écoulement de la puissance active
à travers le stator est unidirectionnel, tandis que le sens d’écoulement de puissance à travers le
rotor dépend du mode de fonctionnement du générateur (mode hypo synchrone ou mode
hyper synchrone). La puissance réactive nécessaire peut être générée soit par le convertisseur
coté rotor CCR ou par le convertisseur côté stator CCS. En vue d’assurer l’autonomie du
système, le circuit du bus continu peut être associé à un système de stockage d’énergie.
C’est cette structure d’éolienne qui fait l’objet de notre recherche, elle est choisie comme le
générateur de base dans notre travail. Le but principal de la commande du système est
d’assurer la régulation de tension du bus de charge PCC en dépit de variations de la vitesse du
rotor et de la charge connectée. Dans la littérature différentes stratégies de contrôle ont été
développées et étudiées et ont démontré la facilité de contrôle de la MADA dans les
applications autonomes, en particulier du point de vue de la régulation de la tension [36-39].
Nous verrons dans la deuxième partie de cette thèse, le contrôle et la gestion des systèmes
éoliens à base de MADA fonctionnant de façon autonome en sites isolés.
Compte tenu du caractère intermittent de l’énergie du vent, un système éolien seul ne peut
pas fonctionner d’une façon autonome en sites isolés. Afin d’assurer la réponse à une
demande qui est beaucoup moins fluctuante, le système éolien doit être utilisé en parallèle
avec d’autres sources d’énergie de manière à constituer des systèmes hybrides de production.
Il existe plusieurs combinaisons de systèmes hybrides, à savoir : éolien-diesel, photovoltaïque-
diesel, éolien-photovoltaïque-diesel, etc. Ces sources d’énergie peuvent être combinées avec
des systèmes de stockage d’énergie afin de compenser les fluctuations de puissance produite
par l’éolienne, à court et à long terme.
19
Chapitre 1
La nécessité de trouver une solution fiable et économique pour la génération d’électricité dans
les sites isolés, alternative à la production par groupes électrogènes diesel qui s’est avérée
dispendieuse et polluante ainsi que la conviction de la nécessité de profiter du potentiel éolien
disponible dans la plupart de ces régions, ont alimenté l’intérêt grandissant dans les Systèmes
Hybrides Eolien-Diesel (SHED). En général, la plupart de ces systèmes actuellement en place
ont été transformés à partir de centrales diesels déjà existantes en leur ajoutant un parc éolien
et un système de contrôle [40-45]. Cette approche assure le compromis entre la gratuité de
l’énergie assurée par l’éolien et la fiabilité de la production assurée par le diesel, tout en
gardant un coût d’investissement limité.
En plus de combiner des éoliennes avec des groupes diesels, la configuration des systèmes
hybrides peut aussi incorporer un système de distribution à courant alternatif, un système de
distribution à courant continu, la logique et les composants nécessaires à l’exploitation du
système : des convertisseurs statiques, des charges, des charges secondaires de délestage, un
système de stockage, un régulateur et commande automatisée et une option de gestion des
charges ou un système de supervision, etc. Toutes ces composantes peuvent être connectées
selon différentes architectures comme sont résumées dans la figure 1.16.
Les SHED représentent une solution intéressante pour l’électrification des consommateurs
dans les sites isolés, même s’ils sont très complexes comparativement aux solutions courantes
mono-source, les SHED présentent par contre un intérêt évident considérable par leur
flexibilité, leur souplesse de fonctionnement et leur prix de revient attractif [41,42,45]. Cette
façon de concevoir l’intégration éolienne :
- Amène des économies de carburant beaucoup plus intéressantes qu’un groupe diesel
fonctionne seule.
- Permet de réduire les déficits d’exploitation des réseaux autonomes en apportant des
économies sur l’entretien et sur le coût de remplacement des diesels.
- Assure, en tout temps, l’énergie suffisante demandée par la charge et, si possible,
produit le maximum d’énergie à partir des éoliennes.
- Permet de palier pendant une durée limitée une indisponibilité partielle ou totale de la
source d’énergie, le vent.
20
Chapitre 1
Les systèmes hybrides éolien-diesel peuvent être classés selon leurs taux de pénétration en
énergie éolienne TPE ou en puissance éolienne TPP.
Le TPE est défini comme le rapport entre l’énergie annuelle de la source éolienne et l’énergie
annuelle totale consommée par la charge. Par contre, le TPP est défini comme le rapport
entre la puissance éolienne installée et la puissance maximale consommée par la charge.
Une classification des SHED sur trois niveaux a été proposée dans [43]. Cette classification
sépare les systèmes en fonction du taux de pénétration de l’énergie éolienne et donne leurs
caractéristiques de fonctionnement.
1) SHED à faible pénétration de l’énergie éolienne : pour lequel le TPP est inférieur à 50%
et le TPE est inférieur à 20%. Dans ce type de système, la production éolienne a pour
objectif de réduire de quelques pourcentages la sollicitation du moteur diesel. Celui-ci reste
donc toujours en marche. L’énergie éolienne alimente directement le réseau sans la
nécessité d’un système de supervision.
2) SHED à moyenne pénétration de l’énergie éolienne : pour lequel le TPP est entre 50%
et 100% et le TPE est entre 20% et 50%. Ce type de SHED est un peu plus ambitieux que
le précédent pour ce qui concerne la réduction de la sollicitation du Diesel qui reste malgré
cela tout le temps en marche. Mais le risque de la surproduction éolienne ainsi que la
nécessité de maintenir le diesel en marche avec une charge minimale d’environ 30% de sa
puissance nominale [12,41,42], imposent la mise en place d’un système de délestage ou de
charges secondaires. Toutefois, la commande de ce système reste relativement simple.
3) SHED à forte pénétration de l’énergie éolienne : pour lequel le TPP est entre 100% et
400% et le TPE est entre 20% et 100%. Ce type de système est conçu afin de permettre
l’arrêt complet des diesels dans le cas où la production éolienne est suffisante. Une
commande complexe ainsi qu’un système auxiliaire pour contrôler la tension et la
fréquence sont nécessaires afin de permettre un fonctionnement fiable.
Selon la vitesse du vent, trois modes de fonctionnement peuvent être distingués pour ces
types de système : mode éolien seul, mode diesel seul et mode éolien-diesel.
Un exemple de contribution en puissance d’un SHED à fort taux de pénétration, utilisé dans
un site isolé pour une consommation fixe, est illustre dans la figure 1.17. Tant que la vitesse
du vent est supérieure à un certain minimum, une diminution de l’apport du groupe diesel et
par conséquent une économie de carburant peut être obtenue. Lorsque la vitesse du vent
atteint son niveau nominal, l’énergie éolienne est suffisamment élevée pour couvrir la
demande des consommateurs sans avoir besoin de la contribution du groupe diesel.
Cependant, le moteur diesel ne peut être arrêté que si une marge de 30% est atteinte entre la
demande des charges et la puissance éolienne disponible. L’énergie éolienne excédentaire est
perdue. L’idée de stockée cette énergie pour la restaurer plus tard si nécessaire, peut conduire
21
Chapitre 1
Du point de vue du système, d’autres critères peuvent être pris en considération tels que le
temps d’accès à l’énergie et le contrôle des unités de stockage. On distingue deux types de
stockage utilisés : le stockage à court terme et stockage à long terme [12,22] :
22
Chapitre 1
- Le stockage à long terme est utilisé pour alimenter la charge sur une période de temps plus
longue. Cette stratégie permet d’améliorer l’équilibre énergétique et de réduire les cycles de
démarrage-arrêt des diesels. Ces systèmes peuvent fournir une grande densité d’énergie à
long terme, sont caractérisés par une faible dynamique. Parmi ces systèmes il y a les
batteries, piles à combustible combinées à un réservoir d’hydrogène, etc.
Les performances d’un SHED, le rendement et la durée de vie, sont influencées en partie par
sa conception, c.à.d. le dimensionnement des composants, le type de composants,
l’architecture, etc [48], et d’autre part, par le choix de la stratégie de fonctionnement [49].
Quelques paramètres permettant d’évaluer ses performances sont : l’économie de carburant,
le coût de production, le nombre et la durée des pannes, le nombre d’arrêts pour l’entretien.
Le système de commande qui gère le système d’énergie hybride détermine quand démarrer ou
éteindre les groupes diesels, comment utiliser le stockage d’énergie si disponible, combien
d’éoliennes doivent être mises en service, quand mettre en service la charge de lissage et
quand arrêter les éoliennes. Ce système de contrôle joue un rôle de première importance car
c’est lui qui prend les décisions liées aux flux d’énergie à l’échelle de plusieurs heures ou jours
et des actions pour améliorer le fonctionnement du système.
- Assurer, en tout temps, l’énergie suffisante demandée par la charge tout en maintenant
une qualité de l’énergie fournie ;
- La rentabilité économique et écologique, en récupérant le plus possible d’énergie
éolienne mais aussi en maximisant la durée de vie des composants du système ;
- Compter sur une gestion automatisée des composants du système afin de garantir la
stabilité du système en tout temps, y compris dans les transitions entre les différents
modes d’opération du système.
C’est dans ce cadre que nous avons développé la deuxième partie de cette thèse. Nous
voulons apporter notre contribution à la compréhension et à l’étude de la gestion d’énergie
d’un système hybride éolien-diesel à haut taux de pénétration éolien, pour des applications
dans de sites isolés. Lorsqu’on parle de haut taux de pénétration, on doit admettre que la
configuration d’un tel système doit permettre la régulation de la tension et de la fréquence sur
le réseau à CA, et ce, même si la puissance éolienne fournit une grande partie ou la totalité de
la puissance à la charge. Ceci est un défi majeur des éoliennes installées en réseau isolé.
23
Chapitre 1
1.7. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons abordé un état de l’art sur la conversion de l’énergie éolienne.
Nous avons tout d’abord introduit quelques notions de base sur la conversion mécanique de
l’énergie du vent, puis nous avons présenté les différentes topologies d’éoliennes les plus
couramment utilisées soit pour un fonctionnement connecté au réseau électrique soit pour
l’alimentation en électricité de sites isolés, en soulignant leurs capacités de réglage. Cela nous a
permet de fixer notre choix sur les structures des systèmes à étudier dans notre travail, et en
précisant également la problématique et notre axe de recherche.
Actuellement, l’énergie éolienne revêt une importance particulière dans la problématique des
réseaux électriques, que cela soit par la nouveauté de l’intégration de cette énergie ou le
caractère intermittent de la source d’énergie primaire. L’influence des parcs éoliens dans le
fonctionnement du système électrique va de pair avec l’importance de la pénétration de
l’énergie éolienne. Dans ce contexte, les contraintes de raccordement des parcs éoliens sont
en train de devenir plus restrictives. Pour dépasser ces limitations, il faut faire appel à des
solutions à la fois matérielles et algorithmiques. C’est-à-dire qu’il faut concevoir des
architectures qui puissent absorber autant que ce peut ce caractère intermittent et développer
des systèmes de commande et de supervision pour une meilleure intégration des parcs éoliens
dans la gestion des systèmes électriques.
Les SHED s’imposent comme une solution fiable et efficace pour plusieurs régions isolées,
alternative à la génération par les générateurs diesel. Le taux de pénétration en puissance
éolienne et l’intégration de systèmes de stockage d’énergie sont deux facteurs importants pour
augmenter la rentabilité de ces installations et réduire la consommation de carburant. Le défi
fondamental dans le fonctionnement de ces systèmes est le maintient d’une tension et d’une
fréquence fixes sur le réseau d’alimentation des charges connectées. La puissance à la sortie
des éoliennes étant intermittente et dépendant des conditions de vent, un système de gestion
efficace est nécessaire pour garantir la stabilité du système global et prendre des décisions
pour une meilleure utilisation de l’énergie.
24
Chapitre 2
Chapitre 2
2.1. Introduction
Comme déjà indiqué auparavant, les turbines éoliennes à vitesse variable occupent une place de
plus en plus prépondérante dans le marché actuel. La commande classique implantée dans ces
éoliennes a en général pour objectif de maximiser leur production en fonctionnement normal.
Cependant, dans le cadre de la participation à l’équilibre des puissances dans le réseau électrique,
grâce à la contrôlabilité de leur puissance électrique, elles sont en mesure de fonctionner à une
puissance inférieure à la puissance disponible. Dans ce contexte, ce chapitre vise à proposer une
vision synthétique du principe de la commande des éoliennes et à évaluer les adaptations
nécessaires dans les commandes classiques en vue de faire fonctionner une éolienne à une
puissance demandée plutôt d’extraire le maximum de puissance disponible. Cette approche de
contrôle est appelée Contrôle de la Demande de Puissance, c’est le sujet principal de ce chapitre.
25
Chapitre 2
Une éolienne à vitesse variable est caractérisée par trois éléments principaux qui sont : la
turbine ou le rotor éolien, le multiplicateur de vitesse et le générateur électrique. Elle peut être
schématisée comme montrer sur la figure 2.1.
Compte tenu de l’objectif recherché dans ce chapitre, qui consiste de concevoir et vérifier le
bon fonctionnement des systèmes de commande et de régulation de la puissance générée, il
faudra utiliser des modèles dynamiques décrivant l’interaction entre le vent et la turbine, le
comportement mécanique du train de puissance et le comportement électrique de l’ensemble
générateur - réseau électrique. Ainsi, le modèle de la turbine éolienne peut être décomposé en
quatre sous-systèmes qui sont le système aérodynamique, le système mécanique, le système
d’orientation des pales et le système électrique.
Le principe de conversion aérodynamique des turbines éoliennes est décrit dans le premier
chapitre. L’éolienne convertit une partie de l’énergie cinétique contenue dans le vent.
L’expression de la puissance mécanique captée par la turbine peut s’écrire :
1
𝑃𝑤 = . 𝜌. 𝑆. 𝐶𝑝 𝜆, 𝛽 . 𝑉𝑤3 (2.1)
2
Le coefficient 𝐶𝑝 est un paramètre sans dimension qui caractérise le rendement
aérodynamique de la turbine, il dépend de la vitesse du vent, de l’angle de calage des pales 𝛽
et de la vitesse de rotation de la turbine Ω𝑤 .
26
Chapitre 2
On définit le coefficient de vitesse spécifique noté 𝜆 qui égal au rapport entre la vitesse
périphérique des pales et la vitesse du vent :
𝑅. Ω𝑤
𝜆= (2.2)
𝑉𝑤
𝑃𝑤 1 𝐶𝑝 (𝜆, 𝛽) 3
𝐶𝑤 = = . 𝜌. 𝑆. 𝑅 . 𝑉𝑤 (2.3)
Ω𝑤 2 𝜆
𝐶𝑝 𝜆, 𝛽
𝐶𝑡 𝜆, 𝛽 = (2.4)
𝜆
Ce coefficient est utile pour estimer la valeur du couple en différents points de
fonctionnement. Il est aussi fonction de la vitesse du vent, de la vitesse de rotation et de
l’angle de calage des pales.
Courbes caractéristiques
Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes limités au cas de turbine à axe horizontal avec
angle de calage des pales réglable, qui est un standard dans les éoliennes actuelles. La
caractéristique du coefficient de puissance utilisée a été déjà rapprochée dans [50] pour un
système éolien de forte puissance. La fonction non-linéaire approximée se présente sous la
forme suivante :
116 12.5
𝐶𝑝 𝜆, 𝛽 = 0,22. − 0,4. 𝛽 − 5 . 𝑒𝑥𝑝 − (2.5)
𝜆𝑖 𝜆𝑖
1 1 0.035
= − 3 (2.6)
𝜆𝑖 𝜆 + 0.08. 𝛽 𝛽 + 1
27
Chapitre 2
0.5
β=0°
0.4
0.2 β=10°
β=15°
0.1
β=20°
0
0 2 4 6 8 10 12 14
Vitesse spécifique
Figure 2.2. Caractéristique du coefficient de puissance pour différents calages de pales
Sur cette caractéristique, on peut remarquer qu’une augmentation de l’angle de calage conduit
à une diminution du coefficient de puissance. Pour une orientation donnée des pales, la
caractéristique passe par un maximum pour une valeur particulière de la vitesse spécifique que
l’on appelle vitesse optimale. C’est ce point que l’on pourra atteindre avec les structures à
vitesse variable en régime de charge partielle pour optimiser la capture de l’énergie contenue
dans le vent [51]. Dans ce cas, la commande de l’éolienne doit se faire de sorte que la vitesse
de rotation s’adapte à la vitesse du vent afin que la vitesse spécifique soit optimale.
2
CRO
Puissance aérodynamique (MW)
𝑉𝑤1
1.5 𝑉𝑤2
𝑉𝑤3
1
𝑉𝑤4
0.5 𝑉𝑤5
𝑉𝑤6
0
0 1 2 3 4
Vitesse de rotation de la turbine (rd/s)
Figure 2.3. Caractéristique puissance en fonction de la vitesse de rotation
Ce qui doit être modélisé ici est la transmission du couple et de la puissance captée par le
rotor éolien, c’est-à-dire le comportement du train de puissance. Le système mécanique est
illustré sur la figure 2.4. Il est constitué d’un arbre lent auquel sont raccordées la turbine et
l’entrée du multiplicateur de vitesse et d’un arbre rapide qui entraîne le générateur.
L’ensemble moyeu – pales représente un moment d’inertie beaucoup plus grande que celui du
générateur électrique (environ 90% de l’inertie global) [12,21]. Cette inertie agit lors de
changement de la vitesse en stockant l’énergie quand la turbine accélère et en la restituant
pendant la décélération. Ce phénomène s’oppose donc aux variations rapides de vitesse de
rotation de l’arbre du rotor éolien. L’inertie agit ainsi comme un filtre passe bas.
Dans la littérature des modèles plus ou moins complexes sont proposés. Certains auteurs
présentent des modèles souples qui prenant en compte la flexibilité des pales et de l’arbre du
générateur. Cette représentation permet d’étudier l’interaction entre le système mécanique et
le réseau électrique lors de phénomènes transitoires violents. Cependant, la prise en compte
ou non du caractère flexible de la transmission ne présente pas d’incidences significatives sauf
si ces phénomènes entrent en résonance avec des éléments de réseau. Le modèle utilisant
deux masses : une masse correspond à l’inertie de la turbine et l’autre correspond à l’inertie
du générateur, est largement le plus utilisé [21,23,50]. Il a été démontré que ce modèle était
généralement suffisant pour représenter le comportement de l’éolienne en régime dynamique.
Dans le cadre de cette étude, nous avons retenu le modèle rigide. Celui-ci ne prend pas en
compte la flexibilité du système. Il considère que l’ensemble est ramené à une masse unique,
constitué d’une seule inertie et d’un seul coefficient de frottement regroupant tous les
coefficients de frottements externes, en considérant certaines hypothèses :
29
Chapitre 2
𝑑𝛺𝑤
𝐽𝑡 . + 𝐷𝑡 . 𝛺𝑤 = 𝐶𝑤 − 𝛾. 𝐶𝑒𝑚 (2.7)
𝑑𝑡
Avec :
𝐽𝑡 = 𝐽𝑤 + 𝛾 2 . 𝐽𝑒
𝐷𝑡 = 𝐷𝑤 + 𝛾 2 . 𝐷𝑒
𝐶𝑔 = 𝛾. 𝐶𝑒𝑚
Le mécanisme d’orientation des pales ou en anglais le « pitch control » consiste à orienter les
pales suivant un angle 𝛽 par l’intermédiaire d’un système hydraulique ou électrique. Le choix
de cet angle provient en général d’une boucle externe visant à réguler soit la vitesse de
rotation de la turbine, soit la puissance électrique générée.
Compte tenu des efforts subis par les pales, l’actionneur régulant l’angle de calage n’est pas
linéaire puisque les variations de l’angle doivent être limitées [21,50]. En général, pour des
raisons de simplification, la dynamique de l’actionneur est modélisée par une fonction de
transfert de premier ordre avec constante de temps 𝜏𝑣 équivalente pour la boucle de vitesse.
Il faut signaler que la dynamique globale de régulation du pitch est bien plus lente du fait de la
limitation de vitesse de rotation des pales autour de leur axe.
La figure 2.6 présente la transcription des équations en schéma bloc pour la modélisation des
systèmes aérodynamique et mécanique de l’éolienne. Le système aérodynamique a comme
entrées la vitesse du vent, la vitesse de la turbine ainsi que l’angle d’orientation des pales. Il
donne en sortie le couple aérodynamique, selon l’équation 2.3. Le système mécanique a
30
Chapitre 2
comme entrées le couple aérodynamique ainsi que le couple électromagnétique ramené sur
l’arbre de la turbine, et donne en sortie la vitesse de rotation de l’arbre lent.
Il s’agit d’un modèle général d’une éolienne à vitesse variable. Il montre par le principe
d’action-réaction que sous l’effet d’un vent, la turbine crée un couple aérodynamique qui sera
fonction de la vitesse de rotation en retour et de l’angle de calage des pales. Pour compléter
les modèles, le générateur électrique doit fournir la valeur du couple électromagnétique qui est
une grandeur d’entrée du système. Du fait que le temps de réponse du système électrique (de
l’ordre de la milliseconde) est beaucoup plus rapide que ceux des autres parties de l’éolienne
(de l’ordre de la seconde), le retard généré par ce premier est négligeable et le couple
électromagnétique peut être pris à tout instant égal à sa valeur de référence. Cette
simplification souvent utilisée est supposée acceptable dans la littérature spécifique à la
commande des aérogénérateurs [6,8,10].
Un système éolien a pour objectif essentiel de fournir de la puissance sur le réseau électrique
auquel est connecté. Le contrôle de la puissance électrique est donc nécessaire pour permettre
aux éoliennes de suivre la consigne de puissance. Le contrôle peut se faire à chacun des deux
niveaux de conversion de l’énergie, et de différentes manières suivant les conditions du vent
et de la puissance électrique transmise.
Nous nous intéressons ici au contrôle d’un aérogénérateur à vitesse variable doté du dispositif
de calage des pales. Les grandeurs intervenant dans la structure de commande sont : l’angle de
calage des pales fixé par le dispositif de calage, et le couple électromagnétique contrôlé via
l’électronique de puissance au niveau du générateur électrique. Le contrôle au niveau de la
turbine est essentiellement utilisé pour limiter la puissance convertie pour les vents forts,
tandis que le contrôle au niveau de générateur permet par exemple d’optimiser le captage de
l’énergie pour les vents faibles et moyens. Il existe toutefois d’autres méthodes qui peuvent
être utilisées pour contrôler le couple électrique.
31
Chapitre 2
Il faut ajouter, dans un cas plus général, un troisième niveau correspondant à la gestion de
l’ensemble au sein d’un parc éolien, en fonction par exemple de la demande provenant des
contraintes d’exploitation du réseau électrique.
La figure 2.8 résume les principes généraux de fonctionnement de l’éolienne dans une
stratégie où l’on cherche à extraire le maximum de puissance disponible. Les courbes en
pointillées représentent le couple capté par la turbine par rapport à sa vitesse de rotation pour
différentes vitesses de vent. La courbe en rouge pointillée correspond au fonctionnement
avec un rendement maximal, c’est à dire lorsque la vitesse spécifique est optimale. La courbe
32
Chapitre 2
(N.m)
(rd/s)
Une fois à pleine charge, l’objectif consiste à limiter et maintenir la puissance extraite à sa
valeur nominale afin de préserver l’ensemble des éléments de la chaine éolienne
dimensionnés autour de cette puissance. La stratégie la plus utilisée est de fonctionner à
couple et vitesse de rotation constants. Cela revient à se maintenir sur un point fixe de la
courbe. L’angle de calage est réglé de sort à limiter la puissance captée par la turbine.
33
Chapitre 2
Analysons tout d’abord, le cas où la puissance, le couple et la vitesse de rotation ne sont pas
limitées. Dans ce cas de figure, on cherche à optimiser la conversion énergétique, en
maintenant la vitesse spécifique à sa valeur optimale. Le but de ce contrôle est la recherche
permanente de maximum de puissance [51-52], technique que l’on retrouve dans la littérature
sous le nom de MPT « Maximum Power Tracking »
En général, seul le couple électrique est utilisé pour le réglage de la vitesse de rotation du
générateur. L’angle de calage des pales est maintenu constant à la valeur correspondante à une
capture de puissance maximale. Les structures de commande dans cette zone peuvent être
classées en deux catégories, celles qui commandent la vitesse de rotation de l’aérogénérateur
directement et celles qui la commande indirectement [6,10].
Elle consiste d’asservir la vitesse de rotation à une consigne permettant de maintenir la vitesse
spécifique à sa valeur optimale. La façon la plus simple de générer cette consigne est d’utiliser
une mesure de la vitesse du vent. Cette mesure, pourrait être utilisée pour générer la vitesse
de rotation optimale à partir de la définition de la vitesse spécifique.
𝜆𝑜𝑝𝑡
𝛺𝑤∗ = .𝑉 (2.8)
𝑅 𝑤
Sachant que la vitesse du vent est un paramètre très difficile à mesurer dans la réalité. Cette
méthode n’est pas alors réalisable physiquement. Une alternative à cette méthode est d’utiliser
une estimation de la puissance captée pour générer la consigne de vitesse de rotation [52]. La
base de cette méthode consiste à comparer la puissance disponible et la puissance optimale
pour une vitesse de rotation donnée :
1 𝐶𝑝 (𝜆𝑜𝑝𝑡 ) 3
𝑃𝑤 _𝑜𝑝𝑡 = . 𝜌. 𝑆. 𝑅3 . . 𝛺𝑤 (2.9)
2 𝜆3𝑜𝑝𝑡
Avec :
1 𝐶𝑝 (𝜆𝑜𝑝𝑡 )
𝐾𝑜𝑝𝑡 = . 𝜌. 𝑆. 𝑅3 . (2.11)
2 𝜆3𝑜𝑝𝑡
Il est donc possible d’atteindre le point optimal à l’aide d’une estimation de puissance
aérodynamique, en imposant une vitesse de référence obtenue selon l’équation 2.12.
34
Chapitre 2
3 𝑃𝑤 _𝑒𝑠𝑡
𝛺𝑤∗ = (2.12)
𝐾𝑜𝑝𝑡
(A) 𝑃𝑤 _𝑜𝑝𝑡
𝑃1
𝑉𝑤1
Ω𝑤
Ω1 Ω2 Ω 3
Sachant qu’il est impossible de mesurer la puissance mécanique, il faut mettre en œuvre un
observateur reconstructeur de cette grandeur. Par ailleurs, le contrôle de la vitesse de rotation
est réalisé en agissant sur le couple électromagnétique du générateur, ce qui suppose que le
couple du générateur soit contrôlé dynamiquement. Une boucle de régulation de la vitesse
utilisant un régulateur de type PI est alors mise en œuvre. L’architecture de la structure de
commande est donnée sur la figure 2.10.
35
Chapitre 2
𝐶𝑤 = 𝐷𝑡 . 𝛺𝑤 + 𝛾. 𝐶𝑒𝑚 (2.13)
L’inconvénient de cette technique et qu’elle ne tient pas suffisamment compte des aspects
dynamiques de la turbine et du vent. En effet, comme la synthèse de cette commande
suppose que l’éolienne est en régime permanent sur la courbe de rendement maximal, les
fluctuations de la vitesse du rotor en réponse aux variations du vent dévient d’une façon
importante l’éolienne de cette trajectoire. De plus comme les variations du vent sont plus
rapides que la dynamique du système en boucle fermé, le système commandé n’a pas le temps
de bien se stabiliser sur la courbe optimal. Cette transition continue s’accompagne de pertes
d’énergie, comme cela est montré dans les résultats de simulations ci-dessous.
36
Chapitre 2
Le but de cette section est de comparer les performances de la commande directe avec la
dynamique choisie et la commande indirecte avec loi de contrôle du couple. Le schéma bloc
tel que implanté sur Matlab est représenté sur la figure 2.6 et les paramètres sont donnés dans
l’annexe D.1. Les simulations ont été réalisées pour un profil du vent choisi de manière à
permettre un fonctionnement sans atteindre la limitation du couple ou de vitesse. Les
résultats comparatifs des deux méthodes sont illustrés sur la figure 2.12.
Profil de vitesse du vent (m/s)
12
10
0 10 20 30 40 t(s)
Comparaison des rendement aérodynamique (%)
100
97
CIV
CDV
94
0 10 20 30 40 t(s)
1800
CDV CIV
1500
1200
0 10 20 30 40 t(s)
0
CDV
CIV
-1
-2
10 20 30 40 t(s)
0
CDV
CIV
-5
-10
0 10 20 30 40 t(s)
37
Chapitre 2
Pour les deux commandes, on constate que l’éolienne fonctionne à vitesse variable dans le
but d’optimiser la conversion énergétique. L’analyse des résultats permet de confirmer, de
point de vue efficacité énergétique, l’avantage de la CDV avec la dynamique choisie. Dans ce
cas, l’éolienne fonctionne presque toujours avec un rendement aérodynamique supérieur à
99%. Par contre, la CIV entraîne de temps en temps un rendement autour de 96%. Ceci peut
s’expliquer par le fait que cette commande est élaborée en régime permanent, les variations
rapides du vent induisent des pertes d’énergie au cours des transitions. Cependant, ceci se fait
au détriment des oscillations importantes du couple et de la puissance électrique générée.
Toutefois, il est possible d’obtenir avec la commande directe les mêmes résultats qu’avec la
commande indirecte en augmentant le temps de réponse de la boucle de vitesse.
Lorsque le vent devient important, il est nécessaire de dégrader une part de la puissance
convertie pour ne pas endommager la turbine et également la machine électrique. L’objectif
de la commande dans cette zone est de réguler la puissance produite, tout en gardant la
vitesse du rotor au voisinage de sa valeur nominale. Les deux grandeurs, vitesse et puissance
doivent être contrôlées à l’aide du couple électromagnétique qui contrôle la puissance
électrique, et de l’angle de rotation de pales qui contrôle la puissance captée par la turbine.
Comme représenté sur la figure 2.13, tant que la grandeur régulée, soit la vitesse de rotation
ou la puissance électrique générée, n’atteint pas sa valeur nominale, le mécanisme
d’orientation des pales n’intervient pas et 𝛽 vaut 0°. Au-delà, l’angle de calage peut varier
jusqu’à 𝛽𝑚𝑎𝑥 . La référence de l’angle de calage provient de la boucle de contrôle de vitesse de
rotation où de celle de puissance générée régulées autour de leurs valeurs maximales.
On trouve les deux approches dans la littérature. A vrai dire, il est difficile de faire une
distinction nette entre les deux tant que l’on reste sur un mode de fonctionnement classique
c’est à dire une production maximale de puissance éolienne. Nous verrons dans la section
suivante que ceci a une incidence importante sur le contrôle dynamique de la puissance.
La stratégie présentée jusqu’ici correspond à des lois de commande classiques ayant pour
objectif de maximiser la production éolienne en fonctionnement normal. Néanmoins, une
nouvelle contrainte est en train d’apparaître dans l’exploitation de l’énergie éolienne avec
objectif de donner aux parcs éoliens la capacité de lisser la puissance injectée où de régler la
fréquence du réseau [55-59]. Les exploitants du réseau pourraient en effet exiger de bénéficier
de la possibilité de moduler à la hausse ou à la baisse la puissance produite par l’éolienne. Il
faut donc être capable de régler cette puissance. Ceci suppose une adaptation de l’architecture
des commandes proposées dans la section précédente.
Dans tous les cas de figure, cela suppose une action sur la puissance de consigne de
∗
l’éolienne. On définit alors une consigne de puissance externe 𝑃𝑒𝑥𝑡 qui de préférence soit
déterminée à partir de la puissance éolienne disponible.
Comme le montre la figure 2.14, lorsque la puissance demandée est inférieure à la puissance
éolienne extractible, le fonctionnement à puissance constante est possible. Cependant,
lorsque la puissance demandée se rapproche de la moyenne de la puissance éolienne
extractible, une source d’énergie externe est nécessaire pour compenser le manque d’énergie à
chaque fois que la puissance demandée est supérieure à la puissance éolienne extractible. Cela
implique que le fonctionnement à puissance constante sans une source d’énergie auxiliaire
n’est pas possible dans de telles situations. Ce cas sera étudié au chapitre 6.
𝑃𝑤_𝑑𝑖𝑠𝑝 𝑃𝑤_𝑑𝑖𝑠𝑝
𝑃𝑤_𝑚𝑜𝑦 𝑃𝑤_𝑚𝑜𝑦
∗
𝑃𝑒𝑥𝑡
∗
𝑃𝑒𝑥𝑡
t t
Pour une vitesse du vent donnée, deux moyens d’action permettent de baisser la puissance
aérodynamique convertie par la turbine en dégradant son coefficient de puissance [23,25,59]:
soit par l’intermédiaire de l’angle d’orientation des pales, dans ce cas la puissance dégradée est
39
Chapitre 2
perdue, soit par l’augmentation de la vitesse de rotation de la turbine, dans ce cas une partie
de la puissance dégradée sera stockée sous forme inertielle dans les masses tournantes. En se
basant sur ces deux principes pour la réduction de la puissance extraite par la turbine
éolienne, on peut envisager deux techniques pour le contrôle de la puissance générée. Celles-
ci vont maintenant être détaillées en appliquant les contrôles appropriés.
∗
𝑃𝑔∗
𝛾. 𝐶𝑒𝑚 = (2.16)
Ω𝑤
La vitesse de rotation de la turbine est contrôlée par action sur l’angle de calage, sa référence
est la valeur maximale admissible pour toutes les zones de fonctionnement.
Figure 2.15. Schéma bloc de la commande par action sur le couple électrique
40
Chapitre 2
(N.m)
(rd/s)
Figure 2.17. Schéma bloc de la commande par action sur le calage des pales
41
Chapitre 2
Tant que la référence de puissance externe est supérieure à la puissance éolienne extractible,
le contrôle de calage des pales est désactivé, et le couple électrique contrôle la vitesse de
rotation pour optimiser la puissance extraite de la turbine. Lorsque la puissance demandée
devient inférieure à la puissance éolienne disponible, le régulateur de puissance ajuste l’angle
de calage pour réduire la puissance mécanique extraite du vent. Ceci réduit le déséquilibre
entre la puissance mécanique sur l’arbre de la turbine et la puissance électrique générée.
(N.m)
(rd/s)
Figure 2.18. Comportement de la commande par action sur le calage des pales
42
Chapitre 2
L’objectif ici est de comparer les deux stratégies de commande de la production éolienne afin
de montrer ses principaux avantages et inconvénients. Il s’agit de la commande de puissance
électrique par action sur le couple du générateur et de commande de puissance mécanique par
action sur le calage des pales expliquées ci-dessus. Pour cela, un test de simulation est effectué
sur une turbine soumise à un vent de vitesse variable, en considérant que le système est
commandé par une consigne de puissance en créneaux pour produire tant sa capacité
maximale et tant une puissance inférieure à sa capacité maximale. La réponse des différentes
variables de l’éolienne aux conditions simulées est illustrée sur la figure 2.20
11.5
11
10.5
10
0 20 40 60 t(s)
-0.9
-1.2
-1.5
-1.8
0 20 40 60 t(s)
Figure 2.19. Conditions simulées pour le test des stratégies de contrôle de puissance
Les résultats de simulation obtenus prouvent la stabilité de l’éolienne avec les commandes de
puissance proposées et sa capacité à répondre à un échelon de puissance de référence sous
une vitesse du vent variable. Durant la première période, comme la vitesse du vent est
inférieure à sa valeur nominale, la turbine ne peut produire sa puissance nominale comme
souhaité. Pour les deux commandes, la vitesse de rotation de la turbine est contrôlée
indirectement pour extraire le maximum de puissance grâce à l’application de la loi de
contrôle du couple. Lorsque la puissance demandée est inférieure à la puissance éolienne
extractible, nous remarquons que les deux commandes offrent une bonne maîtrise de la
puissance active générée. Cependant, la comparaison de la réponse des puissances générées
montre un comportement dynamique assez différent.
Dans la commande par action sur le couple, la consigne de puissance agit directement sur le
couple du générateur donc sur la puissance électrique produite. La dynamique de réaction est
quasi instantanée eu égard de la rapidité de la commande du couple électromagnétique. Dans
la commande par action sur le calage des pales, on agit directement sur la puissance
mécanique, la dynamique de la puissance électrique est dans ce cas plus lente puisque c’est la
43
Chapitre 2
régulation de vitesse par l’intermédiaire du couple qui ajuste la puissance électrique pour
rétablir l’équilibre. Alors que dans la régulation par action sur le couple c’est le contraire. Ceci
se traduit par une évolution inverse de la vitesse du rotor suite au changement de point de
fonctionnement. On peut noter que pour les deux commandes, l’angle de calage des pales se
trouve dans la gamme de variation permise, sans dépasser une variation de 10°/s.
Puissance éolienne générée (MW)
-0.9
(2) (1)
-1.2
-1.5
-1.8
0 20 40 60 t(s)
1800
(1)
1500 (2)
1200
0 20 40 60 t(s)
-3 (1)
-6
(2)
-9
0 20 40 60 t(s)
10 (2)
(1)
0
0 20 40 60 t(s)
44
Chapitre 2
disponible avec un temps de réponse très court. Cependant, les études de fatigue mécanique
montrent qu’une telle stratégie de fonctionnement augmenterait les charges de fatigue sur les
composantes mécaniques de la turbine, et donc diminuerait leur durée de vie. Une réduction
substantielle des charges de fatigue peut être obtenue si la vitesse de rotation est réduite
[60,61]. Cependant, avec cette solution, la réserve de puissance inertielle diminue si la vitesse
de rotation est réduite. Vu donc ces deux objectifs opposés, c’est-à-dire de diminuer la vitesse
du rotor pour minimiser les charges de fatigue ou d’augmenter la vitesse du rotor pour
fournir un réserve de puissance maximale et rapide, le choix d’une stratégie de commande
nécessite l’étude du compromis entre la rapidité de réponse du contrôle de puissance et la
durée de vie des composantes mécaniques de l’éolienne.
2.6. Conclusion
Dans ce chapitre un modèle général d’une éolienne à vitesse variable a été établi pour des
études dynamiques des lois de commande associées. Deux méthodes de commande
permettant aux éoliennes de produire leur puissance maximale disponible se sont développées
et comparées. La première s’agit du contrôle direct de la vitesse de rotation, et la seconde
utilise une loi de contrôle de couple pour contrôler cette vitesse. Pour les deux méthodes,
nous avons identifié trois zones de fonctionnement : une zone d’optimisation de la
conversion énergétique, une zone de limitation de puissance et une zone intermédiaire. Tant
que l’on cherche à optimiser la puissance convertie par l’éolienne, nous avons montré que la
commande directe de vitesse présente un degré de réglage supplémentaire, qui est le temps de
réponse du système, comparé à la commande indirecte avec loi de contrôle du couple, dont la
dynamique dépend principalement de l’inertie du système.
Dans le cadre de la participation des éoliennes à l’équilibre de puissance dans le réseau, une
adaptation de ces commandes est proposée pour les faire fonctionner en mode limitation de
puissance. Là encore deux techniques de contrôle sont proposées : le contrôle par action sur
le couple et le contrôle par action sur le calage des pales. Nous avons montré par des
simulations que ces deux stratégies conduisent aux mêmes résultats en statique. Cependant, le
comportement dynamique de l’éolienne n’est pas le même suivant la stratégie choisie. Dans
ce cas, la dynamique quasi instantanée de la commande par action sur le couple
électromagnétique est plus adaptée pour un contrôle rapide de la puissance injectée.
45
Chapitre 3
Chapitre 3
3.1. Introduction
46
Chapitre 3
Inventée par Dolivo-Dobrovolsky en 1889, la MADA est une machine asynchrone triphasée
à rotor bobiné qui peut être alimentée et contrôlée par ses deux armatures : le stator et le
rotor. Ainsi, pour pouvoir alimenter le rotor, qui est la partie tournante de la machine, un
contact glissant est donc nécessaire. A cet effet, la machine est munie de système de bagues-
balais, comme indiqué sur la figure 3.1.
Stator Rotor
Dans le cas général, cette machine est alimentée par deux sources externes de différentes
tensions et fréquences. Ces deux sources fournissent à la fois l’excitation en termes d’énergie
réactive et la puissance active pour le développement du couple nécessaire. Les courants ainsi
circulants dans le stator et dans le rotor vont crées deux champs tournants dont leur rotation
est fonction des fréquences respectivement imposées par les deux sources d’alimentation.
Pour garantir un fonctionnement stable à la machine, une certaine synchronisation entre ces
deux champs tournant est exigée. Par analogie on est donc en présence du problème de
stabilité de la machine synchrone [62]. En effet, les fréquences imposées par les deux sources
externes confèrent à la MADA une vitesse de rotation constante comme le cas de la machine
synchrone. Par conséquent, sans le recours au contrôle strict de la position relative entre les
deux forces magnétomotrices développées par les deux armatures de la machine, le risque
d’instabilité et le décrochage deviennent imminents. Maintenir ces forces magnétomotrices
fixe l’une par rapport à l’autre, cela revient à satisfaire la relation d’autopilotage suivante [11]:
Ω𝑠 = Ω𝑔 ± Ω𝑟 (3.1)
Dans cette expression Ω𝑠 et Ω𝑟 sont respectivement les vitesses du champ tournant du stator
et celui du rotor. Le signe supérieur se rapport au cas où le champ du rotor tourne dans le
même sens que l’arbre du rotor (mode hypo-synchrone) et le signe inférieur se rapport au cas
lorsque’ il tourne en sens opposé (mode hyper-synchrone).
La configuration d’alimentation avec stator directement connecté au réseau est la plus adaptée
à la génération d’électricité à fréquence constante pour les entraînements à vitesse variable
dont la plage de vitesse reste limitée. Un des avantages unique à cette configuration est que le
circuit du rotor peut être piloté par un convertisseur de fréquence de taille relativement faible
par rapport à la puissance nominale de la machine.
47
Chapitre 3
Le contrôle de la machine est donc seulement effectué du côté du rotor et la plage de vitesse
reste quasi-étroite puisque la vitesse synchrone est fixée par la fréquence des tensions du
réseau. Néanmoins, à l’opposé de la machine asynchrone à cage, il existe théoriquement une
infinité de points d’opérations couple-vitesse, ce qui permet de fonctionner aussi bien comme
moteur ou générateur en mode hypo et hyper synchrone tel que illustré sur la figure 3.2.
Etendre cette plage de vitesse, revient à utiliser des convertisseurs au stator et au rotor, ce qui
permet de faire glisser librement le point de synchronisme lié à fréquence du stator [63,64].
La mise sous forme d’un modèle mathématique de la machine est nécessaire pour son étude
et sa commande dans les différents régimes de fonctionnement. Pour établir un modèle
moins complexe, mais suffisamment représentatif pour décrire le comportement de la
machine, nous considérons les hypothèses simplificatrices suivantes [65-66]:
La figure 3.3 représente la position des axes des phases statoriques et rotoriques dans l’espace
électrique. Les enroulements statoriques sont stationnaires, alors que les enroulements
rotoriques sont repérés par un angle variable 𝜃𝑚 qui représente la position angulaire
électrique du rotor par rapport au stator.
48
Chapitre 3
La loi de Lenz associée à la loi d’Ohm permettent de déduire les expressions des tensions des
circuits statoriques et rotoriques :
𝑑
𝑉𝑠 = 𝑅𝑠 . 𝐼𝑠 + 𝜙 (3.2)
𝑑𝑡 𝑠
𝑑
𝑉𝑟 = 𝑅𝑟 . 𝐼𝑟 + 𝜙 (3.3)
𝑑𝑡 𝑟
Les flux à travers les enroulements, exprimés par rapport aux matrices inductances et aux
vecteurs courants sont :
Avec :
Les coefficients des matrices des inductances statoriques et rotoriques sont constants. Par
contre, ceux de la matrice des inductances mutuelles entre le stator et le rotor dépendent du
temps par l’intermédiaire de la position mécanique du rotor. C’est cela justement qui rend la
résolution analytique de ce système d’équations très complexe [66,67]. Ceci nous conduit à la
transformation virtuelle de la machine triphasée en machine diphasée magnétiquement
équivalente, ce qui permettra de rendre ces paramètres indépendants de la position du rotor.
Le détail de cette transformation est donné en annexe B.
49
Chapitre 3
𝑑 (𝑠)
𝑣𝑠 (𝑠) = 𝑟𝑠 𝑖𝑠 (𝑠) + 𝜙 (3.6)
𝑑𝑡 𝑠
𝑑 (𝑟)
𝑣𝑟 (𝑟) = 𝑟𝑟 𝑖𝑟 (𝑟) + 𝜙 (3.7)
𝑑𝑡 𝑟
Là encore, il y mouvement relatif entre le stator et le rotor. On cherche à représenter les
enroulements de la machine dans le même système d’axes dans lequel toutes les variables
doivent y être rapportées. Les deux systèmes d’axes, habituellement adoptés, sont le système
fixe (𝛼, 𝛽) et le système tournant à la vitesse du champ tournant statorique (𝑑, 𝑞). Dans le
repère tournant (𝑑, 𝑞), le régime permanant est caractérisé par l’annulation des termes
dérivés, puisque les variables courants, tensions et flux sont des grandeurs continues. C’est
par conséquent le système d’axes choisi dans le cadre de notre travail.
𝑞
𝛽𝑠
𝛽𝑟
𝑣𝑠𝑞 𝑙𝑠
𝑙𝑚
𝑣𝑠𝛽 𝛼𝑟 𝜔𝑠
𝑣𝑟𝛽
𝑣𝑟𝑞 𝑙𝑟
𝑣𝑟𝛼 𝑙𝑚
𝑙𝑟 𝑙𝑠
𝜃𝑚
𝛼𝑠 𝑑
𝑣𝑠𝛼 𝑣𝑟𝑑 𝑣𝑠𝑑
En utilisant les matrices de passage définit en annexe B, les relations définissant le modèle
électromagnétique vectoriel complexe de la machine dans un référentiel commun lié au
champ tournant du stator peuvent être déduites :
𝑑
𝑣𝑠 = 𝑟𝑠 𝑖𝑠 + 𝜙 + 𝑗𝜔𝑠 𝜙𝑠 (3.8)
𝑑𝑡 𝑠
𝑑
𝑣𝑟 = 𝑟𝑟 𝑖𝑟 + 𝜙 + 𝑗𝜔𝑟 𝜙𝑟 (3.9)
𝑑𝑡 𝑟
Où 𝜔𝑠 et 𝜔𝑟 sont respectivement les pulsations des courants du stator et du rotor.
Les relations rigides flux-courant dans le référentiel commun seront à leurs tours comme :
50
Chapitre 3
𝜙𝑠 = 𝑙𝑠 𝑖𝑠 + 𝑙𝑚 𝑖𝑟 (3.10)
𝜙𝑟 = 𝑙𝑟 𝑖𝑟 + 𝑙𝑚 𝑖𝑠 (3.11)
𝑗𝜔𝑠 𝜙𝑠 𝑗𝜔𝑟 𝜙𝑟
𝑟𝑠 𝑙𝜍𝑠 𝑙𝜍𝑟 𝑟𝑟
𝑖𝑠 𝑖𝑟
𝑣𝑠 𝑙𝑚 𝑣𝑟
𝑑𝜙𝑠 𝑑𝜙𝑟
𝑑𝑡 𝑑𝑡
En utilisant les expressions des flux, on déduit facilement l’expression du couple en fonction
des vecteurs flux et courant du rotor :
Ces deux expressions mettent en évidence que le couple électromagnétique dépend toujours
des modules et de l’orientation, l’un par rapport à l’autre, des deux vecteurs considérés.
𝑑𝜙𝑠
𝑆𝑠 = 𝑣𝑠 . 𝑖𝑠∗ = 𝑟𝑠 . 𝑖𝑠 + + 𝑗. 𝜔𝑠 . 𝜙𝑠 . 𝑖𝑠∗ (3.13)
𝑑𝑡
𝑑𝜙𝑟
𝑆𝑟 = 𝑣𝑟 . 𝑖𝑟∗ = 𝑟𝑟 . 𝑖𝑟 + + 𝑗. 𝜔𝑟 𝜙𝑟 . 𝑖𝑟∗ (3.14)
𝑑𝑡
51
Chapitre 3
En se plaçant en régime permanent, les équations sont alors simplifiées. Par suite, en prenant
la partie réelle et la partie imaginaire des expressions précédentes, on obtient celles des
puissances actives et réactives au stator et au rotor.
Les puissances actives contiennent des termes, de nature résistives, relatifs aux pertes par
effet Joule dans chaque armature, et un autre terme représentant l’énergie transmise. Ce
second terme est fonction des pulsations du stator et du rotor ainsi que de la valeur du couple
électromagnétique. Concernant les puissances réactives elles dépendent des courants dans les
deux armatures, des pulsations ainsi des paramètres inductifs de la machine.
Si on néglige les termes résistifs, une simple relation existe entre les puissances actives du
stator et du rotor d’un côté est des pulsations correspondantes d’un autre côté. A partir des
équations ci-dessus, la puissance mécanique convertie par la machine peut être déterminée
comme étant la somme des puissances actives transitant par le stator et par le rotor. Ceci
permet d’arriver au bilan de puissance active qui s’exprime de la manière suivante :
Dans la figure 3.6, le transit des puissances actives dans un système avec une MADA
considérée sans pertes est représenté.
Figure 3.6. Flux des puissances d’un système MADA sans pertes
52
Chapitre 3
Ce schéma montre que la puissance mécanique est répartie entre le circuit du stator et celui
du rotor, et cette répartition dépend de la répartition de la fréquence de rotation de l’arbre
entre les deux circuits. Pour une fréquence statorique fixe, si la vitesse du rotor est maintenue
dans un intervalle où le glissement est faible, la puissance transitée par le rotor n’est alors
qu’une fraction de la puissance nominale. Ce qui signifie que la taille du convertisseur de
fréquence n’est pas simplement en rapport avec la puissance nominale du générateur, mais
aussi avec la gamme de vitesse de rotation choisie.
La MADA est un système non-linéaire, où son couple électromagnétique est obtenu à travers
un produit croisé entre les vecteurs flux et courant statoriques. Ceci rend la commande de la
machine difficile. La commande vectorielle par orientation du flux est utilisée afin de garantir
un découplage entre les grandeurs électromagnétiques, et obtenir ainsi des fonctionnements
comparables à ceux d’une machine à courant continu à excitation séparée, où le courant
inducteur contrôle le flux et le courant induit contrôle le couple [65].
De façon à obéir aux règles d’élaboration d’un contrôle vectoriel, nous orientons le repère
tournant d-q selon un vecteur connu. Plusieurs choix peuvent être faits [63], nous décidons de
suivre les études déjà effectuées, en orientant le repère tournant suivant la direction du
vecteur flux statorique [68-75]. Comme nous le verrons dans la suite, ce choix permet de
simplifier les expressions des puissances de la machine.
𝑙𝑚
𝑖𝑠𝑞 = − 𝑖 (3.21)
𝑙𝑠 𝑟𝑞
𝑙𝑚
𝐶𝑒𝑚 = −𝑝. .𝜙 .𝑖 (3.22)
𝑙𝑠 𝑠 𝑟𝑞
Il ne reste qu’à faire une analyse des équations de flux pour conclure que l’état magnétique de
la machine au stator ne peut être imposé que par les courants d’axes directs.
Pour la magnétisation de la machine, nous avons l’option entre plusieurs choix. Travailler par
exemple avec un facteur de puissance unitaire au stator, revient à imposer le courant
statorique d’axe d nul. Si la résistance statorique est considérée comme faible, l’orientation du
vecteur flux statorique donne également une orientation de la tension du stator. Cela implique
que le courant et la tension du stator seront en phase : 𝑣𝑠 = 𝑣𝑠𝑞 ; 𝑖𝑠𝑑 = 0.
53
Chapitre 3
𝛽𝑠
𝑞
𝐶𝑒𝑚
𝑖𝑠
𝑑
𝜙𝑠
𝑖𝑠𝑞
𝛼𝑠
𝑖𝑟
𝑖𝑟𝑞
L’orientation du vecteur flux du stator peut être effectuée sans erreur significative, en se
basant sur le retour d’information de celui-ci. Il peut être estimé soit à partir de la mesure des
courantes ou à partir de l’intégration de l’équation tensions du stator.
Nous allons au cours de cette section définir les variations des principales grandeurs
intervenant dans le dimensionnement du système. En se basant sur le modèle dynamique de
la machine, il est possible de déterminer les relations liant les courants et tensions maximales
d’alimentation des deux armatures, en fonction de la plage de vitesse accessible et de la
puissance nominale de la machine.
Comme nous avons opté pour une orientation du flux statorique suivant l’axe d du repère
tournant et une magnétisation totale du côté du rotor, les expressions des composantes des
courants sont données par les équations précédemment présentées. Ainsi, le module du
courant statorique en régime permanent est donné par :
2 2
𝐶𝑒𝑚
𝐼𝑠 = 𝑖𝑠𝑑 + 𝑖𝑠𝑞 = (3.24)
𝑝. 𝜙𝑠
2 2
2 2
𝜙𝑠 𝑙𝑟 𝐶𝑒𝑚
𝐼𝑟 = 𝑖𝑟𝑑 + 𝑖𝑟𝑞 = + . (3.25)
𝑙𝑚 𝑙𝑚 𝑝. 𝜙𝑠
Ces expressions montrent que les modules des courants dépendent du couple
électromagnétique, du flux statorique, du nombre de pôles et des paramètres magnétiques de
la machine. Si on suppose que le flux est imposé nominal, alors les valeurs maximales des
courants dépendront principalement de la loi de commande utilisée et de la valeur maximale
du couple électromagnétique, c.à.d. la puissance globale de la machine.
54
Chapitre 3
Il est aussi important de souligner que les courants ne dépendent pas des fréquences
d’alimentation des deux armatures. Nous pouvons alors conclure que les courants n’ont pas
d’influence sur la plage de variation de la vitesse de la machine.
𝑉𝑠 = 𝜔𝑠 . 𝜙𝑠 (3.26)
𝑉𝑟 = 𝜔𝑟 . 𝜙𝑟 (3.27)
Le module du flux statorique est maintenu constant à sa valeur nominale, et celui du flux
rotorique peut s’exprimer comme :
2 2
2 2
𝑙𝑟 𝜍. 𝑙𝑚
𝜙𝑟 = 𝜙𝑟𝑑 + 𝜙𝑟𝑞 = .𝜙 + .𝐶 (3.28)
𝑙𝑚 𝑠 𝑝. 𝜙𝑠 𝑒𝑚
Le module du flux rotorique est alors fonction du couple électromagnétique. Si on admet que
le flux est nominal, alors la variation de la tension rotorique est identique à la variation de la
pulsation correspondante. Il apparaît clairement que vouloir augmenter la vitesse de rotation
revient à augmenter la pulsation du rotor. Cependant, le dimensionnement des tensions du
rotor limite la plage de vitesse admissible de la machine. La plage de variation de vitesse reste
donc étroitement liée à la tension nominale du circuit rotorique [71].
Contrairement aux autres types d’éoliennes à vitesse variable où la machine est complètement
isolée du réseau par le convertisseur de puissance, la MADA a son stator directement
connecté au réseau ce qui ne permet pas de réduire le flux de la machine lorsque nécessaire
afin de réduire les pertes dans le circuit magnétique. Le flux est fortement imposé par la
tension au stator et ne peux être diminué efficacement via le circuit du rotor.
55
Chapitre 3
Figure 3.9. Schéma bloc de contrôle du CCR pour MADA connectée au réseau
Comme déjà montré dans la section 3.5 de ce chapitre, une fois l’orientation est correctement
effectuée, un contrôle indépendant du couple électromagnétique et du flux est obtenu. Le
courant rotorique d’axe en quadrature est responsable de la production du couple tandis que
le courant d’axe direct peut être utilisé pour le contrôle de l’état magnétique au stator. La
figure 3.9 illustre le schéma de contrôle du convertisseur côté rotor pour une MADA
connectée au réseau. Il est constitué principalement de trois étages : le contrôle des
puissances, la régulation des courants et le contrôle du convertisseur.
56
Chapitre 3
A. Orientation du repère
La plupart des stratégies de contrôle proposées sont basées sur l’hypothèse de négliger la
résistance de l’enroulement du stator [72-74]. Il n’y a pas donc de contrôle direct du flux, sa
valeur et son orientation dépend de la qualité du réseau auquel le stator est connecté, et le
principe de découplage entre le flux et le couple n’est assuré qu’en régime permanent.
Pour une orientation convenable du vecteur flux statorique, une bonne connaissance de son
module et sa phase est nécessaire quel que soit le régime transitoire effectué. L’accessibilité à
la mesure directe des courants dans les deux armatures conduit à une estimation simple du
flux en utilisant les équations flux-courants. Une autre structure d’estimation consiste à
utiliser les expressions des tensions statoriques dans le repère lié au stator 𝑆𝛼 , 𝑆𝛽 .
𝑑
𝑣𝑠𝛼 = 𝑟𝑠 . 𝑖𝑠𝛼 + 𝜙 (3.30)
𝑑𝑡 𝑠𝛼
𝑑
𝑣𝑠𝛽 = 𝑟𝑠 . 𝑖𝑠𝛽 + 𝜙𝑠𝛽 (3.31)
𝑑𝑡
Le calcul des composantes du flux statorique se fait selon les expressions suivantes :
L’angle du flux statorique 𝜃𝑠 est défini comme étant l’angle qui fait le vecteur flux du stator
avec l’axe de la première phase du stator. Il peut être calculé comme suit :
𝜙𝑠𝛽
𝜃𝑠 = tan−1 (3.34)
𝜙𝑠𝛼
Pour établir l’angle de transformation pour les grandeurs rotoriques, la mesure de la position
relative du rotor est nécessaire, et la relation 3.1 est mise en œuvre.
L’utilisation des régulateurs de type PI pour le contrôle des courants dans le repère tournant
est la méthode de contrôle la plus populaire. La difficulté de commander les courants du
rotor à partir des tensions du rotor vient du fait que les grandeurs, dans les deux axes, sont
couplées entre elles. D’où la nécessité de découpler les deux axes. La méthode la plus
couramment utilisée ne tient pas compte de la dynamique de la variation de la tension du
stator et suppose que le flux statorique est constant [75].
A partir des équations 3.10 et 3.11 la relation entre le flux et le courant du rotor est :
𝑙𝑚
𝜙𝑟 = 𝜍𝑙𝑟 𝑖𝑟 + 𝜙 (3.35)
𝑙𝑠 𝑠
57
Chapitre 3
𝑑 𝑙𝑚
𝑣𝑟 = 𝑟𝑟 𝑖𝑟 + 𝜍𝑙𝑟 𝑖𝑟 + 𝑗𝜔𝑠 𝜍𝑙𝑟 𝑖𝑟 + 𝑗𝜔𝑟 𝜙𝑠 (3.37)
𝑑𝑡 𝑙𝑠
Afin qu’on puisse définir les fonctions de transfert de chaque axe, il est indispensable de
procéder à la compensation des termes de couplage définis par :
𝑙𝑚
Δ𝑣𝑟𝑞 = 𝜔𝑟 𝜍𝑙𝑟 𝑖𝑟𝑑 + 𝜔𝑟 𝜙 (3.41)
𝑙𝑠 𝑠𝑑
De cette façon, les courants peuvent être commandés indépendamment l’un de l’autre en
agissant sur les tensions d’axe d et q. Une fonction de transfert identique entre le courant et la
tension d’un même axe est obtenue :
1
𝐹𝑟 𝑠 = (3.42)
𝑟𝑟 + 𝜍𝑙𝑟 𝑠
Le schéma de régulation des courants est donné sur la figure 3.10. Le contrôle des courants
est réalisé par une boucle de régulation comportant une compensation des termes de
couplage et un contrôle en boucle fermée des courants assuré par des régulateurs PI.
𝑖𝑟𝑑 𝛥𝑣𝑟𝑑
∗
𝑖𝑟𝑑 − − 𝑣𝑟𝑑
+ +
PI Equation
(3.37)
+ +
∗
𝑖𝑟𝑞 − − 𝑣𝑟𝑞
𝑖𝑟𝑞 PI
𝛥𝑣𝑟𝑞
58
Chapitre 3
Il ne reste qu’à déterminer les références des courants correspondants pour un point de
fonctionnement donné. A partir de l’équation 3.22, il est clair que le couple du générateur
peut être contrôlé par action sur la composante en quadrature du courant rotorique. Sa
référence peut être déterminée directement par inversion de l’expression du couple :
∗
𝑙𝑠 ∗
𝑖𝑟𝑞 =− . 𝐶𝑒𝑚 (3.43)
𝑝. 𝑙𝑚 . 𝜙𝑠
D’une manière similaire, la composante directe du courant rotorique est utilisée pour
contrôler la puissance réactive générée au stator. En s’alignant sur le repère choisi, en régime
permanent, l’expression instantanée de la puissance réactive statorique peut s’écrire :
𝑙𝑚 𝜙𝑠
𝑄𝑠 = 𝜔𝑠 . . 𝜙𝑠 . − 𝑖𝑟𝑑 (3.44)
𝑙𝑠 𝑙𝑚
∗
𝑙𝑠 𝜔𝑠 . 𝜙𝑠2
𝑖𝑟𝑑 = . − 𝑄𝑠∗ (3.45)
𝜔𝑠 . 𝑙𝑚 . 𝜙𝑠 𝑙𝑠
Un contrôle vectoriel basé l’orientation du repère tournant selon le vecteur de tension réseau
est utilisé pour permettre un découplage entre le contrôle de la puissance active et la
puissance réactive circulant à travers l’inductance de liaison au réseau. Le convertisseur est
alors régulé en courant, et les transits de puissance sont assurés par le contrôle des
composantes du courant alternatif traversant l’impédance de liaison au réseau. Le schéma de
la figure 3.11 donne la stratégie de commande adoptée.
L’angle de position de vecteur tension réseau nécessaire pour l’orientation du repère tournant
est obtenu à partir de la mesure des tensions statoriques :
59
Chapitre 3
𝑣𝑠𝛽
𝜃𝑣 = tan−1 (3.46)
𝑣𝑠𝛼
Le principe de régulation mis en œuvre, nécessite un calcul dans le repère tournant afin de
déterminer à partir des consignes de puissances et la mesure de la tension au point de
connexion, les références des composantes de courant à injecter au réseau.
∗
𝑃𝑡 = ℛℯ 𝑣𝑠 . 𝑖𝑡 = 𝑣𝑠𝑑 . 𝑖𝑡𝑑 + 𝑣𝑠𝑞 . 𝑖𝑡𝑞 (3.47)
∗
𝑄𝑡 = ℐ𝓂 𝑣𝑠 . 𝑖𝑡 = 𝑣𝑠𝑞 . 𝑖𝑡𝑑 − 𝑣𝑠𝑑 . 𝑖𝑡𝑞 (3.48)
Par ailleurs, une orientation de la tension du stator permet d’écrire en régime établi 𝑣𝑠𝑞 = 0.
Ainsi, les expressions 3.47 et 3.48 font apparaitre le courant d’axe direct comme une image de
la puissance active et le courant d’axe en quadrature comme l’image de la puissance réactive.
La référence de la puissance active est déterminée à l’aide d’une boucle externe visant à
maintenir le niveau de tension continue et celle de la puissance réactive peut être utilisée pour
l’échange de la puissance réactive avec le réseau, en vue d’assurer par exemple un réglage de la
tension au point de connexion. Cette fonctionnalité sera abordée dans le prochain chapitre.
La figure 3.12 montre le diagramme schématique du CCS où la liaison au réseau est réalisée
via un filtre d’entrée de premier ordre RL, ayant pour objectifs de respecter l’alternance des
sources et d’empêcher les composantes dues aux commutations de se propager sur le réseau.
𝑟𝑡 𝑙𝑡 𝐼𝑖𝑠𝑡
𝑉𝑣𝑠 𝑠 𝑣𝑉𝑚𝑚
𝑑
𝑉𝑚 − 𝑉𝑠 = 𝑟𝑡 . 𝐼𝑡 + 𝑙𝑡 . 𝐼 (3.49)
𝑑𝑡 𝑡
L’équation triphasée (3.49) peut être représentée dans un repère tournant à la vitesse 𝜔𝑠 en
utilisant la même technique expliquée en annexe B.
𝑑
𝑣𝑚𝑑 − 𝑣𝑠𝑑 = 𝑟𝑡 . 𝑖𝑡𝑑 + 𝑙𝑡 . 𝑖 − 𝜔𝑠 . 𝑙𝑡 . 𝑖𝑡𝑞 (3.50)
𝑑𝑡 𝑡𝑑
𝑑
𝑣𝑚𝑞 − 𝑣𝑠𝑞 = 𝑟𝑡 . 𝑖𝑡𝑞 + 𝑙𝑡 . 𝑖 + 𝜔𝑠 . 𝑙𝑡 . 𝑖𝑡𝑑 (3.51)
𝑑𝑡 𝑡𝑞
Ces équations représentent les dynamiques des courants du filtre. Le découplage des deux
axes est possible en compensant les termes de perturbation, définis par :
De cette façon, les courants peuvent être commandés indépendamment l’un de l’autre en
agissant sur les tensions d’axe d et q. Une fonction de transfert identique entre les courants et
les tensions d’un même axe est obtenue :
1
𝐹𝑡 𝑠 = (3.54)
𝑟𝑡 + 𝑙𝑡 𝑠
Pour une réponse dynamique plus rapide et pour annuler l’erreur en régime permanent des
régulateur de type PI sont utilisés. Le schéma global de régulation des courants dans le
référentiel de tournant est présenté sur la figure 3.13. Le calcul des paramètres numériques
des régulateurs est donné en annexe A.2.
𝑖𝑡𝑑 𝛥𝑣𝑡𝑑
∗
𝑖𝑡𝑑 − − 𝑣𝑚 𝑑
+ +
PI Filtre
(RL)
+ +
∗
𝑖𝑡𝑞 − − 𝑣𝑚 𝑞
𝑖𝑡𝑞 PI 𝛥𝑣𝑡𝑞
Le bus continu est un élément de stockage d’énergie, représenté par une capacité qui sert de
source tampon d’énergie entre le convertisseur côté machine et le convertisseur côté réseau. Il
est donc nécessaire d’avoir le modèle mathématique de ce circuit.
61
Chapitre 3
Chaque convertisseur exerce son influence sur ce circuit, par le courant qu’il absorbe ou qu’il
fournit au condensateur. L’évolution temporelle de la tension à ses bornes est obtenue à
partir de l’intégration du courant capacitif :
𝑡
1
𝑉𝑑𝑐 = . 𝐼𝑐𝑚 − 𝐼𝑐𝑟 . 𝑑𝑡 (3.55)
𝐶𝑑𝑐 0
Pour pouvoir contrôler efficacement les courants côté alternatif, le niveau de tension sur le
bus continu doit vaincre la valeur crête de la tension composée du réseau et de compenser
toutes les chutes de tension provoquées par la circulation du courant dans les inductances de
liaison au réseau électrique [76].
La régulation de la tension du bus continu est assurée par une gestion des échanges de
puissances entre la sortie du convertisseur côté machine et l’entrée du convertisseur côté
réseau. En ajustant la puissance transitée par ce dernier, il est possible de contrôler la
puissance emmagasinée dans le condensateur et donc de régler la tension du bus continu. La
boucle de régulation de la tension du bus continu est montrée sur la figure 3.15.
Le réglage du bus continu est alors réalisé au moyen d’une boucle de régulation utilisant un
régulateur de type PI générant la référence du courant à injecter dans le condensateur.
L’estimation de la référence de la puissance active passe par la connaissance du bilan
énergétique au niveau de ce circuit. En admettant le système sans pertes :
Le courant 𝐼𝑐𝑚 résulte d’une mesure du courant modulé par le convertisseur côté rotor. La
valeur mesurée est ensuite filtrée de manière à éliminer les courants harmoniques. On obtient
ainsi l’image de la puissance transitant sur le bus continu.
62
Chapitre 3
Dans cette section, les résultats de simulation numérique du comportement dynamique d’un
aérogénérateur basé sur une MADA de puissance 1.5 MW couplée à un réseau puissant sont
présentés pour objectif de tester les différentes boucles de régulation et d’illustrer les
performances de la commande proposée au réglage des puissances active et réactive générées.
L’association des modèles des différents composants électriques au modèle de la partie
mécanique développé dans le chapitre 2, permet de déduire le modèle global du système
éolien considéré. Les paramètres du système simulé sont donnés dans l’annexe D.1.
Le profil du vent utilisé dans cet essai est choisi de façon à obtenir les différents modes de
fonctionnement du générateur, tout en restant au-dessous de la vitesse maximale accessible. Il
est à rappeler qu’une fois cette vitesse est atteinte le dispositif de calage des pales intervient
pour la limiter. Pour garantir un fonctionnement à facteur de puissance unitaire côté réseau
les deux puissances réactives de référence sont fixées à des valeurs nulles. Les résultats de
simulation obtenus sont illustrés sur les figures ci-après.
Evolution de la vitesse du vent (m/s)
12
(a) 10
0 10 20 30 40 t(s)
Evolution de la vitesse d'arbre de la génératrice (tr/mn)
1800
(b) 1500
1200
0 10 20 30 40 t(s)
Evolution du couple électromagnétique de la génératrice (kN.m)
(c) -5
-10
0 10 20 30 40 t(s)
Puissances active et réactive du stator (MW) et (MVAr)
0
𝑄𝑠
-0.5
(d) -1.0
-1.5 𝑃𝑠
0 10 20 30 40 t(s)
63
Chapitre 3
L’allure de la vitesse de rotation est montrée sur la figure 3.16 (b), elle montre que les
conditions d’essai simulées forcent la MADA à fonctionner à vitesse variable en mode hypo
et hyper synchrone en passant par la vitesse synchrone. L’évolution du couple du générateur
montre que celui-ci suit sa référence avec une dynamique satisfaisante et une erreur statique
nulle. La puissance réactive statorique est maintenue nulle à sa référence et la puissance active
générée au stator est variable au-dessous de sa valeur maximale 1.6MW. Puisque la fréquence
d’alimentation du stator est fixe 50Hz, la puissance active suit exactement les variations du
couple électromagnétique. Ces résultats permettent alors de confirmer le bon découplage,
entre l’axe magnétique et l’axe du couple, introduit par la commande vectorielle élaborée.
La figure 3.17 (a) montre les puissances active et réactive misent en jeu entre le rotor et le
réseau. La puissance réactive échangée par le CCS est maintenue fixe à sa consigne nulle, et la
puissance active est variable en fonction de la vitesse du rotor. Pour un glissement négatif la
puissance est transmise du rotor au réseau (mode hyper-synchrone), pour un glissement
positif la puissance est transmise du réseau au rotor (mode hypo-synchrone) et pour un
glissement nul le rotor absorbe une faible puissance qui représente les pertes par effet Joule
dans le rotor. Nous avons représenté aussi dans la figure 3.17 (b) l’allure de la tension du bus
continue. Celle-ci apparaît convenablement régulée même lorsque la puissance fournie varie.
Le découplage entre les deux convertisseurs d’électronique de puissance est donc pleinement
réalisé par le condensateur de bus continu.
Puissances active et réactive transitant le filtre (MW) et (MVAr)
0.4 𝑃𝑡
(a) 0
𝑄𝑡
-0.4
0 10 20 30 40 t(s)
Evolution de la tension du bus continu (kV)
2.05
(b) 2.00
1.95
0 10 20 30 40 t(s)
L’évolution de la tension et du courant d’une phase rotorique est montrée sur la figure 3.18.
On peut remarquer des changements de phase et de pulsation. Sur des périodes où le
glissement est positif, la tension est en avance du courant, cela signifie que rotor absorbe des
puissances active et réactive à partir du convertisseur. Sur des périodes où le glissement est
négatif, le courant est en avance de phase par rapport à la tension, dans ce cas le rotor fournie
des puissances active et réactive. Au passage par le synchronisme, les deux grandeurs sont
continues, c’est un fonctionnement en mode génératrice asynchrone synchronisée.
64
Chapitre 3
1.5
(a) 0
-1.5
0 10 20 30 40 t(s)
zoom : g<0 zoom : g>0
1.5
𝑣𝑟𝑎 1.5
(b) 0 (c) 0
𝑖𝑟𝑎
-1.5 -1.5
5 5.1 5.2 (s) 20 20.1 20.2 (s)
Les puissances active et réactive échangées entre l’aérogénérateur et le réseau électrique sont
montrées sur la figure 3.19 (a). La puissance réactive est maintenue nulle, confirmant ainsi un
fonctionnement avec facteur de puissance unitaire au point de connexion de l’aérogénérateur.
La puissance active générée est variable en fonction de la vitesse du vent, celle-ci atteint
environ 130% de la puissance nominale du stator pour un glissement proche de -0,2. Cela
met en évidence l’avantage d’élargir la plage de variation de vitesse accessible.
Puissances active et réactive de l'aérogénérateur (MW) et (MVAr)
0
𝑄𝑔
(a) -1
-2
𝑃𝑔
0 10 20 30 40 t(s)
Courant injecté au réseau (kA) Courant injecté au réseau (kA)
(b) 0 (c) 0
La tension de la première phase du réseau ainsi que l’évolution du courant total injecté au
réseau sont illustrés sur la figure 3.19 (b). On peut noter que ces deux grandeurs ont une
fréquence fixe imposée par le réseau 50Hz, l’amplitude de la tension est fixe et celui du
courant suit l’évolution de la puissance active injectée. Afin de bien visualiser ces grandeurs,
un zoom sur deux périodes est représenté, où nous pouvons noter la finesse des sinusoïdes
de courant et le contrôle parfait du facteur de puissance du générateur.
65
Chapitre 3
3.9. Conclusion
La MADA offre l’avantage de fonctionner dans les deux quadrants couple-vitesse en mode
génératrice hypo synchrone et hyper synchrone, et pour des glissements nuls la MADA
fonctionne en génératrice asynchrone synchronisée. Nous avons montré qu’au delà du
synchronisme, la MADA peut produire de l’énergie par l’intermédiaire du rotor et atteindre
ainsi une puissance générée supérieure à la puissance nominale du stator. Toutefois, nous
avons confirmé que les tensions rotoriques restent un facteur limitant la plage de variation de
vitesse et donc la puissance active que pouvait être produite par le générateur.
Les résultats de simulation obtenus ont montré un bon découplage entre l’axe magnétisant et
l’axe du couple de la machine. La stratégie de commande développée assure le contrôle
indépendant des puissances active et réactive échangées avec le réseau, et le découplage entre
les deux convertisseurs en cascade est pleinement réalisé par le condensateur de bus continu.
Cette capacité à contrôler les puissances active et réactive pourrait être utilisée pour atténuer
les perturbations ou participer aux réglages sur le réseau électrique. Ces fonctionnalités feront
l’objet du chapitre suivant.
66
Chapitre 4
Chapitre 4
Contrôle et gestion de la production des puissances d’un
parc éolien à base de MADAs connecté au réseau
4.1. Introduction
Etant donné le faible taux de pénétration éolienne, la non-participation aux réglages du réseau
n’est pas un problème majeur, il suffit de faire fonctionner quelques groupes de production
conventionnels à des niveaux de production plus faibles de façon à permettre l’injection de la
production éolienne dans le réseau tout en conservant les marges de réserve et l’équilibre
production-consommation. Une pénétration importante de la production éolienne peut
conduire à l’arrêt des groupes de production conventionnels et donc inévitablement à une
réduction des réserves de puissance [25]. Or, les marges de réserve doivent être conservées de
façon à ne pas mettre en risque la fiabilité du réseau. Du fait de cet impact, il apparaît
nécessaire d’étendre les fonctionnalités des parcs éoliens pour participer à des services
système en vue d’aider les opérateurs des réseaux dans leur mission [23,26-29].
Pour s’adapter à la gestion des parcs éoliens dans le contexte d’évolution des réseaux, une
structure de communication avec un centre de contrôle devient indispensable pour disposer
des connaissances des états du parc, et d’envoyer des consignes de commande pour piloter les
éoliennes. Cette communication doit être assurée en relation avec l’opérateur du réseau. Cela
implique que l’opérateur du réseau aurait donc une vision de ces productions éoliennes et
peuvent également agir sur elles. Ainsi, l’objectif de ce chapitre est de développer un système
de contrôle et de gestion permettant de répondre à la demande de production de puissances
envoyées par le gestionnaire du réseau pour l’ensemble du parc éolien, afin de le faire
participer aux différentes tâches de réglage sur le réseau électrique de la même manière que
les centrales électriques classiques.
67
Chapitre 4
Depuis ces dernières années, la connexion au réseau électrique des parcs éoliens de moyennes
et grandes puissances a entraînée de nombreux problèmes pour la gestion du réseau en raison
de la nature variable de la ressource éolienne. Afin de surmonter ces problèmes et d’assurer la
sécurité du réseau électrique, de nombreux pays européens ont récemment revu leurs
réglementations. De ce fait, de nouvelles et plus strictes contraintes de connexion sont
développées pour pallier les problèmes existants ou à venir [23,27].
En conséquence, un parc éolien moderne peut à l’avenir être sollicité pour fournir un soutien
au réseau électrique, tel que des fonctions de commande pour le contrôle de la puissance
active pour le réglage de la fréquence [55-58] et le contrôle de la puissance réactive pour le
réglage de la tension [77-82]. Ces fonctionnalités peuvent être demandées par le gestionnaire
du réseau en fonction de l’état et des conditions d’exploitation de ce dernier. Elles peuvent
être résumées comme suit :
Limitation de puissance
Dans ce type de contrôle, la puissance active produite par la ferme ne doit pas dépasser un
niveau maximum prédéfini par le gestionnaire de réseau, même en présence d’un surplus de
puissance aérodynamique disponible. La raison principale sollicitant ce mode de contrôle est
d’éviter les risques d’instabilité du réseau en cas de creux de charge, car en ce moment la
proportion de la production éolienne par rapport à la production classique peut augmenter
considérablement. La technique de réduction de la production conventionnelle peut trouver
ses limites et atteindre les minimums techniques.
La production du parc éolien doit être ajustée à la baisse ou à la hausse à une valeur de
consigne fixée afin de participer à l’équilibre de la production et de la consommation de la
puissance active dans le réseau. La ferme éolienne participe alors au réglage secondaire et doit
être interfacée au poste de dispatching du gestionnaire de réseau.
Figure 4.1. Contraintes sur les capacités de gestion de la puissance active [83]
68
Chapitre 4
Le parc éolien doit être équipé d’un dispositif de réglage de la fréquence du réseau. Il doit
pouvoir augmenter ou diminuer sa production de puissance active afin de compenser les
fluctuations de fréquence dans le réseau.
Le parc éolien doit pouvoir absorber ou injecter une certaine quantité de puissance réactive,
afin d’imposer un facteur de puissance spécifique en fonction de la tension au point de
raccordement ou de la puissance active produite.
Figure 4.2. Contraintes sur les capacités de gestion de la puissance réactive [84]
Le parc éolien doit être équipé d’un dispositif pour le réglage de la tension au point de
raccordement au réseau. Cela implique que le parc éolien peut être contrôlé pour produire ou
absorber une quantité de puissance réactive du réseau afin de compenser les fluctuations de la
tension sur le réseau.
Cette section passe en revue les différentes méthodes et capacités des éoliennes à base de
MADA pour la participation aux réglages de fréquence et de tension dans le réseau électrique.
69
Chapitre 4
autour de la fréquence nominale. Ensuite, la puissance active peut être augmentée en cas de
chute de fréquence. L’allure typique de cette participation est donnée en figure 4.3. Les
paramètres de la courbe puissance active - fréquence peuvent être ajustés en temps réel à la
demande de l’opérateur du réseau [23,29,60].
Pour parvenir à la gestion de la puissance active des éoliennes en vue de leur participation au
réglage de fréquence, on introduit les caractéristiques statiques 𝑚1 et 𝑚2 au niveau du
contrôle de puissance de la turbine. Pour tenir compte du caractère aléatoire de la source
d’énergie ces statismes diffèrent de celui que l’on trouve sur les moyens de production
classiques, à savoir que la puissance maximale considérée ici est la puissance disponible et non
pas la puissance nominale de la machine. La figure 4.4 présente l’implémentation qui permet
d’obtenir la consigne de puissance [25].
L’une des principales mesures pour limiter les variations de tension dans le réseau électrique
est de distribuer le contrôle de la tension - puissance réactive sur tous les groupes de
production qu’y sont connectés. Dans cette optique, les parcs éoliens doivent aussi participer
au réglage de tension en utilisant les possibilités offertes par les interfaces d’électronique de
puissance pour des fins de contrôle de la puissance réactive échangée avec le réseau [85].
Comme déjà indiqué, les éoliennes à base de MADA possèdent deux moyens de gestion de la
puissance réactive. Le CCR permet de contrôler l’état magnétique de la machine, donc
l’échange de puissance réactive entre le stator et le réseau, et le CCS est quant à lui capable de
moduler l’échange de puissance réactive à l’image d’un FACTS [86]. Les limites de capacité
d’échange de puissance réactive de la MADA peuvent être obtenues en considérant les
courants admissibles du stator, du rotor et des convertisseurs de puissance [87-89].
Capacité du CCS
L’échange de puissance réactive entre le CCS et le réseau est rendu possible en contrôlant la
composante réactive du courant injecté au réseau. Toutefois on se retrouve ici limité par le
dimensionnement du convertisseur qui est en générale une fraction de la puissance nominale
de la MADA. La puissance apparente de ce dernier ne doit pas dépasser la valeur nominale.
Cette équation est représentée dans le plan de la figure 4.5 par une circonférence centrée à
l’origine du système de coordonnées avec un rayon égal à la puissance apparente nominale.
71
Chapitre 4
Capacité du CCR
L’échange de puissance réactive entre le réseau et le stator de la machine peut être géré par
l’intermédiaire du courant rotorique d’axe direct. Les limites de capacité d’échange du réactif
via le stator sont obtenues en considérant les courants admissibles du stator et du rotor. Ces
limites prennent en compte l’échauffement du stator et du rotor dû respectivement aux pertes
par effet Joule dans les bobinages statorique et rotorique.
La contrainte du courant statorique admissible peut être déduite, de manière analogue aux
limites du générateur synchrone, à partir de la relation suivante :
Ces deux contraintes représentées par les circonférences dans le plan de la figure 4.6,
déterminent les limites de la capacité d’échange de puissance réactive par le stator. Le
générateur peut fonctionner en tout point de la zone d’intersection de ces deux limites. Du
fait de la nature inductive du générateur, la capacité d’absorption de puissance réactive par le
stator est plus importante que celle d’injection. La fourniture de puissance réactive est limitée
par le courant du rotor et l’absorption est limitée par le courant du stator.
𝑉𝑠2
𝜔𝑠 𝑙𝑚
Plutôt d’utiliser deux régulateurs de tension différents pour réguler la puissance réactive du
stator et celle requise du CCS, la valeur de la puissance réactive pour la régulation de la
tension peut être divisée entre le stator et le CCS d’une manière contrôlée. Différentes
stratégies peuvent être adoptées:
- l’utilisation principale du stator, plus le soutien du convertisseur côté réseau, dans le cas où
les capacités statoriques ont été atteintes, ou inversement [90].
- répartir la consigne de puissance réactive afin de minimiser les pertes [91].
- l’emploi d’une répartition au prorata des puissances entre stator et rotor [81].
A première vue la proposition faite dans [91] parait être la plus intéressante, mais cette étude
ne tient pas compte des pertes dans la machine. Compte tenu des limites du CCS, due à son
faible dimensionnement, et du faible écart entre les pertes engendrées par l’emploi d’une
stratégie ou d’une autre [23], nous considérons dans cette étude une utilisation prioritaire du
CCS, soutenue par le stator quand le CCS est en limitation.
D’autre part, la régulation de tension sera réalisée par l’intermédiaire d’un correcteur de
tension, qui traduit la différence, entre l’amplitude de la tension de référence et celle mesurée
sur le point de connexion, en une quantité de puissance réactive à absorber ou à fournir au
réseau. La figure 4.7 présente le schéma de régulation de tension et de répartition du réactif.
La figure 4.8 illustre le diagramme de contrôle global du parc éolien. Il présente une structure
hiérarchique avec deux niveaux de commande : un niveau de commande central pour
l’ensemble du parc et un niveau de commande local pour chaque éolienne individuelle.
73
Chapitre 4
Station
météo
Le niveau de commande central se comporte comme une seule unité centralisée. Il contrôle la
production d’énergie de toute la ferme en déterminant et en envoyant des signaux de
référence de puissance active et réactive à chaque éolienne individuelle. Il a comme signaux
d’entrée les demandes spécifiques de l’opérateur du système, les mesures à partir du point de
couplage au réseau et les puissances disponibles des éoliennes.
Le niveau de commande local de chaque éolienne assure que les signaux des puissances active
et réactive de référence émis par le niveau de commande central sont atteints. Il concerne
essentiellement la commande électrique des convertisseurs électroniques et du système
d’orientation des pales. Par ailleurs, chaque éolienne transmet en temps réel les informations
au niveau central du parc sur les puissances active et réactive disponibles.
Comme le montre le schéma de la figure 4.9, sur la base des exigences de l’opérateur du
système concernant le mode de contrôle du parc éolien (contrôle de l’équilibre, contrôle avec
réserve, contrôle de la puissance réactive, etc.) l’unité de commande centrale à pour rôle
d’élaborer les signaux de référence pour la commande de chaque éolienne individuelle. Cette
unité de commande comprend typiquement : un bloc réglage des puissances de référence, un
bloc régulation des puissances et un bloc fonction de répartition des puissances.
Le bloc réglage des puissances de référence élabore les signaux de référence de puissances
active et réactive, sur la base d’une ou de plusieurs fonctions de commande requises par
l’opérateur du système. Ces références peuvent être ajustées, si nécessaire, avec des
corrections ∆𝑃𝑓 et ∆𝑄𝑣 des boucles de commande subordonnées de fréquence et de tension
afin de participer au réglage primaire de fréquence et de tension sur le réseau.
Dans le cas où le parc éolien est seulement sollicité pour le contrôle des puissances active et
réactive injectées, c’est-à-dire la capacité de réglage secondaire, l’influence des boucles de
commande subordonnées de fréquence et de tension peut être négligée.
74
Chapitre 4
En raison des pertes dans le réseau interne du parc éolien, la somme des puissances produites
par les éoliennes est supérieure à la puissance mesurée au point de connexion du parc. Deux
boucles de commande indépendantes sont alors mises en place dans le bloc régulation des
puissances : une pour la commande de la puissance active et l’autre pour la commande de la
puissance réactive. Chaque boucle de régulation utilise un régulateur de type PI avec dispositif
anti-saturation qui assure une production de puissance active ou réactive correcte du parc
éolien. En fonction de l’erreur de puissance, chaque régulateur génère la référence de
puissance active ou réactive pour l’ensemble du parc éolien.
Le bloc fonction de répartition des puissances convertit les signaux de référence des
puissances fournis par les correcteurs en signaux de référence de puissances pour chaque
éolienne individuelle. Il existe différentes façons de concevoir cette fonction de répartition
[77-82]. Celle basée sur une distribution proportionnelle de la puissance active disponible et
de la puissance réactive maximale semble la plus adéquate pour une bonne répartition des
puissances sur l’ensemble des éoliennes du parc [81,82].
Avec cette approche, chacune des éoliennes contribue avec une partie de son maximum de
puissance active et réactive. Cette stratégie de distribution proportionnelle assure que
l’éolienne qui a la plus grande capacité de production de puissance active recevra la référence
de puissance active la plus élevée. D’une façon identique, l’éolienne qui possède la plus
grande capacité de production ou de consommation de la puissance réactive, aura le plus
grand taux de participation à la gestion du réactif du parc éolien.
75
Chapitre 4
𝑑𝑖𝑠
∗ 𝑃𝐺−𝑖
𝑃𝐺−𝑖 = . 𝑃𝐹∗ (4.4)
𝑃𝐹𝑑𝑖𝑠
𝑑𝑖𝑠
∗ 𝑄𝐺−𝑖
𝑄𝐺−𝑖 = . 𝑄𝐹∗ (4.5)
𝑄𝐹𝑑𝑖𝑠
𝑛
𝑑𝑖𝑠
𝑄𝐹𝑑𝑖𝑠 = 𝑄𝐺−𝑖 (4.7)
𝑖=1
Le niveau de commande local de chaque éolienne du parc est représenté sur la figure 4.10. Il
assure la demande en puissances émise par le niveau de commande central et fournit aussi, en
fonction du point de fonctionnement, des informations concernant la capacité maximale de
production de puissances active et réactive. Ces informations sont nécessaires afin de répartir
équitablement la contribution de chaque éolienne en fonction de sa capacité.
76
Chapitre 4
L’architecture du réseau considéré dans notre étude est représentée sur la figure 4.11. La
tension nominale du réseau est de 10kV. Les détails des différentes lignes et charges sont
fournis dans l’annexe D.1. Bien que l’intention est de développer un contrôle centralisé pour
les grands parcs éoliens, un petit parc composé seulement de trois éoliennes à base de
MADAs de puissances identiques a été sélectionné pour le développement et l’essai de la
commande proposée. Le nombre réduit de turbines est choisi ici afin de réduire le temps de
calcul du modèle de simulation, et aussi pour obtenir une vue claire des résultats obtenus.
Différents scénarios sont simulés pour illustrer comment le système de commande développé
est capable de contrôler le parc éolien pour répondre aux fonctionnalités de commande de
puissances active et réactive demandées par l’opérateur du système. Le premier essai concerne
la participation du parc éolien à l’équilibre de puissance active et le second essai est dédié à la
participation du parc éolien considéré au réglage de tension au point de raccordement.
77
Chapitre 4
La figure 4.12 montre les résultats d’un cas de simulation où le parc éolien passe par deux
modes de contrôle de puissance active demandés par l’opérateur du système. Ce régime
d’opération correspond à une transition entre le mode optimisation de puissance et le mode
limitation de puissance. Dans cet essai, la consigne de puissance réactive pour l’ensemble du
parc est maintenue nulle, et les trois éoliennes du parc sont soumises à des vents variables de
différentes vitesses moyennes.
Vitesses du vent appliquées (m/s)
12
𝑉𝑤3
𝑉𝑤2
(a) 10
8 𝑉𝑤1
0 30 70 100 t(s)
Puissance active référence et réelle du parc (MW)
-2.5
𝑃𝐹∗
-3 𝑃𝐹
𝑃𝑑𝑖𝑠𝑝
(b)
-3.5
-4
0 30 70 100 t(s)
1800
G-1
WT-1 G-2
WT-2 G-3
WT-3
(c) 1500
1200
0 30 70 100 t(s)
8 G-1
WT-1
G-2
WT-2
G-3
WT-3
(d) 4
0
0 30 70 100 t(s)
78
Chapitre 4
maximum de puissance active au réseau. L’angle de calage des pales n’intervient pas dans ce
cas tant que la vitesse de rotation de la turbine n’a pas atteinte sa limite maximale.
Lorsque la référence de puissance est imposée à 2.5 MW, le parc éolien est alors commandé
pour fonctionner en mode limitation de puissance. Dans ce mode, le parc éolien doit
produire une puissance inférieure à la puissance disponible. La figure 4.12 (b) montre que la
production du parc éolien suit avec une dynamique satisfaisante la référence de puissance
spécifiée par l’opérateur du réseau. Il est à préciser que cette limitation de puissance, implique
une augmentation des angles de calage des pales des turbines, ce qui induit, comme le montre
la figure 4.12 (c), une diminution des vitesses de rotation des turbines.
Puissance active fournie et disponible du WT-1 (MW)
-0.7
𝑃𝐺1
(a) -1.0
𝑃𝑑𝑖𝑠𝑝
-1.3
0 30 70 100 t(s)
-0.8
𝑃𝐺2
(b) -1.1
-1.4 𝑃𝑑𝑖𝑠𝑝
0 30 70 100 t(s)
-0.9
𝑃𝐺3
(c) -1.3
-1.7 𝑃𝑑𝑖𝑠𝑝
0 30 70 100 t(s)
La puissance disponible et celle générée par chaque éolienne sont représentées sur la figure
4.13. Bien que la puissance active varie au niveau des éoliennes individuelles, la puissance
spécifiée en mode de limitation de puissance est facilement conservée par le parc éolien. On
peut également observer que la façon dont les éoliennes distribuent la puissance active est
proportionnelle à la puissance disponible estimée. Ces puissances sont réparties d’une façon
pondérée sur les trois éoliennes, ce qui montre l’application de l’algorithme de distribution
proportionnelle pour la supervision centralisée des puissances actives dans le parc.
79
Chapitre 4
Dans le deuxième scénario, il est supposé que le parc éolien est ordonné pour produire son
maximum possible de puissance active avec une participation au réglage primaire de tension
sur le réseau, en utilisant les capacités d’absorption et de production de puissance réactive
offertes par le parc éolien considéré, sans l’aide d’équipements externes additionnels.
Initialement, pour pouvoir illustrer l’impact de l’intégration du parc éolien sur la dégradation
de la qualité de tension du réseau, nous considérons que les trois turbines sont soumises à des
vents variables de différentes vitesses moyennes. La référence de la puissance active imposée
au parc est fixée à sa valeur nominale, et celle de la puissance réactive est imposée nulle. Les
résultats de simulation obtenus sont illustrés sur la figure 4.14.
Puissance active injectée par le parc éolien (MW)
-3
(a) -4
-5
40 80 120 t(s)
-2
40 80 120 t(s)
Vitesses de rotation des arbres des génératrices (tr/mn)
1800
(c) 1500
G-1
WT-1
G-2
WT-2
1200 G-3
WT-3
40 80 120 t(s)
1.02
(d) 1
0.98
40 80 120 t(s)
80
Chapitre 4
La puissance active totale injectée par le parc est alors variable en fonction de la disponibilité
du vent, celle-ci est égale à la somme des puissances produite par les trois éoliennes.
L’évolution de la tension au point de raccordement est tracée sur la figure 4.14 (d). Il est
notable que cette tension fluctue avec les fluctuations de la puissance active totale injectée,
tant que le niveau de charge du réseau est maintenu constant durant toute la durée simulée.
Ces résultats mis en évidence de l’impact de la production éolienne sur la dégradation de la
qualité de tension du réseau. C’est pourquoi nous proposons un réglage de tension au point
de raccordement, via un réglage de la puissance réactive. Ce réglage primaire de tension est en
général un service système obligatoire pour toutes les unités de production.
Pour pouvoir employer le parc éolien pour une participation au réglage de tension sur le
réseau, une boucle de régulation de tension est associée au contrôleur du parc. Cette boucle
de régulation est réalisée, comme montré sur la figure 4.9, à l’aide d’un régulateur PI qui
asservit la tension au point de connexion à une consigne de référence. Les paramètres
numériques de ce régulateur sont donnés dans l’annexe D.1.
Pour illustrer les performances du parc éolien au réglage de tension, un essai de simulation est
effectué avec des conditions de charge et de production similaires à celle traitées dans le
paragraphe précédent. Les résultats de simulation obtenus pour une consigne de tension au
point de connexion égale à 1.0 pu sont présentés sur la figure 4.15.
Valeur de la tension au point de raccordement (pu)
1.02
(a) 1
0.98
40 80 120 t(s)
5
𝑚𝑎𝑥
𝑄𝐹_𝑙
(b) 0 𝑄𝐹
𝑚𝑎𝑥
𝑄𝐹_𝑐
-5
40 80 120 t(s)
On peut voir à partir de ces résultats que l’asservissement de la tension est efficace, celle-ci est
maintenue à sa valeur de consigne malgré les variations importantes de la puissance active
injectée. L’allure de la puissance réactive échangée entre le parc éolien et le réseau montre que
celle-ci peut être négative (comportement capacitive) ou positive (comportement inductive) et
son évolution est fonction de la puissance active totale injectée. Noter que les limites estimées
d’absorption et de fourniture du parc ne sont pas atteintes.
81
Chapitre 4
En se basant sur les résultats de la figure 4.14, on peut constater que lorsque la tension est
inférieure à la valeur désirée 1 pu, le parc éolien injecte de la puissance réactive pour élever la
tension. Par contre, lorsque la tension est supérieure à la valeur désirée le parc absorbe de la
puissance réactive pour faire baisser la tension.
Puissance réactive limite et réelle du WT-1 (MVAr)
2
1 𝑚𝑎𝑥
𝑄𝐺1_𝑙
(a) 0 𝑄𝐺1
-1 𝑚𝑎𝑥
𝑄𝐺1_𝑐
-2
40 80 120 t(s)
1 𝑚𝑎𝑥
𝑄𝐺2_𝑙
(b) 0 𝑄𝐺2
-1 𝑚𝑎𝑥
𝑄𝐺3_𝑐
-2
40 80 120 t(s)
𝑚𝑎𝑥
1 𝑄𝐺3_𝑙
(c) 0
𝑄𝐺3 𝑚𝑎𝑥
𝑄𝐺3_𝑐
-1
-2
40 80 120 t(s)
Figure 4.16. Répartition des puissances réactives sur les différentes éoliennes
La répartition de la puissance réactive du parc sur l’ensemble des éoliennes ainsi que les
capacités maximales, déterminées en tenant compte du niveau instantané de la production
active associée à chaque générateur, sont données sur la figure 4.16. Il est notable que
l’éolienne qui produit la puissance active la plus faible possède la plus grande capacité de
production ou de consommation de la puissance réactive, et par conséquent elle reçoit la
référence de puissance réactive la plus élevée. Ce qui montre l’application de l’algorithme de
distribution proportionnelle pour la supervision centralisée des puissances dans le parc.
82
Chapitre 4
4.6. Conclusion
Dans ce chapitre, un système de contrôle capable de réguler la production d’un parc éolien
selon différentes tâches de contrôle imposées par l’opérateur du réseau a été conçu et testé
par simulation. Le système de contrôle proposé repose sur une architecture hiérarchique avec
un niveau central de supervision qui décide, en fonction des commandes de production
reçues de l’opérateur du réseau, de consignes des puissances active et réactive pour chaque
niveau de contrôle local de l’éolienne. Le niveau de contrôle local garantit ainsi que ces points
de consigne soient atteints au niveau de chaque éolienne.
La boucle de contrôle de puissance active permet soit de suivre une référence de puissance
imposée par l’opérateur du système, soit de maximiser la capture d’énergie lorsque la
puissance éolienne disponible est insuffisante pour satisfaire la demande. La boucle de
contrôle de puissance réactive est utilisée pour le réglage de la tension au point de
raccordement sur le réseau électrique, en exploitant les possibilités d’injection et d’absorption
de puissance réactive offertes par le parc éolien composé de MADAs.
Les résultats de simulation de ces différents régimes d’opération imposés au parc éolien ont
démontré l’efficacité du système de contrôle sous des changements de vitesse du vent.
L’algorithme de distribution proportionnelle implémenté a permis à tous les générateurs de
fonctionner dans des conditions similaires et assez loin des limites réelles de génération, car
les références de puissances sont définies en tenant compte de la capacité maximale de
production des puissances active et réactive de chaque éolienne. Il a été mis en évidence que
la gestion des capacités de production et d’absorption de puissance réactive, offertes par les
parcs éoliens composés de MADAs, constituent un outil important de point de vue réglage
de tension sur le réseau. Toutefois, le dimensionnement des interfaces d’électronique de
puissance associées détermine les capacités globales du parc éolien.
83
Chapitre 5
Chapitre 5
5.1. Introduction
Lorsqu’une machine à induction est utilisée dans un système de production d’énergie isolé, de
nombreux facteurs doivent être considérés. Le système de production doit être en mesure de
s’auto suffire, mais également de fournir une énergie électrique de qualité. Comme d’autres
types de générateurs, une MADA peut être aussi utilisée dans un système de production
d’énergie isolé, mais une attention particulière doit être apportée à la régulation de l’amplitude
et de la fréquence de la tension générée [93-100]. Ces deux variables sont influencées par la
vitesse du rotor, l’importance de l’excitation et les charges alimentées. Il est pourtant
primordial que la tension générée soit régulée, sinon l’énergie produite devient inutilisable par
l’utilisateur. Peu importe le point de fonctionnement, le système devra fournir la totalité de la
puissance réactive nécessaire à l’excitation de la génératrice, et puisque le système est isolé, il
doit être en mesure de fonctionner de façon autonome et ne pas dépendre d’un système
externe. L’excitation initiale du générateur est aussi un aspect incontournable du problème.
84
Chapitre 5
Le système de génération considéré dans ce chapitre est schématisé sur la figure 5.1. Il
consiste en une MADA entrainée par une turbine éolienne à vitesse variable et contrôlée pour
l’alimentation en tension de charges isolées sans la présence d’aucune source auxiliaire. La
topologie la plus universelle est adoptée pour le convertisseur électronique du rotor, ce que
fait que le système peut être appliqué en mode autonome ou en mode connecté au réseau.
L’équilibre entre la production et la demande de puissances est l’un des principaux défis des
installations autonomes. A cause du caractère aléatoire et imprévisible de l’énergie du vent, il
est évident que pour un système éolien, sans sources d’énergie auxiliaire ou un système de
stockage d’énergie approprié, ne peut assurer en toutes circonstances une alimentation sans
interruption aux charges connectées. Bien que l’intégration de tels dispositifs soit nécessaire
pour avoir de meilleures performances d’opération, l’objectif du présent chapitre se limite à
développer un système qui permet le contrôle de l’amplitude et de la fréquence des tensions
statoriques, tant que l’énergie éolienne nécessaire est disponible. Le problème de déséquilibre
des puissances ainsi que la stabilité du système seront adressés au prochain chapitre.
Nous signalons que le mode d’opération autonome peut aussi être utile instantanément après
la coupure de tension dans les systèmes raccordés au réseau. Une partie sélectionnée de la
charge connectée peut être alimentée sans interruption. Dans ce cas, un niveau de commande
supérieur doit être mise en œuvre pour la détection de la tension du réseau [99]. Celui-ci
décide du type de réglage à appliquer : contrôle en puissances P-Q pour le mode connecté au
réseau ou contrôle en tensions V-f pour le mode de fonctionnement autonome.
85
Chapitre 5
Une machine à induction, en fonctionnement génératrice, peut être considérée comme une
source de courant en raison de sa nature inductive. Puisque la machine doit fournir une
puissance électrique aux charges inductives, un conflit apparaît entre les caractères inductifs
des deux composants, basés sur la loi physique d’alternance de source, par conséquent la
MADA ne devrait pas être considérée comme une source de tension. Pour résoudre ce
problème, on propose une approche intermédiaire qui consiste à considérer la génératrice
comme source des forces électromotrices f.é.m. décrites ci-dessous.
La relation 3.11 peut être modifiée à l’aide de 3.10, conduisant ainsi à une nouvelle expression
de vecteur flux statorique.
𝑙𝑚
𝜙𝑠 = . 𝜙 + 𝜍. 𝑙𝑠 . 𝑖𝑠 (5.1)
𝑙𝑟 𝑟
𝑑
𝑣𝑠 = 𝑟𝑠 . 𝑖𝑠 + 𝜍. 𝑙𝑠 . 𝑖 + 𝑒𝑠 (5.2)
𝑑𝑡 𝑠
Avec 𝑒𝑠 est définie comme la force électromotrice f.é.m. du stator :
𝑙𝑚 𝑑
𝑒𝑠 = . 𝜙 + 𝑗. 𝜔𝑠 . 𝜙𝑠 (5.3)
𝑙𝑟 𝑑𝑡 𝑟
Par conséquent, la MADA est considérée comme une source de tension alimentant sa propre
impédance du stator et l’impédance de la charge isolée. Ce choix est approprié pour modéliser
la machine et également pour la commande vectorielle de celle-ci.
L’équation tension du stator peut être représentée par un circuit équivalent identique à celui
du générateur synchrone, comme cela est montré sur la figure 5.2. Elle preuve aussi que la
commande de la tension du stator implique la commande de la f.é.m. statorique.
86
Chapitre 5
𝑙𝑚 𝑑 𝑙𝑚 𝑙𝑠 . 𝑙𝑟
𝑒𝑠 = . 𝜙𝑟 + 𝑗. 𝜔𝑠 . . 𝜙𝑟 + 𝜍. .𝑖 (5.4)
𝑙𝑟 𝑑𝑡 𝑙𝑟 𝑙𝑚 𝑠
Cette expression fait apparaitre deux variables d’action pour le contrôle de la tension du
stator. Agir sur le courant du stator serait une solution théorique valable, mais ce courant est
forcé par la charge connectée. La seule possibilité est donc de contrôler la f.é.m. du stator via
le vecteur flux du rotor, en considérant le courant de stator comme une perturbation.
Une MADA en mode autonome fonctionne comme une source de tension plutôt qu’une
source de courant qui est le cas dans un système connecté au réseau. Puisque la tension du
stator est contrôlée par les grandeurs rotoriques, ceci est assuré par le contrôle du
convertisseur côté rotor. Le convertisseur côté stator est utilisé principalement pour stabiliser
le niveau de tension du bus continu. Celui-ci peut être aussi utilisé, si nécessaire, pour fournir
une puissance réactive supplémentaire au système.
Contrairement au cas où la machine est raccordée au réseau électrique, ici le flux du stator
n’est plus déterminé par la tension du réseau, il est donc contrôlé par l’excitation du rotor.
Une stratégie de commande basée sur l’orientation indirecte du flux statorique est mise en
œuvre, la structure de la commande est représentée sur la figure 5.3. Le contrôle de
l’amplitude de la tension statorique est assuré par deux boucles de régulation en cascade : une
boucle interne de flux rotorique et une boucle externe de tension statorique. La fréquence des
tensions générées est imposée par l’angle de flux du stator obtenu par l’intégration de la
fréquence de référence des tensions statoriques.
En choisissant un référentiel tournant d-q avec l’axe direct orienté selon la position du vecteur
flux statorique, la contrainte suivante peut être déduite :
∗
𝑙𝑠 . 𝑙𝑟
𝜙𝑟𝑞 = −𝜍. .𝑖 (5.5)
𝑙𝑚 𝑠𝑞
L’équation 5.5 est la condition d’orientation, c’est-à-dire qu’elle est utilisée pour forcer
l’orientation du référentiel d-q le long de la position du vecteur flux statorique. Cette
condition d’orientation signifie également que l’angle du flux statorique 𝜃𝑠 ne doit pas être
dérivé de la mesure de tension, mais peut être obtenu directement d’une intégration de la
fréquence de consigne des tensions statoriques. Ceci présente un avantage, car l’orientation
du repère sera exempte du bruit de mesure et des harmoniques de tension du stator qui
peuvent poser un problème dans une application autonome [93,95].
87
Chapitre 5
Une fréquence au stator constante est obtenue en appliquant des tensions au rotor avec une
fréquence égale à la fréquence de glissement dérivée de la relation algébrique classique
d’autopilotage de la machine à induction.
𝜃𝑟 = 𝜃𝑠 − 𝜃𝑚 = 𝜔𝑠∗ 𝑑𝑡 − 𝜃𝑚 (5.6)
Si le flux du stator est correctement orienté, selon l’équation 5.3, la composante directe de la
f.é.m. statorique est nulle en régime permanent. Par conséquent, comme le montre l’équation
5.4, la f.é.m. statorique, en suite la tension statorique peuvent être régulées par 𝜙𝑟𝑑 dont la
valeur de référence est donnée par :
∗
𝑙𝑟 ∗
𝑙 𝑠 . 𝑙𝑟
𝜙𝑟𝑑 = . 𝑒𝑠𝑑 − 𝜍. .𝑖 (5.7)
𝜔𝑠 . 𝑙𝑚 𝑙𝑚 𝑠𝑑
Le contrôle de l’amplitude de la tension statorique est réalisé par une boucle de régulation
externe comprenant le calcul de l’amplitude de tension et son correcteur. Comme représenté
dans la figure 5.3, le résultat de la boucle de tension est la valeur de référence de la f.é.m. En
régime permanent la différence entre la f.é.m. et la tension du stator est uniquement due à la
chute de tension dans l’impédance du stator. En conséquence, un intégrateur est choisi ici
comme correcteur pour la boucle externe de tension.
Les composantes du flux du rotor peuvent être régulées par les tensions du rotor. Les
équations régissant la dynamique des flux du rotor dans un repère d-q lié au flux statorique
peuvent être exprimées comme :
𝜏𝑟
𝜙𝑟𝑑 = 𝑣𝑟𝑑 + Δ𝑣𝑟𝑑 (5.8)
1 + 𝜏𝑟 𝑠
𝜏𝑟
𝜙𝑟𝑞 = 𝑣𝑟𝑞 + Δ𝑣𝑟𝑞 (5.9)
1 + 𝜏𝑟 𝑠
88
Chapitre 5
Avec Δ𝑣𝑟𝑑 et Δ𝑣𝑟𝑞 sont des termes de perturbation qui peuvent être compensés :
𝑙𝑚
Δ𝑣𝑟𝑑 = . 𝑖 + 𝜔𝑟 . 𝜙𝑟𝑞 (5.10)
𝜏𝑟 𝑠𝑑
𝑙𝑚
Δ𝑣𝑟𝑞 = . 𝑖 − 𝜔𝑟 . 𝜙𝑟𝑑 (5.11)
𝜏𝑟 𝑠𝑞
Ces dernières équations sont utilisées pour concevoir les boucles de contrôle du flux. L’effet
des termes de perturbation est annulé par compensation, et donc un contrôle indépendant
des composantes du flux rotorique est obtenu en ajoutant un régulateur PI dans chaque axe.
Les paramètres de ces régulateurs sont choisis par la méthode de placement des pôles.
Le CCS doit maintenir une tension constante du bus continu indépendamment de la direction
de la puissance du rotor. Il doit également fournir une puissance réactive supplémentaire au
système lorsque cela est nécessaire. Sa commande est réalisée par un contrôle vectoriel
similaire à celui présenté pour l’application connectée au réseau. A l’exception, dans
l’application connectée au réseau, la tension statorique est supposée exempte d’harmoniques
et l’angle de tension 𝜃𝑣 nécessaire pour l’orientation du repère est calculé à partir de la mesure
de tension réseau. Cependant, pour l’application en mode autonome, l’angle d’orientation ne
doit pas être dérivé des tensions de stator parce qu’il est sensible aux distorsions harmoniques
génères par les convertisseurs d’électronique de puissance. Il est proposé que l’angle
d’orientation de la tension 𝜃𝑣 soit calculé comme :
𝜋
𝜃𝑣 = 𝜃𝑠 + (5.12)
2
Où 𝜃𝑠 est l’angle de flux du stator établi à partir de l’intégration de la référence de fréquence.
L’erreur dans 𝜃𝑣 due à la chute de tension dans l’impédance de stator de la MADA est
négligeable en pratique. Cette praticabilité résultante pour l’opération de CCS est un avantage
important de la commande vectorielle indirecte [93].
Dans un système avec MADA en mode autonome, la puissance réactive demandée par la
charge peut être fournie soit par le stator ou par le CCS. Si elle est fournie par le stator, le
courant d’excitation du rotor va la compenser naturellement sous l’action de la boucle de
régulation de la tension du stator. Par conséquent, lorsqu’une charge inductive est alimentée,
une composante réactive plus élevée du courant rotorique est nécessaire afin de magnétiser la
machine et satisfaire les exigences en puissance réactive de la charge. Ainsi, le dépassement
des limites en courant du CCR est probable [90], surtout lors d’une demande de génération
maximale de puissance active, qui est prioritaire en fonctionnement normale. L’association du
CCS pour la fourniture des besoins en puissance réactive de la charge devient nécessaire pour
réduire les contraintes en courant imposées au CCR.
89
Chapitre 5
Il est proposé dans cette étude d’utiliser le CCS pour compenser la totalité de la puissance
réactive absorbée par la charge. D’une autre façon, la composante réactive du courant du
CCS est régulée afin de maintenir un facteur de puissance unitaire du côté stator :
Cette structure de contrôle réduit les besoins de magnétisation du côté du rotor, ce que
diminuent les pertes dans les circuits du stator et du rotor, et permet également une capacité
maximale de génération de puissance active par le stator [36]. De plus, compte tenu de la
bande passante relativement faible de la boucle de contrôle de tension du stator, la dynamique
de réponse peut être améliorée lorsqu’une charge de puissance réactive soudaine est
connectée au stator. Cet aspect a été expérimentalement démontré dans [46].
Une MADA opérant de façon autonome dans le système de production d’électricité isolé, a
besoin d’une excitation initiale pour produire sa propre tension. Autrement dit, une quantité
de puissance réactive est nécessaire pour la mise en place du champ magnétique dans la
machine. Or, dans les systèmes isolés, aucune alimentation externe n’est disponible pour son
excitation. Pour remédier à cela, plusieurs méthodes sont proposées dans la littérature pour le
démarrage du processus d’amorçage de la machine à induction, ces méthodes suggèrent
l’utilisation de supports matériels supplémentaires pour fournir l’excitation initiale.
Une première solution pour fournir l’énergie nécessaire pour l’excitation initiale de la machine
à induction est proposée dans les travaux [100-101]. Elle consiste à connecter un élément de
stockage d’énergie supplémentaire, une petite batterie ou un super condensateur par exemple,
au bus de tension continu via une diode de séparation, comme cela est montré dans le
schéma de la figure 5.4. Le système de stockage externe permet de charger le condensateur du
bus continu pour ainsi démarrer le processus d’établissement du flux dans la machine.
Lorsque la tension générée augmente à une valeur supérieure à la tension de la batterie, la
diode bloque le retour du courant à la batterie. Cette diode peut être également remplacée par
un commutateur qui fonctionne en comparant la valeur de la tension de la batterie et la
tension continue générée aux bornes du condensateur.
90
Chapitre 5
Le stockage d’énergie peut également être utilisé pour la compensation des fluctuations de la
puissance éolienne disponible, mais dans ce cas, il faut un convertisseur bidirectionnel
supplémentaire entre l’unité de stockage d’énergie et le bus de tension continue [101].
Autre méthodes proposées dans [102-103] utilisent une génératrice synchrone à aimants
permanents placée sur le même arbre de rotation. En fonction de la puissance nominale de la
GSAP, celle-ci peut soit utilisée uniquement pour la charge préliminaire du condensateur CC,
via le redresseur à diodes, ou pour récupérer et fournir la puissance de glissement, à travers
les convertisseurs de puissance, et en assurant aussi la puissance réactive nécessaire pour la
magnétisation de la MADA. Dans ce cas, la puissance de la GSAP doit au moins égale à la
puissance de glissement maximale dans la plage de vitesse opérationnelle.
Figure 5.6. Schéma d’amorçage par une GSAP placée sur le même arbre
91
Chapitre 5
Contrairement aux différentes possibilités décrites ci-dessus, une nouvelle structure pour
l’excitation initiale de la génératrice est proposée dans cette section. Celle-ci évite l’utilisation
de tout support matériel supplémentaire connecté soit au rotor soit au stator, ce qui rend le
système plus léger et moins coûteux. Le processus d’excitation de la machine est déclenché à
partir d’une petite quantité d’énergie initiale provenant de la tension générée par le
magnétisme rémanent de la machine. Une interprétation physique de la façon dont l’auto-
excitation peut se produire à partie d’une faible tension du bus continu est expliquée, et
l’utilisation d’une référence de tension appropriée est proposée pour le succès du processus
d’établissement de la tension de sortie.
Une fois le frein de la turbine éolienne est relâché, l’arbre de la turbine s’accélère. La
principale préoccupation pendant cette phase est de générer la tension nominale aux bornes
du générateur tout en maintenant la charge déconnectée.
Comme déjà indiqué, pour démarrer le processus d’excitation d’un générateur à induction,
une petite quantité d’énergie initiale doit être fournie à celui-ci. Pour la structure proposée,
qui évite l’utilisation de toute source d’énergie externe, cela est assuré par la présence d’un
magnétisme résiduel suffisant dans le noyau de la machine. Au fur et à mesure que la machine
tourne, la commande des convertisseurs est maintenue hors circuit et la tension produite par
le magnétisme rémanent est redressée par les diodes antiparallèles des convertisseurs
électroniques, et charge ainsi le condensateur de liaison continue à un certain niveau de
tension. Dans le cas où le magnétisme rémanent n’est pas suffisant pour démarrer le
processus d’établissement de tension, une source externe de faible tension sera nécessaire
pour la charge préliminaire du condensateur. Ensuite, le processus d’auto-excitation de la
machine peut être démarré en introduisant les contrôleurs des convertisseurs en action.
92
Chapitre 5
Pour le succès du processus d’excitation, la réduction des pertes d’énergie dans le circuit est
nécessaire. Cela peut être obtenu en diminuant les courants dans les armatures de la machine
pendant la phase de démarrage. Comme ces courants résultent des boucles de régulation des
tensions, la solution proposée ici consiste à utiliser une référence sous forme d’une rampe
pour contrôler l’établissement de la tension de sortie. En absence de cette rampe, les courants
des armatures seraient élevés au démarrage de l’excitation et la machine continue à absorber
de l’énergie du bus continu pour provoquer un effondrement total de la tension. Cependant,
une rampe de référence appropriée permet de contrôler les courants de la machine à de
faibles valeurs et de minimiser ainsi les pertes d’énergie lors du démarrage de l’excitation. Le
choix de la pente de cette rampe dépendra essentiellement de la tension initiale, de la vitesse
du rotor et de la capacité du condensateur utilisé.
Il est à signaler qu’un choix coordonné entre les deux références de tension est nécessaire de
manière à satisfaire en tout temps la condition 3.56. Une rampe de référence lente pour la
tension du bus continu produira un courant rotorique très faible pour la génération, ce qui
peut ne pas être suffisant pour dépasser les pertes d’énergie générée par le courant
d’excitation, et en conséquence la tension du bus continu peut s’effondrer. A l’inverse, une
rampe de référence rapide détériore le processus d’accumulation de tension, car elle produira
un courant élevé pour la génération, ce qui entraînera une chute importante de la tension aux
bornes du condensateur. Il faut ajouter à cela le temps de charge de la capacité qui
conditionne l’échauffement du condensateur.
93
Chapitre 5
Le système de génération d’énergie isolé montré sur la figure 5.1 avec son système de
contrôle est modélisé et simulé à l’aide de logiciel Matlab pour démontrer l’efficacité du
système de contrôle proposé. Les paramètres du système sont donnés dans l’annexe D.2.
Plusieurs essais sont réalisés en considérant différentes conditions transitoires telles que le
processus d’excitation initiale, l’application et l’élimination soudaine de charges et la variation
de la vitesse du vent. Les résultats obtenus sont discutés ci-après.
Les résultats de simulation obtenus pour une référence de tension efficace de 380 Volts et
une fréquence 50 Hz sont représentés sur les figures 5.8 à 5.10.
Evolution de la tension du bus continu en (V)
600
20 µF
400
(a) 50 µF
200 80 µF
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 t(s)
16
20 µF
(b) 12 50 µF
80 µF
8
620
(c) 600
580
94
Chapitre 5
La tension aux bornes du condensateur, en fonction du temps, est tracée dans la figure 5.8,
pour différentes valeurs de capacité. La tension continue de référence est réglée ici à 600V.
Un zoom des phases initiale et finale de l’accumulation de tension sont aussi représentées
dans cette même figure. On constate que l’amorçage de la génératrice se produit avec une
faible tension initiale pour toutes les valeurs des capacités choisies. Ceci est obtenu bien sur
grâce à la rampe de démarrage utilisée pour la référence de tension de sortie. On peut noter
qu’avec l’augmentation de la valeur de capacité, le temps pour une charge complète du
condensateur est augmenté, mais en même temps, l’amplitude des ondulations de la tension
aux bornes de la capacité sont atténuées en régime permanent. Au cours de la phase initiale,
on constate une petite perte de l’énergie qui provoque une chute de la tension du bus CC.
Cependant, à mesure que le flux dans machine s’établit pour générer suffisamment d’énergie
et dépasser les pertes dans le circuit, le condensateur commence à se charger. Il ressort de ces
résultats que, lorsque la capacité diminue, la chute de tension du bus CC devient plus élevée
et lorsque la capacité devient inférieure à une valeur minimale (environ 20 μF dans notre cas),
la tension peut s’effondre et l’amorçage de la machine devient alors impossible.
Amplitude de la tension du stator en (V)
400
(a) 𝑉𝑠∗ 𝑉𝑠
200
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 t(s)
400
(b) 0
-400
400
(c) 0
-400
La figure 5.9 montre l’évolution dynamique de la tension générée au stator. Ces résultats
confirment un bon suivi de la rampe de démarrage utilisée. La tension efficace du stator
atteint sa valeur nominale dans les 400ms avec une bonne stabilité et sans dépassement. La
fréquence des tensions générées est égale à la valeur imposée par la référence 50Hz. Nous
signalons la présence de certains composants harmonique de hautes fréquences dans la forme
d’onde de tension, qui sont dus aux commutations dans les convertisseurs de puissance.
95
Chapitre 5
La figure 5.10 montre les flux des puissances statoriques et rotoriques correspondants pour
une valeur de capacité égale à 20μF. Notez que les mêmes résultats sont obtenus en régime
permanent indépendamment de valeur de la capacité. On constate que la puissance
d’excitation nécessaire à la machine est entièrement fournie par le convertisseur côté rotor.
Les pertes Joule engendrées ainsi que la puissance nécessaire pour la charge du condensateur
du bus continu sont fournies par l’enroulement du stator. Après la charge complète du
condensateur, les puissances actives du stator et du rotor sont égales en valeur absolue afin de
maintenir la tension du bus continu constante. Ces puissances sont de faibles valeurs et
représentent les pertes totales dans les enroulements de la machine. On peut mentionner que
des performances similaires sont observées à des vitesses super-synchrones.
Puissance acive et reactive statorique (kW) et (kVAr)
0.2
𝑄𝑠
0
(a)
-0.2
𝑃𝑠
-0.4
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 t(s)
1.0 𝑄𝑟
(b)
0.5 𝑃𝑟
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 t(s)
Figure 5.10. Flux des puissances actives et réactives lors de la phase d’amorçage
Dans cette section, le système est testé pour une connexion et une déconnexion soudaine de
charges aux bornes du générateur, lorsque la vitesse du vent est constante. Initialement, on
suppose que le système fonctionne sur une charge purement résistive de 2kW. À t=2s, une
charge inductive supplémentaire de 3kVA avec un facteur de puissance de 0,85 est
soudainement connectée au stator, ce qui donne une charge totale d’environ 4,5kW. À
l’instant t=4s, cette charge supplémentaire est déconnectée pour ramener le système de
génération à son état initial. Les résultats obtenus sont regroupés dans les figures 5.11 à 5.13.
96
Chapitre 5
4
𝑃𝑐
(a) 2
𝑄𝑐
0
0 2 4 6 t(s)
1 400
(b)
1 200
0 2 4 6 t(s)
-20
(c)
-40
0 2 4 6 t(s)
650
(a) 600
550
0 2 4 6 t(s)
420
(b) 380
330
0 2 4 6 t(s)
1.2
𝜙𝑠𝑑
(c) 0.6
𝜙𝑠𝑞
0
0 2 4 6 t(s)
97
Chapitre 5
Les capacités de régulation de la stratégie de contrôle proposée peuvent être observées sur la
figure 5.12. On constate que la valeur efficace de la tension de sortie est maintenue fixe à sa
valeur de référence quelle que soit la charge connectée. Cependant, de courts transitoires,
d’environ une période de la tension générée, peuvent être observés aux moments de
commutation de la charge. La chute et le dépassement de tension restent inférieurs à 10% de
la valeur nominale. La variation de la tension du bus continu, représentée sur la figure 5.12(b),
est inférieure à ±10% pendant ces transitoires de charge. Noter que cette variation de la
tension du bus continu est principalement produite par les variations de la tension du stator.
Les composantes d et q du flux statorique sont représentées sur la figure 5.12(c). Il peut être
observé que flux d’axe q est maintenu proche de zéro, reflétant ainsi l’orientation correcte du
système de contrôle vectoriel.
Composantes du courant statorique (A)
0
𝑖𝑠𝑑
(a) -8
𝑖𝑠𝑞
-16
0 2 4 6 t(s)
18 𝑖𝑟𝑑
(b) 12
𝑖𝑟𝑞
6
0 2 4 6 t(s)
5
𝑖𝑡𝑞
(c) 0
𝑖𝑡𝑑
-5
0 2 4 6 t(s)
La figure 5.13 illustre les composantes actives et réactives des courants correspondants aux
variations de charge et de vitesse de rotation considérées. Le convertisseur côté stator est
régulé afin de fournir toute la puissance réactive requise par la charge. Par conséquent,
aucune modification des courants réactifs n’est observée par la machine lors de l’impact
inductif de la charge. Le courant du stator de l’axe d est maintenu à zéro quelle que soit la
charge et donc le facteur de puissance est maintenu à l’unité. Initialement, le courant d’axe d
du convertisseur côté stator est nul, car la charge est purement résistive. Cependant, avec le
changement de la charge, ce courant compense l’augmentation et la diminution de la
puissance réactive de la charge. Les courants de l’axe q du convertisseur côté stator, du rotor
et du stator reflètent l’augmentation et la diminution de la puissance active de la charge.
98
Chapitre 5
Dans ce test, la charge connectée aux bornes du générateur est maintenue constante et la
vitesse du vent est supposée variable selon le profil représenté sur la figure 5.14. Notez que ce
profil particulier a été sélectionné pour s’assurer que la puissance éolienne ne soit pas
inférieure à la valeur minimale nécessaire pour satisfaire la demande de la charge et l’ensemble
des pertes dans le système. Les figures 5.14 à 5.16 représentent l’évolution temporelle des
variables du générateur obtenues dans les conditions de test indiquées.
Puissances absorbées par la charge (kW) et (kVAr)
4
(a) 𝑃𝑐
𝑄𝑐
2
0 5 10 15 20 t(s)
(b) 8
0 5 10 15 20 t(s)
(c) 1500
1200
0 5 10 15 20 t(s)
(d) -25
-40
0 5 10 15 20 t(s)
On peut voir à partir de la figure 5.14 que de telles conditions de vent et de charge forcent le
générateur à fonctionner au-dessous et au-dessus de la vitesse synchrone (mode hypo et
hyper synchrone). La vitesse du rotor reflète l’augmentation et la diminution de la vitesse du
vent, et le couple du générateur varie en conséquence afin de maintenir constante la puissance
délivrée à la charge. Notez que les fluctuations de la vitesse du vent sont en partie filtrées par
l’inertie du rotor et ne sont guère représentées dans les variables de la machine.
99
Chapitre 5
450
(a) 380
310
0 5 10 15 20 t(s)
650
(b) 600
550
0 5 10 15 20 t(s)
1.2
𝜙𝑠𝑑
(c) 0.6
𝜙𝑠𝑞
0
0 5 10 15 20 t(s)
La capacité du système de contrôle proposé à maintenir une tension de sortie constante sous
les variations de vitesse du vent est illustrée sur la figure 5.15. Bien que la vitesse du rotor
change sensiblement, pour cause de variations de la vitesse du vent, la régulation de la tension
semble très efficace, car la tension efficace du stator ainsi que la tension du bus continu sont
maintenues constantes à leurs valeurs de référence respectives. Une orientation correcte du
vecteur flux statorique est également obtenue en dépit des grandes variations de la vitesse du
rotor. On peut noter aussi qu’une fréquence instantanée de 50 Hz est maintenue durant toute
la durée simulée, car celle-ci est directement fixée par la structure de contrôle en appliquant
une tension de rotor avec une fréquence égale à la fréquence de glissement dérivée de la
relation de fréquence classique du générateur. Ces résultats confirment alors que la variation
de la vitesse du vent a un effet négligeable sur la dynamique de la tension du générateur, cela
en raison du processus lent de variation de la vitesse du rotor.
Les flux des puissances dans le système correspondants aux conditions de test considérées
sont représentés sur la figure 5.16. On peut noter qu’à chaque instant la puissance active
consommée par la charge est égale à la somme des puissances actives du stator et du rotor. La
répartition des puissances actives est fonction de la vitesse du rotor. En dessous de la vitesse
synchrone (mode hypo-synchrone), le rotor absorbe de la puissance active, celle-ci est
générée par le stator, ce qui provoque une augmentation de la contribution en puissance du
stator. A l’inverse, au-dessus de la vitesse synchrone (mode hyper-synchrone), l’écoulement
de la puissance du rotor est inversé, le stator et le rotor fournissent de la puissance active à la
charge, dans ce cas le stator se trouve moins chargé.
100
Chapitre 5
0
𝑄𝑠
(a) -3
𝑃𝑠
-6
0 5 10 15 20 t(s)
2
𝑃𝑡
(b) 0
𝑄𝑡
-2
0 5 10 15 20 t(s)
Enfin, on peut voir que la puissance réactive du stator est maintenue nulle durant toute la
durée de simulation, confirmant ainsi un fonctionnement avec facteur de puissance unitaire
côté stator, et la puissance réactive exigée de la charge est fourni entièrement par le CCS.
5.7. Conclusion
Le projet dont il a été question dans ce chapitre consistait à réguler l’amplitude et la fréquence
de la tension produite par une MADA fonctionnant de façon autonome et isolée d’un réseau
électrique. Bien que l’emphase ait surtout été placée sur les systèmes éoliens, les résultats
peuvent également être utilisés pour d’autres types de système de production énergétique,
comme l’hydroélectricité par exemple.
Le modèle de l’ensemble du système de génération ainsi que son système de contrôle sont
développés et présentés. Le comportement dynamique face aux changements des conditions
du vent et de charge ainsi que le contrôle du générateur y compris lors de la phase initiale
d’établissement de tension sont analysés et simulés. Les résultats obtenus ont montré de très
performances du système de contrôle proposé. Tant que l’énergie du vent disponible est
suffisante pour satisfaire la demande de la charge, l’amplitude et la fréquence de la tension de
sortie sont bien régulées. L’effet de la variation du vent sur la dynamique des tensions
générées est négligeable à cause du processus lent de variation de vitesse du rotor éolien.
Le processus d’amorçage du générateur est déclenché à partir d’une petite énergie initiale
provenant du magnétisme rémanent du générateur. Une rampe de tension de référence est
proposée pour le contrôle de l’établissement initial de la tension en minimisant les pertes
d’énergie dans le système. Il a été démontré que le choix de la rampe de référence est un
facteur décisif pour réussir le processus d’amorçage du générateur, et la valeur exacte de la
capacité du condensateur du bus continu n’est pas critique tant qu’elle dépasse une certaine
valeur minimale. Ceci est un avantage certain du système puisque le même condensateur peut
être utilisé pour différentes charges et vitesses de rotation d’arbre.
101
Chapitre 6
Chapitre 6
6.1. Introduction
Les systèmes éoliens dans les régions isolées sont généralement conjugués à des réseaux isolés
alimentés par des groupes électrogènes diesel de manière à constituer des systèmes hybrides
de production d’électricité. L’idée consiste alors à jumeler des générateurs diesels, déjà sur
place, avec une centrale éolienne. L’objectif est à la fois d’augmenter la production d’énergie
pour faire face à la demande d’énergie et de réduire les coûts de production d’électricité, en
profitant pleinement de la ressource éolienne gratuite et en réduisant au minimum la
consommation du carburant ainsi que les rejets de gaz à effet de serre.
Si le système est capable d’arrêter les groupes diesels pendant que la production éolienne est
supérieure à la demande, il serait alors classé comme un système à haut taux de pénétration
éolienne. Cette façon de concevoir l’intégration éolienne amène des économies de carburant
très intéressantes (50 à 80% selon le gisement éolien) [42], et permet en plus de réduire les
déficits d’exploitation des réseaux autonomes diesel, en apportant des économies sur
l’entretien et sur le coût de remplacement des groupes diesel. Toutefois, à cause du caractère
intermittent de l’énergie éolienne, ces systèmes d’énergie hybrides sont sujets à des problèmes
techniques complexes. Le développement de stratégies de contrôle appliquées aux systèmes
hybrides opérant en mode autonome est actuellement d’un grand intérêt pour l’industrie et
pour les centres de recherche au niveau mondial.
102
Chapitre 6
L’objectif principal d’un SHED est d’assurer en tout temps l’équilibre entre la production et
la consommation et si possible, de produire le maximum d’énergie à partir de la ressource
éolienne gratuite afin de couvrir l’investissement fait pour les générateurs et les composants
auxiliaires de l’installation. Le moyen le plus simple d’éviter une augmentation de risque de ne
pas satisfaire complètement la charge est de faire fonctionner en parallèle, et de façon
continue, les groupes diesel et le parc éolien. Dans ce type de fonctionnement, les diesel
assurent le contrôle de la tension et de la fréquence du réseau local et la production éolienne
agit comme charge négative, avec comme simple objectif de réduire la sollicitation du moteur
diesel qui reste malgré cela tout le temps en marche.
Le premier obstacle résulte des contraintes de fonctionnement des diesel. Au-delà d’une
certaine pénétration, une obligation consiste à maintenir un diesel en marche à plus de 30 %
de sa puissance nominale. Ceci limite l’énergie éolienne à un niveau de pénétration trop faible
pour en réaliser le plein potentiel et force à en rejeter une quantité appréciable [104]. De plus,
l’économie de carburant due au fonctionnement des diesels à basse puissance est modeste à
cause du rendement très faible. Garder un moteur diesel au régime de ralenti pour une
demande de puissance nulle suppose une consommation de carburant d’environ 25-30 % de
la consommation à pleine charge [105]. En agissant ainsi, l’usage dispendieux du carburant
diesel est privilégié au détriment de l’énergie éolienne gratuite. Ces systèmes sont donc plus
faciles à implanter mais leurs bénéfices sont moindres.
L’un des buts visés par les SHED est d’arrêter les groupes diesels le plus souvent possible,
idéalement dès que la puissance éolienne égale la demande instantanée, de manière à
maximiser les économies de carburant et rendre ces projets potentiellement plus profitables.
Une solution permettant d’atteindre cet objectif se base sur l’augmentation du taux de
pénétration de l’énergie éolienne. Cela consiste à utiliser un parc éolien surdimensionné pour
la charge en plus des générateurs diesel existants [43,45]. Un problème technique important
des installations semblables résulte d’une forte fluctuation de la puissance éolienne produite,
qui est généralement incompatible avec la puissance demandée par des utilisateurs. En
conséquence, les diesels doivent régulièrement tourner simplement au cas où la puissance
éolienne diminue brusquement sous le niveau de la demande. Le nombre de cycles
démarrage-arrêt peut par conséquent être très élevé. Le problème dans ce cas est l’usure
prématurée des moteurs et de leurs démarreurs. Un autre problème devant être pris en
compte est le temps nécessaire pour le démarrage du moteur. Le système peut par exemple
s’effondrer subitement pendant le démarrage si l’énergie du vent diminue très vite que le
temps nécessaire pour la phase de démarrage du moteur. En conséquence, le groupe diesel
doit être disponible en régime minimal à partir du moment où la production excédentaire
passe sous un seuil nommé réserve de puissance, considéré comme sécuritaire par rapport à
la demande instantanée. L’importance de cette réserve est qu’elle assure la fiabilité du système
mais a un effet direct sur la consommation non productive de carburant et les frais
d’entretien et d’exploitation des groupes diesels.
103
Chapitre 6
Pour faire face à ce problème, une solution consiste à incorporer un dispositif approprié de
stockage, qui cependant augmente de manière significative le coût initial de l’installation
[40,41]. Le stockage d’énergie permettra l’exploitation de l’énergie éolienne initialement
dissipée soit parce que la puissance de consommation instantanée est inférieure à la puissance
éolienne disponible, soit parce que la puissance éolienne n’est pas assez forte pour permettre
l’arrêt complet des diesels qui continuent à fonctionner à charge minimale. En stockant cette
énergie qui provient gratuitement, il est possible de la restituer plus tard et réduire la
sollicitation ainsi que la consommation des diesels. L’idée est donc de transférer l’énergie
durant les périodes ou la demande est plus faible que la production éolienne aux périodes où
la demande est plus élevée que la production. En profitant ainsi du plein potentiel éolien, il
est possible de rendre ces installations plus rentables.
La figure 6.1 montre le schéma électrique simplifié du système isolé analysé dans le cadre de
cette thèse. En plus des éléments de base qui sont le parc éolien et les diverses charges, le
système incorpore également un groupe diesel, considéré comme source de production
contrôlable, et un système de stockage d’énergie. Ces derniers dispositifs sont les éléments clé
pour accomplir les objectifs de fonctionnement de l’installation, leur rôle est la compensation
à court et à long terme des fluctuations de puissance produite par le parc éolien.
𝑃𝑊𝐺
𝑃𝐸𝑆
𝑃𝐷𝐺
Comme montré sur la figure 6.1, afin de garantir une alimentation continue de la charge,
l’installation dispose de deux systèmes de soutien, à savoir : le générateur diesel et le système
de stockage d’énergie. Une stratégie de fonctionnement est nécessaire pour permettre au
système de supervision de décider combien et quels générateurs il faut mettre en marche,
quelles charges sont connectées et comment utiliser l’unité de stockage d’énergie.
Délestage de charge
En général, une hiérarchie doit être établie entre les charges du réseau local pour les séparées
en plusieurs groupes [12]. En plus de la charge principale, le système peut contenir des
charges auxiliaires. Si la charge principale doit être alimentée sans interruption, le système de
gestion peut lancer des procédures de délestages des charges auxiliaires, au cas où les
systèmes de génération ne soient pas capables d’approvisionner toute la demande des charges
du réseau. Les charges optionnelles sont toutes des charges ayant une utilité et pouvant être
utilisées durant l’excèdent d’énergie qui autrement serait dissipé.
Groupe diesel
Le groupe diesel, dont sa puissance de sortie est contrôlable en tout instant, peut générer la
puissance active et réactive demandée dans la plage de son dimensionnement. Il peut être soit
directement connecté au réseau local soit à travers de l’électronique de puissance. Sa
puissance nominale peut être choisie de telle manière que l’approvisionnement de la charge
principale soit assuré même en absence totale d’énergie éolienne. Les générateurs diesel sont
connus par leurs dynamiques élevées et sont par conséquent bien adaptés aux applications où
des demandes soudaines de puissance sont prévues [10,46]. De plus, ils peuvent assurer des
transitions sans interruptions entre le mode ilôté et le mode parallèle.
Système de stockage
Les systèmes de stockage se distinguent par le type d’énergie effectivement stockée, par la
puissance active instantanée disponible en sortie, par la quantité d’énergie stockable, etc. La
stratégie de gestion du système de stockage est appliquée par l’intermédiaire de l’onduleur
bidirectionnel. On impose à l’onduleur réversible une consigne de puissance pour injecter ou
extraire de l’énergie du système de stockage. Le stockage est chargé du bus commun à CA
dont l’énergie peut parvenir de la production éolienne ou du générateur diesel.
Comme déjà indiqué la rentabilité du SHED est atteinte à la condition d’obtenir un taux de
pénétration élevé de l’énergie éolienne, ce qui est possible uniquement en utilisant des
systèmes de stockage associés au système éolien-diesel de haute pénétration. Cela consiste à
utiliser en plus des générateurs diesel existants une centrale éolienne surdimensionnée pour la
charge. Ainsi, lorsqu’il vente de façon régulière, les générateurs diesel et leur systèmes de
contrôle peuvent être met hors circuit. C’est donc aux générateurs éoliens d’assurer la
production des puissances et le contrôle de la tension et de fréquence du réseau [106-109].
105
Chapitre 6
Dans cette situation, le principal défi de l’installation est d’assurer en tout instant l’équilibre
entre la puissance captée par les turbines et la puissance absorbée par la charge. Puisque la
vitesse de rotation des turbines résulte de l’interaction entre le couple mécanique produit par
la turbine et le couple électrique imposé par la charge, cela implique que les variations de la
vitesse du vent et de la charge connectée se reflètent sur la vitesse de l’arbre, ce qui augmente
le risque d’instabilité des turbines. Comme le réglage de cette vitesse par la commande des
convertisseurs associés au rotor de MADA est impossible dans cette structure, donc pour
éviter une augmentation ou une diminution excessive de la vitesse de l’arbre, en la maintenant
dans sa plage admissible, un système de gestion de l’énergie doit être mise en œuvre, celui-ci
sera responsable de maintenir la vitesse de l’arbre dans la zone stable.
Ces systèmes ont donc besoin d’une gestion plus active de l’énergie afin de fournir le niveau
de tension et la fréquence requis par les charges, et en garantissant un fonctionnement dans la
zone stable pour les turbines éoliennes. Des stratégies de gestion d’énergie, pour permettre le
pilotage automatique des dispositifs de soutien ainsi que le partage efficace de la charge entre
les générateurs, sont nécessaires afin de garantir une alimentation correcte et continue de la
charge. Dans un premier temps, notre étude sera portée sur une éolienne individuelle
représentant l’ensemble du parc éolien. Par ailleurs, une stratégie de coordination entre les
différents générateurs du parc éolien est proposée dans le chapitre 7.
Dans une autre situation, la puissance éolienne disponible pourrait être faible alors que la
puissance demandée par la charge est élevée. Dans ce cas, l’énergie stockée dans l’inertie du
rotor peut compenser temporairement le manque d’énergie, ce qui provoque une réduction
de la vitesse de l’arbre. Cependant, si la vitesse de l’arbre diminue au-dessous d’un certain
seuil, la turbine éolienne entre dans une région d’instabilité et le système de génération doit
être arrêté. Par conséquent, cette situation doit être évitée.
106
Chapitre 6
Une première solution consiste à procéder au délestage des charges selon des règles de
priorité prédéfinies [110-111]. Cependant, pour assurer une alimentation continue des
charges, l’utilisation d’un groupe diesel comme système de soutien est proposé ici afin
d’ajuster et stabiliser la vitesse de l’arbre dans la zone stable. L’intégration d’un système de
stockage sera traitée dans la section suivante.
Par conséquent, le diesel fournit la différence entre la puissance éolienne disponible et celle
demandée par la charge, et la vitesse de l’arbre peut se rétablir.
Dans une autre situation, la puissance de la charge pourrait être faible alors que l’énergie
éolienne disponible est élevée. Dans ce cas, la vitesse de rotation de l’arbre augmente, le
générateur diesel peut être mis à l’arrêt et le calage des pales peut être utilisé pour limiter la
vitesse de l’arbre à son seuil haut.
Maintenant, il faut choisir les seuils haut et bas de la vitesse de l’arbre. En général, la plage de
vitesse admissible de la MADA est comprise entre 0.7-1.3 pu. Celle-ci est soit partiellement
ou totalement dans la région stable.
De toute évidence, plus la vitesse de l’arbre autorisée est élevée plus l’énergie cinétique
stockée dans l’inertie du rotor est importante, et cette énergie peut être utilisée plus tard en
cas d’un déficit énergétique. Ce qui permet alors de mieux exploiter l’énergie du vent. Compte
tenu de la dynamique relativement lente du système d’orientation des pales, le seuil haut de
107
Chapitre 6
vitesse doit être choisi comme (1.3-ε) pu, par exemple 1.2 pu, afin d’éviter les dépassements
de vitesse lors de variations brusques de la vitesse du vent ou de la charge demandée.
Pour choisir le seuil bas, deux cas peuvent être considérés, sur la base de connaissance si la
limite de stabilité est inférieure ou supérieure à la vitesse minimale admissible (0.7pu). Pour la
structure de contrôle proposée, la valeur de seuil bas peut être choisie toujours comme
(0.7+ε) pu. En effet, même si le système atteint sa limite de stabilité à l’intérieur de plage
admissible, cela entraine une réduction supplémentaire de la vitesse de l’arbre. Par
conséquent, lorsque cette vitesse atteint le seuil bas, le diesel sera sollicité pour injecter le
manque d’énergie afin d’empêcher une réduction supplémentaire de la vitesse. Le système
peut être ainsi récupéré automatiquement dans la région stable. Ce scénario sera montré dans
les essais de simulation présentés ci-après.
L’objectif de cette simulation est de valider la stratégie de gestion d’énergie proposée pour le
pilotage d’un système éolien autonome intégrant un groupe diesel comme dispositif de
soutien. Une turbine éolienne à base de MADA de 7.5 kW équipée d’un dispositif de calage
avec vitesse limite de ±10°/s est considérée dans cet essai.
Le générateur diesel est simulé par une source de tension continue connectée au réseau local à
travers un onduleur MLI triphasé qui contrôle la puissance demandée de la source continue.
Le gain 𝑘0 est choisi ici égal à 10. Dans la pratique ce gain peut être augmenté pour
compenser le délai de communication entre les différentes infrastructures de contrôle.
Le système est simulé pour conditions de vent variable autour de sa valeur nominale (10 m/s)
et une charge nominale constante sur toute la durée de la simulation. Les résultats obtenus
sont montrés sur la figure 6.3.
La puissance éolienne extractible ainsi que la puissance active demandée par la charge sont
représentées sur la figure 6.3 (c). On peut voir que parfois la puissance extractible est
inférieure à la puissance demandée. Dans cette situation, l’angle de calage des pales est
maintenu nul afin d’extraire le maximum de puissance, mais celle-ci reste encore inférieure à
la demande. Le manque de puissance est fourni par l’énergie stockée dans l’inertie de la
turbine, ce que se traduit selon le profil de la figure 6.3 (e) par une réduction de la vitesse de
l’arbre. Cependant, lorsque cette vitesse descend en dessous du seuil bas (0.8pu), le groupe
diesel injecte le déficit d’énergie afin d’assurer la puissance de la charge et empêcher une
réduction supplémentaire de la vitesse de l’arbre. Dans ce cas, la puissance fournie par la
MADA n’est plus nominale, elle varie avec la puissance éolienne disponible.
108
Chapitre 6
11
(a) 10
(b) 7.5
9.0 𝑃𝑑𝑖𝑠𝑝
(c) 7.5
6.0 𝑃𝑔
0 100 200 300 400 500 t(s)
(d) 1
1.2
(e) 1.0
0.8
(f) 2
𝐶𝑝
𝛽 𝜆
Dans une autre situation, à mesure que la vitesse de vent augmente, la vitesse de l’arbre se
rétablisse dans sa plage de fonctionnement, le GD est retiré et la MADA fournit la totalité de
la puissance demandée. La vitesse de l’arbre varie avec la vitesse du vent, à chaque fois que
son seuil haut est dépassé, la commande de calage des pales intervient pour dégrader la
conversion énergétique et limiter la vitesse de l’arbre. Les résultats obtenus montrent qu’un
dispositif de calage normal ±10º/s peut bien satisfaire cet objectif.
Dans cette section, un modèle composé à la fois d’un générateur éolien à base MADA,
d’un groupe diesel et d’une unité de stockage d’énergie externe est étudié. Deux approches
pour le contrôle de l’unité de stockage sont identifiées. Le premier est similaire au schéma de
contrôle expliqué à la section précédente, dans lequel l’unité de stockage est pilotée par la
110
Chapitre 6
vitesse de l’arbre. En d’autres termes, si la vitesse de l’arbre augmente ou diminue trop, l’unité
de stockage est utilisée pour absorber ou injecter l’excès ou le manque d’énergie afin de
maintenir la vitesse de rotation de la MADA dans sa zone de fonctionnement. Une approche
alternative consiste à utiliser la puissance mise en joue par l’unité de stockage pour contrôler
la puissance fournie à la sortie de la MADA.
Une unité de stockage d’énergie est caractérisée par la limite de sa capacité d’énergie qui est
imposée par la technologie du système et les contraintes physiques. Par conséquent, il est
nécessaire de s’assurer que le niveau d’énergie dans l’unité de stockage ne dépasse pas la limite
maximale, ni également devient inférieur à une limite minimale (surcharge et décharge
profonde dans le cas de batteries). Par conséquent, dans les deux approches de contrôle
envisagées dans cette section, l’algorithme de gestion doit non seulement être capable de
satisfaire la demande de la charge mais également d’empêcher l’unité de stockage de la
saturation. La technique expliquée ci-après est applicable pour les deux approches envisagées.
La structure de contrôle proposée est montrée sur la figure 6.5. Elle comprend la commande
de calage des pales et la gestion de niveau d’énergie dans l’unité de stockage. Tout d’abord, la
capacité maximale de l’unité de stockage doit être déterminée. En raison de la nature aléatoire
des profils réels de la vitesse du vent, le dimensionnement de l’unité de stockage requise n’est
pas une tâche facilement possible [48,106,107]. Nous supposons dans ce travail que la
capacité de l’unité de stockage est un paramètre connu.
REG
L’unité de stockage à la priorité par rapport au groupe diesel pour satisfaire la demande
d’énergie. Ainsi, en cas d’une disponibilité énergétique insuffisante, l’énergie stockée dans
l’unité de stockage diminue pour compenser le manque d’énergie. Si le niveau d’énergie de
cette unité descend en dessous du seuil minimal 𝐸𝑒𝑠 _𝑚𝑖𝑛 , le groupe diesel sera sollicité pour
∗
générer le déficit de puissance 𝑃𝐺𝐷 = −𝑘2 . 𝛥𝐸𝑒𝑠 et empêcher ainsi une diminution
supplémentaire du 𝐸𝑒𝑠 .
111
Chapitre 6
Dans une autre situation, s’il y a un surplus de l’énergie éolienne, l’énergie supplémentaire est
absorbée par l’unité de stockage et provoque l’augmentation de 𝐸𝑒𝑠 . Si cette dernière dépasse
∗
son seuil maximal 𝐸𝑒𝑠 _𝑚𝑎𝑥 , l’angle de calage est généré par le signale 𝛽𝑒𝑠 = +𝑘1 . 𝛥𝐸𝑒𝑠 afin de
réduire la puissance éolienne captée.
Le contrôle de l’angle de calage représenté sur la figure 6.5 se compose de deux parties :
𝛽∗ = 𝛽𝑒𝑠
∗ ∗
+ 𝛽𝑚 (6.2)
∗ ∗
L’angle 𝛽𝑒𝑠 fait parti de la stratégie expliquée ci-dessus et 𝛽𝑚 est généré par le contrôle
standard de la turbine qui sert à maintenir la puissance de sortie à sa valeur nominale et
empêcher la vitesse de l’arbre de dépasser la valeur maximale admissible.
L’idée derrière cette approche de contrôle est similaire à celle utilisée à la section précédente,
dans laquelle la vitesse de l’arbre est contrôlée dans sa zone de fonctionnement en utilisant le
groupe diesel. De manière similaire, l’unité de stockage peut être utilisée pour contrôler la
vitesse de l’arbre dans la zone de fonctionnement, comme cela est illustré sur la figure 6.6.
Figure 6.6. Stratégie de gestion pour unité de stockage actionnée par limites de vitesse
Etant donné qu’il n’y a pas de commande directe de la vitesse de l’arbre dans cette structure
(c.à.d. une référence spécifique de la vitesse de l’arbre), cette vitesse varie considérablement à
mesure que la vitesse du vent et la puissance de la charge changent. Lorsque la charge
connectée est inférieure à la puissance éolienne disponible, la vitesse de l’arbre augmente, et si
celle-ci dépasse la valeur de seuil haut 1.2pu, l’unité de stockage absorbe l’énergie
supplémentaire grâce à une demande de puissance 𝑃𝑒𝑠∗ = +𝑘3 . 𝛥Ω𝑤 contrôlée par son
interface de connexion au réseau. Par conséquent, la vitesse s’arrête de croître.
112
Chapitre 6
de stockage est sollicitée pour injecter une demande de puissance 𝑃𝑒𝑠∗ = −𝑘3 . 𝛥Ω𝑤 afin de
compenser le manque d’énergie et empêcher une diminution supplémentaire de la vitesse.
En comparant cette structure avec celle proposée dans la section précédente, (c’est à dire sans
l’intégration de l’unité de stockage), l’unité de stockage fonctionne ici comme un tampon
d’énergie entre le générateur éolien, d’un côté, et le groupe diesel de l’autre côté. Cela peut
aider à réduire la fréquence des événements dans lesquels le diesel est sollicité, et donc
d’économiser plus de carburant.
Résultats de simulation
Cette partie simule le modèle illustré dans la figure 6.6. Les mêmes paramètres du générateur
éolien simulé dans la section précédente sont considérés dans cet essai. L’unité de stockage et
le groupe diesel sont simulés par des sources de tension continue connectées au réseau local
par des convertisseurs triphasés CA/CC. Pour permettre d’illustrer les différents scénarios
possibles sur de courtes périodes de simulation, une unité de stockage de faible capacité est
considérée dans cet essai. Les paramètres de simulation sont donnés en annexe D.2.
Comme on peut le voir à partir de la figure 6.6, l’unité de stockage est équipée du contrôle de
limites de la vitesse d’arbre et de système de gestion de niveau d’énergie expliquée ci-dessus.
Les gains associés à l’algorithme de gestion sont déterminés par essais et erreurs. Dans la
pratique, ces gains doivent être conçus en tenant compte de la dynamique de l’unité de
stockage et celle du groupe diesel. Plus la dynamique est lente, plus des gains importants sont
nécessaires. En outre, s’il y a un délai pour l’activation de l’unité de stockage et du GD, les
valeurs de seuil haut/bas peuvent être diminuées/augmentées afin de compenser le retard.
L’essai de simulation est effectué sous des conditions de vent variable autour de 9m/s et une
charge résistive de 5 kW maintenue constante sur toute la durée de simulation (figure 6.7).
Les résultats de simulation obtenus sont montrés dans la figure 6.8.
Profil de la vitesse du vent en (m/s)
10
(a) 9
(b) 5
113
Chapitre 6
7
𝑃𝑑𝑖𝑠𝑝
6
(a)
5
4 𝑃𝑔
0
(b)
-1
-2
1.2
(c) 1.0
0.8
150
(d) 100
50
(e) 2
1.0
(f) 0.5
Figure 6.8. Résultats de simulation pour unité de stockage actionnée par limites de vitesse
114
Chapitre 6
Avec cette structure de contrôle, l’inertie de la turbine est exploitée en tant que mécanisme de
stockage qui peut avoir l’avantage de réduire la capacité de l’unité externe requise. Comme
nous pouvons le voir sur la figure 6.8 (c), la vitesse de l’arbre varie assez souvent du seuil bas
au seuil haut. Cette approche de contrôle exige, comme le montre la figure 6.8 (b), que l’unité
de stockage s’allume et s’éteigne très fréquemment, ce qui peut ne pas être souhaitable pour
certaines technologies de stockage. Néanmoins, on peut noter que l’augmentation de l’inertie
de la turbine peut entraîner une variation plus lente de la vitesse de l’arbre, lequel, à son tour,
peut réduire la fréquence d’allumage ou d’extinction de l’unité de stockage.
Le principal inconvénient de cette approche est plus évident lorsque l’énergie disponible est
excédentaire. Dans de tels cas, le générateur éolien devrait générer le maximum d’énergie
possible afin de minimiser la sollicitation du diesel en cas de déficit d’énergie. Cela implique
que la turbine éolienne doit être contrôlée sous le mode MPT, ce qui n’est pas le cas dans la
structure de contrôle proposée. La puissance active de l’unité de stockage peut être utilisée
pour contrôler la puissance de sortie de la MADA. Ceci fera l’objet de la section suivante.
Comme déjà souligné, pour une MADA contrôlée en mode V-f, il est nécessaire de satisfaire
une proportionnalité entre les courants d’axes en quadrature afin de maintenir l’orientation
correcte du flux de la machine. Par conséquent, la puissance électrique ne peut être contrôlée
que via un dispositif extérieur. Cette section propose un schéma de contrôle utilisant la
puissance de l’unité de stockage pour contrôler le générateur éolien sous le mode MPT.
115
Chapitre 6
Où 𝑃𝑐 est la puissance demandée par la charge, et 𝑃𝑒𝑠 est la puissance mise en joue par
l’unité de stockage. Cette expression montre que la régulation de la puissance de sortie de la
MADA peut être réalisée via le contrôle de 𝑃𝑒𝑠 .
La structure de contrôle proposée utilise un correcteur de type PI qui traduit l’erreur entre la
puissance de référence et celle mesurée en une quantité de puissance à absorber ou à injecter
par l’unité de stockage. La puissance de la charge est considérée comme une perturbation
externe, et peut être négligée dans la conception du correcteur.
Avec 𝐾𝑜𝑝𝑡 est un coefficient constant qui caractérise chaque turbine éolienne.
Résultats de simulation
Le modèle simulé dans cette section est celui représenté en figure 6.9. Le contrôle de l’angle
de calage et la gestion de niveau d’énergie dans l’unité de stockage sont identiques à ceux
illustrés sur la figure 6.5. Pour une évaluation comparative des deux approches de contrôle, le
profil de la vitesse du vent utilisé ainsi que le scénario de simulation sont identiques à ceux
présentés dans l’essai précèdent. Les résultats obtenus sont montrés dans la figure 6.10.
116
Chapitre 6
7
𝑃𝑑𝑖𝑠𝑝
6
(a)
5
4
𝑃𝑔
0
(b)
-1
-2
1.1
(c) 1.0
0.9
150
(d) 100
50
(e) 4
(f) 0
-1
Comme pour la figure 6.8, en cas d’une disponibilité excédentaire de l’énergie de vent, le
niveau d’énergie stockée augmente, et une fois son seuil haut est atteint, l’angle de calage
intervient pour empêcher une augmentation supplémentaire. Il est à noter que contrairement
à la stratégie précédente, la vitesse de l’arbre n’augmente pas jusqu’au seuil supérieur puisque
celle-ci est contrôlée indirectement afin d’extraire le maximum d’énergie disponible.
Similairement aux résultats du test précèdent, en cas d’une disponibilité énergétique
insuffisante, l’unité de stockage fournit le manque d’énergie pour satisfaire la charge et
empêcher une réduction supplémentaire de vitesse, cela se traduit par une baisse de son
niveau d’énergie. Contrairement à la figure 6.8, la vitesse de l’arbre ne diminue pas
sensiblement, ceci est dû au fait que dans la première structure, l’inertie de la turbine est
exploitée en tant que mécanisme de stockage et son énergie cinétique diminue pour
compenser le déficit d’énergie. Cependant, dans la figure 6.10, la vitesse de l’arbre reste à des
valeurs relativement élevées afin de suivre la courbe de rendement optimal de la turbine. En
conséquence, comme le montre la figure 6.10 (f), aucune énergie n’est exigée au diesel.
7
Puissance active (kW)
3
**** stockage actionné par limites de vitesse
**** stockage utilisé pour réglage de vitesse
1
Afin de montrer que le système est sous le mode MPT, nous avons représenté sur la figure
6.11 les points de fonctionnement sur les caractéristiques puissance-vitesse de la turbine
simulée. Celle-ci montre clairement que la puissance de sortie de la MADA suit la courbe de
rendement optimale de la turbine. Ces résultats démontrent alors la capacité du système de
contrôle proposé à contrôler la MADA sous le mode MPT via la régulation de la puissance
mise en joue par l’unité de stockage. On peut conclure que cette approche de contrôle peut
réduire considérablement la sollicitation du GD, et donc sa consommation de carburant.
118
Chapitre 6
6.7. Conclusion
Dans un premier temps un système sans unité de stockage externe est considéré. Dans ce cas,
l’inertie de l’éolienne est exploitée comme système de stockage à court terme de sorte que la
vitesse de l’arbre peut être considérée comme un indicateur de l’excès ou de manque
d’énergie dans le système. De cette façon, si la vitesse de l’arbre dépasse son seuil haut, le
mécanisme d’orientation des pales intervient pour limiter la puissance convertie. De même, si
la vitesse diminue en dessous de son seuil bas, le diesel est sollicité pour injecter le déficit
d’énergie. Les seuils haut et bas de vitesse peuvent être choisis pour maintenir la vitesse de
l’arbre dans la zone de fonctionnement (c’est-à-dire 0,7-1,3 pu). Il a été démontré que la
structure de contrôle proposée empêche une réduction supplémentaire de la vitesse de l’arbre
et récupère automatiquement le système d’une possible instabilité.
Par la suite, l’intégration d’une unité de stockage dans le système analysé est suggérée afin
d’améliorer la rentabilité de l’installation en absorbant l’excédent d’énergie éolienne pour
pouvoir le restitué en cas de déficit énergétique. Deux méthodes de contrôle de l’unité de
stockage ont été étudiées. La première méthode exploite l’inertie de la turbine en tant que
mécanisme stockage. Par conséquent, la vitesse de l’arbre indique le manque ou l’excès
d’énergie. Dans ce schéma, lorsque la vitesse d’arbre est inférieur ou supérieur à un certain
seuil, l’unité de stockage injecte/absorbe le déficit/excès d’énergie. Dans la seconde
approche, la puissance de l’unité de stockage est régulée afin de contrôler la puissance générée
par la MADA. Dans les deux approches, une stratégie de gestion d’énergie est mise en œuvre
pour maintenir le niveau d’énergie de l’unité de stockage dans ses limites. Il a été démontré
par des simulations que la régulation de la puissance de l’unité de stockage pour contrôler la
MADA sous le mode MPT peut réduire considérablement les sollicitations du diesel.
L’étude menue dans ce chapitre a été portée sur une éolienne individuelle représentant
l’ensemble du parc éolien. La stratégie de coordination entre les différents générateurs du
parc éolien est l’objet du chapitre suivant.
119
Chapitre 7
Chapitre 7
Coordination entre générateurs éoliens opérant dans un
microréseau autonome
7.1. Introduction
Dans le chapitre précédent nous avons montré que le système de contrôle proposé assure
largement la stabilité du microréseau autonome analysé, en maintenant la vitesse de l’arbre
dans la zone admissible, et permet aussi à la production éolienne d’assurer la totalité de la
charge demandée tant que la disponibilité de l’énergie du vent est suffisante. L’étude a été
effectuée sur une éolienne individuelle représentant la totalité de la production éolienne.
Cependant, lorsqu’un parc éolien est considéré, la coordination entre les générateurs éoliens
devient un aspect très important. Le défi est de garantir un partage efficace de la charge entre
les générateurs connectés afin qu’il y ait un équilibre de puissance dans le réseau, en même
temps que l’on contrôle les paramètres principaux du réseau local. Ces difficultés sont
ajoutées à ceux liés à la disparité entre la puissance produite et celle consommée par la charge.
Le travail présenté dans ce chapitre est une contribution à l’intégration d’un parc éolien dans
un microréseau autonome. Il débute par une brève description des principales techniques de
contrôle utilisées pour le partage de puissance entre des générateurs parallèles. La technique
basée sur les caractéristiques du statisme est ensuite adoptée pour le contrôle de la tension et
de la fréquence du réseau local. Dans un premier temps, l’interaction de partage de charge
entre les générateurs éoliens en utilisant la méthode de statisme conventionnelle est présentée
et ces performances sont discutées. Bien que cette technique assure un bon contrôle de la
tension et de la fréquence du réseau local, la répartition de charge ne tient pas compte de la
disponibilité de puissance éolienne, ce qui limite son application pour un parc éolien utilisé
comme source de tension du réseau local. Par la suite, pour tenter d’améliorer les
performances de la méthode classique, une modification qui rend le mécanisme de répartition
de charge sensible à la puissance éolienne disponible est proposée. Il sera démontré à travers
des simulations numériques que cette approche permet une utilisation meilleure de l’énergie
du vent, et en conséquence peut significativement améliorer l’efficacité énergétique des
installations hybrides éolien-diesel.
120
Chapitre 7
Considérant deux systèmes générateurs représentés par des sources de tension triphasées
contrôlables connectées en parallèle à un bus commun à CA via des impédances de liaison
comme montré sur le schéma de la figure 7.1.
Les puissances apparentes délivrées par chacun des générateurs à la charge sont données par :
Les courants délivrés par les deux sources peuvent être exprimés par :
𝑉1 − 𝑉𝑐 𝑉1 cos 𝛿1 − 𝑗 sin 𝛿1 − 𝑉𝑐
𝐼1 = = (7.3)
𝑍1 𝑅1 + 𝑗𝑋1
𝑉2 − 𝑉𝑐 𝑉2 cos 𝛿2 − 𝑗 sin 𝛿2 − 𝑉𝑐
𝐼2 = = (7.4)
𝑍2 𝑅2 + 𝑗𝑋2
Comme le montre ces expressions, l’impédance de sortie affecte les composantes active et
réactive des courants circulant entre les deux sources. Une hypothèse conventionnelle est de
considérer que l’impédance de sortie est principalement inductive, ce qui est souvent justifié
par la grande valeur de l’inductance du filtre de sortie [112-113]. Dans cette situation, les
expressions des puissances actives et réactives peuvent être déduites :
𝑉𝑖 . 𝑉𝑐
𝑃𝑔_𝑖 = . sin 𝛿𝑖 (7.5)
𝑗𝑋𝑖
𝑉𝑖 . 𝑉𝑐 . cos 𝛿𝑖 − 𝑉𝑐2
𝑄𝑔_𝑖 = (7.6)
𝑗𝑋𝑖
121
Chapitre 7
Comme les générateurs sont commandés en tension, chacun peut imposer indépendamment
de la charge une tension de sortie avec une amplitude et une fréquence relativement rigides.
Alors, sans aucun contrôle supplémentaire, un grand courant de circulation peut s’écouler
entre les deux sources en parallèle, même si elles sont correctement synchronisées au moment
de la connexion [114]. Or, il est souhaitable de répartir la charge entre les générateurs en
fonction par exemple de leur puissance nominale ou d’une autre considération. Nous avons
donc besoin d’une méthode de coordination entre les générateurs pour pouvoir effectuer
cette répartition automatiquement. Cela peut être réalisé en utilisant différentes méthodes.
Les méthodes ou techniques de contrôle utilisées pour le partage de puissance entre des
générateurs parallèles peuvent être regroupées en deux grandes catégories : les méthodes
utilisant un contrôle centralisé et les méthodes utilisant un contrôle local [115-117]. Un
résumé de ces deux approches est présenté ci-après.
Tel que montré sur la figure 7.2, ce système de partage est basé sur un contrôle central qui
produit les consignes de puissance de chaque générateur connecté au nœud d’interconnexion.
Cette stratégie a besoin de la mesure de la puissance totale absorbée par la charge, ce qui n’est
pas facile lorsque la charge est distribuée ou lorsque les unités de production sont éloignées
entre elles. De plus, un lien de communication rapide est nécessaire entre les différents
contrôleurs, ce que peut nuire à la fiabilité du système et exige en général un investissement
élevé qui n’est pas attrayant pour les systèmes de petite taille [117-118].
122
Chapitre 7
L’inconvénient le plus évident est la redondance du système, car le système présente un seul
point d’échec, qui est le générateur maître. En effet, un certain niveau de réserve de puissance
active est nécessaire pour contribuer au contrôle de fréquence et pouvoir faire face
efficacement à des changements rapides de charge. Etant donné la capacité limitée des
générateurs éoliens pour compenser les déséquilibres de puissances, la stabilité du réseau peut
être compromise. En conséquence, cette approche peut ne pas être appropriée pour un parc
éolien utilisé comme seule source de tension et de fréquence dans le réseau. Elle vise alors
uniquement l’opération en mode maitre pour les sources contrôlables, car seulement ce type
de source permet d’assurer la fiabilité et la qualité de service électrique [28,119].
Pour une meilleure intégration du parc éolien dans le réseau autonome analysé, tous les
générateurs éoliens actifs doivent partager le réglage de la tension et de la fréquence du réseau
local, tout en assurant l’équilibre entre la production et la consommation. Ceci peut être
réalisé en utilisant des méthodes de contrôle local qui permettent de réduire la dépendance du
lien de communication. C’est l’objet de la suite de ce chapitre.
La technique basée sur les courbes de statisme est la technique de contrôle local la plus
connue dans la littérature pour le contrôle de sources en parallèle [120-121]. Cette technique
est basée sur l’émulation du comportement des générateurs électriques conventionnels qui
ajustent leur fréquence de sortie en fonction de la puissance injectée. Dans ces systèmes,
l’information de variation de vitesse due aux déséquilibres entre la puissance générée et celle
absorbée est utilisée par le régulateur de vitesse pour faire varier la puissance entrainante.
Cette technique semble plus appropriée pour un microréseau où le parc éolien est utilisé
comme seule source de tension et de fréquence du réseau. En effet, cette approche permet à
l’ensemble des générateurs éoliens de contribuer à un contrôle partagé de la tension et de la
fréquence du réseau local, et cela sans nécessairement avoir besoin d’un lien de
communication entre les différents points de contrôle ni d’un système de supervision central.
Les propres paramètres du réseau auxquels tous les générateurs ont accès, essentiellement la
fréquence du réseau, agissent comme signal de communication et réalisent le partage de
puissance entre les générateurs actifs.
Les éléments principaux de cette technique sont les courbes de statisme qui mettent en
rapport la fréquence et la tension de sortie avec les puissances générées. En se basant sur
l’analyse des flux de puissance présentée dans la section 7.2, les caractéristiques du statisme
dans la forme la plus simple peuvent être exprimées par les relations linéaires suivantes :
123
Chapitre 7
𝑓 = 𝑓0 − 𝑚. 𝑃 (7.7)
𝑉 = 𝑉0 − 𝑛. 𝑄 (7.8)
Ces deux équations constituent le réglage primaire en fréquence et en tension des générateurs
classiques. Dans ces équations 𝑓0 et 𝑉0 sont la fréquence et l’amplitude de la tension de sortie
du générateur à l’état sans charge (point de consigne), 𝑚 et 𝑛 sont respectivement les
coefficients de proportionnalité entre la puissance active et la variation de fréquence, et entre
la puissance réactive et la variation de tension. Ils peuvent être exprimés comme :
Δ𝑓
𝑚= (7.9)
𝑃𝑚𝑎𝑥
Δ𝑉
𝑛= (7.10)
𝑄𝑚𝑎𝑥
Où 𝑃𝑚𝑎𝑥 et 𝑄𝑚𝑎𝑥 sont les puissances active et réactive maximales du générateur (valeurs
nominales), Δ𝑓 et Δ𝑉 sont les écarts de fréquence et de tension admissibles qui expriment
l’excursion totale de la fréquence et de la tension pour la plage de puissance complète. La
figure 7.3 illustre ces caractéristiques basées sur les équations 7.7 et 7.8.
Lorsque plusieurs générateurs sont couplés, la loi de répartition de charge entre les
générateurs parallèles est parfaitement définie par la condition d’égalité de fréquences. En
d’autres termes, le système utilise un changement de la fréquence et de la tension du bus
d’interconnexion pour déterminer la quantité de puissance que chaque générateur doit
injecter. Tel que indiqué sur la figure 7.4, cette stratégie est représentée par les droites de
statisme définies par leurs pentes et par leurs points d’intersection (point de consigne).
124
Chapitre 7
En régime permanent, les générateurs couplés fonctionnent avec une nouvelle fréquence et
tension stable pour déterminer la contribution en puissance de chaque générateur afin
d’assurer le maintien de l’équilibre de la production et de la consommation et éliminer les
courants de circulation. Le choix des coefficients de proportionnalité selon 7.11 et 7.12
garantit que les puissances actives et réactives échangées par chaque générateur sont partagées
au prorata de leur puissance nominale respective.
125
Chapitre 7
De cette manière, la puissance active de chaque générateur peut être contrôlée en faisant
varier la fréquence de la tension de sortie, et la puissance réactive peut être régulée en variant
l’amplitude de la tension de sortie.
L’implantation de la courbe de statisme P-f peut être mise sous forme de schéma bloc illustré
sur la figure 7.6.
Le point de consigne de fréquence sera toujours réglé à 50 Hz, mais en pratique, le point de
consigne peut augmenter afin de compenser la chute de fréquence [122].
Des considérations similaires peuvent être prises pour le contrôle V-Q. A travers cette
boucle, il est mis en rapport l’amplitude de la tension générée par le stator et la puissance
réactive fournie par celui-ci. Le contrôle est basé sur l’équation suivante :
Le schéma bloc de la boucle de contrôle de puissance réactive est montré sur la figure 7.7. De
la même façon, la machine appliquera une tension déterminée à chaque puissance réactive et
vice versa.
Cependant, comme la tension est une grandeur locale, les impédances des câbles ne
permettent pas un partage précis de la puissance réactive entre les générateurs [123].
126
Chapitre 7
Bien que la technique du statisme conventionnelle ait une haute flexibilité et une haute
fiabilité par rapport aux techniques de partage avec contrôle centralisé, il y a plusieurs
inconvénients qui limitent son application, en particulier, ceux indiqués ci-dessous :
Dans le microréseau autonome, toutes les sources connectées partagent le même signal de
fréquence afin que la puissance active puisse être bien répartie en fonction de la courbe de
statisme f-P correspondante à chaque source. A l’inverse de la fréquence, la tension n’est pas
une variable globale dans le réseau et les chutes de tension sur les impédances de liaison
peuvent être importantes et différentes parmi les générateurs parallèles. Ainsi, tout
changement de charge peut dévier l’amplitude de la tension à chaque bus de sa valeur
nominale. Par conséquent, les générateurs qui sont proches du point d’interconnexion ont
plus d’effet pour la compensation de la puissance réactive. Cette inégalité d’impédances de
liaison affecte significativement la précision du partage de la puissance réactive basé sur la
caractéristique V-Q conventionnelle et peut entraîner un courant réactif en circulation [125].
Dans [128], une transformation virtuelle des puissances active et réactive a été développée
pour le découplage de contrôle de puissances et l’amélioration de la stabilité du système.
Cependant, cette méthode ne peut pas simultanément assurer le découplage de contrôle des
puissances active et réactive et résoudre le problème de précision de partage de la puissance
réactive. Une combinaison de la méthode de statisme conventionnelle avec un algorithme de
partage de puissance est proposée dans [123] afin d’améliorer la précision de partage de
puissance réactive. Cette technique exige un lien de communication numérique pour
transmettre les signaux de réglage supplémentaire à chaque unité pour qu’elles corrigent les
points de consigne de la puissance réactive.
127
Chapitre 7
Une autre façon plus intéressante est basée sur le contrôle de l’interface de connexion de la
source par le concept d’impédance virtuelle [118,124,125]. Plus précisément, l’inductance
virtuelle peut efficacement réduire le couplage entre les puissances actives et réactives en
présentant une impédance principalement inductive même dans un réseau basse tension avec
des lignes résistives. Ceci se fait sans connexion physique de composants passifs à la sortie.
D’autre part, la capacité d’incorporer l’effet de la chute de tension de ligne dans le schéma de
contrôle de puissance améliore significativement le contrôle de puissance réactive et la
précision de partage. En conséquence, cette approche est considérée dans la littérature
comme un moyen prometteur de fournir des performances élevées dans les systèmes
microréseaux [124,125,128].
Dans toutes les recherches citées précédemment, l’aspect disponibilité de l’énergie primaire
n’est pas pris en considération. La répartition des contributions des générateurs parallèles est
effectuée habituellement au prorata de leurs puissances nominales respectives. Cependant,
dans le cas d’un microréseau autonome dominé par des sources d’énergie intermittentes,
comme les générateurs éoliens, la répartition de la puissance active devrait tenir compte de la
disponibilité de puissance et de la capacité de chaque système. Dans ce sens, la régulation de
la puissance active devrait répondre à la demande de puissance au point de connexion et
partagent la puissance active en fonction de la disponibilité énergétique et de la capacité de
chaque générateur. Nous montrons que la prise en compte de disponibilité énergétique peut
significativement améliorer l’efficacité des installations autonomes hybrides éolien-diesel.
C’est la principale préoccupation de la suite de ce chapitre.
L’interaction de partage de charge entre les deux générateurs est illustrée sur la figure 7.8.
Supposant une fréquence de fonctionnement initiale 𝑓𝑠 qui correspond à des puissances de
sorties 𝑃1 et 𝑃2 pour respectivement le premier et le second générateur. Si la puissance
extractible de l’un des générateurs, le premier par exemple, baisse en dessous de la
contribution requise, sa puissance de sortie diminue en conséquence de 𝑃1 à 𝑃1′ . Cette
réduction est acceptable et évidement inévitable. Cependant, cela déplacera la fréquence 𝑓𝑠
vers un nouveau point de fonctionnement 𝑓𝑠′ . En conséquence, le second générateur est
contrait de réduire sa puissance de 𝑃2 à 𝑃2′ pour se conformer à la nouvelle fréquence.
128
Chapitre 7
Le problème avec cette méthode se pose donc lorsque l’énergie du vent disponible n’est pas
suffisante pour répondre à la contribution demandée au générateur associé, puisque cela
oblige tous les autres générateurs parallèles à réduire également leurs puissances de sortie
indépendamment de leurs capacités de génération disponibles. Etant donné que dans le
réseau autonome analysé le déficit d’énergie est compensé par un générateur diesel, en
conséquence, l’énergie demandée à celui-ci ne sera pas optimisée. Ceci est dû à l’insensibilité
de la méthode conventionnelle à la puissance éolienne disponible.
Par conséquent, au lieu de contrôler la puissance active avec un gain de chute P-f constant,
une commande de puissance peut être réalisée en ajustant de manière adaptative ces gains de
129
Chapitre 7
chute. Ceci peut être obtenu en faisant en sorte que les gains de chute de fréquence varient en
fonction cubique de la vitesse de l’arbre, c’est-à-dire qu’ils varient en fonction de la courbe
optimale de puissance du générateur associé.
Δ𝑓
𝑚𝑖 = (7.15)
𝐾𝑜𝑝𝑡 _𝑖 . Ω3𝑤 _𝑖
De cette façon, les gains introduits diffèrent de ceux que l’on trouve avec la méthode
conventionnelle, à savoir que la puissance maximale considérée ici est la puissance éolienne
optimale et non pas la puissance nominale de la machine.
En ce qui concerne la répartition de la puissance réactive, elle doit tenir compte de la capacité
maximale disponible de chaque générateur. Il a été démontré dans le chapitre 4 que la
capacité d’absorption ou de production de la puissance réactive n’est pas uniquement liée à la
puissance nominale du générateur mais aussi de la puissance active instantanée.
𝛥𝑉
𝑛𝑖 = (7.16)
𝑄𝑖_𝑚𝑎𝑥
Avec 𝑄𝑖_𝑚𝑎𝑥 est la puissance réactive maximale que peut générer le générateur d’indice i.
De cette façon, le partage de puissance réactive entre les générateurs est réalisé en fonction de
la capacité maximale d’absorption ou de production de la puissance réactive et non pas en
fonction de la puissance nominale du générateur. Ainsi, le générateur qui fournit plus de
puissance active possède moins de capacité de régulation de la puissance réactive sous la
même puissance apparente.
L’objectif primaire de cette section est de montrer par des simulations numériques la capacité
d’un parc éolien équipé de courbes de statisme à contrôler la tension et la fréquence du réseau
local et à ajuster les points de fonctionnement des différents générateurs en utilisant
uniquement des mesures locales, sans unité de contrôle centralisé pour le parc éolien. En
second lieu, il s’agit d’évaluer la méthode à gains variables proposée et de comparer ses
performances avec ceux obtenues par la méthode conventionnelle à gains fixes.
130
Chapitre 7
Pour des raisons de clarté des résultats de simulation et aussi réduire le temps de calcul
nécessaire, le modèle d’essai considéré comprend seulement deux turbines éoliennes à base de
MADA. Celles-ci assurent l’alimentation d’une charge triphasée à travers des impédances de
liaison, comme le montre la figure 7.10. Le contrôle de la tension et de la fréquence du réseau
local est assuré par le parc éolien à l’aide des méthodes de statisme expliquées ci-dessus. Les
écarts admissibles de fréquence et de tension sont choisis comme Δf=1Hz et ΔV=10V.
Dans les simulations effectuées, les paramètres des deux générateurs sont choisis identiques
afin de faciliter l’observation de la précision de partage de puissance active. Cependant, les
valeurs d’impédance de liaison sont intentionnellement sélectionnées pour être différentes
afin de montrer les effets des chutes de tension dus aux inégalités d’impédances sur la
précision de partage de puissance réactive.
Comme illustré sur la figure 7.10, chaque turbine a son propre système de gestion d’énergie
qui contrôle la vitesse d’arbre dans la zone stable. Tel que indiqué dans le chapitre précédent,
la vitesse d’arbre de chaque turbine est un indicateur de la disponibilité énergétique et
peuvent donc être utilisées pour actionner le générateur diesel afin de maintenir la vitesse et
compenser le déséquilibre de puissance dans le réseau.
Ainsi, si la vitesse de l’un des générateurs parallèles diminue en dessous du seuil bas, le groupe
diesel sera sollicité pour injecter le manque d’énergie afin de maintenir la puissance
demandée. Dans le cas d’un système multi-turbines la somme ∑PGD peut être formée et
communiquée au contrôleur du groupe diesel :
𝑛
∗
𝑃𝐺𝐷 = 𝑃𝐺𝐷_𝑖 (7.17)
1
131
Chapitre 7
Noter que cette étude s’est focalisée sur le partage de la puissance active et ne tient pas
compte de partage de la puissance réactive. Par conséquent, la compensation du réactive n’est
pas pris en charge dans le schéma de contrôle du générateur diesel.
Le modèle simulé dans cette section est celui montré dans le schéma de la figure 7.10. Le
détail des paramètres du système sont donnés dans l’annexe D.2. Les essais de simulation
sont effectués sous des conditions de vent variable et une charge inductive fixe sur toute la
durée de simulation. Les profils des vitesses de vent appliqués sont montrés sur la figure 7.11
(a). La puissance éolienne totale extractible correspondante ainsi que les puissances active et
réactive imposées par la charge sont représentées dans la figure 7.11 (b)
(a) : Profils des vitesses de vent appliquées en (m/s)
𝑉𝑤1
9
8
𝑉𝑤2
9
𝑃𝑐
6 𝑄𝑐
3
100 200 300 400 500 (s)
Le partage de charge est simulé pour la technique de statisme conventionnelle avec gains
constants et pour la technique proposée avec gains variables. Les mêmes conditions de vent
et de charge sont considérées pour les deux essais effectués afin de pouvoir comparer les
performances des techniques choisies.
La méthode de partage de charge conventionnelle a été testée pour le réseau de la figure 7.10,
avec des gains de chute fixes définis par les équations 7.9 et 7.10 en utilisant les valeurs
données dans l’annexe D.2. Les résultats de simulation obtenus sous les conditions de vent et
de charge définis auparavant sont donnés dans la figure 7.12.
132
Chapitre 7
6000
𝑃𝑑𝑖𝑠𝑝 _1
𝑃1
4500
3000
6000
𝑃𝑑𝑖𝑠𝑝 _2
4500
𝑃2
3000
4500
𝑄𝑐
𝑄1
3000
𝑄2
1500
100 200 300 400 500 (s)
1.2
Ω2
1.0
0.8 Ω1
100 200 300 400 500 (s)
3000
2000
1000
0
100 200 300 400 500 (s)
6
𝛽2
3 𝛽1
0
100 200 300 400 500 (s)
133
Chapitre 7
50.0
49.8
49.6
220
210
Le partage de la puissance active entre les deux éoliennes est illustré sur les figures 7.12 (a et
b). On constate que lorsque la contribution requise est disponible sur les deux générateurs, la
puissance active de sortie de chaque MADA est fixe, et la charge demandée est partagée en
égalité entre les deux générateurs choisis ici de puissances nominales identiques. Dans ce cas
les angles de calage des pales contrôlent les vitesses d’arbres associées et aucune puissance
n’est exigée au générateur diesel pour satisfaire la puissance demandée.
A chaque fois que la puissance éolienne disponible dans l’un des générateurs devient
inférieure à la contribution requise, son angle de calage devient nul, cela provoque une
réduction de la vitesse de l’arbre au-dessous de son seuil bas qui active le générateur diesel
pour injecter le déficit d’énergie. L’analyse des résultats montre bien que la diminution de la
contribution en puissance de l’un des générateurs entraine la réduction de puissance de l’autre
générateur indépendamment de sa puissance éolienne disponible. En conséquence, la
génération totale de puissance devient plus inférieure à la charge, ce qui entraîne une
sollicitation supplémentaire du groupe diesel afin de satisfaire la puissance demandée et de
maintenir le système dans la plage stable. Cela valide la stratégie de gestion d’énergie proposée
pour pilotage du groupe diesel.
La puissance réactive demandée par la charge est répartie entre les deux générateurs éoliens,
comme cela est montré sur la figure 7.12 (c). Contrairement au partage de puissance active ou
la puissance est répartie à égalité avec une bonne précision en raison de la caractéristique
globale de la fréquence du réseau, la précision du partage de puissance réactive est médiocre
en raison de l’inégalité des impédances de liaison introduite dans le système simulé. En effet,
les amplitudes de tension de sortie de chaque MADA ne sont pas identiques, et suite à cela la
précision du partage de puissance réactive est dégradée.
On peut noter que ces résultats sont obtenus au détriment d’un très faible écart de fréquence
et de tension du réseau local, comme le montre respectivement les figures 7.12 (g) et (h).
134
Chapitre 7
Le même modèle simulé précédemment est testé ici pour un partage de charge dynamique
avec des gains de chute variables définis par l’équation 7.15 en utilisant une estimation de la
puissance éolienne disponible. Les résultats de simulation obtenus sous les mêmes conditions
de vent et de charge définis auparavant sont montés dans la figure 7.13.
(a) : Puissance active injectée par la MADA-1 en (W)
6000
𝑃𝑑𝑖𝑠𝑝 _1
4500
𝑃1
3000
100 200 300 400 500 (s)
6000
𝑃𝑑𝑖𝑠𝑝 _2
4500
𝑃2
3000
100 200 300 400 500 (s)
4500
𝑄𝑐
3000
1500 𝑄1
0 𝑄2
100 200 300 400 500 (s)
1.2
1.0
Ω2 Ω1
0.8
100 200 300 400 500 (s)
2000
1000
135
Chapitre 7
50.0
49.8
49.6
220
210
Les figures 7.13 (a) et (b) montrent les puissances actives de sortie de chaque MADA avec les
puissances extractibles associées. En comparaison avec les résultats obtenus dans le test
précédent, les puissances actives générées ne sont pas identiques et varient en fonction de la
disponibilité du vent. Cela en raison de la méthode de gains variables qui fait que les
générateurs partagent la demande de charge non pas seulement en fonction de la capacité
nominale des générateur mais aussi selon la puissance éolienne disponible. Il est à noter que
la puissance générée par le parc est lisse et la plus part du temps égale à celle demandée, en
dépit d’une puissance de sortie variable de chaque générateur.
L’analyse de ces résultats montre bien que la flexibilité de la méthode de partage dynamique
aide les générateurs à compenser le manque d’énergie l’un de l’autre lorsque la demande de
puissance est supérieure à la puissance disponible. En conséquence, contrairement à la
première méthode mois de puissance est exigée au générateur diesel. L’exemple de scénario
simulé ici montre que les éoliennes fournissent la plus part du temps la puissance demandée
car la moyenne de la puissance combinée avoisine la charge demandée.
Le partage de puissance réactive exigée au parc éolien est illustré sur la figure 7.13 (c).
Comme précédemment, celui-ci est largement influencé par l’inégalité des impédances de
liaison. On constate aussi à mesure que la puissance active injectée de chaque générateur
varie, la puissance réactive varie en conséquence. Cependant, la puissance réactive totale du
parc éolien est toujours fixe à la puissance réactive demandée par les charges.
136
Chapitre 7
L’évolution de la fréquence du réseau local est montrée sur la figure 7.13 (g). Bien que les
variations de fréquence soient légèrement supérieures à celles obtenues par la première
méthode, celles-ci restent inférieures à 0.5 Hz. Enfin, la tension au point de connexion
commun est bien régulée à la valeur désirée, comme cela est montré sur la figure 7.13 (h).
7.7. Conclusion
Ce chapitre considère un parc éolien à base de MADAs équipées de courbes de statisme pour
le contrôle de la tension et de la fréquence du réseau autonome, dans un contexte où les
MADAs partagent une partie importante de la charge demandée. Dans un premier temps,
l’interaction de partage de charge entre les générateurs éoliens en utilisant la méthode du
statisme conventionnelle est présentée. Cette méthode assure un partage de charge
proportionnellement aux capacités nominales respectives des générateurs. Par la suite, des
améliorations de cette méthode sont proposées pour la prise en compte de l’énergie éolienne
disponible. Les résultats de simulation ont démontrés la capacité de la méthode à gains
variables à forcer les générateurs éoliens à compenser le manque d’énergie l’un de l’autre, et à
réduire considérablement l’énergie exigée au groupe diesel. Cela est obtenu tout en assurant
un bon contrôle de la fréquence et de la tension du réseau local. Cette méthode est alors
suggérée afin d’améliorer l’efficacité des systèmes hybride éolien-diesel.
137
Conclusion générale
Le travail réalisé dans cette thèse s’est porté sur le développement des stratégies de contrôle
des aérogénérateurs à base de MADAs pour améliorer leur intégration dans les systèmes
électriques. La problématique liée à l’augmentation du taux de pénétration d’énergie éolienne
dans les systèmes électriques est traitée en deux applications différentes : d’une part, un parc
éolien connecté au réseau électrique conventionnel, et d’autre part, son intégration dans des
réseaux isolés fonctionnant en mode autonome.
Ces deux exemples ont permis d’analyser deux stratégies de contrôle différentes. Dans le
premier cas, l’objectif concerne la supervision et la gestion des puissances d’un parc éolien
pour son intégration dans la gestion du réseau électrique, à l’image des centrales électriques
conventionnelles. Dans cette optique, une supervision centralisée des puissances active et
réactive a été développée en adoptant un algorithme de partage adéquat. Dans le second cas,
l’objectif est de garantir le niveau de tension et de fréquence requis, tout en assurant un
partage efficace de la charge demandée. Plusieurs algorithmes de gestion d’énergie ont été
développés dans ce cadre pour améliorer l’efficacité énergétique des installations hybrides.
En premier lieu, les concepts fondamentaux de la conversion de l’énergie éolienne ont été
rappelés. Les différentes architectures les plus couramment utilisées ont été exposées et
analysées en termes d’avantages qu’elles procurent. Ceci nous a permis de mettre en avant les
avantages concurrentiels qui rendent l’application de la MADA de plus en plus attractive. La
problématique de l’intégration de l’éolien dans les systèmes d’énergie électriques, devenue une
question importante dans le développement de cette ressource, est également exposée avec
un accent sur les possibilités permettant d’améliorer son intégration.
Par la suite, le modèle dynamique d’une turbine éolienne à vitesse variable a été établi et deux
stratégies de commande de l’éolienne ont été analysées, à savoir : le contrôle indirect de
vitesse par action sur le couple électrique et le contrôle de vitesse par action sur l’orientation
de pales. Ces deux stratégies ont été implémentées en vue de faire fonctionner l’éolienne soit
à une puissance demandée où pour extraire le maximum de puissance disponible. Nous avons
montré par des simulations numériques que ces deux commandes conduisent presque aux
mêmes résultats dans une stratégie de production maximale de puissance. Cependant, le
comportement dynamique de l’éolienne n’est pas le même dans une stratégie de contrôle en
puissance. Dans ce dernier cas, la dynamique quasi instantanée de la commande par action
sur le couple électromagnétique est plus adaptée pour un contrôle rapide de la puissance
active demandée. Cette stratégie peut donc être intéressante pour diminuer le creux de
fréquence dans les réseaux lors par exemple de la perte d’un groupe de production. Toutefois,
nous tenons à signaler que cela reste limité à la réserve de puissance active.
138
Conclusion générale
Le contrôle de la demande de puissance semble être une bonne stratégie pour les systèmes
d’énergie avec une forte pénétration de l’énergie éolienne. Le contrôle de la puissance active
générée a été proposé comme un service complémentaire à rendre par le parc éolien, qui
pourrait faciliter l’opération du système électrique. Il a été démontré que, pour appliquer cette
stratégie dans un parc éolien connecté au réseau, un lien de communication et une unité de
contrôle centralisée sont nécessaires pour déterminer les consignes des puissances active et
réactive pour chaque niveau de contrôle local de l’éolienne.
Les résultats de simulation des différents régimes d’opération imposés au parc éolien ont
montré l’efficacité du système de contrôle proposé sous des changements de vitesses du vent.
L’algorithme de distribution proportionnelle implémenté permet à tous les générateurs
éoliens de fonctionner dans des conditions similaires et assez loin des limites réelles de
génération, car les références de puissances sont définies en tenant compte de la capacité
maximale de production des puissances active et réactive de chaque éolienne.
Les MADAs commandées par orientation indirecte du flux statorique peuvent être équipées
avec les caractéristiques de statisme afin de contrôler la tension et la fréquence du réseau
local. Cette capacité peut faire des MADAs contrôlées par le statisme un meilleur choix pour
les systèmes d’alimentation isolés avec des taux de pénétration d’énergie éolienne élevés. Ceci
est grâce au fait que les générateurs partagent le contrôle de la tension et de la fréquence et
ajustent leurs points de fonctionnement en utilisant uniquement des mesures locales, sans
communication ou nécessité d’un contrôle centralisé pour le parc éolien.
139
Conclusion générale
L’intégration d’un système de stockage d’énergie est un facteur important pour améliorer la
rentabilité des installations hybrides éolien-diesel. Deux approches de contrôle ont été
étudiées, et pour les deux approches, un système de gestion d’énergie a été proposé pour
maintenir le niveau d’énergie stockée dans ses limites. Dans la première approche, le système
de stockage est actionné par les limites de vitesse de rotation admissibles. Cette approche
exploite l’inertie de la turbine éolienne en tant que mécanisme de stockage, et peut donc avoir
l’avantage de réduire la capacité de l’unité de stockage externe. Dans la seconde approche, la
puissance de l’unité de stockage est utilisée pour contrôler le couple électrique de la MADA.
Il a été démontré que le contrôle sous le mode MPT peut réduire considérablement l’énergie
requise du groupe diesel et améliorer ainsi l’efficacité énergétique de l’installation.
Il a été démontré que le contrôle de statisme classique n’est pas la meilleure méthode pour le
partage de charge dans un microréseau dominé par la production éolienne intermittente,
puisque si la vitesse du vent d’une turbine baisse, les puissances de sortie des autres turbines
vont également diminuer, indépendamment de leurs capacités de génération disponibles. Par
conséquent, une méthode de contrôle dynamique qui ajuste les gains de chute en fonction de
la puissance éolienne disponible a été proposée. Il a été démontré que la flexibilité de la
méthode dynamique garantit un soutien complémentaire de l’énergie entre les générateurs, et
en conséquence, peut réduire considérablement l’énergie requise du groupe diesel. Cette
méthode est alors suggérée afin d’améliorer l’efficacité énergétique des systèmes éolien-diesel.
Afin de perfectionner davantage les résultats obtenus durant ce travail de thèse, nous
envisageons pour les travaux futurs :
- Etude de l’apport des parcs éoliens à la participation au réglage primaire de fréquence sur
le réseau électrique, dans un contexte insulaire ;
- Elaboration de méthodes de prédiction de production éolienne pour permettre aux
opérateurs des réseaux d’avoir une meilleure visibilité sur la gestion des moyens de
production.
- Etude du comportement des systèmes face aux perturbations provenant du réseau,
comme les creux et les déséquilibres de tension ;
- Etude de la stabilité du parc éolien contrôlé par la méthode de statisme et prise en
compte de la dynamique du générateur diesel et de l’unité de stockage dans la conception
de la stratégie de gestion d’énergie ;
- Prise en compte de l’effet de la chute de tension dans les impédances de liaison des
générateurs afin d’améliorer la précision de partage de la puissance réactive.
- Implantation des systèmes étudiés sur un banc d’essai expérimental afin de valider les
résultats de simulation obtenus.
140
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147
Annexes
Annexe A
Synthèse des régulateurs PI
La chaîne de régulation de vitesse de rotation peut être représentée par le schéma fonctionnel
de la figure a dont 𝐶Ω 𝑠 est le régulateur de vitesse considéré.
𝐶𝑤
𝑘𝑖
𝐶Ω 𝑠 = 𝑘𝑝 + (A. 1)
𝑠
tel que 𝑘𝑝 et 𝑘𝑖 sont respectivement les gains proportionnel et intégral du régulateur PI.
𝑘𝑝 𝑠 + 𝑘𝑖
𝐹 𝑠 = (A. 2)
𝐽𝑡 𝑠 2 + 𝐷𝑡 − 𝑘𝑝 𝑠 + 𝑘𝑖
Cette fonction de transfert possède une dynamique de deuxième ordre, que nous pouvons
identifier à la forme canonique suivante :
𝜔𝑛2
𝑃 𝑠 = 2 (A. 3)
𝑠 + 2𝜉𝜔𝑛 𝑠 + 𝜔𝑛2
1 𝐽𝑡
2 = (A. 4)
𝜔𝑛 𝑘𝑝
2𝜉 𝐷𝑡 − 𝑘𝑝
= (A. 5)
𝜔𝑛 𝑘𝑖
𝜔𝑛 . 𝑡𝑟 = 4.75 (A. 6)
9.50
𝑘𝑝 = 𝐽𝑡 . − 𝐷𝑡 (A. 8)
𝑡𝑟
Le régulateur de la tension du bus continu est conçu de la même manière que celui de la
vitesse mécanique avec un temps de réponse en boucle fermée égal à 200 ms.
Nous développons ici une autre conception du régulateur PI, dite méthode de compensation
des pôles, celle-ci est choisie pour les grandeurs courants et flux.
𝑋∗ 𝑘𝑖 𝑋
𝑘𝑝 + 𝐺 𝑠
𝑠
𝐺
𝐺 𝑠 = (A. 9)
1 + 𝜏𝑠
Tel que 𝐺est le gain statique et 𝜏 est la constant du temps du processus.
149
Annexes
𝑘𝑖 𝐺
𝐹𝐵𝑂 𝑠 = 𝑘𝑝 + . (A. 10)
𝑠 1 + 𝜏𝑠
Afin d’éliminer le zéro présent dans la fonction de transfert en boucle ouverte, nous
introduisons l’égalité suivante :
𝑘𝑝
𝜏= (A. 11)
𝑘𝑖
𝐺. 𝑘𝑖
𝐹𝐵𝑂 𝑠 = (A. 12)
𝑠
La fonction de transfert en boucle fermée s’écrit :
𝐺. 𝑘𝑖
𝐹𝐵𝐹 𝑠 = (A. 13)
𝐺. 𝑘𝑖 + 𝑠
1
𝑡𝑟 = 3. (A. 14)
𝐺. 𝑘𝑖
On peut alors exprimer les gains du correcteur en fonction des paramètres du processus et du
temps de réponse choisi :
𝜏
𝑘𝑝 = 3. (A. 15)
𝑡𝑟 . 𝐺
1
𝑘𝑝 = 3. (A. 16)
𝑡𝑟 . 𝐺
Les valeurs numériques des temps de réponse en boucle fermée des différentes grandeurs
sont données ci-dessous :
Courants du rotor : 10 ms
Courants du filtre : 10 ms
Flux du rotor : 200 ms
150
Annexes
Annexe B
Transformation de Park
tel que :
1 1
1 − −
2 2
2 3 3
𝐶32 = 0 − (B. 2)
3 2 2
1 1 1
2 2 2
La transformation inverse de Concordia est définie par le produit matriciel suivant :
′
𝑋 𝑎𝑏𝑐 = 𝐶32 . 𝑋 𝛼𝛽𝜊 (B. 3)
1 1
1 − −
2 2
2 3 3
𝑇32 = (B. 4)
3 0 2
−
2
1 1 1
2 2 2
151
Annexes
Cette dernière matrice n’est pas orthogonale, l’intérêt de la transformation de Clarck est de
conserver les amplitudes dans l’un ou l’autre repère.
Matrice de rotation
La transformation qui permet le passage du repère fixe d’axes (𝛼, 𝛽, 𝜊) au repère tournant
d’axes (𝑑, 𝑞, 𝜊) s’exprime par :
Avec 𝑅 est la matrice de rotation et 𝜃 l’angle que forme le repère (𝑑, 𝑞, 𝜊) avec le repère
(𝛼, 𝛽, 𝜊), il est appelé angle Park.
cos 𝜃 sin 𝜃 0
𝑅 𝜃 = − sin 𝜃 cos 𝜃 0 (B. 6)
0 0 1
La matrice de transformation de Park 𝑃(𝜃) qui permet le passage direct du repère naturel
(𝑎, 𝑏, 𝑐) au repère tournant (𝑑, 𝑞, 𝜊), dans le cas où l’on souhaite que l’expression de la
puissance soit la même dans les deux repères, est donnée par :
2𝜋 2𝜋
cos 𝜃 cos 𝜃 − cos 𝜃 +
3 3
2 2𝜋 2𝜋
𝑃 𝜃 = −sin 𝜃 − sin 𝜃 − − sin 𝜃 + (B. 7)
3 3 3
1 1 1
2 2 2
Cette matrice conserve les équivalences énergétique et magnétique instantanées dans les deux
repères et donne des grandeurs continues.
152
Annexes
Annexe C
Interface d’électronique de puissance
L’interfaçage du rotor de la machine avec le point de connexion au réseau est obtenu par la
mise en cascade de deux convertisseurs triphasés connectés aux travers d’un bus de tension
continue. L’échange de puissance entre le rotor et réseau peut être bidirectionnel, les
convertisseurs fonctionnant alors indifféremment en mode redresseur et en mode onduleur.
Pour assurer la continuité des courants alternatifs, les interrupteurs d’un même bras sont
pilotés de façon complémentaire et chaque bras de l’onduleur est piloté par une grandeur
logique qui prend deux valeurs :
- 𝑆𝑖 = 1 ; alors l’interrupteur haut du bras 𝑖 est passant et celui du bas est bloqué
- 𝑆𝑖 = 0 ; alors l’interrupteur haut du bras 𝑖 est bloqué et celui du bas est passant
Les tensions de sorties de l’onduleur sont, par commodité, référencées par rapport à un point
milieu d’un pont diviseur fictif d’entrée « o », et elles s’expriment par :
𝑉𝑑𝑐
𝑉𝑖𝑜 = 𝑆𝑖 . 𝑉𝑑𝑐 − ; ∀𝑖 ∈ 𝑎, 𝑏, 𝑐 (C. 1)
2
En considérant que la charge triphasée est équilibrée, les tensions de phase rapportées au
point neutre « n » peuvent être exprimées par la relation suivante :
153
Annexes
1
𝑉𝑎𝑛 = 2𝑉𝑎𝑜 − 𝑉𝑏𝑜 − 𝑉𝑐𝑜
3
1
𝑉𝑏𝑛 = 2𝑉𝑏𝑜 − 𝑉𝑎𝑜 − 𝑉𝑐𝑜 (C. 2)
3
1
𝑉𝑐𝑛 = 2𝑉𝑐𝑜 − 𝑉𝑎𝑜 − 𝑉𝑏𝑜
3
Afin de mettre en œuvre une stratégie de commande vectorielle et de simplifier les calculs.
Nous allons utiliser une représentation vectorielle des tensions triphasées de l’onduleur. En
s’appuyant sur la notion de vecteur tournant, on peut considérer que l’onduleur délivre un
vecteur tension qui s’écrit sous la forme suivante :
2
𝑉𝑠 = 𝑉 + 𝑎𝑉𝑏𝑛 + 𝑎 2 𝑉𝑐𝑛 (C. 3)
3 𝑎𝑛
Le vecteur tension peut être également exprimé en coordonnées cartésiennes, en utilisant un
référentiel complexe correspondant à la transformation de Clarke, soit :
1
𝑉𝑠 = 𝑉𝑠𝛼 + 𝑗𝑉𝑠𝛽 = 𝑉𝑎𝑛 + 𝑗 𝑉𝑏𝑛 − 𝑉𝑐𝑛 (C. 4)
3
Dans le référentiel complexe, les différentes combinaisons possibles de tous les états des
interrupteurs de l’onduleur 𝜆𝑎 , 𝜆𝑏 , 𝜆𝑐 permettent de générer huit positions du vecteur 𝑉𝑠 .
Les huit combinaisons sont divisées en six vecteurs actifs 𝑉1 à 𝑉6 , qui forment les sommets
de l'hexagone bien connu des tensions atteignables par un onduleur à deux niveaux, et deux
vecteur nuls 𝑉0 et 𝑉7 , représentés sur la figure C.2.
𝑉3 𝑦 𝑉2
(010) (110)
𝑉4 𝑉1 𝑥
(011) 𝑉0 (100)
𝑉7
(111) (000)
𝑉5 𝑉6
(001) (101)
Figure C.2. Représentation discrète de tension de sortie de l’onduleur
A un instant 𝑡, il n’existe que ces huit vecteurs de tension que peut générer l’onduleur. Pour
obtenir une tension sinusoïdale, il faut raisonner sur la valeur moyenne d’une période de
modulation cette valeur sera obtenue en utilisant une combinaison de ces vecteurs.
154
Annexes
Contrairement à d’autres techniques, celle-ci ne s’appuie pas sur des calculs séparés des
modulations pour chacun des bras de l’onduleur. Les signaux de commandes sont élaborés en
tenant compte de l’état des trois bras de l’onduleur en même temps. Le principe de cette
technique consiste à reconstruire vectoriellement la référence de la tension à partir des huit
∗
vecteurs tension que peut générer l’onduleur. Ainsi, le vecteur tension de référence 𝑉𝑠 est
calculé globalement et approximé sur un période de modulation 𝑇𝑚 par un vecteur tension
moyen 𝑉𝑠 . Ce dernier est élaboré par application des vecteurs actifs 𝑉𝑖 et 𝑉𝑖+1 adjacents à la
référence et des vecteurs nuls 𝑉0 et 𝑉7 .
∗ 1
𝑉𝑠 = 𝑉𝑠 = 𝑇 . 𝑉 + 𝑇𝑖+1 . 𝑉𝑖+1 (C. 5)
𝑇𝑚 𝑖 𝑖
𝑇𝑚 = 𝑇𝑖 + 𝑇𝑖+1 + 𝑇𝑜 (C. 6)
∗ ∗ 𝑉𝑑𝑐
𝑉𝑠 = 𝑉𝑠𝛼∗ + 𝑗𝑉𝑠𝛽 =𝑚 . 𝑒 𝑖𝛿 (C. 7)
3
En projetant l’équation C.5 sur les axes perpendiculaires, on déduit facilement les relations
donnant les durées d’application des différents vecteurs :
𝜋
𝑇𝑖 = 𝑚. 𝑇𝑚 . 𝑠𝑖𝑛 𝑖 −𝛿 (C. 8)
3
𝜋
𝑇𝑖+1 = 𝑚. 𝑇𝑚 . 𝑠𝑖𝑛 𝛿 − 𝑖 − 1 (C. 9)
3
La durée d’application des vecteurs nuls est déduite comme suit :
Comme il y a le choix pour la réalisation du vecteur nul, celui-ci est sélectionné de manière à
minimiser le nombre de commutations de chaque bras afin de réduire les pertes de
commutation dans l’onduleur [130].
155
Annexes
Annexe D
Paramètres numériques des systèmes simulés
Paramètres de la turbine
Paramètres de la MADA
Niveau de tension 10 kV
Ligne (1-2) Résistance 0.6 Ω, Réactance 0.3 Ω
Ligne (2-3) Résistance 1.2 Ω, Réactance 0.5 Ω
Charge (1) 10 MVA, FP 0.9
Charge (2) 08 MVA, FP 0.9
Gain proportionnel du régulateur de tension 10
Gain intégral du régulateur de tension 2000
156
Annexes
Paramètres de la MADA
Paramètres de la turbine
157
Amélioration des performances des aérogénérateurs basés sur les machines asynchrones à
double alimentation
Résumé : Le travail présenté dans cette thèse est une contribution au contrôle des aérogénérateurs à
base de MADA pour amélioration de leur intégration dans les systèmes de production d’électricité. La
problématique liée à l’augmentation du taux de pénétration d’énergie éolienne dans les systèmes
électriques est traitée en deux différentes applications. La première se situe dans le contexte des
nouvelles contraintes de raccordement des parcs éoliens, qui consiste à étendre les fonctionnalités des
parcs éoliens pour leur intégration dans la gestion du réseau électrique. Dans ce cadre, un système de
contrôle et de supervision des puissances active et réactive d’un parc éolien est développé afin de
répondre de manière optimale à différentes tâches de réglage qui peuvent être demandées par le
gestionnaire du réseau. La seconde concerne la gestion d’énergie dans les microréseaux hybrides éolien-
diesel destinés pour l’alimentation de sites isolés. Un parc éolien équipé de courbes du statisme est
proposé pour le contrôle de la tension et de la fréquence du réseau local. Des algorithmes pour une
gestion automatisée des composants du système sont aussi mise en œuvre afin de garantir la stabilité
des turbines éoliennes. Par ailleurs, une nouvelle stratégie de contrôle est développée pour assurer un
partage efficace de la charge et améliorer l’efficacité énergétique de l’installation.
Mots clés : parc éolien, réseau électrique, machine asynchrone à double alimentation, stratégies de
contrôle, système d’énergie hybride, gestion de l’énergie, courbes de statisme.
Improved performance of wind turbines based on doubly-fed asynchronous machines
Abstract: The work presented in this thesis is a contribution to the control of wind turbines based on
DFIG to improve their integration into electricity generation systems. The problem of increasing the
wind energy penetration rate in electrical systems is addressed in two different applications. The first is
in the context of the new constraints of connecting wind farms, which consists of extending the
functionalities of wind farms for their integration into the management of the electricity grid. In this
context, a system for controlling and supervising the active and reactive powers of a wind farm is
developed in order to optimally respond to various adjustment tasks that may be requested by the
network manager. The second concerns the energy management of hybrid wind-diesel microgrid
intended for feeding isolated sites. A wind farm equipped with droop curves is proposed for controlling
the voltage and frequency of the local grid. Algorithms for automated management of the system
components are also implemented to ensure stable operation of wind turbines. In addition, a new
control strategy is developed to ensure efficient load sharing and thus improve energy efficiency.
Key words: wind farm, power grid, doubly-fed asynchronous machine, control strategies, hybrid
energy system, energy management, droop curves.
ححسٍُ أداء حىسبُُاث انشَاح ػهً أساط آالث انخغزَت انًضدوجت غُش انًخضايُت
إٌ انؼًم انًمذو فٍ هزِ األطشوحت هى يساهًت فٍ انخحكى فٍ حىسبُُاث انشَاح ػهً أساط آالث انخغزَت انًضدوجت غُش:انًهخص
حى انخؼايم يغ يشكهت صَادة يؼذل حغهغم طالت انشَاح فٍ األَظًت انكهشبائُت.انًخضايُت نخحسٍُ اَذياجها فٍ أَظًت حىنُذ انكهشباء
و انخٍ َخًثم فٍ حىسُغ وظائف يضاسع انشَاح، األول هى فٍ سُاق انمُىد انجذَذة نشبظ يضاسع انشَاح.ٍُفٍ حطبُمٍُ يخخهف
جشٌ حطىَش َظاو نهشلابت واإلششاف ػهً انمىي انُشطت وانًخفاػهت نًضسػت، وفٍ هزا انسُاق.إلدياجها فٍ إداسة شبكت انكهشباء
أيا انثاَُت فخخؼهك بإداسة انطالت.انشَاح يٍ أجم االسخجابت ػهً انُحى األيثم نًخخهف يهاو انخكُف انخٍ لذ َطهبها يسُش انشبكت
الخشحج يضسػت سَاح يجهضة بًُحُُاث انخذحشج. انذَضل انًخصصت نخغزَت انًىالغ انًؼضونت- نهشبكاث انصغشي انهجُُت انشَاح
خىاسصيُاث نإلداسة اِنُت نًكىَاث انُظاو حى حُفُزها نضًاٌ حشغُم يسخمش نخىسبُُاث. نهسُطشة ػهً انجهذ وحىاحش انشبكت انًحهُت
ٍ حى حطىَش اسخشاحُجُت ححكى جذَذة نضًاٌ كفاءة حماسى انحًم وبانخانٍ ححسٍُ كفاءة اسخخذاو انطالت ف، باإلضافت إنً رنك.انشَاح
.هزا انُىع يٍ األَظًت انهجُُت
، إداسة انطالت، َظاو انطالت انهجُُت، إسخشاحُجُاث انخحکى، آنت انخغزَت انًضدوجت، شبکت انکهشباء، يضسػت انشَاح:انکهًاث انذانت
.يُحُُاث انخذحشج