De Architectura
De Architectura
De Architectura
Description
Il s’agit d’une des plus importantes sources de la connaissance moderne des
méthodes et des techniques constructives des Romains, de leur conception
des ouvrages d’une part, aqueducs, palais, thermes, ports, etc., comme des
machines, outils et autres instruments de mesure. Il est également la
principale source de la célèbre histoire d’Archimède et sa baignoire.
Vitruve est connu pour son étude des proportions anatomiques de l’homme,
reprise par Léonard de Vinci dans l’« homme de Vitruve » représentant un
homme à quatre bras et quatre jambes inscrit dans un cercle.
Miniature de Jean Le Tavernier représentant Jean Miélot (mort en 1472) écrivant, sans
doute dans sa bibliothèque.
Le traité a probablement été écrit vers -251, durant les années où l'empereur
Auguste, à qui il était dédié, ambitionnait une rénovation générale des
édi ces et des embellissements publics. L'in uence de Vitruve sur son
époque semble toutefois avoir été très limitée3 au regard des œuvres
réalisées par lui — il ne s'attribue lui-même, dans le traité, que la paternité de
la basilique de Fano (it).
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Une autre tradition du traité est parvenue, d'un certain Cetius Faventinus, qui
abrège et synthétise le traité de Vitruve pour les lecteurs ordinaires,
notamment les propriétaires privés, que la longueur de l'ouvrage peut rebuter.
Des termes techniques sont remplacées par un vocabulaire plus simple, et
certains bâtiments massifs (temples, théâtres) ne sont pas abordés. Ce n'est
pas un manuel de construction mais il permet aux propriétaires de mieux
contrôler les choix durant les travaux. Il fut écrit sous l'empire, avant Palladius
qui s'en sert comme source. Plusieurs données diffèrent de Vitruve,
notamment dans les statistiques, ces modi cations sont dues à l'expérience
des travaux ou au progrès technique même s'il est dif cilement datable4.
Le traité nous est parvenu grâce à une seule copie, dépourvue d'illustration,
provenant des îles Britanniques (ms. Harleian 2767, VIIIe s., British Museum,
Londres)5 et rapportée par Alcuin à la cour de Charlemagne où elle suscita
un intérêt exclusivement philologique, comme chez Eginhard. Reproduit en
plusieurs exemplaires à partir de la copie originale aujourd'hui perdue, il ne
semble pas avoir exercé une quelconque in uence sur l'architecture durant
tout le Moyen Âge, même si un manuscrit du De architectura à Oxford est
émargé d'une glose de la main de Petrarque et que Boccace en possédait
une copie. D'autres copies sont attestées, également en Italie, à la n du
xive siècle.
Du xve au xvie siècle, le traité est maintes fois publié, avec notamment l'édition
« reine » revue par Giovanni Sulpizio da Veroli (en) dite Sulpiciana (1490).
La qualité exceptionnelle de cette édition, outre l'attention philologique et
technique dont seul Giovanni Giocondo, littéraire et technicien à la fois, était
capable, est due à l'appareil iconographique qui en devenait la clef de lecture
principale de l'œuvre vitruvienne.
Argument
Dans ce traité, si Vitruve donne à l’architecture le terme de
science[précision nécessaire], il ne la limite pas à un domaine restreint : en effet, il
l’élève au rang de primauté par le fait qu’elle contient pratiquement toutes les
autres formes de connaissance. En l'espèce, l’architecte doit avoir des
notions de :
« L’architecture est une science qui embrasse une grande variété d’études et
de connaissances ; elle connaît et juge de toutes les productions des autres
arts. Elle est le fruit de la pratique et de la théorie. La pratique est la
conception même, continuée et travaillée par l’exercice, qui se réalise par
l’acte donnant à la matière destinée à un ouvrage quelconque, la forme que
présente un dessin. La théorie, au contraire, consiste à démontrer, à
expliquer la justesse, la convenance des proportions des objets travaillés.
Aussi les architectes qui, au mépris de la théorie, ne se sont livrés qu’à la
pratique, n’ont pu arriver à une réputation proportionnée à leurs efforts. Quant
à ceux qui ont cru avoir assez du raisonnement et de la science littéraire,
c’est l’ombre et non la réalité qu’ils ont poursuivie. Celui-là seul, qui,
semblable au guerrier armé de toutes pièces, sait joindre la théorie à la
pratique, atteint son but avec autant de succès que de promptitude. »
— Vitruve, De l’architecture8, livre i.
Vitruve, dans la préface, vise aussi à conférer à l’architecte un prestige
culturel et social fortement ancré dans les techniques anciennes.
Structure du traité
L’ouvrage est subdivisé en dix livres dont chacun est précédé d’un
préambule :