Techniques Ingnieur2002
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1. Généralités............................................................................................... AM 3 705 - 2
1.1 Présentation des différents procédés ...................................................... — 2
1.2 Problèmes de fabrication et enjeux de la modélisation ......................... — 2
2. Équations à résoudre ............................................................................ — 3
2.1 Loi de comportement ................................................................................ — 3
2.2 Conditions aux limites mécaniques ......................................................... — 4
2.3 Équilibre mécanique.................................................................................. — 5
2.4 Conditions aux limites thermiques .......................................................... — 5
2.5 Équation de la chaleur............................................................................... — 5
3. Formulation volumique ou de type membrane ............................. — 5
3.1 Formulation volumique............................................................................. — 5
3.2 Formulation de type membrane............................................................... — 6
3.3 Formulation membrane ou volumique : éléments de choix.................. — 7
4. Discrétisation numérique et résolution........................................... — 8
4.1 Résolution mécanique............................................................................... — 8
4.2 Résolution thermique................................................................................ — 9
4.3 Stratégies de contrôle du maillage .......................................................... — 10
5. Identification des paramètres des lois de comportement ......... — 11
5.1 Les méthodes d’identification classique.................................................. — 11
5.2 Méthode d’identification par analyse inverse ......................................... — 12
5.3 Identification du frottement ...................................................................... — 12
6. Application à la simulation des procédés industriels ................. — 13
6.1 Thermoformage......................................................................................... — 13
6.2 Extrusion-soufflage ................................................................................... — 18
6.3 Injection soufflage-biétirage. Application au formage d’une bouteille. — 22
7. Conclusion ............................................................................................... — 23
Pour en savoir plus......................................................................................... Doc. AM 3 705
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SIMULATION NUMÉRIQUE DES PROCÉDÉS DE SOUFFLAGE ____________________________________________________________________________________
1. Généralités
1.1 Présentation des différents procédés
■ Les différents procédés de thermoformage sont présentés dans
l’article [38] des Techniques de l’Ingénieur. Nous rappelons ici les
étapes successives du procédé le plus classique (figure 1) :
• Chauffage de la feuille à l’état solide (généralement par un dis-
positif de type infrarouge).
• Positionnement de la feuille sur l’empreinte du moule.
• Réalisation de la pièce par mise au vide et assistance éven-
tuelle d’un piston.
• Refroidissement et éjection.
■ Le procédé de soufflage consiste à extruder un tube (PVC ou
polyéthylène) en continu, à fermer le moule de corps creux autour a extrusion de la paraison
de la paraison fondue, à souffler de l’air pour gonfler la paraison
jusqu’à ce qu’elle atteigne les parois du moule puis à refroidir la
pièce et à l’éjecter (figure 2). Ce procédé est présenté de façon
détaillée dans l’article [39] des Techniques de l’Ingénieur. Le pro-
cédé de soufflage est de moins en moins utilisé pour la fabrication
de bouteilles. Il est en revanche largement utilisé pour la réalisa-
tion de flacons, de réservoirs automobiles.
■ Le procédé de soufflage-biétirage est, lui, essentiellement dédié
à la fabrication de bouteilles en polyester. Les étapes du procédé
sont décrites à la figure 3 :
• Fabrication par injection de préformes (moules de 32, 48 ou 64
empreintes).
• Chauffage de ces préformes solides dans un four infrarouge.
• Installation de la préforme dans le moule.
b soufflage
• Étirage longitudinal à l’aide d’une canne (vitesse de l’ordre du
mètre par seconde) et soufflage de la préforme : on appellera
« retard au présoufflage » l’intervalle de temps entre le déplace-
ment du piston d’étirage et l’établissement de la pression de souf-
flage.
• Refroidissement puis éjection de la bouteille formée.
Le procédé est présenté dans l’article [39].
a chauffage c refroidissement
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v = vd (8)
2 2 2 1 1 1
W = C 1 (λ 1 + λ 2 + λ 3 – 3 ) + C 2 --------
2
+ --------
2
+ --------
2
–3 (6)
λ1 λ2 λ3 avec v champ de vitesse,
v d vecteur vitesse prescrite (nul dans le cas d’un blocage).
avec C 1 et C 2 deux coefficients élastiques.
■ Application d’une pression
● Le modèle néo-hookéen, utilisant l’expression (6) dans laquelle Lorsqu’une région ∂Ωp de ∂Ω est soumise à une pression envi-
C 2 = 0. ronnante pext , le vecteur contrainte s’exprime localement :
● Le modèle d’Ogden :
= n = – pext n (9)
m
µn α α α
∑ αn 1
- λ n + λ 2n + λ 3n – 3 avec tenseur des contraintes,
W = ------- (7)
n vecteur normal extérieur à Ω.
n=1
Par défaut, pour une surface libre, la pression p ext sera prise
Ce modèle dégénère vers le modèle le Mooney-Rivlin pour : égale à la pression atmosphérique p atm .
m=2, µ1 = 2 C 1 , µ2 = – 2 C 2 , α1 = 2 , α2 = – 2 ■ Contact avec un outil
■ Dans le cas du soufflage-biétirage du polyester, le compor- Les outils des procédés de soufflage peuvent être supposés par-
tement du matériau est très complexe dans la mesure où la pré- faitement rigides. Les équations du contact unilatéral doivent alors
forme amorphe, initialement chauffée au-dessus de la température être vérifiées sur la zone de contact ∂Ωc . Elles traduisent la
de transition vitreuse, est donc à l’état fondu mais où se développe non-pénétration de la matière dans l’outil et incluent la possibilité
progressivement une structure cristalline au cours de l’étape d’éti- d’une perte de contact :
rage-biétirage. Les modèles hyperélastiques que nous venons n ⋅ n 0
d’évoquer sont alors particulièrement légitimes. Les travaux
récents visent à donner une forme particulière au potentiel W qui ( v – v out ) ⋅ n 0 (10)
soit à même de tenir compte du développement de cette ( ( v – v ) ⋅ n ) ( n ⋅ n ) = 0
out
structure [2].
La première condition traduit le fait que la contrainte normale
σ n = n ⋅ n doit être négative au contact (il existe alors une pres-
sion de contact positive p c = – σn). La deuxième exprime la
2.2 Conditions aux limites mécaniques non-pénétration. Enfin, la troisième exprime que l’on a nécessaire-
ment soit σn = 0 (perte du contact), soit ∆v ⋅ n = 0 (poursuite du
contact sans interpénétration, ∆v = v – v out désignant le différen-
On note Ω le domaine occupé par la feuille ou la paraison de tiel de vitesse entre le matériau et l’outil).
polymère déformée, à un instant quelconque du procédé. Sa fron-
tière est désignée par ∂Ω. Au cours d’une opération de soufflage, Dans le cas où une hypothèse de contact collant est adoptée, la
les différentes régions de ∂Ω sont affectées de l’une des conditions vitesse relative du matériau par rapport à l’outil est nulle :
aux limites suivantes (figure 4). ∆v = 0 (11)
Cette hypothèse est adoptée par la quasi-totalité des auteurs
ayant étudié le soufflage de polymères, pour sa capacité à traduire
le figeage du matériau au contact de l’outil plus froid, mais aussi
pour sa facilité d’implémentation dans les logiciels de simulation.
∂Ωv En fait, comme nous l’illustrerons plus loin, il est préférable de
v = vd séparer clairement les phénomènes thermiques et mécaniques, en
développant des modélisations du transfert thermique d’une part,
et du contact glissant avec frottement d’autre part.
Ce dernier peut être abordé au moyen de diverses lois de frotte-
∂Ωp ment. La loi de Coulomb relie par exemple la composante tangen-
tielle du vecteur contrainte à la pression de contact (– σ n , à valeurs
p
positives) :
1
τ = µ f σ n ---------------- ∆v (12)
∆v
où µ f est le coefficient de frottement, ∆v étant tangent au contact
∂Ωc de par la condition de non-pénétration. La cission de frottement τ
s’oppose alors à la vitesse de glissement relative ∆v.
Un autre modèle utilisé est celui du frottement visqueux, intro-
duisant une dépendance linéaire de la contrainte tangentielle en
v = vout fonction de la vitesse relative :
τ = – α f K ∆v (13)
avec αf coefficient de frottement,
K consistance du matériau.
Figure 4 – Schématisation d’une opération de soufflage
et des conditions aux limites associées à différentes régions La détermination de ces coefficients de frottement µ f et α f est un
de la frontière du domaine occupé par le polymère problème délicat.
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∀v* , εε̇
: * dV – ρ g ⋅ v *dV + p ext n · v* dS
une relation similaire à celle pour la surface libre :
– κ T ⋅ n = h th ( T – Tout ) (20)
Ω Ω ∂Ω p
– τ ⋅ v* dS + ρ ⋅ v * dV = 0 (15) Là encore, l’identification du coefficient d’échange n’est pas évi-
dente. De plus, la température de surface de l’outil, Tout , est sus-
∂Ω c Ω ceptible d’évoluer significativement si le matériau est peu diffusif,
Le champ de vitesse virtuel v* est quelconque et εε̇ * désigne le ce qui complique encore le problème.
tenseur des vitesses de déformation associé (partie symétrique du
gradient). La densité volumique de puissance virtuelle de défor-
mation, présente dans la première intégrale, a encore pour 2.5 Équation de la chaleur
expression :
L’équation locale du transfert thermique s’exprime :
* ∂v*
1 ∂vi j
: ε̇ε * = σ ij ε̇ε ij* = σ ij ----- ------------- + -------------
2 ∂x j ∂x i dT
ρ c p --------- = ⋅ ( κ T ) + : εε̇ (21)
dt
3 3
∂v * ∂v*
∑ ∑ σij ------------
i i
= - = σ ij ------------
- = :v* (16) avec cp capacité thermique massique à pression constante du
∂x j ∂x j
i=1 j=1 polymère.
Nota : dans la suite, sauf précision contraire, nous utiliserons la convention de som- Le dernier terme est un terme de source traduisant l’autoéchauf-
mation des indices répétés (convention d’Einstein).
fement du matériau par l’énergie dissipée par la déformation.
L’équation d’équilibre (15) doit être vérifiée sous la condition
d’incompressibilité ( ⋅ v = 0 ) dont la forme faible s’écrit :
avec T température,
κ conductivité thermique, 3.1 Formulation volumique
n vecteur normal extérieur,
h th coefficient de convection, Dans cette formulation, la feuille, préforme ou paraison défor-
Tair température du milieu ambiant. mée est considérée comme un corps pleinement tridimensionnel :
les équations précédentes sont résolues sur le domaine géomé-
Dans certains cas, le rayonnement peut être non négligeable, trique qu’elle occupe, aussi appelé configuration. Dans l’équation
mais il peut être modélisé par un coefficient de transfert thermique d’équilibre mécanique, toutes les contributions sont prises en
équivalent. compte dans l’énergie de déformation. Dans l’équation de la
En pratique, les opérations de soufflage et de thermoformage chaleur, le transfert thermique est envisagé dans toutes les direc-
sont la plupart du temps rapides et il est licite, en première tions à l’intérieur du matériau. En d’autres termes, on ne fait
approximation, de considérer que le transfert thermique avec l’air aucune approximation résultant d’un quelconque facteur de forme
ambiant est nul. sur les équations générales de mécanique et de thermique.
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∂x t
g i = ----------i- (22)
∂θ
t=0 t>0
est tangent à la courbe θ i au point Mt. La feuille ou paraison admet
donc en tout point Mt une base tangente définie par : b en extrusion-soufflage
∂x t ∂x t 1
g 1 = ----------
- g 2 = -----------
- g 3 = --------------------------- ( g 1 ⊗ g 2 ) (23) Figure 5 – Coordonnées curvilignes
∂ θ1 ∂θ 2 g1 ⊗ g2
À partir de cette base tangente, dont les deux premiers vecteurs Le vecteur g 3 étant la normale unitaire à la membrane, on
ne sont ni orthogonaux entre eux ni unitaires, on peut définir une remarque que l’on a :
base réciproque, notée (g1, g 2, g 3) et définie par :
g 33 = g 33 = 1 et g i3 = g i3 = 0 pour i = 1, 2 (29)
gi ⋅ g j = δ i
j
pour tout couple (i, j ) d′indices variant de 1 à 3 (24)
Tout vecteur v ou tenseur peut alors être exprimé dans les
j deux bases, en introduisant différents types de composantes qui
avec δi symbole de Kronecker dont nous séparons clairement
les deux indices pour faciliter les sommations ulté- sont les composantes dites covariantes (indices inférieurs), les
rieures. composantes contravariantes (indices supérieurs), et les
composantes mixtes pour les tenseurs :
Les vecteurs g1 et g 2 sont alors normaux aux courbes θ 2 et θ 1
v = v i g i = vi g i (30)
respectivement, les vecteurs g 3 et g 3 étant quant à eux confondus.
Si nous notons gij les composantes des vecteurs tangents, g i , dans i
la base réciproque, c’est-à-dire : = τ ij gi × g j = τ ij g i × g j = τ j gi × g j (31)
gi = gij g j (i, j = 1, 3) (25) Les relations entre les différents types de composantes se dédui-
sent des relations précédentes :
alors nous déduisons de (24) :
v i = g ij v j vi =gij v j (32)
g i ⋅ g j = g ik g k ⋅ g j =
k
g ik δ j = g ij (26) j
τ ij = g im τ m = g im g jn τ mn m
Tij = gim τ j = g im g jn τ mn (33)
Les gij sont les composantes du tenseur métrique g. On peut
On définit la dérivée covariante de la composante contravariante
également introduire la décomposition duale :
v i (respectivement de la composante covariante v i ) du vecteur v
g i = g ij g j (i, j = 1, 3) (27) dans la base tangente des vecteurs gi (respectivement dans la base
réciproque des vecteurs g i ) comme étant la composante dans cette
et en déduire les relations : base de la dérivée partielle du vecteur v par rapport à θ i :
∂v
g ij = g i ⋅ g j
i
g ik g kj = δ j
i
( i, j, k = 1, 3 ) (28) ----------i- = v | j g i = v i | j g i (34)
∂θ
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σ ρ
par :
dx ⋅ dx ′ – dx 0 ⋅ dx ′ 0 = 2dx 0 ⋅ ( ε dx ′ 0 ) (39) ∀ v*, ij v *i | j edS – g ⋅ v *edS – p d g 3 ⋅ v* dS
Ω Ω Ωp
On en déduit donc que ε a pour composantes covariantes :
1
ε ij = ----- ( g ij – G ij ) (40)
– τ ⋅ v* dS + ρ ⋅ v * edS = 0 (47)
2 Ωc Ω
En d’autres termes, les déformations sont directement données Conformément à l’hypothèse de membrane, la sommation dans
par les variations du tenseur métrique. Si, de plus, on considère le le premier terme est limitée aux indices i et j variant de 1 à 2.
déplacement du point M, u = x t – x 0 , on peut écrire : Selon la formulation choisie, volumique ou de type membrane,
on a donc à résoudre (15) ou (47), respectivement, tout au long du
∂x t ∂ m m m processus de déformation. Pour cela, on le décompose en une suc-
g i = ----------i- = ---------i- ( x 0 + u ) = G i + u | i G m = δ i + u | i G m (41)
∂θ ∂θ cession d’incréments de temps (voir § 4).
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sur une méthode de différences finies centrées, équivalant à une La résolution de la loi de comportement incrémentale est effec-
résolution en variable accélération ([16] [17] [18]), alors que la t + ∆t
tuée au niveau local, le tenseur des extracontraintes v pou-
majorité préfère une résolution implicite en variable vitesse ou vant être calculé à l’aide du schéma temporel suivant :
déplacement, certains négligeant les termes d’inertie.
t + ∆t t
Il faut noter les approches fondées sur une discrétisation volu- v –v
- – v t + ∆t v v t + ∆t T
t + ∆t t + ∆t t + ∆t
mique des feuilles ou paraisons formées : [19] pour le thermo- v + λ ---------------------------- –v
∆t
formage, [20] [21] [22] pour l’extrusion et l’injection-soufflage. Ces
auteurs font ressortir l’intérêt de la discrétisation dans l’épaisseur = 2 ηε̇ε ( v t + ∆t ) (52)
en présence de cisaillements significatifs créés par les outils (canne
d’étirage, poinçon). Bien évidemment, la formulation volumique
Le système (51) a donc pour inconnues les variables vitesse
est plus coûteuse en temps de calcul, particulièrement pour l’étude
des cas réellement tridimensionnels. Il s’ensuit que, pour l’instant, et pression (v t + ∆t , q t + ∆t ). Sa résolution fait l’objet du paragra-
elle est réservée généralement aux cas bidimensionnels, mais cer- phe 4.1.2. La nouvelle configuration Ωt + ∆t est définie par :
tains travaux sont déjà menés en 3D [23] [24].
x t + ∆t = x t + ∆t v t + ∆t (53)
Pour conclure, on pourra retenir simplement que la formulation
de membrane apparaît légitime lorsque l’épaisseur reste faible par ■ Formulation membrane
rapport au rayon de courbure. Dans [25] [26] il est montré que l’on Dans la formulation membrane, la condition d’incompressibilité
doit avoir typiquement : peut être traitée au niveau local. En effet, elle s’écrit en coordon-
nées curvilignes :
épaisseur e
--------------------------------------------------------------------------- = ------- <10 (50)
rayon de courbure moyen ρc tr ε̇ε = ε̇ 33 + g mn ε̇ mn = 0 ( m, n = 1, 2 ) (54)
pour que la formulation membrane puisse être utilisée en toute La déformation incrémentale dans l’épaisseur est donc directe-
confiance. ment déduite de la déformation dans le plan tangent, donnée par
l’évolution du tenseur métrique, ce qui permet d’écrire la variation
incrémentale d’épaisseur [3] :
det g t
4. Discrétisation numérique e t + ∆t = e t ---------------------------
det g t + ∆t
- (55)
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sant intervenir l’équation d’incompressibilité (54), on montre que le Dans le logiciel Tform3, la discrétisation des membranes en
système (57) se résume dans le cas présent à [9] [24] : éléments finis est effectuée avec des éléments triangulaires de
type P1 (interpolation linéaire du champ de vitesse dans chaque
élément) et le système (61) est résolu par une méthode de Newton-
d σ ij 33 dg ij Raphson.
σ ij + λ ------------- + τ v ---------------
dt dt En pratique, dans les deux cas — volumique et membrane —
pour diminuer la non-linéarité du calcul et ainsi accélérer sa
= 2 η + λτ 33 g ij g mn + η g im g jn ε̇ mn ( i, j, m, n = 1, 2 ) (58) convergence et diminuer sa durée, on évalue les intégrales de (51)
v
33
ou (56) sur la configuration de début d’incrément Ωt. La
33 dτ v
τ v + λ ---------------- = – 2 η + λτ v g mn ε̇ mn
33 configuration est actualisée après résolution en appliquant le
dt schéma (53) à chaque nœud du maillage. Pour tenir compte du
contact avec l’outillage, un algorithme calcule la position relative
de chaque nœud du maillage par rapport aux surfaces discrétisées
Cette équation peut alors être aisément résolue au niveau local, des outils (ensembles de segments de droite pour des calculs 2D
à l’aide d’un schéma temporel de type différences finies : volumiques, ensemble de triangles pour les calculs 3D de type
connaissant q et σ ij (i, j = 1, 2) à l’instant t, on en déduit leurs membrane). Le respect de la non-pénétration du polymère dans
valeurs à t + ∆t, pour un champ de vitesse v t + ∆t donné. Ainsi, la l’outillage est alors obtenu par une méthode de pénalisation. On
résolution globale de (56) est-elle possible, la seule inconnue étant applique un vecteur contrainte normale proportionnel à la diffé-
le champ de vitesse v t + ∆t. De même qu’en formulation volumique, rence de vitesse normale, la constante de proportionnalité étant un
la configuration est actualisée au moyen du schéma (53). La nou- nombre réel arbitrairement élevé :
velle épaisseur est quant à elle définie par (55).
= – χ p 〈 ( v – v out ) ⋅ n 〉 n (62)
4.1.2 Discrétisation spatiale Le crochet désigne ici la prise de partie positive de l’expression
qu’il contient. Cette contribution est ajoutée au premier membre de
l’équation d’équilibre (15) sous la forme du terme additionnel :
Les équations globales (51) ou (56) sont discrétisées au moyen
de la méthode des éléments finis [29]. Le domaine est décomposé
en un ensemble d’éléments dans lesquels sont interpolées les – ⋅ v*dS (63)
coordonnées spatiales ainsi que les variables inconnues des équa-
tions globales. ∂Ω c
■ Formulation volumique
En formulation volumique les champs de vitesse et de pression,
en plus des coordonnées spatiales, sont donc donnés à l’intérieur 4.2 Résolution thermique
de chaque élément par les relations d’interpolation suivantes :
avec V vecteur des vitesses nodales, Ce système est résolu en utilisant un schéma temporel de type
P vecteur des pressions nodales, Crank-Nicolson. Ceci consiste à le réécrire sous la forme :
A, S et C matrices et vecteurs issus de la discrétisation. T t + ∆t – T t 1
C t ------------------------------ + K t ----- ( T t + ∆t + T t ) = F t (66)
Dans le logiciel bidimensionnel Blowup, on utilise des éléments ∆t 2
triangulaires de type P2/P0 (interpolation quadratique du champ de
vitesse, pression constante par élément). La résolution du système ce qui permet de calculer, par résolution d’un système linéaire, les
(60) est détaillée dans les références [22] [27] [30]. températures nodales sur la configuration actualisée.
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T (°C)
Choix et réinsertion
Éléments finis Maillage d’éléments finis
de membrane 1D dans l’épaisseur
a autour d’une arête :
on examine les solutions issues d’un rajout de nœud et d’un
Figure 6 – Discrétisation par éléments finis dans l’épaisseur changement de connexion par inversion de diagonale.
pour résolution thermique en formulation membrane
Sous-topologie Sous-topologies
extraite possibles
4.2.2 Couplage thermomécanique
Le couplage thermomécanique consiste à résoudre successive-
ment sur chaque incrément de temps les équations de la thermi-
que, puis de la mécanique, les coefficients dépendant de la n
température étant actualisés dans le second problème en fonction
de la résolution du premier.
Il faut noter toutefois que dans le cas de la formulation mem-
brane une procédure spécifique est nécessaire. En effet, le fait
d’avoir une température non homogène dans l’épaisseur apparaît Choix et réinsertion
en contradiction avec l’hypothèse de membrane, qui assimile la
feuille ou paraison à sa surface moyenne. b autour d’un nœud :
Pour en tenir compte, la résolution de la loi de comportement au on examine les différentes sous-topologies alternatives issues de
centre de chacun des triangles de la membrane résulte d’une la suppression du nœud.
homogénéisation dans l’épaisseur [31]. Connaissant le profil de
température dans l’épaisseur, on résout en chaque point d’intégra- Figure 7 – Extraction de sous-topologie locale
tion des éléments finis monodimensionnels, la loi de compor-
tement incrémentale en fonction de la température du point dans
l’épaisseur. Le nouveau tenseur de contraintes t + ∆t , apparaissant
dans (56), est alors une moyenne spatiale des différents tenseurs et on les évalue à l’aune d’un critère de qualité (pouvant inclure la
calculés dans l’épaisseur : qualité des différents triangles, la courbure locale, la taille des
triangles...) [28] [33]. La meilleure sous-topologie au sens de ce cri-
e
1
〈 t + ∆t 〉 = ----- e/2
– e/2
t + ∆t (T t + ∆t ( z )) dz (67)
tère est retenue et insérée en lieu et place de celle qui avait été
extraite. On passe alors à l’extraction d’une autre sous-topologie.
La procédure est stoppée lorsque plus aucun changement n’est
diagnostiqué.
En ce qui concerne la qualité des éléments, elle prend en compte
4.3 Stratégies de contrôle du maillage l’écart à l’équilatéralité, sous la forme d’un ratio surface sur péri-
mètre, ainsi que le respect d’une taille prescrite.
Lors du formage, le matériau subit de grandes déformations. La Dans les calculs de type membrane, cette taille prescrite peut
formulation la plus simple en éléments finis, qui consiste à être fonction de la mesure de la courbure locale de la membrane :
convecter la grille de discrétisation avec la matière, entraîne une plus la courbure est grande, plus la taille prescrite est faible. On
perte de précision du calcul car elle produit des éléments trop provoque ainsi le raffinement des régions à faible rayon de cour-
grossiers ou dégénérés. Pour éviter cet inconvénient, il est néces- bure. La taille prescrite peut aussi être déterminée arbitrairement
saire de redéfinir de temps à autre la grille de discrétisation. C’est lorsque l’élément analysé se situe au voisinage de régions criti-
ce que l’on appelle le remaillage. Cette phase doit bien évidem- ques de l’outillage. Par exemple les coins ou arêtes des outils pour-
ment être automatique pour permettre le traitement de géométries ront être signalés comme critiques lors de la définition de
arbitrairement complexes. l’outillage. Cette stratégie est illustrée sur la figure 8. Elle permet
Il s’agit donc de remailler une surface discrétisée. Dans le cas entre autres de raffiner la membrane avant contact avec l’outillage.
d’un calcul volumique 2D, cette surface sera la section de la parai-
Enfin, après estimation des critères de qualité, les modifications
son dans le plan d’étude. Dans le cas d’un calcul de type mem-
de chaque sous-topologie locale sont contrôlées en examinant leur
brane en 3D, cette surface est une surface gauche dans l’espace à
impact sur la variation d’épaisseur et sur le transport des diffé-
trois dimensions. Dans les deux cas, la discrétisation est composée
rentes variables. On obtient ainsi un remaillage automatique adap-
d’éléments triangulaires et l’algorithme est fondé sur la procédure
tatif qui permet raffinement et déraffinement tout en contrôlant les
d’amélioration locale de maillage [32], illustrée par la figure 7.
pertes d’information.
L’algorithme consiste à parcourir l’ensemble des nœuds et des
arêtes du maillage. À partir d’un nœud ou d’une arête donnés, on La mise en pratique de ces procédures est illustrée à la figure 9,
extrait ce que l’on appelle la sous-topologie locale, c’est-à-dire qui montre le résultat de la simulation de l’extrusion-soufflage d’un
l’ensemble des éléments finis qui concourent en ce nœud ou en jerrycan. La configuration initiale consiste en une paraison maillée
cette arête. On construit les sous-topologies alternatives possibles de façon régulière et relativement grossière. La figure met en évi-
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σeq (MPa)
·
L /L = 0,005 s–1 110 °C
L’idée est de réaliser un test dans une géométrie non triviale
essais représentative du procédé de mise en œuvre (c’est-à-dire à des
0,8 modélisation
vitesses de déformation importantes et dans des conditions de
biétirage variables au cours du temps), de le modéliser, par exem-
ple par les méthodes par éléments finis présentées dans le
0,6 paragraphe 4, et de déterminer les paramètres de la loi de
comportement pour ajuster au mieux résultat de calcul et expé-
rience.
0,4 120 °C Nous présentons dans ce qui suit un essai développé pour iden-
tifier le comportement d’un polyéthylène liquide au cours d’une
opération d’extrusion-soufflage. Le moule est constitué de deux
demi-blocs partiellement transparents (figure 11) équipés de cap-
0,2 130 °C teurs de contact.
kp (MPa · sm)
3 et 4 et en imposant la charge de pression mesurée sur la
kp figure 13, il est possible de tester plusieurs lois de comportement
et d’en ajuster les paramètres pour rendre compte de l’évolution
0,8 80 du rayon adimensionnel. Sur la figure 14 nous montrons que la loi
de Hooke, même avec un choix optimal du module, est très éloi-
gnée de la réalité. Une loi newtonienne rend compte qualitative-
0,6 60 ment du phénomène. Les trois lois viscoélastiques (Maxwell,
h Oldroyd B, Phan Thien-Tanner) donnent des résultats à peu près
équivalents.
0,4 40 Le tableau 2 donne les valeurs des paramètres identifiées pour
quatre tests de soufflage à différentes vitesses de soufflage et tem-
pératures.
0,2 20
(0)
m
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Canne de
Capteurs soufflage Tête
de contact d'extrusion
Caméra
1,60 m déplacement
Moule
Moule fermé ouvert
Paraison
Capteur de
pression Position « avant » Position « arrière »
Figure 11 – Dispositif permettant l’observation du comportement d’un polyéthylène liquide au cours d’une opération d’extrusion-soufflage
4
R /R 0
3
0 1 2 3 4 5
Temps (s)
Expérience
Figure 12 – Image typique de la paraison au cours du gonflage Maxwell
Oldroyd-B
Phan-tien & Tanner
Newton
Hooke
Rayon/rayon initial R /R0
Pression (kPa)
3 2
Rayon
adimensionnel 6. Application à la simulation
2 1 des procédés industriels
1 0 6.1 Thermoformage
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5 150
Température (°C)
z (mm) Feuille 0,05 s 0s
–9
– 29 0,3 s
100
0,35 s
0,1 s
– 37 0,4 s
0,15 s
0,45 s
Moule 0,2 s
– 51 0,5 s
0,25 s
0,55 s
50
– 65
0 18 36 54 72
Rayon (mm) 25
0 250 500 750 1 000
1,1 Épaisseur (µm)
Épaisseur (mm)
Expérience : direction transverse
direction d'extrusion
Modèle : Figure 16 – Évolution du profil de température dans l’épaisseur
0,9 de la feuille au point central du thermoformage axisymétrique
0,7
1,1
Épaisseur (mm)
0,5
0,9
0,3 Anisotherme
µf = 0,4
0,7
0,1 Isotherme
0 18 36 54 72 90 collant
Rayon (mm) 0,5
Isotherme
µf = 0,4
Figure 15 – Géométrie du moule axisymétrique et comparaison
0,3
des profils d’épaisseurs calculés et expérimentaux
0,1
0 16 32 48 64 80
1,1 mm, température initiale 130 oC, moule en aluminium à 20 oC,
Rayon (mm)
pression variant linéairement avec le temps (0,6 MPa · s–1).
Le problème étant à géométrie axisymétrique, seul un faible sec-
teur angulaire a été maillé en 160 triangles. Les valeurs des para- Figure 17 – Distribution d’épaisseur calculée, montrant
mètres rhéologiques données au paragraphe 5.1 ont été utilisées, les influences respectives du couplage thermique
et les paramètres thermiques ont les valeurs suivantes : et des conditions de contact
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Diag 2 Diag 1
Longueur
z
y Largeur
y
Temps = 0,6 s z Temps = 1,2 s
10
Figure 18 – Évolution de la forme de la feuille au cours du formage Épaisseurs mesurées (mm)
z (mm) Épaisseurs calculées (mm)
0,48
0
0,30
résultat du calcul couplé est assez voisin de celui obtenu en contact
0,25
collant, et représentatif de la réalité (figure 15). Cette dernière 0,398
hypothèse est souvent utilisée dans de nombreux codes de calcul. – 10
On constate cependant que la formulation couplée incluant thermi- 0,26
que et mécanique permet d’obtenir un excellent résultat. Par rap- 0,36 0,25
port à l’hypothèse brutale de contact collant, cette formulation est – 20
plus intéressante car elle permet de distinguer les influences res- 0,25
pectives de la thermique et de la tribologie dans le phénomène de 0,25
0,23
0,325 0,34 0,30 0,27 0,23
« figeage » du polymère au contact de l’outillage. Elle ouvre ainsi 0,18
– 30
la porte à une meilleure maîtrise des distributions d’épaisseur par 0,32 0,26 0,30 0,30 0,28 0,27 0,22
un contrôle de la température et de la nature des outillages. 0,29 0,27
0,35 0,34 0,22 0,21
0,27
– 40
0 18,6 37,2 55,8 74,4 93
6.1.2 Application au thermoformage Longueur (mm)
d’une barquette alimentaire
Les valeurs mesurées sont indiquées en caractères bleus ;
les valeurs calculées sont en caractères standards
Le thermoformage d’une barquette en polypropylène pour
emballage alimentaire a été simulé à l’aide du logiciel Tform3®.
L’épaisseur initiale de la feuille dans ce cas est de 0,475 mm. Les Figure 20 – Comparaison entre épaisseurs mesurées et calculées
paramètres opératoires sont connus de manière moins précise que
dans le cas précédent, mais ont pu être évalués ainsi : température
initiale de la feuille 150 oC, moule en aluminium régulé à une tem-
pérature de 5 oC, pression variant linéairement en fonction du 6.1.3 Thermoformage d’un pot de yaourt
temps (1,4 MPa · s–1), température de l’air 20 oC.
Un quart de la pièce réelle symétrisée a été calculé avec Cet exemple montre le thermoformage, assisté par un poinçon
7 591 triangles, sans remaillage automatique ; la surface du moule mobile, d’un pot de yaourt en polystyrène (figure 21). La mise en
est discrétisée en 6 463 triangles. Les paramètres de la loi de forme se déroule en deux étapes. Tout d’abord, le poinçon entraîne
comportement de G’Sell-Jonas sont ceux donnés au paragra- la feuille préchauffée (épaisseur 1 mm) dans le fond du moule
phe 5.1. La figure 18 montre quelques configurations successives (déplacement vertical 58 mm en 0,1 s). À la suite de cette première
de la feuille. étape et à cause du phénomène de figeage dû au transfert thermi-
que, l’épaisseur de la feuille sous le poinçon est sensiblement iden-
La figure 19 montre le maillage déformé en fin de soufflage, tique à celle d’origine tandis que les parois latérales se sont
ainsi que les différentes directions selon lesquelles la pièce réelle amincies. La seconde étape consiste en une phase de soufflage par
a été découpée pour mesurer l’épaisseur. La comparaison entre mise en pression. La pression nominale est de l’ordre de 0,1 MPa.
épaisseurs calculées et mesurées selon une de ces directions est La feuille épouse alors progressivement la forme du moule, de la
montrée à la figure 20. partie supérieure vers le fond.
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Sur la dernière vue figure la distribution des épaisseurs (épaisseur initiale 1 mm, épaisseur minimale après formage 0,1 mm)
Figure 21 – Thermoformage d’un pot de yaourt. Configurations successives au cours de la simulation par éléments finis
La difficulté principale dans la mise au point du procédé consiste centrale de la pièce. Dans le cas présent, on remarque sur la
à contrôler le profil d’épaisseur final. Celui-ci doit répondre à un figure 23 que la feuille de polyéthylène, préchauffée, est dans un
cahier des charges précis, qui peut être issu de calculs complémen- premier temps gonflée librement. Suite à ce bullage, orienté vers
taires (calculs de structure pour garantir le non-flambement des le haut, le poinçon inférieur est légèrement remonté. Le différentiel
pots stockés en palette, calculs dynamiques pour assurer leur de pression est alors inversé pour venir plaquer la feuille sur le
résistance à une chute). Le logiciel de simulation permet alors une poinçon mâle et former ainsi la pièce.
mise au point rapide du procédé (température du poinçon, La figure 24 donne le profil d’épaisseur calculé pour cette pièce.
ampleur de la course, etc.). Sur la figure 21, on donne une carte
des épaisseurs calculées (minimum 0,1 mm) et, sur la figure 22, on
constate un bon accord entre profil calculé et profil mesuré sur un
pot réel. 6.1.5 Calcul des films multicouches
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1 000
Épaisseur (µm)
1,79416
Mesures
900
Simulation
800
1,6
700
600
Fond du pot Paroi latérale du pot
1,4
500
400
300 1,2
200
100
1
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Numéro du point de mesure
0,8
11
0,700186
10
9 Figure 24 – Profil d’épaisseur (mm) calculé du panneau thermoformé
8
7
6
5
4 3 2 1
T (°C) k p (T )
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qe = dm/dt pnom
1,2
Épaisseur (mm)
pe , ρ e , Te
0,92 δQ = 0
ve
PS δW
0,72
PS_PP
PP dE pa ( t )
0,52 patm
PP_PS
V (t )
0,32
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0
0 1 2 3 4 5 6 6.2.2 Extrusion-soufflage d’un flacon de détergent
Temps (s)
La figure 29 illustre une simulation du soufflage d’un flacon en
polyéthylène présentant la particularité d’avoir une poignée au
Figure 28 – Comparaison des pressions mesurée et calculée niveau de laquelle les gradients d’épaisseur sont très marqués. La
par le modèle rhéologie du polyéthylène est celle déterminée au paragraphe 5.2
Figure 29 – Simulation de l’extrusion-soufflage d’un flacon de détergent en polyéthylène : déformées successives avec remaillage automatique
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5,5
4,5
3,5
2,5
mm
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0 100 mm
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600
Force d'étirage (N)
3,5
Épaisseur (mm)
500 3
400 2,5
2
300
1,5
200
1
100
0,5
0 0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0 50 100 150 200 250 300 350
Temps (s) Coordonnée longitudinale (mm)
calcul calcul
v = 400 mm/s v = 200 mm/s
mesures mesures
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