Tarr Iere
Tarr Iere
Tarr Iere
Kairouan
Octobre 2015
2
Table des Matières
I. INTRODUCTION 3
II. LA REGION DE KAIROUAN 4
1. Climatologie 4
2. Géologie 6
3. Hydrologie 6
4. Pédologie 6
III. EXPLOITATION AGRICOLE DE M. HABIB SEBRI 7
1. Localisation 7
2. Occupation du sol et système d’exploitation agricole 8
IV ACTIVITES SCIENTIFIQUES EN 2015 10
1. Sites expérimentaux 10
2. Caractérisations climatologique, pédologique et hydrogéologique
du site expérimental S1 11
2.1. Description du sol 11
2.2. Distribution verticale de la salinité du sol 13
2.3. Suivi météorologique local 14
2.4. Suivi hydrique du sol 15
2.5. Suivi hydro-salin du sol 16
2.6. Suivi piézométrique de la nappe superficielle 17
2.7. Suivi de la qualité chimique des eaux d’irrigation 19
3. Distribution spatiale des propriétés hydro-salines du sol
du site expérimental S2 20
3.1. Cartographie de la salinité globale du sol 20
3.1.1. Cartographie de la salinité globale en surface (0-1,8 m) 20
3.1.2. Suivi par la méthode des extraits aqueux des échantillons de sol 21
3.1.3. Cartographie de la salinité globale en profondeur (0-6 m) 24
3.2. Cartographie de la topographie 25
3.3. Suivi de la qualité chimique d’une nappe localisée à faible profondeur 26
4. Suivi phénologique, morphologique et physiologique de la plantation de grenadiers
des sites expérimentaux S1 et S2 27
4.1. Observations phénologiques 27
4.2. Développement morphologique des grenadiers 28
4.3. Développement morphologique du feuillage des grenadiers 32
4.4. Suivi de l'évolution stomatique des feuilles 33
4.5. Collecte des données nécessaires à la modélisation 35
3
4
I. INTRODUCTION
Le présent rapport présente brièvement les activités scientifiques réalisées en 2015 dans
une exploitation agricole de la région de Kairouan.
5
II. LA REGION DE KAIROUAN
1. Climatologie
La région appartient au climat aride supérieur fortement influencé par la mer Méditerranée.
Les conditions climatiques sont très variées avec de nets écarts journaliers et saisonniers. On
distingue principalement deux saisons :
une saison sèche allant d’avril à septembre et caractérisée par des températures élevées et
des pluies quasi-absentes, notamment en été.
une saison plus ou moins pluvieuse allant du mois d’octobre à mars et caractérisée par des
températures basses, surtout en hiver.
Les principales données climatiques, obtenues sur la période 2004-2010 à la station
météorologique de Kairouan (réseau national) sont présentées dans le tableau 1. Les données
de l’année 2015 proviennent du site internet « www.infoclimat.fr ».
Moyenne annuelle 18,3 24,8 12,1 66,1 20,8 2,9 203,6 3,99
Total annuel 249,3 1455,6
Pluviométrie
Dans l’ensemble, la région de Kairouan est très peu arrosée. Toutefois, la pluviométrie
présente de grandes irrégularités qui se distinguent aussi bien dans le temps que dans l’espace.
La pluviométrie moyenne annuelle est d’environ 250 mm, dont 120 mm en automne, 4 mm en
hiver et 63 mm au printemps (source : www.infoclimat.fr) ce qui est attesté par la valeur
calculée sur la période 2004-2010 qui est de 249,3 mm (Tableau 1). La répartition mensuelle
de la pluviométrie 2015 est présentée dans la figure 1. Au premier semestre 2015, le
maximum des précipitations cumulées est de 45 mm au mois de février tandis que le
minimum est de 5 mm au mois juin. Moyennées sur le mois, la hauteur des précipitations est
inférieure à 12 mm. Les cumuls de pluies les plus forts ont lieu en février et mars tandis qu’il
n’a pas plu en avril et mai.
6
Figure 1. Répartition des précipitations moyennes mensuelles et en 2015
(source : www.infoclimat.fr)
Température
La température moyenne annuelle est de 17,9°C. La moyenne des maxima du mois le plus
chaud (juillet) atteint 37,8°C tandis que celle des minima du mois le plus froid (janvier) est de
10,6°C.
Comme pour la pluviométrie, la température de la région kairouanaise se caractérise par une
grande variabilité entre les saisons. En analysant les données de température de la station
météorologique de Kairouan pendant l’année 2015, on constate que la température moyenne
mensuelle varie entre les valeurs 12°C et 31°C (Figure 2).
Généralement, les mois les plus froids sont décembre, janvier et février, avec des
températures moyennes mensuelles inférieure à 15 °C. Les mois les plus chauds sont juillet et
août, avec une température moyenne de l’ordre de 30 °C.
7
2. Géologie
Le bassin de Sisseb-El Alem est constitué par des séries sédimentaires allant du Trias
jusqu’au Quaternaire avec une fosse synclinale subsidente au nord de Kairouan. La plaine de
Sisseb est caractérisée par une morphologie très variée entre les bordures de la plaine où
dominent les processus d’érosion et la plaine elle-même où s’accumulent les matériaux érodés
selon des granulométries variables.
On observe trois formations bien distinctes :
. des alluvions lacustres et marins : environ 10.000 ha.
. des alluvion récents de l’oued Nebhana : environ 2.000 ha
. un plissement recouvert de dépôts sableux : environ 500 ha.
3. Hydrologie
La plaine de Sisseb-El Alem est la dernière unité hydrologique avant l’exutoire final, la
sebkha Kelbia, dans le bassin versant de l’oued Nebhana qui fait environ 855 km2.
En 1980, il n’existait que 10 points d’eau avec quelques sources d’eau très saumâtre à la
limite sud-est. Au nord-ouest, des aquifères existaient au niveau de formations sableuses et de
galets. Les niveaux aquifères deviennent de plus en plus argileux et minces vers le sud-est. Au
sud, l’aquifère est enfoui sous un niveau argileux peu perméable. L’épaisseur moyenne de la
formation aquifère au nord est de l’ordre de 12 à 15 m. Elle s’amincit et se colmate en allant
vers le sud-est.
4. Pédologie
La plaine Sisseb-El Alem est caractérisée par un ralentissement de la minéralisation de la
matière organique dans les sols salés dont la teneur en matière organique est inférieure à 2%.
Les sols sont généralement stratifiés, argileux en surface avec essentiellement de la
montmorillonite mélangée avec de la kaolinite, de l’illite et du quartz à l’état de traces. Les
argiles sont héritées des alluvions. Trois principales unités pédologiques sont identifiables :
les sols peu évolués faiblement salés en amont, les sols salins à complexe calcique au centre
de la plaine et les sols salins à complexe sodique dans les positions basses.
Dans les années 80, avant la réalisation d’un grand aménagement hydro-agricole tel que le
barrage du Nebhana, la plaine du Sisseb était fréquemment inondable.
8
III. EXPLOITATION AGRICOLE DE M. HABIB SEBRI
1. Localisation
L’exploitation agricole de M. Habib SEBRI a été choisie car les infrastructures sont nouvelles
et datent de 2011. Une agriculture pluviale et irrigué y est développée dans des conditions
environnementales très contraignantes.
L’exploitation, située à environ 15 km au nord de la ville de Kairouan, est orientée selon un
axe nord-sud et fait environ 4,5 km de long sur 1 km de large, soit une superficie d’environ
450 ha ou 4,5 km2. Elle se situe, géographiquement, dans la plaine alluviale du Bas Sisseb-El
Alem et, administrativement, dans le Gouvernorat de Kairouan et la Délégation de Sbikha
(Figure 3).
9
2. Occupation du sol et système d’exploitation agricole
L’exploitation agricole a été cultivée en l’orge en 2010. Puis, durant deux années
consécutives, elle a été plantée en pomme de terre, variété Spunta (Figure 4a). Depuis janvier
2013, une plantation d’environ 108 ha de grenadiers, variété Gabsi, a été installée avec un
espacement de 4 m entre les lignes et de 2 m sur la même ligne. En janvier 2014, une seconde
plantation de 108 ha a été ajoutée puis une troisième de 162 ha, en janvier 2015, soit un total
actuel de 378 ha de grenadiers en production (Figure 4b).
10
Etat de la plantation
en janvier 2013 en septembre 2013
(âge des plants = 1 an) (âge des plants = 1,5 an)
L’eau d’irrigation provient de 6 sondages profonds par captage des eaux souterraines à
environ 100 m de profondeur. Celles-ci subissent un traitement préalable à l’aide d’un
dispositif électromagnétique Aqua 4D de Planet Horizon. Ensuite, elles sont stockées dans un
bassin de 4.500 m3 avant leur utilisation au champ. Un réseau souterrain achemine l’eau
d’irrigation vers les parcelles de l’exploitation. Chaque parcelle de 9 ha (200 m x 450 m) est
alimentée à l’aide d’une vanne et d’un dispositif goutte à goutte à la surface du sol.
11
IV ACTIVITES SCIENTIFIQUES EN 2015
1. Sites expérimentaux
Deux sites expérimentaux ont été retenus dans l’exploitation agricole de M. Habib SEBRI
(Figure 5) :
. Le site S1 (35°50’10,34’’N / 10°2’5,9’’E) est localisé dans la partie nord, près de la piste
traversant l’exploitation sur sa longueur. Il a été choisi près d’un forage abandonné dans une
parcelle de grenadiers âgés de 3 mois.
Les caractérisations climatologique, pédologique et hydrogéologique y seront réalisés
par Bessma ZARAI, notamment à l’aide d’observations et analyses stationnelles et de
suivis temporels.
. Le site S2 (35°48’32,96’’N / 10°2’34,75’’E) est localisé plus au sud dans une petite partie
d’une parcelle de grenadiers âgés de trois ans couvrant environ 7.032,67 m2.
Des travaux de cartographie des propriétés hydro-salines du sol y seront menés par
Bessma ZARAI en relation avec ceux de Malek HADJ SALEM sur la physiologie des
grenadiers.
12
2. Caractérisations climatologique, pédologique et hydrogéologique
du site expérimental S1
Résultats :
Les principales caractéristiques, déduites des observations faites sur les échantillons prélevés
(Tableau 2), sont :
. Etat hydrique : le sol est sec depuis la surface jusqu’à 40 cm de profondeur. Il devient
ensuite humide jusqu’à 5 m puis très humide jusqu’à 6 m.
. Couleur : elle est généralement brun jaunâtre clair avec des passées jaune pâle et brun
olive clair. Une coloration gris foncé apparaît en profondeur à 5,80 m.
. Texture : elle est argilo-limoneuse pour tout le profil à l’exception de la couche 1,80-2,60
m qui est limono-argileuse.
. Structure : elle est polyédrique subanguleuse peu nette dans la couche 0-60 cm puis
devient plus nette jusqu’à 5 m et massive en profondeur.
. Matière organique : des débris végétaux sont observables en surface (0-40 cm) et au
niveau des couches 80-160 cm, 2,60-3,20 m et 3,40-3,60 m.
13
. Pédotraits : les accumulations de calcaire et de gypse ainsi que les taches
d’oxydoréduction sont observables. L’accumulation de calcaire, qui se manifeste sous forme
de taches peu fréquentes sur l’ensemble du profil, apparaît sous forme de pseudo-mycéliums
au niveau de la couche 60-80 cm. Le gypse, absent dans la partie supérieure du profil (0-60
cm), est présent sous forme de nodules peu fréquents de 60 cm à 160 cm et de 1,80 m à 3,40
m puis est plus fréquent en profondeur. Les taches d’oxydo-réduction apparaissent à partir de
1,80 m, puis sont de plus en plus fréquentes en profondeur .
160-180 -
AL : Argilo-limoneux ; LA : Limono-argileux
14
2.2. Distribution verticale de la salinité du sol
Méthodologie :
Des mesures de la conductivité électrique (CE) sur extrait aqueux (pâte saturée et
dilution 1/5) ont été effectuées sur les échantillons de sol prélevés à différentes
profondeurs jusqu’à 6 m.
Résultats :
Le profil salin jusqu’à 6 m de profondeur met en évidence des salinités du sol très
élevées, particulièrement vers 2 m de profondeur (Figure 7). L’allure du profil salin
coïncide avec celles des profils de concentration en sodium et en chlorures (Figure 8).
15
Figure 8. Distribution verticale du Na+ et Cl- du sol (site S1, mars 2015)
Résultats :
L’acquisition et le traitement des données sont en cours.
16
2.4. Suivi hydrique du sol
Méthodologie :
Pour suivre les variations de la teneur en eau du sol, le site S1 a été équipé d’un
dispositif de sondes TDR (Time Domain Reflectometry) commercialisé par
Soilmoisture Equipment Corp., Santa Barbara, USA (Figure 9).
Les sondes sont formées de 3 tiges de 20 cm de longueur, de type « Buriable » (modèle
6005TCL) et adaptées à la salinité. Elles ont été installées sur le terrain le 6 mars 2015
en les plaçant au fond d’un tube PVC hermétique et enfoui aux profondeurs suivantes :
0,10 m, 0,5 m, 1 m, 1,5 m, 2 m, 3 m, 4 m, 5 m et 6 m.
Les mesures se font manuellement au cours du temps en connectant chaque sonde au
lecteur portable TRASE System 1 (Figure 10).
17
Résultats :
Le suivi temporel des teneurs en eau volumétriques fait apparaître trois couches (Figure
11) :
- une couche supérieure, située entre 0 et 1,5 m, avec une gamme de variation très
importante en surface (de 20% à 40%) et de moins en moins importante vers la
profondeur.
- une couche intermédiaire, entre 1,5 et 3,5 m, où la variation est nulle.
- une couche inférieure, entre 3,5 m et 6 m, avec une gamme de variation importante.
Figure 11. Distribution de la teneur en eau du sol (site S1, du 05/05 au 12-08-2015)
18
a b
Résultats :
L’acquisition et le traitement des données sont en cours.
Figure 13. Le CTDiver avant mise en place sur le site S1 au fond du forage (arrière-plan)
19
Le logiciel « Diver-Office » et un adaptateur spécifique au CTD Diver permettent de le
programmer, d’afficher les données acquises et de les transférer sur un micro-ordinateur
portable.
Tableau 4. Spécifications techniques du CTDiver
Dimensions Ø22 mm x 183 mm
Capacité de la mémoire 16,000 mesures (mémoire non volatile)
Résultats :
L’acquisition et le traitement des données piézométriques sont en cours.
Les premiers résultats des analyses physico-chimiques montrent que la nappe
suerficielle a une salinité très élévée de l’ordre de 22,5 dS m-1 (ou 36 g L-1) et que le
faciès chimique est chloruré-sodique (Tableau 5).
Moyenne ET
pH 8,4 0,5
CE (dS m-1) 22,5 3,2
Cl- 207,2 52,7
-
Anions HCO3 7,7 2,15
(méq L-1) SO4- 48,1 15,1
Ca2+ 8,9 2,6
Mg2+ 27,9 6,0
+
Cations K 1,1 0,1
(méq L-1) Na+ 228,4 59,4
Résidu sec (g L-1) 36,0 21,9
SAR 53,6 13,7
20
2.7. Suivi de la qualité chimique des eaux d’irrigation
Méthodologie :
Concernant les eaux d’irrigation, un échantillon d’eau est périodiquement amené au
laboratoire pour effectuer les différentes analyses chimiques : pH, CE et sels solubles.
Concernant la gestion des irrigations, le système goutte à goutte est employé avec un
débit des goutteurs de 4 L h-1. Les données sur la fréquence des irrigations, leur durée et
la surface totale irriguée permettront d’estimer la dose d’irrigation pour la portion de
parcelle de grenadiers et d’en déduire la quantité d’eau. La dose est en moyenne de
l’orde de 76 mm.
Résultats :
La moyenne de plusieurs échantillons montre que la salinité de l’eau d’irrigation est
d’environ 4,4 dS m-1, soit 2 g L-1 (Tableau 6) et le SAR de 12,2.
Etant moyennement salé et relativement peu alcalinisante, la qualité chimique de l’eau
est favorable pour une irrigation de cultures qui s’adaptent à la salinité, comme c’est le
cas pour l’exploitation agricole de M. SEBRI.
Moyenne ET
pH 7,9 0,3
CE (dS m-1) 4,4 0,4
Cl- 31,3 5,5
-
Anions HCO3 7,4 2,1
-1
(méq L ) SO4- 14,9 2,5
Ca2+ 6,9 0,9
Mg2+ 6,8 1,6
+
Cations K 0,21 0,04
(méq L-1) Na+ 37,5 11,7
Résidu sec (g L-1) 2,9 0,6
SAR 12,2 2,7
21
3. Distribution spatiale des propriétés hydro-salines du sol
du site exprimental S2
22
Résultats :
Les distributions spatiales de la conductivité électrique globale du sol en mode
horizontal (EMH) et en mode vertical (EMV) sont présentées dans la figure 15.
a b
3.1.2. Suivi par la méthode des extraits aqueux des échantillons de sol
Méthodologie :
Pour valider les mesures de EMV et EMH, 6 échantillons sol ont été prélevés au niveau
de chacun des 7 sondages faits, le 7 avril 2015, tous les 0,20 m jusqu’à 1,2 m de
profondeur (Figure 16). L’emplacement des sondages a été choisi pour être représentatif
de la gamme de salinité mesurée par l’EM38. La CE sur extraits aqueux (pâte saturée et
1/5) et la teneur en eau ont été déterminées.
23
Résultats :
Relation entre la conductivité électrique et l’humidité pondérale
Les valeurs absolues de l’humidité pondérale varient de 10,3% à 36,9%. La gamme de
variation des valeurs moyennes par sondage est de 16,4% à 24%, tandis que, par strate,
elle est de 17,5% à 21,8% (Figure 17a).
Les valeurs absolues de la conductivité électrique sur extrait saturé varient de 5,1 dS m-1
à 48,2 dS m-1, la variabilité étant plus forte en profondeur qu’en surface (Figure 17b).
Les valeurs moyennes par strate augmentent avec la profondeur, de 9,7 dS m-1 à 26,7 dS
m-1, la valeur de surface étant de 15 dS m-1.
(a)
(b)
24
Relation entre les valeurs EMH/EMV et CEe
Pour chaque sondage de la parcelle S2, des mesures de EMV et EMH ont été faites et
une corrélation significative a été obtenue entre les deux variables. Comme la mesure de
EMH est relative à la salinité de surface qui a un intérêt agronomique, elle a été retenue
pour le reste du traitement des données.
Pour chaque profil de CEe (extrait saturé), une valeur moyenne a été calculée à partir
des valeurs mesurées aux six profondeurs. La droite de régression linéaire entre les sept
valeurs de CEe, variant de 7,3 dS m-1 à 27,7 dS m-1, et celles de EMH, variant de 350
mS m-1 à 500 mS m-1, est donnée par la figure 18.
La relation linéaire ainsi obtenue, soit CEe = 0,098 x EMH – 24,65 permet de convertir
la carte de EMH en carte de salinité du sol (CEe) (Figure 19). Une analyse statistique
des données utilisées pour la cartographie est présentée dans le tableau 7. On observe
une grande variabilité de la salinité qui passe de 3,2 dS m-1 à 48,1 dS m-1 avec un
coefficient de variation moyen de 43%. La carte de salinité du sol montre que les zones
de salinité les plus élevées se localisent dans les parties nord et sud-est du site S2.
25
Tableau 7 . Analyse statistique sommaire de EMH, EMH/EMV et CEe (avril 2015)
Figure 20. Mesure de la conductivité électrique apparente en mode vertical par l’EM31
Résultats :
Les distributions spatiales de la conductivité électrique globale du sol en mode
horizontal (EMH) et en mode vertical (EMV) sont présentées dans la figure 21.
26
a b
27
En comparant la carte topographique avec la carte de salinité du sol (figure 19), on
remarque que les zones basses correspondent aux salinités les moins élevées et
inversement.
Résultats :
L’acquisition et le traitement des données sont en cours. Les premiers résultats des
analyses physico-chimiques sont données dans le tableau 8. La salinité est très élevée
avec une CE de 82,8 dS m-1 (ou 67,7 g L-1). Le faciès chimique est chloruré-sodique et
la valeur de 123 pour le SAR est excessivement élevée.
Moyenne ET
pH 7,5 0,04
CE (dS m-1) 82,8 6,4
Cl- 1211 378
-
Anions HCO3 16,0 0,35
(méq L-1) SO4- 158,7 19
Ca2+ 30,0 0
Mg2+ 115,0 24
+
Cations K 9,1 0,76
-1
(méq L ) Na+ 1059,2 271,8
Résidu sec (g L-1) 67,7 25
SAR 123,3 19,6
28
4. Suivi phénologique, morphologique et physiologique
de la plantation de grenadiers des sites expérimentaux S1 et S2
La plaine kairouanaise est irriguée avec des eaux moyennement salées sous un climat
semi-aride. A long terme, la surexploitation de la nappe profonde va se traduire par une
réduction de l’irrigation nécessitant le besoin de bonifier les sols salés et de chercher
une stratégie assurant la gestion durable des ressources en eau. Estimer
l'évapotranspiration réelle constitue un élément majeur pour établir une gestion
économe de l’eau d’irrigation. De nombreuses approches théoriques (hydrologique,
micro-météorologique...) ont été élaborées pour estimer l’évapotranspiration réelle d’un
couvert végétal.
L'objectif du travail est l'amélioration de la gestion de l’irrigation avec l’eau salée d'une
plantation de grenadier cultivée dans un sol argileux hypersalin sous un climat semi-
aride. La mise au point et la validation d'un modèle d'évapotranspiration réelle au pas de
temps journalier, utilisant l'approche de Penman-Monteith et tenant compte de la
spécificité du couvert végétal, est développée et comparé avec la méthode du bilan
hydrique.
L'étude est réalisée sur les deux sites expérimentaux S1 et S2 (Figures 23a et 23b).
Figure 23a. Vue de la parcelle de grenadiers Figure 23b. Vue de la parcelle de grenadiers
âgée d'une année (site S1). âgée de 3 ans (site S2).
29
du mois de juin. Le mûrissement des fruits a eu lieu à partir du mois du juillet. Il faut
signaler qu'il existe une hétérogénéité au niveau des pieds de grenadier et une variabilité
morphologique au sein du même pied. Ainsi, la rentrée des grenadiers à un stade donné
est assez différente entre les arbres. Au niveau d’un même arbre, on observe des
structures caractérisant plusieurs stades phénologiques.
A B
C D
E F
Figure 24. Observations phénologiques des grenadiers tout au long la période de suivi :
(A) : après débourrement ; (B) : début floraison ; (C) : floraison ;
(D) et (E) nouaison et croissance des fruits ; (F) : mûrissement des fruits
30
Figure 25a. Hauteur du plant de grenadier Figure 25b. Diamètre au collet du plant de
(cm) grenadier (cm)
Sur le site S1, la hauteur moyenne des arbres de l'année est de 78,7 cm avec un
coefficient de variation (CV) de 26%. Le diamètre moyen est de 1,2 cm avec un CV de
50,1%. Il existe une grande variabilité morphologique entre les individus. Sur le site S2,
la valeur moyenne des hauteurs est de 122,8 cm avec un CV de 25,5 % et celle des
diamètres est de 3,3 cm avec un CV de 43,5%. Pour les deux sites, le CV des diamètres
est plus élevé que celui des hauteurs (Tableau 9 et Figure 26).
31
(a)
(b)
La circonférence moyenne des grenadiers de 3 ans (site S2) est d’environ 10,4 cm tandis
que celle des des grenadiers âgés d’un an (site S1) est de 3,8 cm. La distribution spatiale
de la hauteur des grenadiers de la parcelle S2 est présentée par l’esquisse cartographique
obtenue avec le logiciel « Surfer » (Figure 27).
32
Figure 27. Distribution spatiale de la hauteur des grenadiers du site S2.
33
Comme les plants de grenadiers des sites S1 et S2 sont de la même variété et que, pour
chaque parcelle, ils ont le même âge, on peut assimiler les grenadiers d’un an comme
étant l’état initial de la plantation et ceux de 3 ans comme étant la résultante de la
croissance de cette plantation sur deux années. La croissance annuelle des grenadiers est
estimée à partir des mesures de hauteur et de diamètre rapportées à l’année. Les valeurs
calculées sont de 22,1 cm an-1 en hauteur et de 1,1 cm an-1 en diamètre (ou 3,3 cm en
circonférence). Le taux de croissance sur les deux années est de 56% en hauteur et de
175% en diamètre (ou en circonférence). Autrement dit, les grenadiers ont grandi en
hauteur de la moitié de leur hauteur initiale et ont triplé de taille en diamètre ou en
circonférence.
Figure 29. Mesure de la longueur et de la largeur Figure 30. Marquage des pieds de grenadier
des feuilles
34
Figure 31. Evolution de la longueur moyenne des feuilles
35
A
36
4.5. Collecte des données nécessaires à la modélisation
L'estimation de l'évapotranspiration réelle constitue un élément majeur pour établir une
bonne gestion économe de l'irrigation. De nombreuses théories et approches ont été
élaborées en vue d'estimer l'évapotranspiration réelle. Notre étude repose sur deux
approches:
- la méthode analytique de Penman-Monteith ;
- l'approche hydrologique du bilan hydrique de Rose et Sharma.
Les deux approches tiennent compte de certains paramètres liés au couvert végétal et
d'autres relatifs au contexte climato-édaphique. Les données climatiques sont obtenues
de deux manières :
- par une mini-station climatique installée dans la zone d'étude (site S1);
- par l'Institut National de la Météorologie (INM).
Les données édaphiques sont en cours d’acquisition.
37