UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
L2 : Géographie (2022-2023)

ELEMENTS DE GÉOMORPHOLOGIE

Dr Seydou Alassane SOW

Dr Cheikh Ahmed Tidiane FAYE
Département de géographie, UCAD
 Plan du cours
Introduction
Leçon 1: LES PRINCIPES GENERAUX… La
carte et la coupe géologique
Leçon 2: LES STRUCTURES TABULAIRES
Leçon 3 : LES STRUCTURES FAILLÉES
Leçon 4 : LES STRUCTURES PLISSÉES
 Références bibliographiques
- Max DERRUAU, 1972. Les formes du relief terrestre.
Notions de géomorphologie, MASSON ET Cie
EDITEURS, 2ieme édition, Paris, 119 pages

- Max DERRUAU, 1988, Précis de Géomorphologie,

MASSON, Paris, 533 pages

- ARCHAMBAULT M., LHENAF H.R., VANNEY J.R.

(1981). Documents et méthodes pour la commentaire de
Cartes ( Géographie et géologie), fascicule II : les reliefs
structuraux, Masson, 159 pages
 - ARCHAMBAULT M., LHENAF H.R., VANNEY J.R (1980).
Documents et méthodes pour le commentaire de cartes (
Géographie et Géologie), fascicule : principes généraux, Masson,
98pages

- COQUE R . ( 1977) . Géomorphologie, A . Colin POMEROL

CH. et RENARD M. (1989) .Eléments de géologie A.Colin 9 ème
edition 615 pages

- TRICART.J, ROCHEFORT S. (1972) Initiation aux travaux

pratiques de géographie (commentaire de carte), SEDES, 251
pages

- VIERS G. Eléments de géomorphologie, Paris Nathan, 209 pages

 INTRODUCTION
Pour comprendre la géomorphologie
structurale, il faut d’abord comprendre le
mécanisme général qui gouverne la
formation des reliefs. Ce qui nous fait
revenir un peu sur des notions tels que la
tectonique et la lithologie (résistance),
l’érosion-sédimentation. Ce qui permet
de comprendre à l’entrée pourquoi une
structure est dite tabulaire, faillée ou
plissée.
 INTRODUCTION
La tectonique est l’étude des
déformations de la croûte terrestre et des
structures qui en résultent, à différentes
échelles, depuis l’échelle du globe
(tectonique des plaques) à l’échelle
d’échantillons (microtectonique). Ici, on
l’envisagera surtout du point de vue des
structures à l’échelle régionale (carte
géologique).
 INTRODUCTION

La croûte terrestre et la couche rigide

du manteau supérieur forment ensemble
une couche de quelques dizaines de
kilomètres, appelée la lithosphère, qui se
distingue par sa rigidité. En dessous se
trouve l’asthénosphère, une couche moins
rigide sur laquelle la lithosphère peut
lentement se déplacer.
 INTRODUCTION
La lithosphère n’est pas faite d’un seul
bloc, mais divisée en plusieurs plaques
qui peuvent légèrement se déplacer les
unes par rapport aux autres en glissant
sur l’asthénosphère.
Ces plaques se déplacent sous l’effet de
la convection dans le manteau. Les
roches chaudes remontant vers la
surface, les roches refroidies plongeant
vers les profondeurs.
 INTRODUCTION
Ces mouvements de matière dans
l’asthénosphère provoquent le
déplacement des plaques de la
lithosphère, un phénomène que l’on
désigne sous le nom de tectonique des
plaques.
Ainsi par exemple, la plaque qui porte
l’Amérique du sud se sépare de celle qui
porte l’Afrique à une vitesse d’environ
trois centimètres par an.
 INTRODUCTION

Ainsi, lors de la collision de deux plaques,

une chaîne de montagnes peut naître.
C’est par exemple la collision des plaques
portant l’Inde et la Chine qui a donné
naissance à l’Himalaya. On parle d’une
obduction.
Il arrive également qu’une plaque plonge
sous une autre. On parle de subduction en
menant au même résultat, comme dans le
cas des Andes.
 INTRODUCTION
Ainsi, les mouvements des plaques
lithosphériques se traduisent par des
contraintes qui modifient la forme des roches
et permet de donner une disposition aux
couches géologiques ou structures. Les
contraintes exercées par les mouvements
lithosphériques permettent donc la mise en
place des différentes couches de terrain. Ces
couches peuvent alors être horizontales,
inclinées, plissées, faillées ou résulter d’une
construction volcanique.
 INTRODUCTION
Les forces qui contribuent à la
disposition de ces couches géologiques
constituent les mouvements horizontaux
ou verticaux selon le cas.
Si les déformations, qui ont soulevé la
région au-dessus du niveau de la mer,
n’ont pas brisé la disposition originelle
des couches, on parlera de structure
concordante.
 INTRODUCTION
En géologie la concordance est la
formation d'un dépôt sédimentaire
sur des couches plus anciennes.
Il y a concordance lorsqu’une
formation sédimentaire repose sur
des couches plus anciennes non
plissées, non basculées (non faillées).
 INTRODUCTION
Dans une discordance, l’interruption
correspond à une période de retrait de la mer
(émersion) pendant laquelle les couches déjà
stratifiées sont déformées par un mouvement
tectonique puis attaquées par l’érosion
différentielle. A la suite de nouveaux
mouvements, la mer réenvahit la région
(transgression) et y dépose des sédiments dont la
disposition n’est pas conforme à celle des
couches antérieures à l’émersion (régression)
(TRICART et al. 1972).
 INTRODUCTION
Lorsque les couches sont régulièrement
superposées les unes aux autres mais
qu’il manque tout ou partie d’un étage,
c’est une lacune.
Une lacune suppose une absence de
sédimentation qui peut être due, par
exemple, à des courants marins rapides
qui empêchent le dépôt d’éléments fins.
 INTRODUCTION
La lithologie détermine la nature
des roches qui composent les
couches géologiques. Elle est liée
à la cohésion, à la solubilité et à
l’homogénéité de la roche. La
lithologie determine la résistance
des faciés.
 INTRODUCTION
L’érosion
Forme de relief façonnée par l’érosion
différentielle est la différentielle
composante d’irrégularité
de l'érosion résultant des
différences de résistance
des matériaux. Elle
provoque une mise en
relief des zones
résistantes au détriment
des zones tendres.
L’érosion différentielle
dépend donc de la
lithologie.
 Leçon 1
LES PRINCIPES GENERAUX…
La carte et la coupe géologique
 LES PRINCIPES GENERAUX
Ainsi, la géomorphologie structurale se
propose d’étudier les formes de
disposition des roches.
Elle s'intéresse à la nature des roches
(lithologie), à leur disposition
(stratigraphie), à leur âge (paléographie),
et à leur évolution (érosion différentielle,
tectonique);
La carte géologique constitue la base du
cours.
 LES PRINCIPES GENERAUX

La carte géologique est une

interprétation complexe
d'observations diverses sur la
nature des roches. Elle code et
présente des informations
rapportées à l'espace et au
temps.
 LES PRINCIPES GENERAUX

Ces cartes ont toutes en

commun de représenter, sur un
fond topographique, les terrains
qui affleurent à la surface du sol
ou qui sont recouvertes par des
formations de faibles épaisseur.
 LES PRINCIPES GENERAUX
Ainsi, le premier objectif des cartes
géologiques est de permettre la
reconstitution de l’histoire
géologique d’une zone : la
connaissance des âges est donc
indispensable. Age et nature sont
codés par une gamme de couleurs,
complétée par un codage par lettres
et/ou chiffres.
LES PRINCIPES GENERAUX
 LES PRINCIPES GENERAUX

Les éléments de la carte géologique

Les terrains sont, en général,
représentés par une couleur selon leur
âge : la légende
La légende
La Légende est la clé de lecture de la
carte géologique. Elle fait l’inventaire
des étages.
 LES PRINCIPES GENERAUX
 Etage = un ensemble de critères
paléontologiques, lithologiques ou
structuraux de valeur universelle.
nom de l’étage = la localisation du
stratotype (coupe de référence) qui a
servi à le définir.
En principe, le nom de l’étage est celui
(français ou latin) de la localité type,
suivi du suffixe –ien)
Ex : oxfordien=oxford en Angleterre.
Lutèce – Paris – pour l’étage Lutétien).
 LES PRINCIPES GENERAUX
Les étages qui sont compris entre une
transgression et une régression
constituent une série.
Ex : Jurassique Moyen, Crétacé
Supérieur
Plusieurs séries forment un système. Ex
le Jurassique.
Ces systèmes se répartissent en 04
grandes ères géologiques.
 LES PRINCIPES GENERAUX
Tableau 1. Subdivision des ères géologiques
4Eons 4Eres
Phanérozoïque Primaire Secondaire Tertiaire Quaternaire
-540Ma à nos Permien Crétacé Pliocène XXX
jours Carbonifère Jurassique Miocène Holocène
Dévonien Sup (Malm) Oligocène Pléistocène
Silurien Moy(Dogger) Eocène
Ordovicien Inf. (Lias) Paléocène
Cambrien Trias
Protérozoïque Précambrien
-2,5Ga à 540Ma
Archéen -3,8 à - -2,5 Ga
Hadéen -4,6 à -3,8 Ga
 LES PRINCIPES GENERAUX

 Notion de formation
La formation est une série de
couches présentant des caractères
lithologiques et paléontologiques
suffisants pour être régionalement
un élément de repère. Sur la carte,
chaque formation est représentée
par une couleur.
 LES PRINCIPES GENERAUX

Notion de couche
Une couche est une strate, une
division lithologique généralement
délimitée par deux surfaces
approximativement parallèles
(plan stratigraphique supérieur ou
toit et plan stratigraphique
inférieur ou mur).
 Exemple de couches sur la feuille LONGEAU

Exemple de couches sur la feuille PLOMBIERES-LES-DIJON

 LES PRINCIPES GENERAUX

 Les figurés
Ce sont des lettres qui représente en principe l’initial
du mot désignant la période à laquelle appartient
l’étage:
•Primaire (s Silurien, d Dévonien, c Carbonifère, p
Permien);
•Secondaire (t Trias, l Lias, j Jurassique, c Crétacé);
•Tertiaire (e Eocène, m Miocène, p Pliocène)
Sur la carte géologique, chaque lettre est
accompagnée d’un exposant (un indice) qui permet
de subdiviser les étages.
 LES PRINCIPES GENERAUX
L’exposant en chiffres arabes est
employé par ordre croissant quand on
monte dans la série J1, J2, J3,J4,J5 (Avec
J1 plus ancienne).
L’exposant en chiffres chiffres romains
est utilisé par ordre décroissant quand
on descend dans la série JI ,JII JIII JIV
(avec JIV plus ancienne)
 LES PRINCIPES GENERAUX

Les chiffres arabes associés à des

lettres dans l’ordre alphabétique, on
1 1
monte dans la série Ca Cb CC Cd 1 1

Les lettres associées aux chiffres

romains, on descend dans la série CIa
CIIa CIIIa
LES PRINCIPES GENERAUX

J3 JI
J2 JII
J1 JIII
LES PRINCIPES GENERAUX
Des chiffres arabes et
romains (feuille
SELONGEY)
J3
J2
J1’
JII-JIII
JIV
L4
L3
L2
 LES PRINCIPES GENERAUX

 L’échelle de la carte
•L’échelle de la carte est de 1/50000, 1 cm
sur la carte représente 50 000 cm sur le
terrain, soit 500 m.
 Contours géologiques
•Sur la carte, les contours géologiques sont
matérialisés par un trait noir foncé. Ils
constituent les limites d’affleurements des
formations représentées sur la carte.
 LES PRINCIPES GENERAUX

Le biseautage
Les couches peuvent ne pas être
continues. Quand le toit et le mur se
rejoignent on dit qu'ils se
terminent en biseau, ou les couches
sont biseautées ou il y a biseautage.
La couche de base est continue donc,
le biseautage ne s’applique pas.
LES PRINCIPES GENERAUX
Les failles Une faille résulte d’une
cassure d’un matériel rigide
inapte à la déformation
souple ou au plissement :
série dite incompétente rigide.
La faille est une rupture de la
continuité des terrains
primitivement situés au même
niveau.
Le tracé de la faille sur la
carte :
Il est une ligne continue, ou
discontinue, brisée, rectiligne,
ou sinueuse. L’orientation se
fait par rapport aux points
cardinaux. Il faut donc
déterminer l’orientation de ou
des failles ( se référer au
tracé de la faille sur la carte).
 LES PRINCIPES GENERAUX
Les contours géologiques et l’hydrographie

Contours géologiques , c’est à dire l’intersection

des limites géologiques avec la surface
topographique.
 LES PRINCIPES GENERAUX

Notion de stratigraphie
Les principes de la stratigraphie sont
en nombre variable selon les auteurs.
Les deux principes qui semblent
unanimement acceptés sont le principe
de continuité et de superposition.
La stratigraphie classifie les couches
selon leur âge.
 LES PRINCIPES GENERAUX
La continuité : une même couche a le
même âge sur toute son étendue.
La superposition :
Deux couches déposées horizontalement
et n’ayant subi aucune déformation
tectonique notable sont superposées, la
plus élevée est la plus récente.
 LES PRINCIPES GENERAUX

 Le principe d'horizontalité : les

couches sédimentaires sont déposées
à l'origine horizontalement.
Une séquence sédimentaire qui n'est pas
en position horizontale aurait subit des
déformations ultérieurement à sont
dépôt.
 LES PRINCIPES GENERAUX
 Le principe de recoupement : les
couches sont plus anciennes que
les failles ou les roches qui les
recoupent.
 Le principe d'inclusion : les
morceaux de roche inclus dans une
autre couche sont plus anciens
que leur contenant.
 LES PRINCIPES GENERAUX
Chronostratigraphie des faciès sur le ravin du Sud-est du bassin versant de
Ourossogui, région de Matam Nord du Sénégal

Les deux premières couches sont formées de sables et d’argiles entremêlés de grés. La
couche sableuse est constituée d’un mélange de diverses espèces minérales comme
l’aluminium et le fer. En bas affleure la cuirasse ferrugineuse du pliocène, témoin du Tertiaire.
 LES PRINCIPES GENERAUX
Calcaires, marnes avec intercalation de marnes et
argiles ( plateau de Bargny)

45
 LES PRINCIPES GENERAUX
Lithostratigraphie sur la partie Nord du plateau Moldave en Roumanie (Harauld)

On observe quatres niveaux de dépots d’argiles de haut en bas. La

couche argileuse est mélangée avec des encroutements de sel.
 LES PRINCIPES GENERAUX
Lithostratigraphie sur un ravin dans le quartier de Djiri à Brazaville en République du Congo

On observe sur cette section de ravin de haut en bas : des sables bruns rouges mélangés
avec de minces couches d’argiles noirs sur les parties superficielles et intermédiaires.
 LES PRINCIPES GENERAUX

•Les facies généralement rencontrés (cartes géologiques)

sont généralement des roches sédimentaires :
CALCAIRES, MARNES, SABLES ET ARGILES

Organismes marins tels que les mollusques et les

crustacés,
les algues fixent dans leurs coquilles du carbonate de
calcium.
Après leur mort, le Carbonate de Calcium est recyclée
par les organismes biologiques tels que les bactéries
(dépôts calcaire).
Les calcaires contiennent souvent des fossiles d’où
leur importance en stratigraphie
 LES PRINCIPES GENERAUX

L’argile calcaire est aussi appelée

marnes. La marne est une roche
sédimentaire constituée d’un
mélange de calcaire et d’argile pour
35 à 65 %. Les marnes sont moins
compactes que les calcaires et moins
plastiques que les argiles ( marnes
moins perméables que les argiles).
LES PRINCIPES GENERAUX

Nature des faciès

Fin