Cours Stratigraphie 2022 2023.Ppt Pour Étudiants

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C02L2332 STRATIGRAPHIE

Pr. Mohamed Salem SABBAR


Année 2022-2023
BIBLIOGRAPHIE
 Stratigraphie par
J. AUBOUIN , R. BROUSSE et J-P. LEHMANN
3éme édition Dunod, 1988. France

 Eléments de Géologie par


C. POMEROL, M. POMEROL
11éme édition Masson, Paris, 1997.

 Dictionnaire de Géologie par


A. FOUCAULT et J-F RAOULT , 7éme 2dition
Dunod, Paris, 2010.
PROGRAMME

 CHPI – Géochronologie : Définitions,


Géochronologie relative, Géochronologie
absolue…

CHPII–Aperçu sur les grandes étapes de


l’histoire de la terre : Précambrien ,
Paléozoïque, Mézozoïque,, Cénozoïque
CHAPITRE I - GEOCHRONOLOGIE
I.1 – DEFINITIONS

- Stratigraphie : science qui étudie la disposition, dans le temps


(succession chronologique) et dans l’espace (répartition géographique)
des strates (ou couches). Elle a permis d’établir une géochronologie
stratigraphique relative tandis que des méthodes physiques récentes, ont
permis de fonder une géochronologie absolue. En même temps, elle
permet la reconstitution des paysages du passé, objet de la
paléogéographie.

- Géochronologie (grec. gé, terre et chronos, temps) = ensemble des


méthodes permettant d’assigner un âge aux roches, aux minéraux ou aux
fossiles.
CHAPITRE I – GEORONOLOGIE

I.2 - GEOCHRONOLOGIE (OU DATATION) RELATIVE

I.2.1 - Fondement
Elle se fonde sur un certain nombre de principes simples.

I.2.1.1 - Principe de superposition


Ce principe admet que deux couches superposées, non
renversées par la tectonique, la plus basse est la plus ancienne et
inversement.

Exceptions : filons sédimentaires, plis couchés et failles inverses


(déformations tectoniques importantes), terrasses fluviales
étagées, terrasses fluviales emboîtées.
CHAPITRE I – GEOCHRONOLOGIE
 I.2.1.2 - Principe de continuité
 Il consiste à admettre qu'une couche est de même
âge sur toute son étendue.
 Pour reconnaître la même couche dans des lieux
très éloignés, on s'est basé sur les critères
lithologiques (divisions lithostratigraphiques).
 Exemples : formations houillères, de la craie, etc.
 NB : ces principes constituent les 2 principes de la
stratigraphie.
 Contre exemples : Vieux Grés Rouges (Dévonien)
et Nouveaux Grés Rouges (Permien).
I.2.1.3 - Principe d'identité paléontologique

 Un ensemble de strates de même contenu paléontologique (en


fossiles stratigraphiques = bons fossiles = fossiles.
caractéristiques) est de même âge.
 caractères des fossiles stratigraphiques :
- une grande répartition géographique (fossiles marins pélagiques) ;
- une existence courte à l’échelle géologique ;
- fréquence importante et facile détermination (reconnaissance)

 Rôle important des fossiles stratigraphiques dans la datation


relative des terrains : Trilobites (Primaire), Ammonites (Secondaire),
Nummulites (Tertiaire), Homme (Quaternaire).
.
Ainsi, plusieurs fossiles stratigraphiques ont joué un rôle important
dans la datation relative des terrains (cf. tabl. 1 et 2) : Graptolithes,
Goniatites, Trilobites (ère Primaire), Ammonites, Dinosaures
(Secondaire), Nummulites, GLoborotalidés (ère Tertiaire), Homme
(ère Quaternaire).

I.2.1.4 – Principe de recoupement


Un objet géologique (failles, roches magmatiques, etc.) qui recoupe
un autre lui est postérieur.

I.2.1.5 - Principe d’inclusion


Les morceaux de roches inclus dans une autre roche sont plus
anciens que leur contenant.

s
La répartition stratigraphique des principales familles de
trilobites
On peut établir la chronologie suivante : dépôt des sédiments de la strate
1 puis dépôt des sédiments de la strate 2. La strate 1 est plus vieille que
la strate 2.
Document 1 L’accumulation de couches de sédiments au
cours du temps
Document 2 La superposition des coulées de lave
la faille F affecte les strates 1 et 2 mais pas la strate
3. Elle est donc plus récente que 2 mais plus
ancienne que 3.
1) Principe de superposition et principe de continuité :
2) Recoupement et inclusion :
3) Identité paléontologique :

1) Principe de superposition et principe de continuité


2) Recoupement et inclusion
3) Identité paléontologique
REMARQUES : LES PRINCIPALES DIVISIONS (OU
UNITÉS) STRATIGRAPHIQUES
- les divisions lithostratigraphiques fondées sur la nature
des terrains, indépendamment de leur contenu en fossiles :
couche, membre, formation, groupe.
- les divisions biostratigraphiques fondées sur le contenu
en fossiles. La division de base est la biozone (= ensemble
de strates dans lesquelles une espèce fossile de valeur
stratigraphique s’est maintenue sans changer de caractères
; la cénozone (ou zone d'assemblage) = biozone
caractérisée par la présence simultanée de plusieurs taxons ;
acmé = biozone définie par l'abondance particulière d'une
espèce..
- les divisions chronostratigraphiques
caractérisées par des ensembles de couches
auxquelles on fait correspondre des intervalles de
temps (qui sont des divisions géochronologiques).

U. chronostratigraphiques U. géochronologiques
Eonothème Eon
Erathème Ere
Système Période
Série Epoque
Etage Age
Chronozone Chrone
II.2 - RECHERCHE DES COUPURES

Les coupures peuvent désigner soit des laps de temps (unités


géochronologiques), soit les formations géologiques sédimentées
pendant ceux-ci (unités chronostratigraphiques), pour cela deux
vocabulaires sont utilisés :

- les unités géochronologiques

Eon Ere Période Epoque Age chrone

- les unités chronostratigraphiques

Eonothème Erathème Système Série Etage Chronozone


Chaque ère est subdivisée en périodes et l'ensemble des
couches sédimentées pendant une période constituent
un système qui est défini par des cycles sédimentaires
importants ; le système porte le nom soit d'une région
caractéristique, soit d'une formation particulière, soit
même de fossiles particuliers :
Exemples :
- Jurassique tire son nom du Jura ;
- le Crétacé est caractérisé par les formations de craie ;
- le Nummulitique caractérisé par les Nummulites.
Chaque période est subdivisée en époques et les
couches formées pendant une époque constituent une
série.
Chaque époque est subdivisée en âges, et chaque série en étages.
L'étage (ou l'âge) porte le nom du stratotype (localité-repère) où il a
été décrit pour la première fois.
Exemple : Nouakchottien = étage du Quaternaire marin de Mauritanie.

Chaque étage est subdivisé en chronozones.


Chaque chronozone est constituée de couches sédimentées pendant un
chrone.
1.2.3- Arguments de mise en place des coupures
1.2.3.1 - Arguments stratigraphiques
Ils concernent l'épaisseur et la continuité des séries sédimentaires
(fig. 3) :
a) Séries compréhensives et séries condensées
- Les séries compréhensives : elles sont constituées de sédiments
accumulés sur de grandes épaisseurs en général rapidement et sont
d'origine détritique.
- Les séries condensées : elles sont constituées de sédiments de très
faibles épaisseurs déposés pendant des temps de sédimentation
extrêmement grands et sont d'origine chimique ou biochimique.
Si la sédimentation est très faible, il se forme des «surfaces durcies»
ou «hard ground» parsemées de nodules de manganèse et de
phosphates et quelques fossiles d'âges très différents.
Conclusion : Donc l'épaisseur d'une série sédimentaire n'est pas une
base de coupures stratigraphiques.
b) Séries continues et séries discontinues
Lorsque les strates se succèdent sans interruption, elles forment une
série continue ; si elles présentent un même pendage, elles sont
concordantes.
S'il y a absence d'une ou de plusieurs strates, il y a une lacune
stratigraphique correspondant à un certain laps de temps et la série
est discontinue ; si les strates présentent des pendages différents,
les couches sont discordantes
Discordance stratigraphique ou de stratification (angular
unconformity, stratigraphic discordance) : repos stratigraphique
d'une formation sédimentaire sur un substratum plissé ou basculé
antérieurement par des efforts tectoniques, et en partie érodé.
Le plus souvent, la surface de discordance se distingue par
l'existence d'un lit de conglomérats (congl. de base).
Il est important de préciser l’échelle de dimension à laquelle on
s’adresse : une discordance peut s’observer très bien régionalement
alors que localement on est en présence de couches concordantes.
Une discordance régionale typique exige une succession de
phénomènes suivants :
a) Période de sédimentation ;
b) Phase tectonique avec plissement qui peut être accompagné ou
suivi de phénomènes éruptifs ou métamorphiques ;
c) Emersion et constitution d’une surface d’érosion ;
d) Période de sédimentation marine ou continentale.
Sur une carte géologique, une formation discordante peut être mise en
évidence par le fait que :
a) Elle est en contact stratigraphique (= contact normal) avec diverses
formations plus anciennes qu’elle cachète ;
b) Sa limite de base interrompt les contours de ces formations plus
anciennes.
On distingue deux types principaux de discordances :
- discordance majeure ou fondamentale : repos stratigraphique d'une
formation sédimentaire sur des roches cristallines ;
- discordance angulaire (angular discordance, angular unconformity) :
discordance entre deux séries sédimentaires dont les pendages au
même point sont différents de part et d'autre de la surface de
discordance.
Remarque : discordance de ravinement ( erosional unconformity,
disconformity) : lacune marquée par un ravinement du substratum par
les couches sus-jacentes.
c) Cycles sédimentaires et cycles orogéniques
- un cycle sédimentaire comprend trois termes qui sont : transgression,
sédimentation, régression ; les couches sont concordantes ;
- un cycle orogénique comprend aussi trois termes qui sont :
transgression, sédimentation, orogenèse ; les couches sont discordantes.
Conclusion : les cycles sédimentaires et les cycles orogéniques sont des
bases importantes des coupures stratigraphiques.
1.2.3.2 - Arguments paléontologiques
Ils sont basés sur les changements progressifs de faunes ou de flores
ou sur des périodes de crise lors desquelles de faunes ou de flores
jusqu'alors bien représentées disparaissent brusquement, tandis que
d'autres, apparaissent ou, au moins, se développent non moins
brusquement.
Conclusion : les périodes de crise pourront donc fonder certaines
coupures d'ordre supérieur, tandis que des variations
paléontologiques moins générales pourront fonder des coupures
d'ordre inférieur.
Interprétations de la disparition des grands Reptiles à la
fin du Secondaire
- simple effet du gigantisme : les animaux n’ayant ni la quantité
suffisante, ni le temps nécessaire à leur nourriture ;

- mutations les ayant rendus stériles (la fin du Crétacé est en effet
l’époque des «œufs de Dinosaures », non éclos par conséquence).

- assèchement du climat (renforçant la première hypothèse : la fin du


Crétacé est en effet représentée par des formations subdésertiques
rouges dans presque tous les continents ;
Interprétations de la disparition des grands Reptiles
à la fin du Secondaire (suite)
- période d’inversions du champ magnétique entraînant la disparition de
la ceinture de Van Allen qui protège la terre de l’essentiel des rayons
cosmiques : la fin du Crétacé a connu de telles inversions qui ont pu
être la cause de mutations létales ;

- présence d’organismes se nourrissant des œufs de Dinosaures, etc.

- chute d’une grosse météorite sur la terre (D =20 km ; cratère = 200


km ; énergie = 1024 J) ;

- De gigantesques éruptions volcaniques (des trapps du Deccan =


empilements de coulées de laves : milliers de km2, épaisseur : 2 400
m).
I.3 - GEOCHRONOLOGIE (OU DATATION) ABSOLUE

Plusieurs tentatives ont été entreprises pour évaluer l'âge absolu des
roches de la croûte terrestre : parmi celles-ci, les méthodes radioactives
sont les plus importantes ; c'est ainsi que les chercheurs ont découvert
les éléments radioactifs qui ont la propriété de se désintégrer
spontanément, avec, le temps, en d'autres éléments stables :
238U 206Pb ; 14C 14N

Cette transmutation, équilibrée à la fois en masses et en charges,


entraîne un changement dans le noyau des atomes radioactifs et
s'accompagne de l'émission des particules (α, β, γ) :

- particules α qui sont des noyaux d'hélium 42 He2+ ou hélions donnant


un rayonnement peu pénétrant (arrêté par le papier et le mica) et chargé
positivement ;
- particules β qui sont des électrons créant un rayonnement pénétrant
(arrêté seulement par une plaque de plomb de 1 mm d'épaisseur) et
chargé négativement ;
- rayonnement γ de rayons X, pénétrant (traversant jusqu'à 20 cm de
plomb) et non chargé. Ce sont des photons.
Dans tous les cas, la désintégration obéit à la même loi :
La quantité transformée (dN), dans un petit espace de temps (dt), est
proportionnelle à la quantité (N) d'élément :

λ = Constante de désintégration caractéristique de chaque radio-


élément et dont la dimension est inverse du temps :
λ pour 238U = 1,54 x 10-10 an-1
Par désintégration de l'équation précédente, on obtient :

N0 = quantité de l'élément radioactif présente à t0


N = quantité de l'élément radioactif présente à t
En poursuivant la désintégration, on aura :

t = 1/ λ lnN0/N

Définition de la période (T) ou demi-vie d'un élément radioactif :


C'est le temps nécessaire pour qu'un élément radioactif perde la moitié
de sa masse ; donc on aura :N = N0/2 et en remplaçant en 3 on aura :
La figure 4 - Caractéristiques des principaux éléments radioactifs.
La chronologie relative et la chronologie absolue ont permis d'établir
l'échelle stratigraphique ou le tableau des divisions stratigraphiques
des temps géologiques (fig. 5). L'unité en Géologie est le million
d'années.
Remarques :
A côté de la méthode principale (Radiochronologie) dont il vient d'être
question, il existe d'autres méthodes de chronologie absolue, mais
dont, jusqu'à présent, ou le domaine d'application est limité, ou la
fiabilité est encore discutable. On peut citer :
- la chronologie magnétique se fondant sur le paléomagnétisme qui a
permis d'établir l'âge des fonds océaniques ;
- les varves : le couple saisonnier de sédiments grossiers (printemps) et
de sédiments fins (hiver), couple constituant une varve, se répète
d'année en année. Dans les bonnes conditions (sédimentation en lacs
périglacaires), la répétition des varves est suffisamment régulière pour
qu'on puisse essayer de mesurer la durée de la sédimentation.
*Exercice 1 : L'analyse chimique d'un morceau de bois fossilisé a
donné les résultats suivants :25 μg de 14C et 75 μg de 14N. Calculez
son âge radiométrique de ce morceau de bois.

*Exercice 2 : L'analyse chimique d'un minéral de granite a donné


les résultats suivants : 245 μg de 238U et 47 μg de 206Pb. Calculez
l'âge radiométrique de ce minéral.
On donne λ pour 238U = 1,54 x 10-10 an-1
Eon Ere Période Epoque Age en Ma* Durée en M
Quaternaire Holocène -0,01
Pléistocène -2

Cénozoïque

Quaternaire)
Néogène Pliocène

(Tertiaire et
Miocène -22
Oligocène
Paléocène Eocène
Paléocène -65
Crétacé Supérieur
Inférieur -140

Mésozoïque
(Secondaire)
Malm
Jurassique Dogger
Lias -195
Keuper
Trias Muschelkalk
Buntsandstein -245
Phanérozoïque

Supérieur
Permien Moyen
Inférieur -290
Carbonifère Siélésien
Dinantien -360
Supérieur
Devonien Moyen
Paléozoïque

Inférieur -395
Pridolien
(Primaire)

Silurien Ludlowien
Wenlockien
Dandovérien -435
Ashgillien
Caradocien
Ordovicien
Llandellien
Arénigien
Trémadocien -500
Supérieur
Cambrien Moyen
Inférieur -570
Cryptozoïque Précambrien Protérozoïque -2 500 1930
I.3.1 – Datation au carbone 14
Cette méthode est la plus utilisée pour les datations du Quaternaire.
Le principe est le suivant : le carbone 14 est un isotope radioactif du
carbone actuel. Il est formé dans la haute atmosphère par réactions des
neutrons thermiques sur les atomes d’azote 14 suivant la réaction :
14 N + 1 n 14 C + 1 P
7 0 6 1
Il est ensuite incorporé dans une molécule de CO2 et de cette manière il
rentre dans le cycle du carbone, autrement dit dans le cycle biologique
normal. On admet que le taux de production du carbone 14 est constant et
que tous les êtres vivants ont un rapport
A = 14C/12C constant. Or après la clôture d’un système, dans le cas d’un
carbonate, ou aprés la mort d’un être vivant, il y a interruption des
échanges avec l’atmosphère et le carbone 14 va se désintégrer en donnant
de l’azote par radioactivité selon la réaction :
β
14 C 14 N
6 7
Donc le rapport A diminue avec le temps. Sa valeur est de A/2 au
bout de 5 750 ans, de A/4 après 11 500 ans, etc., d’après la mesure
du carbone 14 restant on en déduit directement l’âge de l’échantillon
considéré.
A la différence des autres méthodes radiochronologiques, il est
inutile de doser ici l’élément fils, l’azote, que rien, ne distingue de
son homologue atmosphérique. On se base essentiellement sur le
radiocarbone qui reste et on compare le 14C/12C au rapport initiale
A. La datation au Carbone 14 n’est applicable qu’aux matériaux
récents, ne dépassant pas 50 000 ans.
I.3.2 – Datation au potassium - argon

C’est la méthode la plus utilisée et elle couvre un intervalle de temps


allant de quelques milliards à quelques centaines de milliers d’années.
Cette méthode est fondée sur le fait que le potassium radioactif K
présent dans certaines roches se désintègre en donnant de l’argon 40.
Au moment de la formation des cristaux il n’y a pas d’argon, celui-ci
n’apparaît que progressivement au gré de la désintégration du
potassium. Le calcul du rapport 40K/40Ar permet de calculer l’âge de
la formation des cristaux. Pour que cet âge soit exact, il faut qu’il n y
ait pas de contamination par l’argon 40 atmosphérique, autrement dit il
faut avoir un système clos où aucun échange d’argon ou potassium n’a
eu lieu. Cette méthode a été appliquée à de nombreux minéraux
comme les micas, les feldspaths, la tourmaline, les roches volcaniques,
etc.
I.3.3 – Méthode uranium – thorium
Cette méthode peut être utilisée pour les âges antérieurs à 25 Ma. Le
thorium 234 est le produit de désintégration de l’uranium 238. Si
l’échantillon à dater, par exemple des carbonates, ne contient, lors de
son dépôt, pas de thorium 234 et s’il reste en système clos, l’équilibre
qui se fait entre l’uranium et le thorium permet de calculer l’âge.

I.3.4 – D’autres méthodes radiochronologiques


D’autres méthodes sont à l’étude utilisant l’hélium accumulé dans les
dépôts carbonatés, le chlore 26 Cl (T = 300 000 ans) accumulé dans des
roches sous l’influence du rayonnement cosmique. Enfin, pour les âges
très voisins de l’actuel, on utilise la méthode au tritium (3 H, période :
12,3 ans). Les tritium rejeté dans l’atmosphère par les explosions
thermonuclaires permet de dater des nappes d’eau vieilles de quelques
dizaines d’années
CHAPITRE II – APERÇU SUR LES GRANDES ÉTAPES DE
L’HISTOIRE DE LA TERRE

II.1 – LE PRECAMBRIEN
Le Précambrien est l’ensemble des terrains plus anciens que le
Cambrien inférieur daté paléontologiquement par les premiers Trilobites
et les Archéocyathidés. On réserve souvent le nom de Protérozoïque à
la partie la plus récente du Précambrien. Sur les 4,6 Ga, le Précambrien
correspond à peu prés à 4 Ga ; c’est dans cette ère que se situe le
problème des origines de la terre et de la vie.
II.1.1- Généralités

II.1.1.1 – Les limites du Précambrien


Pour la limite inférieure du Précambrien, les astrophysiciens donnent un âge de 4,6
Ga (milliards d’années). D’autres datations ont été faites et ont donné des âges
différents :
*on a pu dater un basalte océanique d’environ 4 Ga :
*les roches continentales les plus anciennes datent de 3,8 Ga ;
*on a pu dater des bactéries de 3,8 Ga et des stromatolithes de 2,8 Ga ;
*Corcium enigmaticum (petits sacs de matières charbonneuses) ont été datés de 1,9
Ga. La limite supérieure du Précambrien est plus nette et marquée par différents
phénomènes et différents critères :
*critère paléontologique : apparition des Trilobites de la famille des Olénellidés et
des Archéocyathidés à 570 Ma (million d’années) ;
*critère tectonique : la limite supérieure est marquée par une discordance qui
caractérise le dernier cycle orogénique du Précambrien (orogenèse assyntique) ;
*critère climatique : il se traduit par une tillite (conglomérat glaciaire marquant une
période de glaciation) ; c’est la glaciation éocambrienne ou l’Eocambrien.
La géochronologie absolue (datation absolue) a donné à la limite supérieure un âge
oscillant entre 600 et 542 Ma.
II.1.1.2 – Les divisions du Précambrien

Pour établir les subdivisions du Précambrien, on s’est basé sur les


critères des cycles orogéniques en admettant que chaque cycle
orogénique est caractérisé par un métamorphisme et accompagné
par une granitisation.
Généralement, le Précambrien est subdivisé en :
*Précambrien ancien ou Archéen, toujours très métamorphique ;
*Précambrien récent ou Protérozoïque, plus ou moins
métamorphique et séparé de l’Archéen par une discordance datée
de -2500 Ma (Orogenèse éparchéenne).

L’Infracambrien constitue le dernier cycle du Protérozoïque et


l’Eocambrien, la partie supérieure de l’Infracambrien.
II.1.1.3 – La vie au Précambrien

Le métamorphisme qui a affecté la plupart des terrains précambriens a dissimulé à


jamais les origines de la vie. Les terrains les plus récents ayant échappé au
métamorphisme ont souvent des faciès peu favorables à contenir les fossiles.
Toutefois, il reste des preuves indiscutables d’une activité biologique :

*fossiles végétaux : on a observé des bactéries (arrondies et en bâtonnets), des


organismes charbonneux comme les Corcium enigmaticum et des constructions
calcaires appelées stromatolithes attribuées à des Algues bleues ou Cyanophycées ;
*fossiles animaux : on a observé dans la faune d’Ediacara en Australie, des
empreintes des groupes d’animaux primitifs tels que des méduses, d’annélides,
d’arthropodes et d’échinodermes bien conservés dans les schistes infracambriens.

Récemment, des recherches sont entreprises dans le Précambrien pour rechercher


des structures chimiques caractéristiques des acides aminés.
II.1.1.4 – Le problème des climats au Précambrien

Il est difficile de reconstituer des climats au Précambrien. On peut,


cependant, mettre en évidence des indices de climats chauds et
humides au niveau de l’Infracambrien (grés rouges) et des indices de
climats froids à l’Eocambrien (tillite dans le bassin de Taoudeni
(Mauritanie)).
Les faits climatologiques deviendront beaucoup plus clairs à partir du
Primaire.
L’augmentation progressive de la teneur en O2 a pu être l’un des
facteurs ayant favorisé l’apparition des animaux à coquille et à
squelette au passage Précambrien – Cambrien.
II.1.2 – Paléogéographie mondiale au Précambrien

Les terrains précambriens forment des cratons qui peuvent se


présenter sous deux formes :
- boucliers : affleurements de terrains précambriens, généralement
cristallins, demeurés stables depuis le début du Primaire ;
- plates-formes : ce sont des boucliers recouverts de terrains
sédimentaires plus récents demeurés horizontaux.
Les cratons forment l’armature des continents sur laquelle sont venus
se mouler ultérieurement les édifices orogéniques calédonien,
hercynien et alpin.
Il est difficile de suivre l’évolution des masses continentales pendant
la totalité du Précambrien.
On peut cependant différencier deux ensembles continentaux séparés
par un domaine marin appelé : la Mésogée (fig. 6) :
Fig. 6 - Répartition des plates-formes et boucliers précambriens sur les continents
actuels (d’après Aubouin, 1967)..
- Un ensemble septentrional comprenant :
*la Laurentia qui correspond au bouclier canadien plus la plate-forme américaine ;
*la Fenno-Sarmatia qui correspond à la partie occidentale de l’Europe (bouclier
baltique plus la plate-forme russe) ;
*l’Angara qui correspond à la partie orientale du continent eurasiatique (bouclier
plus plate-forme sibérienne et chinoise).

- Un ensemble méridional constitué d’un seul bloc appelé Nigritia, préfigurant le


Gondwana, et qui correspond : au centre à l’Afrique, à l’Ouest à l’Amérique du Sud,
au Sud à l’Antarctique et à l’Est à l’Australie plus l’Inde.
A la fin du Précambrien, ces ensembles et sous-ensembles formés seront, suivant les
cas, soudés ou disjoints au cours des temps primaires, secondaires et tertiaires.
La Mauritanie présente plusieurs affleurements précambriens (fig. 7) visibles dans la
dorsale Reguibat au Nord et Nord-Ouest (boucliers) et dans le bassin de Taoudeni au
Nord – Est et à l’Est (plate-forme).
Figure 7 : schéma de localisation des grands ensembles géologiques
de la Mauritanie (Y. Bellion, in R. Caruba et r. Dars, 1991).
1 = Dorsale Réguibat ; 2 = Bassin de Taouideni ;
3 = Bassin de Tindouf ; 4 = Chaîne des Mauritanides ;
5 = Bassin marginal de Mauritanie.

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