Qualitative
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Encadré 1
Etudier des trajectoires d’adaptation et de non-adaptation
Encadré 2
Restituer la complexité des cas
1
A est une condition nécessaire de B si et seulement si l’absence de A garantit l’absence de B. A
est une condition suffisante de B, si et seulement si la présence de A garantit la présence de B. La
présence de A signifie l’appartenance à l’ensemble A (la valeur 1 en langage booléen).
La méthode QCA offre ainsi un entre-deux entre parcimonie (la simpli-
cité offerte par la comparaison analytique) et complexité (pour conserver
la richesse des cas et des explications).
Encadré 4
Calibration des données fsQCA
Notons que la calibration des cas peut être facilitée par l'utilisation
d'un logiciel – en particulier pour des échantillons plus importants com-
portant des dizaines, voire des centaines ce cas. Avec le logiciel fs/QCA,
cela peut être fait via la fonction « variable/recode/calibrate » en indi-
quant quelles valeurs dans les données brutes correspondent aux seuils 0,
0,5 et 1 pour la condition considérée.
Quelle que soit la méthode utilisée pour calibrer les données, il faut
garder à l'esprit quelques points essentiels. D’une part, tous les cas ne
peuvent être calibrés en-dessous ou au-dessus du seuil de 0,5 pour une
condition donnée, sans quoi cette dernière perdrait automatiquement tout
pouvoir explicatif. Cette idée, plutôt intuitive, est d’ailleurs également
valable en économétrie – par exemple, pour examiner l'effet de la diversi-
té des PDG sur la performance des entreprises, on ne peut se contenter
d'un échantillon dans lequel tous les PDG sont des hommes.
D’autre part, avec fsQCA il n’est pas utile de distinguer, par exemple sur
une échelle de Likert à 7 niveaux, un score moyen de 3,1 d’un score moyen
de 3,3, car la différence entre les deux n’est pas significative (ni statisti-
quement, pour un questionnaire administré auprès d’un petit nombre
d’experts ; ni substantivement). On peut attribuer dans les deux cas une
calibration légèrement en dessous du seuil qualitatif de 0,5 – par exemple
0,4. En effet, les résultats d’une analyse fsQCA pourront changer de nature
lorsqu’une recalibration fait franchir, dans un sens ou dans l’autre, le seuil
de 0,5 – par exemple, si le chercheur remplace la valeur 0.45 par 0.55. En
revanche, les résultats d’une analyse fsQCA ne changeront pas substantiel-
lement si une recalibration fait varier quantitativement une valeur au sein
d’un même intervalle (par exemple si le chercheur remplace la valeur 0,4
par 0,3). Notons cependant que les différences quantitatives dans la cali-
bration (e.g. 0,4 vs. 0,3) jouent un rôle important dans le calcul des scores
d'appartenance des cas dans chacune des configurations de conditions,
ainsi que dans le calcul de deux statistiques essentielles (les scores de
consistency et de coverage) que nous allons discuter dans la prochaine
section.
Enfin, il faut garder à l’esprit que le processus de calibration contribue
aussi à rendre la comparaison des cas intelligible. L’interprétation des
analyses sera d’autant plus aisée que le chercheur aura déjà habilement
simplifié les données. L’intervalle entre 0 et 1 offre de nombreuses possi-
bilités d’un point de vue numérique, mais en utilisant des échelles de va-
leur simplifiées par exemple à 4 ou 5 valeurs (0-0,33-0,66-1, ou 0-0,2-0,4-
0,6-0,8-1) on peut amorcer et faciliter le processus analytique de compa-
raison des cas
Encadré 5a
Résultats des analyses fsQCA : conditions nécessaires
L’analyse qualitative comparative 13
Cas expliqués GEN, NOR, ATK LLL, RAY, LOC ROC, HAL UNI, DRS
Source : Vergne & Depeyre (2016, tableau complet p. 1664). Les cercles
pleins (noirs) indiquent qu’une condition explicative doit être présente, et
les cercles vides (blancs) qu’elle doit être absente. L’absence de cercle
signifie qu’elle peut être soit présente, soit absente.
Encadré 5b
Résultats des analyses fsQCA : conditions suffisantes
L’analyse qualitative comparative 15
Dans fs/QCA 2.5, on commence par cliquer sur « analyze/fuzzy truth table
algorithm », puis on choisit le phénomène à expliquer (« set », adaptation), et on
entre dans le modèle les 5 conditions explicatives avec le bouton « add ». Pour
pouvoir visualiser dans les résultats, quels cas observés sont associés à quelles
conditions suffisantes, on clique sur « show solution cases in output ». On lance
ensuite l’analyse en cliquant sur « run ». Une table de vérité s’affiche alors. Nous
choisissons d’éliminer les lignes qui ne sont associées à aucun cas observé, ainsi que
les lignes contenant des données qui ne sont pas suffisamment cohérentes pour
contribuer à l’identification de conditions suffisantes robustes. Pour ce faire, il suffit
de sélectionner n’importe quelle cellule située dans la colonne « raw consist. »
(cohérence brute), puis de cliquer sur « sort/descending ». Les lignes sont alors
classées par ordre décroissant de cohérence. Par convention, nous ne souhaitons
conserver que les lignes avec un score de cohérence brute supérieur à 0,80, et un
score de « PRI consist. » (Proportional Reduction in Inconsistency) supérieur à 0,75
(Schneider & Wagemann, 2012). Pour ce faire, il suffit de sélectionner n’importe
quelle cellule dans la première ligne ne remplissant pas ces deux critères, puis de
cliquer sur « delete current row to last row » (tout effacer de cette ligne jusqu’à la
dernière ligne). On entre ensuite le chiffre 1 manuellement dans chaque cellule de la
colonne « adaptation » pour signifier que l’on souhaite conserver toutes ces lignes
associées à des cas d’adaptation pour la suite de la minimisation.
On clique ensuite sur « standard analyses » pour démarrer le calcul de la
solution. Le logiciel propose ensuite au chercheur d’entrer, s’il le souhaite, un
certain nombre de postulats théoriques qui permettront de simplifier l’écriture de la
solution (sans pour autant changer son contenu logique). Pour chaque condition
explicative, il s’agit de décider si l’état des connaissances théoriques nous laissent
penser que sa présence (ou son absence) mènera à l’adaptation. Dans notre cas,
seule la dépendance aux ventes d’armes est susceptible de favoriser l’adaptation des
entreprises de défense2 – pour les 4 autres conditions, associées à la cognition
managériale et aux capacités dynamiques, on ne sait pas ce qu’il peut advenir, c’est
d’ailleurs pourquoi nous réalisons cette étude ! Une fois ce postulat enregistré dans
le logiciel, on clique sur « standard analyses » et le logiciel affiche, dans une
nouvelle fenêtre, les solutions logiques. Le tableau 2 ci-dessus reproduit la solution
dite intermédiaire (« intermediate solution »), qui est bien souvent la plus pertinente
en sciences sociales.
L’interprétation du tableau de solution est la suivante. Tout d’abord, on remarque
que l’algorithme a identifié 4 chemins possibles qui mènent à l’adaptation. Le
premier chemin possible, décrit dans la première colonne, regroupe les firmes
General Dynamics, Northrop Grumman et ATK, que nous avons décidé de nommer
« anticipatrices ». En effet, ces spécialistes de la défense (dépendance armes = ●)
combinent une attention à la fois très précoce et très intense au changement (timing
et intensité de l’attention = ●), et par conséquent elles n’ont pas à augmenter
l’intensité de leurs reconfigurations d’actifs suite au 11 septembre (intensité des
reconfigurations = ◌), car des reconfigurations ont pu être réalisées par anticipation.
2
Ce n’est pas une condition nécessaire mais si elle est présente, c’est-à-dire si le chiffre d’affaires
d’une entreprise est fortement dépendant du secteur militaire, alors on peut faire le postulat que
l’entreprise sera fortement incitée à s’adapter aux changements qui affectent l’environnement
militaire (en référence à la théorie de la dépendance à l’égard des ressources – Pfeffer & Salancik,
1978).
Le premier chemin menant à l’adaptation peut donc s’écrire, dans le langage de la
logique booléenne (* = ET ; + = OU ; ~ = absence de ; = implique) :
Chemin 1 : dépendance armes * timing de l’attention * intensité de l’attention *
~intensité des reconfigurations adaptation
Notons également que la solution calculée par le logiciel (c’est-à-dire celle qui
identifie les 4 chemins) est très robuste : sa cohérence est proche de 100% (0,97,
soit 3% de chance qu’un cas suivant l’un des 4 chemins ne soit pas un cas
d’adaptation), et elle couvre 74% des données de notre échantillon (seuls 3 des 14
cas d’adaptation ne sont pas expliqués par l’un des quatre chemins). La solution
complète s’écrirait ainsi en langage booléen :
Chemin 1 + Chemin 2 + Chemin 3 + Chemin 4 adaptation
On pourrait ensuite répéter l’analyse pour expliquer la non-adaptation (dans le
logiciel : « set negated », adaptation), qui nous permettrait d’identifier un chemin
menant à la non-adaptation, couvrant 3 des 4 firmes dans notre échantillon qui ont
un score (calibré) d’adaptation inférieur à 0,5.
Source : d’après Vergne & Depeyre (2016)
Une partie des débats sur la méthode QCA porte sur les compromis
qu’elle exige. Bien souvent, là où certains voient une limite (Goldthorpe,
1997 ; De Meur, Rihoux & Yamasaki, 2002), les défenseurs de la méthode
insistent sur son positionnement spécifique.
Par exemple, des critiques contestent la robustesse des analyses du fait
de sa sensibilité aux cas. Mais c’est justement l’un des intérêts de la mé-
thode que d’étudier une pluralité de configurations de causes.
L’introduction d’un nouveau cas a tout son sens, qu’il corresponde à une
configuration déjà mise au jour ou qu’il permette d’identifier un nouveau
chemin causal. Dans Vergne & Depeyre (2016), nous avons vu dans
l’Encadré 5b que 3 des 14 cas d’adaptation étudiés n’étaient pas expliqués
par les configurations identifiées (les scores de cohérence associés à ces
cas sont trop faibles pour nous permettre de conclure). Ils ne sont donc
pas visibles dans le Tableau 2, qui présente les 4 configurations de condi-
tions suffisantes. Pour autant, la méthode QCA permet de mettre au jour la
singularité de ces trois cas dont la complexité peut être étudiée par ail-
leurs. L’un de ces cas concerne par exemple l’entreprise Boeing qui a une
histoire particulière dans l’industrie militaire américaine (Depeyre, 2013).
L’« intimité » du chercheur avec les cas, pour reprendre le terme de
Ragin, est ici essentielle pour apprécier et interpréter les analyses QCA. On
rejoint alors un autre volet des critiques qui contestent cette fois-ci la
richesse des analyses. Une vigilance particulière doit être portée à la con-
naissance qualitative des cas, qui sert non seulement en amont de
l’analyse pour choisir les cas et les conditions, pour la calibration des don-
nées, mais aussi en aval pour l’analyse des conditions nécessaires et suffi-
santes. Rihoux, Marx & Álamos-Concha (2014) préconisent de régulière-
ment opérer des retours aux cas pour ne pas perdre ce contact étroit avec
les données, toujours dans un dialogue constant avec le cadre explicatif.
La plupart des critiques adressées à la méthode QCA invitent ainsi sur-
tout à penser sa bonne utilisation, à se poser les bonnes questions, à in-
venter un design approprié au contexte de chaque recherche et à être
transparent sur ses choix. L’Encadré 6 souligne pour exemple certains
choix qui ont été faits dans Vergne & Depeyre (2016) et explicite comment
ils ont été exposés aux lecteurs et relecteurs de l’article.
Encadré 6
Exposer ses choix aux lecteurs et relecteurs
de la mesure : 0,2 signifie que l’intensité n’est pas plus forte après le 11 septembre,
même si de nombreuses reconfigurations (explicitées dans la narration) sont mises
en place sur la période – avant et après 2001**.
Enfin, la robustesse de l’analyse a été étudiée en comparant les résultats à ceux
obtenus avec des calibrations alternatives (de l’adaptation ou de certaines des
conditions)***. Toutes les variantes ne sont pas relatées dans l’article ou son annexe
mais ont permis d’étayer les discussions avec les relecteurs*.
* Eléments essentiellement discutés dans les rapports des relecteurs et de l’éditeur et dans les
réponses des auteurs.
** Eléments essentiellement discutés dans le corps de l’article ou en note de bas de page.
*** Eléments essentiellement discutés dans l’annexe méthodologique de l’article.
Source : d’après Vergne & Depeyre (2016)
Conclusion
En conclusion, rappelons que la mobilisation de l’analyse qualitative
comparative nécessite de maîtriser un ensemble d’aspects techniques
mais aussi de bien en assimiler la démarche. Un des risques principaux
consiste à appréhender l’utilisation de la méthode QCA au travers du
prisme d’autres méthodes. Pour les chercheurs qui ont l’habitude de me-
ner des études de cas unique, l’étape de réduction des données à des
chiffres compris entre 0 et 1 pourra paraître très restrictive. Pour les
chercheurs qui ont l’habitude d’étudier des régressions, la quasi-absence
de tests et l’interdépendance des conditions étudiées pourra être décon-
certante, tout comme la « calibration » et non la « mesure » des données.
L’analyse qualitative comparative 21
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