Safiry Numero1

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REVUE SAFIRY NUMERO 1

Nandrasa Tiava, Ndrianja Ramangasalama, Salohy Vololondramasy, Mahata


Phytéas Zafimitsiry, Louisétinah Nandrasa Soaniriko, Agnès Raïssa
Andrianivoniaina

To cite this version:


Nandrasa Tiava, Ndrianja Ramangasalama, Salohy Vololondramasy, Mahata Phytéas Zafimitsiry,
Louisétinah Nandrasa Soaniriko, et al.. REVUE SAFIRY NUMERO 1 : APPROCHE MULTIDISCI-
PLINAIRE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE. 2023. �hal-04566533�

HAL Id: hal-04566533


https://hal.science/hal-04566533
Submitted on 2 May 2024

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abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
Public Domain
SAFIRY N°1
(Revue multidimensionnelle)

TOLIARA
2023
Remerciements
Reme cieme a ic lie a P é ide de l U i e i é de T lia a d c e
RAZAFIHARISON Andriamanantena, au Responsable du Domaine Sciences de la Société,
docteur TSIKOMIA Amaide Arsan Miriarison, pour leur contribution à la parution de cette
revue

2
LE MOT DU DOYEN

La ai a ce d e e e à l i i ia i e de el e e eig a -che che a ei d e


Université reste toujours un événement salutaire pour la communauté scientifique et, au-
delà, pour la société en général. Raison pour laquelle le Responsable du Domaine Sciences de
la Société de l U i e i é de T lia a e je i e i h é de a e el e m de
ec ai a ce à l e d i de M ika k Mi afi i i ia e de ce e Re e dé mmée
Revue Safiry ».

Il fa a ele e l e i de ce e Re e c ï cide a ec le l ga du mandat en cours à la


Présidence de l Université de Toliara qui est de « bâtir ensemble une Université
d e celle ce ». Je manifeste donc par la présente mon soutien entier à cette revue. Sa lecture
est fortement ec mma dée e a elle ai e de thèmes variés touchant des actualités
brûlantes.

La c m ila i d a icle e de é mé de c m e- e d de c fé e ce elle c tient


é èle l a de d éc i e de cha e a e E ce e la é e e édi i i a g ale e
prometteuse, dans la mesure où elle est significative de la puissance de la volonté au-delà
de diffic l é de ge e e e l édi i d e elle e e.
R m e a ec l a ie ambia e e a e à l ac i ; tel est le mérite de cette Revue
naissante.
S ce il m éch i de hai e à e e à eb e lec e

3
PRESENTATION

La revue Safiry N°1 est une revue multidimensionnelle paraissant à l initiative de l équipe de
jeunes chercheurs regroupés dans l association Mpikaroky Misafiry du Domaine Sciences de
la Société de l Université de Toliara Cette revue rapporte des publications originales en
rapport avec les domaines des humanités, que ce soit dans le domaine des lettres, des
sciences humaines ou sociales, de l économie et de la gestion.
Safiry est un concept typiquement malgache du dialecte du Sud-Ouest, signifiant parole,
débat. L association a commencé à tenir des rendez-vous bimensuels baptisés Talatan-
tsafiry où des rencontres scientifiques se réalisaient, comme des conférences et tables
rondes. Cette revue est la suite logique de ces évènements. Ce premier numéro se divise en
deux parties et la première présentera quelques articles et la seconde livrera une
compilation des résumés sur les thèmes traités lors des conférences débats.
Les idées et opinions exprimées dans la revue Safiry appartiennent aux auteurs et
n engagent qu eux-mêmes.

4
SOMMAIRE

ARTICLES .............................................................................................................................................. 6
DE L UTILITE DES PUBLICATIONS ET ARTICLES SCIENTIFIQUES ......................................................... 7
Par Prof. Dr. RAMANGASALAMA Ndrianja .......................................................................................... 7
LE COMPORTEMENT FINANCIER DES MENAGES FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ............... 11
Par TIAVA Nandrasa .......................................................................................................................... 11
LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE VECU A MADAGASCAR : ASPECTS JURIDIQUE ET SOCIAL....... 20
Par VOLOLONDRAMASY Salohy Mampionona .................................................................................. 20
LA PARTICIPATION DE MADAGASCAR à LA COP 26 : ENJEUX ET REALITES .................................... 31
Par ZAFIMITSIRY Mahatà Phytéas., ................................................................................................... 31
STRATEGIES DES ENTREPRISES DU SUD FACE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES : UNE REVUE DE
LITTERATURE ..................................................................................................................................... 37
Par ANDRIANIVONIAINA Agnès ......................................................................................................... 37
RESUME DES COMMUNICATIONS ORALES ....................................................................................... 43
LE CONTROLE JURIDICTIONNEL DU PROCESSUS ELECTORAL A MADAGASCAR ................................ 44
Par RAKOTONDRAZAKA Tina José, magistrat administratif .............................................................. 44
LES MALTRAITANCES DE JEUNES FILLES A TULEAR ........................................................................... 45
Par NANDRASA Louisetinah Assistant d enseignement supérieur et Doctorante à l Université
d Antananarivo ................................................................................................................................. 45
LA PROTECTION DES JEUNES FILLES A TULEAR CONTRE TOUTE DE FORME DE VIOLENCE .............. 46
Par VOLOLONDRAMASY Saloh Mampionona Assistant d enseignement supérieur et Doctorante à
l Université de Toliara ...................................................................................................................... 46
LA REGLEMENTATION DE LA LIBERTE D EXPRESSION EN DROIT POSITIF MALGACHE ...................... 47
Par RAKOTONIRINA Bahol Assistant d enseignement supérieur à l Université de Toliara ............ 47
MONJA JAONA ET SA LUTTE POUR L INDEPENDANCE ...................................................................... 48
Par MONJA Fokonontsoa, Assistant d enseignement supérieur et responsable de Mention
Sociologie à l Université de Toliara .................................................................................................. 48
29 Mars 1947, 75 ANS APRES: QUELLE LUTTE POUR QUELLE INDEPENDANCE? .............................. 49
DE L HÉRITAGE DU NATIONALISME INDÉPENDANTISTE AUX DÉFIS ACTUELS DE LA SOUVERAINETÉ
........................................................................................................................................................... 49
Par ZAFIMITSIRY Mahata Ph téas Assistant d enseignement supérieur à l Université de Toliara .. 49
L EFFECTIVITE DE LA DECENTRALISATION MALAGASY : UNE REALITE FICTIVE ................................. 50
Par RAKOTOMANDIMBY Rivomalala Doctorant à l Université d Antananarivo ............................... 50

5
ARTICLES

6
DE L UTILITE DES PUBLICATIONS ET ARTICLES SCIENTIFIQUES1
Par Prof Dr RAMANGASALAMA Ndrianja
Directeur de l Ecole Doctorale Lettres Humanités et Indépendance
Culturelle EDLHIC Université de Toliara

INTRODUCTION

La réforme licence-master-doctorat, ou Réforme LMD fut d abord définie comme étant un


ensemble de mesures modifiant le s stème d enseignement supérieur français pour
l adapter aux standards européens de la réforme BMD dite Réforme de Bologne. Cette
réforme a clos un processus de rapprochement des systèmes d'études supérieures
européens amorcé en 1998 et a conduit à la création en 2010 de l'espace européen de
l enseignement supérieur constitué de États L architecture se fonde sur les trois grades
de la Licence, du Master et du Doctorat de même que l organisation des enseignements est
divisée en semestres (S1,S2,S3,S4) et les répartit par unités d enseignement UE . Elle se
complète en Europe par une mise en œuvre d un s stème dit des crédits européens ECTS
et par la délivrance d une annexe descriptive au diplôme qui donne, outre des informations
sur le diplôme et de son titulaire, des Informations sur le niveau de qualification, le contenu
et les résultats obtenus et enfin sur le s stème national d enseignement supérieur Mais il
s est avéré que son application a duré dure un certain nombre d années et que l application
également sur le territoire de Madagascar a connu des fortunes diverses qui ont fait que des
réajustements ont dû constamment être faits.

ECRITS SCOLAIRES ET/OU ACADEMIQUES VERSUS PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES

Il convient de faire la distinction entre les écrits simplement scolaires et/ou dits purement
académiques (Devoirs surveillés, dissertations de licences, les mini-mémoires ou mémoires
de maîtrise etc.) des Publications scientifiques (articles dans des revues scientifiques)
proprement dits Ce qui nous amène ainsi à définir d abord ce qu est une publication
scientifique. L'expression regroupe plusieurs types de communications scientifiques sur
support papier et/ou de diffusions numériques que les chercheurs font de leurs travaux en
direction de leur pair et d'un public de spécialistes : communications affichées (posters),
articles rédigés pour publication dans des revues spécialisées, conférences devant des
sociétés savantes communications à l occasion de colloques ou congrès, monographies sur
un thème de recherche etc. On peut considérer comme étant une de vos premières
publications scientifiques, dans le système des Universités à Madagascar, votre mémoire de
M2 et les deux articles que vous devrez rédiger avant de présenter votre Doctorat. Ces
derniers sont destinés en principe à être publiés dans une revue scientifique nationale ou
internationale Tant qu ils ne le seront pas ils resteront dans le cadre de pré-publications, en
particulier quand il s'agit d'articles destinés à être formellement publiés, dans une revue par
exemple, mais dont les auteurs optent pour les mettre immédiatement à la disposition du
public et/ou de la communauté scientifique, sur un site internet, par exemple. En revanche,
la revue scientifique permet la diffusion de nouvelles découvertes et d informations
l ouverture d un débat et la confrontation d arguments contradictoires Elle est un mo en de

1
Te e remani d ne Conf rence donn e le Mardi 1 er Mars 2022 au Palais de la Région Atsimo-Andrefana
devant les étudiants de M1/M2 des mentions Droit, Economie, Gestion et Sociologie Université de Toliara

7
communication qui permet aux chercheurs et doctorants du monde entier de s enrichir
mutuellement.
En revenant à ce que l on va dorénavant appeler la littérature scientifique, elle désignera
alors plus largement l'ensemble des publications scientifiques qui permettent de diffuser des
informations scientifiques et techniques, produites et utilisées les chercheurs. Une partie de
cet ensemble est loisible d être ensuite réutilisée par les revues de vulgarisation scientifique.
Il s agit en l occurrence d une forme de diffusion pédagogique des connaissances qui cherche
à mettre le savoir à portée d un public qui n est pas forcément un public expert Mais ce qui
caractérise essentiellement la littérature scientifique c est d abord et surtout la nécessité
d avoir une rigueur scientifique certaine : elle est à la fois exigée sur le plan de la démarche
et de l argumentation tout autant que sur celui des sources d informations et de
documentation qui doivent impérativement être actualisées le plus possible. Le style et les
techniques de rédaction procèdent également de cette rigueur c est à-dire la rigueur dans
les formulations et le choix des mots qui sont précis et n autorisent que rarement des
ambigüités dans l interprétation Les notions de rigueur et de précision s acquièrent au cours
du temps et au fil des nombreuses lectures que fait le chercheur.
On ne soulignera jamais asse ce dernier point sachant qu il ne faut pas minimiser ni non
plus surestimer du reste l importance de l Internet en matière de lecture. Le Web est la plus
grande Bibliothèque du monde et il est asse stupide de ne pas s en servir. Le chercheur
gagnera à savoir « surfer » en exploitant par exemple de nouvelles pistes fra ées par l open
science ou les « open data ». Néanmoins, il faudra toujours pouvoir raison garder et
conserver une grande distance critique vis-à-vis de la Toile car à l instar des auberges
espagnoles, on y trouvera parfois tout et son contraire. Outre déjà le danger de l addiction
aux écrans, certaines informations ne sont pas toujours fiables et peuvent même relever de
la désinformation ou de l intox à travers les « fake news ». Cependant il reste toujours acquis
qu une relative familiarité avec les rudiments de l informatique sera un atout non
négligeable dans la recherche des informations sur la Toile. On se souviendra de la boutade
d un vieux pédagogue que nous avions jadis rencontré et qui est aujourd hui disparu :
« l analphabète du ème siècle sera bien celui qui ne pourra pas maîtriser un ordinateur ».

UNE METHODE IMRED / IMRaD

Le format IMRED a été


adopté par un nombre de
plus en plus grand de revues

8
scientifiques depuis la première moitié du XXème siècle. Ce plan est généralement
reconnu comme étant propice à la lecture et à la diffusion des contenus. En voici
brièvement la présentation de la structure, à travers les principales questions que l on
va se poser tout au long de l article jusqu à la Conclusion :
I d c Pourquoi a-t-on entrepris l'étude ? Problématique,
Hypothèse testée ou Objectif de la recherche ?
Méthodes Quand, où et comment l'étude a-t-elle été effectuée ? Matériaux
utilisés ? Ou qui faisait partie des groupes d'étude (patients et/ou participants,
etc.) ?
Résultats Réponse trouvée à la problématique ; qu'est-ce que l'étude a
trouvé ? L'hypothèse testée était-elle vraie ?
Discussion puis Conclusion Qu'est-ce que la réponse pourrait impliquer et
pourquoi cela est-il important ? Comment cela correspond-il à ce que d'autres
chercheurs ont trouvé ? Quelles sont les perspectives pour de futures
recherches ? [VANMEERBEEK, LAFONTAINE, FELGUEROSO-BUENO, 2018 : 39 et
sq.]

NÉCESSITÉ ET IMPORTANCE DES PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES


Les publications scientifiques sont destinées en premier lieu à favoriser l avancement des
connaissances (ainsi que de leur diffusion) et de la recherche. Comme le soulignait bien en
2018 un Professeur canadien, « les publications ont pour rôle de produire des espaces où
peuvent se former des communautés capables de converser et d échanger sur des sujets
scientifiques Plus que réseaux de textes elles doivent être réseaux d intelligences. » [VITALI-
ROSATI, 2018 : 19] Dans le cas de Madagascar qui fait partie des PVD (pays en voie de
développement l article ou la publication scientifique est essentiellement tournée vers et
pour le développement Au plan de celui qui l écrit la publication a pour vocation première
de faire connaître les recherches de son ou ses auteurs qui sont soumis à la dure loi du
« publish or perish » et veulent être reconnus. Comme la revue scientifique est le support
qu un chercheur emploie afin qu il soit lu, ce chercheur a alors un gage de visibilité et une
certaine assurance que le texte qu il a produit peut être cité commenté ou critiqué D où il
convient une fois de plus de souligner l importance accrue de l Internet dans ce domaine,
en ce premier tiers du XXIème siècle à l exemple de l apparition des nouvelles approches en
matière de sciences et des recherches sur les fondements de la connaissance. Les
suggestions proposées par le chercheur de l Université de Montréal cité supra (et dont nous
recommandons fortement la lecture de l article qu il a écrit nous semblent également très
précieuses et très innovantes, quand il met en valeur les nouvelles formes que pourraient
prendre l édition scientifique ainsi que les revues actuellement.

REVUES SCIENTIFIQUES ET LEUR EVALUATION

A ce sujet nous citerons simplement brièvement deux points cependant d une très grande
importance sur le plan de la production scientifique et de la recherche : à savoir l existence
ou non d un Comité de lecture pour une revue donnée, ainsi que le facteur d impact en
anglais impact factor) de cette même revue.
Le comité de lecture (en anglais procédure peer-review) est là pour apprécier et mesurer en
quelque sorte la valeur scientifique des articles qui sont proposés à la revue pour

9
publication. Les revues sérieuses font généralement appel à deux experts du comité de
lecture, selon la procédure dite en « double aveugle » qui assure l'anonymat de l'expertise.
Le facteur d'impact ou FI (en anglais, impact factor) est un indicateur qui estime de manière
indirecte la visibilité d'une revue scientifique. Il représente, en fait, le rapport entre le
nombre de citations reçues par une revue dans une année et le nombre d'articles publiés par
cette revue au cours des deux années précédentes. On estime ainsi qu une revue avec un FI
élevé serait ainsi considérée comme plus importante (parce que plus visible : plus lue et plus
citée) qu'une revue avec un FI faible.

CONCLUSION
Au terme de cette causerie, nous aimerions encore réitérer que, dans le domaine de la
recherche il est d une importance extrême que le chercheur fasse constamment preuve de
sérieux et de rigueur dans ce qu il fait que ce soit dans la démarche entreprise ou alors dans
les arguments qu il présente ou bien encore au niveau des informations qu il avance pour
éta er cette dernière Il se doit également d avoir des sources actualisées au possible car la
connaissance n est pas statique elle avance et les informations les plus récentes risquent de
fausser les résultats de la recherche entreprise. L'évaluation de la recherche, s'appuiera
principalement sur des critères précis : la communication de résultats par les chercheurs, la
continuité des recherches basées sur ces résultats, la reconnaissance des avancées réalisées
par le reste de la communauté scientifique C est en général le temps long qui permet la plus
juste évaluation d'une recherche.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. DAYER, Caroline (2009) « Modes d'existence dans la recherche et recherche de modes
d'existence » dans Pensée plurielle 2009/1 (n° 20), pp. 63-78
2. DUCHEMIN, Éric (s.d.) « Guide rédaction scientifique. Écrire pour un journal
scientifique » in Vertigo outline, disponible sur
https://journals.openedition.org/vertigo/5402?lang=en
3. KETELE, Jean-Marie de La publication scientifique en sciences de l éducation
et de la formation : état des lieux, dangers et perspectives » in Les dossiers des sciences
de l éd ca i , 41 | 2019, p. 43-59
4. VANMEERBEEK Marc, LAFONTAINE Jean-Baptiste, FELGUEROSO-BUENO François,
2018, « Le Guide de Rédaction de la MGTFE », Université de Liège, 51 pages disponible
sur http://www.mgtfe.be/guide-de-redaction/
5. VITALI-ROSATI Marcello, 2018, « À quoi servent les publications scientifiques ? » in La
vie de la recherche scientifique (VRS) n 412 Dossier Le business des publications
scientifiques, Hyper Article en Ligne - Sciences de l'Homme et de la Société, Université
de Montréal, pp 19-22
disponible sur https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/ handle/1866
/21016/ PublicationsScientifiques_Vitali-Rosati.pdf?sequence=1&isAllowed=y

10
LE COMPORTEMENT FINANCIER DES MENAGES FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Par TIAVA Nandrasa
Maître de Conférences, Chef de Mention Économie,
Domaine des sciences de la société, Université de Toliara.

Résumé
Le changement climatique impose des changements de comportement au niveau de la
finance. Les ménages qui sont les plus impactés par le dérèglement climatique adoptent une
stratégie de résilience financière pour amortir le choc du climat. La Tontine l accès aux
institutions de microfinance et le VOAMAMI sont les pistes privilégiées par les ménages
vulnérables afin d faire face Cet article expose d abord la capacité de résilience des
ménages et apporte une analyse sur le changement de comportement des ménages
malgaches pour atténuer les effets du changement climatique.
Mots-clés : changement climatique, Comportement, Tontine, VOAMAMI

Abstract
Climate change is requiring behavioral changes in finance. Households that are most
impacted by climate change are adopting a financial resilience strategy to cushion the
climate shock. Tontine, access to MFIs and VOAMAMI are the preferred ways for vulnerable
households to cope. This article first outlines the resilience capacity of households and
provides an analysis of the change in behavior of Malagasy households to mitigate the
effects of climate change.
Keywords: Climate change, Behavior, Tontine, VOAMAMI

INTRODUCTION
Le climat se trouve aujourd hui au centre des préoccupations majeures de tous les pa s. A
l instar de la COP à Glasgow qui rassemblait toutes les parties pour accélérer ensemble
les actions en vue d atteindre les objectifs sur l accord de Paris COP et la convention-
cadre des Nations-Unies sur le changement climatique. En effet, les conséquences du
changement climatique sur la planète ne sont plus un sujet de débat. Techniquement, on
sait que l atmosphère de la Terre laisse passer la lumière du soleil pour réchauffer la surface
du globe Et la chaleur qui s élève de la surface de Terre est en partie absorbée par les gaz et
la vapeur d eau présents dans l atmosphère par un processus naturel appelé effet de
serre » (Bourque, 2000). Mais la température terrestre a augmenté au cours des temps, du
fait que les taux des gaz à effet de serre (Dioxyde de Carbone (CO2), méthane (CH4) et oxyde
nitreux N O grimpent dangereusement dans l atmosphère suite notamment à
l industrialisation excessive la croissance démographique la demande énergétique la
déforestation, etc. (Bourque, 2000) C est ce réchauffement de la planète qui est à l origine
du dérèglement climatique. Et ce dernier nous contraint au changement de comportement.

Les ménages à Madagascar s exposent en premier lieu aux rigueurs de cet aléa climatique, et
un changement de comportement s impose Dans une étude récente réalisée en Inde les
auteurs se sont intéressés à l adaptation des fermiers (Auffhammer & Kahn, 2018) qui font
face à un défi quotidien pour survivre et s adapter aux effets du changement climatique Le
secteur agricole est en effet l un des secteurs les plus exposés aux variations du climat et
les ménages dans ce secteur ont une stratégie d adaptation moins coûteuse L étude
11
examine comment les agriculteurs ont essa é de faire face à l augmentation marginale des
risques liés au changement climatique. Or, les populations rurales sont déjà confrontées à
d autres t pes de risques tels que la consommation de subsistance, la dislocation et
l exposition à des niveaux de violence très élevés En outre au niveau des villes qui est l un
des milieux d adaptation des populations rurales l afflux des migrants ruraux fait augmenter
les loyers et aggrave la vulnérabilité des citadins pauvres par le biais des salaires qui
n arrivent plus à suivre (Auffhammer & Kahn, 2018). Cette étude nous montre que le
dérèglement climatique engendre globalement une incertitude et une ambiguïté quant à
l avenir des ménages L incertitude est omniprésente dans l économie et avec la variabilité
climatique, elle en devient un facteur de détermination dans la prise de décision des
ménages.

Les ménages vont prendre des risques avec cette incertitude climatique On constate qu en
milieu rural, le risque météorologique affecte la composition des portefeuilles des ménages,
la rentabilité des exploitations ainsi que la richesse totale des ménages (Rosenzweig &
Binswange, 1992). Non seulement la variabilité des précipitations affecte le comportement
de portefeuille d investissement des agriculteurs mais elle entraine aussi une distribution
inégale des revenus entre les agriculteurs riches et pauvres. Nous assistons ainsi à une
variabilité dans les revenus qui reflète la situation des ménages ruraux, aggravée avec le
changement climatique.

Ces constats nous montrent que le climat affecte l économie malgache en général Il n a
pas seulement que les ménages qui sont touchés par le phénomène climatique les secteurs
privé et public en sont aussi victimes Le changement climatique entraine aussi d autres
enjeux liés à des risques inhabituels pour les ménages tel le bouleversement de leurs
habitudes ou encore des risques physiques dus à l insécurité Mais ces risques se résument
surtout à des risques financiers et à des risques économiques pour les ménages (Thébault,
2021). Ces différents risques vont changer profondément la structure de notre économie en
tenant compte des actions à prendre dans l adaptation et dans la lutte contre le
réchauffement climatique Et rien qu au niveau des ménages ils engendrent une distorsion
parallèle de la consommation et de la dépréciation de leurs actifs financiers.

Le changement climatique est un fait avéré le mo en à court terme pour faire face c est de
s adapter Et à long terme un certain nombre d actions environnementales axées sur le
climat doivent être entreprises pour sauver la planète Nous exposons ici l idée selon
laquelle les ménages se voient contraints d adopter un changement de comportement pour
faire face au problème climatique et qu il existe donc une capacité de résilience de ces
ménages. Et surtout que face à de nombreux risques, notamment financiers, les ménages
optent pour un changement de comportement financier.
Dans cet article, nous commençons par décrire la capacité de résilience des ménages et des
communautés malgaches face au changement climatique Il est suivi d une anal se des
changements de comportement financier des ménages, une étude sur une communauté
rurale. Et enfin, nous terminons par une discussion et des perspectives de recherches
futures.
La capacité de résilience des ménages et des communautés
Le changement climatique oblige l ensemble de la communauté compris les ménages, à
faire face à toutes sortes de défis majeurs. Grâce à la recherche, les réponses à ces défis

12
environnementaux et économiques ont permis de développer des cadres conceptuels pour
faciliter la compréhension de l adaptation des communautés (Chapman & al., 2018). La
notion de résilience communautaire trouve sa source dans de nombreux domaines de
recherche la ps chologie comportementale l écologie l ingénierie l économie du
développement (Buikstra et al., 2010). La résilience a deux grandes significations l élasticité
et la réadaptation. Subjectivement, elle est la capacité à se remettre rapidement des
difficultés et avoir de l endurance Résilience, 2017). Dans la littérature, nous distinguons un
certain nombre de recherches qui se sont concentrées sur cette idée de résilience. Il y a
d abord le travail de Holling en qui marque le début de l intérêt pour l étude de la
façon dont les écosystèmes réagissaient au stress et au changement. Cette étude marque
l intérêt de l interaction entre l écologie et les humains Des travaux se sont donc développés
en reconnaissant cette interaction et les efforts se sont portées de plus en plus sur la
manière dont la résilience sociale et écologique est à la fois similaire et liée au contexte
(Magis Walker Holling Carpenter Kin ig Dans d autres domaines de
recherche, comme la science sociale, on a des chercheurs qui étudient la résilience en
termes de réponses individuelles de comportements d adaptation et de préparation aux
difficultés futures.

Quant à l étude de la résilience dans le contexte des communautés et du changement


climatique, elle trouve sa source dans les travaux de Cutter et al. (2008) qui apportent des
analyses sur le développement de la résilience communautaire en tant que principe
d'organisation dans l'analyse des politiques de réponses aux catastrophes et les études de
réduction des risques aux catastrophes. Les trois concepts étroitement liés à la résilience
communautaire sont la vulnérabilité, la capacité d'adaptation et l'agentivité (Jaubert,
February 2020). Bien que la vulnérabilité et la résilience puissent être considérées comme
les deux faces d'une même médaille, elles sont également définies séparément dans
certaines autres analyses (Chapman, Trott, Silka, Lickel, & Clayton, 2018). Cutter et al. (2008)
définissent par exemple les vulnérabilités comme les caractéristiques inhérentes avant
l'événement qui créent un potentiel de préjudice, la résilience, en revanche, comme étant
non seulement parmi les caractéristiques statiques de protection mais aussi les capacités de
la communauté à répondre de manière flexible et productive lorsqu'elle est confrontée à un
défi.

La résilience communautaire est essentiellement liée à l idée de capacité d adaptation Et


par définition la capacité d adaptation est l'ensemble des caractéristiques latentes, ou le
potentiel, nécessaires pour s'adapter au changement climatique et l'aptitude à participer
activement au processus de changement" (Brown & Westaway, 2011). L'agentivité est
également un élément important de leur analyse de la résilience (Chapman, Trott, Silka,
Lickel, & Clayton, 2018). Brown et Westaway la définissent comme la capacité des individus
et des groupes à faire des choix et à jouer un rôle causal dans leur propre histoire. Chapman
et al. (2018), définissent la résilience communautaire comme étant à la fois les ressources et
les caractéristiques statiques qui atténuent les vulnérabilités d'une communauté, mais aussi
les qualités agentiques des membres de la communauté et de la communauté dans son
ensemble qui lui permettent de se préparer, de répondre et de se développer de manière
adaptative en réponse aux défis environnementaux ou aux événements nuisibles.

13
L a a e d c a e e de c e e de é a e a ac e
Les dimensions et les impacts du changement climatique sont énormes et l importance de
ce sujet est largement reconnue à travers les COP. Il y a des personnes dans chaque société
qui modifient leur comportement et celui des autres en réponse au réchauffement
climatique mais les humains dans l ensemble continuent de produire des ga à effet de
serre en quantités croissantes (Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du
climat, 2014). Les ménages à Madagascar sont alors de plus en plus menacés car le risque
financier est important. Non seulement, ils sont exposés à des vulnérabilités financières mais
aussi l accès au crédit est compromis Deux solutions d adaptation et de changement de
comportement émergent pour faire face au changement climatique : le comportement
tontinier et le comportement plus formel de la microfinance. En outre, une nouvelle formule
d accès au crédit représente une autre alternative apportée par les acteurs du
développement pour amortir l effet du climat en milieu rural : le VOAMAMI.

Le comportement tontinier
La première réaction des ménages pour amoindrir et de s adapter au choc du climat c est de
s organiser autour d une pratique d épargne et de crédit rotatif la tontine C était une
pratique ancestrale en Afrique qui se retrouve être à la mode et redevient populaire au
niveau du comportement financier des ménages. Et, même si elle reste informelle, la
pratique est souple et répond au besoin financier des ménages vulnérables Elle s organise
autour de deux formes : les pratiques individuelles et les pratiques collectives d épargne et
de crédit.
Les pratiques individuelles se font autour de l intégrité d une personne en tant que garde
monnaie ou banquier ambulant et de la confiance qu on lui accorde Cette personne récolte
quotidiennement les épargnes et restitue les versements de chaque client à la fin d un c cle
(souvent mensuel). Les fonds disponibles peuvent être utilisés pour une activité génératrice
de revenus (AGR). En outre, grâce à leur épargne, les ménages pourront faire face à leur
avenir et nous vo ons déjà le résultat de cette pratique Il s agit là d une activité bancaire
avec ses risques l insolvabilité et ses contraintes la liquidité Nous percevons aussi un
mécanisme d accès au crédit et à l épargne pour les ménages dans cette finance de
proximité D abord les clients » ont tous une créance sur la personne de confiance, donc
comme dans une activité bancaire. Ensuite, la pratique revêt une extrême souplesse dans le
versement le remboursement et ce jusqu au paiement de la personne Les intérêts sont
pa és par celui qui verse l argent Il s agit toujours d un mode d accès au crédit matérialisé
par la créance les dettes et le paiement d intérêt sur le service rendu Le client peut récolter
son épargne et ainsi développer chaque mois son activité. Car ce versement journalier est
fait en général par des commerçants, mais il y a également les risques et les contraintes dans
une activité bancaire comme celle-ci, notamment la volatilité des créances.
Dans les pratiques collectives, nous avons le même mécanisme. Cette fois-ci, plusieurs
personnes acceptent de cotiser pendant une période donnée sur une certaine somme
convenue à l avance et la cotisation collectée va être levée tour à tour selon le nombre des
cotisants Ici on parle d épargne et de crédit rotatif C est la forme la plus répandue de la
tontine africaine. Cette pratique comporte moins de risques, étant donné que les membres
du groupe se connaissent et l accès d un nouveau membre est soumis à une cooptation
Ainsi, nous avons une forme d accès au crédit et à l épargne plus sûre. Il y a le versement,
puis le crédit et enfin le remboursement. Pour augmenter la fiabilité du groupe et donc du

14
capital confiance un nouveau membre ne peut pas être accepté s il a un antécédent
douteux au sein de la société dans la mesure où le flux financier s établit sur une relation
débitrice et créancière et qui est basée sur une relation de confiance et de solidarité : ce qui
explique le rationnement à l entrée
La tontine permet aux ménages vulnérables de faire face au changement climatique en leur
permettant un accès au crédit par l intermédiaire de leur épargne versée préalablement De
ce fait la théorie économique semble confirmer que tout crédit doit partir d une épargne
préalable. Cette dernière aide d autres personnes qui ont une activité génératrice de
revenus à se développer L un des avantages de la tontine réside surtout dans sa souplesse
et son faible coût de transaction Il faut également reconnaître que l un de ses atouts
majeurs est la confiance Il permet aussi aux ménages de s adapter momentanément au
choc du changement climatique par stimulation financière d une activité source de revenus
constitue son grand privilège.

Même si la tontine est une pratique informelle, elle a pu favoriser l accès au crédit et à
l épargne à Madagascar Certes il a des financements qui existent mais leurs montants
restent relativement faibles. Alors la tontine peut assurer un relais de financement des
microprojets ou des micro-investissements, et pourtant elle ne parvient pas vraiment à
soutenir une activité pérenne. Sans oublier aussi que le risque de remboursement est faible,
parce que la durée de crédit est courte et que les créances et les dettes s éteignent
rapidement.

Le comportement formel : la microfinance


La microfinance a connu un grand essor, que ce soit à Madagascar ou ailleurs dans le monde.
A Madagascar par exemple, le nombre des IMF Institution de Microfinance s est accru
fortement depuis leur arrivée avec un taux de pénétration de 35,2% en 2018 (Trésor, 2018).
Plusieurs théories ont montré l efficacité des prêts de groupe pour faciliter l accès des
pauvres au crédit (Bouquet et al, 2009 ; Gubert et al, 2005 ; CGAP, 2000 ; CERISE, 1999 ;
Besley et Coate, 1995 ; Banerjee et al, 1994). Toutefois, cette méthode connaît quelques
limites étant donné qu il existe toujours une catégorie de la population qui n a pas accès au
crédit. Cette situation se trouve, de plus, être renforcée par le problème climatique. Nous
savons que les IMF ont une préférence pour les prêts individuels (Morduch 1999), qui sont
l opposé des crédits solidaires mais qui sont plus rentables pour les IMF Lafourcarde et al
Mosle D où avec l augmentation de la vulnérabilité des ménages, les IMF
doivent faire face à cette situation et de chercher des solutions adaptées à leurs besoins.

Les besoins de crédit des ménages vulnérables sont multiples L octroi de crédit à ce t pe de
clientèle est très délicat étant donné leur capacité financière réduite Si l octroi est basé sur
la capacité d épargne ou le volume d épargne le volume de crédit à octro er sera alors
limité. La plupart des besoins en crédit émanant des ménages ruraux sont axés sur la
production de riz, de maïs, de manioc, etc. De même l élevage qui constitue un des moteurs
de développement, joue un rôle important sur le plan social et sur le mode de capitalisation.
Mais la filière est très sensible sur le plan sécuritaire en particulier dans les zones sud de
Madagascar. Donc un besoin de crédit afin de sécuriser les ones d élevage est nécessaire

En outre en milieu urbain l exode rural a complètement changé la nature et le pa sage des
besoins de crédit des ménages vulnérables D abord cet exode diminue en général les

15
salaires et augmente les lo ers Mais d autres activités nécessitant l accès au crédit se
développent, entre autres : les petits commerces, les commerces ambulants, les tireurs de
pousse, les achats de tuk-tuk etc La liste de ces divers besoins n est pas exhaustive,
seulement nous pouvons dresser ici un aperçu des besoins en services financiers des
ménages pauvres. Il existe plusieurs autres besoins financiers comme la sécurisation
foncière l éducation la santé etc

Pour s adapter à ces besoins dus au changement climatique à Madagascar, plusieurs


produits ont été développés notamment par les Caisses d Epargne et de Crédits Agricoles
mutuelles (CECAM) qui ont été repris par les autres IMF. Ces produits portent sur le crédit
productif pour accroitre la production (intrants, semences, main-d œuvre petits matériels
le crédit Grenier Communautaire Villageois (GCV) pour valoriser davantage la production, le
crédit Location-vente Mutuelle (LVM) ou la Location-vente Equipement (LVE) pour soutenir
l investissement le crédit social les produits d épargne et produits d assurance et plus
récemment le transfert d argent via les mobiles et le paiement des pensions en milieu rural

Les crédits sont toujours accompagnés par un encadrement éducatif pour que chaque
ménage puisse produire et rembourser le crédit C est grâce au crédit productif que les
ménages en milieu rural ont pu accroitre leur production. Parmi les offres de produits des
IMF c est le GCV qui comporte le plus d adhésion des membres Grand nombre de ménages
pauvres ont toujours besoin d accès au crédit car le taux de pénétration du secteur est
faible Face à cette situation d autres institutions se développent et proposent des t pes de
prêts afin de permettre aux ménages d accéder au crédit Il a ceux qui suggèrent une
subvention de l équipement partiellement de la valeur de l équipement et l autre moitié est
soit financée par les ressources propres des bénéficiaires, soit empruntée auprès des IMF. Il
y a aussi le crédit solidaire qui est le plus populaire. Le crédit est garanti par la solidarité des
membres.

Le VOAMAMI
En milieu rural l épargne et le crédit communautaire prennent de l ampleur pour faire face à
des nombreux défis dont le changement climatique. Le système repose sur la cotisation des
membres à titre d épargne dont le montant est fixé par les règlements intérieurs La
contribution totale servira de capital d investissement à titre d emprunt pour les membres
et à rembourser selon la période définie en assemblée générale. A Madagascar, ce concept a
été introduit par CARE International reposant sur le « Village Saving and Loans Associations »
ou le VSLA.
Cette association villageoise d épargne et de crédit AVEC porte le nom de VOAMAMI
(Vondrona Olona An-toerana miara- MAnao tahiry sy MIfampindram-bola). Son objectif est
de permettre aux ménages bénéficiaires d avoir accès à un s stème financier et le
renforcement de la capacité de résilience face au changement climatique. Un groupe
VOAMAMI est composé de 15 à 25 personnes qui épargnent collectivement et s octroient de
petits emprunts avec ces épargnes. La somme collectée servira pour faire un achat, un
investissement une assurance ainsi qu une protection pour les moments difficiles
D habitude le c cle de fonctionnement de cotisation est d un an A chaque fin de c cle les
membres se distribuent l ensemble des épargnes et les bénéfices tirés des prêts qui sont
alors repartis entre les membres proportionnellement au montant de l épargne déposée

16
La situation en milieu rural malgache est de plus en plus précaire. En effet, nous avons une
agriculture de subsistance avec des équipements de production archaïques qui limitent la
capacité de production des ménages ruraux. De plus le marché est limité faute de débouchés
pour leurs produits. Et nous savons que dans les zones rurales, les ménages sont de plus en
plus exposés aux catastrophes naturelles dû à leurs faibles capacités de résilience. Ces
événements limitent donc la capacité financière des ménages. Le VOAMAMI semble être
une solution, pour les ménages ruraux, pour se constituer un fonds de réserve et financer
leurs projets. Il serait non seulement un instrument financier mais également instrument
d adaptation et de résilience des ménages ruraux

C est d abord un instrument financier parce qu il mobilise l épargne des ménages qui va
constituer à son tour un fonds prêtable. Il présente alors une opportunité financière pour
des ménages vulnérables et va permettre le financement de leurs besoins, mais aussi
d atténuer les effets du changement climatique. De plus il encourage au changement de
comportement financier des ménages Cette pratique favorise le comportement d épargne
et de crédit. Avec le phénomène de changement climatique cette modification du
comportement financier permet de mieux lutter contre ce phénomène et améliore la
capacité de résilience des ménages malgaches.

CONCLUSION
La meilleure façon pour un ménage, du point de vue économique, de faire face au
changement climatique c est le changement de comportement financier Les ménages sont
au premier rang des effets du climat dans leur quotidien. Et la finance permet, non
seulement d améliorer le niveau de vie donc la résilience des ménages mais aussi elle
peut y participer pour lutter contre le changement climatique. Le changement de
comportement concerne surtout l épargne et le crédit La mobilisation de l épargne en
milieu rural, que ce soit par le biais des Tontines, des produits proposés par les IMF ou
récemment par celui du VOAMAMI permet d avoir facilement un fonds prêtable. Ce fonds
représente un préalable de crédit qui permet aux ménages de réaliser leur investissement.
Grâce à cette mobilisation d épargne les ménages pourraient créer plusieurs AGR Activités
Génératrices de Revenus) et du coup ils pourraient mieux faire face aux aléas du
changement climatique.
Dans une recherche future il serait intéressant de s interroger sur ce changement de
comportement financier pour ce qui concerne la santé Une recherche basée sur l économie
de la santé et la finance. La question peut se poser : les problèmes de santé, notamment le
paludisme, affectent-ils le comportement financier des ménages malgaches ?

17
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19
LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE VECU A MADAGASCAR :
ASPECTS JURIDIQUE ET SOCIAL
Par VOLOLONDRAMASY Salohy Mampionona
Assistant d enseignement Supérieur, Doctorante à l Université de Toliara
Résumé
Madagascar fait partie des pays les plus vulnérables au changement climatique, et la
capacité de la population (surtout rurale) à faire face aux impacts des variabilités climatiques
est très limitée. Madagascar a déjà mis en place des dispositifs politiques, juridiques et des
stratégies d adaptation face aux enjeux qui sont liés Cependant, la situation ne fait
qu empirer de plus en plus l environnement se dégrade et les impacts sur la vie de la
population s accroissent Tout cela à cause des activités humaines En outre le non-respect
des règles, comme des textes préétablis dans le cadre de la protection de l environnement
constitue une des causes de l accélération de la dégradation de l environnement à
Madagascar. Les textes de lois se veulent être des outils efficaces pour contribuer à la lutte
contre le changement climatique. Cependant, la grande majorité des textes demeurent pour
la plupart des cas théoriques car leur application dans la société laisse à désirer.
Dans cette réflexion, il est question de savoir, d abord, comment la loi appréhende le
changement climatique à Madagascar. Ensuite, quelles sont les raisons qui justifient
l ineffectivité des lois environnementales à Madagascar. Et enfin, pourquoi la réalité permet
d affirmer que, malgré l existence des lois, la plupart des gens continue à se comporter de
manière à détruire l environnement

INTRODUCTION
Le changement climatique apparait comme une notion incontournable dans le domaine de
la recherche étant donné qu elle intéresse désormais presque toutes les disciplines Ce
terme désigne « les changements de climat attribués directement ou indirectement aux
activités humaines altérant la composition de l atmosphère et qui viennent s ajouter à la
variabilité naturelle observée au cours des périodes comparables »2 [CBIT Madagascar,
2020 :2] Il constitue un des enjeux auxquels le monde doit faire face à l heure actuelle
étant donné les impacts existants et potentiellement irréversibles sur l environnement et sur
la société humaine à l échelle mondiale
A Madagascar, les impacts du changement climatique sont déjà évidents et prouvés
scientifiquement : la température de l air de l île augmente de façon continue et significative
(entre 2 et 4 °C) depuis jusqu à maintenant Une grande variabilité sur les
précipitations est observée, tandis que le nombre de jour de pluie s est réduit à entre 20 et
60 jours ces 45 dernières années. Depuis 1994, la fréquence des cyclones intenses (avec des
vents supérieurs à 150 km/h) qui ont touché la terre a augmenté très significativement
[Rabefitia, Randriamarolaza, Rakotodrafara, Tadross, & Yip, 2008]. Madagascar devient dès
lors vulnérable face aux problèmes climatiques. Ces crises affectent non seulement la faune
et la flore du pays mais aussi le mode de vie de ses habitants [USAID, 2020 : 1].

2
Ce document Stratégie nationale malgache face au Changement Climatique/Secteurs
agriculture/élevage/pêche. est issu de la politique nationale de lutte contre le changement climatique (PNLCC)
qui s inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement
climatique at du Protocole de Kyoto auxquels Madagascar a adhéré respectivement en 1998 et en 2003

20
Ces problèmes liés au changement climatiques sont d origine anthropiques [MESUPRES,
2015 : 13], et malgré une prise de conscience de cette situation, [Andriambolatiana,
Randriamampianina, 2013 : 17.] les moyens pour y faire face sont limités pour le cas de
Madagascar selon le WWF lui-même. Outre la politique ainsi que les actions menées pour
réduire la vulnérabilité du pays, les textes de lois se veulent être des outils efficaces pour
contribuer à la lutte contre l accélération du réchauffement climatique Le non-respect des
règles, et celui des textes préétablis dans le cadre de la protection de l environnement
constitue une des causes de l accélération de dégradation de l environnement à
Madagascar. Les années 80 et 90 prévoyaient de mettre en place « un squelette de droit
moderne consistant en textes progressifs » dans le domaine du droit de l environnement
« et la mise en oeuvre des plans d'action pour conserver la biodiversité » avec une volonté
des législateurs d affiner et de rendre les textes plus efficients [Cf. HENKELS, 1999 : 39-59].
Comment les récentes normes juridiques malgaches ont-elles pris en compte la question du
changement climatique et quelle en est la réception par la population de ces
règlementations ?
Répondre à ces questions exige d abord de passer par une interprétation du cadre
juridique du changement climatique à Madagascar, qui permettrait par la suite de mesurer
l effectivité ou non des lois environnementales à Madagascar, et proposer d éventuelles
solutions.

I- Cadre juridique du changement climatique à Madagascar


L intérêt est réel pour le législateur malgache qui a suivi le mouvement impulsé dans les
textes internationaux c est pourquoi des efforts textuels sont réalisés dans le droit interne.
I-1 Les référentiels internationaux relatifs aux changements climatiques
Madagascar participe aux différents sommets internationaux dans le domaine de
l environnement plus précisément sur la question de changement climatique, tels que lors
de la Convention Cadre des Nations Unies sur le changement climatique, le Protocole de
K oto et l accord de Paris

A- La convention-cadre des Nations -Unies sur les changements climatiques (CCNUC)


Adoptée au cours du Sommet de la terre de Rio de Janeiro (Brésil) en 1992 par 154 Etats
dont Madagascar et signée à New York avec une entrée en vigueur le 21 mars 1994, la
CCNUC est une convention quasi-universelle car pa s l ont ratifiée L objectif ultime est
de prévenir les activités humaines dangereuses pour le système climatique. Des conventions
sœurs ont également été adoptées lors de cette conférence de Rio à savoir « la convention
sur la diversité biologique » et « la convention sur la lutte contre la désertification », en
somme, ces trois conventions sont intrinsèques.
La convention-cadre fixe des objectifs précis et partagés entre toutes les parties. La
principale aspiration est de stabiliser les concentrations des gaz à effet de serre (GES) « à un
niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse induite par l homme du
système climatique, afin de permettre aux écos stèmes de s adapter naturellement aux
variabilités climatiques, pour permettre ainsi aussi une production alimentaire pérenne et un
développement économique durable ». Les pays industrialisés qui sont les principaux
émetteurs de gaz à effet de serre (GES) doivent faire le maximum pour réduire cette
émission de gaz et financer toute action de lutte contre le changement climatique réalisées
par les pays en développement. Les CES sont des gaz naturels (gaz carbonique, méthane,
protox de d a ote h drofluorocarbures per fluorocarbures, hexafluorure) présents dans

21
l atmosphère terrestre et qui emprisonnent les ra ons du soleil stabilisant la température
la surface de la planète à un niveau raisonnable Cependant l effet de serre est
généralement associé aux dangers du changement climatique. En réalité c est la production
en quantité trop importante par l'homme de gaz à effet de serre (GES) qui cause un
réchauffement climatique préjudiciable à l'équilibre climatique de la planète. [Cf.
https://www.novethic.fr/lexique].

B- Le protocole de Kyoto
Ce protocole est également un accord signé dans le cadre de la lutte internationale contre le
changement climatique. Il ne fut que le prolongement de la CCNUCC Il s agit d un pacte
juridique contraignant, adopté lors de la troisième conférence annuelle des Parties (COP3) à
Kyoto au Japon en 1997, signé le 16 mars 1998, avec une entrée en vigueur le 16 février
Les pa s engagés par ce protocole ont décidé de réduire en mo enne d au moins
leur émission de gaz à effet de serre sur la période de 2008-2012, par rapport au niveau de
1990. Cet objectif a été atteint avec une réduction supérieure à 20 %. Une seconde période
d engagement du protocole a été fixée lors du sommet de Doha en décembre Elle
s étendait du er janvier 2013 au 31 décembre 2020. Madagascar a ratifié le protocole par
la loi n°2003/009 du 03 septembre 2003 [Cbit-madagascar.mg]. Ce protocole visait à réduire
les émissions anthropiques de six gaz à effet de serre à savoir : le dioxyde carbone (CO2), le
méthane CH l h drofluorocarbures (HFC), le perfluorocarbures (PFC), hexafluorure de
soufre (SF6) [Cf. https://www.connaissancedesenergies.org]. La période de sa réalisation prenait
fin en 2020.

C- L accord de Paris
L accord de Paris constitue un simple engagement approuvé le 12 décembre 2015 [MEDD in
www.conservation.org] et signé par 55 pays représentant au moins 55 % des émissions
[JOURZEL, 2016 : 15]. L objectif fixé à long terme a été de limiter l augmentation de la
température mondiale à moins de C d ici la fin du siècle par rapport à l ère préindustrielle
Sachant que c est la révolution industrielle qui constitue le facteur principal du
bouleversement climatique, la démarche semble logique de faire de cette période, une
référence de comparaison dans ce défi mondial Pour l atteinte de cet objectif les pa s
signataires sont invités à présenter des contributions climatiques nationales bien définies, et
mises à jour selon la situation existante Des mesures d adaptation adéquates s imposent
également pour chaque pa s afin d assurer l efficacité des actions dans le cadre de cet
accord. Une contribution financière est ainsi nécessaire afin de pouvoir concrétiser des
actions. Dans cette optique, les pays développés sont appelés à jouer un rôle de chef de file
dans le financement et les autres parties ont le devoir d apporter leur soutien
Outre ces dispositifs l accord de Paris prévoit également la pratique de suivi-
évaluation des actions menées et à partir de l année l ONU s engage à produire tous
les cinq ans un rapport bilan mondial sur la mise en œuvre de l accord les progrès et
réalisations pour chaque partie, la mobilisation des ressources financières et technologiques,
la prévision de la température mondiale

I-2 Les textes nationaux


Quelques exemples de textes plus axés au changement climatique en droit interne seront
relevés. Ayant adhéré à plusieurs accords internationaux sur la protection de

22
l environnement Madagascar a l obligation d honorer ses engagements par l intégration de
ces accords en droit interne.

A- La Charte de l environnement
La loi 2015-003 du 20 janvier 2015 portant Charte de l'Environnement fixe les règles et
principes fondamentaux pour la gestion de l'environnement y compris sa valorisation. La
prise de conscience des problèmes et risques environnementaux auxquels Madagascar fait
face, dont les changements climatiques et le réchauffement climatique, a amené les
législateurs à adopter la Charte qui énonce dans son préambule que : « Le changement
climatique est une menace potentielle pour Madagascar et peut altérer les ressources
climatiques à la base de nombreuses orientations économiques ». Dans ce sens, la Charte
rappelle les règles fondamentales dans la gestion de l environnement et définit. Les
principes et cadres général pour les acteurs environnementaux et acteurs de
développement, ainsi que les orientations stratégiques de la politique environnemental du
pays.
La Charte de l environnement met l accent sur la question de climat à travers les définitions
qui figurent dans l exposé des motifs Parmi celles-ci on peut noter celle relative au
changement climatique proprement dit l adaptation atténuation- résilience vulnérabilité
au changement climatique., que le dernier titre évoque la sanction qui précise que les
infractions relatives au changement climatique et au transfert des technologies sont régies
par la CCNUCC.
B- LOI GELOSE (1996)
La biodiversité de Madagascar est aujourd hui largement menacée par les activités
anthropiques notamment la déforestation et les ressources exceptionnelles de l Ile
attisent les convoitises (secteur minier, pierres et minerais précieux, bois précieux,
etc.) [Cf. https://www.afd.fr/fr/carte-des-projets/proteger-les-forets-de-madagascar].
Ces activités ont largement contribué à des variabilités climatiques non maitrisables.
Dans le souci de préserver l environnement les autorités malgaches ont ratifié les
grandes conventions sur l environnement et la biodiversité et ont développé une
vision ambitieuse en matière de protection de l environnement et de lutte contre le
changement climatique. Il en est ainsi de la loi Gélose de 1996, les engagements à
Durban, la politique nationale de lutte contre le changement climatique élaborée en
2001. La loi Gélose cherche à répondre à deux principaux enjeux de biodiversité ayant cours
au milieu des années 1990 [ANTONA et al. 2002]. Le premier concerne la forte croissance de
la migration aux abords des aires protégées mises en place au cours de la première phase du
Plan d Action Environnemental et la pression importante qui en résultait sur les ressources
Le second enjeu concerne la faible contribution des structures politiques locales notamment
le fokonolona l entité administrative de base et la commune, constituée de plusieurs
fokonolona à la protection de la biodiversité. La loi GELOSE vise la régulation des ressources
naturelles à Madagascar au niveau local. Tout en demeurant une norme étatique classique
en introduisant une autre conception de la sanction. Bien loin de constituer une création
théorique, décalée, incompréhensible, inapplicable et donc inutile, cette forme nouvelle de
sanction a été mise en œuvre complétée et enrichie par des projets des programmes et des
organismes de développement durable. Elle est ainsi bien réelle et fonctionnelle.

23
C- Le décret MECIE (1995)
Le décret numéro 95-377 du 23 mai 1995, communément appelé décret MECIE, modifié par
le décret n°2004-167 du 03 février 2004 relatif à la mise en compatibilité des
investissements avec l'environnement. (MECIE) a pour objet de fixer les règles et procédures
à suivre en vue de la mise en compatibilité des investissements avec l environnement et de
préciser la nature les attributions respectives et le degré d autorité des institutions ou
organismes habilités à cet effet Ce décret prévoit l étude d impact environnemental EIE est
d étudier les impacts des activités de développement de déterminer les impacts négatifs
induits par ces activités et d'en apporter des solutions d'atténuation (qui peuvent être de
plusieurs type : modification du projet, corrections, compensations, etc...) en vue de
protéger l'environnement, de conserver les ressources naturelles et d'assurer un
développement durable [IDRISSA, 1997]. L article 2 du décret dispose que : « l étude qui
consiste en l anal se scientifique et préalable des impacts potentiels prévisibles d une
activité donnée sur l environnement et en l examen de l acceptabilité de leur niveau et des
mesures d atténuation permettant d assurer l intégrité de l environnement dans les limites
des meilleures technologies disponibles à un coût économiquement acceptable. » La
procédure aboutit à une délivrance de permis d exploitation par l ONE pour l investisseur si
la démarche a été positive.
La considération de la question de changement climatique fait partie des raisons qui
ont motivé ce décret car les projets de développement ainsi que les usines sont les
principaux émetteurs de ga à effet de serre portant ainsi atteinte à l atmosphère voire au
climat en général.

I-3 Le droit coutumier


Outre les textes initiés par le pouvoir législatif, il y a également les « Dina » œuvres du
« fokonolona » autrement dit de la communauté locale [Karpe, 2006 : 128 notes 2 et 3].
Le dina est un pacte traditionnel formel des membres du fokonolona qui applique la loi
coutumière [IMBIKI, 2011: 200p]. L État Malagas a adopté le dina comme outil de
gouvernance des ressources naturelles légalement reconnu à travers la législation GELOSE
[Cf. ANDRIAMALALA, GARDNER, 2010 : 447-472]. Afin de réduire le conflit entre la loi
nationale et ces coutumes et normes sociales appelées dina l État Malagasy a
progressivement décentralisé la gouvernance des ressources naturelles au niveau local. Les
règles concernant l utilisation des ressources dans les transferts de gestion et les aires
protégées cogérés sont définies dans un dina, qui pourrait être reconnu par la loi, suite à une
homologation par le tribunal. Ceci donne au dina un statut légalement reconnu, et permet à
la communauté de faire appel aux processus légaux si nécessaire en cas de résolution de
conflits. 3.
Ce pacte social prévoit des dispositifs de sanction en cas de non-respect des règles incluses,
dans le cadre de la protection de l environnement

3
Il n est pas sans intérêt de rappeler que selon l article premier de la loi n -004 du 25 octobre 2001
portant règlementation des Dina en matière de sécurité publique « le Dina est une convention collective
présentée sous forme écrite, librement adoptée par la majorité des membres du Fokonolona âgés de dix-huit
ans révolus ou selon le cas par ses représentants et dont l inobservation peut être punie par des sanctions
pécuniaires appelées vonodina ou même, par des tribunaux de simple police. L homologation du dina est
prévu à l article de la loi n -004 du 25 octobre 2001 portant réglementation générale du Dina en
matière de sécurité publique ; « L e Dina ne devient exécutoire qu après son homologation par le tribunal de
l ordre judiciaire compétent ou la Cour d Appel ainsi que sa publication par voie d affichage de kabar ou par
tout autre mode de publicité ».

24
Malgré l existence de ces lois et du dina l environnement ne s arrête pas de se dégrader le
réchauffement climatique s accentue pourquoi les lois ne sont-elles pas plus efficaces ?

II- C e e de effec é de e e e a à Mada a ca

II-1 Le mode de vie et de survie de la population


La société malgache est constituée par une population majoritairement paysanne ayant un
très faible moyen de subsistance. Madagascar est classé parmi les pays les plus pauvres du
monde [Rapport Banque Mondiale 2022] L incidence de la pauvreté rurale engendre une
pression importante des activités agricoles sur les ressources naturelles, notamment
forestières [MERAL, REQUIER-DESJARDINS, 2006 : 4]. Par ailleurs, il y a moins d alternatives
d activités génératrices de revenus que dans d autres pa s pour les populations rurales dans
la mesure où l émigration joue un rôle marginal et le taux d urbanisation est encore
relativement faible. Ce qui fait que malgré les différents efforts dans la gestion et protection
de l environnement à Madagascar il faut tenir compte des différentes contraintes Il est
alors difficile de combiner les moyens de réduction des dégâts environnementaux avec le
mode de vie des malgaches, parce que les alternatives sont souvent couteuses. Le bois de
chauffe pour se le procurer, les paysans pratiquent la déforestation à tout va en utilisant du
bois de chauffe et du charbon de bois pour la cuisson ; et en remplacement du bois
combustible ou du charbon, le gaz est proposé, seulement, ce dernier apparait comme un
luxe que la plupart des Malgaches ne peuvent pas se payer4. La culture sur brûlis5 que
pratiquent les paysans pour avoir de terrains agricoles supplémentaires entraîne également
la destruction des forêts [RAMAMONJISOA, 2001 : 3]. Les terrains disponibles ne suffisent
plus à nourrir une famille propriétaire, alors, elle opte pour cette solution qui entrave
l environnement en général et qui de loin entraine la sècheresse ; à défaut la famille risque
de mourir de faim La situation de pauvreté n est pas favorable aux différentes initiatives
pour la lutte contre le changement climatique, s il n existe pas d alternative adaptée Ainsi,
même si la loi se veut être parmi les meilleurs outils de lutte contre le changement
climatique, les contraintes subies par la population ne permettent pas une efficacité de la
lutte.

II-2 La faille dans le processus publication des lois


Le fameux adage juridique « nul n est censé ignorer la loi n est pas toujours réel à
Madagascar pour diverses raisons. Les textes environnementaux ne sont pas toujours à la
portée de tout le monde, ils sont presque inaccessibles par les communautés. Les
documents disponibles ne le sont que de manière très restreinte et à des prix élevés pour les
malgaches. Ainsi, le Journal officiel de la République malgache (JORM) n est publié chaque
semaine qu'à quelque 1 500 exemplaires pour une population de 17 millions d'habitants,

4
Le prix d une bouteille de ga de kg est à ar en à Madagascar alors que 75 % de la population
vit au-dessous du seuil de pauvreté soit moins de 1,9 dollar par jour.
5
« La culture sur brûlis, appelé "hatsake" dans le Sud-Ouest et "Tavy" dans la région Est, constitue un phénomène qui a
existé depuis l'époque de la monarchie et qui utilise la technique de la production agricole par coupe et brûlis de la
végétation existante. Les régimes politiques successifs ont essayé de trouver les solutions à cette pratique très
dégradante sans que de résultats notables aient pu être trouvés pour le diminuer voire l'arrêter. Certains auteurs et
institutions ont essayé de trouver les remèdes pour pallier ce fléau en essayant de chercher des techniques ou même
des activités de substitution. L'ampleur de ce phénomène est telle qu'on ne peut pas en attribuer seulement les causes
à l'inexistence de techniques adaptées aux conditions paysannes ou à l'influence des enjeux sociaux liés au foncier ou au
pouvoir des chefs lignagers »

25
selon Philippe Karpe en mais à l heure où nous écrivons le nombre de la population
malgache est 27 691 019 selon RGPH3 (recensement général de la population et de
l habitation nombre de la population malgache est 27 691 019 selon RGPH3 (recensement
général de la population et de l habitation . Par ailleurs, le prix au guichet du JORM pour une
édition s'élève à 1 626,00 ariary, soit la somme nécessaire à une personne pour l'achat de sa
ration quotidienne de riz, celui-ci étant l'aliment de base à Madagascar. Même accessibles,
les documents juridiques ne sont généralement pas à jour. Il n'y avait plus, jusqu'à très
récemment de recueil complet et régulièrement mis à jour de la jurisprudence (près de
trente ans d'attente avant une nouvelle publication).

II- L insuffisance des mo ens


Le budget consacré par l'Administration malgache en termes de moyens humains et
matériels pour informer les populations sur les lois existantes est insuffisant, comme pour
vérifier l application des lois et sanctionner leur non-respect. Dans le secteur forestier, on
fait face à une disproportionnalité entre le nombre des agents forestiers avec la surface à
gérer. Si les normes internationales imposent un agent forestier pour 400 ha de surface
forestière, à Madagascar, un agent forestier s occupe de à Ha de forêts
[BAOMIAVOTSE, 2001 : 1].
Cette situation de sous-effectif entraîne une réorganisation des services forestiers pour que
les agents soient en mesure de concentrer leurs interventions dans des sites particuliers du
domaine privé de l'Etat (forêts classées)6 laissant de la sorte tout un espace quasiment sans
surveillance, en accès libre, et sujet à toutes sortes d'agressions. La conséquence en est
l impunité des acteurs

II- Le manque de mesure d accompagnement


Les solutions proposées à la communauté pour faire face au changement climatique manque
de mesure d accompagnement Il faut tenir compte du fait qu à chaque fois qu on demande
à un groupe de mettre fin à son habitude, cela doit avoir des répercussions sur le mode de
vie du groupe, sur les moyens de subsistance. Il y aura toujours un besoin non satisfait, un
manque à combler. Imposer des règles et des actions ne suffit pas, car il faut tenir compte
des différentes situations concrètes, des enjeux, des contraintes et besoins. L'Etat doit
nécessairement accompagner chaque acteur dans la protection de l environnement avec des
mesures concrètes Ce faisant, des mesures d'aide et leur modulation en fonction des
capacités propres de chaque communauté s imposent Ce propos est renforcé par l idée de
Karpe : « L'autorégulation des particuliers répond à des besoins locaux. Dès lors, l'État ne
peut pas se contenter de fixer des balises sous la forme de principes fondamentaux. Il doit
nécessairement les accompagner de mesures concrètes (techniques, financières, éducatives,
matérielles ou autres), dont ces principes sont solidaires et avec lesquelles ils interagissent ».
[KARPE, 2006 : 113]
De telles réalisations permettront une réduction du non-respect des lois environnementales,
par un changement de comportement, changement de mode de vie voire changement de
manière de penser de la part de la société car une restriction sans mesure
d accompagnement est loin d être efficace

6
Selon les textes en vigueur à Madagascar, les réserves forestières et forêts classées sont regroupées depuis
1955 sous une même appellation « forêts classées ». Ces deux types de forêts sont gérés par la Direction des
eaux et forêts, tandis que la responsabilité des aires protégées revient à l ANGAP

26
II- L inadaptation des lois
Les lois environnementales malgaches sont généralement d'inspiration française7, comme
c est le cas pour le code forestier, par exemple, et de ce fait elles ne sont pas toujours
adaptées au contexte spécifique du pays. Ces lois sont parfois décalées par rapport au
contexte dans lequel elles doivent être mises en œuvre Même les communautés sont
réticentes quant à l application des lois car elles considèrent que ce sont les « vazaha8 » qui
veulent encore coloniser avec ces formes de lois importées.
Ces situations d ineffectivité des lois environnementales ne sont pas favorables à
l avenir de l environnement à Madagascar et des propositions peuvent être avancées.

III. Propositions de solutions


III-1 Changement de comportement
Les scientifiques s accordent aujourd hui pour dire que nos activités humaines sont la cause
première de l accélération du réchauffement climatique dans le Monde depuis
L empreinte carbone liée aux ga à effet de serre issus des activités humaines et relâchés
dans l atmosphère constitue aujourd hui de loin la principale composante de l empreinte
écologique de l humanité elles dépassent les capacités d absorption des océans et des
forêts et c est ce qui conduit au dérèglement climatique de ce réchauffement
Si le comportement humain en est le principal facteur de la dégradation de l environnement,
c est à ce niveau que l initiative doit commencer Un changement de comportement est ainsi
nécessaire de la part des dirigeants, des autorités à tous les niveaux et de tous les citoyens.
Les autorités doivent servir de modèle en étant les premiers à respecter la loi et l appliquer
et non pas laisser la loi de côté pour pouvoir réaliser des profits personnels à travers des
exploitations qui nuisent à l environnement Les abus de pouvoir ne doivent plus avoir leurs
places dans la société malgache, dans le domaine de l environnement. Sur ce une étude de
l office Nationale de l environnement en [WORLD BANK / ONE, 2019 : 50 et suiv.] et
financée par la Banque mondiale a démontré l existence de cet abus dans son rapport à la
page 50, dans la section « Enjeux lié à la gouvernance ». Il y est mentionné : « Abus de
pouvoir par tous les responsables y compris les VOI9 ». Normalement les responsables
devraient servir de modèle pour la population, mais leur agissement à la dérive ne permet
pas de convaincre les gens à respecter la loi sur l environnement Pour illustrer, sur une
situation malsaine à Madagascar par rapport à la lutte environnementale : les personnes qui
militent vraiment pour l environnement les lanceurs d alerte face aux trafiquants des bois
précieux et des animaux endémiques sont aujourd hui menacés, intimidées voire même
assassinés ; ce fut le cas de Henri Rakotoarisoa un lanceur d alerte de ans qui a osé
dénoncer les trafiquants de bois précieux et mines à Madagascar: il a: été assassiné cette

7
Cf. les articles 21, 34, 37 et 39 de la Constitution française et les articles 63, 82, 82.3 et 83 de la Constitution
malgache.
8
Ce terme désigne les étrangers à Madagascar, mais le plus souvent ce sont les Français qui sont considérés
comme tels. La désignation porte même sur les « étrangers à la région » qui viennent imposer des règlements
venus de l Administration centrale
9
Les VOI Vondron olona ifoton ce sont les communautés locales en charge de la protection et gestion des
ressources environnementales comme les airs protégés marines ou forestières.

27
année (2022)10. De telles situations rendent impossible l effectivité des lois sur la protection
de l environnement

III-2 Renforcement de la sanction


Les sanctions applicables en droit de l environnement sont souvent administratives mais il y
également qui celles sont purement pénales. Dès lors, une pénalisation croissante du droit
de l environnement pourrait être nécessaire en privilégiant les poursuites en cas d'atteintes
irréversibles ou bien en cas de crime «
L émission ou rejet illégal de substances dans l air l eau ou le sol
Le commerce illégal d espèces sauvages et endémiques
Le commerce illégal de substances appauvrissant la couche d o one
Le transfert ou déversement illégal de déchets ;
La pratique de feux de brousse à grande échelle
L ampleur de la sanction doit être adapté de manière précise en fonction de l atteinte à
l environnement mais en tenant compte malgré tout des capacités de résilience de la
population

III- Faire de l éducation une clé de la lutte contre le changement climatique


L éducation et la sensibilisation sont essentielles pour la promotion des actions climatiques
Elles permettent aux cibles de comprendre les effets de la crise climatique et à lutter
contre ces derniers, en les dotant des connaissances, compétences, valeurs et attitudes dont
ils ont besoin pour devenir des agents du changement. C est la mentalité qui guide le
comportement qu il faut changer et cela commence par le minimum comme le cas des
personnes qui sont habituées à jeter des ordures partout il ne s agit pas là de question de
survie mais plutôt d éducation et de mentalité à changer L éducation a le pouvoir
d encourager tout un chacun à changer d attitude et de comportement et permet par ailleurs de
prendre des décisions éclairées. Elle apporte de nouveaux moyens à toutes et à tous, mais elle
permet tout particulièrement d inciter les jeunes à l action

CONCLUSION
Si la lutte contre le changement climatique était conditionnée par le nombre de textes
ratifiés et adoptés, Madagascar aurait déjà gagné la bataille. Certes, les grands textes sur la
protection de l environnement sur la lutte contre le réchauffement climatique sont
disponibles depuis les années 80, mais leur application effective en droit interne et en
pratique laisse à désirer. Même si la loi se veut être un outil efficace dans le domaine de
l environnement si le s stème malgache ne change pas ces textes demeureront théoriques
L efficacité de la loi nécessite alors le changement de comportement à tous les niveaux,
nécessite la mobilisation des moyens qui permet de mettre en œuvre des actions, des
mesures d accompagnement et d adaptation efficace L environnement est vital pour
l humanité ainsi chaque cito en chaque autorité et chaque dirigeant devrait prendre sa
responsabilité vis-à-vis de la situation environnementale actuelle. Que chacun mène des
actions pas à pas dans cette lutte commune sans attendre qui que ce soit. Les législateurs
ont à leur tour le devoir de restructurer les lois environnementales afin de permettre une
adaptation de celles-ci aux réalités sociales à Madagascar.

10
Cf. Interview de Gaëlle Borgia, sur la Corruption environnementale, la face cachée au
https://youtu.be/zjMONiNE0cE

28
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
I- Textes internationaux
1- La Convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique du 1994
2- Le Protocole de Kyoto 2005
3- L accord de Paris sur les changements climatiques de 2015

II- Les textes nationaux


4- La Charte de l environnement, loi 2015-003 du 20 janvier 2015
5- La loi GELOSE de 1996
6- Le décret MECIE n° 2004-167 du 03 février 2004

III- Documents articles rapports


7- ANDRIAMBOLATIANA, Sandratririna, RANDRIAMAMPIANINA, Mialisoa, (2013),
« Changement climatique, politique et perspective à Madagascar », Antananarivo :
Friedrich-Ebert-Stiftung, 30 pages
8- ANTONA, Martine, et al., (2002), Property rights transfer in Madagascar
biodiversity policies, draft présenté dans le cadre du BioEcon meeting, Rome, 26
pages, publié dans Environment and Development Economics 9 : 825 847, 2004
Cambridge University Press
9- BAOMIAVOTSE, Vahinala (2022) « Protection-de-lenvironnement :-les-agents-
forestiers-non-équipés-et-en-sous-effectif » in Midi-Madagasikara du 22 Mars 2022
Disponible sur http://www.midi-madagasikara.mg/societe/2021/03/22/protection-
de-lenvironnement-les-agents-forestiers-non-equipes-et-en-sous-effectif/
10- DELILLE, Hélène, (2011), « Perceptions et stratégies d adaptation paysannes
face aux changements climatiques à Madagascar. Cas des régions Sud-ouest, Sud-
est et des zones périurbaines des grandes agglomérations » Rapport de stage pour
Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF), 108 pages
11- IDRISSA Samba, (1997), « Critical Analysis of the MECIE Decree to Improve
Applicability » Report for United States Agenc for International
Development/Antananarivo and the National Office of Environment of Madagascar,
45 pages
12- IMBIKI Anaclet, (2011) Le "Fokonolona" et le "Dina ", institutions
traditionnelles modernisées au service de la Sécurité publique et de la Justice
populaire à Madagascar, , Antananarivo : Éditions Jurid'ika edition, 200p
13- Ministère de l Enseignement Supérieur et le Recherche Scientifique
Pla di ec e de la eche che le i eme lie a cha geme clima i e
2015-2019, Elaboré avec la collaboration du Ministère de l Environnement de
l Ecologie de la Mer des Forêts Avec la coopération du projet PARRUR
Antananarivo, 65 pages
14- RAMAMONJISOA, Bruno Salomon (May 2018) « Importance des filières pour
les cultures sur brûlis » Conférence: Atelier BEMA EPB Culture sur brûlis : vers
l'application des résultats de recherche Antananarivo. 26 28 Mars 2001 Université
d Antananarivo : Project: Economie et politique des ressources forestières
Disponible sur https://www.researchgate.net/publication/325180698
_Importance_des_filieres_pour_les_cultures_sur_brulis

29
15- WORLD BANK/O.N.E (2019) Evaluation Environnementale et Sociale
Stratégique du programme REDD+ de Madagascar Rapport sur l anal se des
questions environnementales, sociales, économiques et de gouvernance prioritaires
/ Contrat N° 25 -16/MEEF/SG/FinFCPF/BNC RE), 312 pages Disponible sur
https://documents1.worldbank.org/curated/en/ 594671558085486086/pdf/
Evaluation-Environnementale-et-Sociale-Strategique.pdf

IV- Webographie
16- ANDRIAMALALA Gildas, GARDNER Charlie, 2010 « L utilisation du dina comme
outil de gouvernance des ressources naturelles : leçons tirées de Velondriake, sud-
ouest de Madagascar », In : Tropical Conservation Science Vol.3 (4) 447-472
Mongabay.com Open Access Journal
17- BORGIA, Gaëlle, sur la Corruption environnementale : la face cachée au
https://youtu.be/zjMONiNE0cE, 11:18
18- HENKELS Diane Marie, Fall 1999, « Une vue de près du droit de
l'environnement malgache », in African Studies Quarterly Volume 3, Issue 2, pp 39-
59
19- JOUZEL Jean, « Apports et limites de la COP21 », Propos recueillis par François
EUVE, 2016, dans Etudes, pages 15, au https://www.cairn.info/revue-etudes-2016-
20- KARPE Philipe, (2006), « L indispensable restructuration du droit de
l environnement malgache », in Etudes rurales, N°178, pp.113-128, au
https://journals.openedition.org/etudesrurales/8360
21- MERAL Philippe, REQUIER-DESJARDINS Denis, 2006 « Gestion durable de
l environnement à Madagascar enjeux contrainte et opportunité », in Economie
rurale, N° 891 au https://journals.openedition.org/economierurale/891
22- RABEFITIA, Zo, RANDRIAMAROLAZA, Luc, RAKOTONDRAFARA, M.L., TADROSS,
Mark, YIP Zeng Ki (2008) « Le changement climatique à Madagascar » Direction
Générale de la Météorologie (DGM), Climate systems analysis group University of
Cape Town.32
Disponible sur https://www.researchgate.net/publication/266244734
_Climate_Change_in_Madagascar _ Recent_Past_and_Future

Liens Internet
23- Ministère de l environnement et du développement durable Les référentiels
internationaux relatifs aux changements climatiques » in www.conservation.org
24- Protéger les forêts de Madagascar, in https://www.afd.fr/fr/carte-des-
projets/proteger-les-forets-de-madagascar
25- Rapport de la banque mondiale sur la situation de Madagascar en 2022, in :
https://www.banquemondiale.org/fr/country/madagascar du 07 octobre 2022
26- WWF ou WORLD WIDE FUND FOR NATURE Programme Science de la
Conservation et Espèces Pages très intéressantes au
https://www.wwf.mg/copy_of_ourwork_27062012_073922/le_programme_scienc
es_de_la_conservation_et_especes/

30
LA PARTICIPATION DE MADAGASCAR à LA COP 26 : ENJEUX ET REALITES
Par ZAFIMITSIRY Mahatà Phytéas.,
Assistant d enseignement supérieur à l Université de Toliara

INTRODUCTION
La participation de Madagascar à la vingt-sixième édition de la COP suscite de nombreuses
questions, tant les notions de COP et de ses implications sont inconnues du grand public.
Créée par l article de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques (CCNUCC), la COP (organe suprême de la CCNUCC) est chargée de faire
régulièrement le point sur l application de la Convention entende par là CCNUCC et de
tous autres instruments juridiques connexes qu elle pourrait adopter et prend dans les
limites de son mandat les décisions nécessaires pour favoriser l application effective de la
Convention. Par "conférence", il ne faut pas entendre "réunion" mais plutôt "organe de
décision"
La convention-cadre est une technique juridique souvent utilisée par les
États pour établir des règles générales les engageant à coopérer et à poser
de i ci e d ac i à d hème a ic lie e A a c i e me
égi ale clima bi di e i é Le m dali é éci e de mi e e e
sont déterminées ensuite par des protocoles additionnels et des mesures
d a lica i a i ale . [Guilloux et Schumm, 2016 : 95 Lexique]
LA CCNUCC, adoptée à New York le 9 mai 1992, ouverte à la signature à Rio en juin
1992 lors de la Conférence des Nations-Unies sur l'Environnement et le Développement
(CNUED), est entrée en vigueur le 21 mars 1994 après avoir été ratifiée par 165 Etats-Parties.
Actuellement elle compte 197 membres. La Convention s'appuie du point de vue de
l'expertise scientifique sur le GIEC (Groupe intergouvernemental des experts sur l évolution
du climat) et du point de vue politique sur la Conférences of parties (COP) ou Conférence des
parties (CDP) : rendez-vous annuel des parties à la CCNUCC qui a lieu en principe au mois de
novembre ou décembre Il s agit d une séance de négociation qui dure généralement deux
semaines.
La COP 2611 a eu lieu au Scottish Event Campus à Glasgow en Ecosse et a été prévue
de se dérouler du 31 octobre au 12 novembre 2021. Mais elle a joué les prolongations et
s est terminée en réalité le 13 novembre 2021.
Les changements climatiques sont à la fois une notion technique et juridique. En tant
que notion technique il s agit d une variation décelable de l état du climat par exemple au
moyen de tests statistiques) par des modifications de la moyenne et/ou de la variabilité de
ses propriétés et qui persiste pendant une longue période, généralement pendant des
décennies ou plus. Le pluriel est généralement utilisé pour faire allusion à l ensemble des
manifestations de ce changement [Ouro-Bodi, 2014 : 18]. Les changements climatiques
peuvent être dus à des processus internes naturels, à des forçages radiatifs externes ou à
des changements anthropiques persistants dans la composition de l atmosphère ou dans
l affectation des terres

11
Conference of Parties en anglais tandis que l on parle de CDP Conférence Des Parties ou Conférence des
pays signataires de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 1992) en
français.

31
En tant que notion juridique, la Convention Cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (CCNUCC), dans son Article premier, définit les changements
climatiques comme des « changements qui sont attribués directement ou indirectement à
e ac i i é h mai e al é a la c m i i de l a m hè e m diale e i ie e
aj e à la a iabili é a elle d clima b e ée a c de é i de c m arables ». La
CCNUCC fait ainsi une distinction entre les changements climatiques attribuables aux
activités humaines altérant la composition de l atmosphère et la variabilité du climat
imputable à des causes naturelles.
Les négociateurs voulant mettre en exergue la primauté du langage et la nécessité
d adopter un narratif commun plus pressant la COP de qui s est tenue à Paris a vu
apparaître l utilisation du concept de dérèglement climatique, qui est plus saisissant que
celui de changement climatique et qui même si les bases scientifiques d un tel concept sont
un peu discutables12 permet de véhiculer la notion d urgence que les sciences climatiques
imposent [Ourbak, 2017 : 18].
Quels sont les enjeux de la participation de Madagascar à la COP26 ? Ils seront
étudiés en première partie avant d évoquer en deuxième partie quelques constats
accablants qui prouvent que les actes effectués contredisent les intentions affichées.

I LES ENJEUX DE LA PARTICIPATION DE MADAGSCAR A LA COP 26


Ces enjeux sont d ordre existentiel juridique et financier
I.1 Enjeu existentiel
Nous n avons qu une seule planète pour vivre dans les conditions naturelles optimales. la
Terre Il n a pas de planète B Il en va donc de notre existence même Certes des sondages
sont en train d être effectués sur la planète Mars, sur la Lune mais déplacer l ensemble de
l humanité sur ces planètes au cas où la Terre deviendrait inhabitable reste un scénario dont
on peut douter. Il est évident que la participation malagasy ne suffit pas à elle seule à
endiguer le phénomène du changement climatique d origine anthropique mais elle a le
mérite de contribuer, pour peu que cela puisse paraître, à la lutte mondiale contre ce
phénomène d envergure planétaire
I.2 Enjeux juridiques
D une part nous devons être cohérents dans notre comportement vis-à-vis de l architecture
juridique internationale de lutte contre le changement climatique. Il faut rappeler que
Madagascar a adhéré à tous les instruments juridiques internationaux de lutte contre le
changement climatique : la ratification de la Convention Cadre des Nations Unies sur le
Changement Climatique (CCNUCC) en 199813 et du Protocole de Kyoto14 (PK) en 2003, de
l accord de Paris15 en 2016. En tant que partie à la CCNUCC Madagascar se doit de participer
à la COP faire entendre sa voix s exprimer en vue de faire valoir la règle de un Etat égal
une voix » principe sacrosaint en droit international et intégrer ainsi le concert des Nations
sur les questions climatiques reste capital.

12
En effet l expression dérèglement climatique n est retenue que dans un but purement rhétorique par les
négociateurs à la COP21 de Paris en 2015 mais ne trouve aucune correspondance dans la nomenclature
scientifique relative à la climatologie ou autre science relative à l étude du climat.
13
Par décret n 98-1062 du 18 décembre 1998 portant ratification de la CCNUCC adopté à New York le 09 05
1992. J.O.R.M. n 2552 du 04 janvier 1999 page 3.
14
Par décret n 2003-909 du 03 septembre 2003 portant ratification du Protocole de Kyoto de la CCNUCC,
J.O.R.M. n 2858 du 15 septembre 2003 page 2945.
15
Par décret n 2016-1188 du 09 septembre 2016, J.O.R.M. n 3710 du 10 Octobre 2016 page 5769.

32
D autre part un environnement sain et un climat stable restent un cadre sine qua
non de réalisation de tous les droits individuels et les libertés fondamentales garantis par la
Constitution malgache de 2010 au premier rang desquels le droit à la vie (art 8), et autres
droits comme le droit à un habitat décent, le droit à une alimentation équilibrée. Ce qui
continue d alimenter le débat sur les cas des réfugiés climatiques venant du Sud, même si le
lien n est pas aisé à démontrer compte tenu d autres paramètres pouvant entrer en jeu tels
que, entre autres, la capacité de débrouillardise. Par ailleurs, la Charte actualisée de
l environnement dispose au titre des principes généraux dans son Article que
Le i eme c i e e é cc a i i i ai e de l E a La
ge i de l e i eme amme la ec i la c e a i la
al i a i la e a a i e le e ec de l E i eme
d i é ê gé é al A ce effe l E a e gage à dé el e e à all e le
ressources nécessaires pour assurer la ge i efficace de l e i eme
e la mi e e e effec i e de la li i e e i eme ale Da ce e
optique, la coopération internationale est un appui à la réalisation des
programmes nationaux. En tenant compte de son caractère transversal,
m l ice i e e m l iac e ab e ge i e ie l i e ali a i
des enjeux environnementaux à tous les niveaux et par tous les secteurs.
Charte de l Environnement Malagas actualisée Février art al
1er]
Elle considère que la coopération internationale qui est un appui à la réalisation des
programmes nationaux de sauvegarde de l environnement passe nécessairement par une
participation active aux grandes réunions internationales dont la COP qui arrive à sa vingt-
sixième édition.
Au titre des droits et obligation la même charte dispose, entre autres
dans son article 6 que « Toute personne a le droit fondamental de vivre
dans un environnement sain et équilibré ». Saisi dans sa dynamique
constitutionnelle, cet article trouve sa justification dans l article de la
Constitution de la Quatrième République qui dispose que « Les droits
individuels et les libertés fondamentales sont garantis par la Constitution
et leur exercice est organisé par la loi. » [Constitution, 11 décembre 2010]
La participation de Madagascar à la COP relève donc entre autres d une
obligation juridiquement validée.

I.3 Les enjeux financiers


Selon Madame Zo Andriambalohery, Directrice du Mécanisme de Financement
Durable au sein du Ministère de l Environnement et du Développement Durable lors du
« Side Events de la COP 26 dans le discours qu elle a tenu le novembre : « En tant
que troisième pays au monde le plus vulnérable au changement climatique, Madagascar a
besoin de fonds pour appuyer ses actions climatiques. ». Ce fut également l occasion pour ce
cadre du Ministère de l Environnement et du Développement Durable de préciser que les
besoins en financement de Madagascar s élèvent actuellement à USD -
2018, Etude BIOFIN) pour la Biodiversité, de 28,713 milliards USD (2015-2030) pour le coût
de l adaptation et de USD en cinq ans pour le PEM Plan Emergence
Madagascar) Sud.[Cf. Renforcement de la résilience à travers les mécanismes de
financement face aux changements climatiques à Madagascar Disponible sur
www.environnement.mg]

33
La participation de Madagascar à la 26ème édition de la COP constitue ainsi une occasion pour
la délégation Malagasy de soumettre ces besoins en financement aux éventuels partenaires
techniques et financiers présents lors de cette COP. Malgré ces enjeux, si pertinents soient-
ils, on ne peut pas faire abstraction des quelques constats accablants qui prouvent que les
faits sont têtus et contrarient l ambition affichée de la communauté internationale de lutter
contre les changements climatiques

II.- LES CONSTATS


Ces constats accablants portent sur les cinq points suivants, dont les trois premiers ont été
évoqués et résumés dans le Journal de Radio France Internationale du 13 novembre 2021 :
• Avant la COP 26 l ONU avait constaté que tous les engagements pris par l ensemble
des Etats partie à la CCNUCC conduisent à un trajectoire de 2,7 degrés Celsius de
réchauffement planétaire à l hori on par rapport à l ère préindustrielle les
engagements pris lors de la COP 26 conduisent à un trajectoire de 2,4 degrés Celsius
ce qui est bien loin des objectifs fixée par l Accord de Paris de limiter à degré voire
à 1,5 degrés le réchauffement planétaire par rapport à l ère préindustrielle à
l hori on ;
• Le choix crucial entre phase out ou phase down la question de l utilisation des
combustibles fossiles a hanté les négociations lors de la COP 26. Il a été question de
choisir entre supprimer phase out ou ralentir phase down l utilisation des
combustibles fossiles, au premier rang desquels le charbon (1er émetteur de gaz à
effet de serre). La déclaration finale de la COP d environ une di aine de pages
s apparente à un accord a minima parce qu elle a opté pour la phase down c est à
dire de ne freiner que graduellement ralentir l utilisation du charbon dans les
économies du monde Les plus gros pollueurs du monde l USA La Chine et l Inde
sont réticents à l idée de décharboner » leur économie) ;
• Selon l ONU seuls près de 80 milliards USD sur les cent milliards de dollar USD/ par an
promis en 2009 par les pays développés aux pays en développement ont été
débloqués en 2020,
Il y a en outre une véritable valse-hésitation de la part des plus gros pollueurs à engager
des actions concrètes pour une économie décarbonnée. Et on peut également souligner
les inefficacités juridiques de l Accord de Paris sur le climat En effet l accord de Paris est
un protocole additionnel à la CCNUCC de 1992 et présente les limites ci-après [Cf.
Rambinintsaotra, 2020 : 195] :
1. Il est contraignant, mais ne prévoit pas de sanction pour les pays qui y
contreviendraient ;
2. Sa ratification par les parlements nationaux n est pas obligatoire pour tous les
pays. Une acceptation ou approbation des Etats peut suffire ;
3. En outre un pa s peut s en retirer par simple notification trois ans après son
entrée en vigueur.

34
CONCLUSION
Les lignes précédentes visent à démontrer que malgré le caractère crucial des enjeux de la
participation de Madagascar à la COP 26, la réalité est constituée par des actes qui prouvent
que les actions effectuées nous conduisent vers un scénario qui nous éloigne des objectifs
fixés. La participation de Madagascar à la COP26 reste nécessaire, mais cette participation,
comme celle de tous les Etats issus des PMA, est confrontée à une déception, étant donné
qu après 26 éditions de COP les Etats-parties à la CCNUCC peinent à trouver un accord
pertinent en vue de stabiliser l émission des gaz à effet de serre et de maîtriser le
réchauffement climatique. Ce qui conduit aux propos conclusifs suivants. La lutte contre les
changements climatiques ne sera gagnée, du moins en majeure partie, que lorsque la
communauté internationale n aura plus besoin de COP pour faire régulièrement le point sur
l application de la CCNUCC et de tous autres instruments juridiques connexes qu elle
pourrait adopter Il n a aucun sens à vouloir contempler le bon fonctionnement de ses
institutions de mise en œuvre mais il s agit d œuvrer concrètement et véritablement à une
réduction significative des émissions des ga à effet de serre d origine anthropique, certifiée
par le rapport du GIEC et répondant parfaitement aux défis climatiques contemporains. Cela
est conditionné par des règles obligatoires à l égard de toute partie prenante, ayant une
force exécutoire efficace, ce qui serait une révolution dans le domaine du droit international.
Combien de COP nous faudra-il encore pour parvenir à ce stade tant espéré ?

35
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Textes internationaux
1. Accord de Paris sur les changements climatiques, 12 décembre 2015
2. Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
(CCNUCC), New York, le 9 mai 1992 (entrée en vigueur le 21 mars 1994).

Textes nationaux
3. Constitution de la IVème République malgache du 11 décembre 2010 ;
4. Loi n°2015- du Février portant Charte de l Environnement
Malagasy actualisée ;

Manuels, Thèses et Rapports


5. GUILLOUX, Bleuenn & SCHUMM, Romain 2016, « Quel droit international pour
l océan et le climat », Ocean-Climate.org, 87-97, disponible sur https://www.ocean-
climate.org/wp-content/uploads/2017/02/droit-international_FichesScientifiques_
Oct2016_BD_ppp-14.pdf Consulté le 12 Novembre 2021
6. OURBAK Timothée 2017, « Anal se rétrospective de la Cop et de l accord
de Paris : un Exemple De Diplomatie Multilatérale Exportable ? », Rapport
d expertise du Ministère français des Affaires Etrangères et du
Développement International), Direction générale de la mondialisation, de la
culture de l enseignement et du développement international au sein du
MAEDI, Paris : MAEDI, 24 pages ; disponible sur
https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/analyse-cop... ·
7. OURO-BODI, Ouro-Gnaou, 2014, « Les Etats et la protection internationale de
l environnement : la question du changement climatique », Thèse en cotutelle
soutenue le 24 novembre présentée pour obtenir le grade de Docteur de
l Université de Bordeaux et de l Université de Lomé Ecole doctorale de Droit
(E.D. 41), Spécialité droit public, Sous la direction de Alioune FALL et de
Adama KPODAR, 655 pages ;
8. RAMBININTSAOTRA Harinirina Saholy (Pr), Nov. 2020, Manuel judiciaire de
D i de l e i eme à l age de magi a de Madaga ca en
partenariat avec ENMG/IFDD, Antananarivo : Edition et diffusion Centre
Malgache de la Promotion du Livre, 376 pages

Lien internet
9. www.environnement.mg , mis en ligne le 05 novembre 2021, « Renforcement
de la résilience à travers les mécanismes de financement face aux
changements climatiques à Madagascar », consulté le 10 novembre 2021

Journal audio
10. Journal de Radio France Internationale (émission du 13 novembre 2021)

36
STRATEGIES DES ENTREPRISES DU SUD FACE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES : UNE
REVUE DE LA LITTERATURE
Par ANDRIANIVONIAINA Agnès
Assistant d enseignement supérieur à l Université de Toliara
Responsable de la Mention Gestion

RESUME
Les conventions des parties des Nations Unies cherchent à unir les forces de chacun des pays
memb e afi de éd i e l émi i de ca b e i ci ale e able d cha geme
climatique dont la hausse anormale des températures, les diverses formes de pollution. A
chaque assemblée, des controverses significatives sont constatées entre les pays en
dé el eme e le a i d iali é d fai de l e i e ce de i é ê éc mi e
divergents et de la participation historique de chacun dans le changement climatique dont
nous subissons. La participation des entreprises est peu documentée et quasi-inexistante
dans la littérature scientifique du fait de leurs participations tardives dans le processus de
négociation pourtant elles sont des acteurs majeurs.

INTRODUCTION
Depuis la Conférence des parties en 1995 à Berlin, tous les pays du monde se sont engagés,
chacun à sa manière, dans un processus de lutte contre le changement climatique, et suivant
les risques encourus par chaque pays. Le phénomène a façonné de manière durable les
activités des entreprises qui, à leur tour, ont développé une sorte de résilience stratégique
pour y faire face. Etant donné que les conséquences de phénomène sont néfastes pour
l humanité entière chaque agent économique est appelé à engager une action individuelle
ou collective afin de réduire l émission de carbone (Collins, Colman, Haywood, & Manning,
2007) Les controverses scientifiques n empêchent pas de se rendre à l évidence des faits
réels ; les indicateurs portent à croire que la planète terre se réchauffe de manière
inquiétante ( (Baude, Colin , Duvernoy, & Foussard, 2021).
Si au début les entreprises n étaient qu observateurs dans le processus de négociation
depuis 2007, elles ont été intégrées dans les discussions et la prise de résolutions à travers
des rencontres économiques Une clarification des démarches stratégiques s impose alors
afin d engager les entreprises des pa s en développement sur la voie de la participation à la
négociation.
Pour les entreprises du Sud, le débat peut porter sur la participation du secteur privé dans
les négociations internationales et ses effets sur les actions gouvernementales, les stratégies
alternatives de responsabilisation expérimentées avec leurs effets ainsi que les innovations
managériales bas carbone (Baron, Caneill, Dahan, Poivet, & Pottier, 2017). Dans une étude
réalisée en 2006, Ceres, une ONG internationale, a découvert que certaines entreprises
considèrent ce phénomène comme étant une opportunité et d autres comme un risque
L objectif de cet article est de retracer l évolution de la position prise par le secteur privé
depuis sa participation dans les négociations ainsi que les actions déjà entreprises,
particulièrement pour le pays en développement comme Madagascar. Une attention sera
portée sur la démarche stratégique et la réponse qui ont été adoptées au niveau local et
national.

37
I- NEGOCIATIONS INTERNATIONALES ET ENTREPRISES
Depuis le début des négociations le secteur privé s est faite représentée seulement ; au fil
des années elles ont compris que ce n était pas suffisant Les débats sur le changement
climatique sont d un euphémisme continuel tant intergouvernemental qu interentreprise.
Les négociations qui se poursuivent d année en année ne se ressemblent pas des nouveaux
contextes s ajoutent à la situation

I.1- P c e de M éa ac c ed e
Le Protocole de Montréal sur la couche d o one en est précurseur de toutes
négociation sur le climat mais il n a été que peu représentatif Seulement pa s et la
Communauté Economique Européenne l ont signé le mois de septembre de cette année Cet
accord visait la réduction des substances destructrice d O one (Godin-Beekman, 2013).
L O one étant une substance présente dans l atmosphère potentiellement toxique pour les
êtres vivants si la concentration dans les basses couches devient élevée. Deux évènements
ont précédé cette initiative des trous d O one en Antarctique en 2002 puis en Arctique en
Ce sont les chlorofluorocarbures émis par les pa s développés qui sont à l origine
pointé par les chercheurs. Alerté du danger encouru par l humanité les pa s industrialisés se
sont mis d accord pour arrêter l usage des composantes chimiques chlorées et bromées
Actuellement, ce Protocole est actuellement ratifié par plus de 190 pays principalement
industriels.

I.2- Convention des parties - COP


Depuis sa ratification en jusqu à la COP de Paris en des conventions des
accords et des traités ont été ratifiés par des pays membres du Système des Nations-Unies :
- Le Protocole de Kyoto
Ce protocole vise la réduction jusqu à des émissions anthropiques agrégées des gaz à
effet de serre notamment le diox de de carbone CO le méthane CH l ox de nitreux
N O l h drofluorocarbures HFC les h drocarbures perfluorés PFC et l hexafluorure de
souffre (SF6). Entré en vigueur en 2005, il a connu deux périodes d application soit de à
2012 et la deuxième période de 2011 en 2020. La négociation part de la constatation du
réchauffement de la Terre et les changements climatiques induits par l augmentation de GES
(Tsayem Demaze, 2012). Une sorte de clivage entre les pays du Nord et du Sud a été
constatée après ratification de ce protocole à cause d un contexte différencié (Demaze,
2009/2). En effet, les pays du Sud dont la plupart sont en développement, reprochent au
pays du Nord industrialisés « la responsabilité historique » du réchauffement de la Terre et
demandait un effort équitable des deux parties c est-à-dire obtenir des pays développés un
engagement de réduire d avantages leur émission qui ont déjà atteint contre pour
les pays en développement entre 1850 et 2000.
- L Acc d de Pa
C est un traité qui se veut être flexible et non contraignant il s est focalisé plus sur la
réduction des Ga à Effet de Serre GES Adopté le décembre à l issue de la COP XXI
il n entrera en vigueur qu en L objectif étant de limiter la hausse de la température
mo enne mondiale à C d ici tout en promouvant les actions de résilience face aux
changements (Lavallée & Maljean-Dubois, 2016) Afin d parvenir chaque Etat doit faire des
efforts afin de réduire le GES de 40 à 70%. Ces projections ambitieuses nécessitent toutefois
la contribution chiffrée de chaque Etat. La contribution des pays en développement dans le

38
processus de négociation reste floue étant donné que leur budget dépend souvent des
financements extérieurs.

- Les initiatives en faveur du climat


Des nombreuses initiatives ont été instituées afin de faire intégrer les entreprises dont le
« Business day » lors de la Conférence de Bali en elle n a pas vraiment abouti à une
nouvelle convention mais plutôt le renforcement de ce qui a été convenu lors de l Accord de
Paris (Radanne, 2008). Les pays en développement ont fait une forte opposition par rapport
aux accords puisqu il avait une fixation inéquitable des objectifs climatiques sans tenir
compte des contextes réels.
Le « UN Global compact » initié par Koffi Annan quant il alors était Secrétaire Général des
Nations Unies, ainsi que des plateformes, des expositions et des colloques afin de permettre
la poursuite du débat sur des sujets se rapportant au climat et faire participer les entreprises
dans le processus de négociation.

II- LES STRATEGIES DES ENTREPRISES


Les négociations voient une confrontation entre les multinationaux engagés et ceux qui
veulent protéger leurs intérêts ; la compétitivité sur le commerce international fait blocage
sur la négociation entre les entreprises Entre en lice le problème posé par l industrialisation
qui est un facteur d essor économique majeur surtout pour les pa s industrialisés Elle
nécessite l usage d une source d énergie considérable pourtant chaque pa s dispose d une
politique énergétique qui lui soit propre Toutes discussions touchant l énergie peuvent
porter atteinte à la souveraineté nationale étant donné que cette dernière constitue une
ressource stratégique pour l industrialisation

II.1- Réponses des entreprises


Amy Dahan (Baron, Caneill, Dahan, Poivet, & Pottier, 2017) propose une régionalisation des
actions c est-à-dire au niveau local, régional et national. Comme chaque pays a son propre
modèle de développement il convient d avancer les actions par les réalités vécues par les
entreprises.
Boiral (2006) a développé une matrice présentant les possibilités d action des entreprises
suivant leurs attitudes et les pressions externes D une part l attitude des entreprises est
fonction des risques économiques ou des avantages compétitifs qu elles perçoivent dans
leur démarche D autres parts c est l intensité des pressions externes qui motivent encore
plus les entreprises L auteur a identifié quatre réponses possibles : la réponse passive, la
réponse promotrice, la réponse défensive, la réponse proactive. Il souligne surtout
l efficacité de cette dernière réponse dans la lutte pour la réduction de GES Ga à effet de
serre) puisque les entreprises adoptent une démarche volontaire.
L étude démontre que les entreprises adoptant une réponse passive ou une réponse
promotrice sont souvent celles qui sont dans la catégorie des non pollueurs, de ce fait elles
ne subissent qu une quasi-pression des forces d influences association ou ONG leurs
motivations sont d ordre commerciales opportunités ou menaces Celles qui reçoivent
d importantes pressions du fait d une forte émission de GES adoptent une réponse défensive
ou une réponse proactive à travers des lobbyings politiques afin de limiter les pressions.
L existence d une réponse organisationnelle qui tend vers la réduction de carbone peut être
perçue comme étant une avancée dans l innovation managériale

39
II.2- Innovations managériales
Baron et Al. soulignent dans leur introduction que « le changement climatique transforme
les activités et les stratégies d entreprise ». Ci-après quelques actions qu elles peuvent
adopter afin de participer aux luttes :

- La finance verte
Les actions sur les entreprises ont commencé par une mobilisation du secteur financier. Une
campagne de prise de conscience sur la possibilité de la dévaluation des actifs financiers sur
les produits carbonés en marché boursier a été initié par les ONG s ensuivit la
comptabilisation des produits carbonés l objectif poursuivi étant la mise en norme de la
quantité des carbones, ce qui a été le cas et enfin la vulgarisation de la dématérialisation par
l usage des produits électroniques

- Le a de énergies alternatives
Ces actions pionnières n ont pas permis d atteindre les objectifs de réduction de C de la
température terrestre c est là que la possibilité d exploitation d énergie alternative surtout
dans le domaine de la production automobile a fait surface. Les entreprises ont été appelées
à introduire dans leur « business model » une stratégie dite bas carbone c est-à-dire la
contribution de l entité dans la réduction de carbone dans l air (Baron, Caneill, Dahan,
Poivet, & Pottier, 2017)

- L a e c ec f de e ce
Hormis des efforts personnels des entreprise l économie du partage et l esprit du vivre
ensemble ont été fortement véhiculé ces derniers temps afin de permettre l usage collectif
des ressources, de manière à ce que la production de carbone par habitant serait réduite. Il
incombe également aux entreprises de responsabiliser les consommateurs et de proposer
des actions adaptées à leur culture et à leurs comportements.
Ce sont les entreprises du secteur énergie qui ont commencé à intégrer dans leur stratégie
d investissements des actions visant la réduction de carbone Il s agit de l utilisation
d énergie renouvelable des solutions commerciales de récupération pour un nouvel usage
et pour une réutilisation par système de consignation des conditionnements. Ces
engagements sont volontaires et ont même été utilisés comme moyen de communication
marketing dans le processus des activités de responsabilité sociétale.
La question relative aux coûts des actions environnementales nourrit également le débat
(Boiral, 2006). Certaines entreprises considèrent que ces actions vont encore engendrer un
coût de gestion supplémentaire et réduira leur rentabilité. En effet, le changement
climatique fût un nouveau risque pour les entreprises (Aggeri & Cartel, 2017). Pourtant, des
économistes reconnus ont affirmé dans leur rapport sur le Protocole de Kyoto que ces
actions seront économiquement bénéfiques pour tout le monde, et est en même temps une
source d innovation pour les entreprises

III- CRITIQUES ET SYNTHESE


Les enjeux du changement climatique pour les entreprises sont paradoxalement compliqués.
Il a d une part les accords internationaux et d autres parts les enjeux commerciaux que
peuvent engendrer toutes actions à entreprendre par eux. Ceci explique la position de
certains pays qui ne se sont pas engagés dans la ratification des protocoles internationaux

40
car elles sont limitatives pour eux, surtout pour le développement énergétique donc
industriel.
La littérature existante parle beaucoup des conventions internationales et des actions qui en
découlent du fait d une forte médiatisation mais la position prise par les entreprises et
encore moins, celles des pays en développement est peu documentée.
En ce qui concerne les entreprises des pa s en développement l on s interroge d abord sur
l existence d un tel outil avant de se pencher sur la considération d une stratégie bas
carbone. Pour le cas de Madagascar le Taux d Activité Entrepreneuriale TAE est seulement
à 19,5% (Ratsimbazafy, 2020). On peut en déduire que la majorité des entreprises formelles
sont des start-ups L entrepreneuriat vert est une nouvelle tendance mais on ignore son taux
de pénétration L ancrage aux us et coutumes dans les pa s en développement peuvent ou
non entraver aux politiques bas-carbone du gouvernement c est plus la pauvreté qui pousse
la population locale vers l exploitation à outrance des ressources naturelles.

CONCLUSION
La participation des entreprises des pays en développement dans le processus de
négociation internationale sur le climat semble absente de la littérature scientifique. Par
contre, force est de constater que certaines d entre elles comme c est le cas pour ce celles
qui sont à Madagascar que des actions sont palpables l entrepreneuriat vert prend de
l ampleur dans le milieu des start-ups.
Les débats du secteur public face au secteur privé ne semblent pas donner beaucoup
d importance sur le problème du changement climatique mais plus sur le rôle que joue l Etat
pour faciliter le climat des affaires. Les entreprises, elle-même, dans leur démarche
stratégique n intègrent pas dans leur Business Model une démarche stratégique visant à
adopter une réponse face aux changements climatiques par manque d information ou
méconnaissance du problème.

41
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Aggeri, Franck & Cartel, Mélodie, (2017). Le changement climatique et les entreprises
: enjeux, espaces d'actions et régulations internationales. Entreprises et histoire , 1
(86), 6-20.
2. Baron, Richard, Caneill, Jean-Yves, Dahan, Amy, Poivet, Romain & Pottier, Antonin.
(2017). Les entreprises face au changement climatique. Entreprises et histoire (86),
140-150.
3. Baude, Manuel, Colin , Aurore, Duvernoy, Jérôme, & Foussard, Alexis (2021). Chiffres
clés du climat - France, Europe et Monde. Paris: MTE -Service des données et études
statistiques, 92 pages
4. Boiral, Olivier (2006). Rechauffement climatique et stratégies d'entreprises. Les
cahiers de l'IHQEDS, 1(2) , 1-15.
5. Collins, William, Colman, Robert, Haywood, James, & Manning, Martin (2007).
Réchauffement climatique: le temps des certitudes. Pour Sci. Disponible sur
https://www.scientificamerican.com/article/science-behind-climate-change/
6. Demaze, Moïse Tsayem (2009/2). Le protocole de Kyoto, le clivage Nord-Sud et le
défi du développement durable. L E ace gé g a hique , 38 (2), 139-156.
7. Demaze Tsayem, Moïse. (2012). l'avenir obscur du protocole de Kyoto. L'espace
géographique , 369-373.
8. Godin-Beekman, Sophie Évolution de la couche d o one sous l effet du
protocole de Montréal et du changement climatique. La Météorologie, Météo et
Climat, , 59-66.
9. Lavallée, Sophie, & Maljean-Dubois, Sandrine L Accord de Paris fin de la crise
du multilatéralisme climatique ou évolution en clair-obscur?. Revue Juridique de
lE i eme S cié é f a çai e le d i de l e i eme - SFDE, , 19-36.
10. Radanne, Pierre (2008). Les leçons de Bali. (E. d. Recollets, Éd.) Encyclopédie du
développement durable (56). Disponible sur http://www.encyclopedie-
dd.org/encyclopedie/neige-neige-gouvernance-neige/2-4-les-changements-globaux-
effet/les-lecons-de-bali.html
11. Ratsimbazafy, Claudine (2020). Les enjeux et défis de l'entrepreneuriat à Madagascar
en 2019/2020. Rapport National Global Entrepreneurship Monitor, Canada: IRDC, 86
pages

42
RESUMES DES COMMUNICATIONS ORALES

43
LE CONTROLE JURIDICTIONNEL DU PROCESSUS ELECTORAL A MADAGASCAR

Par RAKOTONDRAZAKA Tina José, magistrat administratif

Mots clés : élection, démocratie, juge électoral, contentieux électoral, office du juge
Résumé :
La souveraineté appartient au peuple, source de tout pouvoir, qui l'exerce par ses
représentants élus au suffrage universel direct ou indirect, ou par la voie du référendum.
Aucune fraction du peuple, ni aucun individu ne peut s'attribuer l'exercice de la
souveraineté Fort de ces dispositions de l article de la Constitution le s stème politique
de Madagascar est fondé sur la démocratie représentative avec laquelle l élection constitue
aussi bien le mode désignation des représentants du peuple que le procédé de légitimation
du pouvoir.
L objectif de cette étude est de décrire la délicatesse de la responsabilité qui pèse sur le juge
électoral dans le cadre du contrôle juridictionnel du processus à Madagascar et, par
conséquent, de pouvoir répondre à la question centrale qui a dicté le choix de ce sujet : celle
de savoir comment on peut expliquer la fameuse sentence « azo raisina fa tsy mitombona ».
Elle a pu être réalisée à partir de l anal se des lois électorales en vigueur à Madagascar, de la
position de la doctrine et de la jurisprudence en la matière.
La soumission du peuple à la loi l obéissance civile résultant de la compréhension et de
l efficacité de l office du juge électoral peut consolider la démocratie représentative et l Etat
de droit dans la mesure où cela participe à l objectif de garantir aux cito ens la pleine
jouissance de leur souveraineté.

44
LES MALTRAITANCES DE JEUNES FILLES A TULEAR
Par NANDRASA Louisetinah, A i an d en eignemen é ie e Doc o an e à l Uni e i é
d An anana i o

L enfant désigne tout être humain de moins de 18 ans, fille ou garçon sans distinction
de sexe
OBJECTIFS : Informer le public sur le danger des maltraitances sur les jeunes filles de Tuléar
METHODES : enquête et étude de cas dans des organisations de la société civile, étude
sociétale dans le quartier d Ankalika et Mangil en collaboration avec le Centre Vonjy
RESULTATS : les maltraitances sexuelles atteignent le taux de 13,55% sur 590 plaignants,
pour 5% de maltraitances physiques, et 3% de maltraitances psychologiques.
SOLUTIONS : D namiser le réseau de protection de l enfance Renforcer les séances
d information et sensibilisations au niveau de la population Renforcer l accompagnement
psychosocial et suivi des victimes.

45
LA PROTECTION DES JEUNES FILLES A TULEAR CONTRE TOUTE DE FORME DE VIOLENCE
Par VOLOLONDRAMASY Saloh Mampionona Assistant d enseignement supérieur et
Doctorante à l Université de Toliara

La violence à l égard des filles / femmes en tant que forme de violation des droits humains
est présente dans tout type de société, que ce soit en temps de paix ou en temps de crises.
Diverses conventions internationales ont été signées sur le sujet, et Madagascar fait partie
des pays qui ont adhéré à ces dits traités.
Au niveau interne, récemment, la loi n°2019-008 relative à la lutte contre les Violences
basées sur le genre a été adoptée et mise en vigueur à Madagascar, pour être un texte de
référence dans le cadre de la protection des filles à priori.
L objectif de cette communication est d informer le public sur les formes de violence basée
sur le genre, de faire valoir l existence d un cadre juridique et d un s stème de protection en
faveur des victimes. En outre, il y a un système de répression pour intimider et sanctionner
les individus ayant un penchant à la violence. De loin permettre une vie sereine et épanouie
aux femmes surtout en vue d un progrès social

46
LA REGLEMENTATION DE LA LIBERTE D EXPRESSION EN DROIT POSITIF MALGACHE
Par RAKOTONIRINA Bahol Assistant d enseignement supérieur à l Université de Toliara

La liberté d expression est un droit fondamental en Démocratie A Madagascar comme


dans tout autre pa s démocratique on peut s exprimer librement En effet la liberté
d expression peut se définir comme étant le droit d exprimer ses opinions, des idées et ses
croyances. Elle partage un lien évident avec la Démocratie car elle est la condition essentielle
de la participation politique et de la capacité pour les citoyens de défendre leurs droits et de
protester contre tout ce qu ils pourraient considérer comme injustice.
Toutefois la liberté d expression peut entrer en conflit avec d autres droits fondamentaux
comme le droit à l information la sécurité le droit de la personne et c est la raison pour
laquelle elle ne peut être interprété de manière absolue Il appartient à l Etat de veiller à ce
que les limites ne soient pas franchies au nom de cette liberté. De plus, elle est
indispensable à la stabilité de la société car elle participe à la circulation des idées (rôle de la
presse).
Après les crises successives politique et sanitaire qu a connues récemment le pays, la
population malgache s est de plus en plus rendu compte de l importance de la liberté
d expression Le cito en malgache cherche le plus souvent à s exprimer sur des sujets
concernant la vie politique du pa s sur l impact des décisions politiques et administratives
sur sa société en général Et surtout grâce à l avènement d Internet avancée très rapide et
forte utilisation de réseaux sociaux le droit de la liberté d expression a aujourd hui
tendance à être utilisé comme argument bateau par toutes les personnes interpellées C est
la raison pour laquelle il est important d informer les cito ens sur la règlementation en
vigueur concernant l exercice de la liberté d expression ses limites et ses finalités. De même,
il est indispensable de connaitre les s stèmes de protection de la liberté d expression
(juridictionnelle et non juridictionnelle).
Nous parlerons aussi des difficultés de la mise en œuvre pratique de la liberté d expression
face au développement lié à l internet et c est dans ce sens que nous proposerons les
solutions nécessaires.

47
MONJA JAONA ET SA LUTTE POUR L INDEPENDANCE
Par MONJA Fokonontsoa, Assistant d enseignement supérieur et responsable de
Mention Sociologie à l Université de Toliara
Mots clés : 1947, anti-colonialisme, colonisation, indépendantisme/indépendance,
insurrection, JINY, Madagascar, MDRM, nationalisme
Résumé
MONJA Jaona fait partie des personnalités politiques malagasy, connu pour sa lutte contre
toute forme d oppression Cette étude biographique partielle a pour but de faire connaître
les circonstances de sa naissance, de son enfance, de son adolescence en tant qu orphelin le
contexte de lutte dans lequel il a vécu avec ses parents, son parcours, ses rencontres, et qui
l ont forgé à devenir un patriote authentique
Elle permet d apporter un éclairage sur les vérités concernant l insurrection de dont les
circonstances et les véritables instigateurs restent encore mal connus.
Cette étude a été réalisée à partir de ses manuscrits, disponibles auprès des archives
familiales et grâce à divers témoignages dans les littératures.
MONJA Jaona a commencé la lutte contre la colonisation en Androy depuis 1933 et a subi
plusieurs formes de répressions. Il a participé activement à l organisation de la lutte pour
l indépendance de Madagascar en fondant la société secrète JINY en et a été parmi les
premiers instigateurs de l insurrection de Il a également conduit une lutte politique et
aussi une lutte armée.
Cette étude tente d ouvrir la voie à la compréhension de ladite insurrection et de l histoire
du nationalisme malagasy, surtout quand celle-ci a été principalement abordée sous le seul
angle du MDRM.

48
29 Mars 1947, 75 ANS APRES: QUELLE LUTTE POUR QUELLE INDEPENDANCE?
DE L HÉRITAGE DU NATIONALISME INDÉPENDANTISTE AUX DÉFIS ACTUELS DE LA
SOUVERAINETÉ.
Par ZAFIMITSIRY Mahata Phytéas Assistant d Enseignement supérieur à l Université de
Toliara
Le thème abordé tente de répondre à la question suivante qui est « Comment
positiver l héritage du nationalisme indépendantiste pour faire face aux défis multiples de la
souveraineté nationale ? »
Grâce à une revue de la littérature l intervention s est organisée autour d un plan
composé de trois parties énumérées ci-après :
I. CADRE THEORIQUE
II. CONTEXTE ACTUEL TANT NATIONAL QU INTERNATIONAL
III. PERSPECTIVES
Ainsi après avoir passé au peigne fin les notions de nationalisme d indépendance et
de souveraineté l auteur décr pte le contexte tant national qu international qui saisit dans
leur dynamique propre ces notions qui nous sont si chères.
Le constat est froid nous sommes coincés entre deux réalités D une part
Madagascar fait face à une Nation en déliquescence marquée par l éternel soubresaut
ethniciste et régionaliste, merina/côtier D autre part il a le contexte international de
mondialisation culturelle et économique qui tente de bousculer le périmètre de la
souveraineté nationale. Ce qui fait que notre indépendance comme notre souveraineté
considérée comme étant « la éga i de e b di a i de l É a à l éga d d a e
i la éga i de e limi a i de l É a a a e i » (JELLINEK G., 2005)
reste encore à l état de mythe.
D où l urgence de mettre en œuvre une lutte intelligente et pacifique. Une lutte qui
prendra du temps mais une lutte nécessaire.
Mots clés : Nationalisme, indépendance, pseudo-indépendance, souveraineté
nationale.

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L EFFECTIVITE DE LA DECENTRALISATION MALAGASY : UNE REALITE FICTIVE
Par RAKOTOMANDIMBY Rivomalala Doctorant à l Université d Antananarivo

La décentralisation est l un des facteurs de démocratisation du pouvoir public au niveau


local à travers un partage formel du pouvoir et une démocratie participative. Outre cela, elle
constitue l un des facteurs garantissant la mise en œuvre du processus de développement
local véritable, en offrant aux acteurs locaux le pouvoir de gérer leur espace, de valoriser et
d exploiter leurs ressources propres par le biais de la gouvernance locale.
Actuellement de nombreux pa s Européens la Suisse la France l Allemagne et Africains
Sénégal l Afrique du sud sont très avancés en matière de décentralisation Mais qu en est-
il de Madagascar ?
L examen de l actuelle Constitution et des lois relatives à la décentralisation à Madagascar
nous a montré que ce dernier dispose d un cadre juridique favorable, respectant les
principes et théories appropriés à la mise en œuvre d une décentralisation effective De ce
fait, Madagascar possède un cadre institutionnel adéquat à l avancement dudit processus
Malgré la volonté de l Etat à instaurer une décentralisation effective cette dernière est loin
d être efficace dans la pratique L inefficacité de la mise en œuvre de la décentralisation
effective remonte avant tout à l incapacité des acteurs concernés a respecter les principes
régissant ledit processus. Cette incapacité se manifeste par un certain manque de volonté de
la part de l Etat central dans la mise en œuvre d une véritable politique de décentralisation.
Ensuite la faible participation des électeurs locaux un taux d abstention de pour les
élections municipales de 2019 dans la ville de Toliara selon la CENI) pour les élections des
chefs de l exécutif au niveau des collectivités territoriales décentralisées engendre une
grande défaillance de la démocratie locale qui est l une des conditions phares garantissant
l effectivité de la décentralisation Par ailleurs l insuffisance des ressources locales qui est
due à un faible taux de recouvrement fiscal, une mauvaise répartition de la richesse ainsi
qu à l incompréhension du public du processus décentralisatrice remet en cause l efficacité
de la décentralisation au niveau des collectivités territoriales.
L existence des cadres juridictionnelles régissant la décentralisation malagas nous montre la
volonté de l Etat a instaurer le commencement d une décentralisation effective, mais on se
rend très vite compte que l application de ses règles reste une fiction

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001

RE UE SAFIR

Toliara 2023
RE UE SAFIR
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Siège : CEDRATOM Toliara centre

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Fondateur et responsable éditorial


Dr TIAVA NANDRASA

Comité Scientifique
Dr RAZAFIHARISON Andriamanantena
Dr TSIKOMIA Amaide Arsan Miriarison
Pr RAZAFINDRAVONONA Jean
Pr MANDRARA Eric
Pr ESOAVELOMANDROSO Faratiana
Pr RAMANGASALAMA Ndrianja
Pr LAZAMANA Pierre

Comité de lecture
Pr RAZAFINDRAVONONA Jean
Pr MANDRARA Eric
Pr ESOAVELOMANDROSO Faratiana
Pr RAMANGASALAMA Ndrianja
Pr LAZAMANA Pierre
M. ZAFIMITSIRY Mahatà Phytéas
Mme ANDRIANIVONIAINA Raissa

Secrétaire de rédaction :
VOLOLONDRAMASY Salohy Mampionona
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