Cours D' Analyse Et Penalite de L'eau (ISPA) + +++

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COURS D’ANALYSE ET PENALITE DE L’EAU

Sommaire

I – Généralités

II - Matières présentes dans l’eau.

III - Analyse des eaux

IV - Qualité physico-chimiques de l’eau

V – Phénomène d’entartrage

VI - Phénomène de corrosion
Introduction générale

L’eau a sur nous un pouvoir magique, elle est source de purification, de guérison et de détente.
Aussi l’eau est l’élément qui fait vivre la terre et qui peut elle- même mourir et devenir une
source de mort si la pollution l’emporte.

La question à travers le monde, et tout particulièrement dans les contrées arides, suscite bien
des
inquiétudes, des questionnements voire même des convoitises. Elle est souvent au carrefour
des crises ouvertes ou latentes au Moyen Orient et en Afrique.

De plus en plus rare au regard de l’ampleur des phénomènes de désertification, de sécheresse,


d’érosion, de déforestation et de réchauffement de la planète sous l’effet de la pollution.
L’eau et l’environnement apparaissent comme deux grands problèmes étroitement liés à
l’évolution de l’humanité. A première vue, l’eau est partout, mais sa disponibilité semble
limitée (3/4 de la surface de la planète) sous forme d’océans, fleuves, rivières et lacs, de
neige et de glaciers. On la trouve également dans l’atmosphère et dans les nappes souterraines.
- Les réserves mondiales sont estimées à 1386.10 6 km3, dont 97 % sous forme d’eau
salée
- L’eau douce représente 3 % (sous forme de glace, nappes phréatiques et
souterraines…)
- L’eau potable représente 0,01% du volume total et qui sont mal répartis sur le globe:
(Brésil18% ;Canada9% ;Chine9% ;U.S.A8%.)
L’approvisionnement en eau potable à partir des cours d’eau sont de plus en plus difficile en
raison de la nature, de la quantité et de la diversité des contaminants rejetés dans le milieu par
suite des activités urbaines, industrielles et agricoles; en plus de l’apparition de nouveaux
produits chimiques non biodégradables rend, difficile, voire impossible toute épuration
naturelle. La consommation est passée de 250 m3/personne et par an à 700 m3/personne et par
an.
Sous la pression des besoins considérables de la civilisation moderne, on est passé de l’emploi
des eaux de source et de nappe à une utilisation de plus en plus poussée des eaux de surface.
Ainsi, il y-a actuellement un développement des techniques de dessalement de l’eau de mer, et
des méthodes de recyclage des eaux usées.
I – Généralités

I.1. Cycle de l’eau dans la nature

L’eau qui rentre en contact avec l’atmosphère est réchauffée par le soleil et s’élève sous forme
de vapeur. Parallèlement, la transpiration des végétaux fournit une certaine quantité d’eau qui
se disperse dans l’air. Cette vapeur s’accumule sous forme de nuages qui se refroidissent et
permettent à la vapeur de se condenser en fines gouttelettes d’eau ou de neige. L’eau qui
revient ainsi à la terre est recueillie par les océans, les lacs et les cours d’eau et peut également
être absorbée par le sol.

Figure 1 : le cycle de l’eau


On peut trouver l’eau sous la forme de :

- Eaux superficielles: (Lacs, Fleuves, Rivières…)


- Eaux souterraines: (Nappes phréatiques, Nappes profondes..)
- Eaux de pluie.
- Eaux saumâtres et eaux salées.

Eaux superficielles : La composition chimique des eaux de surface dépend de la nature des
terrains traversés par l’eau durant son parcours à travers l’ensemble des bassins versants. Au
cours de son cheminement, l’eau dissout les différents éléments constitutifs des terrains; par
échange à la surface eau-atmosphère, les eaux se chargent en gaz dissous (O2, N2, CO2…)
Eaux souterraines : La nature géologique du terrain a une influence déterminante sur la
composition chimique des eaux souterraines. A tout instant, l’eau est en contact avec le sol
dans lequel, elle stagne ou circule : il s’établit un équilibre entre la composition du terrain et
celle de l’eau. Les eaux circulant en terrain sablonneux ou granitique sont acides et peu
minéralisées, alors que les eaux circulant dans les sols calcaires sont bicarbonatées calcique.
Eaux de pluie : Les eaux de pluie sont habituellement des eaux de bonne qualité, tant pour
l’alimentation humaine que pour les autres usages domestiques, même si leur absence de goût
déplait à de nombreux consommateurs. Ce sont également des eaux très douces (peu de sels de
Ca et Mg), consomme peu de savon et produit une mousse abondante, saturées en O 2, N2 et
CO2. Les eaux de pluie peuvent être contaminées par les poussières atmosphériques et des gaz
étrangers NO, NO2, SO2 …qui sont responsables de l’acidité de certaines pluies.
Eaux de mer et eaux saumâtres: Pour le dessalement des eaux saumâtres et des eaux de mer,
il existe des techniques de séparation membranaires (osmose inverse, électrodialyse,
microfiltration, distillation multiflash…).
Eaux saumâtres : 15.000 mg de sels dissous par litre d’eau.
Eaux de mer : 38.000 mg de sels dissous par litre d’eau.

1.2. Eaux

L’eau est un composé chimique qui résulte de la combinaison de deux atomes d’hydrogène, et
d’un atome d’oxygène pour former le bien connu « H2O »

Figure 2 la molécule d’eau


 Ses états physiques: Solide, liquide, vapeur qui sont obtenus avec de faibles
écarts de température.
 Sa stabilité thermique: L’énergie de formation de la molécule d’eau est très
élevée (58000 cal/mole) et sa température de décomposition se situe au delà de 1200 °C.
 Sa capacité thermique: Qui en fait le fluide idéal de chauffage et de
refroidissement car à chaque variation de température l’eau cède ou absorbe de l’énergie
thermique en quantité supérieure à la plupart des autres éléments.
 Son pouvoir solvant: Qui correspond à sa faculté de dissoudre la quasi totalité
des corps qu’elle rencontre (roche, fer…). On confère souvent à l’eau la dénomination de
«Solvant universel». En effet, peu d’éléments résistent à ce pouvoir et cette qualité est
également un inconvénient majeur car, de ce fait, l’eau naturelle ne se présente que très
rarement sous la forme H2O correspondant à l’eau pure. Ainsi, les trois quarts de la surface
terrestre sont recouverts par de l’eau, mais finalement, peu d’eau est vraiment pure.
 Caractéristiques physiques :
- Masse volumique : 1 kg / dm3
- Chaleur massique : 4.18 kJ / kg / °C
- Chaleurs latentes de fusion : 330 kJ/ kg
- Chaleurs latentes de vaporisation : 2250 kJ/ kg
- Viscosité : 1.007 mPa . S
II - Matières présentes dans l’eau.

L’eau peut contenir :


- Les matières gazeuses;
- Les matières en suspension;
- Les matières solubles.

Figure 3 : Matières présentes dans l’eau.


II.1. Matières gazeuses
Les principaux gaz rencontrés dans l’eau sont:
- Le diazote N2
- Le dioxygène O2
- Le gaz carbonique CO2
Ils sont présents dans l’eau sous deux formes:

 Libre en tant que gaz dans l’eau;


 Dissoute.

Dans ce dernier cas, leur solubilité va être en fonction de la température et de la pression du


milieu. Ainsi, la solubilité augmente avec la pression et diminue avec la température.

II.2. Matières en suspension (Solutions colloïdales)


Les systèmes colloïdaux sont définis comme étant des dispersions dont les particules
possèdent des dimensions moyennes comprises entre 0,001 et 1μm et des vitesses de
sédimentation si faibles que leur chute est rendue impossible par l’agitation thermique du
milieu. Ces particules peuvent être d’origine minérale (sables, limons, argiles, ...) ou
organique (produits de la décomposition des matières végétales ou animales, acides humiques
ou fulviques par exemple). A ces composés s’ajoutent les microorganismes tel que: les virus.
Ces substances sont responsables, en particulier, de la turbidité et de la couleur.
- Les colloïdes
Ce sont des particules chargées négativement (argiles, acides humiques). Les solutions
colloïdales sont très stables. Pour neutraliser ces colloïdes, il faut ajouter à l’eau des particules
chargées positivement. Ensuite, ces colloïdes peuvent se rencontrer, grossir et précipiter. Les
origines des colloïdes sont variées, ainsi ils peuvent provenir de : Substances minérales ou
végétales, de virus, Biopolymères et des bactéries.

II.3. Matières en solution


L’ensemble des corps minéraux peut se dissoudre dans l’eau. Néanmoins la solubilité d’un
corps donné est limitée au seuil de solubilité, variable en fonction de la température et de la
pression du milieu. Les quantités de produit rajoutées à l’eau au-delà du seuil de solubilité ne
sont plus dissoutes mais précipites sous forme solide. Toute dissolution d’un corps dans l’eau
correspond à une destruction de sa cohésion.

C’est la nature et la concentration des différents éléments entrant dans la composition de


l’eau qui sont à l’origine des problèmes classiques rencontrés tels que l’entartrage et la
corrosion. La nature des substances définira le comportement réactionnel de l’eau et la
connaissance quantitative des ions déterminera les possibilités réactionnelles. Il est donc
nécessaire d’établir des regroupements d’éléments sous forme de titres en vue de permettre
une interprétation pratique des analyses d’eau. Pour les sels minéraux (sulfates, chlorures,
oxydes…) cette destruction conduit à une véritable dissociation du sel qui se retrouve dans
l’eau sous forme d’ions chargés électriquement La dissociation électrique d’un sel, ou
ionisation, met en œuvre autant d’ions chargés positivement appelés cations que d’ions
négatifs appelés anions .
III - Analyse des eaux

III.1 Mesure et génie analytique

On distingue généralement deux grands types de mesure en fonction du lieu où elle est
mise en œuvre, la mesure effectuée sur le « terrain » et la mesure en laboratoire. La mesure sur
le terrain peut être réalisée soit en continu, à l’aide d’une chaîne de mesure, soit
ponctuellement en utilisant en général des appareils portables ou des dispositifs simples
donnant le plus souvent des résultats semi-quantitatifs. Dans ces différents cas, l’obtention des
résultats de mesure est rapide et la procédure généralement simple contrairement à l’analyse
en laboratoire qui se déroule en plusieurs étapes. L’ensemble de ces étapes constitue le
domaine du génie analytique qui a pour objectif de définir les meilleures conditions pour
obtenir le résultat d’une analyse

Figure 4 : Etapes d’une mesure en laboratoire

III- 2 Différentes étapes pour obtenir le résultat d’une analyse

Parmi les étapes précédentes, le prélèvement et l’échantillonnage sont les plus


importantes et souvent les plus négligées. Les risques d’erreurs sont en effet nombreux et les
moyens de contrôler la représentativité d’un prélèvement et d’un échantillon quasi inexistant.

III.2.1. Prélèvement et échantillonnage


En dehors des études de contrôle et des recherches scientifiques, la plupart des
prélèvements d’eau résultent de l’application des textes et réglementations ayant pour objet
l’hygiène publique, la lutte contre la pollution, la surveillance des installations classées et des
stations de traitements.

Le prélèvement d’un échantillon d’eau est une opération délicate à laquelle le plus
grand soin doit être apporté; il conditionne les résultats analytiques et l’interprétation qui sera
donnée. L’échantillon doit être homogène, représentatif et obtenu sans modifier les
caractéristiques physico-chimiques de l’eau (gaz dissous, matières en suspension…).

Globalement, il est nécessaire de mettre en place une organisation structurée, disposer


d’un personnel qualifié, de développer une méthodologie adaptée à chaque cas, de procéder à
un choix judicieux des points de prélèvements et d’utiliser le matériel convenable. Les erreurs
susceptibles de rendre difficile l’interprétation des résultats sont plus souvent liés à un
échantillonnage non satisfaisant qu’à des erreurs analytiques proprement dites. En pratique, le
préleveur évitera de constituer un échantillon moyen s’étalant sur plus de 24h

III.2.1.1. Matériel de prélèvement

Le matériel de prélèvement doit satisfaire l’objet d’une attention particulière. L’emploi


des flacons neufs en verre borosilicatés de préférence bouchés à l’émeri ou le cas échéant avec
des bouchons en Polyéthylène (PE) ou en Téflon maintenus pendant 1 heure dans de l’eau
distillée puis séchés, est recommandé, surtout s’il s’agit de doser des éléments volatils comme
le mercure (Hg), Cyanures (CN). Au moment des prélèvements, pour l’analyse chimique, les
flacons seront de nouveau rincés trois fois avec l’eau à analyser, puis remplis jusqu’au bord.
Le bouchon sera placé de telle façon qu’il n’ait aucune bulle d’air et qu’il ne soit pas éjecté au
cours du transport.

Cependant, le matériel idéal n’existe pas et l’emploi de tel produit plutôt que tel autre
dépend de la nature des éléments à dose.

Le quartz est le matériau le plus adapté pour la bonne conservation des échantillons
mais s’avère très fragile.

Le verre ou le pyrex peuvent être employés sans problème pour le dosage des ions
majeurs. Cependant des oligo-éléments peuvent passer en solution dans l’eau (silice
pour le verre et le bore pour le pyrex).

Le polyéthylène est souvent recommandé pour tout échantillonnage, surtout pour les
prélèvements en vue de mesures d’éléments radioactifs. Relativement poreux vis-à-vis des
gaz, on lui préfère cependant le verre pour le prélèvement et la conservation des échantillons
fortement chargés en gaz (la diffusion est lente).
Les sachets du chlorure de polyvinyle présentent l’avantage de ne servir qu’une seule
fois, mais ils ont l’inconvénient de libérer du chlore si ces sachets restent trop longtemps
exposés à la lumière.

Figure 5 : Matériel de prélèvement.

III.2.1.2. Mode de prélèvement

Le mode de prélèvement variera suivant l’origine de l’eau aussi suivant la nature des
analyses « physico-chimiques ou bactériologique».

Le prélèvement subira obligatoirement un certain temps de transport et une attente au


laboratoire avant la mise en route analytique. Pendant cette période, des phénomènes
chimiques et bactériologiques peuvent conduire à des précipitations secondaires par
changement de valence, des adsorptions sur les parois des récipients, des biodégradations…
d’où la nécessité d’employer des adjuvants de conservation et de réunir des conditions de
température et d’obscurité favorables.

III.2.1.3. Principaux renseignements à fournir pour une analyse

1. Identité du préleveur.
2. Date et heure du prélèvement.
3. Particulier ou autorité demandant l’analyse.
4. Motif de la demande (analyse initiale, contrôle périodique, pollution intoxication,
épidémie…).
5. Usage de l’eau (boisson, lavage, abreuvage, industrie…).
6. Ville ou établissement que l’eau alimente.
7. Nom du point d’eau et localisation précise.
8. Origine de l’eau (source, puit, forage, rivière…).
9. Température de l’eau et celle de l’atmosphère (conditions météorologiques).
10. Débit approximatif (litre/minute).
11. Nature géologique des terrains traversés.
III.2.2. Techniques et méthodes d’analyse

Mesurer un paramètre suppose la mise en œuvre d’une méthode plus ou moins


complexe. On distingue les méthodes de référence ou largement reconnue, et les méthodes
alternatives. Les méthodes d’analyses peuvent être classées en fonction de leur principe et du
matériel nécessaire. Elles peuvent nécessiter la mise en œuvre d’une procédure de
prétraitement.

Tableau 1 : Classification des principales méthodes analytiques.

NB :

 T.A : Titre alcalimétrique (somme des concentrations des ions carbonates (CO32-) et des
ions hydroxydes (OH-) ).
 MES : matières en suspension,
 C.O.T : Carbone Organique Total,
 HPLC : chromatographie phase liquide haute performance
 CPG : chromatographie phase gazeuse
III.3. Unités utilisées en analyse des eaux

III.3.1. Milligramme par litre

Il s’agit d’une expression pondérale considérant chaque élément pris dans son milieu.
Cette expression ne donne aucune indication quant à la concentration d’un élément par rapport
aux autres : 1 mg / L = 1 g / m3 = 1 ppm (partie par million)

III.3.2. Équivalent

Un sel est un ensemble électriquement neutre où les charges positives neutralisent les
charges négatives. Le nombre de charges positives ou négatives mises en œuvre dans cette
neutralisation correspond à la valence du corps. De même, les réactions chimiques respectent
cette neutralité électrique. On peut donc définir l’équivalent comme la masse d’un corps
mettant en œuvre une seule charge positive et une seule charge négative.

Milliéquivalent c’est une unité utilisée par les chimistes pour la concentration des ions
(meq/L). En effet, c’est une unité plus pratique que le mg/L, elle traduit la capacité des ions à
se lier entre eux. Elle permet par exemple de comparer la quantité de cations à la quantité
d’anions.
Exemple

1 meq/L de Na Cl = 58,5 mg/L

Exercice : Titrer en milliéquivalent les solutions ci-après :

10 mg/L de CaCO3 ; 3 mg /L de CuSO4 et 10 mg de AlCl3 ; 0.06 ppm de NaCl

III.3.3. Degré français et autres

Pour l’expression des titres, il est souvent fait appel à la notion de degré français (°F)
(Le degré hydrotimétrique °H) qui correspond à la cinquième partie du milliéquivalent par
litre. (1°F = 0.2 meq/L et 1 meq/L = 5 °F)

A l’origine: 1°F = 10 mg/L de CaCO3 (problème du tartre à analyser) or 10 mg/L


CaCO3=0,2meq/L

Exercice : Titrer en degré français les solutions ci-après :

10 mg/L de CaCO3 ; 3 mg /L de CuSO4 et 10 mg de AlCl3 ; 0.06 ppm de NaCl


Il existe aussi le degré: anglais, allemand et américain.

Exercice : Titrer en degré anglais, allemand et américain les solutions ci-après :


10 mg/L de CaCO3 ; 3 mg /L de CuSO4 et 10 mg de AlCl3 ; 0.06 ppm de NaCl.
IV - Qualité physico-chimiques de l’eau
IV.1 – Qualité physico-chimique de l’eau naturelle
IV.1.1 Paramètres chimiques

IV.1.1.1 Potentiel d’hydrogène pH

L’eau peut se diviser en ions selon la réaction suivante:

Une eau parfaitement pure est très peu dissociée, les mesures de conductivité ont montré
qu’à 20 °C, il y avait 10-7, soit un sur dix millions ions H+ dans l’eau pure. Le pH d’une
solution est le cologarithme décimal de la concentration en ions H+ de cette solution.
pH = - log[H+]
Pour une eau pure il y a 10-7 ions H+, son pH est donc de: pH = 7

 Si la concentration de H+ est plus forte, le pH sera < à 7 et la solution sera dite « acide ».
 Si la concentration de H+ est plus faible, le pH sera > à 7 et la solution sera dite «
alcaline » ou « basique »
En fait, le pH diminue lorsque la température augmente exemple :

Pour les eaux naturelles: le pH est compris entre 6,5 et 8 à 20°C

IV.1.1.2 Conductivité et résistivité de l’eau

Elle quantifie la concentration globale en ions dissous. Plus la minéralisation de l’eau est
élevée, plus la concentration en ions dissous est élevée et plus la conductivité électrique est
grande. Cette conductivité électrique est mesurée en micro Siemens/cm (μS/cm) mais est
généralement exprimée par son inverse qui est la résistivité électrique exprimée en Ohm.cm.

Exemples
Eau de mer : 80 ohm.cm
Eau potable : 1 000 à 6 000 ohm.cm
Vapeur d’eau : 2 000 000 ohm.cm
Exercice déterminer la conductivité en μS/cm en ; S/m et mS/m

IV.1.1.3 Balance ionique

la salinité est la teneur en sels dissous dans une eau. Elle s’exprime en unité pratique de
salinité (ups) qui équivaut approximativement à 1 mg/g de sel. (Exemple la salinité de l’eau de
mer est en moyenne de 35 ups ; soit 35 g/kg )

Pour mesurer la salinité, on peut la rapprocher de la résistivité, ou conductivité:


- La conductivité de l’eau croît avec la minéralisation et la température.
- En mesurant la conductivité ou la résistivité, et en utilisant des abaques pour
déterminer la salinité totale d’une eau

Salinité totale d’une eau = [cations] + [anions]

IV.1.1.4 Dureté, titre hydrotimétrique (TH)


La dureté ou titre hydrotimétrique représente la somme des cations alcalinoterreux (ions
positifs), soit les ions calcium et magnésium essentiellement qui sont des éléments importants
dans la formation du tartre.

On distingue:

 Le TH calcique qui ne mesure que les ions calcium,


 Le TH magnésien qui ne mesure que les ions magnésium.
 Le TH total,

Le terme générique de dureté tient son origine dans l’utilisation de l’eau dans le lavage du
linge. Une eau est « dure » pour la lessive si elle nécessite l’emploi de beaucoup de savon pour
obtenir la mousse. Une relation peut être réalisée entre la dureté de l’eau et la mousse formée
par adjonction de savon.

La méthode de BOUTRON-BOUTET permet de mesurer la dureté à l’aide d’une solution de


savon étalon. Si l’eau est « dure », il faudra beaucoup de savon pour faire mousser. Au
contraire, si l’eau est très « douce », il sera difficile de se rincer avec 1 ° hydrotimétrique
correspond à 10 mg/L de carbonate de calcium (tartre)

Le TH est mesuré:

- soit par dosage à l’EDTA,


- soit par calcul à partir de la teneur en Ca et Mg.

Tableau: Classification des eaux en fonction de leur dureté.


IV.1.1.5 Indice de Rysnar

L’indice de Rysnar est un indice empirique:

Avec pHs = pH de saturation (pH au-delà duquel le carbonate de calcium precipite) calculé à
l’aide du diagramme Hoover-Langelier.

 Si pH de l’eau > pHs, on a l’entartrage.


 Si pH de l ’eau < pHs, on a la dissolution du CaCO3

PHs est fonction :

 du TAC : + TAC est élevé, + pHs est faible


 du TH Ca : + TH Ca est élevé, + pHs est faible
 la température : + la T° est élevée, + pH est faible
 la salinité totale : + la salinité est faible, + il y a entartrage

l’indice de Rysnar permet de caractériser une eau :

 si Ir < 6, eau à tendance incrustante


 si Ir > 6, eau à tendance corrosive

IV.1.1.6 Titres alcalimétriques TA, TAC, TAOH

L’eau contient des hydroxydes et des carbonates. Le titre alcalimétrique hydroxyde (TAOH)
mesure les hydroxydes. Le titre alcalimétrique (TA), mesure les hydroxydes et la moitié des
carbonates. Le titre alcalimétrique complet (TAC) mesure la totalité des hydroxydes et des
carbonates.
 Le titre alcalimétrique (TA) : TA = [OH-] + [CO32-]
- Le TA correspond à la concentration de l ’eau en ions OH- (alcalinité libre) et 1/2 de
la concentration en ions carbonates (CO32-)
- Le TA se mesure par la quantité d’acide à verser dans l’eau pour ramener son pH à
8,2 (virage de phénolphtaléine du rouge à l’incolore).
- si pH d’une eau < 8,2, alors TA = 0
 Le titre alcalimétrique complet (TAC) : TAC = [OH-] + [CO32-] +[HCO3-]
- Le TAC correspond à la concentration de l’eau en ions OH-, en ions carbonates CO32-
et bicarbonates HCO3-.
- Le TAC se mesure par la quantité d’acide à verser dans l’eau pour ramener son pH à
4,3(virage du méthylorange du jaune au rouge orangé)
- On a toujours : TAC >TA

Détermination de l’alcalinité

En générale l’eau potable ne contient pas d’hydroxyde, mais il contient des carbonates et des
bicarbonates.

Exemple de Résultats expérimentaux des titres alcalimétriques TA, TAC, TAOH

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