Analyse Financiere Des Projets
Analyse Financiere Des Projets
Analyse Financiere Des Projets
PROJETS
1. INTRODUCTION
L'évaluation financière permet de se prononcer sur la viabilité financière du projet. Elle répond à
cinq types de préoccupations :
- déterminer le montant des ressources financières nécessaires à la réalisation et à
l'exploitation du projet ;
- déterminer le type de financement et la politique financière à adopter pour le projet ;
- analyser les variantes de projet en vue de choisir la meilleure ;
- calculer la rentabilité financière du projet ;
- calculer les risques financiers liés au projet ;
La réponse à toutes ces interrogations passe par la confection et l'utilisation d'outils comptables dont
les principaux procèdent des comptes d'investissement et d'exploitation.
L’analyse financière intervient dans la phase conception d’un projet à deux niveaux :
A cette fin, on procédera en premier lieu à l'étude financière sommaire, dès le début du processus
(étapes d’identification et de pré-faisabilité) alors que l'AFD sera effectuée en dernier lieu (étape
faisabilité et peut se poursuivre à l’étape évaluation proprement dite).
C’est une méthode extra comptable de calcul rapide de la rentabilité de variantes d’un projet.
L’outil qu’elle utilise à cet effet est l’Echéancier des Flux Financiers (EFF) constitué à partir des
dépenses d’investissement ainsi que des dépenses et recettes d’exploitation du projet.
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2.2. les étapes de l’AFS
Pour effectuer une AFS il faut passer par les étapes suivantes :
- 1°) l’analyse s’effectue hors conditions financières et fiscales. On suppose que le projet sera
non seulement réalisé sur fonds propres et sans recours à l’endettement, mais aussi exonéré
d’impôts. L’objet principal de l’AFS étant l’analyse de variantes, la meilleure variante choisie
hors conditions financières et fiscales sera toujours la meilleure lorsque ses conditions seront
introduites pour autant qu’elles appartiennent au même environnement.
− On ne tient pas compte de l’amortissement mais plutôt des renouvellements. Dans le
tableau de l’EFF, les dépenses et les recettes sont inscrites à la période où elles interviennent.
Ainsi, un véhicule d’une durée de vie économique de 5 ans et d’une valeur de 10 millions de
um utilisée à partir de l’année (1) sera renouvelé à l’année (6) pour le même montant. Inclure
l’amortissement reviendrait à compter 2 fois la valeur de cet investissement.
− Les flux financiers sont calculés en monnaie constante. En effet, tous les flux futurs sont
ramenés à leur valeur actuelle de l’année (0) afin de comparer des grandeurs comparables. Loin
d’ignorer l’inflation, cette simplification suppose que les prix des biens et services produits et
consommés par le projet évoluent parallèlement.
C’est l’outil principal utilisé par l’AFS pour étudier la viabilité financière d’un projet ou de
variantes de projet.
On peut donc décrire un projet d'investissement par un échéancier de flux financiers nets, se présentant
de façon synthétique sous la forme d'un tableau récapitulant, année par année, l'ensemble des dépenses
d'investissement et de renouvellement, des dépenses d’exploitation et des recettes. Le solde cumulé en
fin d'échéancier donnera la valeur nette du projet qui, bien sûr, devra être positive pour que le projet, ou
la variante, soit retenue.
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- les flux nets annuels, différence entre d’une part le total des investissements et
renouvellements, de la dotation en FDR et des dépenses d’exploitation et d’autre part le total
des recettes, valeurs résiduelles et reprises de FDR
- les flux nets cumulés
L’EFF découle des informations fournies par les études techniques, commerciales,
organisationnelles et institutionnelles. Il permet de présenter les dépenses d'investissement et de
renouvellement, le fonds de roulement, les dépenses d'exploitation et les recettes attendues.
Les valeurs résiduelles ainsi que la reprise du fonds de roulement sont comptabilisées à la dernière
année d'exploitation du projet.
Les dépenses d'exploitation sont comptabilisées en ne tenant pas compte des aspects financiers et
fiscaux du projet. En d'autres termes elles n'intègrent ni les amortissements, ni les provisions, ni les
intérêts et l'impôt sur le B.I.C.
A chacune de ces périodes correspond une durée spécifique qu’il est indispensable de préciser lors
de l’analyse financière.
Si généralement la période d’investissement ne pose pas de problèmes particuliers, par contre, en ce
qui concerne la durée de la période d’exploitation plusieurs cas de figure sont à envisager selon la
nature du projet. Ainsi pour :
- les projets industriels et commerciaux, la période de calcul doit correspondre à la durée de vie
économique, physique, technologique du matériel d’exploitation principal tels que machines
outils, chaîne de montage mécanique, autobus pour une société de transport, etc. ;
- les projets miniers ( cuivre, pétrole, marbre, etc.) la durée d’exploitation est fixée par rapport au
temps nécessaire pour épuiser le stock de matières premières ;
- pour les projets sociaux (alphabétisation, planning familiale, etc. .), la durée est déterminée par le
temps nécessaire pour toucher toute la population cible.
- année 0 : année d'investissement (lorsque celui-ci dure un an). Elle correspond à l’année de
mobilisation des fonds et de réalisation des investissements.
- ou - n, . . . , - 2, - 1, 0 : années d'investissement (lorsque celui-ci dure plusieurs années).
- année 1, 2…. : première année d'exploitation,
- année 2 : deuxième année d’exploitation, etc.
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L’objectif recherché pour les deux premières méthodes est de faire coïncider l’année 1 à la première
année d’exploitation. La méthode ignore cette préoccupation en faisant coïncider l’année 1 au début
des investissements.
D'autres analystes positionnent en année 1 le début des investissements et ainsi de suite, les
investissements pouvant être réalisés les années 1, 2, 3, ...n. La première année d'exploitation sera
alors positionnée à l'année 1, 2, ..., etc. , selon la situation réelle.
Dans le premier cas, la première année de l'investissement, (année 0), est actualisée avec un
coefficient égal à 1, puis les années suivantes aux coefficients d'actualisation correspondant ce qui
voudrait dire que le montant total des investissements est versé, en une seule fois, au début de la
première année d'investissement (au cas où l'investissement est réalisé en 1 an).
Dans le second cas, la première année de l'investissement est actualisée à l'aide du coefficient
d'actualisation de la 1ère année donnée par les tables ce qui voudrait dire que la totalité des
investissements (s'ils sont réalisés en 1 an) serait réglée en une seule fois, à la fin de la 1ère année.
Qu'il s'agisse du premier ou du second cas, ces hypothèses sont irréalistes car en fait les
investissements seront échelonnés, et payés, pendant toute la durée de la réalisation. Ce qui est
important, en choisissant l'une ou l'autre convention, c'est de la suivre scrupuleusement tout au long
du raisonnement de façon à n'introduire ni distorsion ni erreur systématique dans le classement des
projets que l'on compare à l'aide de l'actualisation.
Le choix d'une convention n'aura donc pas d'incidence lorsqu'il y aura à classer plusieurs projets ou
investissements entre eux à condition d'adopter toujours la même convention pour l'ensemble de
l'étude.
- Frais immobilisés
- Terrains
- Immobilisations corporelles
Etc.
B.Dotation en FDR
C.Dépenses d’exploitation
- Matières et fournitures consommées
- Transports et déplacements
- Autres services
- Frais de personnel
Etc.,
D.Recettes d’exploitation
- Chiffre d'affaires
- Valeur résiduelle x
- Reprise du fonds de roulement y
E.Flux nets annuels
(E = D -A - B - C)
F.Flux nets cumulés
C’est un tableau qui retrace année par année et pour toute la durée de vie du projet, les coûts
initiaux et le renouvellement des investissements nécessaires au fonctionnement du projet.
D’un point de vue comptable, les investissements représentent les moyens de production dont
l’utilisation s’étale sur plusieurs exercices. Ce sont des mobilisations de ressources à long ou moyen
terme dans le but d’en tirer des avantages nets dans le futur. La mise en place des moyens de
production fait intervenir un ensemble de flux tels que ceux :
RUBRIQUES 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Investissements et Renouvellements
Frais et immobilisations incorporelles y compris
les intérêts intercalaires 30
Terrain 50
Constructions (20 ans) 5 00
Machines et matériel d’exploitation ( 8ans) 9 60
Matériels et outillages etc.(5 ans) 60 60
Matériel roulant (4 ans) 50 50
Matériel et mobilier de bureau (8 ans) 15
Etc.
TOTAL 1665 50 60
- Le montant annuel des dépenses nécessaires est obtenu par addition pour chaque année des coûts
des investissements et des renouvellements. Les totaux obtenus, ajoutés aux dotations en FDR
constituent ainsi les dépenses en capital auxquelles le projet doit faire face durant son existence.
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Le fonds de roulement se définit comme la partie des capitaux circulants qui n'est pas financée par
les dettes à court terme, mais par des capitaux permanents ou inversement. C'est là une première
approche qui met l'accent sur l'équilibre des emplois et des dettes à court terme.
Une seconde approche définit le fonds de roulement comme la partie des capitaux permanents qui
n'est pas utilisée pour le financement des valeurs immobilisées.
Si le fonds de roulement est constaté sur simple exploitation des montants inscrits sur le bilan du
projet en tant qu'entité autonome, l'appréciation du besoin en fonds de roulement pose des
problèmes d'une autre nature car faisant appel à des données propres à l'exploitation du projet. Sa
mauvaise appréciation peut conduire à un gaspillage de ressources rares ou à des difficultés de
trésorerie.
Le fonds de roulement est une des formes de l’investissement ; il fait partie de l’outil de
production (« capital économique ») de la même façon que les constructions ou les équipements
engagés dans le projet. Il s’agit d’un facteur essentiel de la viabilité financière.
Le besoin en fonds de roulement provient du « cycle d’exploitation ». Pour réaliser son objet, un
agent productif achète, transforme puis vend : c’est le cycle « Achat-Transformation-Vente". Au
début du cycle l’achat des matières premières, le paiement des salaires, la rémunération des agents
commerciaux, le stockage, etc… créent des besoins de financement avant que la vente du produit
transformé ne vienne (en fin de cycle ) rémunérer l’activité. Ces besoins de financement se
renouvellent à chaque cycle. Pour un même produit, ces cycles sont souvent continus, s’imbriquant
les uns dans les autres, sauf dans le cas des activités fortement saisonnières (agriculture, certaines
industries agro-alimentaires, tourisme, industries du jouet…)
Ce décalage dans le temps entre les flux monétaires sortants (achats d’intrants) et les flux
monétaires entrants (vente du produits) oblige l’agent à disposer de fonds pour faire face à
l’excédent de ce qui est dû sur les cycles engagés par rapport à ce qui a été récupéré (par la vente)
sur les cycles passés. Ce besoin évolue selon le volume de production notamment dans la période de
montée en puissance.
De plus : des délais de paiement sont souvent accordés par les fournisseurs, et, de l’autre côté, des
délais de paiement sont consentis aux clients…
(stockage) (stockage)
FLUX PHYSIQUES
Temps
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Le décalage des flux
Financièrement, le cycle d’activité se traduit donc par une immobilisation de capitaux sous forme
de stocks (d’intrants et de produits), immobilisation qui est raccourcie par les délais de paiement
aux fournisseurs (dettes commerciales). En termes comptables, le besoin en fonds de roulement
d’exploitation (BFRE) est ainsi égal à :
L’accroissement d’activité durant les premières années (période de montée en puissance du projet),
ou à certaines phases du projet (nouvel investissement …) se traduit par des argumentations du
fonds de roulement servant à financer de manière stable l’augmentation des besoins. On inscrit ces
augmentations du fonds de roulement au fur et à mesure en investissements.
A la fin de la durée de vie du projet, le montant total du fonds de roulement constitue une valeur
résiduelle et doit donc, à ce titre, faire l’objet d’une « reprise » du fonds de roulement.
L'estimation du besoin en fonds de roulement du projet doit tenir compte au moins de quatre
éléments fondamentaux consécutifs à la phase d'exploitation du projet :
Des ratios significatifs peuvent être dégagés à partir de ces éléments et aider à la détermination du
montant optimum de ce besoin en fonds de roulement. On peut aussi se référer aux usages des
différents secteurs pour la détermination des ratios.
Il importe de retenir, surtout au tout début de l'activité du projet, qu'il y aura un décalage entre la
perception des recettes et le paiement des salaires soumis à la règle de la mensualité. C'est de
l'appréciation de ce décalage que doit découler l'estimation des sommes à réserver à ce poste de
charge.
b°) Stocks :
On doit analyser leur durée de rotation dans l'année. Ainsi, on obtient le nombre de mois nécessaires
pour que l'ensemble des stocks se transforme en chiffre d'affaires en procédant au calcul suivant :
Stock Global
vitesse de rotation = --------------------------------------------------- x 12
Prix de revient des ventes annuelles
Plus le résultat donné par ce ratio est élevé, plus le financement du stock est coûteux et plus le
besoin en fonds de roulement s'accroît et inversement.
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c°) Créances :
On doit calculer la vitesse de rotation des créances et apprécier ainsi le délai moyen des
encaissements :
créances
délai moyen des créances = ---------------- x 12
ventes TTC
On doit calculer la vitesse de rotation pour apprécier le délai moyen de règlement des fournisseurs
qui est égal à :
crédits fournisseurs
--------------------------------------------------------------------------------
stock début d'exercice +achats de la période - stock final
Une approche au cas par cas s'impose dès lors que le niveau du montant requis en matière de fonds
de roulement est très dépendant de la nature des activités menées au sein du projet dans sa phase de
fonctionnement.
Soit, pour un projet de production de jus de fruit les informations suivantes relatives au fonds de
roulement :
- Salaires : 3 mois
- Stocks :
Matières premières importées : 4 mois
Matières premières locales : 2 mois
- Crédit fournisseurs : les fournisseurs de matières premières locales accordent au projet un délai de
paiement de 1 mois (30 jours).
- Créances clients : il est accordé aux clients un délai de paiement de 1,5 mois
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CALCUL DE LA DOTATION EN FDR
La dernière ligne du tableau sera inscrite dans l’EFF sur la ligne dotation FDR.
Investissements et Renouvellements
TOTAL 1665 50 60
Rubriques Valeurs
Résiduelles
Terrain 50
Constructions 3 00
Matériels et outillages 40
Total 3 90
Le tableau de la page suivante présente un échéancier des flux financiers. Les flux nets annuels
sont déterminés à partir de l’expression suivante :
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ECHEANCIER DES FLUX FINANCIERS
années
Rubriques 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Investissements et renouv
non valeurs 10
Terrain 25
batimements et bureaux 200
matériel d'exploitation 560
équipements divers 90 90
Véhicule 50 50
mobilier de bureau 25
sous total invest et renouv 960 0 0 0 0 0 50 90 0
dotation FDR 208,83 89,50
Dépenses d'exploitation
Matières premières locales 140 200 200 200 200 200 200 200
Matières premières importées 84 120 120 120 120 120 120 120
Énergie 21 30 30 30 30 30 30 30
Entretien 25 25 25 25 25 25 25 25
frais généraux 40 40 40 40 40 40 40 40
Salaires 140 200 200 200 200 200 200 200
sous total dépenses 450 615 615 615 615 615 615 615
total invest + FDR + dépenses 960 658,83 704,5 615 615 615 665 705 615
recettes d'exploitation
ventes de jus 735 1 050 1 050 1 050 1 050 1 050 1 050 1 050
reprise FDR 298,33
valeurs résiduelles 225
total recettes 735 1 050 1 050 1 050 1 050 1 050 1 050 1573
flux nets annuels -960 76,16 345,5 435 435 435 385 345 958,33
flux nets cumulés -960 -883,83 -538,33 -103,33 331,67 766,67 1151,67 1496,67 2455
van ( 30 %) -0,00 F
van (20%) 22,71 F TRI 30,742%
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2.4. Calcul de la rentabilité sommaire
Les critères de rentabilité permettent de rapprocher des coûts et des avantages quantifiés par
une procédure de calcul dont le résultat est exprimé par un seul chiffre. Ils s’appliquent aux
différents stades du cycle de projet et pour les différents plans d ‘analyse financière et
économique.
Chaque critère a une signification propre, de sorte que l’application conjointe de plusieurs
d’entre eux permet de décrire la rentabilité sous différents angles. Cette diversité enrichit la
compréhension des enjeux et des risques, garantissant ainsi une meilleure décision.
Remarques :
1. Tous ces critères peuvent être calculés lors d’évaluation ex-ante ou ex-post dès lors que
l’on dispose des chroniques de données (coûts et avantages) nécessaires.
2. Pour l’analyse financière comme pour l’analyse économique, ce sont les flux
additionnels de coûts et d’avantages qui doivent servir au calcul de ces critères.
Parmi ces méthodes nous trouvons le délai de récupération et le rendement de l’unité monétaire
investie.
a) Définition
C'est le temps nécessaire pour que les recettes du projet déduction faite des dépenses
d’exploitation équilibrent le montant des dépenses d’investissement.
C’est également le délai nécessaire pour que le montant des flux financiers positifs équilibrent
le montant des flux financiers négatifs, pour que la somme algébrique des flux devienne
positive.
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Il est calculé à partir de la formule suivante :
n n
délai de récupération = d, tel que : ∑ (Rp – Dp) = ∑ Ip
p=0 p=0
ou bien :
n n
délai de récupération = d, tel que : ∑ Rp = ∑ (Dp + Ip)
p=0 p=0
Avec :
Rp = recettes ou avatanges bruts
Dp = dépenses ou coûts de fonctionnement
Ip = coûts d’investissement
A partir de ce tableau on peut déterminer le délai de récupération qui est de 4 ans à partir du
début de la période d’exploitation.
En analyse financière, par exemple, le délai de récupération est donné par l’année au cours de
laquelle le solde cumulé de trésorerie (calculé sans inclure les capitaux propres en flux entrants)
devient positif.
b. Utilisation
Le délai calculé indique la période où les immobilisations consenties sont récupérées :
l’investissement « financier » pour l’agent ou les immobilisations « économique » du point de
vue de la collectivité.
c. Intérêt
• Signification claire
• Simple à calculer.
• Utile quand les contraintes de financement dominent : l’investisseur a alors besoin d’une
récupération rapide du capital investi.
• Critère particulièrement bien adapté pour l’analyse financière du point de vue des
investisseurs dans les projets à risque.
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d. Limites
- Ce critère n’indique pas quel est l’échelonnement dans le temps des avantages. Pour un
délai de récupération donné, le rythme de récupération n’apparaît pas : la récupération
peut s’effectuer au début ou à la fin de la période en question ( ce qui influe sur la
rentabilité pour l’investisseur).
- Il présente l'inconvénient de ne pas tenir compte des flux qui interviennent avant et
après le délai de récupération. Ainsi, deux projets ou peuvent avoir le même délai de
récupération et des échelonnements de recettes très différents.
- Ce critère est souvent estimé sur la base de séries en prix constants bien que la véritable
récupération ne puisse être calculée qu’en prix courants. Ce point est particulièrement
important en cas d’hyper inflation.
- Ce critère est surtout utilisé par un investisseur étranger qui cherche à récupérer au plus
tôt ses investissements dans un pays à risque politique.
e. Décision :
Entre deux projets ou variantes de projet, il faut choisir le projet ou la variante qui a le
délai de récupération le plus court.
a) Définition
Il existe plusieurs formes de ratio avantage-coût que l’on construit en fonction des besoins
spécifiques d’information sur le projet. L’exemple ci-dessous relève des formes les plus
courantes .
Le critère de rendement de l’unité monétaire investie est calculé en divisant la somme des
avantages nets par le coût des investissements et renouvellement d’investissement :
Il correspond au quotient du montant cumulé des recettes nettes des dépenses d’exploitation par
le montant des investissements et renouvellements.
Il est déterminé par la formule suivante :
n
∑ (Rp – Dp)
p=0
r=
n
∑ Ip
p=0
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Avec : r = taux de rendement de l’unité monétaire investie
Rp = recettes de l’année p ou avantages
Dp = dépenses de l’année p ou coûts
Ip = investissements de l’année p
r = 48 = 1,6
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Entre deux projets ou variantes de projet, il faut choisir le projet ou la variante qui a le ( r) le
plus élevé.
b) Utilsation
- Pour que le projet soit intéressant du point de vue de ce critère, il faut que R soit
supérieur au coût total d’investissement divisé par i le nombre d’années de croisière
(N) : R >1
- Entre deux projets ou variantes de projet, il faut choisir le projet ou la variante qui a le (
r) le plus élevé.
c) Intéret
d) Limites
- Ce critère, non actualisé , ne prend pas en compte l’étalement dans le temps des
avantages et des coûts, ni la durée de vie du projet. Cette limitation majeure réduit r à
un usage rapide « en première approximation ».
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2.4.2. Méthodes utilisant l’actualisation
a. Définition
La valeur actuelle nette, ou bénéfice total actualisé, est égal à la somme des flux actualisés sur
toute la durée de vie du projet : somme des avantages bruts annuels actualisés diminuée de la
somme des coûts annuels actualisés. Elle est donc égale à la somme des avantages nets
actualisés.
Pour un taux d'actualisation donné, le bénéfice actualisé (actualisation des flux financiers)
s'obtient par la formule suivante:
p=n
Rp – Dp – Ip
VAN = B =
(1 + i) p
p=0
b. Utilisation
- Le projet est acceptable dès lors que :VAN >0.
- Entre deux variantes d'un même projet, ou deux projets, on considère que celle ou celui
qui présente le bénéfice total actualisé le plus élevé est la (le) plus intéressant(e).
- Tout projet ayant une van > 0 peut être retenu.
c. Intérêt
d. Limites
a. Définition
Le taux de rentabilité interne est le taux d’actualisation i, qui annule la valeur actuelle nette ou
le bénéfice actualisé.
p=n
Rp – Dp – Ip
= 0
(1 + i) p
p=0
b. Utilisation
- Un TRI élevé ne signifie pas une rentabilité plus forte du projet, mais seulement que si
la préférence pour le présent augmentait beaucoup (donc i augmentant) le projet
continuerait à être acceptable.
- Il est donc également erroné (mais pourtant fréquemment constaté) de comparer entre
eux des projets sur la base du montant de leur TRI. Un TRI plus élevé ne signifie en
aucune façon une meilleure rentabilité.
c. Intérêt
- En analyse financière, le taux de rentabilité interne peut être interprété comme le taux
d’intérêt maximal que l’agent pourrait supporter en équilibrant ses comptes si tous les
investissements étaient couverts par un prêt.
- Le TRI est une mesure du « rendement » du capital investi. Cette donnée peut être
comparée au taux moyen du marché financier (si c’est le taux d’actualisation retenu
pour l’agent) dans le cas de l’analyse financière d’un agent du « secteur moderne », ou
bien au coût d’opportunité du capital (si c’est le taux d’actualisation retenu pour la
collectivité) dans le cas d’analyse économique.
d. Limites
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phase de montée en puissance, même si ces projets fournissent des avantages élevés
durant une longue période ultérieure.
- On ne peut classer les projets selon leur TRI.
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2. L’ANALYSE FINANCIERE DETAILLEE (AFD)
2.1. Objet
L'analyse financière sommaire (AFS) intervient dans les phases d'identification et de pré-
faisabilité lorsqu'on peut encore modifier ses principales caractéristiques techniques et
économiques. Elle consiste essentiellement à comparer les variantes d’un projet et doit aboutir
au choix de la meilleure compte tenu des critères de sélection fixés par le promoteur.
L’analyse Financière Détaillée (AFD), quant à elle, porte sur l’étude approfondie de la variante
choisie. L’AFD est en fait la technique d’analyse financière utilisée dans l'étude de faisabilité et
qui peut se prolonger dans la phase d’évaluation préalable.
Son but est de :
- mettre au point le plan de financement détaillé ;
- Vérifier la capacité de remboursement des emprunts et de renouvellement du matériel ;
- Vérifier l'équilibre de trésorerie du projet ;
- Calculer la rentabilité définitive du projet du point de vue des actionnaires et des
capitaux investis.
Dans l’AFS tous les calculs ont été effectués en monnaie constante. Dans l'AFD, l’étude est
menée en monnaie courante. Il est donc indispensable d’intégrer l’inflation, notamment, en tenant
compte des hausses de prix, poste par poste, tant pour les biens d'investissement que pour les
charges d'exploitation ou les recettes.
Des prévisions de hausse de prix doivent être prévues, ce qui est d'autant plus difficile lorsque l'on
a affaire à des projets avec de longues durées de vie.
En pratique, du fait de la difficulté de prévoir l’inflation sur une longue période, on procèdera à
une limitation de la période sur laquelle porteront les prévisions d'inflation (entre 3 et 5 ans;
maximum 8 ans).
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La période sur laquelle portera l'AFD est réduite par rapport à l’AFS(entre 8 et 15 années au
maximum). Cette simplification est basée sur l’hypothèse qu’un projet qui ne présente pas signes
de viabilité au durant cette période comporte des risques.
• Intégration des normes comptables dans les calculs
L'étude financière détaillée s’opère dans le cadre comptable classique, ce qui implique :
- le calcul des amortissements selon règles fiscales ;
- l’introduction des conditions financières et fiscales
L’utilisation des états financiers du SYSCOA, pour les pays de l’UEMOA.
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3. Les conditions de financement
Elles sont définies dans un schéma de financement qui permet de préciser l’origine et les
modalités de financement des capitaux devant servir à la réalisation du projet.
Tableau Schéma de financement
Montant Taux Taux Différé Date de
Rubrique Devises FCFA intérêts commissions Durée de mobilisation
rembour- des ressources
sement
Capitaux propres
Emprunts
Emprunt A
Emprunt B
Emprunt C
A partir de ce tableau, on calcule le coût moyen des ressources en utilisant la technique des
moyennes pondérées. Le coût moyen obtenu devra être comparé au TRI intrinsèque pour
déterminer si le schéma de financement prévisionnel est compatible avec la rentabilité
intrinsèque précédemment calculée.
Remarques
a) L’annuité ou service de la dette est égal à la somme des intérêts et du principal
b) La somme des remboursements annuels du capital (principal) est égale au montant de
l’emprunt.
2.6. Le compte de résultat
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C’est un tableau qui présente année par année, les charges et les recettes d’exploitation du
projet. L’ensemble des comptes de résultats prévisionnels du projet permet de suivre l’évolution
sur plusieurs années ses résultats et de ses moyens financiers internes.
Il indique également les soldes caractéristiques de gestion permettant de procéder à une analyse
fine de la rentabilité et des risques du projet.
Etant donné que l’étude est effectuée en monnaie courante, il ne faut pas oublier d’intégrer
l’inflation dans les calculs. A cet effet, la démarche consiste à :
- chercher les prévisions d’inflation (taux) dans le pays auprès des institutions
économiques ( Ministère de l’économie, du plan et des finances, Direction de la
statistique, etc. .) ;
- à repérer dans le compte de résultat les postes susceptibles de faire l’objet d’une
variation de prix ;
- et d’appliquer les coefficients à ces postes.
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COMPTE DE RESULTAT PREVISIONNEL
Rubriques année 0 année 1 année 2 année 3 année 4 année 5 année 6 année 7 année 8
Coefficient d’inflation 0,1 0,1 0,12 0,12 0,15 0,15 0,15 0,15
Activité d'exploitation
Ventes de produits (1) 800 1400 2000 2000 2000 2000 2000 2000
Achats fibre importée (2) 200 350 500 500 500 500 500 500
Marge brute sur matières (3) =( 1) - (2) 600 1050 1500 1500 1500 1500 1500 1500
Autres achats
Lubrifiants 32 56 80 80 80 80 80 80
Combustibles 4 7 10 10 10 10 10 10
Energie 40 70 100 100 100 100 100 100
Sous total Autres Achats (4) 76 133 190 190 190 190 190 190
Services extérieurs
entretien 30 52,5 75 75 75 75 75 75
frais généraux 30 30 30 30 30 30 30 30
Sous total services extérieurs (5) 60 82,5 105 105 105 105 105 105
Valeur Ajoutée (6) = (3) - (4) - (5) 464 834,5 1205 1205 1205 1205 1205 1205
Charge de personnel (salaires) (7) 210 210 210 210 210 210 210 210
EBE (8) = (6) - (7) 254 624,5 995 995 995 995 995 995
DAP (9) 239,541667 239,541667 239,541667 239,541667 234,541667 235,351667 237,601667 237,601
Résultat d'exploitation (10) = (8) - (9) 14,4583333 384,958333 755,458333 755,458333 760,458333 759,648333 757,398333 757,398
produits financiers (11) 0 0 0 0 0 0 0 0
Frais financiers (12) 209,75 209,75 175,393478 137,601305 96,0299135 50,3013833
Résultat financier (13) = (11) - (12) -209,75 -209,75 -175,393478 -137,601305 -96,0299135 -50,3013833
Résultats AO (14) = (10) + (13) -195,291667 175,208333 580,064855 617,857029 664,42842 709,34695 757,398333 757,398
Impots sur le résultat (15) 0 61,3229167 203,022699 216,24996 232,549947 248,271433 265,089417 265,089
Résultat net (16) = (14) - (15) -195,291667 113,885417 377,042156 401,607069 431,878473 461,075518 492,308917 492,308
CAF (17) = (16) + (9) 44,25 353,427083 616,583822 641,148735 666,42014 696,427184 729,910583 729,910
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Remarques
C’est un instrument de mesure des flux financiers pendant une année. Il permet de vérifier la
présence d’un solde net de trésorerie cumulé toujours positif, et à contrario de procéder à des
modifications du schéma de financement d’une part, et d’autre part de s’assurer que le besoin
en fonds de roulement est couvert par le solde de trésorerie cumulé :
0 1 ……… N
A. Capitaux propres
B. Emprunt
C. Capacité maximale d’autofinancement
D. Valeur résiduelle des investissements
E. Reprise du fonds de roulement
F. Total ressources
(F = A + B + C + D + E)
G. Investissement et renouvellements
H. Intérêts intercalaires
I. Fonds de roulement
J. Remboursement du principal
K. Dividendes
L. Total emploi
(L = G + H + I + J + K)
M. Solde de trésorerie
(M = F – L)
N. Cumul solde de trésorerie
N.B :
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a) La valeur résiduelle d’un bien d’équipement est la valeur comptable du bien à la fin
du projet ; elle est égale à la valeur initiale du bien moins la somme des
amortissements annuels prélevés au titre de ce bien.
• Le délai de récupération
C’est le temps nécessaire aux actionnaires pour récupérer les capitaux propres investis à
partir des avantages financiers qu’ils obtiennent du projet (dividendes et solde final cumulé
de trésorerie).
• Le bénéfice actualisé, ou valeur actuelle nette
Pour un taux d’actualisation donné, le bénéfice actualisé se calcule de la manière suivante :
P=n Divp + Tn – Kp
B= ∑ ------------------
P=0 (1 + i)p
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• Taux de rentabilité interne pour les actionnaires
Le TRI des capitaux propres est le taux d’actualisation qui égalise les capitaux propres (Kp)
au solde final de trésorerie (Tn) plus les dividendes (Divp). Il est donné par la formule
suivante :
P=n Divp + Tn – Kp
∑ ------------------ = 0
P=0 (1 + i)p
• Bénéfice actualisé
Il est égal à
P=n Divp + Tp – Kp
B= ∑ ------------------
P=0 (1 + i)p
Avec : Kp = capitaux propres investis à l’année p ;
Tp = solde final de trésorerie de l’année p;
Kp= capitaux propres investis à l’année p;
i = taux d’actualisation
Divp= dividendes reçus à l’année p ;
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• Taux de rentabilité interne
C’est le taux tel que :
P=n Divp + Tp – Kp
∑ ------------------ = 0
P=0 (1 + i)p
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Avec Fp = flux financiers à l’année ;
Imp = impôt sur les BIC à l’année p.
N.B : La chronique des impôts utilisée dans ce calcul provient des comptes de résultats
prévisionnels.
a) On peut aussi calculer la rentabilité financière du projet pour l’Etat. Les procédures
de calcul étant les mêmes que celles étudiées précédemment, la difficulté réside au
niveau de la détermination précise des coûts et avantages qu’il tire de l’opération.
b) Dans un souci de réalisme, il est important de noter que la motivation de l’actionnaire
réside essentiellement dans l’importance des dividendes qu’il peut tirer du projet. La
récupération du fonds de roulement et de la valeur résiduelle des équipements
n’interviendrait qu’en cas de liquidation de l’entreprise ; par conséquent, l’avantage
que l’on pourrait tirer de cette récupération relève beaucoup plus d’une hypothèse
d’école que de la réalité. Ce réalisme affecte le calcul du bénéfice et du TRI, en ce
sens que les avantages sont uniquement constitués par les dividendes.
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Test de sensibilité
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