Culture

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Culture

En philosophie, le mot culture désigne ce qui est différent de la nature, c'est-à-dire ce qui est
de l'ordre de l'acquis et non de l'inné. La culture a longtemps été considérée comme un trait
caractéristique de l'humanité, qui la distinguait des animaux. Mais des travaux récents en éthologie
et en primatologie ont montré l'existence de cultures animales.
En sociologie, la culture est définie comme "ce qui est commun à un groupe d'individus et
comme ce qui le "soude". Ainsi, pour une institution internationale comme l'UNESCO : « Dans son
sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits
distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un
groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de
l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. »1 Ce "réservoir commun"
évolue dans le temps par et dans les formes des échanges. Il se constitue en manières distinctes
d'être, de penser, d'agir et de communiquer.
Par abus de langage, on utilise souvent le mot "culture" pour désigner presque
exclusivement l'offre de pratiques et de services culturels dans les sociétés modernes, et en
particulier dans le domaine des arts et des lettres.

Définitions
La culture est, selon le sociologue québécois Guy Rocher, "un ensemble lié de manières de
penser, de sentir et d'agir plus ou moins formalisées qui, étant apprises et partagées par une pluralité
de personnes, servent, d'une manière à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en
une collectivité particulière et distincte." (Guy Rocher, 1969, 88). Ensemble des productions
matérielles ou immatérielles acquises en société.

Étymologie
L’étymologie du mot culture, du mot latin colere (« habiter », « cultiver », ou « honorer »)
suggère que la culture se réfère, en général, à l’activité humaine. Ce mot prend des significations
notablement différentes, voire contradictoires, selon ses utilisations 2.
Le terme (latin cultura) définit l’action de cultiver la terre au sens premier puis celle de cultiver
l'esprit, l'âme au sens figuré (Dictionnaire Gaffiot).Cicéron fut le premier à appliquer le mot cultura à
l'être humain : Un champ si fertile soit-il ne peut être productif sans culture, et c'est la même chose
pour l'humain sans enseignement. (Tusculanes, II, 13).
Dans l’Histoire, l’emploi du mot s’est progressivement élargi aux êtres humains. Le terme culte,
d'étymologie voisine (latin cultus), est employé pour désigner l’hommage rendu à une divinité mais
réfère également à l'action de cultiver, de soigner, de pratiquer un art.

Pluralité de définitions
Le mot culture est parfois employé dans un sens restreint pour désigner l'industrie
des "biens culturels", c'est-à-dire les entreprises et activités de production, de distribution et
de gestion de droits d'exploitation de spectacles et de contenus audio-visuels reproductibles.
Ce secteur, sous l'effet du développement des technologies de l'information et de la
communication, est en pleine transformation et son avenir fait l'objet de controverses
politiques tendues.

“Selon Geert Hofstede” : la culture est une programmation mentale collective propre à un
groupe d’individus.

De manière plus spécifique, en éthologie, la culture animale désigne tout


“comportement”, “habitude”, “savoir”, “système de sens” (en anthropologie) appris par
un individu biologique, “transmis socialement” et “non par héritage génétique” de
l’espèce à laquelle appartient cet individu. La culture se définit en ce sens comme un
ensemble de connaissances transmis par des systèmes de croyance, par le raisonnement
ou l’expérimentation, qui la développent au sein du comportement humain en relation avec
la nature et le monde environnant. Elle comprend ainsi tout ce qui est considéré comme
acquisition de l’espèce, indépendamment de son héritage instinctif, considéré comme
naturel et inné. Ce mot reçoit alors des définitions différentes selon le contexte auquel on se
réfère.
Mais la culture n'est pas réductible a son acception scientifique, car, comme l'indique
la définition de l'UNESCO, elle concerne les valeurs à travers lesquelles nous choisissons
aussi notre rapport a la science. En ce sens, elle relève davantage de la communauté
politique des êtres humains que de "l'espèce' comme objet de science.

Culture individuelle et culture collective


En langue française, le mot culture désigne tout d’abord l’ensemble
des connaissances générales d’un individu. C’est la seule définition qu’en donne en 1862 le Dictionnaire
national de Bescherelle. Les connaissances scientifiques y sont présentées comme élément de
premier plan. C’est ce que nous appelons aujourd’hui la "culture générale".

Après le milieu du XXe siècle, le terme prend une seconde signification. Par exemple, le Petit
Larousse de 1980 donne, en plus de la conception individuelle, une conception collective : ensemble
des structures sociales, religieuses, etc., des manifestations intellectuelles, artistiques, etc., qui
caractérisent une société. Le terme peut alors revêtir l’un ou l’autre sens, mais la proximité des
domaines d’utilisation de chacun en fait une source d’ambiguïté.

Il se trouve qu’en langue allemande, la définition de la culture individuelle ou culture


générale correspond au mot Bildung4, et qu’il existe un autre mot, Kultur5, qui correspond à un
patrimoine social,artistique, éthique appartenant à un ensemble d’individus disposant d’une identité.
Ainsi, ce terme homophone, qui correspond plutôt en français à l’une des acceptions de civilisation, et
par les échanges d’idées entre la France et l’Allemagne, s’est petit à petit amalgamé avec le sens
initial du mot culture en français. Cette seconde définition est en train de supplanter l’ancienne,
correspondant à la culture individuelle. Néanmoins, les dictionnaires actuels citent les deux
définitions, en plaçant le plus souvent la culture individuelle en premier.

Il y a donc actuellement en français deux acceptions différentes pour le mot culture :

▪ la culture individuelle de chacun, construction personnelle de ses connaissances donnant la culture


générale ;
▪ la culture d'un peuple, l'identité culturelle de ce peuple, la culture collective à laquelle on
appartient.
Ces deux acceptions diffèrent en premier lieu par leur composante dynamique :

▪ la culture individuelle comporte une dimension d’élaboration, de construction (le


terme Bildung est généralement traduit en éducation), et donc par définition évolutive et
individuelle ;
▪ la culture collective correspond à une unité fixatrice d’identités, un repère de valeurs relié à
une histoire, un art parfaitement inséré dans la collectivité ; la culture collective n’évolue que très
lentement, sa valeur est au contraire la stabilité figé dans le passé, le rappel à l’Histoire.

Types de composants
Une représentation de la culture consiste à la regarder comme formée de quatre éléments qui
sont « transmis de génération en génération en apprenant » 6 :

▪ les valeurs ;
▪ les normes ;
▪ les institutions ;
▪ les artefacts.
Julian Huxley donne une division légèrement différente, en mentifacts, socifacts et artifacts, pour
des sous-systèmes idéologiques, sociologiques, et technologiques respectivement. La socialisation,
du point de Huxley, dépend du sous-système de croyance. Le sous-système sociologique oriente
l’interaction entre les gens. Les objets matériels et leur utilisation forment le sous-système
technologique7.

En général, les archéologues se focalisent sur la culture matérielle, alors que l’anthropologie
culturelle se focalise sur la culture symbolique, encore que in fine les deux groupes s’intéressent aux
relations entre ces deux dimensions. De plus, les anthropologues conçoivent le mot "culture" pour se
référer non seulement à la consommation de biens, mais au processus général qui produit de tels
biens et leur donne une signification, et aux relations et pratiques sociales dans lesquelles de tels
objets et processus sont imbriqués.

Histoire et devenir des cultures humaines


Depuis que les primates humains ont adopté le langage symbolique pour représenter leurs
relations, celui-ci les a entraînés dans un mouvement rapide qui les distingue des cultures des autres
primates (telles que les décrit par exemple l’éthologue Frans de Waal, lorsqu’il parle de « politique du
Chimpanzé ») : les mots fixés par les systèmes de signifiants ne sont en effet jamais assez précis et
englobants pour empêcher la controverse. Ainsi l’histoire des cultures (à commencer par celle
des mythes étudiés par Claude Lévi-Strauss) est-elle celle d’une sorte de "course-poursuite" entre
différentes façons de "prendre la vie".

Il est possible que la culture mondiale en formation réduise la richesse des possibilités des
milliers de cultures encore existantes, mais elle pourra difficilement absorber dans un modèle unique
les différentes "passions fondamentales" dont elle est le lieu d’expression, non seulement dans
l’art ou la religion, mais aussi dans l’activité pratique et dans le débat politique.

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