Grèce Antique - 1 - 240926 - 005340

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HISTOIRE ET THÉORIE DE

L’ARCHITECTURE

Antiquité Grecque

2020 – 2021 - S1 - IMANE BENTAHILA


Plan

I Géographie

II Chronologie historique

III L’Architecture grecque

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 2


Géographie

Contrairement aux autres populations de l’Antiquité qui doivent leur civilisation au régime de leurs
fleuves, pour la Grèce les conditions géographiques diffèrent : il s’agit d’un territoire montagneux
et peu productif : 80% du territoire de la Grèce est montagneux. Cela rend les communications
difficiles et explique, durant l’Antiquité la présence d'une multitude de petits royaumes ou de cités
organisées en petits États indépendants souvent rivaux.
Les plaines étant rares, la moyenne montagne permet la culture en terrasse et la chasse. Il y a peu de
haute montagne, l'altitude moyenne est de 1500 mètres : un certain nombre de cités s'y sont
installées.
La Grèce qui allie la mer et la montagne est située au Sud-Est de l’Europe, sur les rives de la
mer Méditerranée. Elle est environnée d’une multitude d’îles, et sa côte est très découpée.
Les Grecs ont fondé des colonies sur les bords de la Méditerranée et de la mer Noire.
L’agriculture et l’élevage y sont limités. Par contre la vie maritime est très importante.
Les vallées fertiles, s’ouvrant sur la mer sont séparées par des montagnes. Ainsi, Les grecs restent
fondamentalement un peuple de marins.

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 3


Chronologie historique
Epoque Crétoise : -2000 –» -1400
Le monde grecque: Epoque Mycénienne : 1630 –» 1050
Epoque Archaïque: -1050 –» -508
un espace évolutif Epoque Classique: -508 –» -338
Epoque Hellénistique: -338 –» -30

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 4


L’Epoque Crétoise
Les premiers Grecs, souvent appelés Minyens, sont venus
vers la fin du IVe millénaire depuis le Sud de l’actuelle
Russie (carte 1). Les premières civilisations apparaissent
dans les Cyclades puis en Crète (carte 2).
La Crète, protégée par son insularité, développe, dans le
courant du 3ème millénaire av JC, la civilisation
minoenne. Pendant une période de 11 siècles environ,
carte 1 cette civilisation de Crête, extrêmement développée, était
essentiellement maritime et entretenait des relations
régulières avec l’Egypte.
La civilisation minoenne connait une grande prospérité au
cœur de la Méditerranée. Elle fait office de carrefour
commercial dynamique entre les différentes côtes qui
l’entourent. La civilisation minoenne atteint son apogée
autour de 1500 av J.C, c’est une puissance maritime qui
carte 2
rayonne la Méditerranée. Les plus grandes de ses villes
pouvaient atteindre 10 000 habitants.
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 5
L’Architecture Crétoise
L'histoire de cette phase de la civilisation s'appuie sur
des Palais concentrant richesse et pouvoir.
L’architecture des premiers palais
La période qui s’étend entre 2000 à 1700 est appelée la
période des « premiers palais ». Ces édifices sont mal connus
puisqu’ils ont été remplacés par les seconds palais par la
suite. Ces Palais apparaissent comme des habitations aux
dimensions relativement modestes dont les pièces
s’articulent autour d’une cour rectangulaire.
L'histoire de l’architecture grecque commence avec le palais
Plan du palais du CNOSSOS de Cnossos (-1650/-1400) dans l’île de crête.
1 Cour ouest 14 Sanctuaire des doubles haches
2 Couloir des processions 15 Bain lustral
3 Propylées 16 Atelier du tailleur de pierre
4 Escaliers
5 Couloir des garde-manger
17 Atelier du potier
18 École des scribes Le palais de Cnossos est le plus grand (il couvre une
6 Entrepôts / magasins 19 Magasin des jarres géantes (pithoi)
7 Salle du trône
8 Trésor du Sanctuaire
20 Couloir du damier ou du jeu d’échec
21 Magasin des jarres à médaillons
superficie de 20 000 mètres carrés) et le plus spectaculaire de
9 Cryptes à piliers
10 Fresque du Prince aux Lys
22 Bureau des douanes / « Octroi »
23 Portique avec fresque du taureau tous les centres palatiaux des Minoens.
11 Grand escalier 24 Bain lustral nord
12 Salle des doubles haches 25 Aire théâtrale
13 Cabinet de toilette 26 Voie royale pavée
6
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1
L’Architecture Crétoise

Il y avait environ 1300 chambres reliées entre elles par des


couloirs de tailles différentes. Le palais avait quatre
ailes disposées autour d’une cour centrale, chacune avec sa
propre entrée.
les palais de Crète sont détruits. La chute des palais marque
la fin de la civilisation minoenne. Seul le palais de Cnossos
survivra encore un siècle, en tant que siège des nouveaux
dirigeants de Crète, les Mycéniens. Ensuite, il a été restauré,
mais on y retrouve toujours les traces de la civilisation
minoenne.
Ruines du palais de Cnossos
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 7
L’Architecture Crétoise

L’architecture des seconds palais

Un violent tremblement de terre explique probablement la


destruction brutale des premiers palais.

Les « seconds palais » sont reconstruits sur les mêmes sites


mais ils présentent des dimensions plus importantes.

Ils obéissent à la même logique architecturale en respectant


un strict plan quadrangulaire s’articulant autour d’une cour
faisant office de puits de lumière.

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 8


L’Architecture Crétoise
La colonne crétoise
A l’origine, la colonne est en bois de cyprès
imputrescible. Elle se rétrécit vers le bas
comme un pieu destiné à être enfoncé
dans le sol.
Le pilier et la colonne ont été l’objet d’un
culte en Crète, symbolisant ‘‘peut-être’’ le
pouvoir stabilisateur de la divinité.

Exemple de puit au lumière du palais de Cnossos Colonnes du palais de Cnossos

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 9


L’Architecture Crétoise
Les peintures et fresques
L’architecture minoenne est indispensable de son
ornementation. Les fresques très colorées qui ornent les
murs des palais en sont le meilleur exemple : les murs des
palais sont recouverts de peintures murales riches en
couleur sonores et qui empruntent leurs thèmes au monde
végétal et animal.

Art fondé sur une grâce de la courbe plus que sur une
géométrie de la droite. Cet amour de la courbe est renforcé
par deux aspects de la vie crétoise : la vie sur les mers d’une
part, et le travail du métal d’une autre part.

Ces peintures à thèmes se distinguent par leur grande


vivacité et leur joie de vivre.

La célèbre fresque des dauphins dans les appartements de la reine au palais de Cnossos
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 10
L’Epoque Mycénienne

Entre le XVIIe siècle et le XIIe av. J.-C. se développe la


civilisation mycénienne qui tient son nom de l’Etat le plus
puissant : Mycènes (ville fondu par les populations venues
du Nord).
Le monde grec est dominé par les Achéens qui pénètrent en
Grèce progressivement à partir de -2000 (Des envahisseurs,
appartenant au groupe indo-européen, pénètrent en Grèce
par les Balkans ). La formation de cette période doit
beaucoup aux influences de la Crête minoenne.

Fondation de plusieurs cités : Argolide, Mycènes,


Argos…
La civilisation mycénienne s’est diffusée dans
le Péloponnèse, en Grèce centrale et en Crète.

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 11


L’Architecture Mycénienne
Après la civilisation minoenne, c’est au tour de la civilisation
mycénienne d’imposer sa suprématie.
Caractéristiques :
- Alors que les crétois pratiquaient une architecture
d’ouverture et de légèreté, les Mycéniens pratiquaient
privilégient l’aspect massif et défensif de leurs
constructions.
- Les blocs utilisaient étaient si lourds que la légende
rapporte que seuls les cyclopes étaient capables de les porter,
d’où le terme « cyclopien ».
- Les principales constructions sont les citadelles fortifiées.
Elles traduisent les préoccupations essentiellement militaires
des Mycéniens.
Le premier soucis des mycéniens est de - Contrairement à l’art minoen, les palais mycéniens sont de
protéger leur richesses (armes de bronze, petites dimension. Ils obéissent au schéma du méga-rayon,
objets d’argent et d’or ). soit une grande salle centrale autour de laquelle rayonne tout
l’édifice.
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 12
L’Architecture Mycénienne
Citadelles mycéniennes

Les citadelles étaient dressées sur des hauteurs et comportaient des talus et de puissantes
fortifications sillonnées de passages et de galeries interrompues par des portes.
Des murailles cyclopéennes entourent les citadelles ( les grecs classiques attribueront la construction
de ces murailles aux géants et aux cyclopes, tant l’entreprise semble inhumaine).

L’enceinte cyclopéenne et la forteresse mycénienne de Tirynthe

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 13


L’Architecture Mycénienne
Le Palais de Tirynthe

Palais, siège de la résidence royale, est situé au point le plus élevé de la citadelle qu’on a nommé
acropole.
Autour de lui, sur divers niveaux de terrasses, se développaient les édifices publics ( greniers, citernes,
et magasins; sanctuaires et lieux de cultes ) et privés ( maison de seigneurs et des marchands ).
A proximité du palais se trouvaient le temple, les magasins, et les dépendances.
Le Palais est un bloc asymétrique qui se caractérisait par
la distribution axiale de plusieurs éléments centraux :
propylées d’entrée, cour d’attente et de distribution,
mégaron ( lieu des réunions officiels, des banquets, et du
culte ), associés à deux corps latéraux de locaux destinés à
l’administration, au service du roi et aux usages privatifs.
Les couvertures plates qui reposent sur les supports en bois
: le matériau utilisé pour les colonnes.

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 14


L’Architecture Mycénienne
Le Mégaron

Le Mégaron est un élément clé dans la hiérarchie de


composition du palais mycénien.
D’une cour précédent l’entrée monumentale de la résidence
princière, on accède au portique principal, puis par un
vestibule qui dessert les ailes du palais, à la vaste salle qui
constitue le mégaron proprement dit, avec au centre un
foyer rond et quatre hautes colonnes soutenant la
couverture, probablement percée d’un lucernaire ou d’une
cheminée.

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 15


L’Architecture Mycénienne
La porte des Lions de Mycènes

L’enceinte cyclopienne de la citadelle de


Mycènes et percée de deux accès. La
porte des lions constitue l’entrée
principale : elle est formée d’un trylithe
en linteau énorme surmonté d’un triangle
obturé par une plaque sculptée
La stèle des lions La porte des lions vers 1885
représentant deux lions dressés de par et
d’autre d’une colonne à chapiteau.
L’ensemble est datable de -1250 av J,-C.
Une seconde porte s’ouvre au Nord de
l’enceinte, elle aussi constituée d’un
trilithe, mais plus petite et sans décor
sculpté.
La porte des lions, Mycènes

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 16


L’Architecture Mycénienne

La porte des Lions de Mycènes

Une seconde porte s’ouvre au Nord de l’enceinte, elle aussi


constituée d’un trilithe, mais plus petite et sans décor
sculpté.

La deuxième porte de Mycènes


Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 17
L’Epoque Archaïque
A partir du 12ème siècle av JC, les Palais mycéniens
disparaissent, de même que toute l'organisation
administrative préexistante. On constate une diminution de
la population et l'abandon de nombreux sites d'habitation
dus probablement à la faillite de la société mycénienne et
des guerres intestines pendant « les siècles obscures ».
C'est dans ce contexte que se développent les migrations
des Doriens qui se répandent en Grèce et en Asie Mineure
à partir des Balkans et celles des Peuples de la mer dans
l'orient méditerranéen. Ils s'installent, vers 1100 av JC, dans
le Péloponnèse et transforment la civilisation Mycénienne.
Les Ioniens envahissent les îles et la côte orientale de la
mer Egée. Durant cette période, par l'acquisition de
techniques plus évoluées, suite à l'arrivée de populations
venant d'Asie qui apportent leur savoir-faire, les conditions
de vie s'améliorent.
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 18
L’Epoque Archaïque
Dans les siècles souvent appelés les « âges obscurs » les Grecs
ont été établis dans l’ensemble des îles de la mer Egée et sur la
côte de l’Asie ( voir carte 1 ).
Du VIIIe au VIe siècles, certaines cités grecques qui disposent
de terres agricoles devenues insuffisantes ou qui cherchent à
mieux contrôler les voies commerciales maritimes, fondent des
colonies et des comptoirs sur le pourtour du bassin
voir carte 1 méditerranéen ( voir carte 2 ) .
Cette expansion concerne: l’Italie du sud et la Sicile, la région
des détroits et les rivages de la mer Noire, l’extrême occident
méditerranéen : Provence, Corse..., Et quelques établissements
sur la côte africaine.

Pendant cette période qui fait suite aux invasions doriennes et


à la ruine de la civilisation mycénienne vers -1100, la Grèce
voir carte 2 s'organise en cités indépendantes, parmi lesquelles Sparte et
Athènes deviennent rapidement les plus importantes, et l'art et
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1
la littérature commencent à produire leurs premières œuvres. 19
L’Architecture Archaïque
L’évolution de l’art grec correspond de plus en plus au
recours fréquent à la pierre en architecture. Les règles d’or
de l’architecture sont posées.

-Caractéristiques de l’architecture Grecque Archaïque :

• Le schéma quadrangulaire.
• La symétrie : exemple : Le nombre de colonne à l’avant
et à l’arrière du temple est égal.
• Le goût des colonnes : un temple est qualifié de
périptère lorsqu’il possède des colonnes sur ses quatre
faces.
Ces trois caractéristiques vont se retrouver par la suite dans
l’évolution de l’architecture grecque.
Au VIe siècle av J.-C se codifient les deux grands ordres :
l’ordre dorique ( qui vient des Doriens ), et l’ordre
Ionique ( dans les îles et en Asie ).
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1
20
L’Architecture Archaïque
Ordre Dorique Ordre Dorique Grec:

Le Temple dorique se distingue par sa


structure massive et sa dimension
moyenne. L’ensemble dégage une
impression de force et de simplicité.
Les colonnes doriques sont massives et
trapues. Leur structure simple évoque les
modèles de bois dont elles sont
lointainement issues.

Dans l'ordre dorique, la colonne repose


directement sur le soubassement.
L'intervalle entre deux sommets de
colonnes est le plus souvent de une fois le Les différentes parties
diamètre. de l'ordre dorique grec

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 21


L’Architecture Archaïque
Ordre Dorique
Le chapiteau dorique de la colonne est
de forme évasée, il déborde largement du
fut. Le chapiteau a une hauteur équivalent
à la moitié du diamètre du fut.
L‘entablement est formé d'une
architrave très élevée (de hauteur 1 à 3
fois le diamètre du fut), lisse. Au-dessus Chapiteau Dorique.
se trouve la frise où alternent des parties
rainurées (les triglyphes) et des parties
lisses ou sculptées la plupart du temps
(les métopes). La frise a une hauteur
correspondante au diamètre du fut de la
colonne.
Le fronton dorique est généralement
sculpté est séparé de l'entablement par
une corniche. Alternance de métopes et triglyphes
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 sur le Parthéon. 22
L’Architecture Archaïque
Ordre Dorique

Les Principaux temples de la deuxième moitié du VIe siècle


se trouvent surtout dans ce que l’on qualifie de grande-Grèce,
soit le sud l’Italie et la Sicile.
Les temples de Paestum ( dont le temple d’Héra ) et
d’Agrigente figurent parmi les plus célèbres.

L'ordre dorique a été remanié par les Romains. Ils ont réduit
la hauteur de l'entablement, en particulier celle de l'architrave,
et la taille des chapiteaux. La corniche prend plus d'ampleur
et se complique. Le fût de la colonne a un diamètre uniforme
de haut en bas.

C'est l'ordre dorique « romain » qui a été copié par les


architectes de la Renaissance ou du Baroque.
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 23
L’Architecture Archaïque

Juste au sud-est de Naples se situe un ensemble de trois


Ordre Dorique temples grecs, appelé les temples de Paestum. Il se trouve
Les temples de Paestum dans l'ancienne cité gréco-romaine du même nom. Tous bien
préservés et construits dans un style archaïque dorique, ces
trois temples furent édifiés entre 460 et 530 av. J.-C.
Les temples d'Héra, de Poséidon et d'Athéna ainsi que
leurs environs sont désormais classés au patrimoine mondial
de l'UNESCO. Les visiteurs ne sont d'ailleurs autorisés qu'à
faire le tour des ruines, des cordes en défendant les entrées.
Le site archéologique de Paestum est avant tout
remarquable pour ses 3 temples grecs qui témoignent de
l'évolution de la maîtrise des proportions architecturales par
les habitants de Poseidonia.
Le site archéologique de Paestum

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 24


L’Architecture Archaïque
Ordre Dorique
Les temples de Paestum Le temple d'Héra I

Au sud, on trouve en premier le temple d'Héra I,


construit au milieu du 6ème siècle av. J.-C., c'est le temple le
plus ancien du site.
L'édifice, avec ses colonnes enflées et ses proportions
massives, est dédié à Héra: divinité de la terre féconde.

Il est doté de neuf colonnes en façade et de dix-huit


colonnes sur les côtés, l'ensemble mesure 24 54 m.

Il est deux fois plus grand que tous les autres temples.

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 25


Ordre Dorique
L’Architecture Archaïque
Les temples de Paestum

Le temple d'Athéna
Au nord de la cité, se trouve le temple d'Athéna , dont la
construction date de la fin du 6ème siècle av. J.-C.
Il conserve un caractère relativement massif hérité du temple
d'Héra I, mais présente un équilibre plus harmonieux, qui
annonce déjà la perfection du temps d'Héra II.

Le temple de Neptune « Second temple d'Héra »


Le temple de Neptune situé sur une petite élévation qui le
rend plus imposant encore, est un des temples les mieux
conservés du monde grec. Édifié au milieu du Ve siècle avant
J.-C., qui est probablement l'époque du plus grand
épanouissement de la cité de Poseidonia. Il considéré comme
l’aboutissement ultime du dorique. Véritable expression du
sacré pour les Grecs, du fait de l'équilibre des proportions.
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 26
L’Architecture Archaïque
Ordre Ionique

L’ordre ionique se distingue par une


préoccupation de l’esthétique.
Les colonnes sont plus élancés que celle de
l’ordre dorique. Son ornementation traduit
une réinterprétation de la nature de manière
abstraite.
Le mode ionique est plus mince et plus
élégant. Son chapiteau est décoré de spirales
(Un volute).
Le temple ionique se révèle plus élégant et
empreinte son vocabulaire ornemental à
l’art oriental. Certaines constructions
s’imposent à la fois par la richesse de leur Chapiteau Chapiteau
Dorique Ionique
décoration et l’importance de leurs
proportions.
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 27
L’Architecture Archaïque
Temple Artémision d’Ephèse
Le temple d'Artémis à Éphèse ou l'Artemision l'un des plus
importants sanctuaires d’Artémis, déesse grecque de la
chasse et de la nature sauvage.

Reconstitution du temple au
parc Miniatürk d’Istanbul. Construit par Théodore de Samos, Ctésiphon et Metagenès
et financé par le roi Crésus, il s’agissait d’édifier le temple le
plus vaste et le plus riche de Grèce.

Ensuite, sous sa forme hellénistique, il deviendra une


des sept Merveilles du monde.
Ruines du temple.
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 28
L’Epoque Classique
Le classicisme grec correspond à l’hégémonie d’Athènes
sur les autres cités grecques et s’achève avec la mort
d’Alexandre.
Athènes est devenue un brillant foyer de civilisation qui
exerce une hégémonie politique et culturelle sur l'ensemble
de la Grèce. Athènes, où une démocratie s'est mise en
place, occupe une place prépondérante sur les plans
politique et artistique: apogée des moyens d’expression.

Affaiblie à la fin du IVème siècle par des luttes incessantes


entre cités, la Grèce tombe sous la domination du roi de
Macédoine, Philippe II en -338 : au IVe siècle la Macédoine
est l’état grecque le plus puissant.
Entre -336 et -323, son jeune roi Alexandre le Grand,
conquiert un immense empire (l’empire perse depuis les
rives de la Méditerranée jusqu’à l’Indus: voir carte) et donne
ainsi une extension considérable au monde grec.
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 29
L’Architecture Classique
L’architecture classique exprime la vie de la cité, en
particulier au travers de l’Acropole et le Parthénon.

Caractéristiques de l’architecture grecque classique :

• Une grande partie du travail des architectes réside dans la


recherche et la résolution des problèmes structurels.
• Il s’agit notamment de procéder à des rectifications des
effets d’optique pour accentuer l’harmonie de
l’architecture.
• Les différentes parties du temple sont calculées sur la
base d’un ratio directement issu du rayon moyen d’une
colonne.
• L’application de ce modèle mathématique a pour effet de
corriger les déformations optiques qui rendent par
exemple le temple trop écrasé.
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 30
L’Architecture Classique
Premier Classicisme
On distingue :
Dès 447 avant J.-C débute la construction du Parthénon à
- Le premier classicisme (Ve siècle); Athènes. Les historiens de l’art s’accordent à dire que
- Le second classicisme (VIe siècle). l’édifice incarne l’apogée du premier classicisme.

- L’ordre dorique et les éléments ioniques sont associés. Un


nouveau modèle original de l’architecture est né. Il
combine la robustesse dorique et l’élégance ionique.
- Le temple repose à un soubassement de trois gradins.
- l’utilisation des colonnes dans une structure périptère
permet de combiner l’impression de force et de légèreté.
- Des corrections optiques par des artifices formels ( axes
de colonnes inclinées, différences d’écartement… ).
- Recours à la sculpture pour ornementer les édifices.

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 31


L’Architecture Classique
Premier Classicisme
Le sanctuaire du Parthénon ( -447/ -438 )
Construit sur l’Acropole, il symbolise la période
d’harmonie architecturale. Il est constitué de plusieurs
parties :
1. Le vestibule ( Pronaos );
2. Le sanctuaire ( naos ou cella ) où se trouve la statue de la
déesse Athéna ( 3) ;
Vue Nord-Ouest du Parthénon
Le vestibule postérieur ( Opisthodome ) qui se trouve
derrière le Naos destiné à recevoir les objets de culte.

1) Pronaos (côté est)


2) Naos
3) Statue d'Athéna
4) Parthénon (trésor)
5) Opisthodome (côté Ouest)
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 32
L’Architecture Classique
Second Classicisme

Au IVe siècle l’ordre corinthien


s’impose. Ce troisième ordre se distingue
par sa volonté de traduire la nature et
recours systématique à la feuille
d’acanthe. Son chapiteau est très raffiné.

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 33


L’Architecture Classique
Second Classicisme

Le temple de Zeus est le meilleur exemple du temple


corinthien.
Il est situé au pied de l’Acropole d'Athènes. C’est un temple
très vaste, d’ordre corinthien, dont il reste aujourd’hui 15
colonnes.

Ruines du temple Chapiteau corinthien temple de


Zeus à Athènes
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 34
L’Epoque Hellénistique
Les civilisations de la Grèce et de l'Orient se mêlent et
donnent naissance à la « Civilisation hellénistique » après
qu’Alexandre le Grand, le fils de Philippe II conquiert
l'Empire Perse. Mais À la mort d’Alexandre, ses successeurs
se partagent son empire.
Cette division du monde hellénistique facilite l’expansion de
Rome dans le bassin oriental de la Méditerranée: Le Sud de
l’Italie et la Sicile sont conquis au milieu du IIIe siècle.
La Grèce continentale devient une province romaine en 146
av. J.-C, , toutes les régions passent sous la domination
romaine. De cette union naîtra la civilisation gréco-romaine.
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 35
L’Epoque Hellénistique
Le dernier royaume hellénistique, celui
des Lagides en Egypte, est intégré dans
l’empire romain en 30 av. J.-C.

Pour autant, à l’ombre de la puissance


romaine, la culture hellénistique poursuit
son progrès dans tout le bassin
méditerranéen.

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 36


L’Architecture Hellénistique

L’architecture Hellénistique ne correspond pas seulement une évolution de style mais aussi à
un déplacement des centres de création de la Grèce continentale vers les royaumes orientaux.
De nouveaux cités comme Pergame, Milet ou Alexandrie affirment leur importance.

L’art hellénistique a longtemps été tenu pour une dérive de l’art classique. Les historiens de
l’art préfèrent insister sur l’élégance et le rendu du mouvement des œuvres de cette époque.
Contrairement aux époques antérieurs, l’architecture civile de pierres ( théâtres, portiques…)
apparaît clairement au cœur des réoccupations artistiques et urbanistiques.
Les perspectives s’enchaînent en suscitant un aspect somptueux.

L’architecture hellénistique ne renonce pas aux règles de symétrie mais il adapte ses préceptes à
tous les types de bâtiments dont les plans lui sont confiés : théâtres, bâtiments administratifs,
sportifs, et habitations privées.

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 37


L’Architecture Hellénistique
La ville de Pergame, par son plan apparaît comme un
parfait exemple de l’architecture de l’époque.

Le Théâtre de Pergame

Le théâtre de la cité royale de Pergame, un des plus


grands de toute l’Antiquité grecque construit au flanc de
l’acropole, possédait une des plus grandes capacités
d’accueil de l’époque avec près de 10 000 places. Sa
situation et ses spécificités architecturales ont contribué
à l'inscription de Pergame au patrimoine mondial de
Théâtre de Pergame, Turquie l’UNESCO.
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 38
L’Architecture Hellénistique
Le grand autel de Zeus et d’Athéna de Pergame
Il apparaît comme le plus brillant exemple de
l’architecture héllénistique. Un escalier monumental
(large de 20 mètres et haut de près de 6 mètres) mène à
une colonnade et à une large esplanade. Le mur qui clôt
l’esplanade sur trois de ses côtés est habillé de colonnes
doriques qui révèlent le goût des architectes pour
l’utilisation d’ordres différents.
A la rigueur dorique s’ajoute la
finesse de la sculpture
ornementale. L’ensemble
dégage une impression de
majesté et d’élégance. Le
dynamisme extrême de la
sculpture est tempérée par
l’ordonnancement très
Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 classique de l’architecture. 39
L’Architecture Grecque
Caractéristiques :
L’ensemble architectural grec est caractérisé par la
superposition d’un soubassement en forme de gradins, d’une
colonne composée d’une base, d’un fût et d’un chapiteau
supportant un entablement constitué d’une architrave, d’une
frise et d’une corniche surmontée d’un frotton.
Trois ordres différents décorent les chapiteaux des colonnes:
L’ordre dorique est composé moulure simple.
L’ordre ionique déploie deux volutes infléchies et
symétriques.
L’ordre corinthien est décoré de feuilles d’acanthe.
Les Grecs ont été influencés par les constructions
égyptiennes qui utilisent la colonne et l’entablement pour les
temples. Mais à la différence des égyptiens, ils laissèrent les
colonnes visibles de l’extérieur.

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 40


L’Architecture Grecque
Savoir reconnaître les colonnes
Les caryatides
Une caryatide est une statue de femme souvent vêtue
d'une longue tunique, soutenant un entablement sur sa
tête ; remplaçant ainsi une colonne. les Caryatides
apparaissent essentiellement sur les édifices d'ordre
ionique.

Les caryatides mêlent


le sentiment de
robustesse de la
colonne à la souplesse
de la figure humaine.

Les Cariatides à l'entrée de l'Érechthéion


Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 41
L’Architecture Grecque

Enfin, c’est dans le répertoire grec que vont puiser les


architectes de la Renaissance occidentale pour donner lieu
à la naissance de l’architecture moderne, suivant les pas
des architectes romains.

Histoire et Théorie de l’Architecture – S1 42

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