Memoire de Fin D'Etudes: Pour L'obtention Du Diplôme D'ingénieur D'etat en Hydraulique
Memoire de Fin D'Etudes: Pour L'obtention Du Diplôme D'ingénieur D'etat en Hydraulique
Memoire de Fin D'Etudes: Pour L'obtention Du Diplôme D'ingénieur D'etat en Hydraulique
THEME :
Présenté par :
MANCER Nassima
Devant les membres du jury
Nom et prénoms Grade Qualité
B. BENLAOUKLI Professeur Pré sident
M.D. BENSALAH M.C.B Examinateur
E. OSMANI M.A.A Examinateur
A. ZEROUAL M.C.A Promoteur
Dédicace
Mohamed et Dehbia pour leurs soutien, patience, amour et leurs sacri ices
durant mes études et durant ce projet. Je vous dois ce que je suis aujourd’hui
pour rester votre ierté et ne jamais vous décevoir. Que dieu le tout puissant
Merci !
Nassima
Remerciements
Résumé
Ce mémoire a pour but de dimensionner et étudier un ouvrage hydraulique dont le rôle est de
protéger la ville d’ANNABA contre les inondations, il s’agit d’un barrage poids écrêteur de
crues en BCR (Béton Compacté au Rouleau) situé sur l’oued de BOUHDID. Pour ce faire une
étude hydrologique très détaillée a été établie résumant les aspects morphologiques et
pluviométriques du bassin versant alimentant l’Oued Bouhdid obtenu à l’aide du logiciel
ArcGis afin de déterminer le débit fréquentiel de période de retour 100ans. Par la suite le débit
laminé et la hauteur du barrage ont été déterminé s’appuyant sur l’étude de régularisation et de
laminage des crues. Et enfin, l’étude de stabilité du barrage a été assurée par un calcul manuel
en équilibre statique et un calcul numérique basé sur la modélisation en élément finis en utilisant
le logiciel Plaxis 2D.
Mots clés : barrage poids, écrêteur, ArcGis, débit laminé, équilibre statique, modélisation
numérique, Plaxis 2D.
Abstruct
This thesis aims to size and study a hydraulic structure whose purpose is to protect the city of
ANNABA from floods. It is a flood control gravity dam made of Roller-Compacted Concrete
(RCC) located on the Bouhdid river. To accomplish this, a highly detailed hydrological study
was conducted, summarizing the morphological and rainfall aspects of the watershed feeding
the Bouhdid River, obtained using ArcGIS software to determine the 100-year return period
flow. Subsequently, the laminar flow rate and dam height were determined based on the flood
regulation and control study. Finally, the dam's stability study was ensured through manual
static equilibrium calculations and numerical analysis based on finite element modeling using
Plaxis 2D software.
Keywords : gravity dam, flood control, ArcGIS, laminar flow, static equilibrium, numerical
modeling, Plaxis 2D.
Table des matières
Introduction générale ……………………………………………………………………1
Les inondations sont les phénomènes naturels les plus courants affectant aujourd'hui
presque toutes les régions du monde (Kvočka et al., 2018). Elles sont considérées parmi les
catastrophes naturelles les plus coûteuses en termes d'impacts humains et matériels (Fu et al.,
2014). La gravité et la fréquence des inondations, au cours des trois dernières décennies, ont
considérablement augmenté dans de nombreux pays méditerranéens (Tsakiris et al., 2009).
Dans ces régions, les inondations se produisent le plus souvent à la suite de pluies abondantes,
courtes et localisées sur de petits bassins versants produisant une augmentation rapide du niveau
de l'eau dans la rivière (Moramarco et al., 2005).
L'Algérie, l'un des pays du sud de la Méditerranée, est caractérisée par un climat semiaride à
aride sur la majeure partie de son territoire (Zeroual et al. 2019). La région a été témoin
de nombreuses inondations destructrices rapides et éclair au cours des 50 dernières années, les
plus destructrices se produisant dans la zone nord (Llasat et al. 2010). De même, la ville de
Annaba, wilaya de Annaba, à connue plusieurs inondations qui se manifestent de façon
catastrophiques, constituant ainsi une contrainte majeure pour le développement économique
et social.
Les barrages construits en Béton Compacté au Rouleau (BCR) sont généralement de type
barrage-poids. Leur mode de fonctionnement demeure similaire à celui des barrages-poids en
Béton Conventionnel Vibré (BCV), où l'équilibre est maintenu par le poids de la structure,
quelle que soit la combinaison de charges considérée. En raison de la rigidité du béton utilisé,
il est impératif de construire ce type d'ouvrage sur des fondations rocheuses de qualité, telles
que le gneiss, afin de prévenir d'importantes déformations dans le corps du barrage dues à des
tassements, et pour garantir que la résistance au cisaillement du substrat rocheux soit adéquate.
A l’instar de tous les barrages existants qui ont pour vocation l’alimentation en eau potable
d’une région ou son irrigation, il existe également le barrages écrêteur qui est une des solutions
adoptées pour lutter contre ces phénomènes naturels afin de protéger n’importe quelles villes,
ce dernier est l’une des solutions les plus récentes et qui devient de plus en plus fréquentes.
Dans cette perspective, le but de notre travail est d’étudier l’hydrologie, la régularisation, le
laminage des crues, et la stabilité du barrage écrêteur de l’Oued Bouhdid.
Pour atteindre l’objectif visé et mener à bien notre travail une méthodologie de travail est
suivi qui se subdivise en cinq chapitres. Le premier chapitre décrit dans un premier temps les
1
différentes définitions et types d’inondations, crues et barrages en béton ainsi que leurs
avantages. Le second dresse une nomenclature des caractéristiques géographique, géologique,
hydrologique, climatique, de la région d’étude en se basant sur les données recueillies dans les
établissements concernés et présente également le projet d’étude. Le troisième chapitre a pour
objectif de présenter d’abord, les caractéristiques physiologiques et géomorphologiques du
bassin versant en question à l’aide du logiciel Arc Gis, dans le deuxième volet, on entamera
une étude hydrologique qui sert à prévoir les débits des crues d’Oued Bouhdid correspondants
aux différentes périodes de retours. Cette étude est basée sur une analyse statistique
fréquentielle de la série des débits disponibles en utilisant le logiciel HYFRAN. Le quatrième
chapitre englobe l’étude de régularisation et du laminage des crues qui consiste à déterminer
le volume utile du barrage, le débit maximum déversé pour une période de retour de 100ans,
côtes caractéristiques et la hauteur du barrage, en utilisant les résultats issus de l’étude
hydrologique. Et enfin dans le dernier et cinquième chapitre l’étude de stabilité sera étudiée
suivant deux étapes de calcul, un calcul manuel basé sur l’équilibre statique et un calcul
numérique fondé sur la discrétisation du barrage en un maillage en éléments finis à l’aide du
logiciel Plaxis 2D, où les contraintes et les déplacements sont évalués en chaque nœud du
maillage.
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Chapitre I
Recherche bibliographique sur les
inondations et les barrages
Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
I.1 Introduction
Evénement récurrents partout dans le monde, les inondations constituent le risque naturel
majeur le plus répondu sur le globe. L’Algérie est l’un des pays les plus confrontés aux
phénomènes de crues et d’inondations qui se manifestent de façon catastrophique constituant
ainsi une contrainte majeure pour le développement économique et social. Cependant pour faire
face aux risques d’inondations les barrages écrêteurs sont l’une des solutions les plus adaptées.
Ce chapitre est consacré essentiellement aux différentes définitions concernant les inondations
et les barrages en général, particulièrement les barrages en béton.
I.2 Définitions
I.2.2 La crue
La crue est un phénomène naturel et saisonnier qui correspond à une augmentation rapide et
temporaire du débit d’un cours d’eau qui ne provoque pas de perturbations majeures lorsque
son ampleur est modérée, résultant d’un événement météorologique comme de fortes pluies ou
la fonte des neiges. Autrement dit la crue qualifie un gonflement brusque de l’hydrogramme dû
à l’augmentation du débit d’une rivière, d’un oued ou de l’onde de tout cours d’eau. Elle est
caractérisée par quatre paramètres :
Le débit ;
La hauteur d’eau ;
La vitesse d’écoulement ;
La durée.
En fonction de l'importance des débits, une crue peut être contenue dans le lit mineur du cours
d'eau, ou déborder dans son lit moyen ou majeur. Par ailleurs, les caractéristiques des
précipitations (extension, intensité, durée) et des bassins versants peuvent donner lieu, selon les
cas, à trois types de crues caractérisées en fonction du mode de propagation de l'onde de crue :
Les crues simples (pluies intenses de courte durée affectant généralement l'ensemble du
bassin) ;
Les crues multiples (précipitations se succédant à un intervalle de temps inférieur au
temps de réponse le plus long du bassin, ou pluies de longue durée) ;
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
On peut distinguer plusieurs types d’inondations, celles provoquées par des crues à cinématique
lente (inondations de plaine, remontée de nappe) et celles générées par des crues à cinématique
rapide (crues torrentielles, ruissellement). (Ledoux. B, 2006).
I.3.1.1 Les inondations par débordement direct (débordement des plaines)
Les inondations de plaines sont causées par une série pluviale océanique abondante et prolongée
d’une intensité modérée. Le sol absorbant ces pluies est caractérisé par une faible capacité de
ruissellement (lent à déclencher) sur des bassins versants moyens à grands (supérieur à
500𝑘𝑚 ). Par accumulation d’eau, dépassant sa capacité, le cours d’eau déborde, l’écoulement
sort du lit mineur pour occuper les terres adjacentes.
I.3.1.2 Les inondations par remontée des nappes phréatiques
Il s’agit des inondations par débordement indirect qui se manifestent par la remontée de la nappe
phréatique qui affleure en surface et/ou par l’intrusion d’eau divers réseaux d’assainissement.
(Merabet. A, 2006). Les désordres associés à ce type d’inondations provoquent un désordre
sous les bâtisses, l'ennoyage des ouvrages souterrains, tassements de remblai, des glissements
de terrain, des perturbations sur les réseaux publics, des pressions sous les constructions.
(Boubchir.A 2007).
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
Annaba est l’une des wilayas les plus touchées par le risque d’inondations en Algérie, dans ce
qui suit on présente un bref aperçu de quelques inondations survenues à Annaba
Du 27au 29 Mars 1973
Pluies exceptionnelles généralisées à l’Est algérien (pluie journalière de 166.2 mm enregistrée
à Annaba) provoquant des inondations catastrophiques dans plusieurs wilayas de l’est du pays.
11 Novembre 1982 :
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
Des pluies orageuses violentes localisées à Annaba aux Monts de L’Edough sur quelques
Kilomètres seulement (la pluie enregistrée du 10/11 au 11/11/1982 est de 167 mm à l’Edough
et 160 mm à Seraidi) et intenses (35 mm en l’espace de 40 minutes) à Seraidi engendrèrent de
fortes crues des oueds Bouhdid, Forcha et Aneb.
29 Décembre 1984 au 01 Janvier 1985 :
Pluies exceptionnelles (plus de 250 mm en 04 jours et 195 mm en 01 journée) généralisées sur
toute la région de l’Est Algérien provoquant des inondations très catastrophiques dans les
wilayas de : Jijel, Constantine, Skikda, Guelma, Annaba et El Tarf.
04 Avril 1996 :
Inondations catastrophiques dans les wilayas d’Annaba qui ont engendrées 05 morts et 10
blessés.
27 Janvier 2019 :
Les pluies diluviennes, qui se sont abattues dans la wilaya d’Annaba, ont inondé plusieurs
quartiers, notamment ceux de Sidi Amar et de la zone industrielle d'El Hajdar où le niveau d'eau
a atteint par endroit jusqu'à 2 mètres. Les intempéries ont engendré la mort de trois personnes.
Les inondations constituent un risque majeur sur le territoire national. En effet Le risque
d’inondation peut être défini comme la conséquence de deux composantes : l’eau qui peut sortir
de son lit habituel d’écoulement et l’homme qui s’installe dans l’espace alluvial pour y
implanter toutes sortes de constructions, d’équipements et d’activités.
Pour assurer une protection contre les inondations plusieurs procédés sont possible tel que : le
rééquilibrage du cours d’eau, la correction torrentielle, les digues de protection contre les
inondations, le canal de dérivation, les épis, les banquettes, le barrage écrêteur, etc. Dans notre
cas la solution était de s’orienter vers un barrage écrêteur.
I.4 Généralités sur les barrages
I.4.1 Définition
Les barrages sont par définition des ouvrages hydrotechniques qui barrent sur toute la largeur
une section d’une vallée et créent ainsi une cuvette artificielle géologiquement étanche (Schleiss
et Pougatsch, 2011). De manière générale et dans la plupart des cas, la hauteur du barrage
dépasse le niveau d’eau atteint par les cours d’eau en période de fortes crues. (ANTON J et al
,2011).
Est considéré comme grand barrage tout ouvrage d’une hauteur d’au moins 15ùètres et dont la
retenue d’eau est supérieure à 3millions de m (ANCTIL, 2008).
Le rôle d’un barrage est de retenir temporairement l’eau, soit pour créer une chute et donc
permettre le captage d’une énergie (barrage hydroéléctrique), soit pour permettre une
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
dérivation, soit pour créer une réserve d’eau disponible en de besoin (irrigation ou soutien
d’étiage), soit encore pour écrêter les crues. Le plus souvent, le barrage doit remplir plusieurs
de ses fonctions, en partie antagonistes. (Livre hydrologie continentale ; Armand Colin).
La vocation de ces ouvrages est de créer des réserves d’eau superficielles (retenues), en obturant
localement le cours de vallons jusqu’à une cote adaptée (barrages) Les barrages ont deux rôles
principaux. D’une part stocker les apports d’eau afin de
répondre aux besoins vitaux et économiques des populations :
Approvisionnement en eau potable et industrielle ;
Irrigation ;
Génération de l’électricité ;
Développement touristique et de loisirs ;
Régularisation en vue de la navigation ;
Recharge des nappes phréatiques ;
D’autre part, ils assurent une protection contre les effets destructeurs de l’eau :
Rétention des sédiments charriés ;
Protection contre les avalanches ;
Rétentions des glaces en pays nordiques ;
Fonction d’écrêtement comme dans notre cas du barrage Bouhdid
Les barrages écrêteurs sont par définition des ouvrages hydrotechniques implantés en travers
d’un thalweg ( fig.I.7) et ont pour objet de stocker temporairement un certain volume dans le
lit du cours d’eau à l’amont pour protéger l’aval, de façon à diminuer le débit de pointe de la
crue aval. Ils sont souvent l’un des éléments d’une stratégie de ralentissement dynamique des
crues à l’échelle d’un assin versant entre amont/aval et secteurs urbains/ruraux selon le schéma
suivant :
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
Figure I.8 : Schéma illustrant avant d’aménager un barrage écrêteur et son fonctionnement dans
plusieurs cas (SMAGGA)
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
Introduction
A part quelques exception (p.ex. Barrages en rivières), les barrages en béton sont le plus souvent
fondés sur une fondation rocheuse, de module de déformation élevé. Comme l’illustre la figure
3.1, on distingue trois grandes familles de barrages en béton, chacune comportant un certain
nombre de sous-familles.
Un barrage rigide nécessite une fondation rocheuse de bonne qualité. Cette règle s’annonce
restriction pour les petits barrages voûte qui nécessite une fondation peu déformable. Pour les
barrages à profil poids il est possible dans une certaine mesure d’adapter le profil à la qualité
de la fondation par adoucissement du profil. (Gartner et al 1989)
La deuxième exigence pour construire un ouvrage rigide est de disposer dans des conditions
économiques acceptables, de granulats de bonne qualité nécessaire à sa construction. Ces deux
exigences sont d’ailleurs souvent satisfaites simultanément (Gartner et al 1989).
La construction de barrage en maçonnerie n’est plus utilisée, principalement du fait qu’elle
exige une forte main d’œuvre. Mais cette technique reste opérationnelle dans certains pays
(chine, Inde, Maroc, Afrique, Sahélienne…) pour les petits barrages. (Gartner et al,1989).
Les barrages en béton ont des points en commun. D’une part l’ouvrage est constitué de béton
de masse, non armée, mis en place à une cadence élevée avec des moyens fortement mécanisés.
D’autre part, de manière générale, la géométrie est optimisée de sorte à éviter les forces de
tractions dans le béton en quelques points pour des conditions normales d’exploitation.
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
réunies, le barrage voute présente des avantages importants (permet d’économiser un volume
important de béton) par rapport aux autres types de barrages.
On distingue les barrages –voutes à simple courbure et les barrages-voutes à doubles courbures.
I.5.1.2.1 Barrage voûte à simple courbure
On appelle un barrage-voute à simple courbure un barrage dont le profil est développé selon un
axe curviligne identique du pied au couronnement.
(a)Barrage à rayon constant et épaisseur
(a) Barrage à rayon constant et épaisseur (b) voûte à simple courbure à rayon
(c) Barrage à angle constant et rayon variable (d) Barrage à angle et rayon variables
Figure I.11 : Barrage voûte à simple courbure (staff.univ-batna2.dz)
Figure I.13 : Barrages –voutes à double courbure : Angle et ouverture des arcs (staff.univ-batna2.dz)
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
barrage-poids équivalent. Par contre la surface de coffrage est plus importante et la mise en
place du coffrage plus ardue.
On distingue plusieurs types de barrages à contrefort selon la forme même du contrefort. Sur la
section horizontale schématique de la figure I.13, on distingue clairement les deux zones du
contrefort d’un barrage à contrefort :
- La tête dont la largeur est de 12m à 14m. La tête du contrefort de la figure I.13 est appelée
tête élargie ou tête en forme de diamant. Cette solution est la plus répandue. Toutefois, d’autres
formes de tête sont parfois choisies et différentes solutions sont illustrées à la figure I.14. Les
têtes sont munies d’un gousset dans leur partie aval pour transmettre à l’amont les efforts de la
poussée de l’eau. Le changement de section est progressif pour favoriser la transmission des
efforts. Enfin, il faut noter qu’une bande d’étanchéité est située dans le joint entre deux têtes
juxtaposées.
Figure I.14 : Barrage à contreforts : profil-type et section horizontale (Livre les barrages Anton
J.Schleiss et Henri Pougatch).
- L’âme, dont l’épaisseur est le plus souvent constante est de l’ordre du tiers de la largeur de la
tête. Dans certains cas, l’âme élargie à l’aval pour diminuer les contraintes. Le changement de
sections doit alors être progressif pour limiter les concentrations de contraintes.
L’épaississement de l’âme à l’aval peut dans certains cas atteindre la largeur de la tête, de sorte
que le barrage forme à l’aval un parement continu. Ce masque aval peut être souhaité pour
rendre les contreforts plus résistants aux sollicitations dynamiques ou pour protéger l’âme des
effets du gel. La mise en place d’étrésillons horizontaux entre les âmes des contreforts est
également une mesure pour reprendre les efforts latéraux en cas de tremblement de terre.
Pour limiter encore le volume de béton, certaines solutions originales ont été développées pour
des cas particuliers :
- Les contreforts à dalles planes, mais ces ouvrages sont particulièrement sensibles aux séismes.
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
- Les barrages à voûtes multiples ou à dômes multiples, constitués de voûtes mince s’appuyant
sur des contreforts. Dans ce type d’ouvrages, les effets de températures provoquent des
contraintes de tractions importantes dans les voûtes, lesquelles doivent être armées en
conséquence.
Figure I.15 : Barrage à contreforts : différentes formes de la tête des contreforts : (a) à tête ronde ; (b)
à tête en forme de marteau ; (c) à tête en forme de T ; (d) à dalles planes. (Livre les barrages Anton
J.Schleiss et Henri Pougatch).
Parmi tous les types de barrages évoqués jusqu’à présent, ces deux derniers types constituent
certainement les ouvrages le plus légers. Pour assurer la stabilité au glissement du contrefort, il
est nécessaire de compenser le manque de charge verticales dû au poids propre par une
composante verticale importante de la poussée de l’eau. Cette force est mise en œuvre en
inclinant très fortement le parement amont du barrage, jusqu’à 100% (fig.I.17). Le barrage des
Marécottes (VS /1925 / H=19m) et le barrage d’Oberems (VS/1927/H=11m) sont deux
exemples de barrages à voûtes multiples construits en suisse (figI.18).
Figure I.16 : Barrage à contreforts de Lucendo (TI) H=73m (Traité de Génie Civil de l’Ecole
polytechnique fédérale de Lausanne)
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
Figure I.17 : Barrages voûtes multiples : profil-type et section horizontale (Traité de Génie Civil de
l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne)
Figure I.18 : Exemples de barrage à voûtes multiples : vue amont du barrage d’Oberems en vue aval
du barrage des Marécottes (photo H. Pougatsch)
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
Figure I.21 : Barrage poids compacté au rouleau de Rialp en Espagne, hauteur101m, année de mise en
service 1999 (photo A.Schleiss) (Livre les barrages, Anton J.Schleiss et Henri Pougatsh)
Les barrages en Béton Compacté au Rouleau sont généralement des barrage-poids. Le principe
de fonctionnement reste le même que pour un barrage-poids en BCV, à savoir que l’équilibre
est garanti par le poids de l’ouvrage et ce quel que soit le type de combinaison considéré.
Les critères de dimensionnement de cet ouvrage sont exposés comme suit : ils reposent sur la
limitation des contraintes en traction, en compression et sur le non-glissement de l’ouvrage.
- En raison de la rigidité du béton, il est nécessaire de réaliser ce type d’ouvrage sur des
fondations rocheuses (gneiss,) de bonne qualité afin d’éviter que les tassements n’entrainent
des déformations trop importantes dans le corps du barrage et que la résistance au cisaillement
du rocher soit insuffisante.
- La différence entre un barrage en BCV et un autre en BCR provient du type de matériau utilisé
et du mode de mise en place. Contrairement au BCV où des moyens classiques sont utilisés
pour la réalisation d’ouvrages en béton (grue pour le transport et vibration dans la masse), la
mise en place du BCR se fait avec des moyens de terrassements (transport par camion, réglage
au bouteur et compactage par rouleau vibrant lourd) par couches de quelques dizaines de
centimètres. Ce mode de réalisation nécessite des surfaces de travail importante (de l’ordre de
500 m²) afin de permettre la cohabitation de l’ensemble des engins de terrassements et que
ceux-ci puissent évoluer de façon optimale. La puissance de compactage utilisée permet ainsi
de réaliser des économies sur les quantités d’eau et de ciment nécessaire.
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
- Les constituants du BCR sont les mêmes que pour le BCV, à savoir, eau, liants, granulats,
adjuvants et additifs. Une des différences vient de la granulométrie maximale des granulats
utilisés (80 mm pour le BCV et 40 à 60 mm pour le BCR). Bien qu’une granulométrie plus
importante permet d’augmenter la résistance du matériau, à teneur en liant égale, elle favorise
également la ségrégation du béton, ce qui est défavorable dans le cas du BCR étant donné le
mode de mise en place. La quantité de liant utilisé est également moindre en raison de la plus
grande puissance de compactage utilisé. Cette moindre utilisation de la quantité de ciment
permet également de limiter la chaleur d’hydratation du béton et donc les contraintes
thermiques importantes qui existent dans des bétons de masse.
- L’une des spécificités des barrages en BCR est le nombre important de reprises. En effet, le
BCR est mis en œuvre par couches de quelques dizaines de centimètres ce qui va créer d’autant
plus de plans de faiblesse. Par exemple, pour des épaisseurs de couches de 0,3 m, il y aura plus
de 3 m² de reprise par 𝑚 de BCR mis en place. Ces reprises sont des points potentiels de
faiblesse vis-à-vis de la résistance au cisaillement, à la traction et vis-à-vis de la perméabilité.
En fonction du niveau de sollicitation attendu et des critères de conception, il s’agira de plus ou
moins bien traiter ces reprises. Celles-ci peuvent être définies par deux types de reprise
principale : reprise chaude et reprise froide qu’il est parfois difficile de distinguer.
Les paramètres qui vont permettre de définir le type de reprises sont entre autres la température
extérieure à la surface du BCR et le délai de recouvrement entre couches. Mais seul des essais
sur site avec les moyens qui seront utilisés sur le chantier permettront d’établir une limite
expérimentale plus précise entre les différents types de reprises.
- Le BCR n’est pas de nature un matériau très imperméable à moins d’augmenter la quantité de
liant, ce qui a pour conséquence un accroissement de son coût unitaire, réduisant ainsi l’un de
ces avantages les plus intéressants. Une autre solution consiste à étaler des couches de mortier
entre les reprises afin de garantir l’étanchéité, mais cette solution-là est également couteuse
puisqu’elle va pénaliser le rendement des moyens de production. La solution la plus simple et
la moins coûteuse consiste donc à mettre une étanchéité rapportée via la mise en place de
géomembrane sur le parement amont ou de mur en béton armé préfabriqué ou banché.
- L’avantage qui résulte du mode de mise en place et du type de matériau est également financier
puisque la rapidité d’exécution fait qu’il est possible de monter un massif de barrage avec une
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
vitesse d’environ 1 m par jour, réduisant d’autant les frais d’immobilisation du matériel et les
frais financiers du Maître d’Ouvrage.
- Les points délicats de la construction de ce type de barrage sont :
La résistance mécanique : notamment au cisaillement des surfaces horizontales de
contact entre deux couches superposées. Cette résistance dépend de plusieurs facteurs
(propreté du chantier, quantité de fines, ségrégation, température, temps écoulé entre la
réalisation de deux couches, etc.).
L’étanchéité du barrage : qui est, la plupart du temps, constituée par un masque amont
en BCV, ou pour des ouvrages modestes, par une membrane en matériaux plastiques.
Comme tous les barrages.
21
Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
- Exécution rapide,
- Emprise réduite par rapport au barrage-poids en BCV ;
- Mise en place sur grande surface par couches minces ;
- Faible coût de construction.
Particularités
- Requiert des fondations sur le rocher ;
- Mise en place et compactage identiques aux barrages en remblai ;
- Limitation des percolations par la mise en place d’un revêtement du parement amont ;
- Pas de système de refroidissement artificiel du béton ;
- Bonne résistance en cas de séisme ;
- Possibilité d’incorporer un évacuateur de crue de surface, des galeries de contrôle et des puits
contrairement au barrage en enrochements.
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Recherche bibliographique sur les inondations et les barrages Chapitre I
d) Barrage-voûte
Avantages
- Volume du béton faible ;
- Volume d’excavation relativement limité ;
- Faible sous-pressions sous la fondation ;
- Haute résistance aux séismes.
Particularités
- Contraintes importantes dans le béton ;
- Contraintes importantes dans le rocher sous la fondation ;
- Efforts transmis obliquement aux appuis latéraux ;
- Sensibilité limitée aux tassements (hyperstaticité) ;
- Echauffement durant la prise du béton pouvant nécessiter des mesures particulières ;
- Gradient de sous-pression sous la fondation importante ;
- Drainage des fissures des massifs d’appui devant être rigoureusement traité ;
- Difficultés d’intégration de l’évacuateur de crues dans le barrage.
I.6 Conclusion
Les crues sont des phénomènes hydrologiques caractérisé par un niveau d'eau anormalement
élevé dans un cours d’eau. La ville de Annaba est fortement confrontée à ce phénomène, ceci
dit une gestion efficace des crues est essentielle pour réduire leurs impacts sur les communautés
riveraines par des aménagements freinant la crue tel les barrages écrêteurs.
Ce présent chapitre résume les différents types d’inondations et divers types de barrages,
focalisé fortement sur les barrages en béton, en l’occurrence ceux bâti en béton compacté au
rouleau
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Chapitre II
Présentation du projet et de la zone
d’étude
Présentation de la zone d’étude et du projet Chapitre II
II
II.1 Introduction
La ville de Annaba est fortement confrontée aux risques d’inondations du fait qu’elle se situe
au pieds de l’Edough de forte pente. C’est pour cela que les autorités algériennes ont mis en
place un projet de construction d’un barrage écrêteur dans la cuvette de l’Oued Bouhdid qui
semblait nécessaire afin de résoudre le problème d’inondations répétitive et soulager d’avantage
les systèmes d’évacuations de Kef n’Sour et l’Oued Boudjemaa situés à l’aval, autrement dit
assurer l’assainissement de la zone côtière de la wilaya de Annaba et la dépollution des plages
du littoral. Ce présent chapitre a pour objet la présentation du projet ainsi que le site du projet.
26
Présentation de la zone d’étude et du projet Chapitre II
27
Présentation de la zone d’étude et du projet Chapitre II
La connaissance de la géologie du site d’un barrage s’avère primordiale en vue de son influence
sur l’hydrologie, le type du dépôt alluvionnaire.
Les massifs de L'Edough et de Bougantas sont des massifs métamorphiques cristallophylliens
composés essentiellement de gneiss et de micaschistes d'altération variable.
Figure II.3 : Carte géologique simplifiées du massif de l'Edough (Hadj Zobir et Laraba, 2005)
28
Présentation de la zone d’étude et du projet Chapitre II
La géologie du substratum rocheux a été analysée sur la base des carottes récupérées lors des
sondages de reconnaissances. Ces dernières montrent un passage gradué d'un rocher fortement
altéré à des roches plus saines à une profondeur plus ou moins importante.
Le rocher plus ou moins sain est formé de gneiss ouillés ou schisteux en profondeur, de couleur
grise parfois blanchâtre. A l'état sain, les gneiss sont durs, compacts, et à granularité moyenne
à grossière.
Dans le gneiss plus ou moins sain, les fissures sont généralement fermées avec parfois des traces
d’oxydation.
Figure II.4 : Exemples des classes d'altération AFTES AM1 à AM5 dans les sondages (APD)
29
Présentation de la zone d’étude et du projet Chapitre II
Les rives de l'oued Bouhdid sont composées de gneiss et/ou micaschistes dont la schistosité est
plus ou moins parallèle à la direction de la vallée et inclinée vers le Sud. Une fracturation plus
ou moins verticale a été relevée.
Ces terrains métamorphiques sont surmontés par des terrains meubles provenant de l'altération
de la roche. Le produit final de cette altération est un sable légèrement limoneux. Il n'y a pas de
transition franche entre le rocher et les altérations car il s'agit d'une altération graduée.
Une nappe a été mise en évidence en fond de vallée dans une zone d'alluvions et des venues
d’eaux ont également été repérées à l'interface entre terrains meubles et rocher altérés sur les
rives.
D'un point de vue géologique les cartes géologiques consultées montrent que les affleurements
dans la cuvette du barrage correspondent aux gneiss à grenats (Figure 2.7) et micaschistes de
l’unité inferieure.
Les visites du site ont également montré la présence en rives de masses issues de l'altération
des gneiss et en fond de vallée de terrasses alluviales issues également de l'altération des gneiss.
30
Présentation de la zone d’étude et du projet Chapitre II
L’Algérie est l’un des pays qui ont plus au moins été confrontés à l’activité sismique, ce qui
génère souvent de grands dégâts sur le plan économique et humain. Autrement dit, après chaque
mouvement important de la terre des pertes humaines et matérielles sont aperçues, non
seulement pour les individus mais également aux collectivités territoriales.
La wilaya de Annaba fait partie des zones plus au moins touchées par les tremblements de terre,
étant donné qu’elle se situe en zone sismique IIa. Relevons que la carte géologique d'Annaba
fait état de la présence possible d'une faille correspondant à l'axe de la vallée de l'oued Bouhdid
(annexe A).
31
Présentation de la zone d’étude et du projet Chapitre II
Figure II.8 : Vue satellitaire de la localisation du bassin versant de l’Oued Bouhdid (Google Earth)
32
Présentation de la zone d’étude et du projet Chapitre II
33
Présentation de la zone d’étude et du projet Chapitre II
Il est à constater que la variation annuelle est relativement faible. Les températures moyennes
n’ont qu'un écart de 10°C, les valeurs extrêmes présentent une différence de 23°C.
Figure II.10 : Répartition des températures mensuelles pour l’année 2022 et 2023 (meteoblue)
34
Présentation de la zone d’étude et du projet Chapitre II
II.3.3.5 Apports
Les apports moyens annuels ont étés évalués selon la formule régionale de Samie, qui permet
d'estimer une lame d'eau écoulée de 153mm. Sur cette base, l'apport annuel est estimé de l'ordre
de 2.28× 10 𝑚 .
II.3.3.6 Evaporation
De par sa fonction de laminage de crue, ce facteur ne présente pas d'intérêt dans le cadre de ce
projet. L'évaporation n'est donc pas étudiée.
Afin de réaliser cet ouvrage, deux variantes différentes ont été proposées :
Barrage poids :
- Béton vibré conventionnel ;
- Béton compacté au rouleau.
Digue en remblais :
- Etanchéité amont par un masque amont ou géo synthétique,
- Position de l'évacuateur de crue en rive ou porté.
Pour rappel, la fonction principale de l'ouvrage est de laminer les crues. Une fonction secondaire
est le maintien d'un lac permanent.
II.3.4.1 Critères de sélection
Afin de déterminer l'ouvrage le mieux adapté dans le cadre de Bouhdid, les variantes
précédentes ont été analysées en fonction des critères suivants :
- Volume de l'ouvrage ;
- Intégration paysagère ;
- Durabilité ;
- Résistance au séisme ;
- Comportement en crue ;
- Durée des travaux ;
- Disponibilité des matériaux de construction ;
- Complexité de mise en œuvre ;
- Intégration des organes hydrauliques ;
- Coût de l'ouvrage.
35
Présentation de la zone d’étude et du projet Chapitre II
Comparé à une digue en remblais, un ouvrage BCR est composé d'un volume nettement plus
faible. Les estimations volumétriques pour les deux variantes sont d'environ 300 000𝑚 pour
la digue et 60 000𝑚 pour le BCR.
Dès lors, la durée du chantier est aussi nettement raccourcie.
Au vu du volume nécessaire pour la digue, il est très probable de ne pas trouver suffisamment
de matériaux d'emprunt à proximité du chantier. Ceci entrainerait un surcoût de transport et des
nuisances importantes pour l'acheminement du matériau puisqu'il faut traverser des zones
urbaines.
Compte tenu du volume d'un tel ouvrage dans la vallée, la hauteur devrait être réhaussée pour
atteindre le même volume de stockage. L'emprise du barrage dans la vallée ne laisserait ainsi
plus d'espace autour.
La digue a aussi été écartée en raison des complexités qu'impliquent les organes hydrauliques.
En effet, puisque ce type d'aménagement ne supporte pas la submersion, une construction
particulière doit être prévue pour ces ouvrages. Pour la même raison, la gestion de l'Oued durant
la phase de construction se trouve fortement compliquée.
Au niveau de l'étanchéité de l'ouvrage, la digue nécessite des mesures constructives
particulières pour diminuer au maximum la fuite par le corps de l'ouvrage. Ces mesures sont
couteuses, ajoutent une complexité à la construction et peuvent nécessiter un entretien
(membrane Géosynthétique).
Les pressions interstitielles qui règnent dans le corps de l'ouvrage en remblai sont un critère
déterminant au dimensionnement. Elles peuvent provoquer de gros dégâts après une crue (peut
être assimilé à une vidange rapide). Un ouvrage en béton est constitué d'un parement amont
étanche sur une certaine épaisseur pour parer à tous ces risques.
D'un point de vue constructif, le risque d'un séisme est moins critique dans un ouvrage rigide,
surtout au vu des fortes accélérations potentielles. Dans le cas d'une digue, en cas de fort,
séisme, une liquéfaction du remblai ne peut pas être exclue. Toutefois, quel que soit la variante
choisie, les accélérations sismiques nécessitent des mesures constructives particulières.
Afin de départager les variantes en béton conventionnel et en BCR, les arguments suivants ont
été déterminants.
L'avantage du BCR réside en sa rapidité d'exécution. Or, cette cadence ne peut être atteinte que
si le volume et les surfaces de travail sont suffisamment importants pour permettre l'évolution
des machines de chantier de front. Dans le cas présent ce critère est rempli.
Au vu de la composition du BCR et de son faible dosage en ciment, un gain économique
important est réalisé sur la fourniture du matériau par rapport au béton conventionnel.
Toutefois, ce gain est en partie compensé par une installation de chantier plus importante.
Le faible dosage en ciment du BCR engendre moins de dégagement de chaleur durant la phase
de construction. Tandis qu'un béton conventionnel nécessite des mesures constructives
particulières (refroidissement artificiel, construction par étape), le BCR n'exige aucune
disposition particulière.
Les critères ci-dessus peuvent être résumés dans le tableau comparatif suivant. Chaque variante
a été notée sur une échelle de 1 à 3, où 1 est la plus mauvaise note et 3 la meilleure.
36
Présentation de la zone d’étude et du projet Chapitre II
II.4 Conclusion
L’Oued Bouhdid se situe dans la Wilaya d'Annaba, au Nord Est de l'Algérie. Il prend sa source
dans le massif de l'Edough et de Bougantas et se verse dans la mer via le canal Kef’Nsour. Ce
bassin versant appartient à une zone à climat tempérée méditerranéen à été chaud et sec avec
une pluviométrie annuelle de 660mm.
Après une étude géologique, on constate que la majeure partie du bassin dont notre barrage est
situé afin de mettre fin aux inondations est constituée par des terrains à nature lithologique
favorisant le ruissellement et la formation des crues. De plus notre zone appartient à la « Zone
II a » qui correspond à une région de sismicité plutôt élevé.
Et enfin, le barrage de Bouhdid est un aménagement d’une grande importance pour la ville de
Annaba, en plus de son objectif principal qui sera la rétention des crues afin d’éviter les
inondations dans la plaine (donc les dégâts matériels et des victimes dans la population), il
permettra la création d’un lieu de récréation sur la thématique de l’eau et de l’environnement et
aussi la gestion des flottants et du transport solide en assurant la maîtrise, voir l’exploitation
des sédiments.
37
Chapitre III
Etude Hydrologique
Etude Hydrologique Chapitre III
III
III.1 Introduction
L'hydrologie est une discipline scientifique qui se concentre sur la phase du cycle de l'eau qui
débute lorsque celle-ci atteint la surface terrestre. Elle englobe les précipitations, le
ruissellement et les eaux souterraines (Roche, 1963). Cette science est particulière en raison de
son regroupement de plusieurs sciences fondamentales diversifiées et vise à résoudre les
problèmes liés à la gestion des ressources en eau. Ainsi, l'étude hydrologique revêt une grande
importance dans la réalisation d'infrastructures hydrotechniques. Dans ce contexte, ce chapitre
a pour but de déterminer les principaux paramètres hydrologiques de la zone d'étude, en
délimitant le bassin versant de l’Oued Bouhdid dans la ville de Annaba à l’aide du logiciel
ArcGIS pour évaluer ces caractéristiques. L'objectif est d'estimer les périodes de retour et de
déterminer les débits de crue nécessaires à la conception de l'aménagement de l’oued, afin de
protéger la zone contre les inondations.
III.2 Bassin Versant :
L’évaluation du bilan hydrographique repose entièrement sur le concept du bassin versant, qui
désigne la surface drainée par un cours d’eau et ses affluents. Les cours d’eau naissent
généralement dans les zones à relief et recueillent les eaux de surface qui convergent vers le
point le plus bas du cours d’eau appelé exutoire. L’étude d’un bassin versant est cruciale afin
de comprendre le comportement d’une région spécifique, pour pouvoir évaluer les ressources
en eau disponibles et prendre des décisions éclairées en matière de gestion des ressources
hydriques et de préservation de l’environnement.
𝐿 = 5.056Km.
40
Etude Hydrologique Chapitre III
Avec :
Kh : Indice de compacité de Horton ;
𝑆 : Aire totale du bassin versant (𝐾𝑚 ) ;
𝐿 : Longueur du cours d’eau principal (Km).
Donc : 𝐾 = 0.63
Avec :
Kc : indice de compacité de Gravelius;
S : Superficie du bassin versant (𝐾𝑚 ) ;
P : Périmètre du bassin versant (Km).
Si : 𝐾 =1 bassin parfaitement circularisé
Si : 1 < 𝐾 <1.3 bassin ramassé
Si : 𝐾 >1.3 bassin allongé
Donc : 𝐾 = 1.1695 ≈ 1.17
D’où notre bassin est ramassé.
Coefficient d’allongement
Avec :
𝐿 : Longueur du cours d’eau principal (Km) ;
𝑆 : Aire totale du bassin versant (𝐾𝑚 ).
Donc : 𝐶 = 1.579
41
Etude Hydrologique Chapitre III
Rectangle équivalent
Il s'agit d'une transformation géométrique consistant à convertir le bassin versant en un
rectangle de dimensions L et l, tout en maintenant la même superficie. Cette méthode permet
de comparer les différents bassins versants en termes d'écoulement des eaux.
La longueur et la largeur du rectangle équivalent sont données respectivement par les relations
suivantes :
La longueur :
𝐾 𝑆 1.12
𝐿= 1+ 1−
1.12 𝐾
La largeur :
𝐾 𝑆 1.12
𝑙= 1− 1−
1.12 𝐾
On trouve :
𝐿 =5.43 km
𝑙 =2.99km
Tableau III.1: Tableau récapitulatif des paramètres hydromorphométriques du bassin versant de l’oued
Bouhdid.
42
Etude Hydrologique Chapitre III
43
Etude Hydrologique Chapitre III
Les données relatives à la répartition des surfaces élémentaires et leur cumul en fonction de
l'altitude ont été générées à l'aide du logiciel ArcGIS. Les résultats obtenus sont présentés dans
le tableau III.2.
Tableau III.2: Paramètres hypsométriques du bassin versant d’Oued Bouhdid
500
400
Surface cumulées(%)
300
200
100
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110
Surfaces Cumulées (%)
44
Etude Hydrologique Chapitre III
Caractéristiques altimétriques
Avec :
Elles sont obtenues en projetant le point qui équivaut au pourcentage voulu sur la surface
cumulée dans la courbe hypsométrique.
𝐻 % =420m
𝐻 % =830m
𝐻 % =110m
- Un récapitulatif des résultats de ces calculs est présenté dans le tableau suivant :
Tableau III.3: Caractéristiques altimétriques du bassin versant
45
Etude Hydrologique Chapitre III
L'indice de pente 𝐼 développé par Mr. Roche permet de calculer la pente moyenne en utilisant
les données réelles du bassin versant.
Il est calculé comme suit :
I = ∑ S (H − H )
Avec :
Donc : I =0.553%
Avec :
H %: Altitude de fréquence correspondante au 5% de la surface total (m) ;
H %: Altitude de fréquence correspondante au 95% de la surface total (m) ;
L : Longueur du rectangle équivalant (km).
Donc : I = 132.597m/km
46
Etude Hydrologique Chapitre III
Relief Valeur de Ig
1 Relief très faible Ig <0.002
2 Relief faible 0.002<Ig <0.005
3 Relief assez faible 0005<Ig <0.01
4 Relief modéré 0.01<Ig <0.02
5 Relief assez fort 0.02<Ig <0.05
6 Relief fort 0.05<Ig <0.1
7 Relief très fort 01<Ig
47
Etude Hydrologique Chapitre III
Donc : I = 439.041m/km.
Avec :
Hmin et Hmax : Altitude minimale et maximale (m).
𝐿 : Longueur du rectangle équivalent (km).
5- La pente du bassin versant
Elle est calculée comme suit :
𝐻 −𝐻
𝐼 =
𝐿
Où:
LTalwegs : Longueur de talwegs (km) ;
Hmax et Hmin : Hauteur maximale et minimale.
Donc : 𝐼 = 189.733𝑚/𝑘𝑚
6- La dénivelé spécifique
La dénivelée spécifique peut être utilisée pour établir des comparaisons entre les reliefs des
bassins versants, quelle que soit leur superficie.
Elle est donnée par la formule suivante :
𝐷 = 𝐼 × √𝑆
Donc : 𝐷 = 534.363𝑚
48
Etude Hydrologique Chapitre III
Tableau III.7 : Tableau récapitulatif des résultats de l’étude du relief du bassin versant de l’Oued
Bouhdid
49
Etude Hydrologique Chapitre III
La ramification d'un cours d'eau est établie en utilisant un système de numérotation qui dépend
de son importance, conformément à la classification de Schumm Strahler (1957). Voici
comment cela fonctionne :
- Tout cours d'eau sans affluent est classé en ordre 1.
- Lorsque deux cours d'eau de même ordre, noté "n", se rejoignent, le cours d'eau résultant est
classé en ordre "n+1".
- Si deux cours d'eau de différents ordres convergent, le cours d'eau résultant prend l'ordre le
plus élevé des deux.
En fin de compte, le bassin versant à l'ordre le plus élevé de ses cours d'eau, généralement
l'ordre de celui qui est le principal à l'exutoire.
50
Etude Hydrologique Chapitre III
𝐶 =𝐷 ×𝐹
Avec :
𝐷 : Densité de drainage ;
F : Densité hydrographique.
51
Etude Hydrologique Chapitre III
Avec :
2- Formule de Kiprich
.
L
T = 0.0663 × .
I
Avec :
T : Temps de concentration (h) ;
I : Indice de pente globale (%) ;
L : Longueur du cours d’eau principal (m).
3- Formule de Ventura
.
S
T = 0.1275
I
Avec :
𝑇 : Temps de concentration (h) ;
𝐼 : Pente du bassin versant (m/m) ;
52
Etude Hydrologique Chapitre III
4- Formule de Giandotti
4 S + 1.5L
T =
0.8 H −H
Avec :
𝑇 : Temps de concentration (h) ;
𝐿 : Longueur du cours d’eau principal (Km) ;
𝑆 : Surface du bassin versant (Km2) ;
𝐻 : Altitude moyenne du bassin versant (m) ;
𝐻 : Altitude minimale du bassin versant (m).
C’est les formules les plus recommandés pour le calcul du temps de concentration dans le nord
algérien, la valeur prise est la minimale entre les quatre.
53
Etude Hydrologique Chapitre III
54
Etude Hydrologique Chapitre III
III.4.1 Analyse fréquentielle des crues maximales annuelles avec la station hydrométrique
MIREBECK
L'analyse fréquentielle en hydrologie consiste à utiliser des méthodes statistiques qui se basent
sur des calculs probabilistes en se servant des données historiques des événements pour
anticiper leur probabilité d'occurrence à l'avenir. Cette approche permet d'évaluer les quantiles
pour différentes périodes de retour, notamment 5, 10, 20, 50, 100 et 1000 ans, après avoir
examiné plusieurs distributions de probabilité telles que la loi de Gumbel et la loi log-normale.
Pour assurer l’analyse fréquentielle on a élaboré l’ajustement de la série des débits maximales
de la série hydrométrique de la station MIREBECK d’Oued Seybousse en utilisant deux
modèles fréquentiels, l’un se basant sur la loi de Galton (Log Normale), l’autre fondé sur la loi
de Gumbel.
55
Etude Hydrologique Chapitre III
Tableau III.12 : Série des débits maximales annuels prise par la station 140601
III.4.1.2 Ajustements
a- Ajustement de la série à la loi de Gumbel
La loi de Gumel est fréquemment employée pour décrire la distribution des valeurs extrêmes.
En effet la loi double exponentielle est la forme limite de la distribution de la valeur maximale
d'un échantillon de n observations. Cette loi trouve une application pertinente dans la
caractérisation des maxima annuels, puisque le maximum annuel d'une variable est
généralement considéré comme le plus grand parmi les 365 valeurs quotidiennes, ce qui justifie
l'utilisation de cette loi pour modéliser les séries de maxima annuels.
56
Etude Hydrologique Chapitre III
57
Etude Hydrologique Chapitre III
σ : La variance calculée pour les précipitations observées sous l'échelle logarithmique, dont
la formule est la suivante : [formule de la variance].
59
Etude Hydrologique Chapitre III
𝛿 ln 𝑋 = ∑ ln(𝑋 ) + ln (𝑋) Si N≥ 30
Le logiciel HYFRAN a été utilisé pour ajuster la série de données à la distribution log-normale,
et les conclusions de cet ajustement sont synthétisées dans le tableau suivant :
Tableau III.15 : Résultats d’ajustement à la loi Log Normale.
60
Etude Hydrologique Chapitre III
61
Etude Hydrologique Chapitre III
Le test de khi carré (χ²) est généralement réalisé avec un seuil de signification α fixé à 5%, et il
utilise un degré de liberté γ = k − 1 − m, où k représente le nombre de classes et m le nombre
de paramètres de la distribution. (Touaibia, 2015).
La variable aléatoire χ², dont la distribution a été étudiée par Pearson, est définie par l'expression
suivante : [expression de la variable aléatoire χ²].
La distribution de la variable aléatoire χ² a été examinée par Pearson, et elle est caractérisée par
l'expression suivante :
(𝑛 − 𝜇 )
χ é =
𝜇
Avec :
𝑛 : Nombre d’observation contenue dans la classe i ;
𝜇 : Nombre d’observation théorique calculée dans la classe i.
NB : Ce test n’est significatif que si 𝜇 ≥ 5.
Les résultats obtenus par le test de khi carré ont été générés à partir du logiciel HYFRAN et
sont indiqués dans le tableau ci-dessous :
Tableau III.17 : Résultats du test de khi carré obtenus par HYFRAN.
Donc : En se basant sur les résultats issus du test du khi carré et de l'ajustement, il est possible
de conclure que la série des débits maximums annuels s'ajuste convenablement à une
distribution de type Log Normale.
Et pour conclure, le débit décennal a été déterminé comme suit :
62
Etude Hydrologique Chapitre III
On a : = .
𝑃% = 𝑎𝜇% + 𝑏
Avec :
63
Etude Hydrologique Chapitre III
𝑄 % = 𝑎𝜇 + 𝑏′
Où :
𝑎: Le Gradex de la pluie ;
Pour T= 10 ans : 𝑏 = 𝑄 − 𝑎. 𝜇
64
Etude Hydrologique Chapitre III
Figure III.6 : Graphe représentant l’ajustement graphique pour les pluies et droite d’extrapolation
pour les débits (Laborde, 2000).
III.4.2.4 Application
La station pluviométrique de Pont Bouchet (14 06 31) est exploitée afin d’appliquer la méthode
de GRADEX sur la série des Pjmax.
65
Etude Hydrologique Chapitre III
Donc :
12.462 × 3.6 × 24
𝑅 = = 52.575𝑚𝑚/24ℎ
16.248
𝑅 = 52.58 mm/24h
Extrapoler de la distribution des débits au-delà de 0.9 (T=10 ans) par une droite de pente
égale au GRADEX de la pluie : 𝑄 = 𝑎𝜇 + 𝑏 𝑏 =𝑄 − 𝑎𝜇
Avec : 𝜇= -ln(− ln(𝑓)) = − ln − ln 𝜇 = 2.25
Donc : b’= 3.084
Par conséquence : Q = 21.996 μ+3.084
On trace cette équation sur le même graphe que celui de l’ajustement des Pjmax, et pour
chaque période de retour on tire le débit correspondant en (mm) et on les exprime par
la formule (déjà cité).
66
Etude Hydrologique Chapitre III
160
140
Lame précipitée / écoulée [mm/24h]
120
100
80
60
40
20
0
-2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7
Variable réduite de Gumbel u [-]
précipitations observées Droite d'ajustement des pluies
Droite d'ajustement des débits
Figure III.8 : Graphe de l’ajustement des pluies et la droite d’extrapolation des débits.
C’est une courbe représentant l’évolution des débits en fonction du temps pendant la crue, il
permet d’estimer quelques caractéristiques relatives à la crue telle que, la forme, le volume,
temps de montée et temps de base, pour le tracé de l’hydrogramme, on utilise la méthode de
SOKOLOVSKY (Touaibia, 2005). Cette approche implique de tracer une courbe en utilisant
67
Etude Hydrologique Chapitre III
deux équations paraboliques distinctes, l'une pour modéliser l'augmentation du niveau de crue
(montée de la crue) et l'autre pour décrire la diminution subséquente du niveau de l'eau(décrue).
Pour les crues d’averses, c’est-à-dire les crues engendrées par la pluie, cette méthode prend :
Tableau III.19 : Valeur du coefficient de forme de l’hydrogramme de crue δ
140
120
100
Débit (m3/s)
80
60
40
20
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Temps (heures)
Figure III.9 : Hydrogramme de crue de la zone d’études pour différentes périodes de retour par la
méthode de Solovsky
Puisqu’il s’agit d’un aménagement (barrage) conçu afin de protéger la ville de Annaba
contre les inondations donc on opte pour une période de retour de 100ans
69
Etude Hydrologique Chapitre III
50.00
40.00
30.00
20.00
10.00
0.00
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Temps (heures)
Figure III.10 : Hydrogramme de la crue de projet pour une période de retour de 100ans.
III.5 Synthèse :
Au terme de ce chapitre consacré aux différents calculs pour déterminer les caractéristiques du
bassin versant qui exercent une influence sur le cours d’eau, et l’estimation du débit de crue
centennal ou millennale, on constate que :
- Les débits maximums annuels suivent une distribution conforme à la loi Log Normal.
- Le débit de crue optimal est évalué à 67 mètres cubes par seconde.
Ces deux estimations sont essentielles pour la l’aménagement adapté aux conditions de l’Oued.
70
Chapitre VI
Etude de régularisation et de
laminage des crue
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
IV
IV.1 Introduction
Dans ce chapitre, on cherche à déterminer le volume mort du barrage, la capacité optimum de
stockage, le niveau normal du barrage et son niveau normal à la côte du déversoir, le débit
laminé ainsi que la charge déversée, sans tenir compte de l’estimation des pertes d’eau dues à
l’infiltration et à l’évaporation car elles ne présentent pas d’intérêt dans le cadre de ce projet.
Mois Sept Oct Nov Déc Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juillet Août
A(ℎ𝑚 ) 0.10 0.26 0.35 0.35 0.32 0.25 0.25 0.19 0.12 0.05 0.01 0.03
0.25
0.20
0.15
0.10
0.05
0.00
Sept Oct Nov Déc Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juillet Août
Mois
73
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
Avec :
A0 : Apport moyen annuel.
T : temps d’une année en seconde.
Donc : 𝑀 =72.298l/s
74
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
Une partie des sédiments transportés vers la retenue traverse cet espace, tandis qu'une autre
partie s'accumule. On peut présumer que le transport par charriage constitue entre 10 % et 30
% de la quantité totale de sédiments apportés, et que la totalité de ces sédiments par charriage
se dépose dans la retenue. Les sédiments solides transportés en suspension dans la retenue sont
principalement issus de la dégradation du gneiss, qui contient principalement du sable.
Compte tenu de la compacité de la retenue, on peut supposer qu'entre 10 % et 35 % des
sédiments solides en suspension s'écoulent en aval du barrage. Dans ces conditions, les volumes
moyens annuels de sédiments accumulés dans le barrage varient entre 1700 mètres cubes et
2800 mètres cubes par an.
Avec :
- 𝐸 : Erosion(t/km²/an)
- S : surface du bassin versant (km²)
- T : temps d’exploitation (10ans, 50ans)
- 𝛾 : poids spécifique des sédiments (1.3 à 1.6 tonne/m3)
En ce qui concerne l'évacuation des sédiments de la retenue, voici les estimations pour
différentes fréquences :
- Pour une fréquence d'évacuation de 50 ans, le volume mort peut être estimé à environ 100 000
mètres cubes, avec une fourchette de 80 000 à 140 000 mètres cubes.
- Pour une fréquence d'évacuation de 10 ans, le volume mort peut être estimé entre 20 000
mètres cubes, avec une fourchette de 15 000 à 30 000 mètres cubes.
IV.5 Gestion des sédiments par une plage de déposition
Le projet envisage la mise en œuvre d'un lac d'agrément de l'ordre de l'hectare et de quelques
dizaines de milliers 𝑚 d'eau. Que l'on considère une période d'accumulation de 10 ou 50 ans,
les apports solides déposés dans la retenue rempliront rapidement ce lac d'agrément.
Pour résoudre ce problème et exploiter pleinement le site, nous recommandons l'aménagement
d'une zone de dépôt des matériaux en amont du lac d'agrément. Cette zone de dépôt sera
accessible afin de permettre l'extraction du matériel.
En évaluant approximativement les proportions de matériaux charriés, transportés par
suspension et déposés ou en transit (voir Figure IV.2), nous pouvons estimer les volumes de
sédiments accumulés à la fois dans la zone de dépôt et dans le lac d'agrément.
75
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
Figure IV.2 : Répartition des apports solides et des dépôts entre la plage de dépôt et le lac d'agrément
par rapport aux apports amont
76
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
Où :
S ∶ Surface du plan d’eau correspondant à la courbe de niveau h (m²) ;
S ∶ Surface du plan d’eau correspondant à la courbe de niveau h (m²) ;
∆h : Différence d’altitude entre les deux courbes de niveau successives ;
V : Volume d’eau correspondant à la courbe de niveau h , en 𝑚 .
Les données topographiques préalablement traitées ainsi que le volume correspondant à chaque
altitude, essentielles à la création des courbes bathymétriques, sont répertoriées dans le tableau
ci-dessous.
77
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
Tableau IV.2 : les données topographiques et le volume nécessaires pour le tracé des courbes capacité,
surface et hauteur.
78
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
75
70
Altitude(m)
65
60
55
50
0 200000 400000 600000 800000 1000000
Volume
140
120
100
80
Surface(*1000 m2)
60
40
20
0
0 200000 400000 600000 800000 1000000
Volume(m3)
75
70
Altitude(m)
65
60
55
50
0 50000 100000 150000
Surface(𝑚2)
- Ces courbes permettent d’évaluer le niveau normal de la retenue ainsi que sa surface.
- Le volume utile est de l’ordre de : Vu= 537 757𝑚
- Vu que le volume mort a une fourchette de 80 000𝑚 à 140 000𝑚 , alors on peut l’estimer à
85 000𝑚 pour une fréquence d’évacuation de 50ans.
79
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
Parmi les modèles hydrologiques, le plus connu est le modèle de Muskingum, qui est
probablement la méthode la plus utilisée (Chow, 1959).
Cette méthode s’inscrit dans les méthodes de calcul des crues, dites à coefficients, elle est
proposée par McCarthy, en 1938, pour la rivière Muskingum, aux Etats-Unis (rivière de l'Ohio
aux États-Unis d'Amérique) (Musy et al, 2009).
Dans le contexte du modèle de Muskingum, il est clair que l'importance réside dans la
disponibilité de méthodes simples et pratiques pour analyser la propagation qui traite un bief
du cours d'eau pour un modèle linéaire dans un tronçon linéaire. Cette approche diffère de celle
utilisée pour étudier un réservoir. En plus de l'équation de continuité, ce modèle intègre une
équation qui permet de calculer le volume stocké dans le lit de la rivière. De plus, il fait appel
à des constantes empiriques, K et X, qui sont déterminées expérimentalement au moyen
d'observations et d'essais successifs préalables.
80
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
La méthode de Muskingum a été largement soutenue par les apports de Cunge (1969) qui a
donné une explication aux constantes K et X.
- Conception de base et formulation
Le mouvement de l’eau durant une période de crue dans un tronçon de rivière ou d’égout obéit
aux équations de Saint-Venant. Ces équations traduisent la conservation de la masse et de la
quantité de mouvement le long d’un tronçon orienté selon la direction principale d’écoulement
X. L’équation de la quantité de mouvement se présente comme suit :
+ +gA = gA (S − S ) + q (IV.7.1.1)
+ =q (IV.7.1.2)
En plus des notations habituelles, q désigne dans ces équations le débit latéral par unité de
longueur du tronçon de rivière, débit qui entre dans le tronçon ou en sort. La signification des
cinq termes de l’équation (IV.7.1.1) est la suivante :
a) Le terme (1) représente l’accélération temporelle locale. Plus précisément, il rend compte de
la vitesse de la variation du débit durant la crue. A titre d’exemple, si le débit de crue augmente
de 1𝑚 /𝑠 à 2𝑚 /𝑠 en une heure, ce terme vaut (2𝑚 /𝑠 - 3𝑚 𝑠)/3600s= 0,000277𝑚 /𝑠 .
L’importance relative de ce terme, qui en l’occurrence est faible, doit être comparée avec celle
des autres termes apparaissant dans l’équation.
b) Le terme (2) représente l’accélération convective qui peut exister quand il y a un changement
dans la géométrie (élargissement, rétrécissement). En absence de changement de section ce
terme peut être négligé.
c) Le terme (3) traduit le bilan des forces de pression dues au changement de la profondeur y
avec l’abscisse x.
d) Le terme (4) exprime les forces de gravité (𝑆 ) et les forces de frottement (𝑆 ).
81
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
I−O= (IV.7.1.4)
Où :
I (INPUT ou Inflow) désigne le débit d’entrée 𝑄 .
O (OUTPUT ou Outflow) désigne le débit de sortie 𝑄 .
S désigne l’emmagasinement d’eau dans le tronçon.
L’équation (IV.7.1.2) exprime tout simplement le principe de conservation de la masse : Le
taux de variation de l’emmagasinement est égal à la différence entre les débits entrant et sortant.
Après intégration entre deux instants assez rapprochés 𝑡 et 𝑡 , l’équation (IV.7.1.2) s’écrit :
∆
= + S −S = − ∆t (IV.7.1.6)
82
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
- Calcul de l’équation : ∆ + 𝑂
- On calcule ∆
+𝑂 d’après l’équation suivante :
𝐼 + 𝐼 + 2 ∆ + 𝑂 -2𝑂
La valeur maximale du débit d’entrée Q =67 m³/s nous donne la plage à couvrir avec le variable
H : 67 =53. 1H / , soit Hmax =1.2 m.
NB : Q = O
Les résultats obtenus pour des valeurs choisies de H sont donnés dans le tableau ci-dessous :
83
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
f(O)=2S/Dt +O
80.0000
y = 2E-05x2 + 0.0219x - 0.671
70.0000
R² = 0.9995
60.0000
O(m3/s)
50.0000
40.0000
30.0000
20.0000
10.0000
0.0000
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
2S/Dt +O
(2S/∆𝑡+O) -
T(h) I I1+I2 2S/∆𝑡+O O
2O
0 0 0.00000000 0.000000 0 0
0.20 1.86 1.86 1.86 3.12 0.05
0.40 7.44 9.31 12.43 13.22 0.07
0.60 16.75 24.19 37.41 37.06 0.18
0.80 29.78 46.53 83.59 80.99 1.30
1.00 46.53 76.31 157.29 150.76 3.27
1.20 67.00 113.53 264.29 251.26 6.51
1.40 51.61 118.61 369.87 349.53 10.17
1.60 38.77 90.38 439.92 414.25 12.83
1.80 28.27 67.04 481.29 452.28 14.50
2.00 19.85 48.12 500.40 469.81 15.30
84
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
85
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
80
70
60
Q(m3/s) 50
40
Q entrant
30
Q sortant
20
10
0
0 2 4 6 8 10 12
t(heures)
Donc le débit de sortie est estimé à 15.40m /s < 16m /s ce qui est dans les normes et la
charge déversante est de 1.4m, ce qui nous donne la côte des plus hautes eaux
NPHE= 71.5NGA.
86
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
IV.8.2 La revanche
Compte tenu de l'ampleur de l'ouvrage et du fetch limité, la hauteur de la revanche a été fixée
à 1m. En partant de la cote arrondie du niveau PHEE, le sommet du barrage est ainsi à
72.5NGA. La revanche est réalisée par un mur du coté amont.
Donc : 𝐻 = 29.6𝑚
Finalement les caractéristiques principales de l’ouvrage se résume comme suit :
Localisation Sur l’Oued Bouhdid, dans la wilaya de Annaba au Sud-Ouest de Annaba à environ
2km de la cité du 5juillet
Type Barrage en Béton Compacté au Rouleau (BCR)
La retenue - Niveau permanent de la retenue 60.0m NGA
- Niveau normale de la retenue (NNR) 70.1m NGA
- Niveau maximal de la retenue (PHEE) 71.5m NGA
- Profondeur maximale 8m
- Aire de la retenue permanente 25 000 𝑚
- Surface normale de la retenue 89 600 𝑚
- Volume de la retenue permanente 85 000 𝑚
- Volume normal de la retenue 620 757 𝑚
- Volume maximal de la retenue 755 667 𝑚
87
Etude de régularisation et de laminage des crues Chapitre IV
IV.9 Synthèse
Etant donné que l’objectif principal du barrage de Bouhdid est le laminage de crue et la
régularisation du débit à travers son déversoir qui est ancré dans le corps de la digue, ce chapitre
a été dédié à l’étude de sa fonction principale. Dans ce contexte les conclusions abouties sont
les suivantes :
- Le volume utile du barrage est de 535 757 𝒎𝟑 ;
- La largeur du déversoir est de 25m ;
- Le débit laminé de période de retour de 100ans ne dépasse pas les 16 𝒎𝟑 /𝒔 ;
- La hauteur du barrage est de 29.6m.
88
Chapitre V
Etude de stabilité du barrage Bouhdid
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
V
V.1 Introduction
Ce chapitre présente l’étude de stabilité du barrage écrêteur de BOUHDID dans les conditions
statiques. Les calculs sont exécutés en deux étapes distinctes :
- 1ère étape (Calcul manuel / équilibre statique) : le barrage est considéré comme un bloc
rigide soumis à des combinaisons d’actions, on analyse successivement la stabilité au
glissement, et la stabilité au renversement ;
- 2e étape (Calcul numérique) : le barrage est discrétisé en un maillage en éléments finis,
où les contraintes et les déplacements sont évalués en chaque nœud du maillage.
Le calcul de stabilité du barrage est effectué selon la coupe 2D en travers caractéristique dans
le lit de l’oued, de hauteur maximale de H= 29.60 m, et ce pour une longueur unitaire (L= 1 m).
En outre, en utilisant la modélisation par éléments finis, nous avons examiné l'effet du rideau
d'injection (d'étanchéité) sur la distribution des gradients hydrauliques ainsi que sur les sous-
pressions sous le barrage (interface barrage/fondation).
91
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Les valeurs des paramètres du béton (BCR et BCV1) nécessaires à la modélisation par éléments
finis sont dérivées des ordres de grandeurs présents dans la littérature professionnelle.
Nous avons attribué au matériau BCR un modèle élastique linéaire, un poids volumique de 23.5
kN/m3, un module d’Young de 13 GPa, un coefficient de poisson de 0.2, et une très faible
perméabilité de l’ordre de 10-9 m/jour.
Pour le BCV, nous avons adopté un modèle élastique linéaire, un poids volumique de 24 kN/m3,
un module d’Young de 30 GPa, avec un coefficient de poisson de 0.2 et une très faible
perméabilité équivalente à celle du BCR. En ce qui concerne la résistance du BCR, nous avons
admis :
92
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
(voir tableau ci-dessous). Néanmoins, et par mesure de sécurité nous avons adopté des valeurs
plus conservatrices.
Dépôt Voile
Paramètre Notation Unité BCR BCV Fondation
alluvionnaire d’injection
Modèle du Elastique Elastique Mohr- Mohr- Mohr-
- -
matériau liné aire liné aire Coulomb Coulomb Coulomb
Type de Non- Non- Non-
Généralités - - Drainé Drainé
drainage poreux poreux poreux
Poids
𝛾 kN/m3 23.5 24 22 20 22
volumique
Module
E kN/m² 1.3e7 3.0e7 8e6 15e4 8e6
d’Young
Coef icient
Ν - 0.2 0.2 0.3 0.3 0.3
de poisson
Cohésion C KPa - - 150 10 150
Paramètres Angle de
𝛗 ° - - 38 35 38
frottement
Perméabilité
kx m/j - - 10e-7 10e-3 -
horizontale
Perméabilité
kv m/j - - 10e-7 10e-3 -
verticale
Le poids du barrage est représenté par une force verticale appliqué au centre de gravité. Le
poids volumique du BCR est pris égal à 23 kN/m3 et celui du BCV à 24 kN/m3. La charge du
trafic appliquée sur la crête du barrage a été négligée, ce qui est du côté de la sécurité.
93
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Le principe du calcul de l’action des sédiments revient à un calcul de poussée. Les sédiments
sont considérés non pas comme un fluide, mais comme un matériau pesant et frottant, défini
donc par son poids volumique déjaugé 𝛄sédiment et son angle de frottement interne 𝛗sédiment, et
venant interagir comme un milieu extérieur au système « barrage » en y exerçant une action de
poussée sur le parement amont.
Les difficultés résident dans la détermination de 𝛄sédiment et Kindice, et on trouve dans la littérature
professionnelle de nombreuses hypothèses sur ces paramètres. Plutôt que de raisonner sur
chacun des deux paramètres considérés isolément, on propose de retenir une valeur globale
égale au produit du coefficient de poussée par le poids volumique immergé des sédiments :
K.𝛄sédiment.
Le CFBR (comité français des barrages et réservoirs), recommande d’adopter la valeur
caractéristique suivante K.𝛄sédiment = 4 kN/m3, correspondant à une estimation prudente du
paramètre K.𝛄sédiment raisonnablement envisageable du côté des valeurs défavorables. De plus,
dans le cas d’un parement incliné, à la composante horizontale déterminée avec la valeur
K.𝛄sédiment définie ci-dessus, il convient de rajouter une composante verticale d’intensité 𝛄sédiment.
Un ordre de grandeur pour 𝛄sédiment est de 12 kN/m3.
V.3.3 Sous-pressions
Étant donné que le sol n’est pas parfaitement étanche, le corps du barrage ainsi que sa fondation
sont soumis à l’effet de la différence de pression hydrostatique entre l’amont et l’aval (sous-
pressions). Le diagramme des sous-pressions est obtenu en considérant les matériaux
constituant la fondation et le corps du barrage, ainsi que les dispositifs particuliers mis en œuvre
(voile d’injection, voile de drainage).
En l’absence de dispositif de drainage dans la fondation et dans le corps du barrage on adopte
en première approche, une répartition linéaire des sous-pressions, donnant un diagramme
trapézoïdal avec la pleine sous-pression en amont et une sous-pression égale au niveau d’eau
en aval.
Les dispositifs particuliers tels que les voiles d’injection dans la fondation et les voiles de
drainage en fondation et dans le corps du barrage, visant à réduire le diagramme des sous-
pression, sont pris en considération à l’aide d’un coefficient de rabattement λ et conduisent à
un diagramme bilinéaire :
λ=(Z’-Z)/Z’ , Avec Z : pression après rabattement, et Z’ : pression avant rabattement (voir
figure ci-dessous).
94
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
[Pbar, 1997],
Coefficient de rabattement λ [Usbr, 1987] [Usarmy, 1995]
[Tbar, 1989]
Dispositif de drainage dans le
λ = 0 néant λ = 2/3 λ = 0 néant
corps du barrage
λ entre 1/4 et 1/2 et au
Voile de drainage en fondation λ = 1/2 λ = 2/3
maximum λ = 2/3
Voile d’injection en fondation λ = 1/3 λ=0 λ=0
Selon l’APD du barrage de BOUHDID, il est prévu la réalisation d’un voile de drainage dans
la fondation du barrage. A cet effet, nous avons adopté un coefficient de rabattement λ = ½.
De plus nous allons ignorer la poussée hydrostatique du coté aval en raison de son effet
favorable pour la stabilité du barrage.
V.4 Situations du projet considérées
Dans le cas statique nous distinguons deux situations de projet caractérisées par un intervalle
de temps pendant lequel les distributions des actions et des résistances peuvent être considérées
comme constantes :
Situation durable d’exploitation : durée comparable à la durée de vie prévue pour l’ouvrage ;
Situation transitoire : durée beaucoup plus courte que la durée de vie de l’ouvrage et dont la
probabilité d’occurrence est assez élevée.
95
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Comme défini plus haut il s’agit d’une situation pour un mode d’exploitation connu et stable
dans le temps. Cela correspond donc au cas où la retenue se situe dans un intervalle de valeur
comprise entre le niveau minimal autorisé d’exploitation normal et la côte normale
d’exploitation la plus fréquente (NNR). Nous ne retenons que l’unique situation correspondant
à la retenue à sa cote normale d’exploitation RN.
Seule la côte des plus hautes eaux est considérée dans le calcul en situation transitoire. Le PHE
correspond au niveau de la retenue obtenu pour la crue de projet dont la cote de remplissage est
à l’NNR sans disfonctionnement de l’évacuateur de crue plus la charge déversée.
Les combinaisons d’actions recommandées par le CFBR sont listées dans le tableau ci-dessous :
Tableau V.4 : Combinaisons d’action selon CFBR.
Type de Nom de la
Situation Combinaison d’actions
situation combinaison
Exploitation, niveau
Situation représentatif de la G0k + G1k +G3k + Q1qp + Q2qp +
Quasi-permanente
durable retenue à la cote Q3qp
NNR
Situation Plus hautes eaux G0k + G1k +G3k + Q1-rare + Q2-rare+
Rare
transitoire (PHE) Q3-rare
- G0 (Poids propre) ;
- G1 (Poussée des sédiments) ;
- Q1 (poussées hydrostatique) ;
96
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
- Q2 (sous-pression).
Combinaison rare :
- G0 (Poids propre) ;
- G1 (Poussée des sédiments) ;
- Q1-rare (poussées hydrostatique PHE) ;
- Q2-rare (sous-pression PHE).
V.5 Equilibre statique
Le calcul en équilibre statique nécessite une évaluation des actions défavorables appliquées sur
le barrage, ainsi que l’analyse de la résistance du système barrage / fondation vis-à-vis deux
modes d’instabilité (ces deux modes sont détaillés ci-dessous). Dans notre cas, la stabilité du
barrage est assurée par son poids, le barrage est supposé rigide et indéformable.
Figure V.3 : Coupe type utilisée dans les calculs en équilibre statique.
97
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Les forces agissantes sur le barrage suivant les deux combinaisons de charges, durable
d’exploitation et rare sont schématisées respectivement sur la figure V.4 et la figure V.5.
98
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Etant donné que la masse volumique du BCR est égale à 23.5 kN/m3, et que la section de la
coupe type considérée est d’environ 365.30 m², le poids du barrage pour une longueur unitaire
de 1m vaut 8584.55 kN.
Le point d’application du poids au niveau de la base de la semelle correspond à l’abscisse du
centre de gravité du barrage, ce point est calculé par rapport au point O (le point O est fixé à la
base du barrage).
NB : les bras de levier ont été retiré à l’aide des cotations utilisées sur le logiciel Autocad 2021.
∑x A 5.09x24.22 + 23.65x23.85 + 104.08x21.11 + 26.72x15.42 + 205.16x12.74
X = = = 𝟏𝟔. 𝟏𝟖 𝐦
∑A 365.30
Comme expliqué sur le paragraphe V.3.2, le calcul de la poussée des sédiments se fait suivant
la formule recommandée par le CFBR, à savoir K.𝛄sédiment = 4 kN/m3. Dans le cas de notre
projet la poussée des sédiments s’exerce à partir de la cote 51.00 m NGA soit une hauteur de 8
m.
99
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Pour une masse volumique de l’eau égale à 10 kN/m3, et comme le niveau NNR est à la cote
60 m NGA soit une hauteur par rapport à la base du barrage d’environ 17.63m, on obtient :
1
𝐹 = .𝛾 .𝐻 = 0.5𝑥10𝑥310.816 = 𝟏𝟓𝟓𝟒. 𝟎𝟖 𝒌𝑵
2
La résultante de la poussée hydrostatique FQ1 est inclinée de 6° par rapport à l’axe horizontale
et s’applique à 1/3 à partir de la base du barrage.
Comme le parement amont du barrage est incliné de 10V :1H (6° par rapport à l’axe
horizontale), la force FQ1 se décompose en deux composantes :
Le niveau des PHE est fixé à la côte 71.5 m NGA, soit une hauteur de 27.14m, on obtient
donc :
1
𝐹 = .𝛾 .𝐻 = 0.5𝑥10𝑥736.58 = 𝟑𝟔𝟖𝟐. 𝟗𝟎 𝒌𝑵
2
Comme le parement amont du barrage est incliné de 10V :1H (6° par rapport à l’axe
horizontale), la force FQ1-rare se décompose en deux composantes :
V.6.5 Q2 (sous-pression)
100
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
1
𝐹 = 𝜆 . .𝛾 .𝐻 = 0.5𝑥0.5𝑥10𝑥310.816 = 𝟕𝟕𝟕. 𝟎𝟒 𝒌𝑵
2
Le bras de levier de cette force par rapport au point O est égal à 8.57m.
La semelle du barrage est inclinée de 1V :10H (6°), la force FQ2 se décompose en deux
composantes :
La force Q2-rare est estimée de la même manière que Q2, on obtient donc :
1
𝐹 = 𝜆 . .𝛾 .𝐻 = 0.5𝑥0.5𝑥10𝑥736.58 = 𝟏𝟖𝟒𝟏. 𝟒𝟓 𝒌𝑵
2
La semelle du barrage est inclinée de 1V :10H (6°), la force FQ2-rare se décompose en deux
composantes :
Bras de
Valeur
Inclinaison Composantes h & v levier
Type d’action Action numérique
de la force [kN] /point O
[kN]
[m]
𝑭𝒉𝑮𝟎 0 -
G0 8584.55 -
𝑭𝒗𝑮𝟎 8584.55 16.18
Actions permanantes
𝑭𝒉𝑮𝟏 128 0.11
G1 128 -
𝑭𝒗𝑮𝟏 0 -
𝑭𝒉𝑸𝟏 1545.56 3.28
Q1 1554.08 6°
𝑭𝒗𝑸𝟏 162.44 24.98
𝑭𝒉𝑸𝟏 𝒓𝒂𝒓𝒆 3662.72 6.49
Q1-rare 3682.90 6°
Actions variables de 𝑭𝒗𝑸𝟏 𝒓𝒂𝒓𝒆 384.96 24.65
l’eau 𝑭𝒉𝑸𝟐 81.22 1.71
Q2 777.04 6°
𝑭𝒗𝑸𝟐 772.78 17.06
𝑭𝒉𝑸𝟐 𝒓𝒂𝒓𝒆 192.48 1.71
Q2-rare 1841.45 6°
𝑭𝒗𝑸𝟐 𝒓𝒂𝒓𝒆 1831.36 17.06
101
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
102
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
La résultante R est appliquée à 13.03 m par rapport au point O (vers l’amont), soit une
excentricité e= 0.24 m. enfin, cette résultante est inclinée d’un angle θ par rapport à un axe
vertical telle que :
𝑅
𝜃 = 𝑡𝑔 = 𝟐𝟔. 𝟕𝟓°
𝑅
Appliquons la règle du tiers central qui est une condition suffisante de stabilité au
renversement : puisque 𝑒 = 0.24 < = 4.285, cette condition est vérifiée, où on peut dire que
la stabilité du barrage au renversement suivant la combinaison rare est assurée.
V.8 Stabilité au glissement
Nous avons donc 𝑅 et 𝑅 les composantes normale et tangentielle de la résultante des actions
sur la fondation, le critère couramment retenu est :
𝑅
𝐹 ≤ . tan 𝜑
𝑅
Ceci revient à négliger la cohésion de la fondation. L’angle de frottement 𝛗 à l’interface du
barrage/fondation est en général pris égal à 45° pour un rocher sain. Mais, dans notre cas nous
avons adopté une valeur plus conservatrice, à savoir 𝛗=40°. Le coefficient de sécurité doit être
supérieur ou égal à 1.5 pour les deux combinaisons (Durable d’exploitation et rare).
- 𝑅 = 𝟏𝟓𝟗𝟐. 𝟑𝟒 𝒌𝑵
103
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
- 𝑅 = 𝟕𝟗𝟕𝟒. 𝟐𝟏 𝒌𝑵
𝑅 7974.21
. tan 𝜑 = . tan 𝜑 = 𝟒. 𝟐𝟎 > 1.50
𝑅 1592.34
Le coefficient de sécurité calculé est supérieur au minimum admissible, donc la stabilité au
glissement du barrage suivant la combinaison durable d’exploitation est assurée.
- 𝑅 = 𝟑𝟓𝟗𝟖. 𝟐𝟒 𝒌𝑵
- 𝑅 = 𝟕𝟏𝟑𝟖. 𝟏𝟓 𝒌𝑵
𝑅 7138.15
. tan 𝜑 = . tan 𝜑 = 𝟏. 𝟔𝟔 > 1.50
𝑅 3598.24
Le coefficient de sécurité calculé est supérieur au minimum admissible, donc la stabilité au
glissement du barrage suivant la combinaison rare est assurée.
104
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
PLAXIS 2D est un programme d’éléments finis plans, spécialement conçu pour réaliser des
analyses de déformation et de stabilité pour différents types d’application géotechniques, tel
que pour le dimensionnement des fondations, les pieux, la stabilité des talus, le comportement
des murs de soutènement rigides ou flexibles, mais également pour étudier le comportement
des barrages. Les situations réelles peuvent être représentées par un modèle plan ou
axisymétriques. L’ouvrage ainsi modélisé peut être étudier sous charges statiques, dynamiques
ou sismiques.
Le programme utilise une interface graphique pratique permettant aux utilisateurs de générer
rapidement un modèle géométrique et un maillage d’éléments finis basés sur la coupe verticale
de l’ouvrage à étudier. L’interface d’utilisation de PLAXIS se compose de quatre sous-
programmes (Input, Calculations, Output et Curves).
105
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
106
Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Le maillage de référence est fait par des éléments triangulaires à 15 nœuds. Le logiciel permet
la génération automatique du maillage. La figure suivante représente le maillage de calcul
adopté.
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Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
prises en consécration dans la modélisation en éléments finis sont récapitulées sur le tableau
suivant :
Tableau V.6 : Phases de calcul en éléments finis.
N° de phase Description
1 Détermination de l’état de contraintes initiale en champs libre (procédure K0)
2 Excavation jusqu’à la cote 48.40 m NGA + rabattement de la nappe jusqu’à la cote 48.40 m NGA
3 Excavation jusqu’à la cote 46.35 m NGA + rabattement de la nappe jusqu’à la cote 46.35 m NGA
4 Excavation jusqu’à la cote 44.35 m NGA + rabattement de la nappe jusqu’à la cote 44.35 m NGA
5 Excavation jusqu’à la cote (FF) 42.35 m NGA + rabattement de la nappe jusqu’à la cote (FF) 42.35 m NGA
6 Construction du barrage jusqu’à la cote 44.35 m NGA
7 Construction du barrage jusqu’à la cote 46.35 m NGA
8 Construction du barrage jusqu’à la cote 48.4 m NGA
9 Construction du barrage jusqu’à la cote 49.90 m NGA
10 Construction du barrage jusqu’à la cote 51.40 m NGA
11 Construction du barrage jusqu’à la cote 54.40 m NGA
12 Construction du barrage jusqu’à la cote 56.80 m NGA
13 Construction du barrage jusqu’à la cote 59.20 m NGA
14 Construction du barrage jusqu’à la cote 61.60 m NGA
15 Construction du barrage jusqu’à la cote 64.00 m NGA
16 Construction du barrage jusqu’à la cote 66.40 m NGA
17 Construction du barrage jusqu’à la cote 68.50 m NGA
18 Fin de construction
19 Remplissage de la retenue jusqu’à la cote NNR + Réinitialisation des déplacements à zéro.
Remplissage de la retenue jusqu’à la cote NNR+ Activation du voile d’injection + Réinitialisation des
20 déplacements à zéro.
21 Simulation PHE
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Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
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Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Figure V.14 : Fin de construction (déformation du maillage suivant un déplacement vertical dirigé
vers le bas).
On constate également un léger basculement vers le coté amont du barrage, cela est due à
l’excentricité (vers le coté amont) de la résultante du poids propre du barrage. Les résultats de
cette phase de calcul coïncident parfaitement avec les calculs manuels présentés dans le
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Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Dans ce paragraphe nous avons comparé les résultats de calcul d’écoulement entre deux cas :
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Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
On constate une légère distorsion des isolignes, au niveau du voile d’injection. Cela s’explique
par l’imperméabilité faible de ce dernier. De plus, les flèches d’écoulement présentés sur les
figures suivantes, indiquent l’effet favorable du voile d’injection sur la vitesse d’écoulement
au-dessous de la fondation du barrage. La vitesse d’écoulement calculée pour le Cas N°1 est de
0.67x10-6 m/jour, alors que pour le Cas N°2 est égale à 0.63x10-9 m/jour.
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Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Figure V.18 : Réseau d’écoulement (Cas N°1 avec une vitesse d’écoulement de 0.67x10-6 m/j).
Figure V.19 : Réseau d’écoulement (Cas N°2 avec une vitesse d’écoulement de 0.63x10-9 m/j).
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Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Cependant, la valeur maximale du gradient hydraulique est plus élevée dans le Cas N°2 par
rapport au Cas N°1. Mais ça reste toujours au-dessous du seuil admissible. Les figures suivantes
présentent la répartition du champ des gradient hydraulique
Figure V.20 : Champ des gradient hydraulique (Cas N°1 avec un gradient hydraulique de 0.6506).
Figure V.21 : Champ des gradient hydraulique (Cas N°2 avec un gradient hydraulique de 1.188).
Quant aux digrammes de sous-pressions, on remarque que l’effet du voile d’injection a fait
chuter la force équivalente de la pression hydrostatique d’environ 320 kN, la résultante des
sous-pressions pour le Cas N°1 est de l’ordre de 2989 kN, contre 2699 kN.
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Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Figure V.22 : Diagramme de sous-pressions (Cas N°1, résultante des sous-pressions F=2989kN).
A partir des résultats de calcul d’écoulement, le logiciel PLAXIS 2D calcul la répartition des
contraintes ainsi que les déplacements manifestés lors de l’application de la charge
hydrostatique NNR. Les deux cas mentionnés précédemment seront analysés dans ce
paragraphe.
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Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Figure V.24 : Déformation du maillage (Cas N°1, déplacement largement faible vers le coté aval de
0.162mm).
Figure V.25 : Déformation du maillage (Cas N°2, barrage légèrement basculé vers le coté aval avec un
déplacement de 0.162mm).
Selon la déformation obtenue, on déduit que le barrage a légèrement basculer ver le coté aval,
ce qui est cohérent avec le type de chargement appliqué. Toutefois, une légère différence dans
les résultats des déplacements est obtenue, à savoir un déplacement de 0.166 mm et 0.162mm
respectivement pour le Cas N°1 et le Cas N°2. Les déplacements sont largement faibles, et donc
le risque d’apparition de fissure sous un chargement (NNR) est vraiment faible. Cependant, il
est important de noter que la variation des déplacements calculés entre les deux cas est
négligeable.
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Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Ceci représente la situation la plus défavorable que nous ayons examinée au cours de cette
étude. Dans cette section nous n'avons examiné que le modèle avec un voile d'injection. La
réparation des charges hydrauliques ainsi que la répartition des pression interstitielles sont
présentés sur les figures suivantes.
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Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Figure V.28 : Déformation du maillage (PHE, basculement du barrage vers le coté aval).
Sur la figure ci-dessus, on remarque que le barrage a subi un basculement vers le coté aval
(soulèvement du pied amont et poinçonnement du pied aval). Cette déformation, est bien
évidement logique par rapport au type de chargement appliqué. Les déplacements maximaux
enregistrées sont localisés au niveau de la crête du barrage (voir figure ci-dessous).
La valeur max du déplacement est d’environ 1cm (voir courbe de la figure ci-dessous).
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Etude de stabilité du barrage Bouhdid Chapitre V
Le digramme des sous-pression appliquées sur la base de la semelle est de forme trapézoïdale,
la force équivalente est de l’ordre de 3665 kN soit une augmentation de 966 kN par rapport aux
sous-pressions calculés pour le cas NNR.
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Etude de Stabilité du barrage de Bouhdid Chapitre V
V.14 Synthèse
Dans ce chapitre, nous avons analysé la stabilité du barrage BOUHDID dans les conditions
statiques, suivant deux approches :
La stabilité du barrage au renversement a été calculée pour les deux cas de charge NNR et
PHE, où dans les deux cas la condition suffisante (règle du tiers central 𝑒 ≤ ) est assurée.
Ainsi, on peut dire que la stabilité du barrage au renversement est justifiée ;
La règle du tiers central, nous a également permet de vérifier que le digramme de
contraintes à la base de la fondation reste dans le domaine admissible tant en traction en
pied amont qu’en compression en pied aval ;
La vérification de la stabilité du barrage au glissement est assurée pour les deux cas de
charges (NNR & PHE), les coefficients de sécurité obtenus sont respectivement 4.20 et
1.66 ;
En utilisant la méthode des éléments finis pour modéliser le barrage, nous avons pu
déterminer la répartition des contraintes totales et effectives, le champ des pression
inertielles, le régime d’écoulement et le champ des gradients hydraulique, mais surtout
d’étudier l’effet du voile d’injection sur le comportement du barrage.
L'analyse des déformations à la fin de la construction a révélé que la forme géométrique du
barrage est favorable à sa stabilité contre le renversement ;
D’après les résultats des calculs d’écoulements (présentées dans le paragraphe V.13.3), le
voile d’injection à un rôle favorable sur la stabilité du barrage vis-à-vis des gradients
hydrauliques, ainsi que sur les sous pressions exercées sur le barrage ;
L'examen des déplacements dans les cas de charges NNR et PHE a démontré que les
déformations sont considérablement limitées et bien en dessous du seuil admissible. Par
conséquent, il est raisonnable de conclure que le risque d’apparition de fissures est
relativement faible.
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Conclusion générale
Conclusion générale
Notre étude se concentre sur l'une des zones les plus confrontées à des risques
hydrométéorologiques, à savoir les crues et les inondations qui en résultent, déclenchées par
des événements orageux de forte intensité. La gestion des crues est un domaine d'intérêt actuel
qui suscite différentes approches. Cependant, en raison du caractère aléatoire et imprévisible
des phénomènes météorologiques, cela peut souvent être une tâche difficile et laborieuse. Pour
surmonter cette difficulté, la simulation numérique est devenue une nécessité primordiale. Elle
offre une meilleure compréhension du phénomène des crues, dans le but de contribuer à la
gestion des risques d'inondations en développant une approche plus rationnelle. Cette approche
vise également à mettre en place des systèmes d'alerte appropriés ainsi que des plans de
protection et d'intervention en cas de ce type de catastrophe.
L’objectif de ce travail était de concevoir l’étude hydrologique et de stabilité du barrage
Bouhdid situé dans l’Oued Bouhdid qui est conçu dans le but de protéger la ville de Annaba
contre les inondations d’Oued Bouhdid.
L’étude que nous avons menée est scindée essentiellement en trois parties. Dans la première
partie, nous nous sommes intéressés à décrire l’aspect géographique, géologique, hydrologique,
météorologique, de la zone d’étude ainsi que la présentation du projet. Par ailleurs, nous avons
évoqué un historique des inondations qui ont frappé l’Algérie, notamment la ville de Annaba.
L’étude hydrologique a consisté en la détermination des paramètres morphologiques du bassin
versant alimentant l’Oued Bouhdid, ensuite, un traitement statistique des données
hydrologiques effectué à l’aide du logiciel HYFRAN qui comporte des fonctionnalités offrant
une large gamme de lois d’ajustement. Il est noté que la loi Log Normal est la seule loi qui
s’adapte mieux au type de la série de débits utilisés. L’étude hydrologique a permis d’obtenir
un débit de pointe de l’ordre de 67 𝒎𝟑 /s correspondant à une période de retour de 100 ans.
Une fois l’hydrogramme de crue entrant a été tracé avec un débit centennal entrant de 67𝒎𝟑 /s,
la deuxième partie a été conçu pour la régularisation du débit dont le volume utile à été
déterminé ainsi que les courbes capacité-surface-hauteur qui ont mené à bien l’extraction des
côtes caractéristiques du barrage. Dans un second temps nous avons établi l’étude de laminage
de crue où on a déterminé les caractéristiques principales du barrage à savoir l’hydrogramme
de sortie avec un débit de 15.4 𝒎𝟑 /s, la côte des plus hautes de haut et enfin la hauteur du
barrage qui est de 29.6m.
Après avoir déterminé les caractéristiques du barrage, la troisième section de l'étude s'est
penchée sur l'analyse de la stabilité du barrage en suivant un processus de calcul en deux étapes,
dans un premier temps on a effectué un calcul manuel basé sur l’équilibre statique où la stabilité
au glissement et au renversement du barrage poids en béton compacté au rouleau a été vérifié
et justifiée dans les deux cas de charge NNR et PHE avec des coefficients de sécurité de 4.20
et 1.66. En outre En utilisant la méthode des éléments finis pour modéliser le barrage, nous
avons pu déterminer la répartition des contraintes totales et effectives, le champ des pression
inertielles, le régime d’écoulement et le champ des gradients hydraulique, mais surtout d’étudier
l’effet du voile d’injection sur le comportement du barrage. De plus, l'examen des déformations
à la fin de la construction a démontré que la configuration géométrique du barrage favorise sa
stabilité en empêchant son renversement et l’analyse des mouvements sous les charges NNR et
PHE a montré que les déformations sont nettement restreintes et restent largement en dessous
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des limites acceptables. Par conséquent nous avons abouti à la conclusion que l'injection du
béton dans la structure du barrage joue un rôle positif en ce qui concerne la stabilité du barrage
par rapport aux gradients hydrauliques, ainsi qu'en ce qui concerne les pressions exercées sur
le barrage. En outre, la probabilité de formation de fissures est assez réduite, ce qui confirme la
stabilité du barrage.
Nous estimons avoir entrepris et suivi d’une manière séquentielle toutes les démarches
nécessaires pour mener à bien une étude globale détaillée sur le plan hydrologique et de stabilité
du barrage écrêteur Bouhdid conçu dans le cadre de lutte contre les inondations de l’Oued
Bouhdid afin de protéger la ville de Annaba.
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Références bibliographiques
Références Bibliographiques
HINGRAY, B., PICOUET, C., & MUSY, A. (2009). Hydrologie : Une science pour
l'ingénieur (Vol. 21). PPUR presses polytechniques.
Disponibles aux adresses : https://books.google.dz/
https://cir.nii.ac.jp/
LEDOUX, Bruno, 2006. La gestion du risque inondation, 770 pages, Edition TEC et DOC,
2006. [Consulté le 10 mars 2020]. ISBN 274-3-00829-6, 978-2-743-00829-1.
MASSON Marcel, GARRY Gérald et BALLAIS Jean-Louis, 1996. Cartographie des zones
inondables. Approche hydro géomorphologique. Editions Villes et Territoires, Paris La
Défense, 100 p.
Disponible à l’adresse : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01565209/
Touaibia Bénina, 2004. Manuel Pratique d’Hydrologie. Presse Madani frères, Blida, Algérie.
166p.
Disponible à : la bibliothèque de l’ENSH.
Annexes
Annexe A : Table de χ².
Annexe B : Classification de Hoek-Brown à l’aide du logiciel RocLab