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Didactique du français et des langues africaines 1

Plan du cours

Objectifs
Introduction

Didactique du français
Chapitre : I. Généralités sur la pédagogie et la didactique.

I. La pédagogie
II. La didactique

a. L’objet de la didactique
b. Triangle didactique
III. la didactique du français
Chapitre : II. Histoire des méthodologies d’enseignement

I. Méthode.
II. Méthodologie
01. La méthodologie traditionnelle
02. Méthodologie directe
03. Méthodologie audio-orale
04. Méthodologie structuro-globale audiovisuelle (SGAV)
05. Développement méthodologique de 1980
06. L’approche communicative
III. Reformer d’apprentissage du français en RDC
Chapitre. III : Programme national de français au niveau supérieur

01. Définition du Programme National du Français


02. Structure du PNF
03. Les fondements du PNF
04. Finalités, buts et objectifs terminaux du PNF
A. Objectifs intermédiaires

B. Sous-branches
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Chapitre IV : Qualités de l’enseignant et de l’apprenant


A. L’enseignant
I. Qualités
01. Physiques :
02. Intellectuelles
03. Morales
04. Sociales :
05. Spirituelles
06. Civiques :
07. Professionnelles :
II. Documents pédagogiques et administratifs
B. L’apprenant
01. Diverses appellations
02. Place dans le temps et l’espace
03. Droits et devoirs dans le temps et l’espace
04. Qualités
05. Outils de travail

III. Matière ou enseignements de français


- Exemple d’une fiche pédagogique
Chapitre : V. Etat lieu du français en RDC
01. L’acquisition du français dès le jeune âge
02. L’acquisition du français par contact direct
03. Enseignement du français en République démocratique du Congo
Conclusion

Objectifs
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Au terme de ce cours, l’étudiant doit être en mesure de :


-Saisir la notion de didactique en tant que démarche et discipline ;
-Prendre conscience de l’émergence et l’évolution des différentes méthodologies tout en
mettant en relief les apports et les limites de chacune d’entre elles ;
-d’exploiter les différentes parties du programme nation ;
-S’ouvrir aux pistes réflexives contemporaines de la didactique du français ;
- savoir remplir la fiche pédagogique selon le projet SESAM. (Service pour l’éducation, le
savoir et l’appui à la maitrise et à l’usage du Français)
- Enseigner les leçons de français conformément aux modèles des fiches de préparation
proposé par SESAM par rapport aux modèles de Jean-PAUL TIJSKENS ;
- d’enseigner le français sans complaisance.
- Consulter le calendrier scolaire, le programme de français afin d’établir la répartition des
matières;
- Tenir convenablement tous les documents pédagogiques du professeur ;
- Faire la critique ou autocritique d’une leçon ou de sa leçon ;
- Connaitre les éléments sur lesquels se fonde la visite pédagogique;
- Enseigner les langues africaines et expliquer aux autres l’importance de ces langues.
Bibliographie
01. ANDRE N. « le français en république démocratique du Congo : état des
lieux » Centre de linguistique théorique et appliquée « CELTA » Université de Kinshasa,
1981.
02. PROJET AIGLE, guide de l’enseignant de françaises 1ères et 2èmes années du
secondaire, 2015.
03. EPSP, Programme national de français au secondaire, 2005.
04. Haroun Zineb « Introduction à la didactique des langues 3 ème année Licence,2019-
2020.
05. Cuq, J.P. et Gruca, I. (2017), Cours de didactique du français langue étrangère et seconde,
Grenoble, Presses universitaires de Grenoble.
06. Dumortier, J.L. et Van Beveren, J. (2010), Les sources du savoir des futurs professeurs de
français du secondaire supérieur en Belgique, Repères, n°42, pp. 45-61.
07. Ishamalangenge Nyimilongo, A. (2022c), Plaidoyer pour une analyse des besoins langagiers
en français langues étrangères – français langue seconde en faveur des apprenants congolais,
Revue interdisciplinaire francophone, n°8, Décembre 2022, PUK, pp.41-58. Disponible sur
www.rifra-unikin.net.
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Introduction

L’importance de ce cours tient au fait que la didactique est une discipline qui est au
carrefour de plusieurs autres disciplines appelées disciplines contributoires : les théories
d’apprentissage, les courants linguistiques, les sciences de la communication et de
l’éducation. Ainsi, il serait incontournable de saisir quelques notions élémentaires et
indispensables à la compréhension de la didactique notamment des langues, de ses
méthodologies d’enseignement /apprentissage, leurs ancrages théoriques et leurs évolutions.
L’enseignement de la langue française, intéresse un très grand nombre de personnes,
parents, enseignants, élèves, formateurs de maitres, chercheurs ou décideurs politiques. Dans
les conversations courantes aussi bien que dans les forums de spécialistes, on s’interroge par
exemple sur les meilleures façons d’apprendre à lire aux enfants, on essaie de juger de la
valeur relative des méthodes d’enseignement de l’orthographe, ou encore on discute du choix
des textes littéraires et des écrivains à faire connaitre aux jeunes. En prenant l’exemple du
français dans une perspective internationale, ce cours vise à fournir les éléments de base
nécessaires à la compréhension du domaine de l’enseignement de la langue première dans son
ensemble, et traite également d’aspects particuliers tels que la compréhension en lecture,
l’écriture, la grammaire ou la littérature. Comme il s’agit d’un cours de formation se limite
aux notions générales et aux grandes tendances de l’enseignement du français. Le public visé
se compose surtout des futurs enseignants ainsi que des enseignants en exercice qui désirent
maitriser les concepts de base de la didactique du français afin de mieux situer et orienter leur
pratique. À ce premier public s’ajoutent tous ceux et toutes celles qui, sans être des
spécialistes, souhaitent disposer d’une formation propre à éclairer leur opinion.

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Chapitre : I. Généralités sur la pédagogie et la didactique

Il est nécessaire de définir d’abord les termes pédagogie et didactique du français qui sont
importants pour bien comprendre le contenu de ce cours.
I. La pédagogie
La pédagogie ou la psychopédagogie s’intéresse avant tout à la relation entre l’élève et
l’enseignant, quelle que soit la matière à l’étude. C’est une science sociale qui fait des
recherches sur la structure et le principe de la formation et de l’éducation. Elle étudie et
compare des manières de l’éducation au cours de l’histoire et cherche la différence parmi les
cultures et les nations…
« La pédagogie ce sont des savoirs positifs concernant les études, c’est-à-dire la façon pour
l’enseignant de permettre aux élèves d’apprendre. » (Cuq, 2003, p.188)
II. La didactique
Précisons d’emblée que la didactique est une jeune discipline1 qui a commencé à se
développer vraiment dans les pays francophones vers 1970. Associée de manière générale à
l’enseignement (le mot didactique vient du grec didaskein « enseigner »).
À l’origine, ce mot signifie le talent ou le savoir-faire d’enseigner. Aujourd’hui la
didactique a une valeur plus large. Elle fait une partie de la pédagogie et elle se préoccupe de
la théorie de l’enseignement et de l’éducation en général. Plus concrètement, elle étudie
l’enseignement et son contenu, ses buts, stratégies d’apprentissage, méthodes d’enseignement,
procédé de l’éducation, etc.

a. L’objet de la didactique
L’objet essentiel de la didactique au sein des sciences humaines est donc le traitement du
savoir dans le système d’éducation, ce qui inclut les processus d’élaboration des savoirs
enseignés, leurs modes de présentation en classe et leur intégration par les apprenants.
On différencie didactique générale et didactiques des disciplines. Le terme didactique
générale sous-entend que la didactique porte sur les grands principes de l’enseignement et les
diverses manières d’enseigner, indépendamment des contenus disciplinaires.
Les didactiques spécifiques ou didactiques des disciplines reposent sur l’idée que les objets
de savoir à apprendre jouent un rôle déterminant dans les phénomènes d’enseignement.
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b. Triangle didactique
La didactique s’intéresse à ce qui se passe entre un enseignant, des élèves et des savoirs
particuliers. Ces trois éléments de base peuvent être représentés à l’aide d’une figure appelée
le « triangle didactique » Les didacticiens envisagent conjointement les trois sommets du
triangle afin de décrire, d’analyser et de comprendre les phénomènes d’enseignement
apprentissage des savoirs.
Les trois pôles du triangle didactique prennent place dans un contexte qu’on peut subdiviser
en trois zones :
1° le milieu éducationnel, qui correspond à la classe, à l’établissement scolaire et à tout le
système éducatif,
2° le milieu scientifique disciplinaire, où s’élaborent les savoirs savants de référence (dans
le domaine des langues-cultures, les savoirs de la linguistique, des études littéraires, de la
didactique…).
3° le milieu social en général, avec ses attentes, ses pratiques et ses opinions. Ces trois zones
sont en interaction et exercent une influence convergente ou divergente sur le fonctionnement
du triangle didactique.
Triangle didactique

Savoirs
(Objets d’enseignement et d’apprentissage)
Problématique de l’élaboration des savoirs
(Dimension épistémologique)

Enseignant Élèves

Problématique Problématique de l’appropriation


De l’intervention didactique (dimension des savoirs psycho- socio-cognitive)
Dimension psycho-socio-institutionnelle
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Milieu Educationnel

Milieu Scientifique

Milieu social

Chacun des sommets de ce triangle didactique représente un des pôles sur lesquels peut se
développer une réflexion didactique. Jean François HALTE définit trois directions données au
travail des didacticiens :

A. Une réflexion sur les objets d’enseignement ; c’est une réflexion essentiellement
épistémologique ; on réfléchit sur la nature du savoir, son histoire, son évolution, sa structure,
B. Une réflexion sur les conditions d’appropriation des savoir par les apprenants ; c’est une
réflexion essentiellement psychologique. Le didacticien tente de répondre à la question des
processus mis en place par l’apprenant pour s’approprier le savoir.
C. Une réflexion sur les interventions de l’enseignant : quant à l’organisation des séquences
d’apprentissage qui permettent à l’apprenant d’effectuer des apprentissages.

III. la didactique du français


La Didactique du français, comme la didactique d’une discipline s’intéresse
particulièrement aux processus de transmission et d’acquisition du savoir codifié de cette
discipline scolaire. Sa finalité est de permettre à des apprenants de réaliser avec succès des
apprentissages relatifs à la langue française.
Au sein des didactiques des disciplines, la didactique des langues, étudie le développement
du langage dans le cadre institutionnalisé du système scolaire par opposition au
développement naturel du langage dans le cadre du milieu familial. Elle forme une discipline
charnière entre le domaine de l’éducation et celui du langage. En effet, elle se situe au
croisement de deux grands champs de connaissance, celui de l’enseignement et de
l’apprentissage, auquel appartiennent les sciences de l’éducation et la psychologie, et celui
des sciences du langage, particulièrement la linguistique et les théories littéraires.
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A. Les facteurs spécifiques de l’enseignement du français


Le système d’enseignement /apprentissage d’une langue étrangère doit être fondé sur les
facteurs suivants :
1. Facteurs institutionnels :
- Ces facteurs sont relatifs d’abord à la situation de la langue étrangère dans la réalité
politique, économique, sociale et socioculturelle dans le pays (Le statut de la langue). –
-Ensuite ils concernent la situation de l’école et la diversité socioculturelle reproduites par les
élèves.
-Et enfin ces facteurs sont tributaires de la relation de la langue cible aux autres éléments du
savoir notamment la langue français.
2. Facteurs pédagogiques :
Ces facteurs concernent :
-Le nombre d’heures consacrées à l’enseignement de la langue ;
-Les besoins déclarés ou ressentis par les apprenants ;
-Les motivations des apprenants, leurs âges ;
-Les objectifs fixés ;
-Les tests et les moyens d’évaluation utilisés ;
-Les contenus à enseigner.
3. Facteurs interpersonnels :
Ils concernent les relations enseignant /apprenant,
apprenant/apprenant ;
-les représentations des enseignants à propos des savoirs qu’ils enseignent, leurs niveaux,
leurs formations.
4. Facteurs techniques :
Ceux-là concernent les moyens utilisés, les supports choisis, la progression des contenus et la
réalisation des tests et des évaluations.
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Chapitre : II. Histoire des méthodologies d’enseignement

Tout d’abord, il faut différencier une méthode à une méthodologie :

I. Méthode
En ce qui concerne la terminologie didactique du français langue étrangère, Ch.Puren
(Puren, 1996) définie la méthode comme suit :
 La méthode c’est le matériel d’enseignement c’est-à–dire un manuel ou un livre
scolaire, une cassette audio ou vidéo etc. Pour ce sens, Puren utilise le terme de cours. Il
existe beaucoup de cours qui sont utilisés pour l’enseignement des langues étrangères, qui se
divisent d’après le niveau des apprenants, d’après le type de l’école ou d’après l’orientation de
domaine (économie, hôtellerie, etc.)

 La méthode c’est l’ensemble de procédés et techniques qui aident à un enseignant à


attendre l’objectif visé. En ce sens, en pédagogie générale on parle des méthodes actives.
C’est chaque activité réalisée par enseignant pour captiver l’attention et maintenir l’intérêt
auprès de ses élèves.

II. Méthodologie :
C’est une formation historiquement différente les unes des autres. Il y a plusieurs sujets
qui déterminent telle ou telle méthodologie :
- Ce sont d’une part des objectifs généraux qui ont plus ou moins d’importance au cours de
temps. P.ex. dans une époque concrète il peut être prioritaire l’objectif pratique plus que
l’objectif culturel ou formatif. Sur l’autre côté, dans une autre époque cela peut être un cas
opposé.

- D’autre part ce sont les contenus linguistiques et culturels ;

- Théories de référence, cela veut dire p.ex. La psychologie de l’apprentissage ou la pédagogie


générale qui varie au cours de l’histoire ;

- Les situations d’enseignement, cela veut dire toutes les situations qui influencent
l’enseignement (nombre d’année de cours, nombre d’élèves dans une classe, nombre de cours
par semaine, niveau, l’âge, besoins, motivation etc.)
Selon Christian PUREN, les méthodologies mettent en œuvre des éléments variables à la
fois nouveaux et anciens en interaction avec un contexte d’enseignement /apprentissage.
Ainsi, les méthodologies sont sous-tendues par des objectifs d’apprentissage, de contenus
linguistiques et culturels, des théories d’apprentissage de référence.
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01. La méthodologie traditionnelle


En ce qui concerne l’appellation de cette méthodologie on peut trouver aussi d’autres
noms comme la méthodologie classique ou la méthodologie grammaire-traduction.
On peut considérer cette méthodologie comme la première méthodologie officielle. Ses
racines commencent déjà au moyen-âge où elle était utilisée dans les écoles latines. On peut
alors constater que la première langue étrangère qui était enseignée, c’était le latin plus tard
aussi le grecque. Le commencement de l’enseignement du français est classé jusqu’à la
seconde moitié du 17ème siècle.
Néanmoins on peut constater que cette méthodologie était utilisé jusqu’au 19ème siècle plus
ou moins sans changement considérable.
Le composant auquel l’importance était attachée, c’était surtout la grammaire et la traduction.
La langue était considérée comme un ensemble de règles et d’exceptions. Les élèves
apprenaient des mots et toutes les phrases par cœur et ils traduisaient des textes mots à mots
ce qui plaçait la production orale au second plan. C’était l’enseignant qui choisissait des textes
surtout des textes littéraires à traduction et qui dominait la classe. Les élèves n’avaient pas
trop de liberté en ce qui concerne la production orale ou la possibilité de s’exprimer. Malgré
cela cette méthodologie a subsisté jusqu’au 20ème siècle.
02. Méthodologie directe
Comme la méthodologie traditionnelle, cette méthodologie signifiait aussi un grand apport
dans l’évolution d’enseignement des langues étrangères.
Cette méthodologie a pris sa naissance grâce à la révolution industrielle qui commence à
l’époque et qui apporte aussi de nouveaux besoins. Aussi la méthodologie précédente qui
touchait surtout la grammaire à la traduction était déjà insuffisante. Le besoin qui s’est formé
en développant le commerce et l’industrie c’était le besoin de savoir communiquer à
l’étranger.
Le but principal de cette méthodologie était alors de perfectionner la production orale et écrite
et de mettre l’enseignement des langues vivantes au premier plan (en comparaison avec les
langues mortes comme le latin).
En 1901, cette méthodologie était officiellement imposée par le ministère dans
l’enseignement secondaire français mais elle s’évoluait assez rapidement vers la
méthodologie mixte, c’est-à-dire mi- directe, mi- traditionnelle.
Cette méthodologie consistait à l’enseignement de la langue étrangère sans recours à la
langue maternelle à savoir dès la première leçon. L’accent était mis à la pratique, autrement
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dit savoir utiliser la langue en situations réelles. Tout cela à l’aide de communication non-
verbale, c’est-à-dire des gestes, mimique et les dessins ou images authentiques.
Le résumé des caractéristiques principales est suivant :
 Vocabulaire : les élèves apprennent le vocabulaire courant, des mots fondamentaux à
l’aide des images, mimique ou l’entourage. Le vocabulaire plus compliqué et plus abstrait est
expliqué plus tard à l’aide des mots déjà connus.
 Grammaire : elle est présentée sous forme inductive et implicite, les élèves
apprennent le vocabulaire à l’aide des exemples, ils déduisent les règles grammaticales des
phrases et des textes entières.
 Ce qui a la plus grande importance, c’est l’acquisition de l’oral mais aussi la
prononciation. L’écrit est considéré seulement comme un auxiliaire de l’oral (dictée,
questions sur des textes etc.)
 On prend en compte les besoins et les capacités des élèves, on commence par ce qui
est de base (vocabulaire, grammaire, prononciation) et après à l’aide des connaissances déjà
connues on apprend ce qui est plus compliqué, plus abstrait etc. Autrement dit, on part du
connu vers l’inconnu, du plus simple au plus compliqué, du plus concret au plus abstrait.
Cette méthodologie est aujourd’hui partiellement active, il y a plusieurs éléments qui ont
subsisté jusqu’à nos jours (l’activité des élèves, apprendre dans les situations réelles,
dialogues, aller du connu vers l’inconnu etc.,)
« …la méthodologie directe a posé, cependant, les jalons de base qui ont engagé
l’apprentissage des langues vers la modernité et a su soulever des questions qui sont toujours
d’actualité en didactique des langues. »

03. Méthodologie audio-orale


La phase après la deuxième guerre mondiale, c’est la période de recherche qui vient. La
raison est claire. La guerre a causé l’expansion énorme de la technique, de moyens de
transport et de communication. Les rapports d’affaires entre des états différents sont devenus
plus intenses et avec ces rapports ont augmenté aussi des besoins de communication. Il fallait
moderniser et reconstruire le système éducatif parce qu’en conséquence du changement
politique et social, les écoles étaient accessibles au public plus large. Avec ce changement on
cherche de nouveaux supports, méthodes et méthodologie. On cherche à trouver des procédés
menant au développement de l’indépendance et l’activité de l’élève.
Mais ce changement ne s’effectue pas dans tous les états de manière uniforme. La
méthodologie audio-oral a pris sa naissance aux États-Unis. À cette époque-là, les États-Unis
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avaient les tendances à moderniser l’enseignement pour ne pas rester isolés linguistiquement
des autres nations.
Cette méthodologie s’est développée durant 1940-1970. Elle s’est inspirée de l’expérience
didactique menée pendant la deuxième guerre mondiale par l’armée américaine qui avait eu
besoin de savoir communiquer avec des nations qui ont participé à la guerre.
Les idées principales de cette méthodologie sont suivantes :
- La langue est surtout audio-orale, l’élève apprend tout d’abord l’écoute et le dialogue après
la lecture et l’écrit.

- L’enseignement est basé sur l’imitation de locuteur natif, cela veut dire par répétition,
pratique et par apprendre par cœur.

Cette méthodologie était alors basée sur l’écoute des dialogues de langue courante pour
les mémoriser. La grammaire n’était pas trop importante, les élèves l’apprenaient sur la base
des dialogues. C’est aussi pourquoi cette méthodologie était critiquée, mais on peut dire
qu’elle a été la première qui a utilisé des moyens techniques audiovisuels dans l’enseignement
des langues étrangères.
04. Méthodologie structuro-globale audiovisuelle (SGAV)
Comme on avait mentionné, après la Deuxième Guerre mondiale, la politique dans le
monde entier, avait des tendances de renouveler le système de l’éducation. Aux États-Unis,
les linguistes ont inventé la nouvelle méthodologie audio-orale. En Europe, c’était la
méthodologie grammaire-traduction et la méthodologie directe qui a coexisté jusqu’au milieu
du siècle.
La France devait faire face aux plusieurs problèmes politiques. « La France doit renforcer
son implantation dans ses colonies, intégrer une vague d’immigrants et lutter contre
l’expansion de l’anglais qui devient de plus en plus la langue des communications
internationales, et enfin restaurer son prestige à l’extérieur. » (Cuq & Gruca, 2003, p. 260)
Autant que les États-Unis, la France a décidé de prendre des mesures menant à la
diffusion de la langue française au monde.
La méthodologie SGAV était inventée par l’institut de phonétique à l’université Zagreb
(Croatie), par l’école normale de Saint-Cloud et par l’université de Mons en Belgique et
c’étaient des méthodologues du Crédif (Centre de recherche et d’étude pour la diffusion du
français) qui ont élaboré le matériel d’apprentissage selon les principes sgaviens. Le premier
manuel a été publié en 1960 et il était nommé Voix et image en France. Ceux, qui sont
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participés au développement de cette méthodologie, c’étaient surtout Ferdinand de Saussure et


Charles Bally.
La notion structuro-globale est fondée sur la théorie que pas seulement la communication
verbale, mais aussi la communication non verbale joue un rôle assez important (rythme,
intonation, gestes, etc.).
Les idées principales de cette méthodologie sont suivantes :
- Basée sur un dialogue de la vie quotidienne à l’aide des images et des sons ;

- On utilise un magnétophone pour enregistrer des dialogues et des films fixes ;

- la grammaire est prise comme implicite et inductive ;

- L’écrit est considéré comme un dérivé de l’orale.

05. Développement méthodologique de 1980


Après la méthodologie structuro-globale audiovisuelle, encore d’autres méthodologies se
sont développées qui sont présentées dans les manuels de la didactique des langues présentées
comme des approches, pas des méthodologies. Première approche qui se forme dans les
années 80 en France, est appelée l’approche communicative et telle subsiste jusqu’à nos jours.
Plus tard en 1990, une autre approche est née, à savoir l’approche actionnelle.
L’enseignement est focalisé surtout sur la personnalité de l’élève et ses besoins, mais aussi la
personnalité d’enseignant est prise en considération.
06. L’approche communicative
Cette approche, comme chaque méthodologie nouvellement formée, s’oppose
complètement à la méthodologie précédente. Comme l’indique le titre, cette approche a pour
son objectif principal la communication, cela veut dire, apprendre à communiquer en langue
étrangère.
La naissance de cette approche était causée dans une grande mesure par la situation
politique. À cette époque-là, l’Europe commence à s’élargir et avec cet élargissement arrivent
aussi de nouveaux besoins sociaux, professionnels et linguistiques.
Plusieurs analyses sont faites et à la base de diverses analyses on peut résumer quatre
éléments qui sont spécifiques pour cette approche :
- Composante linguistique : cela veut dire acquérir des règles grammaticales, vocabulaire,
phonétique, il s’agit d’une composante assez importante, mais pas suffisante pour savoir
communiquer en langue étrangère.
Didactique du français et des langues africaines 14

- Composante sociolinguistique : connaître des règles socioculturelles d’emploi de la langue


et utiliser ses formes linguistiques dans une situation de la communication

- Composante discursive : il s’agit de différents types de discours et leur cohérence et


cohésion

- Compétence stratégique : c’est la capacité d’utiliser les stratégies verbales et non verbales
dans les situations de communication.
L’enseignement est orienté vers la communication en situation plus ou moins réelle et
pour l’apprentissage sont alors utilisés des matériels authentiques, p.ex. Les textes. En ce qui
concerne la grammaire, elle est enseignée de la façon explicite, cela veut dire qu’on explique
la grammaire à la base des textes authentiques. Après cette explication suivent des exercices
traditionnels pour automatiser tel ou tel sujet.
Le plus important pour cette approche, c’est de laisser les élèves réfléchir et trouver une
solution ou tirer des règles grammaticales tout seuls, ce qui change aussi le rôle de
l’enseignant.
Pendant l’enseignement, le professeur joue un rôle d’un surveillant et conseilleur, il dirige des
élèves vers l’objectif visé et il les aide à développer la production orale. L’élève est obligé à
travailler seul ou dans un groupe et il est mis dans des situations de la communication
authentiques, p.ex. Pendant une simulation ou des jeux de rôle.

06. Approche actionnelle


Au début des années 90. Une nouvelle approche se forme, à savoir l’approche actionnelle.
Ce changement était influencé de nouveau par la politique, mais aussi par la société. Un
nouvel objectif est né. Il ne s’agit pas seulement de savoir communiquer, mais plutôt savoir
agir en langue étrangère. La politique d’Europe, plutôt la philosophie de CECR (Cadre
européen commun de référence pour les langues) s’efforce de relever le plurilinguisme en
Europe.
Selon cette approche, l’élève est préparé en classe pour la possibilité d’étudier à
l’étranger autrement dit, s’intégrer dans les pays d’Europe.
D’après cette approche, les étudiants peuvent partir dans les pays étrangers pour y étudier ou
aussi pour y travailler. Cette expérience est très enrichissante et utile, surtout pour leur emploi
futur.
La tendance qui est aujourd’hui actuelle est appelée comme l’éclectisme actuel.23 Cela
veut dire qu’on voit l’enseignement des langues étrangères comme un processus pédagogique
Didactique du français et des langues africaines 15

où il faut prendre en considération plusieurs éléments et leurs relations. Il s’agit surtout des
relations entre les objectifs et le contenu, entre les moyens d’enseignement et leurs conditions
et entre l’enseignant et les élèves.
On peut constater qu’il n’existe pas une méthodologie ou une méthode qui serait la seule
correcte. L’enseignement devrait être conformé à toutes les conditions de procès pédagogique,
cela veut dire, on se sert des éléments de chaque méthodologie ou méthode qui nous aide à
atteindre l’objectif visé. Ce qui est aussi important c’est la motivation de l’élève, mais aussi la
motivation de l’enseignant.

III. Reformer d’apprentissage du français en RDC


La République Démocratique du Congo travaille actuellement à l’amélioration de la
qualité de son système d’enseignement primaire, secondaire et professionnel. Au niveau du
secondaire général, ces efforts se traduisent par les innovations en cours sur l’amélioration des
apprentissages en Français et en Mathématiques et bientôt en Sciences. Le Ministère de
l’EPSP reconnait qu’il faut focaliser les efforts sur la lecture-écriture, le Français et les
Mathématiques afin de qualifier davantage les enseignants au niveau du primaire et du
secondaire général étant donné que ces disciplines sont à la base des apprentissages ultérieurs
chez les élèves.
Actuellement en RDC, l’enseignement du français s’inspire des contenus du Programme
National de Français de l’enseignement au niveau du secondaire, 2005», des guides
développés par le projet OPEQ/USAID et du manuel initié par SERNAFOR secondaire avec
la collaboration du Projet SESAM « Livret Pédagogique d’Accompagnement de la
Formation des Inspecteurs et Professeurs de Français de la RDC, 2012-2013» agrées pour
l’enseignement général et technique par le MEPSP. Le projet SESAM. (Service pour
l’éducation, le savoir et l’appui à la maitrise et à l’usage du Français) ce projet veut favoriser
une meilleure maitrise et un meilleur usage du français par la population. Il existe depuis
2009. Il est financé par l’Etat français dans le cadre du fonds de solidarité Prioritaire et est mis
en œuvre en étroite collaboration avec le ministère congolais de l’EPST et de l’ESU.
Didactique du français et des langues africaines 16

Chapitre. III : Programme national de français au niveau supérieur

Le PNF revêt une première importance dans le domaine de l’enseignement / apprentissage.


Il constitue une boussole pour l’enseignant du point de vue des objectifs d’apprentissage, des
objets à enseigner ainsi que de la méthodologique à adopter dans les pratiques d’enseignement
de la lecture et de l’écriture.

01. Définition du Programme National du Français


L'enseignement du français, de l'école primaire au secondaire, repose sur des
programmes. Celui du secondaire porte le titre de : Le Programme National du Français /
enseignement secondaire (désormais PNF). Ce texte a été conçu par la direction des
programmes scolaires et matériel didactique du Ministère de l’Enseignement Primaire,
Secondaire et Professionnel (EPSP) de la République Démocratique du Congo. Publié en
2005 par Edideps grâce au financement de l’Unesco, ce programme au fond, n’est pas
nouveau. Selon ses auteurs, il n’est qu’une relecture et une réécriture du programme de
français de 1985, révisé en 1987. D’après la direction des programmes scolaires du
ministère de l’EPSP, cette révision tient à un objectif, celui de rendre le programme davantage
intelligible pour ses utilisateurs, en l’occurrence les enseignants de français.
Car celui de 1985 (PNF, p.3) était issu de la compilation de plusieurs textes, allant des
circulaires et instructions officielles aux fiches de préparation en passant par les répartitions
des matières, sans oublier les interdits pédagogiques et méthodologiques. D’où le caractère
quelque peu disparate de son contenu.

02. Structure du PNF


Nous allons essayer de décrire ce document de référence pour l’enseignement du français
dans le cycle secondaire. Le PNF se compose de deux sections bien étanches. La première
porte sur des généralités (préface, introduction, fondements, finalités, buts, quelques objectifs
terminaux d’intégration à exploiter pour le cours de français, compétences pédagogiques de
base) et la seconde constitue le programme proprement dit énoncé en quatre points dont trois
portent sur le programme de chaque cycle et le quatrième sur les dispositions particulières par
option.
03. Les fondements du PNF
Le PNF tire sa légitimité de la volonté de l’instance politique qui définit - à travers la
Charte Nationale de l’Education et la Loi-cadre n°86-00512 portant sur l’enseignement
Didactique du français et des langues africaines 17

national - le profil du type d’homme congolais à former et le profil du développement


psychologique de l’enfant à l’âge de l’école secondaire.

Comme le pouvoir organisateur du système éducatif congolais vise le développement


intégral du jeune congolais, nous pensons que les objectifs de l’enseignement de la langue
française devraient se conformer aux recommandations qui touchent à tous les domaines de la
vie, à savoir les domaines politique, éthique, social, économique, culturel, psychologique, etc.
De ces fondements découlent les finalités, buts, description, objectifs généraux et spécifiques
qui sont mis en texte dans le PNF.
04. Finalités, buts et objectifs terminaux du PNF
Dans les textes officiels, les finalités de l’enseignement du français énoncent des
principes idéaux, liés à des valeurs fondamentales reconnues comme telles par la société.
L’Etat congolais confie à l’école la mission de transmettre les valeurs que partage tout un
peuple.
- L’enseignement National a pour finalité la formation harmonieuse de l’homme congolais,
citoyen responsable, utile à lui-même et à la société, capable de promouvoir le développement
du pays et la culture nationale (LOI-CADRE n°86-005 de 1986 de l’enseignement national) ;
- L’école doit former des citoyens producteurs, créatifs, cultivés, consciencieux, libres et
responsables, ouverts aux valeurs sociales, culturelles et esthétiques, spirituelles et
républicaines (Charte de l’éducation, CNS13, art.5) ;
- Toute institution a l’obligation de former non seulement des femmes et des hommes créatifs,
pleins d’imagination, mais également des personnes capables d’imaginer plusieurs
alternatives devant une même situation, de soulever les interrogations que suscite cette
situation et de proposer plusieurs réponses à chacune d’elles (CNS, art.7).
Quant aux buts, ils définissent de façon générale les intentions poursuivies par l’institution
scolaire. Pour le cours de français, le PNF poursuit deux buts à l’école secondaire:
- Faire acquérir aux élèves la maîtrise de la langue française ;
- Former un homme complet ayant intégré des valeurs morales et civiques.
05. Organisation de la discipline « français »
Le programme national de français divise l'école secondaire en 3 parties : le degré
inférieur (1ère et 2ème années), moyen (3ème et 4ème) et supérieur ou terminal (5ème et
6ème). La discipline « français » s’organise en sept sous-branches. Il s’agit du centre d’intérêt
ou thème, du texte, de la grammaire, du vocabulaire, de l’orthographe, de l’expression orale et
Didactique du français et des langues africaines 18

de l’expression écrite il faut ajouter aussi la littérature. Pour chaque sous-branche, le


programme propose les objectifs spécifiques et les compétences.

A. Objectifs intermédiaires

A la fin du degré supérieur, l’élève devra être capable de (d’) :

1) écouter et comprendre tous les types de messages non spécialisés (discussions, débats,
conversations, conférences, etc.) ;

2) dire tous les genres de textes (conférences, débats, discussions, défendre son point de vue),

3) lire et comprendre tout type de textes non spécialisés ;

4) rédiger correctement toute composition ;

5) maîtriser les grands courants et les époques littéraires ainsi que les auteurs représentatifs.

B. Sous-branches

1. Thèmes

A) Objectifs spécifiques

A. l’issue de l’étude des thèmes au degré supérieur, l’élève devra être capable de (d’) :

1. observer et restituer l’essentiel de l’information étudiée dans le centre d’intérêt ou thème


traité ;

2. réutiliser le vocabulaire appris à cette occasion ;

3. discuter ou prendre position vis-à-vis de cette information.

b) contenus

I. Actualité

1. La mode ;

2. Les grandes rencontres ;

3. Les conflits ;

4. Les catastrophes naturelles, etc.


Didactique du français et des langues africaines 19

II. L’homme et la nature

5. Les réactions affectives ; la contemplation, la solitude, la peur, l’angoisse, l’écrasement, la


révolte, etc.

6. La recherche ;

- la passion de savoir, la joie de connaître, la joie de la découverte, etc.

7. La conquête ; La lutte contre la maladie - la misère - la faim, etc.

8. L’environnement ; Protection de la nature. - pollution - toxicologie, etc.

III L’homme et la société.

- autrui, amitié, amour ; - famille, conflits de générations, condition de la femme ; - enfant,


éducation, paix ; - oppressions sociales, guerre, compréhension mutuelle des peuples ; -
rencontre de différentes cultures, etc.

IV. Activité humaine

Travail, Argent, Richesse, Pauvreté, Développement, etc.

V. Valeurs morales et culturelles

L’honnêteté - la compétence - l’équité - le savoir-vivre - la générosité - le bien et le mal - la


conscience - la responsabilité - les déviations sexuelles - le chômage - le trafic d’enfants, etc.

VI. Sentiments et émotions

Peur - angoisse - l’homme et la religion - Dieu - Révolte - Tristesse, etc.

VII. Grands courants de la pensée

- Marxisme - Communisme - Capitalisme - Socialisme - Intégrisme, etc.

VIII. L’homme et sa destinée

les origines de l’homme - le sens de l’histoire - les conflits moraux - l’évasion - la foi - les
sectes religieuses - l’engagement - le divertissement - le courage de vivre - les grandes
constructions de l’esprit - la mort - l’au-delà, etc.
Didactique du français et des langues africaines 20

c) recommandations méthodologiques

1. Avant la leçon

- Recherche de l’information par l’enseignant et les élèves.

2. En classe

- Exposé suivi de débat et d’une discussion dirigée. Le travail se fait par sous- groupes. –
Exploitation sous forme de question-réponse ou sous une autre forme telle que le
brainstorming.

3. A la fin de la séance

- Synthèse par la classe sous la direction du professeur par le professeur.

N.B. : Ne pas dépasser deux leçons par thème. Le professeur sera attentif aux événements
vécus pour aborder un thème.

d) principes d’évaluation

1. Questions fermées ou à choix multiple sur les éléments de connaissances acquises sur le
thème.

2. Débats des exposés sur le thème étudié.

3. Travail pratique, rédaction d’une dissertation.

4. Exercices de réemploi du vocabulaire.

5. Etude des thèmes plus abstraits, plus spéculatifs, plus intellectuels.

2. Enseignement de textes

a) objectifs spécifiques

A l’issue de l’enseignement de textes au degré supérieur, l’élève devra être capable de (d’)

A. Du point de vue de la communication

1. Plan référentiel

Restituer fidèlement le contenu, l’information, les connaissances acquises sur le texte ;


Didactique du français et des langues africaines 21

2. Plan pragmatique

Réemployer les phrases du langage courant ou leurs variantes ;

3. Plan linguistique

Maîtriser, et réutiliser les éléments de la langue étudiés : vocabulaire, structures


grammaticales et syntaxiques ;

4. Plan socioculturel

Porter un jugement critique, un avis personnel, prendre position ;

5. Plan discursif

Reconnaître le genre et le type de texte et ses caractéristiques : texte narratif, descriptif,


informatif, poésie, théâtre, etc. ;

B. Au point de vue de la formation générale

Formation intellectuelle : elle renvoie à la réflexion, à l’analyse, à l’imagination pour


résumer ou synthétiser l’information afin d’émettre une opinion sur le plan moral, civique
et culturel (selon le type de texte).

b) contenus

1. Sur le plan thématique

Choisir des textes ayant trait aux thèmes retenus pour exploitation.

2. Sur le plan socioculturel

Trouver des textes en rapport avec les réalités du milieu de l’élève.

3. Sur le plan du niveau de la langue

Se référer à la richesse linguistique et à l’intérêt littéraire du texte accessible à un élève de


3eme niveau, précisément (5eme et 6eme secondaires).

4. Sur le plan du genre

- Choisir des textes en prose (texte narratif, descriptif, informatif) ;


Didactique du français et des langues africaines 22

- choisir des poèmes,

- choisir des textes dramatiques (théâtre),

- choisir des textes dialogués.

- choisir des articles de presse ou coupures des journaux, - choisir des discours, - " "
communiqués, - une ordonnance, - " un tract, - essai, - texte de la vie courante, -
organiser des débats, - une conférence, - proposer un reportage, - proposer une bande
dessinée.

5. Sur le plan temporel

- Trouver des auteurs de la littérature française contemporaine et celle d’autres époques selon
un choix judicieux.

- Garder une juste proportion entre les auteurs et africains des auteurs classiques français,
ainsi que ceux de la littérature universelle.

N.B. : Tout texte, de quelque nature qu’il soit, peut servir à l’enseignement du français au
degré supérieur du secondaire.

c) Recommandations méthodologiques

1. Se référer toujours aux objectifs spécifiques.

2. Recours à la M.A.P (Méthode active participative).

3. Lecture expressive par le professeur

4. Compréhension globale

5. Exploitation détaillée

6. Pour le texte dialogué

- compréhension globale ;

- exploitation pragmatique et linguistique.

7. Pour le texte d’analyse

- compréhension globale
Didactique du français et des langues africaines 23

- étude et exploitation selon les différents points des objectifs spécifiques.

8. Texte à commenter

- compréhension globale

- exploitation selon les différents points des objectifs spécifiques.

9. Autres types de texte - Selon leur intérêt littéraire

d) Principes d’évaluation

1. Exercices de lecture

2. Questions orales, ouvertes ou fermées sur le contenu.

3. Exercices de réemploi des mots ou des structures grammaticales du texte.

4. Réemploi de certains énoncés ou de certaines phrases du type de texte.

5. Exprimer son point de vue sur les éléments de société ou de culture rencontrés dans le
texte.

6. Synthèse des idées.

7. Retrouver la nature, le type, le genre, la composition du texte.

8. Ecouter, saisir et rédiger le message.

3. Enseignement de la grammaire

A) objectifs spécifiques

A l’issue de l’enseignement de la grammaire au degré supérieur, l’élève doit être capable :

1. de corriger toutes les fautes de grammaire dans son langage.

2. De s’exprimer correctement en utilisant avec maîtrise tous les éléments grammaticaux


appris au degré inférieur et moyen.

3. D’expliquer correctement un problème de grammaire qui se pose.

b) contenus

1. Moyens d’expression de diverses notions et modalités :


Didactique du français et des langues africaines 24

Contenus des matières de premier et de deuxième degrés, tout en insistant sur les diverses
nuances et en les approfondissant.

2. Les difficultés persistantes de la grammaire française par un enseignement récapitulatif.


N.B. : Au degré supérieur, la grammaire peut intervenir de façon occasionnelle et
récapitulative sur des difficultés persistantes.

3. Moyens d’expression :

- de la caractérisation, de la qualité ;

- du doute, de la possibilité, de l’éventualité ;

- du souhait, du regret ;

- de l’ordre, de la défense ;

- de la mesure, du poids, de la quantité ;

- de l’appartenance, de la possession, etc.

4. L’analyse grammaticale ou logique.

C) recommandations méthodologiques

1. Partir du langage (dialogue, conversation en classe) et des textes vus pour faire de
l’animation grammaticale.

2. Dégager de la conversation un échantillon (un corpus) d’exemples.

3. Observer les énoncés retenus, y réfléchir. Les élèves peuvent dégager quelques règles,
tracer un tableau et expliquer.

4. Les activités d’appropriation et de fixation :

- exercices de réemploi de la structure (jeux, exercices de diverses natures).

D) Principes d’évaluation

I. Evaluer la compétence de communication.

- par des exercices de communication (jeux de rôle et autres) ;


Didactique du français et des langues africaines 25

- par des exercices de phraséologie orale et écrite ;

- par des exercices d’appariement ;

- par des exercices à choix multiple visant :

1° le réemploi des moyens d’expression étudiés ;

2° l’emploi de certains autres éléments de la langue étudiés.

II. Evaluer la compétence linguistique par des exercices. De phraséologie, des exercices.

Des exercices : lacunaire, d’appariement, à choix multiple, d’autres exercices visant :

1° l’emploi correct des mots grammaticaux étudiés ;

2° l’analyse grammaticale ou logique, etc.

3° la justification de l’usage d’un élément grammatical dans une phrase.

4. Enseignement de vocabulaire

a) objectifs spécifiques

A l’issue de l’enseignement de vocabulaire au degré supérieur, l’élève doit être capable :

1. d’utiliser correctement le mot propre, précis, le mot raffiné et des expressions pour
l’amélioration du style.

2. d’utiliser le vocabulaire de raisonnement spéculatif, notamment les opérateurs logiques qui


permettent d’introduire une opposition, un doute, une affirmation, une contradiction ou un
refus avec politesse et courtoisie.

b) contenus

Termes ou expression difficiles tirés des :

1. Textes ou thèmes étudiés, ou ceux tirés d’une lecture personnelle.

2. Vocabulaire de sensation de sentiment, d’émotions.

3. Vocabulaire d’abstraction.
Didactique du français et des langues africaines 26

c) Recommandations méthodologiques

1. Prétexte de départ : - texte ou thème étudié - thème d’actualité.

2. Dégager les mots cibles. (Mots nouveaux, expressions difficiles, mot à sens ambigu)

3. Procéder à l’enrichissement (synonymie, différents champs : lexical, sémantique,


thématique, dérivation, homonymie, etc. ;)

4. Explication des mots, compréhension.

5. Appropriation par phraséologie.

6. Divers autres types d’exercices : à travers des questions à choix multiple et autres.

d) principes d’évaluation

1. Questions ouvertes, fermées, à choix multiple et autres exercices.

2. Phraséologie.

Enseignement littérature

A) objectifs spécifiques

1. Situer et designer nommé les grands courants littéraires ;

2. situer chaque auteur dans son époque et son courant littéraire ;

3. Définir les caractéristiques de tous les courants littéraires.

4. Dire les noms et les thèmes de la littérature négro-africaine francophone en mettant l’accent
particulier sur la littérature francophone de la RDC et sur la littérature universelle.

B) contenus

I. Littérature français

1. Le moyen-âge littéraire ;

- formation de la langue française ;

- les genres littéraires du moyen-âge ;

2. Le XVI ème Siècle.


Didactique du français et des langues africaines 27

- l’humanisme ;

- renaissance ;

3. Le XVII ème Siècle.

4. Le XVIII ème Siècle. Siècle des lumières ;

5. Le XIX ème Siècle. Le romantisme

6. Le XX ème Siècle.

II. Littérature négro-africaine

1. Origine
2. Principal mouvement : la négritude ;
3. Quelques figures ;
4. Littérature négro-africaine de la RDC.
5. Littérature gréco-latine,
6. Littérature universelle.

C) Recommandations méthodologiques

1. Méthodologie active et participative

-Amener les apprenants par la technique de brainstorming à parler d’abord de leur milieu
socioculturel, de l’expérience et surtout de l’univers extérieur. Aller donc du connu vers
l’inconnu.

2. Le professeur choisira des centres d’intérêts proches du milieu de l’enfant, il peut


également tenir des attentes des élèves.

3. Les leçons sont essentiellement orales, mais la synthèse est notée au tableau.

d) Principes d’évaluation

1. Questions fermées et/ou ouvertes.

2. Exercices de réemploi des informations recueillies à partir du thème.

3. Rédaction sur le centre d’intérêt ou thème.


Didactique du français et des langues africaines 28

4. Un questionnaire de synthèse permettra à faire réfléchir les élèves.

Enseignement de l’expression orale

A) objectifs spécifiques

A l’issue de l’enseignement de l’expression orale au degré supérieur, l’élève doit être


capable :

1. de débattre, de réfuter, d’argumenter de façon aisée sur les thèmes étudiés et les
problèmes d’actualité ; sans oublier les objectifs du deuxième degré.

2. de s’exprimer avec éloquence.

b) Contenus

1. Textes de lecture expressive. En plus du contenu du 2e degré (à un niveau plus soutenu,


plus profond) provoquer et entretenir des débats et des discussions autour des thèmes étudiés
et des problèmes d’actualité.

Déclamation (Récital) des poèmes.

Diction :- articulation - prononciation - intonation - accent Discussion dirigée.

2. Elocution : exposé, débat. - improvisation orale (réaction à chaud, discussion spontanée


sur une idée).

- Expression de messages. - Emettre un point de vue sur un problème, une situation générale.

- la prise de parole.

3. Divers exercices d’expression orale :

- Mot de circonstance : prononcer un discours, une allocution, etc.

- faire un compte rendu, développer un sujet, commenter un film, une chanson, mise en
scène d’une œuvre théâtrale ou d’un large extrait.

C) Recommandations méthodologiques

1. Le professeur reste un facilitateur pendant l’exposé-débat ou pendant la scène de


dramatisation.
Didactique du français et des langues africaines 29

2. Prétexte de départ : donner des directives précises sur : le sujet, la manière de répondre et
la manière de présenter.

- Donner le temps d’intervention et les consignes précises aux uns et aux autres.

- Diriger le débat qui peut s’en suivre.

- Faire dégager les synthèses.

d) Principes d’évaluation

1. Lecture expressive

2. Diction (textes, poèmes à réciter),

3. Débats,

4. Exposé,

5. Exercices de contrôle.

. Enseignement de l’expression écrite

a) objectifs spécifiques

A l’issue de l’enseignement de l’expression écrite au degré supérieur, l’élève doit être


capable :

1. d’écrire correctement un texte courant, un message. C’est-à-dire produire des textes


corrects de divers types et différents genres.

2. de rédiger un texte correctement, avec concision, clarté, précision et dans un ordre logique
de pensée.

N.B. : Pour la section littéraire, produire des poèmes (versification), dont l’initiation
commence en 4e des humanités.

b) Contenus

1. Divers types de textes d’usage courant : lettre, article de presse ou d’une revue scolaire,
texte de publicité, commentaires, résumé, compte rendu, mot de circonstance, allocution,
discours, etc.
Didactique du français et des langues africaines 30

2. Dissertation - sa préparation - sa rédaction.

C) Recommandations méthodologiques

1. Le prétexte de départ est fourni par :

- Les textes ou thèmes étudiés, Les problèmes d’actualité.

2. Initiation et intériorisation des Directives.

3. Rédaction de la dissertation et autres textes.

4. Correction individuelle suivie de la correction collective.

d) Principes d’évaluation

I. Evaluer :

- l’aisance de l’écriture,

- la précision,

- la concision à travers : les exercices de rédaction sur:

1° divers textes d’usage courant (discours, poèmes, articles, allocutions, etc.)

2° la dissertation.

Recommandation particulière selon les options

I. Au degré inferieur (1e et 2e années)

A la fin dudit degré, les élèves doivent être capables de situer dans le temps et dans l’espace
les auteurs appris, leur époque, quelques une de leurs œuvres, notamment le chef d’œuvre. -
Le professeur s’arrangera pour aborder une certaine proportion d’auteurs congolais, africains,
français, etc.

II. Au degré moyen (3e et 4e années)

L’élève sera non seulement capable de situer dans le temps et dans l’espace tous les auteurs
vus, mais aussi d’indiquer leur courant littéraire ou la raison de leur notoriété.
Didactique du français et des langues africaines 31

III. Au degré supérieur (5e et 6e années)

La grammaire est enseignée de façon récapitulative pour corriger les fautes et les
difficultés grammaticales persistantes. Par contre, à ce niveau, la littérature française doit être
enseignée de façon systématique (époque ou siècle, courants littéraires, grands groupes
d’écrivains, influence des idées littéraires émises sur l’époque, etc.).

IV. La correction phonétique

Elle doit être à chaque niveau la préoccupation du professeur. Grâce aux séances de lecture
il corrigera les fautes et autres incorrections phonétiques. Il sera toujours attentif aux fautes
d’articulation, de prononciation.

V. La poésie (en section littéraire)

- La professeur initiera les élèves à la poésie par des morceaux choisis des poètes classiques
littéraires dès la 3ème année, il abordera la versification (genre des poèmes, des vers, des
rimes, etc.)

- Le professeur renforcera la littérature (congolaise, négro-africaine, française, mondiale, il


prévoira un nombre important de textes ayant trait à la littérature).

A. Enseignement secondaire normal options :

1. Littéraire

L’enseignement du français est le soubassement de cette option. Les matières seront donc
abordées de façon plus approfondie.

- l’enseignement de la littérature française et de la poésie sera abordée un peu plus tôt, à partir
de la 3ème année - la correction phonétique sera également renforcée sous forme
d’orthophonie

- A partir de la 4ème année, le professeur pourra initier les élèves à la production des
morceaux poétiques (poésie classique, et au 3e degré les vers libres)
Didactique du français et des langues africaines 32

2. Scientifique et pédagogique

- Le professeur veillera à proposer aux élèves des textes, des sujets de composition d’intérêt
général, surtout sectoriel (thèmes et sujets pédagogiques et psychologiques, thèmes et sujets
scientifiques)

- Le professeur des expressions étrangères (latines, grecques, anglaises, etc.) rencontrées dans
les textes vues en étudiés.

B. Enseignement technique commerciale

- Commerciale et administrative

Le professeur renforcera chez ses élèves le style épistolaire pour déboucher sur la
correspondance commerciale.

C. Enseignement technique (tous)

1. Techniques industrielles : Mécanique générale, Mécanique auto, Machine outils,


Electricité, Electronique, Bâtiment et construction

2. Techniques Agricoles : Agriculture générale, Agrovétérinaire, Agroforesterie, Economie


agricole ; Mécanique agricole …

3. Technique Sociales : Sociale, Nutrition.

4. Techniques féminines : Coupe et couture, Hôtellerie et restauration.

5. Techniques artistiques : Beaux-Arts : Décoration, métal battu, peinture, céramique,


sculpture, Arts dramatiques, Danse, musique et chorégraphie.

- Alléger l’enseignement du français dans ces options de la littérature française systématique

- L’essentiel ici est d’amener les élèves à acquérir les automatismes du langage usuel propre
à toute situation communicationnelle (orale et écrit)

- Au niveau de la 5e et 6e, on ne verra pas la littérature française de façon systématique

- Les sujets de composition doivent également être caractéristiques des options.

NB : Le système docimologique (épreuves diverses, examens d’état, etc.) devra tenir compte
des recommandations ci-haut énumérées, et surtout des adjectifs spécifiques à chaque option.
Didactique du français et des langues africaines 33

Chapitre IV : Qualités de l’enseignant et de l’apprenant

A. L’enseignant
Le souci permanent de l’enseignant de se cultiver, de s’auto-former, de connaître, de
remettre en question son savoir ou de se remettre à niveau : cette disposition comporte ceci de
précieux qu’il permet d’outiller l’enseignant de connaissances suffisantes pour rendre
l’enseignant capable d’apporter d’éléments pertinents de réponse à la plupart des
préoccupations de l’apprenant. D’où l’adage : « Pour enseigner court comme un doigt, il faut
connaître long comme un bras ».
Avec ces exigences, il y a lieu de comprendre qu’il n’est pas facile d’enseigner, même
pour ceux qui ont appris la pédagogie à l’école car enseigner n’est pas une action quelconque.
C’est d’abord un art avant d’être une méthode, une procédure ou une technique scientifique de
communication. Art parce qu’il est un métier qui nécessite des atouts innés : on nait
enseignant, on nait avec l’étoffe de l’enseignant dans son patrimoine génétique, même si on
n’a pas étudié la pédagogie ; Bref, l’enseignement est un art avant de devenir une technique
de science ou science tout court (on peut devenir enseignant, même si on n’est pas né
enseignant, grâce à l’intérêt, grâce à l’effort, l’étude, la formation, grâce à la nécessité ou aux
circonstances favorables pour le devenir).
La science recommande que pour être efficace dans le processus Enseignement-Apprentissage
que les deux types d’acteurs se forment aux règles, méthodes et techniques de communication
pédagogique.
I. Qualités
L’enseignant est le modèle social par excellence. Il a la mission de former la société, de
diffuser les valeurs et à ce titre, il doit raisonner être la référence, le modèle social. Aussi, le
métier qu’il a choisi, métier d’éducateur lui prive de la vie privée. C’est un homme public qui
ne s’appartient pas.
01. Physiques :
- En bonne santé. Il doit éviter même de tomber malade.
- Respecter l’hygiène de son corps, propre ;
- Des organes de sens en bon fonctionnement ;
- Avoir une tenue vestimentaire décente, sans écrits ni autre signe distinctif.
02. Intellectuelles
- Etre qualifié dans l’enseignement;
Didactique du français et des langues africaines 34

- Etre cultivé (s’informer par la 1 e source et non par la radio trottoir, les bobards ou les
rumeurs, lire et se documenter, être à la page de l’actualité en général ; actualiser ses
enseignements) ;
- Etre intellectuel,
- Avoir une voix sonore et ne pas bégayer ni autre défaut d’orthophonie.
- Bien parler et avoir une correction linguistique de la langue française.
- Se méfier des informations sans preuve ;
- Eviter des affirmations gratuites ;
- Avoir l’appétit de la preuve ;
- L’esprit de la curiosité ;
- Eviter les sentiments, les émotions et les passions et rechercher l’objectivité en tout point de
vue.
03. Morales
- Honnête : Eviter les trois grands vices (la tricherie, la corruption et le mensonge) ;
- Juste c’est-à-dire impartial dans ses jugements, son raisonnement et ses analyses ;
- Soucieux des valeurs et ennemi des antivaleurs (être un homme vertueux) ;
- Servir d’exemple à travers sa vie et non seulement à travers ses discours (faites ce que je dis
et non ce que je fais mais plutôt faites ce que je vous dis et non ce que vous me voyez faire) ;
- Se convaincre de la morale aristotélicienne selon laquelle : le mal reste le mal même si tout
le monde le fait et le bien reste le bien même si personne ne le fait ;
-Etre respectueux des textes légaux et réglementaires, de sa parole, de sa signature, de sa
personnalité ;
- Son comportement global doit refléter la morale de bien (le bien comme le mal sont
juridiquement neutres) ;
- Avoir le sens de scrupule ;
- Se soucier de ne faire que le bien et s’affliger (avoir le remords ou l’inquiétude de
conscience) après la commission d’une violence quelconque envers l’autre ;
- Respect du bien public comme du bien privé ;
- Fuir la médisance, la calomnie et le faux témoignage (parabole de la poutre et de la paille).
04. Sociales :
- Avoir des bons rapports avec ses voisins ;
- Respect des textes légaux et réglementaires ;
- Respect des autorités, des collègues et des subalternes ;
Didactique du français et des langues africaines 35

- Etre artisan de la démocratie, la justice, la paix et éviter à tout prix de tomber sous le coup
de la violence sous quelque forme que ce soit ;
- Fuir le fanatisme, le tribalisme, l’ethnisme, le racisme, le nationalisme ;
05. Spirituelles
- Respect des valeurs spirituelles telles que la foi, l’espérance ;
- Il doit confesser une foi quelconque, en général mais de préférence la foi qui élève l’être
suprême, le créateur du ciel et de la terre qui a un nom propre dans toutes les cultures et
sociétés et respecter ses principes ;
- Il doit être humble ;
- Il doit refléter l’image de Dieu ;
06. Civiques :
- Respect des textes légaux et réglementaires :la loi, le règlement, les autorités, les collègues,
les subalternes ;
- Aimer son prochain et développer envers lui un esprit de solidarité non seulement familial,
tribal, ethnique, national, régional, continental mais aussi international ;.
07. Professionnelles :
Un enseignant formateur de la société doit être ou avoir:
- Assiduité, ponctualité, régularité (le sens de devoir, d’engagement)
- Méthodique et ordonné ;
- Planificateur : esclave de la programmation ;
- Travailleur ;
- Propre, mais ami de la poussière de la craie (porter une blouse)
- Connaître la qualité, les avantages, les inconvénients de la craie : caractéristiques (ex on en
met pas le savon sur la poussière de la craie pour se laver les mains)
- Comment fabriquer le tableau, la craie, le matériel didactique.
- Etre capable de dessiner, de manipuler les appareils de projection.
II. Documents pédagogiques et administratifs
- journal de classe ;
- Prévision des matières ;
- Cahier des questionnaires ;
- Cahier de cotation ;
- Cahier ou fiche de préparation ;
- Manuels scolaires ;
- Programme national ;
Didactique du français et des langues africaines 36

- Cahier des résumés.


- Horaire ;
- Registre des présences pour le service de discipline.
B. L’apprenant
L’apprenant est un concept générique qui ne signifie que toute personne qui suit un
enseignement formel dans une classe d’école. Celui qui reçoit ou qui a reçu l’enseignement
de quelqu’un d’autre.
01. Diverses appellations
Selon le cas, l’apprenant porte les appellations ou dénominations suivantes :
- A l’école maternelle : enfant :
- A l’école primaire : un écolier, à la rigueur un élève.
- A l’école secondaire : un élève surtout apprenant.
- A l’enseignement supérieur et universitaire : un étudiant.
02. Place dans le temps et l’espace
Contrairement aux temps anciens où l’apprenant n’était qu’un récipient qu’il fallait
remplir des connaissances, un vase qu’il fallait gaver, aujourd’hui, le rôle de l’apprenant a
changé. Il est devenu le centre des préoccupations pédagogiques. Il a cessé de gober et devient
un acteur clé de son éducation. Ses besoins, ses intérêts, ses aptitudes, sa liberté passent avant
tout et tout ce que l’enseignant fait, c’est en fonction des intérêts de l’apprenant. C’est le
pédocentrisme. (Une approche éducative et sociale qui place l’enfant au centre des
préoccupations et décisions)
Ainsi l’enseignant est appelé à tenir absolument compte de cette dimension dans
l’exécution de sa tache au sein d’une classe. Cette disposition fait lever sur lui un regard
nouveau dans l’exécution de sa tache dont le gain qu’il en tire est l’optimisation de son action
didactique.
03. Droits et devoirs dans le temps et l’espace
L’apprenant à droit à une meilleure formation possible pour l’intégration de sa personnalité
et, par conséquent, son harmonieuse insertion sociale ainsi que sa participation au
développement de la société. C’est pour cette raison que l’organisation des Nations-Unies a,
dans la déclaration universelle des droits de l’homme, rendu obligatoire l’éducation, du moins
élémentaire et fondamentale sur tout l’espace des Etats qui l’ont ratifiée, étant entendu que
l’éducation est le moteur de développement.
En effet, il a fallu éduquer les hommes, leur apprendre à lire et à écrire pour les élever à la
qualité humaine qui le dispose à tourner le dos aux violences de guerres de tous les temps,
Didactique du français et des langues africaines 37

mais surtout à celles plus barbares et combien meurtrières de la période de deux dernières
guerres mondiales aux dégâts collatéraux que le monde n’avait jamais connus auparavant du
fait de manquer l’instruction et l’éducation, en général, de la part de l’humanité.
L’ONU est allée même plus loin jusqu’à penser à une action à rebours de prôner
l’alphabétisation (scolarisation et fonctionnelle) au profit des personnes que soit la pauvreté
ou l’âge avancé auront privé de l’éducation et de l’instruction minimales.
Aussi, en fonction de l’importance de l’éducation pour l’homme, en vue d’assurer la sécurité
et la paix durables de l’humanité, toute personne humaine a droit à l’éducation , au moins
élémentaire et fondamentale et une bonne éducation comme devoir imposé à tous ses Etats-
parties par l’ONU en prônant même, pour ce faire, une éducation gratuite.
Dès-lors, toute personne humaine, à travers le monde, à l’obligation d’aller à l’école
pour y recevoir une éducation et la bonne c.-à-d. celle que les enseignants bien formés en
pédagogie et expérimentés en matière auront assuré pour pacifier le monde. D’on la lourde
responsabilité de ces éducateurs, par excellence et modèles sociaux que sont les enseignants.
04. Qualités
Les qualités de l’enseignant doivent concourir à doter l’apprenant de qualités issues de
recommandations suivantes :
1. Etre respectueux des règles d’hygiène pour se maintenir en bonne santé ;
2. Etre assidu, ponctuel et permanent à l’école pour suivre bien les enseignements dans la
salle de classe ;
3. Avoir le sens du devoir ;
4. Entretenir de bons rapports avec ses collègues, les enseignants et le personnel de
l’école ;
5. Etre appliqué et studieux ;
6. Etre discipliné, respectueux et soumis aux instructions et règlements scolaires ;
7. Etre attentif aux leçons ;
8. Etre disponible et travailleur, surtout travailler les devoirs à domicile.
05. Outils de travail
Les outils de travail ou objets classiques de l’apprenant sont les suivants :
- Le journal de classe ;
- ‘Le cahier de communication ;
- Les cahiers des résumés ;
- Les manuels solaires ;
Didactique du français et des langues africaines 38

- Les matériels usuels nécessaire pour l’ensemble des activités scolaires (stylos,
crayons, compas, rapporteurs, taille-crayons, gomme, etc.)
- Et d’autres objets classiques exigés par l’école pour son apprentissage.
- Etc.

III. Matière ou enseignements de français


Tous les enseignants que dispensent les enseignants dans les salles des classes sont
issus des programmes nationaux élaborés aux niveaux des gestionnaires du secteur de
l’Education conformément à la politique éducative nationale suivant les prescriptions du
système éducatif national.
01. Enseignement
1.1. Définition
Le mot Enseignement comporte plusieurs significations. Il peut signifier :
- Une action de communiquer des connaissances aux autres ;
- Une discipline de science destinée à être communiquée ;
- Une doctrine, des préceptes, des instructions…
- Une conséquence heureuse ou malheureuse consécutive à une expérience vécue ;
- La pédagogie ou l’Education (abusivement)
- Le secteur qui s’occupe de l’Education dans un pays.
Mais, dans le cadre restreint du présent cours de didactique du français, l’enseignement
signifie une activité pédagogique, une leçon ou une séquence de communication des
connaissances linguistiques à un apprenant au sein d’une classe d’école.
1.2. Qui enseigne et quoi enseigne-t-il en français ?
C’est l’enseignant qui enseigne et que c’est l’apprenant ou l’élève qui apprend.
Enseigner relève donc de l’attribution exclusive de l’enseignant, de la personne dotée d’une
qualification en pédagogie appliquée, c’est à dire de la personne qui a étudié la pédagogie
ainsi que ses disciplines auxiliaires et connexes et qui a une expérience avérée dans l’exercice
de cette profession. Il enseigne les connaissances, les savoirs, les comportements, à savoir :
- le savoir (tout court) c’est à dire les comportements cognitifs, intellectuels ou connaissances
déclaratives, celles liées au développement des facultés mentales que sont la sensation, la
perception, la mémoire et l’association des idées, le réflexe, l’intelligence, le jugement, le
raisonnement, l’attention, l’intérêt, la motivation ;
Didactique du français et des langues africaines 39

- le savoir-faire c’est à dire les comportements psychomoteurs ou connaissances procédurales


que sont les capacités et les compétences qui exploitent les domaines des habitudes ou
automatismes
- le savoir-être c’est à dire les comportements affectifs ou connaissances conditionnelles qui
sont du domaine des attitudes, des conduites, des dispositions, des inclinations, des
interactions, des sentiments, des émotions, des passions, des valeurs.

02. La leçon française

2.1. Définition
Une leçon, c’est l’ensemble des activités dirigées ou surveillées par l’enseignant, dans
le but de faire acquérir des connaissances aux enseignés.
En d’autres termes, nous pouvons dire que chaque leçon a pour but que les enseignés
comprennent et assimilent parfaitement une matière dispensée par l’enseignant. C’est le but
que tout enseignant doit chercher à atteindre en donnant chaque leçon française.
Rappelons-nous que l’acquisition des connaissances se divise en :
- Compréhension et
- Assimilation.
1° Comprendre (compréhension) : c’est saisir le sens de ce qui est proposé, pouvoir
l’expliquer, le redire globalement au moment même c’est à dire dans l’immédiat. Dans sa
taxonomie des objectifs cognitifs, Bloom définit la compréhension comme un acte mental ou
une faculté de percevoir par l’esprit, par le raisonnement des faits ou des choses. C’est
percevoir les relations, les contes. C’est traduire, interpréter, expliquer, extrapoler.
2° Assimiler (assimilation) : C’est fixer la chose comprise, se concentrer sur elle pour
l’approfondir (en avoir une connaissance plus claire) par réflexion, par répétition, et ainsi la
posséder d’une façon plus nette et plus stable, ainsi être capable de l’expliquer après un laps
de temps plus long.
2.2 . Quelques qualités d’une bonne leçon
Une bonne leçon doit :
a) Former un tout : c’est-à-dire l’enseignant devrait éviter de mélanger différents sujets, de
papillonner. Il devrait faire attention aux digressions interminables qui n’ont rien à voir avec
l’objet de la leçon ;
b) doser la matière : Le contenu de la leçon en français ne doit pas être trop chargé, quelques
notions essentielles bien présentées suffisent ;
Didactique du français et des langues africaines 40

c) Bien ordonnée : L’enseignant doit mettre l’accent sur la clarté, l’ordonnance logique, il
devrait éviter des fouilles, du verbiage qui risquent de dérouter les enseignés, surtout les
règles grammaticales.
d) Intéressante : tout doit commencer en amont par le choix du thème. L’enseignant devrait
faire correspondre son enseignement aux goûts des enseignés, à leurs inclinaisons et surtout
à leurs besoins. Il devrait donc les motiver, le moyen le plus simple d’obtenir la motivation
est de graduer l’enseignement, c’est-à-dire mettre de l’ordre dans la matière à dispenser en
commençant du facile au difficile, du simple au compliqué, du concret à l’abstrait, du proche
à l’éloigné et du connu à l’inconnu.
L’enseignant doit captiver l’attention des enseignés et susciter l’émotion par le ton de sa
voix, par ses expressions, ses gestes, sa tenue, son attitude, la présentation de la leçon.
La leçon est vivante si elle consiste en un dialogue incessant entre enseignant et enseignés et
si l’enseignant sollicite la participation active des enseignés tout au long de la leçon.
e) Adaptée au niveau des enseignés : La matière, les méthodes, les expressions françaises de
l’enseignant devraient correspondre aux connaissances des enseignés, à cet effet, l’enseignant
devrait éviter les longues phrases et les expressions difficiles qui satisfont peut-être sa
vanité, mais qui sèment la confusion chez les enseignés.
f) Elle devrait être brève : Une leçon trop longue fatigue les apprenants, ils s’endorment et
deviennent distraits, et par conséquent, l’enseignement doit réduire le volume de la leçon et
favoriser le dialogue en classe.

2.3. Le rôle du matériel didactique dans l’apprentissage du français


01°. Définition
Le matériel didactique est défini comme tout objet qui est mis en contact avec les sens,
dans un but didactique afin de concrétiser l’enseignement. C’est donc un auxiliaire
indispensable, surtout avec les jeunes apprenants qui ne peuvent mieux comprendre et
assimiler les matières abstraites enseignées à l’école. L’enseignant du cours de français peut
utiliser : le texte imprimé, les images, les B.D, les phrases au tableau, les rétroprojecteurs, le
livre, la photographie, le magnétophone, le CD, la maquette, la fiche, la caméra, le circuit
fermé de radio et de télévision scolaires, l’ordinateur, l’internet, la vidéo et tous les divers
autres produits de Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
utilisables. Toutefois, il est déconseillé d’utiliser trop d’aides pédagogiques à la fois, ceci
risque de provoquer une distraction chez les apprenants.
Didactique du français et des langues africaines 41

02. Le but
En résumé, le but éducatif ou didactique de ces matériels est de visualiser ou concrétiser
la leçon en vue de faciliter l’acquisition des connaissances chez l’enseigné.

2 .4. Elaboration d’une fiche pédagogique


Une fiche pédagogique correspond à une unité didactique. Elle est composée de
plusieurs activités didactiques (activités de mise en route, de compréhension globale, de
compréhension détaillée, de synthèse et d'application) que le Professeur mettra en pratique
pendant son cours en plusieurs séances. Chaque fiche pédagogique vise des objectifs
langagiers précis ainsi que les objectifs linguistiques qui les accompagnent. Elle est adaptée
au niveau des apprenants. Elle permet aux élèves d’acquérir plusieurs compétences: la
production écrite et orale, la compréhension écrite et/ou orale, l'interaction.
Attention: la fiche pédagogique n'est pas une fiche de préparation! En effet, une fiche
pédagogique, en tant qu'unité didactique, peut être mise en place en classe en trois voire
quatre séances de français.
01. Le support
Le support est déterminant : il est authentique, soit tiré de la presse jeune ou adulte, soit
de la BD, soit de la littérature, soit du registre photographique, etc. Une recette de cuisine, une
publicité, une caricature, une notice sont des documents authentiques qui peuvent être utilisés
comme supports dans le cours de français.
Les qualités requises du support :
• Il « parle » à l’apprenant, c'est à dire qu’il s’inscrit dans sa réalité quotidienne et va
permettre de susciter les échanges et la communication, et donc de développer des
compétences langagières orales et/ou écrites.
• Il aborde des thèmes qui s’inscrivent dans le programme national d’enseignement.
• Il doit être neutre c'est-à-dire ne jamais favoriser l’homme au détriment de la femme) ;
• Il est motivant et présente des qualités linguistiques qui permettent de développer les
objectifs communicatifs, linguistiques, phonétique / phonologiques et interculturels.
• Il s'adapte au niveau de classe concerné.
02. Le Thème
Le thème doit s’inscrire dans le programme national de français pour le niveau de classe
concerné.
03. Les compétences. Il existe 5 compétences :
1. La compréhension écrite = je lis un texte et je le comprends ;
Didactique du français et des langues africaines 42

2. La compréhension orale = j’écoute un document audio (chanson, émission de radio,


émission télévisée, etc., et je le comprends ;
3. L’expression écrite (ou production écrite) = j’écris ;
4. L’expression orale en continu = je parle en monologue (discours, exposé, conférence, etc.)
5. L’expression orale en interaction = je parle avec quelqu’un d’autre, en interaction (débat,
discussion, dispute, jeu de rôle, etc.).
Toutes les compétences ne seront pas travaillées en profondeur, le professeur va mettre en
priorité une des compétences majeures, et une des compétences mineures.
04. Le niveau :
Le niveau dépend du support et de ses difficultés linguistiques, et sera défini en fonction du
Référentiel « SERNAFOR-SESAM » (A1.1 ; A1 ; A2 ; B1.1 ; B1 ; B2)
Par rapport au système éducatif de la République Démocratique du Congo,
A1.1 = première et deuxième années primaires ;
A1 = troisième et quatrième années primaires ;
A2 = cinquième et sixième années primaires ;
B1.1 = première et deuxième années secondaires ;
B1 = troisième et quatrième années secondaires :
B2 = cinquième et sixième années secondaires.

05. Les objectifs fixés par le Professeur

 L’objectif langagier :
L’objectif langagier est en lien direct avec les compétences prioritaires travaillées
L’objectif langagier est en lien direct avec les compétences prioritaires travaillées
Exemple 1: si la compétence prioritaire est l'expression orale en interaction, alors l’objectif
langagier peut se rédiger sous forme :
« L’élève doit être capable d’exprimer son point de vue sur la pollution en argumentant lors
d’un débat».
Exemple 2: si la compétence prioritaire est l'expression écrite, alors l'objectif langagier peut
être: « l’élève doit être capable d’écrire un résumé d'article de journal ».
L’objectif langagier doit correspondre au niveau des apprenants. On trouve tous les objectifs
langagiers qu'il faut travailler dans chaque classe dans le référentiel de français.
 Les objectifs linguistiques : grammaire, lexique, phonétique, orthographe,
(phonie/graphie)
Didactique du français et des langues africaines 43

Ils sont au service des compétences visées à développer et des objectifs langagiers visés, et en
cohérence avec le support choisi, le thème traité et le niveau de classe concerné.
Les objectifs linguistiques sont des outils au service de l’objectif langagier.
Exemple : si mon objectif langagier est « l’apprenant sera capable d’écrire une lettre
administratif », alors les objectifs linguistiques seront :
• Grammaire : les propositions d’une phrase composée (indépendante, principale et
subordonnée) ; conjugaison des verbes aux temps de l’indicatif (présent, imparfait, passé
simple, passé composée et futur simple).
• Lexique : le champ lexical des verbes demander et remercier ; les mots exprimant
l’affection et la reconnaissance.
• Orthographe : terminaison des verbes en er aux temps de l’indicatif.
 Les objectifs interculturels
L’objectif interculturel sera :
► L’apprenant abordera les questions liées à des problèmes de son attachement au milieu
familial ou à son environnement.
Au sujet des objectifs socioculturels

La dimension culturelle est prise en compte, la langue et la culture étant indissociables.


Les savoirs personnels, individuels de l’apprenant sur sa propre culture ainsi que les
représentations qu’il a de celle de la langue qu’il apprend.
Lorsqu’une notion culturelle (les valeurs, les croyances, les institutions, etc.),
socioculturelle (la vie quotidienne ; les repas, les congés ou les conditions de vie ; le
logement, la couverture sociale, les habitudes de lecture) ou sociolinguistique (par exemple
les habitudes d’adresse et de politesse, la façon dont se règlent les rapports entre générations),
est proposée dans Studio, elle l’est toujours en fonction de ce que l’apprenant peut en dire, sur
un mode de comparaison interculturelle : « voici comment cela se passe dans mon pays, voici
les ressemblances ou les différences entre mes pratiques, mes valeurs, et celles de la France et
du monde francophone »
Le fait de traiter de certains thèmes permet aux apprenants d’enrichir leurs connaissances de
la culture française et francophone.
Le savoir-être
Développer chez l’apprenant le savoir-être : une attitude et un comportement individuel
et de groupe favorables à la situation d’apprentissage car dynamique (respect de parents, des
ainés et des autorités). Le savoir-être s'inscrit toujours dans la situation d'apprentissage.
Didactique du français et des langues africaines 44

Le savoir-apprendre :
C’est la prise de conscience de stratégies d’apprentissage à développer pour être « acteur
» de son apprentissage et apprendre à apprendre (ex : observer, favoriser les relations, etc.)
Le déroulement d’une unité didactique
La fiche pédagogique va permettre de mettre en œuvre différentes étapes d’apprentissage
progressif des compétences communicatives langagières visées en fonction du niveau de la
classe. Ces étapes vont constituer plusieurs leçons (souvent 2, 3 voire 4) pour une unité
didactique.
a. Vérification des connaissances/Pré requis :
Concerne : Ce que l’apprenant doit déjà maitriser avant de commencer cette nouvelle unité
didactique; ce qui a été travaillé mais peut être renforcé.
b. Déroulement de l’activité
Activité 1 : Mise en route
►Objectifs: découvrir le thème, anticiper et motiver l’apprenant par rapport au thème et au
support choisis en créant une dynamique de classe. Cette étape doit faciliter l’entrée dans le
document. L’enseignant donne à l’apprenant l’envie de travailler sur le thème de la leçon.
►Matériel (utilisé par l’enseignant pour cette étape de mise en route): soit un mot, soit une
image, soit un objet, une photo, une vignette de BD (en fonction de l’activité proposée)
►Organisation du groupe classe: choix d’organisation de la classe pour l’animation de
l’activité en fonction de l’activité choisie : soit groupe classe (= toute la classe), soit mini-
groupes (de 3,4, 5 ou 6...), soit en binôme (= groupes de 2), soit en individuel.
►Conseils méthodologiques pour le professeur : cette fiche pédagogique s’adresse au
professeur, les conseils détaillent la mise en place de l’activité, c'est-à-dire quel document
donner aux groupes, comment répartir les élèves dans la classe (groupes ou non), quelles
consignes donner aux apprenants, comment faciliter le travail des apprenants, à quel moment
effectuer la mise en commun, etc.
Dans les fiches pédagogiques les conseils méthodologiques pour l’enseignant sont écrits à
l’infinitif.
Exemples :
• Former des groupes de 5 apprenants ;
• Distribuer le texte à chaque groupe ;
• Distribuer la grille de compréhension à chaque groupe ; etc.
►Consigne pour l’apprenant : c’est ce que le professeur demande à l’élève, ou aux mini-
groupes de faire. Cette consigne doit être claire et détaillée.
Didactique du français et des langues africaines 45

Dans les fiches pédagogiques les consignes pour l’apprenant sont écrites à l’impératif.
Exemples : Lisez le texte, puis répondez aux questions de la grille de compréhension n°1 ;
Type d'activités à cette étape de la mise en route :
- Le remue-méninge à partir du thème de l’unité didactique.
Exemple: dites tous les mots et expressions qui vous viennent à l'esprit en lien avec le thème
« environnement » ou le thème « travail », ou le thème « amitié », etc.
Les remue-méninges à partir d’une image en rapport avec le thème du document (= stimulus
visuel).
Exemple: dites tous les mots et expressions qui vous viennent à l'esprit en lien avec l'image
qui vous est présentée.
L'acrostiche.
Exemple: pour chaque lettre du mot ci-dessous, trouvez des mots en lien avec le thème choisi
(foi).
Activité 2 : Compréhension globale
►Objectifs : Identifier les paramètres principaux de communication et faire des hypothèses
sur le contenu du document (Qui parle ? A qui ? De quoi ?, Où ? Quand ?). Cette étape de
compréhension globale permet aussi de préciser le genre du document exploité (conte, extrait
de roman, BD, poésie, théâtre, articles de journal, etc.)
Les types d’activités que l’on peut proposer à cette étape de compréhension globale :
Grilles de compréhension qui permettent de repérer les éléments principaux de la situation de
communication : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?...
Exemple de questions:
• Qui parle dans le texte?
• À qui parle-t-il?
• De quoi parle-t-il?
Identifier les mots-clés d'un document. Soulignez les mots-clés du texte.
· Activité 3 : Compréhension détaillée
►Objectifs: approfondissement de la compréhension. Elle permet de réaliser un travail
approfondi sur la langue, autant en terme de notions grammaticales, lexicales,
orthographiques, phonétiques/phonologique ou interculturelles.
Pendant la compréhension détaillée, l'apprenant repère les différentes parties du document,
comprend de manière fine le lexique et les structures grammaticales, analyse les différentes
composantes de la langue pour faire le lien entre le sens et la forme, etc.
Didactique du français et des langues africaines 46

Activité 4 : Synthèse
► Objectifs : fixer les savoirs et savoir-faire acquis pendant l'unité didactique. Systématiser
des connaissances linguistiques ou des compétences pragmatiques.
Les types d’activités que l’on peut proposer à cette étape de synthèse :
- Repérer un point grammatical ou lexical récurrent dans le document ;
- Induire une règle sur le fonctionnement de la langue à partir des observations faites ;
- Rédiger un petit texte de synthèse;
- Exercices à trous pour l’apprentissage des nouvelles notions.
- Texte mélangé à remettre dans l'ordre.
- Jeux de synthés.
Activité 5: Application
► Objectifs : cette étape vient conclure l’unité didactique. Elle permet de mobiliser les
savoirs et savoir-faire acquis pour les transférer dans différentes situations de communication.
A cette étape, on propose à l’apprenant des activités d’écriture, de production orale en continu
ou de production orale en interaction qui permettent à l’apprenant de s’approprier les
nouveaux acquis.
Les types d’activités que l’on peut proposer à cette étape d’application:
• Des jeux de rôles.
• Ecriture d’un article de journal sur le thème traité pendant l’unité didactique.
Fabriquer une affiche pour informer le public (en lien avec le thème traité pendant la leçon ;
Exemple:
• Faire un exposé sur un thème en lien avec le thème de la leçon.
• Participer à un débat.
Prolongements :
► Objectifs: permet de renforcer des points linguistiques et/ou de pratiquer une compétence
visée, souvent individuellement à la maison comme travail donné par le professeur.
Exemple : écrire une lettre, rédiger une rédaction, faire un exercice de renforcement
grammatical, apprendre un poème, dissertation, etc.
• Documents pour approfondir le thème:
Vous trouverez dans cette rubrique des suggestions de sites internet et d’ouvrages vous
permettant d’approfondir le thème de l’unité didactique.
Didactique du français et des langues africaines 47

2.5. Exemple d’une fiche pédagogique

Texte : Seigneur, je voudrais vous servir

Un homme faisait tous les jours à Dieu cette prière :


« Seigneur, je n’entends rien dans les disputes que l’on fait sans cesse à votre sujet ; je vous
devrais vous servir selon votre volonté ; mais chaque homme que je consulte veut que vous
serve à la sienne. Lorsque je veux vous faire ma prière, je ne sais en quelle langue je dois vous
parler. Je ne sais pas non plus en quelle posture je dois me mettre : l’un dit que je dois vous
prier debout ; l’autre veut que je sois assis ; l’autre exige que mon corps porte sur mes
genoux.
Ce n’est pas tout : il en a qui prétendent que je dois me laver tous les matins avec de
l’eau froide ; d’autres soutiennent que vous me regarderez avec horreur si je ne me fais pas
couper un petit morceau de chair.
Il m’arrive l’autre jour de manger un lapin dans un caravansérail. Trois hommes qui
étaient auprès delà me firent trembler : ils me soutinrent tous trois que je vous avais
grièvement offensé ; l’un, cet animal était immonde ; l’autre, parce qu’il était étouffé ;
l’autre, enfin, parce qu’il n’était pas poisson.
Un brachmane qui passait par là, et que je pris pour juge, me dit : « ils ont tort : car
apparemment vous n’avez pas tué vous-même cet animal. –Si fait, lui dis-je.- Ah ! Vous avez
commis une action abominable, et que Dieu ne vous pardonnera jamais, me dit-il d’une voix
sévère. Que savez-vous si l’âme de votre père n’était pas passée dans cette bête ? »
Toutes ces choses, seigneur, me jettent dans un embarras inconcevable ; je ne puis remuer
la tête que je ne sois menacé de vous offenser ; cependant je voudrais vous plaire et employer
à cela la vie que je tiens de vous. « Je ne sais si je me trompe ; mais je crois que le meilleur
moyen pour y parvenir est de vivre en bon citoyen dans la société ou vous m’avez fait naitre
et en bon père dans la famille que vous m’avez donnée. »

Charles Montesquieu, Lettres persanes, lettre XLVI.


Didactique du français et des langues africaines 48

Fiche pédagogique N0………………..

Thème : la foi Compétence(s) travaillée(s) C.E, COE, EOI …

Période : du ……………………au…………………………………………………
Niveau : B2.
Support : Texte: « Seigneur, je voudrais vous servir », Tiré du Florilège 6. 2 e édition
actualisée du CRP, Kinshasa, P, 152.
Objectifs
 Objectif langagier :
- Comprendre les doctrines des différentes religions.
- Savoir donner son point de vue sur les dogmes.
 linguistiques :
- Grammaire
− Maîtriser l’emploi des pronoms relatifs.
− Les différentes propositions subordonnées.
- Lexique : Vocabulaire relatif à la foi. Champ lexical du mot religion.
 Objectifs (inter)culturels : La croyance aux dogmes.
Savoir-être: respecter la croyance d'autrui,
Savoir apprendre : apprendre à expliquer les points de vue sur les doctrines religieuses.
Littéraire : biographie et son courant littéraire.
Composition : lettre de motivation, sujet à disserter.
Consigne pour l’apprenant : « Avec ton camarade, réponds aux questions de la grille de
compréhension n°1 ».

A. Vérification des connaissances

Vérifier si l’apprenant connait les caractéristiques propres d’une église.


Vérifier si les élèves connaissent que dans leurs églises il ya des dogmes.

B. Déroulement de l’unité didactique

ACTIVITE 1 : Mise en route


• Matériel : « La foi et ses sens » est écrite au tableau.
Didactique du français et des langues africaines 49

• Organisation de la classe : mini-groupes de 6 apprenants.


• Conseils méthodologiques à l’enseignant :
− Écrire au tableau «La foi et ses sens»
− Par un jeu de « remue-méninges », demander à chaque mini-groupe d’apprenants de penser
à tout ce qui peut caractériser une religion.
− Mise en commun: écrire au fur et à mesure les réponses des apprenants au tableau. (Veiller
à encourager les échanges lors de cette mise en commun)
• Consigne pour l’apprenant : « Dis tout ce qui peut caractériser une religion »

ACTIVITE 2 : Compréhension globale


• Matériel : Fiche de l'élève – texte: «Seigneur, je voudrais vous servir »
• Organisation de la classe : Travail en mini-groupes de 2 apprenants.
Etape : 1. L’auteur du texte
L’auteur de ce texte s’appelle Charles Louis de Secondat, Baron de la Brède et de
Montesquieu, est un penseur politique, philosophe et écrivain français des lumières, né le
18/01/2024 à la Brède et mort le 10 février 1755 à Paris.
Œuvres ; - les lettres persanes (1721);
- le temple de Gnide(1725);
- l’esprit de loi (1748);
Etape 2 : Exploitation générale du texte
• Matériel : Fiche de l'élève – texte: «Seigneur, je voudrais vous servir »
• Organisation de la classe : Travail en mini-groupes de 2 apprenants.
• Conseils méthodologiques à l’enseignant :
− Demander aux apprenants de lire le texte (à voix basse puis à voix haute);
− Résoudre les problèmes de vocabulaire dans la classe (encourager les échanges entre
apprenants);
− Demander aux apprenants de répondre aux questions de la grille de compréhension N°1;
Didactique du français et des langues africaines 50

Grille de compréhension N0 1
N0 Questions Réponses
01 De qui parle l’auteur dans ce texte ? L’auteur parle d’un homme qui voulait servir
Dieu selon sa volonté
02 Quelles sont les pratiques qui lui - les comportements ;
mettent dans l’embarras ? - les interdictions etc.
03 Quelle est la conclusion que cet « je crois que le meilleur moyen pour y
homme avait préconisée ? parvenir est de vivre en bon citoyen dans la
société ou vous m’avez fait naitre et en bon
père dans la famille que vous m’avez donnée. »
− Mise en commun dans la classe : Mettre le résumé au tableau avec les apprenants.

ACTIVITE 3 : Compréhension détaillée


Etape 1: Exploitation détaillée du texte (support)
• Matériel : « seigneur, je voudrais vous servir »
• Organisation de la classe : Travail en mini-groupes de 4 apprenants.
• Conseils méthodologiques à l’enseignant :
- Expliquer aux apprenants qu’est ce qu’un roman et ses caractéristiques.
• Consigne pour l’élève : répondez aux questions de la grille N 0 2 ; avec ton camarade, selon
le groupe.
• délimiter les séquences du texte en dégageant les idées.
• Mise en commun : Mettre le résumé au tableau avec les apprenants.
Grille de compréhension N0 2
N0 Questions Réponses
01 Délimitez ce texte et §1 : « un homme……………………….genoux »
dégagez-en-les Idée : la confusion dans la vie spirituelle causée par les doctrines
Idées. religieuses.
§2 : « Ce n’est pas tout……………………………. de chair »
Idée : les respects des principes religieux.
§3 : Il m’arrive…………………………pas poisson
Idée : Certaines religions interdisent leurs fideles de manger
certaines nourritures.
Didactique du français et des langues africaines 51

§4 : Toutes ces choses…………………….. m’avez donné


Idée : la vie spirituelle est dans celui qui vit en bon citoyen dans
la société et non vivre selon les principes religieux.

ETAPE 3: Exploitation grammaticale


• Matériel : « seigneur, je voudrais vous servir ». (Quelques phrases)
• Organisation de la classe : Travail en mini-groupes de 3 apprenants.
• Conseils méthodologiques à l’enseignant :
- Demander aux apprenants de:
• Trouvez les phrases du texte qui contiennent les pronoms relatifs.
• répéter ces phrase en montrant les pronoms relatifs. (Qui, que, dont, où, quoi, lequel...)
− Mise en commun dans la classe : Mettre le résumé au tableau avec les apprenants.

Grille de compréhension de pronoms relatifs


N° Phrases types Pronom Foncions et emplois Phrase
s relatifs d’application
01 . Un brachmane qui passait Qui - S’emploi comme sujet en
par là, et que je pris pour juge. parlant des personnes, des
animaux ou des choses.
- Cet homme à qui j’avais - Qui peut être COI. il est
parlé ne voulait pas précédé d’une préposition
m’entendre. et ne remplace que des
personnes.
02 Seigneur, je n’entends rien Que « Que » est COD. Il
dans les disputes que l’on fait remplace des personnes,
sans cesse à votre sujet. des animaux ou des
choses.

03 - Je vis dans un monde dont - Il peut être le


les religions se créent chaque Dont complément du nom (les
jour. religions)
- Cette manière de te servir
Didactique du français et des langues africaines 52

dont je t’ai parlé me met dans - COI (je t’ai parlé de


l’embarras. cette manière de te servir)
04 Mon Dieu, comment saurais- Le plus souvent, on
je que l’église où je prie est emploi le pronom relatif
vraie ? « où » pour remplacer
où « lequel, précédé d’une
préposition ». Ce pronom
est toujours complément
circonstanciel de lieu ou
de temps.
05 C’est à quoi je ne sais en quoi Quoi ne s’emploi qu’en
quelle langue je dois vous parlant des choses. il est
parle. toujours complément. Il
représente souvent un
antécédent de sen vague
comme ; rien, ce, chose,
quelque chose.
06 - J’ai couru chez un moine, - Comme sujet quand on
lequel m’a expliqué beaucoup Lequel craint l’équivoque ou que
sur les dogmes de sa religion. l’on désir mettre
l’antécédent en valeur.
- Une personne veut que je - lequel s’emploi comme
sois de sa religion à laquelle complément; il remplace
j’aurai l’honneur d’appartenir. le plus souvent des choses
et des animaux.

ETAPE 4: Exploitation Lexicale


• Matériel : « seigneur, je voudrais vous servir ». (Mot religion au tableau)
• Organisation de la classe : Travail en mini-groupes de 3 apprenants.
• Conseils méthodologiques à l’enseignant :
- Demander aux apprenants de:
• Trouvez le champ sémantique du mot religion.
− Mise en commun dans la classe : Mettre le résumé au tableau avec les apprenants.
Religion : champ sémantique
Didactique du français et des langues africaines 53

D’une manière simplifiée, nous pouvons constater qu’un champ sémantique, appelé aussi
champ sémique, champ conceptuel ou champ séméiologique, représente l’ensemble des sens
d’un vocable donné par un dictionnaire.
A. - Rapport de l’homme à l’ordre du divin ou d’une réalité supérieure, tendant à se
concrétiser sous la forme de systèmes de dogmes ou de croyances, de pratiques rituelles et
morales
B. - Forme particulière que revêt pour un individu ou une collectivité cette relation de
l’homme au divin ou à une réalité supérieure
C. - Ensemble des croyances relatives à un ordre surnaturel ou supra-naturel, des règles de
vie, éventuellement des pratiques rituelles, propre à une communauté ainsi déterminée et
constituant une institution sociale plus ou moins fortement organisée.
- Par analogie ou au figuré
1. Doctrine, philosophie proposant des valeurs considérées comme absolues ; valeur érigée en
absolu, à laquelle on voue un respect quasi religieux
2. Sentiment de respect, de vénération profonde (pour une doctrine, une valeur, une personne)
3. - État religieux, c’est-à-dire état des personnes qui s’engagent par des vœux à suivre la
règle propre à un ordre ou à une congrégation religieuse.

ETAPE 5: Exploitation Stylistique


• Matériel : « seigneur, je voudrais vous servir ». (Quelques phrases)
• Organisation de la classe : Travail en mini-groupes de 3 apprenants.
• Conseils méthodologiques à l’enseignant :
- Demander aux apprenants de:
• Trouvez les figures de styles employées dans le texte.
Une figure de style est un procédé qui consiste à rendre ce que l’on veut dire plus
expressif, plus impressionnant, plus convaincant, plus séduisant…Elle est utilisée en
littérature, dans les beaux discours mais aussi dans le langage courant. Autrement dit, une
figure de style permet de créer un effet sur le destinataire d’un texte (écrit ou parlé). Les
figures par analogie (Elles permettent de créer des images) :

Gille de compréhension de figures de styles


Didactique du français et des langues africaines 54

N0 Noms de Explication Exemple


la figure
Elle établit un rapport de Ex : Gaston est aussi aimable qu'une
ressemblance entre deux porte de prison.
01 Compar éléments (le comparé et le Ses yeux verts ressemblaient à deux
aison comparant), à l’aide d’un pures émeraudes.
outil de comparaison (comme, La terre est bleue comme une orange.
ainsi que, plus… (Eluard)
que, moins… que, de même
que, semblable à,
pareil à, ressembler, on dirait
que…)
C’est une comparaison sans
02 Métaph outil de comparaison. Ex : Quel ours !
ore Les termes y sont pris au sens Il pleut des cordes.
figuré. Cette faucille d'or dans le champ des
étoiles (lune, ciel)
(V.Hugo)

Personni Elle représente une chose ou


03 fication une idée sous les traits Ex : La forêt gémit sous le vent.
d’une personne. Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes
genoux – Et je l'ai trouvée amère.
(Rimbaud)
Allégori Elle représente de façon
04 e concrète et imagée les Ex : Hiver, vous n'êtes qu'un vilain !
divers aspects d’une idée Eté est plaisant et gentil... (Charles
abstraite. Elle se repère d'Orléans)
souvent grâce à l’emploi de la Allégorie en image : La Liberté
majuscule. guidant le peuple (tableau
Processus de symbolisation, d'Eugène Delacroix)
par personnification.
Métony Elle remplace un mot par un Ex : Je viens de lire un Zola. / Boire
mie
Didactique du français et des langues africaines 55

05 autre mot selon un lien un verre.


logique, par une relation C'est une décision de l'Elysée.
analogique
06 Accumu Énumération plus ou moins Ex : Adieu, veau, vache, cochon,
lation longue de termes. couvée. ( La Fontaine )
(excès, amplification) Rien n’était si beau, si leste, si brillant,
si bien ordonné que les deux armées.
Les trompettes, les fifres, les hautbois,
les tambours, les canons formaient une
harmonie telle qu’il n’y en eut jamais
en enfer. (Voltaire)
07 Hyperbo Elle consiste à exagérer. Elle
le donne du relief pour Ex : Je meurs de soif.
mettre en valeur une idée, un Un vent à décorner les bœufs.
sentiment. C’est trop bon !
08 Anapho Répétition de(s) même(s)
re terme(s) en début de Ex : Cœur qui a tant rêvé,
plusieurs phrases, de plusieurs Ô cœur charnel,
vers, de plusieurs Ô cœur inachevé,
propositions. On martèle ainsi Cœur éternel (Charles Péguy)
une idée, on insiste,
on souligne.
09 Litote Elle consiste à dire moins pour Ex : Va, je ne te hais point. (Corneille)
faire entendre plus Il n'est pas sot, cet enfant !
On ne mourra pas de faim aujourd’hui.
Je ne dis pas non ( = J'accepte
volontiers )

Etape 6: composition
Didactique du français et des langues africaines 56

• Matériel : « seigneur, je voudrais vous servir ».


• Organisation de la classe : Travail en mini-groupes de 3 apprenants ou travail individuel.
• Conseils méthodologiques à l’enseignant :
- Demander aux apprenants de:
• Répondre aux questions soulevée sur la dissertation ;( l’introduction, le développement, la
conclusion), sur la composition d’un paragraphe, sur un poème (strophe)
A ce nivaux, l’enseignant pourra saisir cette opportunité pour donner quelques possibilités
de plans de la dissertation.
− Mise en commun dans la classe : Mettre le résumé au tableau avec les apprenants

ACTIVITE 4 : Synthèse
• Matériel : « Fiche de l'élève: grille n°2 = texte à trous »
• Organisation de la classe : Travail individuel ou en groupe.
• Conseils méthodologiques à l’enseignant
- Distribuer le texte à trous (grille n°2) aux apprenants et leur demander de remplacez les
pointillés par les pronoms relatifs ».
• Consigne pour l’élève : « dans le texte à trous, remplacez les pointillés par les pronoms
relatifs».
L’enseignant du cours de français, doit faire la synthèse de ses leçons pour faciliter la
compréhension des apprenants.
Cette synthese doit être sur :
- l’exploitation de compréhension du support ;
- l’exploitation grammaticale ;
- lexicale, stylistique ;
- la composition ;
- la littérature.

ACTIVITE 5: Application
• Matériel : aucun
• Organisation de la classe : binômes ou groupes de 3 apprenants
• Conseils méthodologiques à l’enseignant
- Demander aux apprenants s'ils connaissent d'autres romans en rapport avec le thème.
- Noter les différents titres de ces romans au tableau.
- Diviser la classe en sous-groupes. Chaque groupe choisit un titre et se prépare pendant
environ 5 minutes à expliquer à ses camarades.
Didactique du français et des langues africaines 57

• Consigne pour l’élève :


« Expliquer aux les principes d’une religion ».
Cet exercice doit se dérouler dans toutes les activités ; l’exploitation de compréhension du
support, l’exploitation grammaticale, lexicale, stylistique, la composition et de la littérature.
Les types d’activités que l’on peut proposer à cette étape d’application:
• Des jeux de rôles.
Conseil: le jeu de rôle devra toujours être en lien avec le thème de la leçon.
Par exemple, si vous avez travaillé le thème du travail, demandez aux apprenants de jouer la
scène d'un entretien d'embauche, etc.
• Ecriture d’un article de journal sur le thème traité pendant l’unité didactique.
Fabriquer une affiche pour informer le public (en lien avec le thème traité pendant la leçon )
Exemple : une affiche pour la prévention contre le paludisme ; une affiche de dénonciation
des effets du tabac ; une affiche de présentation d’une association, etc.)
• Ecrire une lettre, écrire un e-mail.
• Rédiger un poème en imitant le style d’un poète.
• Ecrire une nouvelle strophe d’un poème ou un nouveau couplet d’une chanson.
• Des jeux de simulations : débat, présentation journalistique, interviews.
• Faire une enquête, un sondage.
• Ecrire un règlement.
• Faire un exposé sur un thème en lien avec le thème de la leçon.
• Participer à un débat.
Prolongements :
► Objectifs: permet de renforcer des points linguistiques et/ou de pratiquer une compétence
visée, souvent individuellement à la maison comme travail donné par le professeur.
Exemple : écrire une lettre, rédiger une rédaction, faire un exercice de renforcement
grammatical, apprendre un poème, etc.
• Documents pour approfondir le thème:
Vous trouverez dans cette rubrique des suggestions de sites internet et d’ouvrages vous
permettant d’approfondir le thème de l’unité didactique.

2.6. Les classes curatives


01. Définition
Didactique du français et des langues africaines 58

• Qu’est-ce que c’est le bien-être des élèves et plus précisément « une classe curative » ?
• Quelles sont les stratégies d’enseignement que les Professeurs peuvent utiliser pendant les
leçons de Français pour créer une classe curative ?
Promouvoir le bien-être et les apprentissages des élèves : classe curative
Une approche qui favorise des stratégies pédagogiques et de gestion de la classe qui
assurent le bien-être de chacun(e). Il s’agit d’un espace d’apprentissage :
- Où les droits des élèves sont respectés, promus et pris en compte pour leur bien-être
psychosocial ;
- Qui offre les activités et les opportunités d’apprentissage adéquates ;
- Qui autonomise les élèves à travers leur participation et leur engagement ;
- Qui offre des environnements sûrs et sains, sans discrimination de genre, de classe
sociale, etc. ;
- Qui incite la culture de la paix, du dialogue, de la participation et de la tolérance à travers
le contenu ainsi que les méthodes pédagogiques qui enseignent aux élèves les compétences
utiles au quotidien, notamment la prise de décision, la communication efficace et la
capacité de s’autogérer, afin de les aider à mener une vie plus productive ;
- Qui offre la possibilité d’améliorer les compétences des Professeurs, leur engagement et
leur statut ainsi que leurs capacités à éviter et réagir à la violence à l’école ;
- Qui est soutenu par les autorités gouvernementales, les parents et l’ensemble de la
communauté pour assurer la sécurité et le bien-être des élèves.
02. les stratégies de professeurs pour créer une classe curative
Il doit favoriser : Sentiment de Sécurité, Sentiment de Contrôle, Sentiment
d'Appartenance, Relations avec les Pairs, Confiance en Soi, Attachement Personnel,
Stimulation Intellectuelle.

Chapitre : V. Etat lieu du français en RDC


L’Acquisition du français en République démocratique du Congo Lors de la
pénétration de premiers locuteurs du français dans ce pays, ce sont tous les contextes
Didactique du français et des langues africaines 59

d’acculturation tels que les chantiers de travail, les stations de l’Etat, les factoreries, les camps
de la force publique, les stations de missions évangéliques où Européens et populations
locales entraient en contact les uns avec les autres qui ont constitué les premiers cadres
d’acquisition du français.
Mais, en dehors de l’école, comment le français est-il acquis en République démocratique du
Congo ? L’acquisition extra-scolaire du français en République démocratique du Congo se
fait de deux manières : l’acquisition dès le jeune âge et l’acquisition par contact direct avec
les francophones.
01. L’acquisition du français dès le jeune âge
Cette forme d’acquisition n’est pas nouvelle mais c’est sa résurgence et sa relative
généralisation dans les foyers des couples scolarisés qui le sont. Nombreux sont, en effet, des
jeunes enfants des familles des scolarisés habitant surtout les villes et les centres semi-
urbanisés qui acquièrent le français comme leur première langue en famille ou comme l’une
des premières langues de communication. Il s’agit principalement de facteurs ci-après :
- la connaissance et la pratique du français par les deux parents et surtout par la mère de
famille ;
- l’augmentation du nombre de scolarisés de niveau supérieur ;
- l’exercice d’une activité professionnelle hors du foyer par la mère de famille ;
- la mixité des mariages et leur augmentation parmi les personnes scolarisées ;
- la catégorie socioprofessionnelle du père de famille ;
- l’évolution généralisée vers la consommation des biens et services importés ;
- l’environnement médiatique francophone des radios, des chaînes de télévision et des sociétés
de télécommunication cellulaire.
- des écoles maternelles et primaires privées à programme francophone. Cette forme
d’acquisition du français est un des facteurs essentiels d’expansion et d’implantation du
français dans ce pays.
02. L’acquisition du français par contact direct
C’est le mode d’acquisition du français par le personnel de maison ou de service auprès
des étrangers, européens ou non européens, par les épouses et maîtresses des étrangers, par les
garçons de café, de restaurant et d’hôtellerie, par les chauffeurs de service, en un mot par tous
ceux dont la vie se déroule en contact permanent et obligé avec des francophones.
Ces personnes finissent par devenir des locuteurs du français. Leur usage du français est
occasionnel et se limite au contexte où l’essentiel de la communication est de faire passer le
message.
Didactique du français et des langues africaines 60

03. Enseignement du français en République démocratique du Congo


La majorité de locuteurs congolais francophones a acquis le français par
l’enseignement/apprentissage à l’école et accessoirement par l’alphabétisation. Le rôle joué
par l’école pour l’apprentissage du français n’est plus à démontrer même si des résultats
qu’on en a ne sont pas toujours à la hauteur des investissements, des sacrifices et des efforts
consentis par les pouvoirs publics, par les écoles, par les parents d’élèves, par les enseignants
et par les élèves eux-mêmes.
La situation d’enseignement du français en République démocratique du Congo doit être
décrite en distinguant les niveaux de scolarisation : primaire, secondaire, supérieur et
universitaire.
3.1. Au niveau primaire
Le cycle primaire auquel l’enfant congolais accède à l’âge de six ans est précédé, pour
bon nombre d’enfants des centres urbains, d’un niveau préscolaire de trois ans appelé «
maternel ». Il n’y a pas, à proprement parler, d’enseignement du français à ce niveau
préscolaire. Mais c’est en français et par le français que l’éducatrice dialogue et organise la
plupart des activités d’éveil des petits enfants.
3.2. Au niveau secondaire
Le français qui est utilisé comme véhicule d’enseignement est aussi une matière enseignée.
A ce titre, son volume horaire varie selon l’option choisie par l’élève allant de 4 à 10 heures
par semaine. L’échec en français compromet le cursus scolaire de l’élève.
En tant que langue d’enseignement et de communication qui doit faciliter l’acquisition du
savoir dans les domaines de la science, de la technique et de la culture, l’enseignement du
français à l’école secondaire poursuit des objectifs définis en fonction du degré de
scolarisation. Ainsi, l’objectif prioritaire en 1ère et en
2ème années est « le déblocage de l’expression orale, l’effort soutenu pour corriger les fautes
afin d’assurer une pratique aisée du français usuel » (Programme national
2005). Dans les autres années du cycle secondaire, l’accent est mis sur la compréhension et
l’analyse de textes en français, sur les exercices de l’écrit, dictée, construction de phrases,
initiation à la composition, à la rédaction et à la dissertation.

3.3. Au niveau supérieur et universitaire


Le français au niveau supérieur et universitaire est véhicule d’enseignement et matière
enseignée. En ce qui concerne l’enseignement du français aux autres étudiants « non
Didactique du français et des langues africaines 61

francisant », il faut savoir que le cours de français figure au programme de toutes les
premières années de toutes les facultés des universités et de toutes les premières années de
tous les instituts supérieurs tant pédagogiques que techniques.
Ce cours porte différentes dénominations : « Techniques d’expression orale et écrite », «
Expression orale et écrite », « Français », « Logique – expression orale et écrite ».
3.4. Problèmes de l’enseignement du français
L’enseignement du français en République démocratique du Congo souffre de plusieurs
maux dont les plus importants sont les suivants : sous-qualification de bon nombre de
professeurs de français, insuffisance et indisponibilité de matériels didactiques et d’outils
pédagogiques, surpeuplement des classes et inadéquation des méthodologies appliquées à de
telles classes, statut du français lui-même dans ce pays.
A. La sous-qualification des enseignants de français
« La plus belle fille du monde ne donne que ce qu’elle a » dit-on, il en est de même de tout
enseignant en général et du professeur de français en particulier. Qui enseigne le français en
République démocratique du Congo ? C’est n’importe quel diplômé qui le veut qui peut
enseigner le français.
B. Insuffisance du matériel didactique et outil pédagogique
Le problème de moyens d’enseignement/apprentissage est réel car s’il existe sur le marché
congolais une multitude de manuels de français en usage à l’école, peu d’entre eux sont
réellement adaptés au contexte psychopédagogique et socioculturel de l’élève. Le plus grand
problème à propos du matériel didactique et de l’outil pédagogique, c’est que la plupart des
élèves tant en milieu rural qu’en milieu urbain n’en disposent pas. Il arrive parfois que même
les enseignants n’aient pas de manuels appropriés.
C. Le surpeuplement des classes
Une classe de langue doit avoir un effectif d’apprenants raisonnable mais dans notre pays,
qu’il s’agisse de l’enseignement primaire ou de l’enseignement secondaire, la classe a souvent
un effectif pléthorique. L’enseignant placé devant une classe surpeuplée ne progresse qu’avec
les apprenants les plus actifs.
D. Contact du français avec les langues locales
L’enseignement du français est une réelle préoccupation non seulement pour les
enseignants, mais aussi pour les apprenants congolais. Dans un pays de plus de 250 langues,
la République démocratique du Congo (désormais, RD Congo) est parmi les pays où le
multilinguisme dicte la loi aux habitants. Il est (très) difficile de trouver un Congolais
monolingue. Nous sommes pour la plupart bi-trilingue endogène et le plurilinguisme est un
Didactique du français et des langues africaines 62

quotidien actif. Cette réalité affecte les conversations intersubjectives d’autant plus que les
alternances codiques et le mélange des langues l’emportent sur un discours homogène.
L’enseignant du cours de français doit faire face à un apprentissage qui nécessite une
innovation pédagogique pour une bonne insertion professionnelle des apprenants.
Dans les 26 provinces qui composent le pays, nous signalons quatre grandes aires
linguistiques non seulement exogène, mais aussi endogène. Plus de 250 langues, il y a un
problème sérieux à résoudre. Dans la didactique du français, les concepts FLM, FLE et FLS
sont parfois ambigus s’il faut les appliquer dans les pays multilingues. Surtout, en Afrique où
le multilinguisme endogène doit cohabiter avec le multilinguisme exogène.
01. Français langue maternelle des congolais
Dans leur étude sur la didactique du français, J.L. Chiss et al. (1995 : 202) définissent « la
langue maternelle comme la langue de la mère, de la nourrice, de la maison, de la terre
d’origine, donc la langue commune, dévalorisée socialement, soit le degré zéro de la
communication humaine ». Nous estimons que cette définition nécessite une explication.
Cependant, nous admettons avec J. P. Cuq et I. Gruca (2017 : 82) que langue maternelle est la
première langue qui s’impose à chacun. Il existe de nombreuses sociétés dans lesquelles la
langue de la mère biologique n’est pas la première à être transmise à l’enfant. Dans ce
contexte, l’enfant peut avoir comme langue maternelle, une langue différente de ses parents.
02. Français langue étrangère des congolais
En RD Congo, le français est une langue étrangère pour une simple raison qu’aucune
tribu congolaise n’a le français comme sa langue ethnique. Si nous optons la définition
élémentaire de J. P. Cuq et I. Gruca (2017 : 85), en français, étranger a deux sens : celui qui
n’appartient pas au pays, et celui qui n’appartient pas à la parenté. Le français n’appartient ni
à la RD Congo, ni aux Congolais dans toutes leurs diversités.
Pour J. P. Cuq et I. Gruca (2017 : 85), toute langue non maternelle est une langue étrangère.
03. Français langue seconde des congolais
Hormis toute analyse, le concept de langue seconde renvoie à une langue qui vient en
deuxième position pour son locuteur. Pour J.L. Chiss et al. (1995 : 201), la langue seconde
serait une « langue ayant un statut officiel dans le pays des apprenants qui, par ailleurs, sont
susceptibles de la parler de façon significative ». La plupart des Congolais apprennent le
français après avoir acquis une langue première. Surtout dans les milieux ruraux, le français
est appris à l’école. Il est relégué au second degré et la langue ou les langues de l’aire
géographique occupent la première place. Les enseignants de ce cours ont l’obligation de
l’enseigner avec détermination. Par contre dans les milieux urbains, le français est langue
Didactique du français et des langues africaines 63

seconde des enfants dont les familles habitent les banlieues avec quelques exceptions. Ces
derniers entrent en contact avec le français à l’école après usage de la langue de
communication de masse.
04. L’avenir du français en RDC
Le français sera en danger en RD Congo, mais ne sera pas en perte de terrain. Cependant,
l’Afrique subsaharienne, à lui seule, compte 60% des locuteurs quotidiens du français en
2022, sachant que le plus grand pays francophone reste jusqu’à nos jours la RD Congo, avec
plus de 85 millions d’habitants.
Les Professeurs de FLE et de FLM peuvent avoir à enseigner le français à des personnes qui
vivent dans les pays où le français est une langue socialement dominante ou a une valeur
sociale ou politique particulière, situations dans lesquelles on peut qualifier le français de
langue seconde. J.P. Cuq (2021 : 144) précise que ces différents cas de figure induisent des
objectifs d’enseignements différents, et pour les professeurs des compétences et des savoir-
faire professionnels en partie communs et en partie différents, et par voie de conséquence, des
formations différentes.
05. Conception et élaboration des documents de cours
Les enseignements programmés dans chaque filière d’études sont de deux catégories. Il y a
des enseignements d’information (cours d’information pour les inscrits dans la filière x) et des
enseignements de formation (cours de formation pour former les spécialistes dans le domaine
y). Par exemple, la comptabilité, l’économie politique, etc. sont les cours d’information pour
un étudiant inscrit à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines et sont les cours de formation
pour l’étudiant qui choisit les sciences économiques, la fiscalité, etc. comme filière.
Ce constat doit bénéficier d’une attention soutenue par les enseignants du FLE/FLS dans la
conception et l’élaboration des documents de cours. Non seulement, le cours doit être adapté
selon les besoins de la société, mais aussi selon les besoins langagiers des apprenants selon
leurs différentes filières.
D’ailleurs, on note que l’enseignement national vise, d’une part, l’éducation scolaire
intégrale et permanente des femmes et des hommes et, d’autre part, l’acquisition des
compétences, des valeurs humaines, morales, civiques et culturelles pour créer une nouvelle
société congolaise, démocratique, solidaire, prospère, égalitaire, juste, éprise de paix et de
justice. On ne peut penser à une bonne acquisition des compétences que si la prise en compte
de besoins langagiers est objective.
06. La maîtrise du français par les apprenants : pour quelle finalité ?
Didactique du français et des langues africaines 64

Il est vrai que les langues servent à communiquer. Cependant, nous ne pouvons pas
ignorer l’aspect d’instrument de travail, au besoin, un instrument professionnel. De nos jours,
dans les curriculums vitae, la rubrique « aptitudes linguistiques » attire l’attention des
recruteurs. Mieux vaut un nouveau recru plurilingue, qu’un agent monolingue. Sur cette
question, l’invasion de l’anglais en RD Congo a été déjà montré dans les différentes
recherches. Ceci nécessite une forte implication des enseignants du FLE, FLS pour garder le
cap du français.
La maîtrise d’une langue s’effectue sur deux plans. Le premier, étant l’oral (expression orale),
le locuteur d’une langue doit faire preuve des connaissances ou de la maîtrise de la
grammaire, de la morphosyntaxe, du lexique, etc. pour (pouvoir) exprimer ses sentiments, ses
pensées, bref ses idées. Et le second est l’écrit (expression écrite), qui fait à ce que le locuteur
mette ses idées sur un support orthographique. Normalement, les deux plans sont inclusifs.
Mais, par manque d’un bon apprentissage, le locuteur peut se retrouver dans une situation
d’une maîtrise de l’un, d’une crise de l’autre, tel est le cas des locuteurs plurilingues.
De ce qui précède, l’enseignant en tant que maître des apprenants doit assumer pleinement
son rôle d’éducateur, d’encadreur et de guide d’où la place de la pédagogie que nous
qualifions de pédagogie innovante.
Ceci implique la maîtrise si pas totale, mais partielle du français en tenant compte de ses
visions professionnelles. Ishamalangenge Nyimilongo (2022c : 42) note que : « les
polytechniciens, les pharmaciens, les médecins, les agronomes, les juristes, les économistes,
etc. n’ont pas les mêmes besoins de communication. Le médecin, par exemple, a besoin d’un
certain nombre de mots pour communiquer avec ses patients. Par contre, un avocat a plus
d’exigences en communication. La communication en milieu professionnel ou universitaire
exige une maîtrise de la langue du domaine de spécialité communément appelé « jargon ».
Ainsi, nous avons un jargon des médecins, des économistes, des juristes, etc. ».
En RD Congo, les apprenants de formation technique, c’est-à-dire ceux qui optent pour
la mécanique, la coupe et couture, l’électricité, les travaux de bâtiment, etc. ont toujours
développé un sentiment de négligence vis-à-vis de l’apprentissage du français. Pour eux, le
métier est technique, il faudra maîtriser les techniques professionnelles, en conséquence ils
accordent plus leur temps à comprendre leur métier et par ricochet, le français est négligé.
Pourtant, la maîtrise de leurs techniques professionnelles et celle du français, langue officielle
et de l’administration, feront d’eux des cadres complets et utiles. Il en est de même pour tous
les apprenants des autres filières.
Didactique du français et des langues africaines 65

Conclusion
L’enseignement innové est l’apanage d’une formation professionnelle rassurée. Dans un
pays multilingue, comme la RD Congo, les locuteurs sont avant tout plurilingues actifs
endogènes. La maîtrise d’une langue étrangère, par conséquent, une langue seconde est
tributaire. Devant cette diversité linguistique, les enseignants du FLE sont censés d’innover leur
pédagogie. Le contenu du FLE doit répondre au besoin réel et criant des apprenants et la méthodologie
pédagogique doit impérativement répondre à l’ère du numérique. En conséquence, les apprenants
seront bien outillés pour faire face au monde professionnel de plus en plus concurrentiel.

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