Didactique L1
Didactique L1
Didactique L1
Plan du cours
Objectifs
Introduction
Didactique du français
Chapitre : I. Généralités sur la pédagogie et la didactique.
I. La pédagogie
II. La didactique
a. L’objet de la didactique
b. Triangle didactique
III. la didactique du français
Chapitre : II. Histoire des méthodologies d’enseignement
I. Méthode.
II. Méthodologie
01. La méthodologie traditionnelle
02. Méthodologie directe
03. Méthodologie audio-orale
04. Méthodologie structuro-globale audiovisuelle (SGAV)
05. Développement méthodologique de 1980
06. L’approche communicative
III. Reformer d’apprentissage du français en RDC
Chapitre. III : Programme national de français au niveau supérieur
B. Sous-branches
Didactique du français et des langues africaines 2
Objectifs
Didactique du français et des langues africaines 3
Introduction
L’importance de ce cours tient au fait que la didactique est une discipline qui est au
carrefour de plusieurs autres disciplines appelées disciplines contributoires : les théories
d’apprentissage, les courants linguistiques, les sciences de la communication et de
l’éducation. Ainsi, il serait incontournable de saisir quelques notions élémentaires et
indispensables à la compréhension de la didactique notamment des langues, de ses
méthodologies d’enseignement /apprentissage, leurs ancrages théoriques et leurs évolutions.
L’enseignement de la langue française, intéresse un très grand nombre de personnes,
parents, enseignants, élèves, formateurs de maitres, chercheurs ou décideurs politiques. Dans
les conversations courantes aussi bien que dans les forums de spécialistes, on s’interroge par
exemple sur les meilleures façons d’apprendre à lire aux enfants, on essaie de juger de la
valeur relative des méthodes d’enseignement de l’orthographe, ou encore on discute du choix
des textes littéraires et des écrivains à faire connaitre aux jeunes. En prenant l’exemple du
français dans une perspective internationale, ce cours vise à fournir les éléments de base
nécessaires à la compréhension du domaine de l’enseignement de la langue première dans son
ensemble, et traite également d’aspects particuliers tels que la compréhension en lecture,
l’écriture, la grammaire ou la littérature. Comme il s’agit d’un cours de formation se limite
aux notions générales et aux grandes tendances de l’enseignement du français. Le public visé
se compose surtout des futurs enseignants ainsi que des enseignants en exercice qui désirent
maitriser les concepts de base de la didactique du français afin de mieux situer et orienter leur
pratique. À ce premier public s’ajoutent tous ceux et toutes celles qui, sans être des
spécialistes, souhaitent disposer d’une formation propre à éclairer leur opinion.
.
Didactique du français et des langues africaines 5
Il est nécessaire de définir d’abord les termes pédagogie et didactique du français qui sont
importants pour bien comprendre le contenu de ce cours.
I. La pédagogie
La pédagogie ou la psychopédagogie s’intéresse avant tout à la relation entre l’élève et
l’enseignant, quelle que soit la matière à l’étude. C’est une science sociale qui fait des
recherches sur la structure et le principe de la formation et de l’éducation. Elle étudie et
compare des manières de l’éducation au cours de l’histoire et cherche la différence parmi les
cultures et les nations…
« La pédagogie ce sont des savoirs positifs concernant les études, c’est-à-dire la façon pour
l’enseignant de permettre aux élèves d’apprendre. » (Cuq, 2003, p.188)
II. La didactique
Précisons d’emblée que la didactique est une jeune discipline1 qui a commencé à se
développer vraiment dans les pays francophones vers 1970. Associée de manière générale à
l’enseignement (le mot didactique vient du grec didaskein « enseigner »).
À l’origine, ce mot signifie le talent ou le savoir-faire d’enseigner. Aujourd’hui la
didactique a une valeur plus large. Elle fait une partie de la pédagogie et elle se préoccupe de
la théorie de l’enseignement et de l’éducation en général. Plus concrètement, elle étudie
l’enseignement et son contenu, ses buts, stratégies d’apprentissage, méthodes d’enseignement,
procédé de l’éducation, etc.
a. L’objet de la didactique
L’objet essentiel de la didactique au sein des sciences humaines est donc le traitement du
savoir dans le système d’éducation, ce qui inclut les processus d’élaboration des savoirs
enseignés, leurs modes de présentation en classe et leur intégration par les apprenants.
On différencie didactique générale et didactiques des disciplines. Le terme didactique
générale sous-entend que la didactique porte sur les grands principes de l’enseignement et les
diverses manières d’enseigner, indépendamment des contenus disciplinaires.
Les didactiques spécifiques ou didactiques des disciplines reposent sur l’idée que les objets
de savoir à apprendre jouent un rôle déterminant dans les phénomènes d’enseignement.
Didactique du français et des langues africaines 6
b. Triangle didactique
La didactique s’intéresse à ce qui se passe entre un enseignant, des élèves et des savoirs
particuliers. Ces trois éléments de base peuvent être représentés à l’aide d’une figure appelée
le « triangle didactique » Les didacticiens envisagent conjointement les trois sommets du
triangle afin de décrire, d’analyser et de comprendre les phénomènes d’enseignement
apprentissage des savoirs.
Les trois pôles du triangle didactique prennent place dans un contexte qu’on peut subdiviser
en trois zones :
1° le milieu éducationnel, qui correspond à la classe, à l’établissement scolaire et à tout le
système éducatif,
2° le milieu scientifique disciplinaire, où s’élaborent les savoirs savants de référence (dans
le domaine des langues-cultures, les savoirs de la linguistique, des études littéraires, de la
didactique…).
3° le milieu social en général, avec ses attentes, ses pratiques et ses opinions. Ces trois zones
sont en interaction et exercent une influence convergente ou divergente sur le fonctionnement
du triangle didactique.
Triangle didactique
Savoirs
(Objets d’enseignement et d’apprentissage)
Problématique de l’élaboration des savoirs
(Dimension épistémologique)
Enseignant Élèves
Milieu Educationnel
Milieu Scientifique
Milieu social
Chacun des sommets de ce triangle didactique représente un des pôles sur lesquels peut se
développer une réflexion didactique. Jean François HALTE définit trois directions données au
travail des didacticiens :
A. Une réflexion sur les objets d’enseignement ; c’est une réflexion essentiellement
épistémologique ; on réfléchit sur la nature du savoir, son histoire, son évolution, sa structure,
B. Une réflexion sur les conditions d’appropriation des savoir par les apprenants ; c’est une
réflexion essentiellement psychologique. Le didacticien tente de répondre à la question des
processus mis en place par l’apprenant pour s’approprier le savoir.
C. Une réflexion sur les interventions de l’enseignant : quant à l’organisation des séquences
d’apprentissage qui permettent à l’apprenant d’effectuer des apprentissages.
I. Méthode
En ce qui concerne la terminologie didactique du français langue étrangère, Ch.Puren
(Puren, 1996) définie la méthode comme suit :
La méthode c’est le matériel d’enseignement c’est-à–dire un manuel ou un livre
scolaire, une cassette audio ou vidéo etc. Pour ce sens, Puren utilise le terme de cours. Il
existe beaucoup de cours qui sont utilisés pour l’enseignement des langues étrangères, qui se
divisent d’après le niveau des apprenants, d’après le type de l’école ou d’après l’orientation de
domaine (économie, hôtellerie, etc.)
II. Méthodologie :
C’est une formation historiquement différente les unes des autres. Il y a plusieurs sujets
qui déterminent telle ou telle méthodologie :
- Ce sont d’une part des objectifs généraux qui ont plus ou moins d’importance au cours de
temps. P.ex. dans une époque concrète il peut être prioritaire l’objectif pratique plus que
l’objectif culturel ou formatif. Sur l’autre côté, dans une autre époque cela peut être un cas
opposé.
- Les situations d’enseignement, cela veut dire toutes les situations qui influencent
l’enseignement (nombre d’année de cours, nombre d’élèves dans une classe, nombre de cours
par semaine, niveau, l’âge, besoins, motivation etc.)
Selon Christian PUREN, les méthodologies mettent en œuvre des éléments variables à la
fois nouveaux et anciens en interaction avec un contexte d’enseignement /apprentissage.
Ainsi, les méthodologies sont sous-tendues par des objectifs d’apprentissage, de contenus
linguistiques et culturels, des théories d’apprentissage de référence.
Didactique du français et des langues africaines 10
dit savoir utiliser la langue en situations réelles. Tout cela à l’aide de communication non-
verbale, c’est-à-dire des gestes, mimique et les dessins ou images authentiques.
Le résumé des caractéristiques principales est suivant :
Vocabulaire : les élèves apprennent le vocabulaire courant, des mots fondamentaux à
l’aide des images, mimique ou l’entourage. Le vocabulaire plus compliqué et plus abstrait est
expliqué plus tard à l’aide des mots déjà connus.
Grammaire : elle est présentée sous forme inductive et implicite, les élèves
apprennent le vocabulaire à l’aide des exemples, ils déduisent les règles grammaticales des
phrases et des textes entières.
Ce qui a la plus grande importance, c’est l’acquisition de l’oral mais aussi la
prononciation. L’écrit est considéré seulement comme un auxiliaire de l’oral (dictée,
questions sur des textes etc.)
On prend en compte les besoins et les capacités des élèves, on commence par ce qui
est de base (vocabulaire, grammaire, prononciation) et après à l’aide des connaissances déjà
connues on apprend ce qui est plus compliqué, plus abstrait etc. Autrement dit, on part du
connu vers l’inconnu, du plus simple au plus compliqué, du plus concret au plus abstrait.
Cette méthodologie est aujourd’hui partiellement active, il y a plusieurs éléments qui ont
subsisté jusqu’à nos jours (l’activité des élèves, apprendre dans les situations réelles,
dialogues, aller du connu vers l’inconnu etc.,)
« …la méthodologie directe a posé, cependant, les jalons de base qui ont engagé
l’apprentissage des langues vers la modernité et a su soulever des questions qui sont toujours
d’actualité en didactique des langues. »
avaient les tendances à moderniser l’enseignement pour ne pas rester isolés linguistiquement
des autres nations.
Cette méthodologie s’est développée durant 1940-1970. Elle s’est inspirée de l’expérience
didactique menée pendant la deuxième guerre mondiale par l’armée américaine qui avait eu
besoin de savoir communiquer avec des nations qui ont participé à la guerre.
Les idées principales de cette méthodologie sont suivantes :
- La langue est surtout audio-orale, l’élève apprend tout d’abord l’écoute et le dialogue après
la lecture et l’écrit.
- L’enseignement est basé sur l’imitation de locuteur natif, cela veut dire par répétition,
pratique et par apprendre par cœur.
Cette méthodologie était alors basée sur l’écoute des dialogues de langue courante pour
les mémoriser. La grammaire n’était pas trop importante, les élèves l’apprenaient sur la base
des dialogues. C’est aussi pourquoi cette méthodologie était critiquée, mais on peut dire
qu’elle a été la première qui a utilisé des moyens techniques audiovisuels dans l’enseignement
des langues étrangères.
04. Méthodologie structuro-globale audiovisuelle (SGAV)
Comme on avait mentionné, après la Deuxième Guerre mondiale, la politique dans le
monde entier, avait des tendances de renouveler le système de l’éducation. Aux États-Unis,
les linguistes ont inventé la nouvelle méthodologie audio-orale. En Europe, c’était la
méthodologie grammaire-traduction et la méthodologie directe qui a coexisté jusqu’au milieu
du siècle.
La France devait faire face aux plusieurs problèmes politiques. « La France doit renforcer
son implantation dans ses colonies, intégrer une vague d’immigrants et lutter contre
l’expansion de l’anglais qui devient de plus en plus la langue des communications
internationales, et enfin restaurer son prestige à l’extérieur. » (Cuq & Gruca, 2003, p. 260)
Autant que les États-Unis, la France a décidé de prendre des mesures menant à la
diffusion de la langue française au monde.
La méthodologie SGAV était inventée par l’institut de phonétique à l’université Zagreb
(Croatie), par l’école normale de Saint-Cloud et par l’université de Mons en Belgique et
c’étaient des méthodologues du Crédif (Centre de recherche et d’étude pour la diffusion du
français) qui ont élaboré le matériel d’apprentissage selon les principes sgaviens. Le premier
manuel a été publié en 1960 et il était nommé Voix et image en France. Ceux, qui sont
Didactique du français et des langues africaines 13
- Compétence stratégique : c’est la capacité d’utiliser les stratégies verbales et non verbales
dans les situations de communication.
L’enseignement est orienté vers la communication en situation plus ou moins réelle et
pour l’apprentissage sont alors utilisés des matériels authentiques, p.ex. Les textes. En ce qui
concerne la grammaire, elle est enseignée de la façon explicite, cela veut dire qu’on explique
la grammaire à la base des textes authentiques. Après cette explication suivent des exercices
traditionnels pour automatiser tel ou tel sujet.
Le plus important pour cette approche, c’est de laisser les élèves réfléchir et trouver une
solution ou tirer des règles grammaticales tout seuls, ce qui change aussi le rôle de
l’enseignant.
Pendant l’enseignement, le professeur joue un rôle d’un surveillant et conseilleur, il dirige des
élèves vers l’objectif visé et il les aide à développer la production orale. L’élève est obligé à
travailler seul ou dans un groupe et il est mis dans des situations de la communication
authentiques, p.ex. Pendant une simulation ou des jeux de rôle.
où il faut prendre en considération plusieurs éléments et leurs relations. Il s’agit surtout des
relations entre les objectifs et le contenu, entre les moyens d’enseignement et leurs conditions
et entre l’enseignant et les élèves.
On peut constater qu’il n’existe pas une méthodologie ou une méthode qui serait la seule
correcte. L’enseignement devrait être conformé à toutes les conditions de procès pédagogique,
cela veut dire, on se sert des éléments de chaque méthodologie ou méthode qui nous aide à
atteindre l’objectif visé. Ce qui est aussi important c’est la motivation de l’élève, mais aussi la
motivation de l’enseignant.
A. Objectifs intermédiaires
1) écouter et comprendre tous les types de messages non spécialisés (discussions, débats,
conversations, conférences, etc.) ;
2) dire tous les genres de textes (conférences, débats, discussions, défendre son point de vue),
5) maîtriser les grands courants et les époques littéraires ainsi que les auteurs représentatifs.
B. Sous-branches
1. Thèmes
A) Objectifs spécifiques
A. l’issue de l’étude des thèmes au degré supérieur, l’élève devra être capable de (d’) :
b) contenus
I. Actualité
1. La mode ;
3. Les conflits ;
6. La recherche ;
les origines de l’homme - le sens de l’histoire - les conflits moraux - l’évasion - la foi - les
sectes religieuses - l’engagement - le divertissement - le courage de vivre - les grandes
constructions de l’esprit - la mort - l’au-delà, etc.
Didactique du français et des langues africaines 20
c) recommandations méthodologiques
1. Avant la leçon
2. En classe
- Exposé suivi de débat et d’une discussion dirigée. Le travail se fait par sous- groupes. –
Exploitation sous forme de question-réponse ou sous une autre forme telle que le
brainstorming.
3. A la fin de la séance
N.B. : Ne pas dépasser deux leçons par thème. Le professeur sera attentif aux événements
vécus pour aborder un thème.
d) principes d’évaluation
1. Questions fermées ou à choix multiple sur les éléments de connaissances acquises sur le
thème.
2. Enseignement de textes
a) objectifs spécifiques
A l’issue de l’enseignement de textes au degré supérieur, l’élève devra être capable de (d’)
1. Plan référentiel
2. Plan pragmatique
3. Plan linguistique
4. Plan socioculturel
5. Plan discursif
b) contenus
Choisir des textes ayant trait aux thèmes retenus pour exploitation.
- choisir des articles de presse ou coupures des journaux, - choisir des discours, - " "
communiqués, - une ordonnance, - " un tract, - essai, - texte de la vie courante, -
organiser des débats, - une conférence, - proposer un reportage, - proposer une bande
dessinée.
- Trouver des auteurs de la littérature française contemporaine et celle d’autres époques selon
un choix judicieux.
- Garder une juste proportion entre les auteurs et africains des auteurs classiques français,
ainsi que ceux de la littérature universelle.
N.B. : Tout texte, de quelque nature qu’il soit, peut servir à l’enseignement du français au
degré supérieur du secondaire.
c) Recommandations méthodologiques
4. Compréhension globale
5. Exploitation détaillée
- compréhension globale ;
- compréhension globale
Didactique du français et des langues africaines 23
8. Texte à commenter
- compréhension globale
d) Principes d’évaluation
1. Exercices de lecture
5. Exprimer son point de vue sur les éléments de société ou de culture rencontrés dans le
texte.
3. Enseignement de la grammaire
A) objectifs spécifiques
b) contenus
Contenus des matières de premier et de deuxième degrés, tout en insistant sur les diverses
nuances et en les approfondissant.
3. Moyens d’expression :
- de la caractérisation, de la qualité ;
- du souhait, du regret ;
- de l’ordre, de la défense ;
C) recommandations méthodologiques
1. Partir du langage (dialogue, conversation en classe) et des textes vus pour faire de
l’animation grammaticale.
3. Observer les énoncés retenus, y réfléchir. Les élèves peuvent dégager quelques règles,
tracer un tableau et expliquer.
D) Principes d’évaluation
II. Evaluer la compétence linguistique par des exercices. De phraséologie, des exercices.
4. Enseignement de vocabulaire
a) objectifs spécifiques
1. d’utiliser correctement le mot propre, précis, le mot raffiné et des expressions pour
l’amélioration du style.
b) contenus
3. Vocabulaire d’abstraction.
Didactique du français et des langues africaines 26
c) Recommandations méthodologiques
2. Dégager les mots cibles. (Mots nouveaux, expressions difficiles, mot à sens ambigu)
6. Divers autres types d’exercices : à travers des questions à choix multiple et autres.
d) principes d’évaluation
2. Phraséologie.
Enseignement littérature
A) objectifs spécifiques
4. Dire les noms et les thèmes de la littérature négro-africaine francophone en mettant l’accent
particulier sur la littérature francophone de la RDC et sur la littérature universelle.
B) contenus
I. Littérature français
1. Le moyen-âge littéraire ;
- l’humanisme ;
- renaissance ;
6. Le XX ème Siècle.
1. Origine
2. Principal mouvement : la négritude ;
3. Quelques figures ;
4. Littérature négro-africaine de la RDC.
5. Littérature gréco-latine,
6. Littérature universelle.
C) Recommandations méthodologiques
-Amener les apprenants par la technique de brainstorming à parler d’abord de leur milieu
socioculturel, de l’expérience et surtout de l’univers extérieur. Aller donc du connu vers
l’inconnu.
3. Les leçons sont essentiellement orales, mais la synthèse est notée au tableau.
d) Principes d’évaluation
A) objectifs spécifiques
1. de débattre, de réfuter, d’argumenter de façon aisée sur les thèmes étudiés et les
problèmes d’actualité ; sans oublier les objectifs du deuxième degré.
b) Contenus
- Expression de messages. - Emettre un point de vue sur un problème, une situation générale.
- la prise de parole.
- faire un compte rendu, développer un sujet, commenter un film, une chanson, mise en
scène d’une œuvre théâtrale ou d’un large extrait.
C) Recommandations méthodologiques
2. Prétexte de départ : donner des directives précises sur : le sujet, la manière de répondre et
la manière de présenter.
- Donner le temps d’intervention et les consignes précises aux uns et aux autres.
d) Principes d’évaluation
1. Lecture expressive
3. Débats,
4. Exposé,
5. Exercices de contrôle.
a) objectifs spécifiques
2. de rédiger un texte correctement, avec concision, clarté, précision et dans un ordre logique
de pensée.
N.B. : Pour la section littéraire, produire des poèmes (versification), dont l’initiation
commence en 4e des humanités.
b) Contenus
1. Divers types de textes d’usage courant : lettre, article de presse ou d’une revue scolaire,
texte de publicité, commentaires, résumé, compte rendu, mot de circonstance, allocution,
discours, etc.
Didactique du français et des langues africaines 30
C) Recommandations méthodologiques
d) Principes d’évaluation
I. Evaluer :
- l’aisance de l’écriture,
- la précision,
2° la dissertation.
A la fin dudit degré, les élèves doivent être capables de situer dans le temps et dans l’espace
les auteurs appris, leur époque, quelques une de leurs œuvres, notamment le chef d’œuvre. -
Le professeur s’arrangera pour aborder une certaine proportion d’auteurs congolais, africains,
français, etc.
L’élève sera non seulement capable de situer dans le temps et dans l’espace tous les auteurs
vus, mais aussi d’indiquer leur courant littéraire ou la raison de leur notoriété.
Didactique du français et des langues africaines 31
La grammaire est enseignée de façon récapitulative pour corriger les fautes et les
difficultés grammaticales persistantes. Par contre, à ce niveau, la littérature française doit être
enseignée de façon systématique (époque ou siècle, courants littéraires, grands groupes
d’écrivains, influence des idées littéraires émises sur l’époque, etc.).
Elle doit être à chaque niveau la préoccupation du professeur. Grâce aux séances de lecture
il corrigera les fautes et autres incorrections phonétiques. Il sera toujours attentif aux fautes
d’articulation, de prononciation.
- La professeur initiera les élèves à la poésie par des morceaux choisis des poètes classiques
littéraires dès la 3ème année, il abordera la versification (genre des poèmes, des vers, des
rimes, etc.)
1. Littéraire
L’enseignement du français est le soubassement de cette option. Les matières seront donc
abordées de façon plus approfondie.
- l’enseignement de la littérature française et de la poésie sera abordée un peu plus tôt, à partir
de la 3ème année - la correction phonétique sera également renforcée sous forme
d’orthophonie
- A partir de la 4ème année, le professeur pourra initier les élèves à la production des
morceaux poétiques (poésie classique, et au 3e degré les vers libres)
Didactique du français et des langues africaines 32
2. Scientifique et pédagogique
- Le professeur veillera à proposer aux élèves des textes, des sujets de composition d’intérêt
général, surtout sectoriel (thèmes et sujets pédagogiques et psychologiques, thèmes et sujets
scientifiques)
- Le professeur des expressions étrangères (latines, grecques, anglaises, etc.) rencontrées dans
les textes vues en étudiés.
- Commerciale et administrative
Le professeur renforcera chez ses élèves le style épistolaire pour déboucher sur la
correspondance commerciale.
- L’essentiel ici est d’amener les élèves à acquérir les automatismes du langage usuel propre
à toute situation communicationnelle (orale et écrit)
NB : Le système docimologique (épreuves diverses, examens d’état, etc.) devra tenir compte
des recommandations ci-haut énumérées, et surtout des adjectifs spécifiques à chaque option.
Didactique du français et des langues africaines 33
A. L’enseignant
Le souci permanent de l’enseignant de se cultiver, de s’auto-former, de connaître, de
remettre en question son savoir ou de se remettre à niveau : cette disposition comporte ceci de
précieux qu’il permet d’outiller l’enseignant de connaissances suffisantes pour rendre
l’enseignant capable d’apporter d’éléments pertinents de réponse à la plupart des
préoccupations de l’apprenant. D’où l’adage : « Pour enseigner court comme un doigt, il faut
connaître long comme un bras ».
Avec ces exigences, il y a lieu de comprendre qu’il n’est pas facile d’enseigner, même
pour ceux qui ont appris la pédagogie à l’école car enseigner n’est pas une action quelconque.
C’est d’abord un art avant d’être une méthode, une procédure ou une technique scientifique de
communication. Art parce qu’il est un métier qui nécessite des atouts innés : on nait
enseignant, on nait avec l’étoffe de l’enseignant dans son patrimoine génétique, même si on
n’a pas étudié la pédagogie ; Bref, l’enseignement est un art avant de devenir une technique
de science ou science tout court (on peut devenir enseignant, même si on n’est pas né
enseignant, grâce à l’intérêt, grâce à l’effort, l’étude, la formation, grâce à la nécessité ou aux
circonstances favorables pour le devenir).
La science recommande que pour être efficace dans le processus Enseignement-Apprentissage
que les deux types d’acteurs se forment aux règles, méthodes et techniques de communication
pédagogique.
I. Qualités
L’enseignant est le modèle social par excellence. Il a la mission de former la société, de
diffuser les valeurs et à ce titre, il doit raisonner être la référence, le modèle social. Aussi, le
métier qu’il a choisi, métier d’éducateur lui prive de la vie privée. C’est un homme public qui
ne s’appartient pas.
01. Physiques :
- En bonne santé. Il doit éviter même de tomber malade.
- Respecter l’hygiène de son corps, propre ;
- Des organes de sens en bon fonctionnement ;
- Avoir une tenue vestimentaire décente, sans écrits ni autre signe distinctif.
02. Intellectuelles
- Etre qualifié dans l’enseignement;
Didactique du français et des langues africaines 34
- Etre cultivé (s’informer par la 1 e source et non par la radio trottoir, les bobards ou les
rumeurs, lire et se documenter, être à la page de l’actualité en général ; actualiser ses
enseignements) ;
- Etre intellectuel,
- Avoir une voix sonore et ne pas bégayer ni autre défaut d’orthophonie.
- Bien parler et avoir une correction linguistique de la langue française.
- Se méfier des informations sans preuve ;
- Eviter des affirmations gratuites ;
- Avoir l’appétit de la preuve ;
- L’esprit de la curiosité ;
- Eviter les sentiments, les émotions et les passions et rechercher l’objectivité en tout point de
vue.
03. Morales
- Honnête : Eviter les trois grands vices (la tricherie, la corruption et le mensonge) ;
- Juste c’est-à-dire impartial dans ses jugements, son raisonnement et ses analyses ;
- Soucieux des valeurs et ennemi des antivaleurs (être un homme vertueux) ;
- Servir d’exemple à travers sa vie et non seulement à travers ses discours (faites ce que je dis
et non ce que je fais mais plutôt faites ce que je vous dis et non ce que vous me voyez faire) ;
- Se convaincre de la morale aristotélicienne selon laquelle : le mal reste le mal même si tout
le monde le fait et le bien reste le bien même si personne ne le fait ;
-Etre respectueux des textes légaux et réglementaires, de sa parole, de sa signature, de sa
personnalité ;
- Son comportement global doit refléter la morale de bien (le bien comme le mal sont
juridiquement neutres) ;
- Avoir le sens de scrupule ;
- Se soucier de ne faire que le bien et s’affliger (avoir le remords ou l’inquiétude de
conscience) après la commission d’une violence quelconque envers l’autre ;
- Respect du bien public comme du bien privé ;
- Fuir la médisance, la calomnie et le faux témoignage (parabole de la poutre et de la paille).
04. Sociales :
- Avoir des bons rapports avec ses voisins ;
- Respect des textes légaux et réglementaires ;
- Respect des autorités, des collègues et des subalternes ;
Didactique du français et des langues africaines 35
- Etre artisan de la démocratie, la justice, la paix et éviter à tout prix de tomber sous le coup
de la violence sous quelque forme que ce soit ;
- Fuir le fanatisme, le tribalisme, l’ethnisme, le racisme, le nationalisme ;
05. Spirituelles
- Respect des valeurs spirituelles telles que la foi, l’espérance ;
- Il doit confesser une foi quelconque, en général mais de préférence la foi qui élève l’être
suprême, le créateur du ciel et de la terre qui a un nom propre dans toutes les cultures et
sociétés et respecter ses principes ;
- Il doit être humble ;
- Il doit refléter l’image de Dieu ;
06. Civiques :
- Respect des textes légaux et réglementaires :la loi, le règlement, les autorités, les collègues,
les subalternes ;
- Aimer son prochain et développer envers lui un esprit de solidarité non seulement familial,
tribal, ethnique, national, régional, continental mais aussi international ;.
07. Professionnelles :
Un enseignant formateur de la société doit être ou avoir:
- Assiduité, ponctualité, régularité (le sens de devoir, d’engagement)
- Méthodique et ordonné ;
- Planificateur : esclave de la programmation ;
- Travailleur ;
- Propre, mais ami de la poussière de la craie (porter une blouse)
- Connaître la qualité, les avantages, les inconvénients de la craie : caractéristiques (ex on en
met pas le savon sur la poussière de la craie pour se laver les mains)
- Comment fabriquer le tableau, la craie, le matériel didactique.
- Etre capable de dessiner, de manipuler les appareils de projection.
II. Documents pédagogiques et administratifs
- journal de classe ;
- Prévision des matières ;
- Cahier des questionnaires ;
- Cahier de cotation ;
- Cahier ou fiche de préparation ;
- Manuels scolaires ;
- Programme national ;
Didactique du français et des langues africaines 36
mais surtout à celles plus barbares et combien meurtrières de la période de deux dernières
guerres mondiales aux dégâts collatéraux que le monde n’avait jamais connus auparavant du
fait de manquer l’instruction et l’éducation, en général, de la part de l’humanité.
L’ONU est allée même plus loin jusqu’à penser à une action à rebours de prôner
l’alphabétisation (scolarisation et fonctionnelle) au profit des personnes que soit la pauvreté
ou l’âge avancé auront privé de l’éducation et de l’instruction minimales.
Aussi, en fonction de l’importance de l’éducation pour l’homme, en vue d’assurer la sécurité
et la paix durables de l’humanité, toute personne humaine a droit à l’éducation , au moins
élémentaire et fondamentale et une bonne éducation comme devoir imposé à tous ses Etats-
parties par l’ONU en prônant même, pour ce faire, une éducation gratuite.
Dès-lors, toute personne humaine, à travers le monde, à l’obligation d’aller à l’école
pour y recevoir une éducation et la bonne c.-à-d. celle que les enseignants bien formés en
pédagogie et expérimentés en matière auront assuré pour pacifier le monde. D’on la lourde
responsabilité de ces éducateurs, par excellence et modèles sociaux que sont les enseignants.
04. Qualités
Les qualités de l’enseignant doivent concourir à doter l’apprenant de qualités issues de
recommandations suivantes :
1. Etre respectueux des règles d’hygiène pour se maintenir en bonne santé ;
2. Etre assidu, ponctuel et permanent à l’école pour suivre bien les enseignements dans la
salle de classe ;
3. Avoir le sens du devoir ;
4. Entretenir de bons rapports avec ses collègues, les enseignants et le personnel de
l’école ;
5. Etre appliqué et studieux ;
6. Etre discipliné, respectueux et soumis aux instructions et règlements scolaires ;
7. Etre attentif aux leçons ;
8. Etre disponible et travailleur, surtout travailler les devoirs à domicile.
05. Outils de travail
Les outils de travail ou objets classiques de l’apprenant sont les suivants :
- Le journal de classe ;
- ‘Le cahier de communication ;
- Les cahiers des résumés ;
- Les manuels solaires ;
Didactique du français et des langues africaines 38
- Les matériels usuels nécessaire pour l’ensemble des activités scolaires (stylos,
crayons, compas, rapporteurs, taille-crayons, gomme, etc.)
- Et d’autres objets classiques exigés par l’école pour son apprentissage.
- Etc.
2.1. Définition
Une leçon, c’est l’ensemble des activités dirigées ou surveillées par l’enseignant, dans
le but de faire acquérir des connaissances aux enseignés.
En d’autres termes, nous pouvons dire que chaque leçon a pour but que les enseignés
comprennent et assimilent parfaitement une matière dispensée par l’enseignant. C’est le but
que tout enseignant doit chercher à atteindre en donnant chaque leçon française.
Rappelons-nous que l’acquisition des connaissances se divise en :
- Compréhension et
- Assimilation.
1° Comprendre (compréhension) : c’est saisir le sens de ce qui est proposé, pouvoir
l’expliquer, le redire globalement au moment même c’est à dire dans l’immédiat. Dans sa
taxonomie des objectifs cognitifs, Bloom définit la compréhension comme un acte mental ou
une faculté de percevoir par l’esprit, par le raisonnement des faits ou des choses. C’est
percevoir les relations, les contes. C’est traduire, interpréter, expliquer, extrapoler.
2° Assimiler (assimilation) : C’est fixer la chose comprise, se concentrer sur elle pour
l’approfondir (en avoir une connaissance plus claire) par réflexion, par répétition, et ainsi la
posséder d’une façon plus nette et plus stable, ainsi être capable de l’expliquer après un laps
de temps plus long.
2.2 . Quelques qualités d’une bonne leçon
Une bonne leçon doit :
a) Former un tout : c’est-à-dire l’enseignant devrait éviter de mélanger différents sujets, de
papillonner. Il devrait faire attention aux digressions interminables qui n’ont rien à voir avec
l’objet de la leçon ;
b) doser la matière : Le contenu de la leçon en français ne doit pas être trop chargé, quelques
notions essentielles bien présentées suffisent ;
Didactique du français et des langues africaines 40
c) Bien ordonnée : L’enseignant doit mettre l’accent sur la clarté, l’ordonnance logique, il
devrait éviter des fouilles, du verbiage qui risquent de dérouter les enseignés, surtout les
règles grammaticales.
d) Intéressante : tout doit commencer en amont par le choix du thème. L’enseignant devrait
faire correspondre son enseignement aux goûts des enseignés, à leurs inclinaisons et surtout
à leurs besoins. Il devrait donc les motiver, le moyen le plus simple d’obtenir la motivation
est de graduer l’enseignement, c’est-à-dire mettre de l’ordre dans la matière à dispenser en
commençant du facile au difficile, du simple au compliqué, du concret à l’abstrait, du proche
à l’éloigné et du connu à l’inconnu.
L’enseignant doit captiver l’attention des enseignés et susciter l’émotion par le ton de sa
voix, par ses expressions, ses gestes, sa tenue, son attitude, la présentation de la leçon.
La leçon est vivante si elle consiste en un dialogue incessant entre enseignant et enseignés et
si l’enseignant sollicite la participation active des enseignés tout au long de la leçon.
e) Adaptée au niveau des enseignés : La matière, les méthodes, les expressions françaises de
l’enseignant devraient correspondre aux connaissances des enseignés, à cet effet, l’enseignant
devrait éviter les longues phrases et les expressions difficiles qui satisfont peut-être sa
vanité, mais qui sèment la confusion chez les enseignés.
f) Elle devrait être brève : Une leçon trop longue fatigue les apprenants, ils s’endorment et
deviennent distraits, et par conséquent, l’enseignement doit réduire le volume de la leçon et
favoriser le dialogue en classe.
02. Le but
En résumé, le but éducatif ou didactique de ces matériels est de visualiser ou concrétiser
la leçon en vue de faciliter l’acquisition des connaissances chez l’enseigné.
L’objectif langagier :
L’objectif langagier est en lien direct avec les compétences prioritaires travaillées
L’objectif langagier est en lien direct avec les compétences prioritaires travaillées
Exemple 1: si la compétence prioritaire est l'expression orale en interaction, alors l’objectif
langagier peut se rédiger sous forme :
« L’élève doit être capable d’exprimer son point de vue sur la pollution en argumentant lors
d’un débat».
Exemple 2: si la compétence prioritaire est l'expression écrite, alors l'objectif langagier peut
être: « l’élève doit être capable d’écrire un résumé d'article de journal ».
L’objectif langagier doit correspondre au niveau des apprenants. On trouve tous les objectifs
langagiers qu'il faut travailler dans chaque classe dans le référentiel de français.
Les objectifs linguistiques : grammaire, lexique, phonétique, orthographe,
(phonie/graphie)
Didactique du français et des langues africaines 43
Ils sont au service des compétences visées à développer et des objectifs langagiers visés, et en
cohérence avec le support choisi, le thème traité et le niveau de classe concerné.
Les objectifs linguistiques sont des outils au service de l’objectif langagier.
Exemple : si mon objectif langagier est « l’apprenant sera capable d’écrire une lettre
administratif », alors les objectifs linguistiques seront :
• Grammaire : les propositions d’une phrase composée (indépendante, principale et
subordonnée) ; conjugaison des verbes aux temps de l’indicatif (présent, imparfait, passé
simple, passé composée et futur simple).
• Lexique : le champ lexical des verbes demander et remercier ; les mots exprimant
l’affection et la reconnaissance.
• Orthographe : terminaison des verbes en er aux temps de l’indicatif.
Les objectifs interculturels
L’objectif interculturel sera :
► L’apprenant abordera les questions liées à des problèmes de son attachement au milieu
familial ou à son environnement.
Au sujet des objectifs socioculturels
Le savoir-apprendre :
C’est la prise de conscience de stratégies d’apprentissage à développer pour être « acteur
» de son apprentissage et apprendre à apprendre (ex : observer, favoriser les relations, etc.)
Le déroulement d’une unité didactique
La fiche pédagogique va permettre de mettre en œuvre différentes étapes d’apprentissage
progressif des compétences communicatives langagières visées en fonction du niveau de la
classe. Ces étapes vont constituer plusieurs leçons (souvent 2, 3 voire 4) pour une unité
didactique.
a. Vérification des connaissances/Pré requis :
Concerne : Ce que l’apprenant doit déjà maitriser avant de commencer cette nouvelle unité
didactique; ce qui a été travaillé mais peut être renforcé.
b. Déroulement de l’activité
Activité 1 : Mise en route
►Objectifs: découvrir le thème, anticiper et motiver l’apprenant par rapport au thème et au
support choisis en créant une dynamique de classe. Cette étape doit faciliter l’entrée dans le
document. L’enseignant donne à l’apprenant l’envie de travailler sur le thème de la leçon.
►Matériel (utilisé par l’enseignant pour cette étape de mise en route): soit un mot, soit une
image, soit un objet, une photo, une vignette de BD (en fonction de l’activité proposée)
►Organisation du groupe classe: choix d’organisation de la classe pour l’animation de
l’activité en fonction de l’activité choisie : soit groupe classe (= toute la classe), soit mini-
groupes (de 3,4, 5 ou 6...), soit en binôme (= groupes de 2), soit en individuel.
►Conseils méthodologiques pour le professeur : cette fiche pédagogique s’adresse au
professeur, les conseils détaillent la mise en place de l’activité, c'est-à-dire quel document
donner aux groupes, comment répartir les élèves dans la classe (groupes ou non), quelles
consignes donner aux apprenants, comment faciliter le travail des apprenants, à quel moment
effectuer la mise en commun, etc.
Dans les fiches pédagogiques les conseils méthodologiques pour l’enseignant sont écrits à
l’infinitif.
Exemples :
• Former des groupes de 5 apprenants ;
• Distribuer le texte à chaque groupe ;
• Distribuer la grille de compréhension à chaque groupe ; etc.
►Consigne pour l’apprenant : c’est ce que le professeur demande à l’élève, ou aux mini-
groupes de faire. Cette consigne doit être claire et détaillée.
Didactique du français et des langues africaines 45
Dans les fiches pédagogiques les consignes pour l’apprenant sont écrites à l’impératif.
Exemples : Lisez le texte, puis répondez aux questions de la grille de compréhension n°1 ;
Type d'activités à cette étape de la mise en route :
- Le remue-méninge à partir du thème de l’unité didactique.
Exemple: dites tous les mots et expressions qui vous viennent à l'esprit en lien avec le thème
« environnement » ou le thème « travail », ou le thème « amitié », etc.
Les remue-méninges à partir d’une image en rapport avec le thème du document (= stimulus
visuel).
Exemple: dites tous les mots et expressions qui vous viennent à l'esprit en lien avec l'image
qui vous est présentée.
L'acrostiche.
Exemple: pour chaque lettre du mot ci-dessous, trouvez des mots en lien avec le thème choisi
(foi).
Activité 2 : Compréhension globale
►Objectifs : Identifier les paramètres principaux de communication et faire des hypothèses
sur le contenu du document (Qui parle ? A qui ? De quoi ?, Où ? Quand ?). Cette étape de
compréhension globale permet aussi de préciser le genre du document exploité (conte, extrait
de roman, BD, poésie, théâtre, articles de journal, etc.)
Les types d’activités que l’on peut proposer à cette étape de compréhension globale :
Grilles de compréhension qui permettent de repérer les éléments principaux de la situation de
communication : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ?...
Exemple de questions:
• Qui parle dans le texte?
• À qui parle-t-il?
• De quoi parle-t-il?
Identifier les mots-clés d'un document. Soulignez les mots-clés du texte.
· Activité 3 : Compréhension détaillée
►Objectifs: approfondissement de la compréhension. Elle permet de réaliser un travail
approfondi sur la langue, autant en terme de notions grammaticales, lexicales,
orthographiques, phonétiques/phonologique ou interculturelles.
Pendant la compréhension détaillée, l'apprenant repère les différentes parties du document,
comprend de manière fine le lexique et les structures grammaticales, analyse les différentes
composantes de la langue pour faire le lien entre le sens et la forme, etc.
Didactique du français et des langues africaines 46
Activité 4 : Synthèse
► Objectifs : fixer les savoirs et savoir-faire acquis pendant l'unité didactique. Systématiser
des connaissances linguistiques ou des compétences pragmatiques.
Les types d’activités que l’on peut proposer à cette étape de synthèse :
- Repérer un point grammatical ou lexical récurrent dans le document ;
- Induire une règle sur le fonctionnement de la langue à partir des observations faites ;
- Rédiger un petit texte de synthèse;
- Exercices à trous pour l’apprentissage des nouvelles notions.
- Texte mélangé à remettre dans l'ordre.
- Jeux de synthés.
Activité 5: Application
► Objectifs : cette étape vient conclure l’unité didactique. Elle permet de mobiliser les
savoirs et savoir-faire acquis pour les transférer dans différentes situations de communication.
A cette étape, on propose à l’apprenant des activités d’écriture, de production orale en continu
ou de production orale en interaction qui permettent à l’apprenant de s’approprier les
nouveaux acquis.
Les types d’activités que l’on peut proposer à cette étape d’application:
• Des jeux de rôles.
• Ecriture d’un article de journal sur le thème traité pendant l’unité didactique.
Fabriquer une affiche pour informer le public (en lien avec le thème traité pendant la leçon ;
Exemple:
• Faire un exposé sur un thème en lien avec le thème de la leçon.
• Participer à un débat.
Prolongements :
► Objectifs: permet de renforcer des points linguistiques et/ou de pratiquer une compétence
visée, souvent individuellement à la maison comme travail donné par le professeur.
Exemple : écrire une lettre, rédiger une rédaction, faire un exercice de renforcement
grammatical, apprendre un poème, dissertation, etc.
• Documents pour approfondir le thème:
Vous trouverez dans cette rubrique des suggestions de sites internet et d’ouvrages vous
permettant d’approfondir le thème de l’unité didactique.
Didactique du français et des langues africaines 47
Période : du ……………………au…………………………………………………
Niveau : B2.
Support : Texte: « Seigneur, je voudrais vous servir », Tiré du Florilège 6. 2 e édition
actualisée du CRP, Kinshasa, P, 152.
Objectifs
Objectif langagier :
- Comprendre les doctrines des différentes religions.
- Savoir donner son point de vue sur les dogmes.
linguistiques :
- Grammaire
− Maîtriser l’emploi des pronoms relatifs.
− Les différentes propositions subordonnées.
- Lexique : Vocabulaire relatif à la foi. Champ lexical du mot religion.
Objectifs (inter)culturels : La croyance aux dogmes.
Savoir-être: respecter la croyance d'autrui,
Savoir apprendre : apprendre à expliquer les points de vue sur les doctrines religieuses.
Littéraire : biographie et son courant littéraire.
Composition : lettre de motivation, sujet à disserter.
Consigne pour l’apprenant : « Avec ton camarade, réponds aux questions de la grille de
compréhension n°1 ».
Grille de compréhension N0 1
N0 Questions Réponses
01 De qui parle l’auteur dans ce texte ? L’auteur parle d’un homme qui voulait servir
Dieu selon sa volonté
02 Quelles sont les pratiques qui lui - les comportements ;
mettent dans l’embarras ? - les interdictions etc.
03 Quelle est la conclusion que cet « je crois que le meilleur moyen pour y
homme avait préconisée ? parvenir est de vivre en bon citoyen dans la
société ou vous m’avez fait naitre et en bon
père dans la famille que vous m’avez donnée. »
− Mise en commun dans la classe : Mettre le résumé au tableau avec les apprenants.
D’une manière simplifiée, nous pouvons constater qu’un champ sémantique, appelé aussi
champ sémique, champ conceptuel ou champ séméiologique, représente l’ensemble des sens
d’un vocable donné par un dictionnaire.
A. - Rapport de l’homme à l’ordre du divin ou d’une réalité supérieure, tendant à se
concrétiser sous la forme de systèmes de dogmes ou de croyances, de pratiques rituelles et
morales
B. - Forme particulière que revêt pour un individu ou une collectivité cette relation de
l’homme au divin ou à une réalité supérieure
C. - Ensemble des croyances relatives à un ordre surnaturel ou supra-naturel, des règles de
vie, éventuellement des pratiques rituelles, propre à une communauté ainsi déterminée et
constituant une institution sociale plus ou moins fortement organisée.
- Par analogie ou au figuré
1. Doctrine, philosophie proposant des valeurs considérées comme absolues ; valeur érigée en
absolu, à laquelle on voue un respect quasi religieux
2. Sentiment de respect, de vénération profonde (pour une doctrine, une valeur, une personne)
3. - État religieux, c’est-à-dire état des personnes qui s’engagent par des vœux à suivre la
règle propre à un ordre ou à une congrégation religieuse.
Etape 6: composition
Didactique du français et des langues africaines 56
ACTIVITE 4 : Synthèse
• Matériel : « Fiche de l'élève: grille n°2 = texte à trous »
• Organisation de la classe : Travail individuel ou en groupe.
• Conseils méthodologiques à l’enseignant
- Distribuer le texte à trous (grille n°2) aux apprenants et leur demander de remplacez les
pointillés par les pronoms relatifs ».
• Consigne pour l’élève : « dans le texte à trous, remplacez les pointillés par les pronoms
relatifs».
L’enseignant du cours de français, doit faire la synthèse de ses leçons pour faciliter la
compréhension des apprenants.
Cette synthese doit être sur :
- l’exploitation de compréhension du support ;
- l’exploitation grammaticale ;
- lexicale, stylistique ;
- la composition ;
- la littérature.
ACTIVITE 5: Application
• Matériel : aucun
• Organisation de la classe : binômes ou groupes de 3 apprenants
• Conseils méthodologiques à l’enseignant
- Demander aux apprenants s'ils connaissent d'autres romans en rapport avec le thème.
- Noter les différents titres de ces romans au tableau.
- Diviser la classe en sous-groupes. Chaque groupe choisit un titre et se prépare pendant
environ 5 minutes à expliquer à ses camarades.
Didactique du français et des langues africaines 57
• Qu’est-ce que c’est le bien-être des élèves et plus précisément « une classe curative » ?
• Quelles sont les stratégies d’enseignement que les Professeurs peuvent utiliser pendant les
leçons de Français pour créer une classe curative ?
Promouvoir le bien-être et les apprentissages des élèves : classe curative
Une approche qui favorise des stratégies pédagogiques et de gestion de la classe qui
assurent le bien-être de chacun(e). Il s’agit d’un espace d’apprentissage :
- Où les droits des élèves sont respectés, promus et pris en compte pour leur bien-être
psychosocial ;
- Qui offre les activités et les opportunités d’apprentissage adéquates ;
- Qui autonomise les élèves à travers leur participation et leur engagement ;
- Qui offre des environnements sûrs et sains, sans discrimination de genre, de classe
sociale, etc. ;
- Qui incite la culture de la paix, du dialogue, de la participation et de la tolérance à travers
le contenu ainsi que les méthodes pédagogiques qui enseignent aux élèves les compétences
utiles au quotidien, notamment la prise de décision, la communication efficace et la
capacité de s’autogérer, afin de les aider à mener une vie plus productive ;
- Qui offre la possibilité d’améliorer les compétences des Professeurs, leur engagement et
leur statut ainsi que leurs capacités à éviter et réagir à la violence à l’école ;
- Qui est soutenu par les autorités gouvernementales, les parents et l’ensemble de la
communauté pour assurer la sécurité et le bien-être des élèves.
02. les stratégies de professeurs pour créer une classe curative
Il doit favoriser : Sentiment de Sécurité, Sentiment de Contrôle, Sentiment
d'Appartenance, Relations avec les Pairs, Confiance en Soi, Attachement Personnel,
Stimulation Intellectuelle.
d’acculturation tels que les chantiers de travail, les stations de l’Etat, les factoreries, les camps
de la force publique, les stations de missions évangéliques où Européens et populations
locales entraient en contact les uns avec les autres qui ont constitué les premiers cadres
d’acquisition du français.
Mais, en dehors de l’école, comment le français est-il acquis en République démocratique du
Congo ? L’acquisition extra-scolaire du français en République démocratique du Congo se
fait de deux manières : l’acquisition dès le jeune âge et l’acquisition par contact direct avec
les francophones.
01. L’acquisition du français dès le jeune âge
Cette forme d’acquisition n’est pas nouvelle mais c’est sa résurgence et sa relative
généralisation dans les foyers des couples scolarisés qui le sont. Nombreux sont, en effet, des
jeunes enfants des familles des scolarisés habitant surtout les villes et les centres semi-
urbanisés qui acquièrent le français comme leur première langue en famille ou comme l’une
des premières langues de communication. Il s’agit principalement de facteurs ci-après :
- la connaissance et la pratique du français par les deux parents et surtout par la mère de
famille ;
- l’augmentation du nombre de scolarisés de niveau supérieur ;
- l’exercice d’une activité professionnelle hors du foyer par la mère de famille ;
- la mixité des mariages et leur augmentation parmi les personnes scolarisées ;
- la catégorie socioprofessionnelle du père de famille ;
- l’évolution généralisée vers la consommation des biens et services importés ;
- l’environnement médiatique francophone des radios, des chaînes de télévision et des sociétés
de télécommunication cellulaire.
- des écoles maternelles et primaires privées à programme francophone. Cette forme
d’acquisition du français est un des facteurs essentiels d’expansion et d’implantation du
français dans ce pays.
02. L’acquisition du français par contact direct
C’est le mode d’acquisition du français par le personnel de maison ou de service auprès
des étrangers, européens ou non européens, par les épouses et maîtresses des étrangers, par les
garçons de café, de restaurant et d’hôtellerie, par les chauffeurs de service, en un mot par tous
ceux dont la vie se déroule en contact permanent et obligé avec des francophones.
Ces personnes finissent par devenir des locuteurs du français. Leur usage du français est
occasionnel et se limite au contexte où l’essentiel de la communication est de faire passer le
message.
Didactique du français et des langues africaines 60
francisant », il faut savoir que le cours de français figure au programme de toutes les
premières années de toutes les facultés des universités et de toutes les premières années de
tous les instituts supérieurs tant pédagogiques que techniques.
Ce cours porte différentes dénominations : « Techniques d’expression orale et écrite », «
Expression orale et écrite », « Français », « Logique – expression orale et écrite ».
3.4. Problèmes de l’enseignement du français
L’enseignement du français en République démocratique du Congo souffre de plusieurs
maux dont les plus importants sont les suivants : sous-qualification de bon nombre de
professeurs de français, insuffisance et indisponibilité de matériels didactiques et d’outils
pédagogiques, surpeuplement des classes et inadéquation des méthodologies appliquées à de
telles classes, statut du français lui-même dans ce pays.
A. La sous-qualification des enseignants de français
« La plus belle fille du monde ne donne que ce qu’elle a » dit-on, il en est de même de tout
enseignant en général et du professeur de français en particulier. Qui enseigne le français en
République démocratique du Congo ? C’est n’importe quel diplômé qui le veut qui peut
enseigner le français.
B. Insuffisance du matériel didactique et outil pédagogique
Le problème de moyens d’enseignement/apprentissage est réel car s’il existe sur le marché
congolais une multitude de manuels de français en usage à l’école, peu d’entre eux sont
réellement adaptés au contexte psychopédagogique et socioculturel de l’élève. Le plus grand
problème à propos du matériel didactique et de l’outil pédagogique, c’est que la plupart des
élèves tant en milieu rural qu’en milieu urbain n’en disposent pas. Il arrive parfois que même
les enseignants n’aient pas de manuels appropriés.
C. Le surpeuplement des classes
Une classe de langue doit avoir un effectif d’apprenants raisonnable mais dans notre pays,
qu’il s’agisse de l’enseignement primaire ou de l’enseignement secondaire, la classe a souvent
un effectif pléthorique. L’enseignant placé devant une classe surpeuplée ne progresse qu’avec
les apprenants les plus actifs.
D. Contact du français avec les langues locales
L’enseignement du français est une réelle préoccupation non seulement pour les
enseignants, mais aussi pour les apprenants congolais. Dans un pays de plus de 250 langues,
la République démocratique du Congo (désormais, RD Congo) est parmi les pays où le
multilinguisme dicte la loi aux habitants. Il est (très) difficile de trouver un Congolais
monolingue. Nous sommes pour la plupart bi-trilingue endogène et le plurilinguisme est un
Didactique du français et des langues africaines 62
quotidien actif. Cette réalité affecte les conversations intersubjectives d’autant plus que les
alternances codiques et le mélange des langues l’emportent sur un discours homogène.
L’enseignant du cours de français doit faire face à un apprentissage qui nécessite une
innovation pédagogique pour une bonne insertion professionnelle des apprenants.
Dans les 26 provinces qui composent le pays, nous signalons quatre grandes aires
linguistiques non seulement exogène, mais aussi endogène. Plus de 250 langues, il y a un
problème sérieux à résoudre. Dans la didactique du français, les concepts FLM, FLE et FLS
sont parfois ambigus s’il faut les appliquer dans les pays multilingues. Surtout, en Afrique où
le multilinguisme endogène doit cohabiter avec le multilinguisme exogène.
01. Français langue maternelle des congolais
Dans leur étude sur la didactique du français, J.L. Chiss et al. (1995 : 202) définissent « la
langue maternelle comme la langue de la mère, de la nourrice, de la maison, de la terre
d’origine, donc la langue commune, dévalorisée socialement, soit le degré zéro de la
communication humaine ». Nous estimons que cette définition nécessite une explication.
Cependant, nous admettons avec J. P. Cuq et I. Gruca (2017 : 82) que langue maternelle est la
première langue qui s’impose à chacun. Il existe de nombreuses sociétés dans lesquelles la
langue de la mère biologique n’est pas la première à être transmise à l’enfant. Dans ce
contexte, l’enfant peut avoir comme langue maternelle, une langue différente de ses parents.
02. Français langue étrangère des congolais
En RD Congo, le français est une langue étrangère pour une simple raison qu’aucune
tribu congolaise n’a le français comme sa langue ethnique. Si nous optons la définition
élémentaire de J. P. Cuq et I. Gruca (2017 : 85), en français, étranger a deux sens : celui qui
n’appartient pas au pays, et celui qui n’appartient pas à la parenté. Le français n’appartient ni
à la RD Congo, ni aux Congolais dans toutes leurs diversités.
Pour J. P. Cuq et I. Gruca (2017 : 85), toute langue non maternelle est une langue étrangère.
03. Français langue seconde des congolais
Hormis toute analyse, le concept de langue seconde renvoie à une langue qui vient en
deuxième position pour son locuteur. Pour J.L. Chiss et al. (1995 : 201), la langue seconde
serait une « langue ayant un statut officiel dans le pays des apprenants qui, par ailleurs, sont
susceptibles de la parler de façon significative ». La plupart des Congolais apprennent le
français après avoir acquis une langue première. Surtout dans les milieux ruraux, le français
est appris à l’école. Il est relégué au second degré et la langue ou les langues de l’aire
géographique occupent la première place. Les enseignants de ce cours ont l’obligation de
l’enseigner avec détermination. Par contre dans les milieux urbains, le français est langue
Didactique du français et des langues africaines 63
seconde des enfants dont les familles habitent les banlieues avec quelques exceptions. Ces
derniers entrent en contact avec le français à l’école après usage de la langue de
communication de masse.
04. L’avenir du français en RDC
Le français sera en danger en RD Congo, mais ne sera pas en perte de terrain. Cependant,
l’Afrique subsaharienne, à lui seule, compte 60% des locuteurs quotidiens du français en
2022, sachant que le plus grand pays francophone reste jusqu’à nos jours la RD Congo, avec
plus de 85 millions d’habitants.
Les Professeurs de FLE et de FLM peuvent avoir à enseigner le français à des personnes qui
vivent dans les pays où le français est une langue socialement dominante ou a une valeur
sociale ou politique particulière, situations dans lesquelles on peut qualifier le français de
langue seconde. J.P. Cuq (2021 : 144) précise que ces différents cas de figure induisent des
objectifs d’enseignements différents, et pour les professeurs des compétences et des savoir-
faire professionnels en partie communs et en partie différents, et par voie de conséquence, des
formations différentes.
05. Conception et élaboration des documents de cours
Les enseignements programmés dans chaque filière d’études sont de deux catégories. Il y a
des enseignements d’information (cours d’information pour les inscrits dans la filière x) et des
enseignements de formation (cours de formation pour former les spécialistes dans le domaine
y). Par exemple, la comptabilité, l’économie politique, etc. sont les cours d’information pour
un étudiant inscrit à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines et sont les cours de formation
pour l’étudiant qui choisit les sciences économiques, la fiscalité, etc. comme filière.
Ce constat doit bénéficier d’une attention soutenue par les enseignants du FLE/FLS dans la
conception et l’élaboration des documents de cours. Non seulement, le cours doit être adapté
selon les besoins de la société, mais aussi selon les besoins langagiers des apprenants selon
leurs différentes filières.
D’ailleurs, on note que l’enseignement national vise, d’une part, l’éducation scolaire
intégrale et permanente des femmes et des hommes et, d’autre part, l’acquisition des
compétences, des valeurs humaines, morales, civiques et culturelles pour créer une nouvelle
société congolaise, démocratique, solidaire, prospère, égalitaire, juste, éprise de paix et de
justice. On ne peut penser à une bonne acquisition des compétences que si la prise en compte
de besoins langagiers est objective.
06. La maîtrise du français par les apprenants : pour quelle finalité ?
Didactique du français et des langues africaines 64
Il est vrai que les langues servent à communiquer. Cependant, nous ne pouvons pas
ignorer l’aspect d’instrument de travail, au besoin, un instrument professionnel. De nos jours,
dans les curriculums vitae, la rubrique « aptitudes linguistiques » attire l’attention des
recruteurs. Mieux vaut un nouveau recru plurilingue, qu’un agent monolingue. Sur cette
question, l’invasion de l’anglais en RD Congo a été déjà montré dans les différentes
recherches. Ceci nécessite une forte implication des enseignants du FLE, FLS pour garder le
cap du français.
La maîtrise d’une langue s’effectue sur deux plans. Le premier, étant l’oral (expression orale),
le locuteur d’une langue doit faire preuve des connaissances ou de la maîtrise de la
grammaire, de la morphosyntaxe, du lexique, etc. pour (pouvoir) exprimer ses sentiments, ses
pensées, bref ses idées. Et le second est l’écrit (expression écrite), qui fait à ce que le locuteur
mette ses idées sur un support orthographique. Normalement, les deux plans sont inclusifs.
Mais, par manque d’un bon apprentissage, le locuteur peut se retrouver dans une situation
d’une maîtrise de l’un, d’une crise de l’autre, tel est le cas des locuteurs plurilingues.
De ce qui précède, l’enseignant en tant que maître des apprenants doit assumer pleinement
son rôle d’éducateur, d’encadreur et de guide d’où la place de la pédagogie que nous
qualifions de pédagogie innovante.
Ceci implique la maîtrise si pas totale, mais partielle du français en tenant compte de ses
visions professionnelles. Ishamalangenge Nyimilongo (2022c : 42) note que : « les
polytechniciens, les pharmaciens, les médecins, les agronomes, les juristes, les économistes,
etc. n’ont pas les mêmes besoins de communication. Le médecin, par exemple, a besoin d’un
certain nombre de mots pour communiquer avec ses patients. Par contre, un avocat a plus
d’exigences en communication. La communication en milieu professionnel ou universitaire
exige une maîtrise de la langue du domaine de spécialité communément appelé « jargon ».
Ainsi, nous avons un jargon des médecins, des économistes, des juristes, etc. ».
En RD Congo, les apprenants de formation technique, c’est-à-dire ceux qui optent pour
la mécanique, la coupe et couture, l’électricité, les travaux de bâtiment, etc. ont toujours
développé un sentiment de négligence vis-à-vis de l’apprentissage du français. Pour eux, le
métier est technique, il faudra maîtriser les techniques professionnelles, en conséquence ils
accordent plus leur temps à comprendre leur métier et par ricochet, le français est négligé.
Pourtant, la maîtrise de leurs techniques professionnelles et celle du français, langue officielle
et de l’administration, feront d’eux des cadres complets et utiles. Il en est de même pour tous
les apprenants des autres filières.
Didactique du français et des langues africaines 65
Conclusion
L’enseignement innové est l’apanage d’une formation professionnelle rassurée. Dans un
pays multilingue, comme la RD Congo, les locuteurs sont avant tout plurilingues actifs
endogènes. La maîtrise d’une langue étrangère, par conséquent, une langue seconde est
tributaire. Devant cette diversité linguistique, les enseignants du FLE sont censés d’innover leur
pédagogie. Le contenu du FLE doit répondre au besoin réel et criant des apprenants et la méthodologie
pédagogique doit impérativement répondre à l’ère du numérique. En conséquence, les apprenants
seront bien outillés pour faire face au monde professionnel de plus en plus concurrentiel.