Engagement Politique

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Chapitre 9 : EXPLIQUER L’ENGAGEMENT POLITIQUE DANS LES

SOCIETES DEMOCRATIQUES

Introduction : l’engagement politique, principal pilier de la


démocratie

I. LES DIFFERENTES FORMES DE L’ENGAGEMENT POLITIQUE


Définition : Ensemble des activités politiques individuelles ou collectives
menées dans le but d’influencer le pouvoir politique ou de le conquérir.
Documents 1-2-3-4 pages 266 et 267
Présentez les 4 formes de l’engagement politique à l’aide du corpus (associer
les exemples des documents aux définitions)
Ok on je Quatre formes d’engagement politique :
Il existe aujourd’hui quatre types d’engagement politique en démocratie.
Tout d’abord il y a l’engagement politique traditionnel, le vote, qui existe dans
toutes démocraties. En France nous sommes dans une démocratie
représentative ce qui signifie que les électeurs votent pour des représentants,
qui les représenteront à différentes échelles. A l’échelle municipale il y a les
maires ; au niveau national le président de la république. Le vote a pour but de
vérifier que les élus sont bien élus par le peuple de façon à éviter les dérives
autoritaires.
Le deuxième type d’engagement politique est le militantisme. Il y a différentes
façons de militer. On peut militer en faisant des manifestations pour faire valoir
ses droits comme ce que des syndicats tels que la CFDT ou la CGT le font. On
peut aussi militer avec des actions artistiques comme ce que certaines
associations féministes font lorsqu’elle tague des slogans féministes. Le
militantisme a pour but de faire bouger les choses au sein de la société avec
des actions « coup de poing ». Il se déroule au sein des partis politiques, des
syndicats, des ONG…
Le troisième type d’engagement politique est l’engagement associatif. Bien
qu’il concerne majoritairement l’engagement à des associations sportives et
culturelles, il y a aussi des associations ayant d’autres buts. Il y a par exemples
des associations pour faire valoir les droits des personnes décédées ou
gravement blessées dans un accident de la route. Là où les associations
s’éloignent du militantisme c’est dans le fait qu’elles ne font pas
d’action « coup de poing » et sont moins motivées par la défense d’une vision
du monde (cause, valeur, idéologie…). L’engagement associatif a pour but de
pourvoir à différents types de besoin ou services inaccessibles sur le marché ou
non proposés par les administrations.
Le quatrième et dernier type d’engagement politique est la consommation
engagée. C’est l’ensemble des pratiques de consommation qui tiennent
compte des conséquences économiques, sociales ou écologiques des décisions
de consommation, et conduisent les individus à ne pas suivre leur intérêt
individuel mais des principes politiques dans les choix de consommation.

II. L’ENGAGEMENT POLITIQUE NE VA PAS DE SOI

A. LE PARADOXE DE L’ACTION COLLECTIVE


Définir le concept
Paradoxe de l’action collective :
Le paradoxe de l’action collective est une notion sociologique théorisée par le
sociologue Mancur Olson. C’est une thèse selon laquelle un individu n’a aucun
intérêt à prendre part à une action collective car les inconvénients potentiels
sont supérieurs aux avantages. Lorsque l’individu apprend qu’il n’a pas
beaucoup d’avantages individuels à prendre part à cette action collective il va
opter comportement de free rider. Ce comportement consiste à ne pas prendre
part à l’action collective pour éviter les retombées négatives mais à quand
même faire partie de ce groupe pour bénéficier des retombées positives s’il y
en a. Si tous les individus font le même choix rationnel pour optimiser leur
satisfaction propre l’action collective n’a pas lieu.

B. POURQUOI LES INDIVIDUS S’ENGAGENT-ILS POLITIQUEMENT ?


1. Les incitations sélectives
Incitations sélectives : mécanismes ou leviers mis en place par le groupe pour
motiver les individus à se mobiliser (en limitant ainsi les comportements de
passager clandestin).
Elles peuvent être négatives ou positives.
Par incitation positive on entend la capacité de fournir aux membres actifs de
la mobilisation des avantages individuels, notamment matériels en plus des
biens collectifs susceptibles d’être obtenus par l’action collective. On peut
retenir ici l’exemple du syndicalisme qui conditionne l’accès à une mutuelles
(parfois aux USA), à l’assurance chômage (Suède), à de l’information sur les
mutations (France éducation nationale).
A l’inverse, les incitations sélectives peuvent être « négatives » : il s’agit alors
de pénaliser celles et ceux qui refusent de participer à l’action collective.
L’exemple le plus évident est la mise au ban parmi les pairs dans un collectif
ouvrier ou militant d’une manière générale.

Document 2 page 268 : définition puis questions 1 et 2


2. Les rétributions symboliques
Rétributions symboliques : ce sont des mécanismes de satisfaction ou plus
simplement des « récompenses » obtenues en relation avec une activité
associative ou militante.
Elles peuvent être obtenues à dessein c’est-à-dire volontairement et
délibérément ou simplement se réaliser de fait.

Document 3 page 269 : réaliser une synthèse de la diversité des rétributions


symboliques
3. La structure des opportunités politiques
Raisonner en terme de structure des opportunités politiques est une autre
façon d’inscrire les mobilisations dans un contexte donné. La mobilisation d’un
groupe ne dépend pas uniquement de ses ressources mais du système
politique : les conditions ou l’environnement politique sont-ils favorables à la
mobilisation et à l’engagement politique ?
On peut distinguer quatre critères qui peuvent favoriser ou défavoriser les
actions collectives :

● L’ouverture du système politique. En fonction de la culture politique et


de l’état des droits, des orientations des gouvernants et des dispositifs
de concertation, la tolérance et la prise en compte des activités
protestataires varieront considérablement. Manifester expose à plus de
risques au Caire qu’à Oslo.
● Le degré de stabilité des alliances politiques. Plus les majorités politiques
sont simples et stables, plus les rapports de force politiques sont figés, et
moins les mouvements sociaux peuvent espérer tirer profit des jeux
partisans pour se faire entendre.
● La division des élites. Lorsque, à l’hiver 1994, le Premier ministre Balladur
reçut l’abbé Pierre à Matignon, au milieu d’une vague d’occupations
d’immeubles parisiens, sa sollicitude soudaine pour les sans-logis n’était
pas sans rapport avec l’identité du maire de Paris, un certain Chirac,
concurrent dans la présidentielle à venir.
● Présence ou non d’alliés influents, de personnes ressources ou
institutions qui viennent soutenir le mouvement, la cause en question.

Ainsi, l’ouverture du système politique, le degré de stabilité des alliances


politiques, la division des élites et la force des relais sont autant d’éléments qui
peuvent, selon la conjoncture, exercer une influence positive ou négative sur
l’émergence et le développement d’un mouvement social, d’une action
collective militante.

Document 4 page 269 : questions 1 et 2

III. QUI S’ENGAGE POLITIQUEMENT ?


A. L’influence de l’âge et de la génération :
Documents 1, 2 et 3 page 270-271 / mettez en évidence le poids ce cette
caractéristique sociale sur l’engagement politique
B. L’influence du genre :
Documents 1, 3 et 4 page 270-271 / mettez en évidence le poids ce cette
caractéristique sociale sur l’engagement politique.
C. L’influence du diplôme et de la PCS :
Documents 1 et 3 pages 270 et 271 : constat chiffré

Bilan du III.
L’analyse des caractéristiques sociales ou variables sociodémographiques des
engagés fait apparaître quelques tendances :

(Constats)

● Les hommes sont plus nombreux dans les organisations plus formalisées
(parti politique, syndicat). En revanche, dans les associations locales et
centrées sur des objectifs concrets d’utilité sociale, on constate une
répartition presque égale entre les hommes et les femmes.
● Le monde de l’engagement est plus éloigné des ouvriers et plus proche
des cadres et des professions intermédiaires (cf PCS), et des catégories
les plus diplômées.
● Les jeunes ont tendance à moins participer aux élections mais davantage
dans les formes d’actions protestataires. L’engagement chez eux est plus
éphémère et tourné vers des causes concrètes.

(Explications)

● Le degré de qualification (ressenti ou réel) va fortement conditionner


l’engagement politique : la dotation en capital économique mais surtout
en capital culturel et capital social ont un impact très puissant sur les
capacités et l’intérêt développés ou non par l’individu pour l’engagement
politique.
● La présence d’inégalités, notamment domestiques et professionnelles
entre hommes et femmes.
● On trouve aussi ici l’influence de la socialisation différentielle :
- Selon le genre, avec des hommes davantage socialisés au goût pour la
contestation et l’action collective, et disposant de davantage de temps libre
que les femmes du fait de l’inégalité de la répartition des tâches domestiques
- Selon la CSP ou le diplôme, avec des catégories sociales supérieures qui
intériorisent davantage un sentiment de compétence politique.
(Les effets de la socialisation doivent cependant être étudiés dans le temps
long, la socialisation secondaire pouvant parfois nuancer ou entrer en rupture
avec la socialisation primaire)

IV. DIVERSITE ET TRANSFORMATION DE L’ACTION COLLECTIVE


Définition : Une action collective est une action commune et concertée des
membres d'un groupe afin d'atteindre des objectifs en relation avec une cause
ou un intérêt commun.
A. LES OBJETS
1. Les conflits du travail
Document 1 page 273
2. Les nouveaux mouvements sociaux
Document 2 page 272
3. Les luttes minoritaires
Document 4 page 273

Bilan du A sur les objets :

● Jusqu’aux années 1970, les conflits du travail semblent s’imposer comme


un conflit central dans la société. Les syndicats y sont puissants, et
trouvent des relais politiques. Les grèves et manifestations
interprofessionnelles peuvent être massivement suivies par les salariés.
Les revendications sont matérialistes, économiques (partage de la VA) :
salaires, congés payés, condition de travail, RTT….
Mais le recul des grandes entreprises industrielles (où les syndicats
faisaient adhérer de nombreux salariés), ainsi que la montée du
chômage et de la précarisation (qui augmente les coûts économiques de
l’action collective : perte de salaire, crainte de représailles patronales)
s’accompagnent d’un fort recul de la grève et de la syndicalisation. Mais
plus que de déclin, certains parlent de transformation des conflits du
travail, avec des salariés qui privilégient des arrêts de travail de courte
durée (donc peu coûteux) ou d’autres formes d’action (manifestation,
pétition, rassemblement), encore moins pénalisantes financièrement et
d’apparence moins risquées pour leurs participants

● A la fin des années 1960 se développent des « nouveaux mouvements


sociaux » (NMS), portant moins sur des revendications matérielles que
sur la défense d’identités et de valeurs : mouvements féministes,
écologistes, homosexuels, régionalistes, étudiants, des droits civiques,
lutte contre le racisme….certains sont antérieurs aux années 1960, tel le
mouvement féministe.
Défiants vis-à-vis du fonctionnement des structures syndicales et
partisanes, les NMS préfèrent souvent des organisations plus
décentralisées, laissent une large autonomie aux composantes de base.
Les NMS se singularisent aussi par une inventivité dans leur répertoire
d’action politique (sit-in, occupations de locaux, grèves de la faim), leur
adjoignant souvent une anticipation sur les attentes des médias. Les
mouvements sociaux contemporains partagent nombre de ces traits, que
l’on pense au caractère décentralisé de l’organisation des gilets jaunes,
des zadistes, ou de la marche pour le climat, ou à la variété de leur
répertoire d’action, qui vise la médiatisation.
● Une partie de ces mouvements peut d’ailleurs être qualifiée de luttes
minoritaires, c’est à-dire menées par des groupes ayant une expérience
commune de discrimination.

B. LES ACTEURS
1. Distinguer les 4 acteurs
(parti politique/syndicat/association/groupement)

Parti politique : Association d’individus qui partagent des idéologies


communes et cherchent à accéder au pouvoir politique.
Quatre critères différencient les partis politiques d’autres types de
groupements.
Premier critère : une organisation durable dont l’espérance de vie est
supérieure à celle de ses dirigeants. Ce premier critère a un intérêt : la
continuité de l’organisation permet en effet de distinguer les partis de
simples cliques ou réseaux de clientèle.
Deuxième critère : une organisation ramifiée. Un parti doit posséder
une organisation complète du centre à la périphérie du territoire où il
entend exercer son action. Ce critère permet ici de différencier les partis
des groupes parlementaires.
Troisième critère : la volonté d’exercer le pouvoir. Les partis ont pour
vocation de conquérir le pouvoir, soit en renversant le système soit en
participant à la compétition électorale. Ce critère est primordial dans la
mesure où il permet de distinguer les partis des groupes d’intérêts. Un
syndicat cherche à peser sur la décision politique, mais il ne cherche pas
à s’engager dans la compétition électorale, à l’exception des élections
syndicales.
Quatrième critère, enfin : la recherche du soutien populaire. Ce critère
est lui aussi important. Il permet en effet de distinguer les partis des
clubs et des cercles de réflexion politique ou des think-tanks. En effet, les
clubs représentent généralement des laboratoires d’idées, voire des lieux
de sociabilité, c’est-à-dire des lieux où les gens se rencontrent, tissent
des réseaux ; ce sont encore des lieux où des agents se socialisent à la
politique, acquièrent des compétences, apprennent à débattre,
s’informent sur la politique ou apprennent à proposer des programmes.
On distinguera en terme de soutien : électeurs, sympathisants (par
exemple lors des réunions publiques, des primaires), adhérents,
membres actifs.
Syndicat : Libre regroupement d’individus sous une forme associative
ayant pour objet la défense des intérêts professionnels de ses membres.
On distingue les organisations patronales (medef, cgpme…) des syndicats
de salariés (cfdt, cgt, fo…)

Association : Une association est un groupement de personnes


volontaires réunies autour de la production d’un service non marchand
(projet commun ou partage d’activités), sans chercher à réaliser de
bénéfices. Elle peut avoir des buts très divers (sportif, défense des
intérêts des membres, humanitaire, promotion d’idées ou d’œuvres…).
La liberté d’association n’a été réellement acquise qu’avec la loi
Waldeck-Rousseau du 1er juillet 1901 sur le contrat d’association.

Groupement : Ce sont des collectifs plus informels (Exemple : gilets


jaunes) ou des coordinations (Rassemblement professionnel momentané
et spontané dans un but revendicatif, sans mot d'ordre syndical.
Exemple : coordination nationale des infirmières, d’étudiants, de
gardiens de prison …..)

2. Spécificités et tendances

A l’aide des documents 1 et 4 pages 274-275 : relever les spécificités et


tendances

C. LES REPERTOIRES D’ACTION


Définition : Un répertoire d'action collective est donc un ensemble de type
d'actions, considérées légitimes par les acteurs de mouvements sociaux, auquel
ils peuvent avoir recours pour protester, se faire entendre sur une
problématique donnée. On distingue traditionnellement les répertoires
conventionnels (le vote) et les répertoires protestataires (licites ou illicites).
Ces actions peuvent être des négociations, des pétitions, des collages
d'affiches, des diffusions de tracts, des boycotts, des manifestations, des sit-in,
des émeutes, des occupations de locaux, des séquestrations, des sabotages…

Mettez en évidence les évolutions des répertoires d’action selon Charles Tilly, à
l’aide du document.

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