Expose Iii
Expose Iii
Expose Iii
DROIT)
Les principales bases de différenciation entre les sociétés restent la manière dont
s’exerce le pouvoir politique dans les sociétés africaines. Cependant, les sociétés africaines
originelles, dans leurs aspects politiques ont subi des influences notables, dans le moyen âge,
à partir de leur rencontre avec les populations méditerranéennes, notamment arabes et
occidentales. Les caractéristiques et l’organisation des institutions politiques traditionnelles
laissent présager quelles se concentrent autour d’un individu qui tend à confisquer l’exercice
du pouvoir politique. Pour mieux comprendre cette vision nous étudierons les institutions
politiques traditionnelles africaines définissant l’organisation des sociétés anétatiques( I) et
des sociétés à pouvoir politique institutionalisé. (II)
Ici, l’ordre social est défini par une place et un rôle déterminé pour chaque individu ou
sous-groupe de la communauté. La cohésion politique du groupe repose sur cet ordre ainsi
établi ; c’est-à-dire le respect par chacun de ses devoirs. Par conséquent, la soumission à cet
ordre induit le principe de réciprocité : chacun en accomplissant ses devoirs, oblige autrui à
se conformer aux siens. Des sanctions sont prévues en cas de non observation de ces
prescriptions.
B- Les sanctions contre les transgressions de l’ordre établi
Elles peuvent consister en sanctions satiriques : des railleries, surtout pour des groupes
sociaux où l’honneur constitue une valeur cardinale. Elles peuvent constituer une menace de
mise en quarantaine ou d’ostracisme. Dans certains cas, en présence par exemple d’un
sorcier ou d’un voleur incorrigible, des mises à mort sont exécutées par le groupe tout entier.
Ici l’usage de la force s’exerce en dernier recours, souvent rarement, car, la cohésion est
renforcée par les croyances communes, les rites et rituels dont la violation voit la mise en
place de pressions diffuses dans le groupe.
Deux cas de figures se perçoivent en la matière : soit le système politique peut se confondre
avec l’organisation de la parenté, soit la parenté reste étrangère à l’organisation politique.
1- Le rôle théorique de la parenté
Les sociétés de masques sont des groupements sélectifs propageant une instruction
religieuse ou sociale. Certains membres ne franchissent pas le premier degré, mais les initiés
portant masque prennent des décisions importantes, sous l’autorité d’un grand initié, choisi
et surveillé par les anciens.
Ces sociétés ont des buts utilitaires, religieux, ludiques, avec un rôle politique souvent
essentiel autant que des fonctions juridiques. Elles peuvent ainsi sur certains points, pallier
l’inefficacité des sanctions coercitives.
2- Les classes d’âge
Les classes d’âge peuvent avoir un rôle plus important. Ici, chaque individu appartient dès
son initiation à une classe et franchit par étapes périodique la frontière qui le sépare de la
classe suivante. Elles peuvent jouer un rôle essentiel, rituel et économique, voir même
constituer l’armature même de la société politique.
Dans l’ensemble, les membres d’une classe sont liés entre eux par des droits et des devoirs
mutuels et chaque classe avance en grade en même temps et par bonds. La cohésion et a
répartition des fonctions sont les deux intérêts d’un tel système. Souvent, ces classes d’âge
acceptent l’intervention de certains hommes âgés. Il peut arriver aussi qu’elles développent
en leur sein des sociétés sécrètes.
En côte d’Ivoire l’exemple des Ebriés et des Adjoukrou constituent des cas illustratifs.
Cellule politique de moindre envergure, la chefferie peut se définir sur la base d’un certain
nombre de critères.
- Elle rassemble quelques lignages dans un seul village ou regroupe quelques villages sur un
territoire généralement réduit et peu structuré.
- Ce village se regroupe autour d’une famille prédominante au sein de laquelle sera choisi un
chef. Ici, un lignage est privilégié, celui de la dynastie régnante. Il joue plus un rôle de
régulation social plutôt que d’exercer un pouvoir qui pèse sur les populations.
- Le chef n’a pas à sa disposition les puissants moyens de coercition qui caractérisent les
royaumes et notamment une organisation administrative structurée. La chefferie ne dépasse
pas le territoire qu’un chef peut administrer personnellement avec l’aide de ses proches.
b) Les cités-États
La différence est délicate à établir entre la chefferie et la cité-État. Dans son étendue la
cite-État s’organise autour d’une capitale, tout en s’étendant à la campagne environnante et
est indépendante des cités voisines sauf si elle décide de se soumettre à l’une d’entre elles.
Elle regroupe des ethnies diverses et créé des liens qui se substituent à ceux d’une parenté
réelle.
Ainsi, la ville donnera son nom aux habitants qui pour se reconnaitre adjoignent à ce nom
celui de leur quartier, aucun ne possédant d’appellation propre à une famille ou à un groupe
plus large de parents. Le chef de même adjoindra à son nom, celui de son prédécesseur et
évoquera moins l’ancienneté de sa dynastie que celle de l’institution elle-même (la
chefferie). L’institution est ainsi dépersonnalisée et mise à l’écart de toute prédominance
familiale ou lignagère. Exemple de l’ashanti kotoko.
c) Les royaumes
La compréhension de la royauté est relative et se confond dans une certaine mesure aux
formes d’organisation politiques étudiées précédemment. Toutefois quelques critères
peuvent être évoqués :
- Le royaume regroupe plusieurs tribus ou même plusieurs ethnies. Il va au-delà de la famille
large ou d’une association de lignages.
- Le royaume dispose d’une administration appréhendant l’ensemble du pays et qui assure à
des degrés divers la gestion de l’État, le roi devant par conséquent déléguer ses prérogatives
à des fonctionnaires qui les exercent en son nom.
- Enfin, il dispose d’une autorité centrale très forte et de moyens de coercition. De même,
peut-on dire qu’il établit au sein de la population des relations d’obéissance, une distinction
entre gouvernant et gouvernés.
I.
L’ARCHITECTURE CONSTITUTIONNELLE DE L’ETAT AFRICAIN
Les sociétés Étatiques africaines apparaissent presque toujours comme des sociétés
monarchiques.
a) Le roi
- La personne du roi
Le roi est partie intégrante de la communauté qu’il dirige. Mais en même temps, il est
d’essence divine, il représente les ancêtres, le passé (de la communauté) et sa gloire (son
futur). Il concentre en sa personne, l’ensemble des forces magiques du pays. En somme, il est
« le parent, l’homologue, le médiateur des Dieux ». Ses relations avec le sacré, sont
inséparables de son autorité politique ».De lui dépendent la prospérité du groupe et la
bonne marche de l’univers. De nombreux exemples sur les conceptions relatives au roi
peuvent être retrouvées dans chez les djoukoum du Nigéria, chez les rois de porto novo, dans
le royaume de monomotapa…etc. Ainsi, pour garder intactes les forces favorables au roi, sa
personne doit être entourée d’interdits et de prescriptions. Il ne doit pas par exemple
apparaitre ou prendre la parole souvent en public.
b) L’étendue du pouvoir royal