La Perception Du Paludisme Grave Par Les
La Perception Du Paludisme Grave Par Les
La Perception Du Paludisme Grave Par Les
e-ISSN: 2279-0853, p-ISSN: 2279-0861.Volume 19, Issue 1 Ser.2 (January. 2020), PP 60-65
www.iosrjournals.org
Résumé
Introduction
Le paludisme grave est encore de nos jours un problème majeur de santé publique dans notre milieu. Sa
morbidité et sa mortalité sont encore élevées surtout chez les enfants de moins de 5 ans. C’est dans la
communauté que sont administrés les premiers soins et l’on n’y remarque souvent une attitude mitigée qui fait
penser à une insuffisance d’information sur la maladie. Au niveau de l’hôpital, le non-respect des prescrits de
l’OMS et de PNLP sur la prise en charge remet en cause les connaissances des prestataires sur le paludisme et
sa prise en charge.
L’objectif de ce travail était celui d’étudier la perception des mères et les raisons de non observance des
recommandations sur la prise en charge du paludisme grave par les prestataires.
Méthodes
Nous avons réalisé une étude qualitative durant la période allant de Janvier à Juin 2017. Trois zones de santé
de la ville de Lubumbashi à savoir, la ZS de Lubumbashi, la ZS de Mumbunda et la ZS de Kisanga ont
constituées le site de notre recherche. Les données ont été récoltées à l’aide d’un guide d’entrevue lors des
Focus groupes (FG) pour les mères et celui d’interview pour les prestataires. Les données ont été recueillies
avec un dictaphone et analysées avec le logiciel Atlas ti 6 pour analyse.
Résultats
Au total 3 FGD ont été réalisés et le nombre de participantes étaient de 8 à 12 personnes. Pour les interviews, 4
structures ont été retenues et 5 médecins étaient interrogés chacun seul selon sa disponibilité. Il ressort des
analyses que le paludisme grave n’est pas connu par les mères des enfants et sa maitrise reste un réel défis chez
les prestataires. Une automédication aux produits modernes ou traditionnels est généralement instaurée avant
toute consultation à l’hôpital. Les recommandations fortes sur la prise en charge du paludisme grave ne sont
pas respectées par les prestataires.
Conclusion
Ses résultats montrent que beaucoup d’effort reste encore à faire pour améliorer les connaissances de la
population et des prestataires sur le paludisme grave chez l’enfant surtout en ce qui concerne sa prise en
charge.
Mots-clés: Perception, paludisme grave, mères, prestataires et enfants
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Date of Submission: 22-12-2019 Date of Acceptance: 05-01-2020
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I. Introduction
Dans les zones endémiques sub-sahariennes,le paludisme est l’une des causes majeures
d’hospitalisation et de décès surtout chez les enfants de moins de 5 ans. En plus des pertes en vies humaines, le
paludisme entraine chez les personnes affectées une réduction d’activité durant plusieurs jours et affecte
l’économie en diminuant le produit national brut et entravant la scolarité des enfants ainsi que le développement
social [1]. Il cause de ce fait la pauvreté des populations dans les milieux endémiques. En République
Objectif
Ce travail avait comme objectif de contribuer à l’amélioration de la prise en charge de paludisme en déterminant
les connaissances des prestataires et des mères des enfants de moins de 5 ans sur le paludisme grave.
II. Méthodes
Site d’étude
L’étude a été menée dans la ville de la ville de Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga en République
Démocratique du Congo.
Cette présente étude a été conduite dans 3 zones de santé à savoir, la ZS de Lubumbashi, la ZS de Mumbunda et
la ZS de Kisanga.
Echantillonnage
Les FG ont été adressés aux mères après un contact préalable en vue de fixer le rendez-vous sur la date
et le lieu. Au total 3 FGD ont été réalisés et le nombre de participantes étaient de 8 à 12 personnes.
En ce qui concerne les interviews, 4 structures ont été retenues pour ce faire : les Cliniques universitaires de
Lubumbashi, l’hôpital Gécamines Sud, l’hôpital Jason Sendwe ainsi qu’une structure privée. Dans ses
différentes structures, 5 médecins ont été interrogés chacun seul selon sa disponibilité.
Considérations éthiques
Cette étude a obtenue l’approbation du comité d’éthique de l’Université de Lubumbashi et a été
conduite en conformité avec le respect des participants ; aucune information concernant leurs identifications n’a
été fournie. Apres une explication détaillée du but de l’étude, un consentement éclairé a été obtenu des
participants.
III. Résultats
Un total de 3 FGDs comprenant 32 mères (11 pour la ZS Lubumbashi, 9 pour la ZS Mumbunda et 12
pour la ZS de Kisanga) et 20 interviews aux près des prestataires des soins ont été réalisés. Plusieurs points en
rapport avec la connaissance, les attitudes et la pratique dans la communauté et en milieu hospitalier ont été
abordés. Un certain nombre des résultats a été retenu sur la compréhension des parents et des prestataires ainsi
que l’attitude adoptée devant un paludisme grave chez l’enfant. Enfin, les participants ont fait des
recommandations pour une amélioration de la prise en charge en milieu hospitalier.
La chimie est faite du sombé (feuilles de manioc) que nous consommons, bouillir puis filtré son eau et on va
griller le sucre jusqu’ à le rendre noire et alors faire le mélange. Si vous observez bien c’est comme le sang
cette chimie de sombé là puis donné à l’enfant qui ne trainera pas à guérir ; même la simba (boisson alcoolisée)
bouilli en mélangeant du sucre ceci restaure le sang (FGD 3).
En rapport avec la question de savoir à quel moment la famille se décide enfin de se rendre à l’hôpital, il y a eu
également des avis qui vont dans le même sens sur les différents sites. Cependant la barrière financière a été
évoquée à côté d’un manque de professionnalisme chez les professionnels de santé qui se pressent plutôt à
demander d’abord l’argent avant de soigner les patients.
Si tu vois qu’il n’y a pas de changement au 2 ème et 3èmejour, tu amènes l’enfant à l’hôpital (FGD 1).
Mais la communauté met surtout l’accent sur le fait que les soins en milieu hospitalier sont énormément chers et
elle s’y rend seulement quand elle n’a plus de solution à son niveau.
Aller directement à l’hôpital quand les signes apparaissent, ça nous le voyons chez ceux qui ont assez des
moyens. Une fois que l’enfant fait la fièvre, ils l’amènent directement à l’hôpital. Nous, ce qui nous entête et on
arrive à résister seulement avec l’aspirine, c’est le manque des moyens (FGD 3).
Soit on fait le lavement et on invoque Dieu, puis on se dit que cet enfant va guérir même si il fait une semaine
moi aussi je continue ma prière jusqu’à ce que Dieu va l’aider et il va guérir (FGD 3).
Par rapport à l’expérience vécue, il se dégage qu’on arrive toujours par se rendre dans une structure hospitalière
après les tentatives d’automédications tant aux produits traditionnels qu’aux produits modernes. L’option est
souvent levée lorsqu’aucune amélioration clinique n’est constatée malgré le traitement administré.
Si nous voyons les signes arrivés tel que nous l’avons dit, on va voir s’il faut chercher un traitement
traditionnel, nous allons d’abord consulter les anciens peut-être eux connaissent des plantes qui peuvent aider
dans le traitement (FGD 3).
Dans le domaine de la santé, les grands parents jouent un rôle important sur le choix du traitement et également
dans la décision de se rendre ou pas dans une structure médicale.
On lui donne d’abord les produits à la maison, on va essayer ce qui traite la malaria comme le flagyl, la
Quinine et la tétracycline. Si ça ne marche pas, alors on va l’amener à l’hôpital (FGD 1).
La perception des prestataires évoluant dans le service de pédiatrie sur le paludisme grave.
Tous les cas qui ne trouvent pas de solution au niveau de la communauté, sont reçus et traités au niveau des
structures hospitalières. Très souvent ses cas arrivent dans un état avancé, des complications qui nécessitent une
habilité et une bonne connaissance des stratégies de prise en charge. Les connaissances et attitudes des
prestataires sur le paludisme grave sont très limitées et semblent ne pas évoluer avec le temps. Plusieurs
prestataires recourent à des stratégies qui sont dans la plus par de temps dépassées ou parfois basées sur aucune
évidence.
Le paludisme sévère est toute forme de gravité du paludisme selon la classification de l’OMS et nous avons 15
critères. Il suffit d’avoir l’un de ses critères pour parler de paludisme grave (INTER C1).
Dans tous les sites nous avons constaté que les participants savaient faire la différence entre paludisme grave et
neuropaludisme.
A la question de savoir comment prend t on en charge un cas de paludisme grave, la majorité des participants
semblent ne pas s’accorder sur une seule molécule.
La quinine en perfusion est le traitement recommandé dans la prise en charge du paludisme grave. Si on ne l’a
pas on peut recourir à ά-ß artheeter injectable (INTER G).
Le traitement c’est la quinine et en cas d’échec on associe la clindamycine (INTER P).
IV. Discussion
Notre étude a sondé les opinions et attitudes de la population et des prestataires de soins vis-à-vis du
paludisme grave chez l’enfant de moins de 5 ans. Elle ressort en effet les raisons de comportement divers
qu’adoptent la communauté et les prestataires des soins sur le traitement du paludisme grave. C’est une première
fois que l’on étudie dans ce milieu cette question à la fois dans la communauté et au niveau de l’hôpital.
Les limites de cette étude, c’est qu’elle n’a pas impliquée les zones rurales ce qui donnerait une
photographie plus large du problème, et donc les avis recueillis ici sont uniquement ceux de la population vivant
en milieu urbaine.
Se référant à notre base des données, nous pensons que la compréhension du paludisme grave est
insuffisante autant dans la population qu’au près des prestataires des soins. Ces derniers accusent un déficit
d’information qui, à notre avis, peut être expliqué par l’éloignement de la formation continue ou encore par le
système de fonctionnement qui ne permet pas à tous d’être formé sur des questions pertinentes de la santé.
Dans une étude effectuée au Sénégal, seulement 7,1% des femmes interrogées connaissaient les signes
du paludisme grave chez l’enfant [8], alors que la majorité connaissait plus les signes ainsi que les moyens de
transmission du paludisme simple. Ce constat a été rapporté précédemment dans notre milieu [9], mais
également ailleurs par d’autres auteurs, qui ont remarqué une bonne connaissance dans la population des signes,
du mode de transmission et de prévention du paludisme [10-12]. Il est, donc, possible, à notre avis que cela soit
dû probablement au fait que partout, la sensibilisation sur la pathologie intéresse plus les signes annonciateurs
de la maladie plutôt que ceux de la sévérité.
Le délais de consultation à l’hôpital semble long et serait justifier par un manque de moyen qu’accuse
la population et également par un mauvais accueil par les prestataires des soins. En plus, plusieurs tentatives
d’automédication au traitement moderne et traditionnel sont d’abord initiées avant une décision de se rendre
dans une structure hospitalière.
En effet, la barrière financière semble être un problème commun des tous les pays sous- développés et
ceux en voie de développement dans lesquels le système de santé n’accorde pas d’assurance maladie et donc
tous les frais sont à la charge des familles déjà asphyxiées par l’état de pauvreté. En RDC, une étude montre que
les dépenses moyennes effectuées pour un paludisme grave avoisinent 135$ avec des variations pouvant aller
jusqu’au-delà en fonction du statut de l’hôpital [13], alors qu’un congolais moyen vit avec moins de 100 $ par
mois. Devant cette situation, le temps du malade devient long et les patients arrivent à l’hôpital en phase des
complications parfois difficiles à gérer.
Signalons que les pratiques d’automédication et le non-respect des protocoles de prise en charge du
paludisme par les prestataires constituent un danger certains pour le patient en particulier et pour la population,
en générale. Le traitement traditionnel est souvent responsable des intoxications et d’insuffisance rénale
fréquemment rencontrées dans la pratique quotidienne, alors que cette situation de non-respect des standards et
algorithmes du Ministère de Santé Publique de notre pays pourrait être responsable d'une pression
médicamenteuse susceptible de créer les phénomènes de résistance pouvant lourdement affecter la quinine,
l’artésunate ainsi que les ACT.
Si pour certains auteurs les connaissances, attitudes et pratiques de la population étaient influencées
fortement par le niveau d’études, cela n’a pas été démontré dans notre milieu [9]. Nous pensons, cependant, que
cette situation serait due à un brassage culturel qui impose finalement une certaine conduite fasse aux problèmes
de santé. A cette situation vient s’ajouter la grande influence des églises ou la population est parfois obligés de
passer par les pasteurs, prophètes et autres avant de penser de se rendre à l’hôpital, retardant, ainsi l’instauration
d’un traitement adéquat.
Il convient de signaler que plusieurs prestataires interrogés ne sont pas formé sur le paludisme alors
que le PNLP engage beaucoup des moyens chaque année pour leur formation afin d’améliorer tant soit peu la
prise en charge des patients. Signalons qu’en aucun cas une allusion a été faite à la réanimation correcte des
patients ainsi qu’à une bonne alimentation de ses derniers.
Cependant, on constate que ceux qui sont formés sur le paludisme ne sont souvent pas au premier plan
dans la prise en charge des patients, mais occupent par contre les postes de direction dans les structures
sanitaires et donc il demeure encore un souci de formation permanant qu’il faille résoudre.
V. Conclusion
Il ressort clairement dans cette étude que la perception et la prise en charge du paludisme grave chez
les enfants de moins de 5 ans par les mères et les prestataires sont délétères. En effet, la conception culturelle,
les habitudes héritées et transmises de bouche à oreille jouent un rôle prépondérant, plutôt que le niveau
d'éducation au niveau de la population. Quant aux prestataires, ils accusent un manque d’information et de
formation pouvant leur permettre de s’occuper convenablement des patients. Il est important que le programme
national de lutte contre le paludisme procède à des campagnes de sensibilisation pour améliorer la perception du
paludisme grave dans la population, car les premiers gestes posés dès la maison, s'ils sont bien conduits, peuvent
contribuer à réduire la mortalité.
Références
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[3]. Ministère de la Santé publique RDC. Santé et Pauvreté en République Démocratique du Congo: Analyse et Cadre Stratégique de
Lutte contre la Pauvreté. Rapport sur l'état de pauvreté et santé en RDC. 2005.
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Augustin Mutombo.et.al. “ La Perception Du Paludisme Grave Par Les Prestataires Des Soins
Et Les Mères Dans Le District Sanitaire De Lubumbashi (République Démocratique Du
Congo).”IOSR Journal of Dental and Medical Sciences (IOSR-JDMS), 19(1), 2020, pp 60-65.