Histoire de L'eglise Partie 1
Histoire de L'eglise Partie 1
Histoire de L'eglise Partie 1
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Plan du cours
Introduction générale
1. L’empire romain
2. Les persécutions
3. La paix dans l’empire
1. Les hérésies
2. L’organisation de l’Eglise
3. Les conciles
Conclusion générale
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Bibliographie
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Introduction générale
L’Église dans laquelle nous sommes, d’un point de vue historique a une origine
et a connu une évolution jusqu’à nos jours. Parmi les grandes périodes
historiques dans l’évolution de l’Église, les cinq premiers siècles après Jésus
Christ constituent une époque majeure parce que c’est en cette période que
l’Église a émis ses bases, ses fondements théologiques, spirituels, bibliques,
canoniques et éthiques. Pour comprendre l’Église d’aujourd’hui, il faut remonter
aux cinq premiers siècles.
Dans vos études sur l’Église, il faut toujours avoir cette période comme un
miroir, une boussole. Dans vos échanges et vos analyses sur l’Église, dans les
débats, n’oubliez jamais de vous référer à cette période. Aujourd’hui, beaucoup
parlent du Concile Vatican II comme une grande révolution. Mais retenez que
l’Église n’a pas commencé en 1962. Le concile Vatican II s’est basé sur le
fonctionnement de l’Église aux cinq premiers siècles. De même la faiblesse des
confessions et communautés chrétiennes protestantes et évangélique se situe
dans le fait qu’elles n’ont pas connu cette époque et la renie. Elles parlent de
l’Église à partir de Luther donc du XVIème siècle. Ne connaissant pas cette
période qui est la Tradition, elles remettent tout en cause alors que même la
Bible qui est leur seule boussole a été constituée en cette période.
Grâce à des historiens comme Eusèbe de Césarée (il est le premier historien du
christianisme) et des livres comme la Didachè (un livre de la fin du 1er siècle ou
du début du 2ème siècle, on prononce didakè), Le Pasteur d’Hermas (une œuvre
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du début du 2ème siècle), Les Constitutions apostoliques (une œuvre liturgique du
4ème siècle, des textes des apôtres transmis à Clément d’Alexandrie
probablement au 2ème siècle) ainsi que des Papyrus et autres œuvres des Pères de
l’Église, nous avons des échos de la manière dont les apôtres ont probablement
vécu après la mort du Christ, leurs enseignements et ceux de leurs disciples.
Notre cours sera constitué de trois chapitres. Dans un premier temps, nous
ferons une étude sur la naissance de l’Église, dans un second chapitre nous verrons
les grandes persécutions et enfin dans la troisième partie nous allons nous
intéresser aux quatre premiers conciles œcuméniques. Il faut aussi retenir qu’à
cette période on parle de la Grande Église parce que les chrétiens n’étaient pas
encore divisés surtout dans les trois premiers siècles. Comment est née
l’Eglise ?
« Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide, et vide aussi votre
foi » (1 Co 15,14). Cette parole forte de Paul exprime l’importance de
l’évènement pascal. Car Pâques résume l’histoire du salut, mais est surtout une
fin et un début. Pâques est la fin de l’ancienne alliance avec un peuple, mais
c’est le début d’un nouveau peuple, l’Église qui n’est pas un véritable nouveau
peuple mais une continuité. Dans ce chapitre nous allons mettre en relief la vie des
apôtres après l’évènement de la mort et de la résurrection du Christ. C’est à partir
de cette vie, qu’il faut situer la naissance historique de l’Église, c’est-à- dire
après l’ascension de notre Seigneur Jésus (Ac 1,12-14).
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1. La première communauté chrétienne ou première Église
Trois jours après sa mort, selon ses apôtres, des femmes et le groupe de ses
disciples, leur maître, le Christ est ressuscité (Jn 20 ; Jn 21). Plusieurs
apparitions eurent lieu. Elles ont constitué le noyau de leur foi et de l’annonce
de cette foi appelée le Kérygme : « Le Christ est mort et ressuscité ». Les
différentes révélations sur une probable résurrection de Jésus n’ont pas
bouleversé les autorités juives et romaines qui considéraient cela comme une
rumeur1.
En effet, elles avaient déjà pensé que les partisans de Jésus étaient capables de
voler le corps et affirmer après que leur maître est ressuscité (Mt 27,62-66).
Cependant, les douze et d’autres disciples, s’appuyant sur le signe du tombeau
vide, les apparitions aux femmes, à Thomas, aux onze et aux disciples
d’Emmaüs ainsi que sur d’autres manifestations, mais surtout se laissant éclairer
par la catéchèse reçue du Christ de son vivant, vont vaincre la peur des autorités
juives et revenir à Jérusalem.
Ils vont reconstituer un noyau dans la ville où leur maître a péri. Le petit groupe
va s’installer à Jérusalem de manière discrète. Cette installation n’inquiétait pas
les autorités politiques et religieuses juives parce que ce groupe ne menaçait pas
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Cf. Étienne TROCMÉ, Les premières communautés : de Jérusalem à Antioche, dans Jean-Marie MAYEUR,
Charles et Luce PIETRI (ed.), Histoire du christianisme : le nouveau peuple de Dieu (des origines à 250) t.1,
Paris, Desclée, 2000, p. 61-62.
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la paix et l’ordre dans la société. Elles ne pouvaient vraiment pas s’inquiéter parce
que lors de l’arrestation et de la mort de Jésus, en dehors de Pierre qui a résisté un
peu en tranchant l’oreille d’un des gardes, les autres ont fui ou sont restés distants
(Mt 26,36-56).
Malgré un procès qui n’a respecté aucune norme de droit, il n’y a pas eu la
révolution que craignaient les autorités. En effet, Jésus était populaire, il drainait
du monde parce qu’il faisait des miracles et son enseignement était nouveau. À
une semaine de la pâque juive, son entrée à Jérusalem a été spectaculaire et a
rassemblé des foules qui l’acclamaient et scandaient des cris réservés au Roi David
: « Hosanna, fils de David » (Jn 12,12-19).
Donc, les chefs des juifs avaient peur d’arrêter Jésus pendant la fête de Pâque
puisque des milliers de pèlerins étaient à Jérusalem. Il fallait éviter des
affrontements. Cependant, quand Jésus a été arrêté, il n’y a pas eu d’opposition
violente. Comme un agneau qu’on envoi à l’abattoir, Jésus était docile et ses
partisans sont restés calmes, ils l’ont lâché au moment où il fallait se battre.
C’est pourquoi nous pouvons dire que l’Éternel des armées est devenu l’Éternel
désarmé donc sans armée. Les comparutions ont été menées sans résistance et la
sentence de la mort a été exécutée de manière immédiate sans réaction de ses
disciples.
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Cet évènement c’est la naissance de l’Église2. Comment cette communauté
primitive était-elle organisée ?
L’évangéliste Luc, auteur du livre des Actes des apôtres nous présente la
constitution de la première communauté chrétienne, la communauté primitive
qui est la première Église, l’Église locale de Jérusalem (Lc 1,1-26). Mais pourquoi
Jérusalem ?
Sur le plan surtout spirituel et eschatologique, les disciples du Christ dans leur
foi en la résurrection, considéraient Jérusalem comme le lieu du retour du Christ.
En effet avec la présence du Temple qui symbolise la présence de Yahvé, le retour
de Jésus s’effectuera donc dans le Temple et il établira son Règne dans la ville
sainte, Jérusalem. Donc il était important d’attendre le retour du Christ sur la
terre, dans le Temple de Jérusalem.
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Cf. Étienne TROCMÉ, Les premières communautés : Jérusalem à Antioche, dans Jean-Marie MAYEUR, Charles
et Luce PIETRI (ed.), Histoire du christianisme : le nouveau peuple de Dieu (des origines à 250) t.1, Paris,
Desclée, 2000, p. 61-62.
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Cf. Étienne TROCMÉ, Les premières communautés : Jérusalem à Antioche, dans Jean-Marie MAYEUR, Charles
et Luce PIETRI (ed.), Histoire du christianisme : le nouveau peuple de Dieu (des origines à 250) t.1, Paris,
Desclée, 2000, p. 62-63.
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que le message atteigne le peuple juif et ceux qui sont de passage mais surtout
pour que le message de la résurrection atteigne les extrémités de la terre, il
fallait s’installer à Jérusalem (Ac. 1,8).
Au début on avait le noyau des onze parce qu’ils étaient à l’origine douze mais
Judas a trahi. En dehors des onze on pouvait noter quelques femmes dont Marie
la mère du Christ. Luc donne le nombre de ce premier noyau qui donnera naissance
à la première Église. Les chrétiens de cette première communauté étaient « environ
cent-vingt personnes (Ac 1,15) ».
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joignirent » aux apôtres (Ac 2,37-41). Parmi ces trois milles nouveaux convertis,
si nous suivons la cohérence du récit, ils sont issus des différentes nations
présentes à la Pentecôte.
À partir du livre des Actes des apôtres et d’autres écrits, des historiens
soulignent que la première communauté était constituée d’une structure
comportant trois niveaux ou trois ordres :
Le troisième ordre : Ce groupe est constitué des douze institués par le Christ lui-
même. Les douze appelés apôtres s’occupaient des finances parce que depuis
Jésus, la caisse commune était gérée par un des apôtres, Judas. Les douze
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Cf. Étienne TROCMÉ, Les premières communautés : Jérusalem à Antioche, dans Jean-Marie MAYEUR, Charles
et Luce PIETRI (ed.), Histoire du christianisme : le nouveau peuple de Dieu (des origines à 250) t.1, Paris,
Desclée, 2000, p. 61-63.
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s’occupaient aussi de l’annonce de la parole de Dieu et de la gestion de toute la
communauté sous l’autorité de Pierre.
Un fait important à souligner est que selon Luc, la première action des douze a
été la question de la succession de Judas. Cette question pouvait attendre mais
les apôtres ont mis le remplacement de Judas avant autre chose. Par leur acte, nous
constatons un souci de fonctionnement et d’organisation selon ce que Jésus a fait.
C’est-à-dire qu’il a institué douze apôtres et les envoya en mission deux à deux.
Ils voulaient agir collectivement. Ici est mise en valeur la collégialité et la
synodalité dans le fonctionnement des ministres de l’Église. Le groupe des
douze apôtres a organisé l’Église autour de ce qu’ils ont vu et entendu du Christ
avec qui ils ont marché pendant trois ans.
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Cf. Étienne TROCMÉ, Les premières communautés : de Jérusalem à Antioche, dans Jean-Marie MAYEUR,
Charles et Luce PIETRI (ed.), Histoire du christianisme : le nouveau peuple de Dieu (des origines à 250) t.1,
Paris, Desclée, 2000, p. 70-71.
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Cf. Étienne TROCMÉ, Les premières communautés : de Jérusalem à Antioche, dans Jean-Marie MAYEUR,
Charles et Luce PIETRI (ed.), Histoire du christianisme : le nouveau peuple de Dieu (des origines à 250) t.1,
Paris, Desclée, 2000, p. 63-64.
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Joppé, Lyda, des Églises ont été installées7. C’est à Antioche que les premiers
croyants seront appelés pour la première fois « chrétiens » (Ac 11,26). Jacques
dirigeait donc la communauté mère de Jérusalem et l’ensemble des
communautés chrétiennes. Il y avait une communion entre les autres communautés
et les frères de Jérusalem. L’on s’est toujours référé à la communauté de Jérusalem
et les douze en union avec Jacques pour des grandes décisions (Ac 15). C’est
Jacques qui enverra des membres de Jérusalem pour donner des directives aux
autres communautés. Dans ses lettres, Paul a plusieurs fois fait mention de
Jacques. Il avait déjà présenté Jacques comme une autorité au temps des apôtres
(Gal 1,18-19). Selon Paul, Jacques est une colonne de
l’Église. Dans le livre des Actes des apôtres, Jacques est présenté à deux reprises
comme chef de la communauté8.
Ce chapitre nous a permis de suivre la vie des apôtres après l’ascension de notre
Seigneur Jésus. À travers l’organisation des douze, la naissance de l’Église et la
création d’autres Églises à partir de la communauté mère de Jérusalem depuis la
Pentecôte, les apôtres ne font que mettre en pratique le message du Christ
ressuscité : « Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant
au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que
je vous ai prescrit » (Mt 28,19-20). Avec l’annonce de l’Évangile et la fondation
des Églises, l’empire romain connaît une nouvelle configuration au niveau
spirituel avec la naissance du christianisme. Comment les empereurs et autorités
religieuses de l’empire ont accueilli ce nouveau courant religieux qui affirme
que Jésus est mort et ressuscité ?
7
Cf. EUSÈBE de Césarée, Histoire ecclésiastique (Sagesses chrétiennes), Paris, Cerf, 2003, p. 90-91.
8
Cf. EUSÈBE de Césarée, Histoire ecclésiastique (Sagesses chrétiennes), Paris, Cerf, 2003, p. 85.
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C'est pourquoi, il y a l'aspect mystique et spirituel de l'Eglise et une dimension
institutionnelle, humaine mais inspirée. L'Esprit saint conduit toujours l'Eglise à
travers des hommes et des femmes. Le fonctionnement de l'Eglise et son
organisation ont une histoire. L'Eglise est née de la douleur et de la joie pascale,
a évolué dans la persécution et s'est implantée dans le monde grâce à l’Esprit et
l’engagement des premiers chrétiens qui ont versé leur sang devenu une
semence. Nous découvrirons à travers l'étude de l'histoire des ministères
ordonnés le sens de l'épiscopat et de la papauté dans la vie de l'Eglise.