Histoire de L'eglise Partie 1

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Histoire de l’Église : Les cinq premiers siècles de l’Église

Professeur : Père Marius Hervé Djadji 2018-2019

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Plan du cours

Introduction générale

Chapitre I : Naissance de l’Église

1. La première communauté chrétienne ou première Église


2. Vie et organisation de la première communauté
3. La structure de la première communauté

Chapitre II : Les grandes persécutions

1. L’empire romain
2. Les persécutions
3. La paix dans l’empire

Chapitre III : Les conciles œcuméniques des cinq premiers siècles

1. Les hérésies
2. L’organisation de l’Eglise
3. Les conciles

Conclusion générale

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Bibliographie

ALBERIGO Giuseppe (éd.), Les conciles œcuméniques, t. I-1. L’histoire, Paris,


Cerf, 1994.
ALBERIGO Giuseppe (éd.), Les conciles œcuméniques, t. II-1. Les décrets de
Nicée à Latran V, Paris, Cerf, 1994.
ALBERIGO Giuseppe (éd.), Les conciles œcuméniques, t. II-2. Les décrets de
Trente à Vatican II, Paris, Cerf, 1994.
BASLEZ Marie-Françoise, Les premiers temps de l’Église, de saint Paul à saint
Augustin, Paris, Gallimard, 2004.
CONCILE VATICAN II, Constitutions, Décrets, Déclarations, Paris, Éditions du
Centurion, 1967.
DANIELOU Jean, Marrou, AUBERT Roger (éd.), Nouvelle histoire de l’Église : des
origines à saint Grégoire le Grand, t.1, Paris, Seuil, 1963.

DUMEIGE Gervais (éd.), Textes doctrinaux du magistère de l’Église sur la foi


catholique, nouvelle édition revue et corrigée, Paris, Éditions de l’Orante,
1975.
EUSÈBE de Césarée, Histoire ecclésiastique (Sagesses chrétiennes), Paris, Cerf,
p. 90-91.

HÜNERMANN Peter et HOFFMANN Joseph (éd.), Symboles et définitions de la foi


catholique, nouvelle édition, Paris, Cerf, 1996.

MAYEUR Jean-Marie, PIETRI Luce (ed.), Histoire du christianisme : Le nouveau


peuple de Dieu (des origines à 250) t.1, Paris, Desclée, 2000.

MAYEUR Jean-Marie, PIETRI Luce (ed.), Histoire du christianisme : des origines


à nos jours, naissance d’une chrétienté (250-430) t.2, Paris, Desclée, 2000.

3
Introduction générale

L’Église dans laquelle nous sommes, d’un point de vue historique a une origine
et a connu une évolution jusqu’à nos jours. Parmi les grandes périodes
historiques dans l’évolution de l’Église, les cinq premiers siècles après Jésus
Christ constituent une époque majeure parce que c’est en cette période que
l’Église a émis ses bases, ses fondements théologiques, spirituels, bibliques,
canoniques et éthiques. Pour comprendre l’Église d’aujourd’hui, il faut remonter
aux cinq premiers siècles.

Dans vos études sur l’Église, il faut toujours avoir cette période comme un
miroir, une boussole. Dans vos échanges et vos analyses sur l’Église, dans les
débats, n’oubliez jamais de vous référer à cette période. Aujourd’hui, beaucoup
parlent du Concile Vatican II comme une grande révolution. Mais retenez que
l’Église n’a pas commencé en 1962. Le concile Vatican II s’est basé sur le
fonctionnement de l’Église aux cinq premiers siècles. De même la faiblesse des
confessions et communautés chrétiennes protestantes et évangélique se situe
dans le fait qu’elles n’ont pas connu cette époque et la renie. Elles parlent de
l’Église à partir de Luther donc du XVIème siècle. Ne connaissant pas cette
période qui est la Tradition, elles remettent tout en cause alors que même la
Bible qui est leur seule boussole a été constituée en cette période.

Les cinq premiers siècles de l’Église constituent la clé de compréhension de


l’Église en ecclésiologie : l’organisation de l’Église, les ministères, le
fonctionnement de l’Église, les dogmes de l’Église, la liturgie, la séparation des
chrétiens, les hérésies, la communion dans l’Église, les Pères de l’Église, la
Tradition de l’Église, la doctrine de l’Église, l’enseignement des apôtres.

Grâce à des historiens comme Eusèbe de Césarée (il est le premier historien du
christianisme) et des livres comme la Didachè (un livre de la fin du 1er siècle ou
du début du 2ème siècle, on prononce didakè), Le Pasteur d’Hermas (une œuvre

4
du début du 2ème siècle), Les Constitutions apostoliques (une œuvre liturgique du
4ème siècle, des textes des apôtres transmis à Clément d’Alexandrie
probablement au 2ème siècle) ainsi que des Papyrus et autres œuvres des Pères de
l’Église, nous avons des échos de la manière dont les apôtres ont probablement
vécu après la mort du Christ, leurs enseignements et ceux de leurs disciples.

Notre cours sera constitué de trois chapitres. Dans un premier temps, nous
ferons une étude sur la naissance de l’Église, dans un second chapitre nous verrons
les grandes persécutions et enfin dans la troisième partie nous allons nous
intéresser aux quatre premiers conciles œcuméniques. Il faut aussi retenir qu’à
cette période on parle de la Grande Église parce que les chrétiens n’étaient pas
encore divisés surtout dans les trois premiers siècles. Comment est née
l’Eglise ?

Chapitre I : Naissance de l’Église

« Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide, et vide aussi votre
foi » (1 Co 15,14). Cette parole forte de Paul exprime l’importance de
l’évènement pascal. Car Pâques résume l’histoire du salut, mais est surtout une
fin et un début. Pâques est la fin de l’ancienne alliance avec un peuple, mais
c’est le début d’un nouveau peuple, l’Église qui n’est pas un véritable nouveau
peuple mais une continuité. Dans ce chapitre nous allons mettre en relief la vie des
apôtres après l’évènement de la mort et de la résurrection du Christ. C’est à partir
de cette vie, qu’il faut situer la naissance historique de l’Église, c’est-à- dire
après l’ascension de notre Seigneur Jésus (Ac 1,12-14).

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1. La première communauté chrétienne ou première Église

Selon certains historiens, le 6 et 7 avril ou mois du Nisan (Mois de paques) en l’an


33, Jésus Christ, Fils de Dieu et Fils de Marie, né au temps où Quirinus était
gouverneur de Syrie, sera mis aux arrêts (Lc 2,2). Les dirigeants du temple de
Jérusalem et les autorités romaines ont réussi à accuser le Christ, à le
conduire jusqu’à la croix où il souffrit sa passion jusqu’à rendre l’âme (Mt 27,1-
61). Il était accusé de blasphème, d’agitateur populaire et même de populisme
(Jn 10,22-42).

Trois jours après sa mort, selon ses apôtres, des femmes et le groupe de ses
disciples, leur maître, le Christ est ressuscité (Jn 20 ; Jn 21). Plusieurs
apparitions eurent lieu. Elles ont constitué le noyau de leur foi et de l’annonce
de cette foi appelée le Kérygme : « Le Christ est mort et ressuscité ». Les
différentes révélations sur une probable résurrection de Jésus n’ont pas
bouleversé les autorités juives et romaines qui considéraient cela comme une
rumeur1.

En effet, elles avaient déjà pensé que les partisans de Jésus étaient capables de
voler le corps et affirmer après que leur maître est ressuscité (Mt 27,62-66).
Cependant, les douze et d’autres disciples, s’appuyant sur le signe du tombeau
vide, les apparitions aux femmes, à Thomas, aux onze et aux disciples
d’Emmaüs ainsi que sur d’autres manifestations, mais surtout se laissant éclairer
par la catéchèse reçue du Christ de son vivant, vont vaincre la peur des autorités
juives et revenir à Jérusalem.

Ils vont reconstituer un noyau dans la ville où leur maître a péri. Le petit groupe
va s’installer à Jérusalem de manière discrète. Cette installation n’inquiétait pas
les autorités politiques et religieuses juives parce que ce groupe ne menaçait pas

1
Cf. Étienne TROCMÉ, Les premières communautés : de Jérusalem à Antioche, dans Jean-Marie MAYEUR,
Charles et Luce PIETRI (ed.), Histoire du christianisme : le nouveau peuple de Dieu (des origines à 250) t.1,
Paris, Desclée, 2000, p. 61-62.

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la paix et l’ordre dans la société. Elles ne pouvaient vraiment pas s’inquiéter parce
que lors de l’arrestation et de la mort de Jésus, en dehors de Pierre qui a résisté un
peu en tranchant l’oreille d’un des gardes, les autres ont fui ou sont restés distants
(Mt 26,36-56).

Malgré un procès qui n’a respecté aucune norme de droit, il n’y a pas eu la
révolution que craignaient les autorités. En effet, Jésus était populaire, il drainait
du monde parce qu’il faisait des miracles et son enseignement était nouveau. À
une semaine de la pâque juive, son entrée à Jérusalem a été spectaculaire et a
rassemblé des foules qui l’acclamaient et scandaient des cris réservés au Roi David
: « Hosanna, fils de David » (Jn 12,12-19).

Donc, les chefs des juifs avaient peur d’arrêter Jésus pendant la fête de Pâque
puisque des milliers de pèlerins étaient à Jérusalem. Il fallait éviter des
affrontements. Cependant, quand Jésus a été arrêté, il n’y a pas eu d’opposition
violente. Comme un agneau qu’on envoi à l’abattoir, Jésus était docile et ses
partisans sont restés calmes, ils l’ont lâché au moment où il fallait se battre.
C’est pourquoi nous pouvons dire que l’Éternel des armées est devenu l’Éternel
désarmé donc sans armée. Les comparutions ont été menées sans résistance et la
sentence de la mort a été exécutée de manière immédiate sans réaction de ses
disciples.

Dès lors, la rumeur de la résurrection et le retour des disciples de Jésus à Jérusalem


ne pouvaient pas être considérées comme des faits importants, surtout que le
groupe n’avait plus son chef charismatique. Pour les autorités juives, le message
de Jésus allait disparaître comme lui-même. Il fallait mieux se concentrer sur les
autres courants révolutionnaires qui s’opposaient à l’occupation romaine de
la Palestine. Cette installation des disciples à Jérusalem qui était considérée
comme un non évènement deviendra plus tard un grand évènement qui
bouleversera l’humanité et refondera le monde sur tous les plans.

7
Cet évènement c’est la naissance de l’Église2. Comment cette communauté
primitive était-elle organisée ?

2. Vie et organisation de la première communauté

L’évangéliste Luc, auteur du livre des Actes des apôtres nous présente la
constitution de la première communauté chrétienne, la communauté primitive
qui est la première Église, l’Église locale de Jérusalem (Lc 1,1-26). Mais pourquoi
Jérusalem ?

Si on se situe dans une certaine logique humaine, les disciples du Christ ne


devaient pas revenir à Jérusalem pour s’installer parce que cette ville symbolise
le lieu de la mort de Jésus donc la ville du désespoir, de la déception et de la
tristesse. Cette localité leur rappelle la mort de leur maître3. Cependant, si on se
situe dans le déroulement de l’histoire du salut, Jérusalem a une symbolique
religieuse, spirituelle, eschatologique et même politique.

Sur le plan surtout spirituel et eschatologique, les disciples du Christ dans leur
foi en la résurrection, considéraient Jérusalem comme le lieu du retour du Christ.
En effet avec la présence du Temple qui symbolise la présence de Yahvé, le retour
de Jésus s’effectuera donc dans le Temple et il établira son Règne dans la ville
sainte, Jérusalem. Donc il était important d’attendre le retour du Christ sur la
terre, dans le Temple de Jérusalem.

Sur le plan politique, l’implantation à Jérusalem est stratégique. En effet, c’est la


ville où se trouvent les autorités politiques et religieuses juives. C’est aussi la
ville qui attire des foules lors des pèlerinages et des fêtes religieuses juives. Pour

2
Cf. Étienne TROCMÉ, Les premières communautés : Jérusalem à Antioche, dans Jean-Marie MAYEUR, Charles
et Luce PIETRI (ed.), Histoire du christianisme : le nouveau peuple de Dieu (des origines à 250) t.1, Paris,
Desclée, 2000, p. 61-62.
3
Cf. Étienne TROCMÉ, Les premières communautés : Jérusalem à Antioche, dans Jean-Marie MAYEUR, Charles
et Luce PIETRI (ed.), Histoire du christianisme : le nouveau peuple de Dieu (des origines à 250) t.1, Paris,
Desclée, 2000, p. 62-63.

8
que le message atteigne le peuple juif et ceux qui sont de passage mais surtout
pour que le message de la résurrection atteigne les extrémités de la terre, il
fallait s’installer à Jérusalem (Ac. 1,8).

Cette communauté née après Pâques mais qui est la continuité de la


communauté des douze créée par Jésus est le point de départ de l’Église et du
christianisme. Les quatre piliers de cette Église étaient: La fidélité à
l’enseignement des apôtres d’où naîtra ce qu’on appelle la Tradition, la Fraction
du pain, la Prière et la Communion fraternelle. Selon Luc, les premiers chrétiens
« étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la
fraction du pain et aux prières » (Ac 2,42). Tout donc est parti de la
communauté de Jérusalem probablement entre l’an 33-36. Il faut préciser que les
disciples ont tout abandonné pour mener une vie communautaire. Ils avaient vendu
leurs biens immobiliers et mis leurs avoirs ensemble.

Au début on avait le noyau des onze parce qu’ils étaient à l’origine douze mais
Judas a trahi. En dehors des onze on pouvait noter quelques femmes dont Marie
la mère du Christ. Luc donne le nombre de ce premier noyau qui donnera naissance
à la première Église. Les chrétiens de cette première communauté étaient « environ
cent-vingt personnes (Ac 1,15) ».

À la Pentecôte, Luc nous signale la présence de plusieurs peuples à Jérusalem pour


célébrer le cinquantième jour après Pâques qui est un évènement de la tradition
juive. Selon l’évangéliste Luc il y avait ce jour à Jérusalem : « Parthes, Mèdes et
Elamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, du Pont et
de l’Asie, de la Phrygie de la Pamphylie, de l’Égypte et de la Lybie cyrénaïque »
et ceux de Rome vivant à Jérusalem (Ac 2,9-10).

À la Pentecôte, après la grande effusion du Saint Esprit, avec le discours de


Pierre sur la résurrection (Ac 2,14-36), selon l’évangéliste Luc, il y a eu les
premières conversions : « Il y eut environ trois milles personnes qui se

9
joignirent » aux apôtres (Ac 2,37-41). Parmi ces trois milles nouveaux convertis,
si nous suivons la cohérence du récit, ils sont issus des différentes nations
présentes à la Pentecôte.

De manière rigoureuse, nous pouvons déduire que c’est depuis la Pentecôte


qu’on peut parler d’Église catholique, d’Église universelle parce que chaque
nouveau converti est reparti après chez lui et a porté la bonne Nouvelle dans sa
région, et d’autres c’est-à-dire ceux qui sont de Jérusalem ont rejoint la
communauté des douze. Par conséquent, nous pouvons affirmer que l’Église a
commencé à Jérusalem avec les douze et s’est étendue aux autres contrées de
l’empire romain à partir de la Pentecôte4. Comment cette première Église était-
elle constituée ?

3. La structure de la première communauté

À partir du livre des Actes des apôtres et d’autres écrits, des historiens
soulignent que la première communauté était constituée d’une structure
comportant trois niveaux ou trois ordres :

Le premier ordre : C’est la première base. Elle est constituée de beaucoup de


convertis. C’est la base large qui se soumettait aux exercices de piété.

Le deuxième ordre : Un groupe de quelques dizaines appelées « saints » qui ont


tout abandonné pour se consacrer à la vie de prière.

Le troisième ordre : Ce groupe est constitué des douze institués par le Christ lui-
même. Les douze appelés apôtres s’occupaient des finances parce que depuis
Jésus, la caisse commune était gérée par un des apôtres, Judas. Les douze

4
Cf. Étienne TROCMÉ, Les premières communautés : Jérusalem à Antioche, dans Jean-Marie MAYEUR, Charles
et Luce PIETRI (ed.), Histoire du christianisme : le nouveau peuple de Dieu (des origines à 250) t.1, Paris,
Desclée, 2000, p. 61-63.

10
s’occupaient aussi de l’annonce de la parole de Dieu et de la gestion de toute la
communauté sous l’autorité de Pierre.

Un fait important à souligner est que selon Luc, la première action des douze a
été la question de la succession de Judas. Cette question pouvait attendre mais
les apôtres ont mis le remplacement de Judas avant autre chose. Par leur acte, nous
constatons un souci de fonctionnement et d’organisation selon ce que Jésus a fait.
C’est-à-dire qu’il a institué douze apôtres et les envoya en mission deux à deux.
Ils voulaient agir collectivement. Ici est mise en valeur la collégialité et la
synodalité dans le fonctionnement des ministres de l’Église. Le groupe des
douze apôtres a organisé l’Église autour de ce qu’ils ont vu et entendu du Christ
avec qui ils ont marché pendant trois ans.

Ils ont parlé des miracles, des enseignements du Christ, de sa morale, de sa


vision de la vie. Ils ont donc reconstitué tous les évènements qu’ils ont vécu
avec le Christ, ils ont rassemblé les paroles de Jésus et établi une tradition ce que
nous appelons aujourd’hui la doctrine ou la tradition de l’Église. Hérode
Agrippa 1er qui régna durant trois ans de l’an 41 à 44 comme roi de Judée et de
Samarie, mettra à mort l’apôtre Jacques fils de Zébédée. Il s’apprêta à faire
exécuter Pierre qui était en prison. Mais ce dernier avec l’aide de l’Esprit Saint
va s’évader et fuir Jérusalem. Avec la fuite de Pierre, les autres iront dans d’autres
contrées5. C’est l’effondrement de la première communauté dirigée par Pierre et
les autres apôtres. Cependant un autre Jacques, cousin du Christ qu’on appelle
Jacques frère de Jésus (Mc 6,3 ; Mt 13,55) deviendra le chef de la
communauté de Jérusalem6. À partir de Jérusalem, avec les évènements de la
Pentecôte et la conversion de Paul, dans les villes comme Antioche, Samarie,

5
Cf. Étienne TROCMÉ, Les premières communautés : de Jérusalem à Antioche, dans Jean-Marie MAYEUR,
Charles et Luce PIETRI (ed.), Histoire du christianisme : le nouveau peuple de Dieu (des origines à 250) t.1,
Paris, Desclée, 2000, p. 70-71.
6
Cf. Étienne TROCMÉ, Les premières communautés : de Jérusalem à Antioche, dans Jean-Marie MAYEUR,
Charles et Luce PIETRI (ed.), Histoire du christianisme : le nouveau peuple de Dieu (des origines à 250) t.1,
Paris, Desclée, 2000, p. 63-64.

11
Joppé, Lyda, des Églises ont été installées7. C’est à Antioche que les premiers
croyants seront appelés pour la première fois « chrétiens » (Ac 11,26). Jacques
dirigeait donc la communauté mère de Jérusalem et l’ensemble des
communautés chrétiennes. Il y avait une communion entre les autres communautés
et les frères de Jérusalem. L’on s’est toujours référé à la communauté de Jérusalem
et les douze en union avec Jacques pour des grandes décisions (Ac 15). C’est
Jacques qui enverra des membres de Jérusalem pour donner des directives aux
autres communautés. Dans ses lettres, Paul a plusieurs fois fait mention de
Jacques. Il avait déjà présenté Jacques comme une autorité au temps des apôtres
(Gal 1,18-19). Selon Paul, Jacques est une colonne de
l’Église. Dans le livre des Actes des apôtres, Jacques est présenté à deux reprises
comme chef de la communauté8.

Ce chapitre nous a permis de suivre la vie des apôtres après l’ascension de notre
Seigneur Jésus. À travers l’organisation des douze, la naissance de l’Église et la
création d’autres Églises à partir de la communauté mère de Jérusalem depuis la
Pentecôte, les apôtres ne font que mettre en pratique le message du Christ
ressuscité : « Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant
au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que
je vous ai prescrit » (Mt 28,19-20). Avec l’annonce de l’Évangile et la fondation
des Églises, l’empire romain connaît une nouvelle configuration au niveau
spirituel avec la naissance du christianisme. Comment les empereurs et autorités
religieuses de l’empire ont accueilli ce nouveau courant religieux qui affirme
que Jésus est mort et ressuscité ?

Les empereurs romains utiliseront la persécution comme arme d’intimidation et


de menace pour faire disparaître l’Église naissante. C’est ce dont il sera question
dans notre prochaine étude.

7
Cf. EUSÈBE de Césarée, Histoire ecclésiastique (Sagesses chrétiennes), Paris, Cerf, 2003, p. 90-91.
8
Cf. EUSÈBE de Césarée, Histoire ecclésiastique (Sagesses chrétiennes), Paris, Cerf, 2003, p. 85.

12
C'est pourquoi, il y a l'aspect mystique et spirituel de l'Eglise et une dimension
institutionnelle, humaine mais inspirée. L'Esprit saint conduit toujours l'Eglise à
travers des hommes et des femmes. Le fonctionnement de l'Eglise et son
organisation ont une histoire. L'Eglise est née de la douleur et de la joie pascale,
a évolué dans la persécution et s'est implantée dans le monde grâce à l’Esprit et
l’engagement des premiers chrétiens qui ont versé leur sang devenu une
semence. Nous découvrirons à travers l'étude de l'histoire des ministères
ordonnés le sens de l'épiscopat et de la papauté dans la vie de l'Eglise.

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