Chapitre V - An4
Chapitre V - An4
Chapitre V - An4
Chapitre 5: Fonctions
holomorphes
Ce cours porte sur le calcul différentiel et intégral des fonctions complexes d’une
variable complexe. Nous introduisons d’abord la notion de fonction holomorphe,
puis celle d’intégration le long d’un chemin du plan complexe. Nous étudierons
ensuite en détail la relation entre cette dernière notion et la détermination
de primitives pour une fonction d’une variable complexe. Nous en déduirons
l’analyticité de toute fonction holomorphe. Le dernier paragraphe consiste à
étudier la notion de résidu, qui est propre aux fonctions d’une variable com-
plexe ayant des singularités. A la fin, nous énonçons le théorème des résidus
dont l’importance réside dans le calcul de diverses intégrales réelles généralisées.
1. Fonctions holomorphes
1
Proposition 1.3. Soient f et g deux fonctions continues sur U et λ ∈ C .
Alors les fonctions f + g, λf et f g sont continues sur U . En outre, si g ne
f
s’annule pas sur U , alors le quotient est continu sur U .
g
Proposition 1.4. Soient U1 et U2 deux ouverts de C, f une fonction continue
de U1 dans U2 et g une fonction continue de U2 dans C. Alors gof est continue
sur U1 .
Les preuves des propositions précédentes sont analogues à celles des fonctions
d’une variable réelle. On pourrait également énoncer les résultats concernant
les opérations sur les limites ou la continuité en un point. Ils sont parfaitement
analogues au cas réel.
Exemple 1.1. Les fonctions z → z 2 , z → z, z → Re(z), z → Im(z) et z → |z|2
sont continues sur C.
Definition 1.6. On dit que f est différentiable au point (x0 , y0 ) ∈ D, s’il existe
un voisinage V de (0, 0), une application linéaire L : R2 → R, et une fonction
: V → R vérifiant lim (h, k) = 0, telle que pour tout (h, k) ∈ V , on a :
k(h,k)k→0
p
f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 ) = L(h, k) + h2 + k 2 (h, k) (1)
2
Si f est différentiable au point (x0 , y0 ), les constantes a et b sont déterminés de
manière unique et sont égales à :
∂f ∂f
a= (x0 , y0 ) et b = (x0 , y0 ).
∂x ∂y
Rappelons que l’existence des dérivées partielles de f au point (x0 , y0 ) n’est pas
suffisante pour que la fonction soit différentiable en ce point ; mais si f possède
en tout point suffisamment voisin de (x0 , y0 ) des dérivées partielles, et si ces
dérivées sont continues au point (x0 , y0 ), alors f est différentiable en ce point.
f (z0 + u) − f (z0 )
lim =α (2)
u→0,u6=0 u
Remarques 1.1.
i) L’accroissement u prend bien sûr des valeurs complexes.
ii) De façon équivalente, la définition précédente permet d’écrire :
3
A travers cette identification, notre application f : D ⊂ C → C se lit
f : D ⊂ R2 → C ≈ R2 , où f (x, y) = f (x + iy) = P (x, y) + iQ(x, y).
Avec cette identification, la relation (3), s’écrit en posant u = h + ik :
p
f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 ) = α (h + ik) + h2 + k 2 (h, k) (4)
Ceci montre que f considérée comme fonction de deux variables réels x et y, est
différentiable, et que
a = α, b = iα
a et b désignent les constantes de la relation (1). On a donc :
∂f ∂f
(x0 , y0 ) = α et b = (x0 , y0 ) = iα.
∂x ∂y
D’où
∂f ∂f
(x0 , y0 ) + i (x0 , y0 ) = 0 (5)
∂x ∂y
Réciproquement, soit f une fonction différentiable des variables réelles x et y
et satisfaisant à (5). Alors la relation (1) entraine (4), avec a = α, b = iα.
Donc f est holomorphe au point z0 = x0 + iy0 . Nous avons donc démontré la
proposition suivante :
Proposition 1.8. Pour que f soit holomorphe en un point, il faut et il suffit que
f , considérée comme fonction de deux variables réelles x et y, soit différentiable
en ce point et qu’elle vérifie la relation (5).
z+z z−z
En posant z = x + iy, il vient que x = et y = . Donc f considérée
2 2i
comme une fonction de x et y est d’après les relations précédentes une fonction
de z et z. On peut alors écrire
:
∂f ∂f ∂x ∂f ∂y ∂ z + z ∂f ∂ z − z ∂f 1 ∂f ∂f
= + = + = +i .
∂z ∂x ∂z ∂y ∂z ∂z 2 ∂x ∂z 2i ∂y 2 ∂x ∂y
∂f
Il s’ensuit compte tenu l’expression (5), que = 0. Intuitivement l’holomorphie
∂z
de f signifierait alors que f (z) ne dépend pas de z.
On voit ainsi, par exemple, que les fonctions z → z, z → Re(z), z → Im(z), z →
|z| ne sont holomorphes sur aucun ouvert de C.
Grâce à la condition (5), la dérivabilité d’une fonction f (z) en un point z = x+iy
impose certaines contraintes au comportement des parties réelle et imaginaire
de cette fonction au voisinage du point (x, y). On a ainsi le théorème suivant :
4
Theorem 1.9. Conditions de Cauchy-Riemann
Soit une fonction f : D → C. Soient P et Q les parties réelle et imaginaire de
f : ∀z ∈ U, z = x + iy, avec (x, y) ∈ D, f (z) = P (x, y) + iQ(x, y)
f est holomorphe sur D si et seulement si
P et Q sont de classe C 1 sur D,
(6)
∂P = ∂Q , ∂P = − ∂Q
∂x ∂y ∂y ∂x
Démonstration: La preuve de ce théorème résulte immédiatement de la rela-
tion (5).
Exemples 1.2.
i) Montrons par exemple que la fonction z → |z| n’est pas holomorphe en util-
p
isant les conditions de Cauchy-Riemann. On a |z| = x2 + y 2 , de sorte que
p
P (x, y) = x2 + y 2 et Q(x, y) = 0. Les conditions de Cauchy-Riemann aboutis-
sent aux relations :
∂P x ∂P y
= p = 0 et = p = 0. Ces relations ne sont vérifiées
∂x 2
x +y 2 ∂y x + y2
2
qu’au pont (0,0). Donc cette fonction est C-dérivable en z = 0 et n’est nulle
part holomorphe.
k
an z n est holomorphe.
P
ii) Une fonction polynomiale Pk (z) =
n=0
iii) La fonction z → 1/z est holomorphe sur C∗ ; les fractions rationnelles
A(z)/B(z) sont holomorphes en dehors des zéros de B.
5
Exemple 1.3. Calculons la dérivée de f (z) = ez . On écrit f (z) = ex+iy =
ex eiy = P (x, y) + iQ(x, y), avec P (x, y) = cos y ex , Q(x, y) = sin y ex . Donc
f 0 (z) = Px + iQx = cos y ex + i sin y ex = ez .
La dérivation au sens complexe vérifie les règles usuelles valables pour les
fonctions numériques d’une variable réelle de classe C 1 .
Definition 1.11. On dit qu’une fonction φ(x, y) est harmonique dans un do-
maine D ⊂ R2 , si elle admet des dérivées partielles premières et secondes con-
∂2φ ∂2φ
tinues et si elle est solution de l’équation de Laplace : + 2 =0
∂x2 ∂y
Theorem 1.12. Si f (z) est une fonction holomorphe dans D, ses parties réelle
P (x, y) et imaginaire Q(x, y) sont harmoniques dans le domaine correspondant
à D dans le plan R2 .
6
2. Fonctions élémentaires de la variable complexe
7
2.3. Fonction rationnelle
P (z)
Les fonctions (ou fractions) rationnelles sont définies par f (z) =, où P
Q(z)
et Q sont des polynômes. Ces fonctions sont holomorphes sur le plan C, privé
des zéros du dénominateur Q(z).
az + b
Le cas particulier f (z) = , où ad − bc 6= 0 est appelé fonction homo-
cz + d
graphique.
8
Par analogie, on définit les fonctions trigonométriques ou circulaires sin z, cos z, ...
eiz + e−iz eiz − e−iz sin z cos z
par : cos z = , sin z = , tan z = , coth z = .
2 2i cos z sin z
Remarques 2.2.
i) Contrairement au cas de la variable réelle, les fonctions de la variable com-
plexe z → sin z et z → cos z ne sont pas bornées. En effet, pour a ∈ R∗+ , on a :
lim | cos ia| = lim | sin ia| = ∞
a→∞ a→∞
ii) La plupart des propriétés des fonctions trigonométriques réelles restent val-
ables dans le cas complexe. Par exemple sin2 z + cos2 z = 1, sin(z1 + z2 ) =
sin z1 cos z2 + cos z1 sin z2 , ...
iii) Les fonctions de la variable complexe z → sin z et z → cos z, sont holomor-
phes sur C tout entier.
9
Definition 2.1. On appelle détermination de ln z le choix d’une valeur de argz
dans un intervalle de longueur 2π, c’est-à-dire a ≤ arg z < a + 2π, a ∈ R.
3. Chemins et lacets
10
Figure 1: Illustration d’un chemin continu joignant deux points A et B
11
Figure 3: Illustration d’un lacet simple
Exemples 3.1.
– Le chemin γ : t ∈ [0, 1] → z0 + t(z1 − z0 ) ∈ C a pour image le segment
[z0 , z1 ] ⊂ C, parcouru de z0 vers z1 . Sa longueur est |z1 − z0 |.
– Pour n ∈ Z∗ , le lacet γn : t ∈ [0, 2π] → eint ∈ C a pour image le cercle
unité parcouru |n| fois, dans le sens trigonométrique lorsque n > 0, dans le sens
R 2π
contraire sinon. La longueur de γn est L(γn ) = 0 |ineint |dt = 2|n|π.
12
Figure 5: Illustration d’un chemin opposé
que φ0 > 0, est déterminée par le paramétrage : γoφ : [c, d] → D. Notons que
φ(c) = a et φ(d) = b. Le chemin γoφ a même image géométrique que γ, et il est
parcouru dans le même sens.
En choisissant pour φ, la bijection affine de [a, b] dans [0, 1], définie par :
Si on prend pour source l’intervalle [0, 1], pour les deux chemins γ1 et γ2 , on
obtient le paramétrage γ1 ∨ γ2 (t) : [0, 2] → D, défini par :
γ1 (t) pour 0 ≤ t ≤ 1
γ1 ∨ γ2 (t) = (8)
γ2 (t − 1) pour 1 ≤ t ≤ 2
13
Figure 6: Juxtaposition de deux chemins.
Dans toute la suite, sauf mention contraire, tous les chemins seront supposés
continus et C 1 par morceaux, c’est-à-dire, il existe une subdivision de l’intervalle
[a, b] : a = a0 < a1 < ... < aN = b, telle que γ|]ak ,ak+1 [ ∈ C 1 (I, D)
14
R
i) On veut évaluer γ
xdz, où γ est le segment d’origine z = 0 et d’extrémité
z = 1 + i. Dans ce cas, on peut choisir le paramétrage du chemin γ : [0, 1] → C,
donné par γ(t) = t + it et la fonction f à intégrer est f : C → C définie par
R1
f (z) = x = Re(z). Alors, γ f (z)dz = γ Re(z)dz = 0 Re(γ(t))γ 0 (t)dt, d’où
R R
R R1 1+i
γ
xdz = 0 (1 + i)tdt = .
2
ii) Soit γr le cercle de rayon r centré en z0 . γr admet la représentation paramétrique:
1
z = z0 + reit , 0 ≤ t ≤ 2π. Calculons γ f (z)dz pour f (z) =
R
.
z − z0
R dz R ireit
2π
On a : γr = it
= 2iπ.
z − z0 0 re
Propriétés 4.1. Soit γ : I = [a, b] → D un chemin. Pour tout f et g continues
sur D, on a :
R R R
i) γ (f + λg)(z)dz = γ f (z)dz + λ γ g(z)dz, pour tout λ ∈ C.
ii) Pour toute reparamétrisation d’un chemin γ définie par une bijection φ, on
R R
a : γ f (z)dz = γoφ f (z)dz.
R R
iii) γ f (z)dz = − γ f (z)dz
R R R
iv) γ1 ∨γ2 f (z)dz = γ1 f (z)dz + γ2 f (z)dz.
v) Soit M = max |f (z)| et soit L(γ) la longueur du chemin γ. Alors
z∈γ(I) R
| γ f (z)dz| ≤ M L(γ).
Démonstration
i) Immédiat.
ii) Supposons que γ : [a, b] → D et φ : [c, d] → [a, b], alors par définition de
l’intégrale de f sur un chemin, on a:
Rd Rd
f (z)dz = c f (γoφ(t))(γoφ)0 (t)dt = c f (γ(φ(t))(γ 0 (φ(t))φ0 (t)dt.
R
γoφ
15
iv) D’après la relation (8), on peut écrire :
R1 R2
f (z)dz = 0 f (γ1 (t))γ10 (t)dt + 1 f (γ2 (t − 1))γ20 (t − 1)dt.
R
γ1 ∨γ2
16
(F oγ(t))0 = F 0 (γ(t))γ 0 (t) = f (γ(t))γ 0 (t).
Rb Rb
Ainsi : γ f (z)dz = a f (γ(t))γ 0 (t)dt = a (F oγ(t))0 dt = F (γ(b)) − F (γ(a))
R
Exemple 4.2. Soit à calculer γ (3z 2 + 2z)dz où γ est la portion d’ellipse
R
i
x2 + 4y 2 = 1 qui relie z0 = 1 à z1 = . Pour évaluer cette intégrale, on
2
remarque qu’une primitive de 3z 2 + 2z est z 3 + z 2 et donc
i/2 i
(3z 2 + 2z)dz = [z 3 + z 2 ]1 = −3 − .
R
γ 8
On notera qu’on n’a pas eu besoin de paramétrer le chemin reliant les points
z0 = 1 et z1 .
On aussi une réciproque de la proposition 4.4 sous la condition de considérer un
domaine étoilé.
17
Figure 7: Illustration de deux chemins joignant z0 et z
5. Théorème de Cauchy
18
Figure 9: Illustration d’un domaine simplement connexe
19
H RR ∂Q ∂P
par morceaux, on a la formule : Γ
P dx + Qdy = D
− dx dy
∂x ∂y
Démonstration du théorème de Cauchy
R R R
En vertu de la relation γ f (z)dz = γ P dx − Qdy + i γ Qdx + P dy, il suffira
R R
de montrer que les intégrales γ P dx − Qdy, et γ Qdx + P dy sont nulles. Soit
D l’intérieur du lacet γ. Les fonctions P (x, y) et Q(x, y) possèdent des dérivées
partielles continues dans D, puisque la fonction f (z) est holomorphe. Les condi-
tions sont remplies pour appliquer la formule deGreen-Riemann aux intégrales
R RR ∂Q ∂P
précédentes. On a donc : γ P dx − Qdy = D − − dx dy
∂x
∂y
R RR ∂P ∂Q
γ
Qdx + P dy = D − dx dy.
∂x ∂y
D’après les conditions de Cauchy-Riemann (6), les intégrales doubles sont iden-
tiquement nulles.
Exemple 5.2. Soit γr le cercle de rayon r centré en z0 . On a déjà vu que :
R dz 1
γr z − z
= 2iπ. Ceci montre que la fonction f (z) = n’est pas holomor-
0 z − z0
phe dans le disque de rayon r centré en z0 .
20
Figure 10: Orientation des contours d’un domaine multiplement connexe
21
Figure 11: Orientation des contours d’un domaine multiplement connexe
22
Figure 13: Allure du domaine ∆
Theorem 6.1. Soit f (z) une fonction holomorphe dans un domaine D. Soit
Γ un chemin fermé contenu dans D et soit ∆ le domaine simplement connexe
ayant pour frontière Γ.
Alors, pour tout a ∈ ∆, on a la formule intégrale de Cauchy :
Z
1 f (z)
f (a) = dz (10)
2πi z−a
Γ
23
On remarque que le terme de gauche de cette égalité ne dépend pas de r. Ma-
jorons le second membre de (11). En effet :
1 R f (z) − f (a) 1 R f (z) − f (a) 1
dz ≤ |dz| ≤ max |f (z)−f (a)|L(γr ).
2πi γ + z−a 2π γ + z−a 2πr γr
r r
Remarquons que γr peut être paramétré par γr (t) = a + reit , t ∈ [0, 2π]. Ainsi
R 2π
la longueur de γr est L(γr ) = 0 |γr0 (t)|dt = 2πr.
1 R f (z) − f (a)
Par conséquent dz ≤ max |f (z) − f (a)|.
2πi γ + z−a γr
r
Par ailleurs la fonction f (z) est continue dans le domaine ∆, on peut donc écrire:
∀ > 0, ∃δ > 0, tel que |f (z) − f (a)| < , pour tout z satisfaisant |z − a| < δ.
Il s’ensuit que le second membre de l’égalité (11) peut être rendu aussi petit
que l’on veut par un choix convenable de r. Or le terme de gauche de (11) est
indépendant de r, donc cette différence est nulle. CQFD
Corollaire 6.1. Si en particulier Γ est le cercle |z − a| = R, alors en posant
z − a = Reiθ , il vient :
1 2π
f (a + Reiθ )dθ.
R
f (a) =
2π 0
Cette formule s’appelle formule de la valeur moyenne. Enonçons ce résultat sous
forme d’un théorème.
Theorem 6.2. Si une fonction f (z) est continue dans un disque fermé et holo-
morphe en son intérieur, elle prend au centre de ce disque une valeur égale à la
moyenne de ses valeurs frontières.
Nous allons prouver un théorème qui affirme l’existence des dérivées de tout
ordre d’une fonction holomorphe.
Theorem 6.3. Si une fonction f (z) est continue dans un domaine D, holo-
24
morphe à l’intérieur de ce domaine, elle admet des dérivées de tout ordre en
tout point intérieur de D et de plus on a :
Z
(n) n! f (z)dz
f (a) = (12)
2πi (z − a)n+1
Γ
25
R
posons que γ
f (z)dz = 0 pour toute courbe fermée et simple γ dans D. Alors
f est holomorphe dans D.
Definition 6.5. Une fonction f est dite analytique dans un domaine D, si elle
est développable en série entière en tout point de D. Autrement :
∀z0 ∈ D, ∃r > 0, D(z0 , r) ⊂ D, et il existe une suite de complexes (an )n∈N ∈
∞
an (z − z0 )n , ∀z ∈ D(z0 , r).
P
C tel que f (z) =
n=0
Exemple 6.3. La fonction f (z) = ez est analytique dans C. En effet pour tout
∞ ez0
z0 ∈ C, on a ez = ez−z0 +z0 = ez0 ez−z0 = (z − z0 )n , ∀z ∈ C
P
n=0 n!
Démonstration :
i) Soit f une fonction analytique dans un domaine D, alors ∀z0 ∈ D, il existe r >
26
∞
an (z − z0 )n , ∀z ∈ D(z0 , r) ⊂ D.
P
0 et une suite (an )n∈N ∈ C tel que f (z) =
n=0
Il est évident que f est holomorphe en tout z0 ∈ D, et de plus on a :
∞
∀z ∈ D(z0 , r), f 0 (z) = nan (z − z0 )n−1 .
P
n=1
ii) Inversement supposons que f est holomorphe dans D, et montrons qu’elle
est analytique dans D.
Soit z0 ∈ D, et soit r > 0 tel que le disque fermé D(z0 , r) soit contenu dans D.
Notons Γ le cercle |z − z0 | = r. De la formule intégrale de Cauchy il vient :
I
1 f (w)
f (z) = dw (13)
2πi w−z
Γ
pour |z − z0 | < r.
Or pour tout w ∈ Γ et |z − z0 | < r on a :
∞ n
1 1 1 1 1 X z − z0
= = =
w−z w − z0 − (z − z0 ) w − z0 1 − z − z0 w − z0 n=0 w − z0
w − z0
(14)
z − z0 z − z0
car = < 1.
w − z0 r
De plus la dernière série est normalement (et donc uniformément) convergente
sur le cercle Γ, en effet
n
(z − z0 )n 1 (z − z0 )n 1 z − z0
= =
(w − z0 )n+1 w − z0 (w − z0)n r r
P z − z0 n z − z0
et la série géométrique est convergente puisque < 1.
n≥0 r r
En injectant la relation (14) dans (13) et en tenant compte le fait que l’on peut
H P
intervertir les signe et grâce à la convergence uniforme, on trouve pour
|z − z0 | < r,
1 H P∞ (z − z0 )n P∞ (z − z )n H
0 f (w)
f (z) = f (w) n+1
= dw
2πi Γ n=0 (w − z 0 ) n=0 2πi Γ (w − z0 )n+1
∞
an (z − z0 )n , où
P
=
n=0
I
1 f (w)
an = dw (15)
2πi (w − z0 )n+1
Γ
27
6.2.3. Inégalités de Cauchy
Proposition 6.8. Si f est holomorphe dans un disque |z − z0 | < R de module
borné sur le cercle γr : |z − z0 | = r < R, alors les coefficients an de sa série de
Taylor en z − z0 satisfont aux inégalités de Cauchy :
M
|an | ≤ , où M = sup |f (z)| (16)
rn z∈γr
28
1
s’annule pas. Alors la fonction f (z) = est holomorphe sur C et tend vers
P (z)
0 à l’infini. Elle est donc bornée et par suite constante d’après le théorème de
Liouville. Cela implique que P est constant. D’où la contradiction.
Remarque 6.3. On en déduit du théorème de D’Alembert-Gauss, que tout
polynôme P (z) = a0 + a1 z + a2 z 2 + ... + an z n , de degré n ≥ 1 possède n racines
complexes, où chaque racine est comptée avec son ordre de multiplicité. Notons
α1 , ..., αn ces racines complexes, alors P (z) se factorise comme :
P (z) = an (z − α1 )(z − α2 )....(z − αn ).
29
7. Séries de Laurent
Definition 7.3. La série de Laurent est dite convergente si ses parties princi-
pale et analytique sont convergentes.
30
Figure 14: Illustration d’une couronne C(z0 , r1 , r2 )
31
n
P z − z0 z − z0
et converge puisque < 1.
n≥0 r1 r1
Ainsi, d’après les théorèmes sur les séries de fonctions, on obtient :
1 R f (w)dw ∞ (z − z )n H f (w)
P 0
= dw.
2πi γ + w − z0 n=0 2πi γ1 (w − z0 )n+1
1
De même pour le deuxième terme, comme r2 = |w − z0 | < |z − z0 |, on trouve :
1 R f (w)dw ∞ (z − z )−n H f (w)
P 0
− = −n+1
dw.
2πi γ + w − z0 n=1 2πi γ2 (w − z0 )
2
Par conséquent et en faisant la somme, on aboutit au résultat demandé.
Remarque 7.3.
i) Les coefficients an de la série de Laurent obtenue dépendent seulement de
f (z), donc ils sont uniques.
ii) On peut écrire le développement de Laurent sous la forme :
∞ bn ∞
an (z − z0 )n , avec
P P
f (z) = n
+
n=1 (z − z0 ) n=0
1 R f (z)dz
an = , n = 0, 1, 2, ...,
2πi γ (z − z0 )n+1
1 R f (z)dz
bn = , n = 1, 2, ...,
2πi γ (z − z0 )−n+1
où γ est un contour fermé entourant z0 situé dans la couronne.
iii) La série de Laurent peut être obtenue sans calculer les coefficients an par
la formule donnée dans le théorème ci-dessus. En effet on utilise souvent un
développement en séries entières.
2z + 1
Exemple 7.1. Développons en série de Laurent la fonction f (z) =
(z + 2)(z − 1)
dans la couronne 1 < |z| < 2. On remarque que f (z) peut être présentée par
une somme de fractions élémentaires :
1 1
f (z) = + . On transforme cette relation de la manière suivante :
z+2 z−1
1 1 1 1 1
f (z) = + = − .
z+2 z−1 21+ z 1−z
2
En utilisant la formule de la somme d’une série géométrique, on obtient :
1 ∞ z n
z
(−1)n
P
z = 2
car
2
< 1.
1+ n=0
2 n
1 1 1 1 P ∞ 1
D’autre part : = = , cette série converge pour
1−z z 1 z n=0 z
1−
z
1
| | < 1, c’est-à-dire |z| > 1.
z
32
En portant les développements précédents
n dans f (z), on obtient :
2z + 1 ∞ 1 ∞ zn
(−1)n n+1 pour 1 < |z| < 2. Donc
P P
f (z) = = +
(z + 2)(z − 1) n=1 z n=0 2
1 si n ≤ −1
∞
an z n , avec : an =
P
f (z) =
n=−∞ 1
si n ≥ 0
2n+1
Definition 8.2. Un point z0 est appelé point singulier isolé de f , s’il existe un
voisinage ouvert U de z0 tel que f soit holomorphe sur U − {z0 }. Dans le cas
contraire il est non isolé.
A(z)
Exemple 8.1. Les fractions rationnelles avec A(z) et B(z) des fonctions
B(z)
polynomiales, définies sur C, sont des fonctions méromorphes.
1
Exemple 8.2. La fonction f (z) = possède des singularités en z0 = 0
1
sin
z
1
et zk = , k ∈ Z. Les singularités zk , k 6= 0, sont isolées. Par contre le point
kπ
1
z0 est une singularité non isolée. En effet, ∀δ > 0, ∃k ∈ N, < δ, i.e. le disque
kπ
D(0, δ) contient une autre singularité zk 6= z0 .
Definition 8.4. Un point z0 est appelé une singularité apparente de f si lim f (z)
z→z0
existe.
33
Une singularité apparente prend aussi les noms de fausse singularité , singularité
éliminable, illusoire, effaçable ou superficielle.
Exemple 8.3. Un point z = 0 est une singularité apparente de la fonction
sin z sin z ez − 1 cos z − 1
car lim = 1. Il en est de même pour les fonctions , .
z z→0 z z z2
Remarque 8.1. Si le point z0 est une singularité apparente de f , alors on peut
prolonger par continuité f en ce point.
On peut montrer en fait la proposition suivante :
8.3. Pôles
2z − 1
Exemple 8.4. La fonctionf (z) = a un pôle double en z = −1
(z + 1)2 (z − 2)
et un pôle simple en z = 2.
Une singularité qui n’est ni un pôle, ni une singularité apparente est appelée
singularité essentielle.
1
Exemple 8.5. La fonction f (z) = exp a une singularité essentielle en
z
z = 0.
Soit z0 un point singulier de f une fonction holomorphe au voisinage d’un point
z0 . On veut étudier quel type de comportement peut avoir f au voisinage de z0 .
D’après le théorème de Laurent, f admet un développement en série de Laurent
∞
an (z − z0 )n .
P
sur la couronne r1 < |z − z0 | < r2 de type
n=−∞
Trois cas peuvent alors se présenter :
i) an = 0 pour tout n < 0, f est alors holomorphe en z0 , qui est donc une
singularité apparente.
34
ii) Si an = 0 pour tout n < −m < 0, alors z0 est un pôle d’ordre m. En effet,
la fonction f s’écrit au voisinage de z0 sous la forme :
am am−1 a1
f (z) = m
+ m−1
+ ... + + f2 (z), avec f2 holomorphe
(z − z0 ) (z − z0 ) (z − z0 )
au voisinage de z0 . Il vient donc que lim (z − z0 )m f (z) = am 6= 0.
z→z0
Ce cas est le plus fréquent, on le rencontre par exemple quand f est une fraction
rationnelle ou, plus généralement, quotient de deux fonctions holomorphes.
iii) Il existe une infinité d’entiers négatifs n tels que an 6= 0, dans ce cas z0 est
une singularité essentielle pour f.
1
Exemple 8.6. Soit f (z) = exp . En effet, on sait que :
z
∞ z n ∞ 1 1
ez =
P P
, donc f (z) = n
. z0 = 0 est donc une singularité essentielle.
n=0 n! n=0 n! z
35
En particulier, si z0 est un pôle simple de f , on a :
Res(f, z0 ) = lim (z − z0 )f (z).
z→z0
Theorem 9.4. Soit f une fonction holomorphe à l’intérieur d’une courbe fermée
simple Γ et sur Γ, sauf en un nombre fini de singularités z1 , ..., zn intérieures à
H n
P
Γ, alors f (z)dz = 2πi Res(f, zk )
Γ k=1
36
Figure 15: Configuration des différents pôles
37
M
1, |f (z)| ≤ , pour z = Reit , alors
Rk R
lim f (z)dz = 0.
R→+∞ Γ
R
R R M M
Démonstration : On a : f (z)dz ≤ |f (z)| |dz| ≤ k
L(ΓR ) = k πR.
ΓR ΓR R R
Pour rappel L(ΓR ) = πR est la longueur de ΓR .
R Mπ
D’où lim f (z)dz ≤ k−1 = 0, car k > 1.
R→+∞ Γ
R
R
38
Figure 16: Secteur centré en z0 d’ouverture α = θ2 − θ1 .
Theorem 9.9. Soit f une fonction holomorphe dans le demi plan Imz > 0
sauf en un nombre fini de points singuliers isolés z1 , ..., zn .
M
Supposons que ∃M > 0, ∃k > 1, |f (z)| ≤ k , pour z = Reit , et R assez grand,
R
39
Figure 17: Illustration du contour CR , avec les singularités (purement complexes) de f ap-
partenant au plan supérieur.
alors
+∞
R n
P
f (x)dx = 2πi Res(f, zk )
−∞ k=1
40
Figure 18: Illustration du contour CR , avec les singularités (purement complexes) de f ap-
partenant au plan supérieur.
41
En décomposant l’intégrale en ses quatre parties principales que l’on notera Ii
avec I1 l’intégrale le long du segment x2 + iy, I2 le long du segment x + iy1 et
I3 symétrique à I1 . I4 représente par passage à la limite, l’intégrale réelle que
l’on souhaite calculer. On montre que, à la limite, l’intégrale le long des trois
segments I1 , I2 , I3 de la fonction est nulle ce qui termine la démonstration.
On peut, en effet, majorer les différentes parties comme suit :
Ry
|I1 | ≤ 0 1 |f (x2 + iy)|e−ay dy. En utilisant l’hypothèse, on a cependant :
|f (x2 + iy)| ≤ |x2M M
+iy| ≤ x2 . Par conséquent,
y
|I1 | ≤ xM2 0 1 e−ay dy = axM
(1 − e−ay1 ) ≤ M
R
2 ax2 . La limite quand R → ∞
de cette intégrale vaut zéro puisque a > 0 et x2 ≥ R. L’argument développé
ci-dessus est valable pour I3 .
R x2
Concernant I2 , on a : |I2 | ≤ −x1
|f (x + iy1 )|e−ay1 dx ≤ M −ay1
y1 e (x2 + x1 ).
La limite quand R → ∞ est nulle puisque y1 ≥ R. Ceci achève la démonstration.
+∞
R ebix dx
Example 9.4. Calculons l’intégrale suivante : I = a2 +x2 (a, b > 0).
−∞
La fonction f (z) = (a2 + z 2 )−1 a un seul pôle dans le plan supérieur, à savoir
z1 = ia. Le résidu en ce point est :
ibz
e−ab
Res f (z)eibz , ia = lim (z − ia) a2e+z2 =
z→ia 2ai .
e−ab π
En appliquant la formule (19), on obtient : I = 2πi · 2ai = a exp(−ab).
C. Combinaison des deux cas précédents dans le cas où f a des sin-
gularités sur l’axe des réels
Soit x1 < ... < xn les points singuliers de f sur l’axe des réels. On suppose
que les xi sont des pôles simples. Dans ce cas, il convient de modifier le chemin
d’intégration afin de contourner les points xi (voir figure 19). Soit R > 0 assez
grand, tel que le demi-disque de centre 0 et de rayon R contient toutes les sin-
gularités à partie imaginaire strictement positive. Soient γ,j le demi-cercle de
centre xj et de rayon . D’après le théorème des résidus appliqué à f (z)eiaz et
au lacet Γ = γR ∨ [−R, x1 − ] ∨nj=1 γ,j ∨n−1
j=1 [xj + , xj+1 − ] ∨ [xn + , R], on a :
x1R− n n−1
f (z)eiaz dz + f (x)eiax dx+ f (z)eiaz dz + f (x)eiax dx
R P R P R
γR −R j=1 γ,j j=1 [xj +,xj+1 −]
RR
f (x)eiax dx = 2iπ Res(f (z)eiaz , zk ).
P
+
xn + Im(zk )>0
42
f (z)eiaz dz = −iπRes(f (z)eiaz , xj )
R
Le lemme 4 de Jordan nous donne : lim
→0 γ
,j
f (z)eiaz dz = 0, d’où :
R
et le lemme de Jordan 3, nous donne lim
R→∞ γ
R
x1R− n−1 R −
P xj+1 RR R∞
lim f (x)eiax dx+ f (x)eiax dx+ f (x)eiax dx = f (x)eiax dx
R→∞, →0 −R j=1 xj + xn + −∞
n
Res(f (z)eiaz , zk ) + iπ Res(f (z)eiaz , xj )
P P
= 2iπ
Im(zk )>0 j=1
R∞ sin x
Example 9.5. Soit à calculer l’intégrale I = dx.
! 0 x
1 R∞ sin x R∞ eix eiz
1 1 π
I= dx = Im dx = Im iπRes( , 0) = .
2 −∞ x 2 −∞ x 2 z 2
D. Intégrale de fractions rationnelles de fonctions trigonométriques.
Soit R(sin t, cos t) une fraction rationnelle n’ayant pas de pôles sur le cercle
2π
R(sin t, cos t)dt. Posons eit = z, lorsque
R
unité.Considèrons l’intégrale I =
0
1
t croit de 0 a 2π, z décrit le cercle unité. Du fait que z = , il vient que
z
1 1 1 1
sin t = z− et cos t = z+ .
2i z 2 z
R 1 1 1 1 1 R
Donc I = R z− , z+ dz = F (z)dz.
|z|=1 iz 2i z 2 z |z|=1
Notons zk , k = 1, ..., n, les pôles de F intérieurs à |z| = 1.
Pn
D’après le théorème des résidus, on a : I = 2πi Res(F, zk ).
k=1
2π dt
où a désigne un réel > 1. En posant eit = z
R
Exemple 9.6. Soit I =
0 a + sin t
et en remplaçant sin t par son expression,
on obtient
:
P 2
I = 2πi Res , zk .
|zk |<1 z 2 + 2iaz − 1
√
Le seul pôle z0 contenu dans le disque unité est z0 = −ia + i a2 − 1. Son résidu
1 1 2π
est = √ , d’où I = √ .
z0 + ia 2
i a −1 a2 − 1
E. Intégrales faisant appel à des fonctions multiformes
Le principe de la méthode est identique à celui des intégrales précédentes,
à ceci près que les intégrants multiformes doivent être uniformisés au moyen
d’une coupure adéquate. Les contours d’intégration ne pouvant pas traverser
ces coupures, l’intégrant sera déterminé de manière univoque par une de ses
déterminations le long de ces contours.
R∞ f (x)
Type I: Considérons les intégrales de la forme I = α
dx, 0 < α < 1 où f
0 x
43
Figure 19: Illustration du contour γR , avec des singularités purement complexes de f appar-
tenant au plan supérieur et des pôles simples réels.
est holomorphe sauf en un nombre fini de points qui ne sont pas sur le demi-axe
réel x ≥ 0.
1
Supposons que f décroı̂t plus vite à l’infini que , ce qui assure la convergence
x2
de l’intégrale en question.
f (z)
Posons F (z) = α , définie dans le domaine D constitué par le plan privé
z
du demi-axe réel ≥ 0. Il convient de préciser la détermination choisie pour
z α dans D. On choisira la détermination de l’argument de z comprise entre
0 et 2π. On considère le chemin fermé avec une coupure aur l’axe positif :
ΓR, = γR ∨ [R, ] ∨ γ ∨ [, R], où l’on parcourt successivement l’axe réel de > 0
à R > 0, puis le cercle γR , dans le sens direct, puis l’axe réel de R à , et enfin le
44
R f (z)
cercle γ dans le sens indirect (voir figure 20). L’intégrale α
dz est égale
ΓR, z
à la somme des résidus des pôles de F (z) contenus dans D, si R a été choisi
assez grand et assez petit. On a :
R f (z) R f (z) R f (z) RR f (x)
α
dz = α
dz + α
dz + (1 − e−2iπα ) α
dx
ΓR, z γR z γ z x
car, lorsque l’argument de z est égal à 2πi, on a z = e−2iπα |z|α .
D’après les lemmes de Jordan, les intégrales le long de γR et γ tendent vers 0
quand R tend vers ∞ et quand tend vers 0. Ceci vient du fait que zF (z) tend
vers 0 quand |z| tend vers ∞ ou quand z tend vers 0. Par passage à la limite,
on obtient :
f (z)
(1 − e−2iπα )I = 2πi
P
Res , zk .
zk ∈D zα
eiαπ
P f (z)
Il vient la relation I = Res , z k .
sin(απ) zk ∈D zα
R∞ dx
Exemple 9.7. Soit à calculer I = α (1 + x2 )
, où 0 < α < 1.
0 x
1
Les pôles de F (z) = α situés dans le domaine D = C − {0} sont ±i et
z (1 + z 2 )
1 −1
sont simples, alors : Res(F (z), i) = α+1 et Res(F (z), −i) = −(α+1) .
2i 2i
Notons que i = eiπ/2 , il vient Res(F (z), i) + Res(F (z), −i) = i sin ((α + 1)π/2).
π
Finalement on arrive à la valeur I = π.
2 sin (1 − α)
2
R∞
Type II: f (x) ln xdx, où f est une fraction rationnelle n’ayant pas de pôles
0
1
sur le demi-axe x ≥ 0. On suppose que f décroı̂t plus vite à l’infini que ,
x
c-à-d. lim xf (x) = 0. On a déjà vu que ln z est multiforme à une infinité de
x→∞
déterminations. On utilise le même contour que dans le cas précédent et on ap-
plique le théorème des résidus tout en tenant compte du fait que l’argument de z
vaut 0 sur le bord supérieur de la coupure et 2π sur le bord inférieur de celle-ci.
Pour des raisons pratiques, on va intégrer f (z)(ln z)2 au lieu de f (z) ln z. On
obtient :
R
f (z)(ln z)2 dz = f (z)(ln z)2 dz + f (x)(ln x + 2πi)2 dx
R R
ΓR, γR R
RR
f (z)(ln z)2 dz + f (x)(ln x)2 dx = 2πi Res f (z)(ln z)2 , zk .
R P
+
γ zk ∈D
45
Pour les mêmes raisons que pour le cas précédent, on a :
f (z)(ln z)2 dz = lim f (z)(ln z)2 dz = 0.
R R
lim
R→∞ γ →0 γ
R
Si f (x) est une fraction rationnelle réelle, alors en identifiant les parties réelle
et imaginaire, on obtient les deux relations : !
R∞ 1 P 2
f (x) ln xdx = − Re Res f (z)(ln z) , zk
0 2 zk ∈D
!
R∞ 1 P 2
f (x)dx = − Im Res f (z)(ln z) , zk .
0 2π zk ∈D
R∞ ln xdx
Exemple 9.8. On veut calculer I = 2
.
0 (1 + x)
(ln z)2 (ln z)2
La fonction 2
a un pôle double en z = −1, d’où Res( , −1) =
(1 + z) (1 + z)2
1
lim ((ln z)2 )0 = −2iπ. Ainsi I = − Re(−2iπ) = 0. On en déduit aussi que
z→−1 2
R∞ 1
f (x)dx = − Im(−2iπ) = 1. Un résultat évident par ailleurs.
0 2π
46