Examen Clinique Et Sémiologie L'essentiel 2017
Examen Clinique Et Sémiologie L'essentiel 2017
Examen Clinique Et Sémiologie L'essentiel 2017
com/
Examen clinique
et sémiologie :
l’essentiel
ELSEVIER
Elsevier Masson SAS, 65, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex,
France
ISBN : 978-2-294-75393-0
e-ISBN : 978-2-294-75815-7
Les indications et posologies de tous les médicaments cités dans ce livre ont été
recommandées dans la littérature médicale et concordent avec la pratique de la
communauté médicale. Elles peuvent, dans certains cas particuliers, différer des
normes définies par les procédures d’AMM. De plus, les protocoles thérapeutiques
pouvant évoluer dans le temps, il est recommandé au lecteur de se référer en cas de
besoin aux notices des médicaments, aux publications les concernant et à l’Agence du
médicament. L’auteur et l’éditeur ne sauraient être tenus pour responsables des
prescriptions de chaque médecin.
Examen clinique
et sémiologie :
l’essentiel
Nicholas J. Talley
MD (NSW), PhD (Syd.), MMedSci (Épi. clin.) (Newc.), FAHMS, FRACP, FAFPHM,
FRCP (Lond.), FRCP (Edim.), FACP, FACG, AGAF
Laureate Professor of Medicine, faculté de santé et de médecine
et Pro Vice-Chancellor (Recherche globale), université de Newcastle,
Australie
Senior Staff Specialist, hôpital John-Hunter, Newcastle, Australie
Professor of Medicine et Professor of Epidemiology
et Joint Supplemental Consultant Gastroenterology and Health
Sciences Research,
Mayo Clinic, Rochester, Minnesota, États-Unis
Simon O’Connor
FRACP, DDU, FCSANZ
Cardiologiste, hôpital de Canberra, Clinical Senior Lecturer,
faculté de médecine de l’université nationale australienne, Canberra,
Australie
Révision française :
Olivier Allain
Médecin généraliste,
France
Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la menace que
DANGER représente pour l’avenir de l’écrit, tout particulièrement
dans le domaine universitaire, le développement massif
du « photo-copillage ». Cette pratique qui s’est généralisée,
notamment dans les établissements d’enseignement,
provoque une baisse brutale des achats de livres, au point
que la possibilité même pour les auteurs de créer des
œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est
aujourd’hui menacée. Nous rappelons donc que la
LE reproduction et la vente sans autorisation, ainsi que le recel,
PHOTOCOPILLAGE sont passibles de poursuites. Les demandes d’autorisation
TUE LE LIVRE de photocopier doivent être adressées à l’éditeur ou au
Centre français d’exploitation du droit de copie : 20, rue
des Grands-Augustins, 75006 Paris. Tél. 01 44 07 47 70.
www.elsevier-masson.fr
VII
VIII Avant-propos de l’édition originale
X
Avertissements : les ECOS XI
XII
Relecteurs XIII
CHAPITRE
L’interrogatoire
Utilité de l’anamnèse
Le patient doit être votre priorité. En tant que médecin (ou
étudiant en médecine), vous avez le devoir fondamental de com-
prendre le récit de vos patients, y compris le contexte. Pour
pouvoir aider et guérir, vous devez savoir ce que vos patients ont
1
2 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Rappels :
• Les symptômes sont des sensations subjectives perçues par le
patient, alors que les signes sont des modifications qui peuvent
être démontrées objectivement. Par exemple, la diarrhée est
un symptôme et, si vous prenez le temps d’observer les selles
vous-même, il peut également s’agir d’un signe.
• En pratique clinique, l’anamnèse sert à orienter l’examen
physique vers la bonne partie du corps. Par exemple,
lorsqu’un patient dit qu’il tousse, les systèmes respiratoire
et cardiovasculaire devront être examinés.
• Même si les diagnostics possibles n’apparaissent pas
clairement après l’interrogatoire, la région ou les systèmes
concernés seront en général évidents. Cela vous permettra
d’orienter correctement l’examen et les tests diagnostiques.
Sauf si le patient est très malade, les antécédents médicaux doivent
être recueillis avec soin avant l’examen et le traitement. L’interrogatoire
et l’examen du patient sont aussi, bien sûr, le moyen le moins coû-
teux de poser un diagnostic. En général, une bonne anamnèse repré-
sente 80 % du travail nécessaire pour faire le bon diagnostic.
Abord clinique
Le terme « clinique » vient du mot grec klīnikós, qui signifie
« relatif à un lit ». Le terme « abord clinique » décrit la façon dont
le clinicien entre en contact avec le patient.
• Les médecins occupent une position privilégiée car ils
détiennent des informations confidentielles concernant les
patients et leur famille. En tant que professionnel, vous
devez agir avec honnêteté et intégrité et traiter les patients
comme des personnes, avec respect et dignité.
• Une approche professionnelle rendra l’interrogatoire et
l’examen physique agréables et enrichissants, tant pour vous
que pour le patient.
• L’excellence en matière de relation médecin-patient
s’apprend en observant les méthodes (fructueuses ou non)
employées par les collègues plus expérimentés.
• Après l’examen, expliquez au patient le diagnostic et le
pronostic (l’évolution vraisemblable de la maladie), mais
vos explications ne doivent pas aller au-delà de celles
données par vos supérieurs. Ce moment peut cependant
être l’occasion de répondre aux questions du patient et de
proposer des explications.
4 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
L’interrogatoire
L’entretien médical ne porte pas uniquement sur les problèmes
physiques du patient, mais également sur les aspects psychoso-
ciaux de sa maladie : le corps et l’esprit ne sont pas des entités
séparées.
• Les informations qui vous sont communiquées sont
confidentielles et le dossier médical constitue un document
légal.
• Faites en sorte que le patient se sente en sécurité (par
exemple, en respectant son intimité, en vous présentant
et en établissant un contact visuel approprié) et à l’aise (par
exemple, en vérifiant que le patient se sent à l’aise
physiquement).
• Efforcez-vous d’écouter le patient et d’établir une relation
(écoute active).
• Votre tenue vestimentaire doit être simple et soignée, afin
de gagner la confiance du patient.
• Prenez des notes lorsque vous interrogez le patient. Vous
pourrez faire un compte rendu plus détaillé après
l’interrogatoire et l’examen (il est souvent dicté ou saisi sur
un ordinateur).
• Ce compte rendu doit présenter de façon séquentielle et
précise l’apparition et l’évolution de la ou des maladies du
patient (même si l’ordre n’est pas le même que celui dans
lequel les questions ont été posées).
• Une approche systématique de l’interrogatoire et de la
rédaction des données est la méthode la plus fiable pour
éviter de manquer des informations cruciales (encadré 1.1).
• Le compte rendu doit indiquer clairement si le problème
du patient relève du diagnostic (ce qui ne va pas) ou de la
prise en charge (examens et traitements nécessaires) ou
des deux.
CHAPITRE 1 L’interrogatoire 5
Encadré 1.1
La séquence de l’interrogatoire
Le symptôme (principal) à l’origine de la consultation
Liste des principales plaintes du patient, avec ses propres mots.
Antécédents personnels
Maladies antérieures.
Interventions chirurgicales antérieures (dates et indications).
Traitements antérieurs (médicaments, transfusions).
Allergies médicamenteuses.
Préservation de la santé (prévention des maladies).
Antécédents gynéco-obstétricaux pour les femmes.
Mode de vie
Profession, éducation, lieu de naissance.
Situation matrimoniale, soutien social, conditions de vie.
Tabagisme et consommation d’alcool.
Consommation d’antalgiques.
Voyages à l’étranger (où et quand).
Antécédents sexuels et toxicomanie (le cas échéant).
Antécédents familiaux
Maladies chez les parents au premier degré.
(a)
(b)
QUESTIONS D’INTRODUCTION
Présentez-vous. Il est important de vous adresser au patient avec
respect et d’utiliser son nom et son titre. En général, il suffit
d’indiquer au patient que vous êtes étudiant en médecine.
CHAPITRE 1 L’interrogatoire 7
Traitement actuel
• Demandez au patient s’il prend actuellement des
médicaments ou s’il utilise des patchs transdermiques.
Essayez de connaître les noms et doses de chaque
médicament, ainsi que le motif du traitement.
• Demandez toujours aux femmes si elles prennent la pilule
car beaucoup de femmes sous contraception orale ne la
considèrent pas comme un médicament.
• N’oubliez pas que le patient peut penser que les
médicaments vendus sans ordonnance ne sont pas
importants ; interrogez-le précisément à ce sujet.
• Demandez-lui aussi s’il suit des thérapies alternatives avec
des compléments vitaminiques ou minéraux par exemple.
• Les médicaments peuvent donner une indication sur des
problèmes médicaux non identifiés (par exemple, un
patient qui prend de la glucosamine souffre probablement
d’arthrose).
ANTÉCÉDENTS PERSONNELS
Recherchez systématiquement les aspects des antécédents du
patient qui n’ont pas encore été évoqués.
Maladies et interventions chirurgicales antérieures
• Demandez au patient s’il a déjà eu des maladies graves, s’il
a déjà été opéré ou hospitalisé. Si oui, établissez à quel âge
sont survenus ces événements, les indications des
interventions chirurgicales et les maladies graves survenues
pendant l’enfance qui ont perturbé la scolarité.
• Les patients ne donnent pas toujours des informations
correctes sur leurs diagnostics antérieurs. Des questions sur
la manière dont le diagnostic a été posé peuvent être
nécessaires pour clarifier les choses.
• De multiples accidents ou maladies graves peuvent
suggérer la présence d’un problème sous-jacent. Par
exemple, un abus d’alcool ou de drogues peut être la
cause d’accidents de la circulation ou de traumatismes
crâniens répétés. Les patients âgés peuvent faire de
multiples chutes en raison d’une maladie neurologique
ou osseuse.
12 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Traitements antérieurs
• Certains médicaments ou traitements pris par le passé
peuvent toujours avoir une importance, notamment :
– les corticoïdes ;
– les contraceptifs oraux ;
– les antihypertenseurs ;
– les transfusions sanguines ;
– les chimiothérapies ou radiothérapies anticancéreuses.
Allergies médicamenteuses
• Notez tous les effets indésirables survenus par le passé.
• Demandez le cas échéant en quoi consistait la réaction
allergique. Il arrive souvent que les patients confondent une
allergie avec les effets indésirables d’un médicament (par
exemple des nausées survenant après l’administration d’un
narcotique sont un effet indésirable et pas une allergie),
mais ces réactions doivent quand même être documentées.
Médecine préventive
• Interrogez le patient au sujet de son statut vaccinal et des
vaccinations récentes.
• Obtenez des détails sur les tests de dépistage réalisés,
comme les frottis cervico-vaginaux, les mammographies,
les radiographies thoraciques, les recherches de sang
occulte dans les selles ou les coloscopies.
Antécédents gynéco-obstétricaux
• Ces informations sont particulièrement importantes pour
les femmes souffrant de douleurs abdominales, chez qui on
suspecte une maladie endocrinienne ou en cas de
symptômes génito-urinaires.
• Demandez à la patiente à quel âge elle a eu ses premières
règles, si ses cycles menstruels sont réguliers et si elle est
ménopausée.
• Notez la date des dernières règles.
• Si la patiente est en âge de procréer, demandez-lui s’il est
possible qu’elle soit enceinte, car cela pourrait exclure la
réalisation de certaines investigations (par exemple celles
impliquant des rayons X) et la prise de certains
médicaments.
CHAPITRE 1 L’interrogatoire 13
MODE DE VIE
Le mode de vie englobe la situation économique, sociale, fami-
liale et professionnelle du patient. Les facteurs sociaux ont une
influence sur l’évolution de la maladie et/ou peuvent contribuer
à l’apparition d’une maladie.
Tabagisme
• Un patient peut se déclarer non-fumeur s’il a arrêté de
fumer le matin même. Vous devez donc lui demander :
– s’il a déjà fumé ;
– si oui, combien de cigarettes (ou de cigares ou de
pipes) fumait-il par jour et pendant combien d’années ;
cette information est souvent exprimée en paquets-
années : si on considère qu’un paquet de cigarettes
standard comporte 20 cigarettes, alors 20 cigarettes
par jour pendant 1 an = 1 paquet-année et 30 cigarettes
par jour pendant 20 ans = 30 paquets-années ;
– s’il utilise des cigarettes électroniques.
• Le tabagisme est un facteur de risque de maladie vasculaire,
de pneumopathie chronique et de cancer. Ce comportement
peut également être nocif pour le fœtus. Les risques associés
aux cigarettes électroniques ne sont pas clairement établis.
Consommation d’alcool
• En France, on établit une consommation excessive chez la
femme à 2 verres standards par jour et chez l’homme à
3 verres standards par jour.
Consommation d’antalgiques
• Si le patient n’a pas déjà fourni spontanément des
informations sur sa consommation d’antalgiques,
interrogez-le sur ces médicaments.
• L’aspirine et les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens
(AINS), mais pas le paracétamol, peuvent provoquer :
– des ulcères gastroduodénaux ;
– des hémorragies gastro-intestinales (moins avec les
inhibiteurs sélectifs de la COX-2 qu’avec les AINS
traditionnels) ;
CHAPITRE 1 L’interrogatoire 15
– de l’asthme ;
– une maladie rénale.
• La plupart des AINS (mais pas l’aspirine) augmentent le
risque d’infarctus du myocarde.
• Les opioïdes sont fréquemment prescrits contre la douleur
et peuvent entraîner une constipation.
Voyages à l’étranger
• En cas de possibilité de maladie infectieuse, demandez au
patient :
– s’il s’est récemment rendu à l’étranger, et si oui à quel
endroit ;
– quelles étaient ses conditions de vie pendant son
séjour ;
– s’il a pris un traitement prophylactique contre certaines
maladies comme le paludisme ;
– s’il a été vacciné contre l’hépatite (A et B), la rage,
la fièvre typhoïde, etc.
• Les personnes qui sont nées ou ont vécu pendant longtemps
à l’étranger peuvent avoir contracté des maladies comme la
tuberculose.
Remarque : Il arrive souvent que les parents migrants d’enfants
nés en France ne réalisent pas que leurs enfants ont besoin d’être
vaccinés lorsqu’ils vont dans leur pays d’origine.
ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX
De nombreuses maladies sont familiales. Il est utile d’interroger
le patient sur ses antécédents familiaux de cardiopathie,
d’accident vasculaire cérébral, de diabète, d’alcoolisme ou de
tendances hémorragiques – par exemple :
• une cardiopathie ischémique précoce chez les parents est un
facteur de risque majeur de cette maladie chez les enfants ;
• différents cancers, comme ceux du sein et du côlon, sont
plus fréquents dans certaines familles ;
CHAPITRE 1 L’interrogatoire 17
Conclusion de l’entretien
• Demandez toujours : « Est-ce qu’il y a autre chose qui ne va pas ? »
Vous serez parfois surpris des nouvelles informations obtenues.
• Rappelez-vous qu’en tant qu’étudiant, vous avez peut-être
plus de temps — et, pendant un examen, plus de
motivation — que n’importe qui pour mener un
interrogatoire détaillé et il est possible que vous découvriez
de nouvelles informations. Indiquez au patient qu’il est
important d’ajouter ces informations à l’anamnèse
documentée et assurez-vous que le chef de clinique ou le
professeur en est informé.
• Demandez au patient s’il a des questions et si des proches
ou des amis devraient participer aux discussions à venir
concernant vos recommandations.
• Expliquez les étapes suivantes après avoir formulé vos
recommandations.
• Si vos recommandations sont rejetées à plusieurs reprises
par vos patients, c’est probablement parce que vous vous
êtes mal exprimé. Envisagez plutôt une carrière dans
l’administration médicale.
18 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Encadré 1.2
La revue des systèmes
Le pictogramme désigne les symptômes associés au diagnostic
possible d’un problème urgent ou dangereux (signal d’alarme).
Questions générales
• Est-ce que vous frissonnez ou transpirez pendant la nuit ou
avez-vous eu de la fièvre ?
• Avez-vous involontairement perdu du poids récemment ?
• Avez-vous constaté des changements au niveau de votre
appétit ?
• Avez-vous constaté des changements au niveau de votre
sommeil ?
• Votre humeur a-t-elle changé ?
Système cardiovasculaire
• Avez-vous ressenti une douleur ou une pression dans la
poitrine ? Si oui, est-ce qu’elle s’est manifestée pendant un
effort physique ? (Angor)
• Êtes-vous essoufflé lorsque vous faites un effort physique ?
(Dyspnée.) Si oui, avec un effort de quelle intensité ? Combien
de marches pouvez-vous monter avant de commencer à être
essoufflé ?
• Avez-vous déjà été réveillé la nuit par un essoufflement
sévère ? (Dyspnée paroxystique nocturne.)
• Pouvez-vous rester allongé sans être essoufflé ? (Orthopnée.)
• Vos chevilles sont-elles gonflées ? (Œdème périphérique.)
Avez-vous des varices ?
• Avez-vous remarqué que votre cœur battait très vite ou de
manière irrégulière ?
• Avez-vous mal aux mollets quand vous marchez ? (Claudication.)
• Avez-vous les mains ou les pieds froids ou bleus ? (Cyanose
périphérique.)
• Avez-vous eu un rhumatisme articulaire aigu, une crise
cardiaque ou de l’hypertension artérielle ?
• Interrogez également le patient concernant des facteurs de
risque cardiovasculaire spécifiques :
– Votre taux de cholestérol a-t-il été vérifié récemment ? Si
oui, vous a-t-on prescrit un traitement ou non ?
– Vous a-t-on diagnostiqué un diabète ? Si oui, depuis
combien de temps ?
– Est-ce que vous fumez ? Si oui, depuis combien de temps ?
Quelle quantité ?
– Y a-t-il eu des maladies cardiovasculaires dans votre
famille ? Si oui, de qui s’agit-il et à quel âge est apparue la
maladie ?
CHAPITRE 1 L’interrogatoire 19
Encadré 1.2
La revue des systèmes Suite
Système respiratoire
• Êtes-vous essoufflé au repos ?
• Est-ce que vous toussez ?
• Crachez-vous quelque chose quand vous toussez ?
(Toux productive.)
• Avez-vous craché du sang ? (Hémoptysie, carcinome
pulmonaire.)
• Ronflez-vous fort ou vous assoupissez-vous de manière
impromptue pendant la journée ? (Possible apnée obstructive
du sommeil.)
• Avez-vous déjà eu des sifflements respiratoires lorsque vous
êtes essoufflé ? (Bronchospasme.)
• Avez-vous eu des sueurs nocturnes ?
• Avez-vous déjà eu une pneumonie ou la tuberculose ?
• Avez-vous récemment subi une radiographie thoracique ?
Système gastro-intestinal
• Votre langue a-t-elle été douloureuse ou avez-vous eu des
ulcères de la bouche ?
• Avez-vous des problèmes d’indigestion ? Si oui, qu’est-ce que
vous entendez par « indigestion » ?
• Avez-vous eu des difficultés à avaler ? (Dysphagie : cancer de
l’œsophage.)
• Avez-vous remarqué un changement au niveau de votre appétit
ou de votre poids ? Si oui, de quelle nature est ce changement ?
• Avez-vous ressenti des brûlures dans la poitrine qui remontent
jusqu’au cou ? (Pyrosis.)
• Avez-vous pris des antiacides ou des médicaments contre
l’indigestion vendus sans ordonnance ?
• Avez-vous pris des laxatifs ou des médicaments pour
la diarrhée ?
• Avez-vous ressenti des douleurs ou une gêne au niveau
du ventre ?
• Avez-vous eu des ballonnements ou le ventre gonflé ?
• Avez-vous récemment observé un changement au niveau de
votre transit intestinal ?
• Combien de fois par jour allez-vous à la selle ?
• Avez-vous eu des pertes incontrôlées de selles ou avez-vous
eu des accidents ? (Incontinence fécale.)
• Avez-vous observé du sang dans vos selles ou sur le papier
toilette ? (Hématochézie.)
• Avez-vous vomi du sang ou eu des selles noires ? (Méléna.)
• Prenez-vous des laxatifs ou faites-vous des lavements ?
• Avez-vous déjà eu les yeux ou la peau jaunes ? (Ictère.)
Suite
20 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Encadré 1.2
La revue des systèmes Suite
• Avez-vous remarqué des urines foncées et des selles claires ?
• Avez-vous déjà eu une hépatite, un ulcère gastroduodénal,
une colite ou un cancer colorectal ?
• Quel est votre régime actuel ?
Encadré 1.2
La revue des systèmes Suite
• Avez-vous eu de la fièvre, des tremblements ou des frissons ?
• Avez-vous des difficultés à arrêter le saignement provenant
d’une petite plaie ?
• Avez-vous remarqué une masse sous les bras, dans le cou ou
dans l’aine ? (Lymphadénopathie.)
• Avez-vous eu des caillots sanguins dans les jambes ? (Thrombose
veineuse.) Ou dans les poumons ? (Embolie pulmonaire.)
• Avez-vous eu une anémie ?
Système musculosquelettique
• Vos articulations sont-elles douloureuses ou gonflées ? Si oui,
quelles sont les articulations concernées ?
• Souffrez-vous de raideur matinale ? Si oui, pendant combien
de temps ?
• Vos articulations ont-elles été chaudes, rouges ou gonflées ?
• Avez-vous souvent eu des douleurs ou des crampes
musculaires ?
• Avez-vous récemment eu une éruption cutanée ?
• Avez-vous des douleurs au niveau du dos ou du cou ?
• Vos yeux ont-ils été secs ou rouges ?
• Avez-vous souvent la bouche sèche ? (Syndrome de
Gougerot-Sjögren.)
• Vous a-t-on diagnostiqué une polyarthrite rhumatoïde ou une
goutte ?
• Vos doigts sont-ils déjà devenus douloureux et blancs, puis
bleus, puis rouges avec le froid ? (Phénomène de Raynaud.)
• Dans quelle mesure vos problèmes articulaires perturbent-ils
vos activités quotidiennes ?
Système endocrinien
• Avez-vous remarqué un gonflement au niveau du cou ?
(Goitre.)
• Avez-vous les mains qui tremblent ? (Tremblement.)
• Préférez-vous lorsqu’il fait chaud ou lorsqu’il fait froid ?
• Avez-vous eu un problème thyroïdien ou du diabète ?
• Transpirez-vous plus que d’habitude ?
• Avez-vous eu des problèmes de fatigue ?
• Avez-vous remarqué des changements au niveau de votre
apparence, de vos cheveux, de votre peau ou de votre voix ?
• Avez-vous remarqué un changement au niveau de la taille de
votre chapeau, de vos gants ou de vos chaussures ?
(Acromégalie.)
• Ces derniers temps, avez-vous eu plus soif que d’habitude ?
(Diabète non contrôlé.)
• Est-ce que vous urinez beaucoup ? (Polyurie.)
Suite
22 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Encadré 1.2
La revue des systèmes Suite
Système neurologique
• Avez-vous des maux de tête ?
• Avez-vous eu des problèmes de mémoire ou de concentration ?
• Avez-vous eu un malaise, une crise épileptique ou une perte
de connaissance ?
• Voyez-vous double ? (Diplopie) Avez-vous d’autres problèmes
de vue ou d’audition ?
• Avez-vous des étourdissements ? Est-ce que vous avez
l’impression que les objets tournent autour de vous ? (Vertige.)
• Avez-vous ressenti une faiblesse, un engourdissement ou une
maladresse au niveau des bras ou des jambes ? Avez-vous
des problèmes pour garder l’équilibre ou pour marcher ?
• Avez-vous déjà eu un accident vasculaire cérébral ou un
traumatisme crânien grave ?
• Avez-vous eu des problèmes de sommeil ?
• Vous sentez-vous triste ou déprimé ou avez-vous des
problèmes nerveux ?
• Avez-vous déjà envisagé de vous suicider ?
Peau
• Avez-vous eu des démangeaisons (prurit) ou des éruptions
cutanées ?
• Avez-vous déjà eu des éruptions de ce type par le passé ?
• Quand le problème a-t-il commencé ?
• Est-ce que l’éruption cutanée a changé ou s’est étendue avec
le temps ?
• Avez-vous récemment été malade ou voyagé quelque part ?
• Avez-vous eu de l’asthme ou une rhinite allergique ? (Atopie.)
• Quelle est votre profession ? (Eczéma de contact.)
• Avez-vous remarqué des changements au niveau de vos
grains de beauté ?
• Avez-vous remarqué des changements au niveau de vos
cheveux ou de vos ongles ?
• Avez-vous eu des masses ou des infections fréquentes au
niveau de la peau ?
CHAPITRE 1 L’interrogatoire 23
L’interrogatoire
approfondi
Encadré 2.1
Questions de routine utiles pour aider les patients
à rester en bonne santé
Interrogez les patients sur les éléments suivants
• Tabagisme et taux de cholestérol.
• Régime alimentaire et consommation d’alcool.
• Niveau d’exercice physique.
• Poids actuel et modifications récentes du poids.
• Pratiques liées à la santé sexuelle.
• Vaccinations (pour les adultes de plus de 18 ans [voir également
le calendrier vaccinal français2]) :
– Haemophilus influenzae de type b ;
– hépatites A et B ;
– papillomavirus humains (femmes ≤ 26 ans uniquement) ;
– grippe (tous les ans si le patient présente un risque accru) ;
– rougeole, oreillons, rubéole ;
– méningocoque ;
– pneumocoque ;
– tétanos, diphtérie, coqueluche (tous les 10 ans) ;
– varicelle-zona (60 ans et plus).
• Dépistage du cancer du sein et de l’ovaire (antécédents
familiaux ou âge ≥ 50 ans).
• Dépistage du cancer du côlon (âge ≥ 50 ans ou antécédents
familiaux de cancer du côlon ou antécédents personnels de
maladie inflammatoire chronique de l’intestin).
• Antécédents familiaux d’autres maladies héréditaires (qui
peuvent constituer une indication pour réaliser des tests de
dépistage, par exemple pour une cardiomyopathie
hypertrophique).
• Antécédents familiaux de mort subite.
2 http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinal_2016.pdf
26 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Questions personnelles
Même s’il peut être difficile de poser des questions personnelles,
cela peut s’avérer extrêmement utile, car l’interrogatoire peut être
directement thérapeutique pour le patient. La plupart des mala-
dies peuvent être associées à de l’anxiété ou une dépression, mais
les patients souffrant d’une maladie essentiellement psychia-
trique consultent souvent pour des symptômes physiques plutôt
que psychologiques. Lorsque vous menez un interrogatoire, vous
devez comprendre que l’interaction entre le corps et l’esprit est
bidirectionnelle. Au départ, le patient peut être réticent ou inca-
pable de parler de problèmes sensibles avec un étranger. Il est
donc essentiel d’établir une bonne relation et de gagner la
confiance du patient (encadré 2.2).
Encadré 2.2
Questions personnelles
Questions utiles à poser
• Où habitez-vous (par exemple, dans une maison, un
appartement, à l’hôtel) ?
• Quelle est votre profession actuelle et où travailliez-vous avant ?
• Vous entendez-vous bien avec les personnes qui vivent avec
vous ?
• Vous entendez-vous bien avec vos collègues ?
• Avez-vous des problèmes financiers ?
• Êtes-vous marié(e) ou l’avez-vous été ?
• Pouvez-vous me parler de vos proches ?
• Décririez-vous votre mariage (ou mode de vie) comme heureux ?
• Avez-vous été frappé(e) ou blessé(e) physiquement par
quelqu’un ? (Violence physique.)
• Vous a-t-on forcé(e) à avoir des relations sexuelles ? (Abus
sexuel.)
• Considérez-vous que vous avez beaucoup d’amis ?
• Êtes-vous croyant ?
• Trouvez-vous que vous êtes trop gros (grosse) ou trop maigre ?
• Y a-t-il eu des cas de maladie psychiatrique dans votre famille ?
• Avez-vous déjà fait une dépression nerveuse ?
• Avez-vous déjà eu un problème psychiatrique ?
Encadré 2.3
Symptômes de la dépression
Questions utiles à poser
• Vous sentez-vous triste, abattu(e) ou déprimé(e) ?
• Vous êtes-vous senti(e) déprimé(e) ou avez-vous ressenti un
manque d’intérêt dans vos activités quotidiennes pendant
2 semaines ou plus ?
• Avez-vous déjà eu envie de vous suicider ?
• Estimez-vous que vous vous réveillez très tôt le matin ?
• Manquez-vous d’appétit ces derniers temps ?
• Avez-vous récemment perdu du poids ?
• Que pensez-vous de l’avenir ?
• Avez-vous eu des problèmes de concentration ?
• Avez-vous éprouvé un sentiment de culpabilité ?
• Avez-vous perdu de l’intérêt pour des choses que vous
appréciez d’habitude ?
Encadré 2.4
Symptômes de l’anxiété
Questions utiles à poser
• Vous faites-vous beaucoup de soucis ?
• Avez-vous du mal à vous détendre ?
• Avez-vous du mal à vous endormir ?
• Vous sentez-vous mal à l’aise au milieu d’une foule ?
• Vous inquiétez-vous trop à propos de problèmes mineurs ?
• Vous sentez-vous soudainement effrayé(e), anxieux(se) ou
paniqué(e) sans raison particulière dans des situations où la
plupart des gens n’auraient pas peur ?
CHAPITRE 2 L’interrogatoire approfondi 29
Encadré 2.5
Compétences de gestion des émotions : « NURS »
• Nommez l’émotion.
• Usez de compréhension.
• Traitez le problème avec Respect.
• Montrez votre Soutien.
Par exemple : « Il est compréhensible que vous ayez été en colère
lorsque votre mari vous a quittée. Ça a dû être très difficile à vivre.
En quoi puis-je vous aider aujourd’hui ? »
30 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Questions culturelles
Les attitudes vis-à-vis de la maladie varient selon les cultures. Le
patient peut avoir du mal à parler de problèmes qu’il considère
comme honteux. Dans certaines cultures, les femmes peuvent
refuser d’être interrogées ou examinées par des médecins ou
étudiants de sexe masculin, ou cela peut être considéré comme
inacceptable. Les étudiants de sexe masculin peuvent devoir être
accompagnés d’un chaperon de sexe féminin lors de l’interroga-
toire ou de l’examen physique d’une patiente. Dans certaines
cultures, il n’est pas acceptable de serrer la main à quelqu’un du
sexe opposé.
Il est très important que les sensibilités culturelles, d’un côté
ou de l’autre, ne constituent pas un obstacle au bon déroulement
de l’examen médical. En cas de doute, demandez au patient.
Dans certaines sociétés, les patients peuvent avoir une grande
famille. Ces proches peuvent apporter un soutien précieux au
patient, mais des problèmes médicaux ou sociaux peuvent empê-
cher le patient de prendre en charge sa propre santé. Les enga-
gements du patient vis-à-vis des membres de sa famille peuvent
compliquer ses déplacements pour se rendre à un rendez-vous
médical ou bénéficier d’un traitement spécialisé. Des questions
détaillées sur les relations et responsabilités familiales du patient
peuvent aider pour planifier son traitement.
3 Même si la surdité d’un patient est parfois invoquée pour justifier ces interruptions,
vous pouvez surmonter ce problème en parlant fort et distinctement (en criant).
CHAPITRE 2 L’interrogatoire approfondi 31
Communication
De bonnes compétences de communication sont un élément
central de la bonne pratique clinique et elles peuvent s’apprendre.
Vous devez maîtriser différents scénarios de communication,
notamment :
• comment annoncer de mauvaises nouvelles ;
• parler aux partenaires ou aux aidants ;
• comment s’adresser à un patient ou à un proche mécontent
des soins médicaux prodigués ;
• interagir avec un patient aveugle ou sourd ;
• interroger un patient dont la langue maternelle n’est pas le
français ;
• comment parler d’une demande de ne pas réanimer.
Ces thèmes de communication, entre autres, font souvent l’objet
de stations ECOS (examens cliniques objectifs structurés4).
Le patient « difficile »
La plupart des consultations impliquent un effort de coopération
de la part du patient et du clinicien. Le patient cherche une aide
pour trouver ce qui ne va pas et aller mieux. Cependant, les
entretiens ne se déroulent pas toujours sans difficultés. Un res-
sentiment peut se manifester des deux côtés si le patient semble
ne pas prendre les conseils du médecin au sérieux ou s’il ne se
montre pas coopératif pendant l’interrogatoire ou l’examen. Sauf
si un problème psychiatrique ou neurologique grave altère le
jugement du patient, cela reste de sa responsabilité.
Rappelez-vous toujours que :
• vous avez le devoir, en tant que clinicien, de donner des
conseils et des explications, sans imposer. En fait, il serait
5 Notre métier consiste à « guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours » (phrase
attribuée au médecin américain Edward Trudeau).
CHAPITRE 2 L’interrogatoire approfondi 35
6 Ne vous plaignez pas : ce n’est rien par rapport à l’enthousiasme exprimé par certains
patients pour leur tube digestif et ses produits.
36 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
7 Note de l’éditeur : ECOS (examen clinique objectif structuré) est la traduction d’OSCE,
épreuve pratique anglo-saxonne destinée à former et à évaluer l’art de l’interrogatoire
et de l’examen clinique. Les astuces développées ici pour passer cette épreuve ont été
préservées à la traduction au vu de leur intérêt pédagogique pour les mises en situations
cliniques en France. Voir « Avertissements : les ECOS » en début d’ouvrage.
CHAPITRE 2 L’interrogatoire approfondi 37
Commencer
l’examen clinique
40
CHAPITRE 3 Commencer l’examen clinique 41
Matériel
La plupart des étudiants s’équipent avec du matériel courant :
• L’outil le plus prestigieux et probablement le plus utile
(à l’exception du seul outil vraiment vital, c’est-à-dire le
stylo) est le stéthoscope (inventé en 1816)1. Il en existe de
nombreux types et la plupart des modèles fonctionnent
bien. On dit que le plus important, c’est ce qui se trouve
entre les écouteurs du stéthoscope. Le stéthoscope doit être
solide et pouvoir être facilement rangé dans la poche. Il
doit également pouvoir être porté aisément autour du cou.
Certains modèles récents n’ont pas de cloche et de
membrane séparées. Les stéthoscopes électroniques, qui
amplifient les sons, sont particulièrement utiles pour les
étudiants qui ont des problèmes d’audition. Leur son est
différent de celui des stéthoscopes acoustiques et ils ne
doivent pas être utilisés pour la première fois lors d’un
examen (en fait, ils ne sont pas autorisés dans certains
examens d’évaluation des compétences cliniques).
• Il est également utile de posséder un ophtalmoscope de poche,
une lampe torche et un marteau à réflexes. Les étudiants des
années supérieures peuvent généralement donner des conseils
sur les modèles les plus fiables et les moins onéreux.
La plupart des autres outils sont disponibles dans le service.
1 Il va probablement disparaître au xxie siècle et être remplacé par des appareils écho-
graphiques portables.
42 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
(a) (b)
(c)
Premières impressions
Le patient semble-t-il aller relativement bien ou très mal ? Il est
parfois possible de détecter des anomalies spécifiques. Recherchez
en particulier :
• une respiration difficile : une augmentation franche de la
fréquence respiratoire et la mobilisation des muscles
respiratoires accessoires évoquent des problèmes
respiratoires, cardiaques ou métaboliques graves ; ces
difficultés sont souvent plus manifestes lorsque le patient
fait un léger effort, comme lorsqu’il se déplace autour de
son lit ou qu’il se déshabille ;
• un ictère (coloration jaune de la peau et de la sclère) ;
• une cyanose (coloration bleue de la peau) ;
• une pâleur (évocatrice d’anémie) ;
• un faciès pouvant indiquer le diagnostic (tableau 3.1).
2 Facultatif si vous avez envie de mourir (si c’est le cas, demandez de l’aide
immédiatement).
44 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
• Menton prognathe
• Arcades sourcilières saillantes
CUSHINGOÏDE
• Pléthorique et gras
MONGOLOÏDE
• Replis épicanthiques
• Langue volumineuse
• Yeux enfoncés
• Tempes affaissées
• Nez pincé et croûtes
sur les lèvres
• Front moite
MARFANOÏDE
• Palais ogival
MITRAL
MYXŒDÉMATEUX (HYPOTHYROÏDIE)
• Bouffi
• Manque d’expression
• Épaississement de la peau
• Cheveux clairsemés
• Perte du tiers externe
des sourcils
(Larsen PR, Kronenberg HM, Melmed S,
Polonsky KS. Williams Textbook of
Endocrinology. 10th ed. Philadelphia : (a) (b)
WB Saunders ; 2003, figure 13-1AB.)
46 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
PAGÉTIQUE
• Crâne volumineux
PARKINSONIEN
• Absence d’expression
• Clignement des yeux peu
fréquent
THYROTOXIQUE
• Regard fixe
• Rétraction palpébrale
• Exophtalmie
• Acné
• Pilosité de la face chez la
femme
Signes vitaux
Les signes vitaux sont les indicateurs du fonctionnement des
parties essentielles du corps. Ils doivent être mesurés chez tous
les patients au moment de l’examen initial puis aussi souvent que
nécessaire.
1. Commencez par palper le pouls radial (figure 3.2). Il est
habituellement perçu juste médialement au radius distal
avec la pulpe de l’index et du majeur de la main qui palpe.
Comptez la fréquence pendant 30 secondes (et notez-la en
battements par minute ; voir chapitre 4).
2. Mesurez la pression artérielle (figure 3.3a).
La largeur normale du brassard de mesure de la pression arté-
rielle est de 12,5 cm. Cette largeur est adaptée au bras d’un adulte
de taille normale. Cependant, chez les patients obèses avec des
gros bras, un brassard de cette taille va surestimer la pression
artérielle, donc il faut en utiliser un plus large. Des tailles plus
petites existent pour les enfants.
(a)
I Bruit sourd
110 mm Hg
II Bruit soufflant
100 mm Hg
Diastolique : 90 mm Hg (1er)
Diastolique : 80 mm Hg (2e)
V Silence
(b)
Figure 3.3 (a) Mesure de la pression artérielle avec un brassard.
(b) Bruits de Korotkoff.
CHAPITRE 3 Commencer l’examen clinique 49
Apparence générale
Avant d’examiner spécifiquement les régions ou systèmes du
corps, il faut faire une inspection générale. Faites un effort pour
prendre le temps d’observer l’apparence du patient, notamment :
• la face (tableau 3.1) ;
• les mains (tableau 3.2) ;
• le corps.
52 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Suite
54 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Poids et habitus
1. Recherchez spécifiquement :
• une obésité ;
• une atrophie musculaire (perte de la masse musculaire) ;
• un aspect inhabituel de la face (tableau 3.1) ;
• une morphologie corporelle anormale (par exemple, la
corpulence haute et fine avec de longs doigts observée
dans le syndrome de Marfan).
2. Pesez le patient :
• chez l’enfant, il faut également mesurer la taille et consulter
les courbes de croissance pour déterminer le percentile ;
• pour un adulte dont le poids semble anormal, il faut
calculer l’indice de masse corporelle (IMC). La
formule est : Poids/Taille au carré (kg/m2). Un IMC
compris entre 18,5 et 25 est normal, alors qu’une valeur
≥ 30 indique une obésité et une valeur < 18,5 indique
un poids insuffisant.
3. Mesurez le tour de taille (qui permet de mesurer l’obésité
abdominale) :
• trouvez la partie supérieure de la hanche et le dessus de
la crête iliaque puis placez le mètre ruban autour de
l’abdomen au niveau de la crête iliaque ;
• chez la femme, une valeur > 80 cm indique un risque
accru pour la santé et une valeur > 88 cm un risque
fortement majoré ;
• chez l’homme, une valeur > 94 cm indique un risque
accru pour la santé et une valeur > 102 cm un risque
fortement majoré.
4. Recherchez des déformations des membres ou des
membres manquants (ce qui n’est pas toujours évident si
le patient est recroquevillé sous les draps). Si le patient
marche dans la salle d’examen, il faut en profiter pour
observer sa façon de marcher (démarche) ; l’évaluation
complète de la démarche est décrite au chapitre 7.
56 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Mains et ongles
L’examen d’un système corporel commence souvent par l’inspec-
tion des mains et des ongles. Par exemple, un patient chez qui
on suspecte une maladie hépatique chronique peut avoir :
• des ongles blancs (lits unguéaux blancs avec un liseré rose
au sommet) ;
• un érythème palmaire (paumes rouges).
Des anomalies au niveau des ongles et des doigts peuvent égale-
ment apparaître dans les maladies cardiaques et respiratoires, les
maladies endocriniennes, l’arthrite et l’anémie (tableau 3.2).
Doigts sentinelles
Doigt moteur
Le cœur
et le système
cardiovasculaire
« N’oubliez jamais de regarder le dos du patient.
Regardez toujours les pieds. Chez la femme, un
examen des jambes peut souvent être vital. »
Sir William Osler (1849–1919)
62
CHAPITRE 4 Le cœur et le système cardiovasculaire 63
Encadré 4.1
Le système cardiovasculaire : interrogatoire
Principaux symptômes
Douleur thoracique, oppression, gêne ou pesanteur.
Dyspnée : dyspnée d’effort (notez le degré d’effort nécessaire),
orthopnée, dyspnée paroxystique nocturne.
Gonflement des chevilles.
Palpitations.
Syncope et étourdissements.
Claudication intermittente.
Fatigue.
Antécédents personnels
Rhumatisme articulaire aigu, chorée, soins dentaires récents
(au cours des trois derniers mois), maladie thyroïdienne.
Examen médical antérieur ayant révélé une maladie cardiaque
(par exemple, armée, école, compagnies d’assurances).
Médicaments.
Mode de vie
Consommation de tabac et d’alcool.
Antécédents familiaux
Infarctus du myocarde, cardiomyopathie, cardiopathie congénitale,
prolapsus de la valve mitrale, syndrome de Marfan.
Facteurs de risque de coronaropathie
Antécédents de maladie coronarienne ou vasculaire.
Hyperlipidémie.
Hypertension artérielle.
Tabagisme.
Antécédents familiaux de coronaropathie.
Diabète sucré.
Obésité et sédentarité.
Sexe masculin et âge avancé.
64 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Dyspnée
Une dyspnée d’origine cardiaque peut être difficile à distinguer
d’une dyspnée due à d’autres causes, comme une pneumopathie
(tableau 4.2)1.
Un essoufflement peut être dû à de multiples causes :
• maladie cardiaque (insuffisance cardiaque) ; dans ce cas, il
est souvent associé aux symptômes qui suivent :
– orthopnée (essoufflement aggravé en position allongée) ;
1 Devant une dyspnée, le pneumologue va mettre en cause le cœur alors que le cardio-
logue va renvoyer la faute aux poumons : c’est le « ping-pong » des spécialistes. Vous
devez prendre votre décision d’après tous les éléments recueillis dans le cadre de
l’évaluation clinique.
CHAPITRE 4 Le cœur et le système cardiovasculaire 67
Palpitations
Ce terme désigne généralement la perception anormale des bat-
tements cardiaques. Essayez de déterminer exactement la sensa-
tion perçue par le patient. Interrogez-le sur :
• la fréquence cardiaque perçue ;
• la vitesse d’apparition et de disparition ;
• la régularité ou l’irrégularité des battements cardiaques.
Il peut être utile de demander au patient de marquer le
rythme cardiaque avec les doigts.
Syncope et étourdissements
La syncope est une perte de connaissance transitoire due à une
anoxie cérébrale. Il faut déterminer :
• si le patient perd réellement connaissance ;
• dans quelles circonstances se produit la syncope : par exemple,
une syncope orthostatique survient lorsque le patient se lève,
une syncope mictionnelle survient quand le patient urine, une
syncope de la toux survient lorsqu’il tousse et une syncope
vaso-vagale survient lors d’un stress émotionnel brutal.
Le diagnostic différentiel comporte l’épilepsie, pouvant associer des
convulsions toniques et cloniques (contraction et relaxation
70 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Claudication intermittente
Des antécédents de claudication (douleur dans les mollets après
un parcours d’une certaine distance) font évoquer une maladie
vasculaire périphérique responsable d’un apport insuffisant de
sang par les artères aux muscles affectés.
Fatigue
La fatigue est un symptôme fréquent de l’insuffisance cardiaque
mais il peut y avoir de nombreuses autres causes à ce symptôme,
notamment :
• manque de sommeil ;
• anémie ;
• dépression ;
• hypothyroïdie.
FACTEURS DE RISQUE D’ATHÉROSCLÉROSE
1. Cardiopathie ischémique. Les principaux facteurs de risque
traditionnels de cardiopathie ischémique sont les
suivants :
• diabète sucré ;
• hyperlipidémie ;
• tabagisme ;
• antécédents familiaux de coronaropathie (parents au
premier degré [fratrie ou parents] touchés avant 55 ans
pour les hommes et 65 ans pour les femmes) ;
• hypertension artérielle ;
• sexe masculin ;
• âge avancé2.
2 Vous ne pouvez pas y faire grand-chose.
CHAPITRE 4 Le cœur et le système cardiovasculaire 71
LES TRAITEMENTS
Cette partie englobe :
• les traitements médicamenteux antérieurs et en cours ;
• les antécédents de chirurgie cardiaque (pontage coronarien
ou chirurgie valvulaire)3 ;
• les antécédents d’angioplastie coronaire ou de valvulotomie
par ballonnet.
3 Les patients savent souvent combien ils ont eu de pontages ou de stents et en profitent
pour fanfaronner.
72 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
LE MODE DE VIE
Le mode de vie est important pour les patients qui souffrent
d’une maladie chronique et ces informations doivent être consi-
gnées. La possibilité d’un soutien familial ou financier est impor-
tante pour les patients qui sont atteints d’une maladie grave et
peut notamment influer sur la date du retour au domicile.
De nombreuses maladies cardiaques ont un impact sur les
capacités professionnelles du patient :
• un travail physique intense peut s’avérer impossible après
un infarctus ou une chirurgie valvulaire ;
• certaines professions (par exemple, pilote d’avion ou
chauffeur) sont interdites avec certaines maladies
cardiaques en cas de risque accru de syncope ou de mort
subite.
Anatomie et examen
La fonction mécanique du cœur fait apparaître des mouvements
qui sont souvent palpables (voir figure 4.10 plus loin dans ce
chapitre) et parfois visibles sur la partie du thorax située en avant
du cœur : la région précordiale. Le passage du sang à travers le
cœur et ses valves (figures 4.1 et 4.2) et dans les gros vaisseaux
du corps engendre de nombreux bruits qu’il est utile d’analyser,
des pulsations des artères et des mouvements des veines dans les
parties éloignées du corps. On peut retrouver des signes de mala-
die cardiaque à l’examen de la région précordiale et des nom-
breuses artères et veines accessibles du corps (figure 4.3).
Valve
Valve Muscle pulmonaire
pulmonaire papillaire (fermée)
(ouverte)
Valve aortique
Valve aortique (fermée)
(ouverte) Cordages
Valve tricuspide tendineux
(fermée) Valve tricuspide
Valve mitrale (ouverte)
(fermée)
Cordages
Valve mitrale tendineux
(ouverte)
(a) (b)
Figure 4.1 Les valves cardiaques pendant (a) la systole
et (b) la diastole.
CHAPITRE 4 Le cœur et le système cardiovasculaire 73
(a)
Aorte
Atrium gauche
Artère
pulmonaire
Ventricule
gauche
Ventricule droit
Ventricule droit
Ventricule
gauche
(b) (c)
Figure 4.2 Le cycle cardiaque. (a) Début de la diastole : les ventricules
commencent à se relâcher. (b) Fin de la diastole : les ventricules
se remplissent. (c) Systole : les ventricules se contractent.
Examen du cœur
L’examen du système cardiovasculaire commence habituelle-
ment par une inspection générale suivie d’une recherche des
signes périphériques de maladie cardiaque et vasculaire
(encadré 4.2). Il est important de commencer avec le patient
allongé sur le lit, en disposant suffisamment d’oreillers ou en
inclinant le lit pour le maintenir à 45° (figure 4.4). Dans cette
74 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
1
2
3
4
5
6
Foyer mitral
Foyer tricuspidien
Encadré 4.2
La séquence de l’examen cardiovasculaire
1. Inspection générale du patient.
2. Recherche de signes périphériques de maladie cardiaque et
vasculaire au niveau des bras, de la face et du cou :
• mains et ongles ;
• pouls radial ;
• pression artérielle ;
• face ;
• cou.
3. Région précordiale :
• inspection ;
• palpation ;
• auscultation ;
• manœuvres dynamiques.
4. Dos :
• percussion ;
• auscultation.
5. Abdomen :
• le foie ;
• ascite ;
• la rate.
6. Jambes :
• palpation des pouls périphériques ;
• inspection à la recherche d’un œdème et de signes de
maladie artérielle et veineuse.
APPARENCE GÉNÉRALE
1. Si le patient marche dans le cabinet ou que vous marchez
ensemble dans la salle d’examen, recherchez des signes
d’essoufflement et une attitude anormale. Si le patient est
alité à l’hôpital, recherchez également la présence d’un
dispositif d’oxygénothérapie, d’un électrocardiographe et de
cathéters veineux ou artériels.
76 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Pouls fémoral
Pouls radial
Fréquence du pouls
La fréquence du pouls peut être comptée sur 30 secondes et mul-
tipliée par deux4. Chez l’adulte, la fréquence cardiaque au repos
normale est comprise entre 60 et 100 battements par minute.
• La bradycardie est définie comme une fréquence cardiaque
inférieure à 60 battements par minute.
• La tachycardie est définie comme une fréquence cardiaque
supérieure à 100 battements par minute.
Rythme
Le rythme du pouls peut être régulier ou irrégulier. Un rythme
irrégulier peut être :
• complètement irrégulier sans autre caractéristique : il est
habituellement dû à une fibrillation atriale, caractérisée par
une contraction atriale non coordonnée avec des battements
ventriculaires irréguliers et habituellement rapides. Le pouls
est alors souvent rapide (plus de 120 battements par minute)
sauf si le patient prend des médicaments pour le ralentir.
Un pouls irrégulièrement irrégulier peut parfois être causé
par des extrasystoles supraventriculaires ou ventriculaires
fréquentes et irrégulières ;
5 On parle de trigéminisme.
80 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
(a)
(b)
Figure 4.7 Palpation du pouls carotidien (pas trop fort et un seul côté
à la fois).
Le cou
On peut tirer des informations utiles sur la fonction cardiaque
à l’examen du cou de la plupart des patients. Il faut examiner les
pulsations artérielles (carotidiennes) et veineuses (jugulaires).
Artères carotides
Le pouls carotidien peut être perçu médialement au muscle ster-
nocléidomastoïdien en appliquant une légère pression posté-
rieure et médiale avec le majeur et l’index (figure 4.7). L’évaluation
de l’amplitude, du caractère et du volume du pouls est utilisée
pour aider au diagnostic de différentes cardiopathies sous-
jacentes et évaluer leur sévérité (tableau 4.3).
82 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
S1 S2
Contraction a
atriale c Remplissage atrial
v
Fermeture de la
valve tricuspide
x
y
Relaxation atriale
Remplissage
ventriculaire rapide
(a)
Muscle
sternocléidomastoïdien
Milieu
de l'atrium
droit
Veine jugulaire
Angle sternal
(b)
Figure 4.8 (a) Pulsation de la veine jugulaire et relation avec les premier
(B1) et deuxième (B2) bruits du cœur. (b) Anatomie du cou montrant les
positions relatives des principales structures vasculaires, de la clavicule et
du muscle sternocléidomastoïdien.
(a : Talley N, O’Connor S. Clinical Examination. 7th ed. Elsevier ; 2014,
figure 5.24. b : Adapté de Douglas G, Nicol F, Robertson C. MacLeod’s
Clinical Examination. 11th ed. Elsevier ; 2005)
84 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
LA RÉGION PRÉCORDIALE
La région précordiale doit être examinée en avant par inspection,
palpation et auscultation.
Inspection
Vous rechercherez :
• des cicatrices au niveau de la paroi thoracique ;
• le choc de pointe (contraction visible du ventricule gauche
pendant la systole).
1. Recherchez d’abord la présence de cicatrices et de masses.
Des interventions chirurgicales cardiaques antérieures
laissent des cicatrices sur la paroi thoracique :
• la chirurgie valvulaire et des artères coronaires est
habituellement effectuée par une sternotomie médiane
et on note une cicatrice allant du point immédiatement
inférieur à la fourchette sternale jusqu’au bas du
sternum ;
• une autre « anomalie » chirurgicale est la présence d’un
boîtier de stimulateur cardiaque. Il est généralement
placé sous le muscle pectoral droit ou gauche, il est
facilement palpable et à l’évidence métallique (figure 4.9).
2. Le choc de pointe peut être visible sous forme d’un
mouvement battant d’une petite zone (environ 2 cm) de
peau de la paroi thoracique, entre deux côtes. Il est dû au
mouvement de torsion du cœur qui survient en systole
ventriculaire (contraction). Il se situe normalement au
cinquième espace intercostal gauche, à 1 cm médialement
par rapport à la ligne médioclaviculaire (figure 4.10).
CHAPITRE 4 Le cœur et le système cardiovasculaire 85
3 4
5 6
Palpation
Vous devrez tenter de percevoir :
• le choc de pointe ;
• des frémissements (souffles palpables) ;
• d’autres impulsions.
1. Comptez vers le bas le nombre d’espaces intercostaux
(utilisez le bout des doigts) jusqu’au point où le choc de
pointe est palpable (figure 4.10)6. Le premier espace
6 Chez environ 50 % des gens, le choc de pointe n’est pas palpable. Cela est dû le
plus souvent à une paroi thoracique épaisse, à un emphysème, à un épanchement
péricardique, à un choc (ou au décès) et très rarement à une dextrocardie (inversion
du cœur et des gros vaisseaux). Dans de nombreux cas de dextrocardie, le choc de
pointe est palpable à droite du sternum.
86 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Auscultation
Écoutez tous les foyers du cœur à la recherche de :
• bruits du cœur (premier et deuxième) ;
• bruits surajoutés (troisième et quatrième) ;
• bruits supplémentaires (par exemple, claquements, clics ou
bruits de prothèses cardiaques) ;
• souffles (dont vous devrez déterminer la chronologie, le
siège d’intensité maximale, l’intensité et la tonalité ; le cas
échéant, vous effectuerez des manœuvres dynamiques) ;
• frottements.
1. L’auscultation du cœur commence habituellement au foyer
mitral (figure 4.3) avec la cloche du stéthoscope. Cela
permet d’amplifier les bruits de basse tonalité, comme le
souffle du rétrécissement mitral (figure 4.12). Elle doit être
appliquée légèrement sur la paroi thoracique.
2. Auscultez ensuite le foyer mitral avec la membrane du
stéthoscope, qui reproduit mieux les bruits de plus haute
tonalité, comme le souffle systolique de l’insuffisance
mitrale. Certains stéthoscopes récents reproduisent l’effet
de la cloche quand on presse légèrement la membrane sur
le thorax et l’effet de la membrane lorsqu’elle est appliquée
plus fermement7. Placez maintenant le stéthoscope au foyer
tricuspidien (cinquième espace intercostal gauche) et
écoutez. Déplacez ensuite le stéthoscope vers le haut le long
du bord gauche du sternum jusqu’aux foyers pulmonaire
(deuxième espace intercostal gauche) et aortique (deuxième
espace intercostal droit), et écoutez attentivement dans
chaque position avec la membrane.
3. Bruits du cœur : l’auscultation du cœur normal révèle
deux bruits, dénommés naturellement premier et
deuxième bruits :
• le premier bruit du cœur (B1) a deux composantes :
fermeture de la valve mitrale et fermeture de valve
tricuspide. La fermeture de la valve mitrale précède
légèrement celle de la valve tricuspide, mais on n’entend
habituellement qu’un seul bruit. Le premier bruit du
cœur indique le début de la contraction ventriculaire
(systole) ; la relaxation ventriculaire est appelée diastole.
7 C’est pratique mais cela prive le clinicien d’une tête de stéthoscope rotative à manipuler
lorsqu’il réfléchit.
CHAPITRE 4 Le cœur et le système cardiovasculaire 89
2
RP
3
RA
4 I
5
CIV
CMH IM
(a)
PCA
2
3 IP
IA 4
5
RM
B3
(b)
SYSTOLE DIASTOLE
M1 T1 A2 P2 B1
B1 B2
(Tonalité plus élevée)
B1 = premier bruit du cœur ; B2 = deuxième bruit du cœur ;
M1 = composante mitrale de B1 ; T1 = composante tricuspidienne de B1 ;
A2 = composante aortique de B2 ; P2 = composante pulmonaire de B2
SYSTOLE DIASTOLE
Présence d’une accentuation
présystolique uniquement
si le patient est en rythme sinusal
B1 A2 P2 B1
Fort (B2) Claquement d'ouverture
Cette distance est inversement
proportionnelle à la sévérité
du rétrécissement
Rétrécissement mitral (RM) (à l'apex)
B1 A2 P2 B1
Clic (B2)
Prolapsus de la valve mitrale (PVM) (à l'apex)
Léger
B1 A2 P2 B1
(B2)
Clic d'éjection
Rétrécissement aortique congénital (léger)
Modéré
B1 (B2) B1
Rétrécissement aortique (modéré)
Sévère
B1 P2 A2 B1
Rétrécissement aortique (plus sévère ; dédoublement paradoxal de B2)
Figure 4.14 Bruits du cœur et dédoublement.
CHAPITRE 4 Le cœur et le système cardiovasculaire 93
4. Bruits surajoutés.
• le troisième bruit du cœur (B3) est un bruit de faible
tonalité, mésodiastolique, que l’on apprécie mieux en
écoutant la triple cadence caractéristique du rythme
cardiaque. Il a été comparé (pas indûment) au bruit d’un
cheval au galop et il est souvent désigné par le terme
« bruit de galop ». Il peut être physiologique pendant la
grossesse ; sinon, c’est un signe important d’insuffisance
ventriculaire gauche, mais il peut également apparaître
dans l’insuffisance aortique ou mitrale ;
• le quatrième bruit du cœur (B4) est un bruit
télédiastolique de tonalité légèrement plus élevée que
B3. Là encore, il est entendu sous forme d’un rythme à
trois temps (galop). Il n’est jamais physiologique et est le
plus souvent dû à une hypertension artérielle
systémique. Il ne peut pas être présent en cas de
fibrillation atriale car il correspond à la systole atriale.
5. Bruits supplémentaires :
• un claquement d’ouverture est un bruit de tonalité
élevée survenant au cours du rétrécissement mitral à
une distance variable après B2 (figure 4.14). Il est dû à
l’ouverture brusque de la valve mitrale et est suivi du
souffle diastolique du rétrécissement mitral. On l’entend
94 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
9 Ce type de souffle ne peut pas être entendu par des étudiants en médecine ou de jeunes
cardiologues qui sont très dépendants de leur appareil échographique.
CHAPITRE 4 Le cœur et le système cardiovasculaire 99
7. Frottements :
• un frottement péricardique est un bruit de grattage
superficiel ; il peut y avoir jusqu’à trois composantes
distinctes se produisant à tout moment au cours du cycle
cardiaque. Il n’est pas confiné à la systole ou à la diastole.
Le frottement est dû au mouvement des surfaces
péricardiques inflammatoires. Le bruit peut varier avec la
respiration et la position ; il est souvent plus fort lorsque
le patient est assis et expire. Il a tendance à aller et venir.
LE DOS
La percussion et l’auscultation des bases pulmonaires (voir chapitre 5)
font également partie de l’examen cardiovasculaire. Des signes
d’insuffisance cardiaque peuvent être détectés dans les pou-
mons ; en particulier, des crépitants inspiratoires télé- ou holo-
phasiques ou un épanchement pleural (en général du côté
gauche) peuvent être présents. N’oubliez pas que les crépitants
des bases pulmonaires sont fréquents et ne sont pas toujours dus
à une insuffisance cardiaque. Pendant que le patient est assis,
recherchez un œdème du sacrum prenant le godet (voir ci-dessous),
que l’on retrouve dans l’insuffisance cardiaque droite sévère, en
particulier chez les patients qui ont été alités.
L’ABDOMEN
Allongez le patient (sur un oreiller) et examinez l’abdomen (voir
chapitre 6).
• Le foie peut être hypertrophié et sensible du fait d’une
congestion veineuse hépatique chez les patients présentant
une insuffisance ventriculaire droite.
• Dans les cas sévères, une ascite (liquide péritonéal) est possible.
• Un foie pulsatile est un signe fiable d’insuffisance
tricuspidienne.
• Une splénomégalie peut être présente en cas d’endocardite
infectieuse.
LES JAMBES
1. Palpez les pouls périphériques :
• examinez les deux artères fémorales (retrouvées à la
palpation dans le pli inguinal, à mi-chemin entre l’épine
iliaque antéro-supérieure et le tubercule pubien)
(figure 4.15) ;
100 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Artère temporale*
Cœur
Veine cave
inférieure Aorte
Artère brachiale*
Artère radiale*
Artère fémorale*
Veine fémorale
Artère poplitée*
(a) (b)
(c) (d)
(e)
Figure 4.16 Sites des pouls périphériques. (a) Le pouls fémoral est
perçu juste sous le ligament inguinal, à mi-chemin entre la crête iliaque
antéro-supérieure et la symphyse pubienne. (b) Pour examiner l’artère
poplitée, la jambe est fléchie pour relâcher les muscles ischiojambiers, puis
une compression ferme est appliquée contre l’extrémité supérieure du
tibia. (c) Le pouls poplité peut souvent être plus facilement perçu quand le
patient est sur le ventre. (d) L’artère tibiale postérieure est perçue juste en
arrière de la pointe de la malléole médiale. (e) L’artère dorsale du pied est
perçue à l’extrémité proximale du premier espace intermétatarsien.
102 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
CHAPITRE
Le thorax
109
110 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Encadré 5.1
Le système respiratoire : interrogatoire
Principaux symptômes à l’origine de la consultation
Toux.
Expectoration.
Hémoptysie.
Dyspnée (aiguë ou chronique, progressive ou paroxystique).
Sifflement respiratoire.
Douleur thoracique.
Fièvre.
Raucité de la voix.
Dyspnée
Interrogez le patient sur le moment d’apparition, la sévérité et de
type de la dyspnée.
Encadré 5.2
Classification de la sévérité de la dyspnée
Classe I – Dyspnée au cours d’un effort physique important.
Classe II – Dyspnée au cours d’un effort physique modéré.
Classe III – Dyspnée au cours d’un effort physique minime.
Classe IV – Dyspnée au repos.
Sifflement respiratoire
Plusieurs affections peuvent provoquer un sifflement continu,
souvent plus fort pendant l’expiration (sibilances). On peut
notamment citer l’asthme, la bronchopneumopathie chronique
obstructive (BPCO), l’obstruction des voies aériennes par un
corps étranger ou par ne tumeur, et l’œdème pulmonaire (insuf-
fisance cardiaque sévère).
CHAPITRE 5 Le thorax 113
Douleur thoracique
Une douleur thoracique due à une maladie respiratoire est, de
manière caractéristique, de nature pleurétique (douleur aiguë et
accentuée à l’inspiration profonde et à la toux). Une douleur au
niveau des muscles thoraciques est fréquente lorsque les patients
ont une maladie respiratoire aiguë accompagnée d’une toux.
Autres motifs de consultation
• Les patients consultent parfois pour des épisodes de fièvre
nocturne (par exemple, tuberculose et pneumonie) ou de
raucité de la voix (par exemple, laryngite, tumeur des
cordes vocales ou paralysie du nerf laryngé récurrent).
• Les patients souffrant d’apnées obstructives du sommeil
(dans lesquelles la respiration est interrompue malgré les
efforts respiratoires persistants au cours du sommeil)
consultent typiquement pour une somnolence diurne, une
fatigue chronique, des céphalées matinales et des troubles
de la personnalité. Un ronflement de très forte intensité est
parfois rapporté par les personnes qui dorment à côté.
• Certains patients répondent à une anxiété en augmentant la
fréquence et la profondeur de la respiration. Ce phénomène
porte le nom d’hyperventilation. L’alcalose qui en résulte
peut entraîner des paresthésies des doigts et du pourtour
de la bouche, une sensation de tête vide, des douleurs
thoraciques et une impression d’évanouissement imminent.
• L’anxiété (par exemple, pendant une crise de panique) peut
également engendrer un sentiment d’avoir besoin de
prendre des inspirations profondes ou de ne pas pouvoir
respirer correctement.
ANTÉCÉDENTS PERSONNELS
Demandez toujours au patient s’il a déjà eu des maladies respira-
toires (notamment pneumonie, tuberculose et exacerbations de
bronchite chronique) ou si des anomalies ont été constatées sur
une radiographie ou une tomodensitométrie (TDM) thoracique.
TRAITEMENTS
Interrogez le patient sur ses traitements :
• Quels sont les médicaments qu’il prend ?
• À quelle fréquence prend-il ces médicaments ? Sont-ils
inhalés ou avalés ?
114 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
PROFESSION
Posez des questions détaillées sur :
• une exposition éventuelle à des poussières dans les mines et
les usines (par exemple, amiante, charbon, silice, oxyde de
fer, oxyde d’étain, coton, béryllium, oxyde de titane, argent,
dioxyde d’azote ou anhydrides) ;
• l’exposition au travail ou au domicile à des animaux, dont
les oiseaux (par exemple, fièvre Q ou psittacose) ;
• le contact avec du foin moisi, l’utilisation d’humidificateurs ou de
climatiseurs, qui peuvent également être à l’origine d’une maladie
pulmonaire (par exemple, pneumopathie d’hypersensibilité) ;
• l’exposition à des peintures en spray et aux poussières de bois,
qui peuvent induire un asthme professionnel qui, de façon
caractéristique, s’atténue pendant le week-end ou les vacances.
MODE DE VIE
Il faut systématiquement interroger le patient au sujet de sa
consommation de tabac (voir chapitre 1). Déterminez qui se
trouve à la maison pour aider le patient, en particulier si la
maladie respiratoire a provoqué des symptômes invalidants.
ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX
Il peut y avoir des antécédents familiaux d’asthme, de mucovis-
cidose ou d’emphysème. Le déficit en α1-antitrypsine, par
exemple, est une maladie héréditaire associée à des antécédents
familiaux d’emphysème chez l’adulte jeune.
Anatomie et examen
L’examen des poumons a plus de sens quand on garde à l’esprit
la fonction et l’anatomie de base des poumons et des voies
aériennes (figures 5.1 et 5.2). Essayez toujours de vous représen-
ter les structures qui se trouvent en profondeur de la zone du
thorax que vous examinez.
CHAPITRE 5 Le thorax 115
(a) (b)
T2 Lobe
supérieur Lobe
Lobe supérieur
Fissure moyen
Lobe Lobe
oblique inférieur inférieur
T11
(c) (d)
Examen du thorax
L’examen du thorax doit comporter la recherche de signes de
maladie pulmonaire (encadré 5.3) et d’anomalies de la paroi
thoracique et, le cas échéant, l’examen des seins chez la femme
(voir chapitre 10). Le patient doit être déshabillé jusqu’à la taille
et, si son état le permet, il doit s’asseoir sur le bord du lit.
Encadré 5.3
La séquence de l’examen du thorax
1. Apparence générale.
2. Signes périphériques de maladie pulmonaire.
3. Évaluation de la toux et utilisation du crachoir.
4. Examen de la face.
5. Palpation de la trachée.
6. Test d’expiration forcée.
7. Examen du thorax :
• inspection ;
• palpation ;
• percussion ;
• auscultation.
8. Examen du cœur.
9. Examen de l’abdomen.
116 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
1 1,2 1
1,2 2
2 3 3 6 6
4
4
5 10
5 9 10 9
10 8
8
9 10 7 9
1 1,2
2 3
3
6 4 6
4
5 5
9 8 9
8
10 10
APPARENCE GÉNÉRALE
À l’hôpital, en cabinet ou lors d’un examen d’évaluation, notez
si le patient a l’air bien ou non.
1. Est-ce que le patient a l’air de se sentir mal ou de souffrir
lorsqu’il respire ?
2. Regardez (et écoutez) le patient à la recherche des éléments
suivants :
• tachypnée (fréquence respiratoire de plus de 25
respirations par minute) ;
• mobilisation des muscles respiratoires accessoires
pendant l’inspiration (muscles sternocléidomastoïdiens
et scalènes ; figure 5.3) ;
• cyanose ;
• sifflements respiratoires ;
• toux spontanée.
CHAPITRE 5 Le thorax 117
Muscle scalène
Clavicule
Muscle Muscle
pectoral sternocléidomastoïdien
Muscle dentelé
antérieur
Figure 5.4 Atrophie des petits muscles des mains due à un cancer
du poumon. (Perkin et al. Atlas of Clinical Neurology. 3rd ed. © 2011 by
Saunders, an imprint of Elsevier Inc.)
LE THORAX
Le thorax doit être examiné face antérieure et face postérieure
par inspection, palpation, percussion et auscultation.
Comparez les côtés droit et gauche à chaque étape de l’examen.
Inspection
1. Examinez la forme et la symétrie du thorax :
• lorsque le diamètre antéropostérieur (AP) est augmenté
par rapport au diamètre latéral, on parle de thorax « en
tonneau » (figure 5.7a) ; ce phénomène indique une
hyperinflation des poumons ;
• une cyphose correspond à une courbure vers l’avant
exagérée du rachis (figure 5.7b) ; une scoliose est une
courbure latérale (figure 5.7b) ; une cyphoscoliose
thoracique sévère peut diminuer la capacité pulmonaire
et augmenter le travail respiratoire ;
• d’autres variations relativement communes de la forme du
thorax comprennent le thorax « en entonnoir » et le thorax
« en carène » (« thorax de pigeon ») (figures 5.7, c et d).
2. Examinez la paroi thoracique à la recherche de lésions :
• recherchez des cicatrices dues à une chirurgie
thoracique antérieure ou à des drains thoraciques
introduits pour un pneumothorax (souvent juste sous la
clavicule) ou un épanchement pleural (habituellement
site postérieur et basal) ;
• une radiothérapie pour un cancer du poumon ou un
lymphome peut occasionner un érythème et un
épaississement de la peau. La radiothérapie peut parfois
provoquer des brûlures et des lésions cutanées (figure 5.8).
Il y a une démarcation nette entre la peau anormale et la
peau normale, et de petits points destinés à délimiter le
champ de la radiothérapie peuvent être visibles ;
• l’emphysème sous-cutané est une sensation de
crépitation ressentie à la palpation de la peau du thorax
ou du cou. Il est dû à de l’air provenant des poumons et
est habituellement induit par un pneumothorax ;
• on peut voir des veines proéminentes en cas
d’obstruction de la veine cave supérieure.
122 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
(a)
(b)
(c)
(d)
Palpation
1. Expansion thoracique : placez fermement vos mains à
l’arrière de la paroi thoracique, avec les doigts entourant les
côtés du thorax ; vos pouces doivent presque se rencontrer
au niveau de la ligne médiane et doivent être légèrement
soulevés du thorax pour pouvoir bouger librement avec la
respiration (figure 5.9). Quand le patient inspire
profondément, vos pouces doivent s’écarter symétriquement
d’au moins 5 cm. Une expansion réduite d’un côté indique
la présence d’une lésion du lobe de ce côté ;
CHAPITRE 5 Le thorax 125
(a)
Expiration
≥ 5 cm
(b)
Inspiration
Figure 5.9 Évaluation de l’expansion thoracique : situation normale.
(a) Expiration. (b) Inspiration.
Remarque : Recherchez le signe de Hoover en cas de suspicion
d’une BPCO. Placez vos mains autour des rebords costaux
du patient, celui-ci étant allongé sur le lit. Vos pouces
doivent être placés sur le bas du sternum, décollés de la
peau. Demandez au patient de respirer profondément.
Normalement, vos pouces s’écartent quand le patient
inspire. Les patients atteints de BPCO présentent une
expansion thoracique excessive et abaissent le diaphragme
pour gonfler leurs poumons pendant l’inspiration. Cela a
pour effet d’entraîner les côtes inférieures et vos pouces en
dedans : c’est le signe de Hoover (figure 5.10).
126 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
(a) (b)
2. Vibrations vocales :
• palpez la paroi thoracique avec la paume de votre
main pendant que le patient prononce « trente-trois »
à haute voix ;
• palpez l’avant et l’arrière du thorax sur deux sites
comparables avec la paume de la main de chaque côté
du thorax. Vous pourrez ainsi détecter des différences
de vibrations au niveau de la paroi thoracique.
Ce signe peut être difficile à interpréter. Les causes des
variations des vibrations vocales sont les mêmes que pour
la résonance vocale (voir p. 131).
3. Les côtes. Comprimez doucement la paroi thoracique en
directions antéropostérieure et latérale. Une douleur
localisée évoque une fracture de côte, qui peut être
secondaire à un traumatisme ou spontanée du fait d’un
envahissement tumoral ou d’une maladie osseuse
primitive.
Percussion
Utilisez la technique de percussion suivante. La main gauche
étant sur la paroi thoracique, doigts légèrement écartés et alignés
avec les côtes, pressez fermement votre majeur contre le thorax
CHAPITRE 5 Le thorax 127
Apex (fosse
supraclaviculaire)
Zone de respiration
bronchique normale Bruits respiratoires
bronchiques
2 1
4 3
6 5
10 9 Fin de l'inspiration
8 7
Bruits respiratoires
normaux
Figure 5.13 Zones à ausculter, 1–10.
RÉSONANCE VOCALE
L’auscultation du thorax quand le patient parle donne des informa-
tions supplémentaires sur la capacité des poumons à transmettre
132 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
LE CŒUR
1. Positionnez le patient à 45° et évaluez la pression veineuse
jugulaire (PVJ) à la recherche d’une insuffisance cardiaque
droite.
2. Palpez et auscultez la région précordiale et accordez une
attention particulière à la composante pulmonaire du
deuxième bruit du cœur (P2). Celle-ci peut être palpable
ou audible avec une intensité accrue au niveau du
deuxième espace intercostal gauche. Ce bruit ne doit pas
être plus fort que la composante aortique, que l’on entend
mieux au deuxième espace intercostal droit. Un P2 palpable
et plus fort doit faire suspecter une hypertension artérielle
pulmonaire.
3. Posez la paume de la main à gauche du sternum pour
rechercher une impulsion parasternale (figure 5.14), signe
de dilatation ventriculaire droite.
L’ABDOMEN
Cherchez à percevoir le bord du foie. Il peut être palpable sous
le rebord costal droit lorsque les poumons sont distendus, ou
pulsatile en présence d’une insuffisance tricuspidienne secon-
daire à une pneumopathie chronique.
Tableau 5.1 Comparaison des signes thoraciques dans les maladies respiratoires courantes
Trouble Déplacement Mouvement de la Son de Bruits Bruits surajoutés
médiastinal paroi thoracique la percussion respiratoires
Condensation Néant Diminué au-dessus Mat Bronchiques Craquements
de la zone affectée
Collapsus Déviation Diminué au-dessus Mat Absents ou Absents
homolatérale de la zone affectée diminués
Épanchement Cœur déplacé vers Diminué au-dessus Extrêmement mat Absents au-dessus Absents ; un
pleural le côté opposé de la zone affectée d’une zone frottement pleural
CHAPITRE 5
(trachée déplacée remplie de liquide ; peut être noté
uniquement en peuvent être au-dessus de
cas bronchiques au l’épanchement
d’épanchement niveau du bord
massif) supérieur
Pneumothorax Déviation de la Diminué au-dessus Sonore Absents ou Absents
trachée vers le de la zone affectée fortement
Le thorax 133
côté opposé en diminués
cas de
pneumothorax
sous tension
(Suite)
134
Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Tableau 5.1 Comparaison des signes thoraciques dans les maladies respiratoires courantes Suite
Trouble Déplacement Mouvement de la Son de Bruits Bruits surajoutés
médiastinal paroi thoracique la percussion respiratoires
Asthme bronchique Néant Diminué de manière Normal ou diminué Normaux ou Sifflements
symétrique en cas d’asthme diminués
sévère
Fibrose pulmonaire Néant Diminué de manière Normal Normaux Craquements
interstitielle symétrique Non affecté par la inspiratoires
(minime) toux ou la position télé- ou
holophasiques fins
au-dessus des
lobes affectés
CHAPITRE 5 Le thorax 135
Respiratoires
• Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).1
• Asthme.
• Pneumopathie interstitielle.
• Infection (par exemple, pneumonie, bronchectasie).
• Obstruction trachéale.
• Embolie pulmonaire.
• Pneumothorax.
• Épanchement pleural.
Cardiaques
• Insuffisance cardiaque.
• Angor.
• Rétrécissement aortique.
• Cardiomyopathie hypertrophique.
• Rétrécissement mitral.
• Tamponnade péricardique.
Autres
• Obésité.
• Baisse de la forme physique.
• Anémie.
• Anxiété.
• Maladie musculosquelettique.
• Acidocétose.
2 Note de l’éditeur : ECOS (examen clinique objectif structuré) est la traduction d’OSCE,
épreuve pratique anglo-saxonne destinée à former et à évaluer l’art de l’interrogatoire
et de l’examen clinique. Les astuces développées ici pour passer cette épreuve ont été
préservées à la traduction au vu de leur intérêt pédagogique pour les mises en situations
cliniques en France. Voir « Avertissements : les ECOS » en début d’ouvrage.
138 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
L’abdomen
Le système gastro-intestinal :
interrogatoire
© 2017, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
1 Un ictère indolore est classiquement causé par un cancer du pancréas qui obstrue les
voies biliaires. Les premiers signes peuvent être une coloration jaune de la sclère
remarquée par l’entourage du patient, et pas par lui-même.
140
CHAPITRE 6 L’abdomen 141
SYMPTÔMES À L’ORIGINE
DE LA CONSULTATION (Encadré 6.1)
Douleur abdominale
Un interrogatoire minutieux permet souvent de déterminer la
cause de la douleur abdominale. Comme d’habitude, il faut
Encadré 6.1
Le système gastro-intestinal : interrogatoire
Principaux symptômes à l’origine de la consultation
Douleur abdominale.
Modification de l’appétit et/ou du poids.
Nausées et/ou vomissements.
Pyrosis et/ou régurgitations acides.
Dysphagie.
Troubles de la défécation (diarrhée, constipation, incontinence fécale).
Saignements (hématémèse, méléna, rectorragie).
Ictère.
Urines foncées, selles claires.
Gonflement abdominal.
Prurit.
Léthargie.
Fièvre.
142 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Types de douleur
Ulcère gastroduodénal
• Cette douleur est classiquement sourde ou à type de brûlure
et se localise dans l’épigastre (voir figure 6.8 plus loin dans
ce chapitre) ; elle est soulagée par la prise de nourriture ou
d’antiacides et peut se manifester après les repas.
• Elle est typiquement épisodique et peut se manifester la
nuit, réveillant le patient.
• Cliniquement, il n’est pas possible de faire la différence
entre un ulcère duodénal et un ulcère gastrique.
Douleur pancréatique
• Il s’agit souvent d’une douleur épigastrique continue, qui
peut être partiellement soulagée par la position assise et
penchée en avant.
• La douleur irradie souvent dans le dos.
Douleur biliaire
• La douleur biliaire, dite « colique hépatique », est rarement
à type de colique. Il s’agit habituellement d’une douleur
sévère, constante, siégeant dans l’épigastre ou
l’hypochondre droit supérieur droit, qui peut durer
plusieurs heures et qui survient de façon épisodique et
irrégulière.
• L’obstruction du canal cystique par un calcul biliaire
provoque souvent une douleur épigastrique. Si une
inflammation de la vésicule biliaire (cholécystite) se
développe, la douleur se déplace habituellement au niveau
de l’hypochondre droit et devient plus sévère.
• La douleur peut également irradier à travers la partie
supérieure de l’abdomen et autour du côté droit du dos,
dans la région scapulaire.
Colique néphrétique
• Il s’agit d’une douleur à type de colique très sévère qui se
superpose à un fond douloureux constant de la fosse
lombaire, irradiant souvent vers l’aine.
Occlusion intestinale
• Une douleur péri-ombilicale à type de colique évoque une
origine au niveau de l’intestin grêle, mais une douleur
colique peut se manifester n’importe où dans l’abdomen.
• L’occlusion de l’intestin grêle a tendance à provoquer des
crises de colique plus fréquentes (avec un cycle toutes les 2
à 3 minutes) que l’occlusion du gros intestin (toutes les 10 à
15 minutes).
CHAPITRE 6 L’abdomen 145
Nausées et vomissements
• La nausée est la sensation d’avoir envie de vomir. Il existe
de nombreuses causes gastro-intestinales (par exemple,
ulcère gastroduodénal ou cancer gastrique obstruant le
pylore) et non gastro-intestinales (par exemple,
labyrinthite, nombreux médicaments, migraine, tumeur du
tronc cérébral, insuffisance rénale).
• Le volume et la nature des vomissements peuvent orienter
vers la cause du problème :
– des vomissements de grands volumes, mais peu
fréquents, évoquent une obstruction de la voie
d’évacuation gastrique ;
– des vomissements fréquents de bile ou de matières
fécales évoquent une occlusion intestinale.
146 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Dysphagie
• La dysphagie est une difficulté à avaler. Elle peut survenir
pour les solides ou les liquides.
• Si un patient se plaint de difficultés à avaler, il est
important de distinguer une déglutition douloureuse d’une
réelle difficulté à avaler.
2 L’échelle de Bristol est une échelle visuelle permettant de classer les selles en sept
types, le type 1 correspondant à des petites crottes dures et détachées, ressemblant
à des noisettes, et le type 7 correspondant à des selles entièrement liquides, sans
aucun morceau solide. Faites confiance aux Anglais ! Cette échelle établit une corréla-
tion objective avec le transit intestinal, donc le fait d’examiner les selles est utile pour
évaluer la fonction digestive également.
CHAPITRE 6 L’abdomen 147
Diarrhée
• La diarrhée peut être définie de différentes manières.
Les patients peuvent se plaindre d’émissions fréquentes de
selles (un rythme supérieur à trois fois par jour est
anormal) ou d’une modification de la consistance des
selles, qui sont devenues molles ou liquides.
• Lorsqu’on interroge le patient sur sa diarrhée, il est
important de déterminer s’il s’agit d’une manifestation
aiguë (< 1 mois) ou chronique.
• Une diarrhée aiguë est plus volontiers de nature infectieuse,
alors qu’une diarrhée chronique peut avoir de nombreuses
causes. En cas de diarrhée chronique, envisagez les cas
suivants :
148 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
MODE DE VIE
Interrogez le patient au sujet des points suivants :
• sa profession (par exemple, professionnel de santé exposé à
des patients atteints d’hépatite) ;
• les voyages récents (par exemple, dans des pays où
l’hépatite est endémique) ;
• sa consommation d’alcool (pouvant être à l’origine d’une
maladie hépatique, pancréatique et digestive) ;
• un contact avec des personnes ictériques ;
• la consommation de drogues par voie intraveineuse (risque
d’hépatite B ou C).
ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX
Des antécédents familiaux de cancer du côlon ou de l’estomac,
de maladie inflammatoire chronique de l’intestin ou de maladie
hépatique sont souvent pertinents.
Anatomie et examen
La connaissance des structures sous-jacentes de l’abdomen aide
à expliquer les différentes techniques d’examen. Comme pour
l’examen du thorax, essayez de vous représenter les structures qui
se trouvent en profondeur de la zone que vous examinez
(figure 6.1).
CHAPITRE 6 L’abdomen 151
1
3
2 4
5
6
Encadré 6.2
La séquence de l’examen du système gastro-intestinal
1. Inspection générale.
2. Les mains.
3. Les bras.
4. La face.
5. L’abdomen.
6. Le thorax.
7. Le dos.
8. Les jambes.
INSPECTION GÉNÉRALE
Recherchez une atrophie musculaire (malabsorption, anorexie
ou cancer), une obésité, un ictère ou des éruptions cutanées.
152 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
LES BRAS
1. Examinez les poignets et les avant-bras à la recherche de
cicatrices.
2. Examinez les membres supérieurs à la recherche
d’ecchymoses. Des ecchymoses étendues peuvent être dues
à des troubles de la coagulation (par exemple, en cas de
maladie hépatique chronique).
3. Recherchez une atrophie musculaire, qui est souvent une
manifestation tardive d’une malnutrition chez le patient
alcoolique. L’alcool peut également être à l’origine d’une
myopathie proximale.
4. Des lésions de grattage dues à des démangeaisons (prurit)
sévères sont souvent évidentes chez les patients atteints
d’ictère obstructif ou cholestatique.
5. Les angiomes stellaires sont constitués d’une artériole centrale
d’où rayonnent de nombreux petits vaisseaux ressemblant à
des pattes d’araignée (figure 6.2a). Leur taille va d’une
dimension à peine visible à 0,5 cm de diamètre. Ils se
distribuent habituellement dans le territoire drainé par la veine
cave supérieure, et on les retrouve donc sur les bras, le cou et
154 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
(a)
(b)
LA FACE
Les yeux
1. Examinez d’abord la sclère à la recherche de signes d’ictère
ou d’anémie.
2. On observe parfois un œil rouge causé par un iritis (voir
p. 247) dans les maladies inflammatoires chroniques de
l’intestin.
3. Une pâleur conjonctivale évoque une anémie et est plus
fiable que l’examen des lits unguéaux ou des plis palmaires.
Les glandes salivaires
1. La glande parotide normale ne peut pas être palpée ; une
hypertrophie fait apparaître un gonflement de la joue
derrière l’angle de la mâchoire et dans le haut du cou
(figure 6.3). Examinez le patient à la recherche de signes
d’inflammation (chaleur, sensibilité à la palpation, rougeur
et gonflement) et déterminez si le gonflement facial est
nodulaire ou non (figure 6.4) :
• une hépatopathie alcoolique peut faire apparaître un
gonflement bilatéral ;
• une tumeur parotidienne mixte (adénome pléiomorphe)
est le plus souvent responsable des masses. Un cancer
de la parotide peut entraîner une paralysie faciale (voir
p. 214).
2. Palpez à l’intérieur de la bouche (mettez un gant !) à la
recherche d’une lithiase parotidienne, qui peut se localiser
Conduit parotidien
La bouche
1. Commencez par regarder brièvement l’état des dents et
notez la présence éventuelle de prothèses dentaires.
Les prothèses dentaires amovibles doivent être retirées pour
permettre un examen complet de la bouche. Une prothèse
mal fixée peut être responsable d’ulcères, et les caries
peuvent être à l’origine d’une mauvaise haleine.
2. Le fœtor hepaticus est une odeur douceâtre de l’haleine et
indique la présence d’une insuffisance hépatocellulaire.
3. Un épithélium épaissi contenant des débris bactériens et
des particules alimentaires constitue souvent un
revêtement sur la langue, en particulier chez les fumeurs.
Il s’agit rarement d’un signe de maladie.
4. La leucoplasie est un épaississement blanchâtre de la
muqueuse de la langue et de la bouche (figure 6.5) ; c’est
une lésion prémaligne. Les causes les plus fréquentes de
CHAPITRE 6 L’abdomen 157
8. Recherchez :
• une hypertrophie gingivale, qui peut survenir au cours
d’une infiltration par des cellules leucémiques,
notamment dans les leucémies monocytaires aiguës ;
• des saignements, une ulcération ou une infection au
niveau des gencives ;
• une hémorragie de la muqueuse buccale et pharyngée ;
• des télangiectasies sur les lèvres et la langue (qui peuvent
être un signe de télangiectasie hémorragique héréditaire
pouvant être à l’origine de saignements occultes dans
l’intestin).
L’ABDOMEN
L’abdomen doit être examiné par inspection, palpation, percus-
sion et auscultation. L’examen de l’abdomen comporte un exa-
men de l’aine et du rectum si cela est cliniquement indiqué.
Inspection
Le patient doit être allongé à plat, mais faites en sorte que cette
position ne soit pas inconfortable pour le patient ; dans le cadre d’une
épreuve d’évaluation, demandez si vous pouvez allonger le patient
(figure 6.6). Placez un oreiller sous la tête du patient et faites en sorte
que l’abdomen soit exposé des mamelons à la symphyse pubienne.
1. Commencez par rechercher minutieusement la présence de
cicatrices abdominales, témoignant d’une chirurgie ou d’un
traumatisme antérieurs. Examinez la zone péri-ombilicale
Palpation
Rassurez le patient en lui signalant que l’examen ne sera pas
douloureux et réchauffez-vous les mains. Demandez si une zone
particuliere est sensible et examinez cette zone en dernier.
À des fins de description, l’abdomen est découpé en neuf
régions ou quatre quadrants (figure 6.8). La palpation de chaque
région est effectuée avec la face palmaire des doigts qui agissent
ensemble. Pour la palpation des bords des organes ou des masses,
la face latérale de l’index est la partie la plus sensible de la main.
1. Commencez par une légère pression exercée sur chaque
région. Arrêtez immédiatement si elle s’avère douloureuse.
Tous les mouvements de la main doivent provenir des
articulations métacarpophalangiennes et votre main doit
être moulée sur la forme de la paroi abdominale. Notez
l’existence d’une sensibilité ou de masses dans chaque
région.
2. Effectuez ensuite une palpation profonde. Celle-ci est
utilisée pour percevoir des masses plus profondes et pour
mieux définir celles déjà découvertes ; demandez au patient
si la palpation est douloureuse ; toute masse doit être
caractérisée et décrite (encadré 6.3) :
• une défense abdominale, où il apparaît une résistance à
la palpation causée par une contraction des muscles
abdominaux, peut être due à une douleur ou de
l’anxiété, et peut être volontaire ou involontaire.
Ce dernier cas est évocateur d’une péritonite ;
• la contracture est une rigidité due à une contraction
involontaire persistante des muscles abdominaux,
toujours douloureuse et témoignant d’une irritation
péritonéale ;
• il peut apparaître une douleur à la décompression,
lorsque la paroi abdominale, après une compression
lente, est libérée rapidement (douleur en « coup de
poignard »). Cela peut induire une crispation du patient
et il faut donc observer son visage pendant cette
manœuvre. Ce signe est très évocateur d’une péritonite.
Si l’abdomen est très sensible, une percussion douce
donnera les mêmes informations tout en induisant un
inconfort moindre ;
• dans le cas de la douleur projetée, la palpation d’une
zone non sensible provoque une douleur à un autre endroit.
162 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
1. Hypochondre droit
2. Épigastre
3. Hypochondre gauche
Lignes médio- 4. Région lombaire droite
claviculaires 5. Région ombilicale
6. Région lombaire gauche
7. Fosse iliaque droite
8. Hypogastre
9. Fosse iliaque gauche
1 2 3
Plan subcostal
4 5 6
Plan intertuberculaire
7 8 9
(a)
Figure 6.8 (a) Régions de l’abdomen. Le plan subcostal est une ligne
imaginaire reliant les parties inférieures de la cage thoracique (10e cartilage
costal). Le plan intertuberculaire est une ligne reliant les tubercules
iliaques.
CHAPITRE 6 L’abdomen 163
Processus xiphoïde
Quadrant
supérieur Quadrant
droit supérieur
gauche
Quadrant
inférieur Quadrant
droit inférieur
gauche
Symphyse pubienne
(b)
Encadré 6.3
Caractéristiques descriptives des masses
intra-abdominales
Pour toute masse abdominale, il faut déterminer tous les points
suivants :
• site : région concernée et profondeur (paroi abdominale ou
masse intra-abdominale) ;
• taille (qu’il faut mesurer) et forme ;
• sensibilité (oui ou non) ;
• surface, qui peut être régulière ou non ;
• bords, qui peuvent être réguliers ou non ;
• consistance, qui peut être dure ou molle ;
• mobilité et déplacement à l’inspiration ;
• caractère pulsatile ou non ;
• possibilité de passer au-dessus de la masse.
Foie
Rate
Descente du foie à
l'inspiration (matité)
Figure 6.9 Examen de l’abdomen : le foie.
Auscultation
Écoutez les bruits intestinaux, les souffles et les frottements.
1. Placez la membrane du stéthoscope juste sous l’ombilic.
Chez le sujet sain, on peut entendre des bruits intestinaux
sur toutes les parties de l’abdomen ; ils ont un caractère
doux et gargouillant et ne surviennent que par
intermittence ;
• les bruits intestinaux doivent être décrits comme
présents ou absents (bruits hydroaériques) ;
• une absence complète de bruits intestinaux (pendant
3 minutes avec le stéthoscope laissé à la même place)
indique un iléus paralytique ;
• une occlusion intestinale engendre un bruit plus fort,
de plus haute tonalité avec un caractère de tintement,
qui est dû à la présence d’air et de liquide (« bruits de
lutte intestinale ») ;
• un hyperpéristaltisme intestinal, qui survient
notamment au cours des diarrhées, engendre des bruits
de gargouillement intenses (borborygmes), qui sont
souvent audibles sans stéthoscope. Parfois, les
borborygmes sont si forts qu’ils perturbent
l’auscultation du cœur.
2. Les souffles abdominaux (de tonalité élevée, le plus
souvent systoliques) peuvent être entendus au-dessus du
foie en présence d’un cancer hépatocellulaire :
170 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
(a)
(b)
1 5
6
2 10
11 5
4 7
98
3 3
12
4
2
(a) 1
(c)
Hernie crurale
1. Une hernie crurale fait habituellement saillie dans le pli
de l’aine à son extrémité médiale. On la retrouve donc
latéralement et au-dessous du tubercule pubien, à 2 cm
médialement au pouls fémoral, et elle n’implique pas le
canal inguinal.
2. Ne confondez pas une impulsion transmise par la veine
fémorale (varice saphène) lorsque le patient tousse avec
une hernie crurale. Cette dernière est habituellement petite
et ferme et peut être prise à tort pour un nœud
lymphatique.
3. En cas d’étranglement d’une hernie (la partie de l’intestin
prise au piège dans la hernie ne reçoit plus de sang), la
peau sus-jacente peut devenir rouge et tendue, et la masse
est habituellement douloureuse à la palpation. L’impulsion
à la toux est perdue.
174 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
(a)
(b)
Hernie incisionnelle
1. Toute cicatrice abdominale peut être le siège d’une hernie
du fait de la faiblesse de la paroi abdominale. Pour ce type
de hernie, demandez au patient de tousser et recherchez
des bombements anormaux.
2. Demandez ensuite au patient de soulever la tête et les
épaules au-dessus du lit et, avec votre main sur son front,
résistez à ce mouvement.
3. S’il apparaît un bombement, palpez avec l’autre main à la
recherche d’un défect du fascia dans le muscle.
Toucher rectal
Expliquez au patient ce que vous allez faire et demandez-lui son
autorisation avant de pratiquer cet examen.
1. Allongez-le sur le côté gauche, genoux relevés et dos face à
vous. On appelle cette position « décubitus latéral gauche ».
2. Enfilez une paire de gants et commencez l’inspection de l’anus
et de la région péri-anale en écartant les fesses du patient.
3. Notez la présence d’une thrombose hémorroïdaire externe
(hémorroïdes : petits, < 1 cm, gonflements bleuâtres tendus
observés sur un côté de la marge anale) ou de marisques
(elles ressemblent à des boursouflures cutanées et peuvent
être découvertes fortuitement ou se manifester avec des
hémorroïdes ou la maladie de Crohn).
4. En portant toujours vos gants, lubrifiez la pointe de votre
index droit et placez-la en regard de l’anus. Demandez au
patient d’inspirer et d’expirer calmement par la bouche, afin
de détourner son attention et de l’aider à se détendre.
Appliquez lentement une pression croissante avec la pulpe
de votre doigt jusqu’à ce que vous perceviez une légère
relaxation du sphincter. Avancez ensuite lentement votre
doigt dans le rectum. À ce stade, le tonus du sphincter doit
être évalué comme augmenté, normal ou diminué.
176 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
LE THORAX
Chez l’homme, la gynécomastie ou hypertrophie des seins peut être
un signe de maladie hépatique chronique. Une gynécomastie sensible
à la palpation est fréquente en cas de traitement par spironolactone.
LE DOS
1. Frappez doucement la colonne vertébrale avec la base du
poing pour détecter une sensibilité osseuse. Ce phénomène
peut être dû à un envahissement tumoral.
2. Chez un patient alité, recherchez un œdème sacré (par
exemple, dû à un syndrome néphrotique ou à une
insuffisance cardiaque congestive).
LES JAMBES
1. Notez la présence d’un œdème, pouvant se manifester avec
une ascite (hypoalbuminémie).
CHAPITRE 6 L’abdomen 177
Le système génito-urinaire
L’évaluation du système génito-urinaire suppose également un
examen minutieux de l’abdomen. La séquence est présentée
ci-dessous.
SYMPTÔMES À L’ORIGINE
DE LA CONSULTATION (Encadré 6.4)
1. Les patients peuvent consulter pour des symptômes de
l’appareil urinaire (modifications de la couleur des urines
ou de la miction) ou des douleurs au niveau de l’abdomen
ou des flancs.
Encadré 6.4
Le système génito-urinaire : interrogatoire
Principaux symptômes à l’origine de la consultation
Modification de l’aspect des urines (par exemple, hématurie :
coloration rouge).
Modification du volume ou du jet urinaire.
Polyurie (augmentation du volume urinaire).
Nycturie (nécessité de se lever la nuit pour aller uriner).
Oligurie (diminution de la diurèse : < 400 ml par jour).
Anurie (diurèse faible ou absence d’urine : < 50 ml par jour).
Symptômes d’hypertrophie prostatique :
• Diminution du jet urinaire.
• Retard mictionnel.
• Pertes urinaires de fin de miction.
• Rétention urinaire.
• Pollakiurie.
• Urgenturie (besoin urgent d’uriner).
Incontinence urinaire (incontinence d’effort, par exemple lorsque
le patient tousse ; incontinence par impériosité).
Double vidange (vidange vésicale incomplète).
Colique néphrétique.
Symptômes d’infection urinaire :
• Dysurie (difficulté à uriner), pollakiurie (besoin d’éliminer
fréquemment de petites quantités d’urine), urgenturie, fièvre,
douleur lombaire.
Écoulement urétral.
Symptômes évocateurs d’une maladie rénale chronique (urémie) :
• Oligurie, nycturie, polyurie.
• Anorexie, goût métallique dans la bouche, vomissements,
fatigue, hoquet, insomnie.
• Démangeaisons, ecchymoses, œdème.
CHAPITRE 6 L’abdomen 179
Dysfonction érectile.
Perte de la libido.
Infertilité.
Écoulement urétral ou vaginal.
Éruption génitale.
2. Demandez s’il y a eu :
• une modification de l’aspect des urines ;
• des symptômes d’obstruction urinaire (par exemple,
retard mictionnel, diminution du jet urinaire, pertes
urinaires de fin de miction) ;
• une incontinence urinaire.
3. Interrogez le patient au sujet de symptômes de maladie
rénale chronique ; ils ne sont pas spécifiques mais peuvent
comprendre :
• nycturie ;
• anorexie ;
• vomissements ;
• fatigue ;
• hoquet ;
• insomnie ;
• prurit.
4. Chez la femme, obtenez les antécédents gynécologiques
(y compris date des premières règles et régularité des cycles
menstruels). Renseignez-vous sur :
• une dysménorrhée (règles douloureuses) ;
• une ménorrhagie (règles trop abondantes) ;
• des pertes vaginales ;
• le nombre de grossesses et de naissances ;
• les complications des grossesses et des accouchements
(par exemple, hypertension artérielle) ;
• les moyens de contraception.
ANTÉCÉDENTS PERSONNELS
Renseignez-vous sur les éléments suivants :
• infections urinaires ou lithiases récidivantes ;
• chirurgie rénale ;
• détection antérieure d’une protéinurie ou d’une hématurie
microscopique ;
• diagnostic de diabète sucré, de goutte ou d’hypertension artérielle;
• réalisation d’une biopsie rénale (les patients s’en
souviennent en général).
180 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
MODE DE VIE
Demandez au patient s’il a des problèmes sociaux et, en cas
d’insuffisance rénale, comment il gère cette maladie chronique
grave.
TRAITEMENTS
1. Posez des questions détaillées sur les médicaments pris.
2. Demandez au patient s’il est sous dialyse3 et, dans
l’affirmative, s’il s’agit d’une hémodialyse ou d’une dialyse
péritonéale.
3. Demandez au patient s’il a eu une transplantation rénale. Si
oui, posez des questions sur :
• l’évolution du greffon : de nombreux patients
connaissent leur taux de créatinine et leur DFG-e (débit
de filtration glomérulaire estimé) ;
• les problèmes de rejet et, le cas échéant, le mode de
prise en charge (par exemple, biopsie rénale et
intensification du traitement médicamenteux) ;
• le traitement médicamenteux et les effets
indésirables ;
• les problèmes d’ostéoporose.
ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX
Renseignez-vous en particulier sur la présence d’une maladie
rénale polykystique, d’un diabète sucré et d’une hypertension
artérielle parmi les membres de la famille.
3 On utilise parfois le terme assez pompeux mais pas très précis de « traitement de
substitution rénale ».
CHAPITRE 6 L’abdomen 181
LE COU ET LE THORAX
1. Examinez la pression veineuse jugulaire afin d’évaluer le
statut volémique intravasculaire : une surcharge volémique
est possible en cas de maladie rénale chronique.
2. Examinez le cœur et les poumons à la recherche de signes
d’insuffisance cardiaque, de péricardite et d’œdème
pulmonaire, qui peuvent tous être présents en cas de
maladie rénale chronique.
182 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
L’ABDOMEN
1. Faites un examen complet.
2. Recherchez la présence de cicatrices :
• les cicatrices d’une néphrectomie sont souvent plus
postérieures que ce que l’on pourrait attendre ; elles se
situent habituellement dans le flanc, atteignant en arrière
le niveau du groupe des muscles érecteurs du rachis ;
• les cicatrices d’une transplantation rénale se situent
habituellement dans la partie inférieure droite ou
gauche de l’abdomen (fosses iliaques) et un rein
transplanté est parfois visible, sous la forme d’un
bombement sous la cicatrice ;
• une dialyse péritonéale est à l’origine de petites
cicatrices dues à la pose du cathéter dans la cavité
péritonéale ; elles sont situées sur la partie inférieure de
l’abdomen au niveau ou près de la ligne médiane.
3. Concentrez-vous sur la palpation des reins (ils sont
hypertrophiés dans la maladie rénale polykystique). Un
rein transplanté peut être perçu sous une cicatrice. Faites
ballotter le rein et notez l’existence d’une sensibilité
au-dessus de l’angle rénal.
4. Auscultez à la recherche d’un souffle rénal (écoutez
au-dessus de l’ombilic, 2 cm à gauche ou à droite de la ligne
médiane).
5. Chez l’homme, un toucher rectal à la recherche d’une
prostatomégalie est pertinent, car une prostate
hypertrophiée peut être à l’origine d’une obstruction
urinaire.
Hydrocèle
Lampe torche
Figure 6.15 Transillumination des testicules.
AUTRES SIGNES
1. Recherchez la présence d’un œdème périphérique, d’un
œdème sacré et d’éruptions cutanées.
2. Faites un examen du fond d’œil à la recherche d’anomalies
rétiniennes évocatrices d’une hypertension artérielle (voir
p. 248) ou d’un diabète sucré (cause fréquente de maladie
rénale chronique ; voir p. 341).
3. Une analyse d’urine permet d’obtenir les premières
données indiquant une maladie rénale. Pour rechercher
certaines anomalies, les urines peuvent être analysées à
l’aide de bandelettes réactives. Les modifications de couleur
de la bandelette reflètent les valeurs du pH, des protéines
(protéinurie), du sucre (diabète sucré), des nitrites
(infection possible) et des globules rouges (hématurie).
Le système hématologique
L’examen hématologique commence par une recherche des signes
périphériques et se poursuit par un examen de l’abdomen. À nou-
veau, il ne s’agit pas d’une évaluation de routine mais elle doit être
envisagée en fonction des données obtenues lors de l’interroga-
toire. Une suggestion de séquence est présentée ci-dessous.
SYMPTÔMES À L’ORIGINE
DE LA CONSULTATION (Encadré 6.5)
1. Les patients peuvent consulter pour des symptômes
d’anémie (léthargie, palpitations, dyspnée d’effort ou angor).
2. Les symptômes à l’origine de la consultation peuvent
également être ceux de la maladie ayant provoqué l’anémie
ou des causes de l’anémie, comme un saignement rectal ou
les symptômes intestinaux d’une malabsorption.
3. Si le patient se plaint d’une hypertrophie des ganglions
lymphatiques, il faut lui demander s’il a des sueurs
nocturnes et s’il a perdu du poids (par exemple, lymphome).
4. Une infection récidivante accompagnée de fièvre peut être
le premier symptôme d’un trouble du système immunitaire
ou d’une neutropénie.
5. Posez des questions détaillées aux patients qui ont tendance
à se faire des bleus ou à saigner facilement, y compris des
questions sur des éventuels saignements postopératoires :
• si le saignement après un traumatisme est immédiat,
cela évoque un problème plaquettaire ;
• si le saignement intervient après un certain délai, un
problème de facteur de coagulation est plus
vraisemblable.
ANTÉCÉDENTS PERSONNELS
1. Demandez au patient s’il a déjà eu une maladie systémique
ou une chirurgie gastrique, celles-ci pouvant être à l’origine
d’une anémie.
2. Demandez-lui s’il a été refusé en tant que donneur de sang
et, si oui, pourquoi.
186 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Encadré 6.5
Le système hématologique : interrogatoire
Principaux symptômes à l’origine de la consultation
• Symptômes d’anémie : faiblesse, fatigue, dyspnée, asthénie,
étourdissements orthostatiques.
• Saignements (menstruels, gastro-intestinaux).
• Tendance aux ecchymoses.
• Tendance aux thromboses (par exemple, thrombose veineuse
profonde récidivante au niveau des jambes).
• Infection récidivante, fièvre.
• Ictère.
• Hypertrophie des ganglions lymphatiques.
• Douleurs osseuses.
• Paresthésies (par exemple, carence en vitamine B12).
• Éruptions cutanées.
• Perte de poids.
• Sueurs nocturnes.
TRAITEMENTS
1. Renseignez-vous sur l’utilisation des produits suivants :
• suppléments de fer ;
• injections de vitamine B12 ;
• AINS ;
• anticoagulants.
2. Demandez au patient s’il a déjà reçu une chimiothérapie,
des transfusions sanguines ou s’il a déjà subi une saignée
(prélèvement de sang afin de diminuer le taux de fer de
l’organisme).
ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX
Il peut exister des antécédents familiaux des affections
suivantes :
• thalassémie ;
• anémie hémolytique (ou ictère) ;
• hémophilie ;
• maladie de Willebrand ;
• facteur V Leiden (à l’origine de troubles de la coagulation) :
thrombophilie.
CHAPITRE 6 L’abdomen 187
Examen hématologique
Comme pour le système gastro-intestinal, vous pouvez com-
mencer par les mains. Vous devez examiner les ganglions lym-
phatiques dans toutes les régions ainsi que l’abdomen.
2
1
4
3
5
7
6
2 8
1
3
5
4
LA FACE
1. Recherchez des signes d’ictère ou d’anémie. Regardez dans
la bouche à la recherche d’une hypertrophie gingivale (due
à une leucémie) ou d’un saignement.
2. Faites un examen du fond d’œil (voir p. 248). Recherchez
un engorgement des vaisseaux rétiniens et un œdème
papillaire. Ces anomalies peuvent survenir dans des
190 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
L’ABDOMEN
Vous devez examiner minutieusement l’abdomen en vous
concentrant sur le foie et la rate, qui peuvent être hypertrophiés
en raison d’un lymphome ou d’une leucémie.
LE RACHIS
Percutez le rachis à la recherche d’une sensibilité osseuse (évo-
catrice d’une infiltration médullaire).
LES JAMBES
1. Recherchez des ulcères de jambes, qui peuvent être
présents dans un certain nombre de maladies
hématologiques telles que la drépanocytose. Une carence
en vitamine B12 peut être à l’origine d’une anémie et de
signes de neuropathie périphériques (voir p. 343).
2. Les ganglions poplités ne sont pas systématiquement
recherchés car ils sont rarement palpables.
• épitrochléens ;
• axillaires ;
• cervicaux (occipitaux et sus-claviculaires) ;
• para-aortiques (rarement palpables) dans l’abdomen ;
• inguinaux ;
• poplités (derrière le genou).
Taille
Les nœuds volumineux sont habituellement pathologiques (> 1 cm).
Consistance
• Des ganglions durs évoquent un envahissement tumoral.
• Des ganglions mous peuvent être normaux.
• Des ganglions caoutchouteux peuvent être dus à un lymphome.
Sensibilité à la palpation
Elle implique une infection ou une inflammation aiguë.
Fixation
Les ganglions fixés aux structures sous-jacentes sont plus
susceptibles d’être infiltrés par un cancer que les ganglions mobiles.
Peau sus-jacente
L’inflammation de la peau sus-jacente évoque une infection ; la
fixation à la peau sus-jacente évoque un cancer.
4 Note de l’éditeur : ECOS (examen clinique objectif structuré) est la traduction d’OSCE,
épreuve pratique anglo-saxonne destinée à former et à évaluer l’art de l’interrogatoire
et de l’examen clinique. Les astuces développées ici pour passer cette épreuve ont
été préservées à la traduction au vu de leur intérêt pédagogique pour les mises
en situations cliniques en France. Voir « Avertissements : les ECOS » en début
d’ouvrage.
CHAPITRE 6 L’abdomen 193
Le système nerveux
196
CHAPITRE 7 Le système nerveux 197
Encadré 7.1
Le système neurologique : interrogatoire
Symptômes à l’origine de la consultation
Céphalées.
Douleurs faciales.
Douleurs dorsales ou cervicales.
Crises convulsives, malaises ou sensations étranges.
Vertiges ou étourdissements.
Troubles de la vision, de l’audition ou de l’odorat.
Troubles de la démarche.
Perte ou perturbation de la sensibilité, faiblesse d’un ou de plusieurs
membres.
Troubles du contrôle sphinctérien (vessie, intestins).
Mouvements involontaires ou tremblements.
Troubles de la parole et de la déglutition.
Troubles cognitifs (voir chapitre 13).
1 « Hystérie » est un ancien terme désignant une affection présumée psychogène. Cette
notion est différente de la simulation. Les patients hystériques ne font pas semblant.
CHAPITRE 7 Le système nerveux 201
ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX
Tout antécédent familial de maladie neurologique ou mentale
doit être documenté.
2 N’oubliez pas que vous n’êtes pas forcement le seul à vouloir faire de l’humour. Un
patient peut essayer de masquer son dysphasie nominale en utilisant un mot différent,
comme s’il plaisantait ; par exemple, si on lui demande de nommer la montre du
professeur, il pourra dire « chère ».
206 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Nerf trijumeau IV VI
(V)
Nerf facial
(VII) Nerf vestibulocochléaire
(VIII)
(a)
(b)
Figure 7.4 (a) Examen du champ visuel par confrontation. Comparez
votre champ visuel avec celui du patient (les deux yeux, puis en
recouvrant un œil sur deux) et surveillez le patient pour vous assurer que
son regard est dirigé droit devant. (b) Atteintes du champ visuel associées
aux lésions du système visuel. (Avec l’aimable autorisation de Glenn
McCulloch.)
Le V (nerf trijumeau)
1. Testez délicatement les réflexes cornéens en utilisant un
bout de coton pour toucher la cornée et demandez au
patient s’il sent quelque chose. Normalement, les deux
paupières doivent se fermer brusquement. La composante
sensitive de ce réflexe est le nerf V et la composante
motrice est le nerf VII.
212 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Ophtalmique
Maxillaire
Mandibulaire
Gyrus
précentral
Membre inf.
Tronc
Membre sup.
Tête
Capsule interne
Moelle spinale
Tractus cortico-spinal
Tractus cortico-spinal latéral (indirect)
antérieur (direct)
Vers la corne antérieure
Paraplégie corticale
Monoplégie
ou hémiplégie
Tractus cortico-
spinal (pyramidal)
Hémiplégie
(controlatérale)
Fibres cortico-
réticulo-spinales
Motoneurone
inférieur
Figure 7.7 Lésions des motoneurones supérieur et inférieur.
4 N’oubliez pas que votre propre force peut être différente de celle du patient. Il est
parfois inquiétant de voir un étudiant en médecine robuste tester la force d’une per-
sonne âgée et fragile.
CHAPITRE 7 Le système nerveux 221
L’épaule
• Abduction (innervation par les racines C5, C6) : le patient
doit porter les bras en abduction avec les coudes fléchis et
résister à votre tentative de les pousser vers le bas (figure 7.8a).
• Adduction (C6, C7, C8) : le patient doit porter les bras en
adduction avec les coudes fléchis et ne pas vous laisser les
écarter (figure 7.8b).
Le coude
• Flexion (C5, C6) : le patient doit plier le coude et tirer
pour ne pas vous laisser le tendre (figure 7.8c).
• Extension (C7) : le patient doit plier le coude et pousser
pour ne pas vous laisser le plier (figure 7.8d).
Le poignet
• Flexion (C6, C7, C8) : le patient doit plier le poignet et ne
pas vous laisser le tendre (figure 7.8e).
• Extension (C7, C8) : le patient doit étendre le poignet et ne
pas vous laisser le plier (figure 7.8f).
Les doigts
• Extension (C7, C8) : le patient doit tendre les doigts et ne
pas vous laisser les abaisser (poussez avec le côté de votre
main les articulations métacarpophalangiennes du patient).
• Flexion (C7, C8) : le patient serre deux de vos doigts
(figure 7.8g).
• Abduction (C8, T1) : le patient doit écarter les doigts et ne
pas vous laisser les rapprocher (figure 7.8h).
• Recherchez une atrophie des petits muscles des mains,
avec des creux marqués entre les tendons du long extenseur
et l’éminence hypothénar (lésion du nerf ulnaire) ou
l’éminence thénar (lésion du nerf médian). Demandez au
patient d’étendre les deux poignets et demandez-lui s’il
ressent des picotements (signe de Phalen par compression
du nerf médian dans le syndrome du canal carpien).
• Si le patient a une main en griffe (flexion fixe des doigts),
il faut effectuer un test pour détecter une lésion du nerf
ulnaire (anciennement nerf cubital) ou du nerf médian.
• Quand le patient saisit une feuille de papier entre le pouce
et la face latérale de l’index, le pouce se fléchit si une lésion
du nerf ulnaire a provoqué une perte de force de
l’adducteur du pouce (signe de Froment ; figure 7.8i).
• Demandez au patient de mettre sa main à plat, paume vers
le haut, puis de lever le pouce à la verticale contre
222 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Figure 7.9 Test du toucher du stylo pour détecter une perte de force
du court abducteur du pouce (nerf médian). « Levez votre pouce pour
toucher mon stylo, mais laissez votre main à plat sur la table. »
5 Une classification plus complexe des réflexes n’a que peu d’intérêt.
CHAPITRE 7 Le système nerveux 223
(a) (b)
(c) (d)
Figure 7.10 Les réflexes bicipital (a et b), tricipital (c) et stylo-radial (d).
Cortex cérébral
Capsule interne
LE SYSTÈME SENSITIF
Examinez le système sensitif après l’examen du système moteur
car cette évaluation peut prendre du temps.
1. Commencez par tester la voie spinothalamique (douleur
et température ; figure 7.12). Montrez au patient la
douleur aiguë provoquée par une nouvelle épingle
neurologique jetable6, puis demandez au patient de
fermer les yeux et de vous dire si la sensation est une
6 Le test traditionnel de la sensation de douleur aiguë sur la partie haute du sternum est
source de contrariété pour un oncologue qui voit un patient atteint d’un cancer au
niveau de la partie haute du rachis thoracique et constate donc une sensation anormale
dans la partie haute de la paroi thoracique.
CHAPITRE 7 Le système nerveux 227
Avant Arrière
T2
C3 C3
C4 C4
C7 T2
T4 T4
C5 C5
T10
T10
T1
T1
C7 C7
C6 S5 C6
C8 C8
S4
S3
L1 L1
L2 L2
L3
S2
L4
L5
L5
S1
L5 S1
Médian
Radial
Ulnaire
Figure 7.14 Perte sensitive des nerfs médian et ulnaire à la main.
Cortex cérébral
Faisceaux gracile
et cunéiforme dans le cordon
de la moelle spinale
Figure 7.15 Voies du sens des vibrations et du sens de position
des articulations.
Démarche
parkinsonienne : patient
penché en avant,
piétinement avec des
petits pas précipités
(démarche festinante)
Démarche chancelante
avec élargissement
du polygone de
sustentation : atteinte
cérébelleuse
ou labyrinthique
Steppage :
neuropathie
périphérique
Hémiplégie droite : la
jambe droite est balancée
vers l'extérieur, en arc
Le système moteur
1. Allongez le patient sur le lit avec les jambes complètement
exposées. Placez une serviette sur la région inguinale ;
regardez si le patient porte une sonde urinaire.
2. Recherchez une atrophie musculaire et des fasciculations.
Notez tout tremblement.
3. Palpez la masse musculaire du quadriceps, puis faites
remonter votre main le long de chaque tibia pour percevoir
une atrophie des muscles tibiaux antérieurs.
234 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
(a) (b)
(c) (d)
(e) (f)
La cheville
• Dorsiflexion (L4, L5) : demandez au patient de relever le pied
et de ne pas vous laisser le repousser vers le bas (figure 7.17e).
• Flexion plantaire (S1, S2) : demandez au patient de
pousser le pied vers le bas et de ne pas vous laisser le
repousser vers le haut (figure 7.17f).
• Éversion (L5) : demandez au patient de porter le pied en
éversion contre résistance.
• Inversion (L5, S1) : le pied étant en flexion plantaire
complète, demandez au patient de le porter en inversion
contre résistance.
Les réflexes
Examinez les réflexes (figure 7.18).
(a)
(b)
(c)
Figure 7.18 (a) Réflexe patellaire. (b) Réflexe calcanéen. (c) Réflexes
plantaires.
CHAPITRE 7 Le système nerveux 237
(a) (b)
(a) (b)
(a) (b)
(c) (d)
LE RACHIS
1. Examinez le dos. Recherchez des déformations, des
cicatrices et des neurofibromes. Palpez à la recherche d’une
sensibilité des corps vertébraux et auscultez à la recherche
de souffles. Chacun de ces signes peut indiquer des
anomalies de la moelle spinale.
7 Note de l’éditeur : ECOS (examen clinique objectif structuré) est la traduction d’OSCE,
épreuve pratique anglo-saxonne destinée à former et à évaluer l’art de l’interrogatoire
et de l’examen clinique. Les astuces développées ici pour passer cette épreuve ont été
préservées à la traduction au vu de leur intérêt pédagogique pour les mises en situations
cliniques en France. Voir « Avertissements : les ECOS » en début d’ouvrage.
CHAPITRE 7 Le système nerveux 243
CHAPITRE
Les yeux, les
oreilles, le nez
et la gorge
Les yeux
© 2017, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
ANATOMIE ET EXAMEN
Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
MÉTHODE D’EXAMEN
1. Faites asseoir le patient au bord du lit, face à vous. Reculez-
vous et inspectez le patient pour :
245
246 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Cornée Macula
Iris
Chambre antérieure
Veine centrale
Pupille de la rétine
Cristallin
Chambre Nerf
postérieure optique
Fibres du nerf
Muscle optique
ciliaire
Corps vitré
Muscle droit Muscle oblique
inférieur inférieur
OPHTALMOSCOPIE
Une ophtalmoscopie correcte demande une pratique considé-
rable. Il est important d’effectuer l’examen dans une pièce sombre,
afin que les pupilles du patient soient au moins partiellement
dilatées et que vous ne soyez pas distrait. Il est parfois plus facile
d’effectuer l’examen, notamment le fond d’œil, lorsque le patient
porte ses lunettes. Sinon, il faut corriger le défaut de réfraction
du patient en utilisant la lentille d’ophtalmoscope appropriée.
Demandez au patient de fixer un point sur le mur opposé ou au
plafond et d’ignorer la lumière de l’ophtalmoscope. Les patients
focalisent souvent sur la lumière de l’ophtalmoscope et il faut dès
le début leur demander de ne pas le faire.
1 Essayer d’examiner et d’interpréter un fond d’œil sur un œil de verre fait toujours rire
le patient mais cet examen est impossible.
CHAPITRE 8 Les yeux, les oreilles, le nez et la gorge 249
(a) (b)
(a) (b)
Les oreilles
ANATOMIE ET EXAMEN
L’auricule, le conduit auditif externe et le tympan (figure 8.5)
peuvent être facilement évalués avec un matériel simple. Les tests
auditifs peuvent également fournir des informations sur la sévé-
rité et le site anatomique d’une perte auditive.
MÉTHODE D’EXAMEN
L’examen de l’oreille repose sur l’inspection, la palpation, l’otos-
copie et l’évaluation de l’audition.
1. Inspectez l’emplacement de l’auricule (pavillon de l’oreille)
et notez sa taille et sa forme. Notez toute cicatrice ou
gonflement autour des oreilles. Recherchez :
• une auricule accessoire (morceau de cartilage séparé de
l’auricule), des oreilles en chou-fleur (hématomes dus à
252 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Tympan
Hélix se
(membrane mi Cana
Anthélix -ci ux
tympanique) Os rcu
se Latéral lai
Malléus le res
ts Postérieur
Incus Branches
Antérieur du nerf
Stapès
vestibulaire
Nerf
cochléaire
Utricule
Auricule
Cochlée
Conduit Ampoule
auditif (méat
acoustique) Trompe d’Eustache
externe (trompe auditive)
Lobule
Glande parotide
Oreille moyenne
(cavité tympanique)
Figure 8.5 Coupe de l’oreille montrant l’auricule, le conduit auditif
externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne.
des traumatismes répétés qui s’accumulent dans les
creux de l’oreille) et des oreilles décollées (protrusion
des oreilles sur les côtés de la tête) ;
• des signes d’inflammation, y compris des tophus
goutteux (dépôts nodulaires d’urate crayeux, fermes,
pâles et indolores dans le cartilage de l’oreille,
spécifiques de la goutte, mais non sensibles) ;
• tout écoulement de l’oreille ; si vous observez un
écoulement, notez sa couleur, sa translucidité et sa
consistance.
2. Palpez l’auricule à la recherche de gonflements ou de
nodules. Attirez doucement l’auricule vers le bas ; une
infection du conduit externe induit souvent une douleur au
niveau de l’auricule.
Pli Pli
postérieur antérieur
Manubrium Triangle
du malléus lumineux
Le nez
MÉTHODE D’EXAMEN
L’examen du nez repose sur l’inspection, la palpation et l’évalua-
tion de l’odorat.
1. Inspectez la peau. Notez toute déviation nasale (mieux
observée quand on se place derrière le patient, en regardant
vers le bas). Notez tout gonflement péri-orbitaire (par
exemple, dû à une sinusite). Inspectez les narines en
relevant la pointe du nez avec votre pouce.
2. Palpez les os du nez puis recherchez un gonflement facial
ou des signes d’inflammation. Obturez chaque narine pour
détecter toute obstruction en demandant au patient
d’inhaler.
3. Inclinez la tête du patient en arrière et regardez dans le nez
avec une lampe torche. Un spéculum peut être utilisé pour
agrandir les orifices narinaires. Examinez la muqueuse à la
recherche d’une décoloration ou d’un écoulement et d’une
déviation du septum nasal (figure 8.7).
256 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
La bouche et la gorge
ANATOMIE
Elle est rappelée sur la figure 8.8.
MÉTHODE D’EXAMEN
L’examen de la gorge se fait par inspection et palpation.
1. Examinez successivement les lèvres, la muqueuse buccale,
les gencives, le palais et les dents :
• notez tout signe d’inflammation (par exemple, rougeur,
gonflement) ;
• inspectez la langue d’abord dans la bouche, demandez
ensuite au patient de la tirer puis de la faire toucher le
palais (pour pouvoir examiner le plancher de la
bouche) ;
• demandez au patient de dire « Aaah » et inspectez
l’oropharynx et la luette (il est souvent nécessaire
d’appuyer sur la partie postérieure de la langue avec un
abaisse-langue pour avoir une vision satisfaisante) ;
• inspectez les amygdales (tonsilles palatines) : notez leur
taille, leur forme, leur couleur, la présence d’un
écoulement ou de membranes ; les amygdales involuent
chez l’adulte et peuvent ne pas être visualisées.
CHAPITRE 8 Les yeux, les oreilles, le nez et la gorge 257
1re molaire
2e prémolaire
1re prémolaire
2 Note de l’éditeur : ECOS (examen clinique objectif structuré) est la traduction d’OSCE,
épreuve pratique anglo-saxonne destinée à former et à évaluer l’art de l’interrogatoire
et de l’examen clinique. Les astuces développées ici pour passer cette épreuve ont été
préservées à la traduction au vu de leur intérêt pédagogique pour les mises en situations
cliniques en France. Voir « Avertissements : les ECOS » en début d’ouvrage.
CHAPITRE 8 Les yeux, les oreilles, le nez et la gorge 259
CHAPITRE
La thyroïde et le
système endocrinien
La thyroïde
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L’INTERROGATOIRE
Renseignez-vous sur les éventuelles interventions chirurgi-
cales antérieures (par exemple, thyroïdectomie) et les autres
traitements suivis pour une maladie thyroïdienne, comme
l’iode radioactif, les antithyroïdiens de synthèse, les hormo-
nothérapies substitutives (thyroxine), ou la prise d’amioda-
rone — cet antiarythmique contient de l’iode et peut induire
une hyper- ou une hypothyroïdie. De nombreuses affections
endocriniennes sont chroniques et il faut évaluer leurs effets
sur la capacité du patient à travailler et à prendre soin de
lui-même. Il peut exister des antécédents familiaux de mala-
dies thyroïdiennes. Renseignez-vous sur l’endroit où a grandi
le patient — il existe des zones de goitre endémique par
carence en iode.
ANATOMIE ET EXAMEN
Le mot thyroïde vient du grec thyreoeides, qui signifie « en forme
de bouclier ». Elle se situe à l’avant du cou, comme un bouclier
(figure 9.1). Ses deux lobes sont reliés par un isthme, qui se situe
juste sous le larynx. Elle peut être palpable chez les sujets minces.
THYROTOXICOSE
Examinez un possible cas de thyrotoxicose de la façon
suivante.
1. Recherchez des signes de perte de poids, d’anxiété et le
faciès apeuré du sujet thyrotoxique (figure 9.2).
2. Demandez au patient de tendre les bras et recherchez un
tremblement fin.
3. Examinez les ongles du patient à la recherche d’une
onycholyse (ongles de Plummer : décollement de la tablette
unguéale du lit de l’ongle, à partir de son attache distale) et
d’une acropachie thyroïdienne (hippocratisme digital).
CHAPITRE 9 La thyroïde et le système endocrinien 263
Glande pinéale
Bord du et glande pituitaire
sternocléidomastoïdien
Os hyoïde
Glande
parathyroïde Glande thyroïde
Cartilage thyroïde Lobe latéral de la
Cartilage cricoïde glande thyroïde
Pancréas
Ovaires (chez
la femme)
Testicules
(chez
l’homme)
HYPOTHYROÏDIE
Examinez un possible cas d’hypothyroïdie de la façon suivante.
1. Il peut exister un nombre variable des signes suivants.
Recherchez des signes de ralentissement mental et
physique. Notez toute cyanose périphérique, une peau
froide et sèche et une coloration jaunâtre de la peau due à
une hypercaroténémie (par diminution du métabolisme du
carotène).
2. Prenez le pouls du patient, qui peut être faible et lent.
3. Recherchez une compression du nerf médian (syndrome
du canal carpien). Le signe de Phalen (picotements dans le
territoire du nerf médian au cours d’une extension
prolongée du poignet) et le signe de Tinel (le test est positif
quand une percussion du rétinaculum des fléchisseurs
induit des paresthésies dans la gaine tendineuse) ont une
valeur diagnostique limitée.
4. Regardez la face du patient. La peau, mais pas les sclères,
peut apparaître jaunâtre en raison d’une hypercaroténémie.
La peau est parfois globalement épaissie et une alopécie
(chute des cheveux) est possible, tout comme un vitiligo
(maladie auto-immune associée).
266 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
EXAMEN DE LA THYROÏDE
La thyroïde doit être examinée par inspection, palpation, per-
cussion et auscultation.
Inspection
Parfois, l’isthme de la thyroïde normale est visible sous forme
d’un gonflement central diffus dans le cou. L’hypertrophie de la
glande, appelée goitre, doit être apparente à l’inspection.
1. Examinez la face antérieure et les côtés du cou et
déterminez s’il existe un gonflement localisé ou généralisé
de la glande.
2. Demandez ensuite au patient d’avaler une petite gorgée
d’eau pendant que vous observez le gonflement. Seuls un
goitre ou un kyste thyréoglosse s’élèveront à la déglutition,
du fait de leur fixation au larynx.
3. Demandez au patient de tirer la langue : un kyste
thyréoglosse se déplacera vers le haut, mais pas un goitre.
4. Inspectez la peau du cou à la recherche de cicatrices et de
veines saillantes (évoquant une obstruction de l’ouverture
supérieure du thorax induite par une masse thyroïdienne
rétrosternale).
Palpation
1. Palpez systématiquement les deux lobes de la glande et son
isthme avec le bout des doigts, en vous mettant derrière le
patient (figure 9.4). Notez la taille, la forme, la consistance,
la symétrie, la sensibilité et la mobilité de la glande, ainsi
que la présence d’un frémissement. Déterminez si la limite
inférieure de la glande est palpable.
CHAPITRE 9 La thyroïde et le système endocrinien 267
Diabète sucré
En cas de diabète sucré, vous devez rechercher soigneusement
l’existence de complications, qui sont souvent multisystémiques.
Une approche possible est la suivante.
1. Inspection générale
• Recherchez des signes de déshydratation.
• Pesez le patient (obésité).
• Notez l’état de conscience du patient (un coma est
possible).
• Il existe parfois des signes d’un syndrome de Cushing ou
d’une acromégalie (causes secondaires du diabète sucré).
CHAPITRE 9 La thyroïde et le système endocrinien 269
Le système endocrinien :
une approche systématique
Les maladies endocriniennes peuvent affecter plusieurs sys-
tèmes. Certains des signes liés aux maladies endocriniennes les
plus importantes sont résumés ici.
1. Prenez les mains du patient. Évaluez leur taille globale
(augmentée dans l’acromégalie ; excès d’hormone de
croissance) et recherchez des anomalies des ongles
(hyperthyroïdie et hypothyroïdie).
2. Prenez le pouls du patient (maladie thyroïdienne) et
mesurez sa pression artérielle (hypertension artérielle dans
le syndrome de Cushing [excès de glucocorticoïdes] ou
hypotension orthostatique dans la maladie d’Addison
[insuffisance corticosurrénale]).
3. Recherchez le signe de Trousseau (tétanie par hypocalcémie
dans l’hypoparathyroïdie) : gonflez le brassard de votre
tensiomètre au-dessus de la pression artérielle systolique et
attendez 2 minutes ; si le signe est positif, le pouce se place
en adduction et les doigts en extension.
4. Passez aux aisselles. Recherchez une diminution de la
pilosité axillaire (insuffisance hypophysaire :
panhypopituitarisme) ou un acanthosis nigricans et des
molluscum pendulum (acromégalie).
5. Examinez les yeux du patient (hyperthyroïdie) et faites un
fond d’œil (diabète sucré). Examinez la face à la recherche
d’un hirsutisme ou d’une peau finement ridée et dépourvue
de pilosité (panhypopituitarisme). Notez la présence d’un
aspect graisseux de la peau, d’acné ou d’un aspect
pléthorique (syndrome de Cushing ; voir tableau 3.1 au
chapitre 3).
6. Examinez la bouche à la recherche d’une protrusion du
menton et d’une hypertrophie de la langue (acromégalie ;
voir tableau 3.1 au chapitre 3) ou d’une pigmentation
buccale (maladie d’Addison).
7. Examinez le cou à la recherche d’une hypertrophie
thyroïdienne. Par palpation, recherchez des dépôts
graisseux sus-claviculaires (syndrome de Cushing).
8. Inspectez la paroi thoracique à la recherche d’un hirsutisme
ou d’une diminution de la pilosité, et d’une réduction de la
taille des seins chez la femme (panhypopituitarisme).
CHAPITRE 9 La thyroïde et le système endocrinien 271
1 Note de l’éditeur : ECOS (examen clinique objectif structuré) est la traduction d’OSCE,
épreuve pratique anglo-saxonne destinée à former et à évaluer l’art de l’interrogatoire
et de l’examen clinique. Les astuces développées ici pour passer cette épreuve ont été
préservées à la traduction au vu de leur intérêt pédagogique pour les mises en situations
cliniques en France. Voir « Avertissements : les ECOS » en début d’ouvrage.
272 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Les seins
L’interrogatoire
Demandez à la patiente pourquoi elle vient consulter ; par exemple,
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INSPECTION
1. Demandez à la patiente de s’asseoir, avec la poitrine
complètement dénudée.
2. Examinez les mamelons à la recherche d’une rétraction
(due à un cancer ou à une fibrose ; chez certaines patientes
276 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
PALPATION
1. Assurez-vous que vos mains sont propres et chaudes.
2. Demandez à la patiente de s’allonger. Elle peut aider en
plaçant sa main derrière la tête, du même côté
(homolatéral). La présence d’implants mammaires
complique nettement l’examen des seins : dans ce cas, le
bras homolatéral de la patiente doit être laissé baissé sur le
côté, et l’examen du sein doit se faire en position allongée.
3. Palpez systématiquement chaque sein (figures 10.1 et 10.2).
Quadrant Quadrant
supéro-interne supéro-externe
Quadrant Quadrant
inféro-interne inféro-externe
(a) (b)
(c) (d)
(e)
LE SEIN DE L’HOMME
Chez l’homme présentant une gynécomastie vraie (hypertrophie
du tissu mammaire), on peut palper un disque de tissu mam-
maire sous l’aréole. On ne le retrouve pas chez l’homme simple-
ment obèse.
Les articulations
Rhumatologie : interrogatoire
SYMPTÔMES À L’ORIGINE
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Encadré 11.1
Rhumatologie : interrogatoire
Principaux symptômes à l’origine de la consultation
Articulations :
Douleur.
Gonflement.
Raideur matinale.
Atteinte de la fonction.
Douleurs dorsales
Douleurs des membres.
Yeux :
Sécheresse des yeux et de la bouche.
Yeux rouges.
Phénomène de Raynaud.
Symptômes systémiques et autres :
Éruption cutanée, fièvre, fatigue, perte de poids, diarrhée, ulcères
muqueux.
Symptômes associés
• Sécheresse des yeux et de la bouche. Ces symptômes sont
caractéristiques du syndrome de Gougerot-Sjögren, une
maladie auto-immune. La sécheresse oculaire peut entraîner
une conjonctivite, une kératite et des ulcérations cornéennes.
• Yeux rouges. Les spondylarthropathies séronégatives
(absence du facteur rhumatoïde dans le sang) et le
syndrome de Behçet, mais pas la polyarthrite rhumatoïde,
peuvent se compliquer d’un iritis (voir p. 247).
• Phénomène de Raynaud. Le phénomène de Raynaud est
une réponse vasculaire anormale des doigts (et des orteils)
exposés au froid ; les doigts deviennent d’abord blancs, puis
bleus et enfin rouges et douloureux.
CHAPITRE 11 Les articulations 283
ANTÉCÉDENTS PERSONNELS
Interrogez le patient au sujet des éléments suivants :
• antécédents de traumatismes ou d’interventions
chirurgicales ;
• antécédents d’infection récente, y compris hépatite,
pharyngite streptococcique, rubéole, dysenterie (ces
infections peuvent s’accompagner d’une arthrite
réactionnelle) ;
• gonorrhée ou tuberculose (elles peuvent causer une arthrite
infectieuse) ;
• maladie inflammatoire chronique de l’intestin à l’origine de
diarrhées sanglantes, pouvant également provoquer une
arthrite ;
• goutte et pseudo-goutte.
MODE DE VIE
Déterminez l’aménagement du domicile du patient et sa profes-
sion. Ces informations sont particulièrement importantes en cas
d’arthrite chronique invalidante.
TRAITEMENTS
1. Renseignez-vous sur les médicaments antiarthritiques
actuels et antérieurs, par exemple l’aspirine, d’autres
anti-inflammatoires (inhibiteurs sélectifs de la COX-2 ou
autres AINS), le méthotrexate, la sulfasalazine, la
chloroquine, les corticoïdes, les anti-TNF, la glucosamine
ou d’autres médicaments en vente libre.
2. Précisez tous les effets indésirables de ces médicaments.
3. Renseignez-vous sur les traitements antérieurs par
kinésithérapie et chirurgie.
284 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX
Certaines maladies associées à l’arthrite chronique sont fami-
liales. Par exemple, la polyarthrite rhumatoïde est 4 fois plus
fréquente chez les personnes ayant un parent au premier degré
touché par cette maladie.
Anatomie et examen
LES MAINS ET LES POIGNETS
Les fonctions complexes de la main se reflètent dans la com-
plexité des articulations du poignet et de la main (figure 11.1).
Le poignet comporte deux articulations synoviales :
• l’articulation radiocarpienne (entre la tête radiale et les os
proximaux du carpe) ;
• l’articulation médiocarpienne (entre les deux rangées des os
du carpe).
Les ligaments collatéraux latéral et médial et les ligaments
antérieur et postérieur stabilisent les surfaces articulaires au
cours des différents mouvements. Les mouvements du poignet
comprennent la déviation ulnaire et latérale, ainsi que la flexion
Articulation
carpométacarpienne Articulation
Os du carpe métacarpophalangienne
(poignet)
Phalanges proximales
3e métacarpien
Articulation
interphalangienne
Tête proximale
Base Base Phalange moyenne
Tête
Cavité synoviale
1er métacarpien
Cuticule
2e métacarpien
Ongle
Phalange proximale
Phalange
Phalange distale distale
Articulation
interphalangienne distale
Figure 11.1 Anatomie de la main et du poignet.
CHAPITRE 11 Les articulations 285
LES GENOUX
Le genou est l’articulation à charnière la plus volumineuse du
corps (figure 11.2). Sa synoviale est développée, les ligaments
collatéraux assurent la stabilité latérale et les ligaments croisés
limitent le mouvement en direction antéropostérieure. L’examen
du genou doit évaluer ces structures complexes.
Ligament croisé
postérieur
Condyle
latéral Ligament
du fémur croisé
antérieur
Ligament
collatéral
fibulaire
Ménisque
médial
Ménisque
latéral
Condyle
médial
du fémur
Ligament
collatéral
tibial
Patella
Encadré 11.2
La séquence de l’examen rhumatologique
1. Inspection générale.
2. Examinez toutes les articulations, en particulier celles
suggérées comme anormales par l’interrogatoire ; comparez les
côtés gauche et droit.
3. Palpez les articulations ainsi que la peau et les structures
environnantes.
4. Testez les mouvements passifs, les mouvements actifs, la
fonction et la stabilité.
5. Prenez des mesures pour détecter une déformation fixe.
CHAPITRE 11 Les articulations 287
2. Palpez :
• chaleur : une synovite active, une infection ou une
arthrite microcristalline (par exemple, goutte)
augmentent toutes la vascularisation et rendent la zone
entourant l’articulation affectée plus chaude que la
normale ;
• sensibilité à la palpation : une inflammation ou une
infection de l’articulation en sont souvent la cause ;
• synovite : elle est responsable d’un gonflement
œdémateux très caractéristique, plus ferme qu’un
épanchement ;
• hypertrophie osseuse : les ostéophytes de l’arthrose ou
l’épaississement de l’os sous-chondral sont très durs.
3. Mobilisez :
• mouvement passif : demandez au patient de se
détendre et de vous laisser mobiliser son articulation
dans ses directions anatomiques normales ; notez une
limitation de l’extension (déformation en flexion fixe)
ou de la flexion (déformation en extension fixe) ;
• mouvement actif : pour évaluer la fonction intégrée de
l’articulation (par exemple, fonction des mains,
démarche, examen du cou et du dos), demandez au
patient de mobiliser l’articulation ;
• stabilité : essayez de mobiliser doucement l’articulation
dans des directions anormales ; une articulation instable
peut être mobilisée dans des directions autres que les
plans habituels du mouvement, du fait d’une luxation
ou de la perte du soutien tendineux normal ;
• crépitation articulaire : placez votre main sur
l’articulation ou les tendons pendant que le patient
mobilise l’articulation ; un bruit ou une sensation de
crissement provenant de l’articulation évoque une
chronicité.
4. Mesurez :
• estimez approximativement les angles articulaires si
nécessaire. Dans la pratique clinique, seuls les
rhumatologues connaissent les angles articulaires ; ils ne
sont inclus qu’à des fins d’exhaustivité de la
présentation. Notez les mouvements en nombre de
degrés de flexion à partir de la position anatomique en
extension (par exemple, genou tendu). Une déformation
CHAPITRE 11 Les articulations 289
Déviation ulnaire
Déviation radiale
Tabatière
anatomique
(a)
Flexion
dorsale
Neutre
Flexion
palmaire
(b)
Figure 11.4 Mouvements du poignet. (a) Déviation ulnaire et radiale.
(b) Flexion dorsale et palmaire. (Avec l’aimable autorisation de Glenn
McCulloch.)
(a)
(b)
Les épaules
1. Regardez l’articulation (figure 11.7). Seuls les épanchements
volumineux peuvent être détectés.
2. Palpez à la recherche d’une sensibilité et de gonflements.
3. Effectuez la manœuvre de grattage d’Apley pour examiner
les mouvements actifs de l’épaule. Demandez au patient de
gratter une démangeaison imaginaire sur la scapula
294 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
90°
(a)
(b)
65°
50°
(c)
(d)
45°
(a)
Inclinaison
latéral
à 45°
(b)
Gauche
Droite
(d)
Les hanches
1. Palpez à un niveau juste distal du centre du ligament
inguinal, à la recherche d’une sensibilité de l’articulation.
2. Mobilisez passivement la hanche chez le patient allongé,
d’abord sur le dos.
3. Testez la flexion (90°), l’abduction (50°), l’adduction (45°),
la rotation externe et la rotation interne (45°). Demandez
au patient de se mettre sur le ventre et testez l’extension
(figure 11.12).
4. Demandez au patient de se mettre debout et effectuez le
test de Trendelenburg. Le patient se tient debout sur une
jambe, puis sur l’autre. Normalement, la hanche non
portante s’élève, mais, en cas de myopathie proximale ou
d’atteinte articulaire de la hanche, elle s’abaisse.
Les genoux
1. Recherchez une amyotrophie du quadriceps et examinez les
genoux eux-mêmes à la recherche d’anomalies cutanées, de
gonflements et de déformations. Un espace est visible sous
le genou s’il existe une déformation de flexion permanente.
Le genou ne peut pas être étendu complètement et reste
fléchi en permanence ; la jambe ne peut pas être allongée à
plat sur le lit.
2. Palpez le quadriceps pour détecter une atrophie
musculaire. Palpez les genoux à la recherche d’une chaleur
et d’un gonflement synovial.
3. Par la recherche d’un choc patellaire, confirmez la
présence d’épanchements volumineux. Comprimez
l’extrémité inférieure du muscle quadriceps et refoulez le
liquide contenu dans la bourse suprapatellaire vers le bas et
sous la patella. Utilisez votre autre main pour appuyer
CHAPITRE 11 Les articulations 299
Jusqu’à
90°
120°
(a)
(b)
50°
(d)
(c)
45°
30°
(e) (f)
(a) (b)
(c)
Mains
Polyarthrite rhumatoïde (figures 11.3 et 11.14).
Arthrose.
Arthrite goutteuse.
Rhumatisme psoriasique et ongles psoriasiques.
Sclérodermie.
Dos
Spondylarthrite ankylosante.
Genoux
Arthrose.
Épanchement.
302 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Chevilles et pieds
Polyarthrite rhumatoïde du pied.
Cheville de Charcot.
Goutte.
Déformation en « Z »
Déviation
ulnaire*
Interrogez
Êtes-vous gêné par une douleur ou une raideur au niveau du dos,
des muscles ou des articulations ?
À quel endroit exactement ?
Dans quelle mesure ces problèmes vous perturbent-ils ?
Pouvez-vous monter et descendre les escaliers ?
Pouvez-vous facilement vous lever de votre chaise ?
Pouvez-vous vous laver et vous habiller seul ?
Examinez
1. La démarche. Demandez au patient de marcher jusqu’au bout
de la pièce, de se retourner et de revenir. Notez la longueur des
pas, la fluidité de la marche et du demi-tour, la posture, l’impact
du talon sur le sol et le balancement des bras. La marche
est-elle visiblement douloureuse et existe-t-il un problème
neurologique ? Une démarche parkinsonienne, un pied tombant
ou toute autre démarche caractéristique d’une atteinte
neurologique devrait vous sauter aux yeux.
2. Les bras, les jambes et le rachis.
a. De dos : examinez le rachis à la recherche d’une scoliose.
La masse musculaire des épaules, des muscles
paravertébraux, des muscles glutéaux (anciennement
muscles fessiers) et des mollets est-elle symétrique et
normale ?
b. De profil : recherchez la lordose et la cyphose thoracique
normales. Demandez au patient de se pencher en avant et
recherchez la séparation normale des processus épineux
lombaires.
c. De face : recherchez une asymétrie ou une atrophie des
principaux groupes musculaires (épaules, bras et
quadriceps). Existe-t-il une déformation des genoux, des
chevilles ou des pieds ?
3. Lorsque l’arthrite semble importante, prenez le temps de tester
les mouvements. Recherchez des mouvements limités,
asymétriques ou douloureux.
a. Rachis.
• Rotation : « Tournez les épaules le plus possible vers la
droite ; maintenant vers la gauche. »
• Flexion latérale : « Faites glisser votre main le long de
votre jambe du côté droit. Refaites la même chose du
côté gauche. »
• Rachis cervical :
– Flexion latérale : « Rapprochez votre oreille droite de
votre épaule droite. Refaites la même chose à
gauche. »
– Flexion et extension : « Penchez le plus possible
votre tête en arrière et regardez vers le haut.
Maintenant baissez le menton sur la poitrine. »
b. Épaules (articulations acromioclaviculaire, gléno-humérale,
sternoclaviculaire).
• « Mettez votre main droite dans le dos et essayez d’aller
le plus loin possible, comme si vous vouliez vous gratter
le dos. Refaites la même chose avec la main gauche. »
• « Mettez vos mains derrière la tête et tirez le plus
possible vos coudes vers l’arrière. »
c. Coudes (extension).
• « Tendez vos bras le long du corps. »
304 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
d. Mains et poignets.
• « Tendez les bras et les mains devant vous. »
– Recherchez une déformation en flexion fixe des
doigts ainsi qu’un gonflement et une déformation
des mains et des poignets ou une atrophie des
petits muscles des mains.
• « Tournez vos mains de manière à diriger les paumes
vers le haut. »
– Examinez les paumes à la recherche d’un
gonflement ou d’une atrophie musculaire.
– La supination se fait-elle facilement et
complètement ?
– La rotation externe de l’épaule est-elle utilisée pour
compenser la limitation de la supination ?
• « Serrez mes doigts le plus fort possible ». (Pour tester la
force de préhension.)
• « Touchez le bout de chaque doigt avec votre pouce. »
(Pour tester la plupart des articulations des doigts.)
e. Jambes et hanches.
• « Allongez-vous sur le lit. »
– Regardez la longueur des jambes et, si elle vous
semble anormale, mesurez la vraie longueur de
l’épine iliaque antéro-supérieure à la malléole
médiale et la longueur apparente de l’ombilic à la
malléole médiale.
– Testez la flexion du genou.
• « Pliez le genou et ramenez votre pied vers vos fesses. »
– Posez votre main sur la patella et recherchez une
crépitation.
• Recherchez une arthrose de la hanche en la portant en
rotation interne.
• Fléchissez le genou à 90° et mobilisez le pied
latéralement.
• La douleur et la limitation des mouvements se
manifestent précocement dans l’arthrose.
f. Pieds.
• Recherchez des anomalies arthritiques, en particulier au
niveau des articulations métatarsophalangiennes, des
oignons, des callosités, etc.
L’examen devra être adapté pour les patients peu mobiles mais,
avec la pratique, vous pourrez le réaliser rapidement et ainsi
satisfaire vos examinateurs.
CHAPITRE 11 Les articulations 305
1 Note de l’éditeur : ECOS (examen clinique objectif structuré) est la traduction d’OSCE,
épreuve pratique anglo-saxonne destinée à former et à évaluer l’art de l’interrogatoire
et de l’examen clinique. Les astuces développées ici pour passer cette épreuve ont
été préservées à la traduction au vu de leur intérêt pédagogique pour les mises en
situations cliniques en France. Voir « Avertissements : les ECOS » en début d’ouvrage.
306 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
La peau
Dermatologie : interrogatoire
Il se peut que vous remarquiez au cours de l’examen une éruption
cutanée que le patient a oublié de mentionner — ne vous conten-
tez pas de regarder, réfléchissez aussi — ou le patient peut être
venu consulter pour un problème de peau. Dans les deux cas, il
faut poser certaines questions :
1. Depuis combien de temps cette lésion ou anomalie est-elle
présente ?
© 2017, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
étendue ?
3. Est-elle associée à une exposition au soleil, à la chaleur ou
au froid ?
4. Existe-t-il également un prurit (démangeaisons) ? (Les
démangeaisons peuvent être dues à une maladie cutanée
locale [par exemple, peau sèche, eczéma atopique, gale] ou
à une maladie systémique [par exemple, ictère obstructif,
insuffisance rénale chronique, lymphome].)
5. La lésion est-elle douloureuse ou associée à un trouble de
la sensibilité ?
308
CHAPITRE 12 La peau 309
Anatomie et examen
La figure 12.1 montre les trois principales couches de la peau :
Glande sébacée
Graisse
sous-cutanée
Hypoderme
Fascia profond
Glande
sudoripare Muscle Follicule pileux
Terminaisons Corpuscule Papille dermique
nerveuses de Pacini Corpuscule
de Krause
Figure 12.1 Les trois principales couches de la peau.
310 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
• l’épiderme ;
• le derme ;
• la graisse sous-cutanée.
Toutes ces couches peuvent être impliquées dans les mala-
dies cutanées, selon des combinaisons diverses. La plupart des
tumeurs cutanées naissent dans l’épiderme. Les annexes cuta-
nées comme les follicules pileux (figure 12.2) sont un site
fréquent d’infection, surtout chez les adolescents et les sujets
traités par corticoïdes (acné).
Poil Glande
sébacée
Follicule Sébum
Épiderme
Derme
(a)
Sébum
Bouchon
piégé
Inflammation Pustule
Épiderme Épiderme
Derme Derme
(b) (c)
Figure 12.2 (a) Peau saine. (b) Point noir. (c) Follicule infecté.
CHAPITRE 12 La peau 311
Examen de la peau
Astuces des auteurs
L’utilisation d’une loupe ou d’un dermatoscope peut permettre
d’examiner les lésions cutanées avec davantage de précision.
TUMEURS CUTANÉES
Les tumeurs cutanées sont très fréquentes. La plupart sont
bénignes, mais les tumeurs malignes doivent être rapidement
identifiées (encadré 12.1 et figures 12.3 et 12.4), car l’efficacité
du traitement dépend de la précocité du diagnostic. Les cancers
primitifs de la peau de tous types sont plus fréquents chez les
sujets ayant une peau claire et qui ont été exposés au soleil. De
nombreux cancers finissent par s’ulcérer lorsqu’ils ne reçoivent
plus un apport de sang suffisant. Tous les ulcères qui ne cica-
trisent pas doivent être considérés comme malins jusqu’à preuve
du contraire.
• Les kératoses solaires sont des lésions prémalignes. Elles
peuvent débuter par des macules roses souvent entourées
de squames adhérentes. Elles sont souvent rugueuses,
comme du papier de verre. Une partie d’entre elles régresse
spontanément.
• Les carcinomes basocellulaires commencent par une
papule à centre déprimé et leur bord roulé a un aspect
perlé caractéristique (figure 12.3b).
• Les carcinomes épidermoïdes cutanés (anciennement
dénommés carcinomes spinocellulaires) commencent par
une papule ou une plaque opaque souvent érodée ou
squameuse (figure 12.3a).
Encadré 12.1
Tumeurs cutanées
• Kératoses solaires (actiniques) : prémalignes.
• Carcinome basocellulaire.
• Carcinome épidermoïde cutané (ou spinocellulaire).
• Maladie de Bowen (carcinome spinocellulaire confiné à la
couche épithéliale de la peau ; carcinome in situ).
• Mélanome malin.
• Métastases.
314 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
(a)
(b)
Figure 12.3 (a) Carcinome spinocellulaire, in situ, de Bowen.
Plaque rouge squameuse sur le thorax avec des zones non contiguës.
(b) Carcinome basocellulaire. La lèvre inférieure est un site touché
relativement souvent. (a : Bolognia JL et al. Dermatology Essential.
Elsevier ; 2014, figure 88.3. b : White GM, Cox NH (eds). Diseases of the
Skin : A Color Atlas and Text. 2nd ed. St Louis : Mosby ; 2006.)
(i) (iv)
(ii)
(v)
(iii)
(c)
Figure 12.3 suite (c) Mélanomes à extension superficielle.
(i)-(iii) Toutes ces lésions précoces montrent une asymétrie due aux
variations de couleur et à l’irrégularité du contour. On note également
une coloration rose dans la lésion (iii). L’épaisseur des lésions (i) et (ii) était
inférieure à 0,5 mm et celle de la lésion (iii) était de 0,8 mm. (iv) Dans cette
lésion plus avancée, notez l’asymétrie, les bords irréguliers, la variation de
couleur, les zones de régression cicatricielles et une papule rose inférieure,
indiquant une phase de croissance verticale. (v) Mélanome à extension
superficielle se développant sur un nævus mixte. Notez le contour
irrégulier et la pigmentation variable. (i : Avec l’aimable autorisation de
Kalman Watsky. ii et iii : Avec l’aimable autorisation de Jean L. Bolognia.
iv : Avec l’aimable autorisation de Claus Garbe, in : Bolognia JL et al.
Dermatology Essentials. Elsevier ; 2014, fig. 93.5.)
BLESSURES
Inspectez les blessures et, si nécessaire, palpez-les soigneusement
(mettez des gants). Notez :
• leur aspect ;
• leur localisation exacte ;
316 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Encadré 12.2
Mélanomes (check-list « ABCD »1)
Sont typiquement Asymétriques.
Ont un Bord irrégulier.
Ont une Couleur irrégulière.
Leur Diamètre peut être important.
Épiderme
Carcinome
basocellulaire
Derme
(a)
Épiderme
Mélanome
Derme
(b)
Figure 12.4 (a) Carcinome basocellulaire. (b) Mélanome.
1 Note de l’éditeur : ECOS (examen clinique objectif structuré) est la traduction d’OSCE,
épreuve pratique anglo-saxonne destinée à former et à évaluer l’art de l’interrogatoire
et de l’examen clinique. Les astuces développées ici pour passer cette épreuve ont
été préservées à la traduction au vu de leur intérêt pédagogique pour les mises en
situations cliniques en France. Voir « Avertissements : les ECOS » en début
d’ouvrage.
13
CHAPITRE
Examen clinique
du patient âgé
particularités
1. Symptômes à l’origine de la consultation : ils sont
Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
généralement multiples.
2. Antécédents personnels : il faut noter le statut vaccinal,
notamment pour le pneumocoque, la grippe, le tétanos et
le virus varicelle-zona.
3. Médicaments : de nombreux patients prennent de
multiples médicaments pour plusieurs maladies, mais tous
ne sont pas nécessaires (polymédication). Pour une
meilleure prise en charge, il est important d’en faire la liste
exhaustive, avec les motifs de leur prescription.
318
CHAPITRE 13 Examen clinique du patient âgé 319
4. Mode de vie :
• Tabagisme : il faut obtenir des détails à ce sujet, comme
pour les autres patients. L’arrêt du tabac améliore la
fonction pulmonaire même chez les patients de plus de
60 ans. De plus, les conseils pour arrêter de fumer sont
aussi efficaces chez les patients âgés que chez les jeunes.
• Exercice physique : l’exercice physique est généralement
sans risques chez la personne âgée et il améliore la
souplesse, l’équilibre, l’endurance et la force, ce qui peut
aider à maintenir l’autonomie du patient et à améliorer
sa qualité de vie.
• Contexte social : demandez au patient si quelqu’un
peut l’aider chez lui, si nécessaire.
• Vulnérabilité : les abus et la négligence peuvent
constituer des problèmes dans cette tranche d’âge. Essayez
de déterminer si le patient se sent menacé par quelqu’un.
5. Revue des systèmes :
• Concentrez-vous en particulier sur la vision, l’audition,
la mastication et la dentition, les variations de poids,
l’incontinence fécale et urinaire, les chutes à répétition,
les antécédents de fractures et les atteintes du pied.
• Déterminez si le patient a eu des problèmes de chutes,
en particulier si elles ont occasionné des blessures. Les
chutes sont une cause importante de mortalité chez le
sujet âgé et elles sont habituellement multifactorielles :
étourdissements orthostatiques, altération de la vision,
troubles cognitifs, atteintes du pied et troubles de la
démarche peuvent tous contribuer au problème ou
l’aggraver. Des antécédents de chute imposent une
enquête minutieuse sur ces différents facteurs. Une
altération de la densité minérale osseuse accroît le
risque de fracture en cas de chute.
• Interrogez le patient au sujet des symptômes de
dépression car il s’agit d’un problème fréquent chez les
personnes âgées, qui doit être identifié et traité.
6. Points spécifiques :
• Activités physiques de la vie quotidienne (AVQ) :
demandez au patient s’il parvient à se laver, à s’habiller,
à aller aux toilettes et à utiliser l’argent correctement ;
ces activités peuvent être perturbées par de nombreuses
maladies chroniques.
320 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Le thorax
• Un essoufflement peut être dû à une maladie pulmonaire
ou une maladie cardiaque, qui sont souvent concomitantes
chez les personnes âgées.
Le système gastro-intestinal
• Examinez les dents et recherchez une bouche sèche, qui
peut perturber l’alimentation.
• L’aorte abdominale est parfois palpable chez le patient âgé
mince. Elle peut faire évoquer à tort un anévrisme mais, si
l’aorte semble significativement dilatée, il faut l’envisager.
Une rupture d’anévrisme se manifeste classiquement par
des douleurs dorsales, une distension abdominale, un choc
et des pouls périphériques faibles et asymétriques au niveau
des jambes.
• En présence d’une constipation due à des selles dures, on
peut palper une masse dans le quadrant inférieur gauche :
elle disparaîtra avec un traitement adapté.
• Effectuez un toucher rectal et éliminez l’éventualité d’un
fécalome, notamment en cas d’antécédents d’incontinence
fécale ou urinaire.
• En cas de rétention aiguë d’urine, on peut percevoir une
vessie dilatée : ce problème peut se manifester par un délire.
Le système nerveux
• L’évaluation de l’état mental doit être systématique chez les
patients gériatriques.
• Recherchez les réflexes archaïques qui suivent, présents
chez la personne âgée et pouvant être des signes de
démence :
– le réflexe glabellaire (tapotez du bout des doigts la zone
située entre les sourcils ; en cas d’anomalie, le
clignement des yeux persiste après 3-4 tapotements) ;
– le réflexe de la moue (tapotez les lèvres ; une protrusion
des lèvres est anormale) ;
– le réflexe palmo-mentonnier (effleurez avec un abaisse-
langue de l’éminence thénar à la base du pouce et
observez le menton ; en cas d’anomalie, le menton se
contracte) ;
CHAPITRE 13 Examen clinique du patient âgé 323
Examen clinique
devant une urgence
324
CHAPITRE 14 Examen clinique devant une urgence 325
Encadré 14.1
Échelle du coma de Glasgow
Additionnez les scores des items 1, 2 et 3.
Score total de 4 ou moins → très faibles chances de
récupération.
Score total > 11 → bonnes chances de récupération.
1. Yeux Ouverts Spontanément 4
Aux ordres 3
À la douleur 2
Pas de réponse 1
CHAPITRE 14 Examen clinique devant une urgence 327
1 Note de l’éditeur : ECOS (examen clinique objectif structuré) est la traduction d’OSCE,
épreuve pratique anglo-saxonne destinée à former et à évaluer l’art de l’interrogatoire
et de l’examen clinique. Les astuces développées ici pour passer cette épreuve ont été
préservées à la traduction au vu de leur intérêt pédagogique pour les mises en situations
cliniques en France. Voir « Avertissements : les ECOS » en début d’ouvrage.
15
CHAPITRE
Examen des
systèmes corporels
1 Cette difficulté peut bien évidemment concerner aussi bien les femmes que les
hommes.
328
CHAPITRE 15 Examen des systèmes corporels 329
Positionnez le patient à 45° et assurez-vous que son thorax et son cou sont
entièrement exposés
Positionnez le patient allongé à plat sur le lit avec un oreiller sous la tête et
l’abdomen entièrement exposé.
Bouche :
Inspection générale
Ictère (maladie hépatique) • Haleine : fœtor hepaticus
Pigmentation (hémochromatose, • Lèvres : stomatite, leucoplasie,
maladie de Whipple) ulcération, pigmentation
Xanthomes (cholestase chronique) localisée (syndrome de Peutz-
État mental (encéphalopathie) Jeghers), télangiectasies
Mains (télangiectasie hémorragique
Ongles : héréditaire)
• Hippocratisme digital • Gencives : gingivite,
• Leuconychie saignement, hypertrophie,
Érythème palmaire pigmentation, candidose
Maladie de Dupuytren (alcool) • Langue : glossite atrophique,
Arthropathie leucoplasie, ulcération
Flapping tremor Nœuds lymphatiques cervicaux/
Bras axillaires
Angiomes stellaires Thorax
Bruising Gynécomastie
Atrophie musculaire Angiomes stellaires
Lésions de grattage (cholestase Diminution de la pilosité
chronique)
Abdomen
Face Inspectez :
Yeux : • Cicatrices
• Sclère : ictère, anémie, iritis • Distension
Parotides (alcool)
Positionnez le patient allongé à plat sur le lit avec un oreiller sous la tête.
Inspection générale
atrophique, stomatite angulaire
Hémorragies sous-cutanées
(carence en fer et en vitamines)
(thrombopénie, scorbut, hémophilie) :
• Pétéchies (hémorragies de la taille Nœuds lymphatiques cervicaux
d’une tête d’épingle) (assis)
• Ecchymoses (taches étendues) Palpez par l’arrière
Pigmentation (lymphome) Sensibilité osseuse
Éruptions cutanées et lésions Rachis
infiltrantes (lymphome) Sternum
Ulcération (neutropénie) Clavicules
Cyanose (polyglobulie) Épaules
Pléthore (polyglobulie)
Abdomen (allongé à plat) et
Ictère (hémolyse)
organes génitaux
Lésions de grattage (maladies
myéloprolifératives, lymphome) Organomégalie (rate, foie)
Origine ethnique Nœuds lymphatiques inguinaux
Pâleur (anémie) Jambes
Mains Vascularite (purpura de Henoch-
Ongles : koïlonychie Schönlein : fesses, cuisses)
Pâleur des plis palmaires (anémie) Ecchymoses
Arthropathie (hémophilie, goutte Pigmentation
secondaire, traitement médicamenteux) Ulcération (par exemple,
hémoglobinopathies)
Nœuds lymphatiques épitrochléens Signes neurologiques (syndrome de
sclérose combinée de la moelle
Nœuds lymphatiques axillaires dans la carence en vitamine B12,
Face neuropathie périphérique)
Sclère : ictère, pâleur, suffusion Autres
conjonctivale (polyglobulie) Fond d’œil (hémorragies, infection)
Bouche : hypertrophie gingivale Feuille de température (infection)
(leucémie monocytaire), ulcération, Analyse d’urine (hématurie, bile)
infection, hémorragie (aplasie Toucher rectal et vaginal
médullaire) ; glossite (saignement)
• Le II
– Testez l’acuité visuelle chez un patient portant ses
lunettes. Testez chaque œil séparément, l’autre œil
étant recouvert par un cache.
– Examinez le champ visuel par confrontation, en
utilisant une épingle. Si l’acuité visuelle est très
altérée, délimitez le champ visuel avec vos doigts.
– Faites un examen du fond d’œil.
• Le III, le IV et le VI
– Examinez les pupilles et notez leur forme, leurs
tailles relatives et toute ptose associée. Avec une
lampe de poche, éclairez par le côté pour évaluer
la réaction des pupilles à la lumière.
– Évaluez à la fois la réponse directe et la réponse
consensuelle.
– Testez l’accommodation en demandant au patient
de regarder au loin, puis l’épingle placée à environ
20 cm du nez.
– Évaluez les mouvements oculaires avec les deux
yeux d’abord, en demandant au patient de suivre
l’épingle dans chaque direction.
– Demandez au patient s’il souffre de diplopie.
– Recherchez un mouvement anormal et un
nystagmus.
• Le V
– Testez délicatement les réflexes cornéens en
utilisant un bout de coton pour toucher la cornée
et demandez au patient s’il sent quelque chose. La
composante sensitive de ce réflexe est le nerf V et
la composante motrice est le nerf VII.
– Testez la sensibilité faciale dans les trois divisions
du nerf : ophtalmique, maxillaire et mandibulaire.
Testez la sensibilité douloureuse avec une nouvelle
épingle et délimitez les zones de perte sensitive
(douleur sourde) en déplaçant l’épingle jusqu’à
retrouver une sensibilité normale (douleur aiguë).
Testez également la sensibilité au toucher léger pour
détecter une dissociation sensitive.
– Examinez la division motrice du nerf V en
demandant au patient de serrer les dents pendant
que vous palpez les muscles masséters.
348 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
Nystagmus
Parole
Membres
supérieurs
• Dérive des bras
Ataxie du • Tremblements
tronc • Hypotonie
Dysdiadococinésie,
rebond
Manœuvre talon-genou
Démarche
CHAPITRE
Rédaction
et présentation
des informations
recueillies
353
354 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
L’interrogatoire
INFORMATIONS PERSONNELLES
Notez le nom du patient, son sexe et sa date de naissance. Précisez
la date et l’heure de l’examen.
TRAITEMENTS
Faites la liste des traitements actuels du patient (y compris les
médicaments vendus sans ordonnance) et précisez les doses, les
indications (si elles sont connues) et les effets indésirables éven-
tuels. Cette liste peut vous orienter vers une maladie chronique
que le patient pourrait avoir oublié de mentionner (par exemple,
utilisation d’antihypertenseurs).
Diagnostic provisoire,
liste des problèmes et plans
En une phrase ou deux, résumez les observations les plus impor-
tantes, donnez un diagnostic provisoire (DP) et énumérez les
diagnostics différentiels (DD). Énumérez tous les problèmes en
cours nécessitant une prise en charge. Décrivez les tests diagnos-
tiques et les traitements prévus pour chaque problème. Signez et
indiquez votre nom et votre titre sous votre signature.
360 Examen clinique et sémiologie : l’essentiel
PRÉSENTATION À UN PROFESSEUR
Le format « long case » n’est pas le meilleur pour présenter les
détails d’un patient à un collègue plus expérimenté, surtout au
milieu de la nuit. Il y a trois circonstances dans lesquelles on peut
contacter un professeur au sujet d’un nouveau patient :
1. un appel poli pour donner des nouvelles d’un patient
stable : certains professeurs souhaitent être informés des
événements concernant un nouveau patient à n’importe
CHAPITRE 16 Rédaction et présentation… 361
Abd. Abdomen
AP Antécédents personnels
B3, B4 Troisième bruit du cœur, quatrième bruit du cœur
BDC Bruits du cœur
BI Bruits intestinaux
BR Bruits respiratoires
CHX Intervention chirurgicale ou antécédents
chirurgicaux
CIA Communication interatriale
CIV Communication interventriculaire
Cx Circonflexe (artère coronaire)
dp Dorsale du pied (pouls de l’artère)
DPN Dyspnée paroxystique nocturne
DT Douleur thoracique
EE Essoufflement à l’effort
EP Examen physique
HDM Histoire de la maladie à l’origine
de la consultation
IA Insuffisance aortique
IM Insuffisance mitrale
IVA Interventriculaire antérieure (artère coronaire)
MG Médecin généraliste
PA Pression artérielle
PCA Persistance du canal artériel
PCCRLA Pupilles concentriques, centrales, réagissant
à la lumière et à l’accommodation
PPs Pouls périphériques
PVJ Pouls veineux jugulaire/pression veineuse
jugulaire
RA Rétrécissement aortique
CHAPITRE 16 Rédaction et présentation… 363
RC Réflexe calcanéen
RCP Réflexes cutanés plantaires
RM Rétrécissement mitral
RP Réflexe patellaire
RxT Radiographie thoracique
SEP Sclérose en plaques
SNC Système nerveux central
SO Symptômes à l’origine de la consultation
Tp Tibiale postérieure (artère)
TR Toucher rectal
Tt Traitement
Tx Thyrotoxicose ou transplantation
° Absent, p. ex. : BI° bruits intestinaux absents
√ Présent, p. ex. : BDC√ bruits du cœur présents*
+++ Réflexe brusque
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