cours electromagnetisme1

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 29

Ecole Supérieure Polytechnique

Institut Supérieur des Métiers de l’Energie(ISME)


Filière : Génie Electrique et Energie Renouvelable

Cours: Electromagnétisme

Objectifs d’apprentissage :
 Notre objectif n’est pas de nous attarder sur la physique des champs, mais de
préparer l’étuded’applications concrètes.
 Nous nous contenterons donc d’énoncer quelques lois sans revenir aux expériences
et aux mathématiques dont elles sont issues.
 Choix d’un aimant pour un circuit magnétique série (sans bobinage).
 Superposition des états magnétique en présence d’un aimant et d’un bobinage.
 connaître par cœur le théorème d’Ampère et de savoir le mettre en œuvre dans des
situations simples.
 On insistera plus particulièrement sur les circuits magnétiques en « régime linéaire »,
car cette approche permet de « dégrossir » rapidement une étude.
Éléments du programme :
1. Historique de l’électromagnétisme
2. Lois fondamentales en électrotechnique
3. Influence des matériaux
4. Circuits magnétiques
5. Hystérésis et bobine à noyau de fer
6. Les électroaimants
Réalisé par :
Dr. Abdy BOUHAMADI

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 1


Electromagnétisme
L'électromagnétisme regroupe l'ensemble des phénomènes qui résultent de l'interaction entre
l'électricité et le magnétisme. Le magnétisme définit la force invisible qui attire ou repousse
certaines substances.
Les phénomènes électromagnétiques jouent un grand rôle en électrotechnique. On les retrouve
dans les moteurs électriques, les transformateurs, les capteurs inductifs, le chauffage inductif
et la distribution d’énergie électrique.
Touts les phénomènes de l’électromagnétisme peuvent être résumés en 4 simples équations
(Equations de Maxwell) .

1 Historique
C'est en 1819 qu'Hans-Christian Oersted, physicien danois, découvre qu'une aiguille
aimantée, placée à proximité d'un fil métallique parcouru par un courant, est déviée de sa
position d'équilibre. En 1820, Jean-Baptiste Biot et Félix Savart étudient les propriétés de la
force subie par un des « pôles magnétiques » d’une l’aiguille aimantée et Pierre-Simon de
Laplace (1742-1827) traduit cette loi par une formule qui porte le nom de Biot et Savart.
Laplace a également déterminé la formule permettant de calculer la force exercée sur un fil
parcouru par un courant électrique et baigné par un champ magnétique.
André-Marie Ampère (1775-1836), assimilant un solénoïde parcouru par un courant à un
aimant, crée la théorie de l'électrodynamique.
C'est Faraday qui montre la possibilité de transformer le travail mécanique en énergie
électrique en 1831. En 1833, Lenz établit la loi qui donne le sens du courant induit. Henry
publie en 1832 un mémoire sur l'auto-induction.
En 1855, Foucault démontre l'existence des courants qui portent son nom. En 1865, Maxwell
publie son « traité d'électricité et de magnétisme », véritable fondement de
l'électromagnétisme moderne, achevant l’œuvre d’Ampère.
En 1887, Hertz utilise un détecteur de sa construction pour montrer que ces ondes
électromagnétiques ont des propriétés analogues à celles de la lumière, ouvrant ainsi la voix à
la radio-électricité et, à partir de 1904, à l'électronique.
Les équations de Maxwell : toute l'électricité est là !

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 2


Un champ magnétique est un champ de force résultant du déplacement des charges (courant
électrique).
Un champ électrique est un champ de force invisible créé par l'attraction et la répulsion de
charges électriques (la cause du flux électrique) et se mesure en Volts par mètre (V/m).
Le champ d'excitation magnétique H rend compte de l'influence du milieu magnétique sur
les grandeurs. Il s'exprime en Ampères par mètre. Dans le vide ou dans l'air : l'induction et
l'excitation magnétique sont colinéaires.il est plus difficile d’établir une relation entre la
cause (le courant) et son effet (le champ magnétique). Pour ces raisons, on
sépare les rôles joués par le circuit électrique de celui joué par le circuit magnétique. On
introduit alors une grandeur intermédiaire appelée excitation magnétique H.
J : est la densité de courant(en physique le déplacement de charge)
La densité de courant électrique est définie comme le courant électrique par unité de surface
(figure). Mathématiquement, le courant et la densité de courant sont liés par la relation :

ρ densité de charge volumique et ε permittivité diélectrique du vide.


La permittivité représente donc le comportement électrique du milieu. C'est, en un sens, une
mesure du degré auquel le matériel est sensible au champ électrique dans lequel il se trouve.
Interprétation des équations de Maxwell
1. théorème de Gauss-Maxwell
Une charge électrique génère un champ électrique autour d’elle.
2. Maxwell-Flux
Un champ magnétique est généré par un aimant (impossible de séparer les pôles sud et
Nord d’un aimant.(conservation de flux)
3. théorème de Faraday-Maxwell : Induction électromagnétique (loi Faraday)
La variation du flux de circuit provoque un courant I de ce circuit.
Vous pouvez bouger un aimant au prés d’un circuit pour générer un courant.
4. théorème d’Ampère-Maxwell
Courant provoque un champ magnétique, un fil parcouru par un courant va générer un
champ magnétique autour de lui, perpendiculaire au courant et dans le sens déterminer
par le règle de la main droite

2 Lois fondamentales en électrotechnique


Les phénomènes qui interviennent en électrotechnique sont basés sur trois lois :
 la loi de Biot et Savart ou le théorème d'Ampère,
 l'expression de la force de Laplace (ou de Lorentz),
 la loi de l'induction de Faraday et de Lenz.

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 3


Les équations de Maxwell contiennent ces trois lois en faisant intervenir des opérateurs
vectoriels assez complexes (divergence, rotationnel). Dans le domaine de l'électrotechnique,
ces équations peuvent être envisagées plus simplement. En effet, d'une part les fréquences
sont assez faibles (50 ou 60 Hz), d'autre part, il n'y a pas de champ électrostatique important,
on peut donc négliger le "courant de déplacement" D.
Dans les paragraphes qui vont suivre, on verra apparaître le vecteur "excitation magnétique"
⃗ et le vecteur "champ magnétique" ⃗ . Le module du vecteur excitation magnétique ne
dépend, comme nous allons le voir dans le paragraphe suivant, que de la géométrie du fil
conducteur du courant i et de l'intensité du courant électrique i. Le module du vecteur champ
magnétique dépend à la foi de H et du milieu matériel dans lequel ⃗ apparaît.
Un chapitre sera consacré à la différence entre les deux vecteurs. On peut dès à présent
essayer de les distinguer au moyen d'une analogie. Envisageons un ressort spiral (ressort à
boudin) que l'on comprime jusqu'à ce que les spires soient jointives. Si nous le laissons se
détendre dans l'air, en relâchant très brusquement la pression exercée, le ressort retrouve sa
forme initiale instantanément. Si, maintenant, nous le laissons se détendre, tout aussi
brusquement, dans du miel assez visqueux, le ressort ne se détendra pas aussi rapidement que
dans l'air. La cause de la détente, identique dans les deux cas (même coefficient de raideur,
même écart initial entre les spires) peut être rapprochée de l'excitation magnétique ⃗ . L'effet,
la rapidité de l'expansion du ressort, qui dépend de la viscosité du matériau dans lequel a lieu
la détente, peut être assimilée à ⃗.
En électrotechnique, les relations entre ⃗ et ⃗ sont simples. Soit on considère comme
matériau le vide ou l'air, alors :

Soit on considère des matériaux à base de fer (ferromagnétiques) et on a :

2.1 Création de champs magnétiques par des aimants permanents


Les aimants permanents sont de formes diverses (barreaux, en U). Ils attirent toutes les
substances ferreuses (limaille, clous, etc) par leurs extrémités, appelées pôles d'aimantation :
pôles nord et sud.
Deux pôles de même nom se repoussent, tandis que deux pôles de nom contraire s'attirent.
Il est impossible d'isoler un pôle d'aimant en le brisant.

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 4


Les aimants créent un champ magnétique, représenté par un vecteur ⃗ dont la direction et le
sens en un point donné, sont définis comme suit :
 Direction : celle de l'axe d'une aiguille aimantée, Figure 2, (boussole) placée au point
considéré.
 Sens : sens Sud – Nord de cette même aiguille.

L'unité de champ magnétique est le Tesla (T).

2.1.1 Lignes de champ


Pour matérialiser le champ magnétique, on peut soupoudrer des grains de limaille de fer sur
une feuille de papier placée au-dessus d'un aimant. La limaille se dispose suivant des courbes
fermées appelées lignes de champ, tangentes en chacun de leurs points au vecteur champ
magnétique et orientées dans le sens du champ. Il y en a une infinité.
Dans le cas d'un aimant, les lignes de champ sont orientées du pôle nord vers le pôle sud à
l'extérieur de la matière aimantée. L'ensemble de ces lignes constitue un spectre magnétique.
Il est à noter que sur la Terre, les lignes de champ sortent de ce que l'on nomme le pôle Sud
géographique et que ce pôle correspond donc à un pôle nord magnétique.
2.1.2 Tube de champ
Dans l'espace, un faisceau de lignes de champ s'appuyant sur deux contours (C1) et (C2)
forme un tube de champ (Figure 3).

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 5


2.2 Création de champs magnétiques par des courants électriques
L'existence d'une excitation magnétique ⃗ en un point donné de l'espace peut être due à la
présence de matière aimantée ou bien à la circulation de courants électriques.
2.2.1 Formule de Biot et Savart
Hans Christian Oersted (1777-1851) découvre en 1819 qu'une aiguille aimantée est déviée à
angle droit vers un courant électrique et établit ainsi la relation entre l'électricité et le
magnétisme. C'est la découverte qui fonde l'électromagnétisme. A la suite de l'expérience
d'Oersted, Jean Baptiste Biot et Félix Savart effectuent une étude quantitative des interactions
entre aimants et courants au cours de l'année 1820, ce qui conduira à la loi de Biot et Savart
formulée par Pierre Simon de Laplace.
Considérons (Figure 4) un circuit électrique (C) parcouru par un courant électrique i : la
circulation de ce courant engendre l'apparition d'une excitation magnétique en tout point de
l'espace. En un point M, situé à une distance r d'un élément de courant de longueur dl du
circuit, ce vecteur excitation magnétique est défini par l'expression vectorielle :
, expression à laquelle nous préférerons la loi plus pratique :

α désigne l'angle entre l'élément de courant et la


droite joignant cet élément au point M. ⃗ s'exprime
en A/m.

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 6


Formule de Biot et Savart (C n'est pas forcément contenue dans le plan de la page)
Règle de l'observateur d'Ampère donnant le sens de ⃗ (Figure 5):
L'observateur est installé le long du circuit
électrique de telle manière que le courant lui
rentre par les pieds et lui sorte par la tête.
L'observateur regarde le point M et tend le
bras gauche, le vecteur excitation magnétique
est dirigé dans le sens du bras gauche.
On peut tout aussi bien "effectuer" le produit
vectoriel en tournant le "tire bouchon de
Maxwell" dans le sens du repliement du
vecteur ⃗ sur le vecteur ⃗ Le tire bouchon
progresse dans le sens du vecteur ⃗ .

 Exemple de calcul de champ magnétique :


Champ créé par un segment de fil électrique parcouru par un courant I :

On oriente les angles θ1 et θ2 par le sens du courant I (Figure 6). Dans le cas de la figure ci
dessus, θ1 est négatif et θ2 est positif. Soit un élément de longueur ⃗ , celui-ci crée en M un
champ élémentaire :

Le vecteur dB⃗ sera perpendiculaire au plan formé par dl et M et orienté dans le cas ci-contre
vers l'arrière.
Tous les vecteurs dB⃗ créés par tous les éléments dl⃗ en lesquels on peut décomposer le
segment P'Q' seront colinéaires et de même sens.
Le module B du champ résultant sera donc :

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 7


Complément mathématique : intégrale vectorielle ou circulation d'un
vecteur
Soit un arc AB sur une courbe C parcouru par un point M dans un certain sens. Soit ⃗ un
vecteur fonction du point.

On appelle circulation du vecteur ⃗ le long de l'arc AB la valeur de l'intégrale curviligne


∫ ⃗. ⃗ ⋅ (intégrale curviligne d'un produit scalaire).
⃗ est le vecteur tangent à la courbe C au point M.
⃗. ⃗ = .dM.cosα avec α angle entre ⃗ et ⃗ .
Dans le cas général α varie suivant M. Si ⃗ est une force, la circulation de cette force le long
de l'arc AB est le travail de cette force.
On note ∮ ⃗. ⃗ ⋅ la circulation du vecteur ⃗ suivant un contour fermé.

2.3 Théorème d'Ampère



L'équation de Maxwell : rot ⃗ = ⃗ + se simplifie dans le domaine de l'électrotechnique où
l'on peut négliger le courant de déplacement ⃗ Ainsi, cette équation devient rot ⃗ = ⃗
Une intégration de cette relation conduit à la relation suivante, qui constitue le théorème
d'Ampère :

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 8


La circulation du vecteur excitation magnétique ⃗ le long d'une ligne d'induction Γ
fermée entourant un circuit C parcouru par un courant i est égale au produit du
courant i par le nombre de fois que cette ligne Γ traverse le circuit C.
Ou encore : la circulation du vecteur excitation magnétique le long d'un contour fermé
est égal à la somme algébrique des intensités électriques traversant une surface
quelconque supportée par ce contour.
L'intérêt de ce théorème, en électrotechnique, provient du fait que, très souvent, la ligne
d'induction Γ est évidente.
Il est également à remarquer que le nombre de fois que la ligne Γ traverse le circuit C est égal
au nombre de fois que le circuit C entoure la ligne Γ. Dans les cas pratiques, il s'agira du
nombre de spires du circuit C.
La quantité qui intervient au second membre s'appelle la "force magnétomotrice" du circuit :
f.m.m. = ni = F en unité SI, une f.m.m. se mesure en "ampère-tour", symbole At, ou plus
simplement en ampère A.
Considérons la Figure 8 et cherchons à appliquer le théorème d'Ampère au contour Γ. La
question qui se pose immédiatement est la détermination du signe des intensités i1, i2, et i3.

.
Dans la suite de cet ouvrage, nous définirons comme normale positive à une surface la
normale obtenue par la règle du tire bouchon de Maxwell : on tourne le tire bouchon suivant
le sens positif défini sur Γ, il s'enfonce dans le sens de la normale positive. Le signe d'une
intensité est positif si l'intensité est dans le sens de la normale positive, négatifs sinon.
Ainsi, l'application du théorème d'Ampère à la courbe Γ de la Figure 8 donne :

L'application du théorème d'Ampère à la courbe Δ, qui n'entoure aucun courant donne :

Exemple d'application du théorème d'Ampère :


2.3.1 Excitation magnétique créée par un fil de longueur infini
Considérons un fil électrique de longueur infinie perpendiculaire au plan de cette feuille de
papier. Les lignes de champ sont des cercles centrés sur le fil. Il est ainsi facile de déterminer
la valeur de H sur une ligne d'induction de rayon a.

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 9


Le vecteur H possède un module constant sur la ligne d'induction de la Figure 9. En effet, la
. .
formule de Biot et Savar dH = indique que, si r est constant, alors H reste
constant en module.
On a donc, en prenant comme courbe Γ une ligne d'induction :

La direction et le sens de H⃗ sont donné par Biot et Savart

2.3.2 Excitation magnétique créée dans un solénoïde torique


Considérons un bobinage régulier de n spires du type "toroïdal", (Figure 10) réalisé sur un
noyau en forme de tore et de nature quelconque. Pour calculer l'excitation magnétique en un
point M du noyau, il est évident que l'application de la relation de Biot et Savart serait longue
et fastidieuse. Par contre, le théorème d'Ampère donne immédiatement la solution si on
choisit comme ligne d'induction Γ la ligne moyenne du tore (en supposant le matériau
homogène et isotrope, on peut faire sortir H de sous le signe ∮ ) :

Figure 10 H à l'intérieur de spires enroulées sur un tore

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 10


2.3.3 Excitation magnétique créée dans un solénoïde cylindrique rectiligne de longueur
infini
Considérons un bobinage régulier de n spires du type solénoïde cylindrique rectiligne (Figure
11). La forme de la section, circulaire, carrée, ellipsoïdale, importe peu. Le solénoïde porte n
spires par unité de longueur. En pratique, dès que la longueur du solénoïde est suffisante pour
que l'excitation magnétique à l'extérieur soit très faible par rapport à celle régnant à l'intérieur
(10 fois moins), on peut appliquer la formule que nous allons établir.

Les lignes de champ ⃗ sont toutes parallèles à l’axe du solénoïde. Ce résultat est obtenu
expérimentalement en observant la disposition de limaille de fer sur des feuilles placées à
l’intérieur du tube ou encore en plongeant le solénoïde dans de l’huile contenant des
particules de limaille de fer On considère que le module de ⃗ est constant sur une ligne de
champ (une droite parallèle à l’axe du tube).
Montrons tout d’abord que H est uniforme à l’intérieur du solénoïde :
On peut légitimement se demander si H possède un module constant à l'intérieur du solénoïde,
quelle que soit sa distance à l'axe. Si le module de H varie en fonction de sa distance à l'axe, la
contribution du trajet AB ne sera pas aussi simple !
Pour répondre à cette question, considérons le contour abcd situé à l'intérieur du solénoïde et
supposons que le module du vecteur ⃗ soit variable en fonction de la distance du point où l'on
considère H à l'axe.

Sur les trajets bc et da, ⃗ est en tout point perpendiculaire à ⃗ , le produit scalaire est en tout
point égal à 0. Peu importe que ⃗ soit variable sur ces trajets, les contributions des trajets bc
et da à l'intégrale sont nulles. Il reste :

Cette intégrale est égale au nombre de fois où l'intensité i est entourée, c'est-à-dire 0 pour ce
contour.

Ainsi, à l'intérieur d'un solénoïde de longueur suffisante, le vecteur excitation


magnétique est uniforme.
Calculons la valeur de l’excitation magnétique à l’intérieur du solénoïde.
Pour cela, envisageons le contour ABCD Figure 11) auquel nous appliquerons le théorème
d’Ampère. :
Il n’y a pas lieu de distinguer ⃗ suivant la position considérée à l’intérieur du solénoïde
puisque sa valeur est identique en tout point du solénoïde, on peut donc écrire :

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 11


Valeur de l’intégrale sur les trajets perpendiculaires à l'axe du solénoïde BC et DA :
A l'intérieur du solénoïde, H est non nulle mais perpendiculaire au trajet, donc le produit
scalaire est nul.
De plus, on considère que H est nulle à l'extérieur du solénoïde (infiniment faible en fait).
Donc, les contributions des trajets BC et DA à l'intégrale sont nulles.
Sur le trajet CD, on considère, là aussi, que H est nulle, donc la contribution du trajet CD à
l'intégrale est nulle. Sur le trajet AB, ⃗ est parallèle à l'axe du solénoïde, on a

En définitive, en appelant NAB le nombre de fois que le fil du solénoïde traverse le rectangle
ABCD :

2.3.4 Excitation magnétique créée dans un circuit magnétique de transformateur


L'application correcte du théorème d'Ampère et sa généralisation au cas où plusieurs circuits
électriques agissent en même temps pour créer un champ, implique de bien préciser les sens
des courants et la façon dont la ligne d'induction Γ traverse ces courants.
Considérons, par exemple, le bobinage de transformateur de la Figure 12.

Algébrisons le circuit de la Figure 12 en définissant un sens positif sur Γ : le sens des aiguilles
d'une montre par exemple.
Les courants seront comptés positivement d'après la règle du tire bouchon de Maxwell : si le
tire bouchon, que l'on tourne dans le sens de rotation de l'intensité, s'enfonce suivant le sens
positif sur Γ, alors l'intensité est comptée positivement, négativement sinon. On a ainsi :

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 12


2.4 Force exercée par une induction magnétique sur un courant
Un champ magnétique ⃗ exerce une force sur toute charge animée d'une vitesse par rapport à
ce champ. Etant donné qu'un courant électrique est une circulation de charges électriques
(électrons se déplaçant), un champ magnétique exerce une force sur un élément de courant dl.
En électrotechnique, nous supposerons négligeable le champ électrique ⃗ et nous ne tiendrons
pas compte de la contribution q ⃗ présente dans l'expression de la force de Lorentz donnant la
force créé par un champ magnétique sur une charge en mouvement relatif par rapport à ce
champ :

Dans l'expression de la force de Lorentz, en considérant la circulation d'un courant électrique i


pendant le temps dt, on peut remplacer la charge électrique dq par idt ( dq idt = ) et la vitesse
par v=
La force élémentaire ⃗ exercée sur l'élément dl par un champ ⃗ uniforme vaut donc :

On obtient ainsi l'expression de la force de Laplace :

Si le fil est rectiligne, de longueur l et que le champ B⃗ est perpendiculaire au fil, le module de
la force a pour valeur :
F = B.I.l

Le sens de la force de Laplace est tel que pour un observateur installé dans le sens du courant
et regardant dans le sens de l'induction, la force est dirigée vers sa gauche.
Une autre règle très utile pour la détermination de la direction et du sens de la force de
Laplace est la règle dite "des trois doigts de la main droite" où le pouce, l'index et le majeur
sont placés de manière à former un trièdre rectangle comme l'indique la Figure 14.
D'autres dispositions des doigts sont possibles par permutation circulaire. Néanmoins celle-ci
permet une meilleure mémorisation. En effet, lors de la détermination de la f.é.m. induite dans

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 13


un conducteur que l'on déplace dans un champ ⃗, on se sert de la main gauche avec le pouce
qui représente toujours le champ et le majeur qui représente toujours le courant, l'index de la
main gauche représentant la vitesse de déplacement du conducteur. Les pouces représentent le
champ et les majeurs le courant.

Forces exercées entre deux courants rectilignes parallèles Considérons deux fils rectilignes
situés à une distance a l'un de l'autre, parcourus par des courants i1 et i2 ayant les sens
indiqués Figure 15. Le courant i1 crée une excitation magnétique ⃗en tout point de
l'espace et en particulier au voisinage d'un élément dl du courant i2.

Nous avons établi l'expression de l'excitation magnétique créée par un fil de longueur infini :

A cette excitation magnétique H1, correspond une induction B1 qui vaut, en désignant par μ
la perméabilité magnétique du milieu dans lequel sont les fils :

Ce champ exerce sur l'élément dl parcouru par le courant i2 une force dirigée dans le sens
indiqué Figure 15:

Ainsi, la force d'interaction par unité de longueur vaut :

Cette force est attractive si les courants sont de même sens et répulsive si les courants sont de
sens opposés. L'existence de cette force montre que les deux fils peuvent réaliser une
conversion d'énergie électromécanique si on les laisse libre de se mouvoir.

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 14


2.5 Flux magnétique
Le flux magnétique est une quantité importante qui intervient constamment dans l'étude des
machines électriques. C'est une grandeur scalaire qui se prête mieux aux calculs que le champ
magnétique, grandeur vectorielle.
Le flux magnétique Φ à travers une surface quelconque S est défini par la formule :

α est l'angle entre la normale et le champ ⃗, ⃗est la normale (unitaire) à la surface dS. Son
orientation est liée au sens positif choisi sur la courbe sur laquelle s'appuie la surface comme
le montre la Figure 16.
Définissons arbitrairement un sens positif de parcours du contour Γ sur laquelle s'appuie la
surface. La règle du tire bouchon de Maxwell permet de définir une normale positive à la
surface (le tire bouchon que l'on tourne dans le sens positif choisi progresse selon la normale
positive).

Lorsque le champ ⃗ est uniforme (il est identique en tout point d'un volume) et qu'il traverse
une surface plane S, alors :

Si la surface est perpendiculaire aux lignes de champ (α = 0), l'expression devient :


Φ = BS
La quatrième équation de Maxwell : div ⃗ = 0 indique que le flux du vecteur champ
magnétique à travers une surface fermée est nul. En électrotechnique, les lignes de champ ⃗
n'émanent pas de sources ponctuelles.

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 15


Il n'y a pas de monopôle magnétique en électrotechnique. Certaines théories physiques
impliquent l'existence de tels objets. L'existence des monopôles magnétiques n'est toujours
pas prouvée, mais, même s'ils existaient, cela ne modifierait pas l'électrotechnique pour
laquelle : div ⃗ = 0.

Soit la surface de la Figure 18 : Σ, formée par la surface latérale Sl d'un tube de champ
(surface formée d'un ensemble de lignes de champ) et de deux sections droites
(perpendiculaires aux lignes de champ) S1 et S2.
Le flux magnétiques sortant de Σ est nul (en orientant les normales vers l'extérieur) :

Le signe – devant Φ1 indique qu'il s'agit d'un flux entrant.


Le long d'un tube de champ, le flux magnétique se conserve, il ne dépend que du contour et
non de la surface considérée :
Φ = B .S = B .S = Φ .
Cette propriété peut être exploitée pour créer des champs B très intenses (2500 T). En effet,
on ne sait pas créer de champ B continu dans le temps supérieur à environ 40 Tesla. Pour
générer des champs beaucoup plus intenses, on décharge des condensateurs dans un solénoïde
tout en diminuant brusquement la section de celui-ci en le faisant imploser à l'aide d'explosifs
judicieusement placés autour.
Le flux, comme la charge électrique portée par les armatures d'un condensateur, est une
grandeur qui ne varie pas instantanément. Ainsi, si la surface tend vers 0, le champ B peut
atteindre des valeurs très élevées pendant un très court intervalle de temps, voire la Figure 19.

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 16


2.6 Différence de potentiel électrique induite dans un circuit par une
variation de flux magnétique
Tout circuit électrique traversé par un flux magnétique peut être le siège d'une d.d.p. à ses
bornes si ce flux varie en fonction du temps. Cette d.d.p. s'appelle une f.é.m. induite.
2.6.1 Lois de Faraday et de Lenz
Sous sa forme générale, la loi de Faraday donne la valeur du champ électrique ⃗
induit par une variation du champ magnétique ⃗.

Dans le domaine de l'électrotechnique où on considère des circuits filiforme bobinés,


l'expression ci-dessus peut se simplifier :
e = -n (1.14), la f.é.m. aux bornes d'un circuit comportant n spires (bobinées en série) est
égale à n fois la dérivée par rapport au temps du flux (du champ ⃗.) qui traverse chaque spire
du circuit (on considère que chaque spire est traversée par un même flux, celui-ci ne varie pas
en fonction des spires).
Si le flux est indépendant du temps, il n'apparaît aucune f.é.m. aux bornes du circuit.
On met quelque fois un signe – dans la formule pour rappeler que la f.é.m. induite s'oppose à
la cause qui lui donne naissance. Cette opposition est précisée par la loi de Lenz :
La f.é.m. induite tend à créer un courant induit dont le sens est tel qu'il s'oppose au flux qui l'a
fait naître.
Les deux lois précédentes sont très générales et sont valables quelle que soit la forme du
circuit et la façon dont le flux varie :
• Lorsque les variations de flux sont dues à un mouvement (ou à une déformation du circuit, il
s'agit d'un flux "coupé" par le circuit et la f.é.m. s'appelle "f.é.m. de vitesse". C'est le cas pour
la f.é.m. qui apparaît aux bornes d'un fil rigide que l'on déplace dans une induction uniforme.
• Lorsque les variations de flux sont dues à une variation de l'induction (c'est-à-dire du
courant qui crée cette induction), il s'agit d'un flux "embrassé" et la f.é.m. correspondante est
appelée "f.é.m. de transformation".
2.6.2 f.é.m. de "vitesse" produite par une variation de flux "coupé"
Exemple 1
Considérons un fil de longueur l se déplaçant à la vitesse ⃗ dans une induction constante ⃗
(Figure 20).

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 17


Pendant le déplacement élémentaire dx, le fil "coupe" un flux élémentaire :
dΦ = BdS = Bldx
Il apparaîtra donc à ses bornes une f.é.m. de valeur :

Lorsque B⃗, v⃗ et l ont des directions quelconques, cette relation se généralise en un produit
mixte :

En désignant par α l'angle entre ⃗ (direction du déplacement) et ⃗ (direction du fil) et par θ


l'angle entre ⃗et une perpendiculaire au plan défini par ⃗ et ⃗, le module de la f.é.m. vaut :

Lorsque le fil se déplace avec une vitesse ⃗ perpendiculaire à sa direction ⃗ (soit α = 90° et
sinα = 1), on a :

On peut alors introduire la composante normale de l'induction, c'est-à-dire la composante de B⃗


sur une perpendiculaire au plan de v⃗ et de ⃗l:

La polarité de e est telle que le courant induit s'oppose à la cause qui le produit.
Première interprétation : On peut considérer que c'est le flux coupé qui produit e. Pour
s'opposer au flux, i doit produire un flux (du à un champ induit) antagoniste au flux du
champ ⃗.

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 18


Nous appellerons champ inducteur le champ magnétique extérieur qui préexiste et qui
baigne le fil en mouvement. Nous appellerons champ induit le champ magnétique créé par le
Φ
courant induit du à e= (il faut, bien entendu, que le circuit électrique soit fermé afin que la
f.é.m. induite e puisse créer un courant non nul).
Deuxième interprétation : On peut considérer que c'est le mouvement qui produit la f.é.m.
induite e. Afin de s'opposer au mouvement, i courant induit, doit produire une force de
Laplace qui s'oppose à ⃗. La règle des trois doigts de la main droite permet de trouver le sens
du courant induit nécessaire à la création d'une force de Laplace vers le bas.

Règle des trois doigts de la main gauche :


Afin de déterminer le sens de la f.é.m. induite, on peut faire appel à la règle dite "des trois
doigts de la main gauche" où le pouce, l'index et le majeur sont placés de manière à former un
trièdre rectangle comme l'indique la Figure 23.
D'autres dispositions des doigts sont possibles par permutation circulaire. Néanmoins celle-ci
permet une meilleure mémorisation. En effet, lors de la détermination de la force de Laplace

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 19


exercée sur un conducteur baigné par un champ ⃗ et parcouru par un courant i, on se sert de la
main droite avec le pouce qui représente toujours le champ ⃗et le majeur qui représente
toujours le courant, l'index de la main gauche représentant la force de Laplace. Les pouces
représentent le champ et les majeurs le courant.

Exemple 2 : expérience d'Ampère


Sur la Figure 24, une barre conductrice AB est posée sur deux rails conducteurs de manière à
ce que le frottement soit faible. Un générateur de tension de f.é.m. E alimente le circuit
constitué par les deux rails et par la barre AB.
Au moment où on alimente le circuit, le courant i crée un champ magnétique ⃗ dirigé vers le
haut (tire bouchon de Maxwell).

Ce champ magnétique exerce sur la barre AB une force de Laplace ⃗ = i ⃗∧ ⃗ toujours dirigée
vers la droite (règle des trois doigts de la main droite). Si on inverse le sens du courant, on
inverse le sens de ⃗et ⃗est toujours vers la droite !
La barre se déplace donc sur les rails avec une vitesse ⃗. A cause de ce mouvement, la surface
du circuit se modifie et par conséquent le flux qui le traverse.
Aux bornes de AB apparaît donc une "f.é.m. de vitesse" e, qui s'oppose à E (la cause du
mouvement) :
Dr. Abdy BOUHAMDI Page 20
La vitesse de la barre augmente jusqu'à ce que cette f.é.m. soit égale et opposée à E, cela
correspond à

Cette vitesse limite n'est théoriquement atteinte qu'au bout d'un temps infini.
2.6.3 F.é.m. d'auto-induction
Tout circuit électrique parcouru par un courant crée une f.é.m. d'auto-induction qui s'oppose à
la source d'alimentation. Cet effet est beaucoup plus grand s'il s'agit d'une bobine (effet
multiplié par le nombre de spires) et si les spires sont bobinées sur un noyau en fer qui
concentre mieux le flux que l'air.
Considérons une bobine autour d'un noyau de section S constante et de longueur moyenne l
alimentée par une source u (Figure 25) : la circulation du courant i crée dans le noyau une
excitation magnétique H = à laquelle correspond le champ magnétique B = μ .

Chaque spire du circuit, de surface S, est traversée par le flux du champ B⃗

Si le courant i est variable (alternatif par exemple), le flux l'est aussi et il apparaît donc aux
bornes du circuit une f.é.m. e :

Le facteur de proportionnalité s'appelle inductance propre de la bobine

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 21


La f.é.m. s'exprime alors sous la forme :

Cette f.é.m. d'auto-induction s'oppose à la f.é.m. u qui alimente la bobine; elle a donc les
polarités représentées à la Figure 25 et tend à faire circuler le courant induit i' opposé à i.
Si on néglige la résistance de la bobine, la loi des mailles s'écrit, à chaque instant : u-e = 0
2.6.4 F.é.m. de "transformation" produite par une variation du flux "embrassé"
Une f.é.m. peut être créée aux bornes d'un circuit en faisant varier le flux qui le traverse par
un moyen extérieur. Considérons le circuit de la Figure 26, un noyau ferromagnétique sur
lequel on a bobiné :
1. un circuit n°1 comportant n1 spires parcourues par un courant i alternatif créé par la source
de tension alternative u,
2. un circuit n°2 comportant n2 spires en circuit ouvert.

Le flux alternatif Φ, dû à la circulation de i, traverse les deux circuits (on admet qu'il n'y a pas
de fuite). Il apparaît donc aux bornes du circuit n°2 une f.é.m. "de transformation" :

la f.é.m. aux bornes du premier circuit vaut :

Les polarités instantanées de e1 et de e2 sont représentées à la Figure 26. Bien évidemment,


une demi période plus tard, il faudrait tout inverser. La polarité de e2 s'explique en
considérant que si l'on fermait le circuit n°2, il circulerait un courant i2 qui créerait un flux
induit antagoniste à Φ.
Si le circuit n°2 était fermé, le flux "commun" aux deux circuits ne serait plus seulement
constitué par le flux inducteur créé par le circuit n°1

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 22


Forme mathématique générale de la f.é.m. induite
Les exemples précédents ont montrés que les f.é.m. induites dans un circuit peuvent provenir
soit d'une modification de sa forme (paramètre géométrique x Figure 21ou Figure 24), soit
d'une modification de l'induction (due à une modification du courant i, ( Figure 25ou Figure
26).
En dérivant partiellement par rapport à i et à x, la loi de Faraday s'écrit :

Pour les circuits linéaires, le premier terme correspond à la "f.é.m. de transformation" et le


deuxième terme à la "f.é.m. de vitesse".
Principe du flux maximal
Tout circuit parcouru par un courant tend à embrasser le maximum de flux. La position
correspondant à ce flux maximal est à énergie potentielle minimale, c'est donc une position
d'équilibre stable.
Les conséquences de ce principe sont multiples et expliquent nombre d'applications, par
exemple le déplacement des armatures d'un électro-aimant qui correspond à une augmentation
du flux.
• Un circuit rigide parcouru par un courant d'intensité constante se déplace spontanément, s'il
le peut, de telle manière que le flux du champ magnétique soit maximal.
• Un circuit électrique déformable parcouru par un courant électrique prend une forme telle
que le flux de champ magnétique qui le traverse soit maximal. Il s'agit généralement d'une
forme circulaire s'il n'y a pas de contrainte particulière quant à la géométrie.

2.7 Diverses définitions de l'inductance


2.7.1 Inductance propre
En désignant par Φ le flux produit par un circuit parcouru par un courant i et comportant n
spires, on définit son "inductance propre" L, par la formule :

Il se trouve que Φ n'est par toujours très bien défini. Φ est le flux produit par le circuit et le
flux qui le traverse. Considérons par exemple le flux d'une bobine dans un matériau
ferromagnétique (Figure 32), une partie de ce flux fuit dans l'air (Φ ) et il reste seulement une
partie Φ = Φ - Φ utile dans le noyau.

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 23


Pour un bobinage épais dont les spires intérieures sont plus petites que les spires extérieures,
une fraction du flux produit par les spires extérieures ne traverse pas les spires intérieures.
On est conduit à définir deux autres inductances, différentes de l'inductance propre, faisant
intervenir les flux de fuites Φ et de magnétisation Φ :

On suppose ici que les flux Φ f et Φm sont proportionnels au courant, ce qui n'est pas toujours
rigoureusement le cas.
L'inductance propre est égale à la somme de l'inductance de fuite et de l'inductance de
magnétisation :

On définit également le coefficient de fuite du bobinage, k, comme le rapport entre le flux


utile ou de magnétisation et le flux total :

Ce coefficient est toujours plus petit que 1, il est généralement déterminé de façon empirique.
Attention, il ne faut pas confondre le coefficient de fuite et le coefficient de Hopkinson v =

2.7.2 Inductance dynamique


Lorsque les noyaux sont composés de matériaux ferromagnétiques, à partir d'une certaine
valeur du courant d'excitation, le flux produit n'est plus proportionnel au courant, il
n'augmente pratiquement plus, il y a saturation du noyau. L'inductance ne peut alors plus être
considérée comme constante, on définit une inductance dynamique sous forme différentielle :

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 24


Pour un circuit polarisé par un courant continu et excité par un courant alternatif de faible
amplitude, l'inductance dynamique, égale à la pente de la courbe nΦ(i) en chaque point,
présente des variations telles que celles dessinées sur la Figure 33.

Circuits couplés linéaires


Définitions
On peut considérer toutes les machines électriques comme des circuits "couplés mobiles",
c'est-à-dire des ensembles de bobinages parcourus par des courants (inducteurs ou induits),
ayant un circuit magnétique commun et dont la géométrie peut varier. Il est donc nécessaire
de définir les inductances de ces divers circuits. En effet, dans le cas où la géométrie de la
machine n'est pas variable, les inductances peuvent éventuellement varier en fonction de la
valeur des courants (à cause du phénomène de saturation). Dans le cas où la géométrie de la
machine est variable, ces inductances varient, non seulement en fonction de la valeur des
courants, mais encore en fonction de la position de l'armature ou du rotor. Dans ce cas, ce sont
ces variations qui produisent le couple ou la force électromagnétique.
Exercices
1. Chacun des 36 pôles de la roue polaire d’un alternateur de 500 MVA (voir photo ci-
dessous) est composé de 21 spires de cuivre ayant une section de 11 X 88 mm. Les bobines
ont une longueur de 3100 mm et une largeur de 700 mm. Sachant que le courant d’excitation
est de 2400 A et que les pôles sont raccordés en série, calculer :
• La FMM par pôle.
.
• La tension d’excitation requise si la résistivité du cuivre à 105°C est de 23,028.10
• La puissance d’excitation en kW.

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 25


2. Soit deux électro-aimants A et B branchés en série, et raccordés à une source de tension de
f.é.m. 60 volts. La résistance de la bobine A est de 50 Ω, celle de B de 70 Ω.

La bobine A possède 2000 spires, la bobine B 800 spires.


Déterminer :
• La FMM de chacune des bobines.
• La puissance dissipée dans chacune des bobines.
• S’il y a attraction ou répulsion entre ces deux électro-aimants, (pour ce faire, indiquez les
pôles N ou S sur la figure) ?
• Si les deux bobines ont les mêmes dimensions, laquelle atteindra la plus haute température ?
Remarque : Le fil ayant servi à confectionner la bobine A n’a pas forcément la même section
que le fil ayant servi à fabriquer la bobine B.
3. Les conducteurs du stator d’un alternateur sont baignés par le champ magnétique rotorique
de 0,6 T sur une longueur de 2 mètres (AB sur la figure ci-dessous). L’extrémité des pôles du
rotor se déplace à 100 m/s Calculer la valeur de la tension induite dans chaque conducteur.

4. On considère un tore de fer doux de perméabilité magnétique relative μr = 3200. Ce tore


possède un rayon moyen R = 5 cm, sa section est celle d’un disque de rayon r = 0,80 cm.
On enroule 500 spires de fil de cuivre autour du tore.

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 26


4.1. A l’aide du théorème d’Ampère, calculer l’excitation magnétique H qui règne dans le tore
si les spires sont parcourues par 1 A.
4.2. Calculer le champ magnétique B qui règne dans le tore (on rappelle que

4.3. Calculer l’inductance L du solénoïde enroulé sur le tore (on admettra que μ est
constante).
4.4. On admet que la résistance des 500 spires est négligeable. Déterminer la courbe i = f(t)
donnant l’évolution de l’intensité i en fonction du temps si l’on branche le solénoïde sur une
source de tension continue de 12 V. Combien de temps faut-il pour que l’intensité atteigne 30
A?
5. On considère deux barres de cuivre rectilignes de longueur infinie. Elles sont écartés de 10
cm et traversées chacune par une intensité I de 50000 A lors d’un court circuit .

Calculer la force de Laplace exercée par mètre de longueur de barre. Le sens des courants
étant donné par la figure ci-dessus, représenter le sens de la force exercée sur chacune des
barres.
6. Une bobine possédant une inductance de 3 H est traversée par un courant de 50 A.
Calculer :
• La valeur de l’énergie emmagasinée dans le champ magnétique ;
• L’énergie débitée par la bobine si le courant diminue de 50 A à 30 A ;
• La tension induite aux bornes de la bobine ainsi que la puissance débitée si cette diminution
de 50 A à 30 A se fait uniformément en 30 millisecondes.

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 27


Dr. Abdy BOUHAMDI Page 28
.

Dr. Abdy BOUHAMDI Page 29

Vous aimerez peut-être aussi

pFad - Phonifier reborn

Pfad - The Proxy pFad of © 2024 Garber Painting. All rights reserved.

Note: This service is not intended for secure transactions such as banking, social media, email, or purchasing. Use at your own risk. We assume no liability whatsoever for broken pages.


Alternative Proxies:

Alternative Proxy

pFad Proxy

pFad v3 Proxy

pFad v4 Proxy