COURS DE CARTOGRAPHIE

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SYSTÈMES D’INFORMATION

GÉOGRAPHIQUES (SIG)

Auteur : Dr Azongnibo Mardoché


Géographe de la santé, Spécialiste en SIG et analyse rétrospectives
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Objectifs

• Montrer l’intérêt de l’utilisation de la cartographie en géographie


• Montrer l’intérêt des cartes topographiques ainsi que les différentes utilisations.
• Maîtriser le langage cartographique.
• Maîtriser les règles strictes de la sémiologie graphique.
• Apprendre à représenter les variables quantitatives absolues et relatives

Auteur : Dr Azongnibo Mardoché


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Table des matières
Chapitre 1 : INTRODUCTION A LA CARTOGRAPHIE ...........................................................................................4
Chapitre 2 : LE DECRYPTAGE DES CARTES TOPOGRAPHIQUES ...................................................................7
Cours 3 : L’ECHELLE ...................................................................................................................................................... 11
Cours 4 : LES PROJECTIONS CARTOGRAPHIQUES............................................................................................ 13
Cours 5 : LA GENERALISATION CARTOGRAPHIQUE ....................................................................................... 17
Cours 6 : INITIATION A LA CARTOGRAPHIE THEMATIQUE ........................................................................ 18
Cours 7 : LES VARIABLES VISUELLES ET LA SEMIOLOGIE GRAPHIQUE ................................................ 20
Cours 8 : COMMENT UTILISER LES VARIABLES VISUELLES : REPRESENTATION DES VARIABLES
GEOGRAPHIQUES NOMINALES ET ORDINALES ................................................................................................ 22
Cours 9 : COMMENT UTILISER LES VARIABLES VISUELLES : REPRESENTATION DES VARIABLES
GEOGRAPHIQUES QUANTITATIVES ....................................................................................................................... 23

Auteur : Dr Azongnibo Mardoché


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Chapitre 1 : INTRODUCTION A LA CARTOGRAPHIE
Depuis toujours les hommes ressentent le besoin :
- de se situer par rapport à leur environnement,
- d aménager leur espace,
- d étendre le cadre de leurs activités,
- de maitriser l’espace.
Pour ce faire, ils construisent des cartes. La cartographie est donc une manifestation de
l’esprit humain. Une carte est une idée mise en image.
1. DEFINITIONS

- Cartographie :
Association Cartographique Internationale + Comité Français de Cartographie (1966) "la
cartographie est l’ensemble des études et des opérations scientifiques, artistiques et
techniques, intervenant à partir des résultats d’opérations directes ou d’exploitation d’une
documentation, en vue de l’élaboration et de l’établissement de cartes, plans et autres modes
d’expression, ainsi que de leur utilisation".

- Carte :
Plusieurs auteurs ont tenté de donner une définition de la carte :
Comité Français de Cartographie (1966) : une carte est "la représentation géométrique
conventionnelle, en positions relatives, de phénomènes concrets ou abstraits, localisables
dans l’espace".
Konstantin SALICHTCHEV (1967) "Einführung in die Kartographie, traduit du russe, Haak,
Leipzig) : une carte "est une représentation réduite, généralisée, mathématiquement précise
de la surface terrestre sur un plan montrant la situation, la distribution et les rapports des
divers phénomènes naturels et sociaux, choisis et définis du but de chaque carte. La carte
permet également de montrer les variations et les développements des phénomènes dans le
temps ainsi que les facteurs de mouvement et de déplacement dans l’espace".
Fernand JOLY (1976) La cartographie, édit. PUF, collection Magellan, Paris : une carte "est
une représentation géométrique plane, simplifiée et conventionnelle de tout ou partie de la
surface terrestre, et ceci dans un rapport de similitude convenable qu’on appelle échelle".
Ces différentes définitions se complètent et suscitent trois questions fondamentales :
Qu’est-ce qu’une carte ?
C’est un document graphique visuel, qui à ce titre doit suivre des règles de perception
visuelle.
- Quel est le contenu d’une carte ? Elle correspond toujours à un espace, soit une portion
de territoire plus ou moins étendue. Elle montre la nature, la localisation, l’importance des
phénomènes qui composent ou se rapportent à cet espace. De ce fait, une carte est
toujours une image réduite, schématisée et sélectionnée de l’espace étudiée.
Réduite, parce qu’une carte ne représente jamais l’espace en grandeur réelle ; il s’agit
toujours d’une image réduite de la réalité. De ce fait, elle fait intervenir un rapport de
réduction précis, l’échelle.
Schématisée, parce que dans le cadre de la représentation graphique, les composantes de
l’espace, du fait même quelles sont réduites, doivent être simplifiées. C’est ce qu’on appelle
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la généralisation. Sélectionnée, parce qu une carte ne peut jamais faire apparaitre
simultanément tous les éléments constitutifs de l’espace ; elle ne montre que certains
éléments, ceux correspondant au(x) thème(s) étudié(s).
- A quoi sert une carte : la carte est un instrument de communication privilégié.
Son but est de faire passer un message de manière optimale.
2. CLASSIFICATION DES CARTES
Il existe plusieurs types de classification. Celle retenue ici repose sur la notion de contenu
des cartes et retient la distinction entre cartes topographiques et cartes thématiques.

2.1. Les cartes topographiques sont celles sur lesquelles figurent essentiellement les
résultats d’observations directes concernant la position en longitude et en latitude, la
position altimétrique, la forme, l dimension et l’identification des phénomènes concrets
permanents existant à la surface du sol. Les cartes topographiques sont établies sur la base
de conventions, identiques pour l’ensemble des cartes et à des échelles bien précises.
Définition du Comité Français de Cartographie : " une carte topographique est une
représentation exacte et détaillée de la surface terrestre, concernant la position, la forme, les
dimensions et l’identification des accidents du terrain, ainsi que des objets qui s’y trouvent en
permanence.
Le but de ces cartes est essentiellement pratique. La nécessité d’y retrouver tous les
éléments visibles du paysage, et de pouvoir y effectuer des mesures de directions, de
distances, de dénivellations et de surfaces, exige une échelle appropriée.
Pour les cartes topographiques, les échelles sont arrêtées :
- Les cartes à grande échelle (de 1/10 000 à 1/25 000)
Les cartes à moyenne échelle (de 1/50 000 à 1/100 000),
- Les cartes à petite échelle (au 1/200 000).
Pour les cartes à des échelles supérieures (1/1 000, 1/2 000, 1/5 000), on parlera de plans et
pour les cartes à des échelles inférieures (1/250 000, 1/500 000, 1/1 000 000), on emploiera
le terme de cartes générales.
2.2. Les cartes thématiques : représentent sur un fond repère un thème particulier. Il existe
une infinité de cartes thématiques et deux cartes traitant du même thème peuvent être
très différentes d’un point de vue graphique. Il n’existe pas de conventions régissant les
représentations thématiques, mais uniquement des outils graphiques permettant de faire
passer au mieux un message. De même, il existe une infinité d’échelles. La notion de carte
thématique est récente et date des années 1950

3. ELABORATION DES CARTES

L’établissement d’une carte comporte plusieurs étapes :

Etape 1 : les levés topographiques, cette étape consiste à faire l’inventaire de tous les
points du paysage qui figurent sur la carte selon leur emplacement respectif exact en
latitude, en longitude et en altitude. Diverses méthodes possibles : arpentage sur terrain,
élaboration d’un réseau géodésique, interprétation de photographies aériennes ou
d’images satellitaires.
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Etape 2 : la restitution cartographique, les données recueillis sous forme de mesures ou
d’images doivent être sélectionnées, ordonnées, traitées, présentées sur un support
approprié à l’usage qui en sera fait.
- A partir de photographies aériennes : les photographies doivent être assemblées afin de
d’obtenir une vision stéréoscopique. Des appareils de restitution, couplés à des traceurs
restituent le relief, et finalement tracent les cartes.
- A partir des images satellitaires : les données sont transmises directement aux banques
de données informatisées et exploitées par la suite comme des photographies aériennes.
Etape 3 : l’édition cartographique, cette phase consiste à uniformiser la présentation des
cartes selon un ensemble de conventions strictes concernant l’orientation, les symboles,
les couleurs, les trames, les épaisseurs des traits, les écritures.

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Chapitre 2 : LE DECRYPTAGE DES CARTES TOPOGRAPHIQUES

Des très nombreuses informations, correspondant aux phénomènes qui existent de façon
permanente dans le paysage figurent sur les cartes topographiques. Pratiquement, on les
classes en trois catégories :
- Les éléments de la topographie,
- Les éléments de la planimétrie,
- Les éléments de la toponymie.

1. LA REPRESENTATION DU RELIEF
La difficulté est de représenter en deux dimensions (le plan) un phénomène en trois
dimensions (longitude, latitude, altitude). Pour ce faire, on recourt à des artifices
graphiques. C’est ainsi que le relief est représenté par : des courbes de niveau, un
estompage, des figurés spéciaux et des points cotés.

1.1. Les courbes de niveau


Ce sont des lignes reliant les points d’égale altitude. Le terme de courbe de niveau ne
s’applique qu aux surfaces topographiques ; en milieu lacustre ou marin on emploie le
terme de courbe bathymétrique. Le niveau de référence 0 est le niveau moyen des marées
à un endroit précis (pour la Tunisie, toutes les altitudes et les profondeurs sont définies à
partir du niveau moyen des marées au port de la Goulette).
Lorsque la différence d’altitude entre les courbes est fixe, on parle d équidistances (c’est le
cas des cartes topographiques) ; lorsqu’ elle est progressive on parle de courbes
hypsométriques (c’est le cas des cartes à petite échelle).

Une courbe sur 5 est renforcée. Il s’agit des courbes maîtresses sur lesquelles l’altitude est
mentionnée (les sens des écritures correspondent au sens de la pente).
Dans les régions peu accidentées, on ajoute, en tireté, des courbes intercalaires, qui
correspondent à la moitié, voire au quart de l’équidistance.
Dans les régions montagneuses (ex : coupure Chamonix, dans les Alpes françaises, on
supprime parfois une courbe sur deux et la légende précise : équidistance de 10 et 20 m
En général pour les cartes topographiques, les équidistances sont de :
- 5 m à l échelle 1/25 000,
- 10 m à l échelle 1/50 000,
- 50 m aux échelles 1/100 000 et 1/200 000.

Pour un lecteur entraîné, l’agencement des courbes de niveau évoque les formes du terrain
et permet la reconstitution du relief. Cependant, cette image ne se produit pas
intuitivement et la lecture des courbes n’est pas toujours évidente. Par contre, l’effet de
masse provoque par le groupement des courbes permet de "voir" que le terrain est
accidenté et que la pente est d’autant plus forte que l’effet d’ombre est plus grand.
1.2. L’estompage

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On a imaginé ajouter aux courbes de niveau un effet plastique destiné à percevoir le relief
de façon plus évidente. Il s’agit de l’estompage, qui correspond à un jeu de lumière qui va
mettre en place des ombres sur certains versants est en éclairer d’autres. Pour ceci, on
imagine une source lumineuse placée au nord-ouest de la carte, et des rayons en émanant,
faisant avec le plan un angle de 45°. Les versants exposés au sud-est seront donc ombrés,
et les ombre seront d’autant plus foncées que la pente est importante. On dessinera aussi
des légères ombres sur les versants éclairés pour les distinguer des plaines laissés en blanc.
L estompage permet ainsi une perception plus rapide du relief sur les cartes
topographiques ; il ne figure cependant pas sur des cartes topographiques à 1/25 000.

1.3. Les figurés spéciaux


Il existe un certain nombre d’artifices graphiques permettant une lecture facile de certains
éléments de la topographie. Ces artifices concernant deux types de phénomènes :
Ceux dont la dénivelée est inférieure à l équidistance, mais constitue malgré tous les
obstacles sur le terrain, Ex. ; les levées de terre, les digues, les terrasses, l’encaissement des
oueds, les dunes, les plages de sable.
Ceux dont la dénivelée est supérieure à l équidistance et nécessiterait la mise en place de
courbe de niveau jointives, nuisant à la lisibilité, Ex. ; les falaises, les corniches, les dunes
1.4 Les points cotés
Les points cotés ont pour rôle de faciliter l’identification des courbes de niveau tout en
précisant l’altitude de quelques points remarquables de l’orographie ou de la planimétrie.
Il existe deux types de points cotés : les points cotés simples, définis par interpolation et
les points cotés géodésiques, pour lesquels on connaît avec précision la position en x, y et
z (longitude, latitude, altitude). Les points géodésiques sont représentés sur les cartes par
des triangles.

2. LA REPRESENTATION DE LA PLANIMETRIE
La planimétrie concerne tous les éléments qui existent de façon durable à la surface du sol,
à l’exception des formes du relief. Il existe une infinité de détails planimétriques, que l’on
peut classer en 4 catégories Les éléments de la végétation, qui sont représentés en vert
tramé sur les cartes topographiques (la couleur verte étant inconsciemment rattachée à la
végétation).
Ex. les bois, les broussailles, les vergers,
Parfois le symbole élémentaire de la trame est une image évocatrice de l’objet à
représenter (exemple : olivier, palmiers)

L’hydrographie qui apparait en bleu, couleur associée dans l’inconscient collectif à l’eau.
Ex. la mer, les lacs, les puits, les oueds,
Les éléments de l’occupation humaine, qui figurent en noir ou en rouge. Ces éléments
regroupent de nombreuses rubriques, comme par exemple les infrastructures (routes
selon leur largeur et leur entretien, voies ferrées, oléoducs, gazoducs, lignes de haute
tension, aérodrome et aéroport), que l’habitat (habitat groupé, habitat dispersé), vestiges,
équipements (école, lieu de culture, cimetière).

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Les éléments abstraits, d’ordre administratif comme les frontières nationales, les limites de
gouvernorat ou de délégation.
Les détails de la planimétrie ne sont pas nécessairement à l’échelle. Seuls les détails
planimétriques qui ont une certaine superficie respectent l’échelle de la carte
topographique et il est tout à fait possible d’y effectuer des mesures de surfaces. Les
détails linéaires et ponctuels ne respectent pas l’échelle du document, mais des règles de
lisibilité.
Ex. il est possible de mesurer la surface d’un lac de barrage en hautes ou en basses eaux,
mais il est faux de mesurer la largeur d’un oued (sauf cas particulier, lorsque le lit est très
large).
La représentation de la planimétrie a fait l’objet d’une normalisation plus ou moins
internationale, c’est-à-dire que les informations identiques sont représentées de façon
similaire, quelles que soient les pays concernés.
Au niveau national, les représentations sont parfaitement normalisées et répertoriées dans
un tableau des signes conventionnels, qui sert aussi bien à l’usager à comprendre la carte
topographique qu au cartographe à l’établir.

3. LA TOPONYMIE
La toponymie concerne les noms de lieux, on distingue deux types de noms : les noms à
position et les noms à disposition.
Les noms à position, concernent les éléments ponctuels sur la carte, tels les noms de villes,
de marabouts, de sources, Ils apparaissent en écriture droite et sont disposés
horizontalement sur la carte. Ils sont placés la plus près possible de l’objet à désigner, et
de préférence à droite dans le sens de la lecture dans le cas de caractère latins.
Les noms à disposition, concernant les éléments linéaires et surfaciques et de la carte (jbels,
oueds, henchirs,). Ils sont matérialisés par des écritures italiques. Les noms à disposition
linaires épousent le tracé de la ligne à laquelle ils se rapportent. Les noms à disposition
caractérisant une surface suivent l’orientation et l’extension du phénomène.

4. L’HABILLAGE DE LA CARTE
On appelle habillage l’ensemble des indications et des figurations extérieurs à la surface
cartographiée, c’est-à-dire apparaissant dans la marge de la carte et destinées à donner des
renseignements permettant de définir des paramètres techniques (projet, nord, ), à situer
la zone cartographiée dans un ensemble plus vaste (titre et tableau d’assemblage) et à
préciser les représentations graphiques (légende).
Le titre : il correspond au nom de l’agglomération principale ou du relief le plus important
figurant sur la carte.
Ex. Bizerte, Zarzis, Makhtar, Jbel Serj, Jbel Bargou, Jbel Fkirine,
Le titre est suivi du numéro d’ordre ; ce chiffre indique la coupure fait partie d’un ensemble
plus vaste.
Les noms des feuilles voisines sont spécifiés soit dans les marges de la coupure, voire dans
les coins, ou sous forme d’un tableau. On peut se faire une idée de l’ensemble des coupures
aux différentes échelles en consultant les tableaux d’assemblage.
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Les coordonnées : deux types de coordonnées ; les coordonnées géographiques et les
coordonnées rectangulaires.
Les coordonnées géographiques : sont des coordonnées universelles et correspondent aux
en longitude et latitude. La latitude exprime l’angle que fait la verticale d’un lieu avec le
plan de l’équateur ; la latitude, notée à l’ouest et à l’est de la coupure, est graduée en
grades et centigrades à l’intérieur du cadre et en degrés et minutes sexagésimales à
l’extérieur de cadre.
La longitude est l’angle dièdre que fait le plan méridien d’un lieu avec un autre plan pris
pour origine. La longitude est exprimée en degrés et minutes sexagésimales par rapport
au méridien de Greenwich (méridien international) et en grades et centigrades par rapport
au méridien de paris. Les longitudes se lisent sur les bords nord et sud de la carte. Les
méridiens et les parallèles sont tracés de 10 en 10 centigrades sur les coupures au 1/50 000
et de 5 en centigrades sur celles au 1/25 000.

Les coordonnées rectangulaires : correspondent à des divisions qui se situent sur le bord
de la carte (elles traversent parfois la carte). Il s’agit du carroyage kilométrique Lambert,
qui fait un léger angle avec le système des méridiens et des parallèles.
La direction du Nord : elle correspond à la direction des méridiens. Mais le bord des cartes
porte des indications supplémentaires, puisqu il existe trois
Nord.
- Le Nord astronomique ou géographique (NG), dont la direction est située dans le plan du
méridien ;
- Le Nord de la carte, ou Nord des coordonnées Lambert (NL). L’angle que fait la direction
du Nord avec les méridiens est appelé "angle de convergence de méridien" (y).
- Le Nord magnétique, dont la déclinaison, c’est-à-dire l’angle de la direction de l’aiguille
aimantée avec le Nord géographique, est variable dans le temps. On en précise la date,
ainsi que l’angle de déclinaison.
Les dates de levés de terrain, de mises à jour, de complètement ou de révision. Ces dates
sont importantes, puisque les informations figurant sur la carte topographique
correspondent à l’état de la situation à l’instant "t". Lorsque les levés ont été effectués
manuellement, on précise le nom des topographes. La mention "levés photogrammétries"
signifie que les cartes topographiques ont été élaborées à partir de photographies
aériennes.
Les informations techniques concernant l’ellipsoïde de référence (en général l ellipsoïde
de Clarke), la projection retenue (pour la Tunisie, projection conforme conique de Lambert,
projection UTM selon les cartes), ainsi que le point fondamental.

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Cours 3 : L’ECHELLE
L’échelle est le rapport de réduction entre une longueur mesurée sur la carte et la mesure
réelle effectuée sur le terrain.
L’échelle est l’un des éléments indispensables de l’habillage de la carte. Elle doit
systématiquement être présente. Rien ne justifie son oubli, quel que soit le type de carte
réalisée. Elle est le lien direct entre l’espace réel est sa représentation graphique. Elle
permet d’évaluer les dimensions du territoire cartographié et peut se présenter sous forme
numérique ou graphique.
L’échelle numérique s’exprime sous la forme d’une fraction dont le numérateur est une
unité de longueur portée sur la carte et le dénominateur, la distance correspondante sur le
terrain.
Rapport 1/25 000 => 1 cm sur la carte = 25 000 cm sur le terrain soit 250 mètres ;
Rapport 1/14 900 000 => 1 cm sur la carte = 14 900 000 cm sur le terrain soit 149 km. L’objet
sur le terrain est de 14 900 000 fois plus grand que sur la carte.
On peut retenir que :
- 1/5 000 => 1 cm sur la carte représente 50 m sur le terrain.
- 1/10 000 => 1 cm sur la carte représente 100 m sur le terrain.
- 1/25 000 => 1 cm sur la carte représente 250 m sur le terrain.
- 1/50 000 => 1 cm sur la carte représente 500 m sur le terrain.
- 1/100 000 => 1 cm sur la carte représente 1 km sur le terrain.
- 1/1 000 000 => 1 cm sur la carte représente 10 km sur le terrain.
- 1/2 500 000 => 1 cm sur la carte représente 25 km sur le terrain, etc.
L’échelle graphique est un dessin composé d’une droite horizontale divisée en segments
égaux. Chaque segment est délimité par un trait vertical appelé la barbule. Les chiffres sont
centrés à l’aplomb des barbules et doivent être des chiffres ronds. L’échelle graphique est
plus rapidement lisible et mémorisable.

1. Réduction et agrandissement de l’échelle :


L’échelle numérique d’une carte agrandie ou réduite doit être recalculée. L’échelle
graphique suit les réductions ou agrandissements subis par la carte.
A une réduction de faible importance correspond une grande échelle (la valeur du quotient
est élevée) ;
A une réduction forte correspond une petite échelle (le quotient est relativement petit) ;
Une échelle de 1/25 000 est plus grande qu une échelle de 1/ 500 000 ; Une petite fraction
ou petit rapport est une petite échelle et correspond à un grand dénominateur (1 500 000)
;
Une grande fraction ou grand rapport est une grande échelle et correspond à un petit
dénominateur (1/2 500) ;
Passer d’une grande échelle à une petite échelle nécessite toujours une simplification du
phénomène à représenter et une généralisation des objets géographiques.

2. Classification des échelles :


De manière traditionnelle, les échelles peuvent se classer de la façon suivante :
Les plans : échelle inférieure à 1/5 000 ;

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Les cartes à grandes échelle : entre 1/5 000 et 1/50 000 ; Les cartes à échelles moyenne :
entre 1/50 000 et 1/500 000 ;
Les cartes à petites échelles : entre 1/500 000 et 1/1 000 000) (cartes des régions ou des
Etats) ;
Les cartes à très petite échelle : au-delà du 1/1 000 000 (cartes des continents ou de la terre
entière).
Les cartes topographiques sont des cartes à grandes et moyenne échelle : elles
représentent une petite surface mais avec beaucoup de détails.
Les cartes d’Atlas sont à petite, voire à très petite échelle : elles couvrent une plus grande
surface mais présentent moins de détails.

Un planisphère représente l’ensemble du monde, une mappemonde présente deux


projections séparées correspondant aux deux hémisphères : ce sont des cartes à très petite
échelle.
L’échelle d’une carte n est exacte qu’ à proximité du centre de projection. Cette contrainte
influence peu les cartes à grandes échelle mais pose un réel problème pour l’évaluation des
distances sur une carte à petite échelle.

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Cours 4 : LES PROJECTIONS CARTOGRAPHIQUES

Introduction : Qu’est-ce que c’est une est une projection cartographique ?


Étant donné que la Terre est ronde (objet à trois dimensions) et qu’une carte se présente
normalement en deux dimensions, il faut convertir des endroits qui se trouvent sur une
surface courbe jusque sur une surface plane. Pour ce faire, il faudra une formule
mathématique, il est nécessaire d’établir une correspondance convenable entre les points
de l’ellipsoïde et ceux du plan. Ce système de correspondance s’appelle système de
projection ou système de représentation plane.
Une carte est le résultat de la projection, sur la surface plane d’une feuille de papier ou d’un
écran numérique, de mesures relatives à la Terre, à un corps céleste, à un monde
imaginaire. Le plus souvent, la carte est créée en deux étapes : en rapportant d’abord les
données du monde physique à une surface sphérique ou ellipsoïdale (le modèle
géométrique du globe), puis le résultat à un plan. Les caractéristiques de ce modèle sont
telles que les valeurs des angles, ou des distances, ou des aires qu’on y mesure sont
proportionnelles à celles qu’on mesure dans la réalité.
La transformation de la surface courbe sur un plan est connue sous le nom de projection
cartographique et peut prendre une multitude de formes différentes, qui toutes
engendrent des déformations d’angles, d’aires et/ou de distances. S’il est possible dans une
projection cartographique de maîtriser telle déformation, de manière à préserver des
caractéristiques spécifiques, d’autres caractéristiques des objets représentés seront
nécessairement déformées. Le principal problème en cartographie est qu’il n’est pas
possible de projeter ou de transformer une surface sphérique ou ellipsoïdale sur une
surface plane sans générer de déformations. Seul un globe de forme sphérique ou
ellipsoïdale convient à la restitution de toutes les caractéristiques liées à la rotondité de la
Terre ou d’un corps céleste dans leurs véritables proportions.
Le processus de projection cartographique consiste en trois étapes spécifiques : 1)
approcher la taille et la forme de l’objet (la Terre, par exemple) par une figure
mathématique qui est soit une sphère, soit un ellipsoïde ;
2) réduire l’échelle de la figure mathématique à un modèle géométrique du globe (modèle
réduit de la Terre à partir duquel les projections cartographiques seront effectuées) ; on
nomme échelle principale, ou nominale, le rapport du rayon de ce modèle géométrique du
globe au rayon homologue de la figure mathématique qui approche l’objet (la Terre), et
qui équivaut à l’échelle de la carte ;
3) transformer le modèle géométrique du globe en une carte à l’aide d’une projection
cartographique (fig. 9.1).
Les projections cartographiques dépendent d’abord d’hypothèses sur les paramètres
spécifiques de l’objet lui-même (la Terre), comme sa forme (sphérique ou ellipsoïdale), le
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rayon de la sphère (ou les longueurs du demi- grand axe et du demi-petit axe de
l’ellipsoïde), la position des axes et d’un point origine pour définir le système de
coordonnées. La connaissance précise de ces paramètres est l’objet fondamental de la
géodésie ; ils sont actuellement établis en recourant à des mesures satellitaires du type
Système de positionnement mondial (Global Positioning System, GPS), Glonass, ou Galileo
(voir ci-dessous § 9.2). Une fois ces valeurs fixées, l’expression ellipsoïdale des
coordonnées peut être produite, sous forme de latitude et de longitude. Ces coordonnées
elles-mêmes peuvent à leur tour être transformées, via des équations de projection
cartographique, dans un repère cartésien plan aux coordonnées x et y. L’équation générale
pour cette dernière transformation est de la forme :
x = f1(φ,λ) y = f2(φ,λ)
où :
• x est la coordonnée plane dans la direction est- ouest (l’abscisse cartésienne).
• y est la coordonnée plane dans la direction nord- sud (l’ordonnée cartésienne).
• φ est la coordonnée ellipsoïdale appelée latitude.
• λ est la coordonnée ellipsoïdale appelée longitude.
Les formules adoptées pour les fonctions f1 et f2 déterminent totalement la transformation
à effectuer et, avec elle, les caractéristiques de la représentation ellipsoïdale ou sphérique
qui seront préservées.
Avant de traiter des différents types de transformation et des caractéristiques respectives
qu’ils préservent, il est nécessaire de regarder plus en détail la nature géodésique des
coordonnées ellipsoïdales et la manière dont celles-ci sont produites avec les systèmes
modernes de positionnement par satellites.

9.2 Géodésie et systèmes de navigation par satellites (GNSS)


Les projections cartographiques ont leur application la plus fréquente dans la production
de cartes destinées à montrer une portion plus ou moins grande de la surface terrestre.
Pour dresser la carte d’une région, il est nécessaire de réaliser un levé géodésique de cette
région et ensuite de visualiser les résultats de ce levé.
La géodésie est à la fois une technologie et une science qui traite des mesures et de la
représentation de la surface de la Terre, de la détermination de sa forme, de ses dimensions
ainsi que de son champ de gravité. La géodésie peut être divisée en trois disciplines : la
géodésie appliquée, la géodésie physique, et la géodésie spatiale.
La géodésie appliquée est cette partie de la géodésie qui englobe la topographie, la
géodésie d’ingénierie et la gestion de l’information géolocalisée. La topographie est une
technique qui permet de mesurer la position relative des objets sur la surface terrestre, en
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faisant abstraction de la rotondité de la Terre. La géodésie d’ingénierie traite quant à elle
de la conception, de la mesure et du contrôle des ouvrages d’art et autres objets (routes,
tunnels, ponts…).
La géodésie physique est la partie de la géodésie qui traite du champ de gravité de la Terre
et de ses effets sur les mesures de position. L’objectif principal de la géodésie physique est
la détermination des dimensions du géoïde, surface équipotentielle du champ de
pesanteur servant à modéliser la surface terrestre. La géodésie géométrique s’intéresse à
la détermination de la forme de la Terre, à ses dimensions, à la localisation précise de ses
différentes parties, ainsi qu’à la mesure de sa courbure.
La géodésie spatiale est la partie de la géodésie qui utilise les satellites pour effectuer des
mesures. Dans le passé, la position absolue de points sur la Terre était déterminée par des
méthodes de géodésie astronomique, en réalisant des mesures par référence aux étoiles.
Les techniques de mesure en géodésie spatiale sont celles qui utilisent à des fins
géodésiques des systèmes de positionnement et de datation par satellites (GNSS) tels que
GPS, Glonass et Galileo.
Un système de positionnement par satellites est une constellation de satellites artificiels
de la Terre capable de fournir un positionnement géospatial en tout point du globe. Elle
permet à de petits récepteurs électroniques de déterminer leur position (longitude,
latitude, et altitude) avec une précision de quelques mètres en exploitant des signaux
fréquentiels qui sont émis par radio par les satellites, et qu’ils sont capables de recevoir si
tant est qu’aucun masque ne s’interpose entre récepteur et satellites. Les récepteurs
calculent aussi bien l’heure précise que la position. Un système de positionnement par
satellite qui offre une couverture mondiale peut être qualifié de « système de
positionnement mondial par satellites », ou GNSS (pour
« Global Navigation Satellite System »). En avril 2013, seuls les systèmes de positionnement
NAVSTAR des États-Unis (GPS) et GLONASS de la Russie sont des systèmes GNSS
opérationnels à l’échelle du globe. La Chine étend actuellement son système de
positionnement régional Beidou pour en faire un GNSS d’ici 2020. Le système de
positionnement Galileo de l’Union européenne est un GNSS qui est aujourd’hui dans sa
phase de déploiement initial ; il ne sera pas opérationnel avant 2020 au plus tôt. La France,
l’Inde et le Japon développent également des systèmes de positionnement régionaux. La
couverture globale pour tout système mondial est généralement assurée par une
constellation de 20 à 30 satellites d’altitude moyenne répartis sur plusieurs plans orbitaux.
Les systèmes varient en pratique mais exploitent tous des orbites inclinées à plus de 50° et
des périodes orbitales d’environ douze heures, pour une altitude de l’ordre de 20 000
kilomètres
La photogrammétrie est une technologie performante pour acquérir des informations
quantitatives fiables sur les objets physiques et sur l’environnement, en réalisant et en
exploitant, au travers de mesures et d’interprétations, des photographies et, plus
largement, des scènes de rayonnements électromagnétiques enregistrés par des capteurs
Auteur : Dr Azongnibo Mardoché
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dédiés. La télédétection est une méthode de recueil et d’interprétation de données sur des
objets distants. La méthode est caractérisée par le fait que l’appareil de mesure n’est pas
en contact avec l’objet à mesurer. La plupart de ces applications se font à partir de capteurs
aériens ou satellitaires.
L’étude de la transformation allant d’un modèle de surface terrestre, ou d’un modèle
géométrique du globe, à une représentation bidimensionnelle exige de recourir aux
concepts suivants : ellipsoïde, datum géodésique, et système de coordonnées. Chacun de
ces concepts est présenté ci-dessous.
L’ellipsoïde terrestre est tout ellipsoïde qui approche la forme de la Terre. Au sens le plus
général, un ellipsoïde a trois axes différents, mais en géodésie et en cartographie, il s’agit
le plus souvent d’un ellipsoïde de révolution, où l’aplatissement, en outre, est faible

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Cours 5 : LA GENERALISATION CARTOGRAPHIQUE

La généralisation est l’opération qui, par sélection, schématisation et harmonisation,


reconstitue sur une carte la réalité de la surface représentée dans ses traits essentiels en
fonction du but de la carte, de son thème, de son échelle et des particularités de la région
cartographiée (Cuenin, 1972).
La généralisation s’applique à tous les éléments de la carte : à la planimétrie, aux formes
du relief, aux représentations thématiques et aux écritures.
La généralisation est donc un processus de synthèse d'information. On peut comparer ce
processus avec celui d'un résumé de texte. Pour bien généraliser des données
géographiques, il faut également:
- réduire la quantité d'information,
- mettre en valeur l'information la plus importante,
- rester fidèle à l'information initiale,
- et dans le cas d'une carte, respecter les règles de sémiologie qui permettent une bonne
lecture de l'information (Ruas, 2004).

1. Les opérations de la généralisation :


La généralisation combine simultanément les opérations de sélection, de schématisation
et d’harmonisation en fonction du type de la carte (carte topographique ou thématique),
du but de la carte (illustration, carte scientifique, carte didactique et l’échelle de la
publication (format de la carte).
1.1 La sélection : c’est le choix parmi les détails qui devront ou non être conservés dans le
but de rendre la carte lisible.
La sélection est une opération un peu délicate. Elle ne peut se faire au hasard ni même
mathématiquement, mais elle doit être adaptée au sujet et à l’échelle de la carte. La
sélection est de deux ordres :
Elle est d’ordre qualitatif si le choix doit porter sur les éléments qui vont servir comme
repères permettant de localiser les objets principaux (exemple : garder le réseau
hydrographique sur une carte représentant la population des villes car il est un facteur de
repérage important.
Elle d ordre quantitatif si on décide de ne retenir que les cours d’eau principaux de
l’ensemble du réseau hydrographique.

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Cours 6 : INITIATION A LA CARTOGRAPHIE THEMATIQUE

Définition :
La cartographie thématique est une représentation conventionnelle, sur un fond repère
(généralement topographique), des phénomènes géographiques qualitatifs ou
quantitatifs concrets (l’occupation du sol) ou abstraits (la migration, l’exode rural)
localisable dans l’espace et dans le temps et de leurs corrélations. C’est donc une
transmission d’un message lisible, clair et fiable.
La carte thématique est une carte qui représente une variable ou un ensemble limité de
variables (thème(s)).
- Exemples : le nombre d’habitants, la densité de population, le taux de chômage, les
arrivées touristiques internationales, Deux grandes catégories :
Les cartes représentant les caractéristiques des lieux ou de leurs habitants.
Les cartes représentant les flux ou les réseaux entre les lieux.
1. Classification des cartes thématiques selon leurs thèmes :
Parmi les cartes thématiques, on peut effectuer un classement par thèmes, par exemple
des cartes :
Physiques : Géophysique, Géologique, Géomorphologique, Pédologique, Hydrologique,
Climatologique, Météorologique.
Bio-géographiques : Phytogéologique, Zoologique, Écologique.
Géographie humaine : Démographique, Sociologique, Politique, Administrative, Historique,
Culturelle.
Économique : Agricole, Industrielle, Transport, Commerce.
2. Classification des cartes thématiques selon la nature de l’information représentée :
On distinguera ainsi deux grands types de cartes produites par les géographes : les cartes
quantitatives, qui permettent l’analyser de données chiffrées, et les cartes conceptuelles
(qualitatives) qui permettent d’exprimer graphiquement des idées complexes La carte
quantitative consiste à attribuer une valeur, absolue ou relative, à un espace : une surface
(un pays, une région), une ligne (flux de marchandises ou de passagers), ou un point (une
ville, un aéroport). Ce type de carte à un rôle similaire à celui d’un tableau dans la
3. Classification des cartes selon le mode d’expression
On peut définir trois types de cartes, suivant le degré de lecture choisi pour transmettre
l’information, qui correspondent à trois modes d’expression.
3.1. Carte d’inventaire (ou descriptive) : le lecteur utilise la carte comme une simple banque
de données, elle sert de mémoire artificielle permettant d’extraire des informations (Ex :
Qu y-a-t-il en tel point ? Les cartes d’inventaires permettent de montrer avec précision la
localisation des phénomènes.
3.2. Carte de traitement (ou d’analyse) : Ce type de carte permet à l’utilisateur de traiter
l’information, c’est-à-dire faire des comparaisons, créer des groupements homogènes,
quantifier certains groupes, découvrir des relations spatiales, grâce au travail de traitement
préalable réalisé par le cartographe lors de l’élaboration de la carte. Les cartes d’analyses
Auteur : Dr Azongnibo Mardoché
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cherchent à visualiser la répartition spatiale des phénomènes ou encore les cartes statiques
où le phénomène est représenté à un moment donné et les cartes dynamiques qui sont la
traduction d’un mouvement dans le temps et/ou dans l’espace.
3.3. Carte de synthèse ou typologique: lorsqu’ on dispose de plusieurs variables
géographiques avec des implantations différentes (ponctuelle, linéaire et zonale) à
représenter simultanément sur une même carte, il convient de choisir une représentation
de synthèse (ou carte de synthèse). Les cartes de synthèse (croquis de synthèse)
permettent de superposer différents thèmes.

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Cours 7 : LES VARIABLES VISUELLES ET LA SEMIOLOGIE GRAPHIQUE

Introduction :
Tout l’art de la cartographie thématique est dans l’expression de ce qui doit « sauter au
yeux ». Cette expression se fait par l’intermédiaire de ce qu’on peut appeler "figuration
cartographique".

Ce dernier est définit comme les moyens et les méthodes de traduction graphique des
phénomènes à représenter sur une carte. C’est la représentation graphique des
phénomènes ou simplement des données sur la carte. Jacques Bertin parle de "sémiologie
graphique" (dictionnaire du langage graphique visuel).
1. Définitions :
Sémiologie graphique : défini par Jacques Bertin (1967), « la sémiologie graphique est un
ensemble des règles permettant l’utilisation d’un système graphique de signes pour la
transmission d’une information ». On parle de langage graphique ou cartographique. Ce
langage cartographique se compose d’une combinaison de signes élémentaires pour
former des figurés en fonction de six variables visuelles. Les signes graphiques
élémentaires sont le point, le trait et la tâche.
La sémiologie graphique, peut être définie aussi comme étant l’étude des signes et de leur
signification, est un langage destiné à transmettre une information correcte et d’aboutir à
une image cartographique facilement accessible au lecteur (facilité la communication) à
l’aide d’outils graphiques appelés variables visuelles.
On distingue six variables visuelles différentes : la forme (shape), la taille (size), la couleur
(color), la valeur (value), l’orientation (orientation), le grain (grain). En plus de ces six
variables visuelles, qui expriment en troisièmes dimension les caractéristiques d’un objet
ou d’un phénomène, on distingue deux autres variables visuelles qui sont les deux
composantes de localisation appelés aussi composantes géographiques ou variables de
position (x et y).
2. Les modes d’implantation des variables visuelles :
Pour localiser sur un plan un phénomène déterminé en « x » et en « y », le cartographe
dessine à l’endroit convenable une tache visible. Sur la carte la tache occupe une superficie
plus ou moins étendue et peut prendre la forme de trois figures élémentaires : le point, la
ligne et la zone. C’est ce qu’on appelle "mode d’implantation" de la tache sur le plan.
L’implantation c’est donc la localisation des éléments graphiques dans le plan de la carte,
c’est la manière d’appliquer un figuré sur la carte.
2.1. L’implantation ponctuelle :
Une donnée peut être représentée par une surface aussi petite que possible, appelée point,
mise en place sur une position bien définie (exemples : puits, villes, villages, lacsill.n°1). Un
point est un lieu du plan, géométriquement sans surface. Son centre a une position
Auteur : Dr Azongnibo Mardoché
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parfaitement définie qui n’a aucune signification de surface. Ce point est donc la
représentation de coordonnées (x ; y) dans un repère donné L’implantation linéaire :
On parle d’implantation linéaire, lorsqu’ une donnée est représentée par une ligne qui est
un figuré sans surface mais avec une longueur (exemples : oueds, canaux, chemins de fer).
Ces segments changeront d’épaisseur et/ou de couleur en fonction de l’information que
l’on souhaite visualiser.
L’implantation zonale
Une donnée peut être représentée sur la carte par une zone ou une plage (impla zonale).
Elle est donc représentée par une surface réelle, homologue et proportionnelle à la surface
correspondante sur la terre, dans le rapport de l’échelle.
Exemple
: Cartographie, 1
: Densité de la population dans le delta de Mejerda (ill. n°2)
Propriétés des variables visuelles ou les niveaux de perception des variables visuelles :
3.1. La perception associative :
C'est-à-dire capable de mettre en évidence les ressemblances ou les similitudes entre les
objets ou les phénomènes cartographiés de natures différentes. Cette propriété permet
de regrouper spontanément en un seul grand ensemble (habitat, végétation, ), les
différents objets d’un thème. Elle est dissociative dans le cas contraire. La variable visuelle
forme est essentiellement associative. Ex : selon son caractère ponctuel (petits triangles
assimilables à de petits ronds). Les variables visuelles taille et valeur peuvent être
dissociative.
3.2. La perception sélective ou la différenciation :
Propriété qui permet d’identifier le caractère original d’un élément ou d’un groupe
d’éléments parmi les autres. Elle met en évidence des différences entre les objets ou les
phénomènes, de manière à isoler parmi d’autre ceux qui appartiennent à une même
catégorie. Cette propriété concerne toutes les variables visuelles avec une plus grande
efficacité pour la taille et la valeur.
Ex : taille (Dimension) : les gros et les petits points. Couleur: le vert et le bleu. Valeur : bleu
clair ou bleu foncé. Forme : rond ou carré. Orientation : droit ou penché.
3.2. La perception ordonnée :
La relation d’ordre est la faculté de pouvoir appréhender une hiérarchie sans ambiguïté:
une série ordonnée de valeurs relatives (densités de populations) pourra être utilement
représentée par des densités graphiques ordonnées (valeurs de gris du blanc au noir).
Cette propriété concerne la valeur et à moindre degrés la taille.
Je souligne qu’en cartographie la couleur n’est pas ordonnée. Sur quel critère visuel
pourrait-on dire que le vert précède le bleu et suit le rouge ? Si les longueurs d’ondes sont
la référence indispensable en colorimétrie pour définir et classer les couleurs, les longueurs
d’ondes n’ont aucune correspondance directe avec nos sensations psychosensorielles.
3.2. La perception quantitative :
Si elle permet d’établir un rapport numérique ou une pondération entre les catégories
d’une même composante (précipitation annuelle, nombre de touristes dans une ville).

Auteur : Dr Azongnibo Mardoché


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Seule la variable visuelle taille qui possède la perception quantitative (elle est souvent
utilisée sous forme de cercles de tailles proportionnelles à des quantités).
Conclusion :
Pour conclure on peut dire que le système graphique considère huit variables visuelles qui
peuvent s’appliquer à trois implantations. Elles possèdent quatre propriétés permettant
de transcrire trois relations entre les données (proportionnalité, ordre et ressemblance).

Cours 8 : COMMENT UTILISER LES VARIABLES VISUELLES :


REPRESENTATION DES VARIABLES GEOGRAPHIQUES NOMINALES ET
ORDINALES
Introduction :
Jouer avec les variables visuelles composant une carte est l’essence même de l’expression
cartographique. Le cartographe doit savoir manipuler ces variables, qui sont le langage
nécessaire au respect des règles fondamentales de la discipline.
On recense six variables visuelles composant une carte thématique : la taille, la forme, la
valeur, la texture, le grain, l’orientation. Quatre seulement sont appropriés pour la
représentation des données qualitatives nominales et/ou ordinales : la forme, la couleur,
L’orientation et le grain. Comment faire une carte ?
1. Identification de la variable à représenter :
1.1. Les données qualitatives nominales : c’est l’ensemble de variable n ayant entre elles
aucun ordre a priori.
Ex : la branche d’activité, la production agricole, l’occupation de sols, une nomenclature
d'objets, de biens de productions, de pays, etc.
1.2. Les données qualitatives ordinales : Ensemble de variables que l’on peut classer par
ordre croissant ou décroissant les périodes géologiques, l'ordre chronologique, etc.
Ex : Petit, moyen, grand
Ex : 1er, 2ème, 3ème (sans qu on ne sache rien de ce qui distingue le 1er du 2ème)
2. Choix des variables visuelles pour représenter les données qualitatives : C’est le point
clef : après avoir défini l’implantation et la figuration, il faut choisir la variable visuelle.
2.1. Variable visuelle forme : la forme exprime relativement bien l'identité de l'objet à
représenter et donc, par relation, les différences ; qu'il s'agisse de pictogrammes (icônes)
ou de formes fondamentales (le carré, le cercle, etc.). En sémiologie graphique, quel que
soit l’implantation considérée (ponctuelle, linéaire ou zonale), il y a une infinité de formes
qui peuvent être utilisées et classées en trois groupes :
Les formes géométriques (Fig.1): cercles, carrés, triangles, losanges, rectangles, etc.

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Cours 9 : COMMENT UTILISER LES VARIABLES VISUELLES : REPRESENTATION DES
VARIABLES GEOGRAPHIQUES QUANTITATIVES
Introduction
Lors de ses analyses, le cartographe doit faire face à plusieurs types de variables :
quantitatives ou qualitatives. Le cours suivant vous permet de les distinguer et de
sélectionner le mode de représentation cartographique le plus approprié. Par ailleurs les
variables visuelles sont les moyens graphiques qui permettent de différencier la nature
des données représentées dans le plan de la carte
Identification de la variable géographique à représenter (tableau 1)
Tableau 1 : Récapitulatif des variables géographiques à représenter

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