Chapitre3 Bases de La Geometrie Affine
Chapitre3 Bases de La Geometrie Affine
Chapitre3 Bases de La Geometrie Affine
.
76
CHAPITRE 3
Notation 3.1.1. —
→
− →
−
Soit E un espace vectoriel sur un corps commutatif K. Si E agit (en tant que
groupe additif) sur un ensemble E, on note −
→
x .A = A + −
→x . Donc :
→
− →
−
i) 0 .A = A + 0 = A.
ii) (−
→
u +−→
v ).A = (A + −→
u)+− →
v = (A + −→v)+−→u =A+− →
u +− →v
→
−
Définition 3.1.2. — Un espace affine E, associé à l’espace vectoriel E , est
→
−
la donnée d’une action simplement transitive de E sur E ; i.e. ∀(A, B) ∈ E 2 ,
→
−
∃!−
→u ∈ E tel que B = A + − →
u.
−−→
Ce vecteur unique sera noté AB (dans cet ordre).
→
−
L’espace E est donc un espace homogène sous l’action de E .
* Chasles Michel : Mathématicien français (Epernon1793-Paris 1880). Après des études brillantes au
Lycée impérial à Paris, il regange l’Ecole Polytechnique. Il devient agent de change et mène une
vie remplie de plaisirs mondains, ce qui le conduit à la ruine. Il reprend ses travaux en géométrie
Démonstration :
→
− −→ −→ − →
i) Comme A = A + 0 = A + AA, alors AA = 0 .
−−→ −−→ −−→ −−→
ii) On a A = B + BA et B = A + AB , d’où A = A + AB + BA et ainsi,
−−→ −−→ − →
AB + BA = 0 .
−−→ −→ −−→
iii) On a B = A + AB , C = A + AC et C = B + BC . Alors :
−−→ −−→ −→ −→ −−→ −−→
C = A + (AB + BC) = A + AC , et ainsi, AC = AB + BC .
→
−
Définition 3.1.4. — Soit E un espace affine associé à l’espace vectoriel E .
→
−
Si E est un espace vectoriel de dimension finie, on dit que E est un espace
→
−
affine de dimension finie et on pose dimE = dim E .
→
−
i) Un point est un espace affine de dimension 0 associé à l’espace vectoriel { 0 }.
ii) Une droite affine est un espace affine de dimension 1 associé à un espace
vectoriel de dimension 1.
iii) Un plan affine est un espace affine de dimension 2 associé à un espace
vectoriel de dimension 2.
Remarque 3.1.5. —
→
−
On a l’homomorphisme de groupes ρ : E −→ S(E) donné par : ρ(− →
u ) : E −→ E
où ρ(−→
u )(A) = A + −
→u.
→
−
Comme l’action est simplement transitive, alors l’application ρA : E −→ E
définie par ρA (−
→
u)=A+− →u est une bijection.
→
− −−→
Son application inverse ρA : E −→ E est définie par ρ−1
−1
A (M ) = AM .
→
−
Ainsi, le choix d’un point particulier A ∈ E, permet d’identifier E et E .
Exemple 3.1.6. —
→
−
i) Un espace vectoriel E agit sur lui-même par : − →u .−
→
v =− →
u +− →v . Cette action
→
−
est simplement transitive et ainsi E est un espace affine associé à lui-même.
→n
−
ii) Donc, Kn est un espace affine associé à l’espace vectoriel K .
u1 a1 a1 + u1
. . ..
Si −→
u = .. et A = .. , on a : A + − →u = . .
un an an + un
78
1 a1 − 1
. −→ .
Posons O = .. , alors EO = { .. /ai ∈ K}. On vérifie facilement
1 an − 1
−→ →n
−
que EO est un espace vectoriel isomorphe à K .
Constat 3.1.8. — Un espace affine n’est autre qu’un espace vectoriel dont
→
−
on cherche à oublier le point particulier 0 .
−→ −−→
Notations 3.1.9. — Si A = O + OA et B = O + OB désignent deux points
d’un espace affine E dans lequel on a fixé une origine O, et λ ∈ K, on note :
−→ −−→ −→
i) Les deux points de E : A + B = O + (OA + OB) et λ.A = O + λ.OA si λ 6= 0.
−−→ →
−
ii) Les deux vecteurs : A − B = AB et 0.A = 0 .
Définition 3.1.10. — Soit {Ai }i∈I une famille de points d’un espace affine
X
E et {λi }i∈I des scalaires tels que λi = 1.
i∈I
−−→ X −−→
L’unique point G de E défini par : OG = λi OAi pour tout O ∈ E est appelé
i∈I
X
le barycentre des points Ai affectés des masses λi . On note G = λi Ai .
i∈I
Sur un corps de cractéristique ne divisant pas n = card(I), le barycentre des
1
points {Ai }1≤i≤n affectés des masses λi = est appelé l’isobarycentre des
n
points {Ai }1≤i≤n .
L’isobarycentre de deux points A et B est appelé le milieu du segment [AB].
Démonstration : On a : m X
X X
G= λi Ai = λi Ai
i∈I j=1 i∈Ij
m X
X X λi
G= ( λi ) ( X )Ai
j=1 i∈Ij i∈Ij λk
k∈Ij
m
X X
G= ( λi )Gj
j=1 i∈Ij
Définition 3.1.13. —
i) Un segment est l’ensemble de deux points affinement indépendants.
ii) Un triangle est l’ensemble de trois points affinement indépendants.
affine de E.
Démonstration :
→
− −→
=⇒) : Soit O ∈ L. On pose L = {OA/A ∈ L}.
→
−
*) L est non vide, car L est non vide.
C = (1 − α − β)O + αA + βB ∈ L
−−→ −→ −−→ −→
d’où : OC = αOA + β OB ∈ L .
81
−
→
Et ainsi, L est un sous-espace vectoriel tel que :
−−→ − →
∀M, N ∈ L, M N ∈ L
−−→
⇐=) A, B ∈ L et soit λ ∈ K, on a : (1 − λ)A + λB = A + λAB .
: Soient
−−→ →
− −−→ −→
Comme λ.AB ∈ L , alors il existe C ∈ L tel que : λ.AB = AC et ainsi,
−−→
(1 − λ)A + λB = A + λAB = C ∈ L.
Démonstration :
−−→ − → −−→ →
−
=⇒) : Soit O ∈ L et soit M ∈ L, alors OM ∈ L , d’où M = O + OM ∈ O + L
→
−
et par conséquent L = O + L .
→
− −−→
⇐=) : Soit M ∈ L et soit − →
u ∈ L , alors M + −→u = (O + OM ) + − →
u =
−−→ − →
−
O + (OM + → u ) ∈ O + L = L.
Remarque 3.2.6. —
Un sous-espace affine n’est autre qu’une orbite sous l’action d’un sous-espace
→
− →
−
vectoriel L de E .
Définition 3.2.9. — Soit S une partie d’un espace affine E. On appelle sous-
espace affine engendré par S (noté < S >) l’ensemble de tous les barycentres
de familles finies de points de S affectés de toutes les masses possibles :
X
A ∈< S >⇐⇒ ∃A1 , ..., Ar ∈ S, ∃a1 , ..., ar ∈ K avec aj = 1 tel que
1≤j≤r
r
X
A= aj .Aj
j=1
Remarque 3.2.10. — Si S est une partie non vide d’un espace affine E, alors
< S > est le plus petit sous-espace affine contenant S (c’est l’intersection de
tous les sous-espaces affines de E contenant S).
Remarque 3.2.12. —
i) La relation “parallèle à” est une relation d’équivalence sur l’ensemble des
sous-espaces affines d’un espace affine donné.
ii) La relation “faiblement parallèle à” n’est pas symétrique.
Démonstration :
i) Evident.
→
−
ii) Il suffit de prendre R = M + L.
L’unicité est une simple conséquence de i) et de la remarque ci-dessus.
Démonstration :
→ −
− → →
−
i) Si L ∩ R = ∅, alors L + R 6= E (i.e. ∃O ∈ L et ∃O0 ∈ R tels que
−−→0 − → − → −−→ − → − →
OO 6∈ L + R ) ; en effet, si ∀M ∈ L et ∀N ∈ R, le vecteur M N ∈ L + R ,
−−→ → − → → −
− →
alors M N = − u +→ v avec − →
u ∈ L et − v ∈ R . Ainsi, N = M + (− →u +− →
v)=
(M + − →u )+−→
v et par conséquent M + −
→
u ∈ L ∩ R ce qui est contraire à l’hypothèse.
−−−−−−−→ − → − → −−→0
Montrons que < L ∪ R > = L + R ⊕ K.OO .
Si B, C ∈< L ∪ R >, on a :
−−→ −→
*) soit B ∈ L et C ∈ L, alors BC ∈ L .
−−→ −→
*) soit B ∈ R et C ∈ R, alors BC ∈ R .
−−→ −→ 0 −−0→ − →
*) soit B ∈ L et C ∈ R, alors B = O + OB ∈ L et C = O + O C ∈ R ; donc
−−→ −−→ −−→ −−→ − → − → −−→
BC = −OB + O0 C + OO0 ∈ L + R ⊕ K.OO0 .
→
− →
−
ii) Si L ∩ R =
6 ∅, alors ∃O ∈ L ∩ R et on a : L = O + L , R = O + R et
→ −
− → −−−−−−−→ − → − →
L ∩ R = O + L ∩ R . Il est clair que < L ∪ R > = L + R d’où le résultat.
Proposition 3.2.15. —
Si A et B sont deux points distincts d’un espace affine E, alors le sous-espace
affine engendré par A et B est une droite, notée (AB).
−−→ −−→
Démonstration : En effet, si M ∈ (AB), alors ∃!λ ∈ K tel que AM = λAB
84
Définition 3.2.16. —
i) Soient A et B deux points d’un espace affine E. Si M ∈ (AB), l’unique
AM
scalaire λ tel que M = (1 − λ)A + λB est noté .
AB
ii) Si A, B, C et D sont quatre points distincts d’un espace affine E tels que
B 6= A et les droites (AB) et (CD) soient parallèles alors on appelle rapport,
CD −−→ CD −−→
noté , le seul scalaire tel que CD = AB.
AB AB
iii) Si A, B, C et D sont quatre points distincts d’une droite affine D, on appelle
birapport des quatre points, on note [A, B, C, D], le produit des rapports :
AC BD
[A, B, C, D] = .
BC AD
Propriétés du rapport 3.2.17. —
Soient A, B, C, D, E, F et G des points d’un espace affine E tels que B 6= A,
C 6= D, les droites (AB) et (CD) , les droites (AB) et (DE) et les droites (AB)
et (F G) sont parallèles. On a :
CC
i) =O
AB
AB
ii) =1
AB
CD DC
iii) =−
AB AB
CD DE CE
iv) + =
AB AB AB
CD F G FG
v) . =
AB CD AB
Démonstration :
→ −−→
− −−→ CC
i) Comme 0 = CC = 0.AB , alors par unicité, = O.
AB
−−→ −−→ AB
ii) Comme AB = 1.AB , alors par unicité, = 1.
AB
−−→ −−→ −−→ CD −−→ DE −−→ CE −−→
iv) Comme CD + DE = CE , alors AB + AB = AB
AB AB AB
85
CD DE CE
alors par unicité, + = .
AB AB AB
iii) est une simple conséquence de iv).
CD F G −−→ CD −−→ CD F G −−→
v) On a : ( CD) = FG = ( . )AB
AB CD AB AB AB
F G CD −−→ F G −−→
= ( AB) = CD
AB AB AB
CD F G FG
alors par unicité, . =
AB CD AB
3.3. — LES APPLICATIONS AFFINES :
→
− −
→
Définition 3.3.1. — Soient E et F deux espaces affines et E et F les
espaces vectoriels associés. Une application f : E −→ F est dite affine si pour
tous A, B ∈ E et tous λ ∈ K on a :
Remarque 3.3.4. —
→
−
i) L’application f est unique.
→
−
ii) L’application affine f est f -équivariante.
86
Lemme 3.3.5. —
→ →
− −
Soient E et F deux espaces affines et E et F les espaces vectoriels associés.
Une application f : E −→ F est affine si et seulement s’il existe une
→
− →
− →
−
application linéaire f : E −→ F telle que pour tout M ∈ E on ait :
→ −−→
−
f (M ) = f (O) + f (OM ) avec O un point fixé de E.
Démonstration :
→ −−→
− → −−→
−
f (M ) = f (O) + f (OM ) et f (N ) = f (O) + f (ON ), alors :
En effet, écrivons
→ −−→
− → −−→
− → −−→
−
f (N ) = f (M ) + f (−OM ) + f (ON ) = f (M ) + f (M N ).
Lemme 3.3.6. —
→ →
− −
Soient E et F deux espaces affines et E et F les espaces vectoriels associés.
Une application f : E −→ F est une application affine si et seulement si
− −−→
→ −−−−−−→
f (AB) = f (A)f (B) pour un A fixé et tout B dans E.
Démonstration :
=⇒ : Soit f une application affine de E E 0 ; alors, par définition,
dans il existe une
−
→ → −−→
− −−−−−−→
application linéaire f telle que f (AB) = f (A)f (B) pour tout A et tout B dans
⇐= : Inversement, soit f une application de E dans E 0 telle qu’il existe une application
→
− → −−→
− −−−−−−→
linéaire f telle que f (AB) = f (A)f (B) pour A fixé et tout B dans E . Alors, soit
C ∈ E on a :
→ −−→
− → −−→
− −→ → −−→
− − −→
→ − −−→
→
f (CB) = f (AB − AC) = f (AB) − f (AC), donc, f (CB) =
−−−−−−→ −−−−−−→ −−−−−−−→
f (A)f (B) − f (A)f (C) = f (C)f (B).
Lemme 3.3.7. —
i) La somme de deux applications affines est une application affine et on a :
−−−→ − → →
f +g = f +− g.
ii) La composée de deux applications affines est une application affine et on a :
−−→ − → →
f ◦g = f ◦− g.
iii) Le produit par un scalaire d’une application affine est une application affine
−→ →
−
et on a : λf = λ f .
87
Démonstration :
i) Soient f et g deux applications affines d’un espace affine E dans un espace affine F.
−→
Soit O ∈ E , on a pour tout A ∈ E : A = O + OA.
→ −→
− −→
Comme f (A) = f (O)+ f (OA) et g(A) = g(O)+ − →g (OA), alors (f +g)(A) =
→ −→
− −→ →
−
f (A) + g(A) = f (O) + f (OA) + g(O) + − →g (OA) = (f + g)(O) + ( f +
→
− −→
g )(OA) et par conséquent f + g est une application affine associée à l’application
→ →
−
linéaire f + −g.
ii) Soit f une application affine d’un espace affine E dans un espace affine F et soit g une
application affine de l’espace affine F dans un espace affine G.
−→
Soit O ∈ E , on a pour tout A ∈ E : A = O + OA.
−−→
SoitO0 = f (O) ∈ F , on a pour tout B ∈ F : B = O0 + O0 B .
−−−−−−→
On a : g ◦ f (A) = g(f (A)) = g(f (O)) + − →g (O0 f (A)). Comme f (O)f (A) =
→ −→
− → −→
−
f (OA), alors g ◦ f (A) = g(f (A)) = g(f (O)) + − →
g ( f (OA)) et ainsi, g ◦ f est
→
−
une application affine associée à l’application linéaire −
→
g ◦ f.
iii) Soit f E dans un espace affine F .
une application affine d’un espace affine
−→
Soit O ∈ E , on a pour tout A ∈ E : A = O + OA.
−→
Pour tout λ ∈ K , on pose λA = O + λ.OA.
→ −→
−
Alors (λf )(A) = λf (A) = f (O) + λ f (OA) et ainsi, λf est une application affine
→
−
associée à l’application linéaire λ f .
Lemme 3.3.8. —
i) Une application affine f est injective si et seulement si l’application linéaire
→
−
associée f est injective.
ii) Une application affine f est surjective si et seulement si l’application linéaire
→
−
associée f est surjective.
iii) Une application affine f est bijective si et seulement si l’application linéaire
→
−
associée f est bijective.
Démonstration :
Soit f une application affine d’un espace affine E dans un espace affine F.
−→
Soit O ∈ E , on a pour tout A ∈ E : A = O + OA.
88
→ −→
− →
− −→ →
−
i) f (A) = f (O) ⇐⇒ f (OA) = 0 ⇐⇒ OA ∈ Ker f .
→
−
ii) Si f est surjective, soit −
→
u ∈ f , alors il existe B ∈ F tel que B = f (O) + −
→
u.
→ −→
−
Or B = f (A) pour un A ∈ E et par conséquent − →u = f (OA).
→
− →
− →→
−
Inversement, si f est surjective, soit B ∈ F , il existe −→u ∈ E tel que f (−u) =
−−−−→
f (O)B et par conséquent f (O + − →u ) = B.
iii) =i) + ii).
Lemme 3.3.9. —
Si une application affine f est bijective, alors l’application inverse f −1 est affine
→
−
et associée à l’application linéaire ( f )−1 .
Démonstration :
Soit f une application affine bijective d’un espace affine E dans un espace affine F.
Soit (C, D) ∈ F 2 , ∃!(A, B) ∈ E 2 tel que f (A) = C et f (D) = B .
−− −−−−−−1
−1
−−−→ −−→ →
− → −−→
−
On a : f (C)f (D) = AB = ( f )−1 ◦ f (AB).
→ −−→
− −−−−−−→ −−→
Comme f est affine, alors f (AB) = f (A)f (B) = CD , d’où :
−− −−−−−−−−→ − → −−→
f −1 (C)f −1 (D)( f )−1 (CD).
Lemme 3.3.10. — Soit f une application affine d’un espace affine E dans
un espace affine F. Soit L un sous-espace affine de E et soit R un sous-espace
affine de F.
i) f (L) est un sous-espace affine de F.
ii) f −1 (R) est soit vide soit un sous-espace affine de E.
Démonstration :
→
− →−
− →
i) Soit O ∈ L, on a L = O + L , alors f (L) = f (O) + f ( L ) est un sous-espace
→−
− → →
−
affine de R car f ( L ) est un sous-espace vectoriel de R .
ii) Sif −1 (R) est non vide, alors en prenant O ∈ f −1 (R) on a : f −1 (R) =
→−1 −
− → →−1 −
− →
O + f ( R ) est un sous-espace affine de L car f ( R ) est un sous-espace vectoriel
→
−
de E .
Remarque 3.3.11. —
i) Soit f une application affine d’un espace affine E dans un espace affine F.
89
Soit B un point de F, alors f −1 (B) est soit vide soit un sous-espace affine de
→
−
E dont la direction est Ker f .
ii) Un sous-espace affine H d’un espace affine E est un hyperplan si et seulement
s’il existe une forme affine f et un scalaire a ∈ K tels que H = f −1 (a).
Définition 3.3.12. — Une carte affine est une bijection affine de E sur l’espace
affine Kn .
Définition 3.3.13. —
Soit E un espace affine de dimension n sur un corps K.
→
−
Soit O ∈ E un point donné, on note ρO la bijection de E sur E définie par :
ρO (−
→
u)=O+− →
u.
→
− →
−
Soit B = {−→
e1 , ..., −
e→ n
n } une base de E et φ l’isomorphisme de l’espace K sur E
Remarque 3.3.14. —
i) L’application réciproque d’une représentation paramétrique est une carte
affine de E.
ii) Il y a autant de cartes affines (ou de représentations paramétriques ou de
choix de coordonnées) que de choix possibles pour le point origine O et la base
→
−
B de E .
Démonstration :
→
− →
− →
− → −−−→
−
Soit f l’application linéaire de E dans F définie par f (A0 Ai ) = B0 Bi et soit f
→
− → −−→
−
l’application affine associée à f (i.e. f (A) = f (A0 ) + f (A0 A)).Alors :
→
−
*) f est une bijection car f est une bijection (l’image d’une base est une base).
→
−
*) f est unique car f est unique.
Démonstration :
=⇒) :
−−→
i) Soit D une droite dans E , si A, B ∈ D, alors D = {A + λAB/λ ∈ K}.
→ −−→
−
Donc, comme f est affine non constante f (D) = {f (A) + λ f (AB)/λ ∈ K} et
Lemme 3.4.2. —
i) Les transformations affines d’un espace affine E forment un groupe pour la
composition des applications noté GA(E) et appelé le groupe affine de E.
→
−
ii) L’application ϕ : GA(E) −→ GL( E ) qui à toute transformation affine f
→
−
fait correspondre son application linéaire associée f est un homomorphisme
surjectif de groupes.
Démonstration :
=⇒) Soit f ∈ T (E).
→
−
Si f = IdE , alors −
→
v = 0 convient.
Sinon, soit O∈E f (O) 6= O et posons −
tel que →
v = f (O) − O.
−−→
Pour tout X ∈ E on a : f (X) = f (O) + OX = X + − →
v et ainsi, −
→
v ne dépend pas
de O. Donc, il est unique.
⇐=) Soit l’application affine définie par f (X) = X + −
→v.
Soient O, X ∈ E , f (X) − f (O) = (X + − →
v ) − (O + −
→
v ) = X − O, d’où
→
−
f = Id− →.
E
Notation 3.4.5. — On note la translation associée − → →
v par : t−
v.
Lemme 3.4.6. —
L’ensemble T (E) est un sous-groupe distingué dans GA(E) isomorphe au groupe
→
−
additif E .
−1
→
gt− →
g (−
v g = t− →
v)
Démonstration :
−
→
i) Soit f une bijection affine telle que
f = λId− →E
. Si λ = 1, alors f est une translation.
−−→ −−→
Si λ 6= 1, alors : N = M + M N =⇒ f (N ) = f (M ) + λM N .
−−→
Un point O est fixe si et seulement si f (O) = O , i.e. O = M + M O =
−−→ −−→ 1 −−−−−→
f (M ) + λM O, et ainsi, le point défini par : OM = f (M )M , est un point
1−λ
−−→
fixe et on a pour tout N ∈ E : f (N ) = O + λON , donc, f = h(O,λ) .
ii) Comme Dil(E) est l’image réciproque par un homomorphisme de groupes d’un sous-
→
−
groupe distingué (le centre de GL( E )), alors les dilatations forment un sous-groupe
distingué de GA(E).
ii) Soit une homothétie h = h(O,λ) avec λ 6= 1, h admet un unique point fixe.
iii) Soit O ∈ E, HO = {h(O,λ) /λ ∈ K ∗ } est un groupe pour la composition des
applications isomorphe au groupe multiplicatif K ∗ .
iv) Soit g ∈ GA(E), on a : gh(O,λ) g −1 = h(g(O),λ)
Démonstration :
−→ −→
i) On a : h(O,λ) ◦ h(O,λ−1 ) (A) = h(O,λ) (O + λ−1 OA) = O + OA = A
ii) Toute homothétie de centre O admet le point O comme point fixe.
Si λ 6= 1 et si A est un autre point fixe, alors :
−→ −→
O + OA = A = h(A) = O + λOA
−→ − →
Donc, (λ − 1)OA = 0 . Comme λ 6= 1, alors A = O.
95
−→ −→
h(O,λ) ◦ h(O,µ−1 ) (A) = h(O,λ) (O + µ−1 0A) = O + λµ−1 OA = h(O,λµ−1 ) (A)
Remarque 3.4.12. —
i) L’ensemble de toutes les homothéties n’est pas un groupe.
ii) Une homothétie de centre O et de rapport −1 s’appelle une symétrie
(centrale) de centre O.
Lemme 3.4.13. —
Démonstration :
−→ → −
i) →
t−v ◦ h(O,λ) (A) = O + λOA + v .
−−→0 →
, i.e. O + λOO + −
0 0 0
→
Un point O est fixe si et seulement si t−
v ◦ h (O,λ) (O ) = O v =
−−→ 0
O0 = O + OO , et ainsi, le point défini par :
1 − →
O0 = O + v ◦ h(O,λ) = h(O0 ,λ) .
→
v est fixe et on a : t−
1−λ
−→ →
−
de même, on montre que h(O,λ) ◦ t− →
v (A) = O + λOA + λ v = h(O00 ,λ) (A) avec :
λ − →
O00 = O + v
1−λ
−−→0 1 − → −−→ λ − →
On a : OO = v et OO00 = v
1−λ 1−λ
0 00
alors, O, O , O sont sur la même droite de direction la droite vectorielle engendrée par
→
−v.
ii) *) Si λµ 6= 1, on a :
96
−−→ −−→
h(O,λ) ◦ h(O0 ,µ) (A) = O + λOO0 + λµO0 A = h(O1 ,λµ) (A)
λ(1 − µ) −−→0
avec O1 = O + OO
1 − λµ
−−→ −→
h(O0 ,µ) ◦ h(O,λ) (A) = O0 + µO0 O + λµOA = h(O2 ,λµ) (A)
µ(1 − λ) −−0→
avec O2 = O0 + OO
1 − λµ
−−−→ 1 − λ − µ + λµ −−→0
Si O 6= O0 , on a : O1 O2 = OO , et ainsi, O1 et O2 sont sur la
1 − λµ
même droite.
*) Si λµ = 1, on a :
−−→ −−→ −−→
h(O,λ) ◦ h(O0 ,µ) (A) = O + λOO0 + O0 A = A + (λ − 1)OO0 .
Démonstration :
⇐= : Soit D = {A + λ− →v /λ ∈ K} la droite passant par A et de direction − →v.
→ −
− →
→
Si f = t−
u , alors f (D) = {A + λ v + u /λ ∈ K}, c’est la droite passant par
A+− →
u et de direction −→v . Elle est donc parallèle à D.
−→
Si f = h(O,µ) , alors f (D) = {O + µ(OA + λ− →v )/λ ∈ K}, c’est la droite passant
−→
par O + µOA et de direction − →v . Elle est donc parallèle à D.
=⇒ : Soit f une application affine telle que pour toute droite D, f (D) est une droite
parallèle à la droite D.
→→
−
Comme f (D) est la droite passant par f (A) et de direction f (− v ) alors, D et f (D)
→→
−
sont parallèles si et seulement si f (−
v ) et −
→
v sont proportionnels. Alors, on a le résultat
suivant :
−
→ →
− − −
→
pour tout v ∈ E , il existe λ(−
→
v)∈K f (→v ) = λ(−
tel que →
v )−
→
v.
A priori la constante de proportionnalité dépend du vecteur −
→
v.
Montrons que λ(−
→
v ) ne dépend pas de −
→
v.
i) Si {−
→
v ,−
→
w } est un système libre, on a :
− −
→ →→
− →→
−
f (→
v +−
→
w ) = λ(−
→
v +−
→
w )(−
→
v +−
→
w ) = f (−
v ) + f (−
w ) = λ(−
→
v )−
→
v + λ(−
→
w )−
→
w
97
Et ainsi,λ(−
→
v ) = λ(− →v +−
→
w ) = λ(→
−
w ).
ii) Si −
→
v = α−
→w , on a :
− −
→ →→
−
f (→
v ) = λ(−
→
v )−
→
v = α f (−
w ) = αλ(−
→
w )−
→
w = λ(−
→
w )−
→
v
λ(−
Et ainsi, →
v ) = λ(−→
w ).
→
−
Donc, f = λId−→E
.
Lemme 3.4.16. —
Les involutions ont toujours au moins un point fixe.
Démonstration :
−
→
Soit O un point fixe par f et prenons O comme origine, alors f s’identifie à f qui
est une involution vectorielle. Or, on sait que les involutions vectorielles admettent deux
→
− →
− →
−
valeurs propres −1 et 1. Soit F = Ker( f − id) l’ensemble des points fixes de f et
→
− →
− →
− →
−
G = Ker( f + id) ; alors f n’est autre que la symétrie par rapport à F de direction
→
−
G.
→
−
Soit F le sous-espace affine passant par O et de direction F (F = {O + − →
v /−→v ∈
→
− →
−
F }) ; alors f est la symétrie par rapport à F parallèlement à G .
−−→ → − → → −
− →
Explicitement, on décompose OM = − u +→ v avec −
→ u ∈ F et − v ∈ G ; alors f (M )
−−−−−→ → −
est défini par : Of (M ) = − u −→ v.
→
− →
−
On retrouve les notions classiques de symétrie par rapport à un point (i.e. F = { 0 }),
Exercice 3.1. —
i) Soient A, B, C, D quatre points d’un espace affine, I et J les milieux respectifs
−→
de [AB] et de [CD]. Calculer, en fonction de IJ, les vecteurs :
−
→ −→ −−→ −−→ −−→ −→ −→ −→ −→
v = AC + AD + BC + BD et →
−
w = JA + JB + IC + ID
ii) Montrer que les quatre propriétés suivantes sont équivalentes pour quatre
points d’un espace affine E :
−→ −−→
i) AC = BD
−−→ −−→
ii) AB = CD
−−→ −→ −−→
iii) AB + AC = AD
iv) Les milieux de [AD] et [BC] coı̈ncident.
Exercice 3.2. —
Soit f une application affine d’un espace E dans lui-même. Montrer que
→
− −−−−→
l’application g : E −→ E définie par : g(A) = Af (A) est une application
affine. A quelle condition g est-elle bijective ?
−−→ −−→ − →
[A, B] = {M ∈ E/aM A + (1 − a)M B = 0 ; a ∈ [0, 1]}
Une partie de E est dite convexe si elle contient tous les points d’un segment
[A, B] dès qu’elle contient les points A et B.
i) Montrer que l’intersection d’une famille de parties convexes est une partie
convexe.
En déduire qu’il existe une plus petite partie convexe contenant une partie P
d’un espace affine E (on l’appelle l’enveloppe convexe de P ).
ii) Montrer que l’enveloppe convexe de P est l’ensemble des barycentres de
toute famille finie de points de P affectés de masses convenables.
99
* Ménélaüs d’Alexandrie (1er siècle), on sait peu de chose sur sa vie. Etudiant puis membre de
l’Université d’Alexandrie avant de devenir astronome à Rome. Les seuls travaux arrivés jusqu’à
l’Université de Pise, il est resté célèbre pour la démonstration du théorème qui porte son nom.
* Pappus d’Alexandrie (IVème siècle après J.C.). Le dernier grand géomètre grec de l’époque. Il est le
premier à réfléchir sur la méthode analytique de résolution d’un problème. L’oeuvre de Pappus est
une synthèse de la géométrie de l’antiquité. Il faudra attendre plus de mille ans pour en améliorer
les résultats.
100
OB OB 0
=
OA OA0
* Desargues Gérard (Lyon 1591- Lyon 1661). Architecte militaire, il vient à Paris en 1626 où il
donne des cours pour exposer une approche nouvelle de la géométrie. Il n’a été suivi qu’à partir
du XIXème siècle.
* Thalès de Milet (625 avant J.C.- 547 avant J.V.). Très riche commerçant et grand voyageur.
De retour à Milet, il acquiert une grande réputation d’homme d’Etat, d’homme d’affaires, de
ombre portée, découpe l’année en 365 jours et prédit quelques éclipses de soleil. Philosophiquement,
il affirme que tout découle de l’eau. Personne ne peut affirmer l’authenticité des découvertes
attribuées à Thalès.
101
Exercice 3.13. —
Soient E un espace affine, O, A1 , A2 ∈ E et k1 , k2 deux constantes. Montrer que
la transformation f : M −→ M 0 où :
Exercice 3.14. —
i) Déterminer le centre du groupe GA(E).
ii) Montrer que les symétries engendrent le groupe affine.
iii) Montrer que D(GA(E)) = GA(E).
Exercice 3.15. —
Soient H1 et H2 deux hyperplans d’un espace affine E et →
−
s un vecteur donné.
Déterminer l’ensemble des milieux des segments [M1 M2 ] tels que M1 ∈ H1 ,
−−−−→
M2 ∈ H2 et M1 M2 colinéaire à −
→
s.
Exercice 3.16. —
i) Montrer que l’isobarycentre des sommets d’un quadrilatère du plan est
l’intersection des droites joignant les milieux des côtés opposés.
ii) Montrer que l’isobarycentre des sommets d’un tétraèdre est l’intersection
des droites joignant les milieux des arêtes opposées.
102
Exercice 3.17. —
On donne trois points A, B, C et des scalaires a1 , b1 , c1 , a2 , b2 , c2 tels que
(a1 + b1 + c1 )(a2 + b2 + c2 ) 6= 0. On désigne par G1 le barycentre de (A, a1 ),
(B, b1 ) et (C, c1 ) et par G2 celui de (A, a2 ), (B, b2 ) et (C, c2 ). Soit λ un scalaire
donné et soit G le barycentre de (A, a1 + λa2 ), (B, b1 + λb2 ) et (C, c1 + λc2 ).
Montrer que G, G1 et G2 sont alignés. G est-il bien défini pour tout λ ?
Exercice 3.20. —
Dans un plan affine on donne un triangle ABC et trois points P, Q, R sur les
droites (BC), (AC) et (AB) respectivement, distincts des sommets. Montrer
que les droites (AP ), (BQ) et (CR) sont concourantes si et seulement si
P B QC RA
. . = −1
P C QA RB
Exercice 3.21. —
Soient O, A et B trois points non alignés dans un espace affine E. Soit C un
point de (OA), différent de O et A, et soit D un point de (OB), différent de
O et B. On trace les droites D1 et D2 parallèles à (OB) par A et C, puis
les droites D3 et D4 parallèles à (OA) par B et D. On note enfin E, F et G
respectivement les intersections de D1 et D3 , D2 et D3 , et D1 et D4 .
103
Exercice 3.22. —
Soient H1 et H2 deux hyperplans d’un espace affine E, définis dans une carte
n
X n
X
affine par les équations ai xi = a et bi xi = b respectivement. Montrer
i=1 i=1
que H1 et H2 sont parallèles si et seulement si les deux vecteurs (a1 , ..., an ) et
(b1 , ..., bn ) sont proportionnels.
Exercice 3.23. —
Soit E un plan affine réel ; on appelle quadrilatère complet la figure
géométrique constituée par quatre droites deux à deux sécantes, appelés côtés.
On suppose de plus que leurs points d’intersection, appelés sommets, sont
deux à deux distincts. Outre les quatre côtés, les sommets déterminent trois
autres droites appelées diagonales.
i) Faire une figure.
ii) Montrer que les trois milieux des sommets des trois diagonales sont alignés.
Exercice 3.24. —
Soit E un plan affine réel et soit ABC un triangle du plan ; on mène par A la
parallèle à (BC) ; on considère A0 sur cette droite et soit A00 son symétrique
par rapport à A, on mène par B la parallèle à (AC) ; on considère B 0 sur cette
droite et soit B 00 son symétrique par rapport à B et on mène par C la parallèle
à (AB) ; on considère C 0 sur cette droite et soit C 00 son symétrique par rapport
à A.
i) faire une figure.
ii) Montrer que A0 , B 0 , C 0 sont alignés si et seulement si A00 , B 00 , C 00 sont alignés
104
Exercice 3.25. —
Soit E un espace affine réel muni d’un repère (O, I, J, K). Un point M ∈ E est
repéré par ses coordonnées, notées (x, y, z). On considère l’application affine
f , qui à tout point M de coordonnées (x, y, z), on associe le point M 0 de
coordonnées (− 32 x − 12 y − z + 4, − 12 x − 32 y − z + 4, 32 x + 32 y + 2z − 4).
i) Montrer que f ◦ f = id.
ii) soient les points A(−4, 4, 4), B(4, −4, 4) et C(4, 4, −4)
a) Soit Ω l’isobarycentre des points O, A, B, C. Donner les coordonnées de Ω.
b) vérifier que l’ensemble {O, A, B, C} est invariant par f et en déduire que Ω
est invariant par f .
iii) Soient M, N, P les points définis par :
Exercice 3.26. —
A) On considère (n + 1) points A0 , ..., An d’un espace affine E de dimension n,
formant un repère affine.
1) Soient B0 , ...., Bn des points queconques de E. Montrer qu’il existe une et
une seule application affine f de E dans lui-même telle que f (Ai ) = Bi pour
tout i ∈ {0, .., n}.
105
2) En déduire qu’il existe une et une seule application affine g de E dans lui-
même telle que g(Ai ) = Ai+1 pour tout i ∈ {0, .., n−1} et g(An ) = A0 . Montrer
que g est une bijection, et que g n+1 est l’identité.
3) Ecrire g sous forme matricielle dans les coordonnées associées au repère.
Montrer que g admet au plus un point fixe. Préciser la condition d’existence de
ce point fixe. Peut-on donner une interprétation géométrique de ce point fixe ?
B) 1) Soient A, B et C trois points distincts sur une droite D. Montrer qu’il
y a au plus une application affine f de D dans elle-même telle que f (A) = B,
f (B) = C et f (C) = A. Vérifier que f 3 est l’identité. Ecrire f sous forme
matricielle dans des coordonnées. A quelles conditions f existe-t-elle ? Admet-
elle un point fixe ? et si oui lequel ? Dans le cas où K = C, caractériser
géométriquement la figure formée par A, B et C.
2) Soient A, B, C et D quatre points distincts dans un plan affine P avec A,
B, C non alignés. Montrer qu’il y a au plus une application affine g de P dans
elle-même telle que g(A) = B, g(B) = C, g(C) = D et g(D) = A. Vérifier
que g 4 est l’identité. Ecrire g sous forme matricielle dans des coordonnées. A
quelles conditions g existe-t-elle ? Admet-elle un point fixe ? et si oui lequel ?
Dans le cas où K = R, caractériser géométriquement la figure formée par A,
B, C et D.
les trois équations de trois droites dans K2 . Montrer que ces droites sont
parallèles ou concourantes si et seulement si
a b c
det a0
b0 c0 = 0
a00 b00 c00
Exercice 3.28. —
Soient quatre points A, B, C, D sur une droite affine D.
a) Etudier ce qui se passe pour le birapport si on permute deux points en
laissant fixes les deux autres.
b) Trouver les quatre permutations des quatre points qui ne changent pas le
birapport.
c) En déduire que, à partir d’un birapport [A, B, C, D] = λ, en appliquant les
24 permutations des quatre points, on obtient seulement 6 valeurs que l’on
détaillera.
d) Montrer que ces 6 valeurs sont distinctes sauf dans un cas que l’on précisera.
Exercice 3.29. —
Soit ABC un triangle. Soient X un point de (BC), Y un point de (CA) et Z
un point de (AB). Soient les homothéties :
XB YC ZA
f1 = H(X, ) ; f2 = H(Y, ) et f3 = H(Z, )
XC YA ZB
Exercice 3.30. —
a) Déterminer l’équation du plan de l’espace affine E qui est parallèle à la droite
107
d’équation :
−x + 1 y+1 z
= =
2 3 4
b) Déterminer l’équation du plan de R3 qui passe par le point A = (2, 3, −4).
Exercice 3.31. —
Soit un tétraèdre A, B, C, D dans R3 . On construit les points A0 , B 0 , C 0 , D0
définis par :
−−→ −→ −−→0 −→ −−→ −−→0
AB + AC = AD ; AC + AD = AB
−−→ −−→ −−→0 −−→ −→ −−→ −−→0
AD + AB = AC ; AB + AC + AD = AA
Montrer que les droites (AA0 ), (BB 0 ), (CC 0 ) et (DD0 ) sont concourantes.
Exercice 3.32. —
Soit P0 un plan affine d’un espace affine. Soit ABC un triangle de P0 . On
note A0 , B 0 et C 0 les milieux respectifs des [BC], [AC] et [AB]. Soit P un plan
parallèle à P0 et O un point hors de P et de P0 . Les droites (OA), (OB) et
(OC) coupent P en A00 , B 00 et C 00 respectivement.
Montrer que (A0 A00 ), (B 0 B 00 ) et (C 0 C 00 ) sont concourantes ou parallèles.
Exercice 3.33. —
Soit un simplexe A0 , A1 , ..., An dans un espace affine de dimension n.
Pour tout i ∈ {0, ..., n}, on note Hi l’hyperplan engendré par les points Aj
(j 6= i).
Soit D une droite affine rencontrant Hi en Bi , et on note Ci le milieu de [Ai Bi ].
Montrer que les points Ci sont dans le même hyperplan.
108
Problème 3.1. —
A) On considère l’espace vectoriel standard K n+1 de dimension n + 1 sur un
corps commutatif K. On note x = (x0 , ..., xn ) les vecteurs de K n+1 . On pose
H = {x = (x0 , ..., xn ) ∈ K n+1 /x0 = 1}.
i) Soit G = {f ∈ S(K n+1 )/f (H) = H}. Montrer que G est un sous-groupe de
GL(n + 1, K) (S(K n+1 ) l’ensemble des bijections de K n+1 ).
ii) Montrer que la restriction de tout élément de G à H est un élément de
GA(H).
iii) On note ϕ : G −→ GA(H) l’application qui à tout élément f de G associe
sa restriction g à H. Montrer que ϕ est un isomorphisme de groupes.
B) On considère un espace affine E, d’espace vectoriel E, de dimension n sur
un corps commutatif K. On pose F = E ∪ (E × K ∗ ).
i) On définit sur F la loi suivante :
a + b si a, b ∈ E
(A + αb) + b si a = (A, α) ∈ E × K ∗ et b ∈ E
−−→
a + b = αBA si a = (A, α), b = (B, −α) ∈ E × K ∗
α β ∗
( α+β A + α+β B, α + β) si a = (A, α), b = (B, −α) ∈ E × K
et α + β 6= 0
Montrer que (F, +) est un groupe abélien.
ii) On fait opérer K sur F par :
λa si a ∈ E
λ.a = 0 si λ = 0 et a = (A, α) ∈ E × K ∗
(A, λα) si a = (A, α) ∈ E × K ∗ et λ 6= 0
f (a) si a ∈ E
Lf (a) =
(f (A), α) si a = (A, α) ∈ E × K ∗
Problème 3.2. —
Soient O, A et B trois points non alignés et D une droite dans un plan affine
P.
i) Montrer qu’il existe une et une seule transformation affine f de P telle que
f (O) = O, f (A) = A et f (B) = B. Ecrire f sous forme matricielle dans les
coordonnées associées au repère affine {O, A, B}.
ii) a) Montrer qu’il existe une et une seule transformation affine g1 de P telle
que g1 (O) = O, g1 (A) = B et g1 (B) = A. Ecrire g1 sous forme matricielle dans
les coordonnées associées au repère affine {O, A, B}.
b) Vérifier que g12 = g1 ◦ g1 = f .
c) Expliquer pourquoi le milieu I du segment [AB] est fixé par g1 . g1 a-t-elle
d’autres points fixes ?
d) Montrer que g1 laisse stable la droite (AB).
iii) On note g2 l’unique transformation affine de P telle que g2 (O) = A,
g2 (A) = O et g2 (B) = B et g3 l’unique transformation affine de P telle que
g3 (O) = B, g3 (A) = A et g3 (B) = O. On pose h = g1 ◦ g2 .
110
iii) L’espace affine engendré par deux droites est un plan affine.
iv) Un transformation affine transforme une droite en une droite.
v) Un transformation affine transforme une droite en une droite qui lui est
parallèle.
vi) L’ensemble des homothéties est un groupe.
vii) Le centre du groupe affine est trivial.
viii) Deux homothéties de même centre commutent.
ix) Un homothétie de centre O laisse invariant les droites qui passent par O.