Chapitre3 Bases de La Geometrie Affine

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CHAPITRE 3

BASES DE LA GEOMETRIE AFFINE

3.1. — Les espaces affines . . . . . . . . . . . . . . . 76


3.3. — Les sous-espaces affines . . . . . . . . . . . . . . 80
3.3. — Les applications affines . . . . . . . . . . . . . . 85
3.4. — Le groupe affine . . . . . . . . . . . . . . . . 92
Exercices sur le chapitre 3. — . . . . . . . . . . . . . . 98
75

.
76

CHAPITRE 3

BASES DE LA GEOMETRIE AFFINE

3.1. — Les espaces affines :

Notation 3.1.1. —

− →

Soit E un espace vectoriel sur un corps commutatif K. Si E agit (en tant que
groupe additif) sur un ensemble E, on note −

x .A = A + −
→x . Donc :

− →

i) 0 .A = A + 0 = A.
ii) (−

u +−→
v ).A = (A + −→
u)+− →
v = (A + −→v)+−→u =A+− →
u +− →v


Définition 3.1.2. — Un espace affine E, associé à l’espace vectoriel E , est


la donnée d’une action simplement transitive de E sur E ; i.e. ∀(A, B) ∈ E 2 ,


∃!−
→u ∈ E tel que B = A + − →
u.
−−→
Ce vecteur unique sera noté AB (dans cet ordre).


L’espace E est donc un espace homogène sous l’action de E .

Lemme 3.1.3. — On a les propriétés suivantes pour tous A, B, C ∈ E :


−→ − →
i) AA = 0
−−→ −−→
ii) AB = −BA
−→ −−→ −−→
iii) AC = AB + BC (relation de Chasles*)

* Chasles Michel : Mathématicien français (Epernon1793-Paris 1880). Après des études brillantes au

Lycée impérial à Paris, il regange l’Ecole Polytechnique. Il devient agent de change et mène une

vie remplie de plaisirs mondains, ce qui le conduit à la ruine. Il reprend ses travaux en géométrie

et en devient le maı̂tre incontesté. Professeur à l’Ecole Polytechnique et ensuite à la Sorbonne, il

réhabilite les méthodes géométriques dans le raisonnement mathématique.


77

Démonstration :

− −→ −→ − →
i) Comme A = A + 0 = A + AA, alors AA = 0 .
−−→ −−→ −−→ −−→
ii) On a A = B + BA et B = A + AB , d’où A = A + AB + BA et ainsi,
−−→ −−→ − →
AB + BA = 0 .
−−→ −→ −−→
iii) On a B = A + AB , C = A + AC et C = B + BC . Alors :
−−→ −−→ −→ −→ −−→ −−→
C = A + (AB + BC) = A + AC , et ainsi, AC = AB + BC .


Définition 3.1.4. — Soit E un espace affine associé à l’espace vectoriel E .


Si E est un espace vectoriel de dimension finie, on dit que E est un espace


affine de dimension finie et on pose dimE = dim E .


i) Un point est un espace affine de dimension 0 associé à l’espace vectoriel { 0 }.
ii) Une droite affine est un espace affine de dimension 1 associé à un espace
vectoriel de dimension 1.
iii) Un plan affine est un espace affine de dimension 2 associé à un espace
vectoriel de dimension 2.

Remarque 3.1.5. —


On a l’homomorphisme de groupes ρ : E −→ S(E) donné par : ρ(− →
u ) : E −→ E
où ρ(−→
u )(A) = A + −
→u.


Comme l’action est simplement transitive, alors l’application ρA : E −→ E
définie par ρA (−

u)=A+− →u est une bijection.

− −−→
Son application inverse ρA : E −→ E est définie par ρ−1
−1
A (M ) = AM .


Ainsi, le choix d’un point particulier A ∈ E, permet d’identifier E et E .

Exemple 3.1.6. —


i) Un espace vectoriel E agit sur lui-même par : − →u .−

v =− →
u +− →v . Cette action


est simplement transitive et ainsi E est un espace affine associé à lui-même.
→n

ii) Donc, Kn est un espace affine associé à l’espace vectoriel K .
u1 a1 a1 + u1
     
. . ..
Si −→
u =  ..  et A =  .. , on a : A + − →u = . .
un an an + un
78

1 a1 − 1
   
. −→ .
Posons O =  .. , alors EO = { ..  /ai ∈ K}. On vérifie facilement
1 an − 1
−→ →n

que EO est un espace vectoriel isomorphe à K .

Attention 3.1.7. — Il faut prendre garde que l’identification varie avec le


point particulier O choisi. Ce point est appelé l’origine de l’espace affine.

Constat 3.1.8. — Un espace affine n’est autre qu’un espace vectoriel dont


on cherche à oublier le point particulier 0 .
−→ −−→
Notations 3.1.9. — Si A = O + OA et B = O + OB désignent deux points
d’un espace affine E dans lequel on a fixé une origine O, et λ ∈ K, on note :
−→ −−→ −→
i) Les deux points de E : A + B = O + (OA + OB) et λ.A = O + λ.OA si λ 6= 0.
−−→ →

ii) Les deux vecteurs : A − B = AB et 0.A = 0 .

Définition 3.1.10. — Soit {Ai }i∈I une famille de points d’un espace affine
X
E et {λi }i∈I des scalaires tels que λi = 1.
i∈I
−−→ X −−→
L’unique point G de E défini par : OG = λi OAi pour tout O ∈ E est appelé
i∈I
X
le barycentre des points Ai affectés des masses λi . On note G = λi Ai .
i∈I
Sur un corps de cractéristique ne divisant pas n = card(I), le barycentre des
1
points {Ai }1≤i≤n affectés des masses λi = est appelé l’isobarycentre des
n
points {Ai }1≤i≤n .
L’isobarycentre de deux points A et B est appelé le milieu du segment [AB].

Proposition 3.1.11. — (associativité des barycentres)


Soit I un ensemble fini réunion disjointe de I1 ,...,Im et {λi }i∈I une famille de
X X
scalaires telle que λi = 1 et λi 6= 0 pour tout 1 ≤ j ≤ m.
i∈I i∈Ij
Soit {Ai }i∈I une famille de points d’un espace E et soit Gj le barycentre
λi
des points {Ai }i∈Ij affectés des masses ( X )i∈Ij ; alors le barycentre des
λk
k∈Ij
X
{Gj }1≤j≤m affectés des masses ( λi )1≤j≤m est le barycentre des {Ai }i∈I
i∈Ij
79

affectés des masses (λi )i∈I .

Démonstration : On a : m X
X X
G= λi Ai = λi Ai
i∈I j=1 i∈Ij
m X
X X λi
G= ( λi ) ( X )Ai
j=1 i∈Ij i∈Ij λk
k∈Ij
m
X X
G= ( λi )Gj
j=1 i∈Ij

Définition 3.1.12. — Soit E un espace affine sur un corps K.


Et soit S = {A0 , ..., An } un ensemble de n + 1 points de E.
i) On dit que S est affinement libre (ou formé de points affinement indépendants)

− −−−→ −−−→
si le système S = {A0 A1 , ..., A0 An } est libre.

− −−−→ −−−→
ii) On dit que S est générateur si le système S = {A0 A1 , ..., A0 An } est
générateur.

Définition 3.1.13. —
i) Un segment est l’ensemble de deux points affinement indépendants.
ii) Un triangle est l’ensemble de trois points affinement indépendants.

Définition 3.1.14. — Soit E un espace affine sur un corps K et dimE = n.


i) on appelle simplexe tout sous-ensemble S de E formé de n + 1 points
affinement indépendants.
ii) on appelle repère affine de E tout simplexe dans lequel on a particularisé
une origine A0 .

Définition 3.1.15. — Si S = {A0 , ..., An } est un repère affine, alors pour


n
−−→ X −−−→
tout A ∈ E il existe λ1 , ..., λn ∈ K tels que A0 A = λi A0 Ai .
i=1
i) Les scalaires (λi )1≤i≤n sont appelés les coordonnées affines du point A dans
le repère S = {A0 , ..., An }.
λ1
 
.
ii) L’application ϕ : E −→ Kn définie par ϕ(A) =  ..  est appelée carte
λn
80

affine de E.

Remarque 3.1.16. — Si {A0 , ..., An } est un simplexe d’un espace affine E de


dimension n, alors tout M ∈ E s’écrit d’une façon unique comme barycentre des
{Ai }0≤i≤n affectés de masses convenables : Si (λi )1≤i≤n sont les coordonnées
affines du point M dans le repère affine {A0 , ..., An }, alors M ∈ E est le
Xn
barycentre des {Ai }0≤i≤n affectés de masses (1 − λi , λ1 , ..., λn ).
i=1
n
X
Définition 3.1.17. — Les masses (1 − λi , λ1 , ..., λn ) sont appelées les
i=1
coordonnées barycentriques du point M .

3.2. — LES SOUS-ESPACES AFFINES :




Soit E un espace affine associé à l’espace vectoriel E .

Définition 3.2.1. — Une partie non vide L de E est un sous-espace affine si


pour tous A, B ∈ L et tous λ ∈ K : λA + (1 − λ)B ∈ L.
Un sous-espace affine de dimension n − 1 dans un espace affine de dimension n
est appelé un hyperplan affine.

Remarque 3.2.2. — Si L est un sous-espace affine de E, alors il contient


tous les barycentres de ses éléments affectés de toutes les masses possibles.

Proposition 3.2.3. — Une partie non vide L de E est un sous-espace affine



− →

si et seulement si il existe un sous-espace vectoriel L de E tel que :
−−→ − →
∀M, N ∈ L, M N ∈ L


On dit que L est de direction L .

Démonstration :

− −→
=⇒) : Soit O ∈ L. On pose L = {OA/A ∈ L}.


*) L est non vide, car L est non vide.

*) Soient A, B ∈ L et soient α, β ∈ K, il est clair que :

C = (1 − α − β)O + αA + βB ∈ L
−−→ −→ −−→ −→
d’où : OC = αOA + β OB ∈ L .
81


Et ainsi, L est un sous-espace vectoriel tel que :
−−→ − →
∀M, N ∈ L, M N ∈ L
−−→
⇐=) A, B ∈ L et soit λ ∈ K, on a : (1 − λ)A + λB = A + λAB .
: Soient
−−→ →
− −−→ −→
Comme λ.AB ∈ L , alors il existe C ∈ L tel que : λ.AB = AC et ainsi,
−−→
(1 − λ)A + λB = A + λAB = C ∈ L.

Remarque 3.2.4. — Un sous-espace affine L est un espace affine associé à




l’espace vectoriel L .

Lemme 3.2.5. — Une partie non vide L de E est un sous-espace affine si et



− −

seulement s’il existe un sous-espace vectoriel L de E et un point O ∈ L tels

− →

que L = O + L = {O + − →u /−

u ∈ L }.

Démonstration :
−−→ − → −−→ →

=⇒) : Soit O ∈ L et soit M ∈ L, alors OM ∈ L , d’où M = O + OM ∈ O + L


et par conséquent L = O + L .

− −−→
⇐=) : Soit M ∈ L et soit − →
u ∈ L , alors M + −→u = (O + OM ) + − →
u =
−−→ − →

O + (OM + → u ) ∈ O + L = L.

Remarque 3.2.6. —
Un sous-espace affine n’est autre qu’une orbite sous l’action d’un sous-espace

− →

vectoriel L de E .

Exemple 3.2.7. — Soit l’espace affine E = R2 associé


  à l’espace vectoriel
→ −
− →2 →
− x
E = R . Soit le sous-espace vectoriel L = {− →
u = /x ∈ R}. Les orbites
  x  

− λ →
− a
de l’action de L sur E sont les Lλ = + L ; en effet, soit ∈ E tel
      0 b
a λ b
que a − b = λ, alors = + .
b 0 b
Lemme 3.2.8. —
L’intersection de deux (plus généralement d’une famille) de sous-espaces affines
est soit vide soit un sous-espace affine.

Démonstration : Soient L et R deux sous-espaces affines d’un espace affine E , alors


on a deux possibilités :
82

*) L ∩ R = ∅ (cas à ne pas oublier).



− →

*)L∩R = 6 ∅, soit O ∈ L ∩ R. Alors L = O+ L et R = O+R et ainsi,
→ −
− →
L ∩ R = O + L ∩ R.

Définition 3.2.9. — Soit S une partie d’un espace affine E. On appelle sous-
espace affine engendré par S (noté < S >) l’ensemble de tous les barycentres
de familles finies de points de S affectés de toutes les masses possibles :

X
A ∈< S >⇐⇒ ∃A1 , ..., Ar ∈ S, ∃a1 , ..., ar ∈ K avec aj = 1 tel que
1≤j≤r

r
X
A= aj .Aj
j=1

Remarque 3.2.10. — Si S est une partie non vide d’un espace affine E, alors
< S > est le plus petit sous-espace affine contenant S (c’est l’intersection de
tous les sous-espaces affines de E contenant S).

Définition 3.2.11. — Soient L et R deux sous-espaces affines d’un espace


affine E, on dit que :

− −

i) L et R sont parallèles si les sous-espaces vectoriels associés L et R sont
égaux. On note L//R.
→ −
− →
ii) L est faiblement parallèle à R si L ⊂ R . On note, également, L//R.

Remarque 3.2.12. —
i) La relation “parallèle à” est une relation d’équivalence sur l’ensemble des
sous-espaces affines d’un espace affine donné.
ii) La relation “faiblement parallèle à” n’est pas symétrique.

Proposition 3.2.13. — (Postulat d’Euclide)


i) Si L//R, alors L = R ou L ∩ R = ∅
ii) Soit M ∈ E et L un sous-espace  affine de E, alors il existe un et un seul
a) L//R
sous-espace affine R de E tel que : .
b) M ∈ R
83

Démonstration :
i) Evident.


ii) Il suffit de prendre R = M + L.
L’unicité est une simple conséquence de i) et de la remarque ci-dessus.

Proposition 3.2.14. — (propriété d’incidence)


Soient L et R deux sous-espaces affines d’un espace affine E de dimension finie
et < L ∪ R > le sous-espace engendré par la réunion L ∪ R, on a alors les deux
possibilités suivantes :
i) L ∩ R = ∅, dans ce cas :
→ −
− →
dim < L ∪ R > +dim( L ∩ R ) = 1 + dimL + dimR
ii) L ∩ R 6= ∅ dans ce cas :
→ −
− →
dim < L ∪ R > +dim( L ∩ R ) = dimL + dimR

Démonstration :
→ −
− → →

i) Si L ∩ R = ∅, alors L + R 6= E (i.e. ∃O ∈ L et ∃O0 ∈ R tels que
−−→0 − → − → −−→ − → − →
OO 6∈ L + R ) ; en effet, si ∀M ∈ L et ∀N ∈ R, le vecteur M N ∈ L + R ,
−−→ → − → → −
− →
alors M N = − u +→ v avec − →
u ∈ L et − v ∈ R . Ainsi, N = M + (− →u +− →
v)=
(M + − →u )+−→
v et par conséquent M + −

u ∈ L ∩ R ce qui est contraire à l’hypothèse.
−−−−−−−→ − → − → −−→0
Montrons que < L ∪ R > = L + R ⊕ K.OO .

Si B, C ∈< L ∪ R >, on a :
−−→ −→
*) soit B ∈ L et C ∈ L, alors BC ∈ L .
−−→ −→
*) soit B ∈ R et C ∈ R, alors BC ∈ R .
−−→ −→ 0 −−0→ − →
*) soit B ∈ L et C ∈ R, alors B = O + OB ∈ L et C = O + O C ∈ R ; donc
−−→ −−→ −−→ −−→ − → − → −−→
BC = −OB + O0 C + OO0 ∈ L + R ⊕ K.OO0 .

− →

ii) Si L ∩ R =
6 ∅, alors ∃O ∈ L ∩ R et on a : L = O + L , R = O + R et
→ −
− → −−−−−−−→ − → − →
L ∩ R = O + L ∩ R . Il est clair que < L ∪ R > = L + R d’où le résultat.

Proposition 3.2.15. —
Si A et B sont deux points distincts d’un espace affine E, alors le sous-espace
affine engendré par A et B est une droite, notée (AB).
−−→ −−→
Démonstration : En effet, si M ∈ (AB), alors ∃!λ ∈ K tel que AM = λAB
84

et par suite on a : M = (1 − λ)A + λB .


−−→ −−→ −→ −−→
Inversement, si M = µA+λB avec λ+µ = 1 alors AM = λAB +µAA = λAB
et M ∈ (AB).

Définition 3.2.16. —
i) Soient A et B deux points d’un espace affine E. Si M ∈ (AB), l’unique
AM
scalaire λ tel que M = (1 − λ)A + λB est noté .
AB
ii) Si A, B, C et D sont quatre points distincts d’un espace affine E tels que
B 6= A et les droites (AB) et (CD) soient parallèles alors on appelle rapport,
CD −−→ CD −−→
noté , le seul scalaire tel que CD = AB.
AB AB
iii) Si A, B, C et D sont quatre points distincts d’une droite affine D, on appelle
birapport des quatre points, on note [A, B, C, D], le produit des rapports :
AC BD
[A, B, C, D] = .
BC AD
Propriétés du rapport 3.2.17. —
Soient A, B, C, D, E, F et G des points d’un espace affine E tels que B 6= A,
C 6= D, les droites (AB) et (CD) , les droites (AB) et (DE) et les droites (AB)
et (F G) sont parallèles. On a :
CC
i) =O
AB
AB
ii) =1
AB
CD DC
iii) =−
AB AB
CD DE CE
iv) + =
AB AB AB
CD F G FG
v) . =
AB CD AB
Démonstration :
→ −−→
− −−→ CC
i) Comme 0 = CC = 0.AB , alors par unicité, = O.
AB
−−→ −−→ AB
ii) Comme AB = 1.AB , alors par unicité, = 1.
AB
−−→ −−→ −−→ CD −−→ DE −−→ CE −−→
iv) Comme CD + DE = CE , alors AB + AB = AB
AB AB AB
85

CD DE CE
alors par unicité, + = .
AB AB AB
iii) est une simple conséquence de iv).
CD F G −−→ CD −−→ CD F G −−→
v) On a : ( CD) = FG = ( . )AB
AB CD AB AB AB
F G CD −−→ F G −−→
= ( AB) = CD
AB AB AB
CD F G FG
alors par unicité, . =
AB CD AB
3.3. — LES APPLICATIONS AFFINES :

− −

Définition 3.3.1. — Soient E et F deux espaces affines et E et F les
espaces vectoriels associés. Une application f : E −→ F est dite affine si pour
tous A, B ∈ E et tous λ ∈ K on a :

f ((1 − λ)A + λB) = (1 − λ)f (A) + λf (B)

Remarque 3.3.2. — Soient E et F deux espaces affines. Une application


f : E −→ F est affine si et seulement si elle conserve les barycentres.
P
i.e. soit (λi )i∈I une famille finie de scalaires telle que i∈I λi = 1, alors :
X X
f est affine si et seulement si f ( λi Ai ) = λi f (Ai ) pour toute famille
i∈I i
(Ai )i∈I de points de E.

− −

Proposition 3.3.3. — Soient E et F deux espaces affines et E et F les
espaces vectoriels associés. Une application f : E −→ F est dite affine si et
→ −
− → →

seulement s’il existe une application linéaire f : E −→ F telle que pour tous
→ −−→

M, N ∈ E on ait : f (N ) = f (M ) + f (M N ).


On dit que f est l’application linéaire associée à f .


Si f est une forme linéaire, on dit que f est une forme affine.
→ −−→
− −−−−−−−→
Démonstration : On pose f (M N ) = f (M )f (N ).

Remarque 3.3.4. —


i) L’application f est unique.


ii) L’application affine f est f -équivariante.
86

Lemme 3.3.5. —
→ →
− −
Soient E et F deux espaces affines et E et F les espaces vectoriels associés.
Une application f : E −→ F est affine si et seulement s’il existe une

− →
− →

application linéaire f : E −→ F telle que pour tout M ∈ E on ait :
→ −−→

f (M ) = f (O) + f (OM ) avec O un point fixé de E.

Démonstration :
→ −−→
− → −−→

f (M ) = f (O) + f (OM ) et f (N ) = f (O) + f (ON ), alors :
En effet, écrivons
→ −−→
− → −−→
− → −−→

f (N ) = f (M ) + f (−OM ) + f (ON ) = f (M ) + f (M N ).

Lemme 3.3.6. —
→ →
− −
Soient E et F deux espaces affines et E et F les espaces vectoriels associés.
Une application f : E −→ F est une application affine si et seulement si
− −−→
→ −−−−−−→
f (AB) = f (A)f (B) pour un A fixé et tout B dans E.

Démonstration :
=⇒ : Soit f une application affine de E E 0 ; alors, par définition,
dans il existe une

→ → −−→
− −−−−−−→
application linéaire f telle que f (AB) = f (A)f (B) pour tout A et tout B dans

E , donc, en particulier pour un A fixé.

⇐= : Inversement, soit f une application de E dans E 0 telle qu’il existe une application

− → −−→
− −−−−−−→
linéaire f telle que f (AB) = f (A)f (B) pour A fixé et tout B dans E . Alors, soit

C ∈ E on a :
→ −−→
− → −−→
− −→ → −−→
− − −→
→ − −−→

f (CB) = f (AB − AC) = f (AB) − f (AC), donc, f (CB) =
−−−−−−→ −−−−−−→ −−−−−−−→
f (A)f (B) − f (A)f (C) = f (C)f (B).

Lemme 3.3.7. —
i) La somme de deux applications affines est une application affine et on a :
−−−→ − → →
f +g = f +− g.
ii) La composée de deux applications affines est une application affine et on a :
−−→ − → →
f ◦g = f ◦− g.
iii) Le produit par un scalaire d’une application affine est une application affine
−→ →

et on a : λf = λ f .
87

Démonstration :
i) Soient f et g deux applications affines d’un espace affine E dans un espace affine F.
−→
Soit O ∈ E , on a pour tout A ∈ E : A = O + OA.
→ −→
− −→
Comme f (A) = f (O)+ f (OA) et g(A) = g(O)+ − →g (OA), alors (f +g)(A) =
→ −→
− −→ →

f (A) + g(A) = f (O) + f (OA) + g(O) + − →g (OA) = (f + g)(O) + ( f +

− −→
g )(OA) et par conséquent f + g est une application affine associée à l’application
→ →

linéaire f + −g.
ii) Soit f une application affine d’un espace affine E dans un espace affine F et soit g une
application affine de l’espace affine F dans un espace affine G.
−→
Soit O ∈ E , on a pour tout A ∈ E : A = O + OA.
−−→
SoitO0 = f (O) ∈ F , on a pour tout B ∈ F : B = O0 + O0 B .
−−−−−−→
On a : g ◦ f (A) = g(f (A)) = g(f (O)) + − →g (O0 f (A)). Comme f (O)f (A) =
→ −→
− → −→

f (OA), alors g ◦ f (A) = g(f (A)) = g(f (O)) + − →
g ( f (OA)) et ainsi, g ◦ f est


une application affine associée à l’application linéaire −

g ◦ f.
iii) Soit f E dans un espace affine F .
une application affine d’un espace affine
−→
Soit O ∈ E , on a pour tout A ∈ E : A = O + OA.
−→
Pour tout λ ∈ K , on pose λA = O + λ.OA.
→ −→

Alors (λf )(A) = λf (A) = f (O) + λ f (OA) et ainsi, λf est une application affine


associée à l’application linéaire λ f .

Lemme 3.3.8. —
i) Une application affine f est injective si et seulement si l’application linéaire


associée f est injective.
ii) Une application affine f est surjective si et seulement si l’application linéaire


associée f est surjective.
iii) Une application affine f est bijective si et seulement si l’application linéaire


associée f est bijective.

Démonstration :
Soit f une application affine d’un espace affine E dans un espace affine F.
−→
Soit O ∈ E , on a pour tout A ∈ E : A = O + OA.
88
→ −→
− →
− −→ →

i) f (A) = f (O) ⇐⇒ f (OA) = 0 ⇐⇒ OA ∈ Ker f .


ii) Si f est surjective, soit −

u ∈ f , alors il existe B ∈ F tel que B = f (O) + −

u.
→ −→

Or B = f (A) pour un A ∈ E et par conséquent − →u = f (OA).

− →
− →→

Inversement, si f est surjective, soit B ∈ F , il existe −→u ∈ E tel que f (−u) =
−−−−→
f (O)B et par conséquent f (O + − →u ) = B.
iii) =i) + ii).

Lemme 3.3.9. —
Si une application affine f est bijective, alors l’application inverse f −1 est affine


et associée à l’application linéaire ( f )−1 .

Démonstration :
Soit f une application affine bijective d’un espace affine E dans un espace affine F.
Soit (C, D) ∈ F 2 , ∃!(A, B) ∈ E 2 tel que f (A) = C et f (D) = B .
−− −−−−−−1
−1
−−−→ −−→ →
− → −−→

On a : f (C)f (D) = AB = ( f )−1 ◦ f (AB).
→ −−→
− −−−−−−→ −−→
Comme f est affine, alors f (AB) = f (A)f (B) = CD , d’où :
−− −−−−−−−−→ − → −−→
f −1 (C)f −1 (D)( f )−1 (CD).

Lemme 3.3.10. — Soit f une application affine d’un espace affine E dans
un espace affine F. Soit L un sous-espace affine de E et soit R un sous-espace
affine de F.
i) f (L) est un sous-espace affine de F.
ii) f −1 (R) est soit vide soit un sous-espace affine de E.

Démonstration :

− →−
− →
i) Soit O ∈ L, on a L = O + L , alors f (L) = f (O) + f ( L ) est un sous-espace
→−
− → →

affine de R car f ( L ) est un sous-espace vectoriel de R .

ii) Sif −1 (R) est non vide, alors en prenant O ∈ f −1 (R) on a : f −1 (R) =
→−1 −
− → →−1 −
− →
O + f ( R ) est un sous-espace affine de L car f ( R ) est un sous-espace vectoriel


de E .

Remarque 3.3.11. —
i) Soit f une application affine d’un espace affine E dans un espace affine F.
89

Soit B un point de F, alors f −1 (B) est soit vide soit un sous-espace affine de


E dont la direction est Ker f .
ii) Un sous-espace affine H d’un espace affine E est un hyperplan si et seulement
s’il existe une forme affine f et un scalaire a ∈ K tels que H = f −1 (a).

Définition 3.3.12. — Une carte affine est une bijection affine de E sur l’espace
affine Kn .

Définition 3.3.13. —
Soit E un espace affine de dimension n sur un corps K.


Soit O ∈ E un point donné, on note ρO la bijection de E sur E définie par :
ρO (−

u)=O+− →
u.

− →

Soit B = {−→
e1 , ..., −
e→ n
n } une base de E et φ l’isomorphisme de l’espace K sur E

qui envoie le i-ème vecteur de la base canonique de Kn sur − →ei .


La bijection ρO ◦ φ : K n −→ E est appelée une représentation paramétrique de
E.

Remarque 3.3.14. —
i) L’application réciproque d’une représentation paramétrique est une carte
affine de E.
ii) Il y a autant de cartes affines (ou de représentations paramétriques ou de
choix de coordonnées) que de choix possibles pour le point origine O et la base


B de E .

Ecriture matricielle d’une application affine 3.3.15. —


Soit f : E −→ F une application affine entre deux espaces affines de dimension
n et m respectivement. Soient φ : E −→ K n et ψ : F −→ K m deux cartes
affines.
−−→ −−→
Soit {O, A1 , ..., An } un repère affine de E, alors {OA1 , ..., OAn } est une base


de E .
−−−→ −−−→
Soit {O0 , B1 , ..., Bm } un repère affine de F, alors {O0 B1 , ..., OBm } est une base


de f .
90

Soit X = t (x1 , ..., xn ) ∈ K n , on a :


n
X −−→
φ−1 (X) = O + xj OAj
j=1
n
X → −−→

f ◦ φ−1 (X) = f (O) + xj f (OAj )
j=1
n m
X hX −−−→i
f ◦φ −1
(X) = f (O) + xj aij O0 Bi
j=1 i=1
m hX
n
−−−−−→ X i−−−→
f ◦φ−1
(X) = O + O0 f (O) +
0
aij xj O0 Bi
i=1 j=1
−1
Donc, on a : ψ ◦ f ◦ φ (X) = AX + B avec A la matrice de l’application

− −−→ −−→ −−−→ −−−→
linéaire f relativement aux bases {OA1 , ..., OAn } et {O0 B1 , ..., O0 Bm } ; et le
point B étant défini par :
−−−−−→ → −−−−−→

B = ψ(O0 + O0 f (O)) = ψ(O0 ) + ψ (O0 f (O))

Lemme 3.3.16. — Soient E et F deux espaces affines de même dimension n.


Si {A0 , ..., An } (resp. {B0 , ..., Bn }) est un repère affine de E (resp. F), alors il
existe une et une seule bijection affine de E sur F telle que f (Ai ) = Bi .

Démonstration :

− →
− →
− → −−−→

Soit f l’application linéaire de E dans F définie par f (A0 Ai ) = B0 Bi et soit f

− → −−→

l’application affine associée à f (i.e. f (A) = f (A0 ) + f (A0 A)).Alors :


*) f est une bijection car f est une bijection (l’image d’une base est une base).


*) f est unique car f est unique.

Lemme 3.3.17. — Soient E et F deux espaces affines et f : E −→ F une


application affine. Soient A, B, C, D quatre points de l’espace affine E tels que
B 6= A, f (A) 6= f (B) et les droites (AB) et (CD) sont parallèles, alors on a :
CD f (C)f (D)
= .
AB f (A)f (B)
−−→ CD −−→
Démonstration : On a CD = AB
AB
−−−−−−−→ − → −−→ CD −
→ −−→ f (C)f (D) −−−−−−→
donc f (C)f (D) = f (CD) = f (AB) = f (A)f (B), d’où le
AB f (A)f (B)
résultat.
91

Lemme 3.3.18. — Soient E et F deux droites affines. Soient A, B, C (resp.


A0 , B 0 , C 0 ) trois points de l’espace affine E (resp. F) tels que A 6= B et A0 6= B 0 .
Alors :
il existe une application affine f : E −→ F telle que f (A) = A0 , f (B) = B 0 et
AC A0 C 0
f (C) = C 0 si et seulement si = 0 0.
AB AB
Démonstration :
=⇒) : C = (1−λ)A+λB et f affine alors C 0 = f (C) = (1−λ)f (A)+λf (B) =
AC A0 C 0
(1 − λ)A0 + λB 0 d’où = 0 0 = λ.
AB AB
⇐=) : Soit f une application affine telle que f (A) = A0 et f (B) = B 0 (une telle
AC A0 C 0
application existe : voir exercice 3.25.), alors comme = 0 0 , alors f (C) = C 0 .
AB AB
Lemme 3.3.19. — Soient E et F deux espaces affines, sur un corps de
caractéristique différente de 2, et f : E −→ F une application quelconque.
f est une application affine non constante si et seulement si
i) l’image, par f , d’une droite est une droite.
ii) f préserve le rapport.

Démonstration :
=⇒) :
−−→
i) Soit D une droite dans E , si A, B ∈ D, alors D = {A + λAB/λ ∈ K}.
→ −−→

Donc, comme f est affine non constante f (D) = {f (A) + λ f (AB)/λ ∈ K} et

c’est une droite de F.


ii) c’est le lemme ci-dessus.

− →

⇐=) O ∈ E.
: On fixe une origine Soit l’application g : E −→ F définie par :
−→ −→
f (O + OA) = f (O) + −

g (OA).
Il est clair que cette application est bien définie.
−→ −→
Soit A = O + OA ∈ E et soit λ ∈ K, posons Aλ = O + λOA. On a alors
OAλ
= λ.
OA
f (O)f (Aλ )
Par hypothèse = λ et ainsi :
f (O)f (A)
−→ −→ −→
f (Aλ ) = f (O) + g(λOA) et f (A) = f (O) + −

g (OA) entraı̂nent −

g (λOA) =
92
−→
λ−→g (OA).


Soient −

u et −

v deux vecteurs de E , alors il existe A, B ∈ E tels que A = O + 2−→u
et B = O + 2− →
v . Soit C le milieu du segment [AB], on a C = O + (− →
u +−→v ) et
BC
= −1.
AC
Par hypothèse f (A), f (B) et f (C) sont alignés et f préserve le rapport, donc
f (B)f (C)
= −1 et ainsi, f (C) est le milieu du segment [f (A)f (B)]. Donc,
f (A)f (C)

− 1 → −
g (−
→u +−→v ) = (−g (2→
u)+− →g (2−

v )) = −
→g (−→u)+− →g (−

v ).
2
3.4. — LE GROUPE AFFINE :

Définition 3.4.1. — On appelle transformation affine d’un espace affine E


toute bijection affine de E dans lui-même.

Lemme 3.4.2. —
i) Les transformations affines d’un espace affine E forment un groupe pour la
composition des applications noté GA(E) et appelé le groupe affine de E.


ii) L’application ϕ : GA(E) −→ GL( E ) qui à toute transformation affine f


fait correspondre son application linéaire associée f est un homomorphisme
surjectif de groupes.

Démonstration : C’est une simple conséquence des lemmes du paragraphe précédent.

Action de GA(E) sur E 3.4.3. —


Le groupe GA(E) agit transitivement sur E par : f.A = f (A).

Le stabilisateur d’un élément O dans GA(E) est défini par :


GO = {g ∈ GA(E)/g(O) = O}

− →

L’application ϕ : GO −→ GL( E ) définie par : ϕ(f ) = f est un isomorphisme
de groupes.


Donc, GL( E ) est le stabilisateur de O dans GA(E) (via cet isomorphisme).

Les translations 3.4.4. — Etant donnés un espace affine E. On appelle


groupe des translations de E, noté T (E) , le sous-groupe de GA(E) défini par
93

le noyau de ϕ, i.e. T (E) = Kerϕ = {g ∈ GA(E)/−


→ → }.
g = Id−
E
Lemme 3.4.5. — La transformation affine f ∈ T (E) si et seulement si il


existe un et un seul vecteur −

v ∈ E tel que f (X) = X + −

v ; ∀X ∈ E.

Démonstration :
=⇒) Soit f ∈ T (E).


Si f = IdE , alors −

v = 0 convient.
Sinon, soit O∈E f (O) 6= O et posons −
tel que →
v = f (O) − O.
−−→
Pour tout X ∈ E on a : f (X) = f (O) + OX = X + − →
v et ainsi, −

v ne dépend pas
de O. Donc, il est unique.
⇐=) Soit l’application affine définie par f (X) = X + −
→v.
Soient O, X ∈ E , f (X) − f (O) = (X + − →
v ) − (O + −

v ) = X − O, d’où


f = Id− →.
E
Notation 3.4.5. — On note la translation associée − → →
v par : t−
v.
Lemme 3.4.6. —
L’ensemble T (E) est un sous-groupe distingué dans GA(E) isomorphe au groupe


additif E .

Démonstration : Comme T (E) est le noyau d’un homomorphisme de groupes alors


il est distingué.


ψ : E −→ T (E) définie par : ψ(−
Soit l’application → →
v ) = t−
v , on a :
→ → −
− → →
− →

i) t−
v +−→
w (M ) = M + v + w = (M + v ) + w = (t− →v ot−→
w )(M )

− →


ii) t−
v (M ) = M =⇒ v = 0 : injection
iii) f ∈ T (E) =⇒ (par définition) ∃−
→ →
v : f = t−
v : surjection.


Remarque 3.4.7. — Si g ∈ GA(E) et − →
v ∈ E , alors :

−1

gt− →
g (−
v g = t− →
v)

Les dilatations 3.4.8. — On appelle dilatation toute bijection affine f telle





que son application linéaire associée soit scalaire (i.e. f = λId−
E
; λ ∈ K ∗ ).
On note Dil(E) l’ensemble de toutes les dilatations.
94

Les homothéties 3.4.9. — Soit O un point d’un espace affine E et soit


λ ∈ K ∗ . On appelle homothétie de centre O et de rapport λ l’application affine
−−→
h = h(O,λ) de E sur lui-même défine par : h(M ) = O + λOM ; ∀M ∈ E.
On note H(E) l’ensemble de toutes les homothéties.

Lemme 3.4.10. — On a les propriétés suivantes :


i) Dil(E) = H(E) ∪ T (E)
ii) Les dilatations forment un sous-groupe distingué de GA(E).

Démonstration :


i) Soit f une bijection affine telle que
f = λId− →E
. Si λ = 1, alors f est une translation.
−−→ −−→
Si λ 6= 1, alors : N = M + M N =⇒ f (N ) = f (M ) + λM N .
−−→
Un point O est fixe si et seulement si f (O) = O , i.e. O = M + M O =
−−→ −−→ 1 −−−−−→
f (M ) + λM O, et ainsi, le point défini par : OM = f (M )M , est un point
1−λ
−−→
fixe et on a pour tout N ∈ E : f (N ) = O + λON , donc, f = h(O,λ) .

ii) Comme Dil(E) est l’image réciproque par un homomorphisme de groupes d’un sous-


groupe distingué (le centre de GL( E )), alors les dilatations forment un sous-groupe

distingué de GA(E).

Lemme 3.4.11. — On a les propriétés suivantes :


i) On a h−1
(O,λ) = h(O,λ ) .
−1

ii) Soit une homothétie h = h(O,λ) avec λ 6= 1, h admet un unique point fixe.
iii) Soit O ∈ E, HO = {h(O,λ) /λ ∈ K ∗ } est un groupe pour la composition des
applications isomorphe au groupe multiplicatif K ∗ .
iv) Soit g ∈ GA(E), on a : gh(O,λ) g −1 = h(g(O),λ)

Démonstration :
−→ −→
i) On a : h(O,λ) ◦ h(O,λ−1 ) (A) = h(O,λ) (O + λ−1 OA) = O + OA = A
ii) Toute homothétie de centre O admet le point O comme point fixe.
Si λ 6= 1 et si A est un autre point fixe, alors :
−→ −→
O + OA = A = h(A) = O + λOA
−→ − →
Donc, (λ − 1)OA = 0 . Comme λ 6= 1, alors A = O.
95

iii) IdE ∈ HO . Pour tous λ, µ ∈ K ∗ et tout A∈E on a :

−→ −→
h(O,λ) ◦ h(O,µ−1 ) (A) = h(O,λ) (O + µ−1 0A) = O + λµ−1 OA = h(O,λµ−1 ) (A)

Donc, HO est un sous-groupe de GA(E).

Soit l’application ψ : K ∗ −→ HO définie par : ψ(λ) = h(O,λ) .


On a : h(O,λµ) = h(O,λ) ◦ h(O,µ) .
Cet homomorphisme de groupes est surjectif par construction et on a :

h(O,λ) = id si et seulement si λ = 1, d’où l’injectivité.


−−−−−→ −−−→
iv) gh(O,λ) g −1 (A) = g(O + λ.0g −1 (A) = g(O) + λg(0)A.

Remarque 3.4.12. —
i) L’ensemble de toutes les homothéties n’est pas un groupe.
ii) Une homothétie de centre O et de rapport −1 s’appelle une symétrie
(centrale) de centre O.

Lemme 3.4.13. —

v ◦ h(O,λ) = h(O0 ,λ) et h(O,λ) ◦ t−



i) t− →
v = h(O00 ,λ) .
Lespoints O, O0 , O00 sont sur une droite parallèle à →

v.
h(O,λ) ◦ h(O0 ,µ) = h(O1 ,λµ) si λµ 6= 1
ii) h
(O,λ) ◦ h(O 0 ,µ) = t −→
0 si λµ = 1
(λ−1)O O

Démonstration :
−→ → −
i) →
t−v ◦ h(O,λ) (A) = O + λOA + v .
−−→0 →
, i.e. O + λOO + −
0 0 0

Un point O est fixe si et seulement si t−
v ◦ h (O,λ) (O ) = O v =
−−→ 0
O0 = O + OO , et ainsi, le point défini par :
1 − →
O0 = O + v ◦ h(O,λ) = h(O0 ,λ) .

v est fixe et on a : t−
1−λ
−→ →

de même, on montre que h(O,λ) ◦ t− →
v (A) = O + λOA + λ v = h(O00 ,λ) (A) avec :
λ − →
O00 = O + v
1−λ
−−→0 1 − → −−→ λ − →
On a : OO = v et OO00 = v
1−λ 1−λ
0 00
alors, O, O , O sont sur la même droite de direction la droite vectorielle engendrée par

−v.

ii) *) Si λµ 6= 1, on a :
96
−−→ −−→
h(O,λ) ◦ h(O0 ,µ) (A) = O + λOO0 + λµO0 A = h(O1 ,λµ) (A)
λ(1 − µ) −−→0
avec O1 = O + OO
1 − λµ
−−→ −→
h(O0 ,µ) ◦ h(O,λ) (A) = O0 + µO0 O + λµOA = h(O2 ,λµ) (A)
µ(1 − λ) −−0→
avec O2 = O0 + OO
1 − λµ
−−−→ 1 − λ − µ + λµ −−→0
Si O 6= O0 , on a : O1 O2 = OO , et ainsi, O1 et O2 sont sur la
1 − λµ
même droite.

*) Si λµ = 1, on a :
−−→ −−→ −−→
h(O,λ) ◦ h(O0 ,µ) (A) = O + λOO0 + O0 A = A + (λ − 1)OO0 .

Lemme 3.4.14. — Soit f une application affine.


f (D) est une droite parallèle à la droite D pour toute droite D si et seulement
si f ∈ Dil(E).

Démonstration :
⇐= : Soit D = {A + λ− →v /λ ∈ K} la droite passant par A et de direction − →v.
→ −
− →

Si f = t−
u , alors f (D) = {A + λ v + u /λ ∈ K}, c’est la droite passant par
A+− →
u et de direction −→v . Elle est donc parallèle à D.
−→
Si f = h(O,µ) , alors f (D) = {O + µ(OA + λ− →v )/λ ∈ K}, c’est la droite passant
−→
par O + µOA et de direction − →v . Elle est donc parallèle à D.

=⇒ : Soit f une application affine telle que pour toute droite D, f (D) est une droite

parallèle à la droite D.
→→

Comme f (D) est la droite passant par f (A) et de direction f (− v ) alors, D et f (D)
→→

sont parallèles si et seulement si f (−
v ) et −

v sont proportionnels. Alors, on a le résultat
suivant :

→ →
− − −

pour tout v ∈ E , il existe λ(−

v)∈K f (→v ) = λ(−
tel que →
v )−

v.
A priori la constante de proportionnalité dépend du vecteur −

v.
Montrons que λ(−

v ) ne dépend pas de −

v.
i) Si {−

v ,−

w } est un système libre, on a :

− −
→ →→
− →→

f (→
v +−

w ) = λ(−

v +−

w )(−

v +−

w ) = f (−
v ) + f (−
w ) = λ(−

v )−

v + λ(−

w )−

w
97

Et ainsi,λ(−

v ) = λ(− →v +−

w ) = λ(→

w ).
ii) Si −

v = α−
→w , on a :
− −
→ →→

f (→
v ) = λ(−

v )−

v = α f (−
w ) = αλ(−

w )−

w = λ(−

w )−

v

λ(−
Et ainsi, →
v ) = λ(−→
w ).


Donc, f = λId−→E
.

Les involutions 3.4.15. — Une involution est une transformation affine f


telle que f ◦ f = IdE .

Lemme 3.4.16. —
Les involutions ont toujours au moins un point fixe.

Démonstration : Si M est un point quelconque, l’isobarycentre de M et f (M )


(i.e. le milieu de [M f (M )]) est invariant par f (on suppose que carK 6= 2).

Lemme 3.4.17. — Une involution est une symétrie.

Démonstration :


Soit O un point fixe par f et prenons O comme origine, alors f s’identifie à f qui

est une involution vectorielle. Or, on sait que les involutions vectorielles admettent deux

− →
− →

valeurs propres −1 et 1. Soit F = Ker( f − id) l’ensemble des points fixes de f et

− →
− →
− →

G = Ker( f + id) ; alors f n’est autre que la symétrie par rapport à F de direction


G.


Soit F le sous-espace affine passant par O et de direction F (F = {O + − →
v /−→v ∈

− →

F }) ; alors f est la symétrie par rapport à F parallèlement à G .
−−→ → − → → −
− →
Explicitement, on décompose OM = − u +→ v avec −
→ u ∈ F et − v ∈ G ; alors f (M )
−−−−−→ → −
est défini par : Of (M ) = − u −→ v.

− →

On retrouve les notions classiques de symétrie par rapport à un point (i.e. F = { 0 }),

à une droite, à un plan, etc .....

Exemple 3.4.18. — Soit le plan affine réel R2 et soit l’involution affine


f (x, y) = (−y + 1, −x + 1).


On a F = {(x, y)/x + y − 1 = 0} et G =< (1, 1) >, donc f est la symétrie par


rapport à la droite F parallélément à la droite G .
98

EXERCICES SUR LE CHAPITRE 3

Exercice 3.1. —
i) Soient A, B, C, D quatre points d’un espace affine, I et J les milieux respectifs
−→
de [AB] et de [CD]. Calculer, en fonction de IJ, les vecteurs :


→ −→ −−→ −−→ −−→ −→ −→ −→ −→
v = AC + AD + BC + BD et →

w = JA + JB + IC + ID

ii) Montrer que les quatre propriétés suivantes sont équivalentes pour quatre
points d’un espace affine E :
−→ −−→
i) AC = BD
−−→ −−→
ii) AB = CD
−−→ −→ −−→
iii) AB + AC = AD
iv) Les milieux de [AD] et [BC] coı̈ncident.

Exercice 3.2. —
Soit f une application affine d’un espace E dans lui-même. Montrer que

− −−−−→
l’application g : E −→ E définie par : g(A) = Af (A) est une application
affine. A quelle condition g est-elle bijective ?

Exercice 3.3. — Soit E un espace affine réel.


Si A, B ∈ E, on appelle segment

−−→ −−→ − →
[A, B] = {M ∈ E/aM A + (1 − a)M B = 0 ; a ∈ [0, 1]}

Une partie de E est dite convexe si elle contient tous les points d’un segment
[A, B] dès qu’elle contient les points A et B.
i) Montrer que l’intersection d’une famille de parties convexes est une partie
convexe.
En déduire qu’il existe une plus petite partie convexe contenant une partie P
d’un espace affine E (on l’appelle l’enveloppe convexe de P ).
ii) Montrer que l’enveloppe convexe de P est l’ensemble des barycentres de
toute famille finie de points de P affectés de masses convenables.
99

Exercice 3.4. — Soit E un espace affine et soient D1 et D2 deux droites


affines de E. Pour tout λ ∈ K on pose : Eλ = {λx + (1 − λ)y/x ∈ D1 , y ∈ D2 }.
Montrer que Eλ est un sous-espace affine de E et déterminer sa dimension.

Exercice 3.5. — Théorème de Menelaüs*. —


Soient A, B et C trois points non alignés dans un plan affine P.
Soit X un point de (BC), différent de B et C,
soit Y un point de (AC), différent de A et C,
soit Z un point de (AB), différent de A et B.
XB Y C ZA
Montrer que X, Y, Z sont alignés si et seulement si : . . =1
XC Y A ZB
Exercice 3.6. — Théorème de Céva*. —
Soient A, B et C trois points non alignés dans un plan affine P.
Soit X un point de (BC), différent de B et C,
soit Y un point de (AC), différent de A et C,
soit Z un point de (AB), différent de A et B.
Montrer que les droites (AX), (BY ) et (CZ) sont parallèles ou concourantes
XB Y C ZA
si et seulement si : . . = −1
XC Y A ZB
Exercice 3.7. — Théorème de Pappus*. —
Soient deux droites sécantes D et D0 . Soient A, B, C (resp. A0 , B 0 , C 0 ) trois
points distincts de D (resp. D0 ) tels que (AB 0 )//(A0 B) et (BC 0 )//(B 0 C).
Montrer que (AC 0 )//(A0 C).

* Ménélaüs d’Alexandrie (1er siècle), on sait peu de chose sur sa vie. Etudiant puis membre de

l’Université d’Alexandrie avant de devenir astronome à Rome. Les seuls travaux arrivés jusqu’à

nous sont ceux conservés par les arabes.


* Ceva Giovanni (Milan 1648- Mantoue 1734). Ingénieur et mathématicien italien. Etudiant de

l’Université de Pise, il est resté célèbre pour la démonstration du théorème qui porte son nom.
* Pappus d’Alexandrie (IVème siècle après J.C.). Le dernier grand géomètre grec de l’époque. Il est le

premier à réfléchir sur la méthode analytique de résolution d’un problème. L’oeuvre de Pappus est

une synthèse de la géométrie de l’antiquité. Il faudra attendre plus de mille ans pour en améliorer

les résultats.
100

Exercice 3.8. — Théorème de Desargues*. —


Soient (ABC) et (A0 B 0 C 0 ) deux triangles distincts dans un espace affine E.
Montrer que :
i) (AB)//(A0 B 0 ), (BC)//(B 0 C 0 ) et (AC)//(A0 C 0 ) =⇒ les droites (AA0 ), (BB 0 )
et (CC 0 ) sont parallèles ou concourantes.
ii) (AB)//(A0 B 0 ), (BC)//(B 0 C 0 ) et les droites (AA0 ), (BB 0 ) et (CC 0 ) sont
parallèles ou concourantes =⇒ (AC)//(A0 C 0 ).

Exercice 3.9. — Théorème de division harmonique. — On suppose


carK 6= 2.
Soient A, B et C trois points distincts d’une même droite dans un plan affine
P avec A 6= B et B 6= C.
Montrer que si C n’est pas le milieu de [AB], il existe un point T ∈ (AB) tel
AC BT
que : . = −1, i.e. [A, B, C, T ] = −1.
BC AT
Le point T s’appelle le conjugué harmonique de C par rapport à A et B.

Exercice 3.10. — 1er théorème de Thalès*. —


Soient A, B et A0 , B 0 quatre points distincts dans un plan affine P tels que
(AB) ∩ (A0 B 0 ) = {O} et O soit différent de A et A0 ,
Montrer que les droites (AA0 ) et (BB 0 ) sont parallèles si et seulement si :

OB OB 0
=
OA OA0

* Desargues Gérard (Lyon 1591- Lyon 1661). Architecte militaire, il vient à Paris en 1626 où il

donne des cours pour exposer une approche nouvelle de la géométrie. Il n’a été suivi qu’à partir

du XIXème siècle.
* Thalès de Milet (625 avant J.C.- 547 avant J.V.). Très riche commerçant et grand voyageur.

De retour à Milet, il acquiert une grande réputation d’homme d’Etat, d’homme d’affaires, de

philosophe, de mathématicien et d’astronome. Il mesure la hauteur des pyramide grâce à leur

ombre portée, découpe l’année en 365 jours et prédit quelques éclipses de soleil. Philosophiquement,

il affirme que tout découle de l’eau. Personne ne peut affirmer l’authenticité des découvertes

attribuées à Thalès.
101

Exercice 3.11. — 2ème théorème de Thalès. —


Soient P, P 0 et P 00 trois plans parallèles et distincts d’un espace affine E, soit
(Di ) une famille de droites coupant les plans.
Montrer que les points d’intersection Mi = Di ∩ P, Mi0 = Di ∩ P 0 et
M 00 Mi
Mi00 = Di ∩ P 00 vérifient i0 indépendant de i.
M i Mi
Exercice 3.12. —
Si G est un sous-groupe fini de GA(E), montrer qu’il existe O ∈ E tel que
−→
G ⊂ GL(Eo ).

Exercice 3.13. —
Soient E un espace affine, O, A1 , A2 ∈ E et k1 , k2 deux constantes. Montrer que
la transformation f : M −→ M 0 où :

−−−→0 −−−→ −−−→


OM = k1 .A1 M + k2 .A2 M

est soit une homothétie soit une translation.

Exercice 3.14. —
i) Déterminer le centre du groupe GA(E).
ii) Montrer que les symétries engendrent le groupe affine.
iii) Montrer que D(GA(E)) = GA(E).

Exercice 3.15. —
Soient H1 et H2 deux hyperplans d’un espace affine E et →

s un vecteur donné.
Déterminer l’ensemble des milieux des segments [M1 M2 ] tels que M1 ∈ H1 ,
−−−−→
M2 ∈ H2 et M1 M2 colinéaire à −

s.

Exercice 3.16. —
i) Montrer que l’isobarycentre des sommets d’un quadrilatère du plan est
l’intersection des droites joignant les milieux des côtés opposés.
ii) Montrer que l’isobarycentre des sommets d’un tétraèdre est l’intersection
des droites joignant les milieux des arêtes opposées.
102

Exercice 3.17. —
On donne trois points A, B, C et des scalaires a1 , b1 , c1 , a2 , b2 , c2 tels que
(a1 + b1 + c1 )(a2 + b2 + c2 ) 6= 0. On désigne par G1 le barycentre de (A, a1 ),
(B, b1 ) et (C, c1 ) et par G2 celui de (A, a2 ), (B, b2 ) et (C, c2 ). Soit λ un scalaire
donné et soit G le barycentre de (A, a1 + λa2 ), (B, b1 + λb2 ) et (C, c1 + λc2 ).
Montrer que G, G1 et G2 sont alignés. G est-il bien défini pour tout λ ?

Exercice 3.18. — On donne un triangle OAB et a ∈]0, 1/2[. On considère les


−−→ −−→ −→ −−→ −−→
points Bi tels que ABi = ai AB (1 ≤ i ≤ n). On pose OS = aOBi +....+an OBn .
Montrer que S est intérieur au triangle OAB.

Exercice 3.19. — (Généralisation du théorème de Menelaüs).


On donne m points Ai (1 ≤ i ≤ m, 3 ≤ m) dans un espace affine. On définit
Bi par :
−−−→ −−−−→
Bi Ai = λi Bi Ai+1 ; λi 6= 0 (Am+1 = A1 )

i) Montrer que s’il existe un hyperplan H contenant tous les Bi et aucun Ai ,


Q
alors λi = 1.
ii) Etudier la réciproque.

Exercice 3.20. —
Dans un plan affine on donne un triangle ABC et trois points P, Q, R sur les
droites (BC), (AC) et (AB) respectivement, distincts des sommets. Montrer
que les droites (AP ), (BQ) et (CR) sont concourantes si et seulement si

P B QC RA
. . = −1
P C QA RB

Exercice 3.21. —
Soient O, A et B trois points non alignés dans un espace affine E. Soit C un
point de (OA), différent de O et A, et soit D un point de (OB), différent de
O et B. On trace les droites D1 et D2 parallèles à (OB) par A et C, puis
les droites D3 et D4 parallèles à (OA) par B et D. On note enfin E, F et G
respectivement les intersections de D1 et D3 , D2 et D3 , et D1 et D4 .
103

1) Faire des figures


2) Montrer que les droites (OE), (DF ) et (CG) sont toujours concourantes ou
parallèles.
3) Montrer que les droites (OE), (DF ) et (CG) sont parallèles si et seulement
si l’intersection H de D2 et D4 est sur la droite (AB).

Exercice 3.22. —
Soient H1 et H2 deux hyperplans d’un espace affine E, définis dans une carte
n
X n
X
affine par les équations ai xi = a et bi xi = b respectivement. Montrer
i=1 i=1
que H1 et H2 sont parallèles si et seulement si les deux vecteurs (a1 , ..., an ) et
(b1 , ..., bn ) sont proportionnels.

Exercice 3.23. —
Soit E un plan affine réel ; on appelle quadrilatère complet la figure
géométrique constituée par quatre droites deux à deux sécantes, appelés côtés.
On suppose de plus que leurs points d’intersection, appelés sommets, sont
deux à deux distincts. Outre les quatre côtés, les sommets déterminent trois
autres droites appelées diagonales.
i) Faire une figure.
ii) Montrer que les trois milieux des sommets des trois diagonales sont alignés.

Exercice 3.24. —
Soit E un plan affine réel et soit ABC un triangle du plan ; on mène par A la
parallèle à (BC) ; on considère A0 sur cette droite et soit A00 son symétrique
par rapport à A, on mène par B la parallèle à (AC) ; on considère B 0 sur cette
droite et soit B 00 son symétrique par rapport à B et on mène par C la parallèle
à (AB) ; on considère C 0 sur cette droite et soit C 00 son symétrique par rapport
à A.
i) faire une figure.
ii) Montrer que A0 , B 0 , C 0 sont alignés si et seulement si A00 , B 00 , C 00 sont alignés
104

Exercice 3.25. —
Soit E un espace affine réel muni d’un repère (O, I, J, K). Un point M ∈ E est
repéré par ses coordonnées, notées (x, y, z). On considère l’application affine
f , qui à tout point M de coordonnées (x, y, z), on associe le point M 0 de
coordonnées (− 32 x − 12 y − z + 4, − 12 x − 32 y − z + 4, 32 x + 32 y + 2z − 4).
i) Montrer que f ◦ f = id.
ii) soient les points A(−4, 4, 4), B(4, −4, 4) et C(4, 4, −4)
a) Soit Ω l’isobarycentre des points O, A, B, C. Donner les coordonnées de Ω.
b) vérifier que l’ensemble {O, A, B, C} est invariant par f et en déduire que Ω
est invariant par f .
iii) Soient M, N, P les points définis par :

−−→ −→ −−→ −→ −−→ −−→


OM = 4OI, ON = 4OJ et OP = 4OK

a) Vérifier que M, N, P sont les milieux respectivement de [BC], [AC] et [AB].


Montrer que Ω l’isobarycentre des points {O, M, N, P }.
b) On désigne par M 0 , N 0 , P 0 les symétriques de M, N, P par rapport à Ω.
Montrer que M 0 , N 0 , P 0 sont les milieux respectivement de [OA],[OB] et [OC].
c) déduire des questions précédentes (sans calcul) les images par f des points
M, N, P, M 0 , N 0 , P 0 .

− →

iv) On note f l’endomorphisme de E associé à f .
−−→ −−→ −→ →

a) Démontrer que les vecteurs ΩM , ΩN et ΩP forment une base de E .

− →

b) Trouver l’image de cette base par f . En déduire la nature de f .
c) Préciser la nature de f .

Exercice 3.26. —
A) On considère (n + 1) points A0 , ..., An d’un espace affine E de dimension n,
formant un repère affine.
1) Soient B0 , ...., Bn des points queconques de E. Montrer qu’il existe une et
une seule application affine f de E dans lui-même telle que f (Ai ) = Bi pour
tout i ∈ {0, .., n}.
105

2) En déduire qu’il existe une et une seule application affine g de E dans lui-
même telle que g(Ai ) = Ai+1 pour tout i ∈ {0, .., n−1} et g(An ) = A0 . Montrer
que g est une bijection, et que g n+1 est l’identité.
3) Ecrire g sous forme matricielle dans les coordonnées associées au repère.
Montrer que g admet au plus un point fixe. Préciser la condition d’existence de
ce point fixe. Peut-on donner une interprétation géométrique de ce point fixe ?
B) 1) Soient A, B et C trois points distincts sur une droite D. Montrer qu’il
y a au plus une application affine f de D dans elle-même telle que f (A) = B,
f (B) = C et f (C) = A. Vérifier que f 3 est l’identité. Ecrire f sous forme
matricielle dans des coordonnées. A quelles conditions f existe-t-elle ? Admet-
elle un point fixe ? et si oui lequel ? Dans le cas où K = C, caractériser
géométriquement la figure formée par A, B et C.
2) Soient A, B, C et D quatre points distincts dans un plan affine P avec A,
B, C non alignés. Montrer qu’il y a au plus une application affine g de P dans
elle-même telle que g(A) = B, g(B) = C, g(C) = D et g(D) = A. Vérifier
que g 4 est l’identité. Ecrire g sous forme matricielle dans des coordonnées. A
quelles conditions g existe-t-elle ? Admet-elle un point fixe ? et si oui lequel ?
Dans le cas où K = R, caractériser géométriquement la figure formée par A,
B, C et D.

Exercice 3.27. — Soit


ax + by + c = 0
(
a0 x + b0 y + c0 = 0
a00 x + b00 y + c00 = 0

les trois équations de trois droites dans K2 . Montrer que ces droites sont
parallèles ou concourantes si et seulement si
 
a b c
det a0
 b0 c0  = 0
a00 b00 c00

Donner une condition nécessaire et suffisante pour qu’elles soient parallèles


(resp. concourantes).
106

Application : Soient O, A et B trois points non alignés dans un espace affine


A. Soit C un point de (OA), différent de O et A, soit D un point de (OB),
différent de O et B. On trace les droites D1 et D2 parallèles à (OB) par A et
C, puis les droites D3 et D4 parallèles à (OA) par B et D. On note enfin E, F
et G respectivement les intersections de D1 et D3 , D2 et D3 , et D1 et D4 .
a) Montrer que les droites (OE), (DF ) et (CG) sont parallèles ou concourantes.
b) Montrer que les droites (OE), (DF ) et (CG) sont parallèles si et seulement
si H ∈ D2 ∩ D4 ∩ (AB).

Exercice 3.28. —
Soient quatre points A, B, C, D sur une droite affine D.
a) Etudier ce qui se passe pour le birapport si on permute deux points en
laissant fixes les deux autres.
b) Trouver les quatre permutations des quatre points qui ne changent pas le
birapport.
c) En déduire que, à partir d’un birapport [A, B, C, D] = λ, en appliquant les
24 permutations des quatre points, on obtient seulement 6 valeurs que l’on
détaillera.
d) Montrer que ces 6 valeurs sont distinctes sauf dans un cas que l’on précisera.

Exercice 3.29. —
Soit ABC un triangle. Soient X un point de (BC), Y un point de (CA) et Z
un point de (AB). Soient les homothéties :

XB YC ZA
f1 = H(X, ) ; f2 = H(Y, ) et f3 = H(Z, )
XC YA ZB

a) Montrer que f1 (C) = B, f2 (A) = C et f3 (B) = A.


b) En déduire que f = f1 ◦ f2 ◦ f3 admet un point fixe. Montrer que f est une
homothétie.

Exercice 3.30. —
a) Déterminer l’équation du plan de l’espace affine E qui est parallèle à la droite
107

d’équation :
−x + 1 y+1 z
= =
2 3 4
b) Déterminer l’équation du plan de R3 qui passe par le point A = (2, 3, −4).

Exercice 3.31. —
Soit un tétraèdre A, B, C, D dans R3 . On construit les points A0 , B 0 , C 0 , D0
définis par :
−−→ −→ −−→0 −→ −−→ −−→0
AB + AC = AD ; AC + AD = AB
−−→ −−→ −−→0 −−→ −→ −−→ −−→0
AD + AB = AC ; AB + AC + AD = AA

Montrer que les droites (AA0 ), (BB 0 ), (CC 0 ) et (DD0 ) sont concourantes.

Exercice 3.32. —
Soit P0 un plan affine d’un espace affine. Soit ABC un triangle de P0 . On
note A0 , B 0 et C 0 les milieux respectifs des [BC], [AC] et [AB]. Soit P un plan
parallèle à P0 et O un point hors de P et de P0 . Les droites (OA), (OB) et
(OC) coupent P en A00 , B 00 et C 00 respectivement.
Montrer que (A0 A00 ), (B 0 B 00 ) et (C 0 C 00 ) sont concourantes ou parallèles.

Exercice 3.33. —
Soit un simplexe A0 , A1 , ..., An dans un espace affine de dimension n.
Pour tout i ∈ {0, ..., n}, on note Hi l’hyperplan engendré par les points Aj
(j 6= i).
Soit D une droite affine rencontrant Hi en Bi , et on note Ci le milieu de [Ai Bi ].
Montrer que les points Ci sont dans le même hyperplan.
108

DEVOIR SUR LE CHAPITRE 3

Problème 3.1. —
A) On considère l’espace vectoriel standard K n+1 de dimension n + 1 sur un
corps commutatif K. On note x = (x0 , ..., xn ) les vecteurs de K n+1 . On pose
H = {x = (x0 , ..., xn ) ∈ K n+1 /x0 = 1}.
i) Soit G = {f ∈ S(K n+1 )/f (H) = H}. Montrer que G est un sous-groupe de
GL(n + 1, K) (S(K n+1 ) l’ensemble des bijections de K n+1 ).
ii) Montrer que la restriction de tout élément de G à H est un élément de
GA(H).
iii) On note ϕ : G −→ GA(H) l’application qui à tout élément f de G associe
sa restriction g à H. Montrer que ϕ est un isomorphisme de groupes.
B) On considère un espace affine E, d’espace vectoriel E, de dimension n sur
un corps commutatif K. On pose F = E ∪ (E × K ∗ ).
i) On définit sur F la loi suivante :
 a + b si a, b ∈ E
 (A + αb) + b si a = (A, α) ∈ E × K ∗ et b ∈ E



−−→
a + b = αBA si a = (A, α), b = (B, −α) ∈ E × K ∗
α β ∗
 ( α+β A + α+β B, α + β) si a = (A, α), b = (B, −α) ∈ E × K



et α + β 6= 0
Montrer que (F, +) est un groupe abélien.
ii) On fait opérer K sur F par :

 λa si a ∈ E
λ.a = 0 si λ = 0 et a = (A, α) ∈ E × K ∗
(A, λα) si a = (A, α) ∈ E × K ∗ et λ 6= 0

Montrer que F est un espace vectoriel sur K.


iii) Soit {A0 , ..., An } un repère affine de E.
−−−→ −−−→
Montrer que B = {(A0 , 1), A0 A1 , ..., A0 An } est une base de F .
En déduire la dimension de F .
iv) Montrer que {(A0 , 1), ..., (An , 1)} est un autre base de F .
v) On note y = (y0 , ..., yn ) un vecteur de F dans la base B.
a) Montrer que E est l’hyperplan vectoriel défini par y0 = 0.
b) Montrer que l’application A −→ (A, 1) est une bijection affine de E sur
109

l’hyperplan affine H = {y ∈ F/y0 = 1}.


vi) Soient (Bi , λi ) des points de E × K ∗ , 1 ≤ i ≤ m.
a) Si la somme des λi est différente de 0, montrer que l’intersection de H avec
la droite vectorielle engendrée par la somme des (Bi , λi ) dans F est exactement
le barycentre des Bi affectés des poids λi .
b) Que se passe-t-il si la somme des λi est égale à 0 ?
vii) Soit f une transformation affine de E, dont la bijection linéaire associée
sera notée f dans GL(E). On définit l’application Lf de F dans lui-même par :


f (a) si a ∈ E
Lf (a) =
(f (A), α) si a = (A, α) ∈ E × K ∗

Montrer que Lf ∈ GL(F ) et que Lf (H) = H.


viii) Montrer que l’application f −→ Lf est un isomorphisme du groupe affine
GA(E) sur un sous-groupe G du groupe linéaire GL(E). Déterminer G.

Problème 3.2. —
Soient O, A et B trois points non alignés et D une droite dans un plan affine
P.
i) Montrer qu’il existe une et une seule transformation affine f de P telle que
f (O) = O, f (A) = A et f (B) = B. Ecrire f sous forme matricielle dans les
coordonnées associées au repère affine {O, A, B}.
ii) a) Montrer qu’il existe une et une seule transformation affine g1 de P telle
que g1 (O) = O, g1 (A) = B et g1 (B) = A. Ecrire g1 sous forme matricielle dans
les coordonnées associées au repère affine {O, A, B}.
b) Vérifier que g12 = g1 ◦ g1 = f .
c) Expliquer pourquoi le milieu I du segment [AB] est fixé par g1 . g1 a-t-elle
d’autres points fixes ?
d) Montrer que g1 laisse stable la droite (AB).
iii) On note g2 l’unique transformation affine de P telle que g2 (O) = A,
g2 (A) = O et g2 (B) = B et g3 l’unique transformation affine de P telle que
g3 (O) = B, g3 (A) = A et g3 (B) = O. On pose h = g1 ◦ g2 .
110

a) Vérifier que h = g3 ◦ g1 et que h2 = h ◦ h = g2 ◦ g1 .


b) Montrer que G = {f, g1 , g2 , g3 , h, h2 } est un groupe pour la composition des
applications. Montrer que G est isomorphe au groupe symétrique S3 (le groupe
des permutations d’un ensemble à trois éléments).
c) Ecrire les éléments de G sous forme matricielle dans les coordonnées associées
au repère affine {O, A, B}.
d) Déterminer les applications linéaires associées aux éléments de G.
e) Déterminer un point P fixé par tous les éléments de G.
f) Déterminer les points fixes de h et h2 .


Problème 3.3. — Soit E un espace affine attaché à l’espace vectoriel réel E
de dimension finie n. Soit f une forme bilinéaire symétrique non dégénérée sur


E.
i) Montrer que deux hyperplans de E non parallèles ont une intersection non
vide.
ii) Soient H1 , H2 et L trois hyperplans de E, 2 à 2 distincts. On pose
Hi = {M ∈ E/ϕi (M ) = 0} où ϕi est une forme affine de E (1 ≤ i ≤ 2).
a) Soit A ∈ L et A 6∈ H1 . On pose a = ϕ2 (A), b = −ϕ1 (A) et ϕ = aϕ1 + bϕ2 .
Montrer qu’il existe B ∈ E tel que ϕ(B) 6= 0. En déduire que H = {M ∈
E/ϕ(M ) = 0} est un hyperplan de E.
b) On suppose que H1 , H2 et L sont 2 à 2 parallèles. Montrer que L = H.
c) On suppose que H1 et H2 ne sont pas parallèles et que H1 ∩ H2 ⊂ L.
1) Montrer que H1 ∩ H2 ⊂ H.
2) Montrer que le sous-espace affine M engendré par H1 ∩ H2 et A est un
hyperplan de E.
3) Montrer que M ⊂ L ∩ H. En déduire que L = H.

Test : vrai ou faux ?


i) Un sous-espace affine est le noyau d’une application affine.
ii) L’intersection de deux hyperplans affines non parallèles est un sous-espace
affine dont la dimension est égale à celle de l’espace moins 2.
111

iii) L’espace affine engendré par deux droites est un plan affine.
iv) Un transformation affine transforme une droite en une droite.
v) Un transformation affine transforme une droite en une droite qui lui est
parallèle.
vi) L’ensemble des homothéties est un groupe.
vii) Le centre du groupe affine est trivial.
viii) Deux homothéties de même centre commutent.
ix) Un homothétie de centre O laisse invariant les droites qui passent par O.

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