Rappot biogaz Comores (1)
Rappot biogaz Comores (1)
Rappot biogaz Comores (1)
La28 NBHYHUMAIN
DEVELOPPEMENT VC DURABLE
- PNDHD -
--------------------
Union des Comores
------------------
UNITE NATIONALE DE COORDINATION DU
Ministère de la Production, PROGRAMME
de l’Environnement, de l’Énergie,
de l’Industrie et de l’Artisanat - UNCP -
---------------------- --------------------
Dons FIDA No. DSF-8003-KM et No. G-I-DSF-8003A-KM - Don No. SUPPL-GEF-MSP-016-KM
Version définitive
par
Souleymane DEMBÉLÉ
Courriel : soul972003@yahoo.fr
Septembre 2013
Résumé
En effet, les îles Comores sont confrontées à dépréciation qualitative et quantitative des de ces
ressources forestières suite aux besoins énergétiques. Le phénomène est beaucoup plus crucial sur
l’ile d’Anjouan ou on retrouve un nombre important de distillateurs d’ylang ylang. On évalue à
78% la demande énergétique nationale couverte par le bois qui entraine une déforestation de
l’ordre de 500 ha par an.
L’initiative de remplacer une partie de ces besoins par la gaz méthane est d’autant plus justifié
que les rejets organiques sont estimés en des milliers de tonnes par an dans la plupart des grandes
agglomérations.
Les avantages d’une technologie sont multiples pour la société comorienne : assainissement du
milieu, diminution de la pression sur les ressources forestières et conservation de la biodiversité,
contribution au mieux-être social et à l’essor économique.
L’étude s’est déroulée sur les trois îles et s’est surtout focalisée sur le cas de l’ile d’Anjouan où
des enquêtes spécifiques ont été menées auprès des distillateurs et exploitants (33 ménages).
Une vingtaine de structures nationaux ont été entretenus à l’aide de guides et des échanges avec
43 personnes issus de services techniques, ONGs, universitaires et personnes ressources.
A la lumière des résultats obtenus, on peut dire que la technologie est faisable à la fois sur le plan
économique, sociale et environnemental malgré quelques préalables si l’on veut développer la
technologie dans les centres urbains.
Si un tel projet venait à voir le jour dans l’archipel, on estime le crédit carbone échangeable à
environ UN MILLIARD QUATRE CENT SIX MILLIONS NEUF CENT SOIXANTE
SEPT MILLE SEPT CENT VINGT (1 406 967 720) euros. Encore que ce montant ne prend pas
en compte la totalité des ressources qui peuvent être transformées.
La technologie que nous proposons, notamment basé sur le digesteur de type chinois n’est pas
onéreux, simple d’utilisation et les matériaux qui entrent dans son installation peuvent être
approvisionné sur place.
La stratégie de mise en place de la technologie doit partir d’abord des Centres Ruraux de
Développement Économique (CRDE) déjà opérationnels, des distillateurs `regroupés autour des
alambics communs et des volontaires dans les villes.
Ces installations pilotes serviront non seulement à former les acteurs de la filière et à vulgariser la
technologie tout en capitalisant les connaissances sur le test d’autres types de déchets présents
(pulpe de coco, végétation aquatique : Crescent par exemple).
En conclusion, on peut dire que le PNDHD peut rendre opérationnel le projet dans sa logique de
développement humain durable pour la prise en compte des préoccupations sociales de mieux
être économique et sanitaire des populations. Ces expériences pilotes pourraient être mises en
œuvre pour une période d’un an.
2
SOMMAIRE
Résumé ............................................................................................................................................ 2
SOMMAIRE ................................................................................................................................... 3
Liste des tableaux ........................................................................................................................... 4
SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES ......................................................................... 5
Chapitre I. Contextualisation du problème ................................................................................. 6
1.1. Problématique de l’étude ........................................................................................................... 6
1.2. Objectifs de l’étude ................................................................................................................... 7
Chapitre II Cadre de référence ..................................................................................................... 9
2.1. Méthodologie utilisée ................................................................................................................ 9
2.2. Présentation des îles Comores ................................................................................................. 13
2.3. Présentation du PNDHD et composante FEM ........................................................................ 16
Chapitre III. Résultats et discussions ......................................................................................... 18
3.1. Adhésion des autorités nationales et municipales à un projet de développement de la
technologie ..................................................................................................................................... 18
3.2. Analyse du potentiel méthanogène des ressources organiques au niveau des trois îles ......... 19
3.2.2. Système de gestion actuelle des ordures .............................................................................. 20
3.2.3. Les ressources bio-méthanisables du système des latrines/eaux usées ................................ 27
Chapitre IV Schémas et options possibles pour le développement de la technologie du
biogaz par la méthanisation ........................................................................................................ 28
4.1. Schémas pour les centres urbains ............................................................................................ 28
4.2. Schémas pour les usages individuels (exploitants agricoles et ménages) ............................... 28
4.3. Schémas pour les distillateurs ................................................................................................. 28
4.4. Contraintes globales pour le développement de la technologie .............................................. 29
Chapitre V. Analyse coût avantage de la technologie ............................................................... 31
5.1. Coûts liés à la technologie sont : ............................................................................................ 31
5.2. Bilan énergétique et écologique du système ........................................................................... 31
CONCLUSIONS........................................................................................................................... 36
Bibliographie................................................................................................................................. 38
ANNEXES ..................................................................................................................................... 39
Annexe 1. Liste de personnes rencontrées ..................................................................................... 40
Annexe 2 : Liste de personnes présentes à la séance de restitution ............................................... 42
Annexe 3: Conseils pratiques à suivre lors de l’installation du système de biogaz ....................... 43
3
Liste des tableaux
Tableau 1: Quantité de déchets pour certaines principales villes .............................................. 6
Tableau 3: Quantité de déchets produits dans les principaux centres urbains ...................... 19
Tableau 13: Comparaison avec les couts énergétiques aux Comores ..................................... 32
4
SIGLES, ABREVIATIONS ET ACRONYMES
5
Chapitre I. Contextualisation du problème
En effet, l’Archipel des Comores est confronté depuis plusieurs années à des défis
environnementaux majeurs qui ont pour noms :
La déforestation pour des besoins de bois de chauffe, de bois d’œuvre et de cultures
vivrières. On estime le rythme de déboisement de l’ordre de 500 ha par an et les ligneux
couvrent environ 78% de la demande énergétique nationale (CCNUCC, 2013). Cette
dépendance est très accentuée dans l’île d’Anjouan où les distillateurs d’ylang ylang
consomment environ 19% de l’énergie avec l’utilisation du bois de chauffe et on y
dénombre près de 600 alambics sur le territoire.
La prolifération des ordures ménagères dans les campagnes et surtout dans les grandes
agglomérations (plus marqué sur l’île d’Anjouan).
Moroni 20,0 50
Mitsamiouli 2,4 6
Foumbouni 1,7 4,2
Mutsamudu 10,4 26
Domoni 5,0 12,5
Fomboni 6,4 16
Source : adapté de Mouafo et Hassani, 2009
Ceci a pour corolaire, des conséquences en termes de diminution des ressources forestières et de
la biodiversité terrestre et marine, de nuisances (mauvaises odeurs), de risques pour la santé
humaine, de réduction du potentiel agricole des terres.
6
La biodiversité est caractérisée par une richesse faunique et floristique d’importance à la fois
terrestre et aquatique. On y dénombre au moins 350 espèces de plantes et 24 espèces de reptiles,
98 espèces d’oiseaux, 17 espèces de mammifères, 1 200 espèces d’insectes (CCNU/CC, 2012).
La plupart de ces espèces sont menacées par l’exploitation anarchique et illicite de l’espace
forestier et la disparition des habitats naturels.
Les questions clés qui se posent alors dans un tel contexte sont de deux ordres :
- Comment réduire la pression surtout anthropique sur les ressources forestières afin de conserver
l’équilibre écosystémique du milieu ?
- Quelles sont les alternatives possibles permettant de réduire cette pression ?
L’une des hypothèses formulées par les gestionnaires du PNDHD a été sans doute :
La valorisation de la fraction fermentescible des déchets et ressources organiques du milieu
permettra de compenser les besoins énergétiques et réduira ainsi la pression sur les
ressources forestières.
C’est pourquoi dans les TDR proposés par l’étude, un certain nombre d’objectifs ont été énoncés
et qui sont détaillés dans la section, objectifs de l’étude.
Les technologies les plus appropriées et les différents types de digesteurs adaptés à
l'utilisation individuelle par les ménages et par les communautés (notamment les
distillateurs d'ilang ilang) ;
Les conditions et les modalités de collecte, de triage des déchets et leur transport aux
digesteurs collectifs ;
Les aspects économiques, les coûts d'investissements et les coûts récurrents dans la
perspective de l'adoption de cette technique pour l'avenir.
7
Ainsi le rapport qui relate les parties de l’étude est subdivisé en trois parties :
La première partie traite de la problématique particulière de la gestion des déchets aux Comores
étant entendu que c’est la gestion des déchets qui se situe dans la phase amont dans un processus
de développement de la filière bio méthanisation ;
La deuxième partie décrit à la fois la démarche scientifique que nous avons adoptée ainsi que le
déroulement de l’étude, la présentation du PNDHD ;
La troisième partie traite des résultats (faisabilité à la fois économique, environnementale, sociale
et technologique) ainsi que des schémas possibles et ;
8
Chapitre II Cadre de référence
La méthodologie de l’étude fait une description de notre approche à conduire cette mission en
s’appuyant sur les aspects suivants : l’échelle de l’étude, les outils utilisés, le déroulement sur le
terrain ainsi que l’analyse et le traitement des données.
a. Échelle de l’étude
En se référant aux TDR, l’étude s’étend sur tout le territoire des Comores, notamment les trois
îles (Grande Comores, Anjouan et Mohéli) mais se focalise surtout sur l’île d’Anjouan à cause de
la présence importante de distillateurs d’ylang ylang. Au niveau de chaque île, l’étude a concerné
les centres urbains et les communes rurales (ménages, exploitations agricoles et alambics).
Les principaux outils étaient des guides d’entretien (guides semi-dirigé) qui étaient adressés aux
autorités administratives et municipales, les services techniques, les personnes ressources, les
ONGs et associations tandis que les questionnaires étaient destinés à recueillir un certain nombre
d’informations précises auprès des ménages et des exploitants agricoles.
9
c. Déroulement de l’étude
La démarche globale de l’étude a consisté en une revue de littérature, à des rencontres pour
administrer les outils, visites de sites potentiels pouvant servir de test pour la technologie.
Tout au long de la phase terrain, il y eût des briefings et débriefings auprès des gestionnaires du
PNDHD (niveau national et régional).
Ainsi selon le a mission terrain s’est déroulé selon le chronogramme élaboré et le détail des
activités est récapitulé dans le tableau suivant :
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Tableau 2: Chronogramme du déroulement des activités
Iles Date Activités Commentaire
Lundi Ngazidja Explication de la mission et recherche
- AM : Visite de courtoisie à la Vice-présidence en charge du Ministère de la Production, de de leur adhésion à un éventuel
18 02 2013 l’Environnement, de l’Energie, de l’Industrie et de l’Artisanat : Directeur de cabinet du Vice-président programme de développement de la
(Mr Abdou Mogene) et Secrétaire Général Adjoint (Mr Halidi Cheick Omar El Hadj). technologie du biogaz
- AM : Séance de travail avec l’UNCP et finalisation du planning.
- AM : Rencontre avec le Docteur Mohamed Youssouf de la Direction de l’élevage.
- AP : Rencontre avec l’équipe de l’URAT (Grande Comore)
- AP : Échanges avec des personnes ressources : Mohamed Saïd Hassane (Enseignant chercheur à
l’Université des Comores et Dr Ahmed Ouledi Ahmed (Enseignant chercheur et président de
l’association « Ulanga »).
Mardi - A.M: Visites de sites : Mvouni et Mkazi Évaluation du potentiel méthanogène
Et rencontre avec certaines personnes ressources : Saïd Youssouf, Saïd Ismael et M’madi Soule des déchets (vérifier la disponibilité
19 02 2013 - AM: Visite de l’ancien aéroportuaire de Moroni «Dajileni» qui fût utilisé comme décharge temporaire des ordures, la présence de source
- AP: Visite du nouveau site en voie d’aménagement à «Itsoundzou» d’eau, l’état de la consommation en
- AP: Visite du marché «Volovolo» de Moroni bois, les besoins en biogaz et intrants)
Mercredi - A.M : Rencontre avec le Maire de Moroni : Fakridine Mahamoud Recherche documentaire, collecte de
- AM : Rencontre avec la Commissaire chargée de l’Environnent de la Grande Comore : Madame données et informations
20 02 2013 Chadhouliati Abdou Chakour
- AM : Échange avec Madame Fatouma Abdallah, personne ressource
- A.P : Rencontre avec le Maire de Foumbouni
- AP : Rencontre avec les responsables environnement du PNUD (Karim et Anlyat)
- AP : Rencontre avec le Responsable changement climatique : Monsieur Bachirou Ismael
Jeudi Arrivée à Anjouan : visites de sites
- AM : Rencontre avec Coordination URAT à Mutsamudu Les sites potentiels de décharge, les
21 02 2013 - AP : Visite d’une unité semi industrielle de production d’huiles essentielles et d’aromatiques à base de abattoirs, les marchés, les
basilic, d’une espèce d’Andropogon à Bambao Mtsanga. poissonneries, les rues, les
exploitations agricoles, les alambics
et les plages.
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- AP : Enquête de ménages à Nyoumakele (Sud de l’île)
- AP : rencontre avec les Maires des communes de Mremani. Mramani, Ongojou, Chaweni et Daejou.
- Visite guidée par Madame Karima Moussa, technicienne agricole au Centre Rural de Développement
Économique de Mremani.
Samedi 23 au - Rencontre avec les distillateurs de Daji,
- Rencontre de Sima (chef-lieu) à Boungoueni: Mohamed Abdourahamane
Vendredi 2/ - Gérant auberge Royal Mutsamudu
03/ 2013 - Rencontre avec le Commissaire à la Production (Anjouan): Mohamed Saïd Abdallah
- Secrétaire général Commissariat en charge de la Production : Dhoihari Toiliha
- Directeur technique ONG DAHARI : Steven Natel
- Directeur Régional de l’Environnement : Halidi Ahmed
- Amri Salim : Personne ressource (ex directeur de la maison des épices des Comores)
- Nahbane Saïd : président de la coopérative des pêcheurs de Mutsamudu
- Abderahamane Mohamed : trésorier adjoint de la coopérative
- Maire de Mutsamudu : Siti Echat Assadi
- Secrétaire général : Majid Mohamed Al Islam
- Président des distillateurs de Nyaboimro : Moumine Houmadi Sidy
- Abattoir de Mutsamudu : Sharaf Oussam
- Société Mamadaly et fils
Samedi 03 Ngazidja Collecte des données et informations
03 2013 Visite de la décharge contrôlée de Mitsamiouli Site de Mboudé : Décharge contrôlée financée par l’UE
Lundi - Rencontre coordination URAT de Mohéli
04/03/2012 - Échange avec M. Houmadi Houssen, Ing. d’Agriculture (personne ressource) et chef équipe URAT
Mohéli au 6/03/2013 Mohéli
- Maire de Wanani : Chamssidine Hamidi
- Directeur Régional de l’environnement : Saïd Abdourahamane
- Mohamed Midhiri : Conseiller au parc Marin
- Ismael Ahamada : Directeur Régional de la Production
- Cheick H. Moussa : Conseiller technique Commissariat de la production
- Secrétaire général : Kamaldine Hamada
- Ahamadi Halidi : Chef d’exploitation de la société MA-Mwe, personne ressource
- Chamssidine Ahamada : Président des distillateurs de l’Île
- Loufti Attoumane : Commissaire en charge de la Production
Grande Du 6/03 - Rencontre avec le chargé de suivi de l’UE
Comore au 7/03/2013 - Restitution des résultats provisoires
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2.2. Présentation des îles Comores
Les îles Comores s’étend sur une superficie d’environ 2 232 km² répartie inégalement sur quatre
îles volcaniques qui sont d’Est à l’Ouest : Anjouan (424 km²), Mohéli (290 km²) et Grande-
Comore (1 148 km²) et l’île de Mayotte (370 km²), sous administration française. L’archipel est
situé à l’entrée Nord du Canal de Mozambique, entre 11°20’ et 13°14’ de latitude Sud et 43°11’
et 45°19’ de longitude Est, entre Madagascar et la côte orientale de l’Afrique.
Les îles Comores occupent ainsi une position stratégique, au cœur de la principale route de
transport maritime de l’Océan Indien, le long de la côte Africaine. Cette route à haut risque de
pollution est entre autres, celle des pétroliers géants qui transportent le pétrole brut du Moyen
Orient vers l’Europe et l’Amérique.
Selon le dernier recensement (2004) la population est estimée à 646 400 habitants sur les trois
îles (31 200 à Mohéli, 363 200 à Grande Comores, 252 000 à Anjouan).
Sur le plan géomorphologique, les trois îles sont caractérisées par un relief contrasté. Ngazidja
(Grande Comores), la plus vaste et moins marquée par les phénomènes d’érosion est caractérisée
par l’émergence du puissant massif du Karthala flanqué au nord et au sud par deux appendices.
L’altitude croit dans le sens Nord-ouest à sud–ouest. Ndzouani (Anjouan), la seconde île par la
superficie présente un modelé disséqué et un relief très accidenté à crêtes aiguës et flancs abrupts
entaillés par des grands cirques. Mwali (Mohéli) possède un relief accidenté à crêtes aiguës qui
s’atténue vers l’est et vers le bas en plaines littorales.
Les Comores bénéficient d’un climat tropical humide sous influence océanique caractérisé par
deux grandes saisons : une saison chaude et humide (été austral) et une saison sèche et fraîche
(hiver austral). De grandes variations locales sont enregistrées en fonction du degré d’exposition
aux vents dominants et de l’altitude.
Le pays est successivement balayé par des alizés du Sud Est entraînant une saison relativement
plus sèche et fraîche de mai à octobre et par la mousson du Nord-Ouest, entraînant une saison des
pluies, chaude et humide de novembre à avril. La mousson revêt parfois un caractère cyclonique.
Les contrastes locaux sont importants et on note la présence de nombreux microclimats.
Concernant les ressources en eau, Il existe une grande diversité dans la pluviométrie au sein de
chaque île et entre les îles. Le pourcentage de la population ayant accès à l’eau potable est estimé
à 30% à Ngazidja, 15% à Ndzouani et 80% à Mwali.
Ngazidja possède des sols caractérisés par une grande perméabilité malgré une pluviosité
satisfaisante avec une moyenne annuelle variable entre 1500 mm et 5000 mm. Le réseau
hydrographique est inexistant car il n’existe aucun écoulement superficiel en raison de la porosité
des roches volcaniques. Exception faite des habitants de quelques agglomérations telles que :
Moroni, Ntsaweni, Foumbouni, Mitsoudjé, etc. qui bénéficient de systèmes d’adduction d’eau,
la majorité de la population dépend du système de collecte et de stockage de l’eau de pluie à
partir des toitures, dans des citernes.
13
Quelques sources existent également à l’intérieur de l’île. Elles sont situées dans les massifs de la
Grille (MBoudé, Suu, Hamwandzé, Mkudusi) et de Mbadjini (Dzitsoni, Sandani, Suni). Ces
exécutoires de nappes perchées en altitude fournissent une eau très douce et de potabilité
excellente. Dans l’ensemble les débits sont faibles. La source la plus importante à MBoudé, à
l’est de Maweni a un débit maximum de 28 l/s. Elle est présentement exploitée par la Société
YAKO pour la production d’eau minérale.
Des marais côtiers existent dans certains villages de l’île tels qu’Ikoni (au Sud de Moroni), à
Samba Madi (à l’Est de la plage de Shomoni) et à proximité de Bangwa Kuni (lac salé). Ces
écosystèmes abritent diverses espèces faunistiques très intéressantes du point de vue de la
biodiversité qui n’ont pas encore été étudiées.
Ndzouani est caractérisée par un réseau de cours d’eau plus ou moins permanents, prenant leurs
sources sur les hauts plateaux. De formation tertiaire, les sols de Ndzouani sont plus hétérogènes
et la perméabilité de ceux-ci est variable, ce qui a permis le développement des eaux de surface.
Ndzouani compte une quarantaine de rivières de type plus ou moins permanent. Les cours d’eau
les plus importants sont : Tratrenga, Mutsamudu, Jomani, Pomoni, Mrémani, Ajao. Leurs vallées
sont étroites et profondes (présence de gorges). Leurs alluvions sont importantes et constituent un
handicap aux infrastructures côtières. Celles déposées régulièrement par la rivière de Mutsamudu
diminuent le tirant d’eau du port international de Mutsamudu.
Des captages ont été effectués sur les plus importantes (Jejé, Galani, Jongwé, K’mba, Mtiti, Suni,
Patsi, Ha bungu, Tringoju), pour approvisionner les localités voisines en eau potable. La source
Dindri dans le cours supérieur du Tratrenga est une source thermale gazeuse très minéralisée.
La rivière Tratrenga qui prend sa source au mont Ntringi à 1595 m d’altitude est le cours d’eau le
plus long (12,4 km) et celui qui présente le débit le plus important (600 l/s). La rivière
Bueladongo au Sud de Domoni qui prend sa source à Papani à 950 m d’altitude est un cours
d’eau souterrain de type temporaire.
Il existe également dans l’île deux lacs de cratère d’eau douce : le lac Dzialandzé au Sud-est du
mont Ntringi d’une superficie de 50 000 m² et d’une profondeur supérieure à 300 m et le lac
Dziya Lautsunga au sud de Dindri dont la superficie est de 20 000 m² et la profondeur supérieure
à 200m. Leurs eaux sont bonnes grâce à la protection due à l’attraction touristique dont ils
bénéficient.
Mwali possède des sols meubles, souvent imperméables. D’une manière générale, le réseau
hydrographique est bien développé et permanent sauf sur la partie Est et sur le plateau de Djaïn
où il est temporaire. Les rivières partent presque toutes de quelques dizaines de mètres au-
dessous des lignes de crêtes situées à plus de 700m d’altitude et creusent des vallées profondes (3
à 400 m de dénivelé) orthogonales à l’arête axiale. Il existe à Mwali une vingtaine de cours d’eau
à écoulement permanent ou intermittent. Ils sont localisés sur la partie occidentale de l’île
notamment sur le versant sud (Wabushi, Shikoni, Wabueni, Mlembeni, Dewa, Nyombeni,
Mledjelé, Ndrondroni, Mihonkoni, Walla). Ceux à caractère intermittent sont situés sur la partie
orientale (Madji, Habomo, Itsamia, Ikoni, Mzé palé, Wangani). Les eaux sont généralement
bonnes et présentent une turbidité seulement en saison des pluies (kashkazi).
14
Le cours d’eau le plus important est celui de Mlembeni (longueur 7 km, débit 220 l/s). Son bassin
versant est le plus important de l’île, (superficie 6,8 km2 avec une pente moyenne de 14%) et est
couvert d’une forêt menacée par la coupe de bois et un pâturage incontrôlé. La rivière Nyombeni
jalonnée de cascades présente un potentiel touristique important.
L’adduction d’eau de Fomboni, avec l’appui récent du projet soutenu par l’AFVP (ONG) a
permis des prises d’Ajustement d’Eau Potable (AEP) sur plusieurs cours d’eau et de ramener à
80% le taux d’accès de la population à l’eau potable.
Il existe deux lacs à Mwali : le lac Dziani Bunduni avec ses 30 ha constitue la principale étendue
d’eau douce des Comores. Il est aussi l’unique patrimoine classé et reconnu d’importance
mondiale aux Comores. Le lac Dziani Mlabanda situé à proximité du village de Mlabanda dans le
Djando est un lac naturel délaissé. Ses eaux sont turbides.
Les aptitudes agricoles a mis en évidence trois principaux types de sols liés au type de pédogenèse.
On distingue ainsi :
1. Les sols ferralitiques présentant un intérêt agronomique limité suite au faible niveau de fertilité.
2. Les sols bruns, riches, mais à épaisseur limitée et porosité élevée. Ces sols sont caractérisés par la
présence d’argiles gonflantes et occasionnent, en saison sèche, de larges fentes de retrait. Ils sont
bien représentés à Anjouan et à Mohéli.
La diversité biologique marine est gravement menacée par les différentes pressions anthropiques
qui s’exercent à plusieurs niveaux. En effet, des habitats écologiquement importants comme les
récifs coralliens, les herbiers sous-marins, les mangroves et les plages constituent des
écosystèmes sensibles menacés par les eaux usées et des déchets solides.
La taille moyenne des ménages comoriens est de 6,3 personnes (RGPH, 2003).
15
2.3. Présentation du PNDHD et composante FEM
Le PNDHD est un programme financé par le FIDA pour les Comores. Ce programme a pour but
de soutenir les actions du gouvernement afin d'atténuer la pauvreté en encourageant une gestion
plus rationnelle des ressources naturelles et accroître ainsi la production agricole et halieutique,
l’amélioration du revenu des populations et la protection de l’environnement et des ressources
naturelles.
Le PNDHD est structuré en quatre composantes relatives: i) au renforcement des capacités des
parties prenantes, ii) à la protection de l’environnement, gestion durable des terroirs et des
écosystèmes marins, iii) à la sécurisation foncière et l’installation des jeunes agriculteurs, iv) à la
gestion durable des ressources marines. Un réaménagement des composantes et sous-
composantes ainsi qu’une réallocation de fonds par le FIDA ont été opérés suite à la RMP du
programme de juin 2011.
Aux activités financées par le FIDA, se sont ajoutées un volet financé par le FEM dont l’objectif
fondamental est de promouvoir une planification respectueuse de l'environnement au niveau des
communautés et, d'identifier et de mettre en œuvre ensuite des activités sur le terrain qui
n’affectent pas la "santé" des écosystèmes et la fourniture des "biens et services"
environnementaux. Ce volet FEM intégré aux activités du PNDHD comporte également quatre
composantes: i) Politique de l'environnement et planification environnementale; ii) Mise en
œuvre d'un plan de gestion intégrée des écosystèmes et identification d'aires protégées;
iii) Renforcement des capacités institutionnelles, éducation environnementale et sensibilisation
du public; et iv) Gestion du projet, suivi et évaluation (S&E) et diffusion de l'information.
À cette fin, l'on s'attachera principalement à aider les instances publiques à faciliter le dialogue
avec les dirigeants et responsables, à organiser à l'intention de ces derniers des visites des sites
pour lesquels des plans de gestion intégrée des écosystèmes ont été élaborés ou sont exécutés
ainsi qu'à réaliser une série d'études générales (concernant par exemple les "biens et services"
environnementaux ou la viabilité financière des systèmes d'aires protégées).
L'objectif de cette sous-composante est d'élaborer des plans communautaires de gestion pour des
écosystèmes côtiers spécifiques. Un plan de GIE sera élaboré pour six sites au maximum (deux
par île).
16
Le principal résultat de la composante Politiques et planification environnementales sera que la
mise en place de cadres améliorés de formulation des politiques et de planification visant à
appuyer une gestion durable des terres grâce à une approche axée sur la GIE conçue de manière à
régénérer/protéger la biodiversité dans les paysages de production aura été facilitée.
17
Chapitre III. Résultats et discussions
Les résultats obtenus au cours de notre étude ont été analysés en fonction des objectifs retenus
par les TDR.
Nous avons rencontré 20 structures nationales qui sont des autorités gouvernementales et
municipales sur les trois îles dont :
Les représentants de ces autorités étaient des commissaires, directeurs de cabinet, directeurs
nationaux et régionaux, secrétaires généraux, des maires et secrétaires généraux des mairies.
Ils ont tous manifesté leur intérêt de voir le développement de la technologie de production du
biogaz par le méthane à partir des rejets organiques.
La synthèse des informations recueillies lors des échanges avec eux sur les grandes lignes de la
technologie démontrent que tous sont conscients non seulement de la pressions sur les ressources
forestières notamment la déforestation pour les besoins en bois de chauffe qui constitue la
principale source énergétique surtout en milieu rural, mais aussi de l’insalubrité sans cesse
croissante des ordures domestiques dans les centres urbains, préjudiciables pour la santé humaine
sans oublier les nuisances (mauvaises odeurs).
A partir du moment qu’une technologie peut à la fois utiliser une partie de ces ordures (fraction
fermentescible) pour produire de l’énergie et contribuer à la réduction de la pression anthropique
sur les ressources forestières, cela ne peut être qu’encourager et soutenu. Ils ont tous estimé que
leur soutien pourra se manifester par la sensibilisation des tous les acteurs et population en
particulier, des conseils et de participation dans les activités si une telle initiative venait à voir le
jour.
Ces commentaires faits par les autorités concordent avec l’appréhension de l’impact de la
technologie notamment sur la réduction de la pression sur les ressources ligneuses, de réduction
du rejet de méthane et de contribution à la réduction du coût énergétique.
Evaluer l'intérêt des autorités nationales et des collectivités locales pour un projet de
développement de la production de biogaz à partir de tous les déchets produits par la
population.
18
3.2. Analyse du potentiel méthanogène des ressources organiques au niveau des trois îles
Il faut noter que les unités de transformation agro-alimentaires sont presque inexistantes. Les
études antérieures qui ont été menées sur les types et quantités de déchets indiquent qu’aux
Comores chaque personne produit environ 0.5 kg de déchets par jour (Hydroplan, 2003 ; Cissé,
2007 ; Mouafo et Hassane, 2009). En évaluant cette production par personne par le nombre de la
population on aboutit aux quantités produites pour les centres urbains importants.
Villes Populations Quantité produite journalièrement (T) Quantité produite annuellement (T)
Moroni 81 329 40,6 14 842,5
Mitsamiouli 4 811 2,4 876
Foumbouni 5 311 2,6 969,2
Mutsamudu 30 000 15 5 475
Domoni 10 073 5 1 838,3
Bougoueni 2 192 1,09 400
Fomboni 12 881 6,4 2350,7
Djoiezi 2 096 1,04 382,5
19
A partir de ces déchets on calculer le potentiel méthanogène par îles et pour l’ensemble qui
représente au moins 60% des ordures.
Tableau 5: Quantité des ordures ménagères bio-méthanisable par îles
Cependant l’enlèvement des ordures bien qu’assuré par deux entreprises (CBE et la société Mr.
Propre) n’est pas régulier et ceci se manifeste par la pullulation des ordures qui jonchent les bords
des plages, des rues en certains endroits et des caniveaux. En outre les dépôts de transit ne sont
pas aménagés, et ceci favorise également le déversement anarchique sur les lieux par les
populations.
Constats : pas de dépôts de transit aménagés, enlèvement irrégulier et décharge finale non
encore aménagée.
- Foumbouni :
Il existe un système de ramassage des ordures et une décharge finale. L’enlèvement est régulier et
les ménages payent 1 500 FC/mois à l’entreprise qui assure le ramassage.
Constat : Ceci dénote d’un engagement communautaire et d’une prise de conscience collective
pour l’assainissement de leur ville.
- Mitsamiouli :
Le problème est à peu près identique à celui de Moroni, le partenaire financier ici est l’UE pour la
décharge finale de MBOUDE appartenant exclusivement à la communauté urbaine de
Mitsamiouli. Les travaux d’aménagement sont pour l’instant suspendus en attendant le
financement du 9ème FED qui devra prendre en charge la poursuite des travaux.
Constats : déchets au bord des plages et dans la ville.
20
- Mutsamudu :
Ici les ordures ne bénéficient pour l’instant d’aucun système d’enlèvement. Un site avait été
identifié mais pour l’instant il n’ya pas d’évacuation de déchets sur les lieux.
Constats : envahissement des plages, des rues, caniveaux et fosses par les déchets. Le problème
d’insalubrité est plus prononcé à Mutsamudu que dans toutes les villes comoriennes car la
densité est très élevée et en plus il n’y a pas de tentatives de collecte, ni d’évacuation (difficulté
d’avoir un site comme décharge finale à cause du refus des communautés censées abriter ce
site). Les autorités en sont conscientes et sont entrain de chercher à solutionner le problème.
- Domoni :
Actuellement il n’existe pas de système de gestion des ordures. Il y a eu des tentatives antérieures
d’identification de site avec l’appui de la caisse de microcrédit « Sanduk » dans le cadre du PCD.
Constat : ici également les ordures jonchent la ville et les plages mais l’engagement
communautaire est manifeste pour la recherche de solutions afin de mieux gérer ces ordures
qui s’amoncellent de plus en plus.
- Bougoueni
Les ordures sont le plus souvent jetées à la plage et en ville et il n’existe pas pour l’instant de
système de ramassage bien que la diaspora de la ville à Mayotte œuvre à appuyer la mairie pour
instaurer un système de ramassage car elle a déjà obtenu un camion-benne qui devra être
acheminé bientôt vers la ville.
Constat identique comme pour la plupart des communes.
La particularité pour l’île d’Anjouan tient sur trois aspects: la densité de population plus élevée
(574,8h/km²) par rapport aux autres îles (123,3h/km² pour Mohéli et 258,2h/km² pour Ngazidja),
L’élevage plus important et la présence d’un nombre important de distillateurs d’ylang ylang.
Compte tenu de tous ces aspects, et pour rester dans la logique des TDR, nous avons effectué des
enquêtes spécifiques auprès des ménages et de certains exploitants agricoles. Nous nous sommes
basés sur les exploitants modèles déjà encadrés par le PNDHD dans ses zones d’intervention
notamment à Nyoumakélé et Sima.
Il s’agissait lors de ces enquêtes de vérifier leur potentiel de production en déchets méthanogènes,
qui doit se traduire par le nombre de personnes et d’animaux susceptibles de contribuer à
l’inoculum pour des digesteurs de type individuel ou familial.
21
Tableau 6: Enquêtes de ménages dans la zone de Nyumakélé (sud de l’île)
Numéros Noms et prénoms Village Occupation Animaux élevés Gestion actuelle Disponibilité à Nombre de
d’ordre agricole des ordures faire le tri et personnes
biogaz dans le
ménage
1 Seydina Houmadi Domoni Polyculture Aucun Déversés à la Oui 12
plage
2 Mohamed Saïd Domoni Polyculture -2 bœufs Plage et champs oui 10
- 4 chèvres occasionnelleme
- 250 volailles nt
3 Sodeonti Malide Senbenhou Polyculture Aucun Champs et dans oui 5
(centre) la nature
4 Mohamed Moussa Ongojou (sud) Idem - 6 bœufs Champs et idem 10
- 4 chèvres animaux
- 50 volailles
5 Hassane Hambali Mremani idem 2 bœufs dans la nature Idem 6
6 Nourdine Abdou Senbehou Idem Aucun Dans la nature Idem 4
7 Saïd Omar Moussa Komoni Idem - 2 bœufs Dans la nature et Idem 3
(zone de bas) - 4 chèvres champs
8 Djaïlou Abdallah Matsahi (zone Idem 3 chèvres Dans la nature Idem 3
de bas)
9 Mohamed Abass Dadza (zone Idem 1 bœuf Dans la nature Idem 4
de haut)
10 Moumirou Nyaboimro Idem - 2 bœufs Champs et dans idem 6
Saindou - 6 chèvres la nature
11 Mohamed Kassim Sadapouni Idem - 4 bœufs Champs et Idem 6
(zone sud) - 8 chèvres animaux
12 Abdoul Karim Shaweni (zone Idem - 2 bœufs Champs, Idem 9
Ousseni sud) - 14 moutons animaux et
-1 chèvre nature
13 Attoumane Tidrini (zone Idem - 2 bœufs Champs et dans Idem 7
Hamadi intermédiaire) - 3 chèvres la nature
14 Nafissatou Magnassime Idem - 2 bœufs Champs et nature Idem 4
Chamssidine (zone de haut) - 3 chèvres
15 Toiyani Hifadhini Hadda (zone idem - 1 bœuf Nature Idem 8
22
de haut) - 4 chèvres
16 Kassim Soulaïman Badrajadza Idem - 3 bœufs Champs et Idem 10
(zone de haut) - 8 chèvres animaux
- 4 volailles
17 Salima Hamza Daji Idem - 3 bœufs Animaux et Idem 8
- 2 chèvres nature
- 3 volailles
18 Halima Hassane Badrakouni Idem 3 bœufs Animaux et Idem 10
nature
19 Hadidja Souf Kiyo (zone Idem - 1 âne Nature Idem 4
sud) - 4 chèvres
- 10 volailles
20 Fatima Souleima Nkangani Idem - 4 bœufs Nature et champs Idem 5
(zone de haut) - 3 chèvres
- 8 volailles
21 Anfouza Chibaco Ongojou Idem - 2 bœufs Animaux et Idem 8
- 6 chèvres nature
- 7 volailles
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Communes : Mremani. Mramani, Ongojou, Chaweni et Dajeou.
Visite guidée par Madame Karima Moussa, technicienne agricole au Centre Rural de
Développement Economique de Mremani
Commune de Mremani
Informations recueillies :
Activités agricoles : zone rurale agricole avec comme spéculations : bananes, riz importé,
manioc, patates (infectées actuellement), Taro, igname, etc. Les champs sont généralement des
lopins de terre ne dépassant pas souvent 9 m². La commune compte 4 villages.
Le cheptel est constitué de bovins (2-3 en moyenne), des chèvres, des moutons et de la volaille.
Le nombre est relativement faible à cause du fait que l’approvisionnement et l’entretien sont
coûteux et très difficile à réaliser (raisons économiques). L’élevage contribue à l’alimentation
humaine en lait et viande.
La gestion actuelle des déchets est caractérisée par leur déversement dans la nature, où par leur
utilisation comme fumure organique dans les champs et il n’existe pas actuellement de système
de collecte pour le village de Mremani. La typologie des déchets se caractérise par la présence de
beaucoup de « peaux de bananes », des cartons, canettes de boissons, plastiques, restes d’aliments
etc., qui obstruent souvent les canaux ou drainés avec les eaux de pluie.
Il existe une certaine expérience dans la formation et la production du compost dans la zone.
Sur le plan social, il existe une mentalité positive pour s’engager dans le biogaz à condition que
les coûts de production ne soient pas élevés pour les exploitants et le Maire lui-même est
volontaire en cas de choix de pionniers dans sa commune. Pour le tri, le Maire pense que les gens
seraient disposés à faire le tri.
Les avantages d’un tel système de production énergétique seraient bénéfiques pour sa commune
et le pays à cause des effets sur la réduction de la déforestation car les gens commencent à se
rendre compte du manque de bois.
Les distillateurs sont au nombre de 12. Il y a un alambic commun financé par la maison des
épices du Comores et quelques alambics particuliers. Ils utilisent environ 3m³ de bois pour une
cuisson et en période de forte production, un distillateur peut faire 2 fois en moyenne dans la
semaine.
24
Craintes : ils ont essayé avant de faire de la distillation avec du gaz butane et cela s’est ressenti
sur l’odorat des essences. On peut cependant faire le test et voir ce que cela donnera en termes de
qualité odorante. La raison selon eux est la faible quantité de chaleur produite par les gaz pour
mieux distiller. Si le système de biogaz arrive à compenser cela, il n’y a pas de raisons qu’ils
(distillateurs n’acceptent pas la technologie).
Recommandations probables : utiliser des systèmes de distillations avec des alambics de grande
capacité.
Commune de Shaweni :
Principales cultures : manioc, ignames, maïs, patates, taro, arboricultures (fruits à pain, bananes,
papaye, citron, manguiers, avocatier, etc.) et des légumes.
L’élevage est le même type qu’à Mremani et ici certains possèdent des ânes. La moyenne varie
de 1-3 bœufs par exploitant et souvent le système d’emprunt est très développé.
La possibilité existe selon eux de faire du biogaz et les sites potentiels pour le faire sont
disponibles. Le tri est possible et les associations qui existent dans le village peuvent contribuer à
la sensibilisation des ménages. Les villages sont bien organisés et cela peut faciliter aussi le tri.
La Mairie peut soutenir un tel programme en appuyant la sensibilisation des populations, fournir
la main d’œuvre si cela est nécessaire. En outre les villages possèdent une certaine expérience
dans le compostage et la vulgarisation de la technique par les animateurs au nombre de 9.
Les champs sont des lopins de terre souvent hérités des parents.
Le coût de l’électricité est cher : 132 FC/KW issue d’une énergie thermique. Cela contribuera à
réduire le chômage, les besoins énergiques seront en partie comblés par le gaz méthane et des
retombées sur le développement économique de la localité.
Actuellement il n’existe pas de système de collecte de déchets et cela occasionne des nuisances
diverses (odeurs, mouches et risques pour la santé humaine).
25
Zone Presqu’île de Sima (Ouest)
Commune de Sima (la seule commune couverte par le PNDHD)
Enquête ménages : ces exploitants enquêtés possèdent en outre des champs écoles (sites de démonstration)
26
3.2.3. Les ressources bio-méthanisables du système des latrines/eaux usées
Il existe des toilettes avec chasse eau, des toilettes sans chasse eau, des latrines avec fosse
améliorées et pour la majorité des latrines de type traditionnel.
Type d'aisance
ile nd1 total
w.-c. avec chasse Latrine sans lieu d'aisance
Mode d'éclairage
Île électricité électricité électricité autres lampes nd total
petromax bougie
(réseau) (groupe) (solaire) à pétrole
Il existe un fort potentiel en déjections humaines des latrines mais les pesanteurs sociales
(paradigme religieux) font que la manipulation des déjections humaines pour produire du biogaz est
mal perçue dans la société comorienne.
La conception actuelle des latrines de sorte qu’elles ne sont presque pas vidangées est aussi un
problème. Entreprendre une initiative de récupération de ces déjections humaines nécessiterait un
redimensionnement de ces ouvrages pour stocker et évacuer les excrétas vers un digesteur.
La disponibilité des sources d’eau telles les cours sont faibles sauf sur l’île d’Anjouan où on
rencontre beaucoup de cours d’eau.
27
Chapitre IV : Schémas et options possibles pour le développement de la technologie du biogaz
par la méthanisation
En ce qui concerne l’usage individuel, il est relativement plus aisé de mettre en œuvre la
technologie à ce niveau. On peut prendre un noyau de volontaires de 10-15 personnes dans les villes
comme Moroni, Mutsamudu et Fomboni pour en faire des personnes test de démonstration de la
technologie.
Dans les campagnes, on peut prendre comme sites test les Centres Ruraux de Développement
Économique et former à la fois les exploitants modèles du PNDHD, et les élus locaux comme les
Maires à la technique de méthanisation en installant les bio-digesteurs d’une capacité de 10 m³.
Pour faire fonctionner un digesteur adapté à ces centres, il faut un approvisionnement en ressources
organiques de 40-50 kg de déchets (15% de bouse de vache, mélangé aux ordures ménagères
fermentescibles auxquels on peut ajouter quelques herbes végétaux nuisibles.
Les CRDE les mieux indiqués à notre avis sont de ceux de Mremani, de Boungoueni (Anjouan) et
celui de Simboussa à Ngazidja où les conditions d’installation sont réunies (espace, potentiel en
rejets accessibilité à l’eau et existantes d’infrastructures et de personnel facilement mobilisables). A
partir de ces centres de démonstrations, on peut entamer le second processus de vulgarisation
auprès des exploitants modèles d’abord et ensuite aux volontaires qui seront intéressés.
Cependant il faudra qu’il dispose des ressources organiques de base notamment 3- 4 bœufs ou un
équivalent en chèvres ou moutons (10 à 15) ou un nombre important de volailles (environ 50) pour
la fiente.
Les zones à cibler sont : sur l’île d’Anjouan, à Nyoumakelé, il y a deux associations de distillateurs
(Daji et Mramani) et sur l’île de Mohéli à Haguamoida, il ya une forte association de distillateurs.
Les déchets issus de la distillation d’ylang ylang peuvent être intégrés dans les ressources
organiques fermentescibles pour produire le biogaz. La plupart de ces distillateurs possède des
bœufs dont la bouse peut servir d’inoculum dans les digesteurs. Ils sont toujours près d’une source
d’eau pour la distillation, une condition déterminante dans l’installation du digesteur.
28
Certes ils (les distillateurs) ont exprimé des craintes par rapport à la technologie pour savoir si elle
peut répondre aux besoins énergétiques et aux coûts autant que le bois dans la distillation. C’est à
juste raison car des expériences avaient été faites avec le gaz butane et le pétrole et ils ont évoqué
des défaillances par rapport aux coûts du gaz plus cher que le bois et cela a influé sur la qualité de
l’huile extraite.
Ils sont conscients des conséquences de leurs activités sur la forêt et savent que le prix du bois
augmente d’année en année et les incommodations liées à la chaleur lors de la cuite.
Nous allons dans les sections suivantes, calculées les investissements d’installations pour chaque
type d’utilisateur.
Le développement de la technologie dans les centres urbains à l’état actuel de la réalité terrain
démontre qu’il est difficile de mettre en œuvre la technologie pour l’instant.
Les préalables en amont du processus édictés plus haut prennent généralement beaucoup de temps
et nécessite la sensibilisation et la formation au tri.
L’installation de digesteur ne pose pas de problème car cela est facile et ne prends pas assez de
temps pour implémenter la technologie. Par exemple, les digesteurs de type chinois très simples
d’utilisation et moins couteux présentent l’avantage d’être conçus en fonction du volume de déchets
fermentescibles disponibles.
Il existe d’autres technologies plus sophistiquées, plus couteux et nécessitant du personnel plus
qualifié pour son opérationnalisation (SMAT, SKY, BIOECO, etc,). De moins d’un millions de
francs comorien pour un digesteur de type chinois, on peut débourser jusqu'à 10 voire 15 millions
de FC pour les digesteurs Eco-gaz dans les pays développés. Aussi nous avons constaté que les
ordures domestiques sont le plus souvent appétées par les animaux en divagation en ville.
La solution à ce problème relève plus de la mise en place d’un système de collecte effectif des
déchets au niveau des ménages et encourager les éleveurs à utiliser plus le fourrage dans
l’alimentation des animaux avec des compléments vitaminiques et minéraux. Cette déviance
alimentaire des animaux à consommer toutes sortes de restes d’aliments même des restes de
produits carnassiers et dû le plus souvent à des avitaminoses bovines.
29
Le cas des déjections humaines avait déjà été évoqué, mais le fait d’aller avec un noyau de
volontaires déjà intéressés peut servir avoir un effet d’entrainement sur les personnes susceptibles et
contourner le paradigme social et religieux. L’installation de digesteur nécessite un minimum
d’espace dans l’arrière-cour pour le cas des usages individuels en milieu urbain. Beaucoup de
personnes ne disposent pas de cet espace.
L’installation individuelle se fera au cas par cas en tenant compte des critères suivants (latrines à
remodeler de sorte que les excrétas et les eaux de toilettes puissent être récupérées (stockage et
conduite vers le digesteur), l’espace requis est environ une distance de 2-3 m entre la maison et la
limite de la concession. Le problème d’espace ne se pose pas en campagne.
Les odeurs pour les digesteurs de grande capacité nécessite d’être installés plus loin des
concessions.
Le système de vidange par aspiration des latrines n’est possible que sous certaines conditions :
Il faut que les latrines soient de type améliorés et non le modèle de puits perdu qu’on
rencontre généralement aux Comores ;
Il faut qu’une station soit aménagé loin des concessions pour recevoir les excrétas des
animaux.
30
Chapitre V. Analyse coût avantage de la technologie
Les fientes de volaille et les excrétas de petits ruminants peuvent être mélangée périodiquement à
bouse de vache. A l’état actuel les rejets de ces deux catégories ne peuvent à eux seuls suffirent
pour faire fonctionner un digesteur. Ce sont plutôt des compléments aux inocula à introduire dans le
digesteur.
31
Valeur énergétique d’un m3 de biogaz
1 m3de biogaz correspond à :
- 3.6 kg de bois,
- 0.5 Kg de butane,
- 0.4 l d’essence,
- 1.5 kg de charbon de bois,
- 13 kg de bouse de vache (fraîche),
- 1, 25 kWh.
Par ailleurs, il a été prouvé expérimentalement qu’avec 1 m3 de biogaz l’on peut faire fonctionner
un réchaud à biogaz pendant 2 heures. Cette même quantité de 1m3 de gaz peut allumer deux
lampes à biogaz pendant 5 heures, disons de 18h à 23h.
a. Exemple, un distillateur qui fait de la distillation 1 fois par semaine combien il économise
au bout d’un an
Une distillation : 2 500 FCX 4 m³= 10 000 + transport (7 000 FC)= 17 000 FC ;
Pour un mois au rythme d’une fois par semaine : 68 000 FC ;
Pour l’année : 816 000 FC.
L’installation du digesteur coûte environ 559 000 FC.
Tableau 14: Calcul de l’amortissement pour les distillateurs
Investissement Amortissement (Année)
départ
1 2` 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
559 000 FC -491000 -423000 -355000 -287000 -219000 -151000 -83000 -15000 53000 121000 189000 257000
Le distillateur pourra amortir ses frais et commencer à faire des économies au bout de 9 mois
d’activités. Aussi si le rythme de distillation venait à dépasser une fois par semaine, il pourrait
rentabiliser ses investissements bien avant 9 mois.
Pour mémoire, 2 litres d’huiles essentielles « extra » sont vendues à 200 000 FC. Avec 6 litres, un
distillateur peut bien investir dans la technologie du biogaz.
32
b. Exemple d’un groupe de 10 familles qui consomment 200 kWh/ mois (10 kW par famille)
L’implantation d’un digesteur de 10 m³, peut-il amortir ses frais au bout de combien de temps ? Et
engranger des économies.
A supposer que cette famille consomme 200 Kw/mois, cela revient à payer 200 X 1400 FC 280 000
FC /mois, dans l’année ils payeront 3 360 000 FC.
Le digesteur de 10 m³ couvre largement leurs besoins car il produit environ 3 750 kWh/mois.
Ce groupe de familles peut non seulement consommer environ 18,75 kW par mois au lieu de 10 kW
et faire des économies substantielles brutes allant 3 000 000 FC.
Cependant elle peut prévoir des charges pour l’entretien et la réparation de 600 000 FC et investir
2 500 000 FC dans des dépenses d’intérêt.
Note (1) L’inventaire des GES montre que l’Union des Comores est un grand puits de carbone
avec une absorption évaluée à 6907, 317Gg de CO2 pour l’année 2000.
1 Gg = 106 kg, donc 6907,317Gg = 690731.104 kg = 6907310 Tonnes échangeable à 82 887 720
euros. Ceci est un exemple qui traduit les gains en terme de crédit carbone qui peuvent augmenter
avec le biogaz qui réduit non seulement l’émission de méthane et augmente le potentiel en puits
carbones.
- Le méthane du biogaz fournit du combustible pour la cuisson des aliments et, de plus, il évite aux
femmes d'avoir à se déplacer pour ramasser et porter de lourds fardeaux de bois en guise de
combustible. A l'inverse du bois de chauffage, le biogaz se consume sans produire de fumées, ce qui
évite aux femmes et aux enfants des gênes et des maladies respiratoires.
- Le digesteur en anaérobiose résout les problèmes sanitaires en absorbant les déchets humains aussi
bien qu'animaux, ce qui améliore l'hygiène domestique les conditions d'environnement en général.
- Finalement, la digestion en anaérobiose produit non seulement du biogaz mais également des
boues liquides et des lies organiques qui sont riches en éléments fertilisants, en minéraux et en
composés biologiquement actifs (aminoacides, des hormones de croissance, des sucres, des acides
humiques, des acides gras insaturés, des vitamines, de la cellulase et d'autres enzymes) qui
33
constituent d'excellents fertilisants organiques pour les cultures et des aliments pour les poissons en
pisciculture.
Dans un contexte d’arboriculture comme aux Comores, le biogaz peut être utilisé pour prolonger la
durée de conservation des fruits et des semences.
Les comparaisons effectuées dans certains pays développés notamment pour la communauté
urbaine de Montréal par des firmes (SNC-Lavallin et Solinov, 2006) démontrent que la bio
méthanisation a un coût de revient plus compétitif (107$/T) que le coût des enfouissements
sanitaires (LES) (150$/T) dans la gestion des déchets.
Un aspect important de la filière est l’impact sur le changement climatique car le méthane émis dans
l’atmosphère est un gaz à effet de serre au moins 10 fois plus nocif que le co2. La combustion du
méthane par la production du biogaz réduit cette émission de CH4 dans l’atmosphère et cela peut
faire l’objet de crédits carbone pour le pays. En plus l’élevage est le secteur le plus incriminé dans
l’émission de CH4 car les bouses de vache en émettent plus. Le fait de piéger le gaz contenu dans la
bouse de vaches contribue à réduire de façon conséquente son émission dans l’atmosphère pour peu
que l’élevage se fasse en mode stabulation comme c’est le cas déjà dans la majorité des
exploitations sur l’archipel.
Cette partie répond aux préoccupations soulevées dans la partie f des TDR.
Quant aux besoins en formation, ils peuvent être intégrés dans la réalisation de sites de
démonstration pilote. N’importe quel maçon expérimenté peut apprendre à construire un digesteur
de type chinois au bout de 2 heures.
La compréhension du processus peut se faire après 3 mois de fonctionnement pour tout bénéficiaire
notamment les fuites et pertes à corriger.
Quelques Informations de base permettant de capitaliser des gains en crédit carbone avec
l’utilisation de la bouse de vache :
Note (2) Le méthane produit par l’agriculture aux Comores représente environ 2498 tonnes par la
fermentation et la gestion du fumier.
Sur les 35 000 têtes recensées par le PNDHD dans la région de Nyoumakélé et Sima, si on arrive à gérer les
bouses de 10% de cet effectif (3500 têtes, on aura : 11 340 000 kg de bouse de vache = 11340 tonnes.
Un bœuf consomme en moyenne environ 7 kg de fourrage par jour qui produit de 4 kg de bouse de
vache. Ce qui correspond à 4 jours de production de bouse de vache.
16,7 kg de bouse de vache produit 1m³ de biogaz, donc 11 340 000 kg par la règle de 3 donnera 679 042
m³ de biogaz.
34
Ensuite on bénéficie d’une réduction de co2 en multipliant 11 340 000 kg X 10= 110 340 000 kg de co2
échangeable en crédit carbone soit 1 324 080 000 euros.
Ainsi la somme des notes (1) et (2) donnent pour les Comores :
(82 887 720 + 1 324 080 000) euros = 1 406 967 720 (UN MILLIARD QUATRE CENT SIX
MILLIONS NEUF CENT SOIXANTE SEPT MILLE SEPT CENT VINGT euros qui peuvent
servir à financer des projets.
Nota Bene : ce calcul est à titre illustratif de ce que le pays peut gagner en moins ou en plus ,
dépendant de son degré d’engagement dans l’utilisation d’une technologie propre comme stipulé
dans le cadre du protocole de Kyoto sur le Mécanisme de Développement propre et qui est aussi un
exemple d’adaptabilité à la vulnérabilité climatique dans le cadre de la lutte contre les effets du
changement climatiques (priorités de plusieurs organismes internationaux).
35
CONCLUSIONS
Il ressort en définitive de cette étude que les îles Comores, toutes proportions gardées possèdent un
potentiel pour le développement d’un projet sur la technologie de production du gaz méthane à
partir des rejets organiques.
Au plan de la faisabilité économique, elle est moins couteuse surtout pour le digesteur de
type chinois et les ménages peuvent espérer réaliser des économies par comparaison aux
coûts énergétiques actuelles.
Cependant il y a une différence d’approche selon que l’on abordera la question en milieu rural ou en
milieu urbain. Il est relativement facile d’expérimenter en milieu rural avec les Centres Ruraux de
Développement Économique. Dans les grandes villes, certains préalables sont à surmonter
notamment le tri au niveau des ménages, le ramassage régulier et le choix de décharge qui ne
soulève pas de conflits sociaux.
Il s’agira pour le PNDHD de rendre maintenant opérationnel le projet en catalysant les synergies
par une stratégie d’acteurs et d’échelle telles que les résultats de l’étude l’ont démontré.
36
Ce faisant, le PNDHD se situera toujours dans une logique de développement humain durable en
prenant en compte les préoccupations sociales de mieux être économiques en harmonie avec des
moyens de production qui préservent à la fois la santé humaine et la conservation des ressources
forestières et des écosystèmes sensibles (parcs marins, aires protégées) qui sont souvent menacées
par la coupe de bois.
Nous sommes convaincus que les gestionnaires du PNDHD se feront siens la théorie de
Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tous se transforme ». Le méthane existe déjà dans
la nature sous diverses formes, il s’agira de mobiliser celui contenu dans les rejets organiques
pour satisfaire les besoins des populations. Cela participe aussi de ‘l’intelligence humaine pour
aider la terre se rééquilibrer à l’aide de ses boucles de rétroactions sans nuire à l’existence
humaine.
37
Bibliographie
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PNDHD, 2011. Planification environnementale intégrée et gestion durable des terres dans les
écosystèmes côtiers des Comores (Programme FEM)-revue à mi-parcours. 69 p.
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ANNEXES
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Annexe 1. Liste de personnes rencontrées
No Noms Fonction
1 Ali Mohamed Nobataine Coordinateur National PNDHD
2 Anlaouiddine Abou Houmadi Responsable FEM PNDHD
3 Docteur Mohamed Youssouf Direction Nationale de la Production animale
4 Abdou Mogene Directeur de cabinet du Vice-président chargé du Ministère de la
Production
5 Halidi Cheick Omar El Hadj Secrétaire général Adjoint VP-MPEEIA
40
38 Cheik Ali Abdallah Secrétaire général de la Mairie Mramani
39 Chabouane M’zidou Agent d’état civil Mramani
40 Hadidja Binti Abdallah Agente d’état civil Mramani
41 Moumine Houmadi Sidy Président des distillateurs de Nyabroimo
42 Sharaf Oussam Chargé de l’abattoir Mutsamudou
43 Mohamed Mihiri Conseiller en environnement parc marin de Mohéli
44 Saîd Abdourahamane Directeur Régional de l’environnement Mohéli
45 Mohamed Nafion Coordinateur Régional URAT Mohéli
Abdoulhalim
46 Chamssidine Hamidi Maire de Ouanani
47 Ismael Ahamada Directeur Régional de la production Mohéli
48 Kamaldine Hamada Secrétaire général de la production
49 Cheick Moussa Conseiller Technique à la production Mohéli
50 Ahamadi Halidi Chef d’exploitation société MA-MWE, personne ressource
Mohéli
51 Chamssidine Ahamada Président des distillateurs de Hagnamoida
52 Loufti Attoumane Commissaire de la Production Mohéli
53 Aliloifa Mohamed Chargé de suivi des projets -UE
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Annexe 2 : Liste de personnes présentes à la séance de restitution
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Annexe 3: Conseils pratiques à suivre lors de l’installation du système de biogaz
Quelques l’option choisie, il est nécessaire de faire un savant mélange des matières premières à
utiliser dans le système de biogaz. La compréhension du potentiel méthanogène et de la
disponibilité de chaque matière passe par une analyse du cycle de vie.
L’installation doit être proche d’une source d’eau car il faut environ 20 litres d’eau par jour à
utiliser par le système.
La possession de bétail
Pour qu’un système de biogaz puisse répondre aux attentes des utilisateurs, il est important que ces
derniers manifestent leur désir et soit motivé pour la technologie. Cette motivation influera sur la
façon dont ils s’approprieront de la technologie et du temps de travail requis pour faire fonctionner
l’installation.
En fonction de la motivation, on pourra retenir selon les cas l’un des systèmes suivants :
- Les « systèmes de biogaz à dôme fixe » utilisent une ration alimentaire produisant 25 kg de
fumier. La période de rétention est de 45 jours. On utilise des matières premières telles le sable, le
gravier, le ciment, les roches, 5 tonnes de fumier mélangées à la quantité équivalente en eau. C’est
un système purement traditionnel facile à manipuler pour les bénéficiaires.
- Les « systèmes de biogaz flexibles ») demandent une production de fumier variant entre 15 et
20kg. La période de rétention est de 7 jours en utilisant la technique de filtration tangentielle.
Les matières premières à utiliser sont :
Tout ce travail doit être fait en présence des bénéficiaires et d’autres volontaires qui sont intéressés
par la technologie.
Les plaques GPL sont les mieux indiqués comme plaques à gaz. Ils sont disponibles et ne demande
qu’une petite modification pour réduire la pression.
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Des expériences déjà conduites ailleurs ont conduit aux résultats suivants :
- moins de temps passé à couper le bois ; en revanche plus de temps pour travailler dans les fermes
(donc augmentation des terres cultivées) ou simplement plus de temps pour se reposer (donc
avantages qualitatifs).
- économies et revenus meilleurs : moins de pression pour payer les frais de scolarité, possibilité
d’acheter des poules dont la couvaison est favorisée par le biogaz et la possibilité de bouillir et de
chauffer l’eau,
- conservation de l’environnement : diminution des taux de déforestation (en l’espace de 9 mois, les
fermiers (et surtout les femmes) notent les avantages obtenus en cuisine grâce au système de biogaz
et ne souhaitent plus cuisiner au feu). Deux systèmes de biogaz ont été installés à Mai Mahiu
(Naivasha, Kenya) où 65 enfants avaient l’habitude de consommer entre 30 et 40 kg de bois à
brûler/ jour. Désormais cette quantité est en nette baisse.
- engrais : utilisation d’engrais organiques riches en éléments nutritifs par comparaison à l’engrais
chimique très chers.
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